Marchés Publics

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Master droit des contentieux

Module : Contentieux administratif

Soumis à l’appréciation de : Réalisé par :


Prof ENNACIRI Khadija AMMOU Alaa-Eddine
BOUGADOUMA Zahra
KHALFAOUI Rania
SAMGHOUR Imane

1
NTRODUCTION
« Le contrat est la tentative le plus hardie qui puisse se concevoir pour établir la
domination de la volonté humaine sur les faits, en les intégrant d’avance dans un acte de
prévision ».1

Ces propos de Maurice Hauriou conservent aujourd’hui toute leur acuité. En droit civil comme
en droit administratif, le contrat est un acte de prévision, un « pari sur l’avenir ». Il véhicule les
idées d’assurance, de stabilité, moteurs de la vie juridique et sociale.2

Il est évident que le rôle de l’État dans la réalisation des objectifs du développement
économique et social, implique la mise en œuvre, par les différents départements publics de
vastes programmes d’actions. Ceux-ci peuvent s’accomplir, non seulement dans le domaine
des équipements d’infrastructure, de projets sociaux et culturels, Aussi dans les
investissements directs touchant tous les secteurs où l’État continue à jouer un rôle principal
ou proportionnel.
Le recours au procédé contractuel a présenté évidemment un instrument important pour
l’administration, pour qu’elle agisse ; les contrats administratifs sont des contrats passés par
l’administration et ils sont soumis à un régime particulier, et la loi désigne certains contrats
étant d’office administratifs, à savoir : délégation de service public, partenariat public-privé, et
marchés publics.
Il s’avère important donc de mettre le doigt sur les critères de distinction des contrats
administratifs par rapport aux contrats du droit commun ; on parle essentiellement de critères
organiques et matériels. Et dans ce sens l’un des cocontractants doit être une personne morale
de droit public, comme les établissements publics et les collectivités territoriales, et l’objet du
contrat doit viser la réalisation d’un service public et/ou la satisfaction de l’intérêt général.
Sans oublier que le juge renforce en effet l’opinion qu’il se forme à partir de l’analyse de l’objet
du contrat, par l’étude des clauses, et si elles apparaissent exorbitantes du droit commun, le
conduisent à déclarer le contrat administratif 3.

Ce qui nous intéresse le plus dans cette recherche c’est les marchés publics, car ils ont
toujours constitué un instrument de matérialisation de l’action administrative depuis longtemps,
malgré leur régime très particulier. Ce particularisme trouve sa raison d’être, non seulement
dans ces contrats de nature administrative, mais aussi dans le fait qu’il s’agit d’un contrat de
marché destiné à répondre aux besoins de l’administration.
Les marchés publics est une notion dont, il y a une vingtaine d’années au Maroc. On aurait
difficilement trouvé des traces dans des ouvrages du droit public en général et du droit
administratif en particulier. Actuellement c’est un concept régulièrement utilisé, voire même
une norme de référence pour les entités administratives aussi bien nationales que locales4.

L’expression droit des marchés publics est apparue certes, dès les premières années de
l’indépendance, dans des rare ouvrages, articles et décisions jurisprudentielles de la chambre

1 Maurice Hauriou, "principes de droit public : à l'usage des étudiants en licence et en doctorat", éd.1916,
P.206.
2 HOEPFFNER Hélène, "la modification du contrat administratif", éd.LEXTENSO, L.G.D.J, 2009, Paris, P.2 .
3 Michel Rousset et Jean Garagnon, REMALD, 99.éd2017, P.463
4 EL CHEDDADI Abdellatif, "Droit des marchés publics", éd.SLAIKI Akhawayne, Avril 2015, Tanger, P.7 .

2
administrative de la cour suprême, devenue aujourd’hui cour de cassation, travaux ayant servi
Aux premières constructions de ladite notion.
Aujourd’hui les données liées au droit des marchés publics, ont très vite évoluées, et en
Particulier à partir du début du 21ème siècle aussi bien les lois que la jurisprudence n’ont
cessé De former un corps très cohérent.
La notion de marchés publics, issue du code des marchés publics du 20/03/2013, indique
Qu’un marché est un contrat conclu à titre onéreux entre un ou « plusieurs » maîtres d’ouvrage
Et un opérateur économique, basé sur des principes généraux classiques et qui repose sur un
critère organique, c’est-à-dire un contrat passé par une personne publique avec des critères
matériels, dont l’objet du marché et la définition des besoins, qu’il est essentiel de définir 5.

Ainsi, un marché public est un contrat écrit (article 13) de droit administratif consacrant
L’accord de deux volontés contradictoires entre deux personnes dotées de la personnalité
Juridique, c’est-à-dire titulaires de droits subjectifs et jouissant de la capacité d’exercer des
Droits et d’être assujetties à des obligations. C’est la capacité de jouissance de droits qui exclut
Toute action ou décision unilatérale. Les personnes physiques comme les personnes morales
Peuvent être dotées de la personnalité juridique.
La réglementation des marchés publies a connu, cette dernière décennie, des réformes
Importantes, après vingt ans d’immobilisme juridique, sous l’égide du décret 19/05/1965 et
celui Du 14/10/1976. Le législateur a introduit la première génération de réforme par le décret
N°2-98-482 du 30 décembre 1998, après une seconde génération de réforme à travers le
décret N°2-06-388 du 5 février 2007.

Enfin, la dernière réforme a donné naissance au décret N°2-12-349 du 20 mars 2013.

En effet, la première période avait pour but l’adaptation de la réglementation aux problèmes
Financiers et économiques. L’administration choisissait, parmi les candidats le moins disant,
elle N’avait pas une grande liberté de choix car, le critère était le prix le plus bas, abstraction
faite De la qualité de la prestation ou de la capacité technique de l’attributaire.
Cependant le sujet que nous allons exposer s’articule autour des contentieux des contrats
administratifs, mais plus précisément des contentieux de marchés publics, il est donc
nécessaire de définir de prime abord cette notion de « contentieux des contrats
administratifs ».
En effet c’est l’ensemble des moyens d’obtenir un règlement administratif ou juridictionnel des
litiges relatifs aux contrats administratifs, dont la solution est soumise aux règles de droit
administratif on est conduit à chercher, à circonscrire ce contentieux, à en fixer les limites et à
en chercher les formes.
Arriver à ce stade une problématique s’impose : comment est-il traité le contentieux relatif
aux contrats administratifs (exemple : Marchés publics) ? Et à quel point les titulaires
des marchés publics sont-ils conscients parfaitement des voies de recours possible en
cas de litige ?
Pour répondre à ces questions nous allons traiter dans une première étape, la typologie et
mode de clôture des marchés publics (Partie I), puis s’étaler dans une deuxième étape sur le
règlement des litiges et contentieux des marchés publics (Partie II).

