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1. Première partie
- les opérations courantes
1.1. INTRODUCTION
1.1.1. GÉNÉRALITÉS
1.1.1.1. Définition
1.1.1.2. L'analyse
1.1.1.3. La classification
1.1.1.3.1. Les comptes de situation
1.1.1.3.2. Les comptes de gestion
1.1.1.3.3. Principes d'enregistrement.
1.1.1.4. La synthèse
1.1.2. L'ENTREPRISE D'ASSURANCE
1.1.2.1. Définition de l’entité
1.1.2.2. Les éléments de l'opération d'assurance
1.1.2.3. Le cycle industriel
1.1.2.4. Le système d'information
1.1.3. LE CADRE RÉGLEMENTAIRE
1.1.3.1. Le contrôle de l'Etat
1.1.3.2. Le cadre comptable
1.1.3.3. La norme générale comptable
1.1.4. Le plan comptable des assurances (PCA)
1.2. PRODUCTION
1.2.1. ORGANISATION DE LA PRODUCTION
1.2.1.1. La présentation des opérations d'assurance
1.2.1.2. La réalisation des opérations d'assurance
1.2.1.3. Le paiement des primes
1.2.2. COMPTABILITÉ DES OPERATIONS
1.2.2.1. Principes
1.2.2.2. La "Comptabilité Primes"
1.2.2.3. L'émission de primes
1.2.2.4. L'encaissement des primes
1.2.2.5. Les impayés
1.2.2.3. Les annulations de primes
1.2.3. ETATS ET REGISTRES
1.2.3.1. Relevés mensuels
1.2.3.2. Registre des actes
1.2.3.3. Statistiques
1.3 PRESTATIONS
1.3.1. ORGANISATION DU SYSTÈME
1.3.1.1. Définitions
1.3.1.2 Les registres obligatoires.
1.3.1.3 Le "Dossier sinistre"
1.3.2.1. Principes
1.3.2.2 Le jeu d'écritures
1.3.2.2.1 Prestations payées
1.3.2.2.3. les "recours CID"
1.3.2.2.4. Constitution des rentes
1.3.3. ETATS ET REGISTRES

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1.3.3.1. Relevés mensuels
1.3.3.2. Registre des sinistres
1.4. PLACEMENTS
1.4.1. GENERALITES
1.4.1.1 Introduction
1.4.1.2 Réglementation des placements
1.4.2. COMPTABILITÉ DES OPÉRATIONS
1.4.2.1. Les différentes formes de la valeur
1.4.2.2. Évaluation à la date d’entrée
1.4.2.3 Évaluation à la Sortie
1.4.3. ETAT ET REGISTRES
1.4.3.1. Inventaire des placements
1.5. REASSURANCE
1.5.1. DÉFINITION
1.5.1.1. Réassurance
1.5.1.2. Formes de réassurances
1.5.1.2.1. Traités proportionnels
1.5.1.2.2 Traités non-Proportionnels

1.5.2. Règlementation de la réassurance


1.5.2.1 - Registres
1.5.2.2. Plan de réassurance
1.5.2.3. Dispositions techniques
1.5.3. COMPTABILITÉ
1.5.3.1. Terminologie
1.5.3.2. Établissement des comptes
1.5.3.2.1 Traités en quote-part
1.5.3.2.2 Traités en excédents de pleins
1.5.3.2.3.Le portefeuille primes
1.5.2.2.4 Le portefeuille de sinistres
1.5.3.2.5 Participation aux bénéfices
1.5.3.2.6 Traités non proportionnels
1.5.3.3.7 Les dépôts
1.5.3.4. Transcription comptable
1.5.3.4.1. Les opérations techniques
1.5.3.4.2.Les opérations financières
2.1. PRODUITS
2.1.1 Principes
2.1.2 Primes à annuler
2.1.2.1 Définition des primes à annuler

2.1.2.2 Comptabilité des primes à annuler


2.1.3 Primes à émettre
2.1.3.1 Définition des primes à émettre
2.1.3.2 Comptabilité des primes à émettre

2.1.3.3 Application
2.1.4 Provision pour primes non acquises
2.1.4.1 Définition de la provision pour primes non acquises

2.1.4.4 Comptabilité des P.P.N.A.

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2.1.5 Provision pour risques en cours
2.1.5.1. Définition

2.1.5.2 Application :
2.1.6. Provision pour fluctuation de sinistralité
2.1.6.1 Définition
2.1.7. Autres régularisations
2.1.7.1 Frais d’acquisition précomptés
2.2. CHARGES
2.2.1. Principes
2.2.2. Assurances sur la vie
2.2.2.1. Provision mathématique
2.2.2.2. Provision de gestion

2.2.2.3 Provisions pour capitaux et rentes à payer


2.2.2.4 Provisions pour participation des assurés aux bénéfices vie.
2.2.2.5 Provision pour aléas financiers :
2.2.3. Assurances accidents du travail
2.2.3.1 Provision mathématique
2.2.3.2 Provision pour arrérage échus
2.2.3.3 Provision pour sinistres à payer

2.2.3.4 Provision pour appareils de prothèse :


2.2.4.1. Méthodes d'évaluation
2.2.4.2. Estimation des tardifs
2.2.4.3 - Méthode du coût moyen
2.2.4.4 - Méthode de la cadence de règlement
2.2.4.5 Complément
2.2.5. Autres opérations d’assurances dommages
2.2.5.1 Provision mathématique des rentes
2.2.5.2 Provisions pour sinistres à payer
2.2.5.3 Provision pour risques en cours et pour sinistres inconnus :
2.2.5.4. Provision pour risques croissants :
2.2.5.5. Enregistrement en comptabilité
2.3. PLACEMENTS
2.3.1. Règles d'évaluation
2.3.2.1. Valeurs à revenu fixe

