Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mr. Othmen, un jeune diplômé en agronomie, est venu s’installer dans la région de Sidi
Bouzid pour lancer un projet de transformation de tomates séchées en poudre. Il a toujours
été convaincu que sa région d’origine possède plusieurs avantages dans le secteur de l
´agriculture. La quantité ainsi que la qualité des tomates qui sont cultivées dans la région
constituait l’un de ses principaux atouts. Il constatait que la tomate séchée au soleil est la plus
appréciée et la plus demandée sur le marché international. Il s’agit d’un élément
incontournable de la gastronomie de nombreux pays comme l’Allemagne, la France,
l’Italie, etc. Les tomates séchées peuvent être utilisées, dans les sauces, les potages
instantanés, la nourriture pour bébés et enfants, pour fabriquer des boissons de tomate
ou des produits médicaux.
Sur le marché local, la consommation de la tomate séchée en poudre n’est pas encore
ancrée dans la culture de consommation des tunisiens. Les originaires de la région
préfèrent utiliser les procédés artisanaux de séchage.
Depuis les premières années de production, l’entreprise s’est imposée sur le marché
international grâce à la qualité de ses produits et sa réputation grandissante. Ce succès n’est
pas dû au hasard, c’est le fruit des moyens mobilisés. L’entreprise est notamment réputée par
son processus de production depuis la phase en amont jusqu’à la phase en aval. Elle a établi
des contrats de culture avec une dizaine d’agriculteurs afin de les accompagner depuis les
semences jusqu’à la récolte. Elle a voulu être une référence dans la supervision et le contrôle
de toutes les étapes de la tomate séchée au soleil, de la récolte à la production. Elle a mis en
place des tests physiques, chimiques et microbiologiques dans un laboratoire à tous les stades
: de la matière première jusqu’au produit fini. Par rapport à la concurrence, l’entreprise se
trouvait mieux structurée aux niveaux des techniques de séchage, de l’hygiène, des conditions
de stockage et d’emballage.
Toujours en quête d’opportunités sur le marché des produits alimentaires, Mr. Othman a
constaté que l’activité de la branche des céréales et dérives est en constante évolution d’une
année à une autre malgré la fluctuation des performances de l’agriculture. La consommation
de biscuits en Tunisie suit une augmentation continue au cours des années d’une moyenne de
2% par an. Le diagnostic effectué par rapport à l’engagement dans l’activité de fabrication
des biscuits classiques a été rassurant et dénote la forte position concurrentielle que pourrait
détenir l’entreprise sur ce domaine. L’expérience managériale de l’entreprise dans le domaine
des affaires lui a permis de pouvoir cibler les bons fournisseurs de matières premières et de
technologies et réunir les compétences nécessaires pour installer, dans un temps record, une
unité industrielle bien aménagée. L’entreprise a bien réussi, en 2010, à augmenter le capital
pour parvenir à financer cette nouvelle activité.
En 2016, l’entreprise a décidé de s’adresser à des femmes qui suivent un régime alimentaire
ou des personnes ayant des problèmes de santé avec une nouvelle version de son célèbre
biscuit sans sucre et sans conservateurs ou autres additifs artificiels. Les biscuits proposés
sont confectionnés avec des procédés nouveaux qui respectent la qualité nutritionnelle et
sensorielle. Les biscuits sont fabriqués à partir des plantes tunisiennes de première qualité
pour pouvoir se démarquer de la concurrence étrangère. La distribution des biscuits
diététiques s’effectue à travers les grandes surfaces. Ces dernières qui ont l’habitude
d’importer ce type de produits sont exigeantes en termes de choix des marques. Pour être
sélectionnée par les grandes surfaces, la marque devrait être connue. Face à ce problème,
l’entreprise a décidé dans un premier temps de changer sa destination en s’adressant à des
magasins de paramédical. Pour pouvoir assurer ses ventes dans ces magasins, elle a envisagé
de mener des opérations marketing à orientation non seulement publicitaire mais également
événementielle. Ce qui passait par l’organisation des journées de sensibilisation sur
l’alimentation saine. Pendant ces journées, l’entreprise a eu l’occasion de présenter sa gamme
de produits sains aux participants dont notamment les nutritionnistes. Ceux-ci sont
sensibilisés par l’entreprise afin qu’ils recommandent les biscuits aux consommateurs.
Deux ans après l’écoulement de ses biscuits diététiques (en 2018), ALIMENPLUS a décidé
de concevoir des emballages différents et de modifier les formes des biscuits selon la
catégorie d’âge de sa clientèle afin d’accroître sa part de marché. Et pour attirer davantage
l’attention des enfants, l’entreprise a crée un personnage « l’enfant roi » qui s’inscrit dans
l’univers familier de l’enfant tunisien et que l’enfant le connaît en raison d’une présence
répétitive en communication publicitaire. Toutes les actions menées ont été développées par
les mêmes compétences de l’entreprise en recherche/développement et en marketing tout en
s’inspirant de l’expérience des entreprises étrangères dans le même domaine.
Questions
1. Identifiez les facteurs clés de succès du segment de transformation des tomates séchés
en poudre. Justifiez votre réponse (1 point).
2. Caractérisez le système concurrentiel de l’activité de restauration saine en Tunisie
selon la matrice BCG II tout en indiquant l’attrait de ce domaine. Justifiez votre
réponse (1.5 points).
3. Identifiez les voies de développement réalisées par l’entreprise en 2006, 2010, 2018
ainsi que les modes de croissance envisagés ? Justifiez votre réponse (1.5 points).
4. S’agit-il d’une segmentation stratégique ou marketing dans le cas de l’entreprise en
2016 ? Argumentez votre réponse (1 point).
5. Identifiez la stratégie concurrentielle déployée au niveau du DAS biscuits diététiques.
Justifiez votre réponse (1 point).
6. En se référant au modèle de l’analyse concurrentielle de Porter, indiquez une force qui
pourrait affecter l’activité de fabrication des biscuits diététiques. Argumentez votre
réponse (1 point).
Corrigé Mars 2019
Les facteurs clés de succès : qualité des produits (0,25 pt) (maîtrise des techniques de
séchage, de l’hygiène, des conditions de stockage et d’emballage, contrôle des étapes de la
production), réputation (0,25 pt) (processus de production).
Justification : Depuis les premières années de production, l’entreprise s’est imposée sur le
marché international grâce à la qualité de ses produits et sa réputation grandissante….