5 V. article 4 parg. 13 du Décret N° 2-12-349 du 8 Joumada I 1434 (20 mars 2013) relatif aux marchés publics.

3
Partie 1 : Types et clôture
des marchés publics

4
I- La typologie des marchés publics

Afin de garantir une meilleure exécution du marché et pour assurer l’efficacité de la


dépense publique il est primordial de bien choisir le type du marché public. Pour pouvoir choisir
un type adéquat aux objectifs du maitre d’ouvrage et qui répondra à ses besoins et qui les
conditionnera, on note que les marchés publics peuvent être classés selon :
1- Leur forme de passation :

Le décret du 20 Mars 2013 relatif aux marchés publics distingue dans son article 16 les trois
modes de passation des marchés publics à savoir l’appel d’offre, le concours et la procédure
négociée.
1-1- Les marchés passés par l’appel d’offre :
La procédure la plus courante, elle permet d’assurer la transparence et l’égalité dans le
traitement des concurrents, il y’ a l’appel d’offre ouvert qui permet à tout concurrent de prendre
part du marché et déposer son offre, d’où la diversité des offres pour en choisir la plus
avantageuse. Et on trouve aussi l’appel d’offre restreint qui est considérée comme procédure
limitée, elle n’est utilisée que lorsque la prestation nécessite un nombre limité d’entrepreneurs,
fournisseurs ou prestataires de service. Et enfin l’appel d’offre avec présélection lorsque seuls
les candidats présentant les capacités suffisantes du point de vue technique et financier et
sont choisis par une commission d’admission qui peuvent soumissionner l’offre.

1-2- Les marchés passés par concours :


Le concours est une procédure réservée aux marchés publics dont les prestations nécessitent
des recherches particulières vu leur caractère technique, financier et esthétique. Les
prestations de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme ou de l’ingénierie font objet de
concours qui peut porter sur :
-La conception du projet, la réalisation de l’étude, la réalisation des travaux, le suivi des
travaux.
Exemple concours de la corniche AIN SEBAA SIDI BERNOUSSI
2- Leur condition d’exécution :

Les marchés peuvent être classifiés selon leurs conditions d’exécution on distingue donc :
2-1- Les marchés-cadre :
Selon l’article 6 du décret du 20 Mars 2013, on dit « marché cadre » lorsque la quantification
et le rythme d’exécution d’une prestation présentant un caractère prévisible et permanent ne
peuvent être entièrement déterminés à l’avance. C’est à dire il porte que sur le minimum et le
maximum des prestations, arrêtés en valeur ou en quantité, susceptibles d’être commandés
au cours d’une période déterminée n’excédant pas l’année en cours de leur passation.
Le marché cadre doit indiquer, le minimum et le maximum avant tout appel à concurrence ;
-indiquer la durée pour laquelle ils sont conclus sans excéder 3 ans ou cinq ans,
*3 années consécutives pour les travaux comme de dragage, entretien de piste rurales,
entretien de réseaux d’irrigations, entretien des routes maintenance des ouvrages
hydrauliques… * 5 ans pour les marchés d’archivage.6

6 Annexe 2 du décret du 20 Mars 2013- Liste des prestations pouvant faire l’objet de marché cadre.

5
NB : Les marchés cadre ne supportent pas des ordres d’arrêt et de reprise pour prolonger la
durée de vie du contrat et ne peuvent comporter de période creuses sans avoir exécuté au
moins le minimum des prestations.
Il est à préciser que le marché cadre a reçu plusieurs réformes depuis l’avènement du décret
de 1998, de 2007 et celui de 2013 à savoir :
-Le taux d’augmentation de 10% en cas d’augmentation et de 25% en cas de diminution des
prestations sont à apprécier dans le cadre de la durée totale du marché cadre.
-les quantités des prestations à exécuter et leurs délais sont précisés pour chaque commande
par le maitre d’ouvrage en fonctions des besoins à satisfaire.
-Le maitre d’ouvrage établit à la fin chaque année budgétaire un décompte partiel et définitif à
hauteur des montants des prestations réalisés au titre de la période considérée et un décompte
définitif et général à la fin de la dernière période du marché cadre à hauteur du montant des
prestations réalisées au titre de la durée totale du marché cadre .c’est à dire que les crédits
engagés pour un marché cadre ne peuvent être consommés que pour des prestations
réalisées effectivement au cours de l’année qui concerne l’engagement.
2-2- Les marchés reconductibles :
L’article 7 du décret du 20 Mars 2013 stipule qu’un marché est dit reconductible lorsque les
quantités peuvent être déterminées à l’avance par le maitre d’ouvrage et présentent un
caractère prévisible, répétitif et permanent comme par exemple marchés de location de
voitures.
On relève de l’article 7 les caractéristiques propres aux marchés reconductibles à savoir :
*La détermination des spécifications, de la consistance, des modalités d’exécution, du
prix.
*L’indication des périodes pour lesquelles les marchés reconductibles sont conclus
*L’insertion dans le contrat d’une clause de tacite reconduction sans dépasser 3
années consécutives au maximum, pour les prestations figurant en annexe 3.7
-La durée du marché commence par ordre de service.
-L’établissement d’un décompte définitif à hauteur du montant des prestations réalisés
au titre de la période considérée.
-La précision par le maitre d’ouvrage des quantités à exécuter pour chaque commande.

2-3- Les marchés à tranches conditionnelles :


Un marché est dit à tranche conditionnelles lorsque la prestation à réaliser peut-être divisée
en deux pu plusieurs tranches constituantes chacune un ensemble cohérent autonome et
fonctionnel. Ce marché est divisé en :
-Une tranche ferme couverte par les crédits disponibles et que le titulaire est certain à
réaliser,
-Une ou plusieurs tranches conditionnelles dont l’exécution est subordonnée à la
disponibilité des crédits et à la notification d’un ou plusieurs ordres de service
prescrivant son exécution dans les délais prévus par le marché.

7Annexe 3 du décret du 20 Mars 2013- Liste des prestations pouvant faire l’objet de marché reconductible,
Paragraphe A et B.

6
Ils concernent des opérations de longue durée dont le mode d’exécution nécessite sa
répartition sur plusieurs tranches exemple marché tramway,
La doctrine en matière des marchés publics considère que lorsqu’une tranche conditionnelle
est affermie avec retard ou n’est pas affermie le titulaire peut bénéficier, si le marché le prévoit
et dans les conditions qu’il définit, d’une indemnité d’attente ou d’une indemnité de dédit.
Dans le cas de non-respect du délai prévu par le marché pour notifier au titulaire dudit marché
les ordres de services de commencement des tranches conditionnelles, le pouvoir
réglementaire a sauvegardé les droits de ce dernier et ce en lui accordant la possibilité :
*soit de bénéficier d’une indemnité d’attente si le marché le prévoit et dans les conditions qu’il
définit,
* soit renoncer à la réalisation de la ou des tranches conditionnelles 8(définition article 9 du
décret 20 mars 2013) ;
2-4- Les marchés allotis :
Un terme apporté par l’article 9 du décret de 2013, le marché alloti peut diviser le marché en
deux ou plusieurs lots et donner lieu chacun à n marché distinct pour des raisons
économiques, financières ou techniques le maitre d’ouvrage a donc le pouvoir de limiter le
nombre des lots pouvant être attribués à un même concurrent pour des raisons liées :
-à la sécurité de l’approvisionnement
-à la capacité des prestataires à réaliser le marché,
-au délai d’exécution, lieu et livraison,
2-5- Les marchés de conception-réalisation :
Défini par l’article 10 le marché de conception réalisation est un marché unique passé avec un
prestataire ou un groupement de prestataires et qui porte à la fois sur la conception du projet
et l’exécution des travaux ou sur la conception, la fourniture et la réalisation d’une installation
complète.
Pour pouvoir procéder à ce type de marché il faut s’assurer de l’existence des motifs d’ordre
technique rendant nécessaire l’association de l’entrepreneur aux études de l’ouvrage et que
ces motifs soient liés à la destination ou à la mise en œuvre de l’ouvrage (exemple les projets
d’infrastructures)
Ces marchés passent par voie de concours, et sont soumis à l’autorisation préalable du chef
du gouvernement après avis de la commission des marchés ;

