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Master Finances publiques et fiscalité

Module de la fiscalité internationale

La fiscalisation de l’établissement
stable au niveau international :

Encadré par : Dr BOUZELMAT Khalid


Réalisé par : HABBAL Aya commenté par : BAATANI Yousra
EL AAZEGOURI Hajar MAZINI Aya
FAHMI Aya
HARROU Fatima
Promotion 2023-2024
Introduction
Les conventions fiscales entre les Etats représentent un rôle majeur dans la régulation de la fiscalité des
entreprises opérant à l’échelle internationale. Parmi les notions abordées dans ces conventions, celle
d’établissement stable revêt une importance particulière .

La notion d’établissement stable est une notion fondamentale en matière de fiscalité internationale.
D’après les conventions préventives de double imposition, les bénéfices d’une entreprise sont imposables
dans l’Etat de résidence de l’entreprise, sauf si celle-ci exerce son activité dans l’autre Etat par
l’intermédiaire d’un établissement stable qui y est situé.

La notion de l’établissement stable est née avec la première utilisation fiscale dans un traité de 1899 entre
l’Autriche-Hongrie et la Prusse pour éviter le phénomène de double imposition dans les relations inter
municipales en Prusse. Puis, à l’occasion des négociations internationales visant à établir un système
équitable d’imposition des opérations internationales, il est apparu que la répartition des recettes fiscales
entre les Etats devait se fonder sur des concepts de source.

Il y a lieu de constater que les bénéfices réalisés par les établissements stables sont fiscalisés dans l'État
de source de leur réalisation.
Problématique :

Qu’est-ce qu’un établissement stable en droit fiscal et Comment ces


établissements sont-ils fiscalisés ?
Problématique :

Qu’est-ce qu’un établissement stable en droit fiscal et Comment ces


établissements sont-ils fiscalisés ?
Axe 1 : le cadre conceptuel de l’établissement stable :
Définition et caractéristiques d'établissement stable:

• La définition de cette notion réside à l’article 5 de la convention-modèle OCDE, lequel


doit être lu en combinaison avec l’article 7 qui traite de la répartition du pouvoir
d’imposition des bénéfices d’une entreprise. En effet, le but principal de cette définition
est de déterminer le droit d’imposition d’un Etat contractant sur les bénéfices d’une
entreprise qui réside dans un autre Etat contractant.
• L’article 5 de la convention-modèle OCDE dispose comme suit :
« Au sens de la présente Convention, l’expression « établissement stable » désigne une
installation fixe d’affaires par l’intermédiaire de laquelle une entreprise exerce tout ou partie
de son activité.

• Il ressort du premier paragraphe de l’article 5 de la convention-modèle que la


définition fait apparaître trois critères qui doivent être rencontrés pour que l’on
puisse parler d’établissement stable au sens de la convention.
Les caractéristiques d’un établissement stable :

c) L’exercice des activités


de l’entreprise par
a) Une installation b) La « fixité » de
l’intermédiaire de
d’affaires l’installation
l’installation fixe
d’affaires
a) Une installation d’affaires

