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Paragraphe 2 : La fongibilité des crédits : vers une perspective

budgétaire pluriannuelle plus approprié aux circonstances


La recherche de la performance et l’efficacité de l’action publique sont devenues
des constants de la réflexion des pouvoirs public ; ce qui à fait naitre un
consensus politique de moderniser les règles de gestion budgétaire.

La LOB de 2019 à apporté une profonde réforme autour des modes de gestion
des finances publiques. Cette réforme à pour finalité de mettre la performance
au cœur de la gestion de l’Etat et d’adopter une a approche facilitant le
management de la performance des politiques publiques.

En réalité, la programmation, budgétaire est fondamentale pour la gestion du


budget par objectifs, elle a pour objectifs de soutenir la pérennité des politiques
publique et renforcer l’efficacité de l’allocation intersectorielle des ressources
budgétaire en renforçant le lien entre les stratégies sectorielles et le budget
annuel.

Afin d’assurer une programmation budgétaire adéquate, qui améliore la


performance opérationnelle en octroyant une meilleure visibilité aux
gestionnaires pour gérer leurs programmes en fournissant un outil efficace dans
le cadre de l’exécution des crédits et la maitrise des dépenses.

Pour attendre ces objectifs et les concrétiser sur terrain, la fongibilité


asymétrique des crédits qui constitue un nouvel outil pour des dépenses mitrées.

La fongibilité asymétrique est sans doute l’une des innovations de la LOB de


2019 en matière de l’exécution des dépenses, ce mécanisme confère aux
gestionnaire d’importante marges de manœuvres pour mobiliser et combiner les
ressources et modes d’invention qu’ils jugent les plus appropriés aux
circonstances.

Avant d’envisager les modalités pratique d’application de la fongibilité des


crédits (B) ; il convient de dégager le fondement du principe de ce mécanisme
(A).

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A. Les principes fondamentaux de la fongibilité des crédits.
La LOB de 2019 a accordé aux gestionnaires une grande liberté en matière d
gestion de crédits

Le contre partie de cette liberté accordée réside sur les résultats attendus (projets
et rapports annuels de performances).

Chaque gestionnaire dispose d’une enveloppe de crédits répartis en différents


parties.

L’article 15 la LOB dispose que « les dépenses du budget de l'Etat sont classées
par mission et programme.

Les dépenses de chaque programme sont classées selon les parties suivantes :

- Les dépenses de rémunération

- Les dépenses de gestion

- Les dépenses d’interventions

- Les dépenses d’investissement

- Les dépenses des opérations financières

- Les charges de financement

- Les dépenses imprévues et non réparties ».

Cet article de la LOB substitue à une présentation des crédits par mission et par
programmes ; il précise que les programmes qui constituent l’unité de spécialité
des crédits.

L’équation derrière la LOB consiste à donner plus d’autonomie aux gestionnaire


dans le choix d’affectation de la ressource financière, c’est ainsi que le droit des
finances publiques de l’Etat s’est enrichi de notions comme le dialogue de
gestion ou encore la fongibilité des crédits.

La fongibilité des crédits est la règle selon laquelle les ordonnateurs peuvent
utiliser indifféremment les crédits relevant de plusieurs lignes budgétaires
figurant dans le périmètre de la fongibilité décrétée.

La fongibilité des crédits est donc le mécanisme qui confère au responsable


programme d’importantes marges de manœuvre pour mobiliser et combiner des
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ressources et modes d’interventions qu’il juge les plus appropriés aux
circonstances.

La fongibilité des crédits est un aménagement au principe de spécialisation des


crédits par programme, ce principe qui est d’ailleurs « plus affecté par la
réforme de la loi organique 1»

La spécialisation par programme est très souple en raison de la globalisation des


crédits et de leur fongibilité qui peut être asymétrique ou systématique.

La fongibilité systématique, c’est la situation ou les programmes formant des


enveloppes budgétaires totalement fongibles à l’exception des dépenses de
personnel.

Le responsable de programme est libre de changer la ventilation prévisionnelle


du programme entre les actions qui le composent et modifier sa répartition par
nature de dépenses.