L’entreprise est notamment réputée par son processus de production depuis la phase en amont
jusqu’à la phase en aval. Elle a voulu être une référence dans la supervision et le contrôle de
toutes les étapes de la tomate séchée au soleil, de la récolte à la production. Par rapport à la
concurrence, l’entreprise se trouvait mieux structurée aux niveaux. (0,25 pt).
Justifications :
Variété des recettes principalement aux tomates séchées tout en revisitant les secrets
de préparation de nos ancêtres pour les adapter au goût du jour…
Après plusieurs mois de recherche, l’entreprise a pu mettre sur le marché une gamme
de menus équilibrés. La recherche constante de saveurs raffinées…
Ouvrir un restaurant dans un quartier chic en plein expansion dans le grand Tunis où
les clients peuvent découvrir et déguster divers plats intégrant dans leur préparation la
gamme de produits de l’entreprise.
Othman a réservé un coin pour les clients désireux de visionner l’histoire de la
cueillette et de la conservation des aliments tunisiens.
(0,25 pt (deux éléments à citer : 0.125 x2).
Justifications :
Et pour se retrouver pionnier dans l’activité de restauration saine face à des clients amateurs
de plats originaux, ….. Dans ce domaine qu’est encore en sa phase de démarrage (0,25 pt)
Justification : s’adresser à des femmes qui suivent un régime alimentaire ou des personnes
ayant des problèmes de santé avec une nouvelle version de son célèbre biscuit sans sucre et
sans conservateurs ou autres additifs artificiels. Les biscuits sont fabriqués à partir des plantes
tunisiennes de première qualité pour pouvoir se démarquer de la concurrence étrangère. (0,5
pt)
Le pouvoir de négociation des clients est fort (les grandes surfaces) (0,5 pt) : il existe des
produits de substitution connus (produits importés de marque) (0,25 pt). Même en s’adressant
à des magasins de paramédical, l’entreprise devrait fournir des efforts supplémentaires en
marketing pour pouvoir les sensibiliser à recommander ses biscuits aux consommateurs (0,25
pt).
Rachat du Client :la Verrerie de Naassen , à qui l’entreprise vend actuellement ses
déchets et casse de verre, utilisés en vue de la production d’une large gamme de verre
creux pressé avec différentes formes. Verre à thé, verre à eau, verre à café, verre à
jus…..Bien que cette activité permettra le recyclage des déchets, Khalil est conscient
que l’investissement est risqué du fait que le verre creux est carrément un autre
métier où la concurrence européenne et asiatique est intense.
Hichem est entrain d’étudier l’éventualité de produire la matière première. et de
réduire ainsi sa dépendance notamment vis-à-vis de ses principaux fournisseurs
notamment algériens, français, polonais et chinois. L’entreprise a jusque là importé
les panneaux de verre qu’elle traitait et découpait selon les besoins de ses clients.
L’investissement est néanmoins très lourd et le marché tunisien trop restreint pour
pouvoir absorber les quantités produites. On est bien conscients que sauf nouvelle
révolution technologique, imprévisible actuellement, permettant de fabriquer sur une
échelle plus réduite du verre plat compétitif, le seul marché intérieur tunisien n’est
pas suffisant et ne le sera pas au cours des prochaines années pour rentabiliser une
fabrication de verre plat.
1. Caractérisez l’activité verre clair selon la matrice BCG 1 (Justifiez votre réponse) et
formulez vos recommandations (1 point)
2. Pensez-vous que l’activité développée il y a cinq ans auprès d’une nouvelle catégorie
de clientèle puisse être considérée comme un nouveau DAS : domaine d’activité
stratégique de l’entreprise. Justifiez votre réponse. En déduire la voie de
développement déployée. Justifiez votre réponse (1.5 point)
3. Quelle est la stratégie concurrentielle adoptée par l’entreprise au niveau du segment
SP . Explicitez ses fondements. Justifiez votre réponse (1 point)
4. Explicitez les Voies, modes et manœuvres de développement stratégique planifiées
pour l’année 2019. Justifiez votre réponse (présentez votre réponse sous forme de
tableau) (1.75 points)
5. Caractérisez la recommandation stratégique formulée par le consultant et présentez
ses avantages et risques à travers un tableau à deux colonnes. (1,75 points)
Oui l’activité SP peut être considérée comme un DAS à part entière (0.25)
dans la mesure où il correspond bien à un ensemble de produits et/ ou services de
l’entreprise (définition DAS : 0.25)
Destinés à une clientèle particulière : clients dont le point commun est l’utilisation du
verre plat en tant qu’input hors secteur bâtiment
Répondant à des besoins spécifiques d’une catégorie de clients
Caractérisés par une combinaison spécifique de FCS (justification :FCS spécifique :
développement de partenariat technologique)
2 éléments au moins doivent être mentionnés (0.25) X 2
Voie de développement :Diversification liée ou concentrique (0.25)
Justification : il s’agit bien d’une nouvelle activité présentant des FCS distincts et
présentant des liens notamment technologiques avec les autres activités du
portefeuille d’activités stratégiques. (0.25)
3) Quelle est la stratégie concurrentielle adoptée par l’entreprise au niveau du
segment SP . Explicitez ses fondements. Justifiez votre réponse (1 point)
Stratégie concurrentielle : stratégie hybride combinant
Avantages Risques
Option 2 :Ouverture d’un jardin d’enfants qu’il baptisera Didou, qu’il projette de
construire sur un terrain de 5 hectares à la Soukra comportant tous les aménagements
requis pouvant contribuer à l’épanouissement d’un enfant : Potager, animalerie,
Piscine chauffée, terrains de sport, circuit de mini voitures, club d’équitation….
Houssem envisage de proposer une formation à la carte où suite à une batterie de tests
, l’enfant serait orienté vers des activités où il aurait une prédisposition particulière
(Langues étrangères, musique, mathématiques, arts plastiques, danse, activités
sportives, robotique……).En vue de garantir le meilleur épanouissement physique et
psychologique, chaque enfant sera suivi régulièrement par un pédiatre et un pédo-
psychiatre permanent. La mascotte Didou sera omniprésente et visitera
quotidiennement tous les groupes d’enfants.
Option 3 : Lancement d’une nouvelle chaîne de télé tunisienne ciblant les enfants, où
un certain nombre d’émissions serait animé par Didou en plus de la diffusion de
dessins animés, de séries, de films dont certains seraient produits par Kids imagine.
