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S6 Sciences de gestion

Stratégie industrielle
Prof Mr SADIQI Khalid

Plan
Chapitre 1 : la remise en cause du modèle de concurrence pure
 Des hypothèses de moins réalistes
 Concurrence imparfaite et concurrence monopolistique
 L’apport de la concurrence monopolistique au commerce international

Chapitre 2 : les oligopoles


 Les duopoles
 La place des oligopoles dans l’économie industrielle
 Une stratégie duale

Chapitre 3 : les monopoles


 Définitions et domaines d’application
 Le monopole naturel

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Introduction :

L'économie industrielle
 étudie la structure des entreprises, la structure de marchés, du système
productif et les interactions stratégiques entre entreprises sur les marchés.
 Elle s'intéresse également à l'intervention publique sur les marchés, au
travers des politiques industrielle, de la concurrence et de réglementation
des marchés.

C'est un outil d'analyse et de décision exploitable par les entreprises pour


élaborer leurs stratégies et par les pouvoirs publics pour concevoir certaines
politiques publiques.

L'économie industrielle connaît ses balbutiements à la fin du 19ième siècle,


avec le développement de la grande entreprise et des marchés de masse.

Des auteurs comme Alfred Marshall (1919), Augustin Cournot ou Joseph


Bertrand développent à l'époque des analyses différentes de la théorie
microéconomique standard Celle-ci se préoccupe de l'analyse des marchés de
concurrence parfaite, au sein du programme de recherche de la théorie de
l'équilibre général, que Léon Walras a très significativement fait progresser à
cette époque. En comparaison, l'économie industrielle va s'intéresser à des
marchés de concurrence imparfaite « cette opposition est développée plus loin ».

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Chapitre 1 : la remise en cause du modèle de
concurrence pure

Une économie en concurrence parfaite lorsque 5 conditions sont


réunies :

1. Homogénéité des biens : Les biens offerts sont strictement


identiques. Il n'y a pas de différenciation des biens.

2. L’Atomicité : Le nombre d'offreurs et le nombre de demandeurs


est important. Cette condition a une conséquence importante : aucun
agent n'a de pouvoir pour influencer les prix « hypothèse price taker ou
«preneur de prix »

3. Information parfaite : Les agents ont tous accès à toutes les


informations existantes sur le fonctionnement du marché : biens vendus,
caractéristiques, prix, quantités offertes et demandées, etc.

4. Libre entrée : Tout agent qui souhaite participer à un marché peut


le faire. Il n'existe pas de barrières à l'entrée.

5. La mobilité : Est celle des facteurs de production, le travail et le


capital, qui doivent pouvoir se déplacer selon les besoins du marché.

NB : L'économie industrielle s'intéressera à des situations où ces conditions ne sont


plus toutes remplies.

Il suffit qu’une seule de ces cinq conditions ne soit pas remplie pour que la
concurrence devienne imparfaite.

Dans la première moitié du XXe siècle, l’économiste allemand H. von Stackelberg


va proposer un tableau où vendeurs et acheteurs sont classés selon leur nombre ; un
acheteur, quelques acheteurs, de nombreux acheteurs, il distingue alors neuf
structures de marché, et non une seule.

Comme on peut le constater, la concurrence imparfaite devient la règle, et la CPP,


l’exception. Dans la pratique, cette concurrence imparfaite se traduire par des
situations très diverses, comme l’existence de monopoles, de cartels d’oligopoles,

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etc. dans l’hypothèse extrême, la concurrence est totalement absente : une seule
entreprise s’impose au marché nous somme alors en monopole.

