Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
BTS 2024 CEJM Corrigé
BTS 2024 CEJM Corrigé
Le management s’illustre via quatre grands styles. Il y a tout d’abord le style autoritaire,
caractérisé par un manager donnant des ordres directs. Le lien de subordination est très
important et le manager très investi et centré sur les résultats. Dans un second temps, on
retrouve le style paternaliste. Avec ce style, le manager est le modèle du groupe. Il est très
investi mais centré sur les relations humaines. Dans un troisième temps, on retrouve le style
consultatif. Ici, le manager est centré sur les résultats mais moins impliqué dans la prise de
décisions. Il viendra consulter les acteurs de l’entreprise avant de prendre position. Dans un
dernier temps, on retrouve le management participatif, qui est, lui, très centré sur les relations
humaines. La posture du manager participatif s’éloigne de plus en plus de celle du manager
« classique ».
M. Loiret souhaite maintenir le bien-être des salariés, qui est une priorité pour lui. Il a décidé
de modifier l’organisation de l’entreprise en réalisant des open spaces. M. Loiret souhaite
également développer l’esprit d’équipe et souhaite faire participer les collaborateurs à la prise
de décisions. Sa volonté est de faire en sorte que les salariés se sentent impliqués dans la vie
de l’entreprise. Ainsi, on peut considérer qu’il exerce un management participatif.
1.2. Analyser, à l’aide d’un diagnostic interne, les ressources de l’entreprise Notarius.
Afin de réaliser un diagnostic interne d’une entreprise, trois éléments doivent être évalués :
les ressources tangibles et intangibles de l’entreprise, théorisées par Mme PENROSE ; les
compétences de l’entreprise, notamment les compétences fondamentales, mises en avant par
MM. HAMEL & PRAHALAD ; et enfin un diagnostic de la création de valeur, grâce à la chaîne
de valeur de M. PORTER. De ces différentes analyses, il est possible de déterminer les forces
et les faiblesses de l’entreprise.
Pour répondre à la question, seules les ressources doivent être analysées. Les ressources
peuvent être tangibles : humaines, physiques et financières, mais également intangibles :
mercatiques, technologiques et organisationnelles.
Afin de rendre la présentation plus claire, nous réaliserons un double tableau à double entrée.
1.3. Déterminer les raisons pour lesquelles Martin Loiret pourrait engager une action en
concurrence déloyale.
Martin Loiret s’est rendu compte qu’un entrepreneur ayant opté pour le nom de
« Notar@us » s’est lancé dans une activité similaire à la sienne. Cependant, ce concurrent est
mal réputé sur internet.
Dans quelles conditions est-il possible d’agir en concurrence déloyale contre un concurrent ?
Afin d’engager une action en concurrence déloyale, la victime devra prouver la responsabilité
extra-contractuelle de l’auteur de l’atteinte en prouvant :
• une faute de sa part, qu’elle soit intentionnelle ou non ;
• qu’un dommage a été causé (moral, matériel, corporel ou écologique) ;
• qu’il existe un lien de causalité entre la faute du concurrent et le dommage causé.
Si ces trois critères sont réunis, alors la responsabilité du concurrent pourra être engagée pour
concurrence déloyale.
Ces comportements sont sanctionnés par le juge civil via l’allocation de dommages-intérêts.
Par conséquent, si l’entreprise Notarius réussit à prouver qu’elle subit un dommage à cause
de l’entreprise Notar@us, elle pourra saisir le juge en concurrence déloyale, qu’importe si le
concurrent avait la volonté de nuire ou non.
Les barrières à l’entrée sont des dysfonctionnements du marché. Ce sont des comportements
ou des situations qui rendent difficile l’accès au marché pour les concurrents. Elles peuvent
être naturelles et donc intrinsèques au marché, mais également artificielles et créées par les
concurrents déjà présents sur le marché eux-mêmes.
Le marché de l’entreprise Notarius est celui de la comptabilité notariale. Il s’agit d’un marché
de niche. La pénurie de professionnels en IT représente une barrière à l’entrée naturelle,
propre à ce marché. Cette pénurie perdurerait jusqu’en 2026 et empêcherait ainsi de
nouveaux concurrents d’intégrer ce marché. Les indicateurs sur les métiers en tension
montrent bel et bien un manque de main-d’œuvre disponible dans tous les secteurs d’activité
nécessaires au fonctionnement de ces entreprises, ainsi qu’un manque de formation dans le
domaine.