• Cette expression désigne tout local, matériel ou installation, utilisés pour l'exercice des
activités de l'entreprise. Selon les commentaires de l'OCDE, une place sur le marché, ou un
emplacement, sont des installations, Il peut s'agir, également, d'une installation dans les
locaux d'une autre entreprise. Les caractéristiques de l'installation d'affaires varient donc en
fonction de la nature des activités de l'entreprise, il s'agirait d'un local pour certaines
entreprises, d'un terrain ou même d'un matériel ou des équipements pour d'autres entreprises.
• l'installation d'affaires, peut être constituée par une place sur un marché ou par un certain
emplacement utilisé de manière permanente, sous un dépôt de douane .
• le simple fait qu'une entreprise ait à sa disposition une zone ,servant à ses activités d'entreprise
suffit, pour constituer une installation d'affaires, de sorte que l'entreprise n'a pas l'obligation de
tenir un droit juridique formel sur cette installation (propriétaire ou locataire), ainsi par
exemple, il pourrait y avoir un établissement stable lorsqu'une entreprise occupe, illégalement,
une place à partir duquel elle exerce son activité.
b) La « fixité » de l’installation
• Pour qu'une installation soit considérée comme un établissement stable, il est essentiel
qu'elle présente un caractère fixe, c'est-à-dire qu'elle possède un certain degré de
permanence. En d'autres termes, elle ne doit pas avoir été établie dans un but purement
temporaire.
• l'installation doit être établie dans un lieu précis avec un certain degré de permanence, en
principe, il doit exister un lien entre l'installation d'affaires et un point géographique
déterminé.
• Une installation de courte durée peut être considérée comme un établissement stable si la
brièveté de son existence est due aux particularités de ses activités ou bien à de mauvaises
affaires.
• Il y a lieu de dire que l'installation ne peut constituer un établissement stable que si elle est
réputée fixe. Par fixe, on entend un certain degré de permanence, mais il arrive parfois,
pour des raisons particulières d'activités, que ce degré de permanence soit remis en cause,
ce qui occasionne, l'instantanéité de l'activité et par conséquent l'exclusion de l'installation
de la qualification de l'établissement stable.
c) L’exercice des activités de l’entreprise par
l’intermédiaire de l’installation fixe d’affaires

• Selon le commentaire du modèle d'OCDE, l'installation fixe d'affaire doit être utilisée en
totalité ou en partie pour l'exercice de l'activité de l'entreprise, elle doit contribuer à la
réalisation de son objet de manière directe ou indirecte. Dans la plupart des cas, l'activité de
l'entreprise est exercée dans cette installation fixe d'affaire par des personnes qui en dépendent
d'une manière ou d'une autre.
• l'établissement stable commence à exister dès que l'entreprise démarre ses activités par
l'intermédiaire de cette installation fixe d'affaire par contre une société ne concluant aucun
contrat et ne poursuivant aucune activité commerciale ou industrielle ne possède pas un
établissement stable.
• Le comité fiscal de l'OCDE s'est refusé à préciser que l'établissement stable devrait avoir un
caractère productif, il est évident qu'une entreprise commerciale, bien gérée, bien structurée,
chacun de ses éléments contribue à sa productivité globale
2. Approche en fonction des modalités d'application:
Par modalité d'application, on énumère d'un côté, les installations qui peuvent être considérées comme étant établissement stable

(la liste positive) et d'un autre côté on repérera la liste des installations qui ne peuvent être qualifiées d'établissement stable (la liste

négative).

Les installations qualifiées d’établissement stable au sens des conventions fiscales :

Selon l’article 5 des modèles de convention de l’OCDE : « l’expression « établissement stable » désigne une installation fixe

d’affaires par l’intermédiaire de laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son activité ».

Bien que les conventions fiscales établissent une liste d’exemples d’établissements stables, non exhaustive, il convient de vérifier

si une installation mentionnée dans cette liste, correspond à la définition générale. De même, si une installation ne figure pas dans

la liste des exemples, elle peut être considérée comme un établissement stable si elle présente les caractéristiques définies dans

ladite définition.
De manière générale, les exemples cités sont ceux définis ci-après :

Il s’agit d’un siège de direction c’est-à-dire d’un lieu ou une entreprise prend certaines décisions. En
Siège de
pratique, cette notion est caractérisée en présence de quartiers généraux ou lorsqu’une multinationale a
direction :
délégué des fonctions de direction à ses bureaux régionaux.