2.3.3.2. Autres éléments d'actifs


2.3.3.3. Contrats en unités de comptes
2.3.3.4. Evaluation des valeurs déposées
2.3.2. Provision pour risque d'exigibilité
Exemple
2.3.3. Réévaluation de l'actif
2.3.4. Provision de capitalisation
2.3.5. La régularisation des revenus
2.3.6. LISTE DES PLACEMENTS
2.4. INVENTAIRE
2.4.1. Analyse des opérations

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2.4.2. Dossier des opérations d'inventaire
2.4.3. Répartition des charges et produits
Comptabilité placement
Exercice d'application

1.1. INTRODUCTION

1.1.1. GÉNÉRALITÉS
1.1.1.1. Définition
La comptabilité est "une technique dont l'objectif principal est, à partir
d'une situation initiale dressée de l'entreprise, d'enregistrer en unités monétaires
les mouvements modifiant cette situation, afin d'établir une situation finale" [1].
De cette définition il ressort :
- que la comptabilité a pour objectif de saisir des faits et de les
quantifier en unités monétaires.

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- que ces faits sont des mouvements, d’où la notion de point de départ
et point d’arrivée ;
- que les mouvements enregistrés doivent mettre en évidence les
modifications d’une situation à moment donné par rapport à une
situation antérieure.
La notion de «situation» ne se confond pas avec celle de «patrimoine»
personnel des propriétaires (personnes physiques dans les entreprises
individuelles, actionnaires ou associés dans les sociétés) ; elle se limite au
patrimoine commercial considéré comme une «universalité» distincte
appartenant à une entité économique appelée «entreprise».
La description de la situation patrimoniale d’une entreprise est établie à
l’aide d’un état appelé « bilan » qui présente l’inventaire des biens et des droits
dont elle est propriétaire et l’ensemble des ses obligations et dettes à l’égard des
tiers. La différence entre ces deux éléments permet de dégager la « situation
nette » de l’entreprise qui correspond à sa richesse propre.
La situation patrimoniale d’une entreprise peut être schématisée ainsi :
Ensemble des droits Situation nette
et biens dont elle est Ensemble de ses
propriétaire obligations et dettes

Si l’on appelle :

A = l’ensemble des droits et biens dont l’entreprise est propriétaire ;


D = l’ensemble des ses dettes ;
S = sa situation nette.

Le bilan se présentera ainsi :

S
A
D

Nous pouvons donc poser l’égalité suivante : S = A – D


Ou encore : A - D - S = 0
Ou A= S + D

En termes économiques cette égalité permet de mettre en évidence les


notions « d’emplois » (A) et de « ressources » (S+D). Les ressources
financières de l’entreprise (richesse propre ou dettes contractées) sont
employées en biens et droits qui constituent son actif.
La présentation comptable du patrimoine de l’entreprise se présente par
deux éléments :
- Un passif, c’est à dire les ressources dont elle dispose ;
- Un actif, représentant les emplois qu’elle en a fait.
Par définition le total des emplois (Actif) est égal aux ressources (Passif)
permettant de présenter le bilan ainsi :

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Actif Passif
S
A D

La comptabilité va donc observer et enregistrer tous les mouvements qui


peuvent modifier ou affecter chacun des trois éléments (A, D, S). Ces
mouvements sont des « faits économiques » que l’entreprise va connaître
avec son environnement extérieur. (Achats, ventes, paiements, encaissements,
etc.).
On peut distinguer :
· des mouvements qui en modifient la structure ou la composition
(variation de nature ou de grandeur) ; Par exemple :
- L'achat d’une machine se traduit par une sortie d’argent et une
entrée d’un bien ;
- l’encaissement d’une créance se traduit par une entrée d’argent et
la disparition d’une créance.
· des mouvements qui affectent leurs dimensions respectives. Par
exemple : la vente d’un bien avec un bénéfice (B) se traduit par la
sortie d’une valeur (V) et par l’entrée d’une somme d’argent égale
(V+B).
Si l’on se limite uniquement à la comptabilité des éléments constituant le
patrimoine de l’entreprise, la notion de résultat (bénéfice ou perte) peut donc
être dégagée en comparant la valeur de « S » entre deux dates déterminées, par
exemple :
Au 31 décembre 1993 : S1 = 150 - 120 = 30
Au 31 décembre 1994 : S2 = 165 - 130 = 35
Résultat de l’année 1994 = S2 - S1 = 35 - 30 = 5 (Bénéfice)

En partant de l’égalité A = D + S on constate que les modifications internes


à chacun de ses trois éléments et qui ne rompent pas l’équilibre ne sont pas
génératrices de résultat. A l’inverse, les mouvements affectant « S » par une
interaction sur « D » ou « A » sont générateurs de résultat.
La comptabilité pourra ainsi faire connaître, à tout instant, d’une part, la
composition du patrimoine de l’entreprise et, d’autre part, le niveau de ce
patrimoine par rapport à la situation initialement observée.
Pour atteindre cet objectif, la comptabilité doit être organisée en un
système de saisie et de traitement des données comptables en vue d'obtenir des
documents de synthèse permettant de dresser de telles situations. L’organisation
de la comptabilité consiste à définir « un système comptable » qui est constitué
par un ensemble de supports d'informations et des procédés d'enregistrement et
de traitement.
Un système comptable est caractérisé par :

