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Protection de L'environnement: Technologie: Jean Raguin
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DOCUMENTATION
12/10/2008
Protection de l’environnement :
Technologie
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1. Parcs de matières premières pendant plusieurs mois de l’installation pour une décontamination
totale, perte de métal, sans parler des risques encourus par le per-
sonnel.
Les usines sidérurgiques s’approvisionnent essentiellement en Concrètement, pour éviter de tels accidents, la solution consiste
matières pondéreuses (minerai, charbon, coke, castine, agents de à contrôler la non-radioactivité des ferrailles, par exemple au
scorification...) et ferrailles. moment de la livraison dans les aciéries.
Transportées surtout par voie maritime, voie d’eau et voie ferrée, Toutes les manipulations de ferrailles sont bruyantes. Aussi, peut-il
les matières pondéreuses sont déchargées, stockées en tas puis être nécessaire de les effectuer sous halle, si des habitations se
reprises par roues-pelles. Ces opérations et surtout le stockage trouvent près du parc à ferrailles ou s’il y a des réverbérations
occasionnent dans les régions ventées (cas des bords de mer) des particulières du bruit (par exemple sur une rivière).
envols de poussières.
Par exemple, pour une usine intégrée de 4 Mt /an, un stockage
équivalant à 2 mois de marche porte sur 1 Mt de minerai hématite et
350 000 t de charbon et il occupe quelque 170 000 m 2 ; les envols
2. Cokeries
correspondants peuvent être de l’ordre :
— de 0,2 % du minerai stocké, soit............................ 10 000 t /an ; Le bilan de la cokéfaction d’une tonne de charbon est le suivant,
— de 0,125 % du charbon stocké, soit......................... 3 000 t /an. en ordre de grandeur : (0)
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la batterie. Cette dernière solution est appliquée en France à la Pour capter poussières et fumées, on recouvre le wagon à coke
cokerie de LORFONTE-Sérémange (tableau 1) et à la batterie B 6 de par une hotte enveloppante qui est connectée soit à du matériel
SOLLAC-Dunkerque. embarqué avec le wagon, soit à un dépoussiéreur au sol (tableau 1).
Plus l’enfournement est rapide, plus le débit instantané de fumées
est important et plus il faut surdimensionner les installations de
captage et de dépoussiérage. 2.5 Extinction et criblage du coke
Pour éviter cet inconvénient, une pratique s’est développée aux
États-Unis, dite du stage charging, c’est-à-dire de l’enfournement 2.5.1 Extinction humide du coke
séquentiel, orifice de chargement par orifice de chargement.
Dans la grande majorité des cokeries, le wagon à coke une fois
rempli est conduit jusqu’à la base d’une tour d’extinction où il est
2.3 Chauffage des fours. Fuites aux portes noyé d’eau industrielle en grande quantité pendant quelques
minutes. Cette pratique se traduit par le rejet à l’atmosphère de
vapeur chargée de poussières. Pour favoriser la sédimentation de
2.3.1 Chauffage des fours ces poussières à l’intérieur de la tour, on y dispose des chicanes tout
en cherchant à conserver un bon tirage pour la vapeur.
Les fours à coke sont chauffés à partir de la combustion à haute
température de mélanges de gaz de cokerie, gaz de haut fourneau
et gaz naturel, selon les usines. Les fumées produites sont rejetées
2.5.2 Extinction à sec du coke
par les cheminées des batteries de fours sans, généralement, aucun
traitement de dépollution. Elles sont très peu chargées en poussières L’extinction humide est critiquée non seulement pour ses rejets
et en oxydes de soufre mais contiennent des oxydes d’azote, essen- de poussières et de polluants mais aussi au nom des économies
tiellement du monoxyde d’azote NO d’origine thermique. Le flux de
d’énergie. En effet, toute la chaleur sensible du coke entre 800 oC
NO dépend très fortement des conditions opératoires (température et la température ambiante est perdue.
