Cette aventure d’introduction à Shadowrun, Quatrième Édition envoie les joueurs à la recherche d’une

antique puce de données dont le contenu n’a pas de prix, les mêlant à l’histoire ancienne d’une
ex-légende du rock. Cette aventure est parsemée de conseils utiles pour initier les meneurs de jeu
débutants à Shadowrun et de toute une série d’astuces également utiles aux vétérans.
Son principal objectif est de familiariser meneurs de jeu et joueurs aux éléments essentiels
de l’univers de Shadowrun. En pleine course remplit
parfaitement le rôle d’aventure indépendante,
tout en constituant la première partie
d’une série d’aventures conçues pour
Shadowrun, Quatrième Édition.

ISBN 2-915847-16-9

BBESR03 Prix : 16 euros

 ...TABLE DES MATIÈRES...

Version française 1.01 (juillet 2010) sur la base

PROLOGUE :
UNE PERLE DANS LA BOUE 3
CRÉDITS : EN PLEINE COURSE de la version américaine 1.0 (mars 2006), avec
Rédaction : Robyn King-Nitschke. corrections additionnelles.
INTRODUCTION 4 En application de la loi du 11 mars 1957, il est
Préparer l’aventure  4 Caractéristiques de personnages : Malik Toms.
interdit de reproduire intégralement ou partiel-
Structure de l’aventure 4 Rewriting : Rob Boyle, Michelle Lyons. lement le présent ouvrage sans l’autorisation de
Principales sections 6 Développement : Rob Boyle. l’éditeur ou du centre français d’exploitation du
Sous-sections des scènes Direction artistique : Rob Boyle. droit de copie.
de l’aventure 6 Maquette intérieure : Jason Vargas. Retrouvez Shadowrun sur le Net ! :
Règles générales de l’aventure 6 Illustration de couverture : Shane Coppage.
Personnages non-joueurs 6 EN FRANÇAIS :
Design de couverture : Jason Vargas.
MENER L’AVENTURE 6 http://shadowrun.fr (portail web communau-
Illustrations : Shane Coppage, John Gravato, taire Shadowrun)
Étape 1 : lisez l’aventure ! 6 Mike Rooth, Klaus Scherwinski, Chad Serges-
Étape 2 : évaluez l’aventure ! 6 ketter. info@shadowrun.fr (questions relatives à
Shadowrun)
Étape 3 : connaissez les Plans : Jason Vargas (design original Robyn
personnages ! 7 King-Nitschke). http://www.shadowforums.com/forums
(principal forum francophone)
Étape 4 : prenez des notes ! 7 Inspiration : Des pourris et des ombres de Nigel
Étape 5 : ne vous laissez Findley (paix à son âme), L’Année de la Comète http://fr.groups.yahoo.com/group/Sha-
(matos sur la GRIME), Ancient History (pour dowrun-france/ (mailing-list Shadowrun
pas diriger par les dés ! 7 réservée aux MJ)
Étape 6 : ne paniquez pas ! 7 les gosses gangers sous BTL), Cruciform Injec-
tion (musique de rédaction), Orphx (musique de http://fr.groups.yahoo.com/group/Shadow-
SYNOPSIS DE L’AVENTURE 7 développement / rewriting). players/ (mailing-list Shadowrun pour les
M. JOHNSON, JE PRÉSUME ? 8 Un grand merci à : Dan, pour être aussi cool ; le joueurs)
crew des « Evil Plots™ » de Shadowrun ; Shane http://www.sden.org/forums/viewforum.
QUI EST LE VENDEUR ? 13 Coppage, pour la couv’ qui nous est tombée php?f=34 (forum Shadowrun du site de l’Elfe
ZIPPER 20 dans le bec ; tous les petits nouveaux MJ à SR Noir)
et / ou tous les MJ qui font jouer cette aven- et sur le site de Black Book Éditions :
OÙ EST LE DISQUE ? 22 ture ; tous ceux qui aiment SR4 ! http://www.blackbookeditions.fr
Y A QUOI SUR LE DISQUE ? 27
ÉDITION FRANÇAISE EN ANGLAIS :
CARRION STUDIOS 30
Le collectif Ombres Portées : http://www.shadowrunrpg.com (site officiel
LES OMBRES SAVENT 34 Ghislain Bonnotte, Jérémie de Shadowrun)
DANGER DE MORT 40 « Blacky » Bouillon, Antho- http://www.dumpshock.com (principal forum
ny Bruno, Thomas Moreau. anglophone)
LE FINAL 45
Traduction & relecture : Ghislain Bonnotte,
ÉPILOGUE 47 Jérémie « Blacky » Bouillon, Anthony Bruno, ET EN ALLEMAND :
Et après ? 47 Thomas Moreau. http://www.shadowrun.de (site officiel de
Distribuer du Karma 48 Maquette : Romano Garnier. FanPro Allemagne)
Avancer 48 Support online : Jérémie « Blacky » Bouillon.
INVESTIGATIONS 48 Également dans la collection
Nabo 49 Titre original : On the Run. Shadowrun, Quatrième Édition
Zipper 49 Copyright© 2006 WizKids Inc.
Shangri-La Productions 49 Shadowrun, 4ème Édition (SR4) : livre de
Tous Droits Réservés : règles de base.
Ari Tarkasian 50 Shadowrun, la Matrice et WK Games sont des
Les Shadows 50 Écran du meneur de jeu (EMJ) : écran avec li-
marques déposées et / ou des marques de fa- vret de contacts et d’aventures.
Marli Bremerton 51 brique de WizKids, Inc. aux États-Unis et / ou
Carrion Studios 51 dans d’autres pays. Aucune partie de cet ouvrage À paraître
Delphia 51 ne peut être reproduite, placée dans un sys- Capitales des Ombres (CdO) : supplément
tème de partage de données, ou transmise sous géographique.
Darius Saint-George 51
K-Spot 52 quelque forme que ce soit sans la permission
JetBlack 52 écrite préalable du Propriétaire du Copyright,
ni être mise en circulation sous une autre forme
OMBRES PORTÉES 52 que celle sous laquelle elle a été publiée.
Kerwin Loomis 52 Photocopie autorisée pour usage personnel uni-
Ari Tarkasian 53 quement.
Darius Saint-George (M. Johnson) 53 Version américaine publiée par FanPro LLC,
Delphia 53 Chicago, Illinois, USA.
Marli Bremerton 54 Tous droits réservés. Marque utilisée par Black
Jetblack 55 Book Éditions sous licence de FanPro, LLC.

2
En pleine course
 PROLOGUE :
S’enfonçant un doigt dans la bouche, Kerwin Loomis sentit sur sa langue le goût
métallique du sang mêlé de sueur et de crasse. Il se demanda si tout ça en valait vraiment
la peine.
Kerwin s’affala et passa la main sur son crâne chauve en sueur. Il puait, il avait
besoin d’un bon whisky. Un vrai, pas cette merde de synthalcool. Et il commençait à
sérieusement douter qu’il y ait ici quoi que ce soit qui vaille qu’il perde ainsi son temps.
C’était sans doute un sacré gâchis que d’avoir dépensé toute cette thune dans un billet
UNE PERLE
d’avion pour aller faire le tri dans le bazar du vieux, avant que tout ne soit intégralement
expédié à la décharge.
C’était pas comme s’ils s’entendaient tous les deux : si Kerwin n’avait pas été le seul
DANS LA BOUE
fils de K-Spot, il n’aurait jamais pensé recevoir cet email officiel du notaire qui lui an-
nonçait le décès de son vieux et lui annonçait que lui, Kerwin, héritait de tout ce qu’il
avait laissé sur cette terre. Une consigne de la taille d’une grande armoire : voilà tout ce
qui restait de son cher vieux papa, connu dans l’industrie du divertissement sous le nom
de Clarence « K-Spot » Loomis, grand dénicheur d’artistes à deux balles devant l’éter-
nel, que toute personne dotée de deux sous de jugeote s’était empressée d’oublier depuis
vingt ans. Évidemment, dans la mesure où le vieux avait été aussi doué avec la thune
que l’était Kerwin, « tout » signifiait quelques fringues, quelques meubles et appareils
électroménagers, deux vieilles guitares miteuses, un cyberdeck en panne d’avant 2055, et
cette clé de consigne.
À première vue, ça n’avait pas été ouvert depuis une bonne dizaine d’années. La
compagnie gérant les consignes menaçait de tout balancer dans la rue si les trois derniers
mois de location n’étaient pas payés vite fait. Et comme Kerwin ne voulait pas payer, il
était là pour récupérer toutes les choses intéressantes qui pourraient traîner là-dedans. Et
le reste, qu’ils le balancent. Ça lui épargnerait bien des soucis, et ce serait bien fait pour
son vieux couillon de père.
Il avait bien du mal à l’admettre, mais il avait une bonne raison pour ouvrir tous
ces cartons les uns après les autres. Ce n’était sans doute qu’une autre de ses conneries,
mais son vieux l’avait mentionné si souvent, quand Kerwin était gosse, qu’il ne pouvait
pas s’empêcher de penser que c’était peut-être vrai. Les chances qu’il se trouve ici étaient
bien minces, mais c’était ce qui avait poussé Kerwin à continuer ses recherches bien au-
delà de ce qu’il aurait toléré avant de laisser tomber pour aller se caler dans un coin, se
mettre une mine (et peut-être tirer un coup, avec un peu de chance). Il était sûr et certain
qu’il ne se trouvait pas à l’apart’ – Kerwin s’en était assuré en fouillant chaque tiroir,
chaque recoin, soulevant chaque tapis crasseux avant de rendre les clés au proprio. Non,
si le vieux l’avait encore, il était rangé ici, et Kerwin allait continuer à chercher jusqu’à
ce qu’il le trouve ou qu’il soit convaincu qu’il n’était pas là. Il avait le pressentiment que
si le vieux l’avait vendu, il l’aurait su. Ce n’était pas le genre de chose qu’il aurait passé
sous silence.
« Allez, vieux connard », murmura-t-il. « T’as pas intérêt à avoir menti à chaque
fois que tu nous resservais ça, que je sois pas assis sur cette pile de merde pour rien ! » Il
jeta violemment un autre carton contre le mur de la consigne, sur lequel il explosa en
répandant son contenu par terre. Il allait amèrement passer à un autre carton quand
il repéra une grosse enveloppe beige au milieu du tas de babioles. Il était tellement im-
patient qu’il l’avait ratée en fouillant le carton, dans lequel elle était perdue au milieu
d’une chemise bourrée de vieux papiers. Il y avait quelque chose d’écrit sur l’enveloppe. Il
se ménagea un passage à coups de pied à travers le fatras et la ramassa, la regardant à la
lumière frémissante de la vieille ampoule pendant au plafond. « Pour K-Spot, » était-il
écrit d’une main élégante, un peu vieillotte. « Bonne écoute, avec toute ma gratitude. »
C’était signé « JB. »
Kerwin tint l’enveloppe devant lui pendant quelques secondes, se contentant de la
regarder, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Puis, comme pris d’un besoin urgent, il
retomba sur sa chaise, déchira l’enveloppe et en vida le contenu sur ses genoux.
Il fixa l’antique disque optique dans sa pochette en papier, en transe tandis que la
lumière vacillante dessinait des arcs-en-ciel miroitants sur sa surface argentée. De la
même écriture que sur l’enveloppe, il était inscrit : « Carrion Sessions, 48, JB. Trouver
des éclaircissements en recherchant des amis absents. »
« Bordel de merde, » murmura Kerwin, osant à peine croire en sa chance. « C’est ça ! »
Il expira lentement et se pencha en arrière, serrant le précieux disque. Ses yeux
brillaient déjà d’une lueur cupide, mais il savait qu’il devait se montrer prudent. Il se
redressa brusquement, réalisant qu’il était seul dans le bâtiment et qu’il commençait à
se faire tard. Son avion de retour pour Seattle décollait le lendemain matin. Plus vite il
aurait rangé toutes ses affaires et serait monté à bord, mieux ce serait. Il glissa le disque
dans la poche de sa veste, shoota dans les cartons pour les remettre dans la consigne, puis
referma et verrouilla la porte. Il laissait avec joie le reste aux rats du diable.
Il avait ce qu’il était venu chercher – mort, son vieux lui sauvait la mise comme il ne
l’avait jamais fait de son vivant. Mais il allait devoir se montrer prudent… très prudent.
S’il ne la jouait pas correctement, il pouvait perdre un paquet de fric.
Il ne pensa même pas qu’il pouvait perdre la vie.

3
En pleine course
 ...EN PLEINE COURSE...

INTRODUCTION
En pleine course est une aventure introductive pour Shadowrun, quatrième édition. Bien qu’elle soit
jouable par des personnages joueurs de tous niveaux, elle est conçue avant tout pour les joueurs et les me-
neurs de jeu débutants. Chaque section comporte une foule d’annotations et de conseils pour le meneur
de jeu, de références aux pages du livre de règles de Shadowrun, quatrième édition dans lequel le meneur
de jeu trouvera les règles relatives à la section concernée, et de notes permettant d’adapter l’aventure en
fonction du type de personnages et de joueurs présents à votre table. L’aventure comprend également une
liste d’archétypes dotés de compétences et de capacités appropriées afin qu’un nouveau groupe puisse se
lancer dans la partie sans avoir d’abord à créer de personnages.
Les joueurs et les meneurs de jeu débutants doivent savoir que seul le meneur devrait lire les pages qui
suivent – si les joueurs poursuivent leur lecture, ils découvriront les secrets de l’aventure et se gâcheront le
plaisir de jouer le scénario avec leurs personnages.

PRÉPARER L’AVENTURE
En pleine course est conçu pour être utilisé avec Shadowrun, quatrième édition. Aucun autre supplément
ou livre de règles n’est nécessaire pour faire jouer cette aventure. L’Écran du meneur de jeu est néanmoins
recommandé car il offre de nombreuses tables synthétiques pratiques en cours de partie. Le livret Contacts
et aventures (fourni avec l’Écran du meneur de jeu) offre également une intéressante sélection de contacts,
utiles pour faire jouer efficacement la section Investigations de cette aventure.
Vous remarquerez que certains des personnages présentés dans cette histoire apparaissent à l’origine
dans une aventure aujourd’hui épuisée (mais disponible en anglais au format électronique PDF) du
nom de Des pourris et des ombres pour Shadowrun, deuxième édition. Ce supplément n’est en aucun cas
nécessaire pour jouer En pleine course, mais les joueurs (et leurs personnages !) vétérans de Shadowrun
apprécieront les clins d’œils.

STRUCTURE DE L’AVENTURE
En pleine course est une shadowrun simple – d’un genre que chaque groupe de personnages rencontrera
souvent au cours de sa carrière dans les Ombres. Un « M. Johnson » entre en contact avec les personnages
par le biais de leur fixer (qui peut être quelqu’un qu’ils connaissent déjà où dont ils feront la connaissance
à l’occasion de cette aventure) et leur offre un job en leur fournissant quelques informations dont ils
auront besoin pour remplir leur mission. À partir de là, les joueurs sont livrés à eux-mêmes : les joueurs
déterminent les actions de leurs personnages et le meneur de jeu en interprète le résultat et les conséquen-
ces. Les personnages peuvent choisir de mener des recherches pour trouver des informations, faire une
reconnaissance dans la rue, sulfater tout ce qui bouge, ou se comporter de toutes les manières possibles et
imaginables. La tâche difficile (mais toujours gratifiante) du meneur de jeu est de pousser les joueurs à se
diriger dans l’ensemble dans la bonne direction, sans leur donner l’impression qu’ils sont sur des rails et
que leur parcours est déjà tracé. Plus facile à dire qu’à faire.
Pour parvenir à ce résultat, l’aventure est structurée de manière flexible en une série de scènes intercon-
nectées. Certaines scènes se suivent et ne peuvent avoir lieu sans que les précédentes ne se soient déjà

4
En pleine course
 5
En pleine course
 déroulées ; certaines sont indépendantes et peuvent se produire
n’importe quand au cours de l’aventure ; d’autres encore sont
des fausses pistes conçues pour désorienter les personnages.
Pour chaque idée mentionnée, les joueurs en auront naturel-
EN PLEINE COURSE......................
lement deux ou trois qui n’auront pas été prévues, et c’est en
le voyant gérer ce genre d’imprévu qu’on voit de quel bois est
fait un meneur de jeu. Les idées de vos joueurs peuvent parfois
vous mener à des situations imprévues mais savoureuses : dans
ce cas-là, adaptez-vous. Certains conseils au meneur de jeu
présentés dans cette aventure pourront se révéler utiles dans
de telles situations.
PRINCIPALES SECTIONS
L’aventure est composée des principales sections suivantes :
• Avant de jouer : un synopsis de l’intrigue, des informations
sur le contexte, et d’autres données utiles dont le meneur de
jeu aura besoin pour démarrer.
• Scènes de l’aventure : l’aventure proprement dite, divisée en
scènes individuelles.
• Investigations : des tables qui présentent des informa-
tions que les personnages pourront apprendre au cours de
l’aventure.
• Ombres portées : une section présentant les principaux per-
sonnages non joueurs qui ont un rôle important dans cette
aventure.
SOUS-SECTIONS DES SCÈNES DE L’AVENTURE
L’aventure est divisée en scènes, et chaque scène comporte
les sous-sections suivantes :
• En bref : un bref résumé des événements présentés dans la
scène.
• Dites-le avec des mots : des passages de texte qui peuvent
être lus à haute voix, ou paraphrasés aux joueurs lorsqu’ils
atteignent certains points-clé de la scène.
• Atmosphère : quelques conseils sur la manière d’encourager
les personnages à se mettre dans l’ambiance de la scène.
• L’envers du décor : ce qui se passe vraiment. C’est le cœur
de la scène, comprenant les caractéristiques des PNJ, les des-
criptions et les indices des systèmes de sécurité, matriciels,
etc. ainsi que toutes les instructions spéciales ou les secrets
relatifs à la scène.
• Durcir le ton : les manières dont vous pouvez altérer la
scène pour la rendre plus difficile pour des personnages plus
puissants ou plus expérimentés.
• Antivirus : les manières dont le meneur de jeu peut remettre
l’aventure dans la bonne direction si les joueurs font dé-
railler l’action.
• Notes pour le meneur de jeu : des conseils qui s’adressent
aux meneurs de jeu débutants et qui leur faciliteront la ges-
tion de la scène. Ces notes incluent des suggestions pour
gérer les situations présentées, des conseils pour faire jouer
les différents types d’activités (telles que le combat, la magie,
le hacking ou les interactions sociales) ainsi que des sug-
gestions au meneur de jeu pour modifier la scène afin de
s’adapter aux actions de ses joueurs.
• Références : une table récapitulative présentant les référen-
ces de pages liées aux principaux concepts de jeu abordés
dans la scène (par exemple : lancer des sorts, réaliser des
Tests Opposés, utiliser la réalité augmentée…).
RÈGLES GÉNÉRALES DE L’AVENTURE
Cette aventure de Shadowrun utilise les règles de Sha-
dowrun, édition 20e anniversaire (SR4A). Les règles standard,
comme les Tests de Réussite, les Tests Étendus, les Tests de
Perception, les complications et autres mécanismes de base de
SR4A ne sont pas reprises dans cet ouvrage.
6
En pleine course
PERSONNAGES NON-JOUEURS
Les personnages non-joueurs (PNJ) sont essentiels à toute
aventure. Ils sont les alliés, les adversaires et les seconds rô-
les qui peuplent chaque scénario : en d’autres termes, les gens
avec qui les personnages joueurs vont interagir. Les PNJ im-
portants d’En pleine course se trouvent dans la section Dans les
coulisses de chaque scène de l’aventure. Les PNJ importants
qui apparaissent dans plusieurs scènes sont répertoriés dans la
section Ombres portées, à la fin de l’aventure (voir p. 52).
Les PNJ de cette aventure ont été conçus en gardant à
l’esprit qu’elle est destinée à des joueurs débutants. Pour des
équipes plus expérimentées qui recherchent quelque chose
de plus « costaud » à affronter, chaque description inclut
des conseils pour les « gonfler » et ainsi les adapter à des per-
sonnages joueurs confirmés. Vous trouverez de plus amples
conseils dans la section Runners d’élite de SR4A, p. 284.
Les groupes de PNJ ont un indice de Chance commun,
utilisable par chacun de ces membres (voir SR4A p. 281). Les
PNJ individualisés (avec un nom propre) disposent tous de
leur propre score de Chance.
MENER L’AVENTURE
Mener le jeu est un art. Et comme pour toute chose, il faut
bien commencer un jour. En pleine course est une première
aventure idéale pour aider un nouveau meneur de jeu à se faire
les dents sur Shadowrun. Contrairement à la grande majorité
des aventures publiées pour Shadowrun, celle-ci s’emploie pres-
que tout autant à offrir des aides et des tuyaux, qu’à présenter
les situations que va devoir faire jouer le meneur de jeu. Vous
êtes libre d’utiliser ou d’ignorer ces conseils : c’est votre jeu,
et vous devriez le mener de la façon qui vous satisfera le plus,
vous et vos joueurs. Souvenez-vous, l’une des premières règles
à suivre pour mener un jeu est : si vous n’aimez pas quelque
chose ou que vous trouvez que ça ne fonctionne pas, chan-
gez-le (mais assurez-vous que vous notez ce que vous changez,
histoire que ça ne vous revienne pas plus tard dans la figure).
Voici quelques grandes lignes pour vous aider à démarrer.
ÉTAPE 1 : LISEZ L’AVENTURE !
Lisez l’aventure du début à la fin pour vous familiariser
avec les éléments de l’intrigue, les PNJ et le déroulement gé-
néral des événements. Si vous connaissez la manière dont les
choses sont censées se dérouler, il vous sera plus facile de gérer
la situation quand vos joueurs vous sortiront tôt ou tard quel-
que chose d’imprévu et vous forceront à vous adapter.
ÉTAPE 2 : ÉVALUEZ L’AVENTURE !
Il est rare qu’un meneur de jeu prenne une aventure pu-
bliée et la fasse jouer exactement telle qu’elle. Il peut y avoir
de nombreuses raisons à cela : des parties que vous n’aimez pas
ou qui ne fonctionneront pas avec votre groupe de joueurs,
des événements dans l’aventure qui contredisent des choses
qui se sont déjà produites dans votre campagne, l’indisponibi-
lité d’un type de personnage (un magicien ou un hacker, par
exemple) qu’aucun de vos joueurs n’incarne (et que vous ne
voulez pas remplacer par un PNJ), un ennemi qui fonction-
nerait mieux dans le cadre de votre campagne que celui qui
vous est proposé, ou des tas d’autres raisons. C’est pour vous
l’opportunité de faire des changements, de prendre des notes
pour les événements ou les personnages que vous souhaitez
modifier, ou de retravailler l’aventure pour l’adapter à votre
campagne. En pleine course est une aventure introductive et
des astuces apparaîtront tout au long du scénario pour présen-
ter les manières dont vous pouvez le modifier et l’adapter aux
goûts de votre groupe.
ÉTAPE 3 : CONNAISSEZ LES PERSONNAGES !
En tant que meneur de jeu, vous devriez disposer d’un
exemplaire de la fiche de personnage de chaque membre de
l’équipe, pour que vous soyez en permanence au courant de
leurs compétences, de leurs capacités et que vous puissiez esti-
mer s’ils disposent de toutes les armes pour affronter les épreu-
ves de l’aventure. Si ce n’est pas le cas (par exemple parce qu’il
est nécessaire de savoir nager et qu’aucun des personnages n’en
est capable), il vous faudra savoir ajuster les événements pour
que vos joueurs aient une chance de s’en sortir.
ÉTAPE 4 : PRENEZ DES NOTES !
En lisant l’aventure, prenez des notes auxquelles vous pour-
rez vous référer en cours de jeu. Vous pouvez par exemple vous
faire une note pour vous rappeler de donner une aide de jeu
aux joueurs ou une info qui se révélera vitale par la suite, ou
mettre en lumière des éléments essentiels à propos de certains
PNJ ou d’un combat. N’oubliez pas de prendre également des
notes en cours de jeu, à la fois pour vous souvenir de ce qu’ont
fait les personnages et leur attribuer des points de Karma en
conséquence, mais aussi pour vous servir des actions des per-
sonnages et de leurs conséquences dans de futures aventures.
Les joueurs adorent quand des actions passées reviennent les
hanter (ou les récompenser) : cela donne en outre à votre cam-
pagne une certaine continuité.
ÉTAPE 5 : NE VOUS LAISSEZ PAS DIRIGER
PAR LES DÉS !
La plupart du temps, les jets de dés déterminent le résultat
des événements dans le jeu. Mais parfois, les dés nuisent au
bon déroulement de la partie. Il n’est, par exemple, pas mar-
rant que votre grand méchant obtienne un échec critique sur
un jet d’Esquive et se fasse dézinguer lors du premier Tour de
Combat, pas plus que de perdre un personnage, qu’un joueur
a passé des heures à créer, sur un simple mauvais jet de dés. En
règle générale, vous ne devriez jamais truquer le résultat pour
faire du mal aux joueurs, mais le petit coup de pouce occasion-
nel (les blesser gravement au lieu de les tuer, ou garder le mé-
chant en vie suffisamment longtemps pour qu’il se fasse buter
de manière spectaculaire dans une grande bataille finale) n’est
pas un problème. Utilisez votre bon sens : au fur et à mesure
que vous ferez vos armes de meneur de jeu, vous finirez par
savoir quand (et si) il convient d’ajuster un résultat.
ÉTAPE 6 : NE PANIQUEZ PAS !
L’une des principales erreurs que commettent les meneurs
de jeu inexpérimentés consiste à croire qu’il faut être parfait :
connaître le moindre point de règle, prévoir chaque éventua-
lité et ne jamais faire de faute. Oubliez ça. Vous ferez des
erreurs, parce que tout le monde en fait. Vous allez vous gourer
sur un point de règle, ou oublier un détail important à pro-
pos d’un PNJ. Pas de souci, vos joueurs et vous êtes là pour
vous amuser, et s’amuser est plus important qu’être parfait.
Faites de votre mieux pour régler le problème et poursuivre.
Vos joueurs préféreront une résolution rapide plutôt que de
vous voir feuilleter pendant un quart d’heure pour trouver la
« bonne » réponse dans le livre de règles.
SYNOPSIS DE L’AVENTURE
« JetBlack est parmi nous »
– Graffiti courant dans de nombreuses villes des UCAS
Le Crash de 2064 frappa le réseau informatique mondial
de plein fouet, détruisant des pans entiers de la Matrice et
plongeant notre société dans le chaos. En 2070, lorsque les
gens évoquent cette période, ils ont tendance à ne se souvenir
que des plus gros trucs : les crashs aériens, les pertes financières
En pleine course
et de données, les identités perdues à jamais. Mais les remous
du Crash eurent également d’innombrables effets, dont l’im-
portance va du plus trivial au plus calamiteux.
L’une de ces conséquences fut la mort du label de musique
EN PLEINE COURSE......................
Apogee Music. Apogee avait survécu bon an mal an aux années
2050-60 et avait amorcé le commencement d’une résurrection
en 2064, avec le succès de quelques puces de Goblin Rock qui
avaient bien marché parmi les fans de ce genre, décidément très
remuant. Le label avait également mis au point un plan sans faille
pour renouer avec le succès : ils avaient réussi à mettre la main
sur des enregistrements inédits de la défunte mégastar JetBlack,
des morceaux enregistrés peu avant sa disparition en 2048. Ce
que tout le monde appelait les « Carrion Studio Sessions » com-
portait sept morceaux qui n’avaient jamais été entendus par qui-
conque, en dehors des membres du cercle d’intimes de JetBlack
et de quelques cadres d’Apogee. Apogee avait prévu de les sortir
en 2068 (date du vingtième anniversaire de sa disparition et de
sa mort présumée) sous forme d’une « anthologie JetBlack » qui
aurait également contenu quelques raretés peu connues du pu-
blic (mais connues de ceux qui savent chercher).
Malheureusement pour Apogee, ils tombèrent un peu trop
loin dans la paranoïa sécuritaire. Hantés par l’idée que quel-
qu’un puisse voler les enregistrements pour inonder la Matrice
de copies illégales avant qu’ils puissent sortir leur album, les
cadres d’Apogee avaient stocké les seules copies des enregistre-
ments sur un serveur non relié à la Matrice, au sein du quartier
général de la corporation. Seules quelques personnes étaient au
courant de l’existence de ces copies. Toute la pré-production
du projet avait été réalisée sur le postulat que la rétrospective
ne contiendrait que des chansons connues du public : les mor-
ceaux inédits devaient être inclus au dernier moment. L’équipe
dirigeante d’Apogee était rien moins qu’impatiente de voir
ce projet aboutir et, cette fois, leur patience et leur diligence
allaient revenir les hanter pour un bon moment.
Comme les enregistrements étaient stockés sur des systèmes
autonomes et non reliés au réseau, les gens d’Apogee étaient
convaincus qu’ils étaient à l’abri des aléas de la Matrice – jus-
qu’à ce qu’une surcharge électrique consécutive au Crash ne
provoque un court-circuit, qui ne tarda pas à se transformer en
un énorme incendie. Et comme les pompiers étaient occupés
à des tâches plus importantes, ils ne purent arriver avant que
le bâtiment ne soit complètement englouti par les flammes.
Tout ce qui s’y trouvait – enregistrements inédits de JetBlack
compris – fut complètement détruit.
Apogee fit faillite peu de temps après. Le capital restant
fut racheté par une autre entreprise, qui fut à son tour rache-
tée par Horizon en 2069. L’un des cadres dirigeants d’origine
d’Apogee, Ari Tarkasian, réussit à survivre aux deux fusions et
occupe à présent un poste de « responsable synergiste » (l’équi-
valent décentralisé d’un cadre moyen au sein de Horizon) chez
Shangri-La Productions, filiale musicale de Horizon.
Tarkasian et ses collègues synergistes de l’équipe d’enca-
drement utilisent divers réseaux et systèmes particulièrement
sophistiqués – depuis des indicateurs de prévisions jusqu’aux
analyses de données prévisionnelles définissant le futur du
marché, en passant par l’analyse des rumeurs et ragots de la
rue – afin de se tenir en permanence au courant des dernières
tendances musicales. Leur boulot consiste à surveiller, à rester
informé et à influencer l’industrie de la culture, en gardant un
œil sur les talents qui montent, les tendances qui se dessinent
au sein des différentes sous-cultures et, par extension, sur tout
ce qui pourrait potentiellement représenter un gros coup.
Du fait des multiples recherches qu’opère Horizon, Tar-
kasian a récemment été informé que les plus gros producteurs
et artistes de Seattle ont tous reçu un email aussi mystérieux
qu’anonyme. Il sait aussi que l’un d’entre eux a été suffisam-
ment intrigué pour aller plus avant et s’est vu offrir la chance
de sa vie : acheter une pièce de musée, à savoir un disque
contenant les enregistrements perdus de JetBlack.
La nouvelle stupéfia Tarkasian lorsqu’il l’apprit. Était-il
possible qu’une autre copie existe ? Il se mit immédiatement
7
 en quête de l’émetteur de l’email afin de mettre la main sur le
disque. Bien qu’il se serve de toutes les ressources de Shangri-
La (et dans une moindre mesure, de Horizon) il n’a, jusque
là, rien dit à personne de son objectif, faisant passer ses actes
EN PLEINE COURSE......................
pour une chasse au prochain prodige du Goblin Rock. Mais
ce genre de nouvelles a tendance à s’ébruiter, et celle-ci ne fait
pas exception.
D’autres ont également eu vent de l’existence de ce dis-
que, dont la mystérieuse organisation qui se cache derrière le
« M. Johnson » que rencontreront les personnages joueurs.
Le Johnson, un troll flamboyant, informe simplement l’équipe
que quelqu’un a dérobé un disque appartenant à son employeur
et qu’il a des raisons de penser que le voleur va tenter de le
refourguer sur le marché noir. Le Johnson veut simplement
que ce disque lui soit retourné et il se fiche des méthodes que
les shadowrunners emploieront pour ce faire. Leur première
tache consiste à découvrir qui a pu voler le disque, puis de lui
ramener ce disque. Dans l’idéal, en le volant en douceur au
voleur, mais si nécessaire, les runners sont autorisés à négocier
une « rançon » pour sa restitution. Dans tous les cas, Johnson
insiste sur le fait que tout ceci doit être accompli rapidement
avant que le voleur ne puisse se débarrasser du disque.
Par le biais d’un boulot de détective, de rencontres avec
leurs contacts et de piratage matriciel, l’équipe va découvrir
que la personne qui propose le disque à la vente s’appelle
Kerwin Loomis, propriétaire d’un tripot dans Redmond ap-
pelé le Coda. S’ils veulent lui parler, il leur faudra d’abord
s’occuper des membres du gang que Kerwin a embauché pour
assurer la sécurité de son club. Le gang devrait représenter
un obstacle, mais pas du genre insurmontable. Le véritable
problème que les personnages rencontreront se posera quand
ils se rendront compte que Kerwin a profité qu’ils étaient en
train de s’occuper des membres du gang pour se tirer par la
porte de derrière, emportant avec lui le disque dans une cour-
se éperdue pour se sortir vivant de toute cette affaire.
Heureusement pour eux, Loomis n’est pas très habile pour
dissimuler les traces de sa fuite. Il ne leur faudra pas longtemps
pour remettre la main dessus. Malheureusement pour eux (et
pour Loomis), une équipe d’assaut de Shangri-La engagée par
Ari Tarkasian aura suivi la même piste et tous se retrouveront
au même endroit au même moment. Si l’équipe des joueurs
réussit à neutraliser les agents corporatistes, ils se retrouveront
alors en possession d’un vieux disque complètement obsolète,
avec pour toute indication sur son contenu un « Carrion Ses-
sion, 48, JB. Trouver des éclaircissements en recherchant des
amis absents » noté dessus. Si Loomis est encore vivant à ce
stade, il tentera désespérément de le négocier – mais il se fera
une raison si on lui propose d’échanger le disque contre sa vie.
Après quelques recherches, les personnages devraient pou-
voir se rendre compte que le disque est un enregistrement qui
a été réalisé au Studio Carrion en 2048 et qu’il s’agit vrai-
semblablement d’une production du légendaire rocker disparu
JetBlack. Le seul problème est qu’il leur est impossible de lire
le contenu du disque. Le format des données leur demande
d’avoir du matériel complètement dépassé rien que pour pou-
voir le lire et même s’ils arrivaient à se procurer un lecteur qui
puisse le lire, ils n’obtiendraient qu’une version à peine audible
et sans aucun des composants sim pourtant indispensables à
son écoute. Le reste est crypté au moyen d’un étrange algo-
rithme bi-directionnel qui résistera à toutes leurs tentatives de
décodage – mieux, le hacker devrait même se rendre compte
que toute tentative visant à contourner le système qui échoue-
rait aurait pour conséquence la destruction des informations
contenues sur le disque. À cet instant, l’équipe devrait s’être
rendu compte qu’elle a de l’or en barre entre les mains et que
vitesse et prudence sont de rigueur.
Si les joueurs continuent leurs recherches, ils pourront en
apprendre plus en retrouvant l’ancien et talentueux ingénieur
des studios Carrion (fermés à présent), ou en retrouvant les
« amis absents ». L’allusion est en fait une référence à l’une
des membres du groupe The Shadows (groupe qui a connu
autant de succès que JetBlack à peu près à la même période et
8
En pleine course
qui faisait partie des proches du rocker torturé – mais qui ne
possède malheureusement plus la clé de décryptage.
Pendant qu’ils font toutes ces recherches, Ari Tarkasian et
l’équipe de Shangri-La ne sont pas restés inactifs. Qui plus est,
tous deux doivent à présent compter avec l’arrivée d’une tierce
partie qui ne s’est pas encore manifestée, mais qui représente
tout de même une menace : JetBlack n’est pas mort et il a
eu vent de rumeurs concernant le disque. C’est à présent un
vampire en pleine tentative de reconversion en tant qu’idoru
matricielle, par le biais d’un nouveau pseudonyme et qui tient
à récupérer le disque qu’il avait autrefois confié à son défunt
compagnon K-Spot. JetBlack n’a pas vraiment envie que qui
que ce soit d’autre puisse profiter de ce qu’il considère comme
une production apocryphe.
Alors que les runners sont sur le point de contacter M.
Johnson pour organiser une rencontre afin de lui remettre le dis-
que, JetBlack envoie quelques-uns de ses suivants – un groupe
de gangers commandés par un autre vampire – à leur rencon-
tre. Les représentants de JetBlack sont chargés de convaincre
l’équipe de bien vouloir rencontrer JetBlack avant de prendre
une décision et de les prévenir que cette rencontre pourrait leur
être très profitable. Ils sont autorisés à dire qu’ils sont prêts à
payer le double de ce que leur offre M. Johnson pour le disque.
Les représentants de JetBlack laissent une adresse à l’équipe en
demandant d’y être juste après la tombée de la nuit.
Le lieu de la rencontre s’avère être un cimetière qui a la parti-
cularité d’accueillir un grand (et célèbre, de nos jours) mémorial
dédié à la mort de JetBlack, le tout dans le plus pur style Jim Mo-
risson. Lorsque les runners se pointent, les suivants de JetBlack les
encerclent. Leur porte-parole leur fera l’offre suivante : en gros,
ils sont ici pour représenter les intérêts de JetBlack, qui souhaite
qu’on lui restitue son disque. Le porte-parole offre à l’équipe une
somme significative pour ce faire, et aucune question.
L’équipe devra alors faire face à un dilemme : doivent-ils
accepter l’offre (peut être en tentant de négocier pour faire
monter les prix), ou doivent-ils rester loyaux à leur premier em-
ployeur – avec peut être la perspective de négocier avec Johnson
une augmentation à la lumière de ces nouvelles informations ?
Tandis qu’ils s’interrogent sur ce qu’il convient de faire,
il leur faudra faire face à un nouveau problème : l’équipe de
Shangri-La envoyée par Tarkasian les a de nouveau retrouvés
et, cette fois, Tarkasian a envoyé des shadowrunners au lieu
des traditionnels larbins de la sécurité corporatiste. S’engagera
alors un combat triangulaire, avec dans le rôle de la grande
inconnue, les sbires de JetBlack : vont-ils combattre aux côtés
de l’équipe pour s’assurer de l’intégrité du disque, ou bien se
joindre aux nouveaux arrivants et ramasser les morceaux à la
fin, ou vont-ils tout simplement se contenter de disparaître et
de se fondre dans le décor afin de voir quelle tournure vont
prendre les événements ?
Et quand la fumée des combats se sera dissipée, que feront
les personnages (en admettant bien sûr qu’ils aient survécu) ?
La décision qu’ils prendront pourrait bien avoir des consé-
quences pour leur avenir de shadowrunners – en particulier
s’ils ne sont pas parvenus à savoir qui se cachait derrière « l’em-
ployeur » de M. Johnson.
M. JOHNSON JE PRÉSUME ?
EN BREF
Un nouveau M. Johnson (un troll extravagant) engage les
runners, et leur fait comprendre qu’il représente les intérêts
d’une tierce partie. Le Johnson veut que les personnages ré-
cupèrent un vieux disque optique, contenant des données im-
portantes qui ont été dérobées aux personnes qu’il représente.
Il veut que les runners trouvent qui a volé ce disque et qu’ils le
récupèrent par n’importe quels moyens ; il insiste également sur
le fait que la rapidité est essentielle, car il a entendu des rumeurs
selon lesquelles le voleur essaierait de revendre le disque.
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lisez ce qui suit aux joueurs :
Une nouvelle journée, une nouvelle lutte pour survivre
dans les rues sombres de la conurb’. Une nouvelle journée,
sous la pluie. La Lone Star a lancé dernièrement une nouvelle
campagne de relations publiques « Protéger et Servir » et les
rentrées de yens se font plutôt rares pour vous. Les risques du
métier omae, les newbies doivent se faire une réputation avant
de pouvoir toucher aux bons boulots, mais ils doivent réussir
les bons boulots avant de pouvoir se faire une réputation. Déjà
entendu parlé du serpent qui se mord la queue ? Gagné, vous
pouvez commencer à mastiquer…
La nuit tombe et vous ne dormez toujours pas, vous de-
mandant comment vous allez faire pour vous payer à bouffer
pour le mois prochain, quand un numéro familier apparaît
dans le coin de votre affichage RA. Votre fixer est en ligne,
et ça ne peut vouloir dire qu’une chose : un taf. Du fric . De
quoi calmer les requins pendant quelques semaines ; enfin, si
vous survivez.
« Ouaip, j’ai un boulot pour vous, répond le fixer. Quel-
que chose que toi et tes gars devriez pouvoir gérer. Je vous ait
rencardé avec M. Johnson à vingt-et-une heures à l’Infinity :
il vous verra dans l’une des salles privées ; dites simplement à
la chica elfique derrière le bar que vous êtes ici pour la petite
sauterie avec Johnson et elle vous montrera où ça se passe. Oh,
et sapez vous comme si vous saviez ce que vous faisiez cette-
fois, hein ? »
S’ils acceptent l’offre, lisez ce qui suit :
L’Infinity est l’un des nightclubs les plus branchés de
Seattle. Avant même d’avoir passé la paire de monstrueux vi-
deurs trolls à la porte, vous pouvez entendre – et sentir – les
derniers hits à la mode. Une fois à l’intérieur, la ligne de basse
vous agresse depuis les murs et le sol, rendant même une sim-
ple respiration qui ne soit pas dans le rythme difficile. Tout
autour, des clubbers sapés à la dernière mode se trémoussent
sur la piste de danse, alors que des holo-images sont projetées
sur la foule en mouvement, créant un effet stroboscopique et
ajoutant à la surcharge sensorielle.
Quand vous abonnez votre PAN au réseau du club, tout
devient encore plus chaotique ; des douzaines de messages et
de signes miroitent dans votre champ de vision : des ORA
simples vous indiquent les toilettes et détaillent les cocktails
disponibles au bar et des messages privés de certains clients
vous informent qu’ils (ou elles) seraient ravi(e)s de savoir ce
qu’il y a sous votre caleçon. En ajustant les paramètres de votre
commlink pour filtrer ce qui ne vous intéresse pas, vous êtes
heureux constater que vous pouvez à nouveau communiquer :
avec ce genre de musique, pas la peine de chercher à passer la
barrière du son.
Vous remarquez rapidement la barmaid elfe que votre fixer
a mentionné ; c’est la seule femme derrière le bar et c’est un
canon.
Quand les joueurs arrivent à la réunion et sont présentés à M.
Johnson, lisez ce qui suit :
Vous êtes accueillis par un troll de taille moyenne qui ap-
proche la force de l’âge. Il est plutôt attirant, dans un genre un
peu rugueux, et porte un costume violet-chartreuse qui réussit
le tour de force d’être à la fois à la mode, tout en restant de
bon goût.
« Bienvenue, dit-il en souriant. Prenez un siège. Je suis M.
Johnson, et vous, vous devez être les personnes dont m’a parlé
[le nom du fixer des runners], n’est-ce pas ? Vous buvez quelque
chose ?
« Bien, parlons affaires. Quelqu’un a volé un objet aux
personnes que je représente. Nous voudrions le récupérer, et
rapidement car nous avons des raisons de penser que cette
personne essaie de le revendre. L’objet contient des données
En pleine course
musicales qui intéressent particulièrement mon employeur. Je
ne sais pas qui est le voleur ; la maison de mon employeur a été
cambriolée il y a quelques jours et on lui a dérobé ce disque,
ainsi que plusieurs objets mineurs, auxquels nous n’attachons
pas d’importance. Pour moi, votre meilleure chance de par-
EN PLEINE COURSE......................
venir à remettre la main dessus est de passer par vos canaux
de renseignements habituels et de consulter les personnes que
vous connaissez : si le voleur veut vendre, il devra faire passer
le mot dans la rue et faire savoir que l’objet est disponible.
L’objet en question est un vieux disque optique ; dans l’éven-
tualité où les données ne seraient plus stockées sur le disque,
nous tenons à récupérer les deux. Je vais être plus clair : mon
employeur ne veut pas que les données contenues sur le disque
puissent être copiées et se retrouvent en la possession de quel-
qu’un d’autre. Donc si jamais les données devaient circuler,
nous nous attendons à ce que vous traquiez ces personnes et
que vous fassiez disparaître toutes les copies.
« Une fois l’objet et les données localisées, la seconde par-
tie du travail consistera à identifier et à traquer le vendeur – ce
seront probablement deux personnes différentes, car le voleur
passe certainement par des intermédiaires – puis à récupérer
le disque. Vous avez toute latitude quand à la méthode à em-
ployer ; si vous devez le racheter, mes employeurs couvriront
les frais de l’arrangement et s’occuperont plus tard de récupé-
rer leur argent. Si vous préférez le voler, c’est parfait également.
Récupérez simplement l’ensemble le plus rapidement possible,
et assurez-vous que le disque n’est pas endommagé.
« Je suis autorisé à vous offrir un forfait de 10 000 ¥ pour
le travail, la moitié d’avance et la moitié à la livraison. Marché
conclu ? »
ATMOSPHÈRE
Vous ne devriez pas avoir besoin de trop en faire au dé-
but de cette scène ; une jeune équipe de runners débutants
serait stupide de ne pas accepter un boulot, en particulier un
boulot aussi simple et direct. Après tout, c’est pour ce genre
de choses qu’ils sont devenus shadowrunners. S’ils rechignent
à s’engager, vous pourriez peut être leur suggérer de devenir
comptables ou vendeurs dans un fast-food.
En ce qui concerne la rencontre proprement dite, n’hésitez
pas à utiliser à fond l’ambiance qui règne dans le club : décrivez
ce que les runners voient, entendent, sentent ; et n’oubliez pas
ce qui provient de la Matrice. Le décor doit être frénétique à la
fois dans le monde réel et en réalité augmentée : excitant et un
poil dangereux . Utilisez des descriptions vivantes et ne lésinez
pas sur les effets spéciaux pour aider vos joueurs à sentir qu’ils
entrent dans le monde des « vrais » shadowrunners et qu’ils ne
sont pas là pour faire la fête, dire bonjour ou « se montrer »
(ce qui peut être difficile si l’un d’entre eux est connu dans le
milieu des nightclubs branchés).
Une équipe expérimentée sera probablement blasée par
cette scène dite de la « rencontre avec M. Johnson pour dé-
crocher un job », mais si d’aventure ils rechignaient à accepter
la run, vous pouvez essayer des les appâter en jouant sur les
connexions de ce Johnson avec l’industrie de la musique et
du divertissement ; peut-être même en leur laissant entendre
qu’il pourrait être d’accord pour partager quelques-uns de ses
contacts s’ils font proprement le boulot qu’il leur a confié.
DANS LES COULISSES
L’Infinity est un lieu branchés de la scène nocturne de
Seattle, un endroit où l’on va pour voir et être vu. Jouez sur
le coté chaotique et hédoniste. Prenez un peu de temps pour
laisser les runners interagir avec le club et les personnages
non-joueurs qui s’y trouvent, avant de leur faire rencontrer
M. Johnson. Si l’endroit leur fait une forte impression, vos
runners pourraient facilement décider d’en faire un point de
chute, vous donnant ainsi un lieu à réutiliser dans vos futures
parties.
9
EN PLEINE COURSE......................