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· Le mode de saisie des données : comment les faits économiques
vont être définis comme étant des faits comptables et selon quelles
règles ces faits comptables seront enregistrés,
· La définition des supports : sur quel type de documents ?
· Le mode de traitement (classement, calcul, regroupement). : quelles
sont les méthodes de calcul et de classement permettant d’obtenir les
informations recherchées ?
Pour ce faire, la comptabilité a été érigée en un système qui repose sur un
processus à trois phases qui constituent les fondements de la technique
comptable à savoir :
- L'analyse des opérations au moyen d'un journal,
- La classification de ces opérations dans des comptes,
- La synthèse des opérations à un moment donné.
L'organisation de la comptabilité ne relève plus de simples systèmes
empiriques, elle est désormais régie par une loi comptable qui fixe les livres
obligatoires et énonce les principes et les règles de base de la comptabilité.

1.1.1.2. L'analyse
L’analyse des faits comptables de l’entreprise est effectuée à l’aide du livre-
journal. Le livre-journal est une récapitulation chronologique de tous les faits
comptables constatés. Il constitue un instrument d'analyse des opérations de
l'entreprise.
Le livre-journal possède une double propriété :
1° - c'est un historique des opérations effectuées. Il constitue de ce
fait un moyen de preuve parce qu'il décrit les opérations de
l'entreprise une par une et de façon précise en veillant au respect de
l'ordre chronologique des faits.
2° - il fait connaître l'interprétation comptable qui leur a été donnée et
constitue un outil de démonstration et d'explication des faits
comptables qu'il retrace.
Le livre-journal est l'une des premières prescriptions édictées par le code de
commerce et qui a été également reprise par la loi relative aux obligations
comptables des commerçants qui précise que pour tenir sa comptabilité,
l'entreprise doit "procéder à l'enregistrement comptable des mouvements
affectant les actifs et passifs", " ces mouvements sont enregistrés
chronologiquement, opération par opération et jour par jour". Le livre-journal,
tire sa force probante du fait qu'il est tenu sur un registre coté et paraphé et qu'il
doit respecter les règles créées par l'usage et imposées par la loi :
- enregistrement au jour le jour des opérations,
- sans blancs et sans ratures ni surcharges.
Le livre-journal, dans sa forme la plus simple, doit indiquer pour chaque fait
économique, les informations suivantes contenues dans un enregistrement
appelé « article » :
- la date de l'opération,

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- l'origine de l'opération,
- le libellé de l'opération et la référence des pièces justificatives,
- les comptes débités et les comptes crédités,
- les montants portés au débit et au crédit des comptes.

Dans sa forme classique le journal se présente comme suit :

Article Débit Crédit


Date
Compte débité Montant 1
1 Compte crédité Montant 1
Libellé de l’écriture
Date
Compte débité Montant
2 Compte crédité (2+3) Montant 2
Compte crédité Montant 3
Libellé de l’écriture

Avec le développement de la taille des entreprises et la multiplication des


données et des systèmes de traitement de l'information, le journal a connu des
mutations qui ont fait que sa forme et son contenu ont beaucoup changé par
rapport à sa conception traditionnelle. Le livre-journal coté et paraphé est utilisé
comme un document permettant de constater les centralisations périodiques des
« journaux auxiliaires ».
Un journal auxiliaire est un journal spécialisé dans une nature donnée
d'opérations. L'organisation de la comptabilité en journaux divisionnaires est
conçue dans le cadre d'un système dit « centralisateur » où les opérations sont
regroupées par familles telles que : Ventes, Achats, Trésorerie etc.
Ce type d'organisation a été également consacré par la loi qui précise que
"le livre-journal" et le "grand-livre" peuvent être détaillés en autant de registres
subséquents dénommés journaux auxiliaires et livres auxiliaires que l'importance
ou les besoins de l'entreprise l'exigent".
"Les écritures portées sur les journaux et les livres auxiliaires sont
centralisés une fois par mois sur le livre-journal et le grand-livre."

1.1.1.3. La classification
La classification des opérations est l'affectation des informations comptables
et leur classification selon des critères appelés « comptes » dont l'ensemble est
appelé « Grand-livre ». Un compte est donc un critère de classification
préalablement défini. La définition des comptes, leur regroupement par classes,
postes, rubriques, comptes ou sous-comptes résultent d'une classification
au sein d'un « plan de comptes » ou nomenclature de comptes.
Un compte est instrument de la technique comptable qui permet de
recenser les opérations comptables répondant à un critère préalablement défini
et qui sera utilisé comme intitulé du compte en question.

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Par exemple :
- le compte « Caisse » va recenser toutes les opérations de la caisse ;
- le compte « Client A » va nous renseigner sur les opérations que
nous avons effectuées avec le client « A ».
Concrètement un compte se présente comme suit :

Intitulé du compte..............................................N° du
compte.........................

Date Libellé de l’opération Débit Crédit

Solde débiteur Solde


Totaux D D
D=C

Le solde est la différence entre le total du débit et celui du crédit. Il est


toujours inscrit du coté le moins élevé.
La classification des opérations de l'entreprise est opérée par un report
(selon divers procédés) des écritures du journal vers le grand-livre.
Après avoir été une simple contrainte de la technique comptable, le grand-
livre est devenu une obligation légale. Les dispositions de la loi comptable
précisent que « les écritures du livre-journal sont reportées sur un registre
dénommé grand-livre ayant pour objet de les enregistrer selon le plan de compte
du commerçant ».

