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Etude bibliographique Yasmine et Imen1
Etude bibliographique Yasmine et Imen1
I. Lait
I.1 Définition
Le lait cru est du lait qui n’a pas été pasteurisé ni stérilisé. Selon le Codex Alimentarius, le
lait cru est défini comme du lait qui n’a subi aucun traitement thermique pour éliminer les
bactéries pathogènes. Selon Le code FAO (2010)"la dénomination lait est réservée
exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale obtenue par une ou plusieurs
traites sans addition ou soustraction (Boudiers et Luquet, 1981).
I.2 Composition
Composant Pourcentage
Eau 87% - 90%
Protéines (caséine et lactosérum) 3,2% - 3,5%
Matières grasses 3,5% - 4%
Glucides (principalement lactose) 4,5% - 5%
Minéraux (calcium, phosphore, potassium, Varie
sodium, magnésium, etc.)
Vitamines (A, D, B12, riboflavine, niacine, Varie
acide pantothénique, etc.)
Les principales propriétés physico-chimiques utilisées dans l’industrie laitière sont la masse
volumique, la densité, le point de coagulation, le point d’ébullition et l’acidité (AMIOT et
al. ,2002).
La masse volumique
Selon le Bureau International des Poids et Mesures (BIPM), dans son document "SI Brochure:
The International System of Units (SI)", publié en 2019, la masse volumique est définie
comme suit :
"La masse volumique, symbole ρ, d'une substance est sa masse m par unité de volume V. Sa
valeur numérique est donnée par la formule ρ=m/V, où m est la masse et V le volume."
Les unités typiques de la masse volumique pour les liquides sont le kilogramme par mètre
cube (kg/m³) dans le système international d'unités (SI), ou dans certains cas, la gramme par
centimètre cube (g/cm³).
Le point de congélation
Il est légèrement inférieur à celui de l’eau, puisque la présence de solides solubles abaisse le
point de congélation. Il peut varier de -0,530°C à -0,575°C avec une moyenne de -0,555°C.
Un point de congélation supérieur à -0,530°C permet de soupçonner une addition d’eau au lait
(Vignole, 2002).
Le point d’ébullition
On définit le point d’ébullition comme la température atteinte lorsque la pression de vapeur de
la substance ou de la solution est égale à la pression appliquée. Ainsi comme pour le point de
congélation, le point d’ébullition subit l’influence de la présence des solides solubilisés. Il est
légèrement supérieur au point d’ébullition de l’eau, soit 100,5°C (Vignol ,2002).
L’acidité
D’après Rezak ; année, L’acidité du lait résulte de :
- L’acidité naturelle, due à la caséine, aux groupes phosphate, au dioxyde de carbone et aux
acides organiques ;
- L’acidité développée, due à l’acide lactique formé par fermentation du lactose par les
bactéries lactiques.
L’acidité titrable peut être exprimée en Degré Dornic (°D) : 1°D = 0.1g d’acide lactique par
litre de lait.
Le pH
Il mesure la concentration des ions H+ en solution. Les valeurs de pH représentent l’état de
fraicheur du lait, le pH d’un lait frais se situe entre 6,6 et 6,8 (Amiot et al, 2002).
La couleur
Selon HALIL IBRAHIM AKGUL, PH.D., ASSIST. PROF, La couleur du lait est définie
comme “blanc porcelaine”. Cette couleur apparaît sous l’action de l’eau, des graisses et des
protéines, qui sont les principaux composants du lait, des pigments colorés tels que le β-
carotène (provitamine A) et la riboflavine (vitamine B2).
L’odeur
L’odeur caractéristique du lait est due à la matière grasse qu’il contient et qui fixe des odeurs
animales. Elles sont liées à L’ambiance de la traite, à l’alimentation (les fourrages à base
d’ensilage favorisent la flore butyrique, le lait prend alors une forte odeur), à la conservation
(l’acidification du lait à l’aide de l’acide lactique lui donne une odeur aigrelette) (Virerling,
2003).
La saveur
Il est difficile de définir cette caractéristique du lait normal car elle provient de l’association
d’éléments diversement appréciés selon l’observateur. En effet, on distingue la saveur douce
du lactose, la saveur salée du Na Cl, la saveur particulière de lécithines qui s’équilibre et qui
est atténuée par la masse des protéines (Martin, 2000).
La viscosité
La viscosité est une caractéristique importante de la qualité du lait, étant donné qu’une
relation intime existe entre les propriétés rhéologiques et la perception de la qualité par le
consommateur. Il associe la teneur élevée des composants du lait à la viscosité élevée
(Rheotest, 2010).
I.4 Les contaminations du lait
I.4.1 Les contaminations biochimiques
Les contaminations biochimiques du lait peuvent survenir lorsqu'il est exposé à des réactions
enzymatiques, à des changements chimiques ou à des processus biochimiques indésirables qui
altèrent sa composition, son goût, son odeur ou sa valeur nutritionnelle.
