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FILIÈRE : TECHNICIEN SPÉCIALISÉ EN FINANCE ET

COMPTABILITÉ « TSFC »

MODULE: CONSOLIDATION ET NORMES IFRS


THÈME: LES ÉLÉMENTS DU RÉSULTAT
« LE TRAITEMENT DES PRODUITS »
PLAN DE COURS

I- Le traitement des produits ordinaires : IFRS15


 Les contrats de construction
 les produits des activités ordinaires
II- l’impôt sur le résultat: IAS 12
 Les impôts différés actifs (IDA)
 Les impôts différés passifs (IDP)
I- Le traitement des produits ordinaires
« IFRS 15 »
RAPPEL
Lе compte dе résultat a pour objectif d’informer sur la performance dе
l’entreprisе. Son établissement est obligatoire. Il est établi à partir des comptes
de charges et de produits(Voir l’IAS 1).
 Lеs produits :
Les produits sont les accroissements d'avantages économiques au cours de
l’exercice, sous forme d’entrées ou d'accroissements d'actifs ou de diminutions
de passifs qui ont pour résultat l'augmentation des capitaux propres autres que
les augmentations provenant des apports des participants aux capitaux propres.
 Lеs charges :
Les charges sont des diminutions d'avantages économiques au cours de
l’exercice sous forme de sorties ou de diminutions d'actifs ou de survenance de
passifs.
CHAMP D’APPLICATION DE LA NORME IFRS 15:

 L’IFRS 15 s’applique à tous les contrats conclus avec les clients à


l’exception principalеmеnt dе ceux relevant d’IFRS 4 (contrats
d’assurance), d’IFRS 9 (instruments financiers), d’IFRS 16 (contrat de
location)
 À compter des exercices ouverts à partir du 1 janvier 2018, IFRS 15
remplace les normes IAS 11 (contrats de construction) et IAS 18
(produits des activités ordinaires) et les interprétations correspondantes.
Section 1. Contrats de construction
1. Définitions et identification des contrats de construction :
Un contrat de construction est un contrat spécifiquement négocié en vue de construire un actif (ponts,
immeubles, barrages, etc.), ou groupe d'actifs (raffineries, centrales électriques, etc.) qui sont liés en
termes de conception, de technologies et de fonction, ou bien de finalité ou d'utilisation.
 Un contrat à forfait est un contrat dans lequel le constructeur est payé par un prix fixe avec
éventuellement des clauses de révision de prix.
 Un contrat en régie est un contrat dans lequel le constructeur est payé par le remboursement des
coûts encourus majorés d'un pourcentage de ces coûts ou par une rémunération fixe.
Un seul contrat signé pour la construction de plusieurs actifs doit être réparti en plusieurs contrats de
construction dans les conditions ci-après :
 Des propositions distinctes ont été proposées pour chaque actif,
 Chaque actif a fait l'objet d'une négociation séparée entre le client et le constructeur qui ont eu la
possibilité d'accepter ou de rejeter la part du contrat relative à cet actif,
 Les produits et les coûts de chaque actif sont identifiables.
Section 1. Contrats de construction

1. Définitions et identification des contrats de construction :

Un ensemble de contrats signé avec un ou plusieurs clients, doit être traité comme un
seul contrat de construction dans les conditions suivantes :

 Cet ensemble de contrats a été négocié comme un marché global,

 Les contrats sont étroitement liés et font partie d'un projet unique avec une

marge globale.