3- Leur prix :

Le prix est élément important du contrat il doit être défini de manière à prévoir et couvrir toutes
les charges à supporter par le titulaire du marché lors de l’exécution des prestations ;
3-1- Les marchés à prix global :
Des marchés à un prix forfaitaire qui est fixé pour l’ensemble de la prestation.il est calculé sur
la base de la décomposition du montant global, dans ce cas chacun des postes de la
décomposition est affecté à un prix forfaitaire. Le montant globale est donc calculé par
l’addition de tous ces postes.
3-2- Les marchés à prix unitaire :

8 Article 9 du décret du 20 Mars 2013.

7
Le marché public est dit marché à prix unitaire lorsque les prestations objet du marché sont
décomposées sur la base d’un détail estimatif établi par le maitre d’ouvrage, et ce en différents
postes avec indication pour chacun d’eux du prix unitaire proposé et de l’unité de calcul.
3-4- Les marchés à prix mixte :
Lorsqu’il comprend des prestations rémunérées en partie sur la base d’un prix global et en
partie sur la base d’un prix unitaire. En conséquence, le paiement des prestations exécutées
au titre de ce marché diffère selon la base des prix de chaque prestation, en totalité ou en
partie. Ces prestations doivent être nettement distinguées dans le contrat.
3-5- Les marchés à prix au pourcentage :
Les marchés à prix au pourcentage ne s’appliquent que pour les prestations architecturales.
Calculé à raison de 5% à 7% des montants des travaux effectués. Selon l’article 12 du décret
de 2013, le marché comprend le bénéfice et tous droits, impôts, taxes, frais généraux, faux
frais et d’une façon générale toutes les dépenses qui sont à la conséquence nécessaire et
directe de la prestation objet du marché jusqu’au lieu d »exécution de la dite prestation. Les
prix des marchés sont fermes, révisables ou provisoires
3-6- Les marchés à prix ferme :
Lorsque son prix ne peut être modifié pendant le délai de son exécution même si des variations
économiques surviennent durant ledit délai. Ce type de marché donc ne peut pas faire objet
de révision de prix.il faut savoir que les marchés d’études dont le délai d’exécution est inférieur
à 4 mois sont passés à prix ferme.
3-7- Les marchés à prix révisables :
Le prix du marché est révisable lorsqu’il peut être modifié en raison des variations
économiques en cours d’exécution de la prestation. Les marchés d’études dont le délai
d’exécution est supérieur ou égal à 4 mois peuvent faire objet de révision de prix.
3-8- Les marchés à prix provisoire :
Lorsque l’exécution de la prestation doit être commencée alors que toutes les conditions
indispensables à la détermination d’un prix initial définitif ne sont pas réunies en raison de son
caractère urgent. Le marché ne peut être passé à prix provisoire que dans le cas prévu par
l’alinéa 5 du paragraphe II de l’article 86.

4- Leur objet
Le maitre d’ouvrage doit être en mesure d’évaluer avec précision l’étendue des besoins
auxquels le marché doit satisfaire, le marché peut donc doit déterminer de façon précise son
objet à la fois quantitative et qualitative, l’objet doit retenir l’attention de l’acheteur public.
4-1- Les marchés de travaux :
Des marchés ayant pour objet la construction d’ouvrages et d’infrastructures ou de biens
immobiliers dans lesquels la livraison de fourniture n’est qu’accessoire.
L’article 3 du décret du 20 Mars 2013 stipule que « tout contrat ayant pour l’objet l’exécution
de travaux relatifs notamment à la construction, à la démolition, à la réparation ou à la
rénovation, à l’aménagement et à l’entretien d’un bâtiment, d’un ouvrage ou d’une structure
ainsi que les travaux de reboisement » .Les marchés de travaux sont exécutés conformément
aux dispositions du décret n°214-394 du 13 Mai 2016 approuvant le cahier des clauses
administratives générales applicables aux marchés de travaux.
4-2- Les marchés de fournitures :

8
L’article susmentionné définit les marchés de fournitures comme « tout contrat ayant pour objet
l’achat ou la location avec option d’achat de produits ou de matériels ». Ils ont pour objet
l’acquisition de fournitures et matériels pour la gestion du service public. Leur payement est
liquidé sous forme de factures.
4-3- Les marchés de service :
Ce sont des marchés ayant pour objet l’exécution de certaines prestations de service qui ne
peuvent être accompagné de travaux ou de fourniture. Ce sont les services qui recouvrent les
prestations d’études et de maitrise d’œuvre.
Exemple : Nettoyage, maintenance, jardinage, gardiennage…

II-Mode de résiliation des marchés publics :


Comme tous les contrats, le contrat de marché public prend fin par l’exécution de leurs
Obligations par chacune des parties, ou par l’expiration de la durée par laquelle ils ont été
conclus ou, encore, par la commune volonté des parties. Il peut également prendre fin par voie
de Résiliation, à laquelle le droit administratif fait une place qu’il est loin d’avoir en droit privé.
La résiliation d’un marché public est donc un acte qui met fin anticipée aux marchés publics
Avant l’achèvement total d’exécution des prestations et des travaux objet de ces marchés. Cet
Acte est pris par décision de l’autorité compétente qui a procédé à l’approbation du contrat du
Marché en question, et elle doit être motivée et notifiée au titulaire du marché. Dans tous les
cas, l’aboutissement de l’exécution du marché peut être une fin normale, Concrétisée par la
réception des prestations comme elle peut être une fin anormale, telle que la Résiliation du
contrat du marché.

