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1) L’Acte uniforme de l’OHADA portant organisation des procédures collectives

d’apurement du passif institue trois procédures :


- Le Règlement préventif (RP),
- Le Redressement judiciaire (RJ)
- Et la Liquidation des biens (LB
2) Les caractères des procédures collectives :
- L’aspect collectif en ce sens que les créanciers sont regroupés et soumis à
un ensemble de règles destinées à les discipliner afin que leur paiement se
fasse dans l’égalité et la justice.
- L’aspect conflictuel : un conflit d’intérêts existe d’une part entre les
créanciers et le débiteur ou l’entreprise, d’autre part à l’intérieur du groupe
des créanciers entre les créanciers chirographaires,
- L’intervention judiciaire. L’Acte uniforme donne compétence en la matière
à la juridiction compétente en matière commerciale
- L’exigence de la qualité de commerçant dans la personne du débiteur : cette
exigence est classique et explique pourquoi le droit des procédures
collectives est une branche caractéristique du droit commercial mais elle
tend à être partiellement ou totalement abandonnée.
3) Les objectifs ou finalités des procédures collectives :
- Il s’agit d’obtenir le paiement des créanciers dans les meilleures conditions
possibles
- Il s’agit de punir et d’éliminer le commerçant (ou le débiteur) qui n’honore
pas ses engagements, auquel sont assimilés les dirigeants fautifs de
personnes morales
- Les procédures collectives poursuivent la sauvegarde ou le sauvetage des
entreprises redressables, même au prix d’une certaine entorse aux droits
des créanciers
4) Causes internes :
- La comptabilité est mal tenue ou n’est pas tenue du tout ou n’est pas
suffisamment élaborée, au regard de la taille de l’entreprise
- Le personnel est pléthorique et/ou les rémunérations et les avantages
salariaux accordés au personnel de manière générale ou aux dirigeants et
cadres sont excessifs par rapport à ceux des entreprises concurrentes
- Les locaux sont trop vastes ou trop somptueux, ce qui entraîne des charges
d’entretien et/ou des charges locatives très importantes
- La politique commerciale peut être inadaptée
5) Causes externes
- L’accroissement de la concurrence
- La transformation des facteurs locaux de commercialité
- L’accroissement brusque du coût des inputs que sont les matières
premières, les consommables, l’énergie
- La défaillance d’un partenaire important
6) LES SOLUTIONS POSSIBLES AVANT L’OUVERTURE D’UNE PROCEDURE
COLLECTIVE STRICTO SENSU :
- Les solutions d’assainissement et de renflouement ne nécessitant pas
l’intervention judiciaire
- Les mesures de renflouement nécessitant l’intervention judiciaire : le
règlement préventif
7) LES SOLUTIONS D’ASSAINISSEMENT ET DE RENFLOUEMENT NE
NECESSITANT PAS L’INTERVENTION JUDICIAIRE : ces solutions peuvent être
regroupées :
- Le remplacement des dirigeants
- Et les demandes de délai
- Ou dans des mesures de renflouement ne faisant pas intervenir la justice
8) LES MESURES DE RENFLOUEMENT NECESSITANT L’INTERVENTION
JUDICIAIRE : LE REGLEMENT PREVENTIF :
- La phase préparatoire au règlement préventif
- Puis la formation et les effets du concordat préventif
9) Les antécédents du règlement préventif :
- Le modèle autoritaire : la procédure de suspension provisoire des
poursuites : (L’entreprise doit connaitre une situation financière difficile
mais non irrémédiablement compromise. Il faut que sa disparition soit de
nature à causer un trouble grave à l’économie nationale ou régionale. Il faut
enfin que la disparition de l’entreprise puisse être évitée dans des
conditions compatibles avec l’intérêt des créanciers)
- Le modèle consensuel : le règlement amiable (. (1) Le règlement consiste
pour l’entreprise à renforcer des fonds propres des SARL dont le capital
minimum est porté de 20 000 à 50 000. (2) A améliorer l’information
comptable et financière au sein de l’entreprise comme à l’extérieur. (3) A
organiser la détection des difficultés probables des entreprises à l’initiative
des CAC)
10) La phase préparatoire au règlement préventif
- La demande de règlement préventif
- L’offre de concordat préventif
11) La demande du règlement préventif :
- La requête
- Les documents ou pièces accompagnant la requête: (un extrait
d’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier ;
- les états financiers de synthèse comprenant notamment le bilan, le compte de résultat, un
tableau financier des ressources et des emplois ;
- un état de la trésorerie ; c’est plus ou moins l’actif disponible ;
- l’état chiffré des créances et des dettes avec indication du nom et du domicile des créanciers
et des débiteurs ;
- l’état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues par
l’entreprise et ses dirigeants ;
- l’inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à revendication
par leurs propriétaires et de ceux affectés d’une clause de réserve de propriété ;
- le nombre des travailleurs et le montant des salaires et des charges salariales ;
- le montant du chiffre d’affaires et des bénéfices imposés des trois dernières années ;
- - le nom et l’adresse des représentants du personnel )
12) L’offre de concordat préventif
- Le contenu de l’offre de concordat préventif
- Le délai de dépôt de l’offre