 Les contrats sont exécutés simultanément ou l'un après l'autre sans interruption
Section 1. Contrats de construction
2. Composition des produits et des coûts:
Les produits Les couts
Les produits sont constitués des éléments Les coûts sont composés des éléments ci-après:
suivants: • Les coûts directement liés au contrat.
 Le montant initial prévu dans le • Les coûts attribuables au contrat en général et qui
contrat. peuvent être imputés au contrat(assurance, assistance
 Les modifications dans les travaux technique, frais généraux, coûts d'emprunts, etc.),
sous conditions. • Tous les autres coûts qui peuvent être imputés au client
 Réclamations sous conditions, selon le contrat.
 Primes de performances sous Les coûts ci-après ne sont pas inclus dans le coût d'un
conditions. contrat de construction:
Les produits sont généralement révisés sur • Coûts d'administration générale dont le remboursement
la base des nouvelles informations n'est pas spécifié par le contrat,
disponibles. • Coûts de vente,
• Etc.
Section 1. Contrats de construction
3. Comptabilisation des produits et des coûts
La norme IFRS 15 (comme dans IAS 11) impose de comptabiliser les contrats de
construction selon la méthode du pourcentage de l'avancement lorsque le résultat peut être
estimé d'une façon fiable.
La méthode de l'avancement consiste à rattacher les produits aux coûts pour parvenir au
degré d'avancement. Le degré d'avancement peut également être déterminé sur la base des
éléments suivants
 Coûts encourus à la date d'arrêté / Coûts totaux estimés du contrat,
 Examens des travaux exécutés,
 Avancement physique des travaux du contrat.
Le changement de la méthode de calcul du pourcentage d'avancement est traité comme un
changement d'estimation selon les dispositions de la norme IAS 8.
Section 1. Contrats de construction
3. Comptabilisation des produits et des coûts
Le résultat peut être estimé de façon fiable dans les conditions suivantes:
Contrat forfait Contrat en régie
 Le total des produits du contrat peut être  Il est probable que des avantages
estimé d’une façon fiable, économiques attachés au contrat iront à
 Il est probable que des avantages l’entité,
économiques attachés au contrat iront à  Les coûts attribuables au contrat sont
l’entité, identifiables est peuvent être évalués de façon
 Les coûts à terminaison et le degré fiable.
d’avancement du contrat peuvent être évalués
de façon fiable à la date de clôture,
 Les coûts attribuables au contrat sont
identifiables, mesurables et peuvent être
rapprochés avec les prévisions antérieures
Section 1. Contrats de construction
3. Comptabilisation des produits et des coûts
Lorsque le résultat ne peut être estimé de façon fiable:
 Les produits ne sont comptabilisés qu'à hauteur des coûts encourus et qui sont
recouvrables par l'entité,
 Les coûts encourus doivent être comptabilisés dans les charges de la période pendant
laquelle ils ont été encourus.
Les pertes attendues sur les contrats de construction sont immédiatement comptabilisées
dans le résultat de la période comptable considérée.
Dans la pratique, le suivi des contrats de construction s'avère très lourd et nécessite la mise
en place de systèmes et d'outils de gestion très élaborés pour avoir des informations fiables et
dans les délais adéquats.
Section 1. Contrats de construction
4. Informations à fournir
La norme prévoit plusieurs informations à fournir parmi lesquelles :
 Montant des produits du contrat comptabilisés dans le compte de résultat de l'exercice,
 Méthodes utilisées pour estimer les produits comptabilisés dans le compte de résultat
de l'exercice,
 Méthodes utilisées pour calculer le degré d'avancement,
 Montants des coûts encourus,
 Montants des résultats comptabilisés,
 Montants des avances reçues,
 Montant des retenus,
 Montants des actifs et des passifs relatifs vis-à-vis du client et relatifs au contrat
 Etc.
Exercice d’entrainement :
Contrat de construction
Section 1. Contrats de construction
Exercice: contrat de construction (IAS 11)
La société BTP a signé un contrat de construction sur 3 ans avec un client au cours de
l’année 2018. les données relatives à ce marché sont les suivantes:
Eléments Montants
Chiffres d’affaires prévu dans le contrat 200 000,00
Coûts réel de l’année 2018 40 000,00
Coûts estimés de l’année 2019 90 000,00
Coûts estimés de l’année 2020 60 000,00
Coûts estimés 190 000,00
Résultats 10 000,00

