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La batterie d'évaluation des connaissances sémantiques du

GRECO (BECS-GRECO) : validation et données normatives


Catherine Merck, Annik Charnallet, Sophie Auriacombe, Serge Belliard,
Valérie Hahn-Barma, Helgard Kremin, Béatrice Lemesle, Florence Mahieux,
Olivier Moreaud, Danièle Perrier Palisson, Martine Roussel, François Sellal,
Hervine Siegwart
Dans Revue de neuropsychologie 2011/4 (Volume 3), pages 235 à 255
Éditions John Libbey Eurotext
ISSN 2101-6739
DOI 10.1684/nrp.2011.0194
© John Libbey Eurotext | Téléchargé le 19/06/2023 sur www.cairn.info (IP: 79.83.162.28)

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Dossier
Rev Neuropsychol

2011 ; 3 (4) : 235-55 La batterie d’évaluation des


connaissances sémantiques du GRECO
(BECS-GRECO) : validation et données
normatives
The GRECO neuropsychological
semantic battery (BECS GRECO):
Validation and normative data
Résumé La mémoire sémantique est classiquement considérée
Catherine Merck1 , Annik Charnallet2 ,
comme un système regroupant les connaissances générales
Sophie Auriacombe3 , Serge Belliard1 ,
Valérie Hahn-Barma4 , Helgard sur le monde dont celles relatives aux objets manufacturés ou biologiques. À ce jour, peu
Kremin4 , Béatrice Lemesle5 , Florence d’outils francophones permettent d’évaluer un même ensemble d’items de façon standardi-
Mahieux4 , Olivier Moreaud2 , Danièle sée et à travers différents formats de présentation. Pourtant, la mise en évidence des troubles
Perrier Palisson6 , Martine Roussel7 , plurimodaux est nécessaire pour attester une atteinte des connaissances sémantiques et non
François Sellal8 , Hervine Siegwart9 un trouble d’accès modalité-dépendant. Dans ce but, la commission GRESEM a élaboré une
1
CHU Pontchaillou, CMRR, service de
batterie d’évaluation des connaissances sémantiques (BECS-GRECO). Cette batterie permet
neurologie, 2 rue Henri Le Guilloux, 35033 d’évaluer l’intégrité de 40 entités (20 biologiques et 20 manufacturées) et de leurs attributs,
Rennes Cedex, France sous deux formats (mots écrits et dessins au trait) au moyen de 6 sous-tests. Les normes éta-
<catherine.merck@chu-rennes.fr>
2 blies auprès de 317 participants sains (âgés de 20 ans à plus de 75 ans) ont été présentées sous
CMRR, Grenoble-Arc-Alpin, France
3
CMRR, Bordeaux, France
la forme de scores seuils. La batterie a également été proposée à deux groupes de patients,
4
CMRR, Paris, France
l’un atteint de démence sémantique et l’autre de maladie d’Alzheimer aux stades légers. À
5
CMRR, Toulouse, France l’exception du sous-test d’appariement par identité, ce travail retrouve de bons compromis
sensibilité-spécificité, et souligne ainsi l’intérêt clinique de cette batterie pour détecter des
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6
CMRR, Tours, France
7
CMRR, Amiens, France atteintes sémantiques.
8
CMRR, Strasbourg, France Mots clés : mémoire sémantique · données normatives · scores seuils · démence sémantique · maladie
9
HUG Hôpital des trois-Chêne, Genève d’Alzheimer

Pour citer cet article : Merck C, Charnallet Abstract Semantic memory is currently defined as a system that
A, Auriacombe S, Belliard S, Hahn-Barma V, holds general knowledge about the world, including
Kremin H, Lemesle B, Mahieux F, Moreaud knowledge of biological entities and artefacts. To date, we are not aware of any stan-
O, Perrier Palisson D, Roussel M, Sellal F,
Siegwart H. La batterie d’évaluation des con-
dardized test available in French language, assessing semantic knowledge about the same
naissances sémantiques du GRECO (BECS- set of items presented in different input modalities. However, evidence of a cross modal
GRECO) : validation et données normatives. semantic breakdown is required to differentiate a degraded-store semantic impairment
Rev Neuropsychol 2011 ; 3 (4) : 235-55
from a failure of access. The main goal of the GRESEM working group was to fill this
doi:10.1684/nrp.2011.0194
gap by constructing a neuropsychological semantic battery (BECS-GRECO). This battery
consists in evaluating a set of 40 items (20 living and 20 non living) and their attributes,
in both verbal and visual conditions across 6 subtests. Normative data were derived from
doi: 10.1684/nrp.2011.0194

performance of 317 healthy volunteers (from 20 years to 75 years and more) and were
presented through cut-off scores. This battery was also administered to two different
patients groups, either fulfilling diagnostic criteria of semantic dementia or Alzheimer’s
disease at early stages. Except for the subtest “matching by identity”, this study empha-
sizes good agreements between sensibility and specificity for the 5 remaining subtests
and, thus, the clinical relevance of this battery to detect semantic disorders.
Correspondance :
C. Merck Key words: semantic memory · normative data · cut-off · semantic dementia · Alzheimer disease

REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
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Dossier
Introduction Méthode
Dans les conceptions actuelles de la neuropsycholo- Population
gie, la mémoire sémantique est définie comme un système
prenant en charge l’ensemble des connaissances générales Participants sains
sur le monde, incluant le sens des mots, les connaissan- Le recrutement de participants sains s’est effectué
ces relatives aux objets manufacturés ou biologiques et aux dans l’entourage des examinateurs collaborant à ce tra-
entités uniques telles que les personnes célèbres, les lieux vail et auprès d’accompagnants de patients suivis dans
et événements publics. leurs centres. Toute inclusion était précédée de la lec-
Elle permet de donner du sens à nos perceptions ture d’un formulaire d’information sur la nature de l’étude
sensorielles et regroupe des connaissances nécessaires à et de la signature d’une feuille de consentement de
l’appréhension de notre environnement ainsi qu’à nos participation.
actions [1]. Elle guide nos conduites, y compris dans nos Pour être inclus, les sujets témoins devaient avoir au
interactions sociales [2]. moins 20 ans et devaient être exempts d’illettrisme, de
Née dans les années 1960 [3] avec les travaux de troubles graves de la perception visuelle, de maladie neu-
psychologie cognitive, la mémoire sémantique n’était rologique ou psychiatrique évolutive ou suspectée, de prise
essentiellement, à ses prémices, considérée qu’à travers de traitement neuroleptique ou prise de psychotrope, de
les capacités linguistiques. Il faut attendre l’émergence maladie générale grave pouvant perturber les fonctions cog-
de la neuropsychologie cognitive, dans les années nitives et attentionnelles, et de plainte mnésique spontanée.
1980, et les études conduites auprès de patients céré- Les sujets âgés de 20 à 50 ans devaient avoir un score au
brolésés (cas d’aphasie optique et de patients avec MMSE [14] ≥ 27, tandis que les participants âgés de 50 à
atteinte sémantique catégorie-spécifique), pour voir appa- 79 ans devaient avoir un score au MMSE ≥ au centile 10 des
raître différentes modélisations de la mémoire séman- normes GRECO selon leur niveau socioculturel (soit ≥ 26
tique. Certaines supposent l’existence de plusieurs sous pour les sujets contrôles ayant obtenu au moins le CEP ou un
systèmes [4-6], et d’autres, d’un seul système (amo- CAP sans le baccalauréat et ≥ 27 pour les niveaux d’études
dal) accessible selon différentes modalités d’entrée baccalauréat et plus).
[7, 8]. Au total, 9 centres (Rennes, Grenoble, Amiens, Bor-
Une atteinte de nos représentations conceptuelles deaux, Genève, Paris, Strasbourg, Toulouse, Tours) ont
donne lieu à des troubles de compréhension des mots et permis l’inclusion de 317 participants sains entre 2004 et
de reconnaissance des objets et/ou des personnes, quelle 2011.
que soit la modalité d’entrée proposée, distinguant cette Le recrutement de participants sains avec un niveau
atteinte d’un simple trouble d’accès modalité-dépendant d’études inférieur au certificat d’études primaires ou au cer-
[9, 10]. Il n’est cependant pas rare, en pratique cli- tificat d’aptitude professionnelle ayant été insuffisant, les
nique, que les atteintes paraissent plus prononcées en données de ces sujets témoins ne seront pas présentées dans
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modalité verbale que visuelle [6, 11, 12]. La mise en évi- cet article.
dence de toute atteinte sémantique exige au préalable
de s’assurer qu’un tel trouble n’est pas imputable à des
problèmes instrumentaux de nature visuoperceptive ou Groupes cliniques
langagière. Deux groupes cliniques ont été constitués dans le cadre
Une évaluation rigoureuse et approfondie de la mémoire de cette étude. Des patients atteints de démence sémantique
sémantique implique l’utilisation d’un même ensemble (DS) ou de maladie d’Alzheimer (MA), aux stades débutants
d’items présentés sous plusieurs modalités, dans des tâches à légers, ont été recrutés au sein des consultations mémoire
interrogeant leurs différentes propriétés [13]. Les franco- des centres précédemment cités. L’établissement du diag-
phones disposent actuellement de peu d’outils standardisés nostic ne s’est pas appuyé sur les résultats de ces sujets à la
répondant à ces critères. batterie BECS-GRECO. Cet outil a été proposé dans le cadre
Face à une telle carence, une commission sémantique du suivi clinique.
du GRECO (GRESEM1 ) s’est constituée, sous la direc- Les caractéristiques de la population témoin et de ces
tion de S. Belliard, de O. Moreaud et de A. Charnallet, deux groupes cliniques seront présentées dans la partie
pour élaborer une batterie standardisée d’évaluation des résultats (voir infra).
connaissances sémantiques, où l’intégrité des connaissan-
ces relatives à un même ensemble d’objets biologiques
Matériel
et manufacturés est évaluée au moyen de 6 tâches répar-
ties sous deux formats de présentation (formats verbal et La batterie d’évaluation des connaissances sémantiques
imagé). GRECO (BECS-GRECO) se compose d’un ensemble de
40 items (annexe 1), issus de la DENO 100 [15]. Ils se
divisent en 20 items biologiques et 20 items manufacturés,
1 Groupe de réflexion sur l’évaluation de la mémoire sémantique. appariés en fréquence lexicale (biologiques : 128,8 ± 4 ;

236 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
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manufacturés : 129,3 ± 6,9 ; t(38) = -0,282 ; p = 0,780), Le matériel de la BECS GRECO est disponible en ligne
en familiarité (biologiques : 2 ± 0,8 ; manufacturés : sur le site du Greco2 .
2,4 ± 0,9 ; t(38) = -1,445 ; p = 0,157), en âge d’acquisition
(biologiques : 2,9 ± 0,7 ; manufacturés : 2,9 ± 0,6 ; Procédure
t(38) = 0,104 ; p = 0,917), en consensus de dénomination Dans le cadre de ce travail de normalisation et pour
(biologiques : 112,4 ± 9,6 ; manufacturés : 113,5 ± 7,6 ; des raisons de redondance des questions et de temps de pas-
t(38) = -0,420 ; p = 0,677) et en termes de concordance sation, chaque volontaire sain n’a complété que les 3 sous-
entre le dessin et son image mentale (biologiques : tests d’une seule version. La version « mots » compor-
3,9 ± 0,3 ; manufacturés : 3,8 ± 0,4 ; t(37) = 0,628 ; tait : (1) l’épreuve d’appariement sémantique (mots), (2) le
p = 0,534). En revanche, la complexité visuelle est signi- questionnaire 6 items (mots) et (3) l’épreuve d’appariement
ficativement plus élevée pour les entités biologiques par identité (images). La version « images » se composait
que pour les manufacturées (biologiques : 4,1 ± 0,9 ; de : (1) l’épreuve de dénomination, (2) la tâche d’apparie-
manufacturés : 3 ± 0,7 ; t(38) = 4,802 ; p < 0,001). Ces ment sémantique (images) et (3) le questionnaire 6 items
items sont présentés sous deux formats (mots écrits et (images). Bien que le format de présentation des items
dessins au trait) dans 6 sous-tests différents. soit pictural dans l’appariement par identité, cette épreuve
Le sous-test de dénomination orale consiste à dénom- a été intégrée à la version « mots » afin d’harmoniser le
mer les 40 dessins au trait et sa cotation est sur un total de nombre de sous-tests et la durée de passation des deux
40 points. versions.
Le sous-test d’appariement sémantique a été conçu Les patients DS ont réalisé plusieurs sous-tests des deux
sur le principe du Pyramids and Palm Trees Test [16]. Il versions, les épreuves de la version « mots » étant toujours
consiste à apparier en choix forcé un item-cible présenté présentées avant celles de la version « images ». Les patients
en haut de la page avec l’un des deux autres items pré- MA se sont vus proposer l’intégralité de la batterie, dans
sentés côte à côte dans la partie inférieure de la page. cet ordre : (1) l’épreuve de dénomination, (2) l’épreuve
L’un de ces items entretient une relation fonctionnelle d’appariement sémantique version mots, (3) le question-
ou catégorielle avec la cible et l’autre est un distrac- naire 6 items version mots, (4) l’épreuve d’appariement
teur sémantique (exemple : appariement de l’item cible par identité, (5) la tâche d’appariement sémantique version
« souris » avec le « chien » ou le « chat »). Ce sous-test images et (6) le questionnaire 6 items version images.
existe sous les deux versions (mots écrits et dessins au À noter que dans la pratique clinique et afin de déceler
trait). La cotation est sur un total de 40 points, pour chaque des troubles sémantiques uni ou bimodaux, il est proposé
version. par souci d’économie de ne pratiquer le questionnaire
Pour le questionnaire « 6 items », il s’agit de répondre sémantique que si les appariements sémantiques sont nor-
(« oui » ou « non ») à 6 questions relatives à des attributs maux alors que la dénomination est altérée [18].
spécifiques de chaque item. Trois questions donnent lieu à
une réponse « oui » et trois autres à une réponse « non »
Analyses statistiques
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(exemple : « Cygne » : « Est-ce qu’on l’élève pour le man-
ger? Est-ce que c’est souvent blanc ? Est-ce que c’est chassé L’ensemble des analyses a été opéré à l’aide du logiciel
pour ses plumes ? Est-ce que c’est un animal nocturne ? SPSS statistical software® 12.0.
Est-ce que sa taille est supérieure à 20 cm ? Est-ce que Les traitements statistiques ont consisté à évaluer les
ça peut pincer ? »). Ce sous-test existe également sous les effets des données sociodémographiques de participants
deux versions proposées. La cotation est sur un total de sains (âge, sexe et niveau d’études) sur les résultats aux
240 points. 6 sous-tests. Le seuil de significativité retenu est à 0,05. La
Le sous-test d’appariement par identité se compose des distribution des données étant majoritairement non gaus-
20 images d’objets manufacturés. Il consiste à apparier en sienne avec de forts effets plafond dans la population
choix forcé un item-cible situé en haut de la feuille avec témoin, ces performances ont été exprimées en centiles (5,
l’un des deux autres items présentés en bas de la feuille. 10, 50, 75, 90 et 95). Toutefois, compte tenu des caracté-
L’un de ces deux items est strictement identique sur le plan ristiques des données et des effectifs réduits dans certaines
sémantique mais visuellement différent de la cible, tan- cellules, nous avons défini des scores seuils au risque de 5 %
dis que l’item distracteur est un objet de forme extérieure à l’instar de la procédure appliquée pour la batterie GRE-
proche de la cible mais appartenant à une autre catégo- FEX [19]. Ces scores se différencient des valeurs au centile 5.
rie (exemple : appariement de l’image cible « téléphone Ils ont été calculés après transformations des données pour
portable » avec le « téléphone fixe » ou la « calculatrice »). normaliser leur distribution (arc sinus de la racine carrée) et
Ce test permet d’évaluer la capacité conceptuelle de géné- analyses des résidus suite à des régressions linéaires sur les
ralisation (c’est-à-dire la capacité à regrouper sous un même variables confondantes rentrées selon la méthode pas à pas
concept ses différents exemplaires et présentations structu- (âge, niveau socioculturel et sexe).
rales). Cette capacité dépendrait de la mémoire sémantique
[17]. La cotation de ce sous-test est sur un total de 2 http://site-greco.net/index.php?pageID = greco_fiche&

