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i

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DÉPARTEMENT GESTION

MEMOIRE
EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES (DESS)

OPTION : AUDIT ET CONTROLE

Présenté par :
Monsieur RAVONISON Jean Willy

Sous l’encadrement :

Pédagogique de : Professionnel de :
Monsieur ANDRIAMASIMANANA Origène Olivier Monsieur ZARANADA Venance
Responsable d’audit au sein du
Maître de conférences
Ministère de l’Agriculture

Session : 08 Octobre 2013


Année universitaire : 2011-2012
I
REMERCIEMENTS

Nous tenons, tout d’abord, à adresser nos plus profondes gratitudes à
notre SEIGNEUR tout puissant pour sa bénédiction tout au long de la réalisation du
présent mémoire.
Ensuite, nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements aux personnes
suivantes :
- Monsieur RAMANOELINA Panja, Professeur Titulaire, Président de
l’Université d’Antananarivo;
- Monsieur RAKOTO David, Maître de conférences, Doyen de la Faculté de
Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université
d’Antananarivo;
- Monsieur ANDRIAMASIMANANA Origène, Maître de conférences, Chef
du Département Gestion de l’Université d’Antananarivo, notre Encadreur
pédagogique;
- Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Professeur d’Université,
Directrice du Centre d’Etudes et de Recherches en Gestion;
- Monsieur ZARANADA Venance, Responsable d’Audit au Service de
l’Audit Interne du Ministère de l’Agriculture;
- Tous les enseignants permanents et vacataires du Département Gestion,
- Tout le Personnel Administratif de la Faculté de Droit, d’Economie, de
Gestion et de Sociologie.
Nous tenons, enfin à adresser nos remerciements à tous ceux qui, de près
ou de loin, ont contribué à l’accomplissement de nos études.

I
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GÉNÉRALE

PREMIÈRE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE


CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE
Section1 : Présentation du Ministère de l’Agriculture
Section2 : Organisation générale
Section3: La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne et les
intervenants dans l’exécution du Budget Programme
CHAPITRE II : THEORIES SUR L’AUDIT INTERNE
Section1 . Généralités sur l’audit interne
Section2 : Normes de l’audit interne
Section3 : Principes d’audit interne au niveau ministériel
Conclusion de la premiere partie

DEUXIÈME PARTIE : ANALYSES DE L’EXISTANT


CHAPITRE I : ANALYSE DE LA CONDUITE DE LA MISSION D’AUDIT DANS
LE MINISTERE
Section1 : Analyse des problèmes au cours de la phase d’étude
Section2 : Analyse des problèmes au cours de la phase de vérification
Section3 : Analyse des problèmes au cours de la phase de conclusion
CHAPITRE II : EVALUATIONS DE L’AUDIT INTERNE SELON LES NORMES
ET LES MOYENS MIS EN ŒUVRE
Section1 : Evaluations en fonction des normes de qualification
Section2 : Evaluations en fonction des normes de fonctionnement
Section3 : Insuffisance des moyens au niveau de l’audit
Conclusion de la deuxième partie
TROISIÈME PARTIE : RECOMMANDATIONS SUR L’AUDIT INTERNE AU
NIVEAU DU MINISTERE
CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS SUR LA CONDUITE DE LA MISSION
Section1 : Propositions d’amélioration des problèmes de la phase d'étude
Section2 : Recommandation aux problèmes rencontrés dans la phase de vérification
Section3: Solutions aux problèmes rencontrés dans la phase de conclusion
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS SUR L’APPLICATION DES NORMES
Section1 : Recommandations face aux normes de qualification
Section2 : Recommandations face aux normes de fonctionnement
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES

II
LISTE DES TABLEAUX


Tableau n° 1 : Lacunes constatees……………………………………………………37


Tableau n° 2 : Evolution des effectifs des auditeurs interne au sein du SAI du
MinAgri……………………………………………………………………………..…45
Tableau n° 3 : Variation du budget du SAI de 2008 à 2012..........................................51

III
LISTE DES ABREVIATIONS

BAPS: Budget, Allocation, Planning, Suivi
CIGM :Collège des Inspecteurs Généraux des Ministères
CirDR : Circonscription de Développement Rural
CP : Coordonnateur des Programmes
CRFS : Conseils sur le Compte Rendu Final au Site
CSA : Centres de Services Agricoles
DAF : Direction Administrative et Financière
DCGAI : Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne
DAOF : Direction d’Appui à l’Organisation des Filières
DCA : Direction de la Coopération Agricole
DGPC : Direction Générale de le Planification et du Contrôle
DGR : Direction du Génie Rural
DGT : Direction Générale Technique
DPA : Direction de la Production Agricole
DPV : Direction de la Protection des Végétaux
DRDR Direction Régionale du Développement Rural
DRH : Direction des Ressources Humaines
DSEC : Direction du Suivi-Evaluation et Communication
EAP: Etats des Actions de Progrès
FRAP: Feuille de Révélation et d’Analyse des Problèmes
GAC : Gestionnaires d’Activités
MinAgri : Ministère de l’Agriculture
MFB : Ministère des Finances et du Budget
ORDSEC : Ordonnateurs Secondaires
PRMP : Personne Responsable de Marchés Publics
PTA Programme de Travail Annuel
RCE : Registre de Comptabilité des Engagements
RCL : Registre de Comptabilité des Liquidations
RCO : Registre de Comptabilité des Ordonnancements
RdP : Responsables de Programme
SACSA : Service d’Appui aux Centres de Services Agricoles

IV
SAEB : Service d’Appui à l’Exécution Budgétaire
SAET : Service d’Appui à l’Exécution Technique
SAF : Service Administratif et Financier
SAHA : Service de l’Aménagement Hydro-Agricole
SAI: Service de l’Audit Interne
SAI du MinAgri : Service de l’Audit Interne du Ministère de l’Agriculture
SAIEA : Service d’Appui à l’Installation d’Entrepreneurs Agricoles
SAJC : Service des Affaires Juridiques et du Contentieux
SAP : Service de l’Administration du Personnel
SAPR : Service d’Appui à la Planification Régionale
SARA : Service d’Application des Recherches Agronomiques
SCG : Service de Contrôle de Gestion
SCTA : Service de Conseils aux Techniques Agricoles
SEMA : Service des Equipements et de la Mécanisation Agricole
SEnv : Service de l’Environnement
SAFR : Service d’Appui aux Finances Rurales
SFAR : Service de la Formation Agricole et Rurale
SIA : Service des Infrastructures Agricoles
SIC : Service de l’Information et de la Communication
SLP Service de la Logistique et du Patrimoine
SLP : Service de la Logistique et du Patrimoine
SMS : Service Médico-social
SOA : Services opérationnels d’Activité
SOC : Service Officiel de Contrôle
SP : Service de la phytopharmacie
SPA : Service du Partenariat Agricole
SPB : Service de la Programmation Budgétaire
SPGRH : Service de Planification et de Gestion des Ressources Humaines
SPSPA : Service de Promotion du Secteur Privé Agricole
SQIF : Service de la Quarantaine et de l’Inspection Frontalière
SRAPV : Service Régional de l’Agriculture et de la Protection des Végétaux
SRCAAOF : Service Régional de la Coopération Agricole et d’Appui à l’Organisation
des Filières
SRGR : Service Régional du Génie Rural

V
SRSE : Service Régional du Suivi Evaluation
SSA : Service de la Sécurité Alimentaire
SSE : Service de Suivi-Evaluation
SSP : Service de la Surveillance Phytosanitaire
StatAgri : Service de la Statistique Agricole
TEF : Tire d’Engagement Financier
TFFA : Tableau des Forces et Faiblesses Apparentes
UGPM : Unité de Gestion de la Passation des Marchés
UPDR : Unité de Politique du Développement Rural.

VI
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Actuellement, Madagascar se situe dans un contexte de crise dans plusieurs


domaines tels que politique, économique, social et financier. Ce phénomène constitue,
d’une part, un avertissement pour les établissements publics, et d’autre part, une
occasion d’études et de réflexion sur l’audit d’un ministère donné. Cette situation et
idée nous ont poussés à mener une étude axée sur l’audit interne au sein du Ministère de
l’agriculture.
Pour aborder cette étude, diverses questions méritent d’être
répondues comme :
Est-ce que l’indépendance et l’objectivité lui sont parfaitement
attribuées? En effet, pour être efficace, l’audit interne doit garder son indépendance.
Est-ce que les moyens à la disposition de la Direction du Contrôle de
Gestion et de l’Audit Interne lui permettent de réaliser les objectifs en audit interne et
les objectifs de la Direction?
La méthodologie utilisée en la matière, est-elle cohérente avec les
normes actuelles ?
Est-ce que l’amélioration de l’audit interne contribue vraiment à la
bonne gestion, à la performance et à l’atteinte des objectifs du Ministère?
En pratique, nous devons reconnaître que souvent les causes de la non-
fiabilité des informations financières ou comptables, de la stagnation et de la faillite
survenant dans les entreprises sont fonctions de l'inexistence ou d'inefficacité des
dispositifs permettant d'évaluer les processus du management des risques, de contrôle et
de gouvernement de l'entreprise pouvant proposer l'amélioration et contribuant à créer
la valeur ajoutée au sein de l'entreprise. Ainsi, la fonction audit interne fait partie de ces
dispositifs.
La série de questions introductives posées précédemment nous amène à
faire l’analyse diagnostic d’une entité. Et, plus généralement l’objet de ce travail de
recherches revient à répondre à la problématique suivante définie par : «Le Service de
l’Audit Interne du Ministère de l’Agriculture possède-t-il les qualités requises d’une
entité d’audit interne pour pouvoir remplir sa mission?»

1
Donc, le sujet sur l’audit interne a été conçu dans le but de mettre en
évidence à quel point cet audit apporte une amélioration dans toutes les organisations
d’une part, et pour que le personnel tienne compte de ses risques possibles afin de les
sensibiliser à la protection et à la bonne gestion des biens publics en raison de son
importance, d’autre part.
C’est dans ce cadre qu’une étude de cas relative à l’audit a été effectuée
auprès du Ministère de l’Agriculture et plus exactement au Service de l’Audit Interne
qui est une entité de la Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne. Elle
présente comme objectifs, non seulement un pouvoir de contribution au développement
d’une organisation mais aussi pour apporter des nouvelles idées positives à
l’amélioration de ses constituants. En outre, elle permet d’obtenir des expériences au
niveau professionnel et d’approfondir les connaissances au sein d’une organisation et de
son entourage. Le parcours de la recherche aurait pu être de préférence conclu par une
intervention sur terrain à l’occasion d’une mission que ce service exerce dans son travail
suivant son Programme de Travail Annuel (PTA).
Les informations et les données exploitées au cours de la réalisation du
présent travail de recherche ont été puisées par des recueils d’informations, des
consultations de documents, quelques enquêtes au niveau du Service de l’Audit Interne
et enfin par des recherches personnelles. Malgré tout, le travail s’est bien déroulé et a
répondu à son principal objectif.
Pour ce faire, nous avons préféré de suivre une démarche rationnelle qui
se divise en trois parties :
La première partie annonce la situation générale du Ministère de
l’Agriculture et l’aspect théorique sur l’audit interne. La recherche sur l’audit interne va
se baser sur des normes et des concepts des auteurs du point de vue théorique et sur le
plan empirique.
La deuxième partie entame l’analyse et les traitements relatifs au sujet du
cas existant au sein du SAI du MinAgri. Elle concerne surtout l’analyse de la conduite
de la mission d’audit dans le ministère et les évaluations de l’audit interne selon les
normes et les moyens mis en œuvre. Il s’agit dans notre cas, premièrement, de faire des
analyses des problèmes existants dans les trois phases d’une mission d’audit (phase
d’étude, phase vérification, phase de conclusion) et deuxièmement, de procéder aux
évaluations des normes de qualification et de fonctionnement ainsi que la mise en

2
évidence de l’insuffisance des moyens à la disposition du SAI du MinAgri(personnel,
outil, formation, évaluation).
La troisième partie propose des solutions et des recommandations
convenables aux résultats de l’analyse en vue d’améliorer les interventions.
Cette partie est constituée d’un large éventail de recommandations sur la
conduite de la mission d’audit et celles de l’application des normes.
Premièrement, il y a lieu d’émettre des recommandations en vue de solutionner les
problèmes relatifs à la phase d’étude, à la phase de vérification et à la phase de
conclusion.
Deuxièmement, il s’agit de proposer des recommandations face aux normes de
qualification et face aux normes de fonctionnement.
Enfin, une conclusion générale exprimant la place occupée par le Ministère de
l’Agriculture dans notre économie, les points forts du ministère, ses limites et le sujet de
continuité de cette étude clôturent ce présent travail de recherches.

3
3

PREMIÈRE PARTIE :
CADRE GENERAL DE L’ETUDE
Introduction de la partie
Une exposition de notre cadre d’étude s’avère indispensable pour
clarifier la situation et rendre fiable les analyses sur l’audit interne avant de prendre les
dispositions qui s’imposent. La présentation générale du Ministère de l’agriculture
s’avère indispensable et en particulier sa direction qui s’occupe de l’audit interne.
Par ailleurs, les aspects théoriques ainsi que les normes sur l’audit interne seront étudiés
et c’est l’objet de la première partie.
Dans ce cas, nous commençons par l’historique du ministère et sa présentation générale
en faisant le diagnostic des départements constitutifs (les organes techniques centraux et
régionaux, les organismes rattachés au ministère et les organes politiques). Ce
diagnostic se fait à l’aide de l’analyse des objectifs et des attributions des différents
départements suivant l’objectif général et la mission du ministère.
Etant donné son importance, nous continuons notre étude par les aspects théoriques de
l’Audit Interne en énonçant ses théories globales. Il s’agit de rappeler les points
cruciaux de l’Audit Interne, en l’occurrence, les concepts généraux, les normes de
qualification et les nomes de fonctionnement de l’Audit Interne, les codes
déontologiques et les règles de conduite des auditeurs dans l’accomplissement de leurs
fonctions. Nous pensons que ces points sont jugés nécessaires pour la présente étude.

4
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE
Grace à l’existence des périmètres aménagés et ceux naturellement
aménageables, Madagascar est un pays à vocation agricole et elle possède un potentiel
immense au niveau de superficies pour la filière agricole. Pour le développement de
Madagascar, il est indispensable de rappeler que la filière agricole joue un rôle
primordial dans la mesure où les produits agricoles d’exportation génèrent un essor pour
les paysans et un levier économique pour le pays. Pourtant ces produits ne sont pas
destinés uniquement à l’exportation mais aussi à la satisfaction des besoins locaux.
Etant donné l’importance de ce secteur pour plus de 80% de la population, Madagascar
a mis en place un ministère qui se charge uniquement de l’agriculture.
Pour bien connaître le Ministère de l’Agriculture, à l’égard de son
environnement interne et externe, il est tout d’abord important de le présenter
succinctement. Ceci convient à découvrir ses activités et sa structure fonctionnelle.
Le présent chapitre aborde ce sujet tout en identifiant son organisation.

Section1: Présentation du Ministère de l’Agriculture


C’est à travers cette section que nous allons connaître le Ministère de
l’Agriculture. Elle exposera en premier lieu l’historique du ministère. Puis, nous verrons
ses missions et ses attributions dans le cadre du développement rural à Madagascar.

1-1 Historique
Le Ministère de l’Agriculture est une institution d’intérêt public agricole
inaugurée le 14 juin 1966 par le Président de la République de l’époque, Monsieur
Philibert TSIRANANA. Monsieur Jacques RABEMANANJARA étant Ministre d’Etat
chargé de l’Agriculture, de l’expansion rurale et du ravitaillement et Messieurs Jean
Jacques NATAI, Xavier Delmotte et ZAKA, Secrétaire d’Etat chargé du
développement, respectivement des zones Ouest, Hauts Plateaux et Est.
Suite à chaque nouvelle constitution régissant la forme politique de l’Etat, les
attributions du Ministère et son nom changent ainsi, à l’ordre de chaque nouveau chef
du gouvernement.
Actuellement, le Ministère de l’Agriculture est séparé de celui de l’Elevage et
de la Pêche s’ils ont été réunis auparavant. Vu la nouvelle constitution ainsi que les

5
ordonnances, il a été donc fixé de nouvelles attributions suivant le décret n°2009-1204
du 29 septembre 2009, prises en conseil de Gouvernement.

1-2 Missions et attributions du Ministre de l’Agriculture


Sur le plan national, le Ministre de l’Agriculture a pour missions, en premier
lieu, d’orienter, de coordonner et de mettre en œuvre la politique de l’Etat malgache
dans le domaine de l’agriculture y compris la recherche agronomique, recherchant en
priorité la sécurité alimentaire en tenant compte du contexte de changements
climatiques. Il assure également l’atteinte des grands objectifs de développement du
secteur agricole. Ses missions consistent à participer à la sécurité alimentaire et le
respect des normes et de la qualité des produits agricoles. Le Ministère s’occupe
également de l’amélioration des revenus des producteurs agricoles, la création
d’emplois à la population rurale, l’approvisionnement en matières premières, la
contribution à l’amélioration de la balance commerciale et l’allocation aux générations
futures une capitale fructueuse eau-sol-biodiversité.
Au niveau régional, il assure avec les 22 Directions Régionales du
Développement Rural (DRDR), la mise en œuvre de la politique du Ministère dans les
régions administratives, suivant les normes et les objectifs fixés par le ministère et en
tenant compte des spécificités de chaque région. En collaboration étroite avec ces
régions, la mission a donc pour objectifs de:
− Développer les systèmes agricoles (de la production à la commercialisation)
d’établir un environnement favorable au développement rural ;
− Développer les aptitudes dans les secteurs publics et privés pour soutenir le
développement rural ;
− Créer des alliances pour négocier des ressources et identifier les opportunités
commerciales nécessaires au développement rural.
A ce titre, le Ministère de l’Agriculture effectue dans l’ensemble une
contribution à l’établissement des conditions favorables à la promotion d’un
développement économique, social, politique et culturel, rapide et durable. Des suivis
de l’administration et l’utilisation des ressources affectées par l’Etat à la mise en œuvre
de la politique, dans le respect des législations et réglementations en vigueur.

6
Section2 : Organisation générale
Le fonctionnement du Ministère se base de son organisation interne pour
l’exécution de sa mission à l’atteinte de ses objectifs. Ceci est le plan hiérarchisé mis en
place d’eux-mêmes, symbolisé par un organigramme qui définit les fonctions et les
services.
L’organisation générale est fixée comme suit : le Cabinet du Ministre, le
Secrétariat Général, la Direction Générale, les Directions et Services et les Directions
régionales.

2-1 Le Cabinet du Ministre


Notons que les membres du Cabinet du Ministre sont les collaborateurs
immédiats du Ministre. Ce Cabinet comporte un Directeur de Cabinet, quatre
Conseillers Techniques, quatre Chargés de Mission, trois Inspecteurs, un Chef du
Protocole, un Attaché de Presse et un Chef de Secrétariat Particulier.
Le Directeur de Cabinet est responsable du fonctionnement de l’ensemble du
Cabinet du Ministre. Il assure l’unité de vue de Cabinet et donne à cet effet des
directives à ses membres. Il peut recevoir du Ministre, délégation pour le représenter
dans les missions officielles et peut être chargé de missions particulières, notamment
dans les relations avec les institutions de l’Etat.
Les structures suivantes sont rattachées directement au Ministre :
- La Direction Générale de la Planification et du Contrôle (DGPC)
- L’Unité de Politique du Développement Rural (UPDR)
- La Personne Responsable de Marchés Publics (PRMP)
- Le Secrétariat Général (SG)

2-2 Le Secrétariat Général et les directions


Le Secrétaire Général seconde le Ministre dans l’exercice de ses fonctions. A
ce titre, il est le premier responsable de l’administration du Ministère. Il anime,
coordonne et contrôle les activités de la Direction Générale, des Directions et Services
rattachés.
Le Secrétaire Général reçoit une Délégation, pour signer au nom du Ministre,
tous les actes et les correspondances relevant de sa compétence, à l’exclusion des
décrets et arrêtés. Il comprend les Directions et Services rattachés suivants ; tout

7
d’abord, la Direction Générale Technique (DGT) nouvellement créée par l’actuelle
administration, la Direction des Ressources Humaines (DRH) qui comprend : le Service
de l’Administration du Personnel (SAP), le Service de Planification et de Gestion des
Ressources Humaines (SPGRH) et le Service Médico-social (SMS).
Ensuite, la Direction Administrative et Financière (DAF) qui comprend : le
Service de la Programmation Budgétaire (SPB), le Service d’Appui à l’Exécutions
Budgétaire (SAEB), le Service de la Logistique et du Patrimoine (SLP). Puis, la
Direction d’Appui aux activités Régionales (DAAR) qui comprend : le Service d’Appui
à la Planification Régionale (SAPR), le Service d’Appui à l’Exécutions Technique
(SAET).
Ensuite, la Direction d’Appui à l’Organisation des Filières (DAOF) qui
comprend : le Service d’Appui aux Finances Rurales (SAFR), le Service d’Appui aux
Centres de Services Agricoles (SACSA) et le Service d’Appui à l’installation
d’Entrepreneurs Agricoles (SAIEA).
Apres, la Direction du Suivi-Evaluation et Communication (DSEC) qui
comprend : le Service de la Statistique Agricole (StatAgri), le Service de l’Information
et de la Communication (SIC), le Service de Suivi-Evaluation (SSE), le Service de la
sécurité Alimentaire (SSA), le Service de la Formation Agricole et Rurale (SFAR), le
Service des Affaires Juridiques et du Contentieux (SAJC), le Service de
l’Environnement (SEnv).
Enfin, la Direction générale de l’agriculture : elle est chargée de la
coordination des activités techniques des directions qui lui sont rattachées. Elle
comprend la Direction de la Coopération Agricole (DCA) qui comprend : le Service du
Partenariat Agricole (SPA), le Service de Promotion du Secteur Privé Agricole
(SPSPA) et le Service d’Appui à la mise en Marché (SAMM). La Direction de la
Production Agricole (DPA) qui comprend : le Service de Conseils aux Techniques
Agricoles (SCTA), le Service d’Application des Recherches Agronomiques (SARA) et
le Service Officiel de Contrôle (SOC). La Direction de la Protection des végétaux
(DPV) qui comprend : le Service de la Quarantaine et de l’Inspection Frontalière
(SQIF), le Service de la phytopharmacie(SP) et le Service de la Surveillance
Phytosanitaire (SSP). La Direction du Génie Rural (DGR) qui comprend : le Service de
l’Aménagement Hydro Agricole (SAHA), le Service des Equipements et de la
Mécanisation Agricole (SEMA) et le Service des Infrastructures Agricoles (SIA).

