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Les multinationales qui ont déjà racheté de nombreux biens en Ukraine, dont la moitié des
terres arables, se préparent à bénéficier du paiement de frais de guerre et de
reconstruction qui se chiffrent en dizaines de milliards et grandissent à mesure que dure
le conflit.
Car la solidarité du capital n’est jamais gratuite comme en témoigne le destin tragique de
l’Irak et de tant d’autres pays "libérés" par les puissances de l’OTAN.
Mais les peuples d’Europe aspirent à tout autre chose. De Brest à Vladivostok monte une
commune exigence de paix et de sécurité. L’aspiration à un développement juste et
harmonieux rassemble tous les peuple d’Europe confrontés au réchauffement climatique
et à une crise démographique structurelle.
C’est pourquoi à l’opposé des discours de notre président, les communistes agissent pour
un cessez le feu immédiat et une conférence de paix réunissant l’ensemble des peuples du
continent européen autour des deux pays belligérants.
Il nous faut ouvrir une nouvelle page de coopération et de développement qui fasse taire
les dérives nationalistes mortifères qui montent partout dans l’UE et au-delà.
Macron multiplie les déclarations sur une agression russe contre l’Europe, repris par tous les médias
qui découvrent des espions, des armes secrètes, des hackers dans la cyberguerre... Il multiplie aussi
les gestes politiques qui place la France en situation de guerre contre la Russie, voyages, accord
France-Ukraine, livraison d’armes répétées, formation de soldats. Il franchit un cap, comme toujours
dans ses déclarations médiatiques fracassantes comme s’il n’en mesurait pas les conséquences,
demandant la mobilisation de soldats de l’OTAN en Ukraine.
Nous n’oublions pas les connivences occidentales avec les néonazis en Europe de l’Est, la
dénonciation des antifascistes baltes, polonais, ukrainiens, roumains et la valorisation des alliés
d’hier des nazis dans ces mêmes pays.
Oui, Macron nous emmène à la guerre, pas à pas, et comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, en
Syrie ou en Afrique saharienne, ce n’est pas pour les droits de l’homme ou la démocratie, mais pour
la défense des intérêts capitalistes des bourgeoisies occidentales.
La réaction forte et rapide du Parti est saine et salutaire. Les communistes doivent désormais
renforcer la bataille idéologique quotidienne contre tout ce qui nous prépare à la guerre et situer ce
combat dans une logique de classe. Comme en 1914, c’est le positionnement contre la guerre qui
sera l’élément (re)constructeur du parti communiste.
Avec l’inflation, le gaz de schiste US, l’impact rétroactif des sanctions contre la Russie, l’Europe entre
en récession quand l’économie russe accélère, le monde entier se retourne contre un occident
capitaliste qui croit encore pouvoir exploiter la planète à sa guise.
L’inflation avait commencé dès 2021, conséquence du soutien des banques centrales à la
financiarisation et aux revenus exorbitants des plus riches, à l’alimentation d’un dollar corrompu par
la finance et incapable de financer le développement. Le conflit ukrainien a été le prétexte pour une
guerre des banques centrales contre les salaires.
Les réformes annoncées par Macron/Attal, sur l’assurance chômage, le logement, les retraites, la
baisse des dépenses publiques, la pression contre les collectivités locales sont les manifestations
concrètes du choix de la guerre.
Le parti communiste défend une position pacifiste légitime et un cessez le feu immédiat, mais
l’OTAN pousse à la guerre !
Oui, il faut faire cesser les bombes, les bombes russes comme les bombes de l’OTAN, pour les civils
ukrainiens de l’Ouest comme de l’Est, pour les soldats russes et ukrainiens, pour l’économie de toute
l’Europe géographique, "de Brest à Vladivostok".
La paix ne passe pas par une victoire de l’OTAN, qui pousserait les USA à aller plus loin dans la
guerre en Ukraine, vers le démantèlement de la Russie évoquée il y a longtemps par Brzezinski, plus
loin au moyen-orient vers l’expulsion massive des palestiniens, plus loin vers la Chine, la puissance
qui met en cause la domination du dollar et la domination de USA. Le facteur de guerre principal,
c’est la crise du capitalisme mondialisé provoquant la crise de la domination mondiale du dollar.
Il n’y aura pas de France des jours heureux dans un monde de guerre !