Leur premier challenge sera d’entrer dans le club. Les par les menus et cocktails du bar, plusieurs canaux RA de diffé-
deux videurs trolls ont pour instruction de refuser toute per- rentes musiques (pour que chacun puisse adapter l’ambiance à
sonne qui n’est pas habillée correctement (à la mode, pour ses goûts), des publicités pour l’achat de la musique du groupe
un nightclub branché), ainsi que toute personne débraillée, qui joue sur scène, le planning des prochains évènements et
laide ou sale. Si l’équipe de runners ne répond pas aux critères soirées spéciales du club, et encore des publicités, cette fois-ci
d’entrée, un petit lubrifiant social de 50 ¥ par troll devrait pour des boutiques où l’on peut acheter du clubwear branché.
suffire pour que les videurs ferment les yeux sur leurs accou- Et tout cela n’est que ce qui vient du club lui-même, chaque
trements, à condition que les personnages promettent de se personnage recevra – à condition que son commlink ne soit
tenir tranquilles. pas en mode caché ou qu’il
Passer avec une arme est n’ait pas automatisé le refus de
une toute autre affaire. Toute VIDEURS TROLLS telles données – de très nom-
personne entrant dans le club breuses sollicitations de la part
Con Agi Réa For Cha Int Log
est contrôlée par un scanner des clients et danseurs pour à
9 3 3 7 2 3 2
magnétique d’Indice 3. Si une peu près tout ; depuis une sim-
Vol Ess Init PI MC IP Arm ple danse jusqu’à une invita-
arme est découverte, on de-
3 6 6 1 13 2 1/1 tion à rejoindre une backroom
mande poliment au client de
bien vouloir la laisser au ves- Compétences : Armes contondantes 2, Combat à pour une petite exploration
tiaire ou de partir et de revenir mains nues 2, Étiquette (la Rue) 3 (+2), Intimidation 3, interpersonnelle. N’hésitez pas
sans. Couteaux et autres petites Perception 2. à vous amuser avec la réalité
armes blanches sont autorisées, Notes : Allonge +1, Vision thermographique, Armure augmentée, et donnez aux per-
mais les personnages n’ont pas naturelle +1. sonnages un bon avant-goût
le droit de faire entrer quoi que de ce que la RA a à offrir.
ce soit de plus gros – ni katana, La barmaid elfe, Sarissa, at-
ni arme à feu, par exemple. tend l’arrivée de l’équipe de runners et elle s’est dit que l’occa-
Une fois à l’intérieur, les personnages se retrouvent dans sion se prêterait bien à un petit pourboire. À la mention de la
un décor bondé et bruyant. Le club a deux pistes de danse : « soirée Johnson », elle se la jouera un peu timide, prétendant
l’une est occupée par un groupe qui joue et l’autre par un DJ ne pas se souvenir de la chose dans les détails – avec un petit
en train de mixer. Le bar, qui occupe l’intégralité du mur du sourire en coin – mais sa mémoire lui reviendra rapidement,
fond, dispose d’à peu près tous les alcools (synthétiques et vé- après un pourboire de n’importe quel montant, ou après qu’un
ritables) imaginables. Une petite armée de barmen et de ser- joueur ait réussit un test opposé d’Escroquerie (Séduction) +
veurs s’occupe des commandes, à la fois en personne et via le Charisme ou Négociation + Charisme contre son Charisme 6
réseau de réalité augmentée du club. + Négociation 3, ou si elle pense que les runners ne joueront
Mettez l’accent sur l’aspect RA de la scène : en fonction de pas le jeu et qu’ils pourraient devenir hostiles. D’une manière
la quantité d’informations que les commlinks des personnages ou d’une autre, elle transmettra l’information.
récupèrent, ils peuvent tout recevoir ; depuis les ORA classi- « La soirée privée a lieu dans la salle bleue, dit-elle ». Une
ques et de sécurité (indiquant les toilettes et les sorties de se- nouvelle salle apparaît sur le plan du club du commlink des
cours) jusqu’à un plan des zones publiques du club en passant personnages, ainsi que le code leur permettant d’y accéder.

10
En pleine course
 La salle bleue est située au second étage du nightclub, et
peut être atteinte par une large passerelle qui entoure le rez-
de-chaussée. Plusieurs portes du même type entourent la pas-
serelle, menant probablement à d’autres salles privées. Une
tentative d’Analyse astrale ne donnera rien (ces salles sont
astralement protégées). Passant au-devant de quelques clients
qui s’étreignent dans des coins sombres, les runners peuvent
utiliser le code que Sarissa leur a donné pour entrer dans la
salle bleue. La première chose qu’ils remarquent en entrant est
que la pièce est intégralement décorée de bleu ; la seconde et
qu’elle est étonnamment silencieuse malgré le vacarme à l’ex-
térieur – l’isolation est surprenante.
Cette pièce en particulier est une salle de conférence, avec
une table ovale en bois véritable (du chêne incrusté de noyer
pour les personnages ayant une compétence de Connaissances
appropriée) entourée de plusieurs fauteuils. M. Johnson les at-
tend en sirotant une boisson et en tapant quelque chose sur
son commlink. Un générateur de bruit de fond en forme de
champignon (Indice 4) trône au milieu de la table.
Le véritable nom de M. Johnson est Darius St. George,
ou du moins c’est le nom qu’il utilise quand il n’engage pas
de runners. Il ne dit pas la vérité aux runners : il n’a jamais vu
le disque en question, et ce dernier n’a pas été volé à son em-
ployeur. Cette histoire n’est là que pour apaiser les soupçons
et vaincre les scrupules des runners. Son employeur estime
que des runners qui pensent avoir affaire à un objet volé se
poseront moins de question et il ne veut pas que son nom ap-
paraisse dans cette affaire. Le client de Darius veut récupérer
le disque et fait appel à une équipe de runners pour découvrir
qui le vend. Étant donné que le disque n’a pas réellement été
volé, l’employeur est même prêt à payer pour l’obtenir. La
seule chose qui lui importe est que le disque se retrouve entre
ses mains à la fin de toute cette histoire.
Si les runners tentent de négocier et d’augmenter leur
paie, laissez les tenter un Test Opposé Charisme + Négocia-
tion contre M. Johnson (Négociation 5, Charisme 4). Chaque
succès excédentaire augmente son offre de 1 000 ¥ (bien qu’il
n’accepte de payer l’extra qu’à la livraison, sans augmenter le
montant de l’avance). Il ne peut donner aucune information
quand à la localisation du « voleur », à part suggérer aux per-
sonnages d’utiliser leurs propres contacts dans les milieux de la
musique et du divertissement. Il ne leur dira pas exactement ce
qu’il y a sur le disque en dehors d’un vague : « ce sont quelques
fichiers musicaux auxquels mon employeur tient particulière-
ment ». S’ils lui demandent plus de détails à propos du disque,
il répondra : « je ne suis pas sûr de l’exact format du disque, il
était dans le tiroir d’un bureau avec d’autres disques et puces.
Tout ce qu’on m’a dit, c’est que c’était un genre de disque
optique assez ancien, une antiquité quoi ». S’ils demandent à
inspecter l’endroit où le disque a été volé, il refuse : « je crains
que ceci ne soit pas possible. Mon employeur est quelqu’un
qui tient énormément à sa vie privée, et ne souhaite pas auto-
riser des étrangers à entrer chez lui ». Si les runners sont réti-
cents à l’idée de devoir retrouver toutes les copies des fichiers,
M. Johnson leur assure que ces données n’ont pratiquement
aucune chance d’être distribuées en masse, étant donné que
leur valeur tient à leur rareté et leur spécificité.
Si un magicien de l’équipe tente une analyse astrale de M.
Johnson, il lui jettera un coup d’œil amusé et commentera :
« ce n’est pas très poli de me scruter ainsi, vous savez », bien
qu’il n’exigera pas du magicien qu’il s’arrête. Sur le plan astral,
il apparaît tel qu’il est : un troll sans capacités magiques et au
cyberware minimum (principalement crânien). Son attitude
est concentrée et il ressent un léger sentiment d’urgence, mais
n’est absolument pas paniqué ou désespéré. Il est au contraire
détendu et semble apprécier la discussion.
Si les runners tentent de découvrir l’identité de M. Johnson
(par exemple en prenant sa photo avec un œil cybernétique
pour la faire passer auprès de leurs contacts), ils n’auront pas
beaucoup de mal à découvrir que son vrai nom est Darius St.
George, et qu’il est producteur de simsens musical, plutôt du
genre discret et spécialisé dans la découverte et la promotion
En pleine course
de nouveaux talents. Bref, rien d’anormal pour quelqu’un qui
cherche un disque musical volé (voir Investigations p. 48).
DURCIR LE TON
EN PLEINE COURSE......................
Cette scène devrait bien fonctionner à la fois pour une
équipe débutante, mais également pour une équipe expéri-
mentée, étant donné que même des runners convertis depuis
Shadowrun troisième édition (voire des éditions précédentes !)
feront probablement l’expérience de choses nouvelles dans
cette aventure, comme la réalité augmentée. Une équipe ex-
périmentée pourrait faire la fine bouche concernant le travail
proposé ; dans ce cas vous pouvez éventuellement augmen-
ter légèrement la paie (par exemple en l’augmentant de 2 à
3 000 ¥ pour chaque succès excédentaire lors du test opposé
de Négociation). Hormis ce détail, vous ne devriez pas avoir
besoin de modifier quoi que ce soit.
Si l’équipe est nouvelle, vous pouvez aussi ajouter un peu
de piment en plaçant quelques amis ou connaissances des run-
ners dans le nightclub : ils peuvent repérer les personnages et
vouloir faire la fête avec eux, forçant l’équipe à choisir s’ils
veulent agir en « professionnels » au risque d’agacer leurs amis,
ou si ils considèrent que ça vaut le coût de faire un peu la fête,
avant ou après la rencontre. Avant, ils risquent d’être en re-
tard ; après, M. Johnson pourrait le remarquer et son opinion
sur leur professionnalisme s’en ressentirait.
ANTIVIRUS
Malgré la nature simple et directe de la scène, il y a quand
même des chances pour que cela tourne mal. Si les runners
provoquent un incident dans le club (en se retrouvant dans
une bagarre, en cherchant les videurs trolls, en essayant d’in-
troduire en douce des armes, etc.) essayez de leur rappeler qu’ils
viennent ici pour obtenir un travail – il ne faudrait pas non
plus qu’ils se grillent dès le début – et qu’ils devraient plutôt
tenter de se comporter comme des professionnels. L’impres-
sion qu’ils laisseront ici les suivra pendant longtemps. Rap-
pelez-leur que la communauté des Ombres est un vase clos et
que des employeurs potentiels auront tôt fait d’entendre parler
d’une équipe qui se comporte de façon aussi infantile.
S’ils refusent tout net la run, il n’y a pas grand chose que
vous puissiez faire. À nouveau, rappelez-leur qu’ils débarquent
dans le circuit et que refuser un tel travail – surtout vu que ça a
l’air d’être du sérieux et que c’est relativement bien payé – n’est
pas bon pour leur réputation. Essayez de voir ce qui leur déplaît
à propos de la run, et voyez si vous pouvez l’ajuster (attention
tout de même à leur paie, leur donner plus sans raison risque
de créer un précédent et de déséquilibrer vos futures parties),
mais au final vous ne pouvez pas les forcer à accepter (bien que
leurs créanciers puissent avoir une opinion différente sur ce
point précis). La prochaine fois qu’ils chercheront du travail,
informez-les que plusieurs employeurs potentiels refusent de
travailler avec eux à cause de cet épisode-ci.
NOTES POUR LE MJ
Voici quelques conseils si vous débutez en tant que me-
neur de jeu :
Réunir l’équipe
« Vous vous rencontrez tous à la taverne / l’auberge / le
bar ». C’est le moyen classique de réunir une nouvelle équipe
de personnages qui ne se connaissent pas encore dans à peu
près tous les jeux de rôles existants, mais c’est un moyen telle-
ment ancien que c’en est devenu un vrai cliché.
Et pour être honnête, dans le monde de Shadowrun, ça n’a
pas de sens : si vous faisiez un boulot ou la paranoïa et le secret
sont la norme, est-ce que vous iriez faire confiance (sans parler
de faire équipe) avec un gugusse que vous venez tout juste de
11
 rencontrer dans un bar ? Heureusement pour vous, il existe des
méthodes plus crédibles pour rassembler une équipe et mettre
en scène une première approche des personnages entre eux :
EN PLEINE COURSE......................
• Ils peuvent être sélectionnés par un fixer pour cette run,
d’après leurs compétences et leur réputation,
• Ils peuvent tous être membres (ou anciens membres) d’un
même gang, d’une même équipe corporatiste, unité mili-
taire, famille (au sens large), ou autre organisation,
• Ils peuvent être présentés les uns aux autres grâce à des
contacts ou aux amis d’un ami,
• Ils peuvent être réunis par hasard en un même endroit ou
à l’occasion d’un événement. Organisez une rencontre dy-
namique (un détournement d’avion, une attaque de gang,
un raid de la Lone Star, etc.) et laissez-les se rendre compte
qu’ensemble, ils forment une bonne équipe. Cette option
demande un peu plus de préparation de votre part pour
éviter un côté « cliché » ou artificiel.
Au moins un des personnages devrait avoir un fixer parmi
ses contacts, qui les met en relation avec M. Johnson (en pré-
levant un pourcentage au passage). Ce fixer contacte le ou les
personnages qu’il connaît, et les envoie à la réunion en leur
demandant de prévenir le reste de l’équipe. Si aucun des per-
sonnages n’a de fixer comme contact, ils sont alors approchés
par un fixer qui a entendu parler d’eux dans les Ombres ;
néanmoins, si l’équipe vient juste de se former, vous pouvez
aussi conseiller à l’un des joueurs de prendre un fixer comme
contact pour son personnage avant même de débuter ce scé-
nario. Si vous avez besoin d’un fixer, voyez l’encart Un fixer :
Smiley p.13.
La rencontre avec M. Johnson
La plupart des shadowruns classiques débutent par une
rencontre avec « le Johnson » ; c’est là que l’équipe de runners
prend contact avec l’employeur potentiel, obtient les détails de
la run (ainsi que le montant et la façon dont ils vont toucher
leur fric) et discutent des arrangements particuliers qu’ils sou-
haitent négocier. « M. Johnson » est un surnom commun qui
se réfère aux employeurs – souvent discrets et mystérieux – de
l’univers de Shadowrun ; étant donné qu’ils représentent les
intérêts de mégacorporations et d’autres entités ou organi-
sations puissantes, ils tiennent à conserver l’anonymat. Des
shadowrunners intelligents surveillent leurs manières devant
un M. Johnson : c’est lui (ou elle : il y a beaucoup de Mmes
Johnson dans le circuit) qui tient les cordons de la bourse,
après tout. N’ayez pas peur d’annoncer à vos joueurs que M.
Johnson se lève et met brusquement un terme à l’entretien
si les runners ne lui montrent pas un minimum de respect ;
donnez-leur un avertissement (en particulier s’ils débutent à
ce jeu), mais après cela, tant pis pour eux. Ils apprendront à se
comporter décemment la prochaine fois.
Pour une équipe de runners expérimentés
Si vos joueurs ont déjà des personnages de Shadowrun ex-
périmentés, vous pouvez bien sûr leur faire jouer ce scénario ;
vous pouvez simplement avoir besoin d’augmenter un peu la
difficulté de l’opposition et peut-être le montant de la paie
qu’ils toucheront pour la run. La section Durcir le ton de chaque
scène contient des idées pour ajuster la résistance et le profes-
sionnalisme de l’opposition, ainsi que d’autres points (comme
les systèmes informatiques), afin de la rendre plus appropriée à
une équipe de shadowrunners qui a déjà de la bouteille.
Re-localiser l’action dans une autre ville
En pleine course est censé se dérouler à Seattle, et décrit des
lieux et des détails de ce métroplexe. Mais il n’y a aucune rai-
son pour que vous ne puissiez pas re-localiser le scénario dans
n’importe quelle autre ville de taille raisonnable : si vous préfé-
rez le faire jouer à Hong-Kong, Londres ou Paris par exemple,
allez-y. Vous aurez bien sûr besoin de convertir les lieux de
Seattle à votre nouvelle ville. Les cartes et les plans fournis
12
En pleine course
dans En pleine course devraient tout de même fonctionner,
mais vous pouvez aussi les modifier, si vous le souhaitez.
Chercher la petite bête
Une habitude commune à de nombreux joueurs et person-
nages débutants (et même à certains joueurs plus expérimentés
et qui n’ont pas beaucoup évolué) consiste à scruter chaque
petit détail de chaque situation et à essayer d’anticiper toutes
les éventualités et problèmes potentiels avant de se décider à
faire quoi que ce soit. Ils arriveront au lieu de la rencontre
deux heures en avance et la fouilleront en détail pour y trouver
des esprits dissimulés, des micros, des drones de surveillance,
des jolie filles, absolument tout et n’importe quoi. Et s’ils ne
trouvent rien, ils étendront la zone de recherche autour du
lieu de la rencontre, et ainsi de suite. Une partie de ce com-
portement est normal, prévisible et même plutôt intelligent et
précautionneux, mais s’ils vont trop loin, tout ça peut devenir
barbant pour les joueurs mais aussi pour le meneur de jeu.
Ce que certains joueurs n’arrivent parfois pas à compren-
dre est que, en tant que meneur de jeu, vous contrôlez toutes
les éventualités. Pour chaque problème qu’ils anticipent, vous
pouvez penser à un nouvel obstacle qu’ils ne pourront pas évi-
ter. C’est votre travail de rythmer le jeu pour qu’il soit amusant
et intéressant pour tous. Une manière de résoudre le problème
consiste à les laisser mener leurs investigations, leur faire faire
rapidement les jets de dés appropriés et leur donner les infor-
mations correspondantes ; le tout en leur montrant qu’un tel
comportement poussé à l’extrême est peu logique ou ralentit
trop la partie. Vous pouvez aussi utiliser l’univers de jeu pour
le leur montrer, par exemple en utilisant des PNJ suspicieux
ou qui commencent à s’énerver de voir des runners fouiller
partout. D’un autre coté, si vous empêchez toute investigation
de la part de vos joueurs, ne les punissez pas plus tard parce
qu’ils ne feront pas assez de recherches. Le tout est de trouver
le juste équilibre.
La réalité augmentée
Si c’est la première aventure des joueurs (parce qu’ils sont
nouveaux à Shadowrun ou qu’ils découvrent la quatrième édi-
tion) cette scène est une excellente occasion de leur montrer
la nouvelle réalité augmentée. L’Infinity dispose d’un réseau
très poussé en la matière, avec tout ce que l’on peut imaginer :
depuis les ORA classiques de sécurité publique jusqu’aux tech-
nologies dernier cri de gestion de bar, de spectacles augmentés,
en passant par la batterie d’applications de communications et
de rencontres. Et tout ça rien qu’au niveau du nightclub. les
clients viennent en remettre une couche par-dessus. Utilisez
cette scène pour montrer la RA et son application au quoti-
dien et ainsi aider les joueurs à s’y immerger, en imaginant
comment leur personnage se sert de cette technologie tous
les jours. Laissez-les discuter les uns avec les autres via leur
commlink en sous-vocalisation (étant donné qu’ils ne peuvent
pas s’entendre dans le vacarme ambiant), tenter de hacker des
systèmes secondaires du club ou les commlinks des clients, ou
encore gérer les avances insistantes et particulièrement explici-
tes d’une gamine qui a trop bu et qui ne considère pas qu’un
non soit une réponse valide. Et pour finir laissez-les visualiser
à quoi ressemble la RA : comment elle se superpose au monde
réel, comment elle facilite les interactions en temps réel avec
la Matrice au lieu de devoir s’immerger totalement dans une
réalité virtuelle. Ce n’est peut-être pas aussi poussé qu’une
immersion totale, mais l’on n’a pas besoin de se couper du
monde réel non plus. C’est de l’informatique grand public,
omniprésente dans la vie de tous les jours des années 2070.
Improviser
En tant que meneur de jeu, vous aurez souvent à impro-
viser lors de vos parties. Il est évident que ce scénario (mais
cela concerne tous les scénarii publiés, en fait) ne présente pas
l’exhaustivité de tous les petits détails auxquels vos joueurs se
référeront, ni tous les objets avec lesquels ils voudront interagir,
et qui auront besoin d’être gérés par les règles, etc. En général,
c’est à ce moment là que vous commencez à improviser
Quand il s’agit d’un point technique, la meilleure solution
est probablement de consulter le livre de règles de Shadowrun
quatrième édition, trouver la règle appropriée, et de l’appliquer
ou d’improviser à partir de cette règle. Par exemple, imaginons
qu’un personnage veuille passer en force à travers une porte.
Le scénario ne vous donne pas l’indice de barrière ; donc vous
pouvez consulter SR4A pour la table des indices de barrière
(p.166 si vous voulez tout savoir). Si vous décidez que la porte
en question est une porte normale, non blindée et que vous re-
gardez la table, vous finirez par déterminer que cette « porte »
correspond parfaitement aux critères « matériaux bon mar-
ché » et vous lui attribuerez d’office un Indice de Blindage de
2 et un Indice de Structure de 3. Bien que toutes les barrières
possibles et imaginables ne soient pas listées dans la table, vous
arriverez généralement à extrapoler à partir de ces informa-
tions. Si votre décision finale n’est pas absolument exacte ou
réaliste, ne vous inquiétez pas. Il vaut presque toujours mieux
avoir légèrement tort que de bloquer le jeu pour tenter de col-
ler parfaitement à la réalité.
RÉFÉRENCES
Sujet Page SR4A
Négociation 126
Fixers 290
Réalité augmentée 219, 225
Faire des tests opposés 63
Détecteurs d’armes
(scanners magnétiques) 262, 335
Barrières mana 194
Conseils au meneur de jeu 271–275
QUI EST LE VENDEUR ?
EN BREF
La première partie du travail consiste pour l’équipe à dé-
couvrir qui a mis en vente le disque de M. Johnson. Avec l’aide
de leurs contacts, ils peuvent apprendre que Nabo, un musi-
cien ork sur le devant de la scène s’est vu offrir une chance
d’acheter le disque. Et comme le meilleur moyen de l’appro-
cher semble être pendant l’un de ses concerts, ils doivent se dé-
brouiller pour entrer discrètement dans sa loge pendant qu’il
est en train de jouer, afin de pirater son commlink et ainsi
obtenir l’information qu’ils recherchent. Tout ceci devrait les
mener à l’intermédiaire du vendeur, qu’ils pourront ensuite
intimider afin de lui faire cracher le nom de ce dernier et l’en-
droit où on peut le trouver.
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lisez ce qui suit aux personnages :
Ok, alors le mieux que vous ayez à faire, c’est de commen-
cer par trouver qui vend ce fameux disque. Vu qu’il y a peu
de chances qu’il tente de le vendre à vous, ça veut dire qu’il
faudrait que vous trouviez une personne qui s’est vu proposer
d’acheter le disque. C’est l’heure d’aller battre le pavé – mais
discrétos, sinon n’importe quel abruti va commencer à se dire
qu’il y a une opportunité à saisir et se mettre aussi à la recher-
che de ce disque. Si la vente se fait avant que vous puissiez
mettre vos sales pattes dessus, il y a de fortes chances que
Johnson ne soit vraiment pas content.
Il est donc plus que temps de passer quelques appels.
En pleine course
UN FIXER : SMILEY
Si l’équipe n’a pas encore
de fixer (très probable-
EN PLEINE COURSE......................
ment le contact d’un des
runners), vous pouvez
utiliser Smiley pour le
décrire à vos joueurs. Un
ex-shadowrunner qui a eu
suffisamment de bol pour
se ranger avant que quel-
qu’un ne lui explose la tête
et qui a réussi sa recon-
version de l’autre côté de
la barrière. Il se souvient
de ses galères de newbie
et il sera ravi de pouvoir
aider les nouveaux membres d’une équipe qui tenteraient
de s’établir dans la profession. Smiley est toujours à la
recherche de nouveaux talents prometteurs (et bien sûr,
le fait qu’il prélève un large pourcentage des revenus de
l’équipe au passage n’entre pas en ligne de compte – pas
du tout. Promis.)
Smiley est l’archétype de l’ork bien portant, du « brave
gars », avec un accent des CAS et toujours coiffé d’une
casquette de baseball (bien qu’il ne semble pas fidèle à
une équipe particulière). Et comme on pourrait s’y atten-
dre avec un tel surnom, il arbore toujours un large sourire
qui révèle ses crocs et met tout de suite les gens à l’aise
et en confiance : un avantage qu’il soigne tout particu-
lièrement en blanchissant et en polissant régulièrement
ses crocs. Il ne faut pas longtemps à ses clients pour se
rendre compte que ces crocs et ce sourire cachent quel-
qu’un de particulièrement dur en affaires. Smiley ne lâ-
chera jamais rien pour rien. En revanche, il n’arnaquera
pas les talents qui sont sous son aile, et il se décarcas-
sera vraiment pour trouver du boulot pour les gens qu’il
apprécie. Il est vénal, mais digne de confiance – que de-
mander de plus ?
SMILEY
Con Agi Réa For Cha Int Log
7 2 3 6 3 4 3
Vol Ess INIT PI MC IP
4 6 7 1 12 4
Compétences : Armes automatiques 4, Esquive 4, Éti-
quette 4, Intimidation 4, Négociation 5, Perception 3
Compétences de Connaissances : Bars de runners 4, Psy-
chologie 3, Shadowrunners de Seattle 4
Notes : Vision nocturne
Une fois qu’ils ont été mis au courant par leurs contacts qu’un
certain Nabo avait reçu l’email, lisez ce qui suit :
Vous avez déjà entendu parler de Nabo. Tout le monde a
entendu parler de lui, à moins d’avoir passé les dernières an-
nées dans une grotte. Le mouvement Orxploitation n’est plus
ce qu’il était depuis maintenant cinq ou six ans, comparé à son
âge d’or, mais ça ne veut pas dire que l’esprit de contestation
est mort. Presque tous les mois les sim-industries de la musi-
que trouvent quelqu’un de nouveau à promouvoir, à lancer sur
le devant de la scène et à exploiter jusqu’à ce qu’ils trouvent
une nouvelle vache à lait. Ces derniers temps, Nabo est leur
pompe à fric. Tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à
la variété connaissent son histoire : un gosse des rues devenu
ganger dans la « TouristVille » du quartier de Redmond de
Seattle, mais qui finit par choisir la musique au lieu des fusilla-
des et de la revente de BTL. Il s’est fait un nom en jouant dans
quelques petits clubs du coin et s’est finalement fait remarquer
par une grosse boîte, et avant qu’il ait pu dire oui, il cartonnait
dans les charts et vivait la vida loca. Une belle histoire.
13
EN PLEINE COURSE......................
Lorsqu’ils arrivent à l’entrepôt, lisez ce qui suit :
La première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous
arrivez à l’endroit où est censé se dérouler le concert est « c’est
forcément une blague ! » C’est un entrepôt. Pas un de ces clubs
qu’on a pris soin de faire artistiquement ressembler à un entre-
pôt, non. Pas non plus un ancien entrepôt qu’on aurait recon-
verti en club. Non, c’est un putain d’entrepôt.
Pile au milieu d’un district industriel en plein déclin et
situé non loin des docks, l’endroit n’était de toute évidence
pas prêt à accueillir la foule qui se presse ici en attendant que
débute le set. Des voitures et des motos encombrent les rues et
où que vous regardiez, il y a des gens qui sont garés en double,
voir en triple file. Vous êtes convaincus que les toilettes de
chantier situés tout du long ne pourront pas « accueillir » tou-
te cette foule (même si elles sont spécialement conçues pour
accueillir des orks et des trolls, qui constituent la majorité du
public du concert de ce soir). Des gens commencent déjà à se
masser dehors et vous pouvez entendre la musique venant de
l’intérieur des murs mal insonorisés.
Vous en concluez que, qui que soit la personne qui spon-
sorise Nabo, elle a de toute évidence dû lâcher pas mal de fric
en pots-de-vin pour que tout ceci soit possible, vu l’absence
flagrante des patrouilles de la Lone Star aux alentours et des ser-
vices de sécurité civile. Ok, on est à Redmond, mais même dans
la « TouristVille » il a quand même fallu un sacré paquet de po-
gnon pour que tout ceci se passe dans l’indifférence générale.
ATMOSPHÈRE
L’équipe pourrait être réticente quand au fait de tenter
d’obtenir l’information en hackant le commlink d’une star en
vue et les runners pourraient décider de tenter de trouver un
autre moyen d’obtenir ces informations. Malheureusement
pour eux, il n’existe pas d’autre alternative – ils ont déjà bien
de la chance qu’un de leurs contacts se soit souvenu que Nabo
ait mentionné l’email. S’ils insistent pour suivre d’autres pis-
tes, laissez-les faire, mais toutes leurs recherches ne donneront
rien dans les heures à venir – ce, jusqu’à ce qu’ils soient suffi-
samment désespérés pour ne pas avoir d’autre alternative que
de tenter le coup avec Nabo avant qu’il n’ait fini son concert,
qu’il ne quitte l’endroit pour poursuive sa tournée et qu’il soit
injoignable pour des semaines.
14
En pleine course
L’ENVERS DU DÉCOR
Kerwin Loomis n’est pas débile au point de ne pas s’as-
surer que les informations qui circulent à propos du disque
ne puissent pas permettre qu’on remonte jusqu’à lui. Il s’est
donc tourné vers Willi Ishikawa, plus connu sous le pseudo
de « Zipper », une hackeuse qui lui devait un peu de fric mais
qui ne s’était pas encore manifestée pour le rembourser. En
échange de l’effacement complet de son ardoise, Kerwin a
donné à la hackeuse une liste de personnes qui étaient suscep-
tibles d’être intéressées. Il lui a demandé de leur envoyer des
emails impossibles à remonter, qui informaient les destinatai-
res que « certaines chansons perdues d’un rocker légendaire
décédé » étaient disponibles à la vente, et qu’ils pouvaient ré-
pondre à une boîte email anonyme. Toutes les personnes qui
ont répondu qu’elles étaient intéressées ont reçu un deuxième
email qui les informait cette fois que le rocker légendaire dont
il était question n’était autre que JetBlack. En d’autres termes,
seuls ceux qui ont répondu au premier email connaissent les
détails à propos du disque. Suite à un oubli de la part de
Kerwin, Darius Saint-Georges n’était pas sur cette liste (peut
être pensait-il que Darius ne s’intéressait qu’aux trucs vrai-
ment nouveaux et pas aux vieilleries datant d’il y a au moins
vingt ans), il ne reçut donc pas l’email. Ce n’est que lorsque
son mystérieux employeur lui demanda de mettre la main sur
le disque en question que Darius fut informé de l’offre. La
vérité est que l’employeur de Darius pense que cette offre est
bidon. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a confié le boulot à un
groupe de shadowrunners débutants.
Seules quelques personnes ont répondu à l’email (dont
Ari Tarkasian, ex-cadre chez Apogee Music, où se trouvait par
ailleurs la seule autre copie existante de ces enregistrements,
copie qui fut détruite dans le Crash). Les autres ont considéré
que c’était du bidon et sont passés à autre chose.
Si les runners se renseignent auprès de leurs contacts, faites
un Test Étendu de Charisme + Influence (12, 1 heure) pour
chaque contact susceptible d’avoir ses entrées dans le monde
de la musique. Le premier contact qui parvient à obtenir 12
succès rappelle le runner pour lui dire qu’il a quelque chose
qui pourrait l’intéresser : Nabo, un jeune rocker ork qui car-
tonne partout et qui est en train de se faire une place au fir-
mament, a récemment reçu un email de quelqu’un qui voulait
lui vendre des morceaux inédits. Le contact se souviendra qu’il
était dans un bar il y a quelques nuits de cela, assis à côté d’une
table occupée par Nabo et son entourage. Il se souvient qu’ils
riaient ensemble à propos d’un email et que Nabo en rajoutait
en disant « qu’il ne savait pas qu’Elvis enregistrait encore ».
Rendu bravache et arrogant par son récent succès, mais
déterminé à ne pas perdre ses « racines », Nabo a décidé de
faire un dernier concert dans un entrepôt des Redmond avant
de commencer sa tournée dans les plus grandes villes du
monde. Et comme il ne va pas être facile de l’aborder phy-
siquement puisqu’il est en permanence entouré de roadies,
de gardes du corps et de membres de son ancien gang, leur
meilleure chance de parvenir à leurs fins est probablement de
hacker son commlink et de voir s’ils peuvent remonter jusqu’à
l’expéditeur. Pour ce faire, ils vont devoir assister au concert
(qui se joue à guichets fermés), se frayer un chemin jusqu’aux
backstages, forcer l’entrer de la loge de Nabo et réussir à hac-
ker son commlink pour obtenir l’information qui leur man-
que, le tout sans éveiller l’attention des membres de la sécurité
assignés à la protection de Nabo, ses gardes du corps, son staff
et autres gangers. Et une fois qu’il auront ce qu’ils sont venus
chercher, il leur faudra encore réussir à sortir en évitant d’être
pris à parti par les fans venus assister au show.
Pour entrer
Non seulement le concert se joue à guichets fermés, mais
en plus la salle est comble. Les pompiers auraient normale-
ment dû intervenir pour mettre un terme à cette folie, mais
ils ont été copieusement arrosés pour regarder ailleurs pen-
dant toute la durée du concert. Les responsables et le staff de
Nabo ne sont pas vraiment ravis du lieu qu’il a choisi pour
ce concert : pris entre l’obligation de satisfaire le plus grand
nombre de ses fans et la volonté de rester fidèle à ses vieux
supporters, lui et ses potes ont loué un entrepôt abandonné
situé dans la « TouristVille » du quartier de Redmond. D’un
point de vue purement logistique et sécuritaire, cet endroit
est un cauchemar. Mais Nabo est jeune et impétueux et il est
déterminé à ne pas abandonner ceux qui lui ont permis d’oc-
cuper la place qu’il a à présent. S’ils sont malins, les runners
devraient comprendre que tout ceci joue en leur faveur.
L’équipe qui s’occupe de Nabo a dépensé une véritable
fortune en sécurité, mais ils savent très bien qu’ils ne pour-
ront jamais tout prévoir. Devant chaque entrée, ils ont posté
deux gardes, orks ou trolls – bien armés, mais sans que cela
ne soit trop voyant – ainsi qu’un scanner magnétique d’Indice
2 et trois drones MCT Fly-Spy (qui sont gérés par un rigger
installé dans une caravane garée non loin de l’entrepôt) pour
surveiller l’intérieur du bâtiment et s’assurer que le périmètre
est sous contrôle.
L’équipe de Nabo a installé une scène improvisée à l’une
des extrémités de l’entrepôt et a également installé un long bar
(qui ne sert que des soft drinks et de la soybière) sur l’un des
côtés. Et pour soulager toutes ces vessies, une longue rangée de
toilettes de chantier surdimensionnées a été installée dehors,
ajoutant à l’atmosphère déjà malodorante du coin une odeur
caractéristique et reconnaissable entre toutes.
Derrière la scène, les bureaux situés dans l’entrepôt (uni-
quement accessibles par le biais d’un escalier gardé) servent de
loges pour Nabo et son groupe. Une grande tenture suspendue
au plafond masque l’escalier et les bureaux de la scène, et une
rangée de membres de sécurité (des gangers orks et trolls du
quartier) forment une ligne devant la scène pour empêcher la
foule de s’approcher trop près. Il n’y a pas de sièges – en fait
l’endroit promet d’être une belle fosse à pogo dès le début du
concert.
Plusieurs options s’offrent à l’équipe pour parvenir à assister
à ce concert. La plus chère d’entre toutes est d’acheter des pla-
ces. Bien que les tickets se soient vendus à des tarifs raisonna-
bles il y a quelques semaines de cela, aujourd’hui, ils se vendent
500 ¥ au marché noir. Si l’équipe ne veut pas perdre la majeure
partie de son salaire pour se payer des entrées au concert, il va
leur falloir trouver autre chose. Voici quelques idées :
En pleine course
DRONE MCT FLY-SPY
Maniabilité Accél. Vitesse Pilote
+1 3/15 15 3
EN PLEINE COURSE......................
Structure Blindage Senseurs
1 0 3
Rigger : Appareils volants 3, Perception 2, Initiative 6 (Phy-
sique et Matricielle), PI 1
• Corruption : il est possible de corrompre un des gardes,
mais en fin de compte, cela risque de leur coûter aussi cher
qu’un ticket. Un lien s’est établi entre les gardes et Nabo et
sa musique ; et pour les gardes, trahir Nabo, c’est un peu
trahir un des leurs. Cependant, tout le monde a un prix.
Pour 200 ¥ par tête de pipe, les gardes accepteront de re-
garder ailleurs.
• Infiltration : les gardes à l’extérieur ne sont pas magique-
ment actifs, et un sort d’Invisibilité pourrait se révéler très
utile pour passer discrètement. L’équipe devra cependant
rester sur ses gardes, notamment à cause de la taille de la
foule (en terme de nombre de personnes et de la masse
qu’elle représente) qui pourrait bien empêcher une personne
invisible de passer inaperçue.
• Falsification : si un des membres de l’équipe dispose d’un
faussaire parmi ses contacts, l’équipe pourrait aussi présen-
ter de faux tickets : et comme les faussaires ne courent pas
les rues, il se fera peut être un peu prier pour s’exécuter. Il
exigera 150 ¥ pour chaque faux ticket (Indice 3).
• Séduction : si l’équipe comprend une orke ou une trolle par-
ticulièrement séduisante, elle pourrait aborder les gardes et
tenter de les séduire pour pouvoir pénétrer à l’intérieur. Le
personnage devra effectuer un Test Opposé en Escroquerie
(Séduction) + Charisme (Séduction étant une spécialisation
de Escroquerie) contre l’Escroquerie (ou la Négociation) +
Charisme du garde.
• La manière forte : une des failles dans le système de sécurité
est que les spectateurs du concert doivent pouvoir sortir de
la salle pour pouvoir « aller aux petits coins ». Et avant qu’ils
ne sortent, on leur fournit un bracelet avec une puce RFID
qui les identifie comme des spectateurs payants. L’équipe
pourrait avoir une « petite conversation » avec les heureux
détenteurs de ces sésames pour leur voler leurs bracelets.
• Autre méthode peu orthodoxe : l’entrepôt dispose de deux
vasistas. Elles sont toutes les deux fermées à clé, mais les
serrures sont vieilles et peuvent facilement être crochetées.
Si l’équipe peut atteindre le toit sans se faire repérer, elle
pourrait utiliser ces trappes comme point d’entrée, tout
particulièrement une fois que le spectacle aura commencé.
Il leur faudra tout de même faire attention aux drones de
surveillance à l’intérieur.
Jager
Le maillon faible de la sécurité du concert s’appelle Jager,
l’ancien pote de gang et meilleur ami de Nabo. Nabo lui a
confié la tâche de superviser la sécurité du spectacle, ce malgré
les objections de gens plus modérés (comme par exemple les
gens de son label musical). Jager prend très à cœur son boulot,
courant un peu partout et donnant des ordres afin de s’assurer
que tout se passe comme sur des roulettes – et il s’acquitte par-
ticulièrement bien de sa tâche.
Après tout, il connaît tout particulièrement bien le
genre de personnes qui assistent au concert et il est très compé-
tent dès qu’il s’agit de fracasser entre elles les têtes de ceux qui
ne marchent pas droit. Le seul problème est que Jager souffre
d’une dépendance modérée à la novacoke et tandis que la nuit
s’avance, il commence à penser davantage à son prochain fix
(et à la manière dont il pourrait bien s’éclipser pour pouvoir
s’envoyer en l’air tranquille) qu’à gérer la sécurité.
15
 avec qui on veut parler, ce qui fait que la communication via
VIGILES TROLLS (2 PAR PORTE) commlink est l’idéal. Il n’y a que peu de trafic RA ici, si on
excepte les messages et autres invitations que s’envoient ceux
Con Agi Réa For Cha Int Log
qui attendent là, ainsi qu’une brocante virtuelle où on peut
EN PLEINE COURSE......................

