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PEUT-ON PRÉDIRE LA NEUROPATHOLOGIE D'UNE APHASIE

PROGRESSIVE PRIMAIRE ?
Olivier Moreaud

John Libbey Eurotext | « Revue de neuropsychologie »

2011/4 Volume 3 | pages 227 à 233


ISSN 2101-6739

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Olivier Moreaud, « Peut-on prédire la neuropathologie d'une aphasie progressive primaire ? »,
Revue de neuropsychologie 2011/4 (Volume 3), p. 227-233.
DOI 10.3917/rne.034.0227
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Dossier
Rev Neuropsychol

2011 ; 3 (4) : 227-33 Peut-on prédire la neuropathologie


d’une aphasie progressive primaire ?
Can we predict the pathology of
primary progressive aphasia?
Résumé L’aphasie progressive primaire (APP) est un syndrome carac-
Olivier Moreaud
térisé par la survenue progressive et l’aggravation insidieuse
CMRR et neuropsychologie, Pôle de de troubles du langage, qui restent longtemps isolés, secondaires à des lésions dégénératives
psychiatrie et neurologie, CHU, BP 217,
38043 Grenoble Cedex 9 & Laboratoire de localisées aux régions périsylviennes gauches. Environ deux tiers des cas sont sous-tendus
psychologie et neurocognition, Université par des lésions de dégénérescence lobaire frontotemporale (DLFT) et un tiers par des lésions
Pierre Mendes France, Grenoble, UMR CNRS
5105 de maladie d’Alzheimer (MA). Trois grands sous-types cliniques ont été individualisés, pour
<OMoreaud@chu-grenoble.fr> lesquels des critères de diagnostic actualisés ont été proposés en 2011 : la forme non fluente
agrammatique (APNF), la forme sémantique (apparentée à la démence sémantique, DS) et la
forme logopénique (AL). La distinction de ces syndromes est pertinente, puisque les lésions
Pour citer cet article : Moreaud O. Peut-

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on prédire la neuropathologie d’une aphasie qui en sont responsables sont différentes : MA pour l’AL, pathologie tau pour l’APNF, patholo-
progressive primaire ? Rev Neuropsychol gie TDP43 pour la DS. Cependant, à un niveau individuel, ces prédictions peuvent être prises
2011 ; 3 (4) : 227-33 en défaut. De plus, dans les phases de début de l’APP, l’anomie domine et il n’est pas pos-
doi:10.1684/nrp.2011.0193
sible d’appliquer la classification en sous-types. Dans le cadre d’une procédure de recherche,
l’utilisation de marqueurs des lésions (protéines amyloïdes et tau dans le LCR, marqueurs des
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plaques en TEP) s’avérera donc nécessaire pour augmenter la valeur prédictive.


Mots clés : aphasie progressive · Alzheimer · dégénérescence frontotemporale · aphasie logopénique ·
démence sémantique

Abstract Primary progressive aphasia (PPA) is a progressive and


isolated deterioration of linguistic abilities, resulting from
atrophy of left perisylvian regions. In two-third of cases, frontotemporal lobar degene-
ration is the underlying cause; in the remaining one-third, Alzheimer type lesions are
found. Three clinical subtypes of PPA have been described: a non fluent agrammatic type
(PNFA), a semantic type (assimilated to semantic dementia, SD), and a logopenic type
(LA). Recent criteria have been elaborated for the diagnosis (Gorno-Tempini et al., 2011).
This classification seems useful since each type of PPA results from different lesions: tau
pathology for PNFA, TDP43 pathology for SD, and Alzheimer type lesions for LA. Howe-
ver, the prediction is not optimal at an individual level. Furthermore, it is not applicable
at the initial stage of PPA, where anomia is isolated. For these reasons, research proto-
cols should include biomarkers (tau and amyloid detection in the CSF, PET with amyloid
markers) to improve prediction.