20 points. id = f9158980ced69268f5e94340510644e1&from = recherche

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NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
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Dossier

Tableau 1. Caractéristiques sociodémographiques et cliniques des participants sains et des groupes de patients DS et MA.

Caractéristiques Participants sains Patients DS Patients MA


sociodémographiques
et cliniques Version mots Version images
(n = 153) (n = 164) (n = 25) (n = 11)
Âge (années) 57,2 ± 19,9 52 ± 19,5 63,3 ± 6,5 77,1 ± 9,4
Sexe (H : F) 52 : 101 77 : 87 14 : 11 4:7
Niveau d’études NSC1 65 63 10 7
NSC2 88 101 15 4
MMSE 28,8 ± 1,2 29 ± 1,1 26 ± 3,5 22,5 ± 1,6
Durée d’évolution de la maladie 42 ± 26,8 41± 15,1
(mois)
Do 80 38,3 ± 18,6 72,5 ± 5,7
Latéralité de l’atrophie (n = 22)
- prédominante à gauche 18
- bilatérale et symétrique 1
- prédominante à droite 3

n= effectif des participants. NSC 1 : titulaire au minimum d’un CEP et/ou d’un CAP mais sans le baccalauréat. NSC 2 : titulaire d’un baccalauréat
et plus.

Au sein de chaque version, les corrélations (␳ de étant plus jeunes. Il existait également une différence
Spearman) entre les scores des participants sains aux 3 sous- significative en termes de répartition hommes/femmes
tests ont été mesurées. Chaque sujet contrôle n’ayant (␹2 (1) = 5,512 ; p = 0,019), les hommes étant significati-
complété que les sous-tests d’une seule version, aucune cor- vement moins nombreux pour la version « mots ». En
rélation intermodalité n’a été calculée sur les données de la revanche, ces deux échantillons normatifs ne se différen-
population témoin. Le calcul des corrélations intermodali- ciaient ni en termes de niveau d’études (␹2 (1) = 0,544 ;
tés n’a été appliqué qu’aux performances des deux groupes p = 0,461) ni au score au MMSE (t(293) = -1,060 ;
de patients pour les sous-tests d’appariement sémantique et p = 0,290).
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du questionnaire 6 items. Pour chaque version, les participants ayant un
Les analyses visant à évaluer la validité intrinsèque des niveau d’études « bac et plus » étaient significative-
6 sous-tests (sensibilité, spécificité, valeurs prédictives posi- ment plus jeunes que ceux ayant un niveau « CEP
tive et négative et valeur diagnostique) ont été effectuées et/ou CAP » (Mots : t(141) = 5,861 ; p < 0,001. Images :
à partir des scores seuils proposés et sur la base des per- t(156) = 5,136 ; p < 0,001). Les hommes et les femmes de
formances des patients DS. Les deux groupes cliniques cette population témoin ne se différenciaient ni en termes
constitués (DS et MA) ont été comparés à travers le pourcen- d’âge (Mots : t(141) = -1,632 ; p = 0,105. Images : t(156) =
tage de patients présentant des scores déficitaires à chaque -0,180 ; p = 0,858), ni en termes de niveau d’études (Mots :
épreuve. ␹2 (1) = 0,434 ; p = 0,509. Images : ␹2 (1) = 0,258 ; p = 0,611)
Enfin, le clinicien pourra disposer (en annexe 3) de la et ce, quelle que soit la version concernée.
fréquence des erreurs produites dans la population témoin
pour chaque item des 6 sous-tests.
Groupes cliniques
Des sous-tests de la BECS GRECO ont été proposés à
Résultats 25 patients répondant aux critères de démence sémantique
(DS) [20] aux stades débutants de la maladie (tableau 1).
Un groupe de 11 patients atteints de maladie d’Alzhe-
Population témoin imer (MA) au stade léger [21] a également réalisé
Cent cinquante-trois volontaires sains ont passé la ver- l’intégralité de cette batterie (tableau 1).
sion « mots » et 164 la version « images » (tableau 1). Les patients de ces deux groupes se différenciaient signi-
Entre les participants de ces deux versions, il existait une ficativement en termes d’âge (t(34) = -5,086 ; p < 0,001),
différence significative en termes d’âge (t(299) = 2,280 ; les patients DS étant plus jeunes que les patients MA.
p = 0,023), les participants ayant passé la version « images » Le score au MMSE était plus faible pour les patients

