Lo Domaine Pharmaceutique Face Aux Consommateurs

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O. INTRODUCTION

0.1 PROLEMATIQUE

L'homme étant un animal social ( homo societatis ), il est appelé à entretenir un certain
nombre des relations ; non seulement avec lui-même, mais surtout avec ses semblables. Cette
interdépendance, mieux, cette interaction entre les membres d'une société donnée s'explique
par le souci de survie, de sécurité, d'appartenance et de protection. Ce souci de survie et du
mieux-être qu'a l'homme s'inscrit dans sa recherche permanente de se procurer les biens et
services à même de satisfaire ses besoins tant individuels que sociaux ; d'où celui qui cherche
à se procurer des biens et services est appelé consommateur et le fournisseur des dits biens et
services est appelé professionnel ou producteur.

L'observation faite, montre que la relation d'inter échange qui existe entre consommateur
et professionnel est naturellement déséquilibrée. De façon générale et habituelle, les
consommateurs sont les malheureuses victimes des maux qui rongent chaque jour plus fort
notre société : pénurie, fraude, hausse de prix ; bref, les consommateurs sont en position de
faiblesse face à la compétence du professionnel. Les informations dont ce dernier dispose et
souvent sa dimension financière, permettent à celui-ci de dicter sa loi au premier. Le
consommateur congolais comme son homologue d'occident, occupe un rang peu viable dans
les relations entre partenaires économiques. « Roi sans couronne », sujet d'un «festin
empoisonné » il se sent abandonné, isolé, piégé, frustré. Sa naïveté et son désespoir sont
habituellement exploités par certains professionnels sans scrupules.

Selon Adam SMITH, l'un des pères du libéralisme économique : « l'intérêt du


consommateur est presque constamment sacrifié à celui du professionnel et le système
économique semble considérer la production et non la consommation comme une fin
suprême et l'objet de toute industrie et de tout commerce... »

Ces propos d'Adam SMITH, justifient l'intérêt que le législateur congolais accorde à la
production qu'à la consommation. Et ceci continue à exposer le consommateur vulnérable
(pauvre, malade,...) à un besoin accru, à l'angoisse et aux abus du marché : biens de mauvaise
qualité, instabilité du prix des biens et services, publicité mensongère, pénurie artificielle,
insuffisance de l'information et surtout absence des mécanismes juridiques et institutionnels
de protection, sont là autant de problèmes auxquels sont confrontés les consommateurs
congolais.
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Partant de ce constat accablant et amer, notre travail se propose de réfléchir sur « la


protection des consommateurs des produits pharmaceutiques vendus en vrac ».

Pendant les recherches ,force était de constater que la situation sanitaire de centaines de
millions d'êtres humains dans le monde d'aujourd'hui est inacceptable en particulier dans les
pays en développement plus de la population mondiale n' accède pas aux médicaments,
mieux aux produits pharmaceutiques viables pour leur traitement.

N'ayant pas de choix, suite à l'état dans lequel ils se trouvent ; l'état d'analphabétisme,
de pauvreté, de manque de l'information, manque d'éducation consumériste ; les
consommateurs de ces médicaments vendus en vrac acceptent toutes les conditions
favorables ou pas aux quelles le professionnel les soumet.

Le laxisme dans le domaine pharmaceutique au Congo, surtout dans le cas des produits
vendus en vrac, se révèle générateur de plusieurs abus quant à la conservation, à l'étiquetage,
à l'importation, à la commercialisation des médicaments. Considérant cette situation, on peut
vouloir savoir :

quels sont les droits du consommateur et quelles sont les obligations du pharmacien
(professionnel) ?

Quelle sécurité pour les consommateurs de ces produits pharmaceutiques dit en vrac qui sont
soit trompés par l'étiquetage, soit mal ou non informés de l'usage conforme, de la qualité des
produits ?

Ne sont-ils pas victimes du mauvais agissement des certains pharmaciens, sans conscience,
sans éthique déontologique et professionnelle ?

En fin comment la loi protège-t-elle les consommateurs de ces produits pharmaceutiques


vendus en vrac face aux agissements répréhensibles qui peuvent découlés de l'activité
pharmaceutique ?

Telles seront les quelques principales questions que le présent travail se propose d'aborder.

0.2 HYPOTHESES

Notre étude ambitionne ainsi de démontrer qu'il est possible d'envisager la protection des
consommateurs des produits pharmaceutiques même si le contexte juridique et économique
semble ne pas s'y intéresser. La démarche que nous adoptons dans la présente étude sera
différente à plusieurs égards.
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Elle reposera en effet, sur la recherche des techniques juridiques et extra juridiques aptes à
servir l'intérêt des consommateurs des produits pharmaceutiques vendus en vrac: étude et
information des consommateurs, organisation des voies juridiques et para juridique, de lutter
contre les infractions économiques et en particulier le marché noir.

Juridiquement l'ordonnance loi n° 27 Bis /l'hygiène du 15 mars 1933 complétée par le


décret royal de 1959, ordonnance n° 91-018 du 30 Mars 1991 et les arrêtés ministérielles
successifs prévoient dans leurs articles que :

 Un pharmacien est un diplômé en sciences pharmaceutiques de l'une des universités


officiellement reconnues en RD Congo ou détenteur d'un diplôme équivalent.
 L'étiquetage devraient être la plus explicite possible (langue compréhensible au
bénéficiaire avec numéro du lot, forme pharmaceutique, teneur en principe actif,
fabricant, condition de conservation, péremption, etc.)

