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Université de Parakou

(UP)

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

(FLASH)
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Département de Sociologie et d’Anthropologie


DS-A

1ère année

Démographie sociale

Enseignant :
Dr Fabien Affo,
Maître de Conférence (CAMES)
Sociologue du Développement
Enseignant-Chercheur
Université de Parakou

Décembre 2022

1
Introduction
La démographie peut-être définie comme « la science qui étudie les variations d’effectif des
populations humaines délimitées spatialement et revêtues d’une signification sociale ». D’un
point de vue statistique écrit Vandeschrick, une population peut se définir comme « un
ensemble d’individus ou d’unités qui peuvent être de nature très diverses : automobiles,
pommes, chaises, poules, ampoules électriques, hommes, … » (1990 : 15). Les populations
dont il est question en démographie sont assorties de trois caractéristiques :
- Humaines : les unités d’observation se doivent d’être des êtres humains.
- délimitées spatialement : les populations concernées se doivent de disposer d’un territoire
clairement défini.
- revêtues d’une certaine signification sociale : il s’agit d’une cohérence sociale, définie le
plus largement possible.
Ce cours est une introduction à la description de la population à travers l’analyse des
questions de population et de l’importance de leur prise en compte dans l’analyse des
phénomènes sociaux. Cet enseignement a deux objectifs spécifiques. A la fin du cours, les
apprenants doivent premièrement, une culture démographique relative aux grandes évolutions
des populations humaines et à leurs déterminants. Deuxièmement, les étudiants doivent
maîtriser l’interprétation des principaux indicateurs démographiques utiles à la
compréhension des phénomènes de population (mortalité, fécondité, migrations). Enfin,
troisièmement,

2
Chapitre 1 : Théories démographiques et structure d’une population
1.1 Théories démographiques
1.1.1 Pensées anciennes et questions de population
En se référant à la littérature, il y a beaucoup d’auteurs qui se sont intéressés aux problèmes
de population. Cependant, il ne transparaît pas à travers cette grande diversité de contribution,
une continuité dans la réflexion. Les analyses sont plutôt sommaires et controversées. C’est à
la fin du 16ème siècle et au début du 17ème siècle que les analyses rigoureuses des questions
de population ont été développées.
L’autre caractéristique de la pensée ancienne est que l’effectif de la population est identifié
avec la puissance soit économique soit militaire. La population était perçue comme une main-
d’œuvre civique en termes de contingent militaire. Tout changement socio-économique a un
impact direct sur la population; lorsqu’il y avait une 3ème menace de guerre, l’opinion était
favorable pour une population nombreuse. Lorsqu’il y a pénurie en matière de subsistances,
l’opinion était défavorable à une population nombreuse. Les problèmes de population ont été
formalisés par les questions qui s préoccupent de la forme qu’il faut lui donner en conseiller
d’Etat.
Pour Platon, Aristote et Machiavel :
- la possibilité de surpeuplement n’était donc pas un risque lointain,
- l’accroissement de la population peut conduire à la pauvreté générale,
- le crime de migration et la guerre sont les conséquences de l’accroissement de la population
et de la pauvreté.
1.1.2 Islam et monde Arabe
Avant le prophète Mahomet, les pays arabes ont connu des problèmes d’effectifs de
population trop nombreuse pour des quantités de nourriture insuffisante. Certaines pratiques
sociales telles que l’infanticide, la polyandrie et les guerres tribales étaient courantes et jouent
dans une certaine mesure un rôle de régulation. Mais le prophète Mahomet a apporté un
message d’espérance et de prospérité après avoir unifié les tribus. Il a encouragé le mariage et
la procréation ; sa communauté défia les empires Perse et l’infanticide est devenu un acte
hautement condamnable. La polygamie fut progressivement instituée et le célibat est
considéré comme contraire à la morale islamique.
1.1.3 Christianisme
Pour la Bible, Dieu garantit et la fécondité et la subsistance ; le populationnisme est d’ailleurs
une nécessité évidente pour le peuple Hébreux menacé par les voisins puissants et qui est