238 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier
MA (t(24) = 3,381 ; p = 0,003). Les patients DS présentaient 6 items mots : R2 = 0,053 ; p = 0,111. Appariement par
quant à eux des troubles lexico sémantiques plus pronon- identité : R2 = 0,186 ; p = 0,130.
cés au test de dénomination orale d’images du DO 80 [22] Les scores seuils des 3 sous-tests de la version « mots »
(t(24) = -6,704 ; p < 0,001). En revanche, il n’existait aucune n’ont donc pas été établis selon cette variable.
différence entre ces deux groupes en termes de réparti-
tion hommes/femmes (␹2 (1) = 1,178 ; p = 0,278), de niveau
d’études (␹2 (1) = 1,712 ; p = 0,191), ni en termes de durée
Effet du sexe
d’évolution de la maladie (t(31) = 0,100 ; p = 0,896). Une différence significative en fonction du sexe des
participants n’a été observée que pour le sous-test
d’appariement par identité, les femmes obtenant des per-
Effets des variables sociodémographiques sur les formances plus faibles que celles des hommes.
scores aux sous-tests Appariement sémantique mots : t(151) = 0,101 ; p =
0,920. Questionnaire 6 items mots : t(151) = 1,833 ; p =
Effet de l’âge 0,069. Appariement par identité : t(151) = 3,493 ; p = 0,001.
Trois tranches d’âge ont été définies : 20-49 ans, 50- Dénomination : t(162) = -0,902 ; p = 0,369. Appariement
74 ans et ≥ 75 ans. Un effet principal de ces tranches d’âge sémantique images : t(162) = 0,033 ; p = 0,974. Question-
a été observé sur l’ensemble des 6 sous-tests. naire 6 items images : t(162) = -0,593 ; p = 0,554.
Anova à 1 facteur. Appariement sémantique mots : Les analyses par régressions linéaires ont également
F(2,150) = 6,585 ; p = 0,002. Questionnaire 6 items mots : retrouvé que la variable explicative du sexe était signifi-
F(2,150) = 5,115 ; p = 0,007. Appariement par identité : cative pour cette épreuve (R2 = 0,186 ; p = 0,023).
F(2,150) = 14,622, p < 0,001. Dénomination : F(2,161) =
18,434, p < 0,001. Appariement sémantique images : Données normatives
F(2,161) = 3,071; p = 0,049. Questionnaire 6 items images :
Les données normatives ont été présentées en centiles
F(2,161) = 12,748 ; p < 0,001.
(5, 10, 25, 50, 75, 90 et 95) et figurent en annexe 2.
Toutefois, dans le cadre du calcul des scores
Néanmoins, nous recommandons l’usage des scores seuils
seuils, les analyses par régressions linéaires ont indi-
(tableau 2). Ils ont été établis dans le but de réduire le risque
qué que la variable prédictive de l’âge était signi-
de faux positifs (tableau 2) et d’améliorer la valeur diag-
ficative pour les sous-tests d’appariement sémantique
nostique des 6 sous-tests (compromis sensibilité-spécificité.
mots (R2 = 0,099 ; p < 0,001), du questionnaire 6 items
tableau 3), au regard des performances du groupe clinique
mots (R2 = 0,053 ; p = 0,006), d’appariement par identité
de patients DS. A l’exception de la tâche d’appariement par
(R2 = 0,186 ; p < 0,001) et de dénomination (R2 = 0,220 ;
identité, le calcul de ces qualités métrologiques a montré
p = 0,001). L’âge n’apparaissait pas comme une variable
de bonnes valeurs diagnostiques pour les 5 autres sous-
prédictive pour les données aux sous-tests d’appariement
tests de la batterie. Le faible indice de Youden (0,67) pour
sémantiques images (R2 = 0,069 ; p = 0,278) et du ques-
l’épreuve d’appariement par identité a pu s’expliquer par
tionnaire 6 items images (R2 = 0,065 ; p = 0,143). Les scores
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sa faible sensibilité à détecter les troubles sémantiques
seuils à ces deux sous-tests n’ont donc pas été calculés en
des patients DS (66,67 %). De faibles valeurs prédic-
fonction des 3 tranches d’âge.
tives ont aussi été objectivées pour les deux versions du
questionnaire 6 items (Version « mots » : valeur prédictive
positive = 55,56 %. Version « images » : valeur prédictive
Effet du niveau socioculturel (NSC) positive = 46,67%). Ceci peut s’expliquer par les effectifs
Les participants ayant un niveau bac et plus ont présenté réduits de patients ayant réalisé ces épreuves (respective-
des performances significativement plus élevées que celles ment 5 et 8 patients).
des sujets contrôles avec un niveau CEP et/ou CAP, pour Sur les données obtenues auprès des 153 sujets
chacun des 6 sous-tests. contrôles de la version « mots », les corrélations se sont
Appariement sémantique mots : t(151) = -2,500 ; p = révélées significatives mais modérées entre les 3 sous-tests.
0,014. Questionnaire 6 items mots : t(151) = -2,565 ; Appariement sémantique mots et questionnaire 6 items
p = 0,012. Appariement par identité : t(151) = -3,030 ; p = mots : rs = 0,274 ; n = 153 ; p = 0,001. Appariement séman-
0,003. Dénomination : t(162) = -4,429 ; p < 0,001. Appa- tique mots et appariement par identité : rs = 0,245 ;
riement sémantique images : t(162) = -3,398 ; p = 0,001. n = 153 ; p = 0,002. Appariement par identité et question-
Questionnaire 6 items images : t(162) = -3,730 ; p < 0,001. naire 6 items mots : rs = 0,355 ; n = 153 ; p < 0,001).
Néanmoins, les régressions linéaires ont montré que la Il en est de même entre les 3 sous-tests de la version
variable explicative du NSC était significative uniquement « images ».
pour les 3 sous-tests de la version « images ». Dénomination et appariement sémantique images :
Dénomination : R2 = 0,220 ; p < 0,001. Appariement rs = 0,291 ; n = 164 ; p < 0,001. Dénomination et ques-
sémantique images : R2 = 0,069 ; p = 0,001. Question- tionnaire 6 items images : rs = 0,402 ; n = 164 ; p < 0,001.
naire 6 items images : R2 = 0,065 ; p = 0,001. Appariement Appariement sémantique images et questionnaire 6 items
sémantique mots : R2 = 0,099 ; p = 0,259. Questionnaire images : rs = 0,359 ; n = 164 ; p < 0,001.

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NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
239
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Tableau 2. Scores seuils des bonnes réponses aux sous tests des versions mots et images.

Version mots

Appariement sémantique Questionnaire 6 items Appariement par identité


20-49 ans 38 20-49 ans 233 Homme 19
n = 53 (FP = 0 %) n = 53 (FP = 3,77 %) n = 20 (FP = 5 %)
20-49 ans
50-74 ans 38 50-74 ans 229 n = 53 Femme 19
n = 66 (FP = 3,03 %) n = 66 (FP = 6,06 %) n = 33 (FP = 6,06 %)

≥ 75 ans 38 ≥ 75 ans 226 Homme 19


n = 34 (FP = 2,94 %) n = 34 (FP = 2,94 %) n = 22 (FP = 0 %)
50-74 ans
n = 66 Femme 18
n = 44 (FP = 2,27 %)

Homme 19
n = 10 (FP = 0 %)
≥ 75 ans
n = 34 Femme 14
n = 24 (FP = 0 %)

Version images

Dénomination Appariement sémantique Questionnaire 6 items


20-49 ans 38 20-49 ans 20-49 ans
n = 11 (FP = 0 %)

NSC 1 50-74 ans 36 NSC 1 50-74 ans 38 NSC 1 50-74 ans 228
n = 63 n = 36 (FP = 5,56 %) n = 63 (FP = 4,76%) n = 63 (FP = 4,76%)

≥ 75 ans 35 ≥ 75 ans ≥ 75 ans


n = 16 (FP = 6,25 %)

20-49 ans 38 20-49 ans 20-49 ans


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n = 53 (FP = 1,89 %)

NSC 2 50-74 ans 37 NSC 2 50-74 ans 39 NSC 2 50-74 ans 235
n = 101 n = 40 (FP = 2,50 %) n = 101 (FP = 4,95 %) n = 101 (FP = 4,95 %)

≥ 75 ans 37 ≥ 75 ans ≥ 75 ans


n=8 (FP = 0 %)

n = effectif des cellules ; FP = pourcentage de faux positifs, ayant une performance < score seuil dans la population témoin. NSC 1 : titulaire au
minimum d’un CEP et / ou d’un CAP mais non du baccalauréat. NSC 2 : titulaire d’un baccalauréat et plus.