1. Des hypothèses de moins en moins réalistes


En conséquence, la réalité industrielle aujourd’hui, c’est tout sauf la concurrence
pure et parfaite. De modèle de référence, elle est devenue modèle d’exception.
L’économie industrielle en a tiré les conséquences et n’entend privilégier aucune
structure de marché mais, au contraire analyser toutes celle qui s’identifient au mieux
à la réalité de l’entreprise. Parmi ces nouvelles structures, il y a, bien sûr, celles qui
sont directement la conséquence de la remise en cause des hypothèses de la CPP :
la concurrence monopolistique et la concurrence imparfaite

2. Concurrence imparfaite et concurrence monopolistique


J.V Robinson remet en question la théorie de l’équilibre général de L.Walras,
contestant les hypothèses sur laquelle elle repose, et plus particulièrement celle de
CPP. Il propose alors une analyse plus réaliste des structures de marché. A la
différence de L. Walras, son analyse part du monopole et non de la CPP, non pas
pour en faire la structure référente, mais pour contester l’idée selon laquelle le
monopole n’est qu’un cas extrême, une exception de la CPP. Cette démarche l’a
conduit à faire de la concurrence imparfaite une structure de marché où les
entreprises sont bien en concurrence, sans que soient autant vérifiées toutes les
hypothèses du modèle de CPP.

E.H Chamberlin aboutit aux mêmes conclusions, mais à partir d’une critique du
modèle de CPP et de la remise en cause d’une de ses hypothèses : celle de
l’homogénéité du produit. Ce qui va l’amener à définir une nouvelle structure de
marché : la concurrence monopolistique.

Ces deux auteurs se complètent, la concurrence monopolistique n’étant que la


conséquence d’une concurrence imparfaite. A ce titre, la contribution d’E.H
Chamberlin est sans doute plus importante pour l’économie industrielle que celle de
J.V.Robinson, cette dernière s’inscrivant davantage dans une contestation du
modèle macroéconomique. Régime hybride entre le monopole et la concurrence
pure et parfaite, la concurrence monopolistique répond aux trois conditions
suivantes, réunies simultanément :

• Il y a libre entrée et libre sortie des firmes dans la filière ;


• Chaque firme dispose de sa propre clientèle ;
• Chaque entreprise considère les prix de ses concurrents comme une donnée

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L’hypothèse centrale, celle de la différenciation du produit, remet totalement en
cause l’hypothèse d’homogénéité. La différenciation d’un produit se traduit par le fait
que des firmes différentes offrent, pour satisfaire des besoins identiques, des
produits qui ne sont pas totalement identiques, même s’ils portent souvent le même
nom. Cette différenciation devient un élément du marché pouvant constituer une
barrière à l’entrée et, à ce titre, contribuer à rendre difficile la pratique concurrentielle.

Les différentes formes de différenciation


On peut regrouper les différentes formes qu’elle peut prendre, en distinguant la
différenciation spatiale, la différenciation verticale et la différenciation horizontale.

1 - La différenciation spatiale :
L’exemple de deux blanchisseries qui ne se distinguent que par leur localisation. Le
service proposé, ainsi que le prix qui s’y rattache, sont identiques.

2 - La différenciation horizontale :

Elle se caractérise par l’existence, sur un même marché, de produits ayant un usage
identique ou similaire, une appellation souvent identique et apparente différente.

3 - La différenciation verticale :

Elle peut se définir comme la situation où des produits présentent les mêmes
structures de caractéristiques, mais avec un nombre de caractéristiques différent. Le
produit ayant le plus grand nombre de caractéristiques sera considéré comme étant
de meilleure qualité : cette différenciation est donc subjective, et résulte souvent de
l’action persuasive résultant des techniques de vente, comme la publicité.

Les conséquences de la différenciation


Quelle que soit la forme de différenciation, elle va permettre à chaque entreprise de
passer d’une demande individuelle à élasticité infinie, à une demande à élasticité
finie. De plus, la différenciation va permettre de fidéliser une clientèle. A court terme,
l’entreprise pour donc privilégier un rapport prix-quantité, ce qui aura pour
conséquence de générer un super profit à court terme, et ce , malgré une
augmentation des coût de production induite par les coûts engendrés par la
différenciation.