« Le plan de comptes doit comprendre des classes de comptes de situation,


des classes de comptes de gestion et des classes de comptes spéciaux, telles
qu'elles sont définies aux tableaux annexés à la présente loi ».
La classification des comptes est construite au sein d’un « cadre
comptable » qui constitue l’ossature d’un système comptable général ou
particulier.
Le « cadre comptable général » comporte un modèle normal et un
modèle simplifié. Il est subdivisé en classes numérotées de 1 à 9 et 0. Les
classes sont aménagées de manière à séparer :
- les comptes de situation : classes 1 à 5,
- les comptes de gestion : classes 6 à 8,
- les comptes analytiques : classe 9,
- les comptes spéciaux : classe 0.

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Il convient de noter que la classe des comptes analytiques, bien que prévue
par le cadre comptable, n'est pas reprise parmi les comptes dont la tenue est
obligatoire.

1.1.1.3.1. Les comptes de situation


Les comptes de situation ou de bilan expriment la situation patrimoniale
à un moment donné. Ce sont les comptes énumérés par les classes 1 - 2 - 3 - 4 -
5 du plan comptable. On distingue deux sortes de comptes de bilan : les comptes
de l'actif et les comptes de passif.

1.1.1.3.1.1. Les comptes de l'actif :


Les comptes de l'actif représentent ce que possède l'entreprise tels que les
immeubles, valeurs, espèces en caisse ou en banque, stocks, créances sur les
tiers etc. Toute augmentation ou entrée des avoirs se traduira par une inscription
au débit du compte, toute diminution ou sortie par une inscription au crédit du
compte.
Ainsi, lorsque le trésorier de l'entreprise prélève des fonds de la caisse pour
les verser à la banque, le jeu comptable sera :

Compte Action Sens


- Caisse : sortie de fonds = crédit
- entrée de fonds = débit
Banque :

1.1.1.3.1.2. Les comptes de passif


Les comptes de passif enregistrent ce que l'entreprise doit, tels que les
emprunts, les dettes à l'égard des tiers etc. Toute augmentation des dettes se
traduira par un crédit du compte, toute diminution par un débit.

1.1.1.3.2. Les comptes de gestion


Les comptes de gestion sont destinés à enregistrer tous les mouvements
qui modifient la situation nette dont la variation exprime le résultat de
l'entreprise :
a - lorsque cette situation augmente, il s'agira d'un profit ou d'un
produit pour l'entreprise,
b - si la situation nette diminue, il s'agira d'une charge ou d'une perte
pour l'entreprise.
Ainsi :
a - toute charge exposée par l'entreprise se traduira par un débit du
compte concerné ; toute diminution ou annulation de charges, par un
crédit.
b - tout produit reçu par l'entreprise s'inscrira au crédit du compte
concerné, toute diminution de produits fera l'objet d'un débit.

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1.1.1.3.3. Principes d'enregistrement.
L'enregistrement des écritures obéit aux règles suivantes :
Toute opération simple intéresse deux comptes : un compte qui est débité
et un compte qui est crédité d'un égal montant. Pour un ensemble d'opérations,
le total des montants portés au débit est égal au total des montants inscrits au
crédit.
En ce qui concerne les comptes de gestion :
a - les comptes de charges augmentent au débit et diminuent au
crédit,
b - les comptes de produits augmentent au crédit et diminuent au
débit.
En ce qui concerne les comptes de bilan :
a - les comptes de l'actif augmentent au débit et diminuent au crédit,
b - les comptes du passif augmentent au crédit et diminuent au débit
L'enregistrement d'une écriture en comptabilité peut provenir :
a - soit d'une opération économique concrète enregistrée en
comptabilité,
b - soit d'un virement comptable.
Le virement est une opération comptable par laquelle une somme est
transférée du débit (ou du crédit) d'un compte au débit (ou au crédit) d'un autre
compte. Le virement comptable permet d'opérer la soustraction d'une somme
d'un compte sans avoir à utiliser le signe "moins" dont l'utilisation est interdite
en comptabilité. En effet, au lieu de soustraire une somme d'un coté d'un
compte, on l'ajoute au coté opposé. Le virement est également utilisé pour
opérer un regroupement ou une ventilation de comptes ; on parle ainsi de
virement de compte à compte.

1.1.1.4. La synthèse
C'est la troisième phase du processus de la technique comptable Elle
consiste à faire deux synthèses distinctes :
- synthèse des actifs et des passifs : bilan,
- synthèse des charges et des produits : compte de produits et
charges.
Ces deux ensembles sont extraits d’une récapitulation des comptes appelée
« balance » qui se présente comme suit :

BALANCE AU...................

Compte Intitulé du compte Mouvements Soldes


Débit Crédit Débiteurs Créditeurs

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TOTAUX

Les états de synthèse sont dressés à la suite de travaux comptables et


extra-comptables appelés "travaux d'inventaire". Ces travaux consistent
notamment :
- à effectuer l’inventaire physique des biens de l’entreprise
(marchandises en stocks, immobilisations) ;
- à apprécier les créances et les dettes de l’entreprise ;
- à apprécier les comptes de l’entreprise tels que découlant des
opérations courantes.
Ces différentes tâches conduisent à procéder à des « régularisations » sur
un certain nombre de comptes à partir de la balance avant inventaire. Les
écritures de régularisation et de redressement des comptes sont enregistrées au
journal et reportées sur les comptes concernés qui sont de nouveau regroupés
au sein d'une balance dite après régularisation.
La synthèse des actifs et des passifs est établie par le bilan qui présente
ainsi la situation de l'entreprise à un moment donné. La synthèse des charges et
produits donne lieu à l’établissement du compte des produits et charges qui
indique le résultat des opérations réalisées au cours de l'exercice.