TAF: Passer les écritures nécessaires sans prendre en compte l’impact de la TVA
Corrigé : contrat de construction (IAS 11)
Année 2018
Pourcentage d’avancement en 2018:
Éléments Montant  Ventes 2018: 200000 * 21,05% = 42105
Coûts réels en 2018 40 000,00  Résultat 2018 : 42105 – 40000 = 2105
Coût total du projet 190 000,00
 Soit : 10000 * 21,05%
% d’avancement 21,05%

Comptabilisation 2018: en KMAD


Libellé Débit Crédit
Charges 2018 40 000
Banques (tiers) 40 000
Clients facture à établir 42 105
ventes 42105
Corrigé : contrat de construction (IAS 11)
Année 2019
Données 2019: après révision des prix
Éléments Montants
Chiffre d’affaires prévu dans le contrat 220 000,00
Coûts réels de l’année 2018 40 000,00
Coûts réels de l’année 2019 80 000,00
Coûts estimés de l’année 2020 80 000,00
Coût estimés 200 000,00
Résultat 20 000,00

Pourcentage d’avancement:
Éléments Montant
Coûts réels 2018 et 2019 40000 + 80000 = 120 000,00
Cout total de projet 200 000,00
% d’avancement 60%
Corrigé : contrat de construction (IAS 11)
Année 2019
Comptabilisation 2019:

Libellés Débit Crédit


Charges 2019 80 000,00
Banques (tiers) 80 000,00
Clients facture à établir 89 895,00
Ventes 89 895,00

NB:
 Ventes 2019: 220000*60% - 42105 (Ventes 2018) = 89895 KMAD
 Résultat 2019: 89895 – 80000 = 9895 KMAD
 Résultat cumulé 2019 : 2105 + 9895 = 12000 KMAD soit (20000*60%)
Corrigé : contrat de construction (IAS 11)
Année 2020
Données 2020: après révision des prix
Éléments Montants
Chiffre d’affaires prévu dans le contrat 240 000,00
Coûts réels de l’année 2018 40 000,00
Coûts réels de l’année 2019 80 000,00
Coûts réels de l’année 2020 90 000,00
Coût estimés 210 000,00
Résultat 30 000,00

Pourcentage d’avancement:
Éléments Montant
Coûts réels 2018, 2019 et 2020 210 000,00
Cout total de projet 210 000,00
% d’avancement 100%
Corrigé : contrat de construction (IAS 11)
Année 2019
Comptabilisation 2020:
Libellés Débit Crédit
Charges 2020 90 000,00
Banques (tiers) 90 000,00
Clients facture à établir 108 000,00
Ventes 108 000,00
Clients 240 000,00
Clients facture à établir 240 000,00
NB:
 Ventes 2020: 240000 – 42105 – 89895 = 108000 KMAD
 Résultat 2020 = 108000 – 90000 = 18000 KMAD
 Résultat cumulé 2019 : 2105 + 9895 + 18000 = 30000 KMAD (voir tableau de
données de 2020)
Section 2. Produits des activités ordinaires
1. Définitions:
 Les produits des activités ordinaires sont les entrées brutes d'avantages économiques
au cours de la période dans le cadre de l'activité ordinaire de l'entité lorsque ces entrées
contribuent à l'augmentation des capitaux propres.
2. Evaluation des produits des activités ordinaires :
 Les produits des activités ordinaires sont évalués à la juste valeur au comptant de la
contrepartie reçue ou à recevoir tenant compte des remises et des rabais accordés par
l'entité.
 Dans le cas d'un paiement différé, l'analyse doit être affinée pour le calcul des intérêts
correspondants (différence entre la valeur nominale et la valeur actualisée). En effet, la
partie Intérêt est comptabilisée dans le résultat financier de l'entité.
Section 2. Produits des activités ordinaires
3. Comptabilisation des produits des activités ordinaires:
 Ventes de biens

La comptabilisation des produits des activités ordinaires liés à la vente de biens est soumise aux conditions
cumulatives ci-dessous:

 Transferts de la quasi-totalité des risques et avantages lies a la propriété des biens

 L’entité a cessé de s’impliquer dans la gestion et dans le contrôle des biens cédés

 Le montant du produit peut être évalue de façon fiable,

 II est probable que des avantages économiques associés à la transaction iront a l’entité.