Résultats des groupes cliniques entre les proportions de patients DS et MA obtenant des per-
Pour chacun des 3 sous-tests de la version « mots », la formances en deçà des scores seuils pour les 3 sous-tests de
proportion de patients DS obtenant des scores déficitaires la version « images ».
(inférieurs aux scores seuils) était significativement plus éle- Dénomination : ␹2 (1) = 2,955 ; p = 0,086. Appariement
vée que celle des patients MA. sémantique images : ␹2 (1) = 3,011 ; p = 0,083. Question-
Appariement sémantique mots : ␹2 (1) = 17,455 ; p < naire 6 items images : ␹2 (1) = 3,519 ; p = 0,061.
0,001. Questionnaire 6 items mots : ␹2 (1) = 4,364 ; p = Vingt patients DS ont passé les deux versions du sous-
0,037. Appariement par identité : ␹2 (1) = 3,884 ; p = 0,049) test d’appariement sémantique. Une atteinte bimodale était
(tableau 4 et figure 1). présente dans 80 % des cas. Toutefois, le déficit était signi-
En revanche, pour les 3 sous-tests de la version ficativement plus prononcé à partir de la modalité mots
« images », aucune différence significative n’a été observée (Z = -2,226 ; p = 0,026). Les analyses intra individuelles ont

240 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier

Tableau 3. Qualités métrologiques et validité intrinsèque des six sous-tests.

Qualités Version mots Version images


métrologiques
Appariement Questionnaire Appariement Dénomination Appariement Questionnaire
sémantique 6 items par identité sémantique 6 items
Sensibilité (%) 90,91 100 66,67 100 82,61 87,5
Spécificité (%) 96,97 93,94 98,48 96,05 95,12 95,12
Valeur prédictive 90,91 55,56 88,89 83,33 70,37 46,67
positive (%)
Valeur prédictive 96,97 100 94,2 100 97,5 99,36
négative (%)
Indice de Youden 0,88 0,94 0,65 0,96 0,78 0,83

Sensibilité : probabilité que le score soit déficitaire chez les individus atteints de troubles sémantiques. Spécificité : probabilité que le score soit
normal chez les individus non atteints de troubles sémantiques. Valeur prédictive positive : probabilité que le diagnostic de troubles sémantiques
soit vrai si le score est déficitaire. Valeur prédictive négative : probabilité que le diagnostic de troubles sémantiques soit faux si le score est normal.
Indice de Youden : calcul de la valeur diagnostique d’un sous test, compromis entre sa sensibilité et sa spécificité (sensibilité + spécificité – 1).

Tableau 4. Performances des deux groupes de patients (DS et MA) aux six sous-tests de la batterie. Moyenne des bonnes
réponses (déviation standard).

Groupes Version mots Version images


cliniques
Appariement Questionnaire Appariement Dénomination Appariement Questionnaire
sémantique 6 items par identité sémantique 6 items
Patients DS 28,4 (8,9) 188,2 (15,9) 15,2 (3,6) 13,4 (8,7) 32,5 (4,8) 199,8 (24,5)
Patients MA 38,5 (1,9) 227,6 (7,4) 17,7 (2,5) 33,1 (3,7) 36,4 (3,7) 227,8 (8,5)
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100
Pourcentage de patients déficitaires (%)

90

80

70 DS
MA
60

50

40

30

20

10

0
Appariement Questionnaire 6 Appariement par Dénomination Appariement Questionnaire 6
sémantique items mots identité sémantique items images
mots images

Figure 1. Pourcentages de patients DS et MA dont les performances sont inférieures aux scores seuils pour chacun des six sous-tests.

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241
Dossier
cependant montré que 6 patients DS présentaient le profil sémantique (80 %) et aux questionnaires 6 items (100 %) et
inverse, en particulier, les 3 patients avec une atrophie tem- des corrélations intermodalités significatives ont été mises
porale externe prédominante à droite. Seuls 3 patients DS en évidence sur les performances des patients DS et MA
ont passé les deux versions du questionnaire 6 items. Leur entre les deux versions de ces sous-tests. En dépit de
déficit était également objectivé dans les deux modalités. l’indépendance des deux échantillons normatifs à partir
Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les desquels les scores seuils ont été calculés, ces résultats
scores des patients DS aux deux versions du questionnaire ont montré l’existence d’une relation entre l’atteinte séman-
(Z = -1,633 ; p = 0,102). tique mesurée par les deux modalités de ces tâches.
Pour ce qui est des 11 patients MA, seuls 18,2 % D’autres problèmes méthodologiques ont été renco-
et 27,3 % présentaient une atteinte plurimodale respecti- ntrés : une relation entre les facteurs sociodémographiques
vement aux sous-tests d’appariement sémantique et aux de l’âge et du niveau d’études a été objectivée chez les sujets
questionnaires 6 items. Pour le sous-test d’appariement contrôles, pour les deux versions de la batterie. Les partici-
sémantique, et contrairement à la majorité des patients DS, pants sains ayant un niveau d’études bac et plus étaient
l’atteinte était ici plus marquée pour la modalité images significativement plus jeunes que ceux ayant un niveau
(Z = -2,322, p = 0,02). Chez les patients MA, aucune diffé- d’études CEP et/ou CAP. Il est possible que cette absence
rence n’a été mise en évidence entre les deux versions du d’indépendance entre ces deux facteurs ait entraîné une dis-
questionnaire 6 items (Z = -0,204 ; p = 0,838). torsion des normes. Par ailleurs, les données recueillies sur
Malgré ces dissociations observées, des corrélations la population témoin ont été marquées par de forts effets
significatives ont été retrouvées sur les performances des plafonds. Ces effets étaient attendus et découlaient de la
patients DS et MA entre les deux modalités de l’épreuve sélection des items et des questions relatives aux attributs,
d’appariement sémantique et du questionnaire 6 items. suite aux prétests de cette batterie. Seuls les items don-
Cette corrélation intermodalité est apparue modérée pour nant lieu à un taux élevé de réponses concordantes ont
le sous-test d’appariement sémantique (rs = 0,473 ; n = 31 ; été retenus, afin de réduire la variabilité interindividuelle
p = 0,007) et forte pour le questionnaire 6 items (rs = 0,854 ; inhérente aux savoirs encyclopédiques et culturels. Face à
n = 14 ; p < 0,001). de tels effets plafonds et compte tenu du faible effectif de
sujets contrôles dans certaines cellules, des scores seuils de
bonnes réponses ont été déterminés pour chaque sous-test.
Discussion Ces scores diffèrent de la valeur au centile 5. Nous encou-
rageons leur utilisation dans la pratique clinique puisque
La batterie BECS-GRECO a été construite dans le ces scores ont été déterminés dans un souci d’améliorer la
but de fournir un outil standardisé, permettant d’évaluer valeur diagnostique des 6 tâches, c’est-à-dire le compro-
l’intégrité des connaissances sémantiques de 40 entités mis entre leur sensibilité et leur spécificité. Pour mesurer ce
(20 biologiques et 20 manufacturées) sous deux modali- compromis, nous nous sommes basés sur les performances
tés (mots et images) et à l’aide de 6 sous-tests interrogeant d’un groupe de 25 patients ayant reçu le diagnostic de DS
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différentes propriétés de ces concepts. À ce jour et à [20]. Il faut alors souligner que la sensibilité de cette batte-
l’exception du Pyramids and Palm Trees Test [16], les clini- rie a été définie uniquement en fonction des performances
ciens francophones ne disposaient pas de tests permettant de ces patients et que cet outil n’a pas pu disposer d’une
une évaluation plurimodale des concepts et de leurs attri- mesure de sa validité externe. Du fait d’une carence psy-
buts. chométrique pour évaluer l’atteinte sémantique, les troubles
Pour des raisons de redondance des questions et de lon- des patients DS n’avaient été au préalable établis qu’à partir
gueur de la passation complète de la batterie (2 h 30), les d’une évaluation clinique et de tests peu valides. Dans ces
données de la BECS GRECO ont été recueillies auprès de conditions, il n’est pas certain que cet outil soit à même
deux échantillons normatifs, l’un pour la version « mots » d’objectiver les déficits sémantiques présents dans d’autres
(n = 153) et l’autre pour la version « images » (n = 164). affections. En effet, l’atteinte sémantique de la DS a sa sin-
Dans la mesure où les caractéristiques sociodémogra- gularité et ses différences par rapport à celle observée, par
phiques étaient différentes entre ces deux échantillons (pour exemple, à la suite d’une méningo-encéphalite d’origine
les variables âge et sexe), les scores seuils n’ont pas été herpétique [23]. Cependant, la DS reste un modèle lar-
calculés en tenant compte des mêmes variables. Ainsi, gement reconnu en neuropsychologie pour explorer la
des scores seuils ont été proposés en fonction des trois cognition sémantique [24].
tranches d’âge et du sexe pour les sous-tests de la version Contrairement aux patients MA, la grande majorité des
« mots », tandis que ceux de la version « images » ont été patients DS ont présenté une atteinte sémantique plurimo-
calculés selon le niveau socioculturel et les tranches d’âge dale. Ils répondaient ainsi à l’un des critères en faveur d’une
des participants. Un tel choix méthodologique est certai- dégradation du stock des connaissances plutôt que d’un
nement critiquable. Cependant, son impact sur la mise en trouble d’accès [9, 10]. Malgré ce caractère plurimodal,
évidence d’un trouble bimodal dans la pathologie paraît les troubles des patients DS sont apparus nettement plus
réduit. En effet, de forts pourcentages de patients DS présen- prononcés sur entrée verbale. Ces résultats sont en confor-
taient une atteinte plurimodale aux épreuves d’appariement mité avec les données de la littérature. Une atteinte plus