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2-3 Les Directions régionales
Les Directions Régionales du Développement Rural sont rattachées au
Secrétariat Général. Au niveau des Chefs lieux des Régions, chaque Direction
Régionale de l’Agriculture, comporte les Services suivants : Service Administratif et
Financier (SAF), Service Régional de l’Agriculture et de la Protection des Végétaux
(SRAPV), Service Régional du Génie Rural (SRGR), Service Régional de la
Coopération Agricole et d’Appui à l’Organisation des Filières (SRCAAOF) et Service
Régional du Suivi Evaluation (SRSE).
Au niveau des Chefs lieux des Districts sont implantées les Circonscriptions
de Développement Rural (CirDR) avec lesquelles travaillent les Centres de Services
Agricoles (CSA).
Cette présentation du Ministère de l’Agriculture et son organisation nous ont
permis de connaître la raison de son existence ainsi que la compréhension de sa
structure organisationnelle1 afin de mener facilement la suite de notre étude.
Nous pouvons déduire de ce fait que, les attributions du Ministère de
l’Agriculture s’orientent principalement à la promotion de l’économie malgache par le
renforcement des produits agricoles pour le développement du pays.
Etant donné que notre étude est basée sur le contrôle interne au sein du
Ministère de l’Agriculture, l’étude sur le Service de l’Audit Interne et les intervenants
dans l’exécution du budget programme est jugée importante à mettre en exergue.

Section3 : La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne et


les intervenants dans l’exécution du Budget Programme
Notons au préalable que l’Audit Interne se base aussi sur une évaluation du
système de contrôle interne en vue d’apprécier l’efficacité d’une entité. Dans le sens le
plus large, l’audit interne intervient lorsqu’il s’agit de l’amélioration du fonctionnement
interne du Ministère. Cette intervention se caractérise par les participations actives du
Service de l’Audit Interne et des divers intervenants dans l’exécution du budget
programme.

1
L’organigramme du Ministère de l’Agriculture sera présenté en Annexe

9
3-1 La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne au sein du
Ministère
La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne est une des
structures du Ministère et elle fait partie des départements clés du MinAgri. Elle
constitue avec la DSEC, les deux composantes principales de la Direction Générale de
la Planification et du Contrôle. La DCGAI travaille dans le cadre du contrôle et de la
vérification des procédures internes du Ministère par rapport aux réglementations en
vigueur.
En effet, la DCGAI se réfère à un principe, à une méthode, à une procédure et
à une règle de gestion standard et ses rôles seront de vérifier si ces standards sont bien
appliqués. Dans le cas contraire, il assure les mesures de l’ampleur des déviations ou
des disfonctionnements, les évaluations des risques encourus et les formulations des
suggestions et des recommandations qui, le plus souvent, ne seront que le rappel de
l’obligation de respecter les règles.
L’objectif principal de la DCGAI est de s’assurer la Bonne Gouvernance au
sein du Ministère de l’Agriculture. De ce fait, les objectifs spécifiques consistent à
assurer la vérification des procédures internes adoptées par rapport aux réglementations
en vigueur, instructions et directives ainsi que la protection du patrimoine.
Les points suivants constituent également des objectifs à atteindre :
uniformiser la circulation des documents et des informations, doter un moyen efficace
pour la gestion et la protection du patrimoine, contribuer à l’amélioration du
fonctionnement interne, respecter les directives en matière de système des finances
publiques.
La DCGAI a un rôle d'aide à la prise de décision des supérieurs hiérarchiques.
Pour ce faire, la DCGAI a comme activités, l'assurance de la fiabilité des informations
transmises, l'amélioration du fonctionnement interne et l'amélioration des contrôles
internes mis en place par les entités auditées.
Outre les interventions et rapports d'audit dans le Plan de Travail Annuel, la
DCGAI effectue également des interventions soit par des ordres émanant des diverses
autorités hiérarchiques, soit par des requêtes formulées par diverses entités du MinAgri.
Par conséquent, les interventions d'audit à effectuer au cours d'une année ne peuvent
être arrêtées à l'avance.

10
Par ailleurs, compte tenu de ses interventions ainsi que des objectifs cités
supra, l'indicateur des activités du DCGAI est plutôt qualitatif que quantitatif. En ce qui
concerne la période de réalisation, les activités d'amélioration nécessitent un audit
permanent qui dure toute l'année. Et, sont concernées par les interventions régionales les
22 DRDR des régions et les districts abritant les structures publiques agricoles du
ministère.
Dans le cadre du changement du mode de gestion des finances publiques (du
budget de moyens en Budget Programme), les dépenses publiques doivent être
budgétisées à partir des activités.
Le rôle de la DCGAI est d’assurer la fiabilité des informations et le respect des
directives. La DCGAI assure le contrôle du niveau de l’application de la circulaire sur
la séparation des attributions entre Ordonnateur et Gestionnaires d’activités. Les
documents utilisés doivent être formalisés et doivent comprendre des informations
minimums essentielles permettant le suivi de l’utilisation des dépenses suivant les
activités prévues.
Pour l’intervention auprès des projets, la DCGAI a besoin les documents
suivants : la copie convention de financement, la Fiche PIP, la Fiche de suivi PIP, le
rapport d’activités, le programme de travail annuel, le rapport d’audit externe, le rapport
commissariat aux comptes et les autres documents et pièces comptables que les
intervenants jugent nécessaires à leur mission.
Pour l’intervention auprès des directions, la DCGAI a besoin des documents
suivants : l’organisation interne de la Direction, la situation des engagements financiers
de la Direction, le programme de travail annuel et les autres documents et pièces
comptables que les intervenants jugent nécessaires à leur mission.
Actuellement, la DCGAI oriente ses actions sur la fiabilité des informations
financières. Les points énumérés ci-après permettent d’atteindre ses objectifs. Tout
d’abord, l’évaluation et la mise en place d’un système de contrôle interne au sein de
chaque entité du MinAgri doivent être réalisées à l’aide du document de contrôle
interne. Il s’agit de tout document tenu par les entités du MinAgri pour l’enregistrement
des informations (financières et matérielles) afin de faciliter le suivi et le contrôle dans
leur gestion. Puis il est nécessaire de suivre et de contrôler permanent de l’utilisation de
ces documents. Enfin il faut présenter un rapport et une proposition aux décideurs d’un
standard d’organisation applicable à toutes les entités du MinAgri.

11
3-2 Les intervenants dans l’exécution du Budget Programme
Plusieurs intervenants assurent leurs missions et attributions dans
l’exécution du budget de programme2. Il s’agit, entre autres, des Services opérationnels
d’Activités (SOA), des Gestionnaires d’Activités (GAC), des Ordonnateurs
secondaires, des Responsables de Programme (RdP), du Coordonnateur des
Programmes (CP) et du Dépositaire Comptable.

3-2-1 Les Services Opérationnels d’Activités (SOA)


Les SOA sont des cellules chargées directement de la réalisation des activités
(Services, Direction, Direction Générale et Secrétariat Général). Ces services doivent
transmettre périodiquement au GAC les informations concernant l’évolution de leurs
activités.

3-2-2 Les Gestionnaires d’Activités (GAC)


Les GAC sont chargés de la gestion et du suivi de la réalisation des activités
des SOA, de l’analyse des données transmises par les SOA et de leur transmission au
Responsable de Programme.
Les gestionnaires d’activités ont qualité à présenter à l’ordonnateur secondaire
de rattachement des propositions de dépenses dans le cadre de la réalisation de leurs
activités. Ils sont responsables des informations sur l’exécution des activités transmises
à l’ordonnateur secondaire ainsi que la certification des services faits ou des activités
réalisées pour permettre à ce dernier de procéder aux liquidations de leurs dépenses.
Notons que les activités sont constituées par les actions entreprises par les
GAC pour produire les résultats intermédiaires attendus. C’est la combinaison des
actions que chaque agent effectue quotidiennement pour parvenir à réaliser un but bien
visé3. La mission confiée au Ministère chargée de l’Agriculture sont de définir les
programmes puis les objectifs, déterminer les résultats attendus, définir des activités à
entreprendre pour atteindre les résultats intermédiaires attendus et recenser les moyens
requis ou à acquérir pour mener les activités

2
Décret n° 2004 – 571 du 01 Juin 2004 et la Circulaire n° 001 – MEFB/SG/DGDP/DB/DF du 11 Janvier
2005
3
Circulaire n°001-MEFB/SG/DGDP/DB/DF du 11 janvier 2005, page 22

12
Le PTA est un contrat entre le GAC et le Ministère, un élément de
planification du Ministère, un élément de contrôle technique et financier et un élément
d’évaluation de performance.
Conformément aux missions du Ministère, les programmes sont fractionnés en
objectifs et par conséquent convertis en résultats intermédiaires attendus. Les résultats
attendus déterminent les activités qui représentent l’ensemble des tâches quotidiennes à
entreprendre.
Le PTA est un document servant à déterminer dans le temps et dans l’espace
les activités et les moyens. Il s’agit de définir les activités conformément au Cadre des
Dépenses à Moyen Terme (CDMT), de programmer les activités dans le temps
(chronogramme des activités) et dans l’espace et de déterminer de manière quantitative
et qualitative les besoins en moyens (matériels, financiers, humains).
Les Gestionnaires d’Activités sont donc tenus d’établir leur PTA avant
exécution des activités. C’est, avant tout, un document de référence pour eux car ce
document définit clairement les objectifs, les stratégies et la description précise des
activités à effectuer pour l’exercice considéré.
Le PTA doit être actualisé au moins trimestriellement, en tenant compte des
activités effectivement réalisées au cours du trimestre écoulé. Ce PTA sera envoyé au
RdP et à l’ORDSEC. Le RdP doit discuter de l’aménagement des PTA des divers GAC
en cas de besoin4. Les gestionnaires d’activités doivent travailler en collaboration étroite
avec les Ordonnateurs Secondaires.

3-2-3 Les Ordonnateurs secondaires


Les ordonnateurs secondaires sont chargés de l’exécution du budget au niveau
du programme, de l’engagement jusqu’à l’ordonnancement des dépenses. Ils sont les
seuls interlocuteurs reconnus du comptable assignataire des dépenses en matière de
gestion des crédits.
Les ordonnateurs délégués et secondaires sont responsables de la gestion
budgétaire et financière des crédits qui leur sont alloués et des règles d’engagement, de
liquidation et d’ordonnancement (ou de mandatement) des dépenses publiques ainsi que
le respect des règles y afférents. Ils assurent également du respect de la législation et de
la réglementation relative aux marchés publics, du respect de la législation et de la
4
Circulaire n°001-MEFB/SG/DGDP/DB/DF du 11 janvier 2005, page 40

13
réglementation relative à la gestion du personnel, de l’émission des ordres de
réquisitions dont ils ont fait usage en matière de paiement des dépenses publiques et du
recouvrement des créances publiques dont ils ont éventuellement la charge en vertu des
lois et règlements.
L’ordonnateur en matières ordonne tous les mouvements d’entrée ou de sorties
des matières. Il veille à leur arrangement dans les magasins. Il est chargé de leur emploi
ou de leur transformation. Il fait procéder aux recensements généraux ou partiels. Il
exerce une surveillance générale et permanente sur le matériel de toute nature
ressortissant à son service, il veille à la régularité de toutes les écritures qui s’y
rapportent.

3-2-4 Les Responsables de Programme (RdP)


Les RdP sont désignés à coordonner entre elles les activités dans un
programme. Ils assurent la centralisation des Programmes de Travail Annuel (PTA) de
tous les GAC, vérifient la cohérence de l’ensemble et la pertinence des actions prévues.
Ils doivent discuter de l’aménagement des PTA des divers GAC en cas de besoin.
Les RdP établissent la synthèse globale des rapports d’activités des GAC et le
rapport d’activités relatif au programme du Ministère. Il existe des Responsables
Provinciaux des Programmes au niveau des ex-provinces.

3-2-5 Le Coordonnateur des Programmes (CP)


Le CP est désigné à coordonner les programmes au sein d’une mission, il est
chargé de la transmission des messages du Ministère formulés en mesure ou langages
techniques à chaque RdP et en retour, de l’analyse des données émanant des RdP pour
les transmettre au Ministre.
Le CP en collaboration avec chaque RdP, devient l’interlocuteur du Ministère
avec le MEFB, particulièrement en matière d’élaboration du budget.

3-2-6 Le Dépositaire Comptable


Le dépositaire comptable est nommé par décision ministérielle. A cet effet, il
est tenu de faire un compte-rendu périodique à l’ordonnateur en matières en
l’occurrence le gestionnaire d’activités sur la situation exacte des matériels qu’il a pris
en charge (mobiliers, matériels informatiques, matériels roulants, etc.) … ainsi que sur
leur comptabilisation. Conformément aux dispositions de l’Instruction Générale du

14
22.07.55 sur la comptabilité des matières, le dépositaire comptable est responsable de la
garde, de la conservation et de l’entretien du matériel en service ainsi que de la
régularité des écritures le concernant. Cette responsabilité ne s’étend qu’au matériel
dont ils sont réellement détenteurs.
Le dépositaire comptable est chargé de tenir deux registres dans lesquels il
annote les entrées et les sorties de matériels ordonnés par le Chef de Service,
ordonnateur en matières : le journal en quantités et en valeurs des entrées et des sorties,
le grand livre en quantités et en valeurs des entrées et des sorties ou si les mouvements
sont peu fréquents, le grand livre triennal en quantités et en valeurs des entrées et des
sorties. Ces registres doivent être côtés et paraphés par le Chef de service, ordonnateur
en matières. Les inscriptions, en quantités et en valeurs, dans le journal et sur le grand-
livre, doivent toujours être identiques à celles des pièces justificatives. Si un matériel
quelconque doit être mis à la disposition des tiers, soit pour leur usage personnel, soit
pour les besoins du service, un inventaire du matériel est établi par le dépositaire
comptable.
Les dépositaires comptables en compte matières exécutent donc les
mouvements des matériels proposés par l’ordonnateur en matières en respectant les
procédures réglementaires. La responsabilité du dépositaire comptable est engagée
depuis la réception du matériel. «Un même dépositaire comptable peut tenir
simultanément la comptabilité de plusieurs budgets et de plusieurs services »
C’était le cadre de notre étude, passons maintenant a l’aspect théorique de
notre sujet. Il s’agit de la théorie sur l’Audit interne.

Ce chapitre nous permet de rappeler un bref historique du Ministère de


l’Agriculture, ses missions, ses attributions et son système d’organisation. Il est aussi
utilisé pour introduire l’existence de la Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit
Interne qui est la structure hiérarchique du Service de l’Audit Interne.
Ensuite, la suite logique de notre plan nous amène à entamer le second
chapitre de cette première partie : « Théorie sur l’audit interne ».

15
CHAPITRE II : THEORIES SUR L’AUDIT INTERNE
Le Service de l’Audit Interne est une structure du Ministère qui s’occupe
de l’audit public. En fonction des objectifs du Ministère, dès fois il est rattaché
directement au Ministre mais actuellement il est un Service de la DCGAI. Malgré ces
changements dictés par la politique ministérielle, les outils et les principes généraux
utilisés en termes d’audit sont invariables c'est-à-dire que le SAI suit toujours les
théories en vigueur requises pour toute entité de l’audit interne nationale voire
internationale.
C’est la raison pour laquelle nous rappelons dans ce chapitre les théories classiques de
l’audit interne telle quelles sont requises pour tout travail d’audit interne.

Section1. Généralités sur l’audit interne


Actuellement le domaine de l’audit, s’est considérablement étendu. Mais
communément, il est perçu comme une forme de « contrôle par les procédures ». On
distingue généralement : l’audit externe et l’audit interne. Et, puisque notre thème porte
sur ce dernier, nous allons énumérer les aspects suivants : premièrement les concepts
généraux et deuxièmement l’évolution de la fonction de l’audit interne.

1-1 Concepts généraux


En fait, c’est une activité d’appréciation du contrôle des opérations,
réalisée de façon indépendante, et pour le compte de la direction. On peut le considérer
comme un « contrôle destiné à évaluer l’efficacité des autres contrôles ». Plus
précisément, l’audit interne fournit de l’information concernant les forces et les
faiblesses du contrôle interne adapté au sein d’une organisation, et formulent des
recommandations en vue de son amélioration.
En outre, le terme contrôle est fréquemment associé à celui d'audit. La
différence entre les deux notions peut s'expliquer par référence à la théorie des
ensembles puisque la mise en œuvre de l'audit implique de procéder aux différents
contrôles. L'audit englobe ainsi l'ensemble de procédures et techniques de contrôle
constituant l'examen approfondi par un professionnel et reposant sur une méthodologie.
Le contrôle se présente donc comme un outil d'audit. Néanmoins, ce dernier comprend
une opinion qui est le résultat des contrôles.

16
Plusieurs sont les définitions de ce terme, mais on peut citer quelques
unes : Selon la norme de contrôle de l’INTOSAI, l’Audit interne est défini comme des
moyens fonctionnels par lesquels les gestionnaires d’une unité acquièrent au sein même
de cette unité la certitude que les circuits comptables et financiers dont ils sont
responsables fonctionnent d’une manière qui réduit au maximum les risques de fraudes,
d’erreurs, de non-rentabilité ou de gaspillage. Les caractéristiques sont très proches de
celles de l’audit externe, à cette différence près que l’audit interne permet de se
conformer aux directives des chefs de services concernés.5
Pour l’IFACI, c’est une activité indépendante et objective qui donne à
une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette
organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.6 C'est-à-dire
que les auditeurs internes fournissent de manière régulière de l’information sur le
fonctionnement du contrôle interne en se concentrant, avec une attention particulière,
sur l’évaluation de la conception et des opérations du contrôle interne.
Selon GRET7, l’audit interne est une appréciation systématique et
objective par les auditeurs internes des diverses activités et contrôles d’une institution,
ayant pour but de déterminer si les informations financières et les données
d’exploitation sont exactes et fiables, ou si les risques d’exploitation de l’institution
sont identifiés et réduits au minimum. Ainsi, selon cet auteur même, l’audit interne
aussi pour but de déterminer si les règlementations externes ainsi que les politiques et
procédures internes sont respectées.
Ensuite, l’audit interne a aussi pour but de déterminer si les critères
d’exploitation satisfaisants sont remplis ou si les ressources sont utilisées de manière
efficace et économique. Et enfin, l’audit interne a aussi pour but de déterminer si les
objectifs de l’institution sont effectivement atteints. Pour l’IIA, l'Audit Interne est une
activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le
degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et
5
SCHICK Pierre. Mémento d’audit interne, Méthode de conduite d’une mission. DUNOD, 2007,
232 pages : (Page 5)
6
www.intosai.org, INTOSAI, (2004).Lignes directrices sur les normes de contrôle interne à promouvoir
dans le secteur public. (Page 67). Consulté le 22 juin 2013
7
GRET. Audit interne des institutions de micro finance, Guide pratique volume 1 (série : outil technique
n° 3), 1998, 211pages.

17
contribue à créer de la valeur ajoutée8. Plus précisément aide cette organisation à
atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d'entreprise, et
en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.

1-2 Evolution de la fonction audit interne


L’évolution de la fonction d’audit interne dans les grandes entreprises et
organisations résulte de la volonté de celle-ci de se doter d’un outil d’investigation afin
de maîtriser leur croissance, la décentralisation et la complexité des opérations. L’audit
interne a été défini comme « une fonction indépendante d’appréciation, mise en place
dans une organisation et fonctionnant comme un service de l’organisation pour
examiner et évaluer ses activités. L’objectif de l’audit interne est d’assister les membres
de l’organisation dans l’exercice de leurs responsabilités. A cette fin, l’audit interne leur
fournit des analyses, des appréciations, des recommandations, des consultations et
informations concernant les activités examinées»9.
Actuellement, le regard de l’audit interne, regard particulier mais
professionnel, est apprécié comme un examen salutaire, l’équivalent de la maintenance
préventive sur les outils industriels ou de l’assistance dans le diagnostic d’une
défaillance repérée. Profession créatrice de valeur ajoutée, l’audit est un partenaire de la
direction générale et du management notamment vis-à-vis de la maîtrise des opérations
de l’organisation.
Issue du contrôle comptable et financier, la fonction audit interne
recouvre de nos jours une conception beaucoup plus large et plus riche, répondant aux
exigences croissantes de la gestion de plus en plus complexe des entreprises.
L’audit interne intervient de nos jours dans tous les domaines de
l’organisation. C'est-à-dire toute entité, activité, fonction et tout processus sont
concernés par les investigations de l’audit interne.
Ainsi, l’audit interne décèle les problèmes et formule des
recommandations aux directions et aux audités qui leur apportent une solution. Son rôle
n’est pas de dénoncer ou d’accuser, mais d’arbitrer « les règles du jeu » du groupe et
surtout de faire pratiquer les « 3 R » : Rechercher, Reconnaître et Remédier aux
8
Source : http://www.theiia.org consulté 22 juin 2011
9
BETHOUX Raymond, KREMPER François, POISSON Michel, « L’audit interne dans le secteur
Public », 1er édition (1986), 280 pages, p.67

18
faiblesses de l’organisation. Il l’aide à anticiper les problèmes et se place dans une
démarche vertueuse d’amélioration continue.

1-3 Caractéristiques de la fonction audit interne


Les caractéristiques de la fonction audit interne concernent à la fois
l’organisation et les personnes qui accomplissent la mission d’audit. Ainsi on distingue
la charte d’audit interne, la qualité d’audit interne et la gestion des auditeurs.

1-3-1 La charte d’audit interne


La charte d’audit interne est un document officiel qui précise la mission,
les pouvoirs et les responsabilités de cette activité. Cette charte définit la position de
l'audit interne dans l'organisation. Elle autorise l'accès aux documents, aux personnes et
aux biens, nécessaires à la réalisation des missions. Elle définit aussi le champ des
activités d'audit interne. L’approbation finale de la charte d’audit interne relève de la
responsabilité du Conseil. Ainsi, elle apporte des précisions sur la nature des missions
d'assurance réalisées pour l'organisation, la nature des missions de conseil. En outre,
elle permet de voir la définition de l'audit interne, le code de déontologie et enfin les
normes reconnues ou adoptées par la fonction audit interne.
En effet, la charte recouvre notamment la nature des missions couvertes,
la programmation des missions et le rôle que peut avoir l’encadrement c'est-à-dire la
saisine de l’audit interne ainsi que la compétence de l’audit interne ou champ
d’application de l’audit. Elle touche aussi du déroulement d’une mission, le processus
de validation des conclusions, la diffusion des rapports et la définition du droit de
réponse. Elle concerne également de la responsabilité, du processus de suivi des
recommandations et des points majeurs de déontologie, c'est-à-dire l’indépendance, le
pouvoir et la responsabilité des auditeurs à l’égard des activités qu’il audite. Dans cet
aspect aussi doivent définis les droits et devoirs des audités.

