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Mariama Bâ

Fonction

Professeure

Biographie

Naissance

17 avril 1929

Dakar, Sénégal

Décès

17 août 1981 (à 52 ans)

Dakar, Sénégal

Nationalité

sénégalaise

Formation

École normale de Rufisque

Activité

Romancière

Père

Amadou Bâ

Conjoint

Obèye Diop

Autres informations

Distinctions

Prix Noma de publication en Afrique (1980)

Grand prix littéraire d'Afrique noire (1982)


Œuvres principales

Une si longue lettre

Un chant écarlate

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Mariama Bâ, née le 17 avril 1929 à Dakar, Sénégal et morte dans la même ville le 17 août 1981, est une
femme de lettres sénégalaise. Elle est issue d'une famille Lébou musulmane. Dans son œuvre, elle
critique les inégalités entre hommes et femmes dues à la tradition africaine. Féministe, elle milite pour
une meilleure prise en compte des questions féminines. Elle est notamment fondatrice et présidente du
Cercle Fémina. Elle est membre de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS). Mais
aussi de l’Amicale Germaine Legoff, regroupant toutes les anciennes normaliennes.

Biographie

Débuts

Mariama Bâ naît à Dakar au Sénégal en 1929, sous domination française, dans une famille fortunée. Son
père était fonctionnaire de l'État puis ministre de la Santé dans un Sénégal devenu indépendant1.

Après la mort prématurée de sa mère, elle est élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman
traditionnel2. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement
sénégalais en 19573.

Elle intègre une école française où elle se fait remarquer par ses excellents résultats. Après son certificat
d'études primaires obtenu à 14 ans, elle est reçue première4, en 1943, au concours d'entrée à l’École
normale de Rufisque, qu’elle quitte munie d’un diplôme d’enseignement en 19475. Cette année-là, une
de ses compositions, citée par Maurice Genevoix et Jacques Richard-Molard dans l'un de leurs
ouvrages6,7, paraît dans la revue Esprit8. Elle enseigne pendant douze ans dans l’école Faidherbe située
dans le quartier de la Médina à Dakar9 puis demande sa mutation au sein de l’Inspection régionale de
l’enseignement pour raison de santé2.

De son premier mariage, avec Bassirou Ndiaye, elle a trois filles, et du second mariage avec Ablaye
Ndiaye une fille Seynabou M.Ndiaye ; elle obtient le divorce de son troisième mari, le député et ministre
Obèye Diop, avec qui elle a cinq enfants.

Carrière
À la suite de son expérience du mariage, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines en
prônant l’éducation et les droits des femmes, particulièrement des femmes mariées2. Elle prononce des
discours et elle écrit des articles sur la vie des femmes, notamment sur celles dont la vie est
défavorisée8.

Photo noir et blanc d'une femme noire prononçant un discours

Mariama Bâ à l'École normale de Rufisque

Une si longue lettre

En 1979, elle publie aux Nouvelles éditions africaines son premier roman, Une si longue lettre, dans
lequel, la narratrice, Ramatoulaye, utilise le style épistolaire pour faire le point sur sa vie passée après la
mort de son mari10. Ce livre manifeste l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions
sociales et religieuses. Dès sa sortie, le roman connaît un grand succès critique et public11 ; elle obtient
le prix Noma de publication en Afrique à la Foire du livre de Francfort en 19802.

Un chant écarlate

Elle meurt peu après d’un cancer12, avant la parution, en 1982, de son deuxième roman, Un chant
écarlate13, qui raconte l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de
l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles2,14,15. Jeanne-Sarah de Larquier, dans The French
Review en 2004, indique dans l'introduction de son analyse du roman que « [...] le conflit entre Mireille
et Ousmane est plus complexe qu'il ne paraît et qu'il provient de deux idéologies mutuellement
exclusives : une négritude radicalisée pour Ousmane et un égalitarisme oublieux des différences
culturelles pour Mireille. »14.