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appelé à remplir la Palestine et la terre. La stérilité est l’un des grands malheurs, le célibat est
impardonnable, multiplier sa descendance justifie la polygamie des patriarches. La Bible
contient donc de nombreux versets où l’accent populationniste est sans équivoque.
Aujourd’hui, les auteurs chrétiens développent des théories de cette doctrine basée sur
l’enthousiasme à la vie, la perspective du bonheur éternel, la croyance en la providence et la
condamnation du calcul économique, toute chose qui constitue des encouragements à la
procréation.
En somme, la morale chrétienne s’oppose au divorce, à l’infanticide et à la polygamie.
Parallèlement, l’exaltation au mariage monogame et indissoluble constitue la supériorité
morale.
1.1.4 Doctrine de Thomas Robert Malthus
L’Angleterre se caractérise au XVIIIème siècle par une croissance rapide de sa population ;
une augmentation du nombre d’indigents dans les villes et l’amplification des secours
apportés aux pauvres en application de la loi des pauvres. Pendant le même temps,
l’Angleterre est devenue importatrice du blé pendant que les prix ont triplé entre 1760 et
1800. Malthus analyse cette conjoncture et tire la conclusion que l’assistance apportée aux
pauvres est néfaste parce qu’elle favorise d’une part le mariage et la procréation amplifiant la
pauvreté. Malthus propose donc l’abandon progressif de la loi des pauvres, une limitation
volontaire des naissances par un recul de l’âge au mariage, le célibat avec la chasteté absolue
pour les célibataires. Selon Malthus, la contraceptive est un risque diabolique.
La doctrine de Malthus peut se résumer comme suit :
En l’absence de toute limitation, les populations humaines augmentent en progression
géométrique, tandis que la production alimentaire s’accroît selon une progression
arithmétique. Le bonheur de tous ne peut que résulter du bonheur de chacun. Tout effet est
payant et ce devoir est facile à comprendre même pour moins ouvert.
1.1.5 Courants anti-malthusiens
Beaucoup d’auteurs vont contester la doctrine de Malthus dont la plupart estiment que la
division du travail est nécessaire et est provoquée par l’accroissement de la population sur un
territoire donné. Cette science de la division du travail favorise celle de la productivité et donc
du salaire. Par ailleurs, contrairement à Malthus, des auteurs vont soutenir que les
subsistances peuvent être accrues par les exploitations.

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Marx pense qu’il y a une loi de population variable par mode de production et donc qu’il
n’existe pas de loi universelle pour la population. Selon cet auteur, les idées de Malthus sont
erronées et naïves pour plusieurs raisons :
- Malthus pense que la surpopulation reste la même dans les différentes phases du
développement historique,
- incapable de saisir la différence spécifique entre les phénomènes, Malthus ramène les
conditions très complexes et changeantes à une relation à deux égalités,
- égalité entre reproduction naturelle des hommes et reproduction naturelle des végétaux,
- égalité entre deux séries naturelles dont l’une croît à une progression géométrique et l’autre
selon une progression arithmétique.
Malthus réduit les divers rapports historiques à un rapport numérique abstrait qui ne repose ni
sur les lois naturelles, ni sur les lois historiques.
Pour Marx, la surpopulation relative (la classe des chômeurs) est nécessaire au
fonctionnement même du capitalisme car elle permet de maintenir un fort taux d’exploitation
ou de plus-value et donc un fort taux de profit.
Depuis Malthus, toute croissance rapide de la population est perçue comme un danger. Mais
l’histoire a vite démenti les sombres pronostics de Malthus ; la théorie de Malthus ne semble
guère applicable qu’à des sociétés agraires traditionnelles mal gérées.
1.2 La transition démographique
La transition démographique est le phénomène démographique du passage d'une population
ayant des taux de natalité et de mortalité élevés à une population ayant des taux de natalité et
de mortalité faibles.
La question des relations entre la croissance de la population et les transformations de
l’environnement fait depuis longtemps l’objet de débats tranchés, voire d’oppositions
idéologiques. Ainsi, prenant le contrepied des auteurs qui ont vu dans l’augmentation des
populations un bienfait dans la protection de l’environnement, d’autres établissent un lien
direct entre la diminution du couvert forestier et la pression démographique. Cependant, les
analyses ont pu être enrichies et nuancées grâce aux approches systémiques mobilisant des
données de plus en plus diversifiées, aussi bien sur le plan sociodémographique que sur
l’évolution du couvert végétal traduisant l’emprise agricole.
1.3 La structure par âge et par sexe : la pyramide des âges
Une population est dite fermée si elle n’est pas soumise à la migration extérieure et si sa
fécondité et sa mortalité reste constante au cours d’une année