Cette difficulté ne s’arrête pas là, car une fois les talents recrutés, il est nécessaire de les
retenir. On constate que 29,1 % seulement des collaborateurs souhaitent rester dans leur
entreprise au niveau mondial.
Une seconde barrière à l’entrée naturelle est la technicité du secteur, d’un point de vue aussi
bien juridique que technologique. De nombreux concurrents ont déjà subi les effets de ces
barrières à l’entrée.
De plus, des barrières à l’entrée artificielles sont également créées par les entreprises du
marché, notamment Notarius. En effet, les produits de qualité créés et la taille des acteurs
déjà présents sur le marché rendent difficile l’accès aux nouveaux concurrents. Les produits
répondent déjà aux besoins des notaires. On constate que Pinage est le leader, suivi de
Notarius et Matera, détenant chacun 15 % du marché.
L’entrée de nouveaux concurrents est donc rendue difficile par tous ces éléments.
2.2. Analyser le marché du travail des informaticiens et l’impact sur l’activité de l’entreprise
Notarius.
Le marché du travail est une des trois grandes catégories de marchés, avec le marché des
biens et des services et le marché financier. Sur ce marché, lieu de rencontre entre l’offre et
la demande, on trouve donc des salariés (offreurs de travail) et des entreprises qui recrutent
(demandeurs de travail).
Dans un premier temps, concernant l’offre de travail, on constate une pénurie de candidats.
L’offre est donc très faible. La pénurie durera potentiellement jusqu’en 2026. Un manque de
main-d’œuvre disponible à 4 dans le tableau de bord indique bien une faible disponibilité des
travailleurs sur ce marché.
Dans un second temps, concernant la demande de travail sur le marché des informaticiens, la
demande est forte. En effet, ces profils sont indispensables à la sécurité et à la transformation
numérique des entreprises. On constate une tension à 2,5, ce qui signifie que le nombre
d’emplois disponibles est bien supérieur au nombre de candidats. Avec un indicateur à 5 pour
l’intensité d’embauche, on constate que le besoin de recrutement est gigantesque.
Dans un troisième temps, concernant le salaire (prix sur le marché), puisque l’offre est très
inférieure à la demande, les prix vont nécessairement augmenter. En effet, les rares
travailleurs disponibles vont augmenter leurs exigences. Ainsi, les salaires seront plus
importants, un télétravail à 100 % sera mis en place, ainsi que des primes et une grande
flexibilité horaire.
Enfin, cette situation sur le marché du travail impacte négativement Notarius. En effet, la
ressource humaine est manquante et risque d’impacter le fonctionnement interne de
l’entreprise. La ressource humaine est fondamentale pour toute entreprise à faible intensité
capitalistique.
La GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) est une méthode conçue
pour mettre en adéquation les effectifs, les emplois et les compétences avec les objectifs de
l’entreprise. L’idée est alors de vérifier que les ressources humaines de l’entreprise sont en
adéquation avec ses besoins. Si un écart se présente entre les ressources et les besoins, des
décisions doivent être prises en conséquence.
On constate un fort écart entre les besoins et les ressources humaines de l’entreprise. En effet,
il y a peu de candidats pour énormément de postes de travail sur le marché de l’entreprise
Notarius. Il est donc essentiel de mettre en place des actions appropriées pour tenter de
maintenir un équilibre dans les ressources humaines.
Il serait pertinent ici de maintenir les différents avantages proposés aux salariés, voire de les
augmenter.
Il faudra donc engager le dialogue social sur la rémunération et les différents avantages
sociaux des salariés de l’entreprise. Il faudra également mettre en place le télétravail si cela
n’est pas déjà fait, ainsi qu’une souplesse importante sur les horaires de travail et sur les
congés. L’objectif est de faire en sorte qu’une fois recrutés, les salariés décident de rester dans
l’entreprise, contrairement à la tendance générale.
Il serait donc également intéressant de proposer des formations internes pour diversifier les
compétences des différents salariés et leur apporter une plus-value qu’ils ne trouveraient pas
dans d’autres entreprises.
3.1. Identifier le choix stratégique lié à la politique d’innovation menée par Notarius et
justifier son intérêt.
Plusieurs choix stratégiques sont possibles pour les entreprises. Ils se situent au niveau global,
ou au niveau du domaine d’activité.
Le choix stratégique lié à la politique d’innovation menée par Notarius est ici une politique de
différenciation. Cette politique a pour objectif de se différencier des concurrents par la
création d’un produit unique aux yeux du client, en intégrant l’intelligence artificielle dans les
logiciels vendus par l’entreprise (favorisant la création de compétences fondamentales). Le
monopole sera alors présent, même si temporaire, et on constatera une absence de guerre
des prix. En revanche, les moyens pour mettre en place cette stratégie sont conséquents, car
l’innovation est permanente. Il faudra également veiller à la contrefaçon et à l’imitation.