Notre projet pour la France doit être porteur d’un projet pour un autre monde, de paix et de
coopération avec tous les peuples, et donc avec les peuples russes et chinois, avec les peuples
d’Afrique et du Moyen-Orient... Le capitalisme mondialisé, de culture néocoloniale, ne peut imaginer
les relations entre pays autrement que dans une concurrence où les plus gros s’imposent et
exploitent les autres à leur seul profit. Mais, le monde de demain issu de la décolonisation politique,
du développement de la Chine, du développement économique des échanges sud-sud, de la marche
inexorable vers la dédollarisation, ce monde repose sur un principe de paix, d’égal accès au
développement gagnant-gagnant, d’égal accès aux ressources et aux savoir-faire.
Ce n’est pas un monde idéal, c’est un monde d’échanges capitalistes dans lequel les luttes de classes
se poursuivent avec des combats pour libérer la société de l’exploitation, pour les droits sociaux,
démocratiques et humains, pour la planète. C’est un monde dans lequel chaque pays pourra choisir
sa voie et son rythme vers le socialisme, sans sanctions internationales ni isolement. C’est le monde
dans lequel la France des jours heureux peut retrouver une place importante, une France qui relève
le flambeau révolutionnaire des droits de l’homme contre la marchandisation et la concurrence.
Ce monde, le parti doit le porter avec des propositions nouvelles et audacieuses, à l’occasion de la
prochaine campagne électorale pour le parlement de l’UE :
Il est essentiel de rompre avec le discours dominant car il pousse de plus en plus clairement vers la
fascisation du capitalisme. Ce ne sont pas seulement les néonazis d’Europe de l’est, pas seulement
les forces d’extrême-droite en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Espagne, en France, ce ne sont
pas seulement des dirigeants populistes ultra-libéraux en Argentine ou au Paraguay, pas seulement
la trumpisation de la vie occidentale, c’est tout le capitalisme mondialisé qui sait qu’il ne peut
maintenir son pouvoir dans la démocratie formelle du siècle dernier, qu’il ne peut proposer de
compromis garantissant le maintien des droits sociaux et le progrès à la majorité. Il a besoin de
régimes autoritaires, massivement réactionnaires, il a besoin de faire éclater toute unité populaire en
organisant les divisions de tout type, racistes, urbaines, générationnelles, sociétales.
Dans cette dérive vers l’extrême-droite, les communistes ont une responsabilité particulière. Ce sont
eux qui ont refusé la première guerre mondiale, eux qui ont vaincu le nazisme par la victoire
soviétique et leur place dans la résistance, eux qui ont montré qu’une autre société était possible,
une société socialiste, qui n’est pas dirigée par la bourgeoisie, même si elle prend des formes
historiques et nationales. Ils ont commencé, avec le programme des jours heureux et les combats
qu’ils ont portés au sein du gouvernement en 45-46, à jeter les bases d’une future voie socialiste
pour la France. Ce n’est pas un hasard si le programme du CNR a été élaboré sous l’occupation,
quasiment aux heures les plus noires, c’est parce que la perspective d’une société nouvelle était
nécessaire pour mobiliser les énergies de la victoire contre le fascisme.
Le choix de la paix, le refus de la guerre que notre pays prépare, sont des choix essentiels
pour résister à l’extrême-droite, à la fascisation des idées, pour unir notre peuple pour la
France des jours heureux !
Anne MANAUTHON (06), Benoit ROGER (62), Caroline ANDREANI (93), Clara GIMENEZ (34),
Danielle TRANNOY (33), Esteban EVRARD (62), Fabienne LEFEBVRE (94), Franck MARSAL (33),
Gilbert REMOND (69), Gilles GOURLOT (75), Jean-Pierre MEYER (83), Kevin GUILLAS-
CAVAN (75), Hervé POLY (62), Laurent SANTOIRE (91), Leila MOUSSAVIAN-HUPPE (33),
Luc BASIN (26), Marie-Christine BURRICAND (69), Michaele LAFONTANT (92),
Michèle CARBONNIER (62), Nicolas COSSANGE (34), Pascal BRULA (69),
Paul BARBAZANGE (34), Pierre-Alain MILLET (69), Robert BRUN (26),
Stéphane BAILANGER (33), Bernard TRANNOY (33), Jonathan JUILLARD (69),
Ygor SEGOUFFIN (31), Pablo BIANCARELLI (84), Jean-Paul LEGRAND (81),
Sandra GIRARDOT(70), Vanessa LEGRAND (81), Françoise BRES (81), Michèle PICARD (69)