La menace des nouveaux entrants peut être estimée comme étant faible (voire moyenne)
(0.25) du fait de l’existence de barrières à l’entrée élevées. (0.25) notamment :
2 barrières min exigées ( 0.25 X 2)
*Barrières de ressources et compétences :
Les ressources rares : L’exercice de cette activité exige l’accès à certaines ressources rares
(emplacements stratégiques dans les quartiers huppés…)
Compétences de Houssem en tant que pédopsychiatre exploitées et transmises aux
animateurs à travers des formations.
Option 3 : La création d’une chaine TV : intégration verticale (en aval) via la croissance
interne (0.25)
Ou
L’étudiant peut de même procéder par élimination et critiquer les options à écarter.
Critique option 1 : Le mode de développement envisagé n’est pas judicieux vu que les FCS
de cette nouvelle activité sont complètement différents des activités de KIDS
ENTERTAINMENT. En effet, la production d’articles aussi diversifiés requiert des
compétences complètement différentes des compétences déjà acquises. Les matières
premières, les technologies utilisées et les savoirs faires à mobiliser pour fabriquer des
produits aussi hétérogènes sont très difficiles à réunir au niveau d’une même unité
industrielle.
Critique option 3 : La création d’une chaîne TV est un exercice très périlleux du fait que :
Les barrières à l’entrée sont très élevées (autorisations à obtenir)
Forte concurrence notamment étrangère
Rentabilité non garantie vu l’instabilité des recettes publicitaires constituant la
principale source de financement d’une chaîne TV ;
Baisse des taux d’audience……..
Hamdi est un grand amateur de gastronomie. Ayant fait des études d’ingénieur en industrie
alimentaire, son rêve était depuis 1990 de créer sa propre entreprise dans les plats précuits
emballés pour le personnel des hôpitaux, les militaires, les prisons, les sociétés privées, les
administrations publiques, etc. mais il a très rapidement compris que le marché tunisien
n’était pas encore préparé à ce genre d’offre.
Son père Ali détenait une entreprise familiale « La Finesse » depuis 1978 dans la fabrication
des chocolats fins. Grâce à sa présence à côté de son père, Hamdi s’est imprégné des bonnes
pratiques et des règles précieuses pour gérer une telle activité délicate. Depuis 1988, Hamdi a
commencé à côtoyer son père et à se familiariser avec les valeurs fondamentales de
l’entreprise : Générosité, créativité, amour de la perfection, persévérance, technicité et
habileté manuelle.
Grand maître chocolatier, Ali, le père de Hamdi, précurseur et autodidacte passionné, curieux
et attentif aux évolutions, avait conçu lui- même ses premières machines parce qu’il n’était
pas satisfait de celles qui existaient sur le marché en termes de précision et de perfection. Il
achetait les fèves de cacao depuis la création de l’entreprise, de la Martinique, chez un seul
fournisseur pendant la période de récolte du cacao, entre octobre et février, puis il les stockait
toute l’année afin de les torréfier et les broyer.
Suite au décès de son père en 1998, Hamdi a hérité avec sa sœur Najla de l’affaire familiale,
mais surtout de la machine la plus importante dans le travail du chocolat, le torréfacteur.
Cette machine à vocation générale, qui est responsable en grande partie de la qualité du
produit puisqu’elle permet au cacao d’exhaler son arôme et d’obtenir sa couleur définitive.
En effet, les fèves de cacao, une fois torréfiées et broyées, forment une pâte de cacao liquide
dont on extrait la matière grasse appelée beurre de cacao à laquelle on ajoute différents
ingrédients selon le chocolat que l’on désire obtenir.
Etant conscient que pour faire la différence et attirer plus de clients, il doit faire preuve
d’imagination et d’audace comme a toujours fait son père. En 1999, Hamdi a amélioré son
processus de fabrication de la chocolaterie avec la collaboration de ses équipes pour offrir
toujours le meilleur et l’excellent des produits afin d’augmenter sa part de marché qui est
deux fois celle de son principal concurrent en Tunisie «Azalea». Tout ceci en conservant un
savoir -faire artisanal exclusif et en privilégiant la qualité exceptionnelle jusque- là proposée
sur le marché tunisien. Son entreprise use de ses compétences exceptionnelles pour créer des
chefs- d’œuvres à base des ingrédients les plus fins. Toutes les boutiques spécialisées dans la
vente des chocolats et autres produits raffinés ayant une bonne image de marque, tel le cas de
la marque « La Finesse », reconnaissent que l’offre proposée par Hamdi combine des saveurs
séduisantes et des textures délicates. Ce travail nécessite plusieurs mois de recherche de
nouvelles combinaisons de notes subtiles et des mariages d’ingrédients surprenants dans une
activité qui croit de l’ordre de 18 %. Hamdi n’épargne aucun effort pour proposer ses
produits à différents clients aussi exigeants que les boutiques, tels les restaurants « les trois
fourchettes » et les organisateurs de banquets et de réceptions pour le compte des ministères,
des grandes sociétés ou même pour des particuliers d’une certaine classe sociale, et ce depuis
l’année 2000.
Forte de son goût pour l’effort et la réussite, Najla s’est lancé un nouveau défi pour élargir
l’étendue de la notoriété de la marque « La Finesse » sur un marché où les leaders mondiaux
de chocolats raffinés se sont bien implantés et où la concurrence est intense. En 2008, elle a
décidé de conclure un partenariat avec Mahmoud, propriétaire d’un magasin de renommé
« Saveurs Extrêmes » à Dubai, qui commercialise le café haut de gamme, et de profiter de sa
position concurrentielle dominante pour accéder à ses clients. Najla a tenu un argument de
taille pour motiver le partenaire et le convaincre d’accepter sa coopération dans le magasin
« Saveurs Extrêmes » : « Un connaisseur boit un bon café avec du chocolat noir exceptionnel
ou au lait raffiné et il peut être aussi intéressé par un petit coffret de chocolats fins à son goût.
De plus, le chocolat « La Finesse » est plus qu’un aliment, c’est surtout un plaisir comme le
café. Alors, vous allez offrir à vos clients un art de vivre et un instant de sérénité sans
équivoque par la richesse de l’association de nos deux produits exceptionnels ».
