Vous êtes sur la page 1sur 18

Droit de la mer

Le droit de la mer est const it ué par l’ensemble des règles relat ives à l’ut ilisat ion des espaces marit imes, c’est -à-dire « les ét endues d’eau salée, en
communicat ion libre et nat urelle » par les sujet s du droit int ernat ional, au premier rang desquels figurent les Ét at s.

Vue en perspective du détroit de Gibraltar


à gauche l'Espagne, à droite le Maroc

Le droit de la mer définit donc juridiquement d'une part les espaces marit imes (eaux int érieures, mer t errit oriale, zone cont iguë, zone économique
exclusive, plat eau cont inent al, haut e mer, régimes part iculiers des dét roit s int ernat ionaux et des Ét at s archipels), d'aut re part les droit s et les devoirs
des Ét at s dans ces espaces, not amment ceux de navigat ion et d'exploit at ion des ressources économiques, ainsi que ceux de la prot ect ion du milieu
marin. Le droit de la mer est au cent re d'enjeux géopolit iques.

Formation du droit de la mer


Le droit de la mer est largement d’origine cout umière. Il const it ue l’une des branches les plus anciennes du droit int ernat ional public. Le principe de la
libert é des mers est posé pour la première fois par Grot ius au xviie siècle, à une époque où des aut eurs comme l'anglais John Selden avec son livre
« Mare closum », l'écossais William Welwod ou le port ugais Serafim de Freit as sout iennent des t hèses opposées.

En août 1681, avec la grande ordonnance de la Marine, la France réunit le droit des affaires privés (marit imes) et le droit de la police de la mer.

Jusqu'à la Révolut ion française, les t ribunaux d'Amiraut é ét aient seuls à t rait er du cont ent ieux de la Mer. La Révolut ion française confia aux t ribunaux
de commerce les procès de droit marit ime excluant , de fait , les affaires concernant le droit public de la Mer. Ainsi donc ont ét é séparés, l'espace
(physique) et les biens mobiliers (navires).

Le droit de la mer s'est ainsi longt emps limit é à ce principe de la libert é des mers : la mer et les océans sont ouvert s à t ous et n'appart iennent à
personne, à l'except ion d'une bande de 3 milles marins (1 mille marin équivaut à 1,852 km) depuis le rivage où l'Ét at côt ier exerce une pleine
souverainet é, correspondant à la port ée du boulet de canon de l'époque.

Le progrès des t echniques milit aires, de la pêche haut urière, des exploit at ions minières et pét rolières offshore ainsi que les risques croissant s que font
peser les act ivit és humaines sur l'environnement ont ent raîné au cours du xxe siècle une mult iplicat ion des revendicat ions t errit oriales, souvent
concurrent es, sur les mers, voire des rest rict ions unilat érales de droit s de navigat ion et de pêche. Cet t e sit uat ion a conduit la communaut é
int ernat ionale à élaborer un régime commun, adapt ant la doct rine de la libert é des mers, pour résoudre les t ensions ent re les Ét at s.
La convention de Genève (1958)
Pour la première fois, durant la convent ion de Genève en 1958, le droit de la mer est codifié sur la base des t ravaux de la Commission du droit
int ernat ional. Quat re convent ions sont adopt ées, qui port ent sur :

1. la mer territoriale et la zone contiguë[1] ;


2. la haute mer (convention sur la haute mer du 29 avril 1958,
qui codifie les règles de droit international concernant la
haute mer[2]) ;
3. le plateau continental (convention sur le plateau continental
du 29 mars 1958 qui a pour objet de délimiter et de définir les
droits des États à explorer et à exploiter les ressources
naturelles du plateau continental)[3] ;
4. la pêche et la conservation des ressources biologiques[4].
Ces convent ions sont ent rées en vigueur ent re 1962 et 1966 (la France ne rat ifiant que les deux dernières) :

En 1970, à l’init iat ive du représent ant malt ais Arvid Pardo, l’Assemblée générale des Nat ions unies adopt e la résolut ion 2749 (XXV). qui qualifie de
« Pat rimoine mondial » le fond des mers et des océans sit ués au-delà des limit es des juridict ions nat ionales.

La convention des Nations unies sur le droit de la mer


(1982)
À la suit e de la remise en cause par les pays en voie de développement de cert aines des règles fixées par les t ext es adopt és à Genève, la t roisième
conférence sur le droit de la mer est convoquée par l’Organisat ion des Nat ions unies (ONU). Celle-ci siège de 1973 à 1982 et about it le
10 décembre 1982 à la signat ure à Mont ego Bay (Jamaïque) de la convent ion des Nat ions unies sur le droit de la mer (CNUDM)[5],[6]. Son ent rée en
vigueur n’int ervient qu’en novembre 1994, après un amendement en profondeur des disposit ions les plus cont est ées par les pays indust rialisés par
l’accord du 29 juillet 1994. La France rat ifie la convent ion en 1996. La plupart des grands pays indust rialisés l’ont rat ifiée, à l’except ion des Ét at s-Unis.

