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NEUCHI-220; No. of Pages 6 ARTICLE IN PRESS

Neurochirurgie xxx (2008) xxx–xxx

Article original

Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire


Urgent neurosurgery and oral anticoagulation: Delay is not necessary
K. Tazarourte a,b , B. Tremey c , B. Vigué b,∗
a Pôle urgence, SAMU 77–SMUR–SAU–réanimation, hôpital Marc-Jacquet, rue Fréteau-de-Peny, 77000 Melun, France
b Département d’anesthésie réanimation, hôpital universitaire de Bicêtre, AP–HP, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre, France
c Département d’anesthésie réanimation, hôpital Foch, 40, rue Worth, 92150 Suresnes, France

Reçu le 1er août 2008 ; accepté le 22 octobre 2008

Abstract
Intracranial bleeding (ICH) under oral anticoagulation (OAC) therapy is a dramatic event with an appalling prognosis. Guidelines recommend
early reversal of OAC therapy, which should improve outcome. Clotting factors (PCC) and vitamin K remain the gold standard in ICH under OAC
therapy. If the international normalized ratio (INR) at admission is not quickly available, a single 25 UI/kg (1 ml/kg) dose of PCC associated with
10 mg of vitamin K provides adequate and durable coagulation in a few minutes, without adverse events. No delay is necessary in case of surgery.
As soon as the diagnosis is confirmed, OAC therapy must be reversed by the physician in charge of the patients. A postreversal INR is useful to
confirm reversal. Regarding the discrepancies between the official guidelines and prescriptions in the emergency unit, education on the importance
of rapid reversal of OAC therapy should be improved. Outside of the emergency situation, restarting anticoagulation should be discussed for each
patient.
© 2008 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Résumé
Qu’il existe une indication chirurgicale ou non, la prise en charge des hémorragies intracrâniennes (HIC) sous antivitamine K (AVK) passe par
une antagonisation immédiate, dès le diagnostic effectué, de l’anticoagulation. L’association PPSB–vitamine K est le gold standard dans cette
situation. En l’absence d’un INR à l’admission, une dose probabiliste de 25 UI/kg, soit 1 ml/kg, de PPSB associée à 10 mg de vitamine K permet,
immédiatement, une réversion durable de l’anticoagulation sans effet secondaire. En cas d’indication chirurgicale, il n’existe aucune raison de
retarder le bloc opératoire de ces patients. L’antagonisation doit être réalisée dès le diagnostic fait, après tomodensitométrie, par tout médecin en
charge du patient, aux urgences comme en neurochirurgie ou en réanimation. La disponibilité rapide des traitements (PPSB et vitamine K) doit être
immédiate dans chaque service concerné. Par précaution et sans retarder le bloc opératoire, un contrôle d’INR est indispensable immédiatement
après traitement pour s’assurer du retour de la coagulation à un niveau souhaitable (INR < 1,5). L’écart important entre les recommandations
d’expert et la pratique implique un effort de formation et de sensibilisation vis-à-vis des praticiens confrontés à cette situation. À distance, la reprise
de l’anticoagulation doit faire l’objet d’une discussion pluridisciplinaire y associant l’ensemble des médecins en charge du patient sans mésestimer
les risques postopératoires d’une anticoagulation efficace.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Keywords: Neurosurgery; Vitamin K antagonist; PCC

Mots clés : Neurochirurgie ; Antivitamine K ; PPSB

Les trois grandes indications actuelles de la prise quotidienne • les patients porteurs de valve cardiaque ;
d’antivitamine K (AVK) sont : • la fibrillation auriculaire à fort risque thrombotique ;
• les thromboses veineuses profondes et l’embolie pulmonaire.