13) Le contenu de l’offre :


- En premier lieu, des modalités de continuation de l’entreprise telles que la
demande de délai ou de remises ; la cession partielle d’actif avec l’indication
précise des biens à céder
- En second lieu, de l’indication des personnes tenues d’exécuter le concordat
et l’ensemble des engagements souscrits par elles et nécessaires au
redressement
- En troisième lieu, des licenciements pour motif économique qui doivent
intervenir dans les conditions prévues par les dispositions du Code du
travail ;
- En quatrième lieu, du remplacement des dirigeants.

14) Le délai de dépôt de l’offre :


L’offre de concordat préventif doit être déposée en même temps que la requête et les
documents qui l’accompagnent ou au plus tard dans les trente jours qui suivent le
dépôt des documents. Si ce délai expire, l’offre est irrecevable ou caduque.
15) La décision de suspension des poursuites individuelles et de désignation d’un expert :
- La suspension des poursuites individuelles est l’objectif principal immédiat
poursuivi par le débiteur à travers l’introduction de sa requête
- La décision de suspension concerne les créanciers mais elle entraîne
également des restrictions aux droits du débiteur.
16) La portée ou les effets ou les conséquences de la suspension des poursuites
individuelles :
- D’abord, la suspension concerne toutes les créances antérieures à la
décision de suspension à la condition qu’elles aient été visées dans la
requête du débiteur
- Ensuite, il n’y a pas lieu de distinguer suivant que les poursuites sont
engagées avant ou après la décision de suspension ; il suffit qu’elles n’aient
pas encore produit un effet définitif ;
- Enfin, la suspension s’applique aussi bien aux demandes en paiement qu’à
l’exercice de voies d’exécution, qui intéresse les créanciers munis de
sûretés réelles spéciales ou possédant un titre exécutoire
17) Les limites
La suspension ne s’étend pas :
- Aux actions tendant à la reconnaissance de créances ou de droits contestés
ni aux actions cambiaires dirigées contre les signataires d’effets de
commerce ou de chèques
- Aux créanciers de salaires, sans doute en raison du caractère alimentaire de
leurs créances
- Aux poursuites pénales, en raison de l’autonomie du droit pénal ;
- Aux créances nées régulièrement après la décision de suspension
18) Les limitations aux droits du débiteur : les actes interdits.
Il est interdit au débiteur de :
- Payer, en tout ou en partie, les créances nées antérieurement à la décision
de suspension des poursuites individuelles
- Libérer ou de désintéresser les cautions qui ont acquitté des créances nées
antérieurement à la décision de suspension
- Faire des actes de disposition étrangers à l’exploitation normale de
l’entreprise ; il en serait ainsi de la vente d’une immobilisation nécessaire
à l’exploitation ou de stocks de matières premières entrant dans la
production ;
- Consentir une sûreté conventionnelle
19) La formation du concordat préventif :
Le débiteur doit déposer une offre de concordat préventif. Par la suite, avec les bons
offices de l’expert, et dans les deux, ou éventuellement trois, mois de la nomination de
celui-ci, le débiteur doit parvenir à la conclusion d’un accord avec ses créanciers. S’il
y a un accord, alors s’ouvre la phase de l’homologation du concordat mais ce n’est pas
dans tous les cas que l’on y parvient.
20) L’homologation du concordat préventif : La juridiction ne peut homologuer le
concordat que si les conditions suivantes sont réunies :
- Les conditions de validité du concordat sont remplies
- Aucun motif tiré de l’intérêt collectif ou de l’ordre public ne paraît de
nature à empêcher le concordat ;
- le concordat offre des possibilités sérieuses de redressement de
l’entreprise, de règlement du passif et des garanties suffisantes
d’exécution
- les délais consentis n’excèdent pas trois ans1 pour l’ensemble des
créanciers et un an pour les créanciers de salaires
21) La non homologation du concordat préventif :
- Si le débiteur est en état de cessation des paiements : dans ce cas, la
juridiction compétente prononce d’office à tout moment le redressement
judiciaire ou la liquidation des biens du débiteur en lui laissant la
possibilité de faire sa déclaration de cessation des paiements et de déposer
sa proposition de concordat (délai de trente jours) ; en réalité, ce délai doit
être observé avant le prononcé de la procédure ;
- Si les conditions mises à l’homologation ne sont pas remplies ; cela laisse
supposer que la juridiction compétente pourrait subordonner
l’homologation du concordat à la prise de mesures comme le changement
de dirigeants ou l’accroissement des fonds propres de l’entreprise ;
- Si la juridiction estime que la situation du débiteur ne relève d’aucune
procédure collective ; par exemple, le débiteur n’est pas en état de
cessation des paiements et ses difficultés financières ne sont pas sérieuses
ou suffisamment graves pour justifier sa mise sous règlement préventif ;
22) Les effets du concordat préventif