La convent ion de Mont ego Bay prévoit la compart iment at ion du droit de la mer. Elle ajout e quat re zones marit imes aux zones définies précédemment :

les eaux archipélagiques ;


la zone économique exclusive (ZEE) ;
les détroits navigables ;
le fond des mers.
La convent ion inst it ue également un Tribunal int ernat ional du droit de la mer dont le siège est ét abli à Hambourg.

Le Traité de la haute mer

Article détaillé : Traité de la haute mer.


Le Trait é des Nat ions Unies sur la haut e mer ou « Trait é sur la biodiversit é au-delà de la juridict ion nat ionale » (en anglais Biodiversity Beyond National
Jurisdiction treaty, d'où l'acronyme « BBNJ ») est un inst rument juridique cont raignant visant à « la conservat ion et l'ut ilisat ion durable de la diversit é
biologique marine dans les zones sit uées au-delà de la juridict ion nat ionale », c'est -à-dire y compris dans les eaux int ernat ionales[7]. Après cinq sessions
de t ravail ent re 2018 et 2023, le t ext e a ét é finalisé lors d'une conférence int ergouvernement ale à l'ONU (à New York) le 4 mars 2023 et adopt é le 19
juin 2023.

Signature et ratification

ratifié
signé mais non ratifié
non-signé

Ouverture à la signature — 10 décembre 1982.

Entrée en vigueur — 16 novembre 1994.

juin 2016[8] : 168 pays ont rat ifié ou adhéré à la Convent ion et 157 pays ont signé (ce qui s'explique par les simples adhésions de cert ains Ét at s, comme
le Royaume-Uni, et les aut res cas, comme celui de la Slovénie).

Pays ayant signé mais non encore ratifié — (14) Afghanist an, Bhout an, Burundi, Cambodge, Colombie, Corée du Nord, Émirat s arabes unis, Ét hiopie, Iran,
Libye, Liecht enst ein, République cent rafricaine, Rwanda, Salvador.

Pays n'ayant pas signé — (17) Andorre, Éryt hrée, Ét at s-Unis, Israël, Kazakhst an, Kirghizist an, Ouzbékist an, Pérou, Saint -Marin, Soudan du Sud, Syrie,
Tadjikist an, Timor orient al, Turquie, Turkménist an, Vat ican, Venezuela.
Typologie des espaces maritimes

Les zones maritimes du droit international de la mer.

On ent end par mers ou espaces marit imes, au regard du droit int ernat ional, les ét endues d’eau salée, en communicat ion libre et nat urelle. Ceci exclut
donc les eaux douces et les mers int érieures comme la mer Caspienne ou la mer Mort e.

Les espaces maritimes annexés au territoire terrestre

Les eaux intérieures (du territoire aux lignes de base)


Il s’agit des eaux incluses ent re le rivage et la ligne de base à part ir de laquelle est mesurée la largeur de la mer t errit oriale. Les port s, les havres, les
rades, les est uaires, les baies hist oriques sont dans les eaux int érieures.

La souverainet é de l’Ét at y est t ot ale. L’accès à ces eaux est du seul ressort de l’Ét at côt ier, dont les lois et règlement s sont pleinement applicables.
Les navires privés ét rangers bénéficient d’un droit de libre ent rée dans les port s sur la base d’une disposit ion convent ionnelle (convent ion de Genève
de 1923). L’Ét at peut réglement er voire int erdire l’accès à ses port s des navires de guerre ét rangers, lesquels disposent en t out ét at de cause d’une
immunit é complèt e.
La mer territoriale (des lignes de base jusqu'à 12 milles au
maximum)
Aut refois, la mer t errit oriale s’ét endait à 3 milles marins de la côt e (à une port ée de canon). Aujourd’hui, elle peut s’ét endre jusqu'à 12 milles marins à
part ir des lignes de base [a] qui la séparent des eaux int érieures.

L’Ét at exerce sa souverainet é sur les eaux t errit oriales : sur la nappe d’eau, mais aussi sur le fond et le sous-sol ainsi que sur l’espace aérien surjacent .
Les navires ét rangers, qu’il s’agisse de navires de commerce ou de navires de guerre, ont un droit de passage inoffensif dans la mer t errit oriale. Le
passage ne doit pas cependant « port er at t eint e à la paix, au bon ordre et à la sécurit é de l’Ét at côt ier ». L’Ét at côt ier peut suspendre t emporairement
le droit de passage inoffensif des navires ét rangers (en raison de manœuvres milit aires).