La notion de succursale n’étant pas définie par les conventions fiscales, il convient de se reporter au droit
interne de chaque Etat, et d’appliquer la définition générale de l’établissement stable.
En droit interne français, une succursale est considérée comme un établissement stable que si elle présente
les caractéristiques suivantes :
Permanence : contrairement à une succursale temporaire, qui peut être établie pour une période limitée ou
Succursale : pour répondre à des besoins spécifiques à court terme, une succursale permanente est conçue pour
fonctionner de manière continue et stable.
Autonomie : généralement une succursale autonome dispose d’un personnel propre, rémunéré localement (en
partie ou en totalité), propose des services propres notamment commerciaux, et financiers, et tient une
comptabilité distincte de celle du siège.
La notion de bureau recouvre une définition large et sa catégorisation varie selon sa fonction. En effet, un
bureau de vente peut être considéré comme un établissement stable. Cependant, les bureaux d’achat ou de
Bureau :
liaison ne le sont généralement pas car ils œuvrent pour une activité auxiliaire et préparatoire.

Usine ou
Les usines et ateliers ne sont des établissements stables que s’ils sont en exploitation.
atelier :

Mine, puits de pétrole ou de gaz, une


carrière ou tout autre lieu d'extraction
de ressources naturelles.
Les installations non qualifiées d’établissement stable au sens des conventions fiscales :
En principe, les conventions fiscales énumèrent divers cas d’installations non qualifiées comme des établissements stables.
Les exceptions visent principalement les activités préparatoires ou auxiliaires qui ne sont pas considérées comme
constitutives d’un établissement stable, et ce même si elles sont exercées par l’intermédiaire d’une installation fixe
d’affaires.

Les installations mentionnées ci-dessous ne peuvent constituer un établissement stable, il s'agit de toutes:

installations, utilisées aux installation est utilisée aux installation qui est utilisée
seules fins de stockage seules fins d'acheter de aux seules fins, d'exercer
d'exposition ou de marchandises ou de réunir pour l'entreprise une
livraison de marchandises, des infos pour l'entreprise. activité de publicité.
appartenant à l'entreprise.

En guise de conclusion, ne peuvent constituer un établissement stable toutes activités exercées à partir d'une installation
dont les opérations sont : préparatoires ou auxiliaires par rapport à l'ensemble des activités exercées par l'entreprise (siège).
Le cas des chantiers de constructions ou de montage :
L'imposition des chantiers de construction dans les pays de leur exécution, doit obéir généralement à une condition de durée,
seuls les chantiers dont la durée d'exécution excède une certaine période, peuvent être considérés comme des établissements
stables, cette durée est fixée à 6 mois selon les solutions concernées par le MC, ONU, et 12 mois pour le Mc, OCDE.
Axe 2 : la fiscalisation des établissements stables
SECTION 1: Le régime légal de l'imposition d'établissement stable

L’établissement stable est une entité économique qui est défini par les conventions fiscales internationales,
mais sa constitution obéit à des règles bien précises.
Au Maroc, le régime légal d'imposition de l'établissement stable est défini par la loi fiscale marocaine
ainsi que par les conventions fiscales de non double imposition que le Maroc a signées avec d'autres pays.
Au Maroc une société doit payer l’impôt sur les sociétés dans le lieu de son siège social. Cependant, les
sociétés étrangères peuvent subir l’IS à raison des bénéfices réalisés par leurs établissements stables au
Maroc.

ARTICLE 37 DU CODE DE COMMERCE dispose « Sont tenues de se faire immatriculer au registre du


commerce toutes les personnes physiques et morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité
commerciale sur le territoire du Royaume. L'obligation d'immatriculation s'impose en outre :
1) à toute succursale ou agence d'entreprise marocaine ou étrangère ;
2) à toute représentation commerciale ou agence commerciale des Etats, collectivités ou établissements
publics étrangers »
Le régime légal de l'imposition des établissements stables, se trouve dans les dispositions de l'article -5- du CGI
Article 5 CGI
I.- Les sociétés, qu'elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à raison de l'ensemble des
produits, bénéfices et revenus :
se rapportant aux biens qu'elles possèdent, à l’activité qu'elles exercent et aux opérations lucratives
qu'elles réalisent au Maroc, même à titre occasionnel ; dont le droit d’imposition est attribué au Maroc
en vertu des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

II.- Les sociétés n'ayant pas leur siège au Maroc, appelées « sociétés non résidentes » dans le présent
code sont en outre, imposables à raison des produits bruts énumérés à l'article 15 ci-dessous qu'elles
perçoivent en contrepartie de travaux qu'elles exécutent ou de services qu'elles rendent, soit pour le
compte de leurs propres succursales ou leurs établissements au Maroc, soit pour le compte de
personnes physiques ou morales indépendantes, domiciliés ou exerçant une activité au Maroc.