Key words: progressive aphasia · Alzheimer · frontotemporal degeneration · logopenic aphasia ·


semantic dementia
doi: 10.1684/nrp.2011.0193

P
eut-on prédire la neuropathologie d’une aphasie progressive primaire (APP) ? Certains
pourront considérer que l’intérêt pratique de cette question est à ce jour limité, en
l’absence de traitement modifiant la physiopathologie et l’évolution des lésions. Ces
traitements sont cependant susceptibles d’être prochainement disponibles, et il faudra donc
bien déterminer qui pourra en bénéficier. De plus, les patients avec APP sont systématique-
Correspondance : ment exclus des études évaluant de nouvelles molécules, notamment dans le cadre de la
O. Moreaud maladie d’Alzheimer, ce qui est regrettable.

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La question sous-entend d’emblée que le diagnostic Depuis la description du syndrome en 1982 [4], de
d’APP est syndromique, et que les lésions cérébrales neuro- nombreuses études clinico-pathologiques ont été publiées,
dégénératives qui sous-tendent ce syndrome sont diverses. beaucoup reposant sur un ou deux cas. Les séries récentes
C’est bien la définition qu’en donne Mesulam [1, 2], reprise que nous détaillerons ultérieurement, vont toutes dans le
dans le tableau 1 : l’APP est une détérioration insidieuse même sens : la neuropathologie des APP est, dans environ
et progressive du langage, caractérisée par un manque du deux tiers des cas, celle des dégénérescences lobaires fron-
mot et/ou un trouble de la compréhension des mots. Elle ne totemporales (DLFT), avec toute la complexité que recouvre
s’accompagne, pendant au moins 2 ans, d’aucun trouble ce terme générique, et dans un tiers des cas celle de la
significatif du comportement ou de la mémoire, ni d’autres maladie d’Alzheimer (MA). On exclura ici les rapports anec-
troubles cognitifs significatifs – même si on peut accepter dotiques d’APP secondaires à une maladie à corps de Lewy
une acalculie ou une apraxie gestuelle. Il n’y a pas non plus [5]. Certains ont aussi décrit des cas « d’APP » secondaires
de perte d’autonomie autre que celle éventuellement géné- à une maladie de Creutzfeldt-Jakob [6], dont l’évolution
rée par les troubles aphasiques. Une imagerie cérébrale est en général plus courte (2 à 4 ans) et comporte des aty-
élimine une origine vasculaire ou tumorale de l’aphasie. pies sémiologiques, et dont nous ne parlerons pas ici. Qu’il
En 2011, ces critères de diagnostic, purement cliniques, s’agisse de DLFT ou de MA, les lésions sont retrouvées quasi
sont largement employés, et à juste titre, car bien suffisants exclusivement dans la région pérysylvienne gauche [1].
pour évoquer le diagnostic. Une évaluation formelle du lan- Si l’on revient à la question qui nous préoccupe,
gage s’avère néanmoins indispensable pour le confirmer, et elle peut donc se résumer à : y a-t-il des particularités
bien entendu pour proposer une prise en charge [3]. Sous sémiologiques cliniques et paracliniques qui permettent de
réserve d’une évolution compatible (l’APP débute habituel- distinguer une APP secondaire à une DLFT (et si oui, à
lement très insidieusement et s’aggrave pendant plusieurs quel type de DLFT) d’une APP en rapport avec une MA ?
années) et d’une bonne imagerie morphologique (au mieux Posée ainsi, la question est d’intérêt, d’abord parce que
une IRM), l’origine dégénérative de l’aphasie peut être affir- le diagnostic s’en trouve facilité, ensuite pour des raisons

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mée. théoriques. En effet, si ces arguments existent, cela signi-
fie que ces affections (DLFT et MA) peuvent affecter, au
sein d’une région cérébrale finalement limitée – la région
Tableau 1. Critères diagnostiques des APP (d’après [1]). périsylvienne gauche –, des réseaux neuraux distincts, qui
pourraient être préférentiellement vulnérables à certaines
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lésions et résistants à d’autres. On sait déjà que dans la