Fin 2010 Hamdi a voulu profiter de son savoir- faire dans la fabrication du chocolat et de sa
bonne notoriété sur le marché pour créer un nouvel atelier dans un domaine d’activité en
pleine croissance et qui n’est pas encore rentable en Tunisie. Il va assurer la production sur
mesure de commandes personnalisées de chocolats qu’il appelle « Happy Chocolate »,
passées par les boutiques de sa sœur Najla, suite à la demande de certains clients. Pour cela, il
a acquis une chaîne de production spécialisée dans la fabrication minutieuse de chocolats de
formes variées mais en utilisant du beurre de cacao prêt à l’emploi pour s’adapter aux
exigences spécifiques d’une autre clientèle encore plus exigeante en termes de modèles et de
formes. Il a recruté un responsable design produit pour tracer, dessiner et décorer les objets et
les formes demandés. Les nouveaux produits qu’il propose sont déclinés sous différentes
formes et saveurs, mais ils sont vendus à un niveau de prix plus élevé. Depuis, Hamdi dispose
de toutes les compétences nécessaires pour fabriquer du chocolat (saveurs et ingrédients
différents) sous diverses formes et dimensions : une fleur, une poupée, un animal, un bijou,
un instrument de musique, un ballon, un cœur, etc., selon la demande et la préférence du
client. Ces nouveaux produits pouvaient être une idée de cadeau, mais aussi un substitut au
gâteau d’anniversaire, de naissance ou de mariage. La niche ciblée se prend à l’avance pour
passer la commande dans l’une des boutiques de Najla et pour préciser tout ce qui est
important pour l’acheteur. La commande détaillée est ensuite passée au nouvel atelier de
Hamdi pour préparer le gabarit et les ingrédients nécessaires afin de préparer le chef-d’œuvre
dans les délais, et le ramener à la boutique le jour fixé. Un nouvel emballage a été conçu pour
cette nouvelle offre afin de conserver le produit, assurer son déplacement et surtout le rendre
agréable à offrir. Cette activité porteuse « Happy Chocolate » nécessite beaucoup de fonds
par rapport à l’argent qu’elle génère. Très vite, Hamdi et sa sœur Najla se rendent compte des
problèmes financiers dans leur groupe d’entreprises et ont commencé à se poser des questions
sur les raisons qui ont menée à cette situation.
Questions :
2. Quelle est la modalité de pénétration du marché étranger adoptée par Najla en 2008 ?
Justifier votre réponse. (0, 75 points)
4. Quelles sont les voies de développement stratégiques réalisées dans les années 1999, 2000,
2003 et fin 2010. Présenter vos réponses sous forme d’un tableau à trois colonnes,
indiquant l’année, la voie de développement et la justification correspondante. (1,75
points)
5. Aider Hamdi et sa sœur à comprendre les causes des problèmes financiers que rencontre
leur portefeuille d’activités en vous référant à la matrice BCG I et aux concepts du risque
et du diagnostic stratégiques. Argumenter votre réponse. (2 points)
Corrigé Mars 2016
Justification :
« …tout en conservant un savoir- faire artisanal exclusif et en privilégiant la qualité
exceptionnelle jusque- là proposée sur le marché tunisien ». (0, 25)
2 : La modalité de pénétration des marchés étrangers (0, 75 pts)
Filiale commerciale commune (0, 5) Croissance conjointe peut aussi être acceptée comme
réponse
Justification :
« Elle a décidé de conclure un partenariat avec Mahmoud, propriétaire d’un magasin de
renommé « Saveurs Extrêmes » à Dubai, qui commercialise le café haut de gamme, et de
profiter de sa position concurrentielle dominante pour accéder à ses clients. Najla a tenu un
argument de taille pour motiver le partenaire et le convaincre d’accepter sa coopération dans
le magasin « Saveurs Extrêmes ». (0, 25)
3 : Le système concurrentiel : Spécialisation (0, 5)
Avantage concurrentiel élevé (0, 25) et sources de différenciation fortes (0, 25)
- Ceci tout en conservant un savoir -faire artisanal exclusif et en privilégiant la qualité
exceptionnelle jusque- là proposée sur le marché tunisien. (0,25)
- Toutes les boutiques spécialisées dans la vente des chocolats et autres produits
raffinés, ayant une bonne image de marque tel le cas de la marque « La Finesse »,
reconnaissent que l’offre proposée par Hamdi combine des saveurs séduisantes et des
textures délicates. (0, 25)
4 : Les voies de développement réalisées par Hamdi en 1999, 2000, 2003 et fin 2010. (1,
75 pts)
Année Action de développement Voie de
développement
1999 Améliorer le processus de fabrication…pour Spécialisation par
toujours offrir le meilleur et l’excellence dans ses expansion
produits afin d’augmenter sa part de marché… (0, 25)
2000 Hamdi n’épargne aucun effort pour proposer ses Spécialisation MKG (0,
produits à différents clients aussi exigeants que les 25)
boutiques,…..et ce, depuis l’année 2000.
2003 Il a convaincu sa sœur Najla, qui était réticente, Diversification verticale
d’ouvrir deux boutiques sous l’enseigne « (0, 25) par intégration
Assurément Gourmand » pour vendre à leurs en aval (0, 25)
clients très exigeants en matière de goût et de
raffinement le chocolat « La Finesse » en
exclusivité.
MED BANK, une des principales banques tunisiennes de la place, a décidé en 2013 de se
lancer dans l’activité assurances et de se transformer progressivement en « bancassureur »1,
en proposant dans un premier temps via ses agences bancaires un seul produit : l’assurance
vie. Cette offre était destinée à ses clients qui avaient l’obligation en vue de bénéficier de
toutes sortes de crédits, de contracter une assurance vie. En dépit de la présence de grandes
compagnies d’assurances très développées sur cette activité et bénéficiant de parts de
marchés très importantes comparées à elle, MED BANK parvenait à convaincre la majorité
de sa clientèle contractant des crédits à souscrire une assurance vie chez elle.
Aujourd'hui, l'assurance est un relais de croissance non négligeable pour les banques, mais
aussi de fidélisation de la clientèle. Même si Assurance et Banque ont un point commun
évident : l'une comme l'autre manipule la monnaie, les deux métiers restent encore
néanmoins suffisamment différents notamment dans le contexte tunisien du fait qu’ils
mobilisent des compétences distinctives.
L’assurance vie en Tunisie est une branche victime des tabous religieux. Le développement
de la branche assurance vie semble être l’un des défis majeurs du secteur. L’assurance vie
n’est pas un problème qui touche uniquement la Tunisie mais les pays qui sont en phase de
développement. L’analyse de cette branche à l’échelle mondiale a montré que l’assurance vie
s’est développée dans des pays où le revenu des habitants est très élevé à l’instar de la Suisse,
le Japon ou les Etats-Unis. Selon les experts tunisiens, les réalisations faites en la matière
jusqu’aujourd’hui ainsi que les pronostics quant au développement de cette activité, sont
positifs. Actuellement, les compagnies sont en train de développer leurs produits vie de
manière à tenir compte des spécificités économiques et sociales de l’assuré tunisien.