[1]
G. SIMONET. - LA COMPTABILITE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE -
L’ARGUS.

1.1.2. L'ENTREPRISE D'ASSURANCE

1.1.2.1. Définition de l’entité


La définition de la notion d'assureur est intimement liée à celle de
l'opération d'assurance. Il est courant que le terme « assureur » soit appliqué à
tout intervenant dans l’opération d’assurance. On parle ainsi « d’assureur-
conseil » pour désigner un intermédiaire d’assurance, et « d’assureur » pour
parler d’une « compagnie d’assurance ».
La comptabilité des assurances décrite, dans le présent cours, concerne les
« entreprises d’assurances », c’est-à-dire les entités économiques pratiquant
des opérations d’assurance telles que définies par l’article premier de l’arrêté
viziriel du 6 septembre 1941 qui soumet au contrôle les organismes ayant leur
siège social au Maroc pratiquant les opérations d'assurances et de réassurance
de toute nature,..
Selon le professeur HEMARD " l'assurance est une opération par laquelle
une partie, l'assuré, se fait promettre moyennant une rémunération, la prime,

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pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une prestation par
une autre partie, l'assureur, qui, prenant en charge un ensemble de risques, les
compense conformément aux lois de la statistique ".
Trois mots-clefs se dégagent de cette définition :
- le risque ;
- la prime ;
- la prestation.
Ces trois notions constituent les éléments indissociables de l'opération
d'assurance. Au plan de l'exploitation, leur mise en œuvre par l'entreprise
d'assurance dans le processus de compensation des risques permet de concevoir
le cycle industriel de l'assureur.

1.1.2.2. Les éléments de l'opération d'assurance


La prime ou cotisation est la contribution que l'assuré verse à l'assureur en
contrepartie de la garantie qui lui est accordée par ce dernier. Elle est payable
d'avance au début de chaque période d'assurance.
Le risque est l'événement aléatoire dont la survenance entraîne
l'exécution de la prestation promise par l'assureur. Le risque est soit un
événement incertain par le fait de sa survenance soit un événement incertain par
la date de sa survenance. Il correspond à l'événement redouté par l'assuré
(incendie, accidents, décès, vol etc.).
La prestation correspond à l'exécution de l'obligation de garantie de
l'assureur en cas de survenance du risque couvert. Elle est exprimée par une
somme d'argent dont le montant est soit fixé par le contrat (assurances sur la
vie), soit par la valeur des dommages subis (contrats d'assurances de choses ou
de responsabilités).

1.1.2.3. Le cycle industriel


Le rôle de l'assureur est d'organiser la compensation des risques au sein de
la mutualité des assurés en faisant appel aux lois de la statistique. La gestion de
la mutualité des assurés et l'organisation de la compensation des risques se
traduisent par la tarification des risques et la surveillance et l'appréciation des
tarifs.
A partir de la probabilité de survenance du risque calculée d'après les lois
du hasard (théorie des grands nombres) et de la connaissance du coût moyen
des sinistres survenus, l'entreprise d'assurance va déterminer le tarif nécessaire
au fonctionnement de la compensation.
L'assureur va ainsi déterminer la prime pure (prix du risque) c'est-à-dire le
produit de la fréquence des événements constituant des sinistres par le coût
moyen des sinistres. La prime pure sera ensuite majorée des frais
d'acquisition du contrat et des frais de gestion de l'assureur. Le total
constitué par la prime pure et les chargements de gestion et d'acquisition
représente la prime nette qui correspond au prix de vente de l'assureur. On
l'appelle également prime commerciale.

