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CONSOMMATEUR
4 16
Quantité de
nourriture (QN) Utilité totale
14
12 1 8 Utilité marginale de la
6 10 2 14
deuxième unité
Utilité marginale
(14-8=6) de la
troisième unité
8 3 18 Utilité marginale de la
(18-14=4)
quatrième unité
4 20 Utilité (20-18=2)
marginale de la
6 cinquième unité
5 21 (21-20=1)
8 4
2
Quantité de
0 1 2 3 4 5 6 nourriture
L’utilité totale : représentation graphique
Vous avez vu ces éléments dans le cours de méthodes
quantitatives, mais si nous devions décrire cette courbe,
nous dirions qu’elle est croissante et concave.
- Croissante : cela reflète la première hypothèse et une partie
de la seconde. En effet, plus l’individu consomme de
nourriture, plus il est satisfait (HYP 1). Mais cela revient à
dire que chaque nouvelle unité consommée augmente
l’utilité. Donc que l’utilité marginale est positive (1ère partie de
l’HYP 2).
- Concave : la concavité reflète le fait que la fonction croît de
moins en moins, c’est-à-dire que l’utilité augmente de moins
en moins vite au fur et à mesure que l’on consomme de la
nourriture. Celà revient à dire que chaque unité
supplémentaire de nourriture apporte de moins en moins
d’utilité (2ème partie de l’HYP 2).
L’utilité marginale
Cela conduit à nous questionner sur le sens mathématique de l’utilité marginale.
Rappel : l’utilité marginale (Um) se définit comme l’accroissement de l’utilité
totale quand la consommation augmente d’une unité (de très peu, donc.)
Cette définition est très proche de celle d’une dérivée : une dérivée représente
l’accroissement d’une fonction, dont la variable augmente de façon infinitésimal
(donc très peu).
Pour rappel, la dérivée d’une fonction en un point représente sa pente.
L’utilité marginale représente donc la dérivée de la fonction d’utilité totale.
20
A D
0
Vêtements
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Nourriture
40 La courbe d’indifférence
B C
A ce stade, on peut tirer un premier résultat
30 important : le consommateur ne peut être
indifférent entre des paniers de A ou de C et
le panier de référence.
En effet, les paniers de C sont préférés, les
paniers de A sont non-préférés.
20
10
A D
0
Vêtements
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Nourriture
40 La courbe d’indifférence
B C
Le corolaire de ce résultat est que seuls les
30
cadrans B et D peuvent contenir des paniers
de biens équivalents en termes d’utilité aux
yeux du consommateur.
20
10
A D
0
Vêtements
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Nourriture
40 La courbe d’indifférence
B C
Dès lors pour tracer une courbe qui relie les paniers
30 de biens pour lesquels le consommateur est
indifférent, il faut relier des paniers du cadran B, du
cadran D et le panier de référence. On peut donc
conclure que les courbes d’indifférence sont
nécessairement décroissantes ! C’est leur première
propriété fondamentale.
20
10
A D
0
Vêtements
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Propriété 1 : les courbes d’indifférence sont décroissantes
Nous n’avons pas effectué de raisonnement intuitif, mais nous
pouvons réfléchir maintenant à la signification économique de la
décroissance des courbes d’indifférence.
Quand on y réfléchit, c’est assez logique. Sur une courbe
d’indifférence, tous les paniers procurent au consommateur le
même niveau d’utilité. Pour que l’utilité soit constante, si on
consomme moins d’un bien, il faut nécessairement consommer
plus de l’autre. D’où la relation décroissante entre les quantités de
chacun des deux biens.
C’est l’idée de sacrifice : pour avoir plus d’un bien, à utilité
constante, on doit nécessairement sacrifier de l’autre bien.
Intuitivement, la pente de la courbe d’indifférence devrait même
nous donner une mesure de ce qu’on pourrait appeler pour le
moment « un taux de sacrifice », nous y reviendrons en évoquant
la 4ème propriété des courbes d’indifférence.
Propriété 2 : Les courbes d’indifférence ne peuvent se croiser
Afin de démontrer cette deuxième propriété, nous
allons effectuer un raisonnement par l’absurde. En
effet, supposons que les courbes d’indifférence peuvent
Nourriture se croiser, comme sur le schéma ci-contre. Analysons
40 les paniers de biens A, B et C.
On peut dire que A est équivalent à C (car les deux sont
sur I1) et que A est équivalent à B (car les deux sont sur
30 I2).
Si A est équivalent à B et à C, on en conclut alors que B
est équivalent à C. Or c’est impossible puisque B est
constitué de plus de vêtements et plus de nourriture,
20
donc nécessairement préféré à C !
I2 Les courbes d’indifférence ne peuvent donc pas se
croiser. CQFD !!
10
I1
Pour mener à bien cette démonstration
0 nous avons utilisé l’axiome de transitivité :
01234567891111111111222
B ne peut être à la fois équivalent à C et
0 1 2 3 4 5 6 7 Vêtements
89012
préféré à C.
Propriété 3 : Plus une courbe d’indifférence est éloignée de
l’origine, plus elle représente un niveau d’utilité élevé.
Une façon simple de prouver cette propriété
3, est de montrer qu’on peut toujours trouver
sur une courbe d’indifférence plus élevée des
Nourriture
paniers de biens composés de plus de chacun
40 des deux biens.
Par exemple, même s’il peut sembler difficile
de comparer les paniers A et B (B étant
30 composé de plus de vêtements mais moins
de nourriture), on peut trouver sur la courbe
d’indifférence I2 des paniers composés de
20 plus des deux biens. Ces paniers sont donc
préférés à A. Comme ils se situent sur la
même courbe d’indifférence que B, ils sont
10
équivalents à B.
