Vous êtes sur la page 1sur 65

« […] il est peu de réussites

faciles, et d’échecs définitifs. »


Marcel Prouct, A la recherche du temps perdu 1918
Faculté d'Economie et de
Gestion - Kénitra

Département :
Sciences Économiques et Gestion

Économie
Monétaire et Financière II

4ème SEMESTRE
2023-2024
PLAN DU PROGRAMME S4

● CH IV : La Théorie Keynésienne et le modèle IS / LM


● Théorie Keynésienne et la courbe LM
● Epargne et investissement

● CH V : Vue d’ensemble du système financier


● Intermédiation bancaire
● Intermédiation financière
● Economie d’endettement et Économie du marché financier

● CH VI : Le Système financier marocain


● Les fonctions du système financier marocain
● Les acteurs du marché financier marocain
● La politique monétaire marocaine
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Plan du chapitre IV

• LA THÉORIE QUANTITATIVE DE LA
MONNAIE
• LES FONCTIONS MACROÉCONOMIQUES DU
MODÈLE KEYNÉSIEN;
et le modèle IS/LM

• LE MARCHÉ DES BIENS, LA COURBE IS ;


• LE MARCHÉ DE LA MONNAIE, LA COURBE LM
;
• ÉQUILIBRE IS-LM ET POLITIQUE
ÉCONOMIQUE .
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
1 :LES CLASSIQUES ET LA MONNAIE

● Pour Say la monnaie n’est fondamentalement que « la voiture de la


valeur des produits » et ne peut de ce fait modifier en rien la réalité des
échanges.
● Ricardo en tire la conséquence : toute augmentation de la quantité de
monnaie se traduit par une hausse des prix, c.-à-d. l’inflation.
● J-B.Say reprend cette perspective en formulant la loi des débouchés
qu’il énonce ainsi « Le voile monétaire ne fait que masquer la réalité
des échanges et les produits s’échangent contre des produits
et le modèle IS/LM

puisqu’ils se servent mutuellement de débouchés »


● La monnaie-voile recouvre deux idées très liées :
➢La circulation monétaire n’est fondamentalement que la
simple contrepartie de la circulation réelle de marchandises;
➢La monnaie ne peut influencer les mécanismes réels : elle est
totalement neutre
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
1 :Les classiques et la monnaie

● Say a dit que même si la monnaie est neutre, elle est


néanmoins indispensable : «Semblables à l’huile qui adoucit les
mouvements d’une machine compliqués, les monnaies, répandues dans
tous les rouages de l’industrie humaine, facilitent des mouvements qui
ne sont plus productifs dés que l’industrie cesse de les employer. ».
● Selon Say, personne n’a intérêt à la conserver. On vend un
produit, non pour récupérer de la monnaie, mais pour en acheter
et le modèle IS/LM

un autre : « les produits s’échangent contre des produits ».


● Pour les classiques, la monnaie n’est pas demandée pour elle
même, mais seulement pour ce qu’elle permet d’acquérir.
● La monnaie n’est qu’un bien choisi comme étalon de référence
pour fixer la valeur des autres biens.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
1 :Les classiques et la monnaie

● Chez les classiques: il y a équilibre sur les marchés des biens,


qui ne dépend en aucune façon du « marché de la monnaie »
dont le seul rôle est de fixer le niveau général des prix.

● Ricardo distingue clairement l’analyse réelle et l’analyse


monétaire :
et le modèle IS/LM

➢L’analyse réelle est régie par la loi des débouchés de Say


➢L’analyse monétaire, quant à elle, rend compte du niveau
général des prix: la mise en circulation de moyens de
paiement supplémentaires ne peut que faire
augmenter dans la même proportion tous les prix
absolus.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
1 :Les classiques et la monnaie

● La théorie qui a eu plus de portée et qui intègre le concept de


la vitesse de circulation de la monnaie, c’est celle des
néoclassiques.

● Irving Fisher est l’économiste qui a associé ce concept à la


demande de la monnaie, appelée la théorie quantitative de la
et le modèle IS/LM

monnaie(TQM), exprimée ensuite sous la forme d’une


équation de demande : Équation des échanges

● Cette théorie se base sur le principe que le niveau général


des prix est déterminé par la quantité de monnaie en
circulation.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
2 :L’Analyse par les transactions : l’équation des échanges

● Irving Fisher va procéder à une formalisation de la théorie quantitative


de la monnaie (TQM).
● Dans son ouvrage de 1911 « le pouvoir d’achat de la monnaie », Fisher
part d’une constatation simple : «Au cours d’une année, le total de la
monnaie payée a une valeur égale à la valeur totale des biens achetés».
MV = PT
Avec : M = la masse monétaire, V = la vitesse de circulation de cette monnaie
et le modèle IS/LM

P = le niveau général des prix, T = le volume globale des transactions.