Début insidieux et aggravation progressive :
forme typique de MA, les dégénérescences neurofibrillaires
– d’un manque du mot ou de troubles de
(DNF) se localisent précocement et préférentiellement dans
compréhension
les cortex hippocampiques et sous-hippocampiques, alors
– dans le discours spontané ou dans l’examen formel
que dans la forme comportementale de démence fronto-
du langage
temporale (DFT), les lésions touchent initialement les cortex
Toutes les limitations des activités de vie quotidienne frontaux médians. La fréquence de ces deux tableaux cli-
doivent être expliquées par le trouble du langage : niques et leur présentation stéréotypée excluent la possibi-
– pendant au moins 2 ans lité que cela soit le seul fait du hasard. S’il en est de même
pour les APP, des perspectives existent de compréhension
Langage pré morbide normal : de la physiopathologie de ces affections, et d’éventuelles
– dyslexie développementale possible remédiations, même si à ce jour on ne dispose pas de
Absence (les 2 premières années) : données scientifiques fiables pour étayer cette hypothèse
– d’apathie, de désinhibition ([7-9] pour une discussion).
– d’oubli des événements récents, de troubles
visuospatiaux, de déficit de reconnaissance visuelle
– de troubles sensorimoteurs L’APP : un syndrome clinique
Possible : hétérogène
– acalculie
– apraxie idéomotrice À la suite de la description par Mesulam en 1982 [4]
de 6 cas « d’aphasie lentement progressive sans démence
Après 2 ans :
généralisée », de nombreuses études de cas et de groupes
– l’aphasie reste au premier plan même si d’autres
ont été publiées. Une majorité s’est intéressée au statut
symptômes apparaissent
nosologique de l’aphasie progressive par rapport à la MA
– l’aphasie évolue plus vite que les autres déficits
et à la DLFT. L’étude détaillée des troubles du langage n’est
L’imagerie exclut une cause spécifique pas toujours au premier plan mais l’analyse de ces travaux
met en évidence l’existence d’une grande hétérogénéité

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sémiologique, et des tableaux cliniques différents sont forme peut évoluer vers un tableau de démence sémantique
regroupés sous le même terme d’aphasie progressive [10]. [13] et correspond au type B de Snowden.
Des tentatives de classification, à partir d’études longitu- Quelle que soit la forme initiale, l’évolution se fait vers
dinales de groupes de patients, ont été proposées. Une une aphasie globale avec un quasi-mutisme et des troubles
approche maintenant classique tente une classification des sévères de la compréhension. À ce stade, il n’est plus pos-
APP selon l’axe de la fluence. Snowden et al. [11] ont pro- sible d’évaluer les patients, et des troubles cognitifs plus
posé dès 1992 de distinguer trois sous-types d’APP à partir globaux et des troubles du comportement peuvent appa-
de l’étude longitudinale de 16 patients : raître.
– le profil A, « anomie/non fluent » (5 patients), caractérisé Ces classifications, commodes mais réductrices, rendent
par un manque du mot, un style télégraphique, une répéti- assez mal compte de la difficulté qu’il y a à classer les
tion altérée, des troubles de la lecture et de l’écriture mais patients. Par exemple, dans l’étude de Kertesz et al., en 2003
une compréhension relativement bien préservée, évoluant [10], sur 38 patients, 17 ont une anomie pure ; 7 sont quali-
vers un mutisme ; fiés de logopéniques, ce terme qualifiant un discours plutôt
– le profil B, « anomie + trouble de la compréhension/ non fluent, ralenti, avec un manque du mot au premier plan,
fluent » (6 patients), caractérisé par un manque du mot, des phrases courtes, n’excédant pas 4 mots, une syntaxe
de nombreuses paraphasies sémantiques, un trouble de la préservée mais simplifiée, sans trouble de la phonologie,
compréhension des mots, des régularisations en écriture, de l’articulation et de la compréhension ; 4 ont une apha-
dans le contexte d’un discours fluent avec une articulation, sie non fluente, évoquant un tableau d’aphasie de Broca,
une syntaxe et une prosodie préservées. L’évolution se fait caractérisée par une anomie, des erreurs articulatoires et
vers une réduction du langage, avec une écholalie, des per- phonologiques, et un agrammatisme ; 2 ont « une apha-
sévérations et des troubles sévères de la compréhension, sie sémantique ou démence sémantique » avec, au premier
et, pour 4 de ces patients, une agnosie associative et des plan, un trouble de la compréhension des mots, sans trouble
troubles du comportement faisant évoquer un tableau de de la syntaxe ni de la phonologie, dans le contexte d’un dis-