En Tunisie, le chiffre d'affaires (CA) de la branche assurance-vie est passé de 221,3 à 258,8
millions de dinars (MD), entre 2013 et 2014, soit une hausse de 37,5%.
1
Bancassureur : entité dont l’activité mêle à la fois des activités bancaires classiques et des activités
propres à l’assurance
MED BANK, après avoir acquis une expérience dans ce DAS porteur a créé en 2015 une
filiale distincte d’assurance MED INSURANCE. Cette dernière devrait à moyen terme
proposer des solutions complètes de protection du client dans un environnement incertain :
protéger ses biens, préparer sa retraite, protéger sa famille contre les aléas de la vie….
Il a été décidé dans un premier temps, de miser en plus de l’assurance vie sur le DAS :
Assurance auto, ce dernier représentant l’activité phare de la majorité des compagnies
d’assurance.
Le parc automobile tunisien s’est largement étendu et contrairement à l’assurance vie qui
n’est pas encore ancrée dans la culture tunisienne, l’assurance auto est obligatoire pour tout
détenteur d’un véhicule, d’où le potentiel de ce marché. Selon l'Agence Technique des
Transports Terrestres (ATTT), plus de 1.800.000 véhicules sont enregistrés en Tunisie en
2015. Le parc des voitures en Tunisie s’agrandit, annuellement, à raison de 70 mille
véhicules. Selon une étude faite par Standard & Poor’s, l’assurance auto demeure le produit
le plus largement vendu et devrait continuer à dominer le marché.La concurrence est
néanmoins très importante et plusieurs compagnies bénéficient d’une grande notoriété telles
que : La Star, Comar assurance, Loyd, Gat assurances, la MAE ….. Les assureurs déjà
opérationnels sur ce créneau depuis plusieurs années ont mis en place des stratégies de
fidélisation de leur clientèle. Certaines banques se sont aussi déjà lancées dans ce DAS à
l’instar de Zitouna takaful, Biat, Attijari ……..
Poursuivant la diversification de son portefeuille d’activités, MED BANK projette de se lancer en 2017
dans le secteur de l’enseignement supérieur privé en proposant de nouvelles formations inédites
dans le domaine de l’informatique de même qu’un nouveau concept de formation à la carte, très
développé à l’étranger mais non encore introduit en Tunisie. Toutes les formations seront
personnalisables selon les besoins et les préférences des étudiants.
En vue de maximiser ses chances de réussite sur ce nouveau métier sans rapport avec son activité
de bancassureur, l’entreprise décide d’acquérir UNIV +, une université tunisienne privée dotée d’une
grande expérience dans son secteur d’activité qu’elle rebaptisera MEDU+ après la rénovation des
locaux , en vue d’offrir aux étudiants les meilleures conditions d’études. Le renouvellement de tous
les équipements ainsi que le recours aux meilleurs enseignants de la place dans leurs spécialités
respectives permettraient à MEDU + de devenir la référence incontournable dans l’enseignement de
certaines filières informatique de pointe.
2
Les réponses aux questions 1 , 5 et 6 doivent être proposées sous forme de tableaux à 2 colonnes (stratégies
identifiées, Justification)
CORRECTION CAS MED BANK
Dès son jeune âge, Inès est passionnée de danse latine. Elle a toujours remarqué que ses amis
de danse portaient des chaussures peu adaptées à ce loisir. La majorité des danseurs ne
pouvaient se permettre l’achat de ces chaussures importées, très chères et assez difficiles à
trouver, chaussaient des espadrilles de type « gazelle », qui même si elles sont permises aux
entraînements ou aux leçons de danse, ne le sont pas au cours des soirées et des concours de
danse latine où la tenue est extrêmement importante. En Europe, aucun danseur n’est autorisé
ne serait-ce qu’à s’entraîner, sans des chaussures adaptées.
En 2000, participant avec ses amis à un meeting de danse à Bratislava en Slovaquie, elle
remarque des stands de chaussures, de grandes marques italiennes dont les prix variaient
entre 150 et 250 euros. C’est là que pour la première fois, elle se demande si elle ne pouvait
pas entreprendre elle-même la fabrication de ces fameuses chaussures.
A ce stade, Inès ne détient aucune compétence technique, si ce n’est sa passion pour la danse,
et sa connaissance des besoins et des goûts des danseurs. Elle décide de faire appel à ses
connaissances pour pouvoir identifier et visiter des fabricants de chaussures en Tunisie et
entreprend des visites partout où les chaussures sont fabriquées, allant de Sfax à la banlieue
Nord de Tunis. Elle observe les différents processus, s’informe sur les principaux
fournisseurs nationaux et internationaux, les coûts des différentes matières, les prix de vente
ainsi que les principaux obstacles rencontrés. Elle prend conscience à quel point la Tunisie
regorge de fabricants de chaussures spécialisées dans la fabrication des chaussures de luxe
(surtout dédiées à l’exportation), mais aussi de chaussures moyen et bas de gamme, vendues
sur tout le territoire. Il n’en reste pas moins, qu’elle n’identifie, jusqu’alors aucun fabricant de
chaussures de danse.
Même si les chaussures de danse ressemblent, à première vue, à des chaussures ordinaires,
leur fabrication est, en réalité, assez différente. En effet, c’est essentiellement au niveau de la
semelle externe que la différence s’opère, puisqu’il faut utiliser du daim, une des seules
matières qui puissent adhérer aux pistes de danse sans les abîmer, et dont les caractéristiques
de souplesse en font un matériau de choix pour ce type de chaussure. Tous ces matériaux sont
faciles à trouver à des prix compétitifs en Tunisie, même le daim, qui est importé par
plusieurs importateurs. Ces chaussures ont aussi des talons un peu plus larges qu’une
chaussure normale pour permettre un meilleur point d’appui. Le processus de fabrication
inclut quasiment les mêmes étapes que la chaussure classique, si ce n’est que les talons
ajoutés sont différents, et la semelle externe est en daim, et bien renforcée pour assurer une
plus grande résistance à l’usure.
Inès a besoin de plusieurs moules incluant différentes pointures. Elle se rend compte qu’elle
doit adapter les moules disponibles et utilisés par les fabricants en Tunisie. En trois jours à
peine, elle identifie cinq artisans qui se proposent de lui adapter les moules classiques, et
choisit celui qui offre le meilleur rapport qualité/prix.