Dans une économie, la monnaie qui circule (MV) est nécessairement
égale à la monnaie que réclament ou acceptent de recevoir les
agents économiques en contrepartie de la valeur de leurs
transactions (PT).
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
2 :L’Analyse par les transactions : l’équation des échanges

● Irving Fisher relève une relation de causalité entre la monnaie et


les prix:
● Il lui est nécessaire de poser trois hypothèses primordiales :
➢La vitesse de circulation de la monnaie V est stable sur le court
terme.
➢L’économie est en situation de plein emploi des facteurs de
production.
et le modèle IS/LM

➢Les autorités monétaires maîtrisent parfaitement la masse


monétaire.
Sous ces trois conditions, toute variation de la quantité de la
monnaie en circulation va provoquer un changement proportionnel
du niveau général des prix :
MV = PT
Ainsi si M double, V et T étant constants, alors P double
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
2 :L’Analyse par les transactions : l’équation des échanges

Les principales critiques émises concernant la théorie de Ficher


portent logiquement sur deux des trois hypothèses nécessaires à la
causalité de la monnaie vers les prix :
◦ La vitesse de circulation de la monnaie peut être très
instable sur le court terme,
◦ L’économie n’est pas toujours en situation de plein-
et le modèle IS/LM

emploi.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
Les caractéristiques de l’analyse keynésienne : une logique de
demande

Keynes cherche à expliquer à partir


d’une approche macroéconomique :

Comment se Pourquoi cet équilibre


détermine à court peut correspondre à un
et le modèle IS/LM

terme l’équilibre équilibre de sous-


macroéconomique? emploi des facteurs de
Comment production?
l’intervention de l’Etat
peut aboutir à la
résorption du
chômage?
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
Les caractéristiques de l’analyse keynésienne : une logique de
demande

Keynes a fait de la critique de la loi Say une des bases de ses


théories. Keynes affirme que les agents peuvent avoir intérêt à
conserver de la monnaie, notamment pour des motifs de
et le modèle IS/LM

précaution, de spéculation et de transaction.

Il affirme aussi, que la création monétaire peut avoir, et a


effectivement un effet stimulant sur la production.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
Les caractéristiques de l’analyse keynésienne : une logique de
demande

La principale rupture de Keynes par rapport au courant


néoclassique est de considérer que les prix sont fixes à
court terme.
Cette rigidité des prix résulte d’une circulation imparfaite
et le modèle IS/LM

de l’information sur les marchés.


L’information étant imparfaite, les prix s’ajustent avec
retard et approximativement aux modifications de
l’environnement. Les quantités sont censées s’ajuster plus
rapidement que les prix.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
Les caractéristiques de l’analyse keynésienne : une logique de
demande
Keynes
Les entreprises fixent le niveau de leur production et
donc le niveau de l’emploi non pas sur la base de la
demande courante mais en fonction des prévisions de
vente et/ou des commandes qui leurs sont passées.

Le volume de la production globale dépendent de ce


et le modèle IS/LM

que Keynes appelle la demande effective qui est une


anticipation par les entreprises de la demande globale
de biens de consommation et d’investissement à
venir.

Dans la Théorie générale, le principe de la DE est le


principe qui détermine l’équilibre global et les
valeurs prises à l’équilibre par les principales
variables macroéconomiques.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne INTRODUCTION
Les caractéristiques de l’analyse keynésienne : une logique de
demande

La demande Effective est le concept fondamentale de


Keynes.
Cette demande qui détermine le niveau de l’emploi et
de revenu, donc la demande Globale est déterminée
par :
D = dépenses de C°+ Dépenses d’Inv ➔ D = C+I
et le modèle IS/LM

Selon Keynes, la consommation est fonction du


revenu :
C = f(Y) = b+ay
Avec a = ΔC / ΔY = PMC [0,1];
Et b = la consommation indépendante de Y.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
Approfondissements et prolongements de la théorie Keynésienne