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démence sémantique [12] ; cours fluent ; 2 sont mutiques avec une relative épargne de
– le profil C (5 patients) regroupe des formes intermédiaires, la compréhension ; 6 sont classés comme présentant une
difficiles à classer. Quatre patients présentent un tableau aphémie ou apraxie verbale avec des « erreurs articulatoires
mixte, le profil A accompagné d’un déficit marqué de la et phonologiques », un débit de parole ralenti, parfois une
compréhension, évoluant vers un mutisme, avec ou sans tendance au bégaiement et un trouble de la prosodie.
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préservation de la capacité à s’exprimer par écrit (mots iso- Il peut être de plus très difficile de déterminer le carac-
lés). Le dernier patient présente un discours fluent, voire tère fluent ou non d’une aphasie, car les définitions varient
logorrhéique, de type Wernicke, avec une certaine préser- [14], ou parce qu’en début d’évolution, au stade anomique,
vation de la compréhension des mots concrets. toutes les APP sont fluentes. Par ailleurs, des études de cas
Dans la même optique, Mesulam décrit deux grands isolés ont aussi décrit des tableaux de surdité verbale pure
tableaux d’APP [1]. Il rapporte d’abord une phase de départ, avec un trouble isolé de la compréhension du langage oral,
le stade anomique, commun à toutes les APP, caracté- en l’absence de trouble de l’expression et de la compréhen-
risé par un discours fluent malgré la recherche de mots, sion du langage écrit, avec, à l’imagerie, une atrophie et un
des pauses, l’utilisation de mots neutres, et la produc- hypométabolisme temporaux supérieurs gauches [15, 16].
tion de paraphasies sémantiques ; un manque du mot lors Ces tableaux d’anarthrie et de surdité verbale progres-
d’épreuves de dénomination, sans trouble de la compré- sives sont considérés comme des tableaux frontières et se
hension de ces mêmes mots (désignation correcte). À ce détachent du cadre strict des APP.
stade, la grammaire, la syntaxe et la lecture sont préser- Pour compliquer encore les choses, Gorno Tempini et
vées, et la compréhension est parfaite ; on peut observer al. [17] ont proposé en 2004 de qualifier certaines APP de
des paraphasies phonémiques et des troubles de l’écriture. logopéniques (AL), dans une acception différente de celle
Ce stade anomique peut évoluer en deux types de proposée initialement par Mesulam sous ce terme [1], et
tableaux aphasiques différents : de celle utilisée par Kertesz et al. [10], et qui par ailleurs
– l’APP non fluente, à rapprocher du type A de Snowden, se recoupe en de nombreux points les critères d’APNF pro-
différenciant en deux sous-types : une forme anomique pure posés par Neary et al. [18]. L’AL est ici une aphasie où le
dans laquelle le manque du mot reste isolé, s’aggrave pro- discours est marqué par des pauses et des hésitations, où
gressivement et évolue vers un mutisme ; et une forme avec les phrases sont courtes, avec un manque du mot important
agrammatisme, proche de l’aphasie de Broca et caractéri- dans le discours spontané, moindre dans les épreuves de
sée par un débit de parole ralenti, une perte de la prosodie, dénomination, et au cours de laquelle on constate de nom-
un manque du mot, une articulation laborieuse et une très breuses paraphasies phonémiques. Ce tableau ressemble
bonne compréhension ; à celui de l’aphasie de conduction mais la compréhen-
– l’APP fluente, caractérisée par une articulation et un débit sion n’est en général pas totalement préservée. Les auteurs
de parole normaux, un manque du mot, un trouble de la confortent l’intérêt de cette distinction par une étude de
compréhension du mot isolé, en l’absence de déficit majeur l’atrophie en IRM de 31 patients. Onze patients présen-
de l’identification visuelle des objets et des visages. Cette tant une APNF et produisant des erreurs syntaxiques et