 Toutefois, les dispositions de l'alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque les travaux sont
exécutés ou les services sont rendus au Maroc par une succursale ou un établissement au Maroc de
la société non résidente, sans intervention du siège étranger. Les rémunérations perçues à ce titre
sont comprises dans le résultat fiscal de la succursale ou de l'établissement qui est, dans ce cas,
imposé comme une société de droit marocain.
Illustration

Une Sté non résidente alpha sis au canada a conclu un contrat en 2012 avec un organisme financier marocain pour lui assurer des
compétences techniques en matière de formation du personnel et de savoir-faire en ingénierie informatique

-le montant brut en devise de la prestation : 40.000,00 euro


-le taux de change est de 1euro = 10 DH
*calculer les impôts à payer au Maroc par la Sté non résidente «alpha» ?
Contre-valeur HT 400 000,00DH
1-IS RALS : 400.000 x 10% =40.000
2-TVA : 400.000 x 20% =80.000

Si la retenue à la source et la TVA n'ont pas été opérés, il faut procéder à la régularisation au nom de l'entreprise marocaine,
organisme payeur qui représente la société étrangère non résidente auprès de l'administration fiscale marocaine

En revanche, si les travaux sont exécutés ou les services sont rendus an Maroc, exclusivement, par une succursale ou un
établissement stable de la société étrangère sans intervention du siège, les rémunérations perçues à ce titre feront partie, intégrante,
du résultat de la succursale ou de l'établissement stable qui est imposé comme une société, fiscalement, marocaine, et les dites
rémunérations ne quittent pas le territoire de l'Etat de source
En matière d’IS

En règle générale, Les établissements stables sont soumis à l'Is au même titre que les sociétés de
droit marocain, ils peuvent toutefois opter pour le régime de l'imposition forfaitaire pour chaque
marché, mais sous des conditions spécifiques.
ce qui prévus à L’article 16 du CGI relatif aux sociétés « Les sociétés non résidentes
adjudicataires de marchés de travaux, de construction ou de montage peuvent opter, lors du
dépôt de la déclaration prévue à l'article 148-III 146 ci-dessous ou après la conclusion de
chaque marché, pour l'imposition forfaitaire sur le montant total du marché, au taux prévu à
l'article 19.
« Le taux de l'impôt forfaitaire est fixe à 8% du montant –HT-sur la valeur ajoutée des
marchés »

Lorsque le marché comporte la livraison "clefs en mains" d'un ouvrage immobilier ou d'une
installation industrielle ou technique en ordre de marche, la base imposable comprend le
coût des matériaux incorporés et du matériel installé, que ces matériaux et matériel soient
fournis par la société adjudicataire ou pour son compte, facturés séparément ou dédouanés
par le maître de l'ouvrage. »
L’imposition de l'établissement stable à l'Is peut prendre plusieurs formes.

 Imposition dans les conditions de droit commun


L’établissement stable imposé selon le régime de droit commun RNR est appréhendé exactement comme
une société de droit marocain et il est passible de l'Is à concurrence de la totalité des bénéfices réalisés au
Maroc et le taux applicable, à ce bénéfice fiscal, est de l'ordre de 15%( inférieur ou égale 300 000.00) et
33% (supérieur 100 000 000.00DH). Article 19 CGI
Les résultats fiscaux déficitaires sont reportables sur les exercices suivants dans la limite de quatre
ans à l’exception des déficits liées aux amortissements qui sont reportables dans le temps