Dès la publication de la Théorie générale de la monnaie et


de l’intérêt (1936), plusieurs économistes comme Roy
Harrod et James Meade se sont efforcés de mettre les
relations décrites par Keynes sous forme mathématique en
particulier pour traiter les problèmes posés par
l’interdépendance entre la théorie de la demande effective
et celle de la préférence pour la liquidité.
et le modèle IS/LM

Au même moment John Richard Hicks, publia "Keynes and


the Classics: a suggested interpretation» (1937). Dans cet
article il trace deux courbes pour illustrer ces relations
d’interdépendance. Ces courbes sont à l’origine du modèle
IS-LM (Investment—Saving / Liquidity preference—Money
supply) popularisé par Alvin Hansen dans deux textes
célèbres (1949, 1953).
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
Approfondissements et prolongements de la théorie Keynésienne

• Keynes met en évidence un modèle avec des


solutions d’équilibre de sous-emploi. Il y a alors
plusieurs possibilités d’entrée pour modifier
cette équilibre:
• Par l’investissement ou la consommation;
et le modèle IS/LM

• Par les anticipations ;


• Par les prix – inflation – ;
• Par les salaires nominaux –convention
collectives-;
• Par la monnaie et/ou le taux d’intérêt.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
Approfondissements et prolongements de la théorie Keynésienne

❑ Ce modèle permet de présenter dans un seul diagramme


les relations entre le taux d’intérêt et le niveau de
production sous deux formes : une liaison traduisant
l’équilibre offre demande de biens et une relation
traduisant l’équilibre offre et demande de monnaie.
❑ Il n’y a pas de marché du travail car l’économie est
et le modèle IS/LM

supposée être en situation de capacités de production


excédentaires : les entreprises peuvent répondre sans
délai à une augmentation de la demande, ce qui implique
que le revenu et la production sont entièrement
déterminés par la demande globale.
❑ Le modèle IS-LM est un modèle à prix fixes puisqu’il n’y a
pas de contrainte pesant sur la production.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne Introduction
Approfondissements et prolongements de la théorie Keynésienne

• Dans la perspectives keynésienne, les équations


décrivant les liaisons entre les variables ne sont
pas des fonctions de comportement (il n’est pas
nécessaire d’invoquer des fondements
microéconomiques, il suffit de montrer que ces
et le modèle IS/LM

équations se vérifient empiriquement), ce sont


des fonctions macroéconomiques décrivant le
comportement des agrégats des comptes
nationaux.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

Ä La consommation est une fonction croissante du


revenu.
C = f(Y)
Avec Y c’est le revenu national ou la production;
La Propension Marginale à Consommer (PMC) est
comprise entre 0 et 1 parce que, plus de revenu permet
de consommer davantage mais une partie du revenu
et le modèle IS/LM

supplémentaire est épargnée donc dY > dC.


Ä Y = C+S et Y = C+I Donc S=I

Ä L’investissement est une fonction décroissante du taux


d’intérêt i : I = f(i)

Ä Les dépenses publiques DG sont exogènes : les


pouvoirs publics qui décident du montant des
dépenses et des recettes budgétaires.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

Ä Y = C+S et Y = C+I Donc S=I

Partant de l’égalité Y = C+I

ΔY/ΔY= ΔC/ΔY+ΔI/ΔY (ΔY/ΔY)-(ΔC/ΔY)=ΔI/ΔY


Puisque ΔC/ΔY= a = PMC (1-a)= ΔI/ΔY
(1-a) ΔY = ΔI
et le modèle IS/LM

D’où ΔY = (1/(1-a) ) x ΔI avec (1-a) est la Propension


marginale à épargnée PME.
1/(1-a) Appelé le multiplicateur d’investissement.