Lipolyse
Selon Fox et al (2017), La lipolyse se produit lorsque les lipases naturelles présentes dans le
lait ou les bactéries produisent des acides gras libres à partir des triglycérides du lait, ce qui
entraîne un goût rance et une détérioration de la qualité.
Protéolyse
Selon Fox et al (2017), la protéolyse se produit lorsque les protéases naturelles du lait ou les
enzymes bactériennes dégradent les protéines du lait en peptides et en acides aminés, ce qui
peut affecter la texture, la cohésion et la qualité globale du lait.
Selon Fox et al (2017), l'oxydation des lipides se produit lorsque les graisses du lait réagissent
avec l'oxygène de l'air, ce qui entraîne la formation de composés oxydés et des altérations de
goût et d'odeur.
Fermentation indésirable
Selon Fox et al (2017), certaines bactéries présentes dans le lait peuvent initier des
fermentations indésirables, telles que la fermentation lactique ou la fermentation butyrique, ce
qui entraîne une acidification excessive du lait et des altérations sensorielles.
Selon Fox et al (2017), les vitamines présentes naturellement dans le lait, telles que les
vitamines A, D et B, peuvent être dégradées par exposition à la lumière, à la chaleur ou à des
réactions enzymatiques, entraînant une perte de valeur nutritionnelle.
Selon Fox, P. F., Guinee, T. P., Cogan, T. M., & McSweeney, P. L. H. (Eds.). (2017).
"Fundamentals of Cheese Science". Springe
I.4.2 Les contaminations biologiques (Jay, J. M., et al (2005))
Les contaminations biologiques du lait peuvent survenir lorsqu'il est exposé à des micro-
organismes tels que les bactéries, les champignons, les virus et les parasites, ce qui peut
compromettre sa sécurité et sa qualité.
Jay, J. M., Loessner, M. J., & Golden, D. A. (Eds.). (2005). "Modern Food Microbiology".
Springer.
Bactéries pathogènes
Des bactéries pathogènes telles que Salmonella, Escherichia coli (E. coli), Listeria
monocytogenes, Campylobacter et Staphylococcus aureus peuvent contaminer le lait cru ou
pasteurisé, provoquant des maladies chez les consommateurs.
Bactéries d'altération
Des bactéries comme Pseudomonas spp., peuvent contaminer le lait et provoquer son
altération en produisant des enzymes et des métabolites responsables de détériorations
sensorielles et de dégradations de la qualité.
Levures et moisissures
Des levures et des moisissures peuvent contaminer le lait, provoquant une altération du goût,
de l'odeur et de la texture, ainsi que la formation de mycotoxines potentiellement toxiques.
Virus
Certains virus, tels que le virus de l'hépatite et les norovirus, peuvent contaminer le lait et
causer des maladies gastro-intestinales chez les consommateurs.
Parasites
Bien que moins fréquents, certains parasites tels que Cryptosporidium et Giardia peuvent
contaminer le lait et provoquer des maladies chez les consommateurs.
I.5.1 Définition
Les fraudes du lait sont des modifications volontaires de la composition biochimique ou de la
qualité du lait en vue de la réalisation de profits. Ces falsifications entraînent souvent des
risques de santé pour le consommateur et une diminution plus ou moins importante de la valeur
nutritive et technologique du lait. L'étude et l'analyse des différents paramètres physiques et chimiques
du lait peuvent servir à la détection et à l'évaluation des principales fraudes tel l'écrémage, le
mouillage et les substitutions.
Le mouillage de lait constitue la fraude la plus fréquente. Cette fraude vise à augmenter le
volume du lait. Elle se situe toujours en amont de la transformation c'est à dire à la ferme. Pour sa
détection, on doit comparer entre la valeur de certains paramètres dans le lait suspect et la valeur de ces
mêmes paramètres dans un lait normal. Plusieurs cas se présentent :
Addition de l’eau : dans ce cas, la densité du lait se rapproche de 1 (celle de l'eau). La
température de congélation devient supérieure à - 0,52°C. L'extrait sec total diminue, la
teneur en MG diminue. Le mouillage est suspecté si la densité est faible et démontrée si
la concentration moléculaire simplifié (CMS) est trop faible, inférieur à 70 g/l.
Addition d'eau sucrée au lait. La CMS est inférieure à70 g/l.
L’écrémage
Un lait écrémé est un lait dont la matière grasse (MG) a été partiellement ou entièrement enlevée.
L'écrémage partiel est souvent difficile à mettre en évidence lorsqu'il s'agit d'un lait individuel
ou de petit mélange. Cependant, dans les laits de grand mélange, la détection de cette fraude
est plus aisée. Lorsque la teneur en matière grasse est inférieure de plus de 5g/l de la moyenne de la région
de collecte, on peut présumer alors à l'écrémage du lait. Dans un lait écrémé, on note une augmentation de la
densité et une diminution de la matière sèche totale et de la matière grasse.