242 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


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prononcée à partir d’un support verbal plutôt que visuel est moins grande complexité visuelle que les 20 autres enti-
fréquemment retrouvée chez les patients DS [6, 12]. Ceci tés biologiques. Pour autant, il paraît difficile d’imputer un
s’explique par la prédominance gauche de l’atrophie tem- effet de cette variable confondante sur les déficits observés
porale dans la majorité des cas. À l’inverse, les patients DS chez les patients DS, l’absence de troubles visuo-perceptifs
dont l’atrophie prédomine à droite ont tendance à présen- faisant partie des critères cliniques des formes typiques
ter une atteinte plus marquée sur entrée visuelle [25, 26]. de cette affection [28]. En revanche, la particularité des
Nous retrouvons ces effets de latéralité chez nos patients. concepts appartenant au domaine du non vivant pourrait
Contrairement aux résultats de Hodges et al. [13], peu être questionnée. Dans la DS, les déficits circonscrits à
de patients MA au stade léger de la maladie ont pré- un domaine de connaissances (vivant versus non-vivant)
senté des troubles sémantiques bimodaux aux sous-tests sont rarement documentés. Toutefois, 3 cas de patients
d’appariement sémantique (18,2 %) et aux questionnaires présentant une meilleure préservation des entités manufac-
6 items (27,3 %). Ces données soulignent une plus grande turées que des entités biologiques sont retrouvés dans la
variabilité interindividuelle au sein du groupe de patients littérature : MF [29], LI [30] et KH [31]. De telles dissocia-
MA, tant dans la mise en évidence d’une atteinte séman- tions restent marginales chez les patients DS mais soulèvent
tique que dans sa nature. En considérant à part leurs la question du statut singulier des entités manufacturées
performances à la tâche de dénomination (davantage pluri- pour certains d’entre eux.
déterminée), le pourcentage de patients MA présentant des À l’issue de ce travail de normalisation, la BECS-GRECO
déficits aux autres sous-tests a rarement excédé 50 %. Ce offre aux cliniciens la possibilité d’évaluer de façon appro-
groupe de patients n’a de ce fait pas été retenu pour mesurer fondie et standardisée les connaissances sémantiques des
la sensibilité des 6 épreuves. patients et d’attester l’existence de troubles sémantiques
Malgré les écueils méthodologiques discutés, le calcul uni ou bimodaux. La sensibilité de ce nouvel outil n’a
du compromis sensibilité-spécificité s’est révélé satisfaisant été mesurée, dans cette étude, que sur une population
pour les sous-tests de la batterie, à l’exception du sous-test de patients atteints de pathologies neurodégénératives et
d’appariement par identité. Cette épreuve, incluse arbitrai- plus spécifiquement auprès de patients DS. Sa sensibilité
rement dans la version « mots » de la batterie, consiste à déceler l’atteinte des représentations conceptuelles dans
en un appariement en choix forcé des 20 images d’objets d’autres affections neurologiques reste donc à démontrer.
manufacturés avec un item strictement identique sur le Malgré les problèmes méthodologiques rencontrés, ce tra-
plan sémantique mais visuellement différent (le distracteur vail vient toutefois combler une carence dans le domaine de
présentant quant à lui une similarité structurale avec la l’évaluation des troubles sémantiques, en langue française.
cible). La faible sensibilité de cette épreuve soulève des Il mériterait d’être poursuivi afin de proposer des normes
interrogations sur la nature des connaissances évaluées : adaptées aux participants dont le niveau d’études est infé-
ces connaissances visuelles appartiendraient-elles au sys- rieur au CEP/CAP.
tème sémantique au même titre que d’autres attributs des
objets ou seraient-elles dissociées du système sémantique Remerciements
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et relèveraient-elles alors davantage du système de repré-
sentations structurales [27] ? Cette étude offre un argument Les auteurs souhaitent remercier le professeur
en faveur d’une appartenance de ces connaissances au sys- O. Godefroy pour son aide statistique à la construc-
tème sémantique. Les scores à l’épreuve d’appariement par tion de ces normes, ainsi qu’à l’ensemble des collègues
identité ont en effet montré une corrélation significative psychologues-neuropsychologues (dont les membres du
et modérée avec les deux autres sous-tests de la version CBPNCM) et orthophonistes qui nous ont aidés à recueillir
« mots » et ce, malgré la différence de format de présen- ces données.
tation des items entre ces 3 épreuves. La faible sensibilité
de cette tâche pourrait alors venir du nombre plus res-
Conflits d’intérêts
treint d’items ou de leur domaine d’appartenance (20 objets
manufacturés). Nous savons que ces items présentent une Aucun.

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243
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Annexe 1. Liste des 40 items composant les épreuves d’appariement sémantique, le questionnaire 6 items et la dénomi-
nation (l’épreuve d’appariement par identité ne comporte que les 20 items manufacturés de cette liste, inscrits en italique
dans cette liste).

N◦ Items
1 flèche
2 maïs
3 cygne
4 luge
5 sifflet
6 ours
7 singe
8 paon
9 fraise
10 flûte
11 lapin
12 tulipe
13 brouette
14 zèbre
15 cerf-volant
16 tambour
17 chauve-souris
18 chapeau
19 mouton
20 chameau
21 pyjama
22 toupie
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23 piano
24 scie
25 cravate
26 perroquet
27 tortue
28 compas
29 lézard
30 arrosoir
31 hache
32 ananas
33 moulin à vent
34 âne
35 tour
36 serpent
37 raisin
38 peigne
39 tabouret
40 aigle

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Annexe 2. Normes exprimées en moyennes, écarts types et centiles pour les six sous-tests de la batterie.