Un accroissement de I de m se traduit par une croissance


des revenus égale à m, qui vont être distribués à l’occasion
de la production des biens I. Sur ses revenus, une fraction
est affectée à la consommation et l’autre à l’épargne en
fonction de la PMC, ainsi de suite ….
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

Ä Chez Keynes, la monnaie devient un bien faisant l’objet


d’une demande spécifique et à un prix spécifique.
Ä Il regroupe les motifs de demande selon le facteur
explicatif prédominant :
Ä Soit c’est le revenu qui détermine les encaisses
actives Md1
et le modèle IS/LM

Ä Soit c’est le taux d’intérêt qui détermine les encaisses


oisives Md2 .
Avec Md = Md1 + Md2

➢La demande de monnaie active porte sur les


encaisses de transaction et de précaution mais
concerne aussi la «finance»,
➢La demande de monnaie oisive porte sur les
encaisses de spéculation.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La demande de monnaie est constituée de deux


composantes :
- une demande de monnaie (Active) pour les transactions et le
motif de précaution, L1 (Y), fonction croissante du revenu Y
- et une demande de monnaie (Oisive) de spéculation, L2(i),
fonction décroissante du taux d’intérêt i :
L = L (Y,i)
et le modèle IS/LM

on écrit souvent : L = L1 (Y) + L2 (i)

Liaison positive Liaison négative


avec le revenu avec le taux
d’intérêt

Transaction, précaution Spéculation


Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La demande de monnaie active (md1) :

Ä Le motif de transaction: La demande de monnaie est faite afin


de constituer une trésorerie disponible permettant de faire face
à l’absence de synchronisation entre la perception des revenus
et le paiement des achats.
et le modèle IS/LM

Selon Keynes ce motif se décompose en deux :


✓ Motif de revenu des ménages;
✓ Motif professionnel des entreprises.

Ä Le motif de précaution: Résulte de l’incertitude concernant


leurs recettes et leurs dépenses, Ici c’est l’aspect de réserve de
valeur qui l’emporte. L’encaisse de précaution devient alors un
puissant facteur de flexibilité, en particulier pour les entreprises.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La demande de monnaie oisive (md2)

Ä Le motif de spéculation: qui résulte de la prise en compte


de l’incertitude affectant le cours des titres. Leurs cours
est une fonction inverse du taux d’intérêt:
Un niveau élevé du taux aura comme conséquence un prix
et le modèle IS/LM

bas des obligations, donc des opportunités de plus-value.


Donc le taux d’intérêt est la variable de commande ou
d’aiguillage de l’épargne vers la monnaie ou les
placements en obligation.
Les agents économique exigent un prix plus ou moins
important pour renoncer à la liquidité.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

Il n’a pas pour fonction l’arbitrage entre


consommer et épargner (taux d’intérêt contre
Présentation préférence pour le présent) mais entre deux
keynésienne usages de l’épargne : conserver de la monnaie et
du taux faire des placements.
d’intérêt Le taux d’intérêt comparé à la préférence pour
la liquidité détermine s’il est plus intéressant de
et le modèle IS/LM

détenir de la monnaie ou des titres (dans l’esprit


du modèle, les titres sont des obligations).

L’offre de les autorités monétaires décident de la


monnaie M est quantité de monnaie qui circulera dans
exogène l’économie.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La fonction de demande de monnaie :

Ä Selon Keynes, c’est la somme de deux fonctions de variables


différentes:
L1: correspond à la demande de monnaie pour les deux motifs:
transaction et précaution.
L2 : traduit uniquement le motif de spéculation.
et le modèle IS/LM

Md1 i
L1(Y) L1(Y)

Y Md1
Md1(Y)
Rque: le taux d’intérêt n’intervient pas : Md1 est inélastique par
rapport à cette variable
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La fonction de demande de monnaie :

La fonction L2: est beaucoup plus complexe dans la mesure où


elle a vocation à traduire la « préférence pour la liquidité »
La seule variable retenue est le taux d’intérêt qui est un indicateur
permettant d’anticiper la valeur des obligations.
La fonction L2 aurait l’allure suivante :
et le modèle IS/LM

Préférence absolue i Pour tous, le taux


Pour les titres Ne peut que baisser Pour tous, le taux
i max
Ne peut que monter

Zone de
spéculationL2(i) Trappe à liquidité
i min
Md2
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La fonction de demande de monnaie :

La fonction L2: Analyse :


Md2 = 0 lorsque i atteint « i max », ceci arrive lorsque les agents
économiques n’anticipent plus une baisse des cours, donc
l’agent économique doit conservé l’intégralité de son patrimoine:
la demande de monnaie pour motif spéculation = 0
et le modèle IS/LM

Lorsque l’unanimité dans la croyance en une baisse des taux, la


demande de titre laisse la place à une demande de monnaie Md2 ,
le phénomène s’amplifie et tend vers « i min », puisqu’il n’y a
plus aucune perspective immédiate de plus value. Personne ne
veut renoncer à la liquidité.