Cette fraude concerne surtout l'addition de lait de vache à celui de chèvre ou de brebis. Elle est
relativement fréquente pour les laits destinés à la fabrication de fromage de petits ruminants.
La détection de cette fraude nécessite le recours aux analyses de laboratoire. Elle consiste à rechercher
par exemple, la β-carotène présente dans la matière grasse du lait de vache et absente dans celle de lait de
chèvre.
Présence d'antibiotiques et autres produits chimiques
La présence d'antibiotiques dans le lait est due à des résidus de traitements administrés aux
animaux et peut être aussi imputée aux collecteurs qui les utilisent pour contrôler l'activité microbienne
pendant le transport. La présence de résidus antibiotiques dans les aliments est un problème de
santé public car elle peut provoquer l'apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques qui
pourraient être dangereuses pour l'homme. De plus, du point de vue de la technologie laitière, la
présence d'antibiotiques dans le lait empêche le caillage de celui-ci, limitant ainsi la gamme de produits que
peut offrir la laiterie (yaourt, fromage, etc.). D'autres produits chimiques tels les détergents et les
désinfectants, les pesticides et insecticides, le colostrum, les nitrites et nitrates…etc. peuvent
constituer un danger potentiel pour la santé du consommateur. Pour éviter la présence de tous ces
produits, les producteurs et les collecteurs doivent appliquer les bonnes pratiques d’hygiène au cours de
l'élevage et lors de la traite et en suivant le mode d'emploi des produits chimiques tout en
respectant les temps d'attente après traitement.
Le mouillage
D’après BOUICHOU 2009, Le mouillage, qui consiste à ajouter de l’eau au lait, est une
autre pratique frauduleuse qui diminue le taux d’extrait sec total du lait.
L’écrémage
C'est un lait traité par la chaleur, détruisant les enzymes, les microorganismes pathogènes,
puis conditionné aseptiquement dans un récipient stérile hermétiquement clos, étanche aux
liquides et aux microorganismes. Le traitement thermique peut être soit direct : injection de
vapeur d'eau, soit indirect : réalisée à 135 - 150°C pendant 2.5 secondes environ (Leseur et
Melik, 1999).
Le lait UHT est un lait de longue conservation, stérilisé par upérisation à haute température.
Le lait UHT, à un bon goût et n'est guère modifié, il peut se conserver plusieurs mois à une
température ambiante (Alais et al., 1987).
Goût cuit : Le lait UHT peut parfois présenter un goût légèrement cuit ou brûlé, en
raison du traitement thermique intense auquel il est soumis. Ce goût peut être perçu
comme désagréable par certains consommateurs.
Changement de couleur : Le lait UHT peut subir un léger changement de couleur,
devenant parfois plus jaune ou plus foncé, en raison des réactions de Maillard qui se
produisent pendant le traitement thermique.
Dégradation des vitamines : Le traitement thermique utilisé dans le processus UHT
peut entraîner une dégradation des vitamines sensibles à la chaleur, telles que la
vitamine C et certaines vitamines du groupe B. Cela peut réduire la teneur en
vitamines du lait.
Texture altérée : Le lait UHT peut parfois présenter une texture légèrement différente
de celle du lait frais, notamment une texture plus épaisse ou plus granuleuse.
Développement de saveurs indésirables : Le traitement thermique du lait UHT peut
favoriser le développement de saveurs indésirables, telles que des saveurs métalliques
ou des notes de carton, en raison des réactions chimiques qui se produisent pendant le
traitement et le stockage.
Perte de fraîcheur sensorielle : Bien que le lait UHT soit stérilisé pour prolonger sa
durée de conservation, il peut perdre une partie de sa fraîcheur sensorielle par rapport
au lait frais non traité.
La qualité du lait UHT est essentielle pour garantir la sécurité alimentaire et la durée de
conservation des produits laitiers.
II.4.1 pH :
Le pH du lait UHT doit être contrôlé pour garantir sa stabilité et sa qualité. Un pH optimal
contribue à la préservation des protéines et à la stabilité du produit.
L’acidité titrable mesure la concentration d’acide dans le lait. Elle est importante pour la
conservation et l’organoleptique du produit. Un niveau d’acidité approprié est essentiel pour
la qualité du lait UHT.
II.4.3 Densité
La densité du lait UHT est un indicateur de sa concentration en matières solides. Elle doit être
surveillée pour s’assurer que le lait est conforme aux normes.
Le lait UHT doit être exempt de bactéries pathogènes. Des analyses microbiologiques sont
effectuées pour vérifier la conformité aux normes.
Le dénombrement des flores bactériennes, telles que les FTAM (flores totales aérobies
mésophiles) et les coliformes, est essentiel pour garantir la sécurité alimentaire.