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Une population est stable si sa pyramide des âges reste constamment semblable à elle-même
dans sa forme mais ses dimensions varient
Un cas particulier de population stable est celui où les niveaux relatifs de la fécondité et de la
mortalité sont tels que les nombres annuels de décès et de naissances sont égaux. L’effectif et
la structure des âges de la population restent constants et la pyramide reste constamment
identique à elle-même dans sa forme et sa dimension. Cette population est alors dite
stationnaire.
La forme d’une pyramide dépend des niveaux de la fécondité et de la mortalité. Plus la
mortalité est forte, plus la pyramide est pointure. Plus la fécondité est forte plus la base est
élargie.
Lorsque la fécondité est très faible la base de la pyramide peut être plus étroite que la partie
centrale.
La forme des pyramides des populations réelles est influencée par l’évolution à long terme
des variations accidentelles (guerre, épidémie et par des migrations extérieurs)
C’est une représentation graphique dans laquelle on inscrit les âges sur un axe vertical et les
effectifs aux divers âges sur un axe horizontal. La partie de droite représente les effectifs
féminins et celle de gauche effectif masculin. En un mot une pyramide des âges est composée
de 2 histogrammes correspondant aux 2 sexes. L’axe vertical est commun et porte l’échelle
des âges et l’axe horizontal porte l’effectif du sexe
A chaque âge ou à chaque sexe on associe un rectangle dont la longueur mesurée sur l’axe
horizontal est égal à l’effectif. De la sorte les différents âges sont représentés par des
rectangles dont les surfaces sont proportionnelles aux effectives.
La pyramide des âges reflète l’histoire démographique d’un pays au cours d’une période : les
pyramides des âges de plusieurs pays peuvent être de forme différente. Ce pendant toutes les
pyramides présentent des caractères communs à savoir la forme générale d’une pyramide des
âges est celle d’un triangle. La réduction progressive des générations par la mortalité fine la
forme générale de la pyramide qui lui a valu son nom. L’âge à la base (âge jeune). La
pyramide s’amincie progressivement lorsque l’âge s’élève jusqu’au sommet correspondant à
la limite de la vie humaine. Un second caractère général des pyramides est la dissymétrie des
2 parties relativement au sexe masculin et au sexe féminin.

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Chapitre 2 : La mortalité : évolution, tendance et niveau
Le décès est indiqué par le fait qu’après cette séparation, le fœtus ne respire, ni ne manifeste
aucun autre signe de vie tel que : le battement du cœur, pulsation du cordon ombilical ou
contraction effective soumis à l’action de la volonté.
Le décès peut être alors considéré comme la disparition de tout signe de vie à un moment
quelconque postérieur à la naissance vivante (cessation des fonctions vitales après la
naissance vivante sans possibilité de résurrection).
On entend par mort fœtale, le décès d’un produit de conception lorsque ce décès est survenu
avant l’expulsion ou l’extraction complète du corps de la mère indépendamment de la durée
de la gestation.
2.1 Quelques Indicateurs et outils démographiques
2.1.1 Indicateurs démographiques
2.1.1.1 Quotient
Un quotient se calcule en rapportant un nombre annuel d’évènement à la population initiale au
cours de l’année considérée.
Q = q = E/ Pop initiale x 1000
2.1.1.2 Les taux en démographie
L’idée première qui préside à la l’élaboration d’un taux est d’aboutir à une mesure relative
d’un phénomène démographique. Le nombre absolu renseigne mal et ne permet pas des
comparaisons ni dans le temps ni dans l’espace. Un taux se calcule en rapportant un nombre
annuel d’évènement à la population moyenne au cours de l’année considérée.
T = E / Pm x 1000
Pm = Pop 1er janvier + Pop de l’an considéré/ 2
NB : Les taux et les quotients sont considérés en 1000.
2.1.1.3 Quelques caractères étudiés en démographie
Sexe
L’observation de ce caractère lors des recensements et des enquêtes est généralement bonne.
La répartition de la population par sexe conditionne dans certaines mesures l’évolution future
de la population par l’influence qu’elle a sur la nuptialité et la natalité.
Age
L’âge à l’instant T est la durée écoulée entre la date de naissance et l’instant T. La difficulté
de l’observation de l’âge est du au fait que la date de naissance est généralement mal connue