1 - Les types de résiliation

1-1- Résiliation suite à l’initiative du maître d’ouvrage :


La résiliation des marchés publics à l’initiative du maitre d’ouvrage présente une
mesure Coercitive révélant l’efficacité de l’administration, cette dernière recoure à cette
mesure Lorsqu’elle constate que les titulaires des marchés publics sont en défaut d’exécution.9
Ce mode de résiliation peut prendre une pluralité de formes, elle peut être pure et simple,
Comme elle peut être assortie d’une confiscation du cautionnement définitif, ou elle peut être
Suivie de la passation d’un nouveau marché avec un entrepreneur différent aux risques et frais
Du titulaire du marché initial. Le choix du type de résiliation que l’administration pourra adopter
Dépend de la gravité des manquements réalisés par le titulaire du marché. A cela s’ajoute le
fait que la résiliation à l’initiative du maitre d’ouvrage peut intervenir de Plein droit, prenant
ainsi la forme légitime, légale et obligatoire, tout en appliquant une clause Contractuelle ou
bien une disposition légale.

a- La résiliation de plein droit


La résiliation des marchés publics de plein droit s’opère si des modifications interviennent
Dans la situation du titulaire du marché, telle que le décès, l’incapacité civile ou physique de
L’entrepreneur ou la défaillance de l’entreprise.

b- La résiliation Pure et simple


Les parties peuvent convenir de la résiliation amiable du marché. La résiliation est réputée
Pure et simple, donc sans indemnité pour chacune des parties, en l’absence de clause
Contraire. Néanmoins, le titulaire du marché a droit, dans ce cas, au paiement des prestations
Qu’il a réalisé. La résiliation pure et simple peut être prise suite à des manquements dans

9Abdelmajid CHARIF BOUTAQBOUT, "Marchés publics : Manuel pratique de gestion", éd.Dar Assalam, 2019,
Rabat, P.239.

9
l’exécution du Marché notamment, dans le cas où l’entrepreneur n’exécute pas les dispositions
prescrites dans La mise en demeure qui lui est notifiée à ce sujet par des ordres de service.

c- La résiliation d’office
La possibilité de résiliation du contrat de marché public s’offre au maître d’ouvrage dans la
Cadre de variation du prix des travaux, en application de la formule de révision des prix, dont
La définition est présentée dans le contrat du marché. Cette variation se manifeste dans le
Montant total des travaux restant à exécuter, et qui se trouve augmenté ou diminué de plus de
50% par rapport au montant de ces mêmes travaux établis sur la base des prix initiaux du
marché.

1-2- Résiliation suite à l’initiative du titulaire du marché :


La loi accorde la possibilité de résilier le contrat du marché public, la demande de
Résiliation à l’initiative du titulaire du marché, pourra ainsi intervenir dans des situations
Diverses, à savoir : la force majeure, ajournement des travaux, diminution de la masse des
Travaux, ou diminution ou augmentation suite à la révision des prix.

a- En cas de force majeure


La force majeure peut être définie comme étant un événement qui implique la non exécution
d’une prestation en raison d’événement à caractère imprévisible, et de circonstances
Anormales à caractère irrésistible au-delà du contrôle de la personne qui invoque la force
Majeure, élément d’extériorité, dont les conséquences n’auraient pas pu être évitées, malgré
L’exercice de toute sa vigilance. La notion de force majeure n’est pas facile à cerner, sa
signification doit être Déterminée sur la base des dispositions juridiques, notamment les
articles 268 et 269 du Code Des Obligations et Contrats du 12 Août 1913, et dans ce cadre,
l'intervention d'une force majeure permet au titulaire du marché de demander soit au maître
d'ouvrage, soit au juge en cas de refus du maître d'ouvrage, la résiliation du contrat si le contrat
est devenu inexécutable. Toutefois, si l'exécution n'est que temporairement impossible,
l'administration a le droit de ne pas résilier le contrat et attendre que le cas de Force majeure,
disparait en fonction de la nature et de l'importance de la prestation objet de marché.

b- En cas d’ajournement des travaux


L’ajournement de l’exécution des travaux implique la suspension totale ou partielle de
l’exécution des travaux décidée par le maître d’ouvrage pour une période déterminée.

c- En cas de diminution dans la masse des travaux .


Au sens de l’article 57 alinéa 1 du CCAGT on entend par masse initiale des travaux : le
Montant contractuel des travaux tel que prévu au marché initial.

d- En cas de diminution où d’augmentation suite à la révision des prix


Si pendant le délai contractuel du marché, les prix des travaux subissent, suite à L’application
de la ou les formules de révision des prix définies dans le cahier des prescriptions Communes
ou le cahier des prescriptions spéciales, une variation telle que le montant total des Travaux
restant à exécuter se trouve, à un instant donné, augmenté ou diminué de plus de 50% Par
rapport au montant de ces mêmes travaux établis sur la base des prix initiaux du marché,
L’autorité compétente peut résilier le marché d’office comme a été mentionné ci-dessus.

e- Le retard dans le règlement des sommes dues


Le retard dans le règlement des sommes dues ouvre droit à l’entrepreneur à des intérêts
Moratoires, à l’ajournement des travaux mais également un droit à la résiliation du marché.
Selon l’article 67 du CCAGT, lorsque le retard dans le règlement des sommes dues au titre du
Marché dépasse huit (08) mois, l’entrepreneur peut, en plus du droit aux intérêts moratoires,

10
Demander au maître d’ouvrage de procéder à la résiliation du marché. Dans ce cas, l’autorité
Compétente procède immédiatement à la résiliation du marché sans accorder à l’entrepreneur
Aucune autre indemnité.

2- Le contentieux de la résiliation
Lors d’une constatation d’un défaut d’exécution imputable à l’entrepreneur, et s’il n’est pas
Donné suite à la lettre de mise en demeure (article 79) notifié par le maître d’ouvrage, la
Personne publique peut résilier unilatéralement le marché public. Cette décision doit être
motivée. Elle doit mentionner expressément le type de résiliation Conformément à ce qui avait
été annoncé dans la mise en demeure et sa date d’effet. La décision De résiliation est soumise
à ces mêmes règles dans le cadre d’une déchéance du concessionnaire Par la personne
publique. Elle doit être accompagnée d’un décompte de liquidation, qui récapitule les débits et
crédits Du titulaire du marché public après inventaire contradictoire des prestations réalisées.
Ce Décompte financier ne pourra être totalement établi au moment de la décision de résiliation
Prononcée aux frais et risques. En effet, dans cette hypothèse, le règlement financier du
marché Public initial ne pourra être fait qu’après exécution complète du marché public de
substitution.
Dès lors que le juge du contrat a été préalablement saisi d’une demande contestant la
Régularité de la décision de résiliation, le décompte général tenant compte du règlement du
Nouveau marché public n’est pas revêtu d’un caractère définitif. la décision de résiliation doit
être signée par l’autorité qui a compétence pour passer et Signer les marchés publics à la date
à laquelle la résiliation a lieu. Elle est ensuite notifiée au Titulaire, par tout moyen permettant
de donner date certaine à sa réception. Le juge du contrat peut, selon la gravité des vices
constatés, annuler une résiliation et Ordonner la reprise des relations contractuelles ou
octroyer une indemnité. La demande de Reprise des relations contractuelles devient sans
objet si au moment où le juge se prononce, le Terme prévu par le marché public initial est
expiré. Elle sera rejetée par le juge dans l’hypothèse Où un vice d’une particulière gravité
serait susceptible de le conduire, après avoir vérifié que sa Décision ne porterait pas une
atteinte excessive à l’intérêt général, à prononcer l’annulation ou La résiliation du contrat. Le
cocontractant de l’administration peut saisir le juge, dans les deux mois suivant la date A
laquelle il a été informé de la résiliation, s’il en conteste la validité.
Le juge prendra sa décision au regard de la gravité de l’illégalité de la résiliation et des Motifs
ayant conduit l’administration à prendre cette décision. Il tiendra également compte des
éventuels manquements du requérant à ses obligations Contractuelles et du dommage que
pouvait causer cette annulation à l’intérêt général (dans le Cas, par exemple, où un contrat
aurait été passé avec un nouveau titulaire). La demande D’annulation peut être assortie d’une
demande de suspension de la résiliation devant le juge des Référés lorsque l’urgence le
justifie.
Dans ce sens, le juge administratif dans arrêt (cour de cassation, chambre Administrative,
arrêt n°7 du 04/01/2001, société SOS de nettoyage contre la communauté urbaine de
Casablanca), avait refusé de confirmer la résiliation unilatérale d’un Marché par
l’administration pour cause du non respect de son cocontractant de ses obligations en se
basant sur le rapport établi par une commission émanant de l’administration.
Par ailleurs, la décision de résiliation est considéré illégale si le tribunal estime que
l’administration n’a pas respecté la procédure prévue par la réglementation et que la sanction
infligée au cocontractant ne correspond pas aux irrégularités commises. Dans ce sens
l’exercice du pouvoir discrétionnaire par l’administration pour résilier le contrat ouvre droit à la
réparation du préjudice subi et des manques à gagner (tribunal administratif de