∗ Auteur correspondant. Le nombre de patients sous AVK ne cesse d’augmenter, tou-


Adresse e-mail : bernard.vigue@bct.ap-hop-paris.fr (B. Vigué). chant de 1 à 2 % de la population des pays industrialisés, du

0028-3770/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neuchi.2008.10.008

Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
doi:10.1016/j.neuchi.2008.10.008
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fait du vieillissement de la population et de l’augmentation de 1. Guide pratique de l’antagonisation


prévalence de la fibrillation auriculaire dans cette population.
Augmenter le nombre de patients traités augmente le nombre 1.1. Faire le diagnostic d’une hémorragie cérébrale
d’accidents hémorragiques et cela est notamment vrai pour les
plus craints d’entre eux, les hémorragies intracrâniennes (HIC). Le traitement spécifique de l’hémorragie cérébrale sous AVK
Entre 1980 et 1990, le quadruplement du nombre de patients sous est l’antagonisation complète de l’anticoagulation, quelle que
AVK a presque quintuplé l’incidence des HIC aux États-Unis soit l’indication de l’anticoagulation, et ce le plus rapidement
(Flaherty et al., 2007). possible dès le diagnostic de certitude établi par la tomodensi-
Le problème épidémiologique que représentent ces accidents tométrie. Cette étape de diagnostic par preuve de l’hémorragie
hémorragiques est de plus en plus reconnu : troisième cause est indispensable puisqu’il est décrit des accidents d’ischémie
d’hospitalisation iatrogène en Grande-Bretagne (Pirmohamed cérébrale sous traitement AVK bien conduit.
et al., 2004), provoquant plus de 17 000 hospitalisations par an
en France (Sié, 2002), l’incidence annuelle des accidents hémor- 1.2. Quelle modalité d’antagonisation ?
ragiques majeurs (mettant en jeu le pronostic vital) sous AVK est
estimé autour de 7 %, le risque de saignement fatal est de 1 %. Parmi les différentes alternatives possibles (plasma frais
Cependant, des réévaluations de la fréquence réelle des hémor- congelé – PFC –, vitamine K ou facteurs vitamino-K dépen-
ragies sous AVK se multiplient discutant la sous-estimation des dant, PPSB en France, PCC dans les pays anglo-saxons),
fréquences obtenues dans les études randomisées sur une popu- l’association vitamine K + PPSB est la plus performante dans
lation en général plus jeune, qui ne reflètent qu’imparfaitement une telle situation. Cette association est le traitement « gold stan-
la réalité (Hylek et al., 2007). dard » recommandée par tous les experts lors des hémorragies
L’hémorragie survenant chez des patients sous AVK est un sévères menaçant le pronostic vital, en premier lieu les HIC
événement dont la gravité implique une prise en charge rapide (Ansell et al., 2008 ; Baglin et al., 2006 ; Baker et al., 2004 ;
et standardisée. Les services de neurochirurgie se retrouvent en HAS, 2008). De nombreux travaux ont mis en évidence la supé-
première ligne. Le pronostic des HIC sous AVK est sévère. Leur riorité des PPSB sur les PFC dans ces situations (Fredriksson
mortalité va de 20 % (hématomes sous-duraux) à 60 % (héma- et al., 1992 ; Preston et al., 2002). L’équivalence en termes de
tomes intraparenchymateux) (Fang et al., 2007 ; Hylek et Singer, facteurs vitamine K dépendants apportés est de 1 volume pour
1994, Sjoblom et al., 2001). Ces chiffres représentent un excès de 25, soit 2 l de PFC pour 60 ml de PPSB. Cela démontre sim-
mortalité de 50 % par rapport aux HIC survenant en l’absence plement qu’en termes de délai de réversion et même de coût, le