9 2 2 8 2 2 2
acheter la musique de Nabo, des t-shirts du concert et autres
Vol Ess INIT PI MC IP Arm gadgets.
3 6 4 1 13 2 7/5
Heureusement pour l’équipe, la sécurité a fort à faire pour
Compétences : Armes automatiques 2, Combat rapproché empêcher la foule de monter sur scène et ne peut pas sur-
(GC) 2, Intimidation 3, Perception 2 veiller les coulisses pour jeter dehors les indésirables. La piste
Équipement : Commlink, Gilet pare-balles (6/4), Gourdin de danse n’est plus qu’une masse métahumaine bouillonnante,
Notes : Allonge +1, Vision thermographique, Armure naturelle +1 dont les gens se bousculent, renversent leurs verres, hurlent
(ce même si personne ne peut les entendre) et d’une manière
générale, passent un agréable moment de violence des familles.
Si l’équipe vient à connaître l’existence de la faiblesse de La plupart des non-orks et trolls (ainsi que les plus petits des
Jager (voir L’envers du décor, p. 14), elle pourrait tenter de l’ex- orks) se tiennent prudemment à l’écart de la mêlée, restant à la
ploiter à son avantage. Mais encore faut-il d’abord lui mettre périphérie de la cohue.
la main dessus. À chaque fois que l’équipe le cherche, lancez La tenture qui sépare le fond de l’entrepôt du reste est fait
1D6 (un dé à six faces) – sur un résultat de 1, ils l’aperçoivent. d’une toile solide et est gardée par quatre orks qui se tiennent
S’ils ne savent pas à quoi Jager ressemble, ils peuvent deman- à cinq mètres d’intervalle les uns des autres. Ils ont pour ins-
der auprès des fans qui le montreront du doigt. C’est un grand truction de ne laisser passer personne derrière la tenture qui ne
ork musculeux, vêtu de manière particulièrement voyante, remplisse pas au moins une de ces conditions :
avec des cheveux orange vif et un nanotatoo bioluminescent
qui parcourt la quasi-totalité de son visage. Il porte aussi de • Avoir un billet RFID « VIP »
nombreux piercings sur son nez, ses oreilles et ses lèvres. • Être une femme ork bien roulée et chercher à s’éclater (c-à-d
Si l’équipe parvient à se procurer une dose de novacoke une groupie).
(pas compliqué – y en a plein qui circule dans le public de ce • Être un membre des Black Fangs, le gang auquel Nabo
soir), à retrouver Jager et à lui donner une raison à peu près appartenait.
plausible pour qu’il les laisse entrer dans les coulisses (comme
par exemple, de lui dire qu’ils sont des fans de la première
heure et qu’ils veulent faire la teuf avec Nabo, ou qu’ils vien- VIGILES ORKS DANS LES COULISSES (4)
nent lui demander un autographe pour le gamin qui est resté
à la maison, ou qu’ils doivent discuter business avec lui), il Con Agi Réa For Cha Int Log
ira parler aux orks qui se tiennent près des tentures et les fera 7 3 4 6 3 2 2
entrer dans les coulisses. Vol Ess INIT PI MC IP Arm
Cependant, gardez à l’esprit que le personnel du label 3 6 6 1 12 2 6/4
musical n’est pas composée d’idiots – ils ne font pas confian- Compétences : Armes automatiques 2, Combat rapproché
ce à Jager, ce qui veut dire qu’ils ont leur propre personnel (GC) 2, Escroquerie 2, Intimidation 2, Perception 2
qui surveille également l’endroit. S’ils se rendent compte de
Équipement : Gilet pare-balles (6/4), Gourdin, Commlink,
la magouille (faites un jet de Perception + Intuition (2) avec
certains disposent également d’un pistolet-mitrailleur Ceska
une réserve de dé de 5 aussi souvent que vous le désirez), ils
Black Scorpion.
appelleront d’autres membres de la sécurité en renfort pour
suivre l’équipe. Notes : Vision nocturne

Backstage Plusieurs options s’offrent à l’équipe, dont :

Une fois que les runners sont entrés dans les coulisses, ils
se retrouvent au milieu d’une marée de corps, larges d’épau-
les pour la plupart. On peut raisonnablement estimer que
65-70% de ceux qui sont là sont des orks ou des trolls, le
restant étant composé d’humains, d’elfes et de nains qui gra-
vitent dans le milieu du Goblin Rock ou qui veulent juste
avoir une bonne place quand la fête commencera. Si l’équipe
attend le début du concert, Nabo sera sur scène en train de
se déchaîner, tandis que l’un de ses plus gros succès se fait
entendre dans une rangée de haut-parleurs de la taille d’une
petite camionnette. Il est impossible d’entendre quoi que ce
soit à moins de hurler directement dans les oreilles de celui
• Voler un passe backstage ou VIP (il y en a plusieurs à dis-
position – tous les gardes en portent et certaines personnes
dans la foule les portent ouvertement).
• Distraire ou neutraliser un ou plusieurs des gardes orks et se
glisser de l’autre côté de la tenture.
• Utiliser un sort de Masque ou de Masque Physique et tâcher
de faire passer un des membres de l’équipe pour une orke
particulièrement sexy.
• Payer une orke particulièrement sexy pour qu’elle se rende
dans la loge, qu’elle prenne le commlink et qu’elle sorte
avec.

JAGER Pénétrer dans la loge

Une fois qu’ils seront passés de l’autre côté de la tenture,
Con Agi Réa For Cha Int Log
ils pourront voir quelques techniciens qui s’agitent alentours,
8 2 4 (+1)* 7 2 (+1)* 3 2
absorbés dans leur travail (et ne prêtant aucune attention aux
Vol Ess INIT PI MC IP Arm personnages à moins qu’il ne devienne flagrant qu’ils ne sont
2 6 7 1 12 2 6/4 pas à leur place). Un escalier de métal mène vers une passerelle
Compétences : Armes automatiques 3, Combat rapproché où on peut distinguer 3 portes. Chaque porte s’ouvre sur un
(GC) 3, Perception 2(+1)* bureau disposant d’une grande baie vitrée qui donne sur l’en-
Équipement : Commlink, Gilet pare-balles (6/4), Ruger trepôt ; celle du milieu est recouverte par une tenture. Un ork
Super Warhawk est assis sur une chaise de bois branlante, hochant la tête au
rythme de la musique et fumant une cigarette.
Notes : Vision nocturne, Grande Tolérance à la Douleur 1*,
Dépendance Modérée à la Novacoke (* l’astérisque indique Ce garde ork ne devrait pas poser trop de problèmes à
les bonus à appliquer sous l’effet de la substance) l’équipe, mais s’ils le laissent gisant sur la passerelle, il sera ra-
pidement découvert (1D6 minutes).

16
En pleine course

La loge de Nabo est un croisement entre un bureau aban-
donné et un repaire de star. La chaise et le bureau ont été
poussés précipitamment contre le mur afin de faire de la place
pour un canapé visiblement confortable et surdimensionné,
une table contenant de nombreuses bouteilles d’alcool et une
penderie mobile dotée d’un miroir. La seule fenêtre donne sur
l’entrepôt et est masquée par la tenture. En fermant la porte, le
vacarme assourdissant qui résonne en bas s’atténue pour n’être
plus qu’un bruit par-dessus lequel on peut s’entendre.
En pénétrant dans cette pièce, les runners vont venir dé-
ranger deux orkes court vêtues en train de prendre du bon
temps avec un ork allongé sur le canapé. Tous trois ont l’air
bien imbibés et / ou défoncés. Personne n’est armé, bien que
l’ork mâle garde un pistolet lourd dans la poche de son blou-
son de synthécuir, qui est posé sur le dossier du canapé. En
réussissant un test de Perception + Intuition (2), les runners
parviennent à repérer le commlink de Nabo. Il gît sur le sol
près du canapé, après que les orks ne l’aient jeté par terre pour
faire de la place et se mettre à l’aise.
En admettant que les runners aient réussi à s’occuper des
vigiles à la porte et des trois orks dans cette pièce, ils disposent
à présent de 1D6 minutes pour accomplir ce pour quoi ils sont
venus avant que quelqu’un n’entre. Cette période est réduite
de moitié si un des vigiles orks devant la tenture a été tué ou
passé à tabac.
Hacker le commlink
Désinvolte comme se doit de l’être toute bonne star, sécu-
riser son commlink est le cadet des soucis de Nabo, et c’est un
véritable jeu d’enfant que d’y accéder. Un test réussi d’Infor-
matique + Logique (1) permet au hacker ou au technomancien
de l’équipe de retrouver l’email de Loomis dans la corbeille. Il
serait plus judicieux de copier le fichier et de tracer son expé-
diteur un peu plus tard, mais si le hacker souhaite le faire tout
de suite, il lui faudra réussir un test étendu d’Informatique
+ Pistage (15, 1 Passe d’Initiative) pour remonter la trace de
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
l’adresse de l’expéditeur. Bien entendu, il est également possi-
ble d’embarquer purement et simplement le commlink pour
pouvoir le hacker plus tard en toute tranquillité.
Il est clair que quelles que soient les personnes qui ont en-
voyé le mail, elles ont tenté de le rerouter au travers d’une série
de plusieurs boîtes emails anonymes, mais il apparaît certain
qu’elles n’étaient pas très douées à ce petit jeu. L’adresse re-
monte à un hacker qui se fait appeler « Zipper » (voir p. 20).
Il y a également d’autres fichiers sur le commlink qui peu-
vent s’avérer utiles, si tant est que le hacker ait le temps de s’y
intéresser : cela ne lui demandera qu’un test d’Informatique
+ Recherche de Données (2) par fichier (Nabo n’est pas très
imaginatif pour trouver des bons mots de passe pour protéger
ses fichiers). Il y a notamment les commcodes et adresses ma-
tricielles d’un certain nombre de personnes célèbres, des chan-
sons sur lesquelles Nabo est en train de travailler, un itinéraire
qui indique les endroits où il logera au cours de sa tournée
à venir, et ses données financières. Toutes ces informations
sont potentiellement monnayables – que ce soit pour mettre
au point un chantage ou pour les revendre à un magazine ou
un site matriciel consacré aux « célébrités » (ils sont toujours
avides d’informations sur toutes les personnes qui sont sous
les feux de la rampe). En tant que meneur de jeu, c’est à vous
de décider combien de blé l’équipe peut espérer se faire avec
de telles informations (si tant est qu’elles aient une quelcon-
que valeur) – cela pourrait même vous servir à introduire une
prochaine aventure.
Sortir
Sortir devrait être plus facile qu’entrer – devrait. Bien sûr,
vous vous en doutez, rien ne se passe jamais comme prévu.
Pendant que l’équipe est occupée à l’étage, une altercation
éclate entre les membres de deux gangs rivaux. Le concert est
sur le point de se transformer en une véritable émeute.
Le premier indice qui laisse à penser aux runners que quel-
que chose cloche est que les gardes qui étaient postés devant la
17
 tenture ne sont plus là. Le second indice sera le bruit d’une fu-
sillade qui couvre la musique. Nabo essaie de calmer le jeu en
continuant de jouer pendant que le staff de son label musical
essaie de l’extraire de la scène avant qu’il ne soit touché.
EN PLEINE COURSE......................
Ce qui se passera ensuite est à votre entière discrétion ;
si vous pensez que vos joueurs pourraient avoir envie d’une
bonne bagarre, balancez leur quelques combattants ivres et
menaçants dans les pattes. Vous pouvez également les laisser
s’en sortir sans avoir à jouer des coudes en se fondant discrè-
tement dans la masse et en empruntant la première sortie (les
gardes laissent tout le monde sortir sans problème).
DURCIR LE TON
En dépit du fait qu’il se passe pas mal de choses ici, ce
chapitre ne devrait pas poser trop de problèmes aux joueurs
tant que vous ne les impliquez pas directement dans l’émeute.
Si vous voulez gonfler un peu l’opposition, plusieurs options
s’offrent à vous :
• Ajoutez quelques gardes en plus, peut être un ou deux sur
le toit et quelques autres en patrouille aux alentours du
bâtiment.
• Augmentez les chances que quelqu’un puisse entrer dans la
loge de Nabo pendant que l’équipe s’y trouve, et forcez-les
ainsi à se débarrasser rapidement de leurs adversaires, ou à
trouver un moyen rapide de les éviter.
• Augmentez la sécurité sur le commlink de Nabo. Faites en
sorte que les runners soient obligés de réussir un Test Éten-
du de Hacking + Exploitation (5, 1 Passe d’Initiative) pour
hacker le commlink et faites le protéger par le programme
CI d’Attaque d’Indice 4 qui aurait pu être fourni par les
nounous corporatistes de Nabo.
• Faites en sorte que le rigger fasse suivre le groupe de runners
par un de ses drones alors qu’ils quittent le concert. Il pour-
rait envoyer quelques potes gangers de Nabo dans un délai
d’une heure ou plus, pourvu que ce soit quand vos runners
pensent qu’ils sont en sécurité (cette option est tout particu-
lièrement recommandée si les runners ont volé le commlink
au lieu de simplement prendre les données).
• Impliquez davantage les runners dans l’émeute, peut être
en recourant au blocage de certaines sorties et en les forçant
ainsi à se battre ou a trouver une issue par les vasistas pour
pouvoir s’en sortir.
• Envoyez la Lone Star à la sortie de l’entrepôt. Dans ce cas, la
Lone Star interviendrait pour mettre un terme aux déborde-
ments, malgré tous les pots-de-vin versés pour qu’elle reste
à l’écart de tout ça.
ANTIVIRUS
Certaines choses peuvent foirer au cours de cette scène,
mais il y a peu de chances que l’impact soit autre chose que
négligeable. Voici ce qui pourrait arriver si :
• Ils se font pincer en train de s’infiltrer en douce : dans ce cas,
la seule chose qui pourrait arriver est que les personnages
concernés pourraient se faire foutre dehors ou se faire ta-
basser. Dans tous les cas, ils n’auront qu’à s’épousseter et à
recommencer. Faites en sorte que ce soit plus simple pour
eux la deuxième fois (les gardes n’imaginent même pas que
quelqu’un soit assez stupide pour avoir envie de recom-
mencer).
• Ils se font pincer alors qu’ils sont dans la loge de Nabo : ce
n’est pas vraiment un gros problème si l’équipe est capa-
ble de s’occuper de neutraliser les importuns avant qu’ils
ne puissent appeler du renfort. Et même si les orks arrivent
à appeler à l’aide, tout ce qui risque de se produire est que
l’équipe aura un peu moins de temps pour faire ce qu’elle
est venue faire et qu’elle devra sans doute emporter le com-
mlink avec elle.
18
En pleine course
• Ils détruisent le commlink de Nabo ou endommagent le fichier :
l’un ou l’autre de ces événements pourraient se produire si le
joueur obtient un échec critique. Si cela venait à se produire,
l’équipe devrait trouver un hacker ou un technomancien un
peu plus compétent pour qu’il puisse restaurer les fichiers, le
tout pour la coquette somme de 1 000 ¥.
Bien sûr, il est également possible que quelqu’un soit sé-
rieusement blessé ou même tué au cours d’un combat. Essayez
si possible d’éviter de tuer quelqu’un à ce stade de l’aventu-
re – souvenez-vous que les membres de la sécurité ne sont pas
non plus des bêtes de guerre et qu’ils essaient de limiter l’uti-
lisation des moyens létaux, dans la mesure du possible. Même
les émeutiers ne cherchent pas vraiment à tuer qui que ce soit :
ils tirent juste des coups de feu en l’air et tentent de déclencher
des bagarres d’ivrognes.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Investigation
Dans la plupart des aventures de Shadowrun, la phase
d’investigation est souvent la phase la plus critique et c’est
en général la première étape par laquelle les joueurs passent,
juste après avoir accepté le boulot. On entend par investiga-
tion toutes les méthodes qui permettent de collecter des ren-
seignements et de se renseigner, en général en passant par ses
contacts ou en faisant des recherches en ligne. Il y a un cha-
pitre Investigation à la p. 48 de ce livre et à la p. 286 de SR4A
(avec des règles pour les recherches de données à la p. 231 de
SR4A). Le principal boulot du meneur de jeu à ce stade est
de distiller correctement et à la bonne cadence les informa-
tions – si vous lâchez trop tôt le morceau, les runners pour-
raient être trop en avance sur le déroulement de l’histoire – et
si vous n’en dites pas assez, il se pourrait que vous joueurs
finissent par être frustrés ou qu’ils s’ennuient. C’est aussi le
meilleur moment pour faire du roleplay en interprétant les
différents contacts et connaissances des personnages, en leur
donnant vie et en rappelant à vos joueurs qu’ils font partie
d’un réseau de relations de l’ombre et que chacun d’entre eux
a sa propre vie et ses propres intérêts.
Fureter et fouiner
Il existe de nombreuses manières pour les personnages de
tenter de passer inaperçu à Shadowrun. Ils peuvent le faire phy-
siquement en utilisant le Groupe de Compétence Furtivité, en
distrayant leurs adversaires ou en se déguisant, magiquement
en utilisant les sorts d’Invisibilité, de Masque ou autre, ou
virtuellement à l’aide de la compétence de Hacking. En tant
que meneur de jeu, il est de votre devoir d’écouter ce que vos
personnages prévoient de faire et de déterminer s’ils y sont par-
venus, en vous basant sur leurs jets de dés, vos jets de dés, les
caractéristiques et les attributs de l’opposition (métahumaine
et technologique) et (et c’est peut être le plus important) vo-
tre ressenti quant à savoir si ce qu’ils ont planifié est crédible
ou pas. Peu importe la caractéristique Infiltration d’un per-
sonnage: il n’est pas près de passer inaperçu dans une pièce
entièrement blanche en étant vêtu d’une combinaison de saut
orange fluo et ce, tant que quelqu’un gardera ne serait-ce qu’un
œil dans ladite pièce. Inversement, un personnage qui cherche
à être discret de nuit, dans une pièce sombre et qui s’habille en-
tièrement de noir aura certainement plus de chances de réussir.
Pour la discrétion magique, ne négligez pas les détails tels que
l’odeur ou les sons, qui ne sont pas couverts par l’Invisibilité.
Soyez créatifs, utilisez votre bon sens mais restez beau joueur.
Si vos joueurs ont une bonne idée, laissez les dés décider de
leur réussite. S’ils ont vraiment une bonne idée, vous pouvez
même leur accorder un bonus à ces mêmes jets de dés.
Gérer des combats de masse
Vous pouvez décider quelle sera l’ampleur du combat du
concert – si vous préférez voir petit et en faire un événement
en périphérie, vous pouvez piocher quelques gangers de base
du livre des règles de Shadowrun et les disposer à la périphérie
de la foule, tout occupés à se bagarrer entre eux et ignorant
donc les personnages joueurs, à moins que ces derniers ne dé- MAIS QUE VEULENT DONC DIRE
cident de prendre une part plus active à la bagarre générale. Si TOUTES CES ABRÉVIATIONS
vous voulez un combat sur une plus large échelle, vous pouvez

EN PLEINE COURSE......................
simuler tout ceci en lançant des dés pour des groupes complets
SUR LES FICHES DE PNJ ?
de combattants, en opposant par exemple un groupe de gan- Abbréviation Attribut
gers à un autre et en adaptant les descriptions que vous ferez à Con Constitution
vos joueurs en fonction des résultats que vous obtiendrez aux
Agi Agilité
dés. Notez cependant qu’il n’est pas non plus recommandé
d’augmenter la taille de cet affrontement au-delà de ce sta- Réa Réaction
de : le combat est mortel et celui-ci n’est qu’un excellent pré- For Force
texte pour divertir l’assemblée afin que l’équipe puisse quitter Cha Charisme
les lieux sans être repérée. Si toutefois vous décidez de passer
outre cet avertissement, nous ne serons pas là pour vous en Int Intuition
empêcher. Encore une fois, si les personnages décident de ne Log Logique
pas s’impliquer, vous pouvez résoudre toute la scène en les Vol Volonté
séparant en plus petits groupes. Nous verrons plus en détail
Mag Magie
comment gérer des combats de masse dans les chapitres Où est
le disque ? p. 22 et Danger de mort p. 40. Chance Chance
Ess Essence
Séduction (et autres trucs que les personnages INIT Initiative
font souvent mieux que les joueurs) PI Passe d’Initiative
À une ou deux reprises dans cette scène, les personnages MC Moniteur de Condition
peuvent utiliser leurs compétences de Séduction (qui est une IP Indice de Professionnalisme
spécialisation de la compétence Escroquerie) pour parvenir à
Arm Armure (Balistique / Impact)
leurs fins. La manière de jouer tout ceci va dépendre de votre
groupe. Si vous pensez que vos joueurs vont se sentir mal à
l’aise à l’idée de décrire leurs tentatives d’approches en détail,
tenez-vous en à un jet de dé – un Test Opposé entre Escroque- suffisamment doucement pour ne pas créer de déplacement
rie (Séduction) + Charisme contre l’Escroquerie (ou Négocia- d’air. Souvenez-vous également que le sort n’affecte que la ci-
tion) de la cible + Charisme – et annoncez-leur s’ils ont réussi ble et pas son environnement direct – un personnage invisible
à baratiner leur monde pour passer les gardes trolls ou pour qui marche sur un plancher poussiéreux laissera des emprein-
entrer dans la loge de Nabo. Si vous pensez que vos joueurs ne tes clairement visibles.
sont pas contre un peu de roleplay, laissez-les interpréter leurs Souvenez-vous qu’il y a deux types de sorts d’Invisibilité :
tentatives et ajustez la réserve de dé en conséquence de +1 ou l’Invisibilité et l’Invisibilité Améliorée. Le premier sort fonc-
-1 selon la qualité (ou le pathétique !) de leur prestation. tionne contre les personnes (ainsi que pour tout cyberware
C’est le genre de choses qui va vous poursuivre tout au long qui leur a coûté de l’Essence), tandis que le second fonctionne
de votre carrière de meneur de jeu. Les personnages joueurs également contre les appareils technologiques.
de Shadowrun savent comment faire les choses – tirer au fusil Enfin, il n’existe pas d’invisibilité sur le plan astral. Toute
d’assaut, pirater des systèmes informatiques, charmer l’oppo- personne sous l’effet d’un sort d’Invisibilité est non seulement
sition – tandis que vos joueurs n’ont aucune notion de tout visible sur le plan astral, mais en plus on voit clairement qu’elle
ceci. C’est à ça que servent les caractéristiques et les indices des utilise un sort.
compétences : à simuler ce que les personnages peuvent faire et
à quel point ils sont bons dans ce qu’ils font. Il est important de En tant que meneur de jeu, c’est à vous de décider de la
séparer le personnage du joueur qui l’incarne – votre meilleur manière dont vous voulez traiter les personnages invisibles.
ami pourrait être à ce point inapte à se défendre qu’il pourrait C’est votre jeu : si vous voulez ignorer tous les à-côtés du sort
se blesser tout seul s’il venait à être impliqué dans une bagarre, et laisser simplement le personnage se déplacer sans crainte
mais si le troll qu’il incarne à 9 en Force et 5 en Combat à mains d’être vu (ce qui correspond à la plupart des cas), libre à vous.
nues, cela veut dire qu’il est méchamment bon dans sa partie et
que les PNJ qu’il rencontrera réagiront en conséquence. Tenter sa Chance
La Chance est un nouvel attribut dans Shadowrun, qua-
Hacking trième édition. Il indique à quel point le personnage sera chan-
Les règles de hacking ont été simplifiées de manière signifi- ceux et à quel point les événements joueront en sa faveur ou
cative dans Shadowrun, quatrième édition. Cependant, il est im- pas. Les personnages peuvent l’utiliser de plusieurs manières :
possible de leur rendre justice dans ce court paragraphe et nous pour annuler des complications, pour relancer les dés, pour agir
vous recommandons donc de relire attentivement le chapitre en premier au cours d’une Passe d’Initiative donnée – ils peu-
Un monde sans fil dans SR4A et de vous familiariser avec les vent même griller des points de Chance de manière permanente
concepts qui y sont présentés avant de faire jouer cette scène. dans les situations où tout semble perdu. Les règles qui cou-
vrent l’utilisation de la Chance se trouvent aux pages 74-75 de
SR4A ; vous devriez vous familiariser avec ces règles et avec les
Détecter l’invisibilité différentes manières de dépenser et de récupérer de la Chance.
Nombre de meneurs de jeu novices et de joueurs un peu
trop zélés ont tendance à considérer le sort d’Invisibilité com- PNJ
me un moyen de disparaître purement et simplement – de
rendre quelqu’un complètement invisible et lui permettre de Pour simplifier la tâche du meneur de jeu, SR4A vous
fouiner partout en toute impunité. Rappelez vous, tout ce que suggère différentes méthodes pour traiter les PNJ de manière
fait ce sort, c’est de faire en sorte qu’on ne puisse pas voir individuelle :
un personnage – mais cela n’affecte en rien les autres sens. Les Un seul Moniteur de Condition : plutôt que de tenir
gens continuent de sentir, d’entendre et de ressentir les person- compte à la fois des Moniteurs de Condition Étourdissants
nages invisibles ; le sort ne les empêchera pas de se faire repérer et Physiques de chaque PNJ, ces derniers disposent d’un seul
s’ils doivent frôler une personne dans une foule ou marcher Moniteur de Condition (MC) qui est égal au plus élevé des

19
En pleine course
 deux. Les dommages Étourdissants et Physiques sont tous en-
registrés dans ce Moniteur de Condition unique.
Initiative de Groupe : tous les membres d’un même grou-
EN PLEINE COURSE......................
pièce pour converger vers vous. C’est le genre d’endroit où les
vieux hackers viennent mourir. De vieux terminaux passifs et
des vieux cyberdecks sont accrochés aux murs, aux tables, au
bar, et même sur le sol. Vous seriez prêts à parier que certains

pe de PNJ agissent à la même Initiative.

de ces pièces de musée datent au moins du siècle dernier – et
Chance de Groupe : lorsque vous jouez un groupe de PNJ, qu’elles sont toutes en parfait état de marche. En RA, l’endroit
utilisez la réserve de chance du groupe au lieu de vous lancer paraît encore plus déjanté – chacune de ces antiquités est sur-
dans le décompte des scores de Chance pour chacun des PNJ. montée d’une ORA active qui semble vivre et vous observer.
La réserve de dés de Chance d’un groupe est égale à son Indice Un œilleton fixé sur une tige de fer sort d’une trappe dans le
de Professionnalisme (IP). plafond et vous observe sans manifester aucune forme d’émo-
Lieutenants : les lieutenants sont les leaders des groupes. tion. Une voix monocorde se fait alors entendre dans vos ré-
Ils puisent leur Chance dans la réserve de dé du groupe, mais cepteurs audio : « besoin d’aide ? »
ils disposent de leur propre Initiative et en général, ils sont un
peu plus dangereux que le reste de l’équipe.
ATMOSPHÈRE
Se faire un peu d’argent de poche L’équipe ne devrait pas avoir besoin de plus d’encourage-
Les personnages joueurs sont toujours à la recherche de ments pour tenter de retrouver Zipper, étant donné que c’est
moyens pour mettre un peu de beurre dans les épinards, et cette la seule piste dont ils disposent.
scène leur propose un bon moyen d’y parvenir : revendre les
données contenues sur le commlink de Nabo. Soyez sûrs qu’ils
tenteront de gagner de l’argent par n’importe quel moyen, y
L’ENVERS DU DÉCOR
compris la revente de corps et de morceaux de cadavres et de Si l’équipe se renseigne sur Zipper auprès de contacts dans
cyberware « pris sur le tas ». C’est à vous de décider ce que vous le milieu des hackers (voir Investigations, p. 48), ils appren-
tolérerez dans vos parties et si vous l’autorisez effectivement, dront qu’elle passe la plupart de ses soirées dans un bouge pour
ce que ça leur rapportera. Souve- hacker appelé le Cathode Glow.
nez vous, le chantage ne ramène
Le Cathode Glow est le
pas que des amis et revendre des
cadavres diminue drastiquement
RÉFÉRENCES genre de bar qui attire les hackers
Sujet Page SR4A et autres nerds en tous genres :
vos chances de vous faire appré-
le genre de types qui pensent
cier des gens. Dans la plupart des Investigations 286 qu’un bon week-end se résume
cas, les joueurs voudront juste Sort d’Invisibilité 209 à prendre de vieux cyberdecks,
revendre les gadgets qu’ils auront
Drone MCT Fly-Spy 350-351 ordinateurs portables, terminaux
ramassés sur les corps des adver-
passifs, commlinks et autres jou-
saires qu’ils auront vaincus : as- Falsification 134-135
joux de techies, à les démonter
surez-vous donc d’avoir bien lu Hacking 127, 227, 235- pour voir comment c’est fait à
les règles de Fourgue à la p. 312 236, 246 l’intérieur (et à les rassembler
de SR4A, pour avoir une idée
Utiliser les compétences pour faire en sorte qu’ils soient
des prix et des dés à jeter. Notez
associées au Charisme 130 « plus performants, plus solides
également que si ils pratiquent
Tables des modificateurs et plus rapides »). Ce bar tire sa
régulièrement et sur plusieurs se-
sociaux 131 réputation de sa grande collec-
maines ou mois une activité cri-
tion d’ordinateurs, dont certains
minelle de ce type, ils n’ont pas Fourgue 312 sont réputés dater du XXe siècle.
l’usuelle protection d’anonymat Rechercher des données 231 De vieux modèles d’écrans affi-
des shadowrunners et de leurs
Utilisation de la Chance 74-75 chent tout et n’importe quoi :
employeurs. La Lone Star (ou
PNJ 280 depuis des lignes de commandes
toute police locale) ouvrira alors
en mode texte couleur ambrée
un dossier, fera éventuellement
jusqu’aux premières tridéos,
une enquête, etc.
sans toutefois jamais remonter
à moins de vingt ou trente ans en arrière. Plusieurs consoles
de jeux vidéo constellent le mur: des parties sont en cours,
ZIPPER bien que personne ne semble jouer. Il ne faudra pas longtemps
aux personnages pour se rendre compte que les hackers du bar
EN BREF jouent à distance.
Si les personnages observent la scène en mode RA, ils se
Les informations de l’email stocké sur le commlink de rendront compte que chacune des pièces de hardware dis-
Nabo conduisent l’équipe jusqu’à une hackeur surnommée pose d’yeux protubérants – et dans certains cas de bouches,
Zipper, qui traîne ses guêtres dans un bar de hacker appelé le d’oreilles ainsi que d’autres morceaux d’anatomie. Si le hacker
Cathode Glow. Ils ne savent pas encore si Zipper est la reven- ou le technomancien de l’équipe réussit un Test d’Informati-
deuse du disque ou si elle n’est qu’un simple intermédiaire, que + Intuition (2), il ou elle se rendra compte qu’il y a pas
mais ils sont sur le point de le découvrir. Il sera assez difficile de mal de technologie de pointe planqué sous ces vieux coucous,
faire parler Zipper sans quelques menaces de violence bien sen- même s’il est plus difficile de distinguer le vieux du neuf dans
ties, seul moyen de lui délier les lèvres. Elle leur balancera son les appareils les plus récents. Une batterie de senseurs de poin-
pote, Kerwin Loomis et leur dira où ils pourront le retrouver. te scanne les runners, dont un agent piloté par le réseau infor-
matique maison du Glow qui scanne leurs commlinks et qui
affiche, pour chaque membre de l’équipe, un écran RA qui dé-
DITES-LE AVEC DES MOTS taille point par point les failles de sécurité qui pourraient éven-
tuellement être exploitées (avec en prime une succession de
Lorsqu’ils arrivent au Cathode Glow, lisez ce qui suit : liens permettant de downloader les patches correctifs accom-
Le Cathode Glow est un de ces bars qui semblent être là pagné du message suivant « ça pourrait être une bonne idée de
depuis au moins cinquante ans, dont quarante-neuf années faire les mises à jour dès que possible, afin d’empêcher toute
à tomber en désuétude. Alors que vous entrez, vous pouvez intrusion par des personnes mal intentionnées. ») Les vieux ro-
sentir le poids des regards soupçonneux qui fusent de toute la bots qui circulent entre les tables pour remplir les verres n’ont

20
En pleine course
 EN PLEINE COURSE......................
l’air de vieilleries que jusqu’à ce que l’équipe y regarde de plus Une fois que l’équipe lui aura révélé la raison de leur présen-
près : il s’agit en fait de technologie dernier cri sur laquelle on ce ici, elle commencera par jouer à celle qui ne sait rien : « Ce
a posé des carcasses de « vieux coucou », certaines étant celles n’est pas moi. J’ai juste filé un coup de main à un pote. Mais
de robots des vieux trids et autres émissions de télé. il s’est tiré d’ici. À l’heure qu’il est, il doit être à – euh – Bos-
L’atmosphère est calme, en particulier en venant du concert ton. » (C’est une sale petite baratineuse et ils pourront s’en
dans l’entrepôt. Des tables sont disséminées dans tout le bar, rendre compte s’ils obtiennent au moins 2 succès à leur Test
arrangées en petits groupes et assorties de chaises confortables. pour Juger de l’intention (Intuition + Charisme).
La moitié des sièges est occupée par des hackers de divers mé- Tout en baratinant les joueurs, elle tentera d’utiliser son
tatypes, tous visiblement absorbés par ce qu’ils sont en train de commlink pour contacter Loomis afin de l’avertir. Faites faire
faire. S’il doit y avoir interaction, ce sera via la Matrice. au hacker / technomancien de l’équipe un Test de Perception
Un Test d’Étiquette + Charisme réussi leur indique dans + Intuition (4) afin qu’il puisse s’en apercevoir : à moins qu’ils
quel coin devrait se trouver Zipper. Le hacker ou le techno- n’aient déjà piraté son commlink ou qu’ils n’écoutent le trafic
mancien de l’équipe n’aura besoin que d’un seul succès, tandis sans fil de son commlink, seules ses pertes d’attentions mo-
que toute personne qui affiche ouvertement son cyberware ou mentanées peuvent fournir une indication visible. Si le hacker
ses muscles devra accumuler 3 succès. Les autres devront obte- réussit à repérer son petit manège, il peut tenter de bloquer
nir 2 succès. La hacker est assise à une table derrière le bar. sa transmission en interceptant et en éditant le signal ou en
le brouillant (bien que le brouillage puisse ne pas être une si
Zipper est une naine amerindo-asiatique avec des cheveux bonne idée que ça : dans un bar plein de hackers, ça pourrait
noirs en brosse, vêtue d’une veste de synthécuir et des bottes déclencher une émeute). Si le hacker rate son jet de Percep-
de moto. Elle est assise avec une autre naine et toutes deux ont tion, Zipper parvient à envoyer son message et Kerwin dispo-
un verre posé devant elles. Elles sont apparemment en train de sera d’une longueur d’avance.
jouer à un jeu avec leurs commlinks.
S’ils la bousculent un peu (et en particulier, s’ils tentent
de l’intimider) elle vendra la mèche – on ne l’a pas assez payé
ZIPPER pour qu’elle la boucle. D’autres méthodes de persuasion peu-
Con Agi Réa For Cha Int Log vent fonctionner : un petit cadeau technologique ou financier
4 2 4 2 3 4 5 (500 ¥ ou plus, ou alors une pièce d’équipement susceptible
d’intéresser un hacker) ou alors des menaces à peine voilées.
Vol Chance Ess INIT PI MC Arm Gardez cependant à l’esprit que les démonstrations d’agressi-
4 2 5,9 8 1 10 2/2 vité à l’encontre de Zipper pourraient ne pas plaire aux autres
Initiative / PI / MC (en mode RV) : 9/3/10 (Hot sim) hackers présents dans le bar, qui auraient alors tendance à
Compétences : Électronique (GC) 3, Perception 2, Piratage faire corps contre des étrangers non-geeks qui viendraient les
(GC) 3, Pistolets 1 emmerder. Dans ce cas, si personne n’interviendrait physique-
ment, les commlinks, cyberware et autres appareils technolo-
Équipement : Commlink (Firewall 5, Réponse 4, Signal 4,
giques des gros bras se retrouveraient attaqués et les robots du
Système 4), Blouson de cuir, Defiance EX Shocker
bar auraient soudainement tendance à gêner ces personnages.
Cyberware : Datajack
S’ils parviennent à l’empêcher de donner l’alerte ou s’ils
Notes : Vision thermographique se rendent compte qu’elle leur ment et qu’ils appuient leurs

