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344296352-Les-Actes-de-Langage 1
344296352-Les-Actes-de-Langage 1
Le plan:
1. Les actes de langage: fondements historiques
2. L’acte de langage – définition
3. La théorie des actes de langage. Les types d’actes de
langage.
4. Performatif versus constatif (J. Austin)
5. Performatifs explicites et implicites
6. La taxinomie des actes illocutionnaires selon Austin
7. La taxinomie des actes de langage selon Searle.
8. Les fonctions du langage (R.Jakobson)
Les actes de langage: fondements
historiques
La théorie des actes de langage a
constitué, le développement de la
pragmatique.
Elle est basée sur l’idée que la fonction
du langage n’est pas seulement celle de
décrire le monde mais aussi d’accomplir
des actions, comme l’ordre, la promesse,
etc.
John Austin dans son ouvrage
Quand dire c’est faire (1970)
propose une vision selon laquelle
le langage sert à accomplir des
actes.
L’acte de langage – définition
Un acte de langage est un moyen mis en
œuvre par un locuteur pour agir sur son
environnement par ses mots : il cherche à
informer, inciter, demander, convaincre,
promettre, etc.
Un acte de langage : a un but (aussi appelé
intention communicative), un corps (c'est-
à-dire une réalisation) et un effet.
La théorie de Austin et de Searle
insiste sur le fait qu'outre le
contenu sémantique d'une assertion, un
individu peut s'adresser à un autre dans l'idée
de faire quelque chose,
de transformer les représentations de choses et
de buts d'autrui, plutôt que
simplement dire quelque chose:
on parle alors d'un énoncé performatif (faire,
accomplir), par contraste avec un
énoncé constatif.
Acte de langage performatif et constatif
La thèse d’Austin s’appuie sur une distinction parmi les
énoncés affirmatifs entre ceux qui décrivent le monde
et ceux qui accomplissent une action:
(1) Le chat est sur le paillasson.
(2) a. Je te promets que je t’emmènerai au cinéma
demain.
b. Je baptise ce navire le "Queen Elizabeth".
c. Je déclare la guerre au Zanzibar.
d. Je m'excuse d’être en retard.
f. Je te nomme sénateur.
g. Je te condamne à dix années de travaux forcés.
i. Je te donne ma parole d'honneur.
Les énoncés de la première catégorie,
comme (1), sont dits constatifs, tandis
que les seconds, comme (2), sont
performatifs.
Les énoncés constatifs peuvent avoir une
valeur de vérité: ainsi (1) est vrai si le
chat est sur le paillasson.
Les énoncés performatifs
ne peuvent pas recevoir de valeur de
vérité. Toutefois les actes qu’ils
accomplissent peuvent être réussis
ou échoués ou, dans la terminologie
de Austin, ils peuvent être heureux
ou malheureux.
Un énoncé performatif décrit une certaine action
performative; son énonciation revient à
accomplir cette action. Par exemple:
Je baptise ce bateau le Queen Elizabeth
on dit quand on brise une bouteille contre le navire:
mon acte ne peut être considéré réussi si le navire a
un autre nom, ou s'il n'y a pas de témoins, de
bouteille de champagne, si le navire n’est pas dans
une cale de construction, etc. Pour la bonne réussite
du baptême d'un navire il est nécessaire que
certaines conditions institutionnelles soient
satisfaites, autrement l'action est nulle.
Performatifs explicites et implicites
Austin a remarqué qu’à côté de
performatifs explicites il y a des
performatifs implicites comme:
Je t’emmène au cinéma demain.
L’énonciation de cet exemple peut
correspondre à une promesse, mais le
verbe promettre n’est pas explicitement
employé.
Les constatifs correspondent aussi à des
actes de langage implicites.
Un énoncé constatif, performatif
implicite, peut être transformé dans un
performatif explicite. Par exemple, la
phrase peut être transformée dans une
phrase performative explicite:
J’affirme que le chat est sur le paillasson.
Austin distingue trois types d’actes de
langage:
1. les actes locutionnaires que l’on
accomplit où on dit quelque chose et
indépendamment du sens que l’on
communique;
2. les actes illocutionnaires que l’on
accomplit en disant quelque chose et à
cause de la signification de ce que l’on dit;
3. les actes perlocutionnaires que l’on
accomplit par le fait d’avoir dit quelque
chose et qui relèvent des conséquences
de ce que l’on a dit (le plus souvent
certains effets sur les sentiments, les
pensées, les actes de l'auditoire).
Exemples
a. Je te promets que je t’emmènerai au
cinéma demain.
Acte A - locutionnaire: Il a dit: « Je te
promets que je t’emmènerai au cinéma
demain »
Acte B - illocutionnaire: Il m’a promis de
m’emmener au cinéma demain
Acte C - perlocutionnaire: Il m’a assuré que
demain nous irons ensemble au cinéma.
Exemples
b. Entre dans la chambre!
Acte A - locutionnaire: Il m'a dit: «Entre dans
la chambre!»
Acte B - illocutionnaire: Il me pressa (ou me
conseilla, ou m'ordonna, etc.) d’entrer dans la
chambre.
Acte Ca - perlocutionnaire: Il me persuada
d’entrer dans la chambre.
Acte Cb - perlocutionnaire: Il parvint à me
faire entrer dans la chambre.
La théorie des actes de langage
Austin fait la distinction entre trois types d’actes réalisés
dans le langage:
a. acte locutionnaire: DIRE quelque chose (avec un
sens et une référence)
b. acte illocutionnaire: réalisé EN DISANT quelque
chose
Action réalisée au moyen d’énoncés: affirmation,
promesse, question, requête, conseil, etc.
c. acte perlocutionnaire: accompli PAR LE FAIT DE
DIRE quelque chose: effrayer, convaincre, persuader,
etc.
Actes directs et indirects
Dans un acte direct, le locuteur explicite
littéralement son intention de communication.
Dans un acte indirect, le locuteur réalise un acte via
un autre, sans que son intention ne soit transparente:
1. Ferme la fenêtre!
2. Je te demande de fermer la fenêtre.
3. Pourrais-tu fermer la fenêtre, s’il te plaît?
4. Voudrais-tu fermer le fenêtre?
5. J’aimerais que tu fermes la fenêtre.
Taxinomie des actes illocutionnaires selon Austin
Austin considère que toute énonciation correspond à
l’accomplissement d’un acte illocutionnaire. Cet
acte peut présenter des valeurs différentes, selon le
type d’acte accompli.
Austin distingue cinq grandes classes d’actes
illocutionnaires:
les verdictifs (de verdict) ou actes juridiques:
acquitter, condamner, décréter, etc.;
les exercitifs (de exercer): dégrader,
commander, ordonner, pardonner, léguer, etc.;
cinq grandes classes d’actes illocutionnaires:
les promissifs (de promettre): promettre,
garantir, parier, jurer de, etc.;
les comportatifs (de se comporter): s’excuser,
remercier, déplorer, critiquer, etc.;
les expositifs (de exposer): affirmer, nier,
postuler, remarquer, etc.
Les actes de langage dans la version
searliene
Searle a ajouté à la théorie austinienne des actes de
langage le principe d’exprimabilité, selon lequel
tout ce que l’on veut dire peut être dit.
Le principe d’exprimabilité exprime le rôle essentiel
de l’intention de communication du locuteur.
Le locuteur qui s’adresse à son interlocuteur a
l’intention de lui communiquer un certain contenu
et le lui communique grâce à la signification
conventionnellement associée aux expressions
linguistiques qu’il énonce.
La taxinomie des actes de langage selon Searle