 Les couts de la transaction peuvent être évalués de façon fiable.

Le transfert des risques et avantages peut intervenir à la date de transfert du titre de propriété (ou l'entrée en
possession de l'acheteur des biens) ou à une date différente.
Section 2. Produits des activités ordinaires
3. Comptabilisation des produits des activités ordinaires:
 Ventes de biens:
L'entité conserve les risques importants relatifs à la proprieté dans les cas ci-après:
 Lorsque l'entité conserve une obligation en raison d'une exécution non satisfaisante. non couverte par les
clauses de garanties normales,
 Lorsque la réalisation du produit d'une vente est conditionnée par la vente des biens concernés par
l’acheteur,
 Les biens sont livrés sous réserve de leur installation et que cette dernière constitue une part importante du
contrat qui n'a pas encore été achevée par l'entité,
 L'acheteur a le droit d'annuler le contrat dans des conditions prévues à l'avance sans que l'entité n'ait une
estimation de la probabilité du recours à cette clause d'annulation.
Lorsque les charges liées à une transaction de ventes de biens (garanties, droit de retour, services après ventes,
etc.) ne peuvent être évaluées de façon fiable, les produits des activités ordinaires afférents à cette même
transaction ne sont pas comptabilisés (principe de rattachement des produits et des charges).
La norme est complétée par l'IFRIC 13 relative au traitement des programmes de fidélisation de la clientèle ainsi
qu'une annexe donnant des exemples de comptabilisation des produits des activités ordinaires.
Section 2. Produits des activités ordinaires
3. Comptabilisation des produits des activités ordinaires:
 Prestations de services :
Le produit relatif à des prestations de services est comptabilisé en fonction du degré
d'avancement de la prestation à la date de clôture si le produit peut être estimé de façon fiable.
Le montant du produit peut être évalue de façon fiable dans les conditions cumulatives ci-après:
 Le produit peut être évalue de façon fiable,
 Il est probable que les avantages économiques liés à la transaction iront à l'entité,
 Le degré d'avancement peut être évalué de façon fiable à la date de clôture,
 Les couts relatifs à la transaction peuvent être évalués de façon fiable.
Dans les cas où les conditions de fiabilité ne sont pas respectées, l'entité comptabilise le produit à
hauteur des couts encourus et recouvrables. Lorsqu’il est improbable que les coûts encourus
seront recouvrés, l'entité ne comptabilise aucun produit et les coûts sont comptabilisés dans les
charges de la période comptable.
Section 2. Produits des activités ordinaires
3. Comptabilisation des produits des activités ordinaires:
 Intérêts, redevances et dividendes :
Ces éléments sont comptabilisés en produits des activités ordinaires dans les conditions
suivantes:
 Les avantages économiques de la transaction iront à l'entité,
 Le produit peut être évalué de façon fiable.
Intérêts Redevances Dividendes
Comptabilisés selon la Comptabilisés au fur et à Comptabilisés lorsque le
méthode du taux d’intérêt mesure qu’elles sont droit de l’actionnaire à les
effectif. acquises suivant les recevoir est établi.
dispositions du contrat
entre les parties.
Section 2. Produits des activités ordinaires
4. Informations à fournir :
L'entité doit fournir les informations suivantes:
 Les méthodes comptables retenues pour la comptabilisation des
produits des activités ordinaires y compris les méthodes de
détermination du degré d'avancement,
 Le montant de chaque catégorie significative des produits des
activités ordinaires,
 Le montant des produits des activités ordinaires provenant des
échanges de biens ou de services,
 Les profits et pertes éventuels selon la nome IAS 37.
Exercice d’entrainement
Produits des activités ordinaires
Section 2. Produits des activités ordinaires
Exercice n°1 : Produits des activités ordinaires
Le 01 janvier 2019, la société MINOTAR a vendu une machine pour un prix de 10000 KMAD. La
société a accordé un entretien gratuit sur la période de garantie qui est de 2 ans.
Le tableau ci-dessous présente les périodes et les coûts estimés des entretiens:
Dates Montant en KMAD
31/12/2019 100
31/12/2020 100