21
En pleine course
 menaces, Zipper craquera et leur balancera toute l’histoire NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
pour autant qu’elle la connaisse : son pote s’appelle Kerwin
Loomis. C’est le proprio d’un bar du coin appelé le Coda. Il
a mis la main sur un disque qu’il souhaitait vendre, mais il Hacking
EN PLEINE COURSE......................

ne voulait pas qu’on puisse remonter jusqu’à lui. Il lui a de-
mandé si elle pouvait envoyer les mails de manière anonyme
et de s’occuper des réponses.
S’ils le lui demandent, Zipper leur dira qu’il n’y a eu de
toute façon que quelques réponses – qu’elle a transmises à
Kerwin. Elles ont été envoyées par des moyens anonymes et
elle ne sait donc pas qui a ré-
pondu et, non, elle n’a pas gardé
de copies. Elle tentera de faire
durer les choses aussi longtemps RÉFÉRENCES
que possible, tout en tentant de
trouver un autre moyen d’aver- Sujet
tir à nouveau Kerwin, mais elle La Matrice et le hacking en général 216-247
ne risquera pas sa vie, pas plus Utiliser la compétence Informatique 227
qu’elle ne prendra le risque de
Les actions Matricielles
recevoir un mauvais coup ou
de voir son comm’ abîmé pour Contrôler des appareils
avoir tenté de le protéger. Si Le Hacking
l’équipe obtient les informa- Détecter les nœuds sans fil
tions qu’elle était venue cher-
cher et qu’elle s’en va sans faire Cryptage et décryptage
quoi que ce soit pour empêcher Interception de signal sans fil
Zipper de prévenir Loomis, elle Cybercombat
s’empressera de le faire dès qu’ils
auront quitté les lieux.
Si l’équipe l’embarque avec
elle et la force à venir pendant l’interrogatoire de Loomis, elle
fera de son mieux pour se tirer de là, mais elle acceptera de
mauvaise grâce plutôt que de chercher la bagarre si elle ne
réussit pas à convaincre l’équipe. De même que si l’équipe
l’oblige à contacter Loomis, peut être dans l’espoir d’arranger
un rendez-vous, elle s’exécutera mais il ne répondra pas (soit
parce qu’elle aura déjà réussi à le prévenir, soit parce qu’il est
tout simplement trop occupé pour répondre). Les runners de-
vront aller jusqu’à son bar pour le retrouver.
DURCIR LE TON
Ce devrait être une scène pour le moins linéaire. Si vous
voulez pimenter un peu le tout, faites en sorte que quelques
hackers du bar tentent de pirater les commlinks de l’équipe
(ou peut être même le cyberware, s’il est connecté à la Matri-
ce). Les hackers présentés ici n’ont aucune intention de nuire,
à moins que l’équipe ne commence à maltraiter ouvertement
Zipper ; si cela venait à se produire, il se pourrait qu’ils tentent
de détruire ou de corrompre les informations contenues sur
les commlinks de l’équipe au lieu de simplement fureter et de
prendre tout ce qui semble avoir de l’intérêt.
ANTIVIRUS
La seule chose qui pourrait aller de travers ici serait que
l’équipe blesse Zipper au point qu’elle ne puisse plus délivrer
l’information qu’ils sont venus chercher, qu’elle puisse envoyer
un message à Kerwin sans que personne ne repère ce qu’elle
est en train de faire, ou que l’équipe voie ses données ou ses
commlinks détruits par les potes hackers de Zipper. Si l’équi-
pe blesse Zipper, faites en sorte que l’information puisse être
retrouvée sur son commlink ; si elle parvient à délivrer son
message, il vous appartient de déterminer si vous préférez que
Loomis s’enfuie et que l’équipe soit forcée de se mettre à sa
recherche, ou si vous préférez qu’il soit retenu pour une raison
importante et que l’équipe soit en mesure de l’atteindre avant
qu’il ne déguerpisse Les deux options fonctionnent, la seconde
vous prendra cependant moins de temps à mettre en scène. Si
leurs données sont endommagées, soyez cool avec eux et an-
noncez-leur juste que quelques fichiers sont corrompus – ils le
sauront pour la prochaine fois, et ils feront plus attention.
Les hackers peuvent être de vraies teignes, et ceux du
Cathode Glow en sont de bons exemples. Amusez-vous un
peu dans cette section et profitez-en pour montrer ce dont
les hackers et les technomanciens sont capables – et par la
même, profitez-en pour inspirer quelques idées que les accrocs
du code de votre équipe ne tarderont pas à réutiliser dans le
futur. Par exemple, le tank de
votre équipe pourrait recevoir
un message d’un « sympathique
hacker » qui le préviendrait que
l’un de ses implants est momen-
Page SR4A tanément indisponible pour
cause de maintenance, ou le
pistolero de l’équipe pourrait
soudain voir sa boîte mail et
228
son afficheur RA spammé par
229 les lobbies anti-armes à feu, les
234 clubs de chasseurs et les sites
229-230 pornos où des personnes font
des tas de choses avec des armes...
229 Ne faites rien de vraiment mé-
230 chant, mais impressionnez votre
236 équipe en leur montrant qu’en
2070, tout est connecté à moins
que le propriétaire ne prenne
les dispositions qui s’imposent
pour s’assurer du contraire.
Intercepter le message de Zipper à Loomis
Les runners savent qu’ils vont avoir affaire à un hacker, et il
se pourrait bien qu’ils décident de surveiller son activité sans-
fil avant de faire quoi que ce soit. Il y a énormément de nœuds
actifs dans le Glow, mais un hacker déterminé pourra remon-
ter jusqu’au commlink de Zipper (elle arbore publiquement
son profil) à l’aide d’un Test Étendu de Guerre électronique +
Scan (12, 1 Tour de Combat). Si le hacker souhaite intercepter
son trafic, le codage de Zipper devra au préalable être forcé à
l’aide d’un Test Étendu de Décryptage + Réponse (8, 1 Tour
de Combat). Après cela, un Test de Guerre électronique + Re-
nifleur (3) permettra d’intercepter le trafic.
Bien sûr, une fois que le commlink de Zipper aura été
identifié, le hacker ou le technomancien de l’équipe pourra
tenter de le pirater directement.
OÙ EST LE DISQUE ?
EN BREF
À présent, l’équipe sait qui vend le disque ; mais l’obtenir
risque d’être une autre paire de manches. Lorsque les person-
nages se pointent au bar crasseux de Loomis, ils sont retardés
par les potes gangers de Loomis pour que celui-ci puisse se fai-
re la malle par la porte de derrière. Cependant, notre vendeur
amateur découvre bientôt qu’il vient de passer de Charybde en
Scylla lorsqu’il est abordé par une équipe corporatiste (envoyée
par Tarkasian de Shangri-La), également présente pour le dis-
que. L’équipe devra alors tirer les marrons de Loomis du feu
afin d’empocher le gros lot.
DITES-LE AVEC DES MOTS
Prenez la définition du dictionnaire au mot « bouge » et
vous aurez une bonne image de ce à quoi ressemble le Coda.
Installé dans un bâtiment qui aurait dû être condamné il y a
déjà dix ans de cela, le voisinage se compose, d’un côté de ce
qui a autrefois dû être un salon de coiffure abandonné, et de

22
En pleine course
l’autre d’une casse automobile. Un néon au-dessus de la porte
vous informe que vous êtes au « C-da ». Le tas de têtes-à-puces G-MAN
qui squatte devant l’entrée vous indique tout de suite que vous (LIEUTENANT DES TRASHERS ORK)
n’allez pas entrer dans un palace cinq étoiles. Faites attention à
Con Agi Réa For Cha Int Log

ne pas marcher dans les flaques de vomi avant d’entrer.
ATMOSPHÈRE
Pas la peine de se prendre la tête – à moins que Zipper
n’ait menti à l’équipe, c’est Loomis qui a le disque. Le fait qu’il
ait l’air très nerveux et qu’il tente de se barrer en courant au
travers d’une casse, en pleine nuit et sans lumière, devrait aussi
mettre la puce à l’oreille des personnages : ils ont frappé à la
bonne porte.
L’ENVERS DU DÉCOR
Le Coda est un bouge, clairement, mais c’est tout ce que
possède Loomis (en dehors du disque, bien sûr) en ce bas
monde et il fait de son mieux pour le faire tourner. Le pro-
blème est que son « mieux » n’est pas assez : Loomis a un sacré
poil dans la main et pas vraiment le sens des affaires. Le gang
du coin, les Trashers, veille sur l’endroit en échange de quel-
ques verres gratuits. Ils se chargent de calmer les bagarres qui
pourraient éclater entre les dockers et les losers qui composent
la clientèle de l’endroit.
Pour les caractéristiques de Kerwin Loomis, référez-vous
au chapitre Ombres portées.
Si Zipper a pu prévenir Loomis
Si Zipper a réussi à contacter Loomis pendant que l’équipe
se renseignait sur lui, il ne sera plus là – mais il ne sera pas bien
loin, vu qu’il y a à peine quelques minutes qu’il a consulté ses
messages. Il semble qu’il était prêt à se faire la belle quand il a
été obligé de s’occuper d’un truc concernant son bar et qu’il
ait dû retarder sa fuite. Il a donc décidé de couper par la casse,
mais alors qu’il était à mi-parcours, il a trébuché sur un mor-
ceau de métal et il est tombé, récoltant au passage une vilaine
entaille à la jambe. Il a réussi à arrêter le saignement mais il se
traîne à environ un quart de sa vitesse normale et il est paniqué
à l’idée de retomber sur quelque chose. Il a planqué le disque
dans une poche secrète de son blouson.
Malheureusement pour lui, l’équipe de Tarkasian l’a re-
péré en train de se faire la belle et s’est aussitôt dirigée vers lui
pour le capturer. Loomis les a entendus arriver et s’est planqué,
mais ce n’est qu’une question de temps avant que les corpos ne
mettent la main dessus.
Si Zipper n’a pas averti Loomis
Si Zipper n’a pas pu avertir Loomis ou si l’équipe l’a prise
avant qu’elle ne puisse envoyer son message, Loomis se trou-
vera dans son bureau situé derrière le bar en train de regar-
der les images d’une caméra de surveillance dissimulée. Si le
magicien de l’équipe fait une reconnaissance astrale, il ou elle
pourra repérer un individu assez agité dans une des pièces si-
tuées derrière le bar. Dès que Loomis s’est rendu compte que
les personnages sont à sa recherche, il enverra un message aux
Trashers (par commlink) et leur demandera de couvrir sa fuite,
puis il tentera de s’enfuir en passant par la ruelle vers la sortie
de derrière et se dirigera vers la casse.
Les Trashers
Les Trashers sont le gang du coin, essentiellement com-
posé d’orks et d’humains. En échange de quelques verres gra-
tuits et d’une absence totale de curiosité à propos du trafic de
BTL qui se déroule au sein de l’établissement, ils garantissent
un calme relatif au sein du Coda. Lorsque l’équipe entre, il
y aura autant de membres des Trashers que de personnages
joueurs. Les gangers sont en train de glander en buvant de la
EN PLEINE COURSE......................
7 3 4 6 2 3 2
Vol Ess INIT PI MC Arm
3 4,6 7 1 13 8/6
Compétences : Armes automatiques 3, Armes conton-
dantes 2, Combat à mains nues 3, Perception 2
Équipement : Veste pare-balles (8/6), Commlink Sony
Emperor, Gaz poivre (2 doses)
Cyberware : Bras cybernétique apparent (Gauche, Blindage
4, Con 7, For 7, Agi 4, Pistolet-mitrailleur)
Notes : Vision nocturne
TRASHERS (ORKS ET HUMAINS)
Con Agi Réa For Cha Int Log
4 3 3 3 2 2 2
Vol Ess INIT PI MC IP Arm
3 5,8 2 1 10 1 8/6
Compétences : Armes contondantes 1, Armes tranchantes
1, Combat à mains nues 2, Esquive 1, Pistolets 1
Équipement : Veste pare-balles (8/6), Commlinks Sony
Emperor, Massues, Couteaux, Bouteilles et Queues de
billard
Cyberware : Griffes
Notes : Les orks disposent de la Vision nocturne
soybière et en jouant au billard. Si l’équipe joue des bras pour
se frayer un chemin dans l’arrière-salle pour aller voir Kerwin,
ils feront de leur mieux pour les arrêter ou tout du moins pour
les ralentir. Ils ne sont pas contre une bonne bagarre, mais ils
ne risqueront pas leurs vies pour Loomis.
L’équipe d’assaut de Tarkasian
Tarkasian a également mené sa petite enquête et il est éga-
lement parvenu à remonter la piste du disque jusqu’à Loomis.
Ne voulant pas prendre le moindre risque quand à celui qui
finirait par obtenir le disque, il a envoyé une petite équipe
d’assaut présenter son « offre » à Loomis. Ils ne sont pas nom-
breux, mais ils sont bien équipés, vêtus à la mode de la rue et
disposent d’armures discrètes. L’équipe surveille déjà le Coda
lorsque les runners arrivent.
Si Loomis est déjà dans la casse, l’équipe d’assaut sera en
train de retourner l’endroit pour tenter de le retrouver. Ils peu-
vent éventuellement remonter sa piste grâce au sang qu’il perd
ou par le biais d’une Analyse astrale. Si les runners vérifient
les alentours (et pas uniquement le bar), ils pourront remar-
quer une activité suspecte à côté du bar à l’aide d’un jet de
Perception + Intuition (4) (utilisez la plus haute réserve de
dés de votre équipe, et ajoutez un dé par personnage supplé-
mentaire). Dans le cas contraire, il leur faudra se rendre dans
le bar et apprendre des Trashers (une fois la confrontation ter-
minée, puisque Loomis leur a explicitement demandé de plier
en deux toute personne qui demanderait après lui) qu’il vient
tout juste de sortir par la porte de derrière.
Si Loomis est toujours à l’intérieur quand les runners arri-
vent, l’équipe d’assaut repérera les runners et continuera à les
surveiller à distance. S’il semble que Loomis tente de s’échap-
per, l’équipe d’assaut foncera pour tenter de capturer Loomis
dans la casse (mais il leur faussera compagnie, du moins au
début, donnant ainsi une chance aux runners de le trouver
avant). Autrement, ils attendront que les runners aient réussi
à trouver Loomis dans la casse, puis ils leur tendront une em-
buscade pour le leur reprendre pendant que les runners seront
en train de l’interroger.

23
En pleine course
 Loomis fera tout ce qui est en son possible pour décamper
LIEUTENANT (HUMAIN) et se planquer quelque part, en particulier lorsque la fusillade
aura commencé. C’est un lâche, mais il sait qu’une opportu-
Con Agi Réa For Cha Int Log
nité comme ce disque ne se représentera pas deux fois dans sa
EN PLEINE COURSE......................

5 4 4 (6) 3 4 4 3
vie et ça le rend téméraire. S’il semble manifeste que quelqu’un
Vol Ess INIT PI MC Arm est sur le point de le retrouver, il exhibera le disque et hurlera,
5 2,5 8 (10) 3 11 6/4 « N’approchez pas ! Ou j‘le bousille ! J‘le ferais ! Vous pouvez
Compétences : Armes automatiques 4, Combat à mains en être sûrs ! » C’est du bluff, mais il est suffisamment déses-
nues 3, Fusils 4, Infiltration 3, Leadership 3, Perception 4 péré pour que ça sonne vrai.
Cyberware : Amortisseur sonore, Compensation anti- Si personne ne s’est occupé des Trashers, ils iront voir ce
flash, Datajack, Réflexes câblés 2, Smartlink, Zoom qui se passe dès qu’ils entendront des bruits de combat. Ils se
Équipement : Manteau pare-balles (6 / 4), Commlink joindront à la bagarre (après tout, c’est leur truc), tout parti-
Sony Emperor, AK-97 (avec système Smartgun), Menottes culièrement s’ils voient que Loomis est en danger. Si les balles
en plastacier commencent à voler bas, ils la joueront un peu moins va-t’en-
guerre et ne risqueront pas leurs vies à moins d’être surs d’avoir
l’avantage.
MAGE (ORK)
Con Agi Réa For Cha Int Log Conséquences
4 3 3 3 3 5 4 Si les personnages parviennent à l’emporter sur l’équipe
Vol Ess Mag INIT PI MC Arm d’assaut et qu’ils examinent les corps des membres de l’équipe
5 6 4 8 1 11 8/6 d’assaut morts ou restés inconscients, ils trouveront des mar-
Initiative Astrale/PI : 10/3 queurs RFID sécurises aux couleurs de Shangri-La sur eux.
Compétences : Analyse astrale 5, Combat astral 4, Contre- Leurs commlinks sont cryptés (Indice 5) et ont été « désinfec-
sort 3, Lancement de sort 4, Perception 4, Pistolets 2 tés » pour cette mission (rien de compromettant ou d’utile).
Laissez-leur un délai raisonnable pour fouiller les corps – ils
Équipement : Veste pare-balles (8/6), Commlink Sony sont dans les Barrens, après tout. Il faudra plus qu’une fusillade
Emperor, Colt Manhunter, Menottes en plastacier dans une casse pour qu’une patrouille de la Lone Star ne se
Sorts : Boule de force, Clairvoyance, Éclair étourdissant, déplace (bien que les goules et autres nécrophages puissent être
Silence, Sonde mentale, Spectacle tridéo attirés par l’odeur).
Si Loomis est toujours en vie, un Test opposé d’Intimida-
GROS BRAS (3 HUMAINS) tion + Charisme contre l’Intimidation + Volonté de Loomis le
convaincra de lâcher le disque. Il est clair qu’il est très réticent
Con Agi Réa For Cha Int Log à l’idée de faire une telle chose, mais il se rangera finalement à
5 3 4 (7) 5 3 3 3 l’idée que sa vie vaut quand même plus que quelques données
Vol Ess INIT PI MC IP Arm de valeur. Si l’équipe offre de le payer, il tentera de grappiller
3 4,6 6 (9) 1 11 4 6/4 tout ce qu’il pourra, jouant la carte de la sympathie, mais il
Compétences : Combat à mains nues 2, Esquive 2, Infiltra- remerciera en secret les dieux de le laisser partir avec ce qu’il
tion 1, Intimidation 2, Perception 2, Pistolets 3 peut prendre, avec la vie sauve en prime. Si Loomis a été tué
ou est inconscient, ils pourront prendre le disque dans la po-
Cyberware : Accroissement de réaction, Amortisseur so-
che de sa veste.
nore, Compensation anti-flash, Datajack, Smartlink, Zoom
Équipement : Gilets pare-balles (6 / 4), Commlink Sony
Emperor, Colt Manhunter (avec système Smartgun), Le disque
Yamaha Pulsar Le disque est un vieux disque optique (il ressemble à un
minidisc d’aujourd’hui) dans une pochette en papier. Dessus,
il est écrit : « Carrion Sessions, ’48, JB. Trouver des éclaircisse-
Le combat ments en recherchant des amis absents ».
Ce combat se déroule dans une casse automobile, lieu en
général couvert de tas de ferraille, de carcasses de voitures, de Et Loomis dans tout ça ?
morceaux de métal qui pointent du sol de manière irrégulière
et menaçante, de flaques d’huile et autres dangers. Cet endroit Une fois que les runners ont le disque, Loomis ne joue plus
offre de nombreuses possibilités de couverture, et le labyrinthe aucun rôle dans cette aventure. Il sera déjà heureux d’avoir pu
de véhicules devrait offrir un véritable challenge pour l’équipe, sauver sa misérable existence – plus encore s’il a réussi à extor-
qui devra tenter de retrouver Loomis tout en s’occupant de quer quelque paiement auprès des runners.
l’équipe d’assaut. Si les runners s’interrogent en sa présence sur ce que peut
L’équipe d’assaut n’est pas là pour les runners : ils ont pour bien contenir ce disque, il se montrera indigné qu’ils puissent
ordre de kidnapper Loomis. Si les runners tentent d’interférer lui voler un objet aussi personnel (« mon défunt père me l’a
avec leur mission, ils les avertiront (« c’est pas vos oignons ! ») légué ! »). S’ils l’accusent de l’avoir volé, il niera ce fait (et c’est
et utiliseront des moyens non létaux (comme par exemple un la vérité). S’ils lui demandent ce que contient ce disque, il leur
sort d’Éclair Étourdissant) pour les maîtriser, si nécessaire. Si répondra simplement et sur un ton indigné : « de toute façon,
les runners parviennent à capturer Loomis, ils feront tout ce vous ne me croiriez pas ! ». S’il est menacé ou fait prisonnier
qui est en leur pouvoir pour prendre les runners par surprise, jusqu’à ce que le contenu puisse être vérifié, il leur révélera tout
les braquer et leur reprendre Loomis. Si les runners leur tirent ce qu’il sait du disque.
dessus ou s’ils font quoi que ce soit qui puisse être perçu com-
me une menace pour eux, ils ne prendront plus de gants.
Et comme l’équipe d’assaut ne sait pas où Loomis a pu plan-
DURCIR LE TON
quer le disque, leur objectif est de le prendre vivant. Ils ne veu- Ce devrait être un combat particulièrement âpre (et même
lent pas le tuer, pour ne pas avoir à s’embarrasser des conséquen- deux combats – un contre les Trashers et un autre contre
ces d’un meurtre. Non, il leur paraît plus facile de lui soutirer l’équipe d’assaut), mais si cela ne suffit pas à présenter un réel
l’endroit où est planqué le disque, de le lui prendre et de passer à challenge à vos joueurs, vous pouvez gonfler les capacités de
autre chose. Et comme les runners ne savent pas non plus où se combat de l’opposition de un ou deux points et leur donner de
trouve le disque, ils auront probablement la même stratégie. meilleures armes et armures, ou plus simplement, rajouter des

24
En pleine course

adversaires. Concernant l’équipe d’assaut, nous vous recom-
mandons d’augmenter leurs caractéristiques plutôt que d’aug-
menter leur nombre : il serait en effet délicat de justifier les
raisons qui ont poussé Shangri-La à envoyer un grand nom-
bre d’hommes de terrain contre un pauvre type sans défense,
même si ce dernier possède quelque chose de valeur. Pour les
gangers, lâchez-vous et ajoutez-en, vous pourrez toujours dire
qu’il y en a plus qui zonent dans le voisinage et qui rappliquent
au premier signe qu’il se passe quelque chose.
ANTIVIRUS
La seule chose qui pourrait mal se passer ici serait que le
combat s’avère plus compliqué que prévu pour les personna-
ges. Vous devriez être en mesure de sentir que les choses sont
en train de mal tourner relativement tôt – en particulier lors
du combat dans la casse, où il devrait y avoir de nombreuses
possibilités de trouver une couverture et de se tailler, sachant
également que toute personne qui reste planté au beau mi-
lieu du champ de tir devrait recevoir de votre part quelques
conseils de survie en cas de fusillade. Gardez à l’esprit que ni
les Trahsers ni l’équipe d’assaut ne sont des malades de la gâ-
chette – bien qu’ils puissent le devenir si les personnages com-
mencent à faire des cartons sur eux. Si les choses commencent
à vraiment trop chauffer, faites en sorte que les Trashers en
aient après l’équipe d’assaut et commencent un combat trian-
gulaire, soulageant quelque peu les personnages.
Si l’équipe de Shangri-La parvient d’une manière ou d’une
autre à s’en sortir avec Loomis ou le disque, les runners vont
devoir les retrouver. Tâchez de laisser sur place un indice que
les runners pourront utiliser pour remonter la piste (une arme
qui aurait été abandonnée, ou peut être que le hacker de l’équi-
pe aurait eu le temps de scanner l’un des marqueurs RFID de
Shangri-La). En dernier recours, les runners devraient pouvoir
utiliser le sang qu’a perdu Loomis et envisager d’utiliser la sor-
cellerie rituelle.
Il est également possible que le disque soit détruit au beau
milieu du combat. Ne laissez pas ce genre de chose se produire
de manière accidentelle – si quelqu’un parvient à toucher Loo-
mis, vous n’avez qu’à dire que la balle n’a pas touché la poche où
est rangé le disque. La seule possibilité que le disque soit détruit
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
serait que l’un de vos personnages joueurs déclare qu’il ou elle
tente de détruire sciemment le disque. Si cela venait à se produi-
re, demandez au personnage (et au reste de l’équipe) de faire un
test de Logique + Intuition (1) pour leur annoncer que le bon
sens voudrait qu’ils n’en fassent rien et que c’est une très mauvais
idée. S’ils insistent, toutefois, il faudra qu’ils en acceptent les
conséquences. Il n’existe pas d’autres copies du disque, vu que
Loomis ne disposait pas du matériel adéquat pour le lire.
Si les runners interrogent Loomis et apprennent toute
l’histoire à propos de ce disque, ils pourraient le prendre en
sympathie – et trouver louche que M. Johnson ne leur ait pas
raconté toute l’histoire. Loomis se rendra rapidement compte
que tant qu’il aura ce disque, il risque sa vie et il préférera se
laver les mains de toute cette affaire.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Même si le nombre de protagonistes présents dans ce com-
bat n’est pas aussi élevé que celui que vous avez pu mettre en
scène lors du concert de Nabo, il se peut que vous trouviez ce
combat plus difficile à gérer, parce qu’il comporte plus de par-
ticipants actifs. Vous avez d’un côté l’équipe des personnages
joueurs (et chacun d’entre eux va vouloir faire quelque chose),
et de l’autre, les Trashers et l’équipe d’assaut de Shangri-La. Et
vous devez tenir compte de tout ce petit monde. Voilà quel-
ques tuyaux pour vous aider à maîtriser des combats d’enver-
gure (vous trouverez des conseils supplémentaires dans Qui est
le vendeur ? à la p. 13 et dans Danger de Mort page 40).
Les plans sont vos amis
Lorsque vous devez gérer un grand nombre de combat-
tants, avoir un plan sous les yeux peut se révéler très pratique.
Que vous utilisiez un tableau effaçable à hexagones ou que vous
dessiniez vaguement les contours de la scène sur une feuille de
papier posée au milieu de la table, un plan permet à tout le
monde de visualiser le terrain, les dimensions approximatives
de l’endroit et les obstacles présents, ainsi que la localisation
de chaque participant par rapport aux autres. Pour le combat
qui aura lieu dans cette scène, dessiner la casse (dans sa totalité,
avec les piles de carcasses de voitures compressées, la clôture qui
entoure les lieux, et la position du Coda à proximité) permettra
25
EN PLEINE COURSE......................
à tout le monde de partir sur de bonnes bases. Vous pouvez
utilisez des figurines, des dés, ou même faire des croix sur une
feuille en papier pour représenter les positions respectives de
chaque personnage, mais un quadrillage en hexagones permet-
tra à chacun de savoir quelle distance peut parcourir tout un
chacun. Un des avantages des cartes est qu’elles permettent de
couper court à toute discussion pour savoir qui est dedans de
qui est dehors, qui est dans la ligne de mire de qui – tout le
monde peut s’en rendre compte en jetant un coup d’oeil sur le
plan et il n’y a plus aucune contestation possible.
Si vous avez l’habitude d’utiliser des cartes, vous trouverez
peut être plus pratique d’en avoir deux : une qui présente ce
que voient les personnages joueurs, et une seconde que vous
utiliserez comme outil de référence et qui sera identique à la
première, à la seule différence que vous indiquerez toutes les
choses qui sont dissimulées, comme les caméras de sécurité, les
mages en Invisibilité, les monofilaments et ainsi de suite. Au
fur et à mesure que les personnages découvriront ces quelques
« surprises », vous pourrez les noter sur leur carte et vous pour-
rez toujours utiliser votre carte pour vous souvenir de l’endroit
où elles se situent, au cas où les personnages viendraient à tom-
ber dessus.
La préparation est la clé
Quand on en vient à gérer un combat, quelques minutes
de préparation peuvent vous permettre de gagner du temps au
final. Étudiez les caractéristiques, les capacités et l’équipement
des PNJ impliqués. Tachez de définir leur stratégie, en gar-
dant à l’esprit qu’ils s’adapteront aux actions des personnages
joueurs. Il est également bien pratique de disposer d’une feuille
de gestion des combats, où vous pourrez lister l’ensemble des
participants et y noter des informations telles que les jets
d’initiative, les blessures et autres pénalités dont ils pourraient
souffrir suite à des dommages ou au drain. Vous pouvez égale-
ment utiliser cette fiche comme pense-bête pour la gestion de
vos PNJ – par exemple, que le lieutenant donnera l’ordre de
se replier s’il perd 50% de ses effectifs, qu’un chaman préfère
26
En pleine course
utiliser des sorts non létaux, ou que les renforts arriveront au
début du second Tour de Combat. Dans le fracas de la bataille,
il est inévitable que vous finirez par oublier un détail, mais si
les détails sont écrits en clair et qu’ils sont sous vos yeux, vous
oublierez sans doute moins de choses importantes.
Utilisez l’écran du Meneur de Jeu
L’écran du meneur de jeu pour Shadowrun, quatrième édition
contient un certain nombre de tables particulièrement utiles,
directement tirées du livre des règles et organisées de manière
à ce qu’il soit facile de s’y référer en plein combat. Avoir cet
écran du meneur de jeu à disposition peut s’avérer une aide de
jeu précieuse pour faciliter la gestion des combats. Si vous ne
possédez pas un exemplaire, fabriquez-en un en copiant les ta-
bles que vous utilisez le plus souvent et disposez-les de manière
à pouvoir vous y retrouver facilement.
Tests de Perception
Tous les meneurs de jeu n’ont pas la même politique en ma-
tière de Tests de Perception – tandis que certains annonceront
simplement : « faites-moi un Test de Perception » et laisseront
leurs joueurs jeter les dés, d’autres récupéreront les caractéristi-
ques de chaque personnage et feront eux-mêmes les tests der-
rière leur écran, n’annonçant les résultat qu’en cas de réussite.
L’avantage de la première méthode est que vous ne vous
embarrassez pas à jeter tous ces dés et à tenir compte des jets
de Perception de tout le monde ; l’inconvénient est que vous
placez tout le monde en état d’alerte, vu que si vous demandez
à vos joueurs de faire un test pour tenter de remarquer quelque
chose, c’est qu’il doit probablement y avoir quelque chose à re-
marquer, justement. Si vous êtes un partisan de cette méthode,
un bon moyen pour garder vos joueurs sur la brèche est de
leur demander de temps à autre des Tests de Perception, même
s’il n’y a rien à voir – de cette façon, quand il y aura vraiment
quelque chose à voir, ils ne s’y attendront pas.
Accessoires de jeu
Une méthode sûre pour plonger vos joueurs dans l’at-
mosphère du jeu est d’utiliser des accessoires de jeu. Un bon
moyen serait de leur donner un véritable disque, étiqueté avec
la mention adéquate. Si vous disposez d’un minidisque, super.
Sinon, remplacez-le par un vieux CD (allez, vous en avez bien
au moins un qui traîne et que vous utilisez comme sous-verre,
non ?) et écrivez le label dessus. Pour un peu plus de réalisme,
dites à vos joueurs qu’à partir de maintenant, vous considére-
rez que le personnage qui possède le disque est celui dont le
joueur a effectivement ce disque. Cela permettra de couper
court à tout problème concernant la personne qui possède le
disque à un moment donné.
RÉFÉRENCES
Sujet Page SR4A
Combat 144-171
Déplacement 148
Table des modificateurs de combat
à distance 152
Table des modificateurs de Mêlée 157
Table des modificateurs de Défense 159
Surprise 165
Barrières 166
Tests Opposés de compétences
liées au Charisme 130
Y A QUOI SUR LE DISQUE ?
EN BREF
Maintenant que les membres de l’équipe ont le disque, la
question est : que vont-ils en faire ? Ils peuvent être de bons
petits shadowrunners et appeler directement M. Johnson pour
organiser un rendez-vous, lui refiler le disque et se faire payer.
Mais encore une fois, ils se retrouvent maintenant avec un
mystère bien tentant. Qu’y a-t-il donc sur cet antique disque
pour que tout le monde ait si hâte de mettre la main dessus ?
Que les runners aient ou non déjà deviné la nature de son
contenu, leur curiosité peut l’emporter et ils peuvent essayer
de lire les données présentes sur le disque avant de le livrer. Si
c’est ce qu’ils veulent, ils vont devoir, bien entendu, trouver de
quoi lire le disque, ce qui ne sera pas chose facile. Pendant ce
temps, les autres protagonistes essayant de mettre la main sur
le disque ne vont pas se contenter de laisser tomber.
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lorsque les runners examinent attentivement le disque, lisez ce qui
suit :
Ça ressemble à un vieux type de minidisque : vous lui
donneriez bien vingt, vingt-cinq ans. C’est le genre de trucs
que vos parents – voire vos grands-parents – avaient à la mai-
son quand vous étiez gosses.
Lorsqu’ils essaient pour la première fois d’accéder au contenu du
disque, lisez ce qui suit :
Les premières secondes, vous n’entendez rien, puis vos
oreilles sont assaillies par une cacophonie de craquements, de
crépitements et de grincements, ponctués par le son, puissant
mais d’une qualité douteuse, d’une guitare ou d’une voix,
le temps de quelques secondes. Il est évident que le disque
contient un fichier musical d’un type quelconque, mais jamais
vous n’obtiendrez mieux de lui en l’état.
En pleine course
Lorsque les PJ percent le premier niveau de cryptage, lisez ce qui
suit :
Vous vous tenez tous devant les haut-parleurs, les fixant
par anticipation. Après un moment, la musique démarre. Les
EN PLEINE COURSE......................
craquements et les crépitements sont toujours là et la qualité
ne s’est pas franchement améliorée, mais maintenant vous
pouvez clairement reconnaître la mélodie et même certaines
paroles des chansons. La musique est envoûtante, du rock dur,
au ton introspectif et maussade, s’appuyant sur beaucoup de
synthés et de fonds sonores atmosphériques et mélancoliques.
La voix masculine est parfaite pour ce genre de son : profonde,
mélancolique, avec juste ce qu’il faut de rugosité pour vous
faire dire que le chanteur a dû en voir des vertes et des pas mû-
res dans sa vie. Vous reconnaissez un style qui n’est plus vrai-
ment populaire depuis plusieurs années, mais même si ce n’est
pas là-dessus que vous trippez d’habitude, le son est captivant.
Vous restez assis, envoûtés, pendant sept morceaux, mêlant
tous riffs rock et cold wave. Vous avez l’impression d’écouter
la version musicale d’une séance de psychanalyse. Le talent de
cette personne est indéniable.
ATMOSPHÈRE
Vous ne pouvez pas forcer les personnages à s’intéresser
au contenu du disque : après tout, ils ont juste été embauchés
pour découvrir qui l’avait volé, le récupérer, et le livrer intact
à Johnson. D’un autre côté, Johnson n’a jamais interdit de re-
garder ce qu’il y avait dedans. Tout hacker digne de ce nom ne
saurait résister à la curiosité et à la tentation de regarder.
Si les personnages joueurs ne semblent pas intéressés par
le fait de vérifier le contenu du disque, vous pouvez laisser
entendre que ça pourrait être une bonne idée de vérifier qu’il
s’agit du bon disque : après tout, Kerwin Loomis a pu être plus
prudent qu’il n’en avait l’air et leur laisser un disque de porno
nain, voire pire. Les PJ auraient l’air bien fin s’ils se pointaient,
les yeux brillants et avides de toucher les fruits de leur toute
première run, pour s’apercevoir finalement que Loomis leur
avait refilé le mauvais disque…
Si vous avez besoin d’une accroche supplémentaire pour
convaincre les joueurs de vérifier le contenu du disque, sou-
venez-vous que l’employeur de Johnson (et donc Johnson) est
en fait en train d’essayer d’acquérir plusieurs objets similaires
(et qu’il ne croit pas nécessairement que celui-ci est authenti-
que), donc que Johnson ne reste pas exactement assis à côté de
son commlink à attendre l’appel de l’équipe. Si les PJ essaient
d’appeler Johnson et d’arranger un rendez-vous avant que
vous n’y soyez prêt, mettez-les en relation avec sa messagerie
vocale qui leur assurera que ce dernier les rappellera « dès qu’il
le pourra ».
L’ENVERS DU DÉCOR
Le disque ne peut être lu par aucun commlink, cyberdeck
ou lecteur de musique vieux de moins de quinze ans, voire
vingt. Il s’agit en fait d’un format plutôt peu commun qui,
faute de succès, tombait déjà en désuétude quand JetBlack a
réalisé l’enregistrement. Ce qui signifie que l’équipe va faire
face à un sacré défi pour trouver quelque chose capable de
lire l’enregistrement et en suffisamment bon état pour le faire.
Si les joueurs vous malmènent à ce sujet, demandez-leur avec
quelle facilité ils pourraient trouver un ordinateur en état de
marche qui lit des disques souples 5 pouces ¼. Vu qu’il y a des
chances que la plupart d’entre eux ne se souviennent même
pas des disques souples 5 pouces ¼, vous vous serez fait com-
prendre de façon élégante.
Heureusement pour eux (s’ils ont été attentifs), la solution
leur crève les yeux. Ne leur donnez aucun indice à ce sujet,
mais quelqu’un pourrait se souvenir que le Cathode Glow (où
ils ont trouvé Zipper) a une ribambelle d’antiques ordinateurs
toujours en état de marche, dont très probablement un modèle
capable de lire le format approprié. En supposant qu’ils n’aient
27
 pas saccagé l’endroit auparavant ou trop malmené Zipper, ils
peuvent sûrement convaincre les propriétaires du bar de leur
laisser utiliser l’équipement pour un pourboire de 200 ¥. Le
seul problème de cette approche est que les runners seront
EN PLEINE COURSE......................
sûrement entourés de hackers curieux (plus intrigués par le
disque lui-même que par son contenu). Pour 50 ¥ de plus, le
propriétaire déplacera la machine dans une arrière-salle dans
laquelle il laissera les runners l’utiliser, mais il restera dans les
parages pour vérifier qu’ils ne cassent pas le matériel. À noter
que Zipper n’est pas là lorsque les PJ arrivent : elle a décidé
que de petites vacances dans un endroit chaud et tranquille
était peut-être ce dont elle a besoin pendant quelques semai-
nes, et s’est donc éclipsée de la ville.
Si les runners ont retourné le Glow et ne pensent pas à y
aller, ce sera plus difficile (et plus long) pour eux de trouver
quelque chose qui fasse l’affaire. S’ils passent le mot à leurs
contacts s’y connaissant en informatique, demandez à chacun
des personnages joueurs le faisant d’effectuer un Test Étendu
de Charisme + Influence (16, 1 heure). Finalement, quelqu’un
en ville aura ce que les runners cherchent. Dans ce cas, il s’agit
d’un ancien lecteur de musique (semblable à un lecteur de
minidisque portable) que l’ami d’un ami voudra bien vendre
pour 100 ¥, ou tout deal équivalent.
Le contenu du disque
La première chose dont l’équipe s’aperçoit en mettant le
disque dans la machine est que, quoi que soient les fichiers
sur le disque, ils sont cryptés. Quand ils commencent à le lire,
ils n’entendent rien d’autre qu’une série de crissements élec-
troniques, des grésillements aigus et autres sons désagréables,
accompagnés d’occasionnels passages de cette musique capti-
vante (une seconde ou deux seulement à chaque fois, mais pas
assez pour la reconnaître) toutes les dix secondes environ.
Un hacker ou un technomancien peut copier le contenu
du disque (cryptage inclus) vers son commlink ou sa mémoire
céphaloware, mais il devra d’abord trouver un moyen de s’in-
terfacer avec l’antique ordinateur ou lecteur utilisé, incapable
de se connecter à la Matrice. Pour ce faire, il faudra une série
de connecteurs assemblés façon système D et réussir un Test
Étendu de Logique + Hardware (12, 10 minutes). Le person-
nage doit d’abord avoir les connecteurs avant de pouvoir faire
le test ; on peut en trouver dans un magasin d’électronique
spécialisé dans le matériel ancien, pour 25 ¥ (ou les personna-
ges peuvent tenter d’en piquer ou d’en obtenir de contacts :
tout contact hacker a 1 chance sur 6 d’avoir le nécessaire).
Bien que l’algorithme de cryptage ne soit pas incroyable-
ment complexe selon les standards de 2070, il est assez inha-
bituel en raison de son âge pour que des hackers actuels aient
plus de difficulté à le briser qu’un algorithme contemporain
comparable. Pour y parvenir, le hacker doit réussir un Test
Étendu de Cryptage + Réponse (16, 1 minute).
Lorsque les personnages ont réussi à décrypter le fichier,
une autre surprise les attend : il y a en fait une double cou-
che de cryptage, apparemment mise en place par un expert
en cryptographie. Le décryptage de la première couche em-
pêche automatiquement la deuxième couche de cryptage de
fonctionner sans détruire le fichier. Cela sautera aux yeux du
hacker ou technomancien une fois qu’il aura percé la pre-
mière couche. Mais, s’il s’agit d’un hacker digne de ce nom,
il a fait une autre copie et travaille à partir de celle-ci. Voyez
ça comme une serrure à deux trous de clef : une serrure qui
s’ouvre légèrement avec une clef mais nécessitant que les
deux clefs soient enclenchées simultanément pour s’ouvrir
complètement.
Tout n’est pas perdu, toutefois. Le premier niveau de dé-
cryptage a donné à l’équipe quelque chose d’utile : la possibi-
lité de lire les fichiers du disque avec une bande passante suf-
fisamment élevée pour reconnaître la musique, mais pas assez
(et délibérément pleine de parasites) pour être utilisé comme
enregistrement commercial – en particulier sans la composan-
te émotionnelle simsens que les auditeurs réclament.
28
En pleine course
Le disque contient 7 fichiers, chacun étant une chanson
audio uniquement, à l’ancienne mode (apparemment la partie
sensorielle / émotionnelle est verrouillée par le second niveau
de cryptage). Les chansons vont de la balade mélancolique et
introspective à des morceaux plutôt rock et bien rudes. Diffici-
le de comprendre les paroles à cause de la mauvaise qualité : le
fait qu’il s’agisse d’un chanteur (homme) et qu’il est très bon,
voire professionnel, sont les seules choses qui sautent aux yeux
des runners. Ce n’est clairement pas un enregistrement réalisé
dans un garage par un groupe d’ados inconnus. Si le hacker a
une quelconque expertise dans le maniement de fichiers sono-
res, il pourrait être capable de nettoyer suffisamment les en-
registrements pour que l’équipe puisse saisir quelques extraits
des paroles : toutes ont résolument un ton mélancolique et
dépressif, toutes parlent de la futilité de la vie, de la peur de la
mort et du désir de l’immortalité. Joyeux comme truc.
Si un ou plusieurs des membres de l’équipe ont des Com-
pétences de Connaissances en relation avec la musique, laissez-
leur faire un Test de Réussite avec un seuil 2. Si le hacker a pu
nettoyer les fichiers, accordez-leur un modificateur de +2 à leur
réserve de dés. S’ils obtiennent 2 succès, dites-leur que la mu-
sique leur est familière, mais qu’ils n’arrivent pas à la remettre.
S’ils ont au moins 3 succès, ils se rendent compte que ça res-
semble à du JetBlack, le célèbre rocker torturé mort en 2048. Le
« JB » sur l’étiquette et la date concordent. S’il s’agit vraiment
de JetBlack, alors les enregistrements ont été faits l’année de sa
mort. Avec au moins 4 succès au Test de Réussite, ils se rendent
compte également qu’ils n’ont jamais entendu aucune de ces
chansons auparavant : elles ne font en tout cas pas partie des hits
populaires du chanteur. Seuls des fans de JetBlack sauraient que
les enregistrements n’ont jamais été diffusés en public, mais il ne
devrait pas être difficile de les comparer à sa discographie.
Le commentaire énigmatique à propos de « trouver des
éclaircissement en recherchant des amis absents » fait référence
à la fameuse amitié de JetBlack avec le groupe The Shadows,
qui étaient également au sommet de leur gloire à la fin des
années 40 et au début des années 50. Bien que le groupe se
soit depuis retiré (et qu’un de ses membres soit mort), JetBlack
confia à un des membres du groupe la clef du deuxième niveau
de cryptage du disque, sachant que K-Spot saurait de quoi il
voulait parler et le chercherait. Le membre en question, Marli
Bremerton, est le seul habitant toujours à Seattle. Qu’elle ac-
cepte de traiter avec une bande de shadowrunners, ceci dit, est
une toute autre affaire…
Prochaines étapes
L’équipe a maintenant certains choix à faire. L’option
la plus simple (et probablement la plus sage) est tout bon-
nement d’appeler M. Johnson et d’arranger la livraison et
le paiement. Si les PJ se décident pour ce choix, allez à Le
final, p. 45. Bien que la plus simple, cette option n’est pas
recommandée : en effet, l’équipe passerait à côté d’une partie
significative de l’aventure si les runners insistaient pour livrer
le disque maintenant.
Si l’équipe veut partir à la recherche de la clef des fichiers
cryptés, leur piste la plus évidente est la référence à Carrion
Studios. Si les PJ partent dans cette direction, passez à Carrion
Studios, p. 30.
Une autre option consisterait pour les runners à essayer
d’interpréter la signification de la note « amis absents » sur le
disque. Cette piste n’est pas aussi claire, mais les PJ peuvent la
suivre à l’aide d’un travail d’investigation et de recherche dans
les Ombres (Loomis peut aussi les envoyer dans cette direction
s’il est interrogé), ce qui devrait les mener finalement à Marli
Bremerton. Passez à The Shadows et à Marli Bremerton dans la
section Investigations, p. 48 pour plus d’informations. L’essentiel
de ce que les PJ pourront apprendre sur Marli est qu’elle est
toujours en vie et habite quelque part à Seattle ; pour savoir où,
par contre, ils devront trouver quelqu’un qui la connaît.
Enfin, les PJ pourraient poursuivre leur tentative pour
décrypter le fichier eux-mêmes ou chercher un hacker plus

