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THÈME 5 : DE LA DEMANDE

INDIVIDUELLE…
Optimum du consommateur et loi de la
demande
 Les 3 thèmes que nous venons d’étudier ont permis
de comprendre le processus de décision du
consommateur et les mécanismes qui lui permettent
de choisir le panier de biens optimal.
 La résolution du programme du consommateur a
montré que le panier de biens optimal du
consommateur est unique, à revenu et prix des
deux biens donnés.
 Autrement dit, la quantité demandée d’un bien par le
consommateur dépend notamment du prix de ce
bien, du prix de l’autre bien et du revenu.
Optimum du consommateur et loi de la
demande
 Ce résultat, nous l’avions en réalité déjà observé en
étudiant les déterminants de la demande lors des
sessions de remise à niveau.
Optimum du consommateur et loi de la
demande
 L’objectif de ce chapitre est de faire le lien entre la théorie du
consommateur et la loi de la demande afin de comprendre
comment une courbe de demande est construite (lien entre
les quantités consommées d’un bien et son prix).
 Nous pourrons également analyser les deux autres
déterminants de la demande d’un bien à savoir : le revenu et
le prix de l’autre bien.
 Pour cela, nous allons reprendre la théorie du
consommateur, et l’idée sera d’analyser comment se
modifie le panier optimal du consommateur quand
l’environnement se modifie (prix et revenu).
MODIFICATION DU
REVENU
Retour sur la contrainte budgétaire
 Nous avons vu dans le thème 2 la façon dont la contrainte budgétaire se
modifie
40
quand le revenu nominal varie.

Des augmentations du revenu


nominal déplacent la droite
de budget parallèlement à
30 elle-même vers la droite.

Des diminutions du revenu


nominal déplacent la droite
de budget parallèlement à
20
elle-même vers la gauche.

10

Vêtements
0
Retour sur la contrainte budgétaire

 Les hausses de revenu nominal déplacent la contrainte


budgétaire vers la droite.
 Cela signifie que le revenu réel du consommateur augmente :
il a accès à des paniers de biens auxquels il n’avait pas accès
avec son revenu précédent. (A l’inverse, les baisses de revenu
nominal déplacent la contrainte budgétaire vers la gauche, ce
qui rend inaccessibles certains paniers que le consommateur
pouvait s’offrir avec son ancien revenu).
 Qu’en est-il du panier optimal ? L’intuition nous conduit à
penser que celui-ci devrait désormais être constitué de plus
d’au moins un des deux biens. En effet, cela respecterait
l’axiome de non satiété des préférences vu dans le Thème 3.
 Analysons la situation graphiquement.
Augmentation du revenu : analyse graphique
Nourriture

Vêtements
B1 I1
Augmentation du revenu : analyse graphique
Nourriture
L’augmentation du revenu entraîne une augmentation de la
quantité consommée de nourriture. On dit que la nourriture
est un bien normal.

L’augmentation du revenu entraîne une augmentation de la


quantité consommée de vêtements. On dit que le vêtement
est un bien normal.

f
e Au final, le nouveau panier optimal
permet au consommateur d’atteindre un
niveau d’utilité plus élevé (I2 > I1).

I2 Vêtements
B1 B2 I1
Augmentation du revenu : analyse graphique
Nourriture

I4
I3
I2 Vêtements
B1 B2 B3 B4 I1
Augmentation du revenu : analyse graphique
Nourriture

sentier d'expansion du revenu

I4
I3
I2 Vêtements
B1 B2 B3 B4 I1
Les effets d’une augmentation revenu
 Lorsque le revenu augmente, le consommateur choisit un
nouveau panier de biens optimal.
 Si les deux biens sont normaux, ce nouveau panier sera
constitué d’une quantité supérieure de chacun des deux
biens.
 Ce nouveau panier permet au consommateur d’atteindre un
niveau d’utilité plus élevé.
 Dans ce cas, la courbe de revenu-consommation qui relie
l’ensemble des paniers optimaux pour différents niveaux de
revenu est croissante.
 Pour mieux se représenter l’évolution de la consommation
d’un bien quand le revenu augmente, on peut tracer la
courbe d’Engel. C’est ce que nous faisons ci-après pour le
cas des vêtements.
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

I3
I2
I1
B1 B2 B3
Vêtements
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

sentier d'expansion du revenu

I3
I2
I1
B1 B2 B3
Vêtements
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