d’AVK. À cette surmortalité s’ajoute une évolution fréquente PFC n’a pas sa place dans cette indication. L’administration de
vers des séquelles lourdes et une perte d’autonomie pour les PPSB permet de suppléer quasi instantanément au déficit induit
patients. En cas d’indication chirurgicale urgente, tout retard à par la prise d’AVK.
la mise à disposition du patient au bloc opératoire est préjudi-
ciable et susceptible d’aggraver les séquelles futures. Il est donc 1.3. Le complexe prothrombique humain (PPSB)
crucial de bien définir les éléments thérapeutiques à mettre en
œuvre pour optimiser la prise en charge de cet événement et Il s’agit d’un médicament dérivé du plasma communément
limiter la perte de chance de ces patients. appelé PPSB pour prothrombine, proconvertine, facteur Stuart,
Les facteurs de risque d’HIC sous AVK ont été bien identi- facteur antihémophilique B. Il est habituel, pour des raisons his-
fiés : âge, hypertension artérielle mal équilibrée, anticoagulation toriques, de décrire les posologies en « équivalant facteur IX ».
d’initiation récente, INR fluctuant et élevé, pathologie cérébro- La posologie recommandée en cas d’accident hémorragique lors
vasculaire associée (Butler et Tait, 1998a ; Fitzmaurice et al., d’un traitement anticoagulant oral bien conduit (TP < 40 % ou
2002). Le surdosage en AVK est le facteur de risque le plus INR entre 2 et 3,5) est de 20 à 40 UI/kg d’équivalent facteur IX.
puissant de survenue d’un HIC, quelle qu’en soit la cause (Oden Comme 1 ml de solution équivaut à 25 UI de facteur IX, la poso-
et Fahlen, 2002 ; Rosand et al., 2004). Cependant un traitement logie à retenir est de 25 UI/kg soit 1 ml/kg. En pratique, la solu-
bien conduit où l’anticoagulation est en « zone thérapeutique » tion finale reconstituée ne dépasse donc que rarement les 100 ml.
n’empêche pas l’hémorragie cérébrale et doit être reversé de la L’administration des facteurs se fait par voie intravei-
même façon (Rosand et al., 2004). Le délai de traitement, c’est-à- neuse. Il est traditionnellement recommandé une injection lente
dire le temps pendant lequel l’anticoagulation n’est pas corrigée (4 ml/min, soit 15 à 20 min). À l’image des injections intravei-
sous hémorragie, est aussi un facteur important d’aggravation neuses directes de facteurs adaptés (VIII ou IX) faites chez
du pronostic des patients rendant nécessaire le retour rapide à les hémophiles A ou B et en l’absence de choc, une injec-
une coagulation normale (Goldstein et al., 2004). Enfin, la prise tion plus rapide, intraveineuse directe, est possible dans les
d’AVK peut potentialiser la survenue d’un saignement lors d’une cas d’urgence. Le pic d’activité apparaît immédiatement après
agression initialement non directement hémorragique comme un l’injection (Ostermann et al., 2007). Devant les urgences hémor-
traumatisme cérébral minime (Karni et al., 2001). ragiques extrêmes comme les HIC, cela permet non seulement
Qu’il y ait ou non indication chirurgicale, que l’hémorragie la restauration immédiate des troubles liés au traitement AVK
intracrânienne soit minime ou massive, il apparaît évident que mais aussi l’organisation, sans tarder, de la chirurgie s’il y a
retarder la réversion de l’anticoagulation est un risque important lieu. Les patients sous AVK, qui ne disposent pas à l’image des
pour le patient sous AVK. hémophiles de l’antidote à domicile, peuvent espérer une fois

Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
doi:10.1016/j.neuchi.2008.10.008
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arrivés à l’hôpital une réversion rapide de leur anticoagulation par l’existence d’un traitement simple et rapide capable de
pour n’avoir aucune perte de chance et profiter de la même qua- ralentir, voir stopper l’hémorragie, limitant ainsi morbidité et
lité et rapidité de prise en charge que des patients hémorragiques mortalité.
sans trouble chronique de l’hémostase.
2.2. En pratique
1.4. Vitamine K
Les produits doivent être disponibles sur le lieu d’arrivée
L’administration de vitamine K est essentielle et s’explique de ces patients (urgences, accueil neurochirurgical), cette faci-
par les propriétés pharmacologiques des facteurs de coagulation. lité d’accès est demandée dans les recommandations françaises
Avec une demi-vie de cinq heures, le facteur VII est le facteur récentes (HAS, 2008). Conservé à l’air ambiant, le PPSB ne
limitant la durée d’action de l’association de facteurs exogènes nécessite pas de précaution particulière et un accord avec la
(Butler et Tait, 1998a). La vitamine K, active à partir de cinq pharmacie permet facilement d’avoir au moins un lot de trai-
à six heures après son administration (Lubetsky et al., 2003), tement disponible dans le service. Attendre l’INR d’admission
prend le relais des facteurs exogènes pour permettre le maintien du patient n’est pas obligatoire pour traiter. Ce qui est impé-
d’une hémostase correcte à partir de la cinquième ou sixième ratif c’est d’avoir fait le diagnostic d’hémorragie car il existe
heure. des accidents ischémiques (risque résiduel estimé à 1 % par
La dose de vitamine K permettant l’obtention durable d’une patient par an) même en cas de traitement AVK bien conduit.
hémostase normale à partir de la cinquième heure après admi- Après certitude diagnostique, le traitement doit être démarré
nistration est de 5 à 10 mg pour les recommandations (Ansell et sans attendre. Soit l’INR d’admission est connu (INR récent
al., 2008 ; Baglin et al., 2006 ; Baker et al., 2004 ; HAS, 2008). du patient ou machine délocalisée présente aux urgences) et les
La variabilité d’action de la vitamine K apparaissant impré- doses de PPSB pourront être calculée à partir de cet INR (de 20 à
visible, la recommandation, pour une réversion complète, de 40 UI/kg d’équivalent facteur IX), soit l’INR d’admission n’est
10 mg apparaît la plus raisonnable (HAS, 2008). L’utilisation de pas disponible rapidement (délai de transport et de mesure), les
la voie entérale permet, lorsqu’elle est disponible, de s’affranchir risques hémorragiques sont importants et une dose probabiliste
de la toxicité veineuse et diminue le risque anaphylactique pour de 1 ml/kg de PPSB (25 UI/kg) est recommandée (HAS, 2008).
une même efficacité (Hanslik et Prinseau, 2004 ; HAS, 2008]. Dans tous les cas, le PPSB est associé à 10 mg de vitamine K.
Après injection, l’effet du PPSB est instantané. Un contrôle après
2. Pourquoi un traitement rapide ? traitement sera prélevé. En effet, il est nécessaire de vérifier que
l’INR soit inférieur à 1,5 (TP > 50 %), zone où la coagulation est
Il est clair que la rapidité de prise en charge des HIC, quel considérée comme efficace. Si ce n’est pas le cas, un complé-
que soit le statut de l’hémostase, est un des éléments pronostics ment sera calculé à partir de la valeur de l’INR après traitement
majeurs qui pourrait, par une prise en charge bien codifiée, être (Fig. 1).
très facilement amélioré. Il est nécessaire de bien comprendre qu’en cas de délai
d’obtention d’un INR d’admission trop grand (30–45 min), il est
2.1. Pourquoi chaque minute compte ? plus logique de donner une dose probabiliste cherchant à norma-
liser la coagulation plutôt que d’attendre un examen alors que
Le délai de correction et la profondeur de l’anticoagulation l’hémorragie continue. S’il est recommandé de toujours véri-
étant les deux principaux facteurs pronostics, on comprend fier la correction de la coagulation (HAS, 2008), il ne faut pas
l’importance de la rapidité de la normalisation de la coagulation. non plus retarder une intervention vitale comme la levée d’une
Il existe de nombreux arguments épidémiologiques, cliniques et compression cérébrale dans l’attente de ce contrôle. Cette façon
radiologiques qui rendent compte de l’importance du délai de de faire qui prend fortement en compte l’urgence d’arrêter le
traitement dans le devenir des HIC. Il y a déjà 25 ans, l’étude saignement et l’urgence éventuelle de procéder à la chirurgie
de Seelig et al. (Seelig et al., 1981), démontrait qu’après quatre permet d’espérer limiter la perte de chance des patients hémor-
heures de délai, la mortalité des patients victimes d’hématomes ragiques sous AVK (HAS, 2008).
sous-duraux augmentait de 30 à 90 %. Plus récemment, des Il est important de se rappeler que le traitement substitutif
études d’imagerie précoce et répétée ont mis en évidence qu’il d’urgence, le PPSB, a une durée d’action sur l’hémostase de cinq
existe, dans les premières heures, une augmentation de taille des heures, dépendante de la demi-vie du facteur VII, et doit donc
hématomes intraparenchymateux de 30 à 50 % (7), augmenta- être impérativement associé à l’apport de vitamine K (10 mg). La
tion corrélée à la mortalité. En effet, le volume de l’hématome vitamine K permet, en cinq à six heures, la production endogène
est le plus puissant facteur pronostic de mortalité à 30 jours hépatique des facteurs de la coagulation qui pérennise la correc-
(Broderick et al., 1993). tion de la coagulation après la fin de l’action du PPSB. Il est donc
Donc, « chaque minute compte lors des HIC sous AVK » impératif de prescrire un contrôle de l’INR cinq à six heures
(Brott et al., 1997). Outre le traitement symptomatique que nous après correction pour démontrer que le relais par les facteurs
ne détaillerons pas ici, associant les mesures de lutte contre hépatiques endogènes produits à l’aide de la vitamine K a bien
l’hypertension intracrânienne et le maintien d’une pression de eu lieu. Le risque de resaignement cinq heures après le PPSB
perfusion cérébrale suffisante, ainsi qu’une éventuelle évacua- est important en cas d’oubli de la vitamine K dans le traitement
tion chirurgicale, la situation que nous décrivons se distingue initial (Vigué et al., 2007).

Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
doi:10.1016/j.neuchi.2008.10.008
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totalement subjectif. Enfin, une analyse, en 2006, des attitudes


thérapeutiques dans l’ensemble des centres de neurochirurgie
de Grande-Bretagne révèle que le traitement recommandé par
les sociétés savantes britanniques (de 20 à 40 UI/kg de PPSB et
de 10 mg de vitamine K) n’est respecté que dans 18 % des cas
(Appelboam et Thomas, 2007).
Ces aléas de choix thérapeutiques sont surprenants aux vus
des données de la littérature sur l’efficacité de ce traitement.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart entre recom-
mandation de la littérature et pratique clinique. L’absence de
formation spécifique des praticiens se trouvant en première
ligne dans la prise en charge de ces évènements en est une
des principales raisons. Il faut également souligner qu’il existe
depuis toujours une appréhension à l’utilisation des concentrés
Fig. 1. Représentation schématique de la réversion des anticoagulants oraux de facteurs quant à leurs effets secondaires. Ces deux éléments
(AVK) pour la neurochirurgie en urgence (HAS, 2008). L’hémorragie céré- ne devraient plus aujourd’hui limiter l’utilisation d’association
brale doit être prouvée à la tomodensitométrie. Le traitement de réversion est de facteurs. Un effort sur la sensibilisation des praticiens aux
l’association PPSB et 10 mg de vitamine K. La dose est prescrite en fonction
de l’INR d’admission s’il est disponible. Si cet INR est trop long à obtenir, il
données récentes de la littérature sur l’innocuité et l’extrême
est recommandé de perfuser une dose probabiliste de 25 UI/kg (soit 1 ml/kg) de efficacité des concentrés de facteurs devrait limiter les écarts aux
PPSB. La réversion est immédiate et peut autoriser, en cas d’urgence, l’incision recommandations actuelles et pourrait participer à une amélio-
chirurgicale. Un contrôle de l’INR après réversion est utile (INR < 1,5). Un INR ration de la morbimortalité des HIC sous AVK.
six heures après l’injection est indispensable pour vérifier le relais entre facteurs
endogènes produit grâce à la vitamine K et apports exogènes de PPSB.
Decisional tree for reversal in a patient with intracranial hematoma and vitamin
3. Quand reprendre les anticoagulants après une HIC
K antagonist. As soon as diagnosis is confirmed (CT scan), PCC and vitamin K sous AVK
(10 mg) must be ordered. The dose of PCC in perfusion is related to the admission
INR. If obtaining admission INR takes too long, a probabilistic dose of 25 UI/kg Le risque de récurrence d’un HIC après un premier accident
(1 ml/kg) of factor IX must be prescribed. An immediate posttreatment INR and hémorragique est estimé à 4 % (Bailey et al., 2001). La reprise de
an INR after 6 h are necessary to confirm the effectiveness of the reversal.
l’anticoagulation doit donc prendre en compte deux éléments : la
balance du bénéfice-risque de l’anticoagulation, et l’indication
2.3. Un traitement sous-utilisé initiale de l’anticoagulation.