Cette situation est connu sous le nom de « Trappe à monnaie »


Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La fonction de demande de monnaie :

La fonction de demande de monnaie a alors pour équation :


Md = L1(Y) + L2(i)

On peut en tracer le graphique pour différentes valeurs de Y: Y’,


Y’’,Y’’’, etc.
et le modèle IS/LM

i
i max

i min
Md
Md1(Y’) Md1(Y’’) Md1(Y’’’)
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 1- Les fonctions macroéconomiques du modèle

La détermination du taux d’intérêt:

Il s’obtient en confrontant le taux d’intérêt exigé pour renoncer à la


liquidité et la quantité de monnaie offerte Ms.
I Le graphique montre clairement:
Ms - qu’une offre plus faible fait
augmenter le taux d’intérêt;
- qu’une offre plus forte le fait
et le modèle IS/LM

diminuer;
ie e Md -qu’une offre excessive est inutile
puisque la trappe à monnaie
M empêche le taux de descendre en
dessous d’un minimum (la monnaie excédentaire est alors
thésaurisée)
Le déplacement de la courbe de demande de monnaie produit les
même effets : soit dû à une variation du revenu* ou une évolution de
la préférence pour la liquidité.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 2- Le marché des biens, la courbe IS

Le Modèle IS-LM fonctionne en économie fermée, ou dans le


cadre d’économies totalement intégrées, et les prix sont
fixes.
Le modèle est composé d’une partie réelle et d’une partie
monétaire.
La partie réelle du modèle se présente sous la forme de trois
et le modèle IS/LM

équations à quatre inconnues (S,I,Y,i).


S=I
S= sY-C0
I=Ia + f(i)
Le terme (Ia) permet de prendre en compte les facteurs :
investissement autonome, progrès techniques, etc.
Le modèle est indéterminé, on peut simplement étudier comment
une inconnue varie % à une autre. On s’intéressera à la relation
entre Y et i, graphiquement, la solution est la suivante :
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 2- Le marché des biens, la courbe IS

S I
I=S

Y i
Fonction d’épargne Fonction d’investissement
et le modèle IS/LM

IS

Y
qui synthétise l’ensemble
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 2- Le marché des biens, la courbe IS

• La courbe IS représente l'ensemble des combinaisons de


taux d'intérêt (i) et de revenus (Y) qui assurent l'équilibre
sur le marché des biens et des services. Sur ce marché, le
niveau général des prix étant donné, l'offre (Y) correspond
au revenu, qui se partage entre la consommation (C) et
l'épargne (S). Y = C + S
et le modèle IS/LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 2- Le marché des biens, la courbe IS

S I
I I=S

Y i
Fonction d’épargne Fonction d’investissement
et le modèle IS/LM

IS

Y
qui synthétise l’ensemble
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 3- Le marché de la monnaie, la courbe LM

À l’équilibre du marché de la monnaie, l’offre de


monnaie est égale à la demande de monnaie :
L(Y,i) = M
Cette expression peut être transformée de manière
à faire apparaître une liaison entre Y et i.
Cette équation définit la courbe LM (Liquidity
et le modèle IS/LM

Money), qui est l’ensemble des couples (Y,i) tels


que le marché de la monnaie est en équilibre.
La courbe LM représente l'ensemble des
combinaisons de taux d'intérêt (i) et de revenu (Y)
qui assurent l'équilibre sur le marché monétaire.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 3- Le marché de la monnaie, la courbe LM

Sur ce marché, l'offre M est déterminée par la politique de


la Banque Centrale. La demande L (pour liquidité), se partage
en une demande d'encaisses de transaction et précaution (L1)
et une demande de spéculation (L2).
La demande d'encaisse de transaction L1 est une fonction
croissante du niveau du revenu:
Md1=L1(Y)
et le modèle IS/LM

La demande d'encaisse de spéculation L2 : les


spéculateurs conservent leurs encaisses monétaires lorsque
les cours des titres financiers sont élevés, car ils anticipent
une baisse.
L2 est une fonction décroissante du taux d'intérêt car le
cours des titres varie en sens inverse du taux d'intérêt:
Md2 = L2 (i).
La solution graphique LM est la suivante :
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 3- Le marché de la monnaie, la courbe LM

Md1 Md1

Y M Md2
Fonction L1 répartition de M entre Md1 et Md2
et le modèle IS/LM

i i

LM

Md2 Y
Fonction L2 la synthèse LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 3- Le marché de la monnaie, la courbe LM

Md1 Md1

Y M Md2
Fonction L1 répartition de M entre Md1 et Md2
et le modèle IS/LM

i i

LM LM’

Md2 Y
Fonction L2 la synthèse LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 3- Le marché de la monnaie, la courbe LM

La condition d'équilibre est donc donnée par M = L1 (Y) + L2 (i).


