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SEMI-CONDUCTEURS &
OPTOELECTRONIQUE
BIBLIOGRAPHIE
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23. https://www.youtube.com/watch?v=kCZId8E-3r0
24. https://www.youtube.com/watch?v=JQoZUtKutr4
25. https://www.design-reuse.com/news/51153/2021-semiconductor-companies-forecast.html e
26. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_principaux_fabricants_de_semi-
conducteurs_au_fil_des_ans)
INTRODUCTION
Les semi-conducteurs ont acquis une importance considérable dans notre société. Ils sont à la
base de tous les composants électroniques et optoélectroniques qui entrent dans les
dispositifs informatiques, de télécommunications, de télévision, dans l'automobile et les
appareils électroménagers, etc.
Ils sont au cœur de l'enjeu Internet des objets (IoT) et de l'intelligence artificielle.
Un semi-conducteur serait isolant à une température de zéro kelvin (zéro absolu),
contrairement à un métal. Les semi-conducteurs sont largement utilisés en électronique pour
réaliser des composants tels que des diodes, des transistors, des thyristors, des circuits
intégrés ainsi que des lasers à semi-conducteur.
L'optoélectronique est une discipline émergente qui utilise conjointement l'électronique et
l'optique. Elle a des portées importantes dans divers domaines, ...
L'optique et l'optoélectronique sont utilisées dans des domaines clés incluant l'éclairage, les
mesures, les télécommandes, le photovoltaïque et les télécommunications.
La crise de la Covid-19 a mis en lumière la dépendance de l'industrie européenne aux semi-
conducteurs fabriqués en Asie. En effet, la pénurie qui en a suivi a freiné grandement la
production des pays membres de l'Union européenne.
Le 8 février 2022, la Commission européenne a proposé de débloquer 43 milliards d'euros
pour réduire sa dépendance envers l'Asie. « Nous nous sommes fixé l’objectif d’avoir 20 % du
marché mondial en 2030 » avait déclaré à l'occasion, la présidente Ursula von der Leyen.
Le 1er février 2023, le groupe américain Wolfspeed et l'équipementier allemand ZF annoncent
la construction à Endsdorf dans la Sarre de « la plus grande usine au monde » pour produire
des puces en carbure de silicium. Après les projets d'Infineon à Dresde et d'Intel à Magdeburg,
c'est le troisième projet d'usine de semi-conducteurs en Allemagne.
Le marché des semi-conducteurs s'accroît au début du XXIe siècle de façon quasi-continue. Au
premier trimestre 2021, il est de 101 milliards d'euros.
En 2020, les entreprises américaines représentent 48 % des ventes mondiales de puces, mais
les 70 usines situées aux États-Unis ne représentent que 12 % de la fabrication mondiale de
semi-conducteurs, contre 37 % en 1990. Le marché américain étant à cette date de 208
milliards de dollars pour 250 000 emplois directs.
En 2021, 75 % de la fabrication mondiale de puces est concentrée en Asie de l'Est. La Chine
qui en 1990 part de quasiment rien arrive en 2019 à 12 % de la production mondiale et devrait
avoir la plus grande part de la production de puces au monde d'ici 2030 avec 24 % en raison
de subventions gouvernementales estimées à cent milliards de dollars.
Remarque : Les semi-conducteurs sont au cœur de la guerre technologique mondiale.
Pays Pourcentage
Chine 12,0
Singapour 6,5
Japon 16,3
Taiwan 22,9
États-Unis 12,0
Israël 0,8
Chiffre
d'affaires
Rang Rang
Société Nationalité/localisation (Million 2021/2020
2021 2020
de $
USD)
I.1.1 Définition
Grâce à Mendeleïev qui entreprit donc en 1869 de classer les 63 éléments connus dans un
tableau. Il proposa un classement des éléments par masse atomique croissante mais
également selon leurs propriétés chimiques et physiques, voici le tableau périodique des
éléments :
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Figure I.1 : Tableau périodique des éléments : Classement par famille et sélection des éléments utilisés plus pour les semi-conducteurs
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Pour un atome X :
𝐴
𝑍𝑋 , où nous avons :
A : Qui est le nombre de masse (Noyau : protons et neutrons ; ou nucléons)
Z : Qui est le nombre de Protons ou des électrons, c’est le numéro atomique.
La charge d’un électron vaut : 𝑒 − = 1,6. 10−19 𝐶
La masse d’un électron vaut 𝑚𝑒 − = 9,1. 10−31 𝑘𝑔
La masse d’un proton 𝑚𝑝 ≅ 𝑚𝑛 = 1,66. 10−27 𝑘𝑔
Pour présenter le modèle des bandes d’énergie, nous allons nous servir d’un atome de
Silicium, son noyau comporte 14 protons puis nous avons le nuage comportant 14 électrons
Couche de
valence 4
Les électrons évoluent sur des orbites stables correspondant à des niveaux d’énergie discrets
(séparés les uns des autres).
Le comportement des semi-conducteurs, comme celui des métaux et des isolants est décrit via
la théorie des bandes. Ce modèle dispose qu'un électron dans un solide ne peut que prendre
des valeurs d'énergie comprises dans certains intervalles que l'on nomme « bandes », plus
spécifiquement bandes permises, lesquelles sont séparées par d'autres « bandes »
appelées bandes d'énergie interdites ou bandes interdites.
Deux bandes d'énergie permises jouent un rôle particulier :
Brièvement, nous dirons que nous distinguons 3 bandes d’énergie, à savoir la bande de
valence (BV), la bande interdite qui est intermédiaire (BI) ou couramment appelé GAP et la
bande de conduction (BC).
Isolant Semi-Conducteur
E(eV) E(eV)
BC
BC
BI BI
BV
BV
𝓥 (Hz) 𝓥 (Hz)
Figure I.4 : Bande d’énergie pour un atome d’isolant et pour un atome d’un semi-conducteur
Mais pour la bande d’énergie d’un conducteur, il faut se référer à la Figure I.12
En effet, un atome lorsqu’il subit une variation d’énergie ou lorsqu’on lui applique une
énergie :
∆𝐸 = ℎ. 𝒱
Où
ℎ = 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑙𝑎𝑛𝑘 é𝑔𝑎𝑙 à 6,6210−34 (𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒 𝑆𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒)
𝒱 = 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑛𝑑𝑒 (𝐻𝑧)
En appliquant cette énergie, il y aura un spectre d’émission et les électrons libérés vont migrer
de 𝒌 à 𝒍 soit de la BV à la BC pour un matériau conducteur.
𝒍
∆𝐸 = ℎ. 𝒱
Pour un semi-conducteur, si la température est d’environ 0°K (Zéro absolu), il reste un isolant,
il ne conduit pas.
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Mais lorsque nous augmentons la température à environ 300°K, les électrons passent de la BV
à la BC en laissant des trous chargés positivement.
a) La bande de Valence
Elle contient les états électroniques (population des charges électrons et trous) des couches
périphériques des atomes du cristal (Exemple du silicium : 4 électrons de valence).
b) La bande de conduction
C’est la bande permise qui est supérieure en énergie à la bande de valence. Les électrons y
sont totalement libres, ils ont rompu leur lien avec leur(s) atome(s) d’origine, ils permettent
la conduction d’un courant.
c) La bande interdite
C’est la zone d’énergie comprise entre la BV et la BC. Pour un matériau isolant l’énergie (Eg ou
EBI), elle est environ égale à 1,12 à 5eV et pour un matériau conducteur, elle est environ égale
à 0,5eV qui est facile à franchir.