de flamme, excès d’air, mode de combustion, nature du gaz
combustible, disposition des carneaux...) et se situe dans une four- C’est dans ce contexte que s’est développée, d’abord au Japon
chette de 100 à 800 g /t de coke. (où l’énergie est très chère) puis en dehors du Japon (deux instal-
lations en Allemagne chez Thyssen-Duisburg et chez Kaiserstuhl et
Il apparaît possible de réduire les rejets d’oxydes d’azote : une en Finlande chez Rautaruukki à Raahe), l’extinction à sec par
— en appauvrissant le gaz de combustion par l’utilisation de gaz inerte recyclé (figure 1). L’énergie (1,26 GJ par tonne de coke)
mélanges à moindre PCI ou la recirculation des fumées ; est récupérée sous forme de vapeur à haute pression : par exemple,
— en optimisant la technologie de chauffage (arrivées étalées ou 50 tonnes à 400 o C sous 4,9 MPa pour 100 tonnes de coke et
rehaussées d’air et de gaz) pour uniformiser et abaisser la tempé- par heure.
rature et la teneur en oxygène dans les fumées.
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Les eaux ammoniacales constituent l’effluent spécifique des de sodium (efficace, fiable mais cher). L’ammoniac récupéré sous
cokeries. Le traitement qui leur est généralement appliqué associe forme de buées est incinéré ou sert à produire du sulfate
les opérations suivantes (tableau 2) : d’ammonium ;
— dégoudronnage par décantation, puis filtration ; — homogénéisation en lagune des eaux strippées et des
— strippage dans une colonne à plateaux de l’ammoniac volatil condensats du réseau du gaz de cokerie ;
et de l’ammoniac combiné sous forme de sels fixes, après dépla- — épuration biologique pour déphénolage et oxydation des
cement de ceux-ci par la chaux (peu coûteuse mais occasionnant sulfocyanures ;
des colmatages des plateaux) ou plus généralement par le carbonate — le cas échéant, épuration physico-chimique, dite tertiaire,
pour achever de réduire la DCO (demande chimique d’oxygène)
résiduelle provenant des éléments colloïdaux.
(0)
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2.6.2 Traitement du gaz de cokerie — les procédés humides de neutralisation de H 2 S par une solu-
tion basique, suivie d’une distillation fractionnée de la liqueur, par
Pour pouvoir être utilisé comme combustible dans de bonnes exemple : (0)
conditions, le gaz brut de cokerie doit subir en partie ou en totalité
les traitements suivants : Procédé Solution basique
— dès la sortie de chaque four à coke, refroidissement
de 900-1 000 oC à 90 oC, par arrosage à la colonne montante et au Vacuum carbonate Carbonate de sodium
barillet ; Sulfiban Monoéthanolamine
— à la sortie du barillet, dans le piège à mixtes, récupération des Dravo Still Liqueurs ammoniacales
goudrons les plus lourds et de la plupart des poussières de char-
bon, sous forme de boues entraînées par les eaux ammoniacales ;
— les procédés également humides opérant par neutralisation et
— condensation primaire avec refroidissement de 70-80 oC
oxydation simultanées et assurant non seulement la désulfuration
jusqu’à 20-25 oC et récupération sous forme de condensats de la
mais aussi la décyanuration : procédés STRETFORD-HOLMES,
vapeur d’eau, d’une fraction des goudrons et de la majeure partie
TAKAHAX, FUMAX, DIAMOX...