La courbe LM représente les couples de valeur (Y,i) compatibles
avec cet équilibre. Sa pente est positive dans la "phase normale".
La partie horizontale de la courbe correspond à la "trappe à
liquidité" (le taux d'intérêt est tellement faible que la monnaie est
thésaurisée) et la partie verticale à la "phase classique" (il n'y a plus
de thésaurisation, toute la monnaie est placée).
et le modèle IS/LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

Le modèle IS-LM complet se présente sous forme d’un système de six


équations à six inconnues qui fournira donc une solution unique. C’est un
système qui intègre le réel et le monétaire. Il existe trois catégories
d’équilibre selon la position de IS % à LM

i
1 : IS coupe LM dans sa partie horizontale
• La partie horizontale de LM correspond à la
et le modèle IS/LM

LM
partie élastique de la fonction de demande.
IS
• L’économie est dans une situation de sur-
liquidité où le taux d’intérêt est à son min.
• Donc tant que l’équilibre se situe dans la
partie horizontale de LM, un accroissement
Y de la MM ne modifie en rien l’équilibre.
Contrairement à un accroissement des investissements autonome I° qui va
modifier la position d’équilibre: le revenu augment et le taux reste fixe*.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

2 : IS coupe LM dans sa partie verticale


i
IS

LM
et le modèle IS/LM

• La partie verticale de LM correspond à l’hypothèse d’un taux d’intérêt élevé où


toute la monnaie est active.
• Dans ce cas un accroissement de I° entraine un déplacement de IS, n’entraine
aucune modification du revenu national d’équilibre, seul le taux d’intérêt s’élève*.
• Un accroissement de la MM déplace LM, entraine une baisse du taux d’intérêt*.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

3 : IS coupe LM dans sa partie oblique


i
LM

IS

Trappe à monnaie
et le modèle IS/LM

• Dans cette situation, un accroissement de I° comme un accroissement de MM


se traduisent par un déplacement de la position d’équilibre et par une
augmentation du revenu.
• L’accroissement du revenu national induit par un investissement nouveau est
moins important que dans la partie horizontale de LM, car l’effet du multiplicateur
d’I va se trouver freiné par l’insuffisance de la masse monétaire et la hausse du
taux d’intérêt.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

L'intersection des courbes IS et LM donne le couple de valeurs (Y,i)


compatible avec l'équilibre sur le marché des biens et des services et sur le
marché de la monnaie.

L'équilibre IS-LM :
et le modèle IS/LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

Le résultat est intuitif puisque lorsque le revenu


augmente, à masse monétaire inchangée, la demande de
monnaie pour un motif de transaction augmente.
Pour rétablir l’égalité entre offre et demande, le taux
et le modèle IS/LM

d’intérêt augmente, la monnaie ne peut pas être utilisée


à la fois pour les transactions et pour constituer des
liquidités de précaution ou de spéculation. Cette part
doit être réduite ce qui implique une hausse du taux
d’intérêt.
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

La confrontation des deux courbes permet de déterminer le couple taux


d’intérêt et revenu total compatible avec les deux équilibres : celui des biens et
celui de la monnaie.
On voit immédiatement que la position d’équilibre dépend de celle des
courbes IS et LM ce qui permet de mettre graphiquement en évidence les deux
grandes formes de politiques conjoncturelles : la politique budgétaire se
traduisant par un déplacement de IS et la politique monétaire correspondant à
un déplacement de LM.
et le modèle IS/LM
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

• En particulier le modèle montre qu’une politique budgétaire


augmentant la demande de produits voit ses effets réduits par
l’élévation du taux d’intérêt qu’elle induit pour respecter l’équilibre
entre offre et demande de monnaie. C’est l’effet de retour financier :
une demande plus importante.
• Plus de produits demandés, c’est une plus grande demande de
monnaie de transaction et si l’offre de monnaie est constante cela
implique une hausse du taux d’intérêt.
et le modèle IS/LM