Le nom de sa marque est vite choisi, ce sera « Estrella ». Ce mot espagnol signifie étoile, et
Inès rêve que ses chaussures soient des étoiles chaussées par des stars de la danse. Pendant un
an, elle entreprend une étude de marché, recherche le maximum d’informations et se
demande, notamment, à quel prix elle devrait vendre ses chaussures. Comme il n’existe pas
de fabricants nationaux (mise à part les gazelles dont les prix varient entre 30 et 45 dinars),
elle effectue un benchmarking et relève que les prix des chaussures importées varient entre
120 dinars et 400 dinars pour les chaussures signées, avec une moyenne située à environ 150
dinars. Elle constate également que ces chaussures sont difficiles à trouver, et que depuis le
temps, aucune remarque n’a vraiment réussi à se positionner auprès de ces clients qui restent
assez difficiles à cibler.
Au cours d’une rencontre avec une amie, ancienne danseuse et organisatrice de concours de
danse, Inès tente de déterminer à quel prix le produit sera le plus aisément absorbé par le
marché, tout en assurant une qualité équivalente aux autres chaussures. Inès lui explique que
pour l’instant, le prix de revient d’une chaussure est estimé à environ 55 dinars en incluant les
matières, l’énergie, les moules, la main d’œuvre et les frais de déplacement pour vendre le
produit. Elle souligne que ce coût de revient ne prend pas en compte les frais de location
puisqu’elle compte démarrer dans la cave de sa maison. Son amie réfléchit et lui suggère de
proposer deux gammes de chaussures, la première à environ 80 dinars, et la seconde pouvant
aller jusqu’à 200 dinars pour des chaussures personnalisées et fabriquées avec des matières
plus sophistiquées (i.e. des nœuds en soie, des broches ou des paillettes). Ensemble, elles
décident de nommer la première gamme « Andromède » et la seconde « Soleil », en référence
à l’étoile la plus brillante.
Pour démarrer, elle lui suggère d’offrir des chaussures au couple de danseurs gagnants, lors
du concours qu’elle organise dans un mois. C’est là qu’Inès réalise qu’elle n’avait pas pensé
aux chaussures pour homme. Elle achète alors deux moules de pointure 42 et 43, en espérant
que le gagnant ait la même pointure. Inès rentre chez elle toute excitée, la première échéance
est là. Elle recrute dans la semaine son premier apprenti, et dans son petit atelier d’environ
50m2, ils lancent la fabrication de leur première paire de chaussure faite main.
Inès se présente au concours, emmenant avec elle des cartes visites et des brochures avec des
photographies des chaussures. Elle créée sa page sur Facebook en prenant soin d’ajouter des
photos, et d’inviter ses amis danseurs à aimer la page. Elle demande également à ces derniers,
inscrits dans différentes salles de danse, de faire de la publicité pour elle. A sa grande joie,
dès le premier trimestre de 2001, elle reçoit un grand nombre de visites de sa communauté de
danseurs. Puis, le bouche-à-oreille opérant, elle se retrouve rapidement face à des commandes
de plus de vingt paires de chaussures par mois, hommes et femmes confondus. C’est là
qu’elle se rend compte de la chance qu’elle a, de pouvoir bénéficier d’un tel support lui
permettant de rapidement conquérir le marché.
Très vite, le duo est confronté à sa capacité de fabrication réduite. A un rythme de travail
normal, l’apprenti, avec l’aide d’Inès (qui est aussi dédiée à une multitude d’activités dont
l’approvisionnement, la publicité, ou encore la vente et le conseil), arrivent à fabriquer
environ 24 paires de chaussures par mois. Et, au cours de ces premiers mois, ils ont dû faire
quelques nuits blanches pour être en mesure de répondre à la demande. Six mois après, elle
décide alors de recruter un apprenti supplémentaire, qu’elle forme elle-même, et de jour en
jour, le processus de fabrication s’améliore, ils ont moins de rebut, ils sont plus rapides, et il
faut avouer que les paires de chaussures sont de plus en plus réussies. Alors que les trois
quart des clients commandent la gamme « Andromède », le quart restant investit dans les
chaussures plus sophistiquées, vendues en moyenne à 180 dinars.
Deux ans après la création de son entreprise, Inès lance une étude de satisfaction à travers ses
clients Facebook, et conclut que ces derniers perçoivent son produit comme offrant le
meilleur rapport qualité/prix sur le marché. Ils estiment toutefois que les durées de fabrication
restent longues et qu’il est dommage de devoir se déplacer jusqu’à chez elle pour les
commander. Certains clients regrettent que la marque ne développe pas de chaussures pour
enfants, ou encore de chaussures pour les autres types de danse, notamment, la danse
classique ou encore les claquettes.
Inès calcule le taux de croissance annuel moyen de ses ventes et constate qu’il se situe à près
de 20%. Elle sait qu’il est essentiel de développer les volumes, mais elle estime que l’atelier
est devenu trop exigu. Elle loue alors un atelier à l’Ariana, plus spacieux et plus proche de ses
employés, et décide de recruter trois nouvelles personnes. Aussi, elle estime que sa stratégie
de communication basée sur le bouche-à-oreille a atteint des limites et qu’elle devrait non
seulement penser à faire le tour des centres de danse, mais aussi pourquoi pas, ouvrir sa
propre boutique, portant une enseigne et permettant de paraître plus professionnelle.
Toutefois, même si elle reste le seul fabricant de chaussures de danse latine en Tunisie, elle
n’est pas tout à fait sûre de pouvoir rentabiliser un pareil point de vente. En effet, Inès se rend
compte que le marché tunisien est très étroit, puisqu’elle estime que le nombre de danseurs en
Tunisie ne dépassaient pas le 10000 (elle n’a aucune idée du pourcentage de ceux qui font de
la danse latine). Elle se dit que c’est d’ailleurs pour cela que jusque-là peu de concurrents se
sont positionnés. Elle décide alors de se rendre dans trois pays, au Maroc, Marakech plus
précisément, ville de la danse par excellence, mais aussi à Beyrouth et à Dubaï. Et là, elle
réalise que ces marchés sont largement dominés par les marques italiennes et d’Amérique du
Sud, et que les introductions y sont très compliquées. Un libanais, bien implanté dans ces
pays, et avec qui elle pensait s’associer, lui a demandé de mettre son logo à lui, chose qu’elle
a refusé net. Inès explore alors le marché européen, et constate que mis à part quelques
fabricants locaux ayant leur propre boutique, et offrant du très haut de gamme avec un service
personnalisé, la multitude de fabricants qui existent, vendent leur produit en ligne, sur des
plateformes commercialisant plusieurs marques à la fois. Ces chaussures viennent d’Espagne,
d’Amérique du Sud, ou encore du Portugal, et de plus en plus de Chine, avec des produits à
des prix très compétitifs.