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en Afrique en général et au Bénin en particulier. Les déclarations d’âge sont souvent
entachées d’erreurs par ignorance de l’âge exact ou par négligence de l’individu.
2.2 Quelques outils utilisés en démographie
Analyser c’est décomposé un tout en ces parties. L’observation des faits fournis des données
brutes qui sont le résultat de nombreux facteurs. En traitant les données numériques
d’observation ; l’analyse permet de comprendre comment les phénomènes se déroulent en
s’enchevêtrant. Les phénomènes étudiés dans l’analyse démographique sont la mortalité, la
fécondité, la nuptialité, les migrations. Ces phénomènes se traduisent par des évènements qui
sont les décès, les naissances, le divorce, le mariage et la migration.
2.2.1 Recensement de la population
Le recensement de la population est non seulement un comptage mais un inventaire détaillé
des caractéristiques de la population. C’est une enquête exhaustive portant sur la totalité de la
population observée. C’est une opération longue, couteuse et quelque fois difficile à exécuter
dans de bonne condition.
C’est aussi l’ensemble des opérations qui consistent à recueillir, à grouper et à publier des
données démographiques, économiques et sociales se rapportant à un moment donné à tous
les habitants d’un pays donné ; cette opération qu’on appelle recensement. Un recensement
national officiel est projeté et exécuté sous les hospices des gouvernements du pays. ; d’où
son caractère régalien.
Universalité
Le recensement doit porter sur tous les nombres de la communauté et ne doit donner lieu à des
missions ou à des doubles comptes (utilisation de la cartographie)
Simultanéité
La population totale dénombrée doit se rapporter à une période bien déterminée.
2.2.2 L’enquête
Elle est une opération qui concerne seulement une partie de la population. Il s’agit des
populations de droit et de faite.
Au cours du recensement on enregistre deux populations : la population de droit et la
population de faite.
La population de droit : présence des résidents plus des personnes absentes temporaires. La
population de faite : population recensée totale plus celle de passage.

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2.2.3 Le schéma ou diagramme de lexis
L’âge d’un individu est lié au temps par la relation linéaire. On met en évidence sur un
graphique où le temps est porté en abscisse les âges en ordonnée avec une échelle identique
sur un tel schéma la ligne de vie d’un individu est le segment de droite incliné à 45 ayant pour
origine le point N de l’axe de temps d’abscisse qui est le jour de sa naissance et pour
extrémité M d’abscisse le jour de sa mort.
Même une durée est liée au temps par une relation linéaire d’axe des ordonnées et l’axe des
abscisses. Le MD représente un mariage inclut en M à l’instant T et rompu par le divorce D
point ayant pour abscisse le jour de divorce en D’ et pour ordonnée la durée du mariage. Un
évènement concernent un individu peut être marqué d’un point sur sa ligne de vie NM ou sur
le MD de mariage. Tout point du schéma de Lexis représente ainsi une certaine date, âge ou
durée.
La démographie discipline de la statistique ne s’intéresse pas à chaque individu pris isolement
mais à des groupes d’individus constitués pour les besoins de l’analyse. Ces groupes sont
appelés cohortes. Les cohortes les plus utilisées sont les générations. Une génération est un
groupe d’individus nés au cours d’une même année de calendrier. On utilise aussi les
promotions de mariage pour les individus qui se sont mariés une même année. Un individu
peut être classé de plusieurs façons :
Le schéma de Lexis est composé de plusieurs triangles élémentaires
Un triangle élémentaire est relativement à une génération donnée au cours d’une année et dont
les individus qui le composent ont le même âge (en année révolue) A L’intérieur de la surface
ainsi délimitée on peut porter le nombre d’évènements qui s’y produire pour pouvoir isoler les
évènements à l’intérieur de chaque triangle élémentaire il faut disposer pour une année
d’observation du double classement des évènements (classement par âge, par génération). Les
triangles élémentaires peuvent être regroupés 2 à 2 de 2 façons différentes selon qu’on
s’intéresse.
- une seule génération et une seule année d’âge
- une seule génération et une année d’observation
- une seule année d’âge et une année d’observation