I3
I2
I1
B1 B2 B3
Vêtements
Revenu

Vêtements
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

QN1 a
I3
I2
I1
B1 B2 B3
QV1 Vêtements
Revenu

Vêtements
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

QN1 a
I3
I2
I1
B1 B2 B3
QV1 Vêtements
Revenu

R1 a

Vêtements
QV1
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

QN2 b
QN1 a
I3
I2
I1
B1 B2 B3
QV1 QV2 Vêtements
Revenu

R2 b
R1 a

Vêtements
QV1 QV2
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

QN3
c
QN2 b
QN1 a
I3
I2
I1
B1 B2 B3
QV1 QV2 QV3 Vêtements
Revenu

R3
c
R2 b
R1 a

Vêtements
QV1 QV2 QV3
La courbe d’Engel (vêtements)
Nourriture

QN3
c
QN2 b
QN1 a
I3
I2
I1
B1 B2 B3
QV1 QV2 QV3 Vêtements
Revenu

Courbe d’Engel
R3
c
R2 b
R1 a

Vêtements
QV1 QV2 QV3
La courbe d’Engel
 La courbe d’Engel relie la quantité (optimale) demandée d’un
bien au revenu du consommateur.
 Elle permet d’illustrer comment une variation du revenu
affecte la demande.

 Lorsque le bien est normal, la courbe d’Engel pour ce bien


est croissante : c’est-à-dire que lorsque le revenu
augmente, la demande pour ce bien augmente
également.
 Pour certains biens particuliers, les biens inférieurs, la
courbe d’Engel peut être décroissante : c’est-à-dire que
lorsque le revenu augmente, la demande pour ce bien
diminue. (ex : les biens de type « premier prix » sont souvent
des biens inférieurs)
La courbe d’Engel : le cas d’un bien inférieur
Nourriture

Vêtements
B1 I1
La courbe d’Engel : le cas d’un bien inférieur
Nourriture

I2

Vêtements
B1 I1 B2
La courbe d’Engel : le cas d’un bien inférieur
Nourriture

I2

Vêtements
B1 I1 B2
La courbe d’Engel : le cas d’un bien inférieur

QV2 QV1
Revenu

R3
b Courbe d’Engel
R2
R1 a

Vêtements
QV2 QV1
Les effets d’une augmentation revenu : synthèse
 La variations de revenu impactent le choix du consommateur en
modifiant sa contrainte budgétaire et modifient donc les quantités
demandées des deux biens du panier.
 Dans tous les cas, une hausse du revenu nominal permet
d’atteindre une utilité plus élevée (et vice versa).
 Une augmentation du revenu entraîne une augmentation de la
demande des biens normaux (sentier d'expansion du revenu et
courbe d’Engel croissants) et une baisse de la demande des biens
inférieurs (sentier d'expansion du revenu et courbe d’Engel
décroissants). (et vice versa).
 Au final, la façon dont le revenu affecte la demande d’un bien
dépend, entre autres, des préférences des individus concernant
ce bien : s’agit-il d’un bien normal ? D’un bien inférieur ?
 Nous pouvons maintenant nous poser la question de la façon dont
les variations du prix d’un bien affecte la quantité demandée de ce
bien. C’est l’objet de la section suivante.
MODIFICATION DU
PRIX
Retour sur la loi de la demande
 Vous connaissez désormais la loi de la demande. Elle peut
s’énoncer comme suit : lorsque le prix d’un bien diminue
(augmente) la quantité demandée de ce bien augmente
(diminue), ceteris paribus.
 Cette loi de la demande peut être représentée de différentes
façons : sous forme de tableau (plan de demande), sous forme
de graphique (courbe de demande) ou sous forme
mathématique (fonction de demande).
 L’objet de cette section est de faire le lien entre la loi de la
demande, vue lors des sessions de remise à niveau, et la
théorie du consommateur développée dans les thèmes 2, 3 et
4.
 Pour cela, revenons de nouveau sur notre modèle et l’optimum
atteint par le consommateur.
Modèle à deux biens : 4 cas possibles
 Rappelons tout d’abord que dans notre modèle à deux biens (nourriture et
vêtements), 4 modifications de prix sont envisageables.
Le cas d’une baisse du prix des vêtements