11
Casablanca, jugement n°243 du 23/09/1996, société de nettoyage industrielle et la caisse
nationale de sécurité sociale).

12
Partie 2 : Le règlement des
litiges et le contentieux
des marchés publics

13
Le recours au juge n’est pas le seul moyen pour résoudre les litiges qui peuvent naître
de l’action de l’administration, il existe des procédés non juridictionnels de solution des
différends en matière des marchés publics, ce sont les recours administratifs, gracieux ou
hiérarchiques ou le recours devant des organismes spéciaux qui permettent de donner
satisfaction aux réclamants.10.

I- Le règlement non juridictionnel des litiges


En matière des marchés publics, le règlement non juridictionnel dit aussi amiable des
litiges et des différends est souvent exigé avant d’entamer la procédure contentieuse.

1- Le recours administratif
Dans le domaine des marchés publics, le recours administratif est souvent imposé
comme mode de règlement des litiges, que le litige concerne la phase de passation et de mise
en concurrence ou la phase de l’exécution des marchés.
Pour la phase de passation : le décret du 20 mars 2013 relatif aux marchés publics
stipule dans son article 169 que tout concurrent peut saisir le maître d’ouvrage
concerné par écrit s’il constate que l’une des règles de la procédure de passation des
marchés n’a pas été respectée , et si le requérant n’est pas satisfait de la réponse du
maitre d’ouvrage, il peut, dans un délai de 5jours à partir de la réception de la réponse
du maître d’ouvrage , saisir selon le cas le ministre concerné pour les marchés de
l’Etat, le ministre de l’intérieur pour les marchés des régions, des préfectures, des
provinces et des communes.
Pour la phase d’exécution des marchés : les dispositions des articles 81 et 82 du
CCAGT considèrent que les recours administratifs et arbitraires doivent être entamés
en 1er lieu pour le règlement des différends et litiges avant d’entamer la voie de recours
juridictionnel.

2- Les conditions relatives au recours administratif :


Le recours administratif amiable est lié à des conditions de fond et de forme que les
concurrents et attributaires des marchés publics doivent respecter. Ces conditions exigées par
le décret du 20 mars 2013 relatif aux marchés publics et par les cahiers des clauses
administratives générales, sont au nombre de 3 : la forme écrite des demandes, le respect
des délais dans lesquels les recours administratifs doivent intervenir et l’objet des
réclamations.
Concernant l’étape de la passation, les concurrents qui contestent les motifs de l’élimination
de leurs offres, doivent former leurs réclamations écrites dans des délais bien précis, s’ils
constatent que l’une des règles de la procédure de passation des marchés n’a pas été
respectée.
Pour la phase d’exécution des marchés, les délais prévus pour les réclamations des
attributaires des marchés publics contestant les décisions des maîtres d’ouvrages, sont régis
par les dispositions des cahiers des clauses administratives générales applicables aux
marchés en question, et si le maître d’ouvrage ne répond pas dans le délai de 30jours ou si
l’entrepreneur n’est pas satisfait de la réponse qui lui est faite, celui-ci dispose d’un délai
30jours, pour faire parvenir à l’autorité compétente sa réclamation, cette dernière dispose d’un
délai de 40jours à partir de l’accusé de réception de la réclamation de l’entrepreneur, pour
répondre à ce dernier. Si la réponse de l’autorité compétente ne satisfait pas l’entrepreneur, le

10B.Castaing, R.Noguellou et C.Prebissy-Schnall : les marchés publics : notion, modalités de gestion, exécution
édition Litec juris classeur paris2002.P.11

14
règlement du différend relève des procédures de recours à la médiation ou à l’arbitrage, et si
l’entrepreneur ne respecte pas les délais susvisés pour formuler ses réclamations, ces
dernières seront considérées irrecevables.

3- Le recours à la commission nationale de la commande publique


Le règlement des différends et des litiges en matière des marchés publics par voie
« consultative arbitraire » est réglementé par le décret n 2-14-867 du 21 septembre 2015
relatif à la commission nationale de la commande publique. Tout concurrent peut recourir
directement à cette commission si :
Cette commission nationale examine les réclamations émanant de toute personne physique
ou morale de droit privé soit en qualité de concurrent, d’attributaire ou de titulaire d’une
commande publique, elle agit dans les cas suivants :
❖ S’il constate que l’une des règles de la procédure de passation d’une
commande publique, prévue par la réglementation en vigueur, n’a pas été
respectée.
❖ S’il relève que le dossier d’appel à la concurrence contient des clauses
discriminatoires.
❖ S’il conteste les motifs de l’élimination de son offre.
❖ S’il n’est pas satisfait de la réponse qui lui a été donnée par l’administration
concernée ou en absence de réponse à sa demande.

Les réclamations sont notifiées aux maîtres d’ouvrages pour produire des éléments de
réponse, ou les mesures qu’il a prises à cet égard.
D’autre part, la consultation de ladite commission par le titulaire d’un marché public doit être
effectuée par une demande d’avis exposant l’objet et les motifs du litige, ainsi que la demande
d’avis est communiquée au maître d’ouvrage concerné.
Lorsque la commission nationale de la commande publique, juge que le bien-fondé de la
réclamation est justifié, le président de ladite commission informe l’administration concernée
et propose au chef du gouvernement de suspendre la procédure de passation du marché en
question ou de surseoir à son approbation. La suspension de la procédure de passation ou
surseoir à son approbation ne peut avoir lieu que par décision du chef du gouvernement .11
Le refus d’une administration publique d’appliquer une décision du chef de gouvernement,
constitue un acte en plein contradiction avec les dispositions de l’article 89 de la constitution.
En effet, la doctrine considère que la compétence de la commission est désormais
exclusivement facultative, ce qui est confirmé par l’article 4 du décret relatif à la
commission nationale de la commande publique.