En effet la fongibilité systématique donne au gestionnaire une liberté dans


l’utilisation des crédits à l’intérieur du programme ; donc le gestionnaire n’est
pas soumis à contrainte d’attendre l’autorisation du parlement ou une loi de
finances rectificatives avant de procéder au mouvement des crédits.

La fongibilité asymétrique ; présente une limite importante au principe de la


fongibilité, dans ce cas, les dépenses du personnel sont plafonnée de la loi de
finances c'est-à-dire il n’est pas permis au gestionnaire de programme de déduire
les autres types de dépenses pour augmenter les dépenses de personnel.

La fongibilité asymétrique confère à l’ordonnateur la possibilité de redéployer


les crédits de personnel pour réaliser les dépenses de fonctionnement ou
d’investissement mais il est important de souligner que ces crédits ne peuvent
augmenter les dépenses de personnel.

En effet le montant des crédits de personnel voté pour chaque programme est
limitatif et ne peuvent pas être augmenté ultérieurement par l’ordonnateur au
cours de l’exercice budgétaire.

Selon l’article 55 de la LOB de 2019 « Les redéploiements des crédits à


l’intérieur d’un même programme peuvent être effectués par arrêté du chef de la
mission. Toutefois, il ne peut être procédé ni à l’augmentation des dépenses de
1
J.LAUZE. »les grands principes du droit budgétaire d’une loi organique à l’autre » RD. Publ. tome 117 N°6,
2001 p 1723.

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rémunération ni à la diminution des dépenses d’investissement et des dépenses
des opérations financières. »

B. La mise en application de ce nouvel outil de la gestion des


crédits.
En France, la fongibilité des crédits a connu une évolution remarquable dans le
processus budgétaire ; dans son entrée en vigueur la LOLF on peut parler de
double objectifs, a savoir rendre la gestion de l’Etat plus démocratique, c’est
notamment pour cela que le budget dans sa totalité est voté au Parlement, et
instaurer une meilleure efficacité dans les dépenses publique ; A l’instar de
l’expérience financière la réforme budgétaire le budget n’est plus présenté par
nature de dépenses mais par politique publique.

Le projet du budget ou loi de finances initiale inclut chaque année une prévision
de solde budgétaire pour l’année à venir.

De ce fait, l’ordonnateur est responsable entant qu’acteur central de la dépense,


ainsi il est tenu de rendre comptes sur l’efficacité de l’utilisation des crédits qui
leur ont été attribués.

La loi organique instaure des projets annuels de performance (PAP) qui présente
les actions des différentes administrations pour l’année à venir.

L’évaluation des objectifs se fait l'année suivante dans les Rapports Annuels de
Performance (RAP).

La LOB de 2019 à instauré une nouvelle logique financière qui vient de rompre
avec la logique des moyens.

Ce modèle managérial de gestion par la performance accords plus d’autonomie


et de liberté dans le choix d’affectation de la ressource financière.

Il pèse désormais sur le gestionnaire public l’obligation de justification de ses


choix et d’atteinte des résultats exemptés.

L’autonomie et la liberté des gestionnaires publics, grâce à la gestion axée sur


les résultats fait aussi que ces acteurs doivent établir des objectifs et les
indicateurs de performance.

En réalité, on peut distinguer trois sortes d’objectifs de performance à savoir :

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1) Les objectifs s’efficacité socio-économique qui visent à modifier
l’environnement économique, social, ou culturel, ils indiquent, non ce que
fait l'administration, mais l'impact de ce qu'elle fait.
2) les objectifs de qualité de service intéressant l’usager.
3) les objectifs d'efficience de la gestion intéressant le contribuable.

En toute hypothèse, la fongibilité permettra de rationaliser la gestion des crédits


et, par l’amélioration de l’efficacité de la gestion qu’elle pourrait entrainer, de
dégager des marges de manœuvre qui pourrait soit être réutilisées dans le cadre
d’une politique d’investissement ou de dégager des économies indisponibles à la
réalisation de l’objectif de maitrise des dépenses publiques.

En effet la fongibilité, une innovation de la LOB permet aux gestions publics


d’avoir une vision plus claire de leur gestion et d’opérer des choix de gestion
plus éclairés rendant lors la gestion dans une perspective pluriannuelle plus
efficace.

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