 Nous retenons donc le cas d’une baisse du prix des vêtements


(tous les autres cas auraient pu être étudiés de la même
manière.
 Dans cette section, ce que nous cherchons étudier, c’est
l’impact d’une baisse du prix des vêtements sur la demande
de vêtements (l’impact sur le demande de nourriture sera
étudiée dans la section suivante).
 Comme pour la section 1, nous allons effectuer une analyse
graphique pour faire le lien entre l’optimum du consommateur
et la courbe de demande.
30
Baisse du prix des vêtements
Nourriture

20

10

Vêtements
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32
30
Baisse du prix des vêtements
Nourriture
Hypothèses

PV = 2€
PN = 1€
20
Revenu = 30€

10

B1 I1 Vêtements
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32
Baisse du prix des vêtements
Nourriture
Hypothèses

PV = 1€
PN = 1€
Revenu = 30€

B1 I1 Vêtements
Baisse
a
du prix des vêtements
Nourriture
Hypothèses

PV = 1€
PN = 1€
Revenu = 30€

k
j

I2

Vêtements
B1 I1 B2
Baisse du prix des vêtements
Nourriture

sentier d'expansion du prix

k
j

I2

B1 I1 Vêtements
B2
Baisse du prix des vêtements

 La courbe qui relie les paniers de biens optimaux quand le prix


d’un des biens (ici, les vêtements) se modifie s’appelle la
sentier d'expansion du prix.
 Cette courbe peut être soit croissante soit décroissante : en
effet, quand le prix d’un bien se réduit, cela entraîne différents
effets qui peuvent aller dans des sens opposés et qui seront
étudiés dans la section suivante.
 Pour le moment, nous pouvons faire le lien entre l’analyse
graphique qui représente le choix optimal du consommateur et
la courbe de demande.
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture
La baisse du
prix du bien X
a provoque une
rotation de la
contrainte
autour de
l’ordonnée à
l’origine .
I1
B1 Vêtements
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture

Les baisses
successives du prix du
a b bien X provoquent une
rotation de la
contrainte autour de
l’ordonnée à l’origine .
I2
I1
B1 B2 Vêtements
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture
Les baisses
successives du prix du
bien X provoquent une
a b rotation de la
c d contrainte autour de
l’ordonnée à l’origine .
I4
I3
I2
I1
B1 B2 B3 B4 Vêtements
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture

a b sentier d'expansion du prix


c d

I4
I3
I2
I1
B1 B2 B3 B4 Vêtements
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture

a b
c d

I4
I3
I2
I1
B1 B2 B3 B4 Vêtements
Prix

P1 a

Vêtements
Q1
La courbe de demande individuelle de vêtements
Nourriture

a b
c d

I4
I3
I2
I1
B1 B2 B3 B4 Vêtements
Prix

P1 a

P2 b
Courbe de demande individuelle de vêtements
P3 c
P4 d

Vêtements
Q1 Q2 Q3 Q4
La courbe de demande individuelle
 La courbe de demande individuelle pour un bien découle
directement du choix optimal du consommateur.
 La variation du prix modifie la contrainte budgétaire du
consommateur, ce qui modifie la panier de bien optimal choisi, sans
que les préférences ne se modifient pour autant.
 On constate bien que la loi de la demande est vérifiée : plus le prix
des vêtements diminue, plus la quantité consommée de vêtements
augmente, toutes choses égales par ailleurs.
 Bien entendu, le même résultat aurait pu être établi avec la
nourriture : un lien existe entre le panier optimale et les quantités
demandées de nourriture quand son prix varie.
 Cette analyse montre également que chaque point de la courbe de
demande individuelle maximise l’utilité du consommateur.
 Notons que certains biens très particuliers ne respectent pas la loi
de la demande : il s’agit des biens GIFFEN. Ces biens seront
étudiés dans la section suivante.
→ Application 5.1
DÉCOMPOSITION DE
L’EFFET PRIX :
EFFET REVENU & EFFET
SUBSTITUTION
L’impact d’une variation du prix
 Dans la section précédente nous avons montré comment une
variation de prix impacte la demande d’un bien. Il s’agit de la
loi de la demande.
 Cette loi générale est très connue et très souvent vérifiée
(exception faite des biens GIFFEN).
 La loi de la demande semble tout à fait logique. Pour autant,
quand le prix des vêtements baisse par exemple, cela
augmente le revenu réel du consommateur (son pouvoir
d’achat). Pourquoi alors ne pas considérer que le
consommateur va dépenser ce pouvoir d’achat supplémentaire
en consommant uniquement l’autre bien (la nourriture) ?
 En réalité, l’effet d’une variation cache des effets théoriques
qui apportent de précieuses informations sur la nature des
biens.
Le vêtement est un bien normal
Nourriture