4- Le règlement des différends par voie de médiation :


Ce type de recours en matière des marchés publics ne peut concerner que les litiges
qui peuvent naitre entre les maîtres d’ouvrage et les titulaires des marchés en cours
d’exécution des contrats notamment, pour régler les litiges relatifs à la phase d’exécution des
marchés publics.
L’article 82 du CCAGT dispose que , dans un délai de 30jours à compter, soit de la date de
la réponse de l’autorité compétente, soit de la date d’expiration du délai de 45jours prévu pour
répondre à l’entrepreneur, le maître d’ouvrage et l’entrepreneur peuvent, d’un commun accord

11 Voir l’article 33 du décret relatif à la commission nationale de la commande publique

15
recourir soit à la médiation, soit à l’arbitrage conformément aux dispositions du code de
procédure civile , qui doit se faire sur la base d’une convention conclue entre le maître
d’ouvrage et l’entrepreneur dans laquelle les deux parties contractantes s’accordent pour
désigner un médiateur chargé de facilité la conclusion de transaction pour mettre fin au litige
né ou à naître.

5- Le règlement des différends par voie d’arbitrage :


Cette voie de recours ne concerne que la phase d’exécution des marchés publics, par
contre les litiges nés en cours de passation des marchés publics ne peuvent en aucun cas
faire objet d’un arbitrage devant un tribunal arbitral.
De même les litiges nés entre les établissements publics et leurs cocontractants en matière
de marchés publics peuvent faire objet d’arbitrage, à ce titre, lesdits établissements publics
peuvent conclure des compromis d’arbitrage dans les formes et conditions déterminées par
leur conseil d’administration, et les conventions comportant des clauses d’arbitrage doivent
faire l’objet d’une délibération spéciale du conseil d’administration.
Et la sentence arbitrale concernant un litige auquel est partie une personne de droit public doit
toujours être motivée, et en cas des sentences rendues dans le cadre des différends en
matière de marchés publics, celles-ci n’acquièrent la force de la chose jugée qu’en vertu d’une
ordonnance d’exequatur.

II- Le règlement juridictionnel des litiges


En se basant sur ce qui précède, nous pouvons signaler que le contentieux et les
différends en matières des marchés publics opposant la puissance publique et les opérateurs
économiques sont fréquents et nombreux, c’est d’ailleurs la raisons pour laquelle leur
résolution s’effectue souvent à l’amiable, car la procédure devant les juridictions étatiques
n’est pas perçue, notamment par les entreprises, comme une meilleure voie de règlement
desdits litiges. Mais ceci, n’écarte pas la nécessité de l’intervention du juge ni son rôle
primordial notamment au niveau de l’exercice du contrôle de la légalité.
Alors, dans un but de bien saisir la procédure du contentieux juridictionnel en matière des
marchés publics, il est souhaitable de traiter dans un premier temps l’ordre juridictionnel
compétent et de clarifier les conditions relatives à la recevabilité d’un recours contentieux.
Puis, entamer dans un deuxième, la procédure contentieuse dans ses deux piliers, à savoir ;
le recours en annulation et le recours en indemnité .

Sans aucun doute, le tribunal compétent pour statuer ou trancher tout litige opposant le maitre
d’ouvrage et sans cocontractant, est le tribunal administratif qui se déterminera bien entendu
à travers le lieu de signature du contrat du marché objet de litige. Sous cet angle, et
conformément à l’article 8 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs, c’est le juge
administratif qui est habilité à statuer sur le différend.
Certes, le recours contentieux ne peut jamais être admis ou recevable s’il ne répond pas à des
conditions de fond et de forme exigées par la loi ;

S’agissant des conditions relatives à la requête , l’article 3 de la loi n 41-90 instituant les
tribunaux administratifs, prévoit que « le tribunal administratif est saisi par une requête écrite
signée par un avocat inscrit au tableau de l’un des barreaux du Maroc et contenant…les
indications et énonciations prévues par l’article 32 du code de procédure civil » .12Cet article
(l’article 32 du CPC) qui ajoute que ces requêtes doivent énoncer succinctement l’objet de la

12 Voire l’article 3 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs.

16
demande, les faits et les moyens invoqués et les pièces que le demandeur entend
éventuellement de s’en servir, doivent être annexées à la demande 13. Il en résulte donc que
le juge ne peut statuer au-delà de la demande, et à cet effet, celui-ci ne doit tenir compte que
des éléments écrits figurant dans la requête.
En outre, la requête doit être appuyée par les pièces invoquées, on cite à titre d’illustration une
copie de la décision attaquée ou bien de la décision de rejet s’il a eu un recours administratif…
Dans le même sens, et maintenant avec ce qui concerne les conditions relatives aux
délais ; Ces derniers, qui revêtent un caractère décisif dans la procédure juridictionnelle.
Toutefois, une différenciation en matière de gestion des délais entre le recours en annulation
pour excès de pouvoir (contentieux de légalité) et le recours en indemnité (contentieux de
pleine juridiction) s’avère indispensable.
En matière de légalité, le recours au juge pour annuler la décision entachée d’irrégularité est
contrecarré par un délai très court. Dans ce cadre, le recours en annulation pour excès de
pouvoir contre les décisions des autorités administratives doivent être introduits dans un délai
de 60 jours à compter de la date de publication ou de notification à l’intéressé de la décision
attaquée. Et ce, en vertu du paragraphe premier de l’article 23 de la loi 41-90 instituant les
tribunaux administratifs.14 Le cas échéant pour le requérant qui a formé un recours gracieux
ou hiérarchique.
En outre, dans le domaine du contentieux des marchés publics, et notamment en cas de
différends et de litiges afférents à leur exécution. Le recours juridictionnel doit être intenté
conformément à l’article 83 du Cahier des clauses administratives générales applicables aux
marchés des travaux (CCAGT), dans les 60 jours à compter de la date soit de la réception
de la réponse de l’autorité compétente, soit de la date d’expiration de 45 jours prévus
pour répondre aux réclamations des titulaires des marchés publics . En contrepartie, si
l’entrepreneur n’a pas porté, dans les délais convenus, ses réclamations devant le tribunal
compétent, il sera considéré comme ayant adhéré à la décision du maitre d’ouvrage, et par
voie de conséquence, toute autre réclamation se trouve alors éteinte.15
Dans cet esprit, il convient de mentionner également que la réglementation qui gère le
contentieux administratif devant les tribunaux en matière des marchés publics, exige des
conditions imputables au requérant lui-même, et qui sont au nombre de 2 ;
L’intérêt à agir qui doit être direct et suffisant à l’annulation de l’acte administratif entaché
d’irrégularité.

Et la capacité d’agir ; A ce stade, on se réfère à l’article premier du CPC marocain prévoyant


qu’il « ne peuvent ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir
leurs droits… ».16
Allons voir maintenant la procédure juridictionnelle contentieuse en matière des marchés
publics dans ses deux volets qui présentent un certain nombre de particularités par rapport
aux autres types de procédures ;
Commençant d’abord par le recours en annulation pour excès de pouvoir ;

13 Voire l’article 32 du code de procédure civile marocain.


14 Voire l’article 23 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs.
15 Voire l’article 83 du CCAGT relatif au recours juridictionnel.
16 Voire l’article 1 du Code de procédure civile marocain.