1-3-2 La qualité d’audit interne et la gestion des auditeurs


La notion de qualité d’audite interne recouvre la qualité des informations
contenues dans les rapports, la conscience professionnelle apportée, la supervision
adéquate aux travaux effectués par les auditeurs et surtout la durée de réalisation de ce
dernier et l’efficacité du service d’audit interne.

19
La gestion des auditeurs concerne l’organisation des auditeurs au niveau
du service ou de la direction de l’audit interne, le recrutement des auditeurs, l’évaluation
des travaux effectués par l’auditeur et enfin les formations de l’auditeur. Dans sa
mission, l’auditeur doit obtenir les éléments de preuve suffisants en qualité et en
quantité pour être en mesure de fonder raisonnablement son opinion sur les comptes
annuels. Sauf cas exceptionnels, l’auditeur ne peut examiner l’ensemble des documents
justificatifs et des écritures comptables. Il choisit les techniques qui lui apportent une
valeur probante suffisante dans les meilleures conditions de temps.
Les techniques suivantes10 peuvent être utilisées. L’inspection physique
consiste à examiner les actifs. La confirmation directe consiste à obtenir directement,
auprès des tiers qui entretiennent des relations commerciales ou financières avec
l’entité, des informations sur le solde de leurs comptes ou des opérations effectuées
avec elle. La confirmation directe peut porter, par exemples, sur les clients, les
fournisseurs et les banques. L’examen des dossiers reçus par l’entité sert de justificatifs
à l’enregistrement des opérations ou à leur contrôle, par exemples la facture fournisseur
et le relevé bancaire. L’examen des documents créé par l’entité concerne, par exemples
la copie de facture client, les comptes et les balances. Les contrôles arithmétiques, les
analyses, les estimations, les rapprochements et les recoupements sont effectués entre
les informations obtenues et documents examinés ainsi que tous les autres indices
recueillis. Il est aussi nécessaire de procéder aux comparaisons avec des données
antérieures, postérieures et prévisionnelles ou avec des données d’entreprise similaires.
Généralement, c’est par la combinaison appropriée de plusieurs éléments probants que
l’auditeur pourra fonder son jugement sur les états financiers.
Parmi les atteintes à l'indépendance du service d’audit interne et à
l'objectivité individuelle, peuvent figurer les conflits d'intérêts personnels, les
limitations du champ d'un audit, les restrictions d'accès aux dossiers, aux personnes et
aux biens ainsi que les limitations de ressources telles que des limitations financières.
Pour améliorer la qualité, les performances et l’efficacité d’une fonction
ou d’une unité, outre l’inspection que peuvent mener ses membres, notamment son
responsable, il existe trois méthodes : « le Benchmarking, les enquêtes de satisfaction

10
IIA. Normes Professionnelles de l’Audit Interne Applicables au 1er janvier 2009. Mission, Pouvoir et
les Responsabilités de la fonction Audit interne. Article 1000 de la norme. (Page 3).Consulté le 27juin
2013

20
des clients et l’évaluation de l’audit interne ». Ainsi, ces techniques permettent de faire
une évaluation du processus d’audit.

1-3-3 La démarche d’audit


Toute mission d'audit s'ouvre par un ordre de mission. Cet ordre
formalise le mandat donné par la direction générale à l'audit interne. En général, la
démarche d’audit comprend trois parties distinctes11.
La phase de préparation ou phase d’étude qui ouvre la mission d’audit
exige des auditeurs une capacité importante de lecture, d’attention et d’apprentissage.
En dehors de toute routine, elle sollicite l’aptitude à apprendre et à comprendre. Elle
exige également une bonne connaissance de l’entreprise car il faut savoir où trouver la
bonne information et à qui la demander. C’est au cours de cette phase que l’auditeur
doit faire preuve de qualités de synthèse et d’imagination. Elle peut se définir comme la
période au cours de laquelle vont être réalisés tous les travaux préparatoires avant de
passer à l’action. C’est tout à la fois le défrichage, les labours et les semailles de la
mission d’audit.
La phase de réalisation ou phase de vérification fait beaucoup plus appel
aux capacités d’observation, de dialogue et de communication. Se faire accepter est le
premier impératif de l’auditeur, se faire désirer est le critère d’une intégration réussie.
C’est à ce stade que l’on fait le plus appel aux capacités d’analyse et au sens de la
déduction. C’est, en effet, à ce moment que l’auditeur va procéder aux observations et
constats qui vont lui permettre la thérapeutique. Poursuivant notre image bucolique,
nous pouvons dire que se réalise alors la moisson de la mission d’audit.
La phase de conclusion exige également et avant toute une grande faculté
de synthèse et une aptitude certaine à la rédaction, encore que le dialogue ne soit pas
absent de cette dernière période. L’auditeur va cette fois élaborer et présenter son
produit après avoir rassemblé les éléments de sa récolte. C’est le temps des
engrangements et de la panification.

11
RENARD Jacques dans son ouvrage intitulé « Théorie et pratique de l’audit interne » sixième édition
2006, 426pages

21
Section2 : Normes de l’audit interne
Les normes professionnelles pour la pratique de l’audit interne, se
composent :
- des Normes de Qualification : Elles énoncent les caractéristiques que doivent
présenter les organisations et les personnes accomplissant des activités d’audit
interne.
- des Normes de Fonctionnement : Elles décrivent la nature des activités d’audit
interne et définissent des critères de qualité permettant d’évaluer les services
fournis.

2-1 Normes de qualification


2-1-1 Mission, pouvoirs et responsabilités
La mission, les pouvoirs et les responsabilités de l’audit interne doivent
être formellement définis dans une charte d’audit interne et être cohérents avec ces
Normes.
La nature des missions d’assurance réalisées pour le compte d’un
Ministère doit être définie dans la Charte d’Audit Interne. S’il est prévu d’effectuer des
missions d’assurance à l’extérieur du Ministère pour le compte d’une Direction Centrale
ou d’une Direction Régionale, leur nature doit également être définie dans ladite Charte.
Cette nature des missions de conseil doit être définie dans la Charte d’Audit Interne.

2-1-2 Indépendance et objectivité


L'audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent
effectuer leurs travaux avec objectivité. Le service d'audit interne doit relever d'un
niveau hiérarchique permettant aux auditeurs internes d’exercer leurs responsabilités.
La structure chargée de l’audit interne doit être rattachée directement au Ministre pour
assurer son indépendance, lui permettre d’auditer la totalité des fonctions du Ministère
et lui garantir l’objectivité du travail accompli et l’efficacité et l’efficience des
recommandations formulées.
Les auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale et dépourvue
de préjugés, et éviter les conflits d’intérêts. Ils doivent porter leur jugement sans
partialité et sans préjugés, et indépendamment de leur appartenance.
Si l’objectivité ou l’indépendance des auditeurs internes sont
compromises dans les faits ou même en apparence, les parties concernées doivent en

22
être informées de manière précise. La forme de cette communication dépendra de la
nature de l’atteinte à l’indépendance. L’objectivité nécessite que les auditeurs internes
exécutent leur mission d’audit avec la conscience d’apporter des conclusions honnêtes
et sans compromis à leurs travaux.

2-1-3 Compétence et conscience professionnelle


Les missions doivent être remplies avec compétence et conscience
professionnelle. Les auditeurs internes doivent exercer leurs responsabilités avec la
compétence et le soin professionnels requis. L’Inspection Générale doit s’assurer que
pour chaque mission les auditeurs désignés possèdent collectivement les connaissances,
aptitudes et compétences nécessaires pour mener correctement les travaux d’audit.
Les auditeurs internes doivent posséder les connaissances, le savoir-faire
et les autres compétences nécessaires à l'exercice de leurs responsabilités individuelles.
La structure en charge de l’audit interne doit s’assurer que la compétence technique et la
formation générale des auditeurs internes sont d’un niveau compatible avec les audits à
effectuer.
Les auditeurs internes doivent faire preuve de conscience professionnelle
dans l’exercice de leur fonction. La conscience professionnelle est le soin et la diligence
que l’on attend d’un auditeur interne averti et compétent. En exerçant avec conscience,
les auditeurs internes seront attentifs aux risques de fautes intentionnelles, d’erreurs ou
d’omissions, de manque d’efficacité et de conflits d’intérêts inhérents aux activités du
Ministère.
Les auditeurs internes doivent améliorer leurs connaissances, savoir-faire
et autres compétences par une formation professionnelle continue. La structure en
charge de l’audit interne doit veiller à l’entretien et à l’amélioration des compétences
techniques de ses auditeurs internes par la formation continue. L’objectif étant de
maintenir à jour, par le biais de ces actions de formation, leurs connaissances et de se
tenir informés des progrès et développements accomplis dans le domaine des normes,
procédures et techniques d’audit.

2-1-4 Programme d'assurance et d'amélioration qualité


La structure en charge de l’audit interne doit élaborer et tenir à jour un
programme d'assurance et d'amélioration qualité portant sur tous les aspects de l'audit
interne et permettant un contrôle continu de son efficacité. Ce programme inclut la

23
réalisation périodique d’évaluations internes et externes de la qualité ainsi qu’un suivi
interne continu. Chaque partie de ce programme doit être conçue de manière à aider
l'audit interne à apporter une valeur ajoutée aux différentes structures du Ministère et à
les améliorer et garantir que ses interventions d’audit sont menées en conformité avec
les Normes Professionnelles pour la pratique de l’Audit Interne et le Code de
Déontologie.
L'audit interne nécessite l'adoption d'un processus permettant de
surveiller et d'évaluer l'efficacité globale du programme qualité. Ce processus doit
comporter des évaluations tant internes qu'externes.
Les évaluations internes doivent comporter des contrôles continus du
fonctionnement de la structure d’audit interne et des contrôles périodiques, effectués par
auto-évaluation ou par d'autres personnes du Ministère, Direction Centrale ou Direction
Régionale connaissant les pratiques d'audit interne et les Normes.
Des évaluations externes, par exemple des revues d'assurance qualité,
doivent être réalisées au moins tous les cinq ans par un évaluateur ou une équipe
qualifiés et indépendants extérieurs au Ministère. La structure en charge de l’Audit
Interne doit communiquer au Ministère les résultats des évaluations externes.
Les auditeurs internes sont encouragés à indiquer dans leurs rapports que
leurs activités sont "conduites conformément aux Normes pour la pratique
professionnelle de l'audit interne". Toutefois, ils ne peuvent utiliser cette mention que si
les évaluations du programme d'amélioration qualité démontrent que l'audit interne
fonctionne conformément aux Normes.
L'audit interne doit être exercé dans le parfait respect des Normes et les
auditeurs doivent se conformer au Code de Déontologie ; toutefois, il peut arriver que
cette pleine conformité ne soit pas réalisée. Lorsque la non-conformité a une incidence
sur le champ d’intervention ou sur le fonctionnement de l'audit interne, la Direction
Générale (Le Ministre) et le Conseil doivent en être informée.

2-2 Normes de fonctionnement


2-2-1 Gestion de l’audit interne
Le responsable de l'audit interne doit gérer cette activité de façon à
garantir qu’elle apporte une valeur ajoutée à l'organisation.
Le responsable en charge de l’audit interne est responsable de la
planification et de la conduite des missions qui lui sont confiées, sur instruction du

24
Ministre. Cette planification doit faire l’objet d’un plan annuel d’audit qui définit la
nature, le but, la période, les échéanciers et les résultats escomptés de chaque mission
d’audit.
Le responsable en charge de l’audit interne doit communiquer au
Ministre son programme et ses besoins, pour examen et approbation, ainsi que tout
changement important susceptible d’intervenir en cours d’exercice.
Le responsable en charge de l’audit interne doit déterminer les ressources
nécessaires à la réalisation de l’audit et veiller à ce que les ressources affectées soient
adéquates, suffisantes et mises en œuvre de manière efficace pour réaliser le plan annuel
d’audit approuvé par le Ministre concerné.
Le responsable de l'audit interne doit établir des règles et procédures
fournissant un cadre à l’activité d’audit interne (Manuel d’audit interne, Outils de
travail, Charte d’audit Interne, ...).
Le responsable de l'audit interne doit partager les informations et
coordonner les activités avec les autres intervenants (internes et/ou externes), de
manière à assurer une couverture adéquate des travaux et à éviter dans toute la mesure
du possible les double emplois.
Le responsable de l’audit interne doit rendre compte périodiquement au
Ministre, des missions d'audit interne réalisées ainsi que des résultats obtenus par
rapport au programme prévu. Les auditeurs internes doivent établir un rapport
présentant les résultats de la mission d’audit et le soumettre à l’approbation des entités
auditées dans un premier temps et à celle du Ministre.

2-2-2 Nature du travail


L'audit interne doit évaluer les processus de management des risques, de
contrôle et de gouvernement d’entreprise et contribuer à leur amélioration sur la base
d’une approche systématique et méthodique.
L'audit interne doit aider l'organisation en identifiant et en évaluant les
risques significatifs et contribuer à l'amélioration des systèmes de management des
risques et de contrôle. De plus, il doit aider l'organisation à maintenir un dispositif de
contrôle approprié en évaluant son efficacité et son efficience et en encourageant son
amélioration continue.

25
2-2-3 Planification, accomplissement et communication de la mission
Les auditeurs internes doivent concevoir et prévoir un plan
d’intervention pour chaque mission. Ce plan précise le champ d’intervention, les
objectifs, la date et la durée de la mission, ainsi que les ressources allouées. Les
objectifs doivent être précisés pour chaque mission. Le champ de couverture doit être
clairement précisé pour répondre aux objectifs de la mission. Les auditeurs internes
doivent déterminer les ressources appropriées pour atteindre les objectifs de la mission.
La composition de l’équipe doit s’appuyer sur une évaluation de la nature et de la
complexité de chaque mission, des contraintes de temps et des ressources disponibles.
Les auditeurs internes doivent élaborer un programme de travail permettant d'atteindre
les objectifs de la mission. Ce programme de travail doit être formalisé.

2-2-4 Surveillance des actions de progrès et acceptation des risques par le Top
Management
Le responsable de l'audit interne doit mettre en place et tenir à jour un
système permettant de surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au Top
Management.
Lorsque le responsable de l'audit interne estime que la Hiérarchie
Supérieure du Ministère a accepté un niveau de risque résiduel qui pourrait s’avérer
inacceptable pour l'organisation, il doit examiner la question avec elle. S'ils ne peuvent
arrêter une décision concernant le risque résiduel, ils doivent soumettre la question au
Conseil aux fins de résolution.

Section3 : Principes d’audit interne au niveau ministériel


3-1 Indépendance, responsabilité et pouvoirs
La fonction d’audit interne est exercée en toute indépendance par rapport
aux entités auditées.
Il jouit de l’indépendance dans l’exercice de ses fonctions et a le pouvoir de prendre
toute mesure qu’il juge nécessaire pour exercer son mandat et en rendre compte. Le
responsable de l’audit interne doit accepter les demandes d’intervention qui lui sont
adressées par le Ministre, le Secrétaire Général et/ou par les Directeurs Centraux et
Régionaux mais il doit être libre de prendre toute mesure relevant de son mandat,
s’agissant notamment de déterminer la portée de l’audit interne, d’exercer ses fonctions,
de communiquer les résultats et de résoudre les conflits entre les différentes tâches à

26
accomplir. Il doit établir le rang de priorité de ses travaux en fonction des risques et des
priorités du Ministre. Par ailleurs, l’auditeur interne respecte et préserve la nature
confidentielle des informations obtenues ou reçues dans le cadre d’un audit et n’utilise
celles-ci que dans la mesure nécessaire pour la réalisation d’un audit.
La structure d’audit interne déploie, pour accomplir ses travaux, les
moyens et techniques requis par la profession. Elle veille, à ce titre, à respecter les
normes et les pratiques généralement reconnues, notamment au niveau international.
Ses constats, analyses et propositions faits dans le cadre de ses interventions, ne
concernent que les dysfonctionnements, situations et évènements relevés lors des dites
interventions.
L'Audit interne bénéficie d'un accès illimité à toutes les fonctions,
déclarations de politique générale, procédures, archives et membres du personnel du
Ministère, dans la mesure nécessaire à l'accomplissement de sa mission. Il est une
fonction opérationnelle et ses membres n'ont aucun pouvoir décisionnaire sur les
activités vérifiées ni sur le personnel concerné.

3-2 Intervention de l’audit interne


La structure d’audit interne procède, pour accomplir ses travaux, à des
missions effectuées sur les lieux des entités auditées. Ces missions portent sur
l’ensemble des processus, procédures, activités et entités du Ministère.
Les missions peuvent répondre notamment à l’un ou plusieurs des
objectifs suivants :
- Un objectif de régularité, lorsque celles-ci tendent à vérifier que les
objets auditées sont conformes aux lois, règlements et instructions en vigueur ou visent
à s’assurer que l’organisation et/ou le fonctionnement de ces mêmes objets sont
réguliers et respectent les modalités, procédures et modes opératoires prévus à leur
égard;
- Un objectif d’efficacité, lorsque celles-ci ont pour objet d’évaluer les
performances des processus, activités ou entités auditées et ce, au regard des objectifs
qui leurs sont assignés;
- Un objectif stratégique, lorsque celles-ci ont pour but d’apprécier
l’adéquation des moyens et résultats des entités auditées par rapport à leurs propres
objectifs, qui doivent, eux-mêmes, être conformes aux objectifs globaux du Ministère.
Les missions portent notamment sur les travaux suivants :

27
- la qualité du système de contrôle interne,
- l’efficience des systèmes de sécurité des personnes, des valeurs et de
l’information,
- le respect des dispositions légales, réglementaires et procédurales,
- l’organisation et le fonctionnement des services.
Les missions peuvent, ou non, être programmées. Les missions programmées sont
arrêtées sur la base d’une identification et d’une évaluation des risques inhérents aux
activités du Ministère, tels qu’ils découlent d’une cartographie consolidée des risques.
La liste de ces missions doit être prévue par un programme annuel d’audit approuvé par
le Ministre.

Des missions non prévues par le programme annuel peuvent être


réalisées notamment à la suite d’incidents particuliers ou pour examiner un point
spécifique de l’activité des services. Des missions non programmées portant sur tout
sujet jugé utile peuvent, également, être décidées, à tout moment, par le Ministre. La
structure d’audit interne peut, à la demande des entités, effectuer des missions d’étude
ou de conseil dans ses domaines de compétence, particulièrement en matière de contrôle
interne. Ces missions peuvent être programmées ou non en fonction de leur urgence
telle qu’appréciée par la structure d’audit interne, en concertation avec les entités
auditées.
Les missions d’audit interne sont entamées suite à l’émission d’ordres de
missions signés par la hiérarchie supérieure du ministère concerné (Ministre). Ces
ordres de mission donnent mandat à une équipe d’auditeurs, conduite par un chef de
mission, pour effectuer les travaux requis. Ils arrêtent notamment l’objet, l’étendue de la
mission et, éventuellement, sa durée. Ces missions sont menées suivant une
méthodologie se référant aux normes et pratiques professionnelles reconnues et décrites
dans le présent manuel d’audit interne (Cf. 4. Méthodologie de Conduite d’une Mission
d’Audit Interne).
Toute mission d’audit donne lieu à l’élaboration, d’un projet de rapport
de mission. Ce document doit, en termes complets, exacts, clairs, objectifs, concis et
constructifs, exposer l’objet de la mission et l’étendue des travaux effectués. De même,
il doit énumérer les constats relevés et les recommandations émises. Le rapport d’audit
élaboré en version projet est adressé aux entités auditées pour qu’elles valident les
constats, examinent les recommandations et élaborent, éventuellement, des plans

28
d’action visant la mise en œuvre des dites recommandations. Les rapports d’audit
interne, dans leurs versions définitives, doivent tenir compte et intégrer les remarques
et/ou observations émanant des audités avant leur remise au Ministre.

La structure en charge de l’Audit Interne, suit la réalisation des plans


d’action élaborés par les entités auditées en application des recommandations formulées
dans le cadre des missions d’audit. A cet effet, elle établit un rapport annuel à
l’intention du Ministre. Ce rapport a pour objet, notamment, de rendre compte des
efforts accomplis dans la mise en œuvre des actions correctives et de signaliser les
difficultés rencontrées.

3-3 Relations entre les auditeurs et les audités


La responsabilité de la gestion, de la mise en œuvre des dispositifs de
contrôle interne et de la maîtrise des risques incombe aux entités du Ministère chacune
dans son domaine respectif.

En vue d’assurer l’efficacité requise aux interventions des auditeurs dans


le cadre de l’exercice de leurs missions, les entités auditées doivent faire preuve de
disponibilité et de collaboration à leur égard. A cette fin, les auditeurs ne doivent pas
rencontrer, de la part des entités auditées, de limitation dans leur interventions, ni faire
l’objet d’ingérence dans l’exercice de leurs travaux.

Dans le cadre de leurs missions d’audit et pour les besoins de celles-ci,


les auditeurs ont accès aux agents, aux biens et aux informations disponibles dans les
services du Ministère (en relation avec la nature de la mission). A cette fin, les entités
auditées sont tenues de leur communiquer, sans restriction et sans délai, tous documents
et renseignements demandés pour l’accomplissement de leurs missions.

Les entités (Directions Centrales/ Directions Régionales) du Ministère, et


particulièrement celles dont la nature des activités les expose à des risques importants,
doivent informer, sans délai, la structure en charge de l’audit interne, de l’existence de
risques potentiels pouvant porter atteinte à l’activité du Ministère.

3-4 Qualités professionnelles requises


Les auditeurs doivent respecter scrupuleusement les dispositions légales
et réglementaires en vigueur en rapport avec leurs travaux, leur fonction et leur statut.
Les auditeurs doivent respecter, en permanence, les règles et principes moraux et

29
professionnels. Par ailleurs, la structure en charge de l’audit interne doit être informée
de(s) :

- tout changement concernant les textes et réglementations en vigueur,


- leurs plans d’action annuels et pluriannuels par secteur d’activité,
- rapports de contrôle émanant d’organes internes et externes (les inspecteurs des
finances, la cour des comptes, ...),
A l’identique, la structure en charge de l’audit interne, doit communiquer
aux différentes entités du Ministère :

- Le plan annuel d’audit (précisant entre autres, les périodes d’intervention),


- la synthèse des principaux résultats d’audit,
- le rapport d’activité des différentes entités d’audit interne,
- les publications effectuées en interne et dans les revues spécialisées.
L’objectif est d’instaurer un échange d’informations entre la structure en
charge de l’audit interne et les autres structures du Ministère.