Q N1 f

I1

B1 Vêtements

QV1
Le vêtement est un bien normal
Nourriture

Le prix des
vêtements
augmente

f
QN1

I1

B2 B1 Vêtements

Qv 1
Le vêtement est un bien normal
Nourriture

Le consommateur
atteint un nouvel
optimum (panier h) :
il consomme moins
Q N3 h de vêtements (loi de
la demande)
f
QN1

I1

I2
B2 B1 Vêtements
QV 3 QV1
Le vêtement est un bien normal
Nourriture L’effet prix peut être décomposé en deux effets théoriques
distincts :
Effet de substitution : il s’agit de faire comme si la hausse
du bien n’affectait pas l’utilité du consommateur (la contrainte
budgétaire fictive doit donc être tangente à la courbe
d’indifférence initiale). Par contre, la hausse du prix modifie
le prix relatif des vêtements (la contrainte budgétaire fictive
doit donc avoir la même pente que le contrainte B2): ils
QN2 g deviennent plus chers relativement à la nourriture, le

Q N3 h consommateur va donc consommer plus de nourriture et


moins de vêtements si les deux biens sont substituables.

f
QN1

I1

I2
B2 B1a B1 Vêtements
QV 3 QV 2 QV1
Effet Substitution
Le vêtement est un bien normal
Nourriture

Effet revenu: Mais bien entendu, la hausse du prix


modifie bien le revenu réel (et donc la satisfaction du
consommateur). Cela réduit le revenu reel, ce qui
pousse le consommateur à consommer moins de
vêtements si le vêtement est un bien normal. C’est
QN2 g d’ailleurs la même chose pour la nourriture.

Q N3 h

f
QN1

B2 B1a B1 Vêtements
QX 3 QX 2 QX1
Effet Effet
revenu substitution
Le vêtement est un bien inférieur (non GIFFEN)
Nourriture

QN1
f

I1

B1 Vêtements

QV1
Le vêtement est un bien inférieur (non GIFFEN)
Nourriture

Le prix des
vêtements
augmente

Q N1
f
Q N3 h

I1

B2 I2 B1 Vêtements
QV3 QV1
Le vêtement est un bien inférieur (non GIFFEN)
Nourriture

Effet de substitution : le fait que le vêtement


soit un bien inférieur ne change rien au
caractère substitutable des deux biens. Si le
prix des vêtements augmente, le consommateur
Q N2 g va donc consommer plus de nourriture et moins
de vêtements.

Q N1
f
Q N3 h

I1

B2 B1a I2 B1 Vêtements

QV2 Qv3 QV1


Effet substitution
Le vêtement est un bien inférieur (non GIFFEN)
Nourriture
Effet revenu: Comme on l’a dit, la hausse du prix des
vêtements réduit le revenu reel, ce qui pousse le
consommateur à consommer plus de vêtements si le vêtement
est un bien inférieur.
Ici, les effets revenu et substitution sont opposés pour les
vêtements. Mais on constate que l’effet final reste négatif
Q N2 g (flèche verte plus petite que la flèche orange) : la hausse
du prix des vêtements réduit la consommation finale de
vêtements, la loi de la demande est respectée, le vêtement
est un bien ordinaire.

Q N1
f

Q N3 h

I1

B2 B1a I2 B1 Vêtements

Qv2 Qv3 Qv1


Effet substitution
Effet revenu
Le vêtement est un bien inférieur et GIFFEN
Nourriture

f
QN1

I1

B1 Vêtements

Qv 1
Le vêtement est un bien inférieur et GIFFEN
Nourriture

Le prix des
vêtements
augmente

f
QN1

I1

Q N3 h

B2 I2 B1 Vêtements

QV1QV3
Le vêtement est un bien inférieur et GIFFEN
Nourriture

Effet de substitution : le fait que le vêtement


soit un bien GIFFEN ne change rien au
caractère substitutable des deux biens. Si le
g prix des vêtements augmente, le consommateur
Q N2
va donc consommer plus de nourriture et moins
f de vêtements.
QN1

