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C’est J.H.

Flavell qui, après ses travaux sur la métamémoire, utilisera le premier le terme plus
générique de « métacognition » (Flavell, 1976, p.232 – notre traduction) :
« La « métacognition » se rapporte à la connaissance que l’on a de ses propres processus
cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui y touche, par exemple, les propriétés pertinentes
pour l’apprentissage d’informations ou de données […] la métacognition se 11 rapporte entre
autres choses à la surveillance active, à la régulation et à l’organisation subséquente de ces
processus, et ce en fonction des objets cognitifs ou des données sur lesquelles ils portent,
habituellement pour servir un but ou un objectif concret ».

Noël (1997, p.19) propose quant à elle une définition plus opératoire de la métacognition :
« La métacognition est un processus mental dont l´objet est soit une activité cognitive, soit un
ensemble d´activités cognitives que le sujet vient d´effectuer ou est en train d´effectuer, soit un
produit mental de ces activités cognitives. La métacognition peut aboutir à un jugement
(habituellement non exprimé) sur la qualité des activités mentales en question ou de leur
produit et éventuellement à une décision de modifier l´activité cognitive, son produit ou même
la situation qui l´a suscitée. ».

Cet exemple ainsi que la définition de Flavell nous permettent d’ores et déjà de souligner le
fait que la métacognition est avant tout un concept composite, fortement ancré dans l’action, et
qu’on ne saurait limiter à un type de tâche précis. Une première dichotomie peut être établie
entre la composante « connaissances » de la métacognition, et l’aspect régulation et contrôle
de la tâche en cours. Dans le scénario présenté ci-dessus, Linda fait en effet appel à ses
connaissances antérieures en ce qui concerne sa manière d’apprendre le contenu d’un cours.
Ici, elle a réalisé que la distraction due à la télévision allait l’empêcher de travailler dans des
conditions optimales. La régulation concerne plus généralement le choix de stratégies
d’apprentissage (ex : la méthode mnémotechnique pour apprendre les lobes) et la surveillance
et l’évaluation des processus en cours (ex : passer à l’apprentissage des lobes quand Linda
estime que c’est la seule partie dont elle a du mal à se souvenir). Gombert (1990, p.27)
reprend cette dichotomie de la manière suivante :
« Métacognition : domaine qui regroupe ;
1 – les connaissances introspectives conscientes qu’un individu particulier a de ses propres
états et processus cognitifs,
2 – les capacités que cet individu a de délibérément contrôler et planifier ses propres
processus cognitifs en vue de la réalisation d’un but ou d’un objectif déterminé. »
Pour résumer, il est important de souligner que la métacognition se divise ainsi en trois
grandes composantes qui sont

- Les connaissances métacognitives,


- Le monitoring métacognitif (ou veille métacognitive) Compétences métacognitives
- Le contrôle métacognitif.

Ces deux dernières dimensions permettent d’effectuer la régulation de la cognition. On peut


dès lors les regrouper sous le terme de « compétences métacognitives ».

Afin de clarifier notre propos, il nous faut reprendre les concepts nécessaires à la bonne
compréhension de ce qui constitue la métacognition, telle que définie précédemment. Pour ce
faire, nous proposons ici une synthèse des principaux éléments évoqués ci-dessus sous forme
de tableau, en y ajoutant quelques exemples (voir table 1.1, p.15).
Concepts Définition Exemples

Apprentissage, résolution de
Processus de
Cognition traitement de problèmes, raisonnements,
l’information mémorisation, perception, etc.
Evaluer son apprentissage, vérifier
Cognitions sur la validité d’hypothèses, confronter
Métacognition
d’autres cognitions une lecture en cours à ses
connaissances sur le sujet.
Savoir que l’on apprend mieux dans
Connaissances sur un contexte calme que bruyant,
Connaissances métacognitives un type de savoir que la mémoire est limitée,
cognition savoir qu’on est meilleur en math
qu’en littérature.
Juger du fait qu’on s’approche ou
Evaluer l’état
Monitoring ou non de la solution du problème,
veille Actuel de l’activité
évaluer la qualité de la
métacognitive cognitive
compréhension de ce que l’on lit.
Compétences Décider d’utiliser une nouvelle

métacognitives stratégie pour résoudre un problème


Réguler certains
Contrôle difficile, décider de passer plus de
aspects de l’activité
métacognitif temps à essayer de se souvenir de la
cognitive
réponse à une question de culture
générale.

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