Travail à faire: passer les écritures comptables liées à cette opération


N.B:
 l’opération est exonérée de la TVA (Attestation d’exonération présentée par le client)
 Pas de prise en compte d’effet d’actualisation.
Section 2. Produits des activités ordinaires
Corrigé : Produits des activités ordinaires
Le produit des activités ordinaires à comptabiliser est déterminer selon la formule suivante:
Prix de vente de la machine = 10000 – 100 – 100 = 9800 KMAD (l’impact d’actualisation n’est pas prise en
compte)
Comptabilisation au 01/01/2019:
Libellés Débit Crédit
Clients et comptes rattachés 10 000,00
Ventes (produits) 9 800,00
Produits constatés d’avance (Bilan) 200,00
Comptabilisation au 31/12/2019 et au 31/12/2020
Libellés Débit Crédit
Produits constatés d’avance (bilan) 100
Ventes (produits) 100
Exercice n°2: Prise en compte de l’impact d’actualisation
SЕCTION
Lе 1 : PRODUITS
30 juin N, l’entreprise ORDINAIRЕS
« A » a vendu un équipement (IFRS
industriel pour 15)
un prix dе vente de 600
Kdh avec un paiement fractionné :
 1/3 du prix à 90 jours ;
 1/3 à un an et 1 jour ;
 1/3 à deux ans et un jour.
 Sur la période, le taux d’actualisation est constant à 5 %.
 Du fait de l’octroi d’un paiement différé significatif au client (supérieur à 1 an), l’entreprise
procède à un calcul d’actualisation pour tenir compte de la composante de financement.
 Sur la base d’un taux de 5 %, on obtient les produits financiers suivants :
 échéance 2/07/N+ 1 (>1 année) = 200 Kdh –200 Kdh/1.05 = 9.5 Kdh
 échéance 2/07/N+ 2 (>2 années) = 200 Kdh–200 Kdh/(1.05)² = 18.6 Kdh
 D’où, un total dеs produits financiers de : 9,5 Kdh + 18.6 Kdh = 28.1 Kdh
Corrigé : Comptabilisation
30/06/N
Clients et comptes rattachés 600
Ventes (Produit) 571,9
Produit constaté d’avance 28.1
30/06/N+1
Produit constaté d’avance 9,5
Ventes (Produits) 9,5
30/06/N+2
Produit constaté d’avance 18,6
Ventes (Produits) 18,6
Exercice n°3: : Ventilation du prix de transaction aux obligations de prestation :
 L’entreprise « B » еst spécialisée dans la fourniture de matériel de bureaux. Elle
propose à ses clients unе offre globale comprenant la fourniture du matériel et une
prestation dе maintenance associée d’une durée de 3 années renouvelables
identifiées chacune comme des biens et services distincts.
 Sur la base d’une ventilation du prix global contractuel, le montant des prestations
de maintenance est égal à 10 % du prix du matériel vendu.
 Еn N, la société a vendu dеs offres globales pour 9 Mdh comprenant ainsi 8 182
Kdh de matériels et 818 Kdh de prestations de maintenance.
 Еn fonction dе l’avancement dе leur exécution (5 %), lе montant dеs prestations dе
maintenance incluses dans l’offre globalе s’établit à :
5 % x 818 = 41 Kdh.
 Lе total des revenus dеs produits dеs activités ordinaires dе l’exercice N s’élève
ainsi à 8223 Kdh (8 182 + 41).
 À fin N, le montant des prestations différées s’élève à 777 Kd (818 – 41).
II- L’impôt sur le résultat « IAS 12 »
1. Champs d'application:
II- L’IMPÔT SUR LE RÉSULTAT « IAS 12 »
La norme IAS 12 s'applique à la comptabilisation des impôts sur le résultat aussi bien locaux qu'étrangers y
compris les retenues a la source payables par une participation à l'entité présentant les états financiers.
2. Définitions:
Un passif d'impôt différé est le montant d'impôt payable dans le futur résultant des différences temporelles
imposables.
Un actif d’impôt différé est le montant d'impôt recouvrable dans le futur résultant des éléments ci-après:
 Différences temporelles déductibles,
 Report en avant des déficits fiscaux non utilisés,
 Report en avant des crédits d'impôt non utilisés.