Les auditeurs doivent exécuter les travaux qui leur sont confiés avec
professionnalisme impliquant vigilance, rigueur et conscience professionnelle. Ils
doivent disposer des compétences professionnelles nécessaires pour l’accomplissement
de leurs travaux, conformément aux normes pour la pratique professionnelle de l’audit
interne. Des plans de formation, visant le développement continu des compétences des
auditeurs internes, doivent être élaborés en étroite concertation entre le responsable de
l’audit interne au niveau de chaque ministère et le Collège des Inspecteurs Généraux des
Ministères.

Les auditeurs sont astreints au principe de prudence et aux obligations de


secret professionnel et de réserve au sujet des faits, renseignements et informations dont
ils prennent connaissance lors de l’accomplissement de leurs travaux. Ils sont également
tenus de ne pas utiliser ces informations d’une manière qui contreviendrait aux
dispositions légales et réglementaires en vigueur ou, pour en tirer un bénéfice personnel.
La règle de confidentialité ne s’applique pas lorsqu’une disposition légale ou
réglementaire fait obligation à l’auditeur de révéler, à qui de droit, certains faits ou
informations dont il aurait pris connaissance lors de l’accomplissement de ses travaux.

Les auditeurs exécutent leurs travaux avec objectivité. Ils doivent éviter,
dans l’exercice de leur mission, de se mettre en position de conflit d’intérêt réel,

30
potentiel ou apparent, qui serait de nature à compromettre ou risquerait de
compromettre l’objectivité de leur jugement ou de leur impartialité. En particulier, il est
interdit aux auditeurs :

- d’auditer les services ou les opérations dont ils ont eu la charge dans les douze
mois précédant une mission ;
- de participer à des missions dans les entités où ils sont manifestement en conflit
d’intérêt en raison des liens de parenté ou des relations particulières avec un ou
plusieurs agents concernés.
Les auditeurs doivent en permanence agir et se comporter avec intégrité
et moralité. A ce titre, ils s’interdisent de prendre part à des activités illégales ou de
s’engager dans des actions déshonorantes pour leur profession ou pour le Ministère. Ils
doivent exécuter loyalement leurs devoirs professionnels, adhérer pleinement aux
valeurs du Ministère et contribuer activement à ses objectifs déontologiques.

3-5 Déontologie et règles de conduite


Le Code de Déontologie a pour finalité de promouvoir une culture
morale au sein de la profession d’audit interne au niveau des inspections générales des
ministères.
En usant d’intégrité, les auditeurs internes établissent la confiance et
offrent la base de cette confiance en leur jugement. Les auditeurs internes des
inspections générales accomplissent honnêtement leur mission, dans le respect de la loi,
tout en apportant leur contribution aux objectifs légitimes et moraux de l’organisation.
Les auditeurs internes des inspections formant le Collège des Inspecteurs
Généraux des Ministères (CIGM) font preuve du plus haut niveau d’objectivité
professionnelle en recueillant, en évaluant et en communiquant l’information. Les
auditeurs internes tirent une évaluation équilibrée de toutes les circonstances
appropriées et ne sont pas influencés à l’excès par leurs propres intérêts ou par d’autres.
Les auditeurs internes des inspections générales formant le CIGM évitent les activités et
les relations qui pourraient être pressenties comme des éléments fragilisant leur
objectivité.
Les auditeurs internes des inspections générales respectent la valeur et la
propriété de l’information qu’ils reçoivent et ne divulguent cette information qu’avec
l’autorisation du pouvoir approprié, à moins qu’il n’existe une obligation légale ou
professionnelle de la divulguer. Les auditeurs internes des inspections générales des

31
ministères doivent utiliser l’information avec prudence et non pas à leur avantage
personnel.
Les auditeurs internes des inspections générales formant le CIGM
appliquent la connaissance, les compétences et l’expérience nécessaires à leur rôle. Ils
réalisent leur mission conformément aux Normes et s’engagent à poursuivre leur
formation continue.

Ce chapitre fournit un aperçu des concepts généraux de l’audit interne,


l’évolution de sa fonction et de ses caractéristiques. Ensuite, on a passé en revue les
différentes normes de l’audit interne qu’une entité d’audit doit appliquer si elle veut
avoir une qualité d’une entité d’audit acceptable tant au niveau national
qu’international. Enfin, comme les entités privées, les entités publiques ont aussi leurs
principes d’audit interne que nous avons vu dans la section3 de ce chapitre.

Conclusion de la première partie


L’étude nous a permis de mettre en évidence que la place occupée par le
SAI au Ministère de l’Agriculture est fondamentale. En effet, le Ministère est le
département qui a déjà ses directions régionales complètes depuis la déconcentration
des ministères.
D’autant plus que, les domaines d’intervention du Ministère sont vastes vu que ses
partenaires relèvent du secteur public et de nombreux projets financés par les Bailleurs
de Fonds. A cause des exigences accrues exigées par ces derniers dans la gestion
financière, technique et organisationnelle, le rôle du SAI du MinAgri est dans ce cas
crucial pour la crédibilité du Ministère.
Dans cette partie nous avons détaillé la présentation du Ministère au niveau historique,
organisationnel (centrale et régionale) et les théories conventionnelles du domaine de
l’audit interne appliquées au secteur public gouvernant les interventions du SAI du
MinAgri.

32
32

DEUXIÈME PARTIE :
ANALYSES DE L’EXISTANT
Introduction de la deuxième partie
Pour effectuer une analyse plus minutieuse, nous allons approfondir
successivement les analyses sur la mission et les normes de l’audit interne au Service de
l’Audit Interne du Ministère de l’Agriculture.
L’audit interne implique des missions conduites sans préjugés, en toute
objectivité, dans l’impartialité et en toute honnêteté. Il respecte les normes
professionnelles reconnues généralement comme un standard dans la profession. Il
révère aussi la procédure contradictoire, à savoir les constatations d’audit et les
recommandations qui sont toujours portées à la connaissance préalable des responsables
des entités auditées, le cas échéant pour prise de position, avant d’être communiquées
au Ministre. En cas de découverte de fraudes ou d’irrégularités, l’Audit interne informe
immédiatement le premier responsable de l’entité auditée, qui prendra les mesures
nécessaires et adéquates. Cette deuxième partie traitera l’existant dans ce ministère.

33
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA CONDUITE DE LA MISSION
D’AUDIT INTERNE AU MINISTERE DE L'AGRICULTURE
La conduite d'une mission d'audit interne se structure en trois grandes
phases : la phase de préparation de la mission (ou phase d’étude), la phase du
déroulement de la mission (ou phase de vérification) et la phase de sa conclusion ; et
chaque étape possède ses propres conditions et exigences. L’objet de ce chapitre est
d’analyser les réalités existantes sur la conduite de la mission d’audit au SAI du
MinAgri.
Ces éléments peuvent être observés, constatés et comparés par l’auditeur
au référentiel des procédures.

Section1 : Analyse des problèmes au cours de la phase d’étude


L'auditeur interne pourra donc déterminer si les caractéristiques de
fonctionnement réelles permettent ou non d’atteindre les objectifs et d’éviter les risques
encourus. La phase d'étude est enclenchée par deux étapes :
- Prise de connaissance du domaine audité
- Identification des risques et opportunités d’amélioration

1-1 Mauvaise prise de connaissance du domaine audité


Le SAI du MinAgri audite prioritairement les directions centrales du
Ministère, les 22 DRDR, les Organismes rattachés et les projets du volet agricole reliés
au Ministère. Logiquement, ces entités devraient avoir à disposition les documentations
et les données actualisées leur concernant. En principe, chaque entité doit disposer de
ses propres bases de données actualisées et de ses documentations qui sont prévues
envoyées à la Direction du Suivi-évaluation et de la Communication pour le stockage
centralisé des données du Ministère. Si cette méthode de travail est respectée par toutes
les entités, les auditeurs du SAI du MinAgri auront les bases de données de travail
conséquentes très utiles pour la connaissance des domaines à auditer.
Suite à l’étude effectuée, premièrement, ce n’est pas le cas; car nous
avons pu constater l’insuffisance flagrante et non à jour des données des entités à la
Direction du Suivi-évaluation et de la Communication; deuxièmement, il a été constaté
au SAI du MinAgri la mauvaise prise de connaissance des entités avant les

34
interventions, qui est en réalité, due à l’insuffisance de la préparation du planning de
travail.
En conséquence, faute de ces documentations et données, certaines des
interventions et ainsi que leurs rapports correspondants sont biaisés. En effet, cette
condition ne permet pas de bien cerner les préoccupations majeures de la mission en
assurant la recherche de tout élément de définition et d’analyse de l’activité à cerner sur
des documents propres de l’entité auditée, la consultation de bases documentaires (bases
de données informatiques ou tous autres fonds documentaires) de l’entité auditée et la
détection des points marquants de l’histoire du domaine audité. De plus, elle ne permet
pas d’assurer aussi l’identification des chiffres saillants ainsi que les données
importantes, l’identification des méthodes de gestion et des systèmes d’information
propres à l’entité auditée, la collecte des rapports antérieurs d'audit (interne ou externe)
ou d'inspection et l’établissement d’un organigramme et l’analyse des définitions des
postes de l’organigramme impliqués dans le processus audité.

1-1-1 Déficience du plan d’approche


A l’issue de notre descente sur terrain, il a été constaté que le plan
d’approche pratiqué par le SAI MinAgri n’arrive pas à conclure la phase de
reconnaissance du domaine défini par l’ordre de mission. Le SAI du MinAgri ne définit
pas effectivement les objectifs de la phase d’étude et les modalités de mise en œuvre de
l’analyse des risques correspondante. Il ne permet pas d’associer à la prise de
connaissance du domaine à auditer et à l’identification de ses éventuels risques et
opportunités d'amélioration, une décomposition du sujet de la mission en objets
auditables. Il est à noter qu’un objet auditable est constitué par l'ensemble des éléments
qui peuvent être observés ou constatés par l'auditeur et comparés au référentiel des
procédures. Le découpage en objets auditables ne peut pas être réalisé effectivement
pour les raisons suivantes:
- le mauvais découpage en stade chronologique : il est difficile de déterminer pour
chaque étape, les objectifs spécifiques et les risques y afférents et de déterminer
les modalités de fonctionnement et définir dans quelle mesure elles permettent
l'atteinte des objectifs escomptés.
- le mauvais découpage par arborescence des facteurs qualifiables : il est pénible
d’effectuer une analyse sémantique arborescente jusqu'à des objets auditables et
de vérifier l'exhaustivité des préoccupations par l'approche qualité.

35
1-1-2 Inadéquation de la réunion d’ouverture
Avant l’arrivée sur site de l’équipe du SAI du MinAgri, la DCGAI
envoie une semaine à l’avance, simultanément par mail et courrier postal, à l’attention
du premier responsable de l’entité à auditer : une lettre d’introduction, les termes de
référence et les formulaires à compléter. La plupart des cas, les cadres des entités à
auditer n’apprennent la teneur de ces documents qu’à l’arrivée des auditeurs car ces
courriers trainent souvent au bureau du premier responsable. Toujours est-il que malgré
cette disposition prise par la DCGAI, on pu constater que le programme d’intervention
du SAI du MinAgri n’est pas bien défini ni saisi lors de la réunion d’ouverture car tous
les responsables concernés n’assistent pas entièrement à la réunion.
Cette situation se répercute énormément sur la qualité de l’intervention
et de l’accès aux données; d’autant plus que la période d’intervention des auditeurs
coïncide aussi généralement avec celle des agents de l’entité audité.
Face aux problèmes d’absentéisme et de retard, cette réunion d’ouverture
devient inadéquate pour le SAI du MinAgri. A cet effet, elle ne s’articule pas
effectivement autour de la présentation des auditeurs par le responsable de la structure
d’audit, la présentation de l’entité auditée par le directeur ou un responsable et l’exposé
et rappel du rôle de l’audit interne, de sa place et de son positionnement au sein du
Ministère. Des débats sur d’autres sujets n’ayant aucun rapport avec la mission ont été
marqués. Par conséquent, la réunion concerne peu sur la présentation du planning
prévisionnel de la mission, la préparation de la logistique (téléphone, bureau,...) et
planning des premiers rendez- vous et la sensibilisation du personnel de l’entité auditée
sur l’importance de leur participation en tant que « acteurs » et non « victimes ou
suspects ».

1-2 Identification incomplète des risques et des opportunités d’amélioration


Identifié un risque signifie savoir où se situent les risques et non de les
analyser dans le détail de leurs causes et conséquences.
Une constatation a été faite que des documentations fondamentales
comme les manuels de procédures, les règlements intérieurs des entités et les normes
sont faiblement disponibles aux entités du MinAgri alors qu’ils conditionnent la bonne
élaboration du Questionnaire de Contrôle Interne (QCI) et permet de bien identifier les
risques. Cette faiblesse conduit inéluctablement à une mauvaise identification des
risques et des opportunités d’amélioration.
36
Les auditeurs internes du SAI du MinAgri utilisent des méthodes
d’identification des risques non conformes aux normes d’audit. Ils envoient à l’entité
auditée des QCI en vue de remplissage sans vérifier ni évaluer la véracité, la conformité
et la sincérité des informations communiquées ; et il en est de même de leurs impacts
défavorables à l’organisation.
Soulignons aussi que, la mauvaise identification ne permet pas aux
auditeurs de prendre conscience des risques et des opportunités d’amélioration qui se
matérialisent par le tableau des forces et des faiblesses apparentes. Elle ne conduit pas à
éclaircir les exigences requises dans l’ordre de mission et permettre l’analyse des
données collectées.
Elle ne permet pas non plus de servir de base de discussion entre le chef
de mission et le responsable de l’entité auditée.
Le tableau des forces et des faiblesses apparentes n’arrive pas à conclure
la phase d’analyse des risques, réalisée sur la base des objectifs définis dans le plan
d'approche.
En termes de régularité, les forces et faiblesses s’expriment
qualitativement et quantitativement par rapport à des règles, procédures et systèmes
existants. En terme d’efficacité, les forces et faiblesses s’expriment qualitativement et
quantitativement par rapport à des résultats attendus et à leurs conditions d’obtention.
Une force ou une faiblesse doit s’exprimer par rapport à un objectif de contrôle interne
ou une caractéristique normalement attendue (par rapport à une norme) pour assurer le
bon fonctionnement d’une organisation ou l’atteinte d’un résultat escompté.
L’appréciation du risque repose sur deux estimations. Il s’agit du « degré de gravité de
la perte » pouvant en résulter (ou des conséquences directes et indirectes), et de la
« probabilité ou possibilité de réalisation du risque » (notion quantifiée formellement
ou documentée par référence à l’expérience de l’auditeur). La mesure des risques n’est
pas effectuée selon l’importance des faiblesses de systèmes ou de l’insuffisance de
résultats constatés en termes de conséquences réelles ou potentielles et ne permet non
plus apprécier le degré de confiance qu’à l’auditeur du point analysé à la date
d’établissement du tableau des forces et des faiblesses. L’analyse des risques et de ce
fait, l’établissement du tableau des forces et des faiblesses, ne conduit pas à se rendre
sur le terrain. Les procédures, informations et chiffres significatifs collectés au cours de
la phase de reconnaissance, ainsi que la description des systèmes d’information et de
pilotage, ne sont pas analysés dans la phase d’analyse des risques pour remplir le

37
tableau des forces et des faiblesses apparentes. Le tableau des forces et faiblesses
apparentes ne présente pas de manière synthétique les opinions de l'auditeur sur chaque
thème analysé. Il ne permet pas de hiérarchiser les risques dans le but de préparer le
rapport d'orientation.

1-3 Lacunes sur le Budget, Allocation, Planning, Suivi


Des lacunes ont été constatées au SAI du MinAgri concernant, entre
autres, le budget, l’allocation, le planning et le suivi.
En effet, le SAI du MinAgri ne dispose pas de budget cohérent et bien
défini pour la réalisation de ses activités pour un exercice donné. La quantification des
diverses imputations ne tiennent pas compte de toutes les nécessités demandées
qu’exigent les bonnes missions. En, réalité ce budget ainsi défini est une somme de tous
les budgets de mission qui sont elles-mêmes fonction du temps et de l’espace
d’intervention. L’exemple vécu au SAI MinAgri est tel que, l’allocation des ressources
est réalisée uniquement en fonction de la convenance. Par ailleurs, la tâche de
programme de vérification des auditeurs est définie mais elle n’est pas réalisée
correctement due aux contraintes de temps et des allocations inappropriées.
Le Budget, Allocation, Planning et le Suivi organisent l’intervention de
l’auditeur dans le temps (durée, dates) et l’espace (sites, auditeurs) de la phase d’étude à
la diffusion du rapport. Cependant, les tâches du programme de vérification ne sont pas
clairement allouées aux auditeurs pour que chacun sache ce qu’il a à faire.
Le Budget, Allocation, Planning et Suivi a pour objectif de contrôler le
déroulement de la mission, éventuellement de modifier son parcours ou de l'adapter
selon le contexte de la mission en question alors qu’il ne permet pas d’établir les
références, directement pour les audits récurrents et par analogie pour les audits
prototypes, permettant de proposer un programme annuel sérieux et d’assurer le suivi
des missions en matière de :
- Budget temps : Il s’agit du nombre d’heures ou de journées consacrées à chaque
tâche du programme de vérification ainsi que du nombre total d’heures chargées
par mission d’audit interne. Allocation : Elle consiste en l’affectation des tâches.
- Planning : Quand effectue-t-on ces tâches ? quand prévoit-on nos rendez-vous et
nos résultats? (produits finis, exemple : rapport d’audit interne, lettre de
recommandations),

38
- Suivi : c’est la manière la plus sûre pour un auditeur de s’assurer de l’état
d’avancement des travaux en prévisionnel et en réel.

Section2 : Analyse des problèmes au cours de la phase de vérification


L'auditeur doit rassembler à l’aide de l’inspection, de l’observation,
d’investigation et de la confirmation une justification positive suffisante pour servir de
base raisonnable à l'expression d'une opinion sur les faits existants qu'il examine. La
phase de vérification est une des phases très importantes durant la réalisation des
travaux d’audit et c’est à partir des résultats de ces vérifications que l’auditeur fondera
ses opinions sur la fiabilité des informations recueillies.

2-1 Méconnaissance des caractéristiques des domaines audités


Les auditeurs du SAI du MinAgri n’avaient pas une bonne connaissance
des caractéristiques de la fonction auditée, telles que les logiciels et les normes
comptables utilisés par les entités auditées,… entrainant une limite de niveau
d’intervention des auditeurs ainsi que celle du degré de confiance des informations
recueillies. Nous avons aussi constaté un problème de vérification des états financiers
tel que la difficulté sur la réalisation d’audit financier.

2-2 Insuffisance de la recherche des éléments probants


Dans sa mission, l’auditeur doit obtenir les éléments de preuve suffisants
en qualité et en quantité pour être en mesure de fonder raisonnablement son opinion sur
l’exhaustivité des informations recueillies. Sauf cas exceptionnel, l’auditeur ne peut
examiner l’ensemble des documents justificatifs et des écritures comptables. Il choisit
les techniques qui lui apportent une valeur probante suffisante dans les meilleures
conditions de temps. Alors, qu’au sein du SAI du MinAgri, nous avons remarqué une
insuffisance significative des pièces justificatives des faits constatés. De ce fait,
l’auditeur établit un rapport avec des preuves insuffisantes qui est tout à fait
contradictoire au principe d’établissement d’un rapport d’audit qui exige de fournir des
éléments probants.
2-3 Inexistence de la feuille de couverture
La feuille de couverture décrit les modalités de mise en œuvre d’une
tâche définie dans le programme de travail et met par la suite en évidence les
conclusions qui en ont été tirées. Nous avons constaté l’inexistence d’une feuille de

39
couverture au Service de l’audit interne du MinAgri alors qu’elle permet de suivre de
façon synthétique l’état d’avancement du travail sur le terrain et facilite ainsi la
concertation entre les auditeurs, la constitution du dossier et la supervision.
Par conséquent, l’audit interne du MinAgri exerce ses obligations et
travail d’audit mais d’une manière biaisée voire incohérente sur la réalisation du
programme de vérification.

2-4 Lacunes constatées au niveau de dossiers d’audit


Le dossier d’audit interne constitue la structure d’accueil et
d’organisation d’une mission donnée. Cette structure d’accueil étant composée de
dossiers de travail suivant :
- le dossier Synthétique
- le dossier Analytique appelé également « dossier de travail »
- le dossier permanent (dossier des annexes)
- le dossier Administratif.
Les lacunes au niveau du dossier synthétique du SAI du MinAgri sont constituées des
éléments suivants :

40
Tableau n° 1 : Lacunes constatées
Eléments Lacunes constatées
L’ordre de mission et les documents à Manque de précision
l’origine de la demande de mission d’audit
en question
Les organigrammes et les annuaires Insuffisantes
détaillés du personnel de chaque direction,
division ou service
Les informations financières et Incomplètes
opérationnelles récentes relatives à chaque
secteur
Les comptes-rendus d’entretien avec les Incomplètes
audités
L’ensemble des produits finis qui Inadéquates
concluent les différentes étapes de la phase
d’étude (reconnaissance, Tableau des
Forces et des Faiblesses Apparentes,
détermination des tâches)
L’ossature du rapport d’audit interne et Fond et forme nécessitant des révisions
exemplaire du rapport final d’audit interne majeures
Source : Investigation personnelle

D’après ce tableau, les lacunes constatées au niveau du dossier


synthétique sont toutes défavorables au SAI du MinAgri.
Par ailleurs, le dossier analytique au SAI du MinAgri ne comporte pas
complètement les éléments issus de la phase de vérification. Dans ce dossier, chaque
section du programme de vérification ne montre pas intégralement les feuilles de
couverture et les papiers de travail détaillés.
De plus, le dossier annexe au SAI du MinAgri ne regroupe pas
l’ensemble des informations historiques sur le processus, la procédure ou l’entité
auditée et les rapports d’audit (interne et externe) ou d’inspection ainsi que la
documentation collectée quant aux thèmes traités.
En outre, le dossier administratif au SAI du MinAgri est non inclus dans
le dossier synthétique et n’y figure en tête alors que ce dossier constitue l’outil de

41
planification et de contrôle d’une mission d’audit interne. Il n’arrive pas à englober les
états d’avancement des travaux, les points qui sont en suspens ainsi que des budgets de
frais, les exemplaires vierges de feuilles de temps et de notes de frais et les budgets de
frais de mission et leur suivi.

Section3 : Analyse des problèmes au cours de la phase de conclusion


La phase de conclusion est la dernière phase de réalisation d’une mission
d’audit. Cette phase est constituée de la réunion de clôture, du projet de rapport et de la
rédaction de la version finale du rapport d’audit. Les conclusions de l'audit se réfèrent à
la capacité de l'organisation auditée à accomplir sa mission en mettant l'accent sur les
dysfonctionnements afin de développer les actions de progrès.