Les détroits internationaux

Le détroit de Malacca.

Les dét roit s font communiquer deux mers par une port ion de mer insérée ent re deux bandes de t erre. La convent ion de Mont ego Bay ne remet pas en
cause le régime juridique des dét roit s où le passage est réglement é depuis longt emps par des convent ions ad hoc (les dét roit s t urcs – Dardanelles et
Bosphore – sont régis par la convent ion de Mont reux de 1936, le dét roit de Gibralt ar par une convent ion de 1912). Cependant , elle reconnaît un droit
de passage en t ransit , sans ent rave et pacifique, à t ous les navires. Ce droit de passage en t ransit , qui ne peut êt re suspendu, s’applique t ant aux
navires qu’aux aéronefs sur l’espace aérien surjacent , pourvu qu'il demeure pacifique.

Les eaux archipélagiques


Ce concept a ét é créé par la convent ion de Mont ego Bay pour les Ét at s archipels comme l’Indonésie ou les Philippines. Les Ét at s archipels doivent
répondre à des crit ères précis qui permet t ent de dét erminer le t racé des lignes de base t out en limit ant les abus. Les Ét at s dont une part ie est
cont inent ale et l’aut re insulaire (la Grèce) n'ent rent pas dans cet t e cat égorie. Les navires de t ous les Ét at s jouissent dans les eaux archipélagiques
soit du droit de passage inoffensif, soit du droit de passage archipélagique pour les rout es qui servent normalement à la navigat ion int ernat ionale. Le
régime du droit de passage archipélagique est comparable à celui du droit de passage en t ransit sans ent rave dans les dét roit s int ernat ionaux.

La zone contiguë (de la limite extérieure de la mer territoriale


jusqu'à 24 milles des lignes de base)
D’une largeur maximale de 12 milles au-delà de la limit e ext érieure de la mer t errit oriale, il s’agit d’un « espace t ampon » où l’Ét at ne dispose que de
quelques compét ences finalisées (cont rôles pour prévenir et réprimer les infract ions aux lois nat ionales dans cert ains domaines). Le concept de zone
cont iguë résult e not amment des lois américaines des années 1920 visant à faire respect er la prohibit ion de l’alcool. La convent ion de 1958 permet à
l’Ét at riverain d’exercer les cont rôles nécessaires en vue de prévenir ou de réprimer « les infract ions à ses lois et règlement s douaniers, fiscaux,
sanit aires ou d’immigrat ion sur son t errit oire ou dans sa mer t errit oriale ».
Les espaces sur lesquels l’État côtier exerce des droits
souverains en matière économique

Le plateau continental
Géographiquement , il s’agit de la bordure immergée du lit t oral descendant en pent e douce sous la mer. La définit ion juridique est différent e : t ous les
Ét at s en ont un, de 200 milles marins à part ir des lignes de base mesurant la largeur de la mer t errit oriale. Il s’agit d’une définit ion complexe et bancale,
pour des raisons plus polit iques et diplomat iques que juridiques qui est le fruit d’un compromis ent re les Ét at s n’ayant géographiquement pas de
plat eau cont inent al nat urel et ceux en ayant un t rès vast e. La convent ion de Mont ego Bay en définit les crit ères :

1. le plateau continental juridique s’étend à partir des lignes de


base sur 200 milles marins au minimum, même s’il n’y a pas
de plateau continental géologique ;
2. si le plateau continental naturel excède les 200 milles marins,
il s’arrêtera juridiquement au rebord externe de la marge
continentale, c'est-à-dire là où tout plateau continental cesse
géologiquement ;
3. en tout état de cause, le plateau continental juridique ne peut
s’étendre au-delà d’une limite maximale : soit 350 milles
marins à partir des lignes de base, soit 100 milles marins au-
delà de l’isobathe 2 500 mètres (c’est-à-dire la ligne reliant
les points d’égale profondeur = 2 500 m). L’État riverain est
libre de choisir entre le critère de distance et le critère de
profondeur le critère le plus favorable.
Le régime juridique du plat eau cont inent al ne concerne que le fond et le sous-sol au-delà de la mer t errit oriale. L’Ét at côt ier dispose de droit s
souverains relat ifs à l’exploit at ion et l’explorat ion des ressources nat urelles du plat eau cont inent al, ce qui port e sur les fonds marins et leur sous-sol, à
l’exclusion des eaux surjacent es.