Semi-conducteur
E(eV)
𝑒− 𝑒− 𝑒−
BC
BI
BV
𝓥 (Hz)
Figure I.6 : Spectre d’émission dans un semi-conducteur à la suite de l’élévation de la température (application
d’une énergie thermique)
𝑬 = 𝒌𝑩 . 𝑻
Où :
𝑘𝐵 : 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝐵𝑜𝑙𝑡𝑧𝑚𝑎𝑛𝑛 𝑒𝑡 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑎𝑢𝑡 1,38. 10−23 𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒 /𝐾
𝑇: 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑚𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑛 °𝐾
Figure I.8 : Niveau d’énergie de deux atomes approchés à une distance de leur noyau
c) Semi-conducteur : 𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚é𝑑𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒
I.1.5 Le silicium
Cristal de Si
Atome de Si
Liaison covalente
Semi-conducteur
E(eV)
𝑒−
BC
BI 𝑬𝒈
BV
𝓥 (Hz)
FigureI.14 : Application de l’énergie minimale nécessaire (Eg) pour rompre la (les) liaison(s)
Figure I.15 : Cristal de Silicium après application d’une énergie thermique équivalente à Eg
Il convient de noter que dans un semi-conducteur, il existe deux types de porteurs des charges,
à savoir :
Semi-conducteur intrinsèque
Un cristal est électriquement neutre lorsque le nombre d'électrons est égal au nombre de
trous :
Où :
𝑛 = 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑′ é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠
𝑝 = 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑠
Où :
Elle est toujours vérifiée pour un cristal à l'équilibre thermique (qu'il soit intrinsèque ou non).
Phénomène de transport de charges :
Le Courant de conduction est créé sous l'action d'un champ électrique,
Le Courant de diffusion est créé par un gradient de concentration de porteurs.
Mobilité et conductibilité
a) Mobilité 𝝁𝒏,𝒑 (𝑚²⁄𝑉𝑜𝑙𝑡. 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒)
Les électrons 𝑛 et les trous 𝑝 subissent une force électrique ⃗⃗⃗
𝐹𝑒 .
En appliquant la relation fondamentale de la dynamique (RFD), nous avons :
|𝑞|.𝐸
⃗⃗⃗
𝐹𝑒 = 𝑚. 𝛾 => 𝑞. 𝐸⃗ = 𝑚. 𝛾 => 𝛾 = 𝑚
𝜻 |𝑞|
Or :𝑉 = ∫0 𝛾. 𝑑𝑡 = . 𝐸. 𝜻 (Vitesse= accélération fois le temps)
𝑚
Où: 𝜻 = est le taux moyen de collision des électrons et des trous
𝑽 = 𝝁𝒏,𝒑 . 𝑬 (𝑚/𝑠)
|𝑞|
𝝁𝒏,𝒑 = . 𝜻 (𝑚²/𝑉. 𝑠) : C’est la mobilité des porteurs des chargeurs.
𝑚
𝑒 − (𝑛): 1200
𝝁𝒑 (𝑺𝒊) {
𝑇𝑟𝑜𝑢𝑠 (𝑝): 250
⃗⃗⃗ ⃗⃗ + 𝒒. 𝝁𝒏 . 𝑽𝑻 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑱𝒏 = 𝒒. 𝝁𝒏 . 𝒏.𝑬 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒏
⃗⃗⃗ ⃗ + 𝒒. 𝝁𝒑 . 𝑽𝑻 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑱𝒑 = 𝒒. 𝝁𝒑 . 𝒑.𝑬 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒑
Où
Ainsi, nous allons procéder par le dopage, les radiations, la température, l'injection de
courant, etc.
Le dopage et l'introduction d’impureté dans un cristal pur. Sont considérés d’impuretés, les
d'atomes des éléments du groupe 5 ou de la famille 5 (Cfr la classification périodique à la
figure I.2), ce sont des éléments qui ont sur leur couche de Valence 5 électrons. Dans le cristal
du Silicium (ou soit dans le cristal du Germanium), on y injecte du phosphore ou de l'arsenic.
Cela va entrainer la libération d'un électron libre, alors que les 4 autres vont se lier aux atomes
de Silicium voisins (La famille 5 est constituée des donneurs) :
Figure I.17 : Formation d’un cation fixe (As+) après dopage du cristal de Si par l’atome d’Arsenic
Figure I.18 : Libération d’un électron de la couche de valence de l’Arsenic après dopage
Le cristal garde sa neutralité électrique (à chaque électron libre donné par les atomes
d'impureté correspond un cation fixe).
Porteur de charges :
Ça veut dire par l'introduction d'atomes du groupe 3 (Cfr la classification périodique des
éléments à la figure I.3) qui ont sur leurs couches de Valence 3 électrons.
On introduit dans le cristal du Silicium (ou soit dans le cristal du germanium) du Bore ou du
Gallium.
Seules trois liaisons covalentes peuvent être créées, la 4è reste incomplète, un trou est créé
pour chaque atome de dopage. Il va pouvoir être comblé par un électron d'une liaison
covalente proche (Ces sont des atome accepteurs).
Figure I.19 : Dopage d’un cristal de Silicium au Bore, création de 3 liaisons covalentes
Figure I.20 : Phénomène d’absorption d’un électron d’une liaison covalente proche par un trou
Le cristal garde sa neutralité électrique globale (pour chaque électron libre accepté par les
atomes d'impureté créant un anion fixe, un trou est créé)
I.1.5.6 La Jonction PN
Le plus simple d'entre eux est la jonction PN (qui donne directement une diode) ; en plus, elle
permet une meilleure compréhension du fonctionnement des transistors.
Semi-conducteur P Semi-conducteur N
𝒆− mobile
Trou mobile
majoritaire
majoritaire
Chaque trou (ou électron) majoritaire quittant le semi-conducteur P(N) laisse derrière lui un
anion (cation) fixe et entraîne l'apparition d'un cation(anion) fixe dans le semi-conducteur
N(P) du fait de sa recombinaison avec un électron(Trou). Ces ions sont localisés à proximité de
la zone de contact entre les deux semi-conducteurs (la zone de charge d'espace, ZCE), ils sont
à l'origine de la création d'un champ électrique qui s'oppose au courant de diffusion. Ce
champ électrique est équivalent à une différence de potentiel appelée barrière de potentiel
(𝑉0 = 0,7𝑉 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑆𝑖𝑙𝑖𝑐𝑖𝑢𝑚, 0,3𝑉 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝐺𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑖𝑢𝑚).
Seuls quelques porteurs majoritaires ont une énergie suffisante pour franchir la ZCE et
contribuer au courant de diffusion 𝑰𝑫 , il est composé par un courant de saturation
inverse 𝑰𝑺 créé par les porteurs minoritaires lorsqu'ils sont capturés par le champ
électrique de la ZCE.
𝑰𝑫
Semi-conducteur P Semi-conducteur N
Zone neutre 𝑰𝑺 Zone neutre
𝐸⃗
−𝑞. 𝑉0
Figure I.24.a : Jonction PN non polarisée après recombinaison des charges. Équilibre au niveau de la jonction
PN sans champ électrique extérieur.
𝒌.𝑻 𝑵𝑨 .𝑵𝑫
𝑽𝟎 = . 𝒍𝒏 ( ) où 𝑽𝟎 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑖è𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒
𝒒 𝒏𝟐𝒊
Au voisinage de la jonction, les trous de la zone P vont neutraliser les électrons libres de la zone N (il y
a diffusion des charges). Ce phénomène va s'arrêter quand le champ électrique 𝑬𝒊𝒏𝒕 créé par les
atomes donneurs ou accepteurs (qui vont devenir respectivement des charges + et -) va être suffisant
pour contrarier le mouvement des charges mobiles. Ceci constitue une barrière de potentiel pour les
porteurs majoritaires. Par contre, cette barrière de potentiel va favoriser le passage des porteurs
minoritaires (conduction électrique).