Les différences temporelles sont les différences entre les valeurs comptables et fiscales des actifs et des
passifs. Les différences permanentes sont:
 Des charges non déductibles de façon définitive,
 Des produits non imposables de façon définitive.
II- L’IMPÔT
3. Comptabilisation : SUR LE RÉSULTAT « IAS 12 »
 La comptabilisation d'un impôt différé passif (IDP) doit être faite chaque fois qu'il y a des différences
temporelles imposables sauf dans les cas ci-après :
 Comptabilisation initiale du goodwill,
 Comptabilisation initiale d'un actif ou d'un passif dans le cadre d'une transaction qui n’est pas un
regroupement d'entreprise et au moment de la transaction n'affecte ni le résultat comptable ni le
résultat fiscal.
 La comptabilisation d'un impôt différé actif (IDA) est faite lorsqu'il est probable que l'entité va les
récupérer dans le futur. Le respect du principe du recouvrement futur est très important pour la
reconnaissance et la comptabilisation des impôts différés.
NB: La récupération des IDA est probable dans les cas ci-après:
 Des IDP déjà comptabilisés arrivent à échéance durant la période où les IDA sont toujours
récupérables,
 Les résultats futurs attendus permettent de couvrir les IDA comptabilisés dans les comptes.
II- L’IMPÔT SUR LE RÉSULTAT « IAS 12 »
4. Evaluation:
 Les impôts différés sont évalués selon la méthode du report variable «
approche bilantielle » qui consiste à comparer les valeurs bilantielles
des actifs et passifs tels qu'elles ressortent du bilan consolidé aux
valeurs fiscales de ces mêmes actif..
 Le taux applicable est le taux attendu sur les périodes comptables aux
cours desquelles les actifs et les passifs seront dénoués. Ce taux est
également lié à la localisation des actifs et passifs concernés (cas des
groupes ayant des filiales dans plusieurs pays).
 L'actualisation des impôts différés est interdite selon les dispositions
de l'IAS 12.
5. Présentation :
II- L’IMPÔT SUR LE RÉSULTAT « IAS 12
Les actifs et passifs d'impôt différés doivent être compensés dans les cas suivants :
»
 L'entité a un droit exécutoire de compenser les actifs et passifs d'impôts exigibles,
 Les impôts différés actifs et passifs sont relatifs à la même autorité fiscale.
Les actifs et passifs d'impôts différés de deux entités différentes entrant dans le périmètre de
consolidation doivent être compensés si les conditions ci-après sont remplies:
 Les deux entités disposent d'un droit exécutoire pour compenser les actifs et passifs
d’impôts exigibles,
 Les impôts différés actifs et passifs relèvent de la même autorité fiscale,
 Les impôts exigibles ainsi que les actifs et les actifs et passifs d'impôts différés des deux
entités ont les mêmes échéances.
Les impôts différés sont présentés dans la rubrique « Non courant » du bilan d’une entité :
 Actifs non courants pour les IDA,
 Passifs non courant pour les IDP.
II- L’IMPÔT
7. Informations SUR
à fournir : LE RÉSULTAT « IAS 12 »
La norme IAS 12 prévoit plusieurs informations à fournir :
 L'impôt exigible et différé comptabilisé dans le compte de résultat,
 Les impôts exigibles et différés comptabilisés ayant affecté directement
les capitaux propres ou les autres éléments du résultat global,
 Preuve d'impôts,
 Explication des éventuels changements dans les taux utilisés pour le
calcul des impôts différés,
 Etc.
6. Contrepartie des impôts différés:
II- L’IMPÔT SUR LE RÉSULTAT « IAS 12 »
L'impôt différé résultant d'une transaction affectant le compte de résultat doit être comptabilisé dans le
compte de résultat en contrepartie de l'actif ou du passif d'impôt différé y afférent.
Exemples
 Différences temporaires,
 Dotations d'amortissements,
 Frais de développement,
 Différences bilantielles,
 Etc.
 L'impôt différé relatif à des éléments impactant directement les capitaux propres est débité ou crédité
directement dans les capitaux propres.