La zone économique exclusive (ZEE)


La zone économique exclusive est d’une largeur maximale de 200 milles (370 km) au-delà des lignes de base. L’Ét at côt ier dispose de « droit s
souverains aux fins d’explorat ion et d’exploit at ion, de conservat ion et de gest ion des ressources nat urelles, des eaux surjacent es aux fonds marins,
des fonds marins et de leur sous-sol ». L’Ét at côt ier peut donc réglement er l’act ivit é de pêche, not amment fixer le volume aut orisé des capt ures.
L'Ét at côt ier a les droit s souverains en ce qui concerne l'explorat ion et l'exploit at ion des ressources nat urelles biologiques ou non biologiques des eaux
surjacent es aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol. Il a aussi les droit s aux fins de conservat ion et de gest ion des ressources
nat urelles biologiques (à l'except ion des espèces sédent aires qui relèvent du régime du plat eau cont inent al) ou non biologiques, par exemple: quot a de
pêche, les périodes de pêche…

De plus, l'Ét at côt ier dét ient les droit s souverains en ce qui concerne les aut res act ivit és t endant à l'exploit at ion et à l'explorat ion de la ZEE à des fins
économiques comme la product ion de l'énergie via le vent ou les courant s marins. L'Ét at côt ier possède également le droit exclusif de procéder à la
const ruct ion et d'aut oriser et de réglement er la const ruct ion, l'exploit at ion et l'ut ilisat ion d'îles art ificielles, inst allat ions et ouvrages. L'Ét at côt ier a
juridict ion exclusive sur ces îles art ificielles, inst allat ions et ouvrages y compris en mat ière de lois et règlement douaniers, fiscaux, sanit aires, de
sécurit é et d'immigrat ion.

L'Ét at côt ier a cependant les droit s non exclusifs de réglement er, d'aut oriser et de mener des recherches marines à but scient ifiques dans la ZEE
t enant compt e des int érêt s des aut res ét at s engagés dans la recherche scient ifique marine. Néanmoins, les recherches dans la ZEE sont menées
avec le consent ement de l'Ét at côt ier en quest ion. Les droit s concernant la prot ect ion de l'environnement marin sont aussi non exclusifs, mais l'Ét at
côt ier garde la compét ence législat ive et exécut ive concernant l'immersion, la pollut ion causée par les aut res navires et de la pollut ion résult ant des
act ivit és menées dans la zone des fonds marins.

L'Ét at côt ier doit en plus assurer la libert é de navigat ion, la libert é de survol ainsi que la libert é de poser des câbles et pipelines sous-marins, t oujours
avec le consent ement de l'Ét at côt ier.

Les espaces maritimes internationaux

La haute mer (au-delà de la ZEE)


La haut e mer commence au-delà de la limit e ext érieure de la ZEE et représent e 64 % de la surface des océans. Le principe de la libert é y prévaut :
libert é de navigat ion, de survol, de la pêche, de la recherche scient ifique, de poser des câbles et des pipe-lines, de const ruire des îles art ificielles.
L’ordre juridique qui s’y applique est celui des aut orit és de l’Ét at dont le navire bat le pavillon. C’est donc une compét ence personnelle, fondée sur la
nat ionalit é du navire. Les Ét at s côt iers disposent seulement d’un droit de poursuit e en haut e mer, lorsque la poursuit e a commencé dans une zone
relevant de la juridict ion de l’Ét at poursuivant .

Les convent ions int ernat ionales se sont mult ipliées pour réglement er la pêche en haut e mer, pour la prot ect ion d’espèces spécifiques (baleine, t hon)
ou même en 1995 à propos des st ocks chevauchant s (les ressources halieut iques qui sont à cheval sur la ZEE et sur la haut e mer) et dans ce cas, vers
une ext ension des compét ences de l’Ét at côt ier.

La zone internationale des fonds marins


La zone int ernat ionale des fonds marins (appelée la « Zone ») est const it uée par les fonds marins. Elle commence là où sombrent les plat eaux
cont inent aux. La convent ion de Mont ego Bay consacre le principe issu de la résolut ion 2749 (XXV) de l’Assemblée générale : la Zone échappe à t out e
appropriat ion ; « Bien commun », elle doit êt re uniquement ut ilisée « à des fins exclusivement pacifiques » et exploit ée « dans l’int érêt de l’humanit é
t out ent ière ». Si l’appropriat ion nat ionale des ressources de la Zone est int erdit e, la convent ion inst aure un régime d’appropriat ion collect ive à t ravers
l’Aut orit é int ernat ionale des fonds marins qui agit pour le compt e de l’humanit é t out ent ière, mais elle pourrait elle-même t irer un revenu (t axes) de
cet t e exploit at ion par l’int ermédiaire d’un organe spécifique, l’Entreprise (non encore mis en œuvre).

