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Classification :
Les maladies trophoblastiques gestationnelles comprennent un large spectre de pathologies :
Histologie
L'unité fonctionnelle du placenta est Ia villosité choriale. Chacune est constituée d'un axe mésenchymateux contenant
des capillaires provenant des vaisseaux sanguins fœtaux baignant dans du tissu conjonctif lâche. Tapissée par une
couche de cellules syncitiotrophoblastiques recouvrant une couche de cellules cytotrophoblastiques. Cette double
couche cellulaire sépare la circulation fœtale sanguine du sang maternel répandu dans les lacunes situées entre
l'endomètre et la plaque choriale placentaire.
L'endothélium qui borde les vaisseaux sanguins maternels n'envahit jamais les lacunes du trophoblaste, mais reste
confiné aux bords.
Les villosités «mères» (tertiaires) sont à I'origine de nombreuses villosités «filles». Ces villosités restent libres et
flottent dans la chambre intervilleuse (villosités libres), ou au contraire, s'ancrent sur la plaque basale atteignant la face
maternelle (villosités crampons).
I. Grossesse molaire :
Epidémiologie :
Fréquence : Grandes variations régionales. Rare en Algérie 1/700 ; Plus fréquente en Asie.
Incidence : USA-Australie-Europe : 0.57 - 1.1 pour 1000 grossesses / Sud est asiatique - Japon : 2.0 pour 1000
grossesses.
Facteurs de risque :
Âge extrême de la grossesse :
Antécédents de môle hydatiforme : Risque 1 % après une môle, soit 10-20 fois le risque de la population générale.
Groupage sanguin parental : Groupes sanguins maternels A ou AB associés aux groupes sanguins paternels A ou O
(Môle O x O / Choriocarcinome A x O / Chimiorésistance AB).
Contraceptifs oraux : Le risque augmente avec la durée d’utilisation et n’est pas liée à un type de contraceptif en
particulier.
Maladies trophoblastiques 1
Pathogénie :
Technique d’étude : Analyse cytogénétique des cellules trophoblastiques + Techniques de polymorphisme de bandes
fait de marquage spécifique des chromosomes à l'aide de sondes ciblant certaines séquences d'ADN (technique
d'hybridation in situ fluorescente [FISH], développée dans les années 1985/1990).
Môle complète : Le matériel de l’ovocyte et du spermatozoïde ne vont pas fusionner. L’analyse génétique des cellules
trophoblastiques montre qu’elles contiennent 23 paires de chromosomes (2n), ce qui correspond au nombre normal
de chromosomes d'un être humain mais les 2n chromosomes correspondent en fait à la duplication du génome
haploïde (n) du spermatozoïde. Les chromosomes maternels ont donc disparu et la duplication du génome paternel
a rétabli le nombre normal de chromosomes 2n : 46XX. On parle de génome diploïde par diandrie androgénétique
d'origine paternelle exclusive.
→ 80% résultent de la fertilisation monospermique d'un ovule anucléé (duplication génome haploïde paternel) et le
caryotype est alors toujours XX (les YY ne sont pas viables).
→ 20% résultent de la fertilisation dispermique d'un ovule anucléé (deux génomes haploïdes paternels) - 46,XX ou
46,XY.
→ Dans de rares cas, ces môles peuvent aussi être diploïdes biparentales ou triploïdes diandriques dispermiques. En
fait, de nombreuses combinaisons chromosomiques ont pu être observées. La présence de deux populations
cellulaires de caryotype différent a également été rapportée, on parle alors de môle complète mosaïque.
Môle partielle : Elle correspond à un produit de conception triploïde avec un lot chromosomique supplémentaire
d'origine paternelle secondaire à :
→ Fécondation d'un ovocyte par deux spermatozoïdes (dispermie) le plus souvent ;
Clinique :
Signes fonctionnels :
Signes physiques :
1. Utérus volumineux par rapport à l’âge gestationnel : Ce volume peut se différencier d'un jour à l'autre sous l'effet
de la constitution et de l'évacuation de la collection sanguine, on parlera d'utérus accordéon de Jeannin ;
2. Utérus exagérément mou avec par endroit des plaques de blindage “Signe d’Andérodias“ ;
Maladies trophoblastiques 2
Biologie :
L’hyperplasie de l’épithélium est responsable d’une sécrétion excessive d’HCG.
Taux de BHCG élevé par rapport à l’âge gestationnel (10 à 200 fois la normale) : Il reste un élément d’orientation.
Echographie :
La cavité utérine est occupée en totalité par des images en nid
d'abeille ou tempête de neige.
Anatomie pathologique :
Permet de poser le diagnostic de certitude.
Diagnostic différentiel :
1. Devant des hémorragies du T1 : 2. Devant un gros utérus :
Lésions cervico-vaginales
Evolution :
L’évolution naturelle se fait vers l’Avortement Molaire, lent, fragmentaire, très hémorragique, et incomplet. Sous traitement,
l’évolution est souvent favorable (Guérison), rarement défavorable (Mole invasive ; Choriocarcinome).
Maladies trophoblastiques 3
Complications :
Immédiates : Les complications sont assez fréquentes. Tardives :
Conduite à tenir :
Évacuation utérine (Traitement de référence) : Aspiration sous contrôle échographique pour s'assurer de la vacuité
et diminuer le risque de perforation.
🚫Évacuation par curette mousse non recommandée.