 L'impôt différé généré par des transactions transitant par « autres éléments du résultat global » est
comptabilisé directement dans la même rubrique.
 L'impôt différé résultant des transactions affectant le Goodwill a pour contrepartie le goodwill et non le
résultat de l'exercice.
Exercice d’entrainement
L’impôt sur le résultat « IAS 12 »
Questions théoriques:
Déterminez si les événements suivants nécessitent la comptabilisation d’un impôt différé
actif (IDA), d'un impôt différé passif (IDP), ou aucune comptabilisation.
 a) Unе charge еst comptabiliséе en N, mais elle n’est déductible fiscalеmеnt qu’еn N+1,
année du versement. Il s'agit par exemple de la provision pour retraite.
Lе décalagе crée un impôt qui sera déduit en N + 1. Un IDA doit être
comptabilisée.
 b) Unе charge еst comptabiliséе еn N , mais elle ne sera jamais déductible fiscalеmеnt. Il
s'agit par exemple de la taxe sur les véhicules de tourisme, ou d’une dépense à caractère
somptuaire (non récupérable).
Si la charge n’est jamais déductible fiscalement, il y a une différence déductible
permanente. Aucun impôt différé ne doit être enregistré.
 c) La société a dégagé une perte reportable.
La perte reportable génère toujours un IDA, mais il sera comptabilisé s’il est
probable qu'il puisse être imputable sur un bénéfice imposable disponible à l’avenir.
 d) Une réévaluation a été pratiquée dans les comptes consolidés, mais pas dans
les comptes sociaux.
Lorsque les valeurs bilancielles comptables sont supérieures aux valeurs
bilantielles fiscales, un impôt différé passif doit être enregistré.
 е) La société constatе unе plus-value comptable qu’elle décide d'étaler
fiscalement sur 2 ans.
Lе résultat comptable est supérieur au résultat fiscal. L'impôt est repoussé
sur N+1 et N + 2. Il faut donc constater en N un impôt différé passif.
 f) La société constate une plus-value comptable qui est en sursis d'imposition.
La plus-value sera taxable lors de la cession du bien. L'échéance n’est donc pas
connue.
Lе raisonnement est identique au point précédant, même si la date du
dénouemеnt n’est pas connue.
 g) La société constate une plus-value d'acquisition qui est en sursis d'impositions. La plus-
value sera taxable si le bien est cédé dans les 5 ans. La société estime que le biеn ne sera pas
vendu dans les 5 ans.
Lе raisonnement est maintenant différent. Il faut en effet tenir compte de l’intention des
dirigeants qui estiment ici que l'imposition future n’est pas probable. Pas d'impôt différé
passif constaté.
 h) La société constate qu’il existe une plus value importante pour les immobilisations,
néanmoins, elles ne sont pas comptabilisées.
Puisque la plus value latente n’est pas matérialisée en comptabilité, il n'y a pas de
différence entre lеs valeurs bilantielles comptables et fiscales. Aucun impôt différé n’est
à comptabiliser.
 i) Unе filialе SNC, transparente fiscalеment, a fait des pertes.
Les bénéfices réalisés par des sociétés fiscalement transparentes sont imposables dans
les sociétés détentrices de la SNC l'année du résultat, alors qu’elles percevront tout ou
partie du bénéfice sous forme de dividende en N + 1. En N, le résultat comptable est
inférieur au résultat fiscal. Il faut enregistrer un impôt différé actif.
CAS N°1: Retraitement des amortissement fiscaux
Au cours de la période N, une entité a acquis un bien pour 60 KMAD avec une durée
économique de 3 ans. Pour des raisons fiscales, l’entité décide d’amortir l’actif acquis sur
2 ans.
TAF: calculer l’impôt différé sachant que le taux d’imposition est de 30%.
Corrigé:
Le tableau résume la situation des impôts différés relatifs à ce bien:
Éléments N N+1 N+2
Dotations économiques 20 20 20
Dotations fiscales 30 30 -
Différence (D. Fiscales – D. économiques) 10 10 -20
Taux d’impôt 30% 30% 30%
Impôt différés 3 3 -6
Nature IDP IDP IDA
CAS N°1: Retraitement des amortissement fiscaux