Néanmoins, la perspect ive de l’exploit at ion des ressources des fonds marins, not amment des nodules polymét alliques, et l’enjeu économique que "la
zone" représent e ont poussé les pays développés à négocier un accord de mise en œuvre des disposit ions de la convent ion de Mont ego Bay. Sous la
pression des Ét at s-Unis, l’accord du 28 juillet 1994 a subst ant iellement remanié la part ie XI de la convent ion en donnant plus de pouvoirs aux pays
indust rialisés au sein de l’Aut orit é (ils se voient reconnaît re un droit de vet o au Conseil) et en faveur de l’invest issement privé, aux dépens de l'object if
init ial plus alt ruist e du t ext e de 1982, qui visait une redist ribut ion équit able de ces richesses à l’échelle planét aire. Huit Ét at s dont la France ont
obt enu auprès de l'Aut orit é Int ernat ionale des Fonds Marins des cont rat s d'explorat ion dans la Zone.
Délimitation des espaces maritimes
Si la seule limit e exist ant e est avec la haut e mer, ou la zone, un act e unilat éral (c'est -à-dire sans concert at ion) est suffisant . S’il s’agit de deux Ét at s
adjacent s, ou se faisant face, il est nécessaire que la délimit at ion ait un caract ère convent ionnel (accord ent re les deux Ét at s). Avec l’art icle 15 de la
convent ion de Mont ego Bay, et surt out depuis l’arrêt de la Cour int ernat ionale de just ice (20 février 1969, Plat eau cont inent al de la Mer du Nord), on
observe une volont é de dégager des « principes équit ables » pour cet t e délimit at ion. Par exemple, s’agissant de la délimit at ion du plat eau cont inent al
de deux Ét at s voisins, la règle de l’équidist ance peut êt re corrigée par la prise en compt e de « circonst ances spéciales ».

De nombreux Ét at s n'ont pas encore délimit é complèt ement leurs espaces marit imes.

Protection de l'environnement
L'environnement marin est menacé par de nombreuses pollut ions, dont la plus grande part (plus de 80 %) provient de sources t errest res et arrivent
dans le milieu marin par les fleuves et rivières, ou par l'at mosphère ; il peut s'agir de pollut ions chimiques (produit s phyt osanit aires, hydrocarbures…) ou
biologiques (résidus médicament eux, espèces envahissant es…). La prot ect ion de l'environnement est désormais un volet majeur du droit de la mer.

Pollution

Des volontaires nettoyant la côte de la Galice à la


suite de la catastrophe provoquée par le pétrolier
Prestige.

La responsabilit é des Ét at s en mat ière de lut t e cont re la pollut ion s'exerce conformément au droit int ernat ional, not amment aux convent ions signées
dans le cadre de l'Organisat ion marit ime int ernat ionale (OMI) ; elle concerne en part iculier les zones sous leur juridict ion (responsabilit é de l'État côtier
vis-à-vis des pollut ions liées aux act ivit és marit imes et t errest res), les navires qui fréquent ent leurs port s (responsabilit é de l'État du port) et les
navires sous leur pavillon (responsabilit é de l'État du pavillon).

Des convent ions mult ilat érales part iculières associent not amment plusieurs Ét at s côt iers qui définissent des plans pour lut t er cont re les pollut ions
accident elles (« Manche Plan » pour la Manche, « Biscay Plan » pour le golfe de Gascogne, par exemple).

D'aut res inst rument s spécifiques ont ét é mis en œuvre, par exemple des inst rument s financiers comme le Fonds int ernat ional d’indemnisat ion pour les
dommages dus à la pollut ion par les hydrocarbures (Fipol) qui conjugue un syst ème de responsabilit é des pollueurs et un fonds d’indemnisat ion des
vict imes depuis novembre 1992 ; son plafond d’indemnisat ion apparaît cependant t rop bas compt e t enu des impact s économiques et
environnement aux considérables des cat ast rophes marit imes récent es. La nécessit é apparaît désormais clairement au niveau int ernat ional d’un
syst ème de responsabilit é et de réparat ion plus efficace qui prenne mieux en compt e les dommages à l'environnement .
Conventions générales
Out re la Convent ion des Nat ions unies sur le droit de la mer, un cert ain nombre de convent ions int ernat ionales concernent part iculièrement le milieu
marin ; c'est not amment le cas de la Convent ion sur la diversit é biologique et de la Convent ion sur la prot ect ion du pat rimoine cult urel subaquat ique.