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morphologiques, ont une atrophie significative de l’aire de compréhension des mots. Comment les qualifier autrement
Broca (aires 44 et 45), du gyrus frontal inférieur gauche que par la description précise des symptômes ?
(aire 47), de l’insula gauche, du putamen gauche et des
noyaux caudés ; 10 patients atteints d’APP fluentes et de
DS ont une atrophie bilatérale temporale antérieure (més-
L’hétérogénéité clinique est-elle le reflet
iale et latérale) ; enfin 10 patients atteints d’AL présentent de l’hétérogénéité neuropathologique ?
une atrophie du gyrus angulaire gauche, du tiers postérieur
du gyrus temporal moyen et du sulcus supérieur temporal Il apparaît à la lecture des études clinicopathologiques
gauche. sur l’APP que le syndrome est, dans la majorité des cas, en
Pour résumer sur l’hétérogénéité clinique, il est assez rapport avec une affection non Alzheimer, de type DLFT. Le
aisé cliniquement de distinguer les APF avec troubles de lien a été considéré comme si fort que l’APNF et « l’aphasie
compréhension des mots, évoluant le plus souvent vers une fluente asémantique avec trouble de compréhension des
DS, des autres tableaux d’APP. Il est moins évident, surtout mots » sont considérées comme deux formes cliniques de
au début, de distinguer APNF et AL. Les critères proposés DLFT et définies comme telles au sein des critères de Neary
récemment [19] et détaillés dans les tableaux 2, 3 et 4, ne et al. [18]. Certaines études récentes confirment la perti-
sont pas tellement plus explicites sur ce point ; ils postulent nence de ces critères. Par exemple, Snowden et al. [20] ont
par exemple que l’AL se distingue essentiellement par un pratiqué une autopsie chez 15 patients décédés après plu-
trouble de mémoire à court terme auditivoverbale et des sieurs années d’évolution d’une APP (6 APNF, 9 DS). Une
troubles de répétition des phrases, mais l’on rencontre ce pathologie non tau, ubiquitine positive et TDP43 positive est
trouble assez systématiquement dans l’APNF [3]. Enfin, de retrouvée chez 14 sujets (100% des DS et 5 des 6 patients
nombreux patients se prêtent mal à ces classifications. Il avec APNF). Une pathologie tau n’est retrouvée que dans
n’est pas rare, par exemple, de rencontrer des patients rem- un cas d’APNF (pour un détail de la neuropathologie des
plissant les critères d’APP, présentant une aphasie fluente, DLFT, voir tableau 5). Aucun des patients ne présente de

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avec des paraphasies sémantiques et phonémiques, et des lésions de type Alzheimer.
troubles de compréhension syntaxique sans troubles de
Tableau 3. Critères de diagnostic de la forme sémantique
Tableau 2. Critères de diagnostic de la forme non d’APP (d’après [19]).
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fluente/agrammatique d’APP (d’après [19]).


I. Diagnostic clinique
I. Diagnostic clinique Présence des deux signes suivants :
Au moins un des deux signes suivants : – manque du mot en dénomination sur confrontation
– agrammatisme visuelle
– discours hésitant, demandant un effort, avec des – troubles de la compréhension du mot isolé
erreurs phonétiques et des déformations (« apraxie de la Associé à au moins 3 des 4 signes suivants :
parole »)
– perte des connaissances sur les objets,
Associé à au moins 2 des 3 signes suivants : particulièrement pour les items de basse fréquence ou
– troubles de la compréhension des phrases de peu familiers
complexité syntaxique élevée – dyslexie ou dysgraphie de surface
– préservation de la compréhension des mots uniques – préservation de la répétition
– préservation des connaissances sur les objets – préservation de la grammaire et des aspects moteurs
du langage
II. Diagnostic conforté par l’imagerie
II. Diagnostic conforté par l’imagerie
Les 2 critères suivants doivent être présents :
– diagnostic clinique positif Les 2 critères suivants doivent être présents :
– l’imagerie doit montrer au moins un des signes – diagnostic clinique positif
suivants : – l’imagerie doit montrer au moins un des signes
- atrophie prédominant au niveau fronto-insulaire suivants :
postérieur gauche en IRM - atrophie prédominant au niveau temporal antérieur
- hypoperfusion ou hypométabolisme en SPECT ou en IRM
TEP prédominant au niveau fronto-insulaire postérieur - hypoperfusion ou hypométabolisme en SPECT ou
gauche TEP prédominant au niveau temporal antérieur

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Dossier

Tableau 4. Critères de diagnostic de la forme logopénique Tableau 5. Neuropathologie des dégénérescences lobaires
d’APP (d’après [19]). frontotemporales (d’après [31]).