Les deux courants antagonistes (diffusion des majoritaires et conduction des minoritaires) s'équilibrent
et leur somme est nulle en régime permanent et en l'absence de champ électrique extérieur.
Pour cette fois, appliquons une différence de potentiel (d.d.p.) à la jonction PN en connectant
le semi-conducteur P à la borne positive et le semi-conducteur N à la borne négative.
Le fait de polariser la jonction va entrainer un abaissement de la barrière de potentiel, cela
implique la réduction de la Zone de Charge d’Espace (ZCE) et du champ électrique.
𝑉𝑃𝑁 > 0
𝐸⃗
−𝑞(𝑉0 − 𝑉𝑃𝑁 )
𝑉
( 𝑃𝑁⁄𝑉 )
𝐼𝑃𝑁 = 𝐼𝑆 . [𝑒 𝑇 − 1]
NB : On retiendra que le courant traverse facilement une diode polarisée en direct : (𝑽𝑷𝑵 > 𝑽𝟎 )
Pour une jonction polarisée en direct, voici comment se calcule sa résistance dynamique :
𝑑𝑉 𝑉𝑇
𝑟= =
𝑑𝐼 𝐼𝑃𝑁
Avant de bloquer une jonction PN polarisée en directe, il faut évacuer les charges en excès par rapport
à la situation d’équilibre, cela implique un courant inverse transitoire.
−𝑞(𝑉0 + 𝑉𝑎𝑙𝑖𝑚 )
Figure I.29 : Polarisation inverse d’une jonction PN, élargissement de la ZCE et intensification du champ
électrique
Tension de claquage :
C'est la tension inverse limite supportable au-delà de laquelle apparaît le phénomène
d'avalanche.
Sous l'effet d'une tension inverse élevée, les porteurs minoritaires sont accélérés et
acquièrent suffisamment d'énergie pour arracher à leur tour d'autres électrons de valence
lors des chocs. Ainsi, une réaction en chaîne apparaît entrainant un courant inverse très
important qui produit le claquage.
I.1.6.1 Propriétés
Les propriétés d’un alliage de semi-conducteur sont très importantes que ceux des semi-
conducteurs simples.
a) Ils présentent une structure du type wurtzite (La structure wurtzite, nommée d'après
le minéral wurtzite, est la structure cristalline de nombreux composés binaires. Elle fait
partie du système cristallin hexagonal. Le prototype chimique adopté par convention
est le sulfure de zinc, ZnS, bien que le minéral wurtzite soit un composé poly-atomique
(à cause des impuretés). De nombreux composés cristallisant dans cette structure
peuvent aussi cristalliser dans la structure blende.
Parmi les composés qui peuvent adopter la structure wurtzite, en dehors de la wurtzite
elle-même, on peut citer : AgI, ZnO, CdS, CdSe, α-SiC, GaN, AlN, BN et
d'autres semi-conducteurs. Dans la plupart de ces composés, la wurtzite n'est pas la
forme préférentielle du cristal ordinaire, mais cette structure peut être favorisée dans
les formes nanocristallines du matériau.) ;
I.1.6.1.2 Utilisations
Cet alliage est utilisé pour les applications suivantes :
Cette propriété lui ouvre un champ d'applications assez vaste en électronique dont les plus courantes
sont :
La fonction diode a existé bien avant l'arrivée du silicium : on utilisait alors des diodes à vide (les lampes
ou tubes, voir Figure) dont le fonctionnement était basé sur l'effet thermoélectronique. Le silicium a
apporté une amélioration de la fiabilité du composant, une réduction de son encombrement, une plus
grande simplicité d'utilisation et une réduction de prix.
Diodes PIN,
Diodes gunn,
Dioses Impatt,
etc.
o Diodes de l’optoélectronique
Diodes électroluminescentes LED,
Diodes laser,
Photodiodes,
Photopiles,
Cellules photovoltaïques, etc.
𝐼𝐴𝐾
Tension de claquage
Courant de fuite
𝑉𝐴𝐾 = 𝑉𝑑
Sur ce type de diode au silicium, le courant croit assez rapidement au-delà de 0,7V. C'est une diode de
redressement supportant 1 A en direct et 600 V en tension inverse.
La caractéristique d'une diode semi-conductrice est illustrée par les courbes de la Figure. Afin de bien
mettre en évidence la dépendance du courant par rapport à la tension appliquée, des échelles
différentes ont été utilisées. On notera en particulier (Figure 9 c et d) que l'allure de la caractéristique
est pratiquement la même pour des courants faibles ou élevés ; seule la tension a changé en passant
d'environ 0.6 V pour ID = 1mA à environ 0.8 V pour ID = 100 mA.
Figure I.32 : Caractéristiques d’une diode a) en polarisation inverse, b) pour de faibles tensions c) pour de faibles
courants, d) pour de forts courants
Seule la donnée de modèles linéaires approchant aussi bien que possible la caractéristique de la diode
permet de calculer le courant circulant dans le circuit.
Autour de zéro :
La caractéristique passe par l'origine. Pour Vd négatif, le courant tend rapidement vers la limite -If
(courant de fuite), car le courant de diffusion dû aux porteurs majoritaires va s'annuler.
Quand la tension appliquée dépasse la valeur spécifiée par le fabricant, le courant décroît (attention :
il est déjà négatif !) très rapidement. S'il n'est pas limité par des éléments externes, il y a destruction
rapide de la diode due à deux phénomènes :
Si on construit la diode pour que le phénomène Zener l'emporte sur le phénomène d'avalanche (en
s'arrangeant pour que la zone de transition soit étroite), on obtient une diode Zener. On utilise alors
cette diode en polarisation inverse. L'effet Zener n'est pas destructif dans ce cas. Ces diodes sont très
utilisées pour la régulation de tension.
La courbe de la Figure (à l'exception de la zone de claquage) répond assez bien à la formule suivante,
expliquée par la thermodynamique statistique :
Équation :
Où :
La loi logarithmique [1] est bien illustrée par : la Figure I.32, la Figure I.33, et la Figure I.34. La courbe
expérimentale s'éloigne toutefois de la théorie lorsque le courant anode cathode devient important
car le modèle ne tient pas compte d'autres phénomènes dont les chutes de tension ohmiques dans le
semi-conducteur. A noter que sur la Figure I.34, le courant maximum représenté est égal au 1/10ème
admissible par cette diode.
Pour Vd positif, la diode a un coefficient de température négatif égal à -2mV/K. Cette dérive en
température est suffisamment stable pour qu'on puisse utiliser des diodes comme thermomètres.
Pour Vd négatif, le courant de fuite If varie très rapidement avec la température. Il est plus important
pour le germanium que pour le silicium, et croît plus vite, ce qui devient rapidement gênant. Dans le
silicium, ce courant double tous les 6°C.
Formule :
C'est la résistance dynamique au point de fonctionnement (Vd , Id). Elle est fonction du courant de
polarisation Id au point étudié.
La Figure I.35 donne la valeur de rd en fonction de la tension de la diode : les variations sont très
importantes.