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L’apport de la concurrence monopolistique au commerce
international :
l’ananlyse de P.Krugman

Dans son modèle, P.Krugman va partir des 5 hypothèses suivantes :

• bénéficier d’un rendements d’échelle croissants ;


• Les produits sont différenciés ;
• Chaque producteur détient sur un produit différencié un
véritable pouvoir de monopole ;
• Les consommateurs aiment la variété ;
• Le coût du transport est un coût qu’il faut intégrer dans l’analyse
de la différenciation.

L’ouverture du commerce au niveau mondial va conduire les


conséquences à importer des produits en plus grand nombre. Se
développe alors un commerce intra-branche, où chaque entreprise doit
faire face à un marché de plus en plus vaste. Mais, si les
consommateurs sont sensibles à la diversité de l’offre.

Chapitre 2 : les oligopoles


En situation de concurrence imparfaite, ou de concurrence pure, le nombre
d’entreprises est important pour que l’on ne s’inquiète pas des conséquences des
décisions prises sur les entreprises rivales ou concurrentes. Tel n’est pas le cas d’un
marché oligopolistique qui regroupant quelques entreprises.

L’étude des oligopoles remonte au XIXe siècle, à partir du cas d’un marché avec
deux entreprises. O, parle alors de duopole.

NB : Précisons que si les duopoles sont bien des oligopoles, tous les oligopoles ne
sont pas des duopoles.

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Les duopoles

C’est une structure de marché réduit à deux entreprises,

Le duopole est une structure théorique où un analyse simplifiée

Permet de proposer des conclusions généralisées d’un marché, toujours


oligopolistique, mais plus large.

L’analyse Permet de distinguer celles qui aboutissent à une situation d’équilibre, de


celles du déséquilibre.

Les situations en situation d’équilibre


 Le duopole de Cournot : c’est une situation dans :

- Le marché est celui d’un bien homogène à coût nul de production ;

- La variable stratégique est le volume de production, et non le prix.

 Le duopole de Cournot est un duopole symétrique à double


satellitisme. Pour l’entreprise I, la quantité Q2 est une donnée, de même pour
l’entreprise II la quantité Q1.

Les fonctions de réaction sont symétriques et le comportement des entreprises est


identique. Par la suite, on dira que le duopole de Cournot est symétrique, à double
satellitisme.

 Les critiques essentielles de cette analyse :


la première porte sur la variable explicative retenue : la quantité produite, et non le
prix. Un autre économiste français, J. Bertrand, va faire l’hypothèse inverse,
privilégier la variable prix et ignorer la variable quantité.

La seconde critique le caractère statique de la démarche qui suppose l’instantanéité


des ajustements.

Le duopole de Bertrand : chacune des deux entreprises fixe son prix en


considérant le prix de l’autre comme une donnée. On retrouve alors des fonctions de
réactions à partir des prix qui réalisent le même profit.

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Un duopole de déséquilibre : le duopole de Stackelberg
Ces deux entreprisses ne sont pas symétriques, n’étant pas de même taille et
n’ayant pas la même capacité d’intervention sur le marché. L’une sera considérée
comme l’entreprise leader, l’autre étant l’entreprise satellite.

L’analyse, ensuite, n’est pas statique, on ne se limite plus à constater


l’interdépendance des deux entreprises. Avec H. von Stackelberg, chacune des
deux entreprises anticipe la réaction, de l’autre à sa propre décision. Les hypothèses
de départ ne sont pas les mêmes.

Une stratégie duale : fusions et ententes au fusions-acquisitions


La concentration fait partie de la vie des entreprises : celles-ci peuvent croître sans
s’unir : on parle alors de croissance interne, reposant sur le développement d’une
activité existante. Mais elles peuvent également croître en s’unissant à d’autres
groupes : c’est ce qui caractérise la croissance externe.