Conventions régionales
Plusieurs convent ions int ernat ionales dit es « régionales » sont consacrées à la prot ect ion du milieu marin et des ressources marines. On peut cit er
not amment :

la Convention internationale OSPAR (Atlantique nord-est) ;


la Convention de Barcelone (Méditerranée) ;
la Convention d'Helsinki (Baltique) ;
la Convention de Carthagène (Caraïbes) ;
la Convention de Nouméa (Pacifique sud) ;
la Convention de Nairobi (Afrique de l'Est) ;
la Convention de Djeddah (Mer Rouge et Golfe d'Aden)
la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines
de l'Antarctique (Océan austral).
Not amment la péninsule européenne est ent ourée de plusieurs mers régionales, chacune faisant l'objet de sa réglement at ion part iculière. Grâce à des
coopérat ions ent re les différent es Commissions de mers régionales européennes ent re elles ainsi qu'avec l'Union européenne, un droit paneuropéen de
prot ect ion du milieu marin a ét é mis en place [9].

La stratégie pour le milieu marin de l'Union européenne


En 2002, la Commission publie la communicat ion « Vers une st rat égie pour la prot ect ion et la conservat ion du milieu marin » [10], validée par le Conseil
« Environnement » du 4 mars 2003, qui a demandé que soit définie une st rat égie ambit ieuse qui serait adopt ée au plus t ard en 2005. Après divers
ret ards[b], la st rat égie est t raduit e en une proposit ion qui devient la direct ive-cadre St rat égie pour le milieu marin le 17 juin 2008[11].

Cet t e direct ive vise à obt enir pour 2011 « l'ut ilisat ion durable des mers et la conservat ion des écosyst èmes marins » via un cadre int égré fixant les
orient at ions opérat ionnelles et des mesures spécifiques. Les Ét at s membres part ageant une même région marine devront élaborer – en coopérat ion
ét roit e – des plans garant issant le « bon ét at écologique » de leurs eaux marit imes, s'appuyant sur des évaluat ions dét aillées de l'ét at de
l'environnement marin et définissant des act ions à ent reprendre et des object ifs à at t eindre. La subsidiarit é est mise en avant : aucune mesure ne sera
prise au niveau communaut aire (mais ces programmes nat ionaux seront cont rôlés et approuvés par la Commission).

Trois t ypes de mesures const ruisent cet t e st rat égie pour les milieux marins :
protéger et conserver les écosystèmes, ou rétablir leur
fonctionnement, les processus et la structure de la biodiversité ;
prévenir et éliminer progressivement la pollution ;
contenir l'utilisation des services et des biens marins et les
autres activités menées dans ce milieu à des niveaux
compatibles avec les usages futurs et les écosystèmes marins.
L'object if est d'« assurer de façon const ant e la prot ect ion et la conservat ion de ce milieu et à évit er sa dét ériorat ion » pour at t eindre un « bon ét at
écologique du milieu marin », au plus t ard en 2021.

Statut juridique des navires


Un navire est rat t aché à un Ét at par une nat ionalit é, indiquée par le pavillon. Normalement il exist e un lien subst ant iel ent re le navire et l’Ét at . Mais
cert ains Ét at s (par exemple le Liberia, Panama, Chypre, Malt e) laissent libre le droit de bat t re leur pavillon. Il s'agit de pavillons de complaisance. Une
Convent ion sur immat riculat ion des navires signée en 1986 sous l'égide du Conférence des Nat ions unies sur le commerce et le développement
prévoit que le lien subst ant iel devrait impliquer des élément s économiques et administ rat ifs. Mais cet t e convent ion n’est pas ent rée en vigueur, et
pour l’inst ant , 60 % de la flot t e mondiale est sous pavillon de complaisance et échappe de ce fait à cert aines garant ies de sécurit é. L'Union
européenne a décidé d'int ervenir dans ce domaine, not amment par l’Agence européenne pour la sécurit é marit ime.

Tribunaux compétents en droit de la mer


En droit de la mer, les différends peuvent se régler devant plusieurs t ypes de t ribunaux :

tribunaux arbitraux, choisis d'un commun accord par les parties ;


Tribunal international du droit de la mer (TIDM/ITLOS), créé par
la Convention des Nations unies sur le droit de la mer ;
Cour internationale de justice (CIJ).