compétent pour le faire. Dans ce cas, laissez-les se mettre en qua-
tre pour trouver un autre hacker, mais ne les laissez pas, ni eux
ni le PNJ hacker, décrypter le fichier (pour les besoins de cette
aventure, retirer le second niveau de cryptage n’est en réalité
pas possible ; cela pourrait toutefois figurer dans une prochaine
aventure). Après que les PJ aient essayé pendant un moment,
faites intervenir l’un de leurs contacts qui les rappelle avec une
information intéressante qui les conduira vers une nouvelle ap-
proche (de votre choix, selon ce qu’ils auront fait auparavant).
DURCIR LE TON
RÉFÉRENCES
Ce devrait être une scène simple. Elle
est davantage conçue pour faire réfléchir les Sujet
PJ que pour leur faire du mal. Si vous vou-
Décryptage
lez corser un peu les choses, vous pourriez
faire en sorte que le propriétaire du Cathode Cybercombat
Glow défie le hacker du groupe dans un duel
matriciel pour avoir le droit d’utiliser le ma-
tériel qui lira le disque. Rien de méchant :
juste un hacker s’amusant à se mesurer à un autre. Le test peut
être un concours de hacking (le premier à pénétrer un système
choisi par une tierce partie et à récupérer un fichier l’emporte)
ou un cybercombat au « premier sang », chaque camp étant
autorisé à employer tous les programmes non létaux et tou-
tes les compétences à sa disposition. Si le propriétaire gagne,
l’équipe doit payer les 200 ¥ ; si le hacker du groupe gagne, les
PJ obtiennent l’utilisation gratuite du matériel.
Si les runners utilisent le matériel du Cathode Glow sans
aller dans un endroit privé pour empêcher les autres hackers de
voir ce qu’ils font, il est possible qu’un des hackers reconnaisse
le son de JetBlack même si les PJ non. L’avantage c’est qu’il
s’en vantera probablement. L’inconvénient, c’est que l’existen-
ce du disque va être placardée partout dans la Matrice plus vite
qu’il ne faut de temps pour dire « système distribué ». Soyez
conscient que potentiellement, cela peut chauffer pour les PJ
à cause de ça (jusqu’à et y compris un appel ennuyé de M.
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
Johnson disant « j’ai entendu dire que vous aviez mon disque :
pourquoi ne pas m’avoir appelé pour me le livrer ? »), n’utili-
sez donc cette possibilité que si vous souhaitez augmenter le
niveau de complication potentielle de façon significative. Inu-
tile de dire que c’est déconseillé pour une aventure de niveau
débutant, mais cela peut rendre les choses intéressantes pour
une équipe expérimentée qui se retrouve ainsi soudainement
sous le feu des projecteurs.
ANTIVIRUS
Il est possible que le hacker viande ses
jets de Hacking et soit incapable de décryp-
Page SR4A ter même le premier niveau de cryptage
des fichiers du disque. Si cela arrive (ou si
229 l’équipe n’a pas de hacker), les PJ peuvent
236 louer les services d’un hacker PNJ pour
s’occuper du décryptage pour une somme
de 250 ¥.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Les hackers
C’est le bon moment pour montrer aux joueurs débutants à
quel point le hacking est puissant et omniprésente dans le mon-
de de 2070. C’est très pratique que tout ou presque soit câblé :
cela rend la vie plus facile mais expose également tout ce ma-
tériel connecté aux attaques des hackers et des technomanciens
cherchant un méfait. Tout ce qui est « sans fil » est potentielle-
ment vulnérable au hacking, cyberware y compris. S’il s’agit de
la première aventure des joueurs à Shadowrun, quatrième édi-
tion, les hackers du Cathode Glow sont un bon moyen de leur
donner une leçon de sécurisation des données relativement sans
frais (ça peut aussi être le bon moment pour faire remarquer
que, s’ils n’ont pas suivi le conseil des scanners lorsqu’ils sont
entrés dans le Glow, ils auraient peut-être dû finalement).
29

CARRION STUDIOS
EN BREF
EN PLEINE COURSE......................
Carrion Studios, c’était du lourd en son temps, le lieu où
naissaient certains des titres les plus chauds de Seattle. Vingt
ans plus tard, cependant, ils ont fermé depuis longtemps.
Leur bâtiment autrefois célèbre tombe en ruine et un vulgaire
studio de seconde zone a pris leur place. Heureusement pour
l’équipe, il y a toujours quelqu’un là-bas qui peut leur fournir
des informations qui les aideront. Il leur faudra toutefois en-
quêter un peu pour remonter la piste, et obtenir quoi que ce
soit d’utile va leur en coûter – et pas du cash.
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lorsque les runners arrivent aux anciens locaux de Carrion Studios,
lisez-leur ce qui suit :
Lorsque vous arrivez à l’adresse indiquée, vous la vérifiez
pour vous convaincre que vous êtes au bon endroit. Difficile
de croire que c’était le studio d’enregistrement le plus chaud
du plexe. Ce bâtiment a l’air fermé : il rouille, ses murs s’ef-
fritent, toutes ses fenêtres sont cassées et condamnées. Quoi
qu’aient été les Carrion Studios à leur apogée, ils sont désor-
mais remplacés par quelque chose qui n’attend que l’appétit
des vautours.
ATMOSPHÈRE
Le meilleur indice des runners pour retrouver la clef de
cryptage les conduit d’abord ici. Même si les membres de
l’équipe ont déjà compris qu’ils devaient retrouver Marli Bre-
merton, ils n’ont pas encore à ce stade suffisamment d’indices
pour la retrouver. Ils peuvent apprendre qu’elle se trouve en-
core en ville, mais personne ne semble savoir où elle vit. Les
indices nécessaires se trouvent aux Carrion Studios (ou plutôt
ce qui leur a succédé) : bien que les gens ici ne sachent pas
où est Marli, quelqu’un sait comment trouver quelqu’un qui
dispose de cette information.
Cette scène donne également une opportunité à l’équipe
de se faire une poignée de contacts valables et utiles s’ils gèrent
bien les choses.
L’ENVERS DU DÉCOR
Carrion Studios sombra durant des temps difficiles au mi-
lieu des années 2060. La direction savait mieux enregistrer la
musique que payer les factures, et certains dirigeants commen-
çaient à piocher dans la caisse du studio pour se payer leur dro-
gue, leurs paris et leurs BTL. Lorsque les runners débarquent
à l’ancienne adresse du studio, ils trouvent un bâtiment de
deux étages, en ruine, avec un escalier descendant à une porte
en sous-sol. Des lettres écaillées (pas de RA ici) sur la porte
indiquent « Healey Productions ».
La porte n’est pas verrouillée. Quelque part à l’arrière du
bâtiment, on peut entendre les accords assourdis de ce qui
semble être de la très vilaine musique : Healey Productions
est tellement dans la mouise qu’ils joignent les deux bouts en
fournissant du temps studio à n’importe qui se pointant avec
un groupe de garage et de la fraîche.
Lorsque les runners entrent dans le bâtiment, la pièce dans
laquelle ils pénètrent est vide à l’exception d’un bureau, d’une
plante malade et de quelques chaises. Derrière le bureau se
tient une ado naine, qui rumine son chewing-gum et porte un
t-shirt qui moule étroitement sa poitrine, proclamant « Plante
ta pioche avec une naine ». Le gloss de son rouge à lèvres est
en parfaite harmonie avec ses faux cils brillants. Elle lève la tête
et arrête à contrecœur son lecteur de simsens, surprise de voir
quelqu’un entrer. Si les PJ lui posent des questions sur Car-
rion Studios, elle leur dit qu’elle n’en a jamais entendu parler.
30
En pleine course
La tête d’un vieil ork apparaît cependant dans l’encadrement
d’une porte restée ouverte à la mention de ce nom. « Vous
avez dit Carrion Studios ? », demande-t-il. Il porte un balai et
ressemble à un agent d’entretien.
L’ork regarde les runners un peu nerveusement, mais ne
sera pas gêné outre mesure par leur touche particulière. Il se
présente comme Stanley Lasky, les emmène dans une salle de
détente, leur offre du soycaf et sourit : « J’ai pas entendu par-
ler de Carrion depuis longtemps, » dit-il d’un air nostalgique.
« C’était le bon vieux temps, oh oui. Avant que cet endroit ne
devienne un cloaque. »
Stanley était ingénieur du son débutant chez Carrion ; lors-
que le studio commença à péricliter, il ne put trouver un autre
travail, est resta donc sur place. Il ne se rappelle pas des sessions
d’enregistrement de JetBlack (il n’était pas encore embauché à
l’époque), mais il leur fournit deux informations : tout d’abord,
il leur propose de consulter certaines des vieilles archives, stoc-
kés dans une arrière-salle (il ne craint pas d’avoir des ennuis : les
propriétaires n’y mettent jamais les pieds, et les ingénieurs sont
trop occupés à faire en sorte que le « son » rendu par les groupes
d’ados musiciens ratés ait l’air potable pour se soucier de quoi
que ce soit d’autre). Il leur donne aussi le nom de l’ingénieur
en chef à l’époque des enregistrements de JetBlack : une femme
nommée Delphia. Si les runners peuvent la retrouver, elle de-
vrait pouvoir leur livrer quelques informations utiles.
L’arrière salle
Il semble évident que personne n’a mis les pieds dans cette
pièce depuis au moins dix ans. La serrure est dure par manque
d’utilisation et le haut de la porte semble coincé, nécessitant
de forcer un peu pour l’ouvrir. Lorsque Stan ouvre la porte,
une forte odeur de renfermé, de pourri et de moisi s’échappe
de la pièce. Des piles de cartons y sont entassés : certains sont
étiquetés, d’autres non, certains ont subi des dommages dus
à l’humidité là où de l’eau a suinté. Ici et là sont également
empilés de façon dangereusement artistique des fournitures
d’entretien, de vieilles machines cassées et des tables de mixage
mortes, avec toutes sortes d’autres trucs inutiles.
La pièce mesure environ 6 mètres sur 8 et est à environ
aux trois quarts pleine. Naturellement, la boîte de puces que
l’équipe recherche est dans le fond, derrière un paquet d’autres
boîtes. « Allez-y, fouillez », leur dit Stan, « Je dois retourner
à mon ménage. Y a rien ici dont je pourrais m’inquiéter que
vous voliez : bordel, ils seraient probablement contents que
vous les débarrassiez de tout ça. »
Si les runners mènent leur recherche minutieusement, il
leur faudra environ une heure pour trouver la boîte étiquetée
« Carrion – 01/47-12/55 ». Avant de la trouver, cependant, ils
feront une autre découverte bien moins agréable : un groupe de
rats du diable s’est installé dans un des coins du fond de la pièce
et les activités des runners les dérangent suffisamment pour
qu’ils les attaquent. Ils utilisent leur pouvoir de Dissimulation
pour rester cachés, attaquant depuis un couvert. Ils ne devraient
pas s’avérer plus qu’une simple gêne, mais pour trouver les pu-
ces, les runners vont devoir d’abord s’occuper des rats.
RATS DU DIABLE (6)
Con Agi Réa For Cha Int Log Vol
2 5 5 1 5 5 2 3
Chance Ess Mag INIT PI MC IP Arm
2 6 3 10 1 9 2 0/0
Mouvement : 2/10
Compétences : Combat à mains mues 3, Escalade 3, Esquive 3,
Infiltration 4, Perception 2
Pouvoirs : Arme Naturelle (Morsure VD 1P, PA 0, Allonge -1),
Contrôle des Animaux (rats ordinaires), Dissimulation (per-
sonnelle uniquement), Immunité (Toxines)
Faiblesses : Allergie (Soleil, Moyenne)
 En plus des rats du diable, la pièce contient un certain
nombre de rats et de souris ordinaires et son lot d’araignées.
Stan est le seul à entendre le bruit de la bagarre (la naine est
occupée à écouter son lecteur sim, tandis que le reste des oc-
cupants sont dans des pièces insonorisées en train d’enregis-
trer de la musique). Il accourra, mais lorsqu’il découvre que
les PJ l’ont débarrassé des rats du diable, il sera très content :
« Allez-y, prenez ces puces si elles peuvent vous aider », dit-il,
soulagé de ne plus avoir à s’occuper des rats. « Personne ne les
réclamera ».
Les puces dans la boîte sont facilement lisibles par un
commlink standard. Dans les archives de juin 2048, les run-
ners trouvent la mention d’une session d’enregistrement qui a
eu lieu avec JetBlack les 24 et 25 juin cette année-là. Elle liste
les titres des chansons et contient quelques extraits en fichiers
sonores (30 secondes environ chacun, la plupart pour aider
au réglage des niveaux, etc.) mais aucune chanson entière.
Un Test réussi d’Intuition + Perception (2) fait apparaître un
certain nombre de choses étranges : les deux nuits, les ses-
sions d’enregistrement eurent lieu de 22 heures à 2 heures du
matin, et le seul nom d’ingénieur mentionné pour la session
est celui de Delphia. Plusieurs autres espaces normalement
remplis par les noms des ingénieurs et du personnel sont vi-
des – presque comme si cet enregistrement avait été fait en
secret.
Delphia
L’équipe devra mener quelques investigations pour trouver
Delphia, mais tout contact en relation avec l’industrie de la
musique ou quiconque pouvant être impliqué dans le mar-
ché des BTL (des gangers, des noms du crime organisé, etc.)
peuvent aider. Heureusement pour les runners, il s’agit d’un
personnage mémorable (voir Delphia, p. 51, dans Investiga-
tions, p. 48).
Elle ne reste jamais au même endroit très longtemps car
elle est toujours en cavale, fuyant la Lone Star. Actuellement,
elle a un appartement à la limite des Barrens, où elle deale
des BTL bas de gamme afin de financer sa dépendance plus
coûteuse.
Elle garde autour d’elle quelques gangers, des tronches
à puces pour la plupart guère plus vieux que des enfants,
pour assurer sa protection, qu’elle paie en ristourne sur la
marchandise.
Si les runners ont découvert les activités de Delphia, un
ou plusieurs d’entre eux peuvent se présenter comme des gens
intéressés pour acheter ce qu’elle a à vendre. S’ils sont plus de
deux à user de ce stratagème cependant, les gangers alerteront
Delphia, qui tentera de filer de son appartement par derrière.
Même s’ils ne sont que deux, les runners devront se plier à
une fouille en règle, se débarrasser de toute arme apparente
ou volumineuse, et accepter d’être escortés pour rencontrer
Delphia.
Si l’équipe décide de se battre avec les gangers, ce ne de-
vrait pas être un vrai combat, quoique s’ils ont la moindre
conscience, ils hésiteront peut-être à tirer sur des gamins –
même si eux leur tirent dessus. Ces gosses ont des flingues et
sont assez nombreux pour se charger d’une ou deux têtes à
puces qui viendraient causer des problèmes, mais ils ne sont
pas équipés pour faire face à des shadowrunners armés et en-
traînés. Si plus de deux d’entre eux sont blessés, ils rompront
le combat pour s’enfuir.
Si Delphia a vent de la bagarre, elle tentera de s’enfuir en
se faufilant hors de son appartement derrière son immeuble,
où l’attend son Dodge Scoot voir p. 348, SR4A).
Lorsque les runners entrent finalement en contact avec
Delphia, que ce soit en l’interceptant pendant qu’elle essaie
de s’enfuir ou en la chopant dans son appartement, ils dé-
couvrent une humaine grande et athlétique, à la peau sombre
et aux dreadlocks bleu vif, arborant de grands nanotatouages
tribaux dont le motif parcourent ses bras. Il est évident qu’elle
a été très belle, mais que ces derniers temps elle a plutôt les
En pleine course
GANGERS SOUS BTL (5)
Con Agi Réa For Cha Int Log
2 3 3 2 2 3 2
EN PLEINE COURSE......................
Vol Ess INIT PI MC IP Arm
2 6 6 1 9 2 6/6
Compétences : Armes de jet 2, Étiquette 1 (La Rue +2), Hard-
ware 3, Informatique 2, Perception 2, Pistolets 1
Équipement : Commlink Sony Emperor (modifié pour BTL),
Combinaison Urban Explorer mitée (6/6), caillasses (VD :
(FOR/2) P, PA 0), Streetline Special
Remarque : tous les gangers subissent un malus de réserve
de dés de -1 à toutes leurs actions en raison du fait qu’ils sont
distraits (branchés sur du BTL bas de gamme).
traits maigres et tirés d’une tête à puces hardcore. Ses yeux
sont toutefois durs comme l’acier, et les runners verront im-
médiatement qu’elle est encore en possession de ses facultés,
ce qui en dit long sur sa force de volonté si on considère que
selon la rumeur ça fait plusieurs années qu’elle est accro aux
BTL.
Lorsqu’elle parle aux PJ, elle semble très nerveuse et ten-
due, comme si elle craignait constamment d’être découverte.
Une fois qu’elle se rend compte que le groupe n’est pas de la
Lone Star, cependant, elle devient très polie.
« Oh, je me souviens très bien de cette époque, » leur expli-
que-t-elle. « Une belle époque, oui, une sacré époque. Carrion
a lancé beaucoup de stars. JetBlack, c’était un des meilleurs.
C’est dommage, ce qui lui est arrivé.
Je me rappelle de cette session, effectivement. Enregistrée
au beau milieu de la nuit, juste lui, ses musiciens et moi. Il
voulait garder ça secret : il prévoyait de sortir ça plus tard, mais
il est mort avant d’en avoir la chance.
Non, je n’ai pas de copie. Il a insisté pour emporter toutes
les copies avec lui : ça faisait partie du marché. » Elle regarde les
PJ d’un air sournois. « Si vous recherchez des détails concrets
sur cet enregistrement, ceci dit, je connais quelqu’un qui peut
vous aider. Mais je ne vais pas vous le donner gratuitement. Je
ne veux pas d’argent, juste un service. »
Si les runners semblent partants, elle leur dit : « J’ai un
paquet à aller chercher, mais je ne veux pas y aller moi-même
ni envoyer un de mes amis. » Elle fait un geste vague de la
main, désignant probablement les gangers. « La Lone Star
sait à quoi on ressemble et nous repérerait instantanément.
C’est déjà payé : j’ai juste besoin que vous le récupéreriez
et que vous me le rapportiez. Si vous faites ça pour moi, je
vous dirai quelque chose qui vous aidera, promis. Marché
conclu ? »
Si les runners acceptent le marché, elle leur dit : « Okay,
nickel. Ce que vous devez faire, c’est aller à la salle de jeu du
Lotus Flower sur la 56e rue à Tacoma. Demandez M. Lo. Di-
tes-lui que vous êtes venus chercher le paquet de Lady Blue. Le
mot de passe est « Abbey Road ».
Si les runners essaient d’intimider physiquement Delphia
ou, de façon générale, de la forcer à leur donner l’informa-
tion sans faire les coursiers pour elle, elle offrira une résistance
de façade puis leur donnera un tuyau bidon qui pourrait leur
faire croire qu’elle n’est pas aussi saine d’esprit qu’elle en a l’air
(« JetBlack n’est pas réellement mort, vous savez. Il a orchestré
sa propre mort et se planque depuis. Il est toujours quelque
part à Seattle. Si vous pouvez mettre la main dessus, vous dé-
couvrirez beaucoup plus de choses sur la session »). S’ils es-
saient d’utiliser une forme ou une autre de sort de contrôle
d’esprit, les PJ pourraient être surpris par sa force mentale
(Volonté 5), qui n’est pas courante chez les têtes à puces. Si le
sort réussit, elle leur dira comment trouver Marli Bremerton
qui, selon elle, en sait bien davantage sur la session d’enregis-
trement. Voir Ombres portées, p. 52 pour les caractéristiques
de Delphia.
31
EN PLEINE COURSE......................
Le Lotus Flower
Le Lotus Flower est dirigé par la Triade du Lotus Jaune.
Une de leurs activités est la vente de BTL particulièrement
chaudes. Le paquet que Delphia veut que les runners récupè-
rent est des plus illégaux : il s’agit de l’enregistrement original
d’un tout nouveau snuff BTL mettant en scène une séance de
torture aztlane, dans laquelle plusieurs dissidents du Yucatan
sont interrogés puis tués lentement. La BTL vaut 5 000 ¥ au
marché noir.
La salle des tables de jeu est petite et somptueusement
décorée, dans un style asiatique. Les runners qui ne sont pas
asiatiques se sentiront très mal à l’aise car, à part eux, tout le
monde est chinois dans la pièce, la plupart des gens sont des
humains et ils parlent le cantonnais. Lorsque les PJ entrent,
tous les regards se tournent vers eux.
Donnez au groupe l’impression que cet endroit est très
protégé physiquement (des gardes polis, bien habillés mais
apparemment bien armés aussi patrouillent discrètement les
lieux), magiquement (trois esprits de Puissance 5 veillent de-
puis le plan astral et des runes de garde de Puissance 4 recou-
vrent nombre des zones privées) et matriciellement (le nœud
de l’établissement présente les caractéristiques suivantes :
Système 4, Firewall 5 et des CI en patrouille avec Analyse 5,
Black Hammer 5 et Pistage 5). En RA, l’endroit brille d’encore
davantage d’iconographie chinoise, y compris des dragons ani-
més. Tout le texte est en chinois.
Si les runners font attention à leur comportement, ils se-
ront observés de près par les clients. Lorsqu’ils demandent M.
Lo, on leur dit de patienter un moment. Trois jeunes chinois
sur leur trente-et-un approchent alors, celui du centre étant
apparemment le chef. Il se présente comme M. Chen et leur
dit que M. Lo est très occupé. Il leur propose de les aider à
obtenir ce dont ils ont besoin.
Les manières de Chen sont ouvertement dédaigneuses. Il
fait bien comprendre qu’il a du mal à se rabaisser ainsi à parler
directement aux runners. Derrière lui, les deux autres hommes
32
En pleine course
sourient comme s’ils attendaient quelque chose. C’est un test :
si les runners surveillent leurs manières – et réussissent un Test
d’Étiquette + Charisme (2) – il acquiesce à contrecoeur et dit :
« Très bien. Alors, suivez-moi. », tandis que les deux autres
prennent un air déçu. Si les runners lui disent ce pour quoi
ils sont là, il les conduira rapidement dans un endroit plus
privé pour finir leur conversation. S’ils jouent son petit jeu
(ou, encore pire, s’ils essaient de l’attaquer), les choses vont
mal tourner. En tant que meneur de jeu, vous pouvez décider
si M. Chen refuse de laisser l’équipe rencontrer M. Lo, si lui
et ses compagnons attaquent, ou s’ils les jettent dehors par la
peau des fesses.
S’ils sont conduits à M. Lo, on les contrôle d’abord avec
un scanner magnétique d’Indice 4, et on les palpe en les priant
de remettre toute arme détectée, avant de les introduire dans
une arrière salle où ils se retrouvent face à un chinois d’une
trentaine d’années d’allure quelconque. Une fois que les PJ lui
donnent le mot de passe, il plonge la main dans une de ses po-
ches et en ressort une boîte scellée qu’il passe solennellement
à celui des PJ qui mène la discussion. « J’espère que Lady Blue
sera satisfaite », dit-il.
Le retour
Jouez la paranoïa tandis que les runners retournent chez
Delphia avec la boîte : faites-leur repérer des patrouilles de la
Lone Star ou donnez-leur l’impression qu’on les observe tout
le long du trajet, mais n’envoyez personne les harceler à moins
qu’ils ne fassent quelque chose de stupide (comme conduire à
tombeau ouvert ou très dangereusement, ce genre de choses).
Notez que la boîte peut être ouverte facilement, mais qu’il sera
évident qu’elle l’a été.
À l’intérieur se trouve une puce d’un modèle ancien,
sans marquage, d’un type utilisé fréquemment jusqu’à il y a
quelques années. Si un des runners lit la puce, il aura le mal-
heur de vivre les interminables, atrocement douloureuses et
horribles dernières heures de plusieurs prisonniers politiques
sauvagement torturés. Les bourreaux tout comme les mal-
heureuses victimes ne parlent que l’espagnol aztlan, mais l’ex-
périence elle-même devrait être assez marquante pour secouer
même le plus endurci des runners. S’il l’estime approprié, le
meneur de jeu peut demander au personnage qui se branche
d’effectuer un Test de Sang-froid de Volonté + Charisme (4)
(voir p. 139, SR4A) pour éviter de rendre son déjeuner. L’ex-
périence est tellement intense que le meneur de jeu peut aussi
demander un Test de Dépendance, opposant la Volonté + Lo-
gique du personnage à un seuil de 3. Si le personnage échoue
à ce test, il souffre désormais d’une Dépendance Légère aux
BTL et sera plus particulièrement attiré par la partie la plus
violente du spectre des produits BTL. Le meneur de jeu et le
joueur devraient discuter de la manière de gérer cette dépen-
dance, en utilisant la section Jouer la dépendance, p. 256 de
SR4A comme guide.
À noter que contrairement à la plupart des BTL achetées
dans la rue, cette puce n’est pas à utilisation unique, les runners
peuvent donc la visionner autant de fois qu’ils le souhaitent.
En tant qu’enregistrement original unique elle a beaucoup de
valeur, donc si elle est endommagée ou le contenu vendu à
d’autres personnes, Delphia va exploser.
Si les runners rapportent la boîte scellée à Delphia, elle sera
satisfaite. Elle vérifie que le contenu est conforme à ce qu’elle
attendait puis hoche la tête. « Vous m’avez aidée, à moi de vous
aider maintenant. La personne à qui vous voulez parler est
Marli Bremerton, ex-membre des Shadows. Elle vit toujours
en ville, dans le quartier Richmond Highlands de Downtown.
Elle ne sort pas beaucoup ces temps-ci : le bruit court qu’il lui
est arrivé quelque chose et qu’elle n’aime pas être vue, mais je
n’en sais pas plus à ce sujet. Elle a toujours été l’une des amies
la plus proche de JetBlack et je sais qu’elle était au courant
pour les sessions d’enregistrement. Je suis certaine qu’elle peut
vous aiguiller dans la bonne direction. » À ce point de la dis-
cussion, elle semble avoir hâte de se débarrasser des runners :
maintenant qu’elle a obtenu son cadeau, elle veut se brancher
pour avoir son fix.
Si les runners décident de ne pas lui donner la puce (soit
par sursaut de morale soit parce qu’ils décident qu’ils peuvent
la vendre eux-mêmes au marché noir), ils se sont fait un enne-
mi. Ne vous gênez pas pour alimenter leur paranoïa à propos
de Delphia et de la Triade du Lotus Jaune. Aucune des deux
n’est une réelle menace : la Triade s’en moque (elle a été payée)
et Delphia n’a pas les moyens d’échafauder une quelconque
vengeance. Ceci dit, les runners ne le savent pas.
DURCIR LE TON
Il y a plusieurs manières de rendre cette scène plus dure
pour un groupe plus expérimenté : vous pouvez faire des ados
têtes à BTL de Delphia des problè-
mes plus difficiles à « gérer », rendre
Delphia elle-même plus difficile à re- REFERENCES
trouver (elle ne reste jamais au même
endroit plus de quelques jours, sa piste Sujet
peut donc s’avérer difficile à suivre), BTL et dépendance
faire en sorte que M. Lo et ses hommes Pouvoirs de créatures
soient moins enclins à donner la puce
sans faire d’histoire (mot de passe ou Dissimulation
pas), ou faire en sorte que la Lone Star (pouvoir de créatures) 294
soit présente lors de l’échange, ou plus Les Triades
proactive dans l’arrestation des runners Utiliser les compétences
sur le chemin du retour chez Delphia. liées au Charisme
Si l’équipe gère correctement cette Tests de Sang-froid
scène, il ne devrait y avoir aucun com-
bat, mais ils devront se frayer un che-
min par leur interprétation au travers plusieurs situations ten-
dues et potentiellement explosives. Ils devront également faire
fi de tout sens moral qu’il pourrait leur rester s’ils découvrent
la nature de la puce que Delphia prévoit de se brancher. Même
dans la société blasée de 2070, les snuff BTL sont tabous dans
la plupart des milieux.
En pleine course
ANTIVIRUS
La seule chose qui peut vraiment mal tourner dans cette
scène (en supposant que vous utilisiez la Lone Star comme une
menace et non une rencontre), c’est le fait que les runners pour-
EN PLEINE COURSE......................
raient offenser M. Lo ou d’autres personnes au Lotus Flower.
Les membres de la Triade feront pas mal d’efforts pour ignorer
les runners, mais s’ils sont insultés, ils riposteront. Dans l’in-
térêt de cette scène, qui n’est pas indispensable à la réussite du
scénario, et dont le but n’est pas de tuer ni de gravement bles-
ser l’équipe, vous pouvez envisager de leur accorder un Test
de Logique + Intuition (1) pour réaliser qu’insulter une figure
du crime organisé sur son propre territoire, entourés par une
sécurité assez impressionnante, n’est pas l’idée du siècle. S’ils
persistent, ceci dit, laissez-les en assumer les conséquences.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Utiliser les créatures
Les créatures sont parfois difficiles à employer comme op-
position efficace en combat, tant ils sont facilement élimina-
bles : nombre d’entre elles n’ont pas d’armure et ne bougent pas
à un rythme de câblé, finissant donc en chair à canon. Parfois
c’est tout simplement normal : des métahumains lourdement
armés, blindés, améliorés et agressifs vont souvent l’emporter
face à des créatures, car la plupart agissent principalement par
instinct ou par peur. Dans le combat dans cette scène, les rats
du diable ne sont pas de solides créatures : elles n’ont pas une
attaque terrible et elles sont lentes. Ce qu’elles ont pour elles
est leur pouvoir inné de Dissimulation qui les aide à se ca-
cher en soustrayant leur indice de Magie (3) à tous les Tests de
Perception effectués pour tenter de les localiser. Cela les aide
à surprendre leurs adversaires et les rend plus difficile à attein-
dre. Souvenez-vous, les rats du diable sont sur leur territoire :
ils peuvent se faufiler entre les piles de fatras bien plus facile-
ment qu’une bande de grands individus en armure.
Les BTL
Les BTL, c’est du très mauvais karma : créant une dépen-
dance tout aussi forte que nombre des drogues d’aujourd’hui,
et détruisant tout autant la vie de ceux qui sont tombés dans
les griffes de leur tentation. Insistez sur cet aspect pour Del-
phia et ses gardes du corps – gangers têtes à puces : assurez-
vous que les joueurs sont conscients du danger que ces trucs
peuvent représenter.
Les têtes à puces, tout particulièrement, sont à jouer
comme des drogués classiques : maigres, débraillés, nerveux,
au regard hagard, toujours conscients que le spectre de leur
prochain fix plane au-dessus de leur tête. S’ils bossent bien
pour leur chef, ils l’obtiendront sans
avoir à recourir au vol, à l’agression,
à la mendicité ou à une autre mé-
thode que les têtes à puces emploient
Page SR4A lorsqu’ils n’ont pas d’argent, et c’est
256-257 de l’or pour un accro. Il n’y a pas de
293 prestige dans les BTL, même s’il peut
être tentant de « juste essayer ». Assu-
rez-vous, également, que les joueurs
réalisent à quel point une personne
53 comme Delphia a dû se montrer for-
te pour avoir pu (et pouvoir encore)
130 avoir l’esprit aussi clair sous l’emprise
139 d’une horrible dépendance. Elle n’a
rien de la tête à BTL typique.
Les Triades
Les Triades sont la branche chinoise du crime organisé et
ont une forte présence à Seattle. Chaque Triade est indépen-
dante. Contrairement à la Mafia ou au Yakuza, elles n’ont pas
d’autorité centralisée. La Triade du Lotus Jaune n’est pas aussi
33
 puissante qu’elle l’était jadis à Hong Kong, mais elle maintient
une présence fort à Seattle. Le supplément à venir Capitales
des Ombres contiendra plus d’informations sur Hong Kong et
les Triades.
EN PLEINE COURSE......................
Les Tests de Sang-froid
En tant que meneur de jeu, vous pouvez demander un
test de Sang-froid chaque fois que vous avez le sentiment que
le personnage vit quelque chose de déconcertant, d’effrayant,
de dégoûtant, ou de carrément traumatisant. Ce test oppose la
Volonté + Charisme à un seuil de difficulté standard (de 1 à 4)
de votre choix. La réussite ou l’échec du personnage détermine
s’il prend sur lui ou s’il panique, craque et pleure, ou rend
son déjeuner. Vous pouvez utiliser les Tests de Sang-froid pour
renforcer la misère, la dépravation et l’horreur qui sont parfois
le pain quotidien dans les Ombres.
Se faire de nouveaux contacts
Cette scène présente quelques bonnes opportunités à
l’équipe de se faire de nouveaux contacts, s’ils gèrent cor-
rectement les choses. Souvenez-vous qu’après avoir « ache-
té » leurs contacts de départ, les personnages débutants ne
peuvent acquérir de nouveaux contacts qu’à l’ancienne : en
les traitant bien, en leur rendant service, et en entretenant
leur relation comme ils le feraient avec un ami ou une rela-
tion d’affaire dans la vraie vie. Aussi bien M. Lo et les autres
membres du Lotus Jaune que Delphia pourraient devenir des
contacts de l’équipe si les runners se donnent la peine de
poursuivre leur relation. Si les joueurs sont nouveaux à Sha-
dowrun, vous pourriez suggérer que ça vaudrait le coup pour
eux de faire un suivi avec ces gens après la fin de l’aventure,
en supposant qu’ils n’aient rien fait pour mettre qui que ce
soit en colère.
Situations délicates d’étiquette
Certains joueurs voient dans les scénarios de Shadowrun
des opportunités de faire un maximum de bastons et de van-
dalisme en utilisant la vaste gamme de moyens de destructions
à leur disposition. Parfois, c’est la meilleure méthode (c’est par-
fois même la seule) mais d’autres situations requièrent plus de
tact et de finesse – en particulier lorsque l’adversaire potentiel
détient une puissance de feu clairement supérieure. De toute
évidence, la meilleure manière de gérer ces situations et par
l’interprétation, le jeu, en utilisant les jets de compétences ap-
propriés (comme Étiquette) en fonction des besoins. Avec des
groupes qui ne prennent pas trop de plaisir à jouer ces scènes,
ceci dit, vous pouvez vous en sortir en laissant les joueurs vous
dire ce qu’ils essaient de faire puis en faisant les jets pour dé-
terminer comment ils s’en sont sortis. Dans tous les cas, vous
devriez bien faire imprimer aux joueurs qu’appréhender toutes
les situations sous l’angle de la puissance de feu n’est pas une
bonne approche : par exemple, tenter d’intimider la Triade du
Lotus Jaune sur son propre terrain est un bon raccourci vers
une issue fatale.
LES OMBRES SAVENT
EN BREF
Si l’équipe veut plus d’informations sur JetBlack et / ou
a correctement déduit que le commentaire sur les « amis ab-
sents » du disque fait référence au groupe The Shadows (ou
s’ils ont parlé à Delphia de Carrion Studios), elle devra se
mettre sur la piste du dernier membre des Shadows restant
à Seattle : la chanteuse et leader Marli Bremerton. S’ils s’at-
tendent à voir la femme belle et charismatique qui a hissé le
groupe au sommet des charts il y a vingt ans, toutefois, les PJ
vont avoir un choc.
34
En pleine course
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lorsque l’équipe atteint le domicile de Bremerton, lisez-leur ce qui
suit :
Vous pensiez que la vieille image de la maison hantée
était un stéréotype, mais en voici une au beau milieu de
Seattle. Située en retrait de la route, au milieu d’un bosquet
d’arbres, se dresse un grand manoir d’un étage en pierres de
taille avec de hautes fenêtres étroites, un toit d’ardoise pen-
ché selon des angles étranges et plusieurs longues cheminées.
La bâtisse a même des gargouilles (les statues, pas celles qui
peuvent vous courir après... enfin, vous l’espérez…) perchées
sur plusieurs de ses angles. La maison est entourée d’un vaste
jardin et complètement fermée par une grille en fer forgé de
style gothique. Un portail verrouillé en empêche l’accès, mais
vous remarquez la forme familière d’un interphone à côté du
portail.
ATMOSPHÈRE
Cette section n’est pas indispensable à la réussite de la sha-
dowrun : c’est un détour que les runners décideront de pren-
dre ou pas, en fonction de leur curiosité. S’ils décident de faire
ce détour, ils recevront un entraînement sur le tas très utile sur
la gestion de la magie, des esprits et des mesures de défense de
domicile contrôlées par rigger. Ils en apprendront également
un petit peu plus sur JetBlack et sur le disque s’ils jouent cor-
rectement leurs cartes.
L’ENVERS DU DÉCOR
Marli Bremerton vit toujours à Seattle, mais plus personne
ne la voit. Si les runners font des recherches sur les Shadows,
ils apprendront qu’elle était une femme humaine à la chevelure
sombre, grande, charismatique et très belle, qui débordait plu-
tôt d’énergie : le genre d’artiste qui pourrait captiver un public
même si elle n’avait pas été entourée de trois autres musiciens
aussi talentueux qu’elle. Les quatre de The Shadows, ensemble,
au sommet de leur popularité, avaient le monde à leurs pieds :
ils vivaient la grande vie de la jet-set et avaient assez d’argent
pour ne plus avoir à s’inquiéter de rien.
Comme cela arrive souvent, ceci dit, le reste du monde
continua d’avancer et leur style de musique perdit la faveur
du public. Dans un monde où la population est matraquée
par le dernier hit à la mode jusqu’à ce qu’elle ne supporte plus
de l’entendre, la longévité de groupes comme The Shadows se
faisait plus rare de jour en jour. Ils restèrent populaires tout au
long des années 2050, mais leurs ventes baissèrent lentement
avec leur classement jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à jouer
dans les festivals de revival et dans des petits clubs. Les qua-
tre membres commencèrent à se chamailler pour des histoires
d’argent, de direction artistique, et bientôt réalisèrent qu’ils ne
s’amusaient plus du tout. Le synthé, Joey Nightmare, quitta le
groupe après une dispute particulièrement virulente en 2057
(la séparation donna lieu à une brève mention dans la rubrique
spectacle des news du soir à l’époque, testament de leur popu-
larité persistante parmi leurs fans) et les trois autres décidèrent
d’en finir peu de temps après.
Après un mariage suivi d’un divorce encore pire, Marli
tenta de se lancer en solo en 2059, mais les fans de musique
étaient entre-temps passés à la nouveauté du moment et son
album ne décolla jamais. Elle sombra dans une période de
dépression pendant un moment et disparut de la circulation,
mais, en 2061, elle avait écrit quelques chansons dont elle
pensait qu’elles parleraient à une nouvelle génération et elle se
sentait prête à réessayer. Ça aurait pu marcher, sans la comète
de Halley et la GRIME.
La GRIME frappa Marli d’une manière fort peu sym-
pathique : ses os grandirent et se déformèrent, sortant de sa
chair en de nombreux endroits, et formant de grands dépôts
grumeleux sous sa peau. Trouvant trop douloureux et difficile
de se déplacer par ses propres moyens, elle paya un
chirurgien de confiance pour lui implanter le cyber-
ware qui lui permettrait de contrôler un fauteuil
roulant motorisé et un ensemble de petits drones
qui l’aident dans sa vie quotidienne. Elle acheta un

EN PLEINE COURSE......................
vieux manoir en ruine de Richmond Highlands
(à Downtown) et arrêta tout bonnement de sortir
pour gérer toutes ses affaires virtuellement via la
Matrice.
Lorsque la transformation frappa, Marli avait
tellement honte de son apparence qu’elle ne vou-
lait plus que quiconque la voie. Après des années
d’isolement, cependant, elle s’est habituée à la fois
à son apparence et à sa solitude, au point qu’elle
ne recherche plus le contact des êtres en chair et en
os. À l’exception de sa fidèle nièce (une chamane),
qui lui sert d’assistante et règles ses affaires exté-
rieures, son besoin de contact métahumain se sa-
tisfait de ses excursions matricielles. Bizarrement, la
seule autre personne qu’elle ne refuse pas de voir
est JetBlack, qui lui rend visite occasionnellement
et l’aide à traduire son amour de la musique dans
une carrière d’idoru, similaire à celle qu’il a démarré
récemment.
Une autre capacité que la GRIME a conférée à
Marli (bien qu’elle ne le réalise pas) est la capacité
à voir l’espace astral. Elle utilise cette capacité pour
parler aux esprits qui habitent le vieux manoir. Elle
n’en a parlé à personne, toutefois, car elle ne com-
prend pas vraiment ce qu’elle fait et pense qu’on la
prendrait pour une folle.