CAS PRATIQUE 1
1) Regroupons et qualifions les causes ou les origines
Les difficultés de la boulangerie 2000 sont d’ordre interne et externe :
Interne : les difficultés liées à l’exploitation et la gestion de l’entreprise,
l’insuffisance de fonds propres et corrélativement le recours excessif à
l’endettement sont à l’origine des difficultés de la Boulangerie
Externe : les causes liées à l’évolution de l’environnement et à la conjoncture
internationale, la fermeture des grands moulins du BF
2) La portée d’une décision de suspension des poursuites individuelles :
D’abord, la suspension concerne toutes les créances antérieures à la décision de
suspension à la condition qu’elles aient été visées dans la requête du débiteur

1
C’est le même délai que retenait l’ordonnance française du 23 septembre 1967 sur la procédure de suspension
provisoire des poursuites.
Ensuite, il n’y a pas lieu de distinguer suivant que les poursuites sont engagées
avant ou après la décision de suspension ; il suffit qu’elles n’aient pas encore
produit un effet définitif ;
Enfin, la suspension s’applique aussi bien aux demandes en paiement qu’à
l’exercice de voies d’exécution, qui intéresse les créanciers munis de sûretés
réelles spéciales ou possédant un titre exécutoire
3) Les antécédents du règlement préventif :
 Le modèle autoritaire : la procédure de suspension provisoire des poursuites qui exige
qu’il faille que l’entreprise connaisse une situation financière difficile mais non
irrémédiablement compromise. Il faut que sa disparition soit de nature à causer un
trouble grave à l’économie nationale ou régionale. Il faut enfin que la disparition de
l’entreprise puisse être évitée dans des conditions compatibles avec l’intérêt des
créanciers.
 Le modèle consensuel : le règlement amiable : d’abord, elle renforce les fonds propres
des SARL dont le capital minimum est porté de 20 000 F à 50 000 F. Ensuite, elle
améliore l’information comptable et financière au sein de l’entreprise comme à
l’extérieur. Enfin, elle organise la détection des difficultés probables des entreprises à
l’initiative des CAC
4) Les documents ou pièces accompagnant la requête du règlement préventif sont :
 Un extrait d’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier ;
 Les états financiers de synthèse comprenant notamment le bilan, le compte de
résultat, un tableau financier des ressources et des emplois ;
 Un état de la trésorerie ; c’est plus ou moins l’actif disponible ;
 L’état chiffré des créances et des dettes avec indication du nom et du domicile des
créanciers et des débiteurs ;
 L’état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues par
l’entreprise et ses dirigeants ;
 L’inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à
revendication par leurs propriétaires et de ceux affectés d’une clause de réserve de
propriété ;
 Le nombre des travailleurs et le montant des salaires et des charges salariales ;
 Le montant du chiffre d’affaires et des bénéfices imposés des trois dernières années ;
5) La juridiction compétente pour rendre le jugement du règlement préventif est le
TGI ou le Tribunal de commerce
6) Le contenu de l’offre du concordat :
 En premier lieu, des modalités de continuation de l’entreprise telles que la demande de
délai ou de remises ; la cession partielle d’actif avec l’indication précise des biens à
céder
 En second lieu, de l’indication des personnes tenues d’exécuter le concordat et
l’ensemble des engagements souscrits par elles et nécessaires au redressement
 En troisième lieu, des licenciements pour motif économique qui doivent intervenir
dans les conditions prévues par les dispositions du Code du travail ;
 En quatrième lieu, du remplacement des dirigeants.
7) L’homologation du concordat préventif : La juridiction ne peut homologuer le
concordat que si les conditions suivantes sont réunies :
 Les conditions de validité du concordat sont remplies
 Aucun motif tiré de l’intérêt collectif ou de l’ordre public ne paraît de nature à
empêcher le concordat ;
 Le concordat offre des possibilités sérieuses de redressement de l’entreprise, de
règlement du passif et des garanties suffisantes d’exécution
 Les délais consentis n’excèdent pas trois ans2 pour l’ensemble des créanciers et un an
pour les créanciers de salaires

CASPRATIQUE 3
1. Dans l’affaire susmentionnée, les conditions et les effets de SPI sont :
D’abord, la suspension concerne toutes les créances antérieures à la décision de
suspension à la condition qu’elles aient été visées dans la requête du débiteur
Ensuite, il n’y a pas lieu de distinguer suivant que les poursuites sont engagées avant
ou après la décision de suspension ; il suffit qu’elles n’aient pas encore produit un
effet définitif ;
Enfin, la suspension s’applique aussi bien aux demandes en paiement qu’à l’exercice
de voies d’exécution, qui intéresse les créanciers munis de sûretés réelles spéciales ou
possédant un titre exécutoire
2.

2
C’est le même délai que retenait l’ordonnance française du 23 septembre 1967 sur la procédure de suspension
provisoire des poursuites.

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