𝐼𝐴𝐾
𝑉𝐴𝐾 = 𝑉𝑑
Ce schéma est utilisé pour expliquer le principe de fonctionnement des montages ainsi que dans le,
domaine du redressement ou de la commutation. Si les diodes sont employées dans des circuits où les
tensions sont élevées (plus de 10 V) : la tension de coude (0,7 V pour les diodes au Silicium) est alors
négligeable.
𝐼𝐴𝐾
0,7V 𝑉𝐴𝐾 = 𝑉𝑑
Cette f.c.é.m. est de 0,7 V (environ, elle est comprise entre 0,6 et 0,7 V) pour les diodes au silicium. Les
diodes au germanium, qui sont rares, ont une f.c.é.m. de 0,3 V. Les diodes électroluminescentes ont
des f.c.é.m. variables, avec la longueur d’onde émise, entre 1,3 et 3,8 V.
Ce schéma est le plus utilisé pour les calculs où l’on recherche une certaine précision. Il est donc à
utiliser si la source délivre une tension inférieure à une dizaine de volts ou dans le domaine de
l’électronique du signal lorsque le courant reste faible devant le courant maximum.
𝐼𝐴𝐾
0,7V
𝑅𝑑
⬚
0,7V
𝑉𝐴𝐾 = 𝑉𝑑
La linéarisation de la caractéristique électrique est plus fine, les morceaux de droite épousent mieux
la courbe.
Du point de vue de l’analogie hydraulique de la diode, en plus de prendre en compte la force contre
électromotrice V0 = 0,7 V (« contre pression » exercée par le ressort qui maintient le clapet sur son
siège), on prend en compte la résistance dynamique de la diode. Cette résistance dynamique peut être
interprétée comme la résistance au passage du fluide introduit par le rétrécissement du tuyau du au
siège du clapet.
Comme l’analogie hydraulique le laisse supposer, cette résistance est petite, au alentour de 20 Ω. On
parle de résistance « dynamique » car elle varie avec l’intensité qui traverse la diode. La pente de la
caractéristique électrique n’est pas constante comme dans le cas d’une résistance « ohmique ». La
résistance dynamique est la dérivée de la caractéristique électrique en un point :
𝑑(𝑢=𝑓(𝑖)) ∆𝑢
𝑅𝑑 = 𝑑𝑖
≅ ∆𝑖
Attention : Dans le cas de la diode, on considère souvent que la résistance dynamique est constante.
Cela n'est vrai que si la variation du signal alternatif est très petite autour du point de polarisation en
continu.
Cette caractéristique est utilisée dans le domaine du redressement, lorsqu’on travaille avec de faibles
tensions de source et des forts courants.
I.2.5 Utilisation
Il existe divers types de diodes correspondant à des technologies différentes. Chaque technologie
présente le meilleur compromis pour une utilisation donnée.
Nous allons balayer les applications des diodes en les classifiant par groupe technologique.
Ces symboles sont ceux généralement employés par les différents constructeurs, mais il peut y avoir
des variantes, et il est toujours sage de se reporter à la documentation du constructeur pour savoir
comment sont spécifiés les paramètres, et à quoi ils correspondent exactement.
Quand la tension aux bornes du transformateur devient inférieure à la tension de seuil, la diode est
bloquée ; il ne subsiste que le courant de fuite, qui est négligeable en comparaison du courant direct.
La tension aux bornes de la diode est alors égale à celle aux bornes du transformateur : il faudra choisir
une diode avec une tension VR au minimum égale à la tension crête du secondaire du transformateur.
Le montage précédent présente l'inconvénient de ne laisser passer que la moitié du courant que peut
délivrer le transformateur. Pour remédier à cela, on utilise un transformateur avec deux enroulements
secondaires que l'on connecte de manière à ce qu'ils délivrent des tensions en opposition de phase.
Dans ce cas, tout se passe comme si on avait deux montages identiques à celui de la Figure… qui
fonctionnent l'un pour l'alternance positive, l'autre pour l'alternance négative. On vérifie bien (Figure
… et Figure …) que le courant dans la charge est toujours orienté dans le même sens.
a)
b)
On notera la chute de tension dans les diodes : elle devient non négligeable quand les tensions
alternatives sont faibles, en dessous d’une vingtaine de volts.
Les diodes sont plus sollicitées que pour le montage simple alternance : en effet, la diode qui ne conduit
pas devra supporter en plus de la tension aux bornes de son secondaire de transformateur, la tension
aux bornes de la résistance. Au total, elle devra supporter une tension VR double de celle requise dans
le montage à simple alternance, soit deux fois la tension crête présente sur chacun des secondaires.
Il existe une autre manière de faire du redressement double alternance, ne nécessitant pas un
transformateur à double enroulement : on utilise 4 diodes montées en pont, dit « pont de Graëtz ».
Des ponts tous faits sont disponibles dans le commerce, permettant de réduire le nombre de
composants du montage.
Lorsque la tension aux bornes du transformateur est positive, D1 et D4 conduisent, et quand elle est
négative, D2 et D3 conduisent (Figure 24 et Figure 25).
Chaque diode n'a à supporter qu'une fois la tension crête du secondaire du transformateur (contre
deux fois pour le montage précédent), mais en revanche, on a deux tensions directes de diode en série.
La puissance totale dissipée dans les diodes est double par rapport à la solution précédente.
Quand on en aura la possibilité, on préfèrera la solution à transformateur à point milieu, pour plusieurs
raisons :
I.2.7.6 Filtrage
Les montages précédents délivrent des tensions redressées continues mais ondulées. Pour obtenir une
tension quasiment lisse, il suffit de mettre un gros condensateur en parallèle avec la charge.
Sur le graphique du bas de la Figure…, on voit en pointillé la tension redressée telle qu'elle serait sans
condensateur. En traits pleins épais, on voit la tension filtrée. Sur ce graphe, le courant de décharge
du condensateur est linéaire : il correspond à l'hypothèse de décharge à courant constant.
Le fonctionnement est simple : quand la tension aux bornes du transformateur est supérieure à la
tension aux bornes du condensateur additionné de la tension directe de la diode, la diode conduit. Le
transformateur doit alors fournir le courant qui va alimenter la charge et le courant de recharge du
condensateur.
A noter que la tension aux bornes du condensateur étant en permanence voisine de la tension crête
positive du transformateur, lorsque celui-ci fournit la tension de crête négative, la diode doit supporter
deux fois la tension crête délivrée par le transformateur : on perd le seul avantage (hormis la simplicité)
du montage à redressement simple alternance.
*Calcul du condensateur :
Dans la littérature, on trouve classiquement le calcul du condensateur pour une charge résistive. La
décharge est alors exponentielle et le calcul inutilement compliqué. Ce calcul est assez éloigné des
besoins réels : en général, on ne fait pas des alimentations continues pour les faire débiter dans des
résistances !
Très souvent, ces alimentations redressées et filtrées sont suivies d'un régulateur de tension. La charge
est fréquemment un montage complexe ayant une consommation variable au cours du temps. Pour
faire le calcul du condensateur, on prendra donc une décharge à courant constant, le courant servant
au calcul étant le maximum (moyenné sur une période du secteur) consommé par la charge. Le critère
de choix ne sera pas un taux d'ondulation qui n'a souvent aucune utilité pratique, mais une chute de
tension maximum autorisée sur le condensateur pour que le montage connecté en aval fonctionne
correctement.
Avec ces hypothèses, le calcul du condensateur devient très simple : On considère que le condensateur
C se décharge à courant Imax constant pendant un temps T et que la chute de sa tension est inférieure
à ∆𝑉.