I3 Donc, B est préféré à A (axiome de
I2
I1 transitivité). CQFD !!
0 On peut généraliser ce résultats : plus
01234567891111111111222 une courbe d’indifférence est
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9Vêtements
012
éloignée de l’origine, plus elle
représente un niveau d’utilité élevé.
Propriété 4 : Les courbes d’indifférence sont
Nourriture convexes
40
10
Vêtements
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Nourriture Propriété 4 : Les courbes d’indifférence sont convexes
30 a La pente d’une courbe se mesure en faisant
DQN = - 4 Pente = - 4 le rapport de la variation de la variable de
l’axe des ordonnées sur la variation de la
26 b
variable de l’axe des abscisses.
DQV = 1 Entre a et b, la pente vaut -4, car
l’augmentation d’une unité de vêtements
20 n’est possible qu’en sacrifiant 4 unités de
nourriture.
Mais comme la courbe d’indifférence n’est
pas linéaire, la pente n’est pas la même
partout…
10
Vêtements
0
0 67 10 20
Nourriture Propriété 4 : Les courbes d’indifférence sont convexes
30 a Entre c et d (c’est-à-dire à un endroit de la
DQN = - 4 Pente = - 4 courbe d’indifférence où le consommateur
consomme plus de vêtements et moins de
26 b
nourriture) la pente ne vaut plus que -1, car
DQV = 1 pour maintenir l’utilité constante, le
consommateur ne doit plus sacrifier qu’une
20 unité de nourriture pour avoir une unité de
vêtements en plus.
Pente = - 1
10
c
DQN = -1 d
9
DQV = 1
Vêtements
0
0 67 10 13 14 20
Le TMS
Il faut s’attarder sur cette dernière propriété qui est très importante.
D’abord, on l’a dit, la pente de la courbe d’indifférence représente la
quantité de nourriture que le consommateur est prêt à céder pour
obtenir une unité de vêtement supplémentaire, sans modifier son
niveau d’utilité.
On appelle cette pente le taux marginal de substitution (tout court
(TMS), ou parfois le taux marginal de substitution dans les
préférences (TMSP)).
Il ne faut pas confondre le taux marginal de substitution dans les
préférences (TMSP, pente de la courbe d’indifférence) et le taux marginal
de substitution à l’échange (TMSE, pente de la droite de budget).
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que le TMSP mesure bien
une volonté du consommateur : c’est ce qu’il est prêt à faire, en fonction
de ses préférences, de ses goûts. Il n’y a pas d’idée de contrainte,
contrairement au TMSE dont la valeur n’était dictée que par des variables
qui s’imposaient au consommateur (les prix).
Nous verrons dans le thème suivant que ces deux variables sont
néanmoins liées à l’optimum du consommateur.
La décroissance du TMS
La propriété 4 concerne la convexité des courbes d’indifférence qui elle-même est le reflet
de la décroissance du TMS.
Que représente cette décroissance ?
Cela signifie que plus le consommateur possède de vêtements (et donc, moins il
possède de nourriture) et moins il est prêt à sacrifier de la nourriture contre une unité
supplémentaire de vêtements.
Réfléchissons à l’interprétation économique. C’est assez logique en fait : face à deux biens,
beaucoup de consommateurs souhaitent obtenir « un peu de deux ». On appelle cela le
goût pour la diversité.
Dès lors, plus le consommateur a de vêtements et moins il en veut en quelque sorte, donc
moins il est prêt à sacrifier de la nourriture pour en avoir.
Cette décroissance du TMS est aussi le reflet de la décroissance des utilités marginales :
- Chaque unité de vêtements supplémentaire apporte une utilité supplémentaire moindre
- Chaque sacrifice supplémentaire de nourriture apporte une désutilité marginale plus forte
(puisque le consommateur a de moins ne moins de nourriture)
- Ces deux raisons conduisent le consommateur à sacrifier de moins en moins de nourriture
pour une unité de vêtement supplémentaire => TMS décroissant !
D’ailleurs, le TMS se définit mathématiquement comme l’opposé du rapport des utilités
marginales :
𝑈𝑚 𝑄
𝑇𝑀𝑆 =− 𝑉
𝑈𝑚𝑄 𝑁
LA CARTE
D’INDIFFÉRENCE
ET LA FONCTION
D’UTILITÉ
Cartographie des préférences
40 Une fois que l’on connaît l’allure des
courbe d’indifférence, on peut
reprendre la même méthodologie à
partir d’un autre panier de référence…
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
Cartographie des préférences
On peut ainsi tracer une infinité de courbes d’indifférence, chacune
représentant un niveau d’utilité qui lui est propre.
On appelle cette représentation graphique une cartographie des
préférences du consommateur (ou la carte d’indifférence).
Elle permet, pour chaque panier de bien, d’identifier :
- Les panier qui lui sont préférés
- Les paniers qui lui sont non-préférés
- Les paniers pour lesquels le consommateur est indifférent (ceux
situés sur la même courbe d’indifférence).
Ainsi tout panier de biens peut être placé sur une courbe d’indifférence
et peut donc être comparé à un autre panier de biens.
Nous avons réussi à atteindre notre objectif de départ : représenter les
préférences, les goûts du consommateur.
Il reste quand même une question en suspens : quelle fonction se
représente graphiquement par des courbes d’indifférence qui possèdent
ces 4 propriétés ?
La fonction d’utilité
Une telle fonction s’appelle une fonction d’utilité.
Une fonction d’utilité et une fonction mathématique qui montrent
comment les quantités consommées de chacun des deux biens (les
paniers de biens) déterminent l’utilité totale du consommateur.