• Cette dernière pénalise l’investissement


et affaiblit l’effet multiplicateur :
la production augmente moins
fortement qu’elle ne l’aurait fait
en l’absence de "retour financier".
Chapitre IV – La théorie Keynésienne
Section 4- Équilibre IS-LM et politique économique

CONCLUSION
On en vient naturellement à l’idée d’une politique mixte,
Policy-Mix, associant une politique budgétaire et une
politique monétaire (destinée à réduire la hausse du
taux d’intérêt).
et le modèle IS/LM

Il est possible de construire un modèle IS-LM en


économie ouverte. Ce prolongement date du début des
années 1960 et est rattachée à l’économiste canadien
Robert Mundell et à John Marcus Fleming qui l’ont
développé séparément.
PLAN DU PROGRAMME S4

● CH IV : La Théorie Keynésienne et le modèle IS / LM


● Théorie Keynésienne et la courbe LM
● Epargne et investissement

● CH V : Vue d’ensemble du système financier


● Intermédiation bancaire
● Intermédiation financière
● Economie d’endettement et marchés financiers

● CH VI : Le Système financier marocain


● Les fonctions du système financier marocain
● Les acteurs du marché financier marocain
● La politique monétaire marocaine
Chapitre V – Vue d’ensemble du Plan du chapitre V

• Section I : Les types de systèmes financiers


• Section II : Structure et organisation du système
financier
• Section III : Les instruments des marchés des
capitaux
système financier

• Section IV : Les catégories des intermédiaires


financiers
Chapitre V – Vue d’ensemble du Objectif du chapitre

Ce chapitre fournit une présentation générale


de la structure du système financier et décrit
les principales opérations des intermédiaires
système financier

financiers et des marchés financiers, ainsi


que la manière dont ils sont régulés.
Chapitre V – Vue d’ensemble du Introduction

Les marchés financiers et les intermédiaires financiers


(banques, compagnies d’assurances, fonds collectifs
d’investissement) ont pour fonction de transférer l’épargne
des agents économiques ayant des fonds disponibles vers
ceux qui en ont besoin pour réaliser des projets.
système financier

Le bon fonctionnement de ces différents éléments du


système financier est un élément crucial de la performance
d’une économie.
Section I: Les types du systèmes financiers
Chapitre V – Vue d’ensemble du

La typologie des circuits de


financement
système financier

(Gurley et Shaw).
Section I: Les types du systèmes financiers

Finance indirecte
Chapitre V – Vue d’ensemble du

(2)
Intermédiaires
Fonds Fonds
financiers

Fonds
système financier

Investisseurs- Emprunteurs :
prêteurs: •Ménages
•Ménages •Entreprises
•Entreprises Fonds Marchés Fonds •Etat et autres
•Etat et autres financiers collectivités
collectivités publiques
publiques •Reste du monde
•Reste du monde Finance directe
(1)
Section I: Les types du systèmes financiers
I- FINANCE DIRECTE ET FINANCE INDIRECTE
Chapitre V – Vue d’ensemble du

1: Dans la finance directe, les emprunteurs obtiennent


directement des fonds de la part des prêteurs en leur vendant des
titres (ou instruments financiers) sur le marché financier.

Sont des droits de créance sur les revenus


Les titres futurs de l’emprunteur ou sur ces actifs.
système financier

Ils sont donc des actifs mais des dettes (ou


pour ceux qui les achètent engagements) pour ceux qui
(les prêteurs, ici plutôt les émettent (les
qualifiés d’investisseurs), emprunteurs ou émetteurs).
Section I: Les types du système financier
I- Finance directe et finance indirecte
Chapitre V – Vue d’ensemble du

1: Le financement direct (désintermédié): La priorité néoclassique

se font les chantres des marchés financiers, qui


se rapprochent le plus des postulats des
Pour Les NC
marchés parfaits : ils plaident donc pour
une économie dite "de marchés financiers " ou
"auto economy".
système financier

est une renonciation à la consommation


Où l’Épargne
immédiate.
(Savings)
Cet arbitrage est fonction du taux d’intérêt.