On a alors la relation :
Comme dans la formule [4], f est la fréquence secteur (50Hz en France). A chute de tension égale, le
condensateur sera donc deux fois plus petit que pour le redressement simple alternance, ce qui est
intéressant, vu la taille importante de ces composants. La diode aura à tenir deux fois la tension crête
délivrée par chaque enroulement du transformateur.
CHAPITRE II : L’OPTOELECTRONIQUE
II..1 Introduction
L’optoélectronique est une discipline émergente qui utilise conjointement l’électronique et
l’optique. Elle a des portées importantes dans divers domaines, en particulier en
informatique, en électronique médicale et en télécommunications. Le but de ce chapitre est
de permettre aux étudiants de connaitre les principes de fonctionnement et les
caractéristiques des différents éléments constituant l’optoélectronique et le fonctionnement
et les caractéristiques d’une chaîne de transmission par fibres optiques à travers l’étude des
composants capables d’émettre, de transmettre et de recevoir un signal lumineux.
II.2 Objectif
Faire découvrir à l'étudiant l’optoélectronique, les principaux composants optoélectroniques,
leurs caractéristiques, leur principe de fonctionnement et leur utilisation.
L’objectif de ce chapitre est de familiariser l’étudiant avec les propriétés des matériaux semi-
conducteurs utilisés dans le domaine de l’optoélectronique : - Matériaux pour la photo-détection ;
coefficient d’absorption et taux de génération - Matériaux pour l’émission de lumière- ; structure de
bandes
II.3 Définition
1) L'optoélectronique est à la fois une branche de l'électronique et de la photonique. Elle
concerne l'étude des composants électroniques, appelés aussi composants
photoniques, qui émettent de la lumière ou interagissent avec elle. Parmi eux, se
trouvent les capteurs ou les diodes permettant la conversion de photons en charge
électrique ou réciproquement, les systèmes permettant la gestion d'un signal optique
dans les télécommunications par fibre optique ou encore les systèmes d'optique
intégrée.
2) Autrement, c’est aussi l’ensemble des techniques et dispositifs qui lient l'optique et
l'électronique.
Les phototransistors ;
Les capteurs de photoscope ;
Les cellules photoélectriques ;
La diode Laser ;
La diode électoluminescente (DEL) ;
L’opto-coupleur ;
L’interféromètre de Mach-Zehnder.
Faute de temps, dans ce cours, nous allons juste aborder les photodiodes, les
phototransistors, les photorésistances, les diodes Laser et les diodes électroluminescentes
(DELL). Quant au reste, l’étudiant pourra approfondir personnellement.
II.5 Principe
Les composants optoélectroniques sont conçus pour une gamme de longueurs d’onde. Ils sont
souvent monochromatiques. Dans le domaine des télécommunications, les composants
utilisés comme relais travaillent dans le proche infra-rouge.
Un capteur optoélectronique permet, par exemple, de compter les caisses ou d’en déterminer
leur longueur (durée de l’impulsion).
L'Optoélectronique est l'étude des composants qui interagissent avec de la lumière. Elle est
généralement considérée comme une sous branche de la photonique. Les interactions
rayonnement électromagnétique – semi-conducteurs sont le principe des composants
optoélectroniques dont le rôle est la conversion d’un signal optique en un signal électrique ou
réciproquement. Ce sont donc des transducteurs électroniques vers optique ou optique vers
électrique.
II.5.1 La conversion :
Photon – électron donne le principe des photorécepteurs (Photodiodes, par exemple) ;
Électron - photon donne le principe des émetteurs de lumière (Diodes Electroluminescentes,
par exemple)
L'électroluminescence, phénomène par lequel une excitation électrique donne lieu à l'émission d'une
radiation électromagnétique, est expliquée par la théorie des semi-conducteurs et par la
recombinaison radiative des porteurs de charges injectés au voisinage d'une jonction PN.
Parallèlement au développement des émetteurs, la technique des semi-conducteurs a permis de
réaliser des photorécepteurs présentant des caractéristiques en parfaite concordance avec les
émetteurs et de concevoir des associations optoélectroniques de qualité.
Les photodétecteurs qui sont des composants qui convertissent le signal optique en un signal
électrique,
Les photoémetteurs qui convertissent le signale électrique en un signal optique.
Ces deux types de composants sont élaborés à partir de matériaux semi-conducteurs et leurs principes
de fonctionnement sont basés sur les interactions rayonnement- semi-conducteur.
L’absorption du photon par un électron de la bande de valence et son passage vers la bande
de conduction, entrainant l’apparition d’un trou dans la bande de valence (figure a).
L’émission spontanée d’un photon par retour de l’électron excité de la bande de conduction
vers la bande de valence et sa recombinaison avec le trou (figure b), dans le cas où l’énergie
cédée par l’électron est de type radiatif.
L’émission stimulée d’un photon avec retour de l’électron excité vers la bande de valence et
sa recombinaison avec un trou (figure c). le photon émis est identique, en longueur d’onde et
en phase, au photon incident, il est dans le même état de polarisation. Ce dernier processus
est à la base de l’effet laser.
Figure II.1 : Illustration : a) De l’absorption ; b) De l’émission spontanée et c) d’un photon par un semi-
conducteur
L’élément de base dans la fabrication de ces composants est le matériau semi-conducteur. Les semi-
conducteurs sont définis par leurs résistivités ρ, leurs concentrations intrinsèques ni et leurs énergies
de gap Eg. C’est des solides cristallins dont les propriétés sont comprises entre celles des matériaux
isolants (de résistivité supérieure à 1012 cm) et celles des métaux (de résistivité inférieure à 10-5
cm). Les semi-conducteurs sont isolants à basses températures et deviennent d’autant plus
conducteurs que la température est élevée.
Les semi-conducteurs employés dans l’industrie des composants sont (voir figure ci-dessous) le
silicium Si ou le germanium Ge (groupe IV), des composés intermétalliques (groupe III-V) tels GaAs,
AlAs, InSb, GaP et GaAlAs, ou des composés (II-VI) tels ZnO, CdTe et ZnS.
Figure II.2 : Illustration des éléments (qui sont encerclés) utilisés dans l’industrie des semi-conducteurs
L’énergie de gap des semi-conducteurs est comprise entre 0.5 et 4 eV, elle est surtout voisine de 1 eV.
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples à 300 K.
Qu’il s’agisse d’absorption ou d’émission de radiation par un semi-conducteur (figure 3), le photon
d’énergie :
𝑬 = 𝒉𝓥 = 𝒉. 𝒄/𝝀
Avec :
𝑬 = 𝑬𝒄 + 𝑬𝒗 = 𝑬𝒈
La relation entre la longueur d’onde du photon et l’énergie de gap du semi-conducteur est alors :
𝑬𝒈 (𝒆𝑽). 𝝀(𝝁𝒎) = 𝟏. 𝟐𝟒
Le choix du matériau utilisé pour la fabrication des composants optoélectroniques est basé sur
certaines propriétés suivant l’utilisation du composant :
L’absorption de la lumière
La création de porteurs en excès
Le rendement photoélectrique
La sensibilité spectrale
𝑬𝒈 (𝒆𝑽). 𝝀𝟎 (𝝁𝒎) = 𝟏. 𝟐𝟒
Dans l’hypothèse contraire 𝝀 ≥ 𝝀𝟎 , le corps pourra être supposé comme transparent. Le photon
traverse le matériau sans être absorbé. Pour le silicium, par exemple, d’énergie de gap Eg = 1.12 eV,
on peut obtenir un effet photoélectrique dans le visible et le proche 𝑰𝑹 jusqu’à 𝝀𝟎 = 𝟏, 𝟏𝝁𝒎.