17
Le recours en annulation pour excès de pouvoir est par excellence le moyen de
faire respecter la légalité. Il est formé souvent contre des actes administratifs entachés
d’irrégularité soit en raison de l’incompétence de l’autorité qui les a pris soit pour vice de forme,
détournement de pouvoir, défaut de motif ou violation de la loi. A cette occasion, le juge ne
peut procéder qu’à une annulation ou à une confirmation de la décision attaquée, il ne peut
pas en contrepartie la réformer ou prononcer une condamnation pécuniaire.
Dans ce cadre, toutes les décisions unilatérales émanant du maitre d’ouvrage peuvent faire
l’objet d’un recours en annulation pour excès de pouvoir. Ainsi que, les décisions des
commissions d’ouverture des plis et d’évaluation des offres sont considérées comme des
décisions émanant du maitre d’ouvrage.
Cependant, le recours contre les actes précontractuels, présente un certain nombre de
spécificités. Car avant de procéder à la conclusion du contrat de marché public, le maitre
d’ouvrage est tenu de respecter les dispositions du décret encadrant la passation des marchés
publics. Au niveau pratique, dans chaque procédure de passation il y’a énormément d’actes
détachables préparatoires à prendre par le maitre d’ouvrage (on parle dans ce sens des avis
de publicité, des décisions qui concernent la concurrence, l’information des concurrents dans
des délais réglementaires…). Ce sont donc des actes unilatéraux préparatoires et détachables
du contrat de marché public qui peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir.
A propos de ces actes, plusieurs manquements peuvent être invoqués, et seront par la suite
entachés d’illégalité, suite à un vice de forme ou de procédure. Dans ce cas, le juge
administratif intervient objectivement pour sanctionner la violation des obligations de publicité
et de mise en concurrence par exemple, sans avoir à rechercher si ces irrégularités sont à
l’origine d’un préjudice causé au détriment du requérant ou pas. Et c’est ce qui différencie
le recours en annulation pour excès de pouvoir du recours en indemnité.
En somme, on peut dire que ce recours permet aux candidats, qui constatent un manquement
à ces règles, de faire appel au juge administratif qui prononce les mesures nécessaires pour
remédier à une telle situation litigieuse, avant toute signature du contrat de marché.
D’après l’expérience marocaine dans le domaine administratif, le fait d’attaquer les décisions
entachées d’irrégularité prises par les commissions d’ouverture des plis lors de l’examens des
dossiers des concurrents est une pratique courante devant les tribunaux, ces derniers qui n’ont
pas manqué de traiter des cas de contrôle du juge de l’excès de pouvoir dans les phases
préliminaires à la conclusion du marché public. A cet effet, des recours ont été entamés et
admis contre des décisions des commissions d’appel d’offre, et les tribunaux administratifs ont
annulé des actes détachables préparatoires à la conclusion des contrats au niveau de
l’intégralité du royaume .17
A contrario, la réglementation des marchés publics au niveau de son article 45 prévoit
qu’aucun concurrent ne peut prétendre à indemnité si son offre n’a pas été acceptée 18. Ceci
signifie qu’avant l’approbation du contrat de marché par l’autorité compétente, le champ
d’intervention du juge administratif en cas de litige est limité à l’annulation de l’acte défaillant
du maitre d’ouvrage, et il ne peut en aucun cas, prévoir l’indemnisation des concurrents
évincés. C’est ainsi qu’il se manifeste le trait distinctif de ce type de recours, par rapport au
recours en indemnité.

17 Voire les jugements rendus par les différents tribunaux administratifs.

18 Voire le décret relatif aux marchés publics.

18
S’agissant du recours en indemnité, il est inévitable de dire qu’en matière des
marchés publics, le recours en indemnité n’est autorisé que pour les titulaires qui sont liés par
des contrats avec les maitres d’ouvrage. Il s’agit visiblement d’un recours de pleine juridiction
à travers lequel « le requérant demande au juge la réparation du préjudice que lui cause
l’atteinte portée à un droit qui lui appartient ». Ce recours signifie bien évidemment que le juge
a des pouvoirs entendus lui permettant d’apprécier l’existence du dommage ;
Conséquemment, ce dernier peut évaluer le dommage et condamner le maitre d’ouvrage au
paiement de l’indemnité réparatrice. Et pour ce faire, le juge administratif s’assure de
l’existence de préjudice causé au requérant d’une part, et du lien de causalité entre l’acte
administratif et ledit préjudice d’autre part, que ce soit par faute administrative ou sans faute.
En matière de recours en indemnité, comme en matière du recours en annulation, le juge
administratif ne peut être saisi que par voie de recours dirigé contre une décision. Cela
implique que, le cocontractant ne peut pas assigner directement l’administration devant le
juge, parce qu’il doit provoquer une décision préalable. C’est cette décision de refus
d’indemnisation par le maitre d’ouvrage qui est déférée au juge administratif « Ce refus bien
sur qui peut être matérialisé expressément sous forme de décision de rejet de la demande.
Ou bien implicitement sous forme d’un silence de la part de l’administration dépassant deux
mois ». Car en matière du contentieux administratif relatif aux marchés publics, les requérants
saisissent le tribunal pour contester une décision expresse ou implicite. Cette décision
s’obtient au moyen d’une demande indemnitaire adressée au préalable au maitre d’ouvrage
pour qu’elle prenne position.
Généralement, la responsabilité administrative peut être engagée si la victime démontre
l’existence d’une faute administrative. Néanmoins, ladite responsabilité peut être engagée en
l’absence de toute faute, ou bien pour faute de l’administration. Dans ce cadre, nous citons à
titre d’illustration les dommages causés à l’entrepreneur suite à des ordres de service d’arrêts
d’exécution des travaux pour une durée qui dépasse une année. Afin d’être indemnisé, le
titulaire du marché, doit présenter un mémoire justifiant la nature du dommage causé par
lesdits ordres d’arrêts d’exécution. A cet effet, il est tenu d’exposer les frais que lui a causés
la garde du chantier et le préjudice subi de cet ajournement en présentant des documents
justificatifs à ce sujet.

Commençant d’abord par la responsabilité pour faute de service , IL s’agit d’une défaillance
dans l’organisation ou dans le fonctionnement normal du service public. Elle peut consister en
un fait matériel ou en un acte juridique. L’abstention, la négligence, l’omission ou le retard,
peuvent constituer une faute. Et pratiquement, c’est à la charge du requérant (victime) de faire
preuve de la faute ; La charge de la preuve incombe au demandeur.

En deuxième lieu, on trouve la responsabilité sans faute, on peut citer à titre d’illustration, la
responsabilité qui découle des décisions administratives d’ordre général telles que les textes
de loi, les notes de service et les circulaires, dans lesquelles l’autorité législative ou
réglementaire ne commet pas de faute, mais il arrive certains cas d’espèce où elle peut causer
des préjudices.
In globo, nous pouvons avancer qu’il existe des conditions particulières pour qu’un préjudice
soit reconnu ouvrant par la suite le droit à réparation ; Il doit être direct, certain et évaluable
financièrement.
De surplus, un autre type de recours est pratiquement possible, et qui peut prendre place pour
régler des litiges entre les parties contractantes, il ne s’agit à ce niveau là ni de recours en
annulation ni de recours indemnitaire. Mais, il s’agit cette fois ci du recours pour déclaration
de nullité du contrat.