Malgré toutes les preuves sur l’efficacité et la nécessité 3.1. Prothèses valvulaires mécaniques
de l’utilisation rapide de l’association PPSB–vitamine K, il
semble que, dans de nombreuses situations, les recommanda- Les risques d’un arrêt de l’anticoagulation en cas de valves
tions internationales ne soient pas respectées. Plusieurs enquêtes cardiaques sont la thrombose valvulaire et les phénomènes
de pratique ont mis en lumière une discordance lors de tels évè- emboliques.
nements (Appelboam et Thomas, 2007 ; Sié, 2002 ; Sjoblom et Dans une méta analyse publiée en 1994, Cannegieter et al.
al., 2001). (Cannegieter et al., 1994) ont estimé à 4 % par patient par an
Les résultats d’une enquête française réalisée en 2001 sont l’incidence des accidents thromboemboliques valvulaires chez
éloquents (Sié, 2002). Cette étude a été réalisée sur 70 hôpitaux les patients porteurs de valves non anticoagulés. Ce risque
publics (CHU et CHG) et privés pendant six mois et rapportent est ramené à 1 % en cas de traitement par AVK, alors que
les modalités de prise en charge des surdosages en AVK. Les le risque hémorragique global n’est que de 1 %. Ces risques
résultats sont surprenants : 44 % des hémorragies graves (dont thrombotiques sont calculés avec les valves de l’époque plus
un tiers d’HIC) ne sont traités que par apport de vitamine K thrombotiques que les valves actuelles. Il s’agissait aussi bien
et seulement 29 % des patients reçoivent le traitement asso- sûr de populations initialement indemnes de tout saignement
ciant facteurs et vitamine K ; seulement 50 % des patients admis induit par les AVK. Les autres publications n’apportent que des
pour une HIC sont traités par concentré de facteurs. De plus on éléments de réponse partielle à la question du temps d’arrêt des
constate que les doses moyennes utilisées (15 UI/kg) sont infé- anticoagulants. Cependant, elles tendent toutes à démontrer la
rieures aux recommandations actuelles (Sié, 2002). En revanche faisabilité et l’innocuité d’une reprise des AVK à distance de
cet article souligne des doses excessives de vitamine K (de 20 à l’HIC chez ces patients porteurs de valves (Butler et Tait, 1998b ;
40 mg) très supérieures à la dose de 10 mg recommandée (HAS, Wijdicks et al., 1998). La fenêtre thérapeutique est très variable,
2008). Enfin, on remarque la large prescription des PFC même en moyenne de huit jours (Wijdicks et al., 1998). Une étude rap-
en l’absence de choc hémorragique. Un second travail rapporte porte la mise en route précoce (36 heures posthémorragie) d’une
de manière rétrospective la prise en charge des HIC sous AVK en anticoagulation par héparine intraveineuse augmentée progres-
Suède de 1993 à 1996 (Sjoblom et al., 2001). Les résultats sont sivement pour être à doses efficaces sans resaignement précoce
également étonnants. Le choix du traitement diffère de façon (Leker et Abramsky, 1998). Toutes ces données incitent à une
significative d’un établissement hospitalier à l’autre, et semble reprise de l’anticoagulation orale après une HIC sous AVK. La

Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
doi:10.1016/j.neuchi.2008.10.008
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durée de la fenêtre thérapeutique reste à déterminer, une semaine Au-delà de trois mois, la reprise de l’anticoagulation efficace
d’arrêt des anticoagulants est un compromis acceptable. est moins urgente. Elle n’est même plus recommandée après
En tout état de cause, le moment de la reprise de trois mois quand le facteur de risque éventuel a disparu (Kearon
l’anticoagulation doit toujours faire l’objet d’une discussion et al., 2008). Cependant les antécédents (néoplasie, évènements
interdisplinaire hors urgence, jugeant des risques thrombo- thromboemboliques) et le Doppler veineux permettront de
tique et hémorragique à distance de l’accident aigu en s’aidant discuter du réel intérêt d’une reprise d’un traitement efficace ou
d’examens essentiels à l’évaluation des risques (échographie seulement prophylactique. Bien évidemment, si la reprise de
transœsophagienne, TDM de contrôle). l’anticoagulation efficace n’est pas obligatoire, la prophylaxie
s’impose chez ces patients alités. Pour chaque réintroduction
3.2. Fibrillation auriculaire d’anticoagulation efficace, les facteurs de risque pris en
considération seront à comparer aux risques hémorragiques de
Quel que soit le risque thrombotique d’une fibrillation auricu- reprise du saignement. C’est la balance entre ces deux risques
laire, la réversion en cas d’hémorragie cérébrale doit être immé- qui doit commander les décisions de traitement.
diate. Pour la reprise de l’anticoagulation, le risque thrombotique
lié à une fibrillation auriculaire dépend de cinq antécédents :
4. Conclusion
insuffisance cardiaque (C), hypertension (H), âge supérieur à
75 ans (A), diabète (D) et surtout accident ischémique, même
La survenue d’une hémorragie cérébrale sous AVK est un
transitoire, préalable (S comme stroke) formant un index appelé
événement dont le pronostic est très sombre. La rapidité de trai-
CHADS2 (Eckman et al., 2003 ; Fuster et al., 2006 ; Inoue et al.,
tement joue probablement un rôle fondamental dans le devenir
2006). Cet index, de 6 points maximum, se calcule en sommant des patients. L’association de facteurs de coagulation (PPSB) et
1 point pour les quatre premières atteintes (CHAD) et 2 points de vitamine K agit comme un véritable antidote et restaure en
en cas de stroke dans les antécédents. Au-dessous de 2 points, quelques minutes une hémostase correcte. Son administration
l’indication même des AVK en traitement chronique est remis précoce dans la prise en charge pourrait permettre une réduction
en question. Au-dessus de 2 points, le risque est proche du risque de tous les délais des différents niveaux de traitement et une amé-
en cas de valve et une semaine est aussi un compromis accep- lioration de la mortalité et de la morbidité. Il n’y a donc aucune
table (Inoue et al., 2006). La aussi, sans urgence, une discussion raison de retarder un bloc opératoire urgent nécessaire chez un
interdisciplinaire sur les risques thrombotiques et risques hémor- patient sous prétexte qu’il est sous AVK. Il semble donc néces-
ragiques du patient entre les intervenants (neurochirurgiens, saire de sensibiliser tous les praticiens en charge de ces patients
anesthésiste et cardiologues) est nécessaire pour adapter indi- (urgentistes, anesthésistes, cardiologues, neurologues, neuro-
viduellement la reprise de l’anticoagulation. Il y a même des chirurgiens) à leur rôle prépondérant dans l’amélioration de la
situations où l’anticoagulation chronique d’une fibrillation auri- prise en charge de ces patients. La reprise de l’anticoagulation
culaire est discutée comme après hématomes intra parenchyma- dépend du risque de récurrence et de l’indication initiale et
teux hémisphériques où le risque de récurrence est assez impor- devra faire l’objet d’une discussion pluridisciplinaire, au cas
tant à la différence des hématomes plus profonds (Eckman et al., par cas.
2003).

3.3. Pathologies thromboemboliques veineuses Références

La thrombose veineuse et l’embolie pulmonaire de moins Ansell, J., Hirsh, J., Hylek, E., Jacobson, A., Crowther, M., Palareti, G., 2008.
Pharmacology and management of the vitamin K antagonists: American
d’un mois sont les seules indications qui poussent à la prudence College of Chest Physicians Evidence-Based Clinical Practice Guidelines
dans les suites d’une réversion d’un traitement anticoagulant (8th edition). Chest 133, 160–198.
tant le risque thrombotique est important (Kearon et Hirsh, Appelboam, R., Thomas, E.O., 2007. The headache over warfarin in British neu-
1997 ; Kearon et al., 2008). Kearon et Hirsh (Kearon et Hirsh, rosurgical intensive care units: a national survey of current practice. Intensive
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Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
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Modele +
NEUCHI-220; No. of Pages 6 ARTICLE IN PRESS
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Pour citer cet article : Tazarourte, K., et al., Neurochirurgie d’urgence et AVK : retarder la chirurgie n’est pas nécessaire. Neurochirurgie (2008),
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