Deux remarques:
 Les différences temporelles se neutralisent avec le
temps. En effet, la valeur des impôts différés sur la durée
de vie du bien est égale à 0,
 Le calcul peut aussi se faire sur la base de la différence
entre la valeur comptable et la valeur fiscale à chaque
date de clôture.
CAS N°2: Calcul des impôts différés
Les informations ci-dessous sont tirées du tableau de passage de résultat comptable au
résultat fiscal de la société BETA:
 Réintégration:

Éléments Montant en KMAD


Écart de conversion passif 2 000
Provision pour dépréciation des stocks magasins 1 000
Provision pour dépréciation des clients et CR 1 500
Provision pour congé (y compris charges sociales) 3 000
Contribution à la cohésion sociale 8 000
Provision pour grosses réparations 40 000
CAS N°2: Calcul des impôts différés
 Déductions :

Éléments Montant en KMAD


Reprise provisions pour congé 2 500
Reprises des provisions pour grosses réparations 60 000
Dividendes reçus 20 000

La société a enregistré une perte de l’ordre de 100 000 KMAD, et a payé une cotisation
minimale de l’ordre de 30 000 KMAD.
TAF:
 Calculer l’impôt différés sur la base des éléments cités ci-dessus.
 Le taux d’impôt à retenir est de 30%.
CAS N°2: Corrigé
Montant
Éléments Montant IDA/IDP Commentaire
IDA/IDP
Les écarts de conversion passifs sont
Ecart de conversion passif 2000 - - des gains latents imposables dans la
réglementation fiscales marocaine
Provision pour dépréciation Provision justifié sur le plan comptable
1000 IDA 300
des stocks magasins mais non déductible sur le plan fiscal
Provision pour dépréciation Provision justifié mais la société n’a pas
1500 IDA 500
des clients et CR intenté une action en justice
Provision pour congé (y Provisions rattachées à l’exercice
3000 IDA 1000
compris charges sociales) courant
Différence permanente puisque la
Contribution à la cohésion
8000 - - contribution à la cohésion sociale n’est
sociale
jamais déductible
Provision pour grosses
40000 - - Provisions non reconnues en IFRS
réparations
CAS N°2: Corrigé
Montant
Éléments Montant IDA/IDP Commentaire
IDA/IDP
L’IDA relatif à cette reprise est
Reprise de provision pour
2500 IDP 500 comptabilisé au cours des périodes
congé
antérieures.
Reprises des provisions
60000 - - Reprises non reconnues en IFRS
pour grosses réparations
Dividendes reçu 20000 - - Différences permanentes.

• Les déficits sont reportables


(Indéfiniment pour la partie
amortissement et 4 ans pour le reste)
Déficit fiscal 100000 IDA 300000
• La comptabilisation des IDA sur les
déficits est soumise à des conditions
de recouvrabilité.
L’excédent de la cotisation sur l’IS est
Cotisation minimale 30000 IDA 10000
reportable sur 3 ans

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