I1

Q N3 h

B1a
B2 I2 B1 Vêtements

QV2 QV1QV3
Effet substitution
Le vêtement est un bien inférieur et GIFFEN
Nourriture Effet revenu: Comme on l’a dit, la hausse du prix des
vêtements réduit le revenu reel, ce qui pousse le
consommateur à consommer plus de vêtements si le vêtement
est un bien inférieur.
Ici, les effets revenu et substitution sont opposés pour les
vêtements. On constate que l’effet final devient positif
Q N2 g (flèche verte plus grande que la flèche orange) : la hausse
du prix des vêtements augmente la consommation finale
f de vêtements, la loi de la demande n’est pas respectée, le
QN1 vêtement est un bien GIFFEN.

I1
h
Q N3

B1a
B2 I2 B1 Vêtements

Q v2 Q v 1 Qv 3
Effet substitution
Effet revenu
Effet revenu / Effet substitution
 Les slides précédents montrent que derrière un effet prix, se cachent en
réalités deux effets économiques différents : l’effet revenu et l’effet substitution.
 Pour synthétiser dans le cas général : la baisse du prix d’un bien normal rend
ce bien relativement moins cher, ce qui pousse le consommateur à en
consommer davantage et à réduire la consommation des biens qui lui sont
substituables (effet substitution). Mais cette baisse de prix entraîne
également une hausse du revenu réel, qui pousse le consommateur à
consommer plus de chaque bien normal (effet revenu).
 Bien entendu, ces mêmes effets fonctionnent dans le cas d’une baisse de prix.
 L’importance de l’effet substitution dépend du degré de substituabilité entre les
deux biens.
 L’effet revenu dépend de la nature du bien : normal ou inférieur. Dans le cas
d’un bien inférieur, si l’effet revenu est très fort, il peut compenser
complètement l’effet substitution. Dans ce cas, le bien est un bien de GIFFEN,
il ne respecte pas la loi de la demande. On peut dire qu’un bien GIFFEN est un
bien « tellement inférieur » qu’il en devient GIFFEN. Cela étant les exemples
réels de bien GIFFEN sont très difficiles à trouver. C’est pourquoi les biens
GIFFEN sont souvent vus comme une « curiosité théorique ».
 Ces deux effets ont été séparés pour l’explication théorique. Mais, dans la
réalité, ils opèrent « en même temps ».
→ Application 5.2
Conclusion

 Dans ce chapitre, nous avons dérivé la fonction de demande


individuelle de l’étude de processus de décision du
consommateur.
 La courbe de demande individuelle n’est rien d’autre que
l’expression de la maximisation de l’utilité du consommateur :
pour chaque niveau de prix, le consommateur réitère la
processus de décision (maximisation de son utilité sous
contrainte budgétaire) afin de déterminer la quantité optimale
de bien qu’il souhaite demander sur le marché.
 Nous avons vu aussi que les effets d’une variation de prix sont
complexes, et que l’impact sur la demande dépend de deux
effets théoriques distincts : l’effet revenu et l’effet substitution.
Conclusion
 Il ne faut pas oublier l’ensemble des autres déterminants de la
demande. Toutes les analyses réalisées ici ont été faites
« toutes choses égales par ailleurs », mais la demande
dépend de nombreux facteurs.

 Il convient désormais d’analyser comment la demande


globale sur un marché se forme, à partir de l’expression de
chacune des demandes individuelles. Ce sera l’objet du thème
suivant.
APPLICATIONS
Application 5.1
 
 Considérons un consommateur caractérisé par la fonction d’utilité suivante :
  
U = f(X,Y) = 8X(1/3)Y(2/3)
 
On sait par ailleurs que le revenu de ce consommateur est de 1800€, et que le prix du bien Y est
égal à 40€. Le prix du bien X quant à lui varie.
 
Le tableau ci-dessous représente les différents paniers de biens optimaux en fonction des valeurs
du prix de X.
Revenu Px Py OPT X* Y* U*
1800 60 40 Y=3X 10 30 166
1800 100 40 Y=5X 6 30 140
1800 120 40 Y=6X 5 30 132
1800 150 40 Y=7,5X 4 30 123
avec :
OPT = Condition d’optimalité
X* = quantité optimale de bien X demandée par le consommateur
Y* = quantité optimale de bien Y demandée par le consommateur
U* = Utilité maximale (atteinte à l’optimum)
1) Sur le plan A ci-dessous, tracez les 4 contraintes budgétaires correspondant aux
différentes valeurs de Px, ainsi que les 4 paniers optimaux et les courbes d’indifférence
associées. Que constatez-vous pour le bien Y ? Comment l’expliquez-vous ? Comment
s’appelle la courbe qui relie les 4 paniers optimaux ?