de la naphtaline ;
— dégoudronnage électrique ; La cokerie de LORFONTE-Sérémange exploite, à l’échelle de
— extraction ; 40 000 Nm3 /h, le procédé STRETFORD-HOLMES, en mettant en
— élimination de l’ammoniac par lavage, pour fabrication de œuvre les installations suivantes :
sulfate d’ammonium ou, après distillation (§ 2.6.1), destruction par — tour de lavage avec une liqueur spécifique à quatre
incinération ; constituants [carbonate de sodium, composés de vanadium penta-
— débenzolage par lavage à l’huile, celle-ci étant ensuite dis- valent, acide disulfonique d’anthraquinone (ADA) et acide citrique
tillée dans une colonne de désessenciement avec extraction en tête anhydre] : H 2S est absorbé sous forme de HS – ;
des vapeurs de benzol (benzène, toluène et xylènes) en tête ; — oxydeurs où l’on régénère le vanadium pentavalent, l’ADA
— dénaphtalinage au fuel domestique ; servant de catalyseur et où HS – se transforme en soufre élémentaire
— désulfuration (§ 2.6.3) ; sous forme d’écume à 8-10 % de S ;
— mise sous pression par extracteurs rotatifs ; — bac à boues et centrifugeuse pour récupérer puis traiter
— parachèvement sous haute pression du refroidissement, du l’écume et séparer soufre et eau ;
débenzolage, du dénaphtalinage et de la déshydratation. — autoclave pour refondre le soufre ;
Le gaz de cokerie ainsi traité a la composition suivante (% en — bac de recyclage de la liqueur.
volume) : (0)
H2 CH4 CO C n Hn N2 CO2 O2
2.7 Usine à sous-produits
55 à 65 22 à 27 4à6 3à4 2à5 1à2 0,1
Une attention particulière doit être portée :
— aux émissions de benzène à partir des unités de production et
Avec une telle composition, on conçoit les deux grandes voies lors du chargement du benzol ;
possibles pour l’utilisation du gaz de cokerie : — aux pollutions du sol par l’ensemble des produits
— en tant que combustible, vu son PCI élevé (18 à 25 MJ/Nm3 ) ; organiques ;
— en tant que source d’hydrogène. — à certains rejets odorants.
Quant au goudron, il peut être valorisé comme :
— combustible pour injection au haut fourneau ;
— matière première pour la fabrication des électrodes ; 2.8 Sûreté des gazomètres
— produit de départ pour des synthèses organiques.
Cette dernière application se retrouve aussi pour le benzol, avec
et des réseaux de gaz de cokerie
pour objectif la production de matières plastiques.
Compte tenu de sa composition, le gaz de cokerie a une masse
volumique trois fois plus faible que l’air : 0,45 à 0,5 kg/m3.
2.6.3 Désulfuration du gaz de cokerie
Également, vu sa composition, il est particulièrement déflagrant.
Lorsque l’on utilise en chauffage le gaz de cokerie non désulfuré, À température ambiante et en présence d’air, un point chaud
l’hydrogène sulfuré (3 à 8 g /m3 ) qu’il contient provoque une émis- vers 600-650 oC suffit à l’enflammer.
sion d’oxydes de soufre à l’atmosphère. Cette émission est à la fois
polluante et corrosive pour les installations et les produits.
De plus en plus de cokeries comportent une installation de 2.9 Considérations économiques
désulfuration de leur gaz. Tel est le cas de LORFONTE-Sérémange
dont le gaz est utilisé pour les fours de traitement thermique des
laminoirs à froid de l’usine voisine de SOLLAC. L’exemple de LORFONTE-Sérémange fournit des indications sur
On distingue trois grandes familles de procédés de désulfura- les ordres de grandeur de quelques investissements pour la pro-
tion : tection de l’environnement et des frais d’exploitation correspon-
— les procédés à sec d’oxydation directe de H 2 S en soufre élé- dants.
mentaire, comme l’ancien procédé à la masse désulfurante ;
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2.9.1 Investissements Le tableau 3 donne un ordre de grandeur des flux et des teneurs
de polluants avant épuration pour les deux circuits de fumées dans
Lutte contre la pollution de l’air : le cas d’une chaîne d’agglomération moderne de 400 m 2 de
— captage-dépoussiérage à l’enfournement .........20 MF surface de grille, alimentée en minerai hématite et produisant
— captage-dépoussiérage au défournement .........40 MF 600 tonnes par heure d’aggloméré.