🚫Pas d'intervention sur les kystes lutéiniques en l'absence de complications.
Injection d’immunoglobuline anti D chez les femmes RH négatifs.
Suivi :
Une surveillance est nécessaire pour détecter les séquelles : Une mole invasive ou un choriocarcinome apparaissent
dans 15 % des moles hydatiformes complètes (MHC) et 1 à 5 % des MFIP.
1. Suivi échographique :
Échographies pelviennes endovaginales supplémentaires si reprise des saignements et/ou évolution anormale de
l'hCG.
2. Suivi biologique :
Dosage hebdomadaire de l'hCG totale sérique : jusqu'à négativation confirmée sur 3 dosages successifs.
B. Mole partielle :
Clinique :
Signes d'avortement spontané (80-90 %)
Métrorragies (75 %)
Biologie :
hCG > 100 000 ml U/ml (10 %)
Echographie :
Masse placentaire multi lacunaire.
Maladies trophoblastiques 4
Anatomie pathologique :
Macroscopie : Matériel le plus souvent NORMAL.
A. Môle invasive :
Caractérise par hyperplasie trophoblasique périvillositaire avec pénétration dans le myomètre, elle ne se complique pas
de choriocarcinome.
C'est une complication de la môle hydatiforme complète et plus rarement de la môle partielle.
Anatomie pathologique : Le diagnostic est posé sur pièce d'hystérectomie, le myomètre est dissocié par des
villosités molaires qui peuvent être de siège intravasculaire. Le trophoblaste est hyperplasique. Il s'associe
d'abondantes plages de nécrose et d'hémorragie. Des emboles sont souvent observés.
Evolution : Une extension aux organes adjacents est possible, ainsi que des métastases à distance en particulier
pulmonaire.
B. Choriocarcinome :
C'est une tumeur hautement maligne & purement trophoblastique.
Le choriocarcinome fait plus souvent suite à une grossesse molaire ou à une maladie trophoblastique gestationnelle
persistante (50% des cas), mais peut survenir après une fausse couche spontanée ou une GEU (25 % des cas) ou une
grossesse normale menée à terme (22,5 % des cas). Le délai de survenue varie de quelques semaines à plusieurs
années.
Épidémiologie :
Difficultés à établir en raison de la rareté. USA - Australie - Europe : I cas pour 40 000 grossesses ; 1 cas pour 40 môles
hydatiformes Japon : 3.3 pour 40 000 grossesses ; Sud est asiatique : 9.2 pour 40 000 grossesses.
Clinique :
L’HÉMORRAGIE UTÉRINE est le signe le plus fréquent.
Les symptômes dus à une localisation métastatique (en général pulmonaire) peuvent être les premiers signes
révélant la tumeur utérine.
Maladies trophoblastiques 5
Anatomie pathologique :
Macroscopie : Il s'agit en général d'un nodule bien limité intra-myométrial, massivement hémorragique et nécrotique
en son centre, avec un fin liseré de tissu vivace périphérique, à l’interface avec le myomètre.
Microscopie : La tumeur comporte des cordons cellulaires centrés par des éléments cytotrophoblastiques présentant
des irrégularités nucléaires et des mitoses entourées par des syncitiotrophoblastes au cytoplasme vacuolisé.Les
remaniements nécrotico-hémorragiques sont majeurs.L'envahissement des parois vasculaires est fréquent.Il
n'existe pas de villosités placentaires associées à cette prolifération.
Pronostic : La chimiothérapie a considérablement amélioré le pronostic de ces tumeurs avec plus de 90 % de survie,
surtout pour les tumeurs de stade I. Cependant, les métastases sont fréquentes, au niveau pulmonaire, vaginal, mais
également cérébral et hépatique. La survie globale est de 71 % en cas de maladie métastatique.
Âge de survenue : âge moyen de 30 ans avec des extrêmes allant de 20 à 60 ans.
Les cellules de la zone de nidation sont programmées pour infiltrer sans détruire. La tumeur du site d'implantation
placentaire obéit à cette loi, elle envahie les tissus sans les détruire, donnant un aspect microscopique
pathognomonique.
Anatomie pathologique :
Microscopie : Le diagnostic est aisé sur la pièce d'hystérectomie mais peut être problématique sur un matériel de
curetage. La tumeur est composée de cellules trophoblastiques intermédiaires, infiltrant en cordons, éléments
isolés ou petits amas. Il s'agit de cellules polygonales à cytoplasme abondant, éosinophile ou clair, à noyau
modérément atypique et fortement nucléolé. Quelques cellules bi ou multinucléées peuvent être observées, ainsi
que de très rares syncytiotrophoblastes. L'index mitotique est variable allant de moins de 1 mitose à 30 mitoses
pour 10 champs au fort grossissement. Les cellules ont la capacité de disséquer les faisceaux musculaires lisses
du myomètre, sans engendrer de stroma-réaction, ni de destruction tissulaire. Ce mode d'infiltration est la
signature des PSTT et permet de porter le diagnostic.
Evolution : Tumeur à potentiel malin. Les métastases sont parfois très tardives après la tumeur initiale, dans la cavité
péritonéale, le foie, le tube digestif, le poumon et le cerveau.
3. Etablir classification pronostic de la FIGO 2000 : TTG à bas risque et TTG à haut risque.
4. Choix du traitement :
Traitement TTG bas risque : Monochimiothérapie.
Traitement TTG à haut risque : Polychimiothérapie.
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