Revenu taux d’intérêt consommation ou épargne


Section I: Les fonctions du système financier
I- FINANCE DIRECTE ET FINANCE INDIRECTE
Chapitre V – Vue d’ensemble du

2: La finance indirecte ou finance intermèdié:


Dans ce cas, les emprunteurs obtiennent des fonds en s’adressant à
des intermédiaires financiers (en particulier les banques) qui les
consentent des prêts.
système financier

Les prêteurs quant à eux prêtent leurs argent non pas directement aux
agents à besoin de financement mais aux intermédiaires financiers,
spécialement sous forme de dépôts.
Section I: Les fonctions du système financier
I- Finance directe et finance indirecte
Chapitre V – Vue d’ensemble du

2: La finance indirecte (intermèdié) : la priorité Keynésienne

Pour les l’épargne est un résidu dépendant de


Keynésiens l’importance du revenu.

" Les hommes ont tendance à


système financier

La loi psychologique
fondamentale
accroître leur consommation à mesure
que leur revenu croît mais non d’une
quantité aussi grande que
l’accroissement du revenu ".

Revenu Consommation Taux d’intérêt


thésaurisation ou épargne
Section I: Les fonctions du système financier
I- FINANCE DIRECTE ET FINANCE INDIRECTE
Chapitre V – Vue d’ensemble du

2: La finance indirecte (intermèdié) : la priorité Keynésienne

Pour les
Keynésiens
Les banques occupent une place prépondérante:
elles accordent les crédits qui vont permettre
système financier

à l’activité économique de se développer.

J. HICKS :
L’économie d’endettement
("overdraft economy").
Section I: Les fonctions du système financier
II- Economie d’endettement et économie de marché
Chapitre V – Vue d’ensemble du

La distinction d’économie d’endettement est attribuée


à J.R Hicks, qui dans son ouvrage « The crisis in
Keynesian economics » 1974 à écrit :
« Tout dépend… des modalités institutionnelles; il
semble néanmoins utile, de manière générale, de classer
système financier

les entreprises (on peut maintenant y inclure les


entreprises financières) en deux secteurs: l’un qui
satisfait ses besoins de liquidité grâce à la détention
d’actifs liquides, l’autres soutenu par une faculté
d’emprunt automatique (ou apparemment automatique).
Appelons les, secteur du marché et secteur
d’endettement, respective. »
Section I: Les fonctions du système financier
II- Economie d’endettement et économie de marché
Chapitre V – Vue d’ensemble du

Donc il faut distinguer l’économie de marché de capitaux et


l’économie d’endettement, dont le critère principale et celui du
mode de financement de l’économie.
Dans l’économie de marché, l’ajustement entre capacité et
besoin de financement s’opère principalement à travers le
système financier

marché des capitaux à des taux flexibles déterminé par le


marché.
Dans l’économie d’endettement prédomine la finance
indirecte* à des taux quasi fixe déterminé par les autorités
monétaires.
Section I: Les fonctions du système financier
II- Economie d’endettement et économie de marché
Chapitre V – Vue d’ensemble du

● Le modèle d’économie de marché :


Dans ce modèle la monnaie se fait grâce à la liquidation d’actifs
financiers, principalement avec:
● Prédominance du financement externe direct;
● Régulation monétaire assurée par le marché financier;
● Les titres négociés sont surtout issus de la dette publique
système financier

(bon de Trésor);
● La banque centrale intervient sur le marché monétaire pour
vendre et acheter des titres;
● La création monétaire est essentiellement de type externe.
Section I: Les fonctions du système financier
II- Economie d’endettement et économie de marché
Chapitre V – Vue d’ensemble du

● Le modèle d’économie d’endettement :


Dans ce modèle appelé aussi « économie de crédit », l’obtention
de monnaie s’effectue par emprunt auprès des banques et
refinancement auprès de BC par intervention sur le marché
interbancaire, avec les caractéristiques suivantes:
● Prédominance du financement externe indirect;
système financier

● L’endettement du Trésor est faible;


● La régulation est assuré par le marché monétaire ;
● La BC intervient sur le marché monétaire pour assurer la
liquidité;
● La création monétaire se fait en interne : Crédit;
● Le rôle du marché financier est marginal.
Section I: Les fonctions du système financier
II- Economie d’endettement et économie de marché
Chapitre V – Vue d’ensemble du

En Conclusion:

Un système financier efficace permet une amélioration de


l’efficacité de l’allocation des ressources au sein de
l’économie, qui améliore le bien-être et, en générale,
système financier

l’investissement et donc la croissance.

Vous aimerez peut-être aussi