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2.4 La mortalité différentielle
La mort est sous la dépendance d’un très grand nombre de facteurs les uns de nature
biologique, les autres socio- économique. Parmi les facteurs de nature biologique nous avons
déjà étudiés les liens existants l’âge, le sexe et la mortalité, l’hérédité et la race ont également
un rôle explicatif de la mortalité différentielle mais délicat à isoler et à préciser. A côté de ces
facteurs biologiques un grand nombre de facteurs socio- économique jouent aussi un rôle pour
augmenter et diminuer la mortalité. Parmi les principaux facteurs nous pouvons retenir, le
milieu familial, l’habitat, la profession, le revenu, l’instruction, le facteur médico-social et
l’alimentation.
2.5 Les déterminants de la mortalité
2.5.1 Facteurs individuels ou biologiques
Deux facteurs biologiques ou généraux ont une importance évidence dans la mortalité le sexe
et surtout l’âge parce que ces facteurs différencient le terrain sur lequel la maladie aura prise.
- Le sexe
Dans la plupart des enquêtes la mortalité est toujours un peu plus forte chez les hommes que
chez les femmes. Au Bénin l’espérance de vie à la naissance 1992 est de 54,2ans e0 = 54,2.
Le taux de mortalité des hommes en 1961 est de 26,4%o et le taux de mortalité infantile des
garçons 111,8%o, le taux de mortalité infantile des filles 199,4%o.
- L’âge
La mortalité atteint en générale un minimum vers 10 ans. Au Bénin en 1961 ce minimum est
de 9,9 %o, c’est actuellement comme dans la population où la mortalité est forte le maximum
des enfants est plus élevé que celui des vieillards.
2.5.2 Facteurs écologiques
Ces facteurs écologiques expliquent les conditions particulières de la mortalité infantile. Leur
action est complexe. Cependant une double distinction peut être introduite selon qu’on
envisage le milieu naturel ou humain. Le climat et le milieu géographique conditionnent le
niveau de mortalité, singulièrement la mortalité infantile. La régulation thermique s’il peut
sembler arbitraire de vouloir établir une corrélation entre le climat et la surmortalité exogène,
on dit cependant admettre double influence.
- en conditionnant la régulation thermique à laquelle l’enfant à bas âge est particulièrement
sensible. Et on a une surmortalité en favorisant la pollution
-en favorisant indirectement la prolifération des agents infectieux et en déterminant la nature
et le volume des ressources alimentaires disponibles