— désulfuration du gaz de cokerie .........................70 MF Industriellement, la priorité a été donnée au dépoussiérage des
Lutte contre la pollution de l’eau : deux circuits de fumées. La désulfuration des fumées de cuisson s’est
développée au Japon mais pratiquement pas ailleurs (une installa-
— traitement des eaux ammoniacales ...................50 MF tion en Allemagne chez Thyssen, un projet aux Pays-Bas à
Total .................................. 180 MF (1990) HOOGOVENS-IJmuiden). La dénitration des fumées de cuisson ne
s’est pas généralisée, même au Japon (2 installations seulement
soit....... 300 F/t annuelle de coke construites avant 1980).
Tableau 3 – Flux et teneurs de polluants avant épuration (chaîne de 400 m2 en marche hématite)
Poussières SO2 NO CO
Fumées
(t /h) (g/Nm3 ) (t /h) (ppm volume) (t /h) (ppm volume) (t /h) (%)
De cuisson (circuit principal)en 106 Nm3 /h 5 5 1,3 450 0,3 220 11 0,9
Des locaux (circuit secondaire)en 0,6 × 106 Nm3 /h 12 20
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3.1.2 Laveur
Tableau 4 – Techniques de désulfuration
On peut citer l’installation de LORFONTE-Uckange : les fumées de des fumées de cuisson
cuisson des deux chaînes sont dépoussiérées par laveur avec une
bonne efficacité (concentration en poussières de l’ordre de Agent Coproduits Références
Technologie
40 mg/Nm3 en moyenne au rejet). désulfurant de désulfuration industrielles
Humide Solution Gypse ou sulfate NIPPON KOKAN
ammoniacale d’ammonium (Fukuyama
3.1.3 Filtres à manches et Ogishima)
On connaît quelques exemples d’application aux États-Unis dans Humide Lait de chaux Gypse KAWASAKI (Chiba)
THYSSEN
des cas particuliers. Cependant, un nouveau développement n’est (Duisburg)
pas à exclure si on pouvait à la fois dépoussiérer et désulfurer les
fumées de cuisson. Sèche Charbon actif SO2 NIPPON STEEL
(Nagoya)
Des essais en ce sens ont lieu sur un pilote à
LORFONTE-Uckange à l’instigation du LECES et avec des crédits
CECA.
3.4 Dénitration des fumées de cuisson
3.2 Dépoussiérage des fumées des locaux Des oxydes d’azote et principalement le monoxyde d’azote NO
sont émis avec les fumées de cuisson. Deux mécanismes sont en jeu :
Ce dépoussiérage des fumées des locaux est assuré par électro- — oxydation de l’azote apporté par la charge minérale, en parti-
filtre à sec (souvent à 2 champs) ou par manches filtrantes. Pour ce culier avec le combustible solide ;
qui concerne l’électrofiltre, il est nécessaire de bien mélanger les flux — formation de NO au cours de la combustion, lorsqu’au niveau
de fumées venant des différents points d’aspiration pour réussir à ponctuel il y a conjonction de présence d’azote, de teneur élevée
optimiser les réglages électriques. en oxygène et de haute température.
Les réactions sont très rapides et on n’est jamais à l’équilibre.
Une réduction des quantités d’oxydes d’azote peut passer par
3.3 Désulfuration des fumées de cuisson des actions au niveau de la combustion (dans le sens d’une
meilleure uniformisation des teneurs en oxygène et des tempéra-
Les oxydes de soufre présents dans les fumées de cuisson sont tures) ou par la recherche d’un piégeage in situ des oxydes d’azote
en rapport avec le soufre apporté par le mélange minéral et, dans (enrobage des grains de coke par du lait de chaux) mais, si elle doit
une moindre mesure, par le combustible de la hotte d’allumage. être importante, elle implique le recours à des techniques de déni-
tration externe.
Une réduction des émissions d’oxydes de soufre peut donc
passer d’abord par une recherche de minerais et de combustibles Ajoutons que, contrairement à ce qu’on observe pour les oxydes
solides moins sulfureux. C’est la voie qu’a prise la sidérurgie de soufre, la concentration en oxydes d’azote est relativement uni-
japonaise, voici vingt ans. forme dans les boîtes à vent tout au long de la chaîne.