I. Diagnostic clinique 1) DLFT Tau :


Présence des 2 signes suivants : – maladie de Pick
– manque du mot dans le discours spontané et en – Dégénérescence corticobasale
dénomination – paralysie supranucléaire progressive
– trouble de la répétition des phrases – maladie des grains argyrophiles
Associé à au moins 3 des 4 signes suivants : – tauopathie multisystème avec démence
– paraphasies phonémiques dans le discours spontané – démence avec prédominance des dégénérescences
et en dénomination neurofibrillaires
– préservation de la compréhension des mots uniques – taupathie de la substance blanche avec inclusions
et des connaissances sur les objets gliales globulaires
– préservation des aspects moteurs du langage – non classifiable
– absence d’agrammatisme franc 2) DLFT TDP :
II. Diagnostic conforté par l’imagerie – type 1-4
Les 2 critères suivants doivent être présents : – non classifiable
– diagnostic clinique positif 3) DLFT UPS (Ubiquitin Proteasome System):

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– l’imagerie doit montrer au moins un des signes – DFT-3
suivants :
4) DLFT FUS (FUsed in Sarcoma):
- atrophie prédominant au niveau pérysylvien ou
pariétal postérieur gauche en IRM – DLFT atypique avec inclusions ubiquitine positives
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- hypoperfusion ou hypométabolisme en SPECT ou – NIFID (Neuronal Intermediate Filament Disease)


TEP prédominant au niveau périsylvien ou pariétal – BIBD (Basophilic Inclusion Body Disease)
postérieur gauche en IRM – DLFT sans inclusions

Néanmoins, ces résultats ne sont pas retrouvés par de Neary et al. [18], ce qui traduit les limites de spécificité
tous. Déjà, en 1997, Westbury et Bub [21], rapportant de ces critères.
une série rétrospective de 112 patients atteints d’APNF Quelques études neuropathologiques récentes font état
et de DS, notaient que sur 15 patients autopsiés, 2 (soit de l’AL. Cette forme d’APP, qui touche préférentiellement
13%) présentaient des lésions de MA. Une prévalence les cortex pariétaux, pourrait être plus souvent en rapport
encore plus élevée de MA a été retrouvée par Knibb et avec une MA. Il a été montré par exemple que la plupart
al. en 2006 [22], avec 12 patients sur 38. Dans cette de ces patients sont positifs pour les marqueurs des plaques
série, sur 23 APNF, 43% avaient une pathologie de tau amyloïdes comme le PIB, en tomographie par émission de
(Pick, dégénérescence corticobasale ou paralysie supra- positons (TEP) [24]. Sur le plan neuropathologique, Rohrer
nucléaire progressive), 17% des lésions de type maladie et al. [25] montrent que sur 14 patients ayant un tableau
du motoneurone, et 30 % des lésions de MA. Sur 15 clinique d’APP et une neuropathologie de type MA, tous
APF, 13 % ont une pathologie de tau (Pick), 53% des présentent les critères de l’AL. Cependant, Mesulam et al.
lésions de type maladie du motoneurone, et 33 % des [26] ne retrouvent des lésions de MA que chez 7 AL sur
lésions de MA. Rien dans cette série ne permet de dire 11, les 3 autres ayant une pathologie non tau, ubiquitine
s’il existe des différences cliniques entre les patients MA positive et TDP43 positives. De même, Hu et al. [27] ne
et les patients non MA. Des chiffres intermédiaires ont retrouvent des lésions de MA que dans 50 % des cas. Il est
été retrouvés par Deramecourt et al. [23], avec 3 MA difficile d’expliquer ces discordances, mais elles résultent
sur 18 patients (17 %), 39 % de pathologie tau (Pick, possiblement d’une utilisation plus ou moins large des cri-
dégénérescence corticobasale ou paralysie supranucléaire tères d’AL et d’APNF, qui se recoupent sur de nombreux
progressive, maladie des grains argyrophiles), et 44 % de points. À titre d’exemple, Greene et al., dans un article de
pathologie TDP43. 1996 [28], rapportent un cas d’APNF en rapport avec une
La pathologie de type MA, même si elle n’est pas majo- pathologie de type Alzheimer, mais la description clinique
ritaire, n’est donc pas exceptionnelle chez des patients fait clairement évoquer un tableau d’AL (pour discussion,
cliniquement atteints d’APNF ou de DS selon les critères voir [29]).