 Imposition spécifique des centres de coordination


Les centres de coordination sont soumis à l’impôt sur les sociétés selon un régime fiscal spécifique.
Le régime fiscal des « centres de coordination » a été institué par la législation fiscale marocaine,
Extrait de disposition légale:
Il s’agit « Les centres de coordination d’une société non résidente ou d’un groupe international dont
le siège est situé à l’étranger. Par centre de coordination, il faut entendre toute filiale ou établissement
d’une société ou d’un groupe international dont le siège est situé à l’étranger et qui exerce, au seul
profit de cette société ou de ce groupe, des fonctions de direction, de gestion, de coordination ou de
contrôle ».
Les centres de coordination de sociétés non résidentes ou de groupes internationaux ont été placés sous un
régime fiscal d’exception.

« La base imposable des centres de coordination est égale à 10 % du montant de leurs dépenses de
fonctionnement. A cette base s’ajoute, le cas échéant, le résultat des opérations non courantes ». (Non liées
à la réalisation de l'activité du centre telles que les plus-values de cession…)

 Il est manifeste que par dépenses de fonctionnement, il faut entendre l'ensemble des charges pour leur
montant HT engagées par le centre y compris les dotations aux amortissements.

10% du montant des


dépenses de fonctionnement
Base imposable
+
Résultat des opérations non
courantes
IS Base imposable * taux d’IS

Les établissements des sociétés non résidentes ou des groupements desdites sociétés sont donc imposables
selon les conditions de droit commun, sous réserve du respect des régimes institués par les conventions fiscales
conclues avec d’autres États sachant que leurs dispositions soient prioritaires sur celles du droit interne
 Imposition forfaitaire optionnelle

Si elles l'estiment opportun, les entreprises intervenant par le biais d’établissements stables au Maroc
en vue de réaliser des marchés de travaux de construction, de montage, d'installation industrielles ou
techniques, pourront opter pour l'imposition forfaitaire sur le montant total du marché, l'option n'est ni
annuelle ni liée à un exercice fiscal, elle doit être exercée pour chaque marché.

 Cet impôt forfaitaire est calculé au taux de 8% applicable au chiffre d’affaires réalisé par les
établissements stables concernés
L'option pour le régime forfaitaire est irrévocable et irréversible durant la période de l'exécution du
marché, elle entraîne par ailleurs des obligations comptables et la tenue des registres suivants :

- un registre des encaissements et de transferts


- un registre visé par l'inspecteur du travail
- un registre des honoraires, commissions de courtage et d'autres rémunérations
similaires allouées à des tiers au Maroc ou à l'étranger.
Retenue à la source sur les bénéfices d'établissement stable

Elle s'applique aux bénéfices distribués après impôt. Elle est considérée comme un impôt de distribution
qui s'ajoute à l'IS, elle s'applique à tout bénéfice d'établissement stable transféré.
L’article 13-IV du CGI évoque l’ES pour annoncer que les bénéfices nets après IS qu’il réalise sont
passibles de la retenue à la source :

« Article 13.- Produits des actions, parts sociales et revenus assimilés Les produits des actions, parts
sociales et revenus assimilés soumis à la retenue à la source prévue à l’article 4 ci- dessus sont ceux versés,
mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales au titre : I.-IV.- des bénéfices
distribués des établissements de sociétés non résidentes

 En effet, l'article 19- IV dispose que : " Les taux de l’impôt sur les sociétés retenu à la source sont
fixés à 10 % du montant des produits bruts, hors taxe sur la valeur ajoutée, perçus par les
personnes physiques ou morales non résidentes ".
La convention de non double imposition entre le Maroc et la France dispose que

Les taux maximums pour les retenues à la source sont :

Dividendes : 15%. Cependant, les dividendes payés par une société domiciliée en France
à une personne domiciliée au Maroc sont exemptés de la retenue à la source en France
(art. 13(3))
Intérêts : Les intérêts provenant d'un Etat contractant et payés à une personne domiciliée sur le territoire de
l'autre Etat contractant sont imposables dans cet autre Etat.
 15% du montant brut des intérêts des dépôts à terme et des bons de caisse ;
 10% du montant brut des autres intérêts (art. 14 (2))
Redevances : ne sont imposables que dans celui des Etats contractants où sont situés ces biens
5% et 10% selon le cas (art. 16 (2)).