Si on veut aller plus loin, il convient de désulfurer les fumées de ■ Techniques de dénitration : le monoxyde d’azote NO est particu-
cuisson. On peut alors profiter du fait que l’émission d’oxydes de lièrement difficile à éliminer et les seules méthodes consistent à
soufre se répartit le long de la chaîne d’agglomération suivant une l’oxyder en NO2 ou à le réduire en azote.
courbe en cloche, avec un maximum au niveau du point de cuisson En agglomération sur grille, une seule technique a atteint le stade
situé aux 4/5 de la longueur à partir de la hotte. La désulfuration industriel. Elle consiste à réduire catalytiquement NO par l’ammo-
peut donc être limitée à la zone de plus forte émission ou, si ce niac vers 400 oC, une fois pratiqués un dépoussiérage et une désulfu-
n’est pas suffisant, être totale. ration complets (figure 2).
■ Techniques de désulfuration : sur le plan industriel, on connaît D’après ce qu’on sait de l’expérience acquise depuis plus de dix
trois grands moyens pour désulfurer les fumées de cuisson ans à KAWASAKI-Chiba, la technologie est bien au point et on peut
(tableau 4). atteindre des taux de dénitration très élevés pour des injections
Les technologies sont au point et l’élimination des oxydes de d’ammoniac un peu au-dessus de la stœchiométrie.
soufre peut être bien maîtrisée si on vise le respect d’une norme
(par exemple 400 mg/Nm3 en 1994 en Allemagne) au moindre coût.
Un problème de débouché peut se poser pour le coproduit de désul- 3.5 Considérations économiques
furation, si on reste au stade du gypse : les débouchés sont limités
et on se heurte à la concurrence des matériaux naturels. Une enquête menée dans le cadre de l’IISI (International Iron and
(0) Steel Institute ) a permis de préciser les ordres de grandeur des
coûts de la protection de l’environnement pour les agglomérations
sur grille. Ces coûts ont été rapportés au débit de fumées traitées
(tableau 5).
(0)
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solides. C’est donc un liant hydraulique que l’on utilise en technique — par leurs compositions (% en masse) : (0)
routière dans le traitement des assises de chaussées (formules dites
grave-laitier ou sable-laitier) ou en cimenterie (fabrication de ciments % Fe total CaO SiO2 C Zn (1) Pb (1)
composés).
L’opération de granulation émet des vapeurs contenant SO2 et poussières .. 20 à 35 4à6 5 à 10 30 à 45 0,1 à 0,2 0,05
H 2S car le laitier contient de l’ordre de 1 à 2 % de soufre. Elle peut boues .......... 15 à 30 3à5 5 à 10 20 à 45 1 à 10 0,5 à 2
donc être source de pollution soufrée et aussi source d’odeur. La
(1) Sous forme de composés.
tendance actuelle est :
— de contrôler l’apport d’eau (procédé INBA de la société
luxembourgeoise Paul Wurth, technique appliquée, par exemple, — par leurs quantités :
au haut fourneau HF4 de SOLLAC-Dunkerque) ; poussières............................................................. 12 kg/t de fonte,
— de laver les vapeurs de granulation ; boues...................................................................... 4 kg/t de fonte.
— de traiter les eaux de granulation.
Compte tenu de leurs faibles teneurs en zinc et plomb, les pous-
sières sont recyclées sans problème à l’agglomération. Il n’en est
pas de même pour les boues, dès lors que leur analyse conduirait,
4.5.3 Refroidissement avec centrifugation : avec le recyclage, à dépasser les normes habituelles de zinc chargé
laitier bouleté au haut fourneau (maximum 100 à 200 g de Zn /t de fonte).