En 2006, Inès sent qu’elle se trouve à une étape décisive. Elle réfléchit et hésite entre
différentes options de développement. En effet, ferait-elle mieux de développer la distribution
en Tunisie, en ouvrant deux boutiques à proximité des plus grandes salles de danse. Le
produit dans ce cas sera le même, la clientèle également, elle souhaite simplement s’en
rapprocher. Elle devra alors recruter de bons vendeurs qu’elle formera aux spécificités de son
produit qu’elle est habituée à vendre.
Elle pense également à la distribution à l’international, notamment en Europe, en tentant de
vendre ses produits à des revendeurs en ligne tels que milanoo.com ou ligntinthebox.com.
Ceci lui permettrait de se focaliser exclusivement sur la fabrication et de ne pas avoir à se
soucier de la distribution sur des marchés qu’elle ne maîtrise pas. Mais, en même temps, elle
craint les difficultés à l’export, et la confrontation à la nouvelle réglementation, aux normes
internationales et aux exigences spécifiques à chaque opérateur, notamment en termes de
certifications des procédés. Là-dessus, non seulement doit-elle tout apprendre, mais aussi,
cela ne dépend pas que d’elle, mais aussi de fournisseurs qui eux-mêmes ne sont pas toujours
au niveau.
Aussi, elle se demande pourquoi elle ne tenterait pas plutôt de développer la fabrication et la
vente de chaussures de mariée. Inès a constaté, que la majorité des fabricants de chaussures
de danse de salon développent ultérieurement une gamme de chaussures de mariées. Ceci
n’est finalement pas étonnant, une fois que l’on sait faire de belles chaussures, qui en plus
sont confortables, il devient facile de fabriquer ce type de chaussures. Cette idée lui semble
d’autant plus intéressante qu’elle estime qu’il n’existe que peu de choix sur ce type de
chaussures en Tunisie, et que ces chaussures sont finalement quasiment les mêmes que sa
gamme « Soleil ». Elle pense d’ailleurs utiliser son même réseau pour commencer, pour
vendre ultérieurement à des boutiques spécialisées.
Examen du CES Révision Comptable, Session de rattrapage, 2014-2015
Questions
Ghazi a fait ses études d’ingénieur en Italie. En 1995, il décide de rentrer en Tunisie pour
fonder son entreprise. Son ambition est claire dès le départ, il veut lancer un concept de fast
food sans limite horaire d’ouverture, basé sur du pain spécial cuit sur place, et offrant une
variété de sandwiches.
Le concept se rapproche de celui d’une chaîne italienne qu’il appréciait beaucoup, offrant un
aspect moderne, et attrayant pour les jeunes et les moins jeunes. Le principe est en fait
similaire à celui de « Mac Donalds » ou encore de « Burger King », mais basé sur les
sandwiches et autres produits (frites, glaces, viennoiseries, sodas, jus, etc..) qui peuvent être
consommés toute la journée. Ainsi, en 1996, Ghazi créé sa société et ouvre son premier point
de vente sous le nom d’enseigne PANETINO au Manar. Deux ans plus tard, il ouvre son
deuxième point de vente au Lac I. Puis, en 1999, il décide d’ouvrir deux autres points de
vente situés respectivement à la rue de Marseille et à la Marsa. Pour pouvoir soutenir cette
croissance, Ghazi a décidé d’emprunter auprès des banques. En effet, celui-ci préfère garder
le contrôle de Panetino. Ghazi tient aussi pour le moment à maintenir le total contrôle sur ses
points vente dont la gestion lui prend beaucoup de temps. Il s’investit dans le repérage du
lieu, son acquisition, les travaux d’aménagement, puis, il fait le lancement lui-même. Ce n’est
qu’au bout de quelques mois qu’il nomme un responsable point de vente. Beaucoup moyens
(financiers, humains) sont consacrés à l’ouverture des points de vente ainsi qu’à leur
lancement.
Aujourd’hui, le concept connaît un tel succès, qu’il détient 7 points de vente répartis sur le
grand Tunis, Sfax, Sousse et Nabeul. Panetino est devenu bien plus qu'un Fast Food, mais
une marque qui se défend par rapport à la concurrence. D’ailleurs, comparé à cette dernière,
Panetino n’est pas dans une optique de guerre des prix. Le groupe préfère focaliser sur
l’innovation des produits, des emballages, des formules déjeuner et sur le renforcement de la
marque, et ce, même si ses prix restent globalement plus élevés que les concurrents.
En Tunisie, le marché des fast-foods est en pleine évolution avec une prédominance de petits
restaurateurs et des points de ventes de pizzas indépendants sans aucune structure ni concept.
La croissance de ce marché est la résultante de l’évolution des habitudes de consommation
des tunisiens et de l’évolution de leur pouvoir d’achat. Depuis 2011, le groupe a traversé bien
des difficultés liées à l’instabilité politique mais depuis quelques semaines, la stabilisation du
pays semble contribuer à l’augmentation notable de son chiffre d’affaires. Toutefois, Ghazi
est inquiet du développement de groupes de pression assimilant la marque aux concepts de
fast food occidentaux tels que Mac Donald. Jusque-là, le freinage des franchises
internationales a beaucoup contribué au non-développement de chaînes structurées dans ce
secteur, mais la règlementation pourrait être revue. Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de
place pour des chaînes à concept. La tendance est d’ailleurs vers le développement de chaînes
structurées de fast-foods, avec un concept précis et disposant de plusieurs points de vente. En
effet, le consommateur tunisien semble de plus en plus tourné vers des enseignes dites à
concept et celles-ci sont plus rentables lorsqu’elles sont structurées autour d’un concept fort
les démarquant de la concurrence.
Suite aux dernières réunions organisées avec ses différents responsables de points de vente, le
groupe estime que pour les cinq années à venir, leurs objectifs se déclinent comme suit :
Extension de la gamme des produits existants en offrant des glaces « premium » à leur
client. Pour cela, ils ont choisi de représenter une marque américaine connue pour ses
glaces au goût très crémeux. Ces glaces auront un coin dédié à l’entrée des boutiques et
seront gérées de la même manière que les autres produits du groupe ;
Acquisition d'un terrain d'une superficie de 2140 m² à La Charguia II pour
l’aménagement d’une cuisine centrale plus grande ;
Développement d’un réseau de franchisés en Algérie et au Maroc ;
Capitaliser sur le savoir-faire du groupe pour développer et gérer de nouveaux concepts
de fast-food pour le compte d’autres sociétés.