Notes et références

Notes

a. Deux méthodes existent pour la détermination des lignes de


base : soit la laisse de basse mer, soit des lignes de base
droites, lorsque la côte est échancrée ou si des îles bordent la
côte (cf. arrêt de la CIJ, pêcheries anglo-norvégiennes, 1951).
La détermination des lignes de base est capitale puisque c’est
d’elle que se déduit la construction de tous les espaces
maritimes rattachés d’une façon ou d’une autre à la
souveraineté de l’État côtier.
b. De 2002 à 2004, les États membres et des pays candidats ont
été consultés mais aussi les principaux pays tiers riverains des
mêmes mers et océans que l’UE, seize commissions et
conventions internationales, vingt-et-un grands organismes et
associations industrielles représentant la société civile, ainsi
que des scientifiques et des universitaires.

Références

1. ONU 1958.
2. ONU 1958.
3. ONU 1958.
4. ONU 1958.
5. ONU 1982.
6. Didier Cormorand, « Droits maritimes, un enjeu géopolitique :
Et pour quelques rochers de plus… », Le Monde diplomatique,‎
juin 2016, p. 14-15 (ISSN 0026-9395 (https://portal.issn.org/resource/is
sn/0026-9395) , lire en ligne (https://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/
CORMORAND/55727) [archive], consulté le 2 juin 2020).
7. « Intergovernmental Conference on Marine Biodiversity of
Areas Beyond National Jurisdiction | (https://www.un.org/bbn
j/) [archive] », www.un.org (consulté le 29 mai 2023)
8. « Tableau récapitulant au 10 octobre 2014 l'état de la
Convention et des accords y relatifs (http://www.un.org/dept
s/los/reference_files/status2010f.pdf) [archive] », sur un.org,
10 octobre 2014 (consulté le 21 septembre 2015).
9. Jochen Sohnle, « L’environnement marin en Europe : De la
diversité normative vers un droit commun panrégional »,
Annuaire français de droit international, no 51,‎2005, p. 411-
432 (lire en ligne (http://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_2005_num_51
_1_3890?h=jochen&h=sohnle) [archive]).

10. (en) Publications Office of the European Union, « Communication


de la Commission au Conseil et au Parlement européen -
Vers une stratégie pour la protection et la conservation du
milieu marin, /* COM/2002/0539 final */, CELEX1 (http://op.eu
ropa.eu/en/publication-detail/-/publication/47939010-3918-47
0b-b743-424112d3ec35/language-fr/format-PDF) [archive] »,
sur op.europa.eu, 2 octobre 2002 (consulté le 3 janvier 2023)
11. Directive 2008/56/CE (http://eur-lex.europa.eu/legal-content/F
R/ALL/?uri=CELEX:32008L0056) [archive]
Voir aussi

Articles connexes
Traité international sur les ressources phytogénétiques pour
l'alimentation et l'agriculture
Tribunal international du droit de la mer
Autorité internationale des fonds marins
Convention des Nations unies sur le droit de la mer
Cour internationale de justice
Directive-cadre sur l'eau
Droit international de l'eau
Enquête publique
Étude d'impact
Géopolitique des espaces maritimes
Mesure conservatoire (droit de l'environnement)
Compensation écologique
Éthique de l'environnement
Res communis
Déchet en mer
Pollution marine
Munition immergée
Trafic de stupéfiants

Liens externes

Notices d'autorité :
BnF (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11974248t)
(données (https://data.bnf.fr/ark:/12148/cb11974248t) ) ·
LCCN (http://id.loc.gov/authorities/sh97008889) ·
GND (http://d-nb.info/gnd/4132788-3) ·
Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?action=
·
Israël (http://olduli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_
· Tchéquie (http://aut.nkp.cz/ph168249) ·
Corée du Sud (https://lod.nl.go.kr/resource/KSH1998018486)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Store norske leksikon (https://snl.no/havrett) [archive] ·
Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-de-la-
mer/) [archive]