Cette technique consiste à faire passer le laitier liquide à travers Une solution industrielle peut consister, si le dépoussiérage
un orifice calibré, à l’étaler en nappe sur une plaque de carbone, à primaire n’a pas comporté de cyclonage du gaz, à obtenir une
l’arroser d’eau de façon à provoquer un début de gonflement et à coupure granulométrique analogue sur produit humide avec un
projeter le mélange obtenu par centrifugation sur un tambour hydrocyclonage. C’est ce qui est par exemple réalisé à
tournant cannelé longitudinalement. HOOGOVENS-IJmuiden, où l’on obtient deux fractions de boues de
teneurs en zinc différentes :
L’intérêt du procédé est triple :
— on peut agir sur la granulométrie du laitier bouleté en contrôlant fraction surnageante
le débit d’eau et la rotation du tambour ; (Zn 6,5 % en masse)
— on évite la pollution soufrée dans l’air, 90 % du soufre restant boue de départ hydrocyclonage
dans le laitier ;
(Zn 2 % en masse)
— on supprime la pollution de l’eau car les réglages permettent
que l’eau utilisée soit vaporisée ou retenue par capillarité dans le fraction précipitée
laitier bouleté. (Zn 0,3 % en masse)
Deux produits sont obtenus après criblage à 3 mm :
À noter que l’efficacité d’une telle opération peut être entravée
— le 0 à 3 mm est un granulé classique ; pour les hauts fourneaux équipés de l’injection de charbon par la
— le plus de 3 mm constitue un granulat léger utilisé pour formation de mousses et de dépôts qui surnagent dans les bassins
parpaings, hourdis, panneaux préfabriqués. de décantation.
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4.9 Bruit et odeurs Une solution appliquée sur quelques sites japonais consiste à
extraire de ces scories la partie sodique en vue d’un recyclage en
sidérurgie mais, dans nos conditions actuelles, l’opération est loin
4.9.1 Bruit autour du haut fourneau d’être rentable.
Le problème s’est posé dans la Ruhr, avec le haut fourneau de
THYSSEN-Schwelgern (10 000 t de fonte/jour) qui est implanté très
près d’habitations. Il a fallu prendre des précautions particulières 5.2 Désulfuration par des produits
d’insonorisation. à base de magnésium
5.2.1 Poussières et fumées
4.9.2 Odeurs
Celles-ci sont beaucoup moins intenses qu’en désulfuration
Comme il a été signalé au paragraphe 4.5.2, la granulation du
sodique, d’autant qu’on sait maintenant bien contrôler l’apport de
laitier peut être source d’odeurs dégagées par l’hydrogène sulfuré magnésium.
présent dans les vapeurs.
5.2.2 Scories
5. Prétraitements de la fonte Les quantités de magnésium en jeu sont faibles et les scories
sont donc à la fois peu abondantes et riches en sulfure de magné-
L’article Prétraitement de la fonte liquide [M 7 620] de ce traité sium. Leur mise en décharge ne doit pas poser de problème.
distingue trois étapes dans le prétraitement de la fonte liquide entre
haut fourneau et aciérie de conversion :
— la désiliciation ; 5.3 Désulfuration calcique
— la désulfuration ; par des produits à base de carbure
— la déphosphoration s’accompagnant d’une certaine élimina-
tion du chrome, du niobium et du vanadium. de calcium ou de chaux pulvérulente
Actuellement, seules quelques usines japonaises pratiquent de
façon systématique l’ensemble de ces trois étapes. En Europe et 5.3.1 Poussières et fumées
aux États-Unis, on se limite à la seule désulfuration avec trois
grandes variantes opératoires : Leurs captage et dépoussiérage ne soulèvent pas de difficulté
particulière.
— la désulfuration au carbonate de sodium ;
— la désulfuration par des produits à base de magnésium ;
— la désulfuration calcique par des produits à base de carbure
de calcium ou de chaux pulvérulente. 5.3.2 Scories
La désulfuration peut être source de pollution : Il s’agit de scories solides qui peuvent emprisonner des billes
— par les poussières émises avec les fumées pendant le métalliques de fonte. Cela renforce l’intérêt d’une séparation
traitement ; magnétique préalablement à la mise en décharge.