Enfin, réduire le food cost3 qui demeure élevé. L'objectif est d'atteindre 41% de food cost
en 2014, 40% en 2015 et enfin 39% à partir de 2016. Cet objectif est très conservateur au
vu des prix négociés avec les fournisseurs de pain et de viande. Ce ratio se compare
négativement à celui constaté dans les fast food européens qui n'est que de 25%. Certains
surcoûts pourront être réduits notamment ceux liés à la défaillance du système de contrôle
interne et au retard de l'entrée en production de la cuisine centrale. Ainsi, la gestion des
achats et la gestion des stocks n'étaient pas effectuées convenablement. Ceci a entraîné
des approvisionnements mal étudiés, des stocks non conformes aux besoins et un taux de
déchets élevé par rapport aux normes du secteur.
Enfin, le groupe souhaite développer le nombre des points de vente en ouvrant deux
points de vente par an en moyenne sur l’ensemble du territoire national. Mais, là, il atteint
les limites de ses capacités financières, et l’ouverture d’un point de vente respectant leur
cahier de charge reste coûteux.
3
Calcul de l’importance de la portion du coût de la nourriture par rapport au chiffre des ventes.
3. Déterminez la (ou les) voie (s) de développement retenue (s) par le groupe jusqu’à
aujourd’hui, puis pour les cinq années à venir. Justifiez vos réponses. Présentez votre réponse
sous forme d’un tableau : Période/voie(s) de développement/Justification. (1 point).
4. Déterminez le (ou les) mode (s) de développement retenu (s) par le groupe jusqu’à
aujourd’hui. Justifiez votre réponse. (1 point) Présentez votre réponse sous forme d’un
tableau : Mode (s) de développement/Justification.
5. Quelle est la principale limite du choix de mode de développement retenu jusqu’à présent ?
(0,5 point). Quelle vous semble être le mode de croissance le plus adéquat pour contourner
cette limite ? Justifiez votre réponse. (1 point)
1. Présentez à l’aide d’un tableau le PESTEL du groupe Panetino, en indiquant pour chaque
facteur s’il s’agit d’une opportunité ou d’une menace. (1,5 points)
IMPORTANT :
Pour avoir la totalité des points l’étudiant doit d’abord présenter les rubriques du
tableau
- 0,25 points/ facteur—1,5 total- si l’étudiant précise opp et menace de façon correcte
sinon il n’obtient que la moitié des points
Groupes de
pression
Noter que nous
accepterons cette
réponse ici ou
dans la partie
écologie, bien
entendu elle
devra être perçue
comme une
menace(menace)
2.a Quel est le système concurrentiel relatif à l’activité la restauration fast-food ? Justifiez votre
réponse. (1 point)
Système dit de spécialisation
Justification :
1.Avantage concurrentiel POTENTIEL : FORT «. Ceux qui sont dans le structuré peuvent être
rentables »
2.b Décrivez la stratégie concurrentielle adoptée par Panetino, vous semble-t-elle adéquate ? Justifiez
vos réponses. (1 point)
0,75 Stratégie de différenciation par le haut « D’ailleurs, comparé à la concurrence, Panetino n’est pas
dans une optique de guerre des prix. Le groupe préfère focaliser sur l’innovation des produits, des
emballages, des formules déjeuner et sur le renforcement de la marque, et ce même si ces prix restent
globalement plus élevés que les concurrents ».
0,25 Ce choix semble cohérent en contexte de « spécialisation » car c’est un contexte où la stratégie de
différenciation est appropriée ; dans ce contexte le groupe doit choisir entre une stratégie de domination par
les coûts ou de différenciation
3. Déterminez la (ou les) voie (s) de développement retenue (s) par le groupe jusqu’à aujourd’hui, puis pour les
cinq années à venir. Justifiez vos réponses. (1 point). Présentez votre réponse sous forme d’un tableau :
Période/voie(s) de développement/Justification.
Période 1/ Jusqu’à aujourd’hui Période 2Avenir
Voies Justif Voies Justif
Spécialisation Même produit même client avec Spécialisation par extension Extension à
par différents points de vente géographique d’autres pays
expansion 0,25 « développer
géographique Ajout de certains produits un réseau de
(nationale) franchisés en
0,25 algérie et au
maroc »
Spécialisation mkg Introduction de
0,25 la gamme
crémeuse.
« mm client…
en se basant sur
mm employés,
mm boutique »
Diversification liée Offre d’un
(avec pivot compétence de service de
gestion) 0,25 points management de
fast foods se
basant sur le
know-how du
groupe
4. Déterminez le (ou les) mode (s) de développement retenu (s) par le groupe jusqu’à aujourd’hui. Justifiez votre
réponse. (0,75) Présentez votre réponse sous forme d’un tableau : Mode (s) de développement/Justification.
Jusqu’à aujourd’hui
Mode Justif
Croissance Ghazi tient aussi pour le moment à maintenir le total contrôle sur ses points vente dont la
interne gestion lui prend beaucoup de temps. Il s’investit dans le repérage du lieu, son acquisition, les
0,5 travaux d’aménagement, puis, il fait le lancement lui-même. Ce n’est qu’au bout de quelques
mois qu’il nomme un responsable point de vente. Beaucoup moyens (financiers, humains)
sont consacrés à l’ouverture des points de vente ainsi qu’à leur lancement.
0,25
5. Quelle est la principale limite du choix de mode de développement retenu jusqu’à présent ? (0,5 point).
Quelle vous semble être le mode de croissance le plus adéquat pour contourner cette limite ? Justifiez votre
réponse. (0,75 point)
La principale limite tient au fait que le groupe cherche à croître en ouvrant plusieurs points
de vente ; 2 boutiques en moyenne/an alors même que cela est consommateur de beaucoup
de ressources, humaines et financières et que le groupe semble atteindre ses limites. « Mais,
là, il atteint les limites de ses capacités financières, et l’ouverture d’un point de vente respectant
leur cahier de charge reste coûteux »
*Solution la plus appropriée semble par la croissance conjointe0,5, notamment la mise en place de franchises
plus précisément une forme de partenariat contractuelle permettant au groupe de s’étendre en laissant à d’autres
personnes le soin d’investir tout en s’assurer du respect de leur cahier de charge ?