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Le prix payé par l'assuré est en général majoré de certaines taxes découlant
du régime fiscal du contrat d'assurances qui soumet les primes correspondantes
à des taxes dont les taux sont variables selon la nature des opérations.
La prime, qui est le prix de vente de la garantie offerte par l'assureur, est
déterminée et encaissée au moment de la conclusion du contrat, alors que la
connaissance du coût réel des prestations et leur règlement n'interviennent
qu'après. Le service de l'assurance est ainsi tarifé avant d'être rendu, c'est-à-dire
sans une connaissance précise et préalable du coût de revient. On parle ainsi,
pour caractériser cette situation, d'une inversion du cycle de production dans
l'industrie de l'assurance.
Pratiquement, la connaissance des risques et de leur coût est une résultante
de la conjugaison de l'élément "prime", calculé a priori, et de l'élément
"prestation" déterminé à posteriori. Or, en raison du caractère successif de
l'opération d'assurance, le rapprochement, en termes de coût de revient, entre
les produits (primes) et les charges (sinistres) ne peut intervenir qu'à l'expiration
de la période d'assurance et après dénouement intégral des engagements de
l'entreprise d'assurance. Il paraît ainsi que la notion de temps constitue une
donnée importante dans l'analyse de l'exploitation de l'assureur.
En outre, il est évident que la mise en œuvre de la compensation doit
s'effectuer au sein d'ensembles de risques homogènes :
- quant à leur nature,
- quant à leur dimension ou intensité.
Pour ce faire, l'assureur doit donc :
- regrouper les risques par familles de même nature,
- uniformiser la dimension des risques en ayant recours à la
coassurance ou à la réassurance.
Le regroupement des risques par nature conduit à suivre séparément
chaque famille de risques au sein de « Branches », « Catégories » et « Sous-
catégories » d'opérations.
L'uniformisation des risques vise à protéger l'entreprise face au déséquilibre
qui peut intervenir dans le fonctionnement de la compensation soit par une
mauvaise distribution des risques, soit par la présence d'une accumulation
anormale de risques ou des conséquences correspondantes. Pour parer à ces
situations, l'assureur va faire appel à la coassurance ou à la réassurance.
La coassurance est l'opération par laquelle plusieurs sociétés s'associent
pour assurer ensemble un risque dont l'importance dépasse leurs capacités
financières individuelles. Chaque société prend en charge une certaine proportion
du risque. La gestion du contrat à l'égard de l'assuré est confiée à une seule
société appelée " apériteur " ou " apéritrice ", mais la police est signée par
l'ensemble des co-assureurs.
La réassurance est une opération qui permet à l’assureur de se décharger
sur une société spécialisée (le réassureur) en lui cédant une partie des risques
qui sont de nature à compromettre son équilibre technique.
En conséquence, l'organisation de la compensation des risques exige la
connaissance précise des résultats :
- par familles de risques de même nature,

14
Haut du document
- par périodes de couverture ou d'assurance.
Ces deux critères constituent les paramètres autour desquels se construit le
cycle d'activité de l'assureur qui peut être défini comme étant la période de
temps qui connaît la garantie des risques et la prise en charge des
sinistres survenus. En règle générale cette période d'analyse est constituée par
l'année civile à laquelle on va rattacher :
- Les primes et portions de primes qui couvrent effectivement la
période de risque allant du 1er janvier jusqu'au 31 décembre, quelle
que soit la période effective de la garantie ;
- Les charges de sinistres survenus au cours de cette même période
quelle que soit l'époque du règlement.
Le rapport des charges (sinistres) aux produits (primes) constitue ainsi
l'indicateur du coût de revient de l'assureur et permet de juger de la qualité des
tarifications antérieures.
Ce ratio " S/P " est donc un instrument fondamental dans l'analyse de
l'exploitation de l'assureur.

1.1.2.4. Le système d'information


De cette description sommaire de l'entreprise d'assurance et de son activité,
il ressort que la comptabilité des opérations d'assurance dépasse le simple cadre
de la comptabilité pour s'inscrire dans le cadre plus général d'un système
d'information de l'entreprise. En effet, la comptabilité des opérations d'assurance
doit :
- en tant que technique quantitative, constater les faits qui affectent le
patrimoine de l'entreprise et en dégager l'incidence globale,
- en tant qu'outil de gestion, renseigner sur la situation industrielle et
technique et, partant, permettre l'appréciation des équilibres
fondamentaux de l'entreprise et mettre en évidence sa capacité à
faire face à ses engagements.
Le premier objectif n'est pas spécifique à la comptabilité des assurances,
c'est la fonction première de la comptabilité. C'est surtout en ce qui concerne le
second point que la comptabilité des assurances présente les particularités qui en
font une technique originale par rapport au cadre général de la comptabilité.
L'information sur la situation industrielle et technique intéresse à des degrés
divers les dirigeants de l'entreprise, ses partenaires (coassureurs, réassureurs ),
les autorités de contrôle, les assurés...
Pour répondre aux préoccupations parfois divergentes de ces différents
utilisateurs, la comptabilité doit être organisée en un système où
l'enregistrement des informations et leur analyse doit obéir à un souci de
classification et de ventilation aussi détaillé que possible.
C'est ainsi que la comptabilité doit observer pour chaque enregistrement
une qualification selon le couple suivant :
- la famille ou catégorie d'opération,
- l'année d'assurance ou de compétence.
La comptabilité doit permettre d'analyser l'activité de l'entreprise :

15
Haut du document
- par exercice comptable, c'est-à-dire la période qui englobe tous les
actes de gestion de l'entreprise quel que soit l'exercice de référence
ou de compétence.
- par exercice de survenance ou de référence, qui constitue la période
au cours de laquelle sont nés les droits et obligations de l'assureur.
Car les actes de gestion nécessaires à l'exécution de ces droits et
obligations se déroulent sur plusieurs exercices comptables.