— par les scories.
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Figure 3 – Procédé LURGHI-THYSSEN de captage sans combustion et dépoussiérage électrostatique en aciérie à l’oxygène
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— pollution de l’eau et des sols par les coproduits et déchets : à grande hauteur par rapport au four (16 mètres par exemple), il
scories, poussières... ; nécessite pour être efficace des débits d’aspiration très élevés, par
— odeurs (au préchauffage des ferrailles) ; exemple 5 fois ceux nécessaires pour le 4e trou.
— bruit pour les travailleurs et dans l’environnement.
La solution conventionnelle, avec captage primaire par 4e trou et
En fait, les fours à arc, dans leur très grande majorité, sont captage secondaire par hottes en toiture, implique des débits d’extrac-
équipés pour supprimer ou limiter ces pollutions et nuisances tion comme ceux donnés dans l’exemple suivant :
(§ 7.1 à 7.8). 4e trou.......................... 100 000 Nm3/h pour 14,5 kg de poussières/t d’acier
D’autres risques doivent également être maîtrisés : il s’agit des hottes en toiture.......... 500 000 Nm3/h pour 2,7 kg de poussières/t d’acier
risques d’accidents graves par incendie, explosion ou émissions
radioactives inopinées. La figure 5 présente à titre d’exemple une formule utilisée pour
dimensionner une hotte et le débit qui la traverse.
Dans certains cas, les hottes de toiture ne suffisent pas à assurer
7.1 Captage des fumées le respect des normes au rejet et on peut alors envisager un cap-
tage dit tertiaire au niveau des lanterneaux avec extraction directe
à travers un électrofiltre humide de toiture. Cette formule signalée
7.1.1 Captage des fumées sur le four
dans la littérature (cas du four de 40 t de Kishiwada Steel au
La solution technologique classique consiste à ménager sur la Japon) ne s’est pas généralisée.
voûte, à l’opposé de la seconde électrode, un trou (on parle de
« 4e trou ») sur lequel s’applique un coude refroidi à l’eau. Les
fumées aspirées à travers ce coude sont reprises par une conduite 7.2 Mise sous caisson du four à arc
implantée en vis-à-vis et qui est à poste fixe. L’écartement entre l’ori-
fice du coude et l’entrée de la conduite est de l’ordre de 10 à 20 cm : Comme le montre l’exemple numérique du paragraphe 7.1.3, l’effi-
on le désigne souvent par le terme anglais gap. Les fumées transitent cacité des hottes en toiture est, en termes d’énergie dépensée, de
habituellement dans une chambre de combustion puis dans des l’ordre de 25 fois plus faible que celle du 4e trou rapportée au kilo-
conduites à water-jacket et des refroidisseurs, avant d’être aspirées gramme de poussières éliminées. Il est possible de faire mieux si
par ventilateur et dépoussiérées. l’on arrive à canaliser, dans un espace relativement clos, des fumées
Pour les fours de petite capacité, la solution du 4e trou peut être échappant au 4e trou. Tel est l’objet du caisson dans lequel on
difficile à implanter et on a alors recours à la technologie du side enferme le four à arc et la zone de coulée en poche et de décrassage,
draft (aspiration latérale autour des électrodes). voire aussi le préchauffeur de ferrailles.
Dans certains cas d’élaboration d’aciers spéciaux ou inoxydables Le débit peut être réduit pour une meilleure efficacité de captage.
pour lesquels on privilégie le maintien de conditions réductrices à Par exemple :
l’intérieur du four à arc, on renonce à aspirer directement les caisson ............ 300 000 Nm3/ h pour 3,3 kg de poussières/ t
fumées et on préfère capter celles-ci en toiture, malgré la dilution
qui oblige à augmenter les débits au ventilateur. Les technologies développées diffèrent selon que le pont roulant
transportant les paniers de ferrailles circule à l’intérieur ou au-des-
sus du caisson. Dans cette seconde solution, le caisson est inopé-
7.1.2 Captage des fumées par hottes locales rant pour capter les fumées de chargement. Il peut être alors
nécessaire de conserver une aspiration par hotte en toiture pour
Le captage des fumées directement sur le four devient inopérant cette phase, surtout quand les émissions sont intenses.
quand on retire la voûte (cas du chargement des paniers) ou quand
on bascule le four (cas de la coulée de l’acier ou du décrassage).