 5% : Les redevances versées en contrepartie de l'usage ou du droit à l'usage de droits d'auteur sur des œuvres
littéraires, artistiques ou scientifiques, non compris les films cinématographiques et de télévision,
10%: Les redevances provenant de la concession de licences d'exploitation de brevets, dessins et modèles,
plans, formules ou procédés secrets
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La loi prévoit l'imposition à la tva les opérations commerciales et industrielles ainsi que les professions libérales
et de service. La taxe s'applique aux opérations d'importations comme à celles dites locales.
Si les sociétés clients bénéficient de l'exonération de la TVA pour un bien d'investissement, toutes les factures ou
mémoires qui lui seront délivrés doivent être revêtues de la mention "exonération de la TVA". Cette exonération,
de la TVA à la vente pour le fisc, est combinée à un remboursement de la taxe en amont ayant grevé les éléments
du prix en exonération de la TVA (et ce par dérogation à la règle de droit commun du report de crédit).
L'impôt sur le Revenu : Un impôt relatif aux personnes physiques

Les salaires versés par l'établissement stable à ses employés sont soumis à l'IR, qui est calculé et retenu à la
source par l'employeur.
Le taux marginal du barème de l'IR a connu de grands changements et ce à partir de la LF 2008, il est de (38) %
depuis 2010. Si en matière fiscale, le régime auquel est soumis l'établissement stable est sensiblement similaire, à
celui des sociétés, il n'en demeure pas moins que sa création, n'est souvent qu'un préalable à l'implantation durable
de l'entreprise étrangère en vue de pérenniser sa présence au Maroc

Une fois que, la notion d'établissement stable est définie et une fois son aspect juridique et fiscal démontrés, il
reste à élucider la manière dont sa base imposable est déterminée
2. La difficile détermination des bénéfices imputables à l'établissement stable

Aujourd'hui, les principes fiscaux internationaux pour l'attribution des bénéfices


à un ES sont définis à l'article 7 du Modèle de Convention fiscale de l'OCDE
concernant le revenu et la fortune, qui constitue la base du réseau étendu de
conventions fiscales bilatérales entre les pays membres de l'OCDE et entre de
nombreux pays membres et non membres. Ces principes sont également intégrés
au Modèle de Convention des Nations Unies concernant les doubles impositions
entre pays développés et pays en développement
 Attribution de bénéfices à des établissements stables:

l’article 7 du Modèle de Convention fiscale, les bénéfices qui doivent être attribués à un
ES sont ceux que l’ES aurait perçus s’il avait été une entreprise distincte et indépendante
exerçant les activités qui lui valent d’être qualifié d’ES. ce principe s’applique que
l’administration fiscale décide ou non d’adopter l’approche autorisée par l’OCDE

• Les bénéfices d'une entreprise d'un État contractant ne sont imposables que dans cet
État, à moins que l'entreprise n'exerce son activité dans l'autre État contractant par
l'intermédiaire d'un établissement stable qui y est situé

• lorsqu'une entreprise d'un État contractant exerce son activité dans l'autre État
contractant par l'intermédiaire d'un établissement stable qui y est situé, il est imputé,
dans chaque Etat contractant, à cet établissement stable les bénéfices qu'il aurait pu
réaliser s'il avait constitué une entreprise distincte exerçant des activités identiques
ou analogues dans des conditions identiques ou analogues et traitant en toute
indépendance avec l'entreprise dont il constitue un établissement stable.
• Dans le calcul des bénéfices d'un établissement stable, sont admises en déduction les
dépenses exposées aux fins poursuivies par cet établissement stable, compris les dépenses
de direction et les frais généraux d'administration ainsi exposés, soit dans l'État où est situé
cet établissement stable, soit ailleurs