Le germanium, d’énergie de gap Eg = 0.67 eV, est utilisé pour les plus grandes longueurs d’onde, de
900 nm à 1700 nm, soit pour le proche 𝑰𝑹.
Remarque :
Figure II.5 : Les trois possibilités d’absorption d’un photon par un semi-conducteur.
Les porteurs majoritaires sont renforcés sous l’effet de la lumière ; il y a modification de la conductivité
du matériau.
Le flux i() peut s’exprimer en Watts (valeur énergétique) ou en photons par seconde (valeur
photonique ou quantique), la relation entre les deux grandeurs étant :
𝜱(𝑾𝒂𝒕𝒕𝒔) = 𝒉. 𝓥. 𝚽(𝒑𝒉𝒐𝒕𝒐𝒏𝒔⁄𝒔)
Au niveau de la surface, ce flux va tout d’abord subir une perte due à la discontinuité des indices de
réfraction :
Avec :
La majorité des matériaux semi-conducteurs est caractérisée par un indice de réfraction dont la valeur
est comprise entre 3 et 4. La réflexion de la lumière à la surface du semi-conducteur produit alors une
perte de l’ordre de 30%.
Admettant un taux relatif de pertes constant, correspondant à une loi normale d’un corps homogène,
on aura :
𝟏 𝝏𝜱𝒕 (𝓥, 𝒙)
𝜶(𝓥, 𝒙) = 𝜶(𝓥) = − .
𝜱𝒕 (𝓥, 𝒙) 𝝏𝒙
𝛼(𝒱) ou 𝛼(𝜆) est le coefficient d’absorption de la lumière de fréquence (longueur d’onde), par le
semi-conducteur. En considérant une variation du coefficient d’absorption () en fonction de la
longueur d’onde, on peut écrire :
Ce qui correspond à l’absorption exponentielle de photons (Loi de Beer-Lambert) illustrée sur la figure
ci-dessous :
Les courbes de la figure 8 donnent l’évolution du coefficient d’absorption () pour certains matériaux
semi-conducteurs utilisés dans la fabrication de photodétecteurs.
Ainsi, si la longueur d’onde de la radiation incidente tend vers le domaine de l’IR, l’absorption
de la radiation se fait en volume,
Et, si la longueur d’onde de la radiation incidente tend vers le domaine de l’UV, l’absorption
de la radiation se fait en surface.
Remarque :
La température d’utilisation des Photodétecteurs doit être d’autant plus basse que la longueur d’onde
de la radiation à détecter est élevée. Il faut éviter que l’énergie thermique (KT) ne permette à un trop
grand nombre d’électrons de traverser la bande interdite et passer dans la bande de conduction.
Sachant, par exemple qu’à = 10 m, Eg n’est que de 0.12eV.
La perte de flux, qui se produit dans le matériau, par absorption, correspond à un certain taux de
génération g(x) de paires électron-trou. Ce dernier peut se mettre sous la forme :
𝝏𝜱 𝝏𝜱
𝒈(𝒙) = −𝜼𝒊 . avec − = 𝜶 𝜱(𝒙) ce qui donne 𝒈(𝒙) = 𝜼𝒊 𝜶 𝜱(𝒙)
𝝏𝒙 𝝏𝒙
𝛈𝑖 est le rendement quantique interne de l’effet photoélectrique. Dans le cas idéal, il correspond à :
i = 0, pour 0 et = 0
i 1, pour 0 et 0
𝛷(𝑥) = 𝛷0 . exp(−𝛼𝑥)
𝑔(𝑥) = 𝑔0 . exp(−𝛼𝑥)
𝐼𝑝 ⁄𝑞
𝛈𝑒 (𝒱) =. 𝛷⁄ℎ.𝒱 (électron/photon)
𝐼𝑝 : étant le photocourant
Figure II.10 : Sensibilité spectrale pour les trois semi-conducteurs utilisés dans les transmissions par fibres
optiques
Le choix de la longueur d’onde émise dépend donc du matériau. La relation entre la longueur d’onde
0 d’émission et l’énergie de gap Eg du matériau étant :
𝑬𝒈 (𝒆𝑽). 𝝀𝟎 (𝝁𝒎) = 𝟏. 𝟐𝟒
Contrairement au rendement photoélectrique, celui de l’effet luminescent sera en général assez faible.
Dans ce cas :
Dans ce type de matériau, la transition radiative est moins probable. Elle est du deuxième ordre car
elle est oblique avec l’intervention de deux quanta pour assurer la conservation de l’énergie ∆𝐸 = 𝐸𝑔
et de la quantité de mouvement ∆𝑷 = 𝒉∆𝒌 :
Le phonon traduit la notion de choc ou de vibration mécanique ou thermique avec une faible variation
d’énergie (l’énergie du phonon est de l’ordre de 𝐾𝑇, elle est dans la gamme 0,01- 0,1 eV, donc plus
faible que l’énergie de gap. Considérons le tableau suivant :
Le silicium (Si) et le germanium (Ge), matériaux à gap indirect, ne se prêtent pas à la réalisation de
photoémetteurs, par contre l’arséniure de gallium (GaAs), l’antimoniure de gallium (GaSb) et
l’antimoniure d’indium (InSb) sont à gap direct et à transitions radiatives et sont donc aptes pour la
réalisation de dispositifs émetteurs de lumière tels que les diodes lasers et les diodes
électroluminescentes.
Remarque : L’élaboration de semi-conducteurs à partir d’alliages, de type III-V par exemple, permet
d’obtenir des matériaux avec des valeurs d’énergies de gap différentes. Cependant, l’évolution des
diagrammes énergétiques avec la composition de ces alliages montre que les matériaux élaborés à
partir des mêmes éléments de base mais avec des compositions différentes peuvent présenter des
structures à gap direct ou indirect. La figure 14, par exemple, représente la variation de l’énergie de
gap d’un alliage de type Al x Ga1− x As avec la fraction x d’aluminium. Cette figure montre qu’il y a
passage d’une structure à gap direct pour x inférieur à 0.4 à une structure à gap indirect pour x
supérieur à 0.4.
Figure II.14 : Les types de recombinaisons radiatives : a- Bande à bande, b- à travers des niveaux donneurs, c-
dues aux excitons.
Elle se fait par transition directe bande à bande ou par l’intermédiaire d’un centre recombinant.
L’énergie résiduelle est cédée à une troisième particule (électron ou trou) qui est excitée à un état
d’énergie supérieur (figure a) puis transférée de façon non radiative au réseau. La probabilité pour que
ce processus ai lieu est proportionnelle à 𝒏² 𝒑 si deux électrons sont impliqués et à 𝒏𝒑² si deux trous
sont impliqués.
La recombinaison se fait en deux étapes, par l’intermédiaire d’un centre recombinant qui est
un défaut ou une impureté qui introduit un niveau profond Ep dans la bande interdite (figure
16-b).
Les quatre étapes possibles dans ce processus sont :
1- La capture d’un électron par un niveau piège (passage de l’électron de Ec vers Ep)
2- L’émission d’un électron à partir d’un niveau piège (passage de l’électron de Ep vers
Ec)
3- L’émission d’un trou à partir d’un niveau piège (passage de l’électron de Ev vers Ep)
4- La capture d’un trou par un niveau piège (passage de l’électron de Ep vers Ev).
Figure II.15 : Les types de recombinaisons non radiatives : a-recombinaison Auger, b recombinaison
de type Hall Shockley Read
Avec : 𝑟𝑟𝑎𝑑 le taux de recombinaisons radiatives et 𝑟𝑛−𝑟𝑎𝑑 le taux de recombinaisons non radiatives.