Dans cette seconde situation, il est possible de concevoir une hotte 7.3 Conditionnement et dépoussiérage
qui se trouve très près de la zone d’émission de fumées.
des fumées
■ Hotte locale pour coulée de l’acier
Quand la poche est tenue au pont roulant et qu’elle suit le bas- 7.3.1 Conditionnement des fumées captées
culement du four, il est difficile d’imaginer une hotte locale. La situa-
tion est tout autre si la poche est au sol sur car. Ainsi, à l’aciérie Les fumées captées à haute température ne peuvent pas être
canadienne de SIDBEC-Contrecœur, une hotte coulissante a été dépoussiérées telles quelles. Il convient de les conditionner, en
installée près du bec de coulée et elle est connectée pendant la coulée assurant en même temps la sécurité vis-à-vis des risques
au circuit d’extraction directe par le 4e trou. d’explosion.
■ Hotte pour décrassage du four Une installation classique avec 4e trou et hotte en toiture compor-
tera ainsi :
La technologie précédente peut être transposée au cas du décras-
sage en cuve. — une chambre de combustion pour brûler totalement l’oxyde
de carbone et l’hydrogène résiduels dans les fumées de 4e trou ;
— un refroidissement par water-jacket et/ou échangeur des
fumées de 4e trou ;
7.1.3 Captage des fumées en toiture — une zone de mélange des fumées de 4e trou et des hottes en
toiture.
Les premières aciéries électriques dépoussiérées ne comportaient
que l’aspiration directe sur le four. Très vite cependant, il est apparu
nécessaire de capter les fumées qui échappaient à cette aspiration
directe, c’est-à-dire pendant le chargement, le décrassage et la 7.3.2 Dépoussiérage des fumées
coulée. Et puis on s’est aperçu que, pendant la fusion et l’affinage,
une certaine partie des fumées échappait à l’aspiration directe. Les Les fumées sont dépoussiérées :
autorités chargées de la protection de l’environnement ont donc — soit par manches filtrantes (cas le plus fréquent) ;
imposé le captage des fumées en toiture par des hottes aménagées — soit par électrofiltre à sec (installations allemandes) ;
au-dessus du chemin du pont roulant à l’aplomb des points d’émis- — soit, encore plus rarement, par laveur venturi (installations
sion (four et poche), concurremment avec le captage direct ou à sa anciennes).
place. On parle alors de captage des émissions secondaires. Effectué
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Cd Cr total F–
Ni
Cr VI Pb
Zn
(mg/kg) (mg/kg) (mg/kg)
100 1 000 5 000
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Restent par contre certains secteurs d’usine qui, quoique — les sources radioactives (surveillance spéciale) ;
n’assurant pas directement la production sidérurgique, y contribuent — les matériels avec PCB (condensateurs et transformateurs),
ou en sont la conséquence, tels : qui ont donné lieu à déclaration et à mise en place de capacités de
— les fours à chaux en exploitation dans certaines usines rétention (lutte contre les fuites).
intégrées ; Une attention particulière est portée dans le cadre de la directive
— les centrales, stockages et conduites à oxygène ; Seveso aux installations de stockage :
— les dépôts de matières premières et de matériels ; — des gaz inflammables ;
— les chaudières et les centrales sidérurgiques ; — des liquides hautement inflammables ;
— les traitements d’eau ; — de l’ammoniac (utilisé pour préparer l’atmosphère des fours
— les crassiers et décharges. à recuit de tôles) ;
Dans ces secteurs généraux, la protection de l’environnement — du chlore (pour certains traitements d’eau) ;
implique des actions de prévention et de sécurité. — de l’oxygène liquide.
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