• Aucun bénéfice n'est imputé à un établissement stable du fait qu'il a simplement acheté
des marchandises pour l'entreprise

• les bénéfices à imputer l'établissement stable sont calculés chaque année selon la même
méthode, moins qu'il n'existe des motifs valables et suffisants de procéder autrement.
Le principe équivaut à reconnaitre une personnalité fiscale à l'établissement stable qui
est par ailleurs dépourvue de la personnalité juridique propre et ne disposant pas de
patrimoine distinct de celui du siège central. Dès lors, deux hypothèses peuvent se
présenter selon que l'établissement stable tienne ou non une comptabilité autonome du
siège
• L’établissement stable tient une comptabilité distincte

le bénéfice imputable à l'établissement sera déterminé dans les conditions de droit


commun lorsqu’une entreprise étrangère à un établissement au Maroc, elle est tenue par
la loi de souscrire une déclaration des bénéfices et de fournir des éléments justificatifs à
l'appui de ses déclarations. Ainsi, le bénéfice imposable est déterminé à partir d'une
comptabilité conforme à la législation comptable en vigueur. Le bénéfice de
l'établissement stable est donc déterminé à partir de son compte du résultat.
• L’établissement stable ne tient pas de comptabilité distincte

Dans certains cas exceptionnels, il a eu recourt à une méthode dite indirecte23, ou méthode de répartition
fractionnaire, qui considère que les bénéfices globaux de l'établissement sont une fraction des bénéfices
globaux de l'établissement stable, la répartition se fait selon différents critères notamment le rapport entre
le chiffre d'affaires de l'établissement stable et le chiffre d'affaires total de l'entreprise mère.

Alors, les bénéfices de l'établissement stable est comme suivant : = bénéfices globaux de société mère x
Chiffe d'affaires de l'établissement stable Chiffre d'affaires de la société mère.
En réalité, la méthode indirecte est souvent difficile à mettre en œuvre, dans la mesure où il est quasiment
impossible, aux autorités fiscales d'un pays, de déterminer les bénéfices globaux d'une société qui a
plusieurs établissement stable, le bénéfice imposable d'un de ces établissements sera déterminé, au prorata
du chiffre d'affaires réalisé par chacune de ces entités concernées
CONCLUSION :
Bibliographie et webographie:
• Code général des impôts 2024

• Note-circulaire-CGI-717-Tome-1

• Modèle de convention des Nations Unies concernant les doubles impositions entre pays développés et pays en développement

• Modèle de Convention fiscale concernant le revenu et la fortune 2017 (Version complète)

• La mise à jour 2017 du modèle de convention fiscale de l'OCDE

• Séminaire pluridisciplinaire : "La notion d'établissement stable : impact de la nouvelle définition envisagée par l'action 7 du plan BEPS et application à la nouvelle
économie numérique". TFE Renaud Ransy[1].pdf

• L’Établissement stable dans les conventions fiscales internationales : de l’amphibologie conceptuelle à l’incertitude fiscale. Dr. Khalid BOUZELMAT.

• La fiscalisation des sociétés étrangers au Maroc entre la mystification du commerce classique et la sophistication du commerce électronique cas de l’établissement
stable , Khalid BOUZELMAT, Professeur à l’université Mohammed V Rabat Agdal

• HAMDADOU Wahiba, Doctorante en Droit public économique Revue droit international et développement Faut-il élargir la notion d’établissement stable ?

• Le régime fiscal des centres de coordination Mourad HARICI Droit & Fiscalité https://esca.ma/

• https://www.linkedin.com/pulse/les-installations-qualifi%C3%A9es-d%C3%A9tablissement-stable-au-boubaker-hedia-lymcf

• https://www.oecd.org/fr/fiscalite/prix-de-transfert/instructions-supplementaires-sur-l-attribution-de-benefices-a-un-etablissement-stable-beps-action7.pdf

• 41031512.pdf (oecd.org)

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