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2.5.3 Influence du milieu humain
2.5.3.1 Milieu familial
Le milieu est le plus souvent étudié sous l’aspect juridique et plus généralement de l’état
matrimonial. Le chercheur Bertillon est le premier à montrer en 1868 en France que la
mortalité des célibataires est supérieure à celle des mariés et que la mortalité des veufs est
supérieure à celle des célibataires tout en restant plus élevé que celle des hommes mariés. Les
statistiques de plusieurs pays confirment cette mortalité différentielle en faveur de l’état
matrimonial. L’explication de la réduction de la mortalité familiale provient de l’élément de
supériorité matérielle psychologique du mode de vie en milieu familial. L’existence des gens
mariés est plus régulière et plus saine, on note généralement 1% d’alcoolique supérieur chez
les célibataires
2.5.3.2 L’habitat
C’est essentiellement la différence de mortalité entre l’habitat du milieu rural et l’habitat du
milieu urbain. L’action de l’habitat a évolué de façon suivante dans les pays évolués pendant
longtemps la mortalité a été supérieure en ville qu’à la campagne. A mesure que l’hygiène
urbaine s’est développée et que l’assistance médicale si organisée, la mortalité urbaine a
diminué et dans beaucoup de cas à l’heure actuelle et fait place à une surmortalité rurale. A
ces causes dépendant du progrès des conditions sanitaires dans les villes s’ajoutent l’influence
de la composition par âge car il y a plus d’adulte en ville et plus d’âgés dans les campagnes du
fait de l’effet sélectif de l’exode rural. La mortalité suivant l’habitat est donc plus instructive
lorsqu’elle est étudiée par groupe d’âge. Dans les pays en voie de développement l’évolution
se fait en sens inverse.
2.5.3.3 Le niveau de vie
Par le niveau on entend un ensemble de facteurs provenant à la fois de la profession, du
revenu et de l’instruction.
2.5.3.4 La profession
Il y a des professions plus dangereuses et plus malsaines que d’autres, c’est le cas pour les
conducteurs de taxi moto (Zem), les gardiens de nuit et les ouvriers qui sont la cause directe
ou indirecte de décès par accident de travail par maladie professionnelle. D’une façon
générale la mortalité des ouvriers est supérieure à celle des employés et celle des employés
supérieure à celle des patrons.

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2.6 La mortalité des enfants au Bénin : quelques enseignements de l’Enquête
Démographique et de Santé
Durant la période 1991 – 1996, sur 1.000 naissances, 94 décèdent avant leur premier
anniversaire dont 38%0 entre 0 et 1 mois et 56%0 entre 1 et 12 mois. Sur 1.000 enfants âgés
de 1 an, 80 n’atteignent pas leur 5ème anniversaire. Finalement sur 1000 naissances, 167
décèdent avant leur 5ème anniversaire.
Comparé au niveau atteint par d’autres pays africains, le niveau de mortalité infantile observé
au Bénin (94%) est plus élevé que celui observé au Cameroun (65% en 1991) et au Sénégal
(68%0 en 1992-1993). Ce niveau de mortalité est identique à celui du Burkina Faso (94%0 en
1993) mais il est meilleur que celui du Niger (123%)
Les niveaux de mortalité infantile ou infanto-juvénile varient selon les différentes
caractéristiques de la mère dont notamment le milieu de résidence, les soins prénataux et
l’assistance à l’accouchement. Ainsi, la mortalité infantile est nettement moins élevée en
milieu urbain (84%) qu’en milieu rural (112%).

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Chapitre 3 : Fécondité, nuptialité et famille
La naissance vivante est l’expulsion ou l’extraction complète du corps de la mère
indépendamment de la durée de la gestation d’un produit de conception qui après cette
séparation manifeste tout autre signe de vie tel que battement du cœur de l’enfant, respiration,
la contraction effective d’un muscle soumis à l’action de la volonté.
3.1 La nuptialité
L’état matrimonial permet de distinguer :
Les célibataires : personnes n’ayant jamais contractée un mariage
Les mariés : personnes ayant contractée un mariage non rompu. Ces mariés comprennent
aussi les séparés de corps
Les veufs : ce sont les conjoints survivants d’un couple dissocié par la mort
Les divorcés : ce sont les personnes dont le mariage a été dissout
L’union libre : personne vivante ensemble sans aucun lien sans aucune cérémonie.
3.2 Indicateurs
NB à citer par les étudiants