Toutes ces recombinaisons peuvent se produire simultanément et indépendamment et l’ensemble des
taux de recombinaison est représenté par un taux total de recombinaison 𝑟 donné par :
𝒓 = 𝒓𝒓𝒂𝒅 + 𝒓𝒏−𝒓𝒂𝒅
Le taux de recombinaison sont liés aux concentrations de porteurs minoritaires en excès par :
∆𝒏
𝒓̂𝒏 = Pour les électrons dans un semi-conducteur de type P
𝝉𝒏
Et
∆𝒑
𝒓̂𝒑 = Pour les trous dans un semi-conducteur de type N
𝝉𝒑
n = n-n0 et p = p-p0 sont les excès de porteurs minoritaires avec n0 et p0 les concentrations
des porteurs minoritaires à l’équilibres et n et p leurs concentrations sous excitation.
𝝉𝒏 et 𝝉𝒑 sont les durées de vie des porteurs minoritaires (électrons et trous respectivement)
en excès.
𝟏 𝟏 𝟏
= +
𝝉𝒏 𝝉𝒓 𝝉𝒏𝒓
Avec 𝝉𝒓 la durée de vie radiative des porteurs minoritaires en excès et 𝝉𝒏𝒓 la durée de vie non radiative.
Ceci nous permet d’écrire :
∆𝒏 ∆𝒏
𝒓𝒓𝒂𝒅 = ; 𝒓𝒏−𝒓𝒂𝒅 = −
𝝉𝒓 𝝉𝒏𝒓
Ainsi, en fonction des durées de vies des porteurs minoritaires, l’expression du rendement quantique
interne devient :
𝝉𝒏𝒓
𝜼𝒊 =
𝝉𝒓 + 𝝉𝒏𝒓
La durée de vie non radiative 𝝉𝒏𝒓 est très grande devant la durée de vie radiative 𝝉𝒓 , le
matériau semi-conducteur est radiatif avec une durée de vie effective pour les électrons n
égale à leur durée de vie radiative 𝝉𝒓 .
La durée de vie non radiative nr est très faible devant la durée de vie radiative 𝝉𝒓 , le matériau
semi-conducteur est peu ou pas radiatif avec une durée de vie effective pour les électrons n
égale à leur durée de vie non radiative 𝝉𝒏𝒓 .
Dans le cas des semi-conducteurs à énergie de gap directe, nous avons (nr >> r) ce qui permet un
rendement quantique interne assez élevé :
𝝉𝒏𝒓
𝜼𝒊 = ~𝟏
𝝉𝒓 + 𝝉𝒏𝒓
Les différentes durées de vie des porteurs minoritaires en excès dépendent des processus de
recombinaisons mis en jeu. Ainsi, suivant les processus de recombinaisons, nous avons :
𝒓̂ = 𝑩(𝒏𝒑 − 𝒏𝟎 𝒑𝟎 )
Avec B constante propre à la nature du matériau. Quelques valeurs de B sont données sur le tableau
suivant :
A faible niveau d’injection de porteurs ; n et p très faibles devant les concentrations d’équilibre,
nous obtenons les expressions suivantes :
∆𝑝
𝒓̂ = 𝑩. 𝒏. ∆𝒑 = 𝑩. 𝑵𝑫 . ∆𝒑 = 𝜏𝑝
Pour un semi-conducteur de type N.
∆𝑛
𝒓̂ = 𝑩. 𝒏. ∆𝒏 = 𝑩. 𝑵𝑫 . ∆𝒏 = 𝜏𝑛
Pour un semi-conducteur de type P.
Les durées de vie des porteurs minoritaires, déduites de ces expressions, sont données par :
𝟏
Pour un semi-conducteur de type N : 𝝉𝒑 = 𝑩.𝑵
𝑫
𝟏
Pour un semi-conducteur de type P : 𝝉𝒏 = 𝑩.𝑵
𝑨
Pour la recombinaison non radiative de type Auger Le taux net de recombinaison de type Auger
est donné par :
A faible niveau d’injection de porteurs, les durées de vie Auger sont données par :
𝟏
Pour un semi-conducteur de type N : 𝝉𝒑 = 𝑪 𝟐 , avec n= ND concentration d’atomes donneurs
𝒏 .𝒏
dans le matériau ;
𝟏
Pour un semi-conducteur de type P: 𝝉𝒏 = 𝑪 𝟐 , avec p= NA concentration d’atomes
𝒑 .𝒑
Toujours à faible niveau d’injection, les taux nets de recombinaison de type SRH sont approchés par :
𝟏
̂ 𝑺𝑹𝑯 = 𝑪𝒑 . 𝑵𝒑 . 𝒑 et 𝝉𝒑 =
Pour un semi-conducteur de type N : 𝒓
𝑪𝒑 .𝑵𝒑
𝟏
̂ 𝑺𝑹𝑯 = 𝑪𝒏 . 𝑵𝒑 . 𝒏 et 𝝉𝒏 =
Pour un semi-conducteur de type P: 𝒓
𝑪𝒏 .𝑵𝒑
Un exemple typique de centre recombinant est l’or dans un substrat de silicium. La durée de vie des
porteurs minoritaires dans le silicium décroit de 2.10-7 s à 2.10-10 s lorsque la densité de l’or augmente
de 1014 à 1017 cm−3.
Remarques
c) Plusieurs centres recombinants peuvent exister simultanément. Dans ce cas, le taux net de
recombinaison est donné par :
𝒓̂𝑺𝑹𝑯 = ∑ 𝒓̂𝑺𝑹𝑯𝒊
d) Des niveaux pièges peuvent aussi apparaitre au niveau de la surface du semi-conducteur (états
de surface) et être responsables de la recombinaison des porteurs de telle sorte que la durée
de vie et la densité excédentaire des porteurs en surface soient plus faibles qu’en volume. Ce
phénomène est traduit par une vitesse de recombinaison en surface S telle que :
𝐷𝑛 𝑑∆𝑛
𝑠=± .
∆𝑛 𝑑𝑥
II.6 PHOTORESISTANCE
II.6.1 Symbole
II.6.2 Principe
Une photorésistance est composée d'un semi-conducteur à haute résistivité. Si la lumière
incidente est de fréquence suffisamment élevée (donc d'une longueur d'onde inférieure à la
longueur d'onde seuil), elle transporte une énergie importante. Au-delà d'un certain niveau
propre au matériau, les photons absorbés par le semi-conducteur donneront aux électrons
liés assez d'énergie pour passer de la bande de valence à la bande de conduction. La
compréhension de ce phénomène entre dans le cadre de la théorie des bandes. Les électrons
libres et les trous d'électron ainsi produits abaissent la résistance du matériau2.
Lorsque le photon incident est suffisamment énergétique, la production des paires électron-
trou est d’autant plus importante que le flux lumineux est intense. La résistance évolue donc
comme l’éclairement. Cette relation peut être modélisée par la relation suivante
𝑅(𝐿) = 𝑅0 . 𝐿−𝑘
Pour conserver la conduction, il faut limiter le nombre de recombinaisons des paires électron-
trou. La surface réceptrice du flux lumineux est un ruban. Cette forme minimise la largeur
séparant les électrodes et les laissent en contact avec le ruban sur une grande surface. C’est
Support de cours des semi-conduction et d’optoélectronique à l’intention des étudiants de
BAC+2/ELECTRIC. & ELM /ESI/UNILI/2023-2024
68
cette configuration qui donne la résistance la plus faible. Seules les photorésistances utilisées
sous haute tension sont constituées d’un ruban large. En effet le courant traversant la
photorésistance s'écrit :
𝐴
𝐼 = 𝑞. 𝜇. 𝑛. . 𝑉
𝐿
Dans cette expression :
II.4.5 Bruits
Comme l'ensemble des capteurs optiques, la photorésistance est soumise à un certain nombre
de bruits d'origines différentes.