 Intérêt et avantages des fusions-acquisitions

 L’acheteur vas réaliser des économies d’échelle.

un meilleur contrôle de la chaîne de production et l’accès aux matières premières.

 le vendeur : pour une fusion-acquisition peut permettre à l’entreprise cédante


d’améliorer son profit en se recentrant sur des activités plus à la mode.

 Freins et limites du processus de fusion-acquisition

les fusions-acquisitions sont des opérations avec risque, puisque leur taux
d’échec dépasse 50%.

La raison principale est un prix payé trop cher par l’entreprise acheteuse.

Concentrations excessives, qui finiront par être des monopoles.

L’entente parfaite : le cartel


Le cartel est un oligopole où les offreurs contrôlent le marché par une entente
formelle.

On peut assimiler un cartel à une concentration horizontale, où de grandes


entreprises juridiquement et financièrement indépendantes, ayant des activités
semblables, s’entendent en vue de contrôler un marché, en compliquant l’entrée de
nouveaux concurrents, et de maximiser les profits.

On parle alors de stratégie coopérative, pouvant naître d’un accord formel ou d’un
accord tacite.

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Les cartels agissent sur les prix et sur les quantités produites.

Le risque reconnu au cartel, c’est son instabilité, en conséquence de l’opportunisme


des agents économiques. Pour qu’il y ait stabilité, il faut que les quotas de production
et le prix officiel qui s’y rattache soient respectés. Mais la firme opportuniste, si elle
accepte bien le prix élevé imposé par le cartel, pourra être tentée de dépasser le
quota de production, surtout si ses coûts de production sont faibles, recueillant ainsi
un profit bien supérieur à celui, déjà substantiel, que lui procure le cartel.

Chapitre 3 : les monopoles


Le monopole est une seule entreprise présente sur un marché, répondant à la
demande de l’ensemble des consommateurs.

L’approche du monopole se fait à partir d’un double constat : l’absence de


concurrence rendue possible par l’existence de barrières à l’entrée, ou l’absence de
concurrence due à des raisons naturelles.

On distingue

Le monopole partiel, le monopole de production du monopole de distribution. Plus


généralement.

Définitions et domaines d’application


Nous distinguons, dans la pratique, le monopole classique, le monopole naturel et le
monopole légal.

Le monopole classique :

Sur un marché, lorsqu’ ‘une seule entreprise existe, protégée par des coûts d’entrée
trop élevés du fait des compétences techniques dont elle dispose, on est en situation
de monopole.
Ce monopole est appelé monopole classique.

Le monopole légal :

Le monopole procède de l’intervention des pouvoirs publics pour restreindre la


concurrence sur un marché donné, afin de répondre à un objectif, le plus souvent
politique : aménagement du territoire, contrôle d’activités stratégiques, etc. La cause
première du monopole légal est liée à la notion de service public.

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Des stratégies de prix duales :

• La stratégie de prix à court terme


• La stratégie de prix à long terme
Le monopole naturel :

Un concept ancien, pour S. Mill, le monopole dans son approche générale peut être
la conséquence d’une technologie contrôlée, ce qui va se traduire par l’émergence
de grandes entreprises, reposant sur une maîtrise technique. Le monopole peut être
artificiel ou légal.

Pour A. Marshall Le monopole naturel est alors caractérisé par des rendements
d’échelle croissants.

R.T Ely propose trois monopoles possibles :

• Ceux qui sont définis à partir des sources d’approvisionnement ;


• Ceux qui sont la conséquence d’une décision juridique protégeant le secret de
leur technologie ;
• Ceux qui ont des savoir-faire liés à leur activité, industries de réseaux par
exemple, services publics et chemins de fer plus précisément.

Enfin, le monopole naturel peut conduire à l’inefficience dans l’allocation des


ressources, si le monopoleur décide de réduire l’offre. C’est le cas, par exemple,
dans l’exploitation des voies ferrées avec la priorité donnée aux trains à grande
vitesse et le démantèlement programmé est régulier secondaires.

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