1 . 1 . 3 . LE C A D R E R ÉG LE M E N T A I R E

1.1.3.1. Le contrôle de l'Etat


L'activité de l'assurance est une industrie réglementée. Elle fait l'objet dans
la plupart des pays, d'un contrôle des pouvoirs publics. Ce contrôle se justifie par
la nature même du contrat d'assurance dont la mise en œuvre ne relève pas
seulement des parties (assureur et souscripteur) mais peut concerner également
des tiers. De plus, l'importance des engagements que peut souscrire une
entreprise d'assurance à l'égard des assurés pose le problème de la solvabilité de
l'assureur et la garantie de sa pérennité jusqu'à extinction totale des
engagements qu'il a pris. Enfin, la complexité des techniques de la "production"
du service "assurance" requiert des conditions pour l'exercice même de la
profession d'assureur.
Au Maroc, c'est le code des assurances qui constitue aujourd'hui le texte de
base en matière de contrôle des assurances. La finalité de ce contrôle réside
dans la protection des intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats
d'assurances. Ce contrôle s'exerce à deux niveaux :
- Au moment de l'autorisation d'exercer,
- Durant l'exercice de la profession
Un premier contrôle s’exerce d'abord par voie d'autorisation préalable à
l'exercice de la profession d'assureur. La future entreprise d'assurance doit
remplir un certain nombre de conditions avant d'obtenir l'agrément d'effectuer
des opérations d'assurances.
La demande d'agrément doit comprendre notamment un plan financier
prévisionnel pour les trois premières années d'activité. Lorsque l'agrément est
accordé, l'exécution de ce plan fait l'objet de comptes-rendus semestriels au
ministre des finances qui peut prescrire toutes mesures utiles à la continuité de
l'entreprise ou à l'arrêt de ces opérations.
Pour les entreprises en activité l'agrément constitue une autorisation qui
peut être retirée en cas de déséquilibre ou lorsque la société ne fonctionne pas
conformément à la réglementation. Le retrait d'agrément entraîne
automatiquement la mise en liquidation de la société d'assurance.
Le contrôle de l'activité de l'entreprise d'assurance s'exerce à travers une
panoplie de texte plus ou moins contraignant dont certains vont jusqu'à la
définition du cadre administratif et financier. L'évolution prochaine de la
réglementation tend également à définir un cadre juridique particulier pour le
fonctionnement des entreprises d'assurances.

16
Haut du document
1.1.3.2. Le cadre comptable
Dans le domaine de la comptabilité, c'est l'arrêté du 5 décembre 1941 qui
définit les premières obligations comptables particulières aux entreprises
d'assurances. Les obligations énoncées par l'arrêté du 5 décembre 1941 ont
donné lieu à des « instructions » successives qui ont été réunies par l'instruction
n° 10 du 10 octobre 1951.(Instruction n° 2 du 20 janvier 1942 et instruction n°
4 du 24 mars 1942). Cette instruction énonce dans son préambule qu'elle "tend
notamment à permettre aux entreprises de fixer dans les comptes et de justifier
auprès de l'administration les engagements constitués et représentés dans les
conditions déterminées par l'arrêté du 3 décembre 1941 relatif aux
cautionnements et aux réserves exigibles". Le préambule précise que les sociétés
et assureurs établissent leur comptabilité de manière à pouvoir :
- permettre la vérification sur place de leurs opérations,
- produire en fin d'exercice les renseignements généraux et les états
financiers et statistiques fixés par la réglementation.
L'instruction n°10 énonce ensuite les principes généraux de comptabilité et
définit le cadre comptable des entreprises d'assurances. Cependant, bien que
constituant un texte complet sur la comptabilité des entreprises, ce texte
répondait davantage aux préoccupations des autorités de contrôle et restait
totalement muet sur tout ce qui concernait l'organisation des systèmes
comptables au sein de l'entreprise ainsi que la normalisation comptable au
niveau du secteur.
C'est en 1977 que le secteur des assurances a été doté d'un véritable plan
comptable par l'instruction du ministre des finances n° 16 du 19 décembre 1977,
applicable à partir du premier janvier 1978. L'instruction n° 16 relative à la
comptabilité des entreprises d'assurance et de réassurance énonce des principes
généraux de la comptabilité et détermine les obligations comptables des
entreprises. Bien que cela ne soit pas explicitement énoncé, la comptabilité doit
obéir aux principes comptables généralement admis aussi bien en ce qui
concerne la comptabilité générale que de la comptabilité spéciale des assurances.
Actuellement, les obligations comptables des entreprises d’assurances
découlent de la norme générale comptable et des adaptations introduites par le
plan comptable des assurances, mais également des dispositions du contrôle des
assurances découlant du code des assurances et des textes pris pour son
application.

1.1.3.3. La norme générale comptable


La loi n° 9-88 du 25 décembre 1992 dispose à son article premier que
«toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant au sens du
code de commerce est tenue de tenir une comptabilité dans les formes prescrites
par la présente loi et les indications figurant aux tableaux y annexés ».
L’annexe de la loi est constituée par un document dénommé "Code Général
de la Normalisation Comptable" (CGNC) qui comprend :
· une première partie intitulée ‘NORME GÉNÉRALE COMPTABLE’,
énonce les principes et les conventions de base de la norme
comptable marocaine,

17
Haut du document
· une deuxième partie intitulée PLAN COMPTABLE GÉNÉRAL DES
ENTREPRISES, présente le dispositif d’application de la norme aux
entités économique ayant le caractère d’entreprise
La norme générale vise à définir le cadre conventionnel permettant de
présenter des informations pertinentes et fiables et traduisant d’une manière
fidèle la vie économique et financière de l’entreprise. La norme générale
comptable s’est attachée à permettre aux entreprises de fournir une information
fiable et pertinente et de disposer d’outils d’analyse économique et financière.
L’objectif d’information des tiers a été mis en avant par l’introduction de
l’état des informations complémentaires (ETIC) qui est constitué par un
ensemble de tableaux et documents donnant les indications et les informations
indispensables à la compréhension des états de synthèse.
Les principes comptables énumérés par la norme générale comptable
doivent être appliqués et appréciés en tenant compte de l’objectif premier qui a
été assigné à la comptabilité, à savoir : « La comptabilité doit permettre, grâce
aux états de synthèse, de donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats de l'entreprise ». Cet objectif est réalisable
dans le respect des principes comptables fondamentaux retenus par la norme
générale qui sont au nombre de sept, à savoir :
• Le principe de continuité de l’exploitation : Pour l'établissement
des comptes annuels, l’entreprise est présumé poursuivre ses
activités. Ce principe est à la base des règles d'évaluation : un bilan
ne peut pas être présenté, sauf exception, en valeurs liquidatives.
• Le principe de permanence des méthodes : La présentation des
comptes annuels aussi bien que les méthodes d'évaluation retenues
ne peuvent être modifiées d'un exercice à l'autre. Si des modifications
interviennent, elles doivent être mentionnées, décrites et justifiées
dans l'annexe. L'exception à ce principe ne peut exister que dans la
recherche d'une amélioration de l'information.