LA MAISON DE MARLI
Marli habite dans un grand manoir à l’allure
sinistre, entouré de grilles en fer forgé. La maison
avait la réputation d’être hantée, et c’est en partie ce
qui a intrigué Marli.
Le portail devant la maison est toujours ver-
rouillé par un maglock Indice 4. Il y a un inter-
phone à côté du portail. Pendant la journée, il est
allumé pour qu’un visiteur puisse appeler et don-
ner l’objet de sa visite. Si le visiteur est attendu,
le portail s’ouvre. L’interphone est éteint la nuit.
Deux rotodrones MCT-Nissan patrouillent conti-
nuellement la zone et envoient des rapports à
Marli, déclenchant une alerte si quiconque d’inat-
tendu s’approche de la maison. Plusieurs petites
caméras de surveillance filment le jardin (Test de
Perception + Intuition (3) pour repérer chacune
des caméras) et sont installées à des points straté-
giques autour de la maison, nombre d’entre elles
incorporés dans les gargouilles. Des détecteurs de
mouvement déclenchent les lumières si quiconque
passe la grille de nuit. L’extérieur de la maison n’a
aucune défense automatisée : Marli n’a pas envie
de blesser les intrus, elle veut juste s’assurer qu’ils
ne pénétreront pas dans sa maison. Si un intrus
parvient dans le jardin entourant la maison, un
haut-parleur sortira et annoncera d’une voix forte
« Vous êtes en train de violer une propriété privée.
Vous êtes observé. Veuillez partir immédiatement.
Si vous ne partez pas immédiatement, il sera fait
appel aux forces de l’ordre. » Il continue à répéter
ce message jusqu’à ce que l’intrus parte ou détruise
le haut-parleur. Selon le moment où l’équipe arrive, il y a plusieurs manières
La maison est protégée contre l’observation astrale par une de parler à Marli :
rune de garde de Puissance 4 : la nièce de Marli, Althea Char- • Ils peuvent pénétrer illicitement dans la maison, ce qui ne
les, a mis en place la rune de garde avec l’aide de quelques devrait pas être trop difficile pour les runners. Elle est bien
amis, à la demande de sa tante, qui ne veut pas que des foui- protégée contre des voleurs de rue, mais pas vraiment prévue
nards l’espionnent. Si la rune est percée, Althea, qui vit avec pour mettre en échec des professionnels. S’ils optent pour ce
Marli, le saura instantanément et alertera Marli. plan, toutefois, ils pourraient être surpris de constater que

35
En pleine course

RÉSEAU DE SÉCURITÉ DE LA MAISON DE
MARLI
EN PLEINE COURSE......................
Système : 4 Réponse : 3
Firewall : 5 Signal : 3
Mesure en cas d’alerte : agent CI (Autopilote 4) avec Analyse
3, Pistage 4, Attaque 4
Marli a quelques mesures de sécurité intéressantes instal-
lées à l’intérieur. Elle sera parfaitement consciente de leur
arrivée et se cachera d’eux, contrôlant les défenses de la
maison depuis une cachette et appelant la Lone Star pour
se charger des intrus. Althea, sa nièce, aidera à la défense
de la maison en utilisant ses compétences en magie et en
invocation d’esprits.
• Ils peuvent l’appeler au téléphone ou à l’interphone et es-
sayer de la convaincre de les laisser entrer. Elle refusera au
départ de le faire, mais si les runners mentionnent le nom
de JetBlack, ils retiendront son attention. S’ils mentionnent
le disque et quelque chose prouvant qu’ils l’ont (comme le
titre d’une des chansons ou le message sur « les amis ab-
sents »), elle les laissera entrer.
• Ils peuvent parler à l’un des nombreux esprits qui errent
autour de la maison et le persuader d’essayer de convaincre
Marli de leur parler.
Entrée par effraction
Les fenêtres et les portes de la maison ont toutes été rem-
placées par des versions sécurité de meilleure qualité (toutes
ont un Indice de Blindage de 8 et de Structure de 9 ; les portes
sont équipées de maglocks Indice 5). Il y a plusieurs manières
d’entrer : la porte de devant, celle de côté et celle de derrière
(une double porte vitrée, à la française, blindée), n’importe
laquelle des fenêtres ou la lucarne. La seule façon dont les
runners peuvent entrer sans se faire remarquer par Marli est
de neutraliser le système de sécurité de sorte que les caméras
ne montrent rien de suspect (en hackant le réseau de sécurité,
en prenant le contrôle des caméras, et en éditant quelques
secondes d’une scène ne montrant rien de spécial, puis en
passant cette scène en boucle). S’ils coupent simplement les
caméras, Marli appellera immédiatement la Lone Star : une
voiture de patrouille se présentera en 2D6 minutes pour in-
vestigation.
Une fois que les runners sont à l’intérieur, ils devront s’oc-
cuper de quelques unes des mesures de sécurité de Marli, non
létales, mais gênantes : diffuseurs de gaz soporifiques (Neuro-
Étourdissant, Puissance 10, inerte après 1 minute, met 1 Passe
d’Initiative à remplir la pièce), holoprojecteurs et pièces pou-
vant se transformer en pièges (portes de sécurité qui se refer-
ment brusquement, fenêtres en verre armé) pour retenir les
intrus assez longtemps pour que la Lone Star arrive et s’occupe
ALTHEA
Con Agi Réa For Cha Int Log
4 4 2 3 5 4 4 partiellement la demeure dans les années 1900. Lors de sa
Vol Mag Chance Ess INIT PI Arm
5 4 3 6 6 1 0/0
Initiative / PI astrales : 8 / 3
Compétences : Analyse astrale 3, Armes tranchantes 3,
Combat astral 4, Contresort 3, Contrôle d’esprits 4, Étiquette
3, Infiltration 3, Lancement de sorts 4, Perception 3
Équipement : Commlink Sony Emperor, Couteau, Grenade
fumigène (2)
Sorts : Boule étourdissante, Chut, Confusion, Coup à distance,
Masque, Monde chaotique, Poltergeist
36
En pleine course
d’eux. Les pièces qui ont des diffuseurs de gaz sont indiquées
par un « (G) » sur le plan et les pièces-pièges sont indiquées
par un « (P) ».
Si les runners entrent, Marli foncera au rez-de-chaussée
et se cachera dans une pièce secrète du sous-sol, dont l’entrée
est dissimulée dans le placard à provisions de sa cuisine. Elle
continuera à diriger les défenses de la maison de là. La nièce
d’Althea utilisera un système visuel en fibre optique pour lan-
cer des sorts sur l’équipe (étourdissants uniquement : elle veut
seulement les neutraliser, pas les tuer) et invoquera des esprits
pour s’occuper d’eux. Le système en fibre optique lui permet
de voir n’importe quelle pièce dans la maison.
Une fois que les runners sont à l’intérieur, les runes de
gardes ne les empêchent plus de fureter dans l’astral. La « pa-
nic room » du sous-sol est protégée par des runes différentes,
cependant, de Puissance 5. Il devrait être évident pour tout
magicien en reconnaissance astrale qu’il y a une zone protégée
astralement et cachée au sous-sol. Cela devrait être un indice
suffisant pour que les PJ se disent qu’il se passe quelque chose
d’intéressant en bas.
Althea lance des sorts tant qu’elle est raisonnablement cer-
taine de ne pas être découverte, puis elle utilise les pouvoirs
de Dissimulation d’un de ses esprits invoqués pour l’aider à
empêcher l’équipe de la localiser. Elle se cache dans le dressing
à l’étage.
Appeler à l’avance
Marli évite d’entrer en relation avec les gens à tout prix :
elle encourage les rumeurs racontant qu’elle a une sorte de ma-
ladie mystérieuse et peut-être contagieuse qui ne lui permet
pas de sortir.
Elle utilise la Matrice pour gérer toutes les affaires dont sa
nièce Althea ne peut pas se charger. Elle n’est pas vraiment un
hacker, mais il est difficile pour elle de marcher dans son état,
elle est devenue une rigger de drones et une spider de sécurité
plutôt accomplie.
Toute tentative pour l’appeler par comm ou pour lui par-
ler par l’interphone se fait en pure perte (« désolé, elle est ab-
sente. Elle sera de retour la semaine prochaine. Revenez à ce
moment-là » ou bien « Vous n’avez pas de rendez-vous. Elle ne
voit personne sans rendez-vous, désolé. ») sauf si les PJ men-
tionnent JetBlack ou le disque. S’ils le font alors qu’ils par-
lent dans l’interphone, la voix dira : « Attendez. Appelez-moi
au… » et leur donne un codecomm.
S’ils utilisent le comm, la voix leur demandera ce qu’ils
savent de JetBlack. Si les runners lui disent qu’ils ont le dis-
que et peuvent le prouver en disant quelque chose à son su-
jet (comme le titre d’une chanson, un extrait des paroles, ou
l’inscription sur « les amis absents » sur l’étiquette), il y aura
une longue pause, suivi d’un « Peut-être que vous feriez mieux
d’entrer, après tout » sur un ton de résignation. Continuez
avec Invités, p. 37.
Parler aux esprits
La maison de Marli a l’allure d’une maison hantée, et le
fait est que des esprits l’habitent effectivement : les fantômes
de malheureux qui périrent dans un incendie qui engloutit
transformation due à la GRIME, Marli reçut également la
capacité de voir l’espace astral : un secret qu’elle ne partage
avec personne car elle est convaincue que tous les êtres étran-
ges qu’elle voit aller et venir dans sa maison sont issus de son
imagination (en réalité, elle est devenue un petit peu folle,
mais rien de suffisamment grave pour altérer ses facultés au
quotidien).
Ça ne l’empêche pas, ceci dit, de parler aux fantômes. Elle
a en fait tissé des liens d’amitié avec quelques-uns d’entre eux.
Ils gardent un œil sur sa maison et complètent ses mesures
de sécurité, et en retour elle leur procure un contact avec le
monde des vivants.
 EN PLEINE COURSE......................
Si le magicien de l’équipe examine la maison en astral, il et qui est mal éclairée même au milieu de la journée), une pro-
rencontrera au moins un de ces fantômes errant aux alentours. jection holographique de Marli du temps où elle était jeune
Si le magicien essaie de leur parler, ils diront du bien de la apparaîtra et invitera les runners dans le petit salon. Elle ne
« dame de la maison » et diront qu’ils veillent sur elle. Si le leur proposera aucun rafraîchissement, mais leur demandera
magicien est aimable avec les fantômes et les convainc que plutôt de but en blanc ce qu’ils savent et pourquoi ils ont cher-
l’équipe ne veut aucun mal à Marli (gardez à l’esprit – uh-uh- ché à la contacter. Ce que les runners lui diront déterminera
uh – que les fantômes peuvent observer les auras des personna- ce qu’elle fait :
ges pour jauger leur état émotionnel et leurs intentions, même S’ils essaient de l’intimider pour qu’elle leur donne le code,
si ce n’est pas un moyen infaillible de repérer les mensonges), elle s’excusera sincèrement et leur dira qu’elle ne l’a malheu-
ils promettent de lui passer le message. Si l’équipe leur passe reusement plus, que toutes ses archives informatiques ont été
un message incluant le nom de JetBlack ou une quelconque perdues dans le Crash et qu’elle n’a pas de copie de sauvegarde
référence au disque, Marli leur ouvrira le portail à contrecœur. (souvenez-vous, ils parlent à une image holographique : la vé-
Passez à Invités, plus bas. ritable Marli est à l’abri dans son poste de contrôle au sous-
Gardez à l’esprit que les fantômes de la maison sont morts sol). Si les runners insistent trop sur le sujet, les portes de la
au milieu du XXe siècle et qu’ils hantent cette maison depuis pièce claquent et du gaz neuro-étourdissant (Indice 10, inerte
longtemps, ce qui signifie après 1 minute) est diffusé
que ce ne sont pas exacte- dans la pièce.
ment les êtres les plus directs LES FANTÔMES Si les personnages sont
qui soient. Il y a des hommes, neutralisés par le gaz, ils se
des femmes et enfants : choi- P Chance Mag INIT astrale PI astrale
3 3 3 6 3 réveilleront à l’arrière d’un
sissez-en (ou tirez au sort) van dans les Barrens de Red-
deux pour parler aux runners Compétences : Analyse astrale 3, Combat astral 3, Esquive 3 mond. Marli a donné pour
et maintenez leur propos va- Pouvoirs : Forme astrale, Peur instruction à ses hommes
gues, sans beaucoup d’infor- de laisser leur équipement
Remarque : les fantômes ne peuvent pas se matérialiser et
mations concrètes. Certains aux runners, mais parfois la
sont donc restreints à l’espace astral. Utilisez leur Puissance
préféreraient parler d’autres tentation peut se révéler trop
comme valeur pour tous leurs attributs.
choses (comme de leur pro- forte. Lancez 1D6 pour cha-
pre mort) tandis que d’autres que membre de l’équipe : sur
pourraient se froisser s’ils ont un 1, ce membre de l’équi-
l’impression que les runners les poussent un peu trop à donner pe a perdu un équipement quelconque. Notez que les gens
des informations. La seule chose sur laquelle ils s’accordent est de Marli ne prendront pas les commlinks des runners ni un
le fait que Marli est une bonne personne et que c’est quelqu’un équipement qui semblerait particulièrement personnalisé ou
qu’ils essaieront de protéger contre tout danger. unique.
S’ils disent la vérité (qu’ils ont un disque de chansons
Invités inédites de JetBlack qu’ils ont obtenu d’un ami et que cette
Une fois que les PJ sont admis dans la maison (qui a au inscription à propos « d’amis absents » les a conduits à elle,
moins autant l’air hantée vue de l’intérieur que de l’extérieur l’image sourira tristement. « Ah, Jet. Je n’avais pas pensé à lui

37
En pleine course
 depuis longtemps. C’est vraiment dommage qu’il ait dû mou-
rir si jeune : il avait un talent si hallucinant.
« Pourrais-je écouter les chansons, en souvenir du bon
EN PLEINE COURSE......................
vieux temps ? Je pourrais peut-être vous apprendre quelque
chose sur elles. »
S’ils lui disent qu’ils ont été engagés pour obtenir le disque
et le rapporter à leur employeur, son attitude devient froide et
distante. Elle demandera qui est leur employeur. Si les run-
ners refusent de lui dire, elle leur dira qu’elle ne peut pas les
aider : elle ne donnera pas son ami à quelqu’un qui ne cherche
qu’à se faire de l’argent avec son nom. S’ils lui disent qu’ils
ne connaissent pas son nom mais qu’ils lui décrivent, ou s’ils
ont découvert son nom et le lui disent, elle sourira. « Oh, oui,
Darius. Je le connaissais il y a longtemps. » Elle se rappellera
le « bon vieux temps » jusqu’à ce que les runners la ramènent
au sujet. Encore une fois, elle demandera si elle peut entendre
les chansons.
Si les runners acceptent de la laisser entendre les chan-
sons, elle les invitera à son studio, où elle a un ensemble
audio d’allure très professionnelle. Elle ne viendra pas per-
sonnellement, et restera sous forme holographique à la place.
Elle leur expliquera où insérer le disque, ou bien où charger
le fichier s’ils n’ont pas le disque avec eux, puis prendra les
choses en main à partir de là, dirigeant l’installation depuis
son centre de contrôle du sous-sol (cela devrait donner aux
runners une bonne idée de certaines de ses capacités). Tan-
dis que des boutons sont pressés et des niveaux d’égaliseurs
glissés comme par magie, la musique se joue lentement et le
son semble gagner en clarté, bien que ça ne soit pas complè-
tement ça. Les sons submergent le studio via de nombreux
haut-parleurs dissimulés.
L’image de Marli sourit à nouveau. « Oh oui, je me sou-
viens de ces sessions. Carrion Studios, n’est-ce pas ? Peu de
temps avant sa mort. J’avais un enregistrement aussi, mais je
l’ai égaré quelque part et je ne l’ai jamais retrouvé. Je l’ai tou-
jours regretté… » Son expression s’assombrit. « Je souhaiterais
pouvoir vous aider à décrypter ces morceaux jusqu’au bout,
mais je n’ai plus le code. Il a été perdu quand le Crash a frappé.
J’ai perdu beaucoup de fichiers irremplaçables à l’époque. Je
sais, j’aurais dû faire des sauvegardes, mais ce n’étaient pas de
bonnes années pour moi, vous savez ? Il y a beaucoup de cho-
ses que j’aurais dû faire alors, que je n’ai pas faites. »
Marli n’a effectivement pas le code. Les runners ne pour-
ront pas le vérifier à moins qu’ils ne trouvent son repaire sou-
terrain (voir La véritable Marli, p. 38), mais s’ils la trouvent
et utilisent la magie ou des drogues pour savoir la vérité, son
histoire ne changera pas (bien qu’elle se mette en colère contre
les PJ et qu’elle tente de leur faire quitter sa maison). Quoi
qu’ils lui fassent, elle ne peut pas leur donner le code.
Et maintenant ?
Il semble que l’équipe soit au bout du chemin, une fois
arrivée à ce point : ils se sont débrouillés avec le premier niveau
de cryptage et savent de quoi il retourne, mais il apparaît que
« l’amie absente » supposée capable de décoder le reste du dis-
que ne va leur être d’aucune utilité en fin de compte.
Si les PJ semblent sincèrement découragés et n’essaient pas
d’intimider Marli une fois qu’ils sont raisonnablement satis-
faits de l’authenticité des dires de cette dernière, elle devient
songeuse. « Vous savez… » dit-elle, comme si elle déterrait un
très vieux souvenir, « je pense que je pourrais – pourrais, je dis
bien – connaître quelqu’un qui peut vous aider. Laissez-moi
vos coordonnées, je vais passer quelques coups de fil et voir
ce que je peux faire. Je suis convaincue que le monde devrait
avoir accès à ces enregistrements : après tout, JetBlack est mort
depuis plus de vingt ans maintenant. Je suis certaine que ça ne
le dérangerait plus maintenant. C’est vraiment dommage que
j’aie perdu le code, sinon je vous aurais réglé votre problème
en une minute. »
Si les runners lui donnent leurs coordonnées, elle les rac-
compagnera aimablement à la porte. Dès qu’ils seront partis,
38
En pleine course
elle appellera JetBlack (ou ses hommes), lui parlera du disque
et lui passera les coordonnées des PJ. Si JetBlack n’était pas
au courant pour eux auparavant, il le sera maintenant. Il veut
récupérer les enregistrements car il ne veut pas que quelque
étranger fasse d’énormes bénéfices sur son travail à lui. Il a,
bien entendu, sa propre copie des enregistrements, son but
est donc de retirer celui-là du marché jusqu’à ce qu’il puisse
s’arranger avec quelqu’un de confiance pour le publier. Allez à
Danger de mort, p. 40.
Si les runners refusent de donner leurs coordonnées, Marli
passera tout de même son coup de fil après leur départ, mais il
faudra un peu plus longtemps aux hommes de JetBlack pour
les retrouver. Passez également à Danger de mort, p. 40, mais
coupez un peu sur la marge de temps dont dispose l’équipe
avant de rencontrer Johnson.
Si les PJ réussissent à aller au poste de contrôle souterrain
de Marli et à la tuer ou à la blesser grièvement, elle aura déjà
pris contact avec les hommes de JetBlack avant que les PJ n’ar-
rivent. Allez à Danger de mort, p. 40. Si les runners ont tué ou
blessé Marli, la bande de JetBlack ne cherchera pas à négocier :
ils attaqueront d’entrée de jeu. Comme ils ne seront pas les
seuls adversaires à ce rendez-vous, celui-ci aura des chances de
mal finir pour les personnages.
La véritable Marli
La seule manière pour l’équipe de voir Marli en chair et
en os est de la retrouver dans son poste de contrôle souterrain
et de réussir à y pénétrer. Il y a plusieurs façons d’y parvenir,
mais aucune n’est facile ; les deux meilleures sont de trianguler
ses signaux de contrôle (ce qui nécessite un Test de Guerre
électronique + Renifleur (3)) ou de faire une recherche astrale
et de trouver l’espace protégé par rune de garde en bas.
Marli sera clairement très perturbée par le fait d’être vue
et, à la vue du choc des runners, elle s’effondrera et commen-
cera à pleurer. S’ils la traitent gentiment et ne semblent pas
trop secoués par son apparence (et en particulier s’ils promet-
tent de ne pas révéler son secret au monde entier), son éton-
nement la rendra bien mieux disposée vis-à-vis du groupe : en
fait, elle peut s’avérer un contact de choix pour l’équipe dans
le futur. Même si elle vit recluse, elle a elle-même de nombreux
contacts utiles dans de nombreux domaines via ses relations
matricielles.
DURCIR LE TON
Vous pouvez jouer cette scène aussi durement ou aussi
facilement que vous le souhaitez en augmentant ou en dimi-
nuant le nombre et le potentiel des défenses à l’intérieur et
à l’extérieur de la maison de Marli. Si vous voulez rendre les
choses plus dures pour l’équipe, faites simplement de la mai-
son une forteresse avec de lourdes portes de sécurité et des
vitres blindées, plus de caméras et de drones en patrouille,
voire peut-être une métacréature ou deux (comme des chiens
de l’enfer à l’allure effrayante et très bien entraînés) rôdant
dans le jardin. La seule chose importante à garder en tête, ce-
pendant, est que Marli refuse d’utiliser des méthodes de sécu-
rité potentiellement létales comme des armes à feu ou du mo-
nofilament. C’est une recluse qui apprécie son intimité, mais
pas au prix de la mort de quelqu’un. La seule occasion où elle
et Althea recourront à des mesures extrêmes est si elles sentent
que leurs vies sont menacées. Sinon, libre à vous de parcourir
le chapitre « Équipement » (p. 310, SR4A) et d’ajouter toute
défense ou mesure de sécurité dont vous pensez qu’elles fe-
raient un meilleur défi pour votre équipe.
Une autre façon d’augmenter la difficulté de cette scè-
ne (bien qu’elle ne soit pas recommandée), si Marli et Al-
thea parviennent à neutraliser l’équipe avec des sorts ou du
gaz : au lieu de les faire se réveiller à l’arrière d’un camion
de l’autre côté de la ville avec leur équipement, faites-les se
réveiller à l’arrière d’un van de la Lone Star en route pour
le centre de détention. Ils devront sortir du véhicule par la
force, récupérer leur équipement (qui est rangé dans une cais-
se verrouillée) et s’échapper. Pas un plan facile, même pour
une équipe expérimentée.
ANTIVIRUS
Il n’y a vraiment aucun moyen pour que les runners meu-
rent dans cette scène : même s’ils commencent à tirer et à em-
ployer des méthodes létales, Marli et Althea répondront par
des méthodes non létales et s’occuperont de l’équipe à dis-
tance. La pire chose qui pourrait leur arriver serait de se faire
mettre K.O. par des sorts ou du gaz et de se retrouver à les
« cuver » quelque part.
Si l’équipe tue Marli, JetBlack le découvrira. Cela chan-
gera le ton de la scène finale (voir Danger de mort, p. 40). Au
lieu d’être disposé à faire un arrangement avec les personna-
ges, il sera enragé par leur violence gratuite et par la perte
de sa chère et tendre amie. L’équipe qu’il enverra aura pour
instruction de les tuer, pas de négocier ; si l’équipe survit à
ce combat, ils se seront faits un puissant ennemi assoiffé de
vengeance.
Pour éviter cette dangereuse éventualité, vous pourriez
envisager de laisser entendre que tuer des innocents (et en
particulier des innocents célèbres) de sang-froid n’est pas la
meilleure manière d’assurer leur survie et bien-être à long ter-
me. S’ils décident de ne pas en tenir compte, laissez-les en as-
sumer les conséquences. C’est là tout le propos de Shadowrun,
si l’on prend les mauvaises décisions on en paie le prix. Ils
retiendront la leçon pour la prochaine fois.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Il s’agit d’une scène complexe avec beaucoup d’opportu-
nités de roleplay, de résolution d’énigmes voire de bon vieux
« shoot-‘em-up ». Voici quelques indications pour vous aider
à la gérer.
Interpréter Marli
Il faut se rappeler beaucoup de choses concernant Marli,
mais l’interpréter sera bien plus facile si vous faites l’effort d’en-
trer dans sa tête. C’est une femme qui était belle et puissante,
quelqu’un qui pouvait avoir tout ce qu’elle voulait, mais qui
est maintenant réduite (de son point de vue) à une grotesque
monstruosité recluse. Elle tient bien le choc de sa situation,
à part le petit détail que représente le fait de ne plus vouloir
interagir avec le monde extérieur. Sa vie dans la Matrice et ses
discussions avec les fantômes de la maison l’ont rendue plus
qu’un peu bizarre, mais elle est toujours aussi intelligente et
pleine de ressources.
Marli sait que JetBlack n’est pas mort : en fait, elle reste en
contact régulier avec lui, bien qu’elle ne lui ait pas parlé depuis
quelques mois. Elle connaît également son secret (le fait qu’il
est un vampire) et c’est en partie pour ça qu’elle a partagé les
siens avec lui. Elle le considère comme un ami proche et ne
le trahirait jamais volontairement en donnant le code de dé-
cryptage à un groupe d’inconnus, même si elle l’avait. Elle ne
considère pas comme une trahison de les aider à écouter les
chansons un peu plus clairement, ceci dit : elle est fière des
réussites de son ami et pense qu’elles devraient être rendues
publiques afin que le monde puisse à nouveau profiter de son
talent.
Les défenses de la maison
C’est le bon moment pour avoir plusieurs plans impri-
més. Un pour les joueurs, qui montrerait le périmètre exté-
rieur de la maison, le jardin, la grille et le terrain environnant.
Les autres qui sont uniquement pour vous, et qui devraient
montrer le plan de la maison (le centre de contrôle du sous-
sol inclus) et la position des défenses et de l’équipement de
surveillance à l’intérieur et à l’extérieur. Au fur et à mesure
En pleine course
RÉFÉRENCES
EN PLEINE COURSE......................
Sujet Page SR4A
Maglocks 263
Sécurité physique 259-261
Sécurité technique 261-264
Toxines 254
Gaz Neuro-étourdissant 256
Drones de sécurité 350-351
Conjuration 186
Runes de garde 194
Chamans 181,200
Magie et lancement de sorts 177, 181
Le monde astral 191
que les joueurs découvrent des choses, vous pouvez les mar-
quer sur leur plan. Vous pouvez aussi mettre à jour la posi-
tion des participants (PJ et PNJ), en incluant tout esprit ou
fantôme de la maison qui rôderait dans le coin, prêt à causer
des problèmes.
Des tableaux blancs ou des copies des plans dans des po-
chettes plastiques transparentes peuvent s’avérer pratiques,
car vous pouvez écrire dessus avec des marqueurs effaçables
et déplacer facilement les gens et les choses pour vous aider à
visualiser les changements dans la scène.
Vous devriez parcourir et vous familiariser avec les règles
sur la sécurité physique, technique et magique (pp. 259-264,
SR4A) avant de jouer cette scène.
Conséquences
C’est probablement un bon moment pour faire remarquer
que dans les bonnes parties de Shadowrun, les actions ont des
conséquences qui peuvent hanter les personnages joueurs in-
définiment. Les shadowrunners sont des criminels ; l’essentiel
de la société (et en particulier les forces de l’ordre) ne souhaite
rien de mieux que de les voir derrière les barreaux ou morts.
Dans la plupart des cas, vous ne devriez pas laisser les person-
nages s’en sortir pour des meurtres, mutilations et du vanda-
lisme gratuits, au moins contre des innocents, des passants et
autres personnes non impliquées dans la run.
La société de 2070 est peut-être un peu plus sans foi ni loi,
mais la Lone Star et d’autres organisations de forces de l’ordre
prennent toujours l’ordre public très au sérieux (c’est ce pour
quoi on les paie, après tout). S’ils sont confrontés à un groupe
de fauteurs de troubles lourdement armés et protégés, ils répli-
queront en sortant la grosse artillerie. Vous pouvez être sûr que
dans presque tous les cas, leurs jouets sont plus gros que ceux
des personnages. Ne harcelez pas les personnages avec les for-
ces de l’ordre (rappelez-vous que les tours de combat ne durent
que trois secondes, donc les combats sont généralement finis
depuis longtemps quand la Lone Star se pointe), mais le fait
que les personnages disposent d’une grande puissance de feu
ne signifie pas qu’ils peuvent l’utiliser en toute impunité.
Une autre conséquence à garder en tête est le fait que pres-
que toutes les personnes que les personnages tuent ou muti-
lent ont des proches, des amis et des collègues ou associés qui
pourraient décider que la vengeance est préférable au pardon.
Ces gens constituent de grandes accroches d’intrigues pour des
campagnes en cours : c’est toujours amusant d’attendre quel-
ques aventures, de laisser les personnages prendre confiance,
puis de dévoiler qu’un oncle ou une ex-femme qui dirige une
grande division corporatiste, est un chaman puissant, ou a une
quelconque position qui lui permettrait de pourrir la vie des
personnages.
39

DANGER DE MORT
EN BREF
EN PLEINE COURSE......................
À ce stade, l’équipe de runners s’est heurtée au mur de la
deuxième moitié du cryptage. Les runners ont probablement
décidé à ce point qu’ils veulent juste se faire payer. Il est temps
de mettre en place une rencontre pour remettre le disque et
toucher leur paie durement gagnée.
Les choses ne se passent jamais aussi facilement, cepen-
dant. Avant qu’ils ne puissent effectuer la rencontre, les run-
ners reçoivent une offre qu’ils auront du mal à refuser : un
mystérieux troisième intervenant les contacte, leur suggérant
une rencontre où ils peuvent vendre le disque et les données
qu’il contient pour plus de blé que M. Johnson ne leur en
offre.
L’équipe accepte la rencontre avec cette troisième partie
prenante et écoute au moins son offre, probablement avec
des visions de nuyens dansant devant leurs yeux tandis qu’ils
contemplent la somme d’argent que l’interlocuteur inconnu
est prêt à investir pour mettre la main sur les enregistrements.
Il se pourrait qu’ils se méfient lorsqu’ils découvrent que la ren-
contre est dans un cimetière, mais après tout, l’argent n’a pas
d’odeur, pas vrai ?
Malheureusement, l’équipe de Shangri-La les a à nouveau
rattrapés et ils sont déterminés à ne pas repartir les mains vides
cette fois. La bataille finale de l’aventure met aux prise l’équipe
de PJ contre une équipe de Shangri-La récemment regonflée
(maintenant composée de shadowrunners au lieu de larbins
corpos) : et les instigateurs de la rencontre, qui prétendent re-
présenter JetBlack lui-même (ou du moins ses intérêts) ? De
quel côté vont-ils se ranger ?
DITES-LE AVEC DES MOTS
Lorsque l’équipe est prête pour leur rencontre avec M. Johnson,
lisez-leur ce qui suit :
Alors que vous vous préparez à partir pour le rendez-vous,
votre téléphone sonne :
« Bonsoir », dit la voix au bout du fil, profonde, masculine
et de toute évidence trafiquée. « J’ai entendu dire que vous
avez un objet qui m’intéresse. J’ai également entendu dire
que vous êtes déjà engagés pour fournir cet objet à quelqu’un
d’autre. Avant que vous ne le fassiez, toutefois, j’aimerais avoir
l’opportunité de vous parler. Je suis certain de pouvoir vous
faire une offre bien plus avantageuse pour l’objet en question,
si vous acceptiez de l’entendre. »
Lorsque les PJ arrivent au lieu du rendez-vous, lisez ce qui suit :
Vous avez déjà entendu parler de rendez-vous dans des
lieux étranges auparavant, mais celui-ci est probablement le
plus étrange. Il s’agit d’un cimetière : un bon vieux cimetiè-
re plein de pierres tombales, de mausolées, de brouillard, de
vieux arbres bizarres, avec plein d’endroits où se cacher. Que
préparent ces types, d’ailleurs ? Vous envisagez de vous tirer
pour aller directement au rendez-vous avec votre M. Johnson
originel, mais l’appât des nuyens est trop fort ; après tout, vous
pouvez gérer les morts – ce sont les vivants dont vous devez
vous méfier.
ATMOSPHÈRE
Sauf si l’équipe n’est qu’une bande de lèche-bottes et de
boy-scouts, les runners vont au moins vouloir écouter une
proposition substantiellement supérieure à celle qu’ils ont eu
de Johnson. S’ils sont prudents et couvrent leurs arrières, ils
peuvent toujours dire non et retourner voir Johnson avec une
contre proposition, pas vrai ?
40
En pleine course
S’ils décident qu’ils ne veulent même pas entendre la pro-
position et vont directement au rendez-vous avec Johnson à la
place, allez à Durcir le ton, p. 43.
L’ENVERS DU DÉCOR
Qu’ils aient ou non succombé à leur curiosité et aient
ou non découvert ce qu’il y a sur le disque, à ce moment de
l’aventure les runners sont juste contents de s’en débarrasser en
appelant Johnson et organisant la livraison de ce disque à ce
dernier et / ou l’extraction de ses fichiers par celui-ci. Johnson
accepte de les rencontrer une heure plus tard et leur suggère
l’Infinity (le club où ils se sont rencontrés la première fois)
comme lieu de rendez-vous.
Cependant, avant que l’équipe ne puisse allez au rendez-
vous, ils sont contactés par quelqu’un d’autre qui est intéressé
par le disque et qui est prêt à leur payer deux fois ce que
Johnson les paie s’ils lui livrent le disque à lui à la place. La
personne demande aux runners d’au moins écouter son offre
avant de prendre une décision. Il leur assure que cela en vaudra
la peine.
Si les runners acceptent un rendez-vous, la mystérieuse
personne leur donne une adresse et leur dit d’y être vingt mi-
nutes plus tard (ce qui, coïncidence ou pas, est à peu près le
temps qu’il devrait leur falloir pour s’y rendre). L’endroit est
un grand cimetière tortueux avec une église au milieu. Si les
runners vérifient l’adresse, elle correspondra à celle de l’église,
mais ne mentionnera pas le cimetière.
Le cimetière
La personne pour qui la mystérieuse tierce partie travaille
est nul autre que JetBlack. Le rocker vampire veut récupérer
l’enregistrement. Ses hommes sont prêts à négocier, mais si
l’équipe décline leur offre (très lucrative), ils laisseront tom-
ber les « politesses » et passeront directement à la manière
forte.
Lorsque les runners arrivent au cimetière, jouez sur sa
bizarrerie. La zone est sombre et brumeuse : il y a quelques
lumières, mais elles sont largement espacées et nombre d’entre
elles ont été cassées. Quiconque ne disposant pas d’un mini-
mum d’améliorations de vision subit un désavantage équiva-
lent à une Lumière Partielle (-2) : consultez la Table des modi-
ficateurs de visibilité, p. 136, SR4A. L’endroit est un cimetière
à l’ancienne, avec des arbres, des sentiers et des collines, pas de
simples acres de pelouse avec des plaques. Il y a pléthore d’en-
droits où se cacher, se perdre voire tomber dans une tombe
ouverte si on ne prend pas garde. La vieille église en pierres
au milieu est petite et n’a pas l’air d’être utilisée souvent. Ses
portes sont closes.
Si le magicien de l’équipe essaie d’analyser la zone en astral
avant que le groupe n’entre dans le cimetière, faites-lui lancer
un Test de Perception astrale avec une pénalité de réserve de
dés de -2 prenant en compte l’aura surnaturelle générale de la
zone. Les hommes de JetBlack sont divisés en deux groupes : le
premier est constitué de cinq personnes attendant près d’une
grande pierre tombale ornementée au centre du cimetière ; ils
ne devraient pas être trop difficiles à repérer. L’un d’entre eux,
une femme, est visiblement la chef, bien qu’elle apparaissent
en astral comme une ordinaire sans cyberware (il s’agit en fait
d’une vampire magiquement active, mais elle est camouflée
avec la puissance d’un initié de grade 3). Le second groupe est
composé de cinq autres individus cachés alentour, qui ne se
montreront que si un combat éclate.
Lorsque les runners arrivent au rendez-vous, ils remar-
quent immédiatement que la pierre tombale ornementée est
en fait celle de JetBlack : elle est en granit, mesure environ
trois mètres sur deux et est entourée d’une petite barrière en
fer forgé. On y lit « les étoiles brillent le plus lors des nuits
les plus noires ». Elle est également couverte de fleurs, de
mémentos et de mots d’admirateurs, même vingt-deux ans
après.