En ne se limitant qu'à ces deux tirés, force sera de constater que le respect de la
règlementation juridique et déontologique peut participer activement à la sécurité des
consommateurs des produits pharmaceutiques vendus en vrac.

En ne se tenant qu'à l'aspect juridique, et vue que le contrat est un des instruments les
plus rependus de la vie économique et juridique ou le consommateur joue souvent un rôle en
tant que partie contractante (prenante), néanmoins ce contrat devrait être entouré de structures
et mécanismes garantissant un équilibre entre parties contractantes. Ce qui suppose non
seulement qu'il faudrait assainir l'environnement contractuel, mais aussi et surtout que le droit
devrait veiller à ce que les relations contractuelles se fassent en toute loyauté. Dans le contrat,
et en dépit du principe d'égalité des parties contractantes posé par l'article 33 du code civil
congolais livre III , l'intervention du législateur doit s'imposer elle-même à la loi
contractuelle. En d'autres termes, les maîtres de la loi contractuelle, ou les parties
contractantes devraient se voir imposer par un organe nominatif extérieur une égalité par le
droit.

Extra juridiquement, nous aurons à signaler qu'une étude consacrée à une cause aussi
juste que celle des consommateurs, une étude qui prend inévitablement l'allure d'un
plaidoyer, il n'est pas aisé de faire totalement l'abstraction d'une certaine réalité : qu'à la
réflexion juridique, l'on joigne une analyse de type sociologique. D'où la sensibilisation,
l'information, la formation, la publicité en faveurs des consommateurs de ces produits
pharmaceutiques vendus en vrac.
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Bref, le non-respect du code de déontologie professionnelle en matière pharmaceutique, des


normes pharmaceutiques, le manque de conscience, de compétence et de matériel entraîne
des abus qui constituent des atteintes au droit du consommateur dans le domaine
pharmaceutique. Ces atteintes devraient entraîner la responsabilité du pharmacien.

L'organisation mondiale de la santé, estimant que l'accès aux médicaments viables est un
droit fondamental de l'homme et un objectif social universel sur la sécurité sanitaire, elle est
aussi un élément qui favorise l'amélioration progressive des conditions existantes et de la
qualité de vie.

0.3 INTERET DU SUJET

Dans le paysage doctrinal congolais, rares sont les auteurs qui ont consacré une partie de leur
recherche à l'étude des droits des consommateurs comme cela est le cas dans d'autres pays.
Les juristes congolais doivent encore combler cette lacune, cela pourrait nous permettre de
tirer leçon du passé pour éviter les dangers du présent notamment ceux pouvant résulter du
mimétisme juridique, ceci a pour danger principal, l'adoption des lois qui ne sont aucunement
applicables à l'état social du peuple congolais. La notion de la démocratie et celle de l'Etat de
droit supposent une grande activité dans la défense des droits des peuples. C'est pourquoi, le
présent travail s'assignera pour intérêt :

 De susciter les consommateurs des produits pharmaceutiques vendus en vrac, à


devenir conscients de leurs droits et à les défendre par la voie tant juridique qu'extra
juridique.
 De dénoncer les principales pratiques abusives dont ils sont victimes de la part des
professionnels en matière pharmaceutique.
 De mettre notre esprit en état de veille, au regard des obligations qu'ont les
professionnels vis-à-vis des consommateurs en matière pharmaceutique.
 De dénoncer le retard de notre législation en matière pharmaceutique en vue
d'interpeller le pouvoir public congolais qui organise une protection des
consommateurs des produits pharmaceutiques non en tant que tel mais
malheureusement en tant que tout citoyen du pays. Cela veut dire qu'à l'heure actuelle,
il est difficile d'affirmer qu'il existe un droit congolais de la consommation étant
donné qu'il n'existe pas au Congo des règles spécifiques destinées à la protection du
consommateur en tant que tel. Les textes existants (droits civils, droit commercial,
droit pénal) offrent une protection au consommateur, non en tant que tel mais en tant
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que tout citoyen vivant au Congo. Il s'agit d'une protection indirecte. Vue ce retard,
notre étude se référera aux législations, aux doctrines et aux jurisprudences étrangères
en matière pharmaceutique, notamment Belges et françaises qui, dans bien de
domaines, continuent à influencer notre droit.

04. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

Pour mener à bien ce travail, il nous parait plus efficace de recourir aux méthodes
exégétique et sociologique avec une approche comparative.

La méthode exégétique se justifie par le fait que le droit de la consommation doit


s'inscrire dans les différents textes des lois dont nous avons l'obligation d'interpréter. Disons
en outre que notre recours à l'exégèse ne se fera pas au mépris des différentes règles
déontologiques en matière pharmaceutique qui nous permettrons de comprendre les tenants et
les aboutissants des règles et des institutions en rapport avec la protection du consommateur.

La méthode sociologique quant à elle, nous permettra de mettre en exergue la facette


sociologique de la notion de consommation surtout puisqu'on sait que la conception juridique
de la consommation n'est doit être complété que par la conception sociologique.

De temps à autre, notre approche sera comparative ; ce qui peut être utile dans la mesure
où l'élaboration des différentes dispositions sur la consommation en R.D.Congo a connu
l'apport de divers horizons. Et aussi on doit se souvenir que notre droit est un droit importé,
ce qui justifie notre intérêt de faire recours au droit étranger pour combler nos lacunes.

Notre recherche va se limiter dans la province du haut-Katanga, précisément dans la ville de


Lubumbashi

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