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231
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En définitive, il existe bien une hétérogénéité patholo- ne nous disent rien sur une éventuelle prédiction au stade
gique des APP comme il existe une hétérogénéité clinique. anomique.
Peut-on, au sein de cette double hétérogénéité, individua-
liser des tableaux clinicopathologiques cohérents ?
La plupart des études clinicopathologiques recherchent Que peut-on attendre des biomarqueurs
des corrélations entre les données neuropathologiques et
un tableau clinique défini de façon syndromique : APNF, du LCR pour l’aide à la prédiction ?
APF/DS ou AL. Il y a finalement peu de travaux essayant
de qualifier précisément les troubles des patients en utili- Depuis quelques années, le dosage des dérivés amy-
sant la sémiologie aphasiologique, et aucun de ces travaux loïdes et tau dans le LCR a pris une grande place dans le
ne fait référence à des modèles de langage issus de la diagnostic des démences dégénératives [32]. Même s’il per-
neuropsychologie cognitive et de la neuropsycholinguis- siste des incertitudes sur la sensibilité et la spécificité de
tique. Mesulam et al. [26] tentent une approche de ce ces dosages (en raison du faible nombre d’études corré-
type, en distinguant des formes logopéniques, agramma- lant les résultats du LCR avec la neuropathologie), même
tiques ou mixtes (agrammatisme associé à des troubles de s’ils n’apparaissent toujours pas recommandés en routine
compréhension) d’APP, mais les distinctions sont encore [33], ils sont devenus, au moins en France, incontournables
relativement grossières. Les résultats montrent d’ailleurs dans la procédure de diagnostic des formes atypiques de
qu’il est difficile de faire des prédictions à un niveau indi- démences. Il n’y a pourtant que très peu de données pour
viduel, et le seul résultat reproductible est que la présence les APP. Rohrer et al. [25] font état de 5 patients avec tableau
d’un agrammatisme est associé à une DLFT avec taupathie d’AL ayant des dosages compatibles avec un diagnostic de
dans la majorité des cas (5/6). Plus intéressante est l’étude MA (abaissement de l’A␤42 et augmentation des protéines
de Deramecourt et al. [23]. Dans cette étude, les patients tau totales). Hu et al. [27] retrouvent des biomarqueurs en
sont certes classés en grands syndromes, mais des critères faveur d’une MA chez 12 patients sur 19 AL (63 %), et chez