3-1 Faiblesse du rapport d’audit interne


Le rapport d’audit interne constitue le point culminant de la mission et
non sa fin. Pourtant, il ne permet pas de déclencher efficacement les réflexions de la
hiérarchie supérieure et les actions de progrès des responsables directement concernés.
Le rapport d’audit interne du MinAgri n’arrive pas à satisfaire un certain
nombre de critères. Il n’est pas du tout objectif, impartial, clair, concis, utile et
convaincant.
Nous avons constaté que le rapport d’audit interne du SAI du MinAgri
présente un manque de calendrier de suivi des recommandations c'est-à-dire d’une
demande adressée aux audités pour que ces dernières établissent et lui envoient un
Plan d’actions à une date qu’ils précisent. La non-application de cette procédure est
souvent la cause du retard voire même le non suivi des recommandations émises par les
auditeurs. Contrairement au principe de la rédaction d’un rapport d’audit, les rapports
d’audit interne du MinAgri ne comportent qu’une partie détaillée mais sans la synthèse.
Une remarque à été soulevée au niveau des recommandations, que cératines paraissent
un peu floues pour les audités (par exemple, utilisation de vocabulaire trop général et
difficile à comprendre) pour les audités, de part leur formulation globale et insuffisante.
A cause de leur négligence sur la présence à la réunion de clôture, les audités ratent
l’opportunité d’apprendre d’autres recommandations importantes émanant des
auditeurs alors que celles-ci méritent d’être discutées en concertation avant
l’établissement du rapport.

42
3-2 Défaillance du projet de rapport
La réunion de validation du projet de rapport a pour but de rendre
indiscutable le contenu du rapport d’audit définitif alors que les constats, les
raisonnements et les conclusions ne sont pas correctement compris par les audités et ces
derniers ne les reconnaîtront pas non plus exactement.
Pourtant, le SAI du MinAgri néglige de présenter aux responsables
audités une version de projet de rapport d’audit, minimise la discussion du contenu de
ce document avec les audités ainsi que sa validation avant sa remise à la hiérarchie.
Parfois, ce projet ne comporte pas des observations des responsables
concernés de l’entité auditée alors qu’elles devraient figurer dans le rapport final en
particulier pour les points et remarques importants.

3-3 Lacunes sur les états des actions de progrès et le suivi des
recommandations
L’état des actions de progrès communique irrégulièrement à la hiérarchie
les suites données aux recommandations formulées par l’audit, et éventuellement les
résultats obtenus par les actions correctives des audités.
Le Service de l’Audit Interne du MinAgri formule toujours des
recommandations après la constatation des faits sur le terrain.
En principe, lorsque le Service d'Audit Interne du Ministère de
l’Agriculture émet son rapport définitif, les entités auditées disposent d'une durée d'un
mois au moins à compter de la date de la diffusion du rapport pour adresser à la
direction d'audit un plan d'action détaillé sur la mise en application des
recommandations.
Or, nous avons constaté que certaines recommandations émises par le
SAI du MinAgri persistent toujours d’une année à l'autre. Ce problème permanent
pourrait être considéré comme une faiblesse du système de suivi existant bien qu’il est
dû au manque d'appui de la part de la haute Direction. Les descentes effectuées sur
terrain nous a permis de constater que les responsables concernés par les
recommandations ne sont pas au courant de l’existence du rapport d’audit interne chez
eux car ce document n’est pas vulgarisé; car il est généralement utilisé comme
documentation des Directeurs ou des Chefs de Service des entités auditées.
L’inexistence de calendrier de suivi des recommandations fait partie des
faiblesses des méthodes de travail pratiquées au SAI du MinAgri car elle entraine des

43
suivis des recommandations discontinus. Par exemple, c’est en 2011 que le SAI a
procédé au suivi des recommandations d’un rapport d’audit interne établi en 2009.
Un rapport sans suivi des recommandations constitue une mission
inachevée, probablement sans grand impact et conduisant ainsi au manque d’utilité et à
l’inefficacité de l’audit interne. Cependant, le suivi des recommandations ne permet pas
de maintenir la pression, ni d’informer la direction et ni de motiver les équipes
d'auditeurs internes. La structure d’audit interne assume en effet la responsabilité de
suivi des recommandations qui doit être continu.
En effet, cette structure risque de se substituer aux actions : choisir les
solutions et moyens et décider des priorités. Son approbation des réponses ne constitue
qu’une opinion responsable. Ils n’arrivent pas à ordonner ou autoriser l’action, rédiger
les procédures ou mettre en place des systèmes d’information. Ceci risquerait d’altérer
son objectivité et son indépendance.
Le suivi réalisé partiellement par la structure d’audit interne consiste à ne
pas obtenir auprès de l’entité auditée, pour chaque recommandation, la désignation d’un
responsable.
Une Fiche par recommandation n’est pas établie effectivement et en plus
rarement envoyée à chaque responsable. La réaction (réponse) de l’entité auditée par
rapport à une recommandation n’est pas matérialisée par un plan d’action explicite et ne
permet pas de résoudre définitivement le problème (le dysfonctionnement ou l'anomalie
détectée).
Le présent chapitre qui porte sur l’analyse de la conduite de la mission
d’audit occupe une place importante dans ce travail. Il nous a permis de citer les divers
problèmes existants ou pratiqués dans les différentes phases de la conduite d’audit au
sein du SAI du MinAgri étant donné qu’ils constituent comme des freins à l’efficacité et
à la crédibilité du Service. Conte tenu des problèmes précédents, l’objet du chapitre2 est
d’évaluer l’audit interne selon les normes et les moyens mis en œuvre.

44
CHAPITRE II : EVALUATIONS DE L’AUDIT INTERNE SELON
LES NORMES ET LES MOYENS MIS EN ŒUVRE
En tant qu’entité chargée de l’audit, le SAI du MinAgri est tenu à suivre
l’application des normes d’audit interne, ce chapitre donne les détails des évaluations de
la mise en œuvre de ces normes. Nous tenons à souligner que ces évaluations sont de
deux catégories : les évaluations selon les normes de qualification et les évaluations
selon les normes de fonctionnement.

Section1 : Evaluations en fonction des normes de qualification


Pour la pratique de l’audit interne, l’évaluation des normes de
qualification est une étape primordiale. Cela montre par le fait que ces normes
déterminent les caractéristiques attribuées à l’organisation et à l’auditeur interne.

1-1 Inconvenance des missions, pouvoirs et responsabilités


Dans le cadre de l’audit interne au Ministère, les missions, les pouvoirs
et les responsabilités ne sont pas effectivement convenables car la charte d’audit interne
n’est approuvée que par le Ministre mais n’est pas à jour.
Pourtant, le fondement de la charte dans la norme 1000 stipule que les
missions, les pouvoirs et les responsabilités de l’audit interne doivent être formellement
définis dans une charte, être cohérents avec les normes dûment approuvées par le
Ministre et régulièrement actualisé. De ce fait le SAI du MinAgri a élaboré une charte
d’audit non idoine pour asseoir les missions, les pouvoirs et les responsabilités de
l’audit interne au sein du Ministère.

1-2 Non atteinte de l’indépendance et de l’objectivité


En se référant aux normes de la profession, « le responsable de l’audit
interne doit relever d’un niveau hiérarchique suffisant au sein du ministère pour
permettre au Service de l’Audit Interne d’exercer ses responsabilités»12. Par
conséquent, le rattachement de l’audit interne peut paraître un facteur déterminant pour
le succès de sa mission. C’est dans ce cadre que le SAI du MinAgri est soumis à un
triple rattachement à savoir au Ministre, à la DGPC et à la DCGAI qui est une situation
compromettante pour l’indépendance et l’objectivité du Service.

12
Voir Norme 1110 de l’IIA

45
Pourtant l’indépendance n’est pas atteinte car le responsable de l’audit
interne ne rapporte fonctionnellement qu’a la DCGAI. Pour avoir une certaine
indépendance, il faut que le SAI du MinAgri soit rattaché directement au Ministre et
dispose d’un budget à part pour son fonctionnement. Ainsi, elle peut exercer son activité
sans contrainte.

1-3 Insuffisance de la compétence et conscience professionnelle


Nous avons constaté que les besoins en formation de l’auditeur interne
du Ministère de l’Agriculture ne sont pas encore en mesure d’être satisfaits vu les
contraintes budgétaires du Service et ceux-ci font partie des handicaps du Service.
En effet, d’après les normes, l’esprit d’intervention de l’audit interne est
large car il concerne toutes les fonctions techniques et la discipline de l’organisation.
Comme précise la norme 1210 relative a la compétence, le service d’audit interne doit
posséder ou acquérir les connaissances, aptitudes et compétences techniques nécessaires
a l’exercice de ses responsabilités.
Mais peu de services disposent du personnel possédant collectivement
toutes les connaissances et expériences indispensables pour mener correctement
l’ensemble des travaux d’audit surtout à Madagascar. Cela s’explique par le fait que
chez nous, les institutions formant des auditeurs qualifiés sont encore insuffisantes et
d’ailleurs, le DPAI (Diplôme Professionnel de l’Audit Interne) ou le CIA (Certified
Internal Auditor) ne peuvent être obtenus à Madagascar.
Par conséquent, la norme d’audit interne IIA précise qu’il devrait exister
au sein du service d’audit interne une formation professionnelle continue des auditeurs
internes, car ces derniers doivent améliorer leurs connaissances surtout en matière de
norme comptable, de gestion et d’audit interne.

Section2 : Evaluations en fonction des normes de fonctionnement


Dans le cadre de l’audit interne, les normes de fonctionnement
concernent la manière dont l’auditeur doit mener son activité afin d’assurer l’efficacité
de celle-ci. Ces normes s’appliquent alors aux travaux d’audit interne dans le ministère.

46
2-1 La gestion de l’audit interne
Pour pouvoir suivre les objectifs du ministère, la norme 2010 exige que
le responsable de l’audit interne établisse une planification fondée sur les risques afin
de définir les priorités cohérentes avec les objectifs de l’organisation. C’est pour se
conformer a cette norme que l’auditeur a élaboré un plan d’audit qui est un document de
synthèse des activités d’audit interne, par ordre de priorité. Il définit aussi la nature et la
période de chaque mission d’audit.
La norme 2040 stipule aussi que le responsable de l’audit interne doit
établir des règles et des procédures fournissant un cadre à l’activité d’audit interne.
Pourtant, l’audit interne au sein du Ministère de l’agriculture n’a pas encore procédé à
son élaboration alors que c’est le principal référentiel de l’audit interne. De ce fait, il n’y
existe pas d’organisation et des procédures bien définies de l’audit interne.
Pour atteindre les objectifs fixés par le ministère, il doit mettre en œuvre
des moyens financiers, humains, matériels et techniques. A cet effet, la norme d’audit
interne définit par l’IIA précise que le service d’audit interne devra disposer des
ressources suffisantes pour fonctionner correctement d’une part, et d’autre part pour
assurer son indépendance. Plus clairement, cette indépendance est très importante pour
l’audit interne, car une limitation de ressources peut entraver l’accomplissement des
missions d’audit.

2-2 La planification et l’accomplissement des missions


Le plan d’audit interne élaboré par l’auditeur interne assure la
planification du travail pour respecter l’esprit de rigueur et de méthode qui caractérise
l’audit interne. L’auditeur interne a aussi élaboré et documente un programme de travail
qui est l’outil principal de l’auditeur interne afin d’atteindre les objectifs de la mission.
Il définit l’ensemble des tâches et opérations que doit réaliser l’auditeur, pour une
procédure, opération ou contrôle donné. Le programme de travail permet à l’auditeur
interne d’effectuer un certain nombre de vérifications quant à la conformité des
pratiques courantes par rapport aux réglementations et lois en vigueur. Ces vérifications
s’appuient sur des tests de détails à partir d’échantillons sélectionnés à cet effet.
Par ailleurs, l’auditeur a jugé utile d’identifier les informations
suffisantes, fiables, pertinentes et utiles pour atteindre les objectifs de la mission. Cela
explique le recueil des documents nécessaires lors des missions. Elle doit aussi fondre
les conclusions et les résultats de sa mission sur des analyses et évaluations appropriées.
47
Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter
les informations nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission. En outre, ils
doivent documenter les informations pertinentes pour étayer les conclusions et les
résultats de la mission. Les missions doivent faire l'objet d'une supervision appropriée
afin de garantir que les objectifs sont atteints, la qualité assurée et le développement
professionnel du personnel effectué.
Les auditeurs internes doivent communiquer les résultats de la mission.
La communication doit inclure les objectifs et le champ de la mission, ainsi que les
conclusions, recommandations et plans d'actions. Elle doit être exacte, objective, claire,
concise, constructive, complète et émise en temps utile.
Si une communication finale contient une erreur ou une omission
importante, le responsable de l'audit interne doit faire parvenir les informations
corrigées à tous les destinataires de la version initiale.
Lorsqu’une mission donnée n’a pas été conduite conformément aux
normes, la communication des résultats doit indiquer la ou les normes qui n'ont pas été
entièrement respectées, la ou les raisons de la non-conformité et l'incidence de la non-
conformité sur la mission. Le responsable de l'audit interne doit diffuser les résultats
aux destinataires appropriés.

Section3. Insuffisance des moyens au niveau de l’audit


L’objectif de la SAI du MinAgri est la réalisation du plan d’audit qui est
inscrit dans le Planning de Travail Annuel.
En fait pour mener à bien ses actions, le service d'Audit interne se réfère
à ce « PTA » qui lui permet de planifier ses missions annuelles. A partir d’une étude
faite sur les missions réalisées par le SAI du MinAgri au cours de ces dernières années,
on a pu relever que les missions d’audit inscrites dans le PTA ne sont pas entièrement
réalisées à cause de l’insuffisance des moyens à la disposition du Service.
Pour apporter plus de précision à cette section, il nous est indispensable
de développer ces dernières dans les paragraphes suivants :
- Anomalies dans la gestion des auditeurs internes.
- Insuffisance de formation des auditeurs internes.
- Insuffisance des outils à la disposition des auditeurs.

48
3-1 Anomalies dans la gestion des auditeurs internes
Etant donné l’étendue du rôle du Ministère de l’Agriculture, le nombre
actuel d’auditeurs internes au niveau du SAI s’avère insuffisant. Ce problème reste
encore irrésolu jusqu’à maintenant car depuis ces neuf années de création du SAI du
MinAgri, seulement deux auditeurs internes ont été recrutés et qu’actuellement trois
auditeurs internes sont en fonction. En outre, on peut avancer que les problèmes
demeurent dans les travaux de planification des auditeurs internes. Ceci fait partie des
causes de non-réalisation des objectifs de l’audit interne d’une part, et de non-atteinte
des objectifs de la Direction d’autre part. On a donc relevé les problèmes suivants au
niveau personnel du SAI du MinAgri :

3-1-1 Insuffisance en effectif


Suite à la séparation du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche en Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’Elevage et Ministère de la Pêche et
des Ressources Halieutiques en 2009, le nombre d’auditeurs au niveau du MinAgri
s’avère insuffisant suite à l’éparpillement des cadres gestionnaires vers les deux autres
ministères. Les auditeurs internes du SAI du MinAgri ne sont pas épargnés par ces
mutations car certains sont affectés au Ministère de la Pêche et des Ressources
Halieutiques.
La DCGAI a vu naissance en décembre 2011 à partir du SAI après le remaniement
gouvernemental à cette époque. A cause de ce changement, la structure du MinAgri a
subi également une modification avec la mise en place de deux directions : la Direction
Générale de la Planification et du Contrôle et la Direction du Contrôle de Gestion et de
l’Audit Interne. Suite à ces changements, des auditeurs internes du SAI du MinAgri ont
été affectés au Service de Contrôle de Gestion qui a causé l’insuffisance de l’effectif des
auditeurs internes au sein du MinAgri. Le tableau suivant met en évidence cette
insuffisance en termes de personnel au SAI du MinAgri :

Tableau n° 2 : Evolution des effectifs des auditeurs interne au sein du SAI du


MinAgri
Années 2008 2009 De 2011 à ce jour

Effectif des Auditeurs Internes


7 4 3
Source : Service de l’Audit Interne

49
D’après ce tableau le nombre des auditeurs internes au sein du SAI ne
cesse de diminuer depuis 2009 jusqu’à l’année 2011. Cette diminution a une
conséquence inévitable sur la performance du Service.
Etant donnée l’importance du PTA, on a pu affirmer que le SAI du
MinAgri à plusieurs interventions à effectuée cette année et que les trois auditeurs
internes ne sont pas suffisants et incohérents à la réalisation du PTA.
En outre, à cause de cette insuffisance d’effectif au niveau du SAI du
MinAgri, il est impossible de respecter l’organisation ; et pour avoir l’efficacité il
faudrait considérer le principe rotation des auditeurs dans l’exercice de leurs missions
telles que définies dans le PTA.
Malgré cette insuffisance en effectif, les auditeurs sont contraints d’effectuer deux
missions à la fois dans une journée. Alors que selon la norme, un auditeur est
normalement affecté à une seule mission à la fois. Ainsi, on observe au sein du SAI du
MinAgri :
- une impossibilité de rotation entre les auditeurs internes selon la
norme c'est-à-dire que les auditeurs doivent s'abstenir d'auditer des opérations
particulières dont ils étaient auparavant responsables. Cette rotation permet aussi de
donner aux auditeurs internes des expériences et des connaissances plus élargies. Mais
vu l’étendue du champ de l’audit et l’insuffisance en nombre des auditeurs au niveau du
SAI du MinAgri, il est encore difficile de respecter cette norme.
- Une surcharge de travail : Les responsables du SAI du MinAgri sont
surchargés de travail qu’ils ont du mal à tenir leur fonction, car les tâches qu’ils ont à
accomplir sont si nombreuses qu’ils ne peuvent pas toutes les mener à bien.
- Une insuffisance d’encadrement : Le travail doit être organisé et
exécuté avec soin. Le personnel que l’on emploie doit être convenablement encadré.
Pourtant, l’insuffisance d’effectif d’auditeurs et la surcharge de travail incombé aux
responsables susmentionnés ne permettent pas d’assurer un encadrement suffisant et
convenable aux auditeurs internes au niveau du SAI du MinAgri.
En résumé, avec toutes ces insuffisances, la qualité de l’audit ne pourrait
être fournie au sein de ce service.

50
3-1-2 Inexistence de coopération entre la DRH et la DCGAI dans le
recrutement des auditeurs internes
Il est plus opportun que le personnel du SAI suive des formations sur
l’audit ou présente au moins une certaine compétence ou expériences en la matière.
Pourtant, le MinAgri applique une gestion centralisée du personnel c'est-à-dire toutes
les décisions concernant les personnels appartiennent au niveau central. La décision de
recrutement des auditeurs appartient ainsi à la Direction des Ressources Humaines. Par
conséquent, la procédure de recrutement des auditeurs internes suit le processus
habituel, ayant comme conséquence, des problèmes de non-spécificité de profil au
niveau du personnel. En effet, en particulier pour le cas des auditeurs internes, il y a
une inadéquation sur le processus de recrutement. Ce processus se déroule comme suit
pour le SAI du MinAgri :

Schéma n° 1 : Processus de recrutement des auditeurs internes au sein du MinAgri

OFFRE DE
RECRUTEMENT
DRH

LE SAI DRESSE
AVIS UN
Lancé au SAI (DRH) FICHE DE BESOIN
EN

ETUDE DE
FAISABILITE
DRH

RECRUTEMENT :
Sélection des
candidats
- Entretien

VALIDATION DES
OFFRES DRH

AFFECTATION
DRH

Source : Service de l’Audit Interne

51
En analysant ce processus, la DRH se contente tout simplement de la
Fiche de besoin en personnel, alors qu’elle devrait consulter de près le SAI pour
préciser les critères spécifiques et les qualifications requises à prendre en compte pour
le recrutement d’un auditeur. Dans la pratique actuelle de recrutement, il n’y a pas
d’intervention du SAI du MinAgri c'est-à-dire que le Service n’est pas consulté, alors
qu’il peut aider ou épauler la DRH sur la lecture des dossiers des candidats. Sa
participation à l’entretien permet de s’assurer du bon choix d’un candidat possédant
vraiment les profils souhaités. Enfin, pour matérialiser le consentement du SAI, aucun
avis n’est dressé pour que le Service donne son appréciation à l’encontre du nouvel
auditeur.
C’est pour remédier à ce problème de non spécificité et les
conséquences y afférentes que cette procédure de recrutement des auditeurs internes
mérite d’être révisée ou modifiée dans l’immédiat.

3-1-3 Insuffisance d’évaluation des travaux effectués par les auditeurs


internes
Normalement, les travaux effectués par les auditeurs internes méritent
d’être évalués à l’issue de chaque mission. Car les techniques ou méthodes adoptées par
les auditeurs peuvent influencer la qualité des services fournis. Ainsi, une évaluation de
ces méthodes est nécessaire pour permettre au SAI du MinAgri d’apporter des
appréciations les concernant. Ces appréciations peuvent porter sur les techniques
utilisées par les auditeurs, leurs comportements et la façon de faire. Ceci contribue déjà
à l’amélioration de la qualité d’audit interne vu que cette évaluation contribue à la
formation continue des auditeurs. En outre, on a pu identifier qu’aucune technique n’est
formalisée au sein du SAI du MinAgri pour effectuer l’évaluation des travaux des
auditeurs.

3-2 Insuffisance de formation des auditeurs internes


La formation des auditeurs interne fait encore partie de la planification.
Mais, vu l’importance et le rôle de la formation sur l’exercice de l’activité d’audit
interne, on a choisi de la prendre en considération.
Ainsi, la formation est « un ensemble d’actions, de moyens, de méthodes
et de supports à l’aide desquels les travailleurs sont incités à améliorer leurs

52
connaissances, leurs attitudes et leurs capacités mentales nécessaires à la fois pour
atteindre les objectifs de l’organisation et ceux qui leurs sont personnels ».
Selon la norme, l’équipe d’audit interne doit collectivement posséder ou
acquérir les connaissances, le savoir-faire et les autres compétences nécessaires à
l'exercice de ses responsabilités. Cette formation est ainsi nécessaire pour assurer le bon
déroulement du fonctionnement du SAI du MinAgri dans l’exercice de ses activités.
En outre, la profession d’audit interne est une profession qui évolue
selon les normes comptables et de gestion. Donc les auditeurs internes doivent être
formés au fur et à mesure de ces normes. Par exemple, dans l’émission des opinions sur
le rapport, l’auditeur devra préciser sur quels principes ou norme, l’audit a été planifié
et effectué.
L’objectif de cette précision étant de fournir l’assurance raisonnable. En
effet la norme d’Audit Interne IIA précise qu’il devrait exister au sein du service d’audit
interne une formation professionnelle continue des auditeurs internes, car ces derniers
doivent améliorer ses connaissances surtout en matière de normes comptables, de
gestion et d’audit interne.
Pourtant le SAI du MinAgri n’est pas encore en mesure de satisfaire le
besoin en formation des auditeurs internes faute de l’insuffisance ou quelquefois de
l’inexistence de crédits alloués à celle-ci qui est la faiblesse qui se répercute sur la
qualité de travail.
Ceci peut entraîner par conséquent des inconvénients lorsqu’il s’agit
d’une mission assez complexe et urgente ou le SAI du MinAgri aurait besoin d’effectif
d’auditeurs internes expérimentés.
Ainsi, à partir d’une enquête concernant les « formations et expériences
en audit » effectuée au niveau des auditeurs internes du SAI du MinAgri, on a pu
relever que certains n’ont suivi que la formation initiale et que d’autres ne l’ont même
pas suivi. En outre, parmi eux on a pu constater que le nombre de personnes qui possède
de l’expérience en audit est faible. Ainsi, aucun d’entre eux n’a suivi aucune formation
qualifiante offerte par le Ministère ce qui par conséquent ne permet pas d’assurer la
qualité de l’audit et le respect des normes.