2) Sur le plan B situé en dessous, vous représenterez les quantités consommées du bien X
pour chaque valeur de prix. Qu’avez-vous tracé ? Expliquez. Comment pouvez-vous
qualifier le bien X ?

3) Imaginons que le revenu augmente de 900€ pour passer à 2700€. Les nouvelles sont
alors les suivantes:
Revenu Px Py OPT X* Y* U*
2700 60 40 Y=3X 15 45 250
2700 100 40 Y=5X 9 45 211
2700 120 40 Y=6X 7,5 45 198
2700 150 40 Y=7,5X 6 45 184
Si vous deviez relier le panier optimal de la première ligne de ce tableau avec le panier
optimal de la première ligne du tableau précédent : que traceriez-vous ? Représentez sur
le plan B la nouvelle courbe de demande. Que constatez-vous ? Comment expliquez-
vous cela ? Quels sont les autres déterminants de la demande ?

4) Tracez dans un plan une courbe reliant les valeurs du revenu à celles de la quantité de
bien X correspondantes, lorsque le prix de X est égal à 60€. Quel est le nom de cette courbe ?
Est-elle toujours croissante ? Comment pouvez-vous qualifiez le bien X ?
→ Retour
APPLICATIONS

Application 5.2
 
 
Considérez la figure suivante. On suppose qu’un consommateur a le choix entre consommer
du thé ou du café. L’état de son revenu ainsi que le prix de chacune des deux boissons aboutit
à la contrainte de budget CB, permettant au consommateur d’atteindre le niveau d’utilité U1
(ce que l’on appellera ensuite la situation initiale).
Une hausse du prix du café conduit le consommateur à faire face à la nouvelle contrainte de
budget CA, lui permettant d’atteindre le niveau d’utilité U2 (ce que l’on appellera ensuite la
situation finale).
Répondez aux questions qui suivent.
1) L’optimum initial se situe au point :
a. E
b. F
c. M
d. B
2) L’optimum final se situe au point :
a. E
b. F
c. M
d. B
3) Dans la situation initiale, le consommateur peut consommer une quantité maximale de
thé égale à :
a. OA
b. OB
c. OC
d. OI
4) Dans la situation finale, le consommateur décide de consommer une quantité de café
égale à :
a. OL
b. OF
c. OG
d. OA
5) La hausse du prix du café réduit la consommation de café d’un montant :
a. AB
b. OH
c. LH
d. GH
6) On peut dire du thé que c’est un bien :
a. Complémentaire au café.
b. Substituable au café.
c. Inférieur.
d. Normal.
7) On peut dire du café que c’est un bien :
a. Qui respecte la loi de la demande
b. Substituable au thé.
c. Inférieur
d. Normal
8) L’effet revenu induit par la hausse du prix du café :
a. N’entraîne aucune modification de la quantité consommée de thé car son prix n’a pas
bougé.
b. Conduit à une baisse de la quantité consommée de café pour un montant LH.
c. Conduit à une baisse de la quantité consommée de thé pour un montant JK.
d. Se matérialise par le passage du point E au point M.
9) L’effet substitution induit par la hausse du prix du café entraîne :
a. Une baisse de la consommation de café pour un montant GL et une baisse de la
consommation de thé pour un montant JK.
b. Une hausse de la consommation de café pour un montant GL et une baisse de la
consommation de thé pour un montant JK.
c. Une hausse de la consommation de café pour un montant LH et une hausse de la
consommation de thé pour un montant IK.
d. Une baisse de la consommation de café pour un montant LH et une hausse de la
consommation de thé pour un montant IK.

10) Au final, la hausse du prix du café a conduit à :


a. Une augmentation de la quantité de thé consommée pour un montant EF.
b. Une augmentation de la quantité de thé consommée pour un montant IJ.
c. Un effet substitution supérieur à l’effet revenu pour le thé.
d. Un effet substitution inférieur à l’effet revenu pour le thé.

→ Retour

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