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précis sont utilisés pour définir l’anarthrie, l’agrammatisme, 6 APNF sur 19 (31,6 %). Nous avons mené une expérience
les troubles sémantiques, etc., et l’on dispose d’une ana- personnelle sur 17 patients avec APP. Chez 7 patients avec
lyse clinique détaillée des troubles aphasiques pour chaque un diagnostic d’AL, le LCR est typique de MA ; 1 patient
patient, notamment du type d’erreurs commises. Des cor- avec APNF a un LCR normal ; sur 3 DS, 1 a un LCR de MA,
rélations pertinentes apparaissent ainsi : tous les patients 1 a une diminution isolée d’A␤42 et 1 a un LCR normal ;
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ayant au premier plan des troubles arthriques ont une patho- enfin chez 6 patients présentant une forme anomique plutôt
logie tau (Pick, DCB ou PSP), ce qui recoupe les résultats de fluente, 3 ont un LCR de MA, les 3 autres ont une aug-
Josephs et al. [30]. Les patients présentant une aphasie non mentation isolée des tau et phospho-tau. Ceci recoupe bien
fluente avec agrammatisme, mais sans troubles arthriques, les données neuropathologiques, et montre finalement une
ont tous une pathologie de type TDP43-pathie. Il en va de assez bonne valeur prédictive de la clinique, au moins à un
même pour les patients avec DS. Ces derniers résultats sont stade où l’on peut préciser le sous-type clinique d’APP. Ces
en tous points similaires à ceux de Snowden et al. [20]. Les 3 résultats confortent aussi la pertinence de cette distinction
cas de pathologie de type MA sont, cliniquement : 1 AL et 2 en sous-types.
aphasies fluentes avec jargon, troubles de compréhension
et anosognosie. Cette étude conforte l’idée que l’analyse
sémiologique précise permet une bonne prédiction de la Conclusion
neuropathologie, et qu’il peut donc être intéressant de faire
évoluer les critères cliniques de diagnostic, notamment L’APP est un syndrome clinique hétérogène, sous-tendu
ceux de l’APNF, qui ne distinguent pas les formes avec et par des lésions de natures diverses. Au stade de début, pure-
sans agrammatisme, et qui acceptent la présence de para- ment anomique, la clinique est insuffisante pour prédire la
phasies phonémiques, ce qui est facteur de confusion avec neuropathologie, et il faut s’aider des biomarqueurs (LCR,
les critères d’AL. Cette évolution est prise en compte par- marqueurs des plaques, et un jour, on l’espère, marqueurs
tiellement par les critères de 2011 [19]. Il se dégage l’idée des DNF). De notre point de vue, ces marqueurs doivent
que les patients qualifiés d’APNF avec une pathologie de être réservés à la recherche, et des cohortes de patients sui-
type MA pourraient en fait correspondre bien plutôt à des vis jusqu’au décès devront être constituées pour mieux en
cas d’AL. Persiste néanmoins une incertitude concernant les déterminer l’intérêt. C’est un des objectifs du PHRC natio-
DS, puisque certains auteurs retrouvent des cas de MA sans nal, coordonné par M. Teichmann et B. Dubois qui débutera
que des différences cliniques expliquent ces divergences. Là prochainement, et vise à inclure et suivre un maximum de
encore, l’utilisation de critères cliniques plus stricts, comme patients atteints d’APP.
ceux que nous avons proposés en 2008 [13] permettra Au stade ultérieur, la distinction de l’APP en 3 sous-types
peut-être des avancées. Enfin, toutes ces études neuropa- (APNF, AL, APF/DS), permet d’améliorer la prédiction :
thologiques font référence à un diagnostic clinique du type l’APNF est dans la majorité des cas sous-tendue par une
d’APP, établi souvent après plusieurs années d’évolution, pathologie de type tau, la DS par une pathologie de type
lorsqu’il est possible de préciser le type de l’APP, mais elles TDP43, et l’AL par une MA. Néanmoins, l’utilisation des

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NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier
critères n’est pas si simple, et la prédiction n’est pas par- d’APP est déterminé, une bonne prédiction de la neuropa-
faite. Là encore, les biomarqueurs devraient constituer une thologie est faite dans plus de 80 % des cas, ce qui ne diffère
aide substantielle. En routine, une bonne IRM morpholo- pas des prédictions faites pour les autres syndromes cli-
gique, permettant de localiser visuellement les zones dans niques en rapport avec des affections neurodégénératives,
lesquelles l’atrophie prédomine, constitue une bonne aide : y compris la forme typique –amnésique – de la MA.
les corrélations avec le diagnostic clinique sont bonnes, et
une mauvaise corrélation incite à reconsidérer la sémiologie Remerciements
clinique. Les critères de 2011 [19] incluent l’IRM comme
une aide au diagnostic des sous-types d’APP (tableaux 2 à Nous remercions le Dr A. Perret-Liaudet (Hôpital neu-
4). Un autre objectif du PHRC national APP est d’essayer rologique, Lyon) pour l’analyse des LCR.
d’analyser le plus finement possible la sémiologie en termes
linguistiques, car il est très possible que d’excellentes pré- Conflits d’intérets
dictions puissent être proposées. Pour terminer sur une
note d’optimisme, on peut estimer que lorsque le sous-type Aucun.

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