3-3 Problèmes d’actualisation et de dotation en outils d’audit


A part les déplacements, les nombreux dossiers, les observations de
l’activité au petit matin et les inventaires, l’audit interne a aussi son côté intellectuel.

53
Ainsi, des outils appropriés doivent être à la disposition des auditeurs pour les aider à
accomplir normalement leurs tâches.
D’après une analyse faite auprès du SAI du MinAgri, un constat a été
observé, que les auditeurs internes ne sont pas à jour concernant la norme d’audit
interne. En plus, le SAI du MinAgri n’est pas encore certifié jusqu’à maintenant, ce qui
ne permettrait pas de voir si les activités d’audit exercé au sein du SAI du MinAgri
permet de fournir l’exigence de qualité de l’organisation au regard de la gestion
publique et du contrôle interne.
En plus, le métier d’auditeur ne s’improvise pas car il s’appuie sur des
principes normatifs internationaux. Ceci permet d’expliquer l’approche systématique de
l’audit interne.
Étant donné que les travaux d’audit interne s’effectuent et s’appuient sur
la base de certaines normes, il est essentiel que ces dernières soient à la disposition des
auditeurs.
D’autre part, les auditeurs doivent disposer d’un certain nombre de
dossiers sur la méthodologie du service. Pourtant au sein du SAI du MinAgri, les
auditeurs internes ne disposent et ne connaissent que le « Guide d’audit interne » pour
effectuer leur travail.
En effet, selon la démarche générale, les auditeurs méritent d’acquérir
une connaissance générale sur l’entité à auditer, de ses particularités et de son
environnement afin de bien mesurer les zones de risques pesant sur les comptes annuels
qui font l’objet de l’audit et aussi pour bien organiser la mission. Alors il est essentiel
que les auditeurs internes disposent de certains nombres de dossiers concernant les
activités ou services à auditer.
Ainsi, au sein du SAI du MinAgri, on s’apercevait de l’inexistence des
dossiers permanents et de contrôles. On a déjà énoncé dans la partie théorique que les
dossiers permanents consistent à regrouper les informations à caractère permanent sur
l’entreprise ou les services sujet à l’audit.
En effet, ils permettent de savoir davantage sur les tâches effectuées par
chaque auditeur et par conséquent il concerne les pièces justificatives de contrôle et les
conclusions partielles et les fiches de travail de l’auditeur.
Malgré l’étendue du système au niveau du Ministère de l’agriculture, la
constitution des dossiers permanents et de contrôle au sein du SAI du MinAgri peut

54
paraître difficile, mais au moins ils devront être regroupés selon les types d’organisation
et activités existantes au sein du Ministère.

3-4 Incohérence budgétaire


Outre l’insuffisance des auditeurs internes, une remarque a été faite au
niveau du SAI du MinAgri d’une insuffisance budgétaire annuelle accordée. Ces
budgets s’avèrent toujours insuffisants au niveau des Etablissements publics.
Le tableau suivant représente la variation du budget du SAI du MinAgri durant la
période 2010-2012.

Tableau n° 3 : Variation du budget du SAI de 2010 à 2012


(Calculé à une indice de base 100 pour l’année 2010)

Année 2010 2011 2012

Budget du SAI du
MinAgri 100 103.69 57.68

Source : Service de l’Audit Interne

Ce tableau montre que le budget du SAI du MinAgri a augmenté de


3.69% en 2011 pour chuter à 57.68% par rapport à la base prise en 2010, alors qu’il y
ait toujours une augmentation du nombre d’interventions sur les terrains durant ces
années successives.
Pourtant, la réalisation des missions d’audit est vitale pour le Ministère
de l’agriculture vu son amplitude et des Budgets affectés à celle-ci. Ainsi, on voit que
les interventions du SAI du MinAgri se concentrent le plus sur les 22 régions et
quelques districts très éloignés. Ceci augmente indéniablement le coût des déplacements
et par conséquent, l’impossibilité à réaliser le planning d’audit.
Le développement des aspects suivants nous permettront de mieux
expliquer cette insuffisance budgétaire qui ne donne pas au SAI du MinAgri
l'indépendance dans l’accomplissement des missions d’audit.

55
3-4-1 Ralentissement de l’exécution des travaux d’audit
Au niveau du SAI, le Budget s’avère insuffisant et en plus son utilisation
est limitée par le taux d’engagement défini par la Loi des Finances ce qui, par
conséquent, entrave la gestion des budgets et retarde donc la réalisation des missions et
des travaux d’audit voire la qualité de l’audit interne. Notons que cette qualité porte
aussi sur le délai de réalisation des travaux d’audit. Par exemple, il est difficile pour la
SAI du MinAgri d’effectuer des opérations d’investissement et de faire des acquisitions
comme les matériels et les consommables informatiques. D’où, l’existence des retards
d’exécution des travaux d’audit parfois inévitables. Il existe en outre d’autres causes qui
peuvent entraver la gestion budgétaire du SAI qui sont à l’origine des retards dans
l’accomplissement des travaux d’audit.

On peut citer :
- Les disfonctionnements dans l’engagement des dépenses qui peuvent provenir des
lourdes procédures définies par la loi de finances.
- La lenteur du traitement au niveau du Trésor Public, ce qui amène le personnel du
SAI du MinAgri à consacrer beaucoup de temps au niveau de cet établissement et les
missions ont été parfois retardées. Pourtant, les missions sont limitées par le temps et les
budgets.
- Les blocages ou annulations de crédit. Il est énoncé par, l’article 21 de la loi de
finances N° 2004-00713, que le Ministre des finances et du Budget sont habilités, par un
arrêté ministériel, à geler ou à annuler les crédits qui deviennent sans objet ou pour
toute autre raison après accord du Ministre intéressé.
Il se pourrait alors que les crédits nécessaires au fonctionnement et les
réalisations des missions d’audit soient annulés ou diminués. Pourtant, les missions
inscrites dans le PTA devront être toutes à réaliser et ce blocage ou annulation peut
entraver la réalisation des objectifs du SAI du MinAgri.

3-4-2 Insuffisance en matériels


Une qualité de service exercé par des auditeurs suppose un certain
nombre de matériels adaptés et suffisants. Pourtant, au SAI du MinAgri, une
insuffisance de catégories de matériels suivants est constatée :

13
Loi organique N° 2004-007 du 26 Juillet 2004.

56
(a) Matériels de transport
Vu l'étendue de la couverture d'actions menées par les auditeurs internes,
il s'avère un manque de moyens de locomotion à leur disposition. On a déjà évoqué en
haut que, la plupart des missions effectués par le SAI du MinAgri se concentrent sur les
régions éloignées alors que le service ne dispose que d’une seule voiture, limitant en
conséquence la réalisation de deux missions d’audit programmées en parallèle.
En outre, cette insuffisance de moyens de déplacement est parfois la
cause de la difficulté dans la réalisation du programme défini au PTA. Ceci peut aussi
ralentir la réalisation d’une mission car l’arrivée des auditeurs peut être retardée ou
même suspendue suite à une incidence imprévue, ce qui n’est pas cohérent avec la
qualité d’audit et la réalisation de la mission en temps opportun et selon la budgétisation
faite.
(b) Sécurisation des données et des matériels informatiques
Les Auditeurs internes recueillent et manipulent de nombreuses données.
Vu l’évolution de la technologie, la quasi-totalité des travaux d’audit se fait par
ordinateur. Ainsi, le Service d’Audit Interne doit assurer la sécurisation de ces
ordinateurs pour que ses fonctions soient effectuées dans les bonnes conditions.
Pourtant, au sein du SAI du MinAgri, les ordinateurs utilisés par les
auditeurs internes ne sont pas généralement sécurisés et aucune sauvegarde des données
importantes n’a été effectuée. Par conséquent, en plus de l’insuffisance des matériels
informatiques, une perte fréquente des données se produit faute d’un manque
d’attention à la sécurité des matériels, de l’absence d’une base de données des risques et
de dysfonctionnement rencontrés.
A propos des consommables informatiques, le SAI du MinAgri attend
souvent l’ouverture des crédits pour s’en acquérir et ceci peut expliquer les retards
occasionnels sur les rédactions et de l’administration en général au sein du service.
Toutes ces insuffisances de moyens matériels et financiers entraînent la
démotivation du personnel, en particulier les auditeurs internes, et enfreignent à la
réalisation des objectifs du service d’audit.

Ce chapitre traite l’évaluation de l’audit interne selon les normes et les


moyens mis en œuvre. Les évaluations en fonction des normes de qualification, les
évaluations en fonction des normes de fonctionnement et l’insuffisance des moyens au

57
niveau de l’audit sont choisis comme éléments d’analyse afin de cerner les normes non
suivies par le SAI du MinAgri et les causes et effets de son insuffisance de moyens.

Conclusion de la deuxième partie


Cette section nous a permis de démontrer d’une part, les problèmes au
cours de la phase d’étude et les difficultés à la phase de vérification et d’autre part, la
défaillance constatée pendant la phase de conclusion d’une mission d’audit qui
comporte les exigences requises par les normes d’audit interne.
Le SAI présente un sérieux problème d’insuffisance budgétaire et nous rappelons que le
Ministre est son interlocuteur pour le renforcement des financements des ses activités.
Etant donné l’importance du rôle qu’ils assument au Ministère, les auditeurs internes
méritent de bénéficier d’une opportunité de formation professionnelle pour garantir
leurs compétences et de leurs connaissances qui fondamentales pour leur profession.
L’insuffisance des moyens et la non-application des normes peuvent
comme conséquence une désorganisation fonctionnelle du SAI du MinAgri entrainant la
non réalisation des objectifs qui lui sont assignés.
La non application des normes d’audit interne peuvent être due à l’inadaptation des
manuels utilisés par rapport aux évolutions des activités de l’organisation.
C’est pourquoi, étant donné qu’il joue la fonction de vérificateur et de
conseiller, l’auditeur interne préconise des solutions aux audités afin de remédier aux
défaillances enregistrées pour améliorer davantage son efficacité : c’est la raison de la
troisième partie.

58
58

TROISIÈME PARTIE :
RECOMMANDATIONS SUR L’AUDIT
INTERNE AU NIVEAU DU MINISTERE
Introduction de la troisième partie
Cette dernière partie est axée sur les recommandations face aux
défaillances constatées dans la partie précédente. Il a été mentionné que les moyens
utilisés sont insuffisants. Nous avons pu ressortir que l’efficacité ne peut être attribuée à
l’audit interne devant une insuffisance de moyens que ce soit humain, technique ou
financier. Parmi ces moyens figure la Formation des auditeurs internes qui tient une
place très importante dans l’activité d’audit. Nous pouvons déduire aussi que,
l’insuffisance de ces moyens ne permet pas au SAI du MinAgri de réaliser ses objectifs
tant qualitatifs que quantitatifs. Depuis un certains temps et même actuellement, les
moyens à la disposition du SAI du MinAgri ne lui permettent pas de rechercher les
éléments probants pour fonder ses opinions. Dans cette optique, des recommandations
sur l’audit interne au Ministère de l’Agriculture seront à sortir, mais il est préférable de
commencer par celles liées à la conduite de la mission d’audit interne.

59
CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS SUR LA CONDUITE DE
LA MISSION D’AUDIT INTERNE AU MINISTERE DE
L'AGRICULTURE

Les problèmes relatifs à la conduite d’une mission d’audit concernent au


moins l’une de ses trois phases constitutives. C’est la raison pour laquelle les
recommandations générales sont scindées en Proposions d’amélioration aux problèmes
au cours de la phase d’étude, Recommandations aux problèmes rencontrés au cours de
la phase de vérification et Solutions aux problèmes rencontrés dans la phase de
conclusion, qui est une approche logique pour aborder ce chapitre.

Section1 : Propositions d’amélioration face aux problèmes de la phase


d’étude

1-1 Constitution permanente de base de données à la Direction du Suivi-


Evaluation et de Communication
Les entités centrales, régionales, les organismes rattachés et les projets sont
tenus à envoyer à la DSEC des données leurs concernant en procédant par des ajouts
réguliers et des mises à jour périodiques. Pour le bien du partenariat et de l’efficacité,
chaque entité doit disposer de sa propre documentation et de sa base de données. Ce
procédé est important pour les auditeurs pour la phase, Prise de connaissance du
domaine à auditer, car il permet d’intervenir avec efficacité le diagnostic des risques,
l’analyse à priori et la planification de l’intervention.

1-2 Réalisation d’une bonne réunion d’ouverture

Premièrement, après la validation du Ministre, la DCGAI doit incorporer


dans son PTA le calendrier des interventions. Cette forme modifiée du PTA, bien que
susceptible de modifications suivant les éventuels événements ultérieurs, informe
chaque entité concernée sur les interventions respectives des auditeurs durant l’exercice.
Deuxièmement, pour que tous les concernés soient au courant de la teneur
des courriers d’audit envoyés par la DCGAI, ceux-ci doivent être envoyés un mois à
l’avance pour que les agents soient bien préparés aux exigences de l’audit qui les
attendent (données, documentation) et surtout pour qu’ils puissent organiser leurs
demandes d’absence en fonction de la période d’intervention.

60
1-3 Identification des risques et des opportunités d’amélioration

Le QCI fait partie des outils d’analyse important dans la conduite d’audit.
Son efficacité dépend de l’exhaustivité des documentations utilisées de son élaboration
et de son mode de remplissage. Pour se faire, des documentations appropriées au QCI
doivent être disponibles à la DCGAI. Pour minimiser les risques causés par les
informations transmises, l’auditeur interne du MinAgri devra analyser les réponses
obtenues dans le QCI, afin d’orienter le planning de contrôle à réaliser. Par la suite, il
évaluera l’impact des «Non» sans oublier de vérifier la réalité des «Oui».

Section2 : Recommandation aux problèmes rencontrés dans la phase


de vérification

2-1 Dotation en matériels pour la recherche des éléments probants

Pour que la rédaction respecte le principe d’établissement d’un rapport


d’audit, deux options sont envisageables suivant la réalité sur le terrain. Soit, à défaut de
pièces justificatives, omettre de la rédaction les faits concernés. Sinon, tous les faits
constatés doivent être impérativement accompagnés des preuves. Ce qui exige de la part
du SAI du MinAgri de doter les auditeurs des matériels prévus à cet effet tels que les
scanners portables, les disques durs externes, les ordinateurs portables et les appareils
de photo numériques.

2-2 Mis à jour et élargissement de connaissances sur les caractéristiques des


domaines audités
A part les modules de formation classiques en Audit et Contrôle, qui
demandent une formation garantissant la compétence technique des auditeurs dans leurs
interventions, le SAI du MinAgri doit aussi assurer pour ses auditeurs la maîtrise des
outils caractéristiques du domaine à auditer. Vu l’intervention des nouvelles
technologies et l’évolution des normes dans la gestion des organismes, l’efficacité des
auditeurs est aussi conditionnée par leur multidisciplinarité. C’est pourquoi, il faut que
le SAI du MinAgri déploie des efforts pour que ses auditeurs maîtrisent les divers
Logiciels comptables en particulier ceux utilisés par les Bailleurs de Fonds, les Normes
comptables utilisées, les techniques de passation de marchés (publics et projets financés
par les Partenaires Techniques et Financiers), les Normes de Qualité… c’est-à-dire en

61
résumé toutes les fonctions spécifiques en évolution du monde de la gestion dont sa
maîtrise garantit la fiabilité de l’intervention des auditeurs.

2-3 Possession de la feuille de couverture

Vu l’importance de ce document, qui doit nécessairement mentionner les


objectifs, les modalités d’exécution du test, les résultats et les conclusions, le SAI du
MinAgri doit l’utiliser pour les interventions. Un modèle de feuille de couverture est
donné en Annexe3

Section3 : Solutions aux problèmes rencontrés dans la phase de


conclusion

3-1 Caractéristiques exigées d’un rapport d’audit interne normalisé

Pour être un document normalisé, le rapport d’audit de SAI doit


obligatoirement comporter de deux parties à savoir la synthèse et la partie détaillée.
La formulation des recommandations émises doit être compréhensible par les
responsables concernés de l’entité auditée et ce, à l’aide de l’utilisation des phrases
simples, des vocabulaires saisissables et concrets, des termes précis et dans la mesure
du possible sans utilisation des abréviations.
Pour que les recommandations soient acceptées par tous et pour éviter une
distorsion d’informations après l’intervention, une réunion de clôture mérite d’avoir lieu
et la présence de tous les responsables concernés est très importante voire obligatoire.
Suivant leurs degrés d’importance, les observations des responsables concernés de
l’entité auditée doivent faire partie de la rédaction.

3-2 Etablissement d’un projet de rapport

Pour rendre acceptable le rapport d’audit final, le SAI du MinAgri doit


établir un projet de rapport et l’envoyer à l’entité auditée pour que les responsables de
cette dernière y mentionnent leurs observations. En effet, la mission d’audit présente ses
constatations et ses premières conclusions de manière à vérifier leur bien-fondé auprès
des audités et cette procédure présente aussi l’avantage d’éviter une remise en cause
ultérieure des faits constatés.

62
3-3 Proposition des solutions sur le suivi des recommandations

La valeur ajoutée de la mission d’audit est démontrée par la capacité à


définir, à faire accepter et à faire mettre en œuvre les recommandations.
Pour obtenir des résultats attendus par l'ensemble du Ministère, Il s'avère important que
le Service de l’audit Interne bénéficie d'un appui particulier de la part de la haute
Direction afin qu'il soit en même d'opérer convenablement pour l'intérêt de tous.
Il est impérieux que le responsable de l'Audit Interne du Ministère de
l’Agriculture instaure des processus de suivi leur permettant de surveiller et de garantir
que des mesures ont été effectivement mises en œuvre par les entités audités ou que ce
dernier a accepté de prendre le risque de ne rien faire.
Le SAI doit prendre des dispositions adéquates pour que les entités auditées
dressent un plan d’action dès réception du rapport d’audit final. De leur côté, les entités
auditées doivent envoyer leur plan d’action au SAI du MinAgri dans le plus bref délai
pour sa validation et son suivi. Pour chaque recommandation émise, le SAI du MinAgri
doit établir une fiche pour un responsable concerné. L’entité auditée est tenue de suivre
la mise en place des actions et d’alerter le SAI du MinAgri si le planning n’est pas
respecté ou encore si la recommandation présente des difficultés application.
Le SAI du MinAgri doit imposer aux audités à établir un système de
reporting régulier sur l’avancement et la résolution prise sur les recommandations
émises. Un modèle de fiche de suivi est donné en annexe4.

En prenant en considération l’approche mentionnée au début, nous avons


pu émettre les recommandations respectives pour lever les problèmes de la phase
d’étude, de la phase de vérification et de la phase de conclusion. L’importance de ce
chapitre réside au fait qu’il est présenté comme la résolution des divers problèmes
stipulés au chapitre I : Recommandations sur la conduite de la mission d’audit interne
au Ministère de l'Agriculture.

63
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS SUR L’APPLICATION
DES NORMES
Le Ministère de l’Agriculture doit instaurer et maintenir une culture
interne qui soit conforme au comportement éthique au sein de l’entité. Se comporter de
façon éthique signifie être irréprochable sur le plan moral. Le comportement éthique est
normalement mis en place par la haute hiérarchie de l’entité et doit être rependu au
personnel à travers les échelons. Ainsi, les normes éthiques doivent être régulièrement
et clairement portées à la connaissance de chaque employé par écrit et dans les réunions
du personnel.
Les recommandations sur l’application des normes seront distinguées en
deux catégories : les normes de qualifications et les normes de fonctionnement.

Section1 : Recommandations face aux normes de qualification


1-1 Amélioration des missions, pouvoirs et responsabilités
Les auditeurs internes du MinAgri doivent respecter le principe de
«l’intérêt public». L’intérêt public signifie le fait d’honorer la confiance que le public a
envers vous ; ce qui suppose le sacrifice des intérêts personnels au profit du service
public. Ceci est très important dans ce sens que, l’auditeur interne constitue un «œil
vigilant » sur la responsabilité de la gestion des ressources publiques.
Les auditeurs internes du MinAgri doivent par conséquent effectuer leur
travail avec intégrité. Le principe d’intégrité exige que l’auditeur interne effectue son
travail avec honneur, honnêteté, sincérité, véracité et droiture. Ceci signifie que le
travail et les conclusions des auditeurs doivent être basés sur les faits, constructifs et
non biaisés vis-à-vis des entités auditées ou des destinataires des rapports d’audit.
Les auditeurs internes du MinAgri doivent éviter d’abuser de leurs
pouvoirs. Ceci signifie que les ressources publiques à la disposition de l’auditeur, les
informations obtenues pendant les travaux d’audit et le poste occupé par l’auditeur
doivent être utilisées à bon escient à l’occurrence seulement pour des besoins officiels
et non pour les gains personnels de l’auditeur.
Toute information obtenue pendant le travail d’audit est confidentielle et
l’auditeur interne doit gérer de façon appropriée l’information sensible ou classée
secrète. L’auditeur interne ne peut pas divulguer à personne toute information obtenue
pendant le travail d’audit sauf lorsqu’il est spécifiquement autorisé par une autorité

64
compétente. Dans ce cas, l’autorité compétente est l’Auditeur Interne Principal,
l’Inspecteur Général, un Ministre, un Maire, ou un Tribunal.
Les auditeurs internes du MinAgri doivent se comporter de façon
professionnelle. Ceci signifie qu’ils doivent éviter toute conduite personnelle de nature
à discréditer le travail des auditeurs, y compris les actions pouvant amener l’utilisateur
attitré des rapports d’audit de conclure que le travail des auditeurs était
professionnellement déficient. Ainsi, dans l’accomplissement de leurs responsabilités,
les auditeurs internes doivent faire preuve de diligence et utiliser les normes techniques
et professionnelles appropriées.