Une grande femme aux cheveux sombres, habillée de cuir,
s’avance depuis le couvert d’un mausolée. Elle est flanquée de
deux hommes : un humain, un elfe, tous deux habillés de fa-
çon similaire. Ils sont armés mais leurs armes sont dans leurs
holsters. La femme dit aux runners, un sourire forcé aux lè-
vres : « Bonsoir. Mon nom est Risa. Désolé pour l’endroit :
nous pensions qu’il serait approprié, vues les circonstances.
Avez-vous l’enregistrement ? »
Si l’équipe indique que oui, elle acquiesce : « Bien. Il doit
retourner à qui de droit. Voyez-vous, je représente les intérêts
de JetBlack. Ces enregistrements furent donnés à l’un de ses
amis avant sa mort ; il n’a jamais souhaité les diffuser au grand
public. Combien les gens qui vous ont engagés vous ont pro-
mis de vous payer pour votre peine ? »
Si les runners lui disent la vérité, elle acquiesce à nouveau,
comme si elle le savait. « Très bien, alors, que diriez-vous si j’of-
frais le double, plus cinq mille nuyens supplémentaires chacun
pour votre silence et pour que vous prétendiez ne jamais avoir
su que de tels enregistrements existaient ? » Elle fait une pause
et son expression s’assombrit. « Bien sûr, vous comprenez bien
que si vous acceptez mon offre, cela signifie que nous nous at-
tendons à ce que vous ne gardiez aucune copie. Si vous en avez,
vous les détruirez. Si jamais une copie voit la lumière du jour,
nous saurons d’où elle provient et, croyez-moi, vous ne voulez
pas des personnes que je représente comme ennemies. »
Si les runners essaient de mentir sur le montant qu’on leur
a promis, elle secoue la tête tristement, en soupirant. « N’es-
sayez pas de me prendre pour un pigeon. Nous savons tous
que ce n’est pas vrai. Pourquoi vous n’essayeriez pas à nouveau,
cette fois en me disant la vérité ? Peut-être que nous pourrons
alors faire affaire. »
Après qu’elle ait fait son offre, elle donnera aux runners
quelques instants pour se concerter et décider s’ils acceptent
ou refusent. Elle et ses deux hommes se tiendront près de la
plaque commémorative, en alerte et prêt à agir. Les deux autres
resteront près du mausolée, un de chaque côté.
Si l’équipe accepte l’offre, elle sourit. « Excellent. Je suis
heureuse que vous ayez entendu raison. Veuillez me remettre
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
s’il vous plaît le disque original ainsi que toute copie que vous
avez avec vous. Je vais considérer que vous n’êtes pas stupides
et que vous en avez laissé une ou deux autres copies quelque
part ailleurs. Ce n’est pas un problème ce soir et je vais vous
faire confiance pour les détruire en accord avec notre marché.
Je ne vous le dirai qu’une fois : n’essayez pas de les vendre à qui
que ce soit d’autre ou de les rendre publiques. Je ne plaisantais
pas à propos de mes employeurs. Ils ont des moyens que vous
ne pouvez même pas imaginer. Ils vous trouveront ; et ren-
dront votre vie absolument détestable. »
Si l’équipe n’accepte pas l’offre, Risa se renfrogne. « Vous
refusez donc deux fois ce que votre employeur vous offre ?
Vous n’êtes clairement pas aussi malins que je ne le pensais.
Je vous prie de bien réfléchir encore une fois, s’il vous plaît. »
Elle n’a toutefois pas du tout l’air de prier qui que ce soit : en
fait, elle a plutôt l’air d’avoir la situation complètement sous
contrôle. Elle sourit lorsqu’elle dit la dernière phrase : à ce mo-
ment, accordez aux runners un Test de Perception + Intuition
(2) pour remarquer ses canines surdéveloppées.
Shangri-La entre en scène
L’équipe de Shangri-La est constituée de shadowrunners
cette fois-ci, pas des gars de la sécurité corpo. Ils ne savent
pas qui sont les hommes de JetBlack (ils ne sont pas là depuis
assez longtemps pour avoir entendu la conversation) ; leur seul
objectif est d’obtenir un exemplaire de l’enregistrement, que
ce soit sur le disque lui-même ou une copie des commlinks
des runners.
Tarkasian en a profondément marre de se faire balader par une
bande de shadowrunners débutants et a développé une obsession
malsaine pour cet enregistrement. Il arrête de prendre des gants
dorénavant et a donné pour instructions à l’équipe d’intervention
de prendre le fichier par tous les moyens nécessaires. Les runners
savaient que le boulot était dangereux lorsqu’ils l’ont accepté, et
ils pourraient se rendre et donner gentiment le disque, évitant
tout désagrément inutile. Quoi qu’il en soit, Tarkasian s’inquiète
davantage d’obtenir la marchandise que de savoir si ses exécutants
laissent des traces.
41
 Que les runners acceptent ou non l’offre, l’équipe d’in-
LE GROUPE DE RISA tervention de Shangri-La passe à l’offensive, la seule question
est de savoir quand. Ils ont retrouvé la trace des runners en
Risa (vampire) chemin vers le rendez-vous. Tandis que les runners rencon-
EN PLEINE COURSE......................

Con Agi Réa For Cha Int Log Vol trent le groupe de Risa, l’équipe d’intervention observe la
3 5 5 2 4 4 3 5 scène par reconnaissance astrale et grâce à un drone de recon-
Chance Ess Mag Init PI MC Arm naissance, depuis un van banalisé garé dans les environs. Ils
4 6 6 9 2 11 6/4 veulent savoir qui a le disque avant d’attaquer.
Compétences : Analyse astrale 4, Bannissement 3, Combat Il y a quelques façons de repérer l’équipe de Shangri-La :
à mains nues 3, Combat astral 6, Contrôle d’esprits 4, Infil- un PJ magicien ou un esprit contrôlé peut repérer le magicien
tration 3, Invocation 5, Lancement de sorts 5, Perception 3 de Shangri-La rôdant dans l’astral ; un des personnages peut
repérer le drone (bien qu’il faudra pour cela réussir un diffi-
Grade d’initiation : 3 cile Test de Perception + Intuition (4) pour le voir) ; ou bien
Sorts : Chut, Détection de la magie (étendu), Flot acide, un des membres du groupe de Risa peut repérer la reconnais-
Influence, Ténèbres sance astrale ou le drone (avec le même jet de Perception +
Métamagie : Bouclier, Centrage (chant), Camouflage Intuition). Le hacker de Shangri-La peut aussi essayer de hac-
ker le commlink du hacker de l’équipe, pour voir s’il contient
Pouvoirs : Arme naturelle (Morsure : VD2P, PA0, Allonge
une copie des fichiers : cela prendra 2 Passes d’Initiative de
-1), Conscience, Drain d’Essence, Forme brumeuse, Immu-
hacking improvisé (voir p. 236, SR4A). Le hacker de l’équipe
nité (Âge, Pathogènes, Toxines), Infection, Régénération,
doit effectuer deux Tests d’Analyse + Firewall contre la Furti-
Sens accrus (Ouïe, Odorat, Vision thermographique)
vité de l’intrus de 4 pour repérer l’intrusion.
Faiblesses : Allergie (Soleil, Modérée), Allergie (Bois,
Si les personnages repèrent le groupe de Shangri-La et
Grave), Exigence alimentaire (Sang), Perte d’Essence,
essaient de se sauver ou d’interrompre le rendez-vous, Shan-
Sommeil Induit (Manque d’Air)
gri-La attaque. Le groupe de Risa entrera dans le combat du
Équipement : Commlink Erika Elite, Manteau renforcé côté des PJ : les assaillants représentent clairement un ennemi
(6/4), Colt Manhunter commun. L’équipe des PJ, cependant, peut ne pas réaliser
que l’escouade de Shangri-La est une tierce partie et penser à
Lieutenant (1) tort que Risa est en train de les piéger. Jouez de cette confu-
Con Agi Réa For Cha Int Log sion : les runners ne sont pas obligés de savoir qui est de leur
5 (+2) 4 (6) 4 (6) 4 (6) 3 3 4 côté sans auparavant analyser leurs actions et leurs réponses.
Vol Ess INIT PI MC IP Arm Si l’équipe de Risa repère le groupe de Shangri-La, ils sus-
4 0,9 7 (9) 2 11 (13) 4 8/7 pecteront que les personnages joueurs sont, d’une manière
Compétences : Armes automatiques 4, Armes tranchan-
ou d’une autre, en train d’essayer de les doubler. Risa dira
tes 4, Combat à mains nues 3, Infiltration 3, Leadership 3
quelque chose à ce sujet et ordonnera à son groupe d’attaquer
(Tactique +2), Perception 3, Pistolets 5
les PJ. L’escouade de Shangri-La se défendra mais restera hors
de la mêlée dans un premier temps, espérant que les deux
Cyberware : Réflexes câblés 1, Substituts musculaires 2, autres équipes s’affaibliront mutuellement, mais elle empê-
Ossature renforcée (Aluminium), Smartlink chera quiconque de partir et foncera au combat dès qu’il
Équipement : Commlink Hermes Ikon, Lentilles de con- semble que l’affrontement touche à sa fin. Comme ils ne sont
tact (vision nocturne), Épée monofilament, Ares Predator pas sûrs de qui a le disque actuellement, ils se concentreront
IV, Veste pare-balles (8/6), Grenades HE (2), Grenades autant sur le groupe de Risa que sur les personnages joueurs.
fumigène IR (2) Notez que l’équipe de Shangri-La ne connaît pas l’existence
des cinq membres supplémentaires du groupe de Risa, qui
Mage (1) sont en fait cachés.
Con Agi Réa For Cha Int Log Si ni le groupe de Risa ni les PJ ne les remarquent, l’es-
3 4 4 3 2 4 4 couade de Shangri-La attendra jusqu’à la fin de la rencontre,
Vol Ess Mag INIT PI MC Arm prévoyant de tendre une embuscade un peu plus loin (en
5 6 4 8 1 11 6/4 utilisant l’effet de surprise) au groupe qui a le disque. Si les
runners refusent de livrer le disque à Risa malgré ses offres
Compétences : Analyse astrale 3, Combat à mains nues 3, mirifiques et ses menaces, Risa feindra de mettre fin au ren-
Combat astral 2, Conjuration (GC) 4, Contresort 3, Infiltra- dez-vous, mais dès que les runners commenceront à partir,
tion 2, Lancement de sorts 4, Perception 2, Pistolets 3 ses cinq camarades embusqués attaqueront. Comme indiqué
Sorts : Combustion, Contrôle des actes, Éclair de foudre, ci-dessus, Shangri-La ne prendra pas part à la bataille, mais
Lévitation, Ténèbres interviendra rapidement pour la terminer après coup et pren-
Équipement : Commlink Sony Emperor, Manteau renforcé dre possession du disque des mains des éventuels survivants.
(6/4), Yamaha Sakura Fubuki Si les runners décident de vendre le disque à Risa, la
vampire leur paiera sur place ce qu’ils demandent et prendra
Sous-fifres (7) possession de tous les exemplaires du disque. Son équipe se
Con Agi Réa For Cha Int Log retirera alors, mais accordez aux runners un Test de Percep-
4 3 3 3 2 3 2 tion + Intuition (1) (avec un modificateur de réserve de dés
de -3 à cause de la distance) pour remarquer la fusillade et
Vol Ess INIT PI MC Arm les cris tandis que Shangri-La attaque le groupe de Risa par
3 5,1 6 1 10 8/6 surprise un peu plus loin. Ce sera à l’équipe de décider de
Compétences : Armes automatiques 3, Armes tranchan- s’en mêler ou non : ils ont été payés, ils n’ont donc aucune
tes 3, Esquive 3, Furtivité (GC) 4, Pistolets 3 raison de rester pour aider le groupe de Risa ; ils pourraient
Cyberware : Compensation anti-flash, Datajack, Simrig, tout simplement décider de prendre l’argent et déguerpir.
Vision nocturne, Zoom D’un autre côté, ils pourraient s’inquiéter de porter le cha-
Équipement : Commlink Renraku Sensei, HK 227X, Te-
peau pour l’embuscade si Risa perd le disque au profit de
nue de camouflage (8/6), Ceska Black Scorpion (avec
quelqu’un d’autre, il vaut donc mieux l’aider maintenant que
smartgun), Lames d’avant-bras, Lentilles de contact avec
de l’avoir aux trousses plus tard.
smartlink Notez que si à un quelconque moment les runners se
rendent et offrent de céder le disque, l’équipe de Shangri-La

42
En pleine course

serait très heureuse de le prendre et de s’en aller. Les hommes
de JetBlack ne laisseront pas les choses se passer ainsi, ceci dit,
et se battront jusqu’au bout pour empêcher le disque de leur
échapper.
L’équipe de Shangri-La se battra jusqu’à ce que la moi-
tié de ses effectifs soit mis hors combat, puis se désengagera.
S’ils parviennent à mettre hors de combat un des personna-
ges joueurs, un d’entre eux essaiera de fouiller le corps de ce
personnage inconscient (ou mort) pour tenter de trouver le
disque ou un commlink qui pourrait contenir une copie des
fichiers. Ils pourraient aussi faire une autre tentative pour hac-
ker le commlink pendant le combat lui-même. S’ils arrivent à
extraire les fichiers, ils le signaleront à leurs équipiers et tente-
ront une retraite en ordre.
Essayez de disperser le combat sur une certaine distance :
les pierres tombales, les arbres et même l’église constituent de
superbes couverts et l’obscurité et le brouillard infligent des
malus de visibilité à tout le monde. Gardez en tête d’autres
dangers naturels, également : sur une complication ou un
échec critique, un personnage pourrait tomber dans une tombe
ouverte, trébucher sur une pierre tombale, tomber d’un arbre,
voire tomber nez à nez avec certaines des autres personnes et
créatures qui ont tendance à rôder dans les cimetières la nuit.
DURCIR LE TON
Amener l’équipe au rendez-vous
Il est possible que l’équipe décide qu’elle ne veut pas ren-
contrer ce nouvel interlocuteur inconnu. Les runners veulent
juste aller au rendez-vous avec Johnson, livrer les données et
être payés. C’est en fait un choix plutôt malin (en particulier
s’ils ne veulent pas risquer leur réputation en blousant leur
premier Johnson), mais ce serait trop facile.
Si les PJ décident de rater le rendez-vous avec Risa, envi-
sagez de choisir l’un des contacts de l’équipe – de préférence
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
un auquel un personnage est attaché – et débrouillez-vous
pour que Risa indique que son groupe détient cette personne
et qu’elle restera en sécurité si l’équipe accepte simplement
d’écouter son offre. À vous de voir si elle détient réellement
cette personne, mais le contact devrait être hors de portée et
injoignable par le personnage pour maintenir la pression.
Remarque : si vous n’êtes pas à l’aise avec cette solution
et que vous sentez que c’est trop de dirigisme vis-à-vis des
joueurs, permettez-leur simplement de rapporter le disque à
Johnson et de finir la run. Ils rateront le combat final et cer-
taines des potentielles récompenses en Karma de l’aventure,
mais ce n’est pas un problème si c’est plus approprié à votre
style de jeu.
Vous pouvez également tenter de modifier l’approche faite
d’abord au téléphone, puis en direct par le groupe de JetBlack.
Faites-les contacter le personnage le plus susceptible d’être in-
téressé, ou proposez autre chose que de l’argent (comme des
informations ou du matériel qu’un PJ cherche à obtenir). Gar-
dez tout de même à l’esprit qu’ils ne sont ni omnipotents ni
omniscients : ils ne peuvent pas tout savoir des espoirs et quê-
tes personnelles de l’équipe de personnages joueurs, et n’ont
pas accès à n’importe quel type d’infos ou de matériel.
Rendre le combat plus intéressant
Ce combat devrait être des plus rudes pour une équipe de
débutants : ne retenez pas les coups, mais n’en rajoutez pas
non plus dans le but de les tuer. Rappelez-vous qu’il y a dix
personnes dans le groupe de JetBlack et qu’ils représentent
chacun la même menace que les runners. L’équipe de Shan-
gri-La se concentrera autant sur eux que sur les personnages
joueurs.
Si votre équipe est un peu plus expérimentée, vous voudrez
peut-être ajouter quelques détails supplémentaires pour rendre
les choses plus intéressantes sous la forme d’autres choses qui
rôderaient dans les cimetières et pourraient ne pas approuver
d’être envahies par une bande d’imbéciles qui se tirent dessus.
43
 Les possibilités incluent :
L’ÉQUIPE DE SHANGRI-LA • des fantômes et des esprits,
Chef (nain) • des chamans,
EN PLEINE COURSE......................

Con Agi Réa For Cha Int Log • des goules,

5 (+3) 4 4 (7) 5 4 5 4 • des gangers,
Vol Ess INIT PI MC IP Arm • un groupe en train de dealer de la drogue,
4 3,1 9 (12) 1 11 4 9/7
• des adolescents utilisant le cimetière comme lieu de zonage
Compétences : Armes à feu (GC) 4, Athlétisme (GC) 3, ou de rite d’initiation à un club,
Escroquerie 3, Étiquette 3 (La Rue +2), Infiltration 2, Per-
• un ou deux gardes de la sécurité du cimetière faisant leur
ception 4, Survie 3 (Milieu urbain +2)
ronde,
Cyberware : Accroissement de Réaction 3, Cyberyeux 3
• un officier de la Lone Star en patrouille…
(Amplification de vision 2, Anti-flash, Smartlink, Vision noc-
turne, Zoom), Interface sonore, Ossature renforcée (Titane)
Équipement : Commlink Hermes Ikon, Ares Viper Sliver- ANTIVIRUS
gun (caché dans un étui de bras dissimulé), Mossberg
AM-CMDT, Grenade HE, Grenade à fragmentation, Veste Il s’agit du combat final, et plutôt dans la catégorie poids
pare-balles (8/6) lourd. Faites qu’il reste équitable. L’équipe de Shangri-La ou
les hommes de JetBlack ne doivent pas se concentrer trop
Notes : Vision thermographique, +2 dés en Constitution
fortement sur les personnages joueurs à l’exclusion d’autres
pour les tests pour résister aux toxines et aux agents
dangers, mais ne soyez pas inquiet si vous tuez un des run-
pathogènes.
ners. C’est un combat dangereux.
Chaman (humain) Si votre équipe est composée de runners débutants faisant
leur première shadowrun (en particulier si les joueurs eux-mê-
Con Agi Réa For Cha Int Log
mes découvrent Shadowrun), offrez-leur par tous les moyens
4 2 3 3 5 4 3
des indications tactiques, comme les couverts, ou de façon plus
Vol Ess Mag INIT PI MC Arm générale des astuces sur l’art de rester en vie dans de grands
5 6 5 7 1 11 6/4 combats. Le combat doit rester rythmé et imprévisible : c’est
Initiative / PI astrale : 8/3 à vous et à vos joueurs de décider si vous préférez le jouer de
Compétences : Analyse astrale 3, Conjuration (GC) 3, façon cinématique et peu détaillée ou avec plus de détails et de
Contresort 2, Esquive 4, Étiquette 3 (La Rue +2), Furtivité réalisme. Les deux approches peuvent être très satisfaisantes.
(GC) 2, Lancement de sorts 5, Perception 3 Si l’équipe de Shangri-La parvient à remporter le combat
Sorts : Détection de la vie (étendu), Doigts télékinésiques, (ou si l’équipe a refusé l’offre de JetBlack et que son groupe
Éclair étourdissant, Invisibilité, Lien mental, Soins l’emporte), les personnages joueurs perdront le disque. Si
vous vous sentez l’âme charitable, vous pouvez faire en sorte
Équipement : Commlink Hermes Ikon, Veste pare-balles
que les méchants passent à côté du commlink qui contient
(8/6), Lunettes avec Interface visuelle, Colt America L36
une copie du fichier de sorte que l’équipe aura quelque chose
Notes : ce chaman suit l’esprit mentor Chien (+2 dés pour à donner à Johnson, mais mettez en avant le fait que les PJ
les sorts de détection, +2 dés pour les esprits de l’homme). se sont fait au moins (et potentiellement jusqu’à trois) enne-
Pour plus d’informations, voir p. 200, SR4A. mis puissants. C’est une superbe initiation à Shadowrun, où
surveiller ses arrières n’est pas seulement nécessaire, mais une
Adepte (humain) question d’instinct si vous voulez rester en vie.
Con Agi Réa For Cha Int Log Souvenez-vous, ceci dit : même si l’équipe se fait des en-
5 4 5 (7) 4 2 3 3 nemis, il n’y a rien qui vous oblige à les utiliser de suite. Les
Vol Ess Mag INIT PI MC Arm corporations (et les rock stars vampires) ont plein d’autres
4 6 4 8 (10) 1 (3) 11 9/7 choses à faire. Il peut se passer du temps avant que leur at-
Compétences : Armes de trait 5 (7), Athlétisme (GC) 4, Com- tention se reporte sur une équipe de shadowrunners débu-
bat rapproché (GC) 4, Esquive 3, Infiltration 3, Pistolets 3 tants qui se feront probablement dessouder de toute manière.
L’anticipation et le suspense sont souvent plus amusants et
Pouvoirs d’adepte : Armure mystique 1, Compétence gardent les joueurs sous pression.
améliorée (Armes de trait) 2, Guérison rapide 2, Réflexes
améliorés 2
Équipement : Commlink Hermes Ikon, Arc, Tenue de NOTES DU MENEUR DE JEU
camouflage (8/6), Colt Manhunter, Couteau de survie.
Surprise
Samouraï (humain) Il y a plusieurs moments dans ce combat où les règles
Con Agi Réa For Cha Int Log de surprise interviendront. Par exemple, le groupe de Risa
6 3 4 (7) 5 2 3 3 pour surprendre les PJ en attaquant soudainement s’ils soup-
Vol Ess INIT PI MC Arm çonnent un coup fourré, ou l’équipe de Shangri-La pour-
2 0,55 7 (10) 1 (4) 11 10/8 rait surprendre à la fois le groupe de Risa et les personnages
Compétences : Armes à feu (GC) 5, Athlétisme (GC) 3, joueurs lorsqu’ils entrent en action. La surprise se gère en
Combat à mains nues 3, Esquive 2, Étiquette 2, Explosifs deux temps : un Test de Perception (généralement effectué
3, Infiltration 2 en secret par le meneur de jeu) pour voir si chaque person-
nage remarque quoi que ce soit d’inhabituel, suivi par un
Cyberware : Griffes, Réflexes câblés (3) Test de Surprise (Réaction + Intuition). Le nombre de succès
Bioware : Orthoderme 2 qu’un personnage obtient à son test détermine le nombre de
Équipement : Commlink Hermes Ikon, AK-97 avec sys- succès qu’un autre personnage doit battre pour pouvoir agir
tème smartgun, Tenue de camouflage (8/6), Grenades contre lui (les personnages qui réussissent leur Test de Per-
fumigènes (3), Lunettes avec smartlink ception obtiennent +3 dés au Test de Surprise). Nous vous
Suite page 45
conseillons de lire les règles de surprise (p. 165-166, SR4A)
avant de jouer ce combat et de tenir le compte de qui est

44
En pleine course
surpris par qui. Souvenez-vous que la surprise ne compte que
durant la première Passe d’Initiative, sauf si quelqu’un de nou- L’ÉQUIPE DE SHANGRI-LA (Suite)
veau intervient plus tard dans le combat.
Hacker (humain)

EN PLEINE COURSE......................
Gérer les grands combats Con Agi Réa For Cha Int Log
3 (+1) 4 3 (5) 3 4 5 4
Il y a certaines choses que vous pouvez faire pour rendre ce
combat plus fluide. La première est de vous faire une feuille ré- Vol Ess INIT PI MC Arm
capitulative comportant les informations importantes comme 3 4,2 8 (10) 1 10 8/6
les compétences de combat, les valeurs de Chance, les Passes Initiative / PI / MC : 11/3/10 (hot sim)
d’Initiative et ainsi de suite ainsi qu’un Moniteur de Condi-
tion pour chaque PNJ participant au combat. Cela économi- Compétences : Combat rapproché (GC) 2, Crochetage 2,
sera beaucoup de feuilletage et vous permettra d’avoir tous les Électronique (GC) 3, Étiquette 2, Explosifs 2, Perception 3,
combattants de votre camp réunis en un même endroit. Vous Piratage (GC) 4, Pistolets 2, Premiers soins 2
pouvez dire en un clin d’œil qui est blessé, qui est sur le point Cyberware : Accroissement de réaction 2, Datajack, Inter-
d’aller au tapis et qui est encore frais. face tactile, Ossature renforcée (Plastique), Simrig
La deuxième est de noter sur votre exemplaire du plan Équipement : Commlink personnalisé (système 4, Fire-
où est chaque combattant (surtout étant donné que plusieurs wall 5, Réponse 5, Signal 4, divers logiciels à Indice 4),
d’entre eux commencent le combat depuis des positions dissi- Autocrocheteur, Passe maglock 4, Mini-poste à soudure,
mulées) et sachez combien de temps il leur faudra pour se join- Scanner de fréquences radios portable 3, Oreillette de re-
dre au combat. N’oubliez pas que si quelqu’un est à plusieurs connaissance spatiale, Yamaha Pulsar, Veste pare-balles
centaines de mètres plus loin, il lui faudra du temps pour se (8/6)
mettre en position ne serait-ce que pour un tir à longue portée
s’il est à pied (encore que la magie n’a pas cette limitation). Rigger (ork)
La troisième est une astuce que certains meneurs de jeu Con Agi Réa For Cha Int Log
aiment utiliser. Avant le combat lancez un paquet de dés (du 7 3 3 7 2 3 4
genre une centaine voire plus) et noter leurs résultats dans l’or-
dre, en encerclant tous les succès. Lorsque vous avez besoin Vol Ess INIT PI MC Arm
d’effectuer un jet pendant le jeu, barrez autant de résultats 3 3,4 6 1 14 8/6
de votre liste que de dés à jeter et notez le nombre de succès Compétences : Anthropomorphes 2, Appareils volants 3,
dans ce groupe (par exemple, si vous avez besoin de lancer Armes à feu (GC) 3, Armes de véhicules 4, Mécanique (GC)
douze dés, barrez les douze premiers résultats de votre liste et 4, Perception 2, Véhicules terrestres 3
comptez combien d’entre eux sont entourés d’un cercle dans Cyberware : 2 Bras cybernétiques (FOR 4, Blindage 3),
ce groupement). Cela peut accélérer le combat, si vous êtes à Datajack, Interface de rigging
l’aise avec l’idée.
Équipement : Commlink Hermes Ikon, 2 GM-Nissan Do-
Enfin, n’engagez pas vos PNJ à accomplir une action par- berman (chacun équipé d’une mitrailleuse légère), Lone
ticulière quoi qu’il arrive par avance. Les circonstances chan- Star iBall (équipé d’un Flashpack et d’une Grenade fu-
geront pendant le combat, assurez-vous donc que vos PNJ migène), Scanner de fréquences radios portable 3, Veste
réagissent en altérant leurs actions pour s’adapter à ce qui se pare-balles (8/6)
passe. Si un camp commence à perdre trop de gens, par exem-
ple, ses membres pourraient se regrouper contre le combattant
apparemment le plus puissant du groupe ennemi, ou ils pour- (vendre le disque au groupe de Risa signifie qu’ils devront af-
raient même retraiter. Laissez vos options ouvertes et laissez lafronter la colère de M. Johnson et gérer la perte de réputation)
bataille se dérouler comme elle doit. et ils sont aussi dans la mouise s’ils disent non (ils perdent
beaucoup d’argent, doivent combattre un ennemi impression-
nant et, probablement gagner un autre ennemi puissant). Les
Cinématique ou réaliste ? joueurs peuvent ne pas apprécier la situa-
Les meneurs de jeu et les joueurs varient tion, mais c’en est une qu’ils vont rencon-
sur la façon dont ils aiment gérer le combat. trer encore et encore durant leur carrière de
Certains groupes aiment injecter autant de RÉFÉRENCES shadowrunners. Les petites victoires sont
réalisme glauque dans le combat que possi- courantes (et le sont de plus en plus alors
ble, appliquant avec soin tout modificateur Sujet Page SR4A que l’équipe gagne en expérience et en répu-
approprié, mesurant les distances et les an- Surprise 165-166 tation), mais dans un monde où les méga-
gles, et en essayant généralement de rendre Camouflage 198 corporations et autres entités puissantes
le combat aussi vraisemblable que possible. manipulent les runners comme des pions
D’autres préfèrent une approche plus ci- Vampires 301 sur un échiquier, les gains importants sont
nématique, jouant le combat dans de plus rares et généralement non sans une ou deux
grandes largeurs, moins de jets de dés, et contreparties. Si une équipe de shadowrun-
moins d’attention aux détails pour favoriser ners ne s’attend pas à avoir un ennemi aux
les aptitudes et l’histoire. Les deux méthodes sont aussi bonnes fesses, c’est qu’elle n’a pas encore accompli suffisamment de
l’une que l’autre. Assurez-vous simplement que tout le monde choses pour se faire remarquer.
est sur la même longueur d’onde avant de démarrer, afin de ne
pas frustrer les bretteurs cinématiques lorsque les fans du réa-
lisme glauque veulent passer 10 minutes à considérer chaque
aspect de chaque Tour de Combat (ou vice versa).
LE FINAL
EN BREF
Choisir entre Charybde et Scylla (ou le dilemme
Après la bataille finale au cimetière, les runners peuvent
du shadowrunner) avoir toujours le disque ou une copie, ils peuvent l’avoir vendu
Cette scène sert à montrer quelque chose aussi bien aux aux hommes de JetBlack, ou enfin ils peuvent l’avoir perdu au
joueurs qu’aux personnages : les choses ne se passent pas tou- profit de JetBlack ou de Shangri-La. Quel que soit le résultat
jours comme on le voudrait. Dans ce scénario, ils sont placés du combat, les membres de l’équipe doivent décider s’ils vont
dans une situation où ils sont dans la mouise s’ils disent oui au rendez-vous avec Johnson ou s’ils lui posent un lapin.

45
En pleine course
 DITES-LE AVEC DES MOTS
Si les runners livrent le disque ou une copie du disque des enregis-
EN PLEINE COURSE......................
trements à Johnson et qu’ils ne l’ont ni vendu ni perdu au profit de
quelqu’un d’autre, lisez-leur ce qui suit :
M. Johnson accepte votre cadeau avec un hochement de
tête approbateur. « Joli travail », vous dit-il, un large sourire
aux lèvres. « J’ai entendu dire que beaucoup de monde courait
après, et il semble que vous ayez réussi à tous les coiffer au
poteau. Je suis impressionné, en particulier si les rumeurs que
j’ai entendues sont vraies. Je le ferai savoir à mon employeur et
je suis raisonnablement certain qu’il pourrait y avoir d’autres
perspectives d’emploi pour vous à l’avenir. Je suis même auto-
risé à vous octroyer un petit bonus – 5 000 ¥, pour être exact
– pour récompenser votre intégrité. Maintenant, prenons un
verre voulez-vous ? Vous êtes mes invités. »
Si les runners livrent le disque ou une copie des enregistrements à
Johnson et ont perdu (pas vendu) les fichiers au profit de quelqu’un
d’autre, lisez-leur ce qui suit :
M. Johnson soupire, prenant votre présent sans plaisir.
« Bien, vous m’avez rapporté le disque. J’aurais préféré que
vous soyez les seuls à avoir les fichiers, mais… bon, ça ne sert
pas à grand-chose d’en parler maintenant. Je pense que nous
arriverons à arranger les choses, comme mon employeur peut
agir plus rapidement que la concurrence. Voici votre paie-
ment : laissez-moi vous donner un conseil, toutefois. Si vous
voulez rester dans le business, vous devez être plus attentifs
à tenir vos engagements. Je vous garantis que votre prochain
patron ne sera pas aussi indulgent. »
Si les runners livrent le disque ou une copie des enregistrements
à Johnson et ont vendu les fichiers à quelqu’un d’autre, lisez-leur
ce qui suit :
M. Johnson est tout sourire jusqu’à ce que vous livriez le dis-
que, puis il vous fixe comme un scientifique écrasant un insecte
sur un mur. « Pas mal du tout, » gronde-t-il. « Vous êtes nou-
veaux dans le métier, les gars, je sais, mais je pensais que vous
auriez été assez malins pour savoir que lorsqu’on vous paie pour
livrer quelque chose à quelqu’un, ce n’est pas pour que vous
commenciez à en vendre des copies à d’autres pour votre comp-
te. Ouais, ouais, je sais, ils vous ont probablement fait une offre
que vous ne pouviez pas refuser. Je sais comment ça se passe.
J’espère que c’était une offre sacrément bonne, par contre, parce
que j’vais certainement pas vous payer pour avoir agi comme
une bande de gamins cupides. Vous réalisez que si j’étais comme
n’importe quel autre Johnson, vous seriez morts maintenant.
Savez, j’aime pas qu’on me double. Heureusement pour vous,
mon employeur a pu passer un… arrangement… avec le groupe
à qui vous avez vendu les informations. Tout est réglé mainte-
nant, il a donc décidé de vous laisser respirer… pour l’instant,
en tout cas. Si j’étais vous, je barrerai mon cul d’ici avant que
j’oublie que je suis un brave gars et que je décide de vous donner
une leçon dont vous avez le plus grand besoin. »
Si les runners ne vont pas du tout revoir Johnson et tentent de jouer
profil bas, lisez-leur ce qui suit :
Un jour après la date du rendez-vous prévu, <choisissez le
chef / porte-parole le plus évident de l’équipe> reçoit un message
vocal. « M. Johnson à l’appareil. Apparemment, vous avez
choisi d’accepter une meilleure offre que celle que je vous avais
faite. Ou alors, vous êtes tous morts. Quoi qu’il en soit, je ne
suis pas satisfait, pas plus que mon employeur. Vous aurez de
nos nouvelles. »
ATMOSPHÈRE
Aucune aide ne devrait être nécessaire pour cette scène :
d’une manière ou d’une autre, l’équipe va devoir entrer à nou-
veau en contact avec Johnson, à ses conditions ou aux leurs.
46
En pleine course
L’ENVERS DU DÉCOR
La manière dont cette scène se déroule dépend entière-
ment de ce que l’équipe a finalement fait du disque. Chaque
décision a des ramifications pour de futures relations entre M.
Johnson et l’équipe.
L’équipe livre le disque à Johnson (et seulement
lui)
Si l’équipe est sortie indemne du combat au cimetière, a
décliné l’offre de Risa et livré le disque à M. Johnson, il sera
très satisfait des PJ (en particulier si ce sont des runners débu-
tants et qu’il s’agit de leur premier boulot). Il indiquera que
son employeur et lui-même sont plutôt satisfaits de leur pres-
tation et leur offrira une rallonge de 5 000 ¥ (pour l’ensemble
de l’équipe) pour récompenser leur intégrité face à ce qui de-
vait certainement être une offre tentante.
Dans cette option, Johnson et son employeur penseront à
l’équipe pour de futurs travails. Les personnages peuvent utili-
ser Darius Saint George comme contact (Influence 4, Loyauté
2) dans de futures aventures, où sa vaste connaissance de la
scène médiatique de Seattle pourrait s’avérer pratique. Bien
que l’équipe ne découvrira pas qui est l’employeur de Darius,
cette personne se souviendra également des runners si elle de-
vait avoir tout autre travail qui pourrait cadrer avec leurs ap-
titudes (ces futures missions pourraient être détaillées dans de
futurs produits de Shadowrun, quatrième édition).
L’équipe livre le disque à Johnson mais ont
perdu le disque ou une copie de celui-ci
Si les PJ livrent une copie des fichiers à Johnson mais pas
le disque parce qu’ils l’ont perdu au profit d’une autre équipe
(Shangri-La ou JetBlack), leur Johnson ne sera pas content
d’eux. Il sera plus compréhensif qu’ils pourraient s’y attendre ;
après tout, il ne s’attendait pas à ce qu’ils se retrouvent face
à de tels adversaires. Il sera quelque peu impressionné qu’ils
aient réussi à s’en tirer avec une copie, même s’ils ont perdu
l’original. Il les paiera comme convenu, mais les exhortera à
être plus prudents à l’avenir.
Notez que si l’équipe était expérimentée et non débutante,
Johnson ne sera pas impressionné par leur incapacité à s’accro-
cher au disque. Il les paiera quand même, mais la rencontre
sera abrupte et sans conseil utile.
Dans les deux cas, l’équipe peut retenir Darius St George
comme contact (Influence 4, Loyauté 1), si les runners arri-
vent à le convaincre qu’ils feront de leur mieux pour s’amélio-
rer la prochaine fois.
L’équipe livre le disque (ou une copie) à Johnson
mais l’a également vendu à quelqu’un d’autre
Si l’équipe espérait que M. Johnson n’aurait pas eu vent
qu’il n’est pas le seul à obtenir les fichiers, ils vont au devant
une mauvaise surprise. Johnson agira comme si tout allait bien
jusqu’à ce que l’équipe lui donne le disque ou la copie et qu’il
l’ait contrôlé, puis sa colère fera surface. Il a entendu de quel-
qu’un (son employeur, peut-être) que l’équipe joue sur les deux
tableaux et ça ne le met pas de bonne humeur. Il refusera de les
payer pour la livraison, leur disant qu’il espère qu’ils ont eu une
offre généreuse de l’autre partie. Il leur dira aussi de manière
claire qu’ils n’ont pas intérêt à dealer d’autres copies à quelqu’un
d’autre : son employeur a passé un arrangement avec la partie
adverse qui a le disque, donc maintenant tout va bien. Si l’équi-
pe commence à vendre d’autres copies, ceci dit, il le saura.
Jouer sur le fait qu’il est en colère contre les PJ à cause de
leur double jeu et qu’il peut à peine se retenir de leur mettre
sur la figure. Dans ce cas, l’équipe a laissé passer sa chance
de retenir Darius Saint George comme contact. S’il a besoin
d’une équipe à l’avenir, les runners ne seront pas sur sa liste
de candidats.