(fr) Océans et droit de la mer (http://www.un.org/french/law/los/i


ndex.htm) [archive]
(fr) Tribunal international du droit de la mer (http://www.itlos.org/
start2_fr.html) [archive]
(fr) Linium International : Mémoire sur la notion d'équité dans le
contentieux international des délimitations maritimes (http://ww
w.liniuminternational.com/article-36093104.html) [archive]
(fr) Institut du droit économique de la mer (http://www.indemer.or
g) [archive]
(fr) AssIDMer - Association Internationale du Droit de la Mer (htt
p://www.assidmer.net) [archive]
(fr) Master Droit de la mer et du littoral (http://www-iuem.univ-bre
st.fr/master_sml/les-mentions-du-master/deam) [archive]
(fr) Le rôle du Tribunal international du droit de la mer dans la
protection du milieu marin (https://www.sqdi.org/fr/le-role-du-tri
bunal-international-du-droit-de-la-mer-dans-la-protection-du-mili
eu-marin/) [archive]
(fr) Traité du Nouveau Droit de la mer (https://www.sqdi.org/fr/r-j
-dupuy-et-d-vignes-dir-traite-du-nouveau-droit-de-la-me
r/) [archive]
(fr) Les difficultés posées par la mise en application du nouveau
régime de la recherche scientifique marine avant l’entrée en
vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la
mer (https://www.sqdi.org/fr/les-difficultes-posees-par-la-mise-
en-application-du-nouveau-regime-de-la-recherche-scientifique-
marine-avant-lentree-en-vigueur-de-la-convention-des-nations-u
nies-sur-le-droit-de-la-mer/) [archive]
(fr) Le transfert des techniques marines et la position américaine
à l’égard de la Convention sur le droit de la mer (https://www.sq
di.org/fr/le-transfert-des-techniques-marines-et-la-position-ame
ricaine-a-legard-de-la-convention-sur-le-droit-de-la-me
r/) [archive]

Bibliographie

Jean-Paul Pancracio, Droit de la mer, éditions Dalloz, 2010 ;


Maxime Lefebvre, Le jeu du droit et de la puissance, PUF, 2000 ;
Marc Perrin de Brichambaut, Jean-François Dobelle, Marie-Reine
d'Haussy, Leçons de droit public international, Presses de
Sciences Po, 2002 ;
Laurent Lucchini et Michel Voelckel, Droit de la Mer, éditions
A.Pedone, 1990-1996, deux tomes de deux volumes ;
Annick de Marffy, La genèse du nouveau droit de la mer. Le
comité des fonds marins, Pedone, 1980, 326 p.
Annuaire de droit de la mer, Indemer, éditions A.Pedone, Paris,
publication annuelle depuis 1997 (isbn volume 1 : 2-233-00327-
6) ;
Leslie-Anne Duvic-Paoli, La Convention des Nations Unies sur le
droit de la mer, instrument de régulation des relations
internationales par le droit (http://www.editions-harmattan.fr/inde
x.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=35042) [archive], éd.
L'Harmattan, octobre 2011.
Droits maritimes, Ouvrage collectif autour de Jean-Pierre Beurier,
1216 pages, Ed : Dalloz-Sirey, 2e Édition 2008,
(ISBN 978-2-247-07775-5)
Cours de Droit maritime, Angelelli (P.) & Moretti (Y.), 350 pages,
Ed : InfoMer, 2008, (ISBN 978-2-913596-37-5)
Valérie Wyssbrod, L'exploitation des ressources génétiques
marines hors juridiction nationale, Queen Mary Studies in
International Law, Leiden, Boston, 2018, 282 p.
(ISBN 978-90-04-35209-4)

Annexe

Organisation des Nations unies, « Convention des Nations unies


sur le droit de la mer », Recueil des Traités, vol. 1834, no 31363,‎
1994 (lire en ligne (https://www.un.org/depts/los/convention_agreements/
texts/unclos/unclos_f.pdf) [archive] , consulté le 2 juin 2020).
[PDF]

Organisation des Nations unies, « Convention sur la mer


territoriale et la zone contiguë », Recueil des Traités, Genève,
vol. 516,‎29 avril 1958, p. 205 (lire en ligne (https://legal.un.org/ilc/text
s/instruments/french/conventions/8_1_1958_territorial_sea.pdf) [archive]
, consulté le 2 juin 2020).
[PDF]

Organisation des Nations unies, « Convention sur la haute mer »,


Recueil des Traités, Genève, vol. 450,‎29 avril 1958, p. 82 (lire en
ligne (https://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/conventions/8_1_19
58_high_seas.pdf) [archive] , consulté le 2 juin 2020).
[PDF]

Organisation des Nations unies, « Convention sur le plateau


continental », Recueil des Traités, Genève, vol. 499,‎29 avril 1958,
p. 311 (lire en ligne (https://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/conv
entions/8_1_1958_continental_shelf.pdf) [archive] [PDF], consulté le
2 juin 2020).

Organisation des Nations unies, « Convention sur la pêche et la


conservation des ressources biologiques de la haute mer »,
Recueil des Traités, Genève, vol. 559,‎29 avril 1958, p. 285 (lire en
ligne (https://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/conventions/8_1_19
58_fishing.pdf) [archive] , consulté le 2 juin 2020).
[PDF]

Portail du monde maritime Portail du droit


Portail des relations internationales

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?


title=Droit_de_la_mer&oldid=206383295 ».

La dernière modification de cette page a été faite le 26 juillet 2023 à 18:06. •


Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA 4.0 sauf mention contraire.

Vous aimerez peut-être aussi