Version mots
Centiles
Appariement sémantique Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5
NSC 1 40 40 40 40 40 39 38 39,6 0,7
20- 49 ans
NSC 2 40 40 40 40 40 39 38 39,8 0,5
NSC 1 40 40 40 40 39 38 38 39,4 0,9
50-74 ans
NSC 2 40 40 40 40 39 39 38 39,5 0,7
NSC 1 40 40 40 39 38 38 38 39 1,4
≥ 75 ans
NSC 2 40 40 40 39 39 39 39 39,4 0,7
Centiles
Questionnaire 6 items Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5
NSC 1 240 239 238 238 238 236 234 237,6 2,1
20-49 ans
NSC 2 240 240 239 237 236 233 233 236,9 2,5
50-74 ans NSC 1 240 240 239 237 236 233 224 236,1 4,7
NSC 2 240 240 239 239 237 233 232 237,6 2,9
NSC 1 239 238 237 235 231 227 226 233,7 4,7
≥ 75 ans
NSC 2 240 239 238 238 237 235 231 236,6 3,8
Centiles
Appariement par identité Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5

NSC 1 Hommes 20 20 20 20 19 19 19 19,5 0,6


20-49 ans Femmes 20 20 20 20 20 19 19 19,8 0,5
NSC 2 Hommes 20 20 20 20 19 19 19 19,6 0,6
Femmes 20 20 20 20 20 19 18 19,7 0,6
Hommes 20 20 20 20 20 20 20 19,9 0,3
NSC 1
50-74 ans Femmes 20 20 20 20 18 18 18 19,1 1,3
Hommes 20 20 20 20 20 20 19 19,9 0,4
NSC 2
Femmes 20 20 20 20 20 19 19 19,7 0,6
NSC 1 Hommes 20 20 20 20 19 19 19 19,5 0,5
Femmes 20 20 19 18 17 15 14 17,8 2
≥ 75 ans Hommes 20 20 20 20 19 19 19 19,5 0,6
NSC 2 Femmes 20 20 20 19 18 17 17 18,9 1,3
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Version images
Centiles
Dénomination Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5
NSC 1 40 40 40 40 39 39 39 39,5 0,7
20- 49 ans
NSC 2 40 40 40 40 39 39 38 39,6 0,9
NSC 1 40 40 40 39 38 37 36 38,6 1,6
50-74 ans
NSC 2 40 40 40 40 39 38 37 39,4 1,1
NSC 1 40 40 38 37 35 35 35 37,1 1,9
≥ 75 ans
NSC 2 40 40 40 40 38 37 37 38,9 1,4
Centiles
Appariement sémantique Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5
NSC 1 40 40 40 40 39 39 39 39,6 0,5
20-49 ans
NSC 2 40 40 40 40 40 39 39 39,7 0,6
NSC 1 40 40 40 39 39 38 38 39,2 0,9
50-74 ans
NSC 2 40 40 40 40 39 39 39 39,7 0,5
NSC 1 40 40 40 40 39 38 37 39,1 1,1
≥ 75 ans
NSC 2 40 40 40 40 40 39 38 39,6 0,7
Centiles
Questionnaire 6 items Moyenne Écart type
95 90 75 50 25 10 5
NSC 1 240 239 239 238 236 236 235 237,5 1,9
20-49 ans NSC 2 240 240 239 239 237 236 235 238 1,8
NSC 1 240 240 239 238 236 232 230 236,5 3,9
50-74 ans NSC 2 240 240 239 239 237 236 236 238,4 1,5
NSC 1 240 240 236 235 232 227 224 233,6 5,1
≥ 75 ans NSC 2 240 239 238 237 235 233 233 236,4 2,7
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246 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier

Annexe 3. Tableau de fréquences des erreurs produites dans la population témoin pour chaque item des six sous-tests
de la batterie, exprimées en pourcentage.

Version mots
Appariement sémantique Questionnaire 6 items Appariement par identité
Fréquence
Fréquence des Fréquence des
N° Items N° Items des erreurs N° Items
erreurs (%) erreurs (%)
(%)
A 7,8
B 1,3
1 âne 0,0 1 flèche C 9,8 1 compas 3,3
D 0,7
E 1,3
F 2,0
A 0,7
B 0,7
2 chameau 0,0 2 maïs C 0,0 2 scie 2,0
D 1,3
E 3,9
F 11,8
A 0,0
B 0,7
3 piano 0,0 3 cygne C 17,0 3 arrosoir 2,0
D 1,3
E 1,3
F 11,1
A 2,0
B 3,9
4 sifflet 0,7 4 luge C 4,6 4 tabouret 2,6
D 0,0
E 0,7
F 1,3
A 0,0
B 0,0
5 tour 8,5 5 sifflet C 0,7 5 cravate 1,3
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 1,3
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B 3,9
chauve- C 0,0 cerf- 2,0
6 0,7 6 ours 6
souris D 3,9 volant
E 0,7
F 0,0
A 0,0
B 0,0
7 serpent 0,0 7 singe C 0,0 7 brouette 4,6
D 0,7
E 2,6
F 1,3
A 0,0
B 5,2
8 flèche 0,0 8 paon C 4,6 8 tambour 3,9
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
moulin B 2,6
9 0,7 9 fraise C 0,0 9 chapeau 0,0
à vent D 0,7
E 0,0
F 0,0

REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
247
Dossier

A 2,6
B 0,0
10 fraise 0,0 10 flûte C 7,8 10 pyjama 7,8
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 1,3
11 arrosoir 0,0 11 lapin C 0,7 11 luge 1,3
D 0,7
E 0,0
F 1,3
A 2,0
B 3,3
12 tortue 2,6 12 tulipe C 0,0 12 tour 3,9
D 0,7
E 2,6
F 0,7
A 1,3
B 2,6
13 scie 0,7 13 brouette C 0,0 13 piano 3,3
D 3,3
E 0,7
F 0,0
A 8,5
B 2,0
14 maïs 0,0 14 zèbre C 1,3 14 hache 0,7
D 1,3
E 0,7
F 0,7
A 2,0
B 0,0
cerf- C 0,0
15 perroquet 0,0 15 15 sifflet 2,0
volant D 0,0
E 5,2
F 0,7
A 0,7
B 0,0
16 tulipe 0,0 16 tambour C 0,7 16 flûte 3,3
D 0,0
E 0,7
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F 0,7
A 0,0
B 2,0
chauve- C 0,0
17 brouette 1,3 17 17 flèche 8,5
souris D 0,7
E 0,7
F 2,0
A 0,7
B 0,0
18 raisin 2,0 18 chapeau C 0,0 18 moulin 7,8
D 5,2
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 3,3
19 compas 0,7 19 mouton C 0,0 19 toupie 0,0
D 2,6
E 0,0
F 0,0

248 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier

A 3,3
B 0,0
20 tabouret 10,5 20 chameau C 0,7 20 peigne 0,0
D 1,3
E 0,7
F 0,0
A 1,3
B 0,0
21 luge 0,0 21 pyjama C 0,0
D 0,7
E 0,7
F 2,0
A 0,0
B 2,0
22 tambour 0,0 22 toupie C 0,0
D 0,0
E 2,6
F 2,0
A 0,0
B 9,8
23 pyjama 0,0 23 piano C 0,0
D 0,7
E 2,6
F 0,0
A 0,0
B 6,5
24 paon 0,0 24 scie C 0,0
D 0,0
E 1,3
F 0,0
A 0,0
B 0,7
25 lapin 2,0 25 cravate C 0,7
D 0,0
E 2,6
F 0,0
A 2,0
B 0,0
26 lézard 1,3 26 perroquet C 0,0
D 1,3
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E 0,0
F 1,3
A 0,0
B 3,9
27 cravate 0,0 27 tortue C 6,5
D 5,2
E 2,0
F 0,7
A 0,0
B 1,3
28 flûte 8,5 28 compas C 0,0
D 0,7
E 3,3
F 0,0
A 0,7
B 1,3
29 chapeau 0,0 29 lézard C 0,0
D 1,3
E 1,3
F 5,2

REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
249
Dossier

A 0,0
B 0,0
30 peigne 2,0 30 arrosoir C 0,0
D 0,0
E 0,7
F 0,0
A 0,0
B 0,0
31 ananas 1,3 31 hache C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 0,0
32 mouton 0,0 32 ananas C 0,0
D 0,0
E 3,3
F 0,0
A 0,7
B 0,0
moulin C 6,5
33 aigle 0,7 33
à vent D 0,7
E 0,0
F 2,0
A 2,0
B 2,0
34 toupie 2,0 34 âne C 0,0
D 0,7
E 1,3
F 0,7
A 1,3
B 5,2
35 ours 3,9 35 tour C 0,0
D 0,7
E 13,7
F 0,7
A 2,0
B 0,0
cerf- C 0,0
36 0,0 36 serpent
volant D 0,0
E 3,3
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F 3,9
A 6,5
B 0,0
37 singe 1,3 37 raisin C 2,6
D 0,7
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 0,0
38 hache 0,7 38 peigne C 0,0
D 0,0
E 0,7
F 0,0
A 0,7
B 1,3
39 zèbre 0,7 39 tabouret C 2,0
D 3,9
E 2,6
F 0,0
A 1,3
B 5,9
40 cygne 0,7 40 aigle C 0,7
D 11,1
E 0,7
F 0,7

250 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier
Version images
Dénomination Appariement sémantique Questionnaire 6 items
Fréquence des Fréquence des Fréquence des
N° Items N° Items N° Items
erreurs (%) erreurs (%) erreurs (%)
A 6,1
B 1,2
1 flèche 0,6 1 âne 0,0 1 flèche C 9,1
D 0,0
E 0,6
F 1,2
A 0,6
B 0,0
2 maïs 2,4 2 chameau 0,0 2 maïs C 0,0
D 2,4
E 3,0
F 13,4
A 5,5
B 1,2
3 cygne 12,2 3 piano 0,0 3 cygne C 14,6
D 0,0
E 0,0
F 6,1
A 0,6
B 3,7
4 luge 4,3 4 sifflet 0,6 4 luge C 4,9
D 0,0
E 0,0
F 1,8
A 0,0
B 0,0
5 sifflet 1,2 5 tour 0,6 5 sifflet C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 1,2
chauve- B 3,7
6 ours 0,6 6 0,6 6 ours C 0,6
souris
D 2,4
E 0,6
F 0,6
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A 0,0
B 0,0
7 singe 0,0 7 serpent 0,0 7 singe C 1,2
D 0,6
E 2,4
F 0,0
A 0,6
B 3,7
8 paon 1,8 8 flèche 0,0 8 paon C 1,2
D 1,2
E 0,0
F 2,4

REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
251
Dossier

A 0,6
B 1,8
moulin C 0,0
9 fraise 0,6 9 3,0 9 fraise
à vent D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 0,0
10 flûte 11,0 10 fraise 3,0 10 flûte C 5,5
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 0,0
11 lapin 0,6 11 arrosoir 1,2 11 lapin C 0,6
D 0,0
E 0,6
F 1,2
A 4,3
B 1,8
12 tulipe 1,2 12 tortue 0,0 12 tulipe C 1,2
D 0,6
E 3,0
F 0,0
A 1,8
B 0,0
13 brouette 0,6 13 scie 0,0 13 brouette C 0,0
D 3,7
E 0,0
F 0,0
A 6,1
B 1,2
14 zèbre 0,0 14 maïs 0,0 14 zèbre C 1,8
D 3,0
E 0,0
F 0,6
A 0,0
B 0,0
cerf- cerf- C 0,0
15 0,6 15 perroquet 0,6 15
volant volant D 0,0
E 1,8
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F 0,6
A 0,0
B 0,0
16 tambour 2,4 16 tulipe 0,0 16 tambour C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 1,8
A 1,2
B 0,6
chauve- chauve- C 0,0
17 1,8 17 brouette 0,0 17
souris souris D 0,6
E 0,6
F 1,2
A 0,0
B 0,0
18 chapeau 0,0 18 raisin 0,0 18 chapeau C 0,0
D 3,0
E 0,6
F 0,0

252 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier

A 0,0
B 1,2
19 mouton 1,2 19 compas 0,6 19 mouton C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,6
B 0,0
20 chameau 12,8 20 tabouret 11,6 20 chameau C 0,0
D 3,7
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 1,8
21 pyjama 11,6 21 luge 0,6 21 pyjama C 1,2
D 2,4
E 0,0
F 1,2
A 0,0
B 0,6
22 toupie 2,4 22 tambour 0,0 22 toupie C 0,0
D 0,0
E 1,2
F 1,2
A 0,0
B 2,4
23 piano 0,0 23 pyjama 5,5 23 piano C 0,0
D 0,0
E 3,7
F 0,0
A 0,0
B 0,0
24 scie 0,0 24 paon 0,0 24 scie C 0,0
D 0,6
E 4,9
F 0,0
A 0,6
B 1,8
25 cravate 0,0 25 lapin 0,0 25 cravate C 0,0
D 0,0
E 0,6
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F 0,0
A 0,6
B 0,0
26 perroquet 1,2 26 lézard 3,7 26 perroquet C 0,0
D 2,4
E 0,6
F 1,8
A 0,6
B 1,2
27 tortue 0,0 27 cravate 0,0 27 tortue C 1,8
D 3,0
E 0,6
F 0,0
A 0,0
B 0,0
28 compas 1,2 28 flûte 1,2 28 compas C 0,0
D 0,0
E 0,6
F 0,0

REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
253
Dossier

A 1,2
B 1,8
29 lézard 1,8 29 chapeau 0,0 29 lézard C 0,0
D 3,7
E 0,0
F 1,8
A 0,0
B 0,0
30 arrosoir 1,2 30 peigne 3,0 30 arrosoir C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0
A 0,0
B 0,0
31 hache 0,6 31 ananas 0,6 31 hache C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0
32 ananas 2,4 32 mouton 1,2 32 ananas A 0,6
B 1,2
C 0,0
D 0,0
E 1,2
F 0,0
A 0,0
B 0,0
moulin moulin C 4,3
33 0,0 33 aigle 1,2 33
à vent à vent D 1,8
E 1,2
F 0,0
A 4,3
B 2,4
34 âne 1,8 34 toupie 0,0 34 âne C 0,0
D 0,6
E 0,6
F 2,4
A 2,4
B 3,7
35 tour 5,5 35 ours 3,0 35 tour C 0,0
D 0,0
E 12,8
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F 0,0
A 1,2
B 0,0
cerf- C 2,4
36 serpent 1,8 36 2,4 36 serpent
volant D 0,0
E 1,2
F 1,2
A 4,9
B 0,0
37 raisin 1,2 37 singe 0,0 37 raisin C 1,8
D 0,0
E 0,6
F 0,6
A 0,0
B 0,0
38 peigne 0,0 38 hache 0,0 38 peigne C 0,0
D 0,0
E 0,0
F 0,0

254 REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE


NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
Dossier

A 0,0
B 0,6
39 tabouret 0,6 39 zèbre 2,4 39 tabouret C 0,0
D 9,1
E 0,0
F 0,0
A 1,2
B 1,8
40 aigle 6,1 40 cygne 0,0 40 aigle C 1,2
D 6,7
E 1,2
F 0,0

Références
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REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET CLINIQUES
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