1-2 Garantie de l’objectivité et de l’indépendance


Dans l’accomplissement de leur travail, les auditeurs internes du
MinAgri doivent être objectifs. Le principe d’objectivité signifie être indépendant non
seulement dans les faits, mais aussi dans l’apparence, dans l’accomplissement des
opérations d’audit. Ceci signifie une attitude d’impartialité : être considéré comme
impartial par les destinataires des rapports d’audit, être libre des conflits d’intérêt et
rendre crédibles les conclusions.
Dans tous les aspects relatifs au travail d’audit, l’unité d’audit interne et
l’auditeur interne doivent éviter toute altération de leur indépendance professionnelle.
L’indépendance professionnelle de l’auditeur peut être altérée par les intérêts
personnels, l’aspect organisationnel, l’influence externe et les activités ayant un impact
peu significatif sur l’indépendance professionnelle de l’auditeur interne.

1-2-1 Evitement des intérêts personnels


Les relations personnelles ou les croyances de l’auditeur interne qui
pourraient amener celui-ci à limiter l’ampleur de ses investigations, à divulguer les
constatations de l’audit ou à produire des rapports d’audit biaisés. Les circonstances
dans lesquelles l’indépendance de l’auditeur interne peut être altérée suite à l’intérêt
personnel :
- L’auditeur interne possède un lien de parenté directe avec le responsable ou un autre
cadre clé de l’entité auditée en position d’exercer une influence certaine sur l’entité
auditée ou sur le programme gouvernemental ou le projet audité ;

65
- L’auditeur interne détient un commerce conjointement avec le responsable ou un autre
cadre clé de l’entité auditée, que ce soit en sa qualité personnelle ou indirectement par
l’entremise des membres de sa famille ;
- L’auditeur interne possède un intérêt financier dans l’entité auditée, que ce soit en sa
qualité personnelle ou indirectement par l’entremise des membres de sa famille. Un
intérêt financier peut exister à travers la livraison de marchandises ou la prestation de
services à l’entité auditée en contrepartie d’un prix, et ceci reste applicable même si le
contrat était accordé conformément aux procédures des marchés publics en vigueur ;
- L’auditeur interne a un préjugé personnel contre le responsable ou un autre cadre clé
de l’entité auditée, a cause de différences idéologiques, d’incompatibilité de
personnalité, d’intérêts d’affaires, etc. ;
- L’auditeur interne est demandeur d’emploi au sein de l’entité auditée, pour lui-même
ou pour un membre de sa famille ;
Aussitôt qu’une éventuelle altération personnelle de l’indépendance de
l’auditeur interne est identifiée, l’auditeur interne doit être retiré de l’audit concerné. Si
l’altération est identifiée après que le rapport soit terminé, et que cette altération a
affecté la qualité de l’audit, l’unité d’audit interne doit la notifier à la direction de
l’entité auditée ainsi que les autres destinataires du rapport. La notification doit préciser
la nature de l’altération et l’étendue de son impact sur le rapport d’audit. Dans des cas
extrêmes, le rapport d’audit peut être retiré et déchiré.

1-2-2 Altération organisationnelle


L’indépendance professionnelle de l’auditeur interne pourrait être altérée si :
- L’unité d’audit interne est sur le plan organisationnel placé sous un département
opérationnel : par exemple si l’auditeur interne dépend sur le plan fonctionnel du
gestionnaire principal du budget ou d’un directeur chargé des opérations ou des finances
de l’entité ;
- Les rapports de l’auditeur interne doivent être approuvés par le responsable exécutif de
l’entité auditée ;
- L’auditeur interne assume d’autres responsabilités au sein de l’entité telles qu’être
membre du Conseil d’Administration, prendre des décisions opérationnelles, concevoir
les systèmes de mesure de performances des entités, concevoir le système de contrôle
interne de l’entité, recommander un candidat au recrutement à un poste clé dans l’entité,
ou encore des responsabilités comptables telles qu’installer et assurer la maintenance

66
des systèmes comptables, tenir les livres comptables, préparer les rapports financiers,
préparer les pièces de paiement, approuver ou vérifier les réclamations et les factures
avant paiement, approuver les listes de paie, être un signataire sur les comptes bancaires
de l’entité. Ceci reste applicable même si l’auditeur interne a assumé ces responsabilités
à titre intérimaire.
- Le recrutement, l’évaluation des performances, la promotion et la révocation de
l’auditeur interne peuvent être influencés par le responsable exécutif de l’entité devant
être auditée.
- L’auditeur interne dépend de façon significative du responsable exécutif de l’entité
devant être auditée en ce qui concerne l’appui logistique;
- L’auditeur interne n’a pas un accès facile à ceux qui sont chargés de la gouvernance :
par exemple le Ministre, le Maire.
- L’auditeur interne n’est pas en mesure de mener les audits et rapporter les
constatations, opinions et conclusions de façon objective sans avoir peur des
représailles.
Par conséquent, toute personne jouissant de la responsabilité de
déterminer la structure organisationnelle et administrative des entités publiques, doivent
placer l’unité d’audit interne à un niveau qui ne permet pas que les scénarios ci-dessus
se produisent.

1-2-3 Influence externe


Les unités d’audit interne et les auditeurs doivent éviter tous les facteurs
externes de nature à limiter leur travail ou à altérer leur habilité d’être
professionnellement indépendant. Ces facteurs comprennent les pressions réelles ou
relavant de la pure perception de la part des responsables ou des employés de l’entité
auditée, des politiciens, des procureurs, des entrepreneurs, etc.
Les exemples suivants constituent quelques situations dans lesquelles la
liberté de l’auditeur d’avoir des jugements indépendants et objectifs peut être altérée.
Dans ces situations, l’auditeur interne doit faire immédiatement appel à l’Inspecteur
Général pour une intervention appropriée. Dans les cas extrêmes, l’Inspecteur Général
pourrait faire appel au Ministre pour une action appropriée.
- La pression pour limiter ou modifier indûment l’étendue de l’audit avec des
conclusions préconçues ;

67
- Un budget insuffisant pour l’unité d’audit interne de telle façon que les visites d’audit
et l’étendue de l’audit sont réduites pour se conformer au budget disponible;
- Interférence dans la détermination des échantillons d’audit; par exemple : des
instructions sont données pour examiner et/ou fermer les yeux sur certaines
transactions;
- Des dates limites non raisonnables pour terminer les tests d’audit ou pour produire le
rapport d’audit;
- L’influence externe sur le déploiement, l’affectation, la rémunération et la promotion
de l’auditeur interne;
- Habileté de contredire ou influencer de façon inappropriée les jugements des auditeurs
contrairement au contenu approprié du rapport d’audit;
- Des pots-de-vin ou des cadeaux importants promis ou remis à l’auditeur par les audités
ou des proches des audités. Ils comprennent des promesses d’emploi à l’auditeur ou à
ses proches;
- Les menaces réelles ou perçues sur la sécurité personnelle de l’auditeur interne,
spécialement lorsqu’un détournement ou une autre forme mauvais emploi des
ressources publiques sont suspectés.

1-2-4 Activités sur l’indépendance professionnelle de l’auditeur interne


Les services suivants sont considérés comme ayant un impact
insignifiant sur l’indépendance professionnelle de l’auditeur interne :
- Etre membre d’un comité technique uniquement en tant qu’expert technique, sans
capacité de vote, en vue de fournir des conseils techniques basés sur les connaissances
de l’auditeur;
- Fournir des outils et méthodologies, tels que «les bonnes pratiques» dans la
gouvernance et le contrôle interne;
- Délivrer la formation aux autres employés de l’entité.

1-3 Promotion de la compétence et conscience professionnelle


Dans la planification et l’accomplissement de leur travail d’audit, les
auditeurs internes doivent faire preuve d’un jugement professionnel approprié. Ceci
signifie, exercer une attention raisonnable et un scepticisme professionnel.
Une attention raisonnable requiert d’agir avec diligence et
systématiquement en conformité avec les normes éthiques et professionnelles en

68
vigueur, tandis qu’un scepticisme professionnel implique une attitude d’investigation
dans la conduite de l’audit et l’examen critique des preuves obtenues.
L’idée qui se cache derrière le scepticisme professionnel est l’hypothèse
selon laquelle la personne auditée n’est ni malhonnête ni parfaitement honnête jusqu’à
ce qu’une preuve justifiant l’un ou l’autre soit obtenue.
Toutefois, le scepticisme professionnel ne doit en aucun cas signifier que
l’auditeur interne doit avoir une idée préconçue sur toute irrégularité dans les affaires de
la personne auditée; par exemple le détournement, à moins qu’il y ait des signes
précurseurs le justifiant. En tout état de cause, l’auditeur interne ne doit pas faire des
conclusions qui ne sont pas appuyées une preuve appropriée, insuffisante et non
douteuse.
Un auditeur interne doit uniquement entreprendre un travail d’audit pour
lequel il possède des compétences nécessaires pour accomplir la responsabilité qui lui
est confiée. Ainsi, le responsable de l’unité d’audit interne doit évaluer de façon
continue les compétences des membres de l’équipe d’audit et s’assurer qu’elles sont
conformes aux besoins des missions spécifiques d’audit. La compétence concerne les
connaissances ou le “savoir-faire” et est fonction de l’éducation formelle, de
l’expérience professionnelle et du développement professionnel continu des auditeurs.
Les auditeurs internes des institutions publiques doivent posséder une
formation formelle dans les domaines des finances, comptabilité et audit, de préférence
avec un diplôme universitaire de niveau licence au moins. Ainsi, ces normes doivent
être prises en compte dans le processus de recrutement des auditeurs.
Les auditeurs internes des institutions publiques doivent posséder une
expérience professionnelle suffisante en rapport avec la nature et le degré de la
responsabilité leur confiée. L’expérience n’est pas nécessairement mesurée par le
nombre d’années car la durée du service peut ne pas refléter exactement les
connaissances pratiques acquises au travail. Ainsi, l’expérience professionnelle doit être
mesurée par la combinaison de sa durée, du degré de responsabilité de l’auditeur, des
connaissances des activités et procédés opérationnels de l’entité auditée, des
connaissances pratiques en Technologie de l’Information et de la communication ainsi
que des connaissances en rédaction des rapports, etc.
Les auditeurs internes ont l’obligation individuelle d’actualiser leurs
connaissances techniques non seulement en matière d’audit, mais aussi dans les
disciplines connexes comme l’économie, les finances, la comptabilité, la Technologie

69
de l’Information et les techniques de communication, la rédaction des rapports, etc.
ainsi que dans les problèmes contemporains de la profession d’audit et de comptabilité.
Le responsable de l’audit interne doit faire en sorte que les auditeurs acquièrent au
moins 80 heures de FC chaque année. Ces heures peuvent être acquises à travers des
conférences et séminaires thématiques. Le responsable de l’audit interne doit maintenir
des informations sur les heures de FC pour chaque auditeur interne. Ces Informations
constituent l’un des critères d’évaluation des performances de l’auditeur.

Section2 : Recommandations face aux normes de fonctionnement


La norme d’audit interne précise que le service d’audit interne devrait
disposer d’un degré d’indépendance suffisante pour accomplir normalement ses
missions. Alors toute insuffisance pouvant affecter cette indépendance peut être jugée
comme une atteinte.
Ainsi, parmi les atteintes à l’indépendance du service d’audit interne et à
l'objectivité individuelle peuvent figurer le conflit d'intérêts personnel, les limitations du
champ d'un audit, les restrictions d'accès aux dossiers, aux personnes, et aux biens, ainsi
que les limitations de ressources telles que les limitations financières.
Notre analyse de la situation existante au sein du SAI a montré qu’il y a
une limitation des ressources qui peut constituer une atteinte à l’indépendance de l’audit
interne et à l’objectivité des auditeurs interne. En plus, cette limitation s’appréhende
aussi sur les trois niveaux que nous avons définis dans la partie précédente.
Pour éviter cette atteinte à l’indépendance de l’audit interne et à
l’objectivité des auditeurs interne, et ensuite pour améliorer le fonctionnement du SAI
du MinAgri, on propose les solutions suivantes.

2-1 Gestion des auditeurs internes


Selon l’enquête IFACI 2005 sur la gestion des auditeurs internes, on
retiendra que 51 % des auditeurs sont diplômés de grandes écoles d’ingénieurs ou de
commerce et 32 % de l’Université.
Alors, compte-tenu des aspects étudiés dans l’analyse de problème, nous
proposons au MinAgri et au SAI les solutions suivantes concernant la gestion des
auditeurs afin d’améliorer la qualité du travail de l’audit interne et la réalisation du PTA
et c’est la raison pour laquelle un recrutement des auditeurs internes est une nécessité

70
au sein du MinAgri. Et spécialement pour le SAI du MinAgri, vu les qualités requises
pour un auditeur, il devrait exister une coopération entre le DRH et la SAI pour ce
recrutement. Ceci pour apaiser les dépenses de formation et pour éviter les problèmes
de non spécificité éventuels. Ensuite, les auditeurs internes méritent d’être évalués à
l’issue de chaque mission pour améliorer les méthodes ou façon d’effectuer les missions
d’audit.

2-1-1 Recrutement des auditeurs internes


Selon l’enquête IFACI 2005 énoncés ci-dessus, le nombre moyen
d’auditeurs est de 2,85 pour 1000 salariés avec des écarts marqués en industrie de 0,5 et
organisme bancaires ou financiers de 8,5. Plus de la moitié des services d’audit à moins
de 10 auditeurs.
Dans notre cas d’espèce, le nombre d’auditeurs internes du SAI se
montre donc insuffisant par rapport au nombre des employés du ministère et aussi par
rapport à la réalisation du PTA.
En plus, vu l’importance du Ministère de l’Agriculture et des tâches
confiées à ces auditeurs internes, et devant les insuffisances du budget pour la formation
de ces derniers, le MinAgri peut envisager de les choisir parmi les jeunes diplômé de
formation rigoureuse en audit ou ceux ayant de l’expérience en la matière.

2-1-2 Coopération entre la DRH et SAI du MinAgri dans le recrutement des


auditeurs internes
L’auditeur doit présenter ou avoir une qualité de synthèse et
d’imagination et ces points doivent être pris en considération lors du recrutement.
Dans la politique de recrutement des auditeurs, deux attitudes sont fréquemment
observées14 :
- le Service d’Audit Interne accueille des jeunes à qui il donne une excellente formation
destinée à les rendre aptes à d’autres fonctions.
- le Service d’Audit Interne accueille des personnes disposant d’une grande expérience
opérationnelle, mais connaissant généralement peu les techniques d’audit.

14
BETHOUX Raymond, KREMPEr Francois, POISSON Michel. L’audit interne dans le secteur public.
1ère édition; 1986 (Page 68).

71
Sans méconnaître le bien fondé de tels choix, il est nécessaire de souligner que la
fonction exige également de véritables professionnels, ce qui impose à la fois stabilité et
spécialisation.
En effet l’audit requiert de ceux qui le pratiquent un ensemble de qualités :
- des qualités personnelles d’objectivité, de perspicacité et de persévérance c'est-à-dire
qu’il ne faut pas taire le caractère difficile, fatigant, voire ennuyeux du travail et
d’imagination s’il s’agit d’être constructif.
- des qualités morales d’intégrité, de discrétion et d’indépendance d’esprit des audités.
- des qualités d’expression écrite et orale.
La DRH peut rencontrer des problèmes dans l’appréciation de ces
qualités ; d’où l’utilité de la coopération de la DRH et du SAI dans ce domaine car le
SAI peut aider la DRH dans la lecture des dossiers des candidats. Notons que ceci
n’affecte pas le niveau de professionnalisme dans toutes les décisions de recrutement
qui sont les prérogatives de la DRH.
Nous proposons au MinAgri de procéder comme suit lors du recrutement
d’auditeurs internes.

72
Schéma N°2 : Processus de recrutement des auditeurs internes au sein MinAgri
ajusté
OFFRE DE LE (SAI) DRESSE
RECRUTEMENT UN
(DRH) FICHE DE BESOIN
EN

AVIS
Lancé au SAI (DRH)

ETUDE DE
FAISABILITE
(DRH)

PRESENCE DU SAI
RECRUTEMENT : (Aide à la lecture des
Sélection des dossier et présence à
candidats l’entretien)
- Entretien

VALIDATION DES
OFFRES (DRH) AVIS DU SAI

AFFECTATION
(DRH)

Source : Conception personnelle

Avant toute offre de recrutement, il est nécessaire que le SAI du


MinAgri soit consultée afin de définir les besoins et les critères de recrutement.
Ensuite, après l’avis de recrutement et l’étude de faisabilité par la DRH, la présence du
SAI est nécessaire dans la sélection des candidats d’une part est pour appuyer la DRH
dans la lecture des dossiers des candidats, et au moment de l’entretien que celui-ci
puisse s’assurer des compétences des candidats retenus d’autre part. Après la validation
des offres par la DRH, un avis doit être dressé au sein du SAI du MinAgri pour
confirmer son consentement sur ces offres.

73
2-1-3 Evaluation des travaux effectués par l’auditeur
Les auditeurs au niveau du SAI du MinAgri devront être évalués à
l’issue de chaque mission, par conséquent, ils seront évalués plusieurs fois par an. Ce
qui permettrait de suivre et d’évaluer les méthodes, techniques, ou façon de faire des
auditeurs. Le but est que ces derniers modifient leurs façons de faire, tant au plan
technique que comportemental. Il s’agit de faire adhérer les intéressés aux évolutions à
entreprendre bien plus que de déterminer une note comparative (augmentations) ou
absolue (promotions).

2-2 Formation professionnelle et continue des auditeurs internes


Le travail de l’auditeur ne doit pas se limiter à la réalisation des
entretiens d’audit, ou la rédaction des rapports, mais il devra améliorer ses
connaissances pour instaurer au sein de l’entreprise la notion de culture.
La formation et le développement personnel constituent un élément clé
pour parvenir et se maintenir à des niveaux professionnels élevés et la structure d'audit
interne actuelle doit veiller à ce que le personnel reçoive une formation appropriée et
l'expérience pratique nécessaire afin qu'il s'acquitte de ses tâches efficacement. Il
conviendra de tenir des dossiers sur les différents plans de formation individuelle ainsi
que sur les résultats obtenus. Il s’agit du comportement et non du caractère, de l’image
et des réactions que cela suscite.
Il est probable que les besoins en formation ne pourront être totalement
satisfaits au niveau interne et c’est pourquoi les ressources nécessaires devront être
dégagées pour recourir à des services spécialisés extérieurs.
Ainsi, le SAI du MinAgri doit donc élaborer un plan de formation convenable
répondant aux besoins des auditeurs.
Comme proposition de formation, nous proposons aux responsables du
SAI une formation en pratique approfondie de l’audit interne public. Cette formation
peut être complétée par des formations spécifiques et continues sur les normes
comptables, de la gestion ou d’audit interne. Ceux-ci permettront de fournir un service
de qualité et d’aboutir au respect de la norme au sein du SAI du MinAgri. Alors, le
Ministère doit augmenter les budgets affectés à la DCGAI pour que celle-ci puisse
procéder à la formation professionnelle et continue des auditeurs.

74
Pour renforcer les formations existantes, il doit être élaboré au sein du SAI du MinAgri
des « objectifs de progression personnelle». Ceux-ci peuvent porter sur la maîtrise de la
méthodologie, le comportement et les tâches formatrices.
Par exemple, dans la maîtrise de la méthodologie on pourrait apprécier
les critères comme l’autonomie et la qualité rédactionnelle des auditeurs et la capacité
de synthèse et d’appréciation des enjeux.
Sachant que la formation et le transfert d’expérience tiennent une très grande place dans
la gestion des auditeurs, alors des formations continues doivent être organisées ainsi que
des transferts d’expériences entre les auditeurs internes du SAI du MinAgri.
La formation continue doit être complétée par les actions suivantes :
- il devrait exister une initiation aux métiers et méthodes spécifiques du SAI duMinAgri
ceci est nécessaire pour les nouveaux recrutés;
- les réunions du service ou les missions sont présentées par les uns et discutées avec les
autres;
- le coaching et le tutorat notamment la revue des travaux de l’auditeur par le chef de
mission et réciproquement avant la version final du rapport.
- l’affectation des auditeurs à une mission dans un domaine nouveau pour eux.
Bref, ce qui entraine la qualité d’un auditeur débutant à un auditeur
confirmé ; de même d’un chef de mission débutant à un chef de mission confirmé.

Au vu des problèmes correspondants mentionnés précédemment, des


recommandations ont été sorties à cet effet. Elles concernent les recommandations face
aux normes de qualification et les recommandations face aux normes de
fonctionnement. La première parle des solutions sur les exigences des normes pour
l’exercice du métier d’audit; et les recommandations portent sur l’amélioration des
missions, pouvoirs et responsabilités puis l’amélioration de l’objectivité et de
l’indépendance et finalement l’amélioration de la compétence et de la conscience
professionnelle.
Ensuite, la deuxième précise les recommandations sur les failles observées dans
l’amélioration de la gestion des auditeurs internes et dans leur formation professionnelle
et continue.

75
Conclusion de la troisième partie
La troisième partie est consacrée au domaine considéré comme le plus
important de ce travail à savoir les recommandations à émettre pour améliorer
davantage l’efficacité du Service de l’Audit Interne. Ces recommandations sont
fournies à l’aide des propositions sur la conduite de la mission et sur l’application des
normes.

A propos de la conduite de la mission, des propositions sont émises en vue d’améliorer


la présentation du rapport et du compte rendu-final au terrain. Il en est de même, et ce
spécialement au niveau du SAI du MinAgri, de disposer les auditeurs d’un cadre de
référence et la réorganisation de la gestion budgétaire dont va dépendre l’efficacité et
l’efficience des interventions. D’une part, nous avons cité les points cruciaux exigés
pour les différentes parties d’un rapport d’audit règlementaires; et d’autre part, les
obligations des auditeurs ou le chef de mission vis-à-vis de l’entité auditée du
commencement à la fin de l’intervention.

Le constat et l’analyse du budget de l’entité est telle que, ce dernier mérite d’être
restructuré et plus étoffé. En effet, l’état actuel de l’utilisation du budget de l’entité a
des conséquences sur la compétence des auditeurs, sur la qualité et la quantité des
matériels à la disposition du personnel ainsi que sur les attentes des autorités
hiérarchiques du Ministère.

