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EXPLORATIONS

NEUROPHYSIOLOGIQUE
S 2 : EMG- PE

UE NEUROLOGIE
M2 - 2023

Pr Ag Lala Bouna SECK

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EMG
1. Introduction

L’EMG est l’enregistrement de l’activité électrique des nerfs et des muscles.

Étudie donc la conduction nerveuse et la contraction musculaire

Apport considérable dans la pathologie musculaire, dans les atteintes neurogènes


périphériques et dans la pathologie de la jonction neuromusculaire

2. Rappel

Nerf : axone +/- gaine de myéline

Muscle = plusieurs fibres musculaires

Jonction neuromusculaire = zone de contact entre fibre nerveuse et muscle

Unité motrice = motoneurone Aα et l’ensemble des fibres musculaires qu’il


innerve

Myéline : augmente la vitesse de conduction nerveuse (conduction saltatoire)

3. Déroulement de l’examen

Rassurer le patient et lui expliquer sommairement

Réinterroger le patient et l’examiner au besoin

Patient allongé, détendu, jambes tendues

L’examen du muscle se fait : au repos, totalement décontracté, puis en


contraction d’intensité croissante

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4. Technique

4.1.EMG de stimulation ou neurographie

- Stimulation du tronc nerveux en deux points de son trajet par un choc


électrique bref

- Recueil des réponses : latence de la réponse, amplitude de la réponse, vitesse


de conduction nerveuse

Résultat :

 Amplitude normale ou diminuée, au maximum nulle = bloc de conduction


 Vitesse normale ou ralentie
 Latence distale et proximale normales ou allongées
 Au total, d’une manière générale :
o Atteinte axonale : amplitude diminuée
o Atteinte myélinique : vitesse de conduction ralentie, latences
allongées, bloc de conduction

4.2.EMG de détection

Étude de l’activité électrique du muscle (au repos et lors d’une contraction)


Activité recueillie par une électrode aiguille introduite dans le muscle

On obtient

 A l’état normal :
o Au repos : absence d’activité
o Lors de la contraction volontaire : des potentiels d’unité motrice
(PUM) nombreux, qui se répètent réalisant une saturation du tracé =
tracé riche dit interférentiel
 En cas de pathologie du nerf
o Au repos : activités spontanées = potentiels de fibrillation et potentiels
lents de dénervation
o Lors de la contraction volontaire : un tracé pauvre en PUM qui sont
accélérés et amples, avec un son crépitant à l’oreille
 En cas de pathologie du muscle :
o Au repos : activités spontanées ou non
o Lors de la contraction volontaire : un tracé précocement riche en
PUM qui sont fins et petits, avec un son en rafale à l’oreille

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Contre-indication : traitement anticoagulant, troubles de la coagulation sévères

4.3.Stimulation répétitive

Etudie la transmission au niveau de la jonction neuromusculaire. On applique


des trains de stimulation répétés à haute fréquence, à la recherche d’une
diminution progressive de l’amplitude du potentiel, qui atteint 10% sur le 5 ème
potentiel, comparé au premier = fatigabilité musculaire.

5. Indications

• Pathologie du nerf périphérique (plaies, compression, troubles


métaboliques, etc.)

 Atteinte tronculaire
 Atteinte radiculaire
 Atteinte plexique

• Pathologie musculaire

• Pathologie de la jonction neuromusculaire

• Suivi de l’évolution dans certains cas

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Potentiels évoqués
1. Introduction

C’est la mesure de réponses cérébrales à la suite de stimulations spécifiques :


sensitives, visuelles, auditives ou motrices. Exploration de certaines voies
nerveuses depuis la périphérie jusqu’au cerveau. De plus en plus supplantése par
IRM dans le diagnostic lésionnel.

Principaux types :

 Potentiels évoqués somesthésiques : voies de la sensibilité, des récepteurs


cutanés jusqu’au cerveau
 Potentiels évoqués auditifs : voies auditives de l’oreille interne jusqu’au
cerveau
 Potentiels évoqués visuels : voies visuelles de la rétine jusqu’au cerveau
 Cas particuliers
o Potentiels moteurs : stimulation cérébrale ou radiculaire, d’origine
magnétique, conduction des cellules pyramidales ou des racines
médullaires à l’effecteur musculaire
o Autres : potentiels cognitifs

2. Potentiels évoqués somesthésiques

2.1.Technique

Patient allongé. Relaxation maximale


Électrodes placées sur le trajet du nerf étudié. Stimulation électrique d’intensité
≥ seuil moteur provoquant la contraction musculaire, mais aussi un influx
sensitif = volée afférente recueillie en divers points de son trajet : sur le tronc, la
moelle, le bulbe, le cortex, par des électrodes placées en regard de la structure
génératrice de la réponse
2.2.Résultats
Courbe comportant les différents pics correspondant aux différents recueils.
La latence de ces différents pics sera évaluée : normale ou augmentée

2.3.Indications
 Pathologie des nerfs périphériques
 Myélopathies
 Sclérose en plaque
 Syringomyélie
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3. Potentiels évoqués visuels

3.1.Technique

Patient assis dans une salle sombre. Stimulation visuelle par flashs lumineux ou
par damier. Electrodes de recueil placées en regard du cortex visuel (région
occipitale). Création d’une volée afférente qui va cheminer tout le long des
fibres optiques jusqu’au cortex occipital.

3.2.Résultats

On enregistre un pic dont le sommet est dirigé en bas = P100 de latence 100 ms,
qui peut être allongée

3.3.Indications

Lésions des voies visuelles. Ex : SEP

4. Potentiels évoqués auditifs

4.1.Technique

Patient allongé, détendu, les yeux fermés. Stimulation des oreilles par des clics à
l’aide d’un casque muni d’écouteurs. Stimulation monaurale de 50 à 90 décibels.
Electrode de recueil placée sur le vertex. Il se crée une volée afférente qui va
cheminer le long des fibres auditives jusqu’au cortex auditif.

Résultats

On recueille une courbe comportant plusieurs pics correspondant au potentiel


généré à différents niveau du trajet des fibres auditives (cochlée, portion
proximale du nerf en dehors du tronc cérébral, protubérance, corps genouillés).
Leurs latences respectives seront étudiées : normales ou allongées

4.2.Indications

 Seuil auditif
 Hypoacousie
 Lésions du tronc cérébral
 Affections dégénératives

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5. Potentiels évoqués moteurs

5.1.Technique

Stimulation de la voie pyramidale à l’aide d’un champ magnétique généré par


une bobine chargée, appliquée en regard de la voie pyramidale, aux niveaux
cortical, médullaire et radiculaire, avec des épreuves de contraction et des
épreuves de relaxation. On génère une réponse motrice enregistrée au niveau du
muscle.

5.2.Résultats

L’analyse de la latence des réponses générées permet d’évaluer les temps de


conduction totale, centrale et périphérique sur la voie pyramidale.

5.3.Indications

Troubles moteurs

6. Conclusion

Examens fonctionnels qui peuvent fournir des renseignements en complément


de l’exploration morphologique. Peuvent parfois être utiles en cas
d’impossibilité d’imagerie.

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