II.6.7 Avantages
Faible coût
Larges gammes spectrales
Facilité de mise en œuvre
Rapport de transfert statique
Sensibilité élevée
II.6.8 Inconvénients
II.7 PHOTODIODE
II.7.1 Definition
Une photodiode est un composant semi-conducteur ayant la capacité de capter
un rayonnement du domaine optique et de le transformer en signal électrique.
II.7.2 Symbole
II.7.4 Introduction
Comme beaucoup de diodes en électronique elle est constituée d'une jonction PN. Cette
configuration de base fut améliorée par l'introduction d'une zone intrinsèque (I) pour
constituer la photodiode PIN. En absence de polarisation (appelé mode photovoltaïque) elle
crée une tension. En polarisation inverse par une alimentation externe (mode
photoampérique), elle crée un courant. On repère 3 régions distinctes :
II.7.5 Fonctionnement
Quand un semi-conducteur est exposé à un flux lumineux, les photons sont absorbés à
condition que l’énergie du photon (𝐸𝑝ℎ = ℎ𝒱) soit supérieure à la largeur de la bande interdite
(Eg). Ceci correspond à l'énergie nécessaire que doit absorber l'électron afin qu'il puisse quitter
la bande de valence (où il sert à assurer la cohésion de la structure) vers la bande de
conduction, le rendant ainsi mobile et capable de générer un courant électrique. L’existence
de la bande interdite entraîne l’existence d’un seuil d’absorption tel que 𝒉. 𝓥𝟎 = 𝑬𝒈
Lors de l’absorption d’un photon, deux phénomènes peuvent se produire :
Résistance de shunt : la résistance de shunt d'une photodiode idéale est infinie. En réalité
cette résistance est comprise entre 100 kΩ et 1 GΩ selon la qualité de la photodiode. Cette
résistance est utilisée pour calculer le courant de fuite (ou bruit) en mode photovoltaïque,
c'est-à-dire sans polarisation de la photodiode.
Capacité de jonction : cette capacité est due à la zone de charge ; elle est inversement
proportionnelle à la largeur de charge d'espace (W) :
𝜹𝑺𝑪
𝑪𝒋 = .𝑨
𝑾
Où :
Temps de réponse : il est habituellement défini comme le temps nécessaire pour atteindre
90 % du courant final dans la photodiode. Ce temps dépend de 3 facteurs :
o ttransit : temps de parcours des porteurs dans la zone de charge d'espace.
o tdiffusion : temps de parcours des porteurs dans les régions neutres.
o la constante de temps tτ : constante de temps du schéma équivalent (de
résistance 𝑅𝑆 + 𝑅𝐶 et de capacité 𝐶𝑗 + 𝐶𝛾 ∶ 𝒕𝝉 = (𝑹𝑺 + 𝑹𝑪 ) + (𝑪𝒋 + 𝑪𝜸 ). Ainsi la
constante de temps est égale à :√𝒕𝟐𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒊𝒕 + 𝒕𝟐𝒅𝒊𝒇𝒇𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 + 𝒕𝟐𝝉 . Mais chaque temps est
difficile à déterminer ; seul le temps global est pris en compte. En général le temps de
diffusion est plus lent que le temps de transit.
∆𝑰
Photosensibilité : elle est définie par : 𝑺𝒑𝒉 = ∆𝑬𝒑𝒉 et détermine les conditions d’utilisation
(200 nA/Lux pour les photodiodes au germanium (Ge), 10 nA/Lux pour les photodiodes au
silicium (Si)). Les photodiodes Ge présentent une photosensibilité plus importante mais
leur courant d'obscurité est notable I0 = 10 uA. Il est donc préférable d’utiliser des
photodiodes Si (I0 = 10 pA) pour la détection des éclairements faibles.
Rendement de capture : c’est le rapport du nombre de charges élémentaires traversant la
jonction sur le nombre de photons incidents. Ce rendement dépend de la longueur d’onde
du rayonnement et des paramètres de construction du composant. Il va définir le domaine
spectral d’utilisation du détecteur.
II.7.7 Optimisation
Pour avoir une meilleure efficacité quantique, la majorité des photoporteurs devront être
créés dans la ZCE, où le taux de recombinaison est faible. On y gagne ainsi au niveau du temps
de réponse de la photodiode. Pour réaliser cette condition, la photodiode devra avoir une
zone frontale aussi mince que possible. Cette condition limite cependant la quantité de
rayonnement absorbée. Il s’agit donc de faire un compromis entre la quantité de
𝟏
rayonnement absorbée et le temps de réponse de la photodiode : généralement 𝑾 ≥ ∝ .
Où W étant la largeur de la ZCE et α, le coefficient d’absorption.
Nous venons de voir l’intérêt d’avoir une zone de charge d’espace suffisamment grande pour
que le photo courant soit essentiellement créé dans cette zone et suffisamment mince pour
que le temps de transit ne soit pas trop important. On peut toutefois augmenter
artificiellement en intercalant une région intrinsèque I entre les régions de type N et de type
P. Ceci conduit à un autre type de photodiode : les photodiodes PIN.
II.8 PHOTOTRANSISTOR
II.8.1 Symbole
II.8.2 Fonctionnement
Un phototransistor est un transistor sensible à la lumière. Il a été inventé en 1948 par John
Shive, chercheur aux Laboratoires Bell1, mais la découverte n'a été rendue publique qu'en
1950. Un type commun de phototransistor est ce qu'on appelle un transistor
bipolaire enveloppé dans une coque transparente qui permet à la lumière d'atteindre la
jonction du collecteur de base. La base est alors dite flottante puisqu’elle est dépourvue de
connexion. Lorsque la base n’est pas éclairée, le transistor est parcouru par le courant de
fuite ICE0. L’éclairement de la base conduit à un photocourant Iph que l’on peut nommer
courant de commande du transistor.
Celui-ci apparaît dans la jonction collecteur-base sous la forme : 𝑰𝑪 = 𝜷𝑰𝒑𝒉 + 𝑰𝑪𝑬𝟎 .
Pour simplifier, lorsque la base est éclairée le phototransistor est équivalent à un interrupteur
fermé entre l'émetteur et le collecteur et lorsque la base n'est pas éclairée, c'est équivalent à
un interrupteur ouvert.
Le courant d'éclairement du phototransistor est le photocourant de la photodiode collecteur-
base multiplié par l'amplification β du transistor. Sa réaction photosensible est donc
nettement plus élevée que celle d’une photodiode (de 100 à 400 fois plus). Par contre
le courant d'obscurité est plus important.
On observe une autre différence entre phototransistor et photodiode : la base du
phototransistor est plus épaisse, ce qui entraîne une constante de temps plus importante et,
donc une fréquence de coupure plus basse que celle des photodiodes. On peut
éventuellement augmenter la fréquence de coupure en diminuant la photosensibilité en
connectant la base à l'émetteur.
II.8.3 Application
En association avec une LED infrarouge, les utilisations les plus courantes sont dans
la robotique avec le cas du suiveur de ligne (ligne noire sur fond blanc) ou de la détection
d'obstacle sur de courtes distances.