En tant que structure chargée de l’audit, nous avons rappelé les normes qui doivent être
appliquées au sein du Service. Il s’agit des recommandations face aux normes de
qualification et celles face aux normes de fonctionnement dont beaucoup ne sont pas
vécues par les auditeurs et certaines non en vigueur au sein même du Service. Alors
que ces normes sont importantes, non seulement pour la compétence de l’entité, mais
aussi pour la crédibilité et la confiance portée à ses résultats. C’est la raison pour
laquelle, la troisième partie trouve sa place dans ce présent rapport à titre d’énumération
des propositions pour l’amélioration des activités de Service de l’Audit Interne pour le
bien du Ministère de l’Agriculture.

76
CONCLUSION GENERALE
Pour conclure, nous avons vu trois points principaux dans ce travail de
mémoire. Il s’agit dans un premier temps, de la présentation de notre cadre d’étude et
les notions sur l’audit interne, puis dans un second temps de l’analyse des problèmes et
enfin les propositions des solutions y afférentes.
La présente recherche a été cadrée au Service de l’Audit Interne du
Ministère l’Agriculture. Notons que ce Ministère présente de grandes forces sur le plan
financier, fort bien qu’il appartienne au secteur public. Même si le Ministère (comme la
plupart de ministères) rencontre en ce moment plusieurs difficultés liées à la crise, il a
toujours pu financer ses activités et ses employés sont régulièrement rémunérés et
indemnisés. Ce qui explique davantage sa stabilité par rapport à d’autres organismes
devenus vulnérables face à la crise. Pour cela, nous parlons des organismes qui
n’arrivent pas à fournir ses besoins, de payer ses charges, tombées en faillite voire
même arrivé à la fermeture favorisant l’expansion des chômages. De ce fait, le
Ministère ne devait même pas s’exposer à un tel état, vu les moyens et ses occasions
dont il dispose. En revanche, il peut exécuter sa mission en permanence et arrive à
assumer sa raison d’existence bien que ces avantages restent encore invisibles aux yeux
des employés. Ces derniers ne savent presque non plus d’en profiter, ni d’anticiper en
matière des biens et des techniques pour faciliter ses tâches modérément.
A l’issue de notre travail de recherche, nous avons pu détecter des
problèmes au niveau de l’audit interne et proposer par la suite des solutions et des
recommandations générales.
Pourtant, il y a lieu de souligner les limites de l’efficacité de l’audit
interne afin d’éviter de créer des attentes exagérées qui tiendraient à une perception
erronée de sa portée. L’audit interne ne peut, à lui seul, garantir la réalisation des
objectifs généraux définis plus haut.
Un système d’audit interne efficace, aussi bien conçu et appliqué soit-il,
ne peut fournir à la direction qu’une assurance raisonnable et non absolue quant à la
réalisation des objectifs d’une organisation ou à sa pérennité. L’audit interne peut
fournir des informations au management pour son évaluation du degré de réalisation des
objectifs qui lui sont fixés mais non transformer un mauvais manager en un bon
manager. Au demeurant, le management n’a aucun contrôle sur les changements qui
pourraient intervenir dans la politique ou les programmes du gouvernement, ou dans le

77
contexte démographique ou économique de son action. De tels changements peuvent
imposer aux managers de revoir les contrôles et d’ajuster le niveau de risque acceptable.
Le propre d’un système de contrôle interne efficace réduit la probabilité
de ne pas atteindre les objectifs. Il n’en élimine pas pour autant le risque toujours
présent que le contrôle interne soit mal conçu ou ne fonctionne pas comme prévu.
En effet, dans la mesure où l’audit interne repose sur le facteur humain,
il est susceptible de pâtir d’erreurs de conception, de jugement ou d’interprétation, de
malentendus, de négligence, de la fatigue ou de la distraction, voire de manœuvres telles
que collusion, abus ou transgression.
Une autre limite tient au fait que la conception d’un système d’audit
interne doit tenir compte de contraintes financières. Les bénéfices tirés des contrôles
doivent, par conséquent, être évalués par rapport à leur coût. La volonté de faire
fonctionner un système d’audit interne qui éliminerait tout risque de perte n’est pas
réaliste et sa mise en œuvre serait probablement plus coûteuse que ne le justifierait le
bénéfice qui en découlerait dans les faits. Pour déterminer si un audit particulier doit
être mis en place, on doit prendre en compte non seulement la probabilité de survenance
du risque correspondant et son incidence potentielle sur l’organisation mais aussi les
coûts afférents à la mise en place de ce nouveau contrôle.
Les changements organisationnels et l’attitude du management peuvent
avoir un impact réel sur l’efficacité de l’audit interne et sur le personnel qui le met en
œuvre. C’est pourquoi il est nécessaire que la direction vérifie et actualise
continuellement les contrôles, communique les changements au personnel et montre
l’exemple en se conformant elle-même à ces contrôles.
Si telles sont les limites de nos recherches, nous pensons que d’autres
sujets axés sur la gestion méritent encore d’être traités au sein du Ministère de
l’agriculture en particulier les principes d’audit exigés par les bailleurs de fonds des
nombreux projets financés par ces derniers. Généralement, le SAI n’intervient que
partiellement à ces audits à cause des législations de ces bailleurs de fonds et aussi faute
de compétences et des outils requis.
Les interventions du SAI du MinAgri, à elles seules, ne garantissent pas la bonne
gestion voire la Bonne Gouvernance au sein du Ministère de l’Agriculture. Pour que les
interventions du SAI du MinAgri soient performantes, il est requis de la part des entités
auditées du Ministère une gestion saine. Cette synergie est très importante pour
l’efficacité du Service de l’Audit Interne du Ministère de l’Agriculture.

78
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES :
- BETHOUX Raymond, KREMPER François, POISSON Michel, « L’audit interne
dans le secteur Public », 1er édition (1986), 280pages
- GRET. « Audit interne des institutions de micro finance », Guide pratique volume 1
(série : outil technique n° 3), 1998, 211pages.
- SCHICK Pierre. « Mémento d’audit interne, Méthode de conduite d’une mission».
DUNOD; 2007; 232 pages.
- RENARD Jacques (2006), « Théorie et pratique de l’audit interne », Editions
d’organisations, 6ème Edition, 462pages.

WEBOGRAPHIE
- www.agriculture.gov.mg, historique du MinAgri, consulté le 16 juin 2013
- www.e.cancer.fr, consulté le 18 juin 2013
- www.ifaci.com, Norme pour la pratique professionnelle de l’audit consulté le
27 juin 2013
- www.intosai.org, Audit interne indépendance au sein du secteur public consulté le
30 juin 2013
-www.ufai.org, Code de déontologie; fonction de l’audit interne, consulté le 08 Août
2013

TEXTES :
- Instruction Générale du 22 juillet 1955 sur la comptabilité des matières ;
- Circulaire n°460-MFB/SG/DGD/3/SBMA du 5 avril 1994 concernant la reddition des
comptes matières ;
- Circulaire n°498-MDB/SG/DGPBD/3/MM.1 du 21 juillet 1997 sur l’amélioration de
gestion des matières ;
- Décret n°2004-515 du 4 mai 2004 portant dispositions dérogatoires au décret n°64-
204 du 21 mai 1964 réglant les modalités d’application de la Loi n°60-004 du 15
février 1960 relative au domaine privé national et les textes subséquents ;
- Arrêté interministériel n°0740/2005 du 21 janvier 2005 fixant les modalités
d’application du décret n°2004-515 du 4 mai 2004 ;
- Circulaire n°148-MEFB/SG/DGPBD/DL/SM du 9 mars 2003 sur l’amélioration de
gestion des matières
VII
73
- Décret 2011 fixant les attributions du Ministre de l’Agriculture ainsi que
l’organisation générale de son Ministère.
- IIA (2009), « Normes Professionnelles de l’Audit Interne », Applicables au 1er
janvier 2009.
- Institut des Sciences Politiques (2005), Formation continue. « Audit et contrôle des
comptes de l’entreprise ». Paquette établie à l’occasion du séminaire animé par les
collaborateurs du Bureau d’études financières et de contrôles comptables.
- « Lignes directrices sur les normes de contrôle interne à promouvoir dans le secteur
public ».

74
VIII
53

ANNEXES
LISTE DES ANNEXES ET DES FIGURES
- Annexe I : Organigramme actuelle du Ministère de l’Agriculture

- Annexe II : Organigramme du Service de l’Audit Interne

- Annexe III : Modèle de feuille de couverture

- Annexe IV : Modèle de fiche suivi des recommandations

- Annexe V: Rôles et interventions DGPC

- Annexe VI: Présentation des circuits de contrôles

- Annexe VII: Tableau des Forces et Faiblesses Apparentes(TFFA)

- Schéma N° 1 : Processus de recrutement des auditeurs internes au sein du MinAgri

- Schéma N° 2 : Processus de recrutement des auditeurs internes ajusté

IX75
Annexe I : Organigramme actuelle du Ministère de l’Agriculture

MINISTRE

CABINET

DGPC UPDER SG PRMP

DRH DAF DAAR DAOF DGT

SPB
DCGAI DSEC SFAR SAP SAPR SAFR DCA DPA DPV DGR
SSA SAEB
SMS SACSA
SAET SPA
Stat Agri SOIF
SCTA SAH
SCG A
SEnv SPGRH SLP SAIEA SPASP SP
SIC SARA
A SEM
SAI SSP
SAJC SOC
SSE SAMM
SAA
SSV
FQFIFA 22 DRDRS
PROGRAMMES
FIFAMAN ET PROJETS DE
OR DEVELOPPEMEN
OFMATA T
CMCS
CTHT/CT
SAF SRAPV SRGR SRCAAOF SRSE
HT
CSA
FRDA

Source: www.agriculture.gov.mg

Annexe II : L’organigramme du Service de l’Audit Interne

CHEF DE
SERVICE DE
L’AUDIT
INTERNE

COMPTABLE
SECRETAIRE

RESPONSABLES
D’AUDIT
Source : Service de l’Audit Interne

X76
Annexe III : Un modèle de feuille de couverture

FEUILLE DE COUVERTURE DE TEST

Mission :
Date :
Document réalisé par :
Revu par :

Feuille de couverture de test : TEST N°

Réf. /Commentaires

Objectif :

Modalités d’exécution du test :

Résultats :

Conclusions :

Source : www.ufai.org

XI
76
Annexe IV : Un modèle de fiche suivi des recommandations

Fiche de suivi de la mise en application des recommandations émises


lors d’un audit

Document à compléter et à retourner à la structure Audit dans la décade qui suit chaque
trimestre
Rapport d’Audit : ……………..Structure………………………..Date…………..

Recommandation n°…………..
Libellés……………………….
Date de mise en œuvre retenue lors de la réunion de validation tenue le :…………………………

Description du plan d’action (joindre un document détaillé en annexe si


nécessaire)

Réponse Nom et Prénom………….Fonction……………Signature………………

Recommandations : Réalisée Retenue A l’étude Refusée

Dates butoir de la Responsable de Processus(Action)


réalisation l’action

Acceptation du plan d’action n° Oui Non Suivi du plan d’action par :


Nom&Prénom : ………..
(Partie assignée par l’Audit Interne)
(Audit Interne)

Source : www.ufai.org
XII
77
- Annexe V : Rôles et interventions DGPC

DGPC
PLANIFICATION COMMUNICATION

SUIVI EVALUATION CONTRÔLE DE GESTION

AUDIT INTERNE

- PG : ORIENTATION - REALITE
- REQUETE FONDS - EXHAUSTIVITE
- PTBA - FLUIDITE

- CONTRÔLE TECHNIQUE
- REALISATION TECHNIQUE
-CONTRÔLE BUDGETAIRE
- RAPPORT D’ACTIVITE
- ASSISTANCE CONSEIL

- CONTRÔLE ADMINISTRATIF
ET FINANCIER

PLANIFICATION
MINISTRE-SG- PG MINAGRI
GOUVERNEMENT PGE DGT-DGPC « THEME »

REGIONS

M AGEX
PROJETS PTA
I
N
DRDRs PRD
A
G
R ORs PTA PTBA MFB
I Provisoire LF

SG
DGT LF
PTBA LF DGPC
Définitif DIRS CENTRAUX

Source : Service de l’Audit Interne

XIII
78
Annexe VI : Présentation des circuits de contrôles

CONTROLE
AGEX PROJETS
DSEC RAPPORT MFB
DRDRs
TECHNIQUE
ORs
RAPPORT
Justification des écarts

REALISATION
REALISATION CONTRÔLE DE GESTION FINANCIERE
TECHNIQUE DCGAI (SIGFP)
Contrôle technique Contrôle budgétaire

MINISTRE-SG ORDRE
OPERATEUR
PARTENAIRE
DOLEANCES, BENEFICIAIRE
RAPPORTS AUDIT INTERNE
CABINETS PLAINTE, etc.. FOURNISSEUR
D’AUDIT Ponctuel AUTORITE S
EXTERNE
DCGAI

AUDIT INTERNE DRDRs


PLAN DE
TRAVAIL Récurent
ORs
DCGAI

Source : Service de l’Audit Interne

XIV
78
Annexe VII: Tableau des Forces et Faiblesses Apparentes(TFFA)

Domaine / Objectifs Risques Indicateurs OPINION Commentaire


Opération de / ou Référence
Force / Conséquence Degré de
contrôle Indices
Faiblesse confiance

Issus du plan d’approche Produits par l’analyse des risques


Domaine / Opération : thème, élément de la Force / Faiblesse : par rapport à un objectif de contrôle
structure interne ou à une référence (manuel de procédures,...) ou à
une caractéristique assurant le bon fonctionnement ainsi
que l’atteinte d’un résultat escompté.
Objectifs de contrôle : situation théorique, Conséquence : degré de gravité, probabilité d’occurrence
caractéristiques du bon fonctionnement (par
rapport au référentiel).
Un objectif de contrôle définit de manière
synthétique la situation théorique que l'auditeur
devrait rencontrer pour conclure au bon
fonctionnement d'une entité, d'un système ou
d'opérations.
Risques : conséquences ou (événements) Degré de confiance de l’auditeur à ce stade (le T. F. f. A
redoutées en cas de dysfonctionnement, sera suivi du programme de vérification préparé par
préoccupations l’auditeur)

Source : Audit Ministériel

XV
79
78

TABLE DES MATIERES


REMERCIEMENTS…………………………………………………………………….I
SOMMAIRE ...................................................................................................................... II
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................... III
LISTE DES ABREVIATIONS ...................................................................................... IV
INTRODUCTION GÉNÉRALE ..................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE ....................................... 3


CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE ........................................................... 5
Section1 : Présentation du Ministère de l’Agriculture .......................................... 5
1-1 Historique ........................................................................................................... 5
1-2 Missions et attributions du Ministre de l’Agriculture ........................................ 6
Section2 : Organisation générale ............................................................................. 7
2-1 Le Cabinet du Ministre ....................................................................................... 7
2-2 Le Secrétariat Général et les directions .............................................................. 7
2-3 Les Directions régionales ................................................................................... 9
Section3 : La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne et les
intervenants dans l’exécution du Budget Programme ....................................... 9
3-1 La Direction du Contrôle de Gestion et de l’Audit Interne au sein du Ministère10
3-2 Les intervenants dans l’exécution du Budget Programme ............................... 12
CHAPITRE II : THEORIES SUR L’AUDIT INTERNE ........................................... 16
Section1 . Généralités sur l’audit interne .............................................................. 16
1-1 Concepts généraux............................................................................................ 16
1-2 Evolution de la fonction audit interne .............................................................. 18
1-3 Caractéristiques de la fonction audit interne .................................................... 19
1-3-1 La charte d’audit interne ........................................................................... 19
1-3-2 La qualité d’audit interne et la gestion des auditeurs ................................ 19
1-3-3 La démarche d’audit .................................................................................. 21
Section2 : Normes de l’audit interne ..................................................................... 22
2-1 Normes de qualification ................................................................................... 22
2-1-1 Mission, pouvoirs et responsabilités ......................................................... 22
2-1-2 Indépendance et objectivité ....................................................................... 22
2-1-3 Compétence et conscience professionnelle ............................................... 23
2-1-4 Programme d'assurance et d'amélioration qualité ..................................... 23
2-2 Normes de fonctionnement............................................................................... 24
2-2-1 Gestion de l’audit interne .......................................................................... 24
2-2-2 Nature du travail ........................................................................................ 25
2-2-3 Planification, accomplissement et communication de la mission ............. 26
2-2-4 Surveillance des actions de progrès et acceptation des risques par le Top
Management........................................................................................................ 26
Section3 : Principes d’audit interne au niveau ministériel .................................. 26
3-1 Indépendance, responsabilité et pouvoirs ......................................................... 26
3-2 Intervention de l’audit interne .......................................................................... 27
3-3 Relations entre les auditeurs et les audités ....................................................... 29
3-4 Qualités professionnelles requises .................................................................... 29
3-5 Déontologie et règles de conduite ................................................................... 31
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ............................................................ 32
DEUXIÈME PARTIE : ANALYSES DE L’EXISTANT ............................................ 32
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA CONDUITE DE LA MISSION D’AUDIT
INTERNE AU MINISTERE DE L'AGRICULTURE................................................. 34
Section1 : Analyse des problèmes au cours de la phase d’étude ......................... 34
1-1 Mauvaise prise de connaissance du domaine audité ........................................ 34
1-1-1 Déficience du plan d’approche.................................................................. 35
1-1-2 Inadéquation de la réunion d’ouverture .................................................... 36
1-2 Identification incomplète des risques et des opportunités d’amélioration ....... 36
1-3 Lacunes sur le Budget, Allocation, Planning, Suivi ......................................... 38
Section2 : Analyse des problèmes au cours de la phase de vérification ............ 39
2-1 Méconnaissance des caractéristiques des domaines audités ........................... 39
2-2 Insuffisance de la recherche des éléments probants ......................................... 39
2-3 Inexistence de la feuille de couverture ............................................................. 39
2-4 Lacunes constatées au niveau de dossiers d’audit ............................................ 40
TABLEAU n° 1 : Lacunes constatées ............................................................................ 41
Section3 : Analyse des problèmes au cours de la phase de conclusion ............... 42
3-1 Faiblesse du rapport d’audit interne ................................................................. 42
3-2 Défaillance du projet de rapport ....................................................................... 43
3-3 Lacunes sur les états des actions de progrès et le suivi des recommandations 43
CHAPITRE II : EVALUATIONS DE L’AUDIT INTERNE SELON LES NORMES
ET LES MOYENS MIS EN ŒUVRE ........................................................................... 45
Section1 : Evaluations en fonction des normes de qualification ......................... 45
1-1 Inconvenance des missions, pouvoirs et responsabilités .................................. 45
1-2 Non atteinte de l’indépendance et de l’objectivité ........................................... 45
1-3 Insuffisance de la compétence et conscience professionnelle .......................... 46
Section2 : Evaluations en fonction des normes de fonctionnement .................... 46
2-1 La gestion de l’audit interne ............................................................................. 47
2-2 La planification et l’accomplissement des missions ........................................ 47
Section3 . Insuffisance des moyens au niveau de l’audit...................................... 48
3-1 Anomalies dans la gestion des auditeurs internes ............................................ 49
3-1-1 Insuffisance en effectif .............................................................................. 49
TABLEAU n° 2 : Evolution des effectifs des auditeurs interne au sein du sai du
MinAgri ............................................................................................................................ 49
3-1-2 Inexistence de coopération entre la DRH et la DCGAI dans le recrutement
des auditeurs internes .......................................................................................... 51
Schéma n° 1 : Processus de recrutement des auditeurs internes au sein du MinAgri51
3-1-3 Insuffisance d’évaluation des travaux effectués par les auditeurs internes
............................................................................................................................ 52
3-2 Insuffisance de formation des auditeurs internes ............................................. 52
3-3 Problèmes d’actualisation et de dotation en outils d’audit ............................... 53
3-4 Incohérence budgétaire ..................................................................................... 55
Tableau n° 3 : Variation du budget du SAI de 2010 à 2012 ........................................ 55
3-4-1 Ralentissement de l’exécution des travaux d’audit ................................... 56
3-4-2 Insuffisance en matériels ........................................................................... 56

79
TROISIÈME PARTIE : RECOMMANDATIONS SUR L’AUDIT INTERNE AU
NIVEAU DU MINISTERE ............................................................................................ 58

CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS SUR LA CONDUITE DE LA MISSION


D’AUDIT INTERNE AU MINISTERE DE L'AGRICULTURE .............................. 60
Section1 : Propositions d’amélioration face aux problèmes de la phase d’étude
............................................................................................................................... 60
1-1 Constitution permanente de base de données à la Direction du Suivi-Evaluation
et de Communication .............................................................................................. 60
1-2 Réalisation d’une bonne réunion d’ouverture .................................................. 60
1-3 Identification des risques et des opportunités d’amélioration .......................... 61
Section2 : Recommandation aux problèmes rencontrés dans la phase de
vérification ........................................................................................................... 61
2-1 Dotation en matériels pour la recherche des éléments probants....................... 61
2-2 Mis à jour et élargissement de connaissances sur les caractéristiques des
domaines audités ..................................................................................................... 61
2-3 Possession de la feuille de couverture ............................................................. 62
Section3 : Solutions aux problèmes rencontrés dans la phase de conclusion .... 62
3-1 Caractéristiques exigées d’un rapport d’audit interne normalisé ..................... 62
3-2 Etablissement d’un projet de rapport ................................................................ 62
3-3 Proposition des solutions sur le suivi des recommandations............................ 63
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS SUR L’APPLICATION DES NORMES64
Section1 : Recommandations face aux normes de qualification ......................... 64
1-1 Amélioration des missions, pouvoirs et responsabilités ................................... 64
1-2 Garantie de l’objectivité et de l’indépendance ................................................. 65
1-2-1 Evitement des intérêts personnels ............................................................. 65
1-2-2 Altération organisationnelle ...................................................................... 66
1-2-3 Influence externe ....................................................................................... 67
1-2-4 Activités sur l’indépendance professionnelle de l’auditeur interne .......... 68
1-3 Promotion de la compétence et conscience professionnelle............................. 68
Section2 : Recommandations face aux normes de fonctionnement .................... 70
2-1 Gestion des auditeurs internes .......................................................................... 70
2-1-1 Recrutement des auditeurs internes ........................................................... 71
2-1-2 Coopération entre la DRH et SAI du MinAgri dans le recrutement des
auditeurs internes ................................................................................................ 71
Schéma N°2 : Processus de recrutement des auditeurs internes au sein MinAgri
ajusté……………………………………………………………………..…………….73
2-1-3 Evaluation des travaux effectués par l’auditeur ........................................ 74
2-2 Formation professionnelle et continue des auditeurs internes .......................... 74
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE .......................................................... 76
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................ 77
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... VII

TABLE DES MATIERES

80

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