19
Ce recours a pour finalité d’annuler le contrat de marché dans son intégralité. Et qui peut
parvenir dans les cas où le maitre d’ouvrage ou bien le titulaire du marché constate
tardivement que le contrat du marché a été passé selon une procédure irrégulière et arbitraire.
Ou bien lorsque les actes détachables relatifs à la procédure de passation sont illégaux ou
lorsqu’il contient des stipulations illégales et incorrectes. Autrement dit, lorsque le contrat
comprend des clauses contradictoires qui peuvent rendre son exécution impossible et
irréalisable.
En somme, la déclaration de nullité a pour effet de faire disparaitre rétroactivement tout lien
contractuel existant entre les parties du contrat du marché à savoir les obligations résultant du
marché et les garanties liées au contrat.

20
Conclusion

Le contentieux des contrats administratifs, et précisément le contentieux du contrat des


marchés publics, est un sujet de taille, d'une importance considérable, qui est géré et traité
par une panoplie de textes avec une attention particulière.
Des efforts louables ont été déployés par le législateur pour rendre ce champ des
marchés publics plus transparent, plus efficace, plus performant et plus pratique, en adoptant
de diverses voies de recours amiables sans ignorer la voie juridictionnelle ,permettant de
garantir une véritable équité entre les concurrents/attributaires et l’administration publique en
matière des marchés publics.

Ainsi que l’application des dispositions relatives au recours à la commission nationale


de la commande publique, à l’arbitrage, à la médiation et aux cours juridictionnelles a permis
de simplifier les voies de recours et l’accès à la justice tant pour les soumissionnaire que pour
les administrations publiques pour le règlement des litiges en matière des marchés publics, et
surtout que ça constitue une valeur ajoutée qui contribue au respect des droits de concurrents.
En effet, les titulaires des marchés publics sont de plus en plus conscients de leurs
droits et de l'existence de divers choix au niveau des voies de recours et souvent ces titulaires
critiquent l'action juridictionnelle en raison de la complexité de ses procédures et la lenteur du
processus de prise de décision, sachant que la gestion du temps est une préoccupation
majeure surtout pour l’administration publique qui cherche la modernité et l’efficacité, comme
d'ailleurs pour ses usagers.
Et d’après nos recherches on a constaté que les titulaires des marchés publics
préfèrent recourir à l’action non juridictionnelle, afin d’éviter le retard dans l’exécution des
jugements rendus par les tribunaux d'une part, et de ne pas créer des situations conflictuelles
avec les gestionnaires de la chose publique d’autre part.

21
BIBLIOGRAPHIE

22
BIBLIOGRAPHIE
❖ Ouvrage :

• MAURICE HAURIO : principe de droit public : à l’usage des étudiants en licence et en


doctorat, éd.1916.
• HOEPFFNER Hélène, "la modification du contrat administratif", éd. LEXTENSO,
L.G.D.J, 2009, Paris.
• MICHEL ROUSSET et JEAN GARAGNON, REMALD, 99.éd2017.
• EL CHEDDADI Abdellatif, « Droit des marchés publics», éd. SLAIKI Akhawayne, Avril
2015, Tanger.
• Abdelmajid CHARIF BOUTAQBOUT, "Marchés publics : Manuel pratique de gestion",
éd. Dar Assalam, 2019, Rabat.
• ABDELHAMID ZOUBAA : le système de gestion des marchés publics, éd Dar
Assalam, 2019, Rabat.

❖ Textes et lois :

• Décret n°2-12-349 du 8 joumada 1er 1434 (20 mars2013) relatif aux marchés publics.
• Décret n°2-14-394 du 6 chaabane 1437 (13 mai 2016) approuvant le cahier des
clauses administratives générales applicables aux marchés de travaux.
• Décret n° 2-14-867 du 7 hija 1436 (21 septembre 2015) relatif à la commission
Nationale de la Commande Publique.
• Code de procédure civile

23
Annexes

24
Marché Alloti

25
26
27
28
Table des matières

INTRODUCTION ................................................................................................................................... 2
Partie 1 : Types et clôture des marchés publics............................................................................... 4
I- La typologie des marchés publics........................................................................................... 5
1- Leur forme de passation : .................................................................................................... 5
1-1- Les marchés passés par l’appel d’offre ..................................................................... 5
1-2- Les marchés passés par concours :........................................................................... 5
2- Leur condition d’exécution : ................................................................................................. 5
2-1- Les marchés-cadre : ..................................................................................................... 5
2-2- Les marchés reconductibles : ...................................................................................... 6
2-3- Les marchés à tranches conditionnelles : ................................................................. 6
2-4- Les marchés allotis : ..................................................................................................... 7
2-5- Les marchés de conception-réalisation : ................................................................... 7
3- Leur prix : .................................................................................................................................... 7
3-1- Les marchés à prix global : .............................................................................................. 7
3-2- Les marchés à prix unitaire :............................................................................................ 7
3-4- Les marchés à prix mixte : ............................................................................................... 8
3-5- Les marchés à prix au pourcentage :............................................................................. 8
3-6- Les marchés à prix ferme : .............................................................................................. 8
3-7- Les marchés à prix révisables : ....................................................................................... 8
3-8- Les marchés à prix provisoire : ....................................................................................... 8
4- Leur objet .................................................................................................................................... 8
4-1- Les marchés de travaux : ................................................................................................. 8
4-2- Les marchés de fournitures : ........................................................................................... 8
4-3- Les marchés de service : ................................................................................................. 9
1- Mode de résiliation des marchés publics : ............................................................................ 9
1 - Les types de résiliation.......................................................................................................... 9
1-1- Résiliation suite à l’initiative du maître d’ouvrage : ...................................................... 9
a- La résiliation de plein droit ................................................................................................... 9
b- La résiliation Pure et simple ................................................................................................. 9
c- La résiliation d’office............................................................................................................ 10
1-2- Résiliation suite à l’initiative du titulaire du marché : ................................................. 10
a- En cas de force majeure .................................................................................................... 10
b- En cas d’ajournement des travaux ................................................................................... 10

29
c- En cas de diminution dans la masse des travaux . ........................................................ 10
d- En cas de diminution où d’augmentation suite à la révision des prix.......................... 10
e- Le retard dans le règlement des sommes dues ............................................................. 10
2- Le contentieux de la résiliation ................................................................................................ 11
Partie 2 : Le règlement des litiges et le contentieux des marchés publics ................................. 13
I- Le règlement non juridictionnel des litiges .......................................................................... 14
1- Le recours administratif ...................................................................................................... 14
2- Les conditions relatives au recours administratif : ......................................................... 14
3- Le recours à la commission nationale de la commande publique ............................... 15
4- Le règlement des différends par voie de médiation :..................................................... 15
5- Le règlement des différends par voie d’arbitrage :......................................................... 16
II- Le règlement juridictionnel des litiges .................................................................................. 16
Conclusion ............................................................................................................................................ 21
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 23
Annexes ................................................................................................................................................ 24

30
31

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