NB : On peut également noter une stratégie de focalisation sur le marché du notariat. En effet,
l’entreprise Notarius se limite à ce segment du marché. On constate une concurrence bien
présente, propre à ce type de stratégie. Dans ce cas de figure, l’entreprise dépend du secteur
et l’innovation est nécessaire pour rester concurrentiel. C’est pourquoi elle décide d’intégrer
l’IA dans ses produits.
3.2. Analyser la solution de financement proposée par le dirigeant pour financer cette
politique d’innovation.
Le bilan présente l’ensemble des immobilisations acquises par l’entreprise depuis sa création
(actif du bilan) et toutes les ressources financières dont elle dispose pour les financer (passif
du bilan).
Lorsque les capitaux propres deviennent insuffisants (pertes accumulées sur les exercices
antérieurs), l’équilibre financier de l’entreprise n’est plus assuré. De nouvelles ressources
financières doivent être trouvées.
Le bilan fonctionnel indique une trésorerie négative à − 311 milliers d’euros. Il faut donc
trouver de nouvelles ressources financières pour assurer la pérennité de l’entreprise.
M. Loiret souhaite diminuer le délai de paiement à 30 jours au lieu de 60 jours. 60 jours étant
le délai maximum, et 30 jours le délai prévu sans qu’aucun accord contractuel soit prévu, il est
tout à fait possible de reporter ce délai à 30 jours. Cela permettrait d’avoir une trésorerie plus
régulière et un BFR moins important. Cela pourrait également limiter le risque de potentiels
impayés.
Afin de financer des projets innovants, plusieurs sources de financement sont possibles. Le
cycle d’investissement est un cycle long qui génère des besoins de financement à long terme.
Dans un premier temps, le financement interne via les fonds propres de l’entreprise est
possible. Cet investissement permettra de prouver aux autres acteurs de financement que
l’entreprise croit en son projet. Cependant, en regardant la trésorerie de l’entreprise, cette
solution semble difficilement réalisable.
Il est également possible de passer par le crowdfunding (financement participatif externe). Les
dons sont alors possibles et l’entreprise pourra investir ces donations pour faire naître ses
innovations. Cette solution semble cependant difficilement réalisable, au regard du secteur
de niche dans lequel l’entreprise se trouve.
En termes de financement externe, l’entreprise peut également faire appel à des fonds
d’investissement.
Il semblerait que le statut juridique de l’entreprise ne permette pas une présence sur le
marché financier. Cette solution est donc exclue. Le capital de l’entreprise étant toujours
fermé, il n’est pas possible de l’augmenter.
3.4. Analyser, à l’aide d’un raisonnement juridique, si les images de la vidéosurveillance
peuvent être utilisées pour prendre la décision de mettre à pied le salarié.
Après avoir constaté une baisse de la productivité, le dirigeant décide de mettre en place des
caméras de surveillance dans l’entreprise. Cette méthode lui a permis de constater le mauvais
comportement d’un salarié. Il a choisi de le mettre à pied avec une retenue sur salaire.
Dans quelles conditions un employeur peut-il utiliser des caméras de surveillance pour
sanctionner un salarié ?
Selon le Code du travail et la jurisprudence (arrêt rendu par la Cour de cassation le 7 novembre
2019), l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité de ses salariés pendant le
temps de travail. Cependant, il ne peut pas utiliser les enregistrements par vidéosurveillance
comme mode de preuve si les salariés n’ont pas été informés au préalable de leur existence.
En l’espèce, le salarié mis à pied de l’entreprise Notarius explique ne pas avoir été averti de la
mise en place du système de vidéosurveillance. Ainsi, ce mode de preuve ne peut pas être
utilisé pour prouver les manquements du salarié. M. Notarius devra rapporter d’autres modes
de preuves pour justifier la sanction de son salarié. Sans quoi, dans l’hypothèse où il est amené
devant le conseil des prud’hommes, il sera condamné à verser des dommages-intérêts à son
salarié pour avoir retenu injustement son salaire et l’avoir mis à pied.
M. Notarius doit donc être vigilant sur la mise en place de la vidéosurveillance dans son
entreprise afin de pouvoir l’utiliser comme mode de preuve en cas de litige devant le conseil
des prud’hommes.