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Chapitre 4 : Les migrations
La mobilité spatiale est un phénomène hautement démographique et se traduit par des
migrations. Une migration peut se définir comme un changement de résidence considérée
comme le domicile habituel d’un individu. Il suffit qu’un individu change de domicile ou de
résidence pour qu’il ait migration. Elle se traduit par deux phénomènes : l’immigration et
l’émigration.
Les migrations déforment la pyramide des âges de façon variable suivant la nature de ces
migrations. Dans les zones en voie de dépeuplement sous l’effet d’une forte émigration, les
classes adultes et jeunes diminuent d’importante relative, la pyramide s’élargie par le sommet
et la population vieillie. Dans les zones urbaines recevant une migration, la pyramide s’élargie
aux âges jeunes.
4.1 Les principaux facteurs de la migration
NB : A citer par les étudiants
4.2, Migration et développement : le dividende démographique
Le dividende démographique (DD) est l’accélération de la croissance économique résultant du
changement de la structure par âge de la population suite à une baisse de la mortalité et de la
fécondité. Toutefois, pour permettre d’engranger ce dividende, ce changement doit être
accompagné par des investissements durables dans l’éducation ; le développement des
compétences, la santé, la création d’emplois et la bonne gouvernance. Lorsque la fécondité et
la mortalité diminuent de façon significative, la structure par âge change en faveur de la
population en âge de travailler. Ce changement peut accélérer la croissance économique grâce
à une productivité accrue de la population en âge de travailler si l’économie génère
suffisamment d’emplois décents. Dès lors, un nouvel élan de croissance économique est
possible grâce à l’accroissement de l’épargne des ménages et des investissements résultant de
la réduction des coûts pour les besoins de base des enfants et d’une population infantile dont
la taille est relativement moins importante. Des études menées sur des pays ayant connu un
développement socio-économique sans précédent comme la Malaisie, la Corée du Sud et la
Thaïlande ont montré qu’entre un quart et un tiers de la croissance économique enregistré sur
la période 1970 - 2000 résulte du dividende démographique. Il est essentiel de souligner que
le DD n’est ni automatique ni garanti, même pour les pays qui ont atteint un faible niveau de
fécondité. La capture du Dividende Démographique est assujettie à la mise en œuvre de
politiques et stratégies qui permettront non seulement d’accélérer la baisse rapide de la
fécondité, mais aussi de s’assurer que le surplus de main-d’œuvre qui en résulte est bien

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instruit, qualifié, en bonne santé et économiquement actif. De plus, la redevabilité et
l’efficacité dans l’utilisation des ressources et la prestation de services publics doivent être
garanties. Ce rapport analyse les perspectives et opportunités et identifie les défis et les
options d’investissement et de politique à mettre en œuvre afin de permettre la capture du
dividende démographique.
Conclusion
En somme, la démographie sociale est au cœur des enjeux économiques, sociaux, politiques,
technologiques, culturels de tous les temps. Ces enjeux se posent en termes de lien entre la
masse de la population et la masse des biens produits et des services disponibles. Cette
problématique a souvent conduit les acteurs à l’adoption de solutions variées : limitation des
naissances, recherche des espèces vitales, conflits, guerres. Cependant, les problèmes
démographiques se posent dans presque tous les domaines : administration, économie,
société, culture et politique. Ces enjeux contraignent les acteurs sociaux à divers niveaux de
connaître l’effectif des individus dont ils ont la charge.
Au plan administratif, les décideurs ont besoins de connaître l’effectif de la population sous
leur tutelle pour le recouvrement des taxes et pour les élections. Dans le domaine
économique, les autorités sont tenues de connaître l’effectif de la population totale afin de
maîtriser le chômage et de créer des emplois. Au plan social, la construction d’infrastructures
sanitaires, la création d’emploi, la construction de centre de santé, de classes, d’amphis, de
logements, les forages dépendent de l’effectif de la population. Pour agir efficacement, il faut
connaître, étudier, estimer l’état de la population suivant des dispositions et des mesures
particulières qu’il convient de maîtriser.
Références bibliographiques
- Gauvreau, D., J. Gregory, M. Kempeneers et V. Piché (dir.), 1986, Démographie et sous-
développement dans le tiers-monde, Montréal, Center for Developping-Area Studies,
Université McGill, Monographe Séries n°21,
- Gregory, et V. Piché, 1985, Mode de production et régime démographique in Revue
canadienne des études africaines 19,1 : 73-79,
- Locoh, T., 1984, Fécondité et famille en Afrique de l’Ouest, Paris : INED/Presses
Universitaires de France (Travaux et Documents, Cahiers n°107),
- Piché, V., J. Poirier, 1990, Les théories de la transition démographique: vers une certaine
convergence? in Sociologie et sociétés XXII, 1 : 179-192,
- Pressat R., L’analyse démographique, 4ème édition, Paris, PUF, 1983,

15
- Sauvy A., Théorie générale de la population, Paris, PUF, 2 vol, 1966.

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