Portrait dessiné noir et blanc d'une femme noire coiffée d'un turban noué à plusieurs tours

Portrait dessiné de Mariama Bâ

Ses œuvres reflètent principalement les conditions sociales de son entourage immédiat et de l’Afrique
en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : polygamie, castes, exploitation des femmes pour le
premier roman16 ; opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel
face à des mariages interraciaux pour le deuxième.

Affiliations

Mariama Bâ milite à partir de la fin des années 1960 dans des associations de femmes. Elle est membre
de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS)17, fondatrice et présidente du Cercle
Fémina, Secrétaire générale du Club soroptimiste de Dakar)6. Elle est aussi membre de l’amicale des
Legoffiennes, nom inspiré de Germaine Legoff, première directrice de l’École normale de Rufisque9,
première École normale d’institutrices africaines de l’Afrique Occidentale Française fondée en 19384.
Notoriété

Photo noir et blanc d'une assemblée de femmes noires en grande tenue

Amicale des Legoffiènnes (Mariama Bâ à gauche) dans les années 1970.

Photo couleur de la grille d'entrée d'un établissement scolaires

Maison d'éducation Mariama Bâ à Gorée

L'écrivaine Mariama Bâ fait partie des pionnières de la littérature sénégalaise5. Elle est rendue célèbre
grâce à son œuvre Une si longue lettre qui est son premier roman publié en 1979. Dans son roman elle
décrit les inégalités entre hommes et femmes, les problèmes de castes, l'injustice à l'égard des femmes,
les croyances religieuses, les coutumes et les rites notamment pour un enterrement. Elle décrit
également le problème de la polygamie qui gangrène la société où pour la plupart du temps les femmes
sont meurtries, angoissées lorsqu'elles ont des coépouses qui ont parfois l'âge de leurs enfants8. Son
œuvre Une si longue lettre a eu tellement de succès que l’État du Sénégal a décidé de le mettre dans les
œuvres au programme pour l'enseignement secondaire18. Elle a fait de son œuvre, un roman engagé au
nom du principe de responsabilité et du devoir de solidarité ce qui lui a valu aujourd'hui de compter
parmi les plus célèbres écrivains du Sénégal.

Hommages

L’école des jeunes filles de l'Île de Gorée porte son nom pour lui rendre hommage et un lycée de Gorée
nomme la Maison d’éducation Mariama Bâ en son honneur.

L'artiste sud-africaine Lerato Shadi mentionne Mariama Bâ dans son œuvre-performance Seriti Se [en
tswana, dignité, aura, ombre], 2015-2021, présentée lors de l'exposition Ce qui s'oublie et ce qui reste à
Paris, au musée de l'histoire de l'immigration. Cette œuvre questionne l'effacement historique de ces
femmes dont les noms peints en rouge ou noir sur le mur sont amenés à être progressivement effacés
par les spectateurs, à qui l'artiste laisse la responsabilité de s'informer sur leur identité et leur parcours.

Publications

(en) Memories of Lagos (poème), L'Ouest Africain, cerca 1978 (lire en ligne [archive])19

Une si longue lettre [« So Long A letter »], Nouvelles éditions africaines, 1980 (ISBN 2-7236-0430-6 et
978-2-7236-0430-7, OCLC 7925259), Litos, 2023 (ISBN 978-2-3850-6039-8).

Un chant écarlate, Dakar, Sénégal, Nouvelles éditions africaines, 1981 (réimpr. 2021, 2022), 250 p. (ISBN
9782723608268, lire en ligne [archive]) ; réédition, Dakar, Les Nouvelles éditions africaines du Sénégal,
2021 (ISBN 2-7236-1407-7) ; Forcalquier, Les Prouesses, 2022, préface, Axelle Jah Njiké, illustration, Elke
Foltz (ISBN 978-2-493324-00-9) ; Poche, Litos, 2024, (ISBN 978-2-385060-71-8)
La fonction politique des littératures africaines écrites, Écriture africaine dans le monde (articles et
discours de Mariama Bâ), 1981

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