Si les runners essaient de réclamer leur paiement malgré
tout, Darius fera appel à son back-up (une équipe de runners
plus expérimentés et avec plus d’envergure) pour vider les PJ
séance tenante.
L’équipe vend les fichiers à quelqu’un d’autre
et ne vient pas du tout au rendez-vous avec
Johnson
Si l’équipe a vendu les fichiers à une partie adverse et dé-
cide de poser un lapin à M. Johnson plutôt que de lui faire
part de leur décision, il le découvrira de toute manière (encore
ce mystérieux employeur : il semble avoir des oreilles partout).
Il leur passera un appel pour leur faire savoir que non seule-
ment il sait ce qu’ils ont fait, mais qu’il sait aussi où les trouver
s’il le veut.
Le but de l’appel est d’instiller la peur dans l’équipe : pour
leur donner des sueurs froides à la pensée qu’une personne
puissante puisse s’en prendre à eux à sa guise un de ces jours. Il
y a également le cas de son employeur, dont ils ne savent rien
en dépit du fait qu’il semble en savoir long sur eux.
Que vous décidiez d’accomplir une vengeance à l’encontre
des runners ou de juste les laisser s’inquiéter, la décision est
de votre ressort, mais quoi qu’il en soit, Darius Saint George
et son employeur ne peuvent pas devenir des contacts ni des
sources éventuelles d’informations pour les runners. En fait, il
vaudrait probablement mieux pour eux qu’ils évitent complè-
tement Darius Saint George pendant quelques temps.
ANTIVIRUS
Il s’agit de la dernière scène, laissez donc les choses se met-
tre en place toutes seules. Si l’équipe a trahi Johnson ou vendu
En pleine course
EN PLEINE COURSE......................
le disque à quelqu’un d’autre, jouez sur le fait qu’il est capable
de les atteindre même quand ils ne veulent pas être atteints,
et peut se révéler une épine continuelle dans leur pied. Que
vous décidiez de poursuivre sur cette voie ou que vous fassiez
juste transpirer les personnages, Johnson n’engagera plus cette
équipe pour des runs futures.
NOTES POUR LE MENEUR DE JEU
Pas vraiment besoin de notes pour le meneur de jeu ici :
vous devriez maintenant être assez familier avec M. Johnson
et ses réactions aux actions des runners pour jouer ce dernier
rendez-vous efficacement.
ÉPILOGUE
ET APRÈS ?
Ok, donc l’équipe a fini la run, livré le disque à une ou
plusieurs personnes, récupéré la paie ou subit les conséquences
de ses actes. Et maintenant ?
S’ils gardent un œil sur les news du spectacle, ils découvri-
ront que les enregistrements de JetBlack ne semblent jamais
faire leur apparition. Aucune compilation rétrospective n’est
éditée, aucune publicité générée : c’est comme si les enregis-
trements avaient tout bonnement disparu de la surface de la
terre. Si l’équipe a donné le disque à M. Johnson et tentent
de le contacter pour lui en parler, sa réponse sera simplement
« Oh, tout est entre les mains de mon employeur à présent.
Ce qu’il en fait ne sont pas mes affaires. Et si vous savez ce qui
est bon pour vous, vous devriez probablement oublier toute
cette affaire. »
47
 Les personnages peu- Par exemple, il y a beau-
vent trouver que c’est coup de gens dans En plei-
une conclusion des plus ne course que les personna-
insatisfaisante pour leur
KARMA D’ÉQUIPE ges pourraient entretenir
EN PLEINE COURSE......................

première « vraie » sha- Situation Karma comme contacts : Darius

dowrun, mais ainsi vont St George, Zipper, Del-
parfois les choses dans les Obtenir les données du commlink de Nabo 1 phia, Marli Bremerton,
Ombres : vous faites un Retrouver Loomis et obtenir le disque 1 M. Lo et ses membres des
boulot et vous n’en appre- Réussir à traiter avec Marli sans la tuer Triades, Risa et son grou-
nez jamais les résultats, les ni la blesser sérieusement 1 pe ; il est même possible
ramifications voire si votre que certains personnages
Réussir à traiter avec Delphia sans la tuer
run avait la moindre signi- importants mais en arrière
ni la blesser sérieusement 1
fication. Autant que les plan comme JetBlack, ou
PJ apprennent cette leçon Livrer le disque à Johnson sans l’avoir vendu le mystérieux employeur
dès le début, car il y a peu ou cédé à qui que ce soit d’autre 1 de M. Johnson, puissent
de chances que ça change garder un œil sur les per-
ensuite. sonnages si ceux-ci se dé-
brouillent bien.
DISTRIBUER Il est également pos-
sible (probable, en fait) que les
DU KARMA KARMA INDIVIDUEL personnages se fassent quelques
À la conclusion d’une aven- ennemis ; que ces derniers soient
ture de Shadowrun, les person- Situation Karma puissants ou négligeables dépen-
nages reçoivent des points de Kar- Survie 1 dra de la manière dont il joueront
ma en fonction de la manière dont l’aventure. En tant que meneur de
Bonne interprétation 1-2 jeu, c’est une bonne idée de garder
ils ont accompli divers objectifs
de l’aventure (en plus d’avoir sur- Tripes / bravoure 1 des notes sur ce qu’ont fait les per-
vécu). Le Karma est d’un coté at- Humour 1 sonnages : qui ils ont rencontré,
tribué collectivement à l’ensemble Faire avancer l’histoire 1 qui ils ont impressionné ou fait
de l’équipe, mais aussi individuel- suer, où ils sont allés et à qui ils
lement à chaque personnage (voir ont parlé. Plus tard, lorsque vous
Gagner du Karma, p. 269, SR4A). chercherez une idée pour une
Les récompenses en Karma sont aventure, vous pourrez revenir à
détaillées dans les tables de Karma vos notes et en tirer un vieil ami
d’équipe et de Karma individuel. qui a besoin d’un service, un vieil en-
RÉFÉRENCES nemi qui est finalement prêt à revenir au
Il y a de bonnes chances pour que score, ou quelque autre aspect d’une run
les personnages ne gagnent pas tous précédente qui pourrait revenir hanter
les points de Karma possibles pour Sujet Page SR4A
les personnages quand ils s’y attendent
l’aventure : c’est parfaitement normal. Gagner du Karma 269 le moins.
Pour les récompenses individuelles
en Karma, une bonne idée consiste à
prendre quelques notes pendant que
vous faites jouer l’aventure, pour gar- INVESTIGATIONS
der des traces de quand un personnage a fait quelque chose
Cette section contient les tables que vous pouvez consulter
qui vous a impressionné (ou pas). De cette manière, lorsque
pour déterminer les résultats des investigations de l’équipe : en
vient le moment de distribuer le Karma, vous saurez qui doit
rencontrant leurs contacts, en réalisant des recherches dans la
recevoir quoi. N’ayez pas peur de retenir des points de Karma
Matrice, ou tout autre moyen qu’utiliseront les personnages.
à un personnage qui a fait quelque chose de particulièrement
Les règles de base pour réaliser des investigations par le biais de
inadapté à son personnage ou de carrément stupide : la récom-
contacts sont présentées dans SR4A, p. 289.
pense est sensée représenter la « faveur de l’Univers » après un
travail bien fait, il est donc logique qu’un travail mal fait soit Pour chaque contact que l’équipe exploite, les personna-
sanctionné. Naturellement, vous n’avez pas besoin de le dire ges peuvent recevoir des informations par deux biais : tout
aux joueurs : parfois il vaut mieux les maintenir dans le flou d’abord, le contact peut détenir personnellement l’infor-
sur quelles actions ont donné lieu à des attributions ou à des mation qu’ils cherchent, des connaissances représentées par
déductions de Karma, afin qu’ils n’essaient pas d’anticiper sur les Compétences de Connaissances. Lancez la compétence
ce que vous attendez et tentent d’altérer artificiellement leur concernée (par exemple Industrie Musicale) + l’attribut
interprétation et leur jeu. associé (par exemple Logique) et consultez la table corres-
Certains meneurs de jeu aiment attribuer des points de pondante ci-dessous. Si vous n’avez pas encore déterminé
Karma au moment où un personnage fait quelque chose d’im- les compétences des contacts, déterminez simplement un
pressionnant, plutôt que de les réserver pour la fin. C’est à indice qui vous semble approprié et lancez les dés pour le
vous de voir : ce que vous et vos joueurs préférez fera l’affaire. contact. Gardez à l’esprit qu’un contact avec une compé-
Souvenez-vous juste qu’en général, les personnages ne peuvent tence moyenne (3) et un attribut moyen (3) lance 6 dés ; un
pas dépenser de Karma pour s’améliorer pendant le cours de contact inapte ou incompétent lance donc moins de dés (3
l’aventure : cet aspect se déroule durant le temps de calme en- ou 4, minimum 1) alors qu’un contact compétent et doué
tre deux runs. en lance plus (disons 8 ou 9, maximum 12). Vous pouvez
également décider qu’un contact n’a pas connaissance des in-
formations (le sujet n’est pas approprié au contact, ce n’est
AVANCER pas sa spécialité, ou bien vous ne voulez pas que les joueurs
aient l’information, du moins pas encore) ou qu’au contraire
Une chose à garder en mémoire en menant des parties il connaît d’emblée la réponse (parce qu’il est au courant,
de Shadowrun, en particulier si vos joueurs veulent garder les ou qu’il vous faut refiler des tuyaux aux personnages pour
mêmes personnages et jouer une campagne continue, est que préserver la dynamique de la partie). Naturellement, même
chaque aventure peut contenir les graines de futures aventures. si le contact dispose d’informations, il se peut qu’il refuse de

48
En pleine course
les partager, exigeant peut-être un Test de Négociation, voire
peut-être des menaces.
En outre, le contact peut « se renseigner ». Dans ce cas, le
contact fait un Test Étendu de Charisme + Influence avec un
intervalle d’1 heure.
Comptez les succès cumulés obtenus sur ces tests et com-
parez-les à la colonne Contact du sujet correspondant ci-
dessous. Si un contact accumule par exemple 3 succès pour
un certain sujet, les informations fournies aux rangs 0, 1, 2
et 3 sont disponibles (à moins naturellement qu’elles soient
contradictoires, auquel cas les informations les plus fiables
sont celles qui sont fournies par le plus grand nombre de
succès).
LES RECHERCHES MATRICIELLES
Certains personnages préfèrent réaliser leurs recherches
en ligne, consultant des forums underground, les archives de
paradis numériques et les rumeurs du monde des Ombres,
plutôt que de rencontrer des contacts en chair et en os.
Dans ce cas, le personnage effectue un Test Étendu de Re-
cherche de Données + Catalogue avec un intervalle d’1 mi-
nute. Comptez les succès cumulés et consultez la colonne
Recherche du sujet correspondant ci-dessous. Certains sujets
disposent parfois d’un Modificateur de recherche de données,
appliqué comme un modificateur de réserve de dés au test
de recherche.
Remarquez que les Tests Étendus peuvent difficilement
échouer (à moins d’une complication, voir SR4A p. 62), et il
pourrait sembler que les personnages pourront de toutes les
façons obtenir toutes les réponses qu’il leur faut, pourvu qu’ils
en aient le temps (pas tant de temps que cela, d’ailleurs, vu
l’intervalle d’une minute). Pour cette raison, nous vous invi-
tons à limiter le nombre de tests autorisés au nombre de dés de
la réserve de dés du personnage (par exemple, un personnage
disposant de Recherche de données 3 et Catalogue 3 ne pourra
effectuer que 6 fois le test : au-delà de cette limite, il lui est
tout simplement impossible d’obtenir plus de détails en ligne
et le personnage va devoir descendre dans la rue. Vous pou-
vez également déterminer vous-même quelles informations
sont disponibles ou pas en ligne : même si elle contient bon
nombre d’informations utiles, toutes les réponses ne se trou-
vent pas dans la Matrice.
Pour simplifier ce test, demandez au personnage combien
de minutes il est prêt à consacrer à ses recherches, puis faites
le test une seule fois et multipliez le nombre de succès par le
nombre de minutes consacrées à la recherche (avec un nombre
maximum de minutes égal à la réserve de dés utilisée).
NABO
Des rues des Barrens de Redmond jusqu’aux méga-shows
dans des stades de 50 000 personnes, Nabo est une véritable
success-story orke.
Contacts : gangers, orks, trolls, toute personne versée dans la
musique populaire (en particulier le goblin rock)
Contact Recherche Résultat
0 0 « C’est quoi ça, une nouvelle insulte en
aztlanais ? »
1 2 (secoue la tête, écœuré) « Mec, mais qui
n’a pas entendu parler de lui ?! C’est le
rocker ork le plus bouillant du plexe. Il
est en concert ce soir : va le voir si tu
veux entendre de la putain de bonne
zique. »
2 4 « Il était ganger ici à Seattle, avec les
Black Fangs de Redmond. Même
maintenant qu’il est connu, on dit
qu’il a pas oublié ses vieux potes. »
En pleine course
3 8 « Grave de talent, mais il s’la pète mé-
chamment. T’as vu son nom, hein,
« Nabo » c’est le diminutif d’ « Euna-
bo », en Or’zet ça veut dire « la crème
de la racaille », autrement dit « gros
EN PLEINE COURSE......................
chaudard. »
4 12 « J’ai entendu dire qu’il a mis son
meilleur pote, Jager, à la tête de la sé-
curité pour le spectacle. C’est p’têt’ pas
très malin : Jager kiffe trop la novaco-
ke, si tu vois c’que j’veux dire. »
ZIPPER
Elle n’est peut-être pas la meilleure hackeuse du monde,
mais elle a les infos qu’il vous faut.
Contacts : hackers, technomanciens, toute personne branchée
Matrice
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est avec ça que les gens fermaient
leurs futals dans le temps, non ? »
1 2 « Ouais, ça sonne comme un pseudo
de hacker. Doit y en avoir des pelletées
à Seattle. »
2 4 « Je crois pas qu’elle casse des briques
comme hacker. Son matos est pour-
rave, c’est parce qu’elle aime trop les
chevaux et les cartes, tu vois l’genre.
Nan, chais pas où elle traîne. »
3 8 « Ah ouais, j’connais Zipper. Elle traî-
ne au Cathode Glow, presque tous les
soirs. Elle a pas vraiment d’vie, si tu
vois c’que j’veux dire »
4 16 « Le vrai nom de Zipper c’est Willi
Ishikawa. C’est une naine, et elle pré-
fère les meufs. C’est une chica tran-
quille, mais elle a grave la loose. »
SHANGRI-LA PRODUCTIONS
L’autre groupe qui recherche le disque, dont le boss est
plutôt du genre tenace.
Contacts : personnes qui surveillent les activités des corpos,
personnes de l’industrie musicale ou du monde corporatiste.
Contact Recherche Résultats
0 0 « Jamais entendu parler. Mais c’est
bien naze comme nom. »
1 2 « C’est un label de musique. Y produi-
sent plein de styles différents et y zont
pas mal de succès. »
2 4 « C’est le genre label à haut risque : ils
signent avec plein de nouveaux zikos
inconnus et espèrent en faire décoller
quelques-uns. »
3 8 « C’est une filiale d’Horizon. Tu pi-
ges ? Horizon ? Shangri-La ? Okay,
lâche l’affaire. Mais Horizon garde
clairement un œil sur cette petite divi-
sion. »
4 16 « La hiérarchie de Shangri-La est fon-
dée en partie sur un système d’évolu-
tion de la réputation en interne, qui
est d’ailleurs en vigueur chez Horizon,
donc il est difficile de savoir qui est
important de qui ne l’est pas, vu que
ça peut changer d’une semaine sur
l’autre.
49
EN PLEINE COURSE......................
5 20 « J’ai entendu dire qu’un mec de chez
Shangri-La du nom d’Ari Tarkasian
bossait à côté sur un projet. Il a arrosé
tout le monde avec sa thune et a de-
mandé quelques retours d’ascenseurs ;
à mon avis il doit chercher quelque
chose ou quelqu’un. »
ARI TARKASIAN
Le principal rival de l’équipe dans la recherche du disque :
il l’avait entre les mains et il l’a perdu, et il ne tient pas à ce que
ça se reproduise une seconde fois.
Contacts : personnes qui surveillent les activités des corpos,
personnes de l’industrie musicale ou du monde corporatiste.
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est pas la pute qui tapine au coin
de la rue ? Mignonne, elfe, brune, pas
de hanches ? »
1 2 « C’est pas un mec qui est dans l’in-
dustrie musicale ? »
2 4 « Ouais c’est ça, il bossait pour Apogee
Productions avant que la boîte ne cou-
le à cause du Crash. Il est pas avec une
corpo plus importante maintenant ? »
3 8 « Ouais, c’est un elfe qui bosse pour
Shangri-La. Ils sont contrôlés par Ho-
rizon, avec une espèce de structure
interne collective chelou. En gros c’est
plus un genre de hippie en chef qu’un
manager, quoi. »
4 16 « Te goure pas, il est dans les petits
papiers de Shangri-La et il peut tirer
50
En pleine course
bien des ficelles. D’après la rumeur,
il devrait se trouver plus haut dans la
chaîne alimentaire, mais il aurait loupé
sa chance à cause d’une grosse couille
qu’est arrivée quand le bâtiment
d’Apogee Prod a cramé. »
LES SHADOWS
Le groupe le plus hype du milieu des années 50. Tous ceux
qui avaient plus de dix ans à l’époque se souviennent de leur
période de gloire.
Contacts : fans de musique, connaisseurs de l’industrie musi-
cale, clubbers, tous les trentenaires.
Contact Recherche Résultats
0 0 « Vous y vivez, M. le Shadowrunner. »
1 2 « Ils déchiraient grave pendant les
fifties. J’te jure, tous leurs concerts
étaient complets. »
2 4 « Ils étaient quatre : Marli Bremerton,
Sid Id, Joey Nightmare et Ernest Haw-
kins. Ils traînaient avec JetBlack – ces
cinq-là étaient copains comme co-
chons à l’époque. »
3 8 « Ils ont splitté à la fin des années 50.
Je crois que Joey est mort d’une over-
dose peu après, et les deux autres gars
ont quitté Seattle. »
4 12 « Marli est toujours dans le coin, mais
je crois pas que qui que ce soit la voie
encore. Y paraît qu’elle a pas eu de bol
et qu’elle a complètement disparu du
milieu. »
MARLI BREMERTON
Le beau et magnifique visage charismatique des Shadows ;
sa vie a beaucoup changé depuis qu’elle a quitté le showbiz.
Contacts : fans de musique, connaisseurs de l’industrie musi-
cale, clubbers, tous les trentenaires.
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est pas une présentatrice de JT ? »
1 2 « Elle était la leader des Shadows y a
d’ça des années, et c’était une sacrée
bombe j’te jure. Elle a dû prendre un
coup de vieux maintenant, si elle est
encore en vie. »
2 4 « Elle a complètement disparu des
écrans il y a quelques années de ça.
Je crois qu’elle a fait un album come-
back à la fin des fifties, mais il a fait
un bide. Rien entendu à son sujet de-
puis. »
3 8 « Y a tout un tas de rumeurs comme
quoi il lui serait arrivé un sale truc :
elle aurait chopé une maladie conta-
gieuse, elle a subi un terrible accident,
un truc comme ça, et elle ne voit plus
personne. »
4 12 « Ouais-ouais, elle est toujours vivan-
te. Elle vit quelque part à Seattle, mais
je sais pas où. Je crois pas que beau-
coup de gens le sachent d’ailleurs. Elle
est devenue obsédée par le respect de
sa vie privée, mais personne sait trop
pourquoi. »
CARRION STUDIOS
Point de départ de nombreux artistes underground de la
fin des années 40 et du début des années 50, cet établissement
a depuis longtemps disparu,mais il reste toujours des gens qui
s’en rappellent, pour peu que vous arriviez à mettre la main
dessus.
Contacts : toute personne dans l’industrie musicale (+1 à la
réserve de dés pour une personne qui est dans le circuit depuis
le début des années 2050 au moins) ; toute personne qui s’in-
téresse à la musique populaire en général.
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est flippant comme nom : on di-
rait un endroit géré par des goules ou
un truc comme ça. À ta place, je m’ap-
procherais pas. »
1 2 « Y me semble que c’était un studio
d’enregistrement de Bitter Lake, à
Downtown. »
2 4 « Ah ouais, ils ont fait quelques bons
trucs dans le temps, mais je crois pas
qu’ils existent encore. Ils étaient sur
Edgewater Street, dans le quartier de
Bitter Lake à Downtown. »
3 8 « J’ai entendu parler d’eux. Ils ont
bossé avec quelques grosses pointures
entre la fin des années 40 et au milieu
des années 50, mais je crois qu’ils se
sont fait racheter par une grosse corpo
après ça. Il me semble que certains des
mecs qui y étaient à l’origine sont en-
core vivants. »
4 16 « La taulière chez Carrion, c’était une
fille du nom de Delphia – quand elle
les a lâchés, ils ont commencé à faire
En pleine course
de la daube. Elle avait le talent pour
traiter avec les stars montantes, tu vois.
Je crois qu’elle habite toujours dans le
coin. »
EN PLEINE COURSE......................
DELPHIA
Autrefois une des ingénieurs du son les plus douées de la
scène de Seattle, Delphia a eu des temps difficiles ces dernières
années à cause de sa dépendance de plus en plus grave aux
BTL. Ses goûts ont dégénéré d’années en années, et mainte-
nant seules les puces les plus hardcore parviennent à satisfaire
sa dépendance.
Contacts : toute personne dans l’industrie musicale, gangers,
membres du crime organisé crime types, dealers de came ou
de BTL.
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est pas en Pennsylvanie, ça ? »
1 2 « Y me semble qu’elle était dans l’in-
dustrie musicale y a de ça un mo-
ment. »
2 4 « C’était l’une des ingénieurs du son
les plus balaises qui soient. Tout le
monde voulait bosser avec elle, paraît
qu’elle arrivait à donner un bon son à
n’importe qui. »
3 8 « Elle était bien engagée avec Carrion
Studios à la fin des forties et au début
des fifties. Quand la boîte a coulé au
début des sixties, ça l’a complètement
anéantie. »
4 16 « L’une des raisons pour lesquelles
Carrion est parti en sucette, c’est sa
dépendance aux BTL. Elle a com-
mencé mollo et puis elle a dérapé,
et maintenant elle prend des trucs
vraiment hardcore. Elle deale pour se
payer sa came. Je crois qu’elle crèche à
Redmond.
DARIUS SAINT-GEORGE
Plus connu sous le nom de « M. Johnson », c’est un troll
qui a le fric et le plan.
Contacts : toute personne dans l’industrie musicale ; musi-
ciens amateurs ; toute personne intéressée par la musique po-
pulaire.
Contact Recherche Résultats
0 0 « Y jouait pas pour les Seahawks y a
deux ans ? »
1 2 « J’ai entendu parler de lui. Je crois
qu’il est plus ou moins dans l’industrie
musicale. »
2 4 « Je le connais de nom, mais je ne l’ai
jamais rencontré. Il est producteur,
spécialisé dans les nouveaux talents. »
3 8 « Oh, ouais. Darius aime rester dans
les coulisses, mais en général tu peux
le trouver dans un club ou un autre, en
train de dénicher des talents pour les
faire signer. Il aime pas trop les feux de
la rampe, il laisse ça à d’autres. »
4 12 « J’ai entendu dire qu’il bossait pour
quelqu’un de très haut placé, et que
tout le trip producteur musical n’était
qu’un hobby. Mais personne ne sait
pour qui il taffe. »
51
 K-SPOT OMBRES PORTÉES
Seuls les vieux de la vieille se souviennent de lui, mais à
l’époque, c’était la personne à connaître pour les jeunes talents KERWIN LOOMIS
EN PLEINE COURSE......................

qui cherchaient à percer.

Contacts : anciens de l’industrie musicale et du divertisse-
ment, historiens.
Modificateur de Recherche de données : -2
Contact Recherche Résultats
0 0 « C’est les nouveaux biscuits apéro qu’ils
vendent au Stuffer Shack, nan ? »
1 2 « Ça me dit quelque chose. Je crois que
c’est quelqu’un qui est dans l’industrie
musicale. »
2 4 « Ça fait un bail que j’avais pas enten-
du ce nom-là. Je crois que c’était un
producteur de musique qui a pas mal
marché y a de ça une vingtaine d’an-
nées. Il a probablement pris la quille à
l’heure qu’il est, ou alors il est mort. »
3 8 « Un bon gars, il savait trouver les
mecs doués et leur faire grimper les
échelons. Il est mort récemment, et
c’est bien dommage. Y en a plus beau-
coup comme lui. Aujourd’hui tout le
monde ne pense qu’au fric. »
4 16 « Son vrai nom c’était Clarence Loo-
mis. Je crois que sa seule famille c’est
un fils avec lequel il ne s’est jamais en-
tendu. Un bon à rien, y paraît. »
JETBLACK
Kerwin Loomis est un loser congénital, le genre de mec
qui n’a jamais de bol – mais ça va changer. Petit, moche et
atteint d’une calvitie précoce, Kerwin a rebondi de boulot en
boulot, montant à chaque fois un plan (foireux) pour devenir
riche. Son job actuel consiste à faire tourner une boîte de
nuit minable, la « Coda », dont les comptes sont constam-
ment au bord du gouffre. Le seul point positif de sa vie est
que son père, feu l’impresario Clarence « K-Spot » Loomis,
possédait les enregistrements des dernières sessions d’enregis-
trement connues de la méga-rockstar disparue JetBlack – des
enregistrements qui n’ont jamais vu la lumière du jour depuis
la mort malheureuse de JetBlack il y a de ça vingt-deux ans.
Le rocker les confia à K-Spot en remerciement d’un coup
de main que celui-ci lui avait filé peu avant de disparaître.
Quand Kerwin tomba sur le disque, il eut de la peine à en
croire ses yeux.
Kerwin sait qu’il tient un trésor inestimable entre ses
mains. S’il la joue fine, il peut se faire une fortune en vendant
le disque. Son seul souci, c’est qu’en dépit d’une certaine fa-
miliarité avec le monde des clubs et de la musique, il n’est pas
certain de savoir comment procéder pour en tirer un maxi-
mum de profit. Ah, et il y a aussi le fait que le disque est un
vieux disque optique de la fin des années 40. Kerwin n’a pas de
lecteur qui lui permette de le lire, et les équipements obsolètes
en état de fonctionnement ne sont pas faciles à trouver dans
le paysage technologique en constante évolution de 2070 (es-
sayez de trouver en 2006 un lecteur de disquette 5’’¼ !).
Après avoir regardé le disque avec des yeux mornes pendant
des semaines, il a finalement commencé à faire courir le bruit
que le disque existe et qu’il est prêt à le vendre pour un prix

La rockstar torturée, au look de vampire, morte et adulée

par les foules.

Contact Recherche Résultats

0 0 « C’est un chanteur mort, je crois. »
1 2 « Il était super populaire y a des an-
nées, à la fin des années 40. Il était à
fond dans le trip goth dépressif tor-
turé. C’est con qu’il ait été tué si jeune,
mais j’imagine que ça colle à l’image
qu’il se donnait. »
2 4 « Plein de gens disent qu’il n’est pas vrai-
ment mort. Moi je dis mon cul, si tu
veux mon avis, tous ceux qui l’ont vu
avec Elvis et JFK au Stuffer Shack du
coin, il leur manque une case. Bah, faut
bien faire marcher la presse, pas vrai… »
3 8 « Il était bien pote avec un groupe ap-
pelé « The Shadows ». Ils étaient pres-
que au même niveau de célébrité que
lui à l’époque, y a de ça une vingtaine
d’années. Je sais pas ce qui leur est ar-
rivé… ils ont probablement pris leur
retraite, ou alors ils font la tournée des
kermesses avec les autres groupes de
vieux croulants. »
4 16 « J’ai entendu une rumeur étrange
y a de ça deux ans : non seulement
JetBlack serait encore vivant, mais il
se produirait encore en utilisant une
idoru virtuelle pour que personne ne
le voie. Peut-être qu’il veut que per-
sonne ne voie qu’il a vieilli. Mais j’y
crois pas trop, hein, moi je dis que les
morts sont bien là où ils sont et qu’on
ferait mieux de leur foutre la paix. »

52
En pleine course
correct. Il n’a aucune idée du nombre de personnes et d’entités
(en particulier l’auteur original des enregistrements) qu’il va
attirer avec son offre, mais il ne va pas tarder à le savoir.
Kerwin est un humain de 28 ans avec la forme physique

EN PLEINE COURSE......................
d’une moule marinière. Les deux expressions qu’il emploie le
plus sont une grimace de pendu quand les choses ne se dé-
roulent pas comme prévu et un rictus qui le font passer pour
quelqu’un d’impatient et de déplaisant.
Con Agi Réa For Cha Int Log
2 2 2 2 2 3 3
Vol Chance Ess INIT PI MC Arm
2 1 6 5 1 9 0/0
Compétences : Armes automatiques 2, Escamotage 3, Escro-
querie 2, Étiquette 1 (La Rue +2), Négociation 2
Équipement : Commlink Novatech Airwave

ARI TARKASIAN
Ari Tarkasian pouvait s’enorgueillir de pouvoir repérer les
tendances, leurs remous et les gros coups potentiels. Il s’était
préparé à quitter Apogee Productions en 2064, considérant
que la boîte partait droit dans le mur, lorsque qu’un objet
inestimable leur tomba entre les mains : une puce contenant
des enregistrements inédits du rocker légendaire JetBlack.
Convaincu que c’était ce qu’il fallait pour propulser Apogee au
sommet (et se faire une réputation d’intouchable au passage),
il resta à bord et, avec deux cadres, prépara dans le plus grand
secret un projet de sortie en 2068.
Quand Apogee et les enregistrements furent détruits dans
l’incendie des locaux en 2065, à la suite du Crash, Tarkasian
se retrouva au trente-sixième dessous, sa botte secrète envolée.
Malgré cela, sa philosophie d’opportuniste lui fit suivre la di-
rection de l’argent, et quand la compagnie fut rachetée, il se re-
trouva à travailler pour Shangri-La, une filiale de la mégacorpo
Horizon, spécialisée dans le divertissement.
Quand Tarkasian eut vent qu’un autre exemplaire des Il porte plusieurs bijoux en plaqué or, notamment un grand
enregistrements de JetBlack avait refait surface, il se jura de anneau qui perce l’une de ses cornes.
remettre la main dessus et de ne pas laisser passer sa chance ce Remarquez que l’identité de l’employeur de Darius est dé-
coup-ci, même si cela impliquait de violer certaines règles. libérément gardée secrète : ni les runners ni le meneur de jeu
À 52 ans, cet elfe ne paraît pas avoir passé le cap de la ne sauront qui il (ou elle) est pour l’instant, et il n’existe aucun
trentaine. Intelligent, motivé et prêt à tout de légal ou d’illégal moyen de le savoir. Il se pourrait que ce scénario ait des suites
pour atteindre son but, il a fait de la récupération du disque dans de futures aventures pour Shadowrun, où l’identité de cet
sa croisade personnelle – de préférence dans le calme et aussi employeur sera finalement révélée.
discrètement que possible. Con Agi Réa For Cha Int Log
Les runners ne devraient jamais avoir l’occasion de ren- 7 3 (5) 4 7 (11) 4 4 4
contrer Ari Tarkasian. Vol Chance Ess Init PI MC Arm
4 4 3,1 8 1 12 (13) 8/4
Compétences : Armes à feu (GC) 4, Athlétisme (GC) 3, Éti-
DARIUS SAINT-GEORGE (M. JOHNSON) quette 4 (La Rue +2), Furtivité (GC) 3, Informatique 2
Darius Saint-George est probablement l’un des trolls les Cyberware : Armure dermale 3, Équilibre amélioré, Interface
plus influents de Seattle. Flamboyant, sympathique et tota- sonore, Smartlink, Unité d’enregistrement auriculaire, Unité
lement impitoyable quand il s’agit de repérer des nouveaux d’enregistrement oculaire
talents pour ses labels de disques, Darius préfère traiter ses af- Bioware : Phéromones adaptatives 3, Renforcement muscu-
faires discrètement et en coulisses. Il se présente comme étant laire 4, Tonification musculaire 2
un dilettante hédoniste qui aime à traîner dans les boîtes à
la mode et à s’imprégner des derniers sons underground. S’il Équipement : Commlink Fairlight Caliban, Fichetti Security
aime ce qu’il entend, il ne reculera devant rien pour faire si- 600, Vêtements pare-balles (4/0),
gner et promouvoir un nouveau groupe, sachant qu’il a une Notes : Armure naturelle +1, vision nocturne naturelle
bonne oreille et de gros antécédents dans le repérage de tubes
potentiels. À côté de ça, il travaille comme agent pour un mys-
térieux employeur (mais il est encore plus muet à ce sujet qu’à DELPHIA
propos de ses autres partenaires), pour le compte duquel il À la fin des années 2040 et jusqu’au cœur des années
s’arrange pour faire réaliser un certain nombre de boulots – en 2050, Delphia avait tout pour elle. La symbiose qui s’opérait
général en employant des shadowrunners. Personne ne sait s’il entre elle et son équipement lui permettait de faire ressortir
connaît lui-même l’identité de cet employeur qui préfère rester des nuances dans les enregistrements simsens mieux que per-
dans l’ombre, en tous cas il n’en parle jamais. sonne – on disait même d’elle qu’elle aurait pu prendre quatre
Darius est un troll de taille moyenne d’environ 35 ans, trolls chantant comme les pires casseroles de la création et les
avec une peau couleur café, de grandes cornes couleur ivoire faire passer pour une chorale d’angelots. À Seattle et dans les
et une grande mèche de cheveux qu’il porte coiffée en banane. environs, les artistes montants comme ceux déjà établis se

53
En pleine course
 battaient pour avoir un créneau dans son agenda, et Carrion
Studios était le lieu où il fallait enregistrer si vous vouliez que
les bonnes personnes entendent votre sim. Delphia avait ses
entrées chez tous les pontes, et se frottait à toute l’élite de l’in-
EN PLEINE COURSE......................

dustrie musicale. Il semblait que jamais elle ne s’arrêterait de

monter.
Mais Delphia avait pourtant un souci, assez commun
dans le milieu où elle évoluait. Lors de l’une des soirées aux-
quelles elle participait, elle se laissa convaincre d’essayer une
BTL « sans risques » pour vivre quelque chose de vraiment
inoubliable. L’expérience se révéla bien plus inoubliable
qu’elle n’aurait pu le souhaiter. Intriguée par les sensations
que la puce avaient éveillé en elle et convaincue qu’elle serait
capable de gérer la chose, elle en essaya une autre, puis encore
une autre. Il ne lui fallut pas longtemps pour se retrouver
accro.
Tandis que sa dépendance augmentait, Delphia se dé-
brouilla pour siphonner une partie de l’argent de Carrion
Studios pour financer sa consommation, avant de se retrou-
ver attirée par des expériences de plus en plus intenses (et
chères), pour finalement se retrouver consommatrice des pro-
duits les plus hardcore du marché : des BTL de combats, de
viols, d’agressions et autres actes semblables. Récemment, elle
a découvert les sensations inégalées des snuff BTL : des enre-
gistrements au cours desquels
le sujet meurt, pendant que
ses impressions sont capturées
sur une puce.
Et maintenant, elle deale
des BTL plus « soft » pour
financer sa coûteuse dépen-
dance. Elle est devenue ex-
trêmement paranoïaque car
la Lone Star est en train de
remonter sa piste. Elle est for-
cée d’attendre de plus en plus
longtemps entre ses fix, parce
qu’elle est persuadée que ses
sources sont sur le point de MARLI BREMERTON
la balancer. Elle ne sort que
quand elle est vraiment dé- Autrefois, Marli Bremerton avait tout ce que quelqu’un
sespérée et essaiera toujours pouvait souhaiter : elle était la principale chanteuse et compo-
d’envoyer quelqu’un d’autre sitrice du groupe superstar The Shadows, elle fricotait avec les
lui chercher ses BTL, si elle riches et les puissants et sa vie était tout ce dont les mômes de
pense que ça peut marcher. la terre pouvaient rêver. Tout cela changea quand les goûts de
la société évoluèrent et que le groupe ne parvint pas à s’adapter
Delphia est une belle aux nouvelles tendances – surtout qu’il traversait une période
plante à la peau sombre, de tension interne, et les Shadows, comme nombre de for-
grande, aux traits saisissants, mations dans la même situation, se sont déchirés. Elle aurait
avec des dreadlocks bleu clair, quand même pu s’en sortir en faisant un come-back solo, si
des nanotatouages tribaux lui la Comète de Halley et la GRIME n’avaient pas bouleversé sa
couvrant les deux bras. Elle vie. Transformée du jour au lendemain en un monstre hideux,
était extrêmement belle, mais cette femme autrefois magnifique, souffrant constamment
elle a maintenant l’air émacié à cause des os qui perçaient sa peau, mit de côté sa fortune
et les traits creusés typiques toujours considérable et devint recluse, se retirant dans la sé-
d’une junkie. Reste qu’elle im- curité d’un vieux manoir hanté avec sa fidèle nièce. Elle en-
pose toujours le respect et ne laisse que rarement voir le dé- visage aujourd’hui un possible come-back par le biais d’une
sespoir qui s’empare d’elle à chaque fois qu’elle a besoin d’un idoru virtuelle. Elle a compensé son incapacité à se montrer
fix urgent. en public en développant une vie active sur la Matrice (et en
Con Agi Réa For Cha Int Log devenant une sacrée « spider », ou rigger de sécurité). L’une
2 3 3 2 4 3 3 des rares personnes avec lesquelles elle reste en contact est son
Vol Chance Ess INIT PI MC Arm vieil ami JetBlack, qui comprend et partage en grande partie
6 5 3 6 1 11 0/0 ses difficultés.
Compétences : Électronique (GC) 6, Étiquette 3 (La Rue +2), Malgré toutes les épreuves, Marli reste étonnamment po-
Filature 3, Hacking 2, Massues 1 (Matraques +2), Natation 2 sitive. Elle craint pour sa santé mentale, parce qu’elle n’a pas
réalisé qu’un autre effet secondaire de la GRIME a eu pour
Cyberware : Chipjack (vieux datajack qui ne lit que les puces) conséquence de lui permettre de voir le plan astral – et ainsi de
Équipement : Commlink Renraku Sensei pouvoir communiquer avec les fantômes qui vivent chez elle.
Note : Delphia se méfie de manière totalement irrationnelle Con Agi Réa For Cha Int Log
des nouvelles BTL téléchargeables sur la Matrice : elle a tou- 2 4 4 2 6 4 4
jours son vieux chipjack et préfère les programmes gravés sur Vol Chance Ess INIT PI MC Arm
puces. 4 4 4,6 8 1 10 6/4

54
En pleine course
Initiative virtuelle / PI : 7 / 2
Compétences : Anthropomorphes 3, Appareils aériens 2, Ap-
pareil exotique (Drone oculaire) 2, Électronique (GC) 4, Éti-
quette 4, Furtivité (GC) 2, Perception 2, Pistolets 2, Véhicules

EN PLEINE COURSE......................
terrestres 3
Cyberware : Interface de rigging, Datajack, Interface sonore,
Modulateur vocal, Simrig
Équipement : Commlink Novatech Airware avec OS Iris Orb,
Ruger Super Warhawk, Gilet pare-balles (6/4)
Notes : la GRIME a développé chez Marli les capacités de Per-
ception Astrale et d’Armure Naturelle (+1).

JETBLACK
Le nom de « JetBlack » résonne aux oreilles
du type de 2070 de la même manière que les
noms d’ « Elvis » ou de « Jim Morrison » à
celles du type de 2006. Rocker au succès fou-
droyant, âgé de dix-huit ans en 2050, JetBlack
devint l’une des premières « mégastars » dans la
veine de Maria Mercurial, Concrete Dreams, The
Shadows et CrimeTime. Mais il n’était pas heu-
reux pour autant. Il découvrit rapidement que son
talent musical dépassait son sens des affaires et que
d’autres se faisaient plus de thune que lui sur son
dos. Ajoutez à ça la terreur que lui inspirait l’idée de
sa propre mortalité, et vous comprendrez pourquoi il
tomba dans une spirale dépressive. Sa musique reflétait
cette dépression, le rendant de plus en plus sombre et
torturé. Bien sûr, ses fans en redemandèrent.
Il touchait le fond et pensait au suicide en 2048
quand un jeune fan l’approcha et lui offrit l’immortalité.
JetBlack vit dans cette proposition le seul moyen de trom-
per la mort, et permit au type de l’infecter avec le VVHMV.
Il ne réalisa son erreur que trop tard. Maintenant qu’il était
un vampire et qu’il ne vieillirait jamais, il devenait trop risqué
de rester visible publiquement. Quelqu’un remarquerait tôt ou
tard le mal dont il souffrait, et il savait qu’il finirait par devenir
la cible non seulement des chasseurs de vampires mais aussi
des fans qui le supplieraient de leur faire le même« cadeau. »
Pour éviter cela, il mit en scène sa propre mort et disparut,
corps et biens.
JetBlack sous-estimait néanmoins ses fans, qui continuent
encore aujourd’hui à le croire vivant, bien qu’il n’ait pas fait
d’apparition en public depuis 22 ans. Il s’amusa quelque
temps en dirigeant un gang des rues, les Nightstalkers, et passa
un certain temps à apprendre la magie. Ces dernières années
cependant, il découvrit que l’envie de faire de la musique ne
l’avait pas quitté, bien qu’il n’osait pas se montrer en public.
Il travailla à la place à son rêve en composant et en jouant
de la musique électronique, accompagnée de paroles traitées
par ordinateur, en utilisant une idoru (un alter ego virtuel).
Seules quelques personnes sont au courant de son existence
(essentiellement quelques anciens Nightstalkers, son ex-mana-
ger, et sa vieille amie des Shadows Marli Bremerton) et cela lui
convient très bien.
Physiquement, JetBlack est un beau jeune homme d’une
vingtaine d’années à l’air sensible. Bien que mince, il possède
une force prodigieuse que lui confère sa nature vampirique.
Il se nourrit presque exclusivement de victimes volontaires (il
n’en manque pas) et ne prend que le sang que les donneurs
peuvent lui donner sans mettre leurs vies en danger. Il peut
se montrer un ennemi implacable et mortel si on tente de le
doubler.
Remarquez que, bien que l’influence de JetBlack soit évi-
dente et importante à travers toute l’aventure, il ne devrait
jamais apparaître en personne. Pour cette raison, aucune ca-
ractéristique n’est fournie ici.

55
En pleine course
 LA GAMME FRANÇAISE
L’ÉCRAN DU MJ À venir.....................

Disponible............
(+ LIVRET CONTACTS & L’EUROPE DES OMBRES
AVENTURES) Un nouveau monde dans la peau de
Cet écran de 4 volets fournit une mul- l’ancien
titude de tables pratiques et utiles « Un choc des cultures, mon pote. C’est
pour le meneur de jeu de Shadowrun, ça l’Europe, point-barre. Un jour tu te
Quatrième Édition. bats contre des pirates marocains sur
Il est accompagné d’un livret de 32 les docks de Lisbonne, et l’autre tu te la
pages incluant de nouveaux contacts, joues intello avec les élites académiques
une sélection d’idées de scénarios et de Prague. C’est un sacré foutoir de gens
un guide de création de runs courtes. et d’endroits, qui vivent ensemble comme
En exclusivité dans la version françai- une grande famille à problèmes. Il faut se
méfier des Ombres d’Europe, souvent
se, une aventure complète qui plonge dangereuses à parcourir, mais crois-moi :
les joueurs dans le monde impitoya- les opportunités sont infinies. »
ble des médias de Seattle !
L’Europe des Ombres détaille plus d’une
douzaine de pays européens, des États
Allemands Alliés désunis à la mysté-
rieuse nation elfique de Tir na nÓg, en
passant par une France en pleine crise
SOX identitaire entre élitisme aristocratique
À venir..................

et modernité corporatiste. Les évène-

La SOX : un enfer radioactif à deux ments détaillés dans l’ouvrage se dérou-
heures de Paris. Des dizaines de mil- lent 7 ans avant Shadowrun, Quatrième
liers de personnes vivant depuis 60 Édition, et permettent de comprendre
ans au milieu des ruines d’une région toutes les subtilités d’un continent en
oubliée, murée, où règne une seule pleine mutation.
loi : celle de la survie.
Chaque chapitre traite des principaux en-
Une région, entre la France et l’Alle- droits et personnes à connaître, le tout du
magne, où les corporations profitent point de vue d’un shadowrunner. La Nou-
de l’isolement et de la complaisance velle Communauté Économique Euro-
des gouvernements pour se débar- péenne est également décrite, de même
rasser de leurs déchets, industriels ou que les corporations, les organisations cri-
humains, procéder à des tests bacté- minelles et la magie propres à l’Europe.
riologiques, chimiques et nucléaires,
et mener des manœuvres militaires Publication uniquement en format PDF.
sous l’œil des caméras qui en font des
méga-shows à l’audience record.
Bienvenue en enfer. Bienvenue en Lorraine.
SOX est un supplément franco-allemand, premier de la nouvelle gam-
me française officielle d’ouvrages pour Shadowrun, Quatrième Édi-
tion. Une première partie couvre l’histoire locale, l’effet des radiations
sur l’environnement, la magie et les habitants, l’action des corporations
et les forces de sécurité, le tout du point de vue d’un shadowrunner.
La seconde partie est une campagne qui emmène les runners à travers
la SOX, à la recherche d’un secret longtemps enfoui, qui pourrait bien
toucher la France entière…

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Dialoguez avec les joueurs et les traducteurs, posez des questions, donnez votre avis.