• Le principe du coût historique : A leur date d'entrée dans le


patrimoine de l'entreprise, les biens sont enregistrés selon le cas, à
leur coût d'acquisition (achat), à leur valeur vénale (don) ou à leur
coût de production. Ce principe conduit à respecter la valeur nominale
de la monnaie même en période de forte inflation. La réévaluation
d'éléments de l'actif du bilan constitue une dérogation à ce principe
C’est le principe le plus controversé en comptabilité.
• Le principe de spécialisation des exercices : La vie de
l'entreprise étant découpée périodes dites : « exercices comptables »,
la spécialisation des exercices se constate par l'utilisation des
comptes de régularisation permettant de rattacher à chaque exercice
les charges et les produits qui le concernent et uniquement ceux-là.
• Le principe de prudence : Même en cas d'absence ou
d'insuffisance de bénéfice, il doit être procédé aux amortissements et
provisions nécessaires. De même qu’il doit être tenu compte des
risques et des pertes probables dont les causes sont intervenues au
cours de l'exercice ou au cours d'un exercice antérieur. Seuls les

18
Haut du document
bénéfices réalisés (certains) à la date de clôture d'un exercice
peuvent être inscrits dans les comptes annuels.
• Le principe de clarté : La comptabilité ne doit être entachée
d’aucune irrégularité quant à la réalité des opérations et à leur
qualification comptable.
• Le principe d'importance significative : Il permet de ne pas
utiliser de comptes détaillés lorsque leur emploi n'apporte pas
d'information supplémentaire et de ne mentionner dans l'annexe
obligatoire que les événements d'importance significative.
Cependant, dans les cas où l'application d'une prescription comptable ne
suffit pas à donner une image fidèle, des informations complémentaires doivent
être fournies dans l’ETIC. Si ces informations ne sont pas suffisantes pour
l’obtention de l’image fidèle, il est permis de déroger aux dispositions de la
norme pour atteindre cette fidélité. Dans ce cas, la justification de la dérogation
doit être mentionnée sur l’ETIC.
Le dispositif de forme s’est attaché à l’organisation du système comptable
des entreprises en énonçant des règles forgées par l’usage, la doctrine ou par les
professionnels de l’organisation et de la révision comptable. Il s’agit notamment :
• L'identification, la classification et la conservation des documents de
base et des pièces justificatives ;
• L'exhaustivité de la saisie des informations ;
• La continuité de la chaîne de traitement allant de l’enregistrement de
base aux états de synthèse ;
• La description du système comptable et des procédures ;
• Le respect des règles de fonctionnement des comptes et
d’établissement des états de synthèse.
• Le système de correction d’erreurs ; La comptabilité normalisée doit
respecter le plan de comptes proposé par le CGNC. La norme
générale prévoit un contenu général des états de synthèse répondant
à la diversité des situations particulières.
Le plan comptable général des entreprises propose un tracé normalisé selon
deux modèles :
-un modèle normal qui est prévu pour toute entreprise ;
-un modèle simplifié réservé aux entreprises de petite dimension.
La norme générale reprend en détail l’application des règles d’évaluation
des actifs et passif.

1.1.4. Le plan comptable des assurances (PCA)


La normalisation comptable au Maroc devait, après le cadre général,
s’attacher aux plans comptables particuliers à certains secteurs financiers,
notamment celui des assurances. C’est l’objet de la Loi n°43-94 relative aux
obligations comptables des entreprises d’assurances, de réassurances et de
capitalisation dont le dispositif a té repris par le code des assurances.

19
Haut du document
En effet, le code dispose à son article 233 que Les entreprises d'assurances
et de réassurance sont tenues de respecter les dispositions de la loi n° 9-88
relative aux obligations comptables des commerçants, sous réserve des
prescriptions particulières aux opérations d'assurances
Ces particularités concernent
- la forme et le contenu du cadre comptable et des états de synthèse ainsi
que la liste et les modalités de fonctionnement des comptes qui sont fixés par le
ministre des finances
- le manuel de procédure : par dérogation aux dispositions des articles 4 et
21 de la loi n° 9-88 précitée, les entreprises d'assurances et de réassurance
doivent, quel que soit le montant de leur chiffre d'affaires annuel, établir un
manuel qui a pour objet de décrire leur organisation comptable
- la dérogation aux dispositions de l'article 14 de la loi n° 9-88 relatives aux
règles d’évaluation
- la dérogation aux dispositions de l'article 20 de la loi n° 9-88, en cas de
cessation partielle d’activité

- la tenue de la comptabilité en devises et en dirhams ;

En plus des obligations comptables édictées par le PCA, la réglementation


des assurances comporte des dispositions complémentaires en matière
d’organisation du système d’information des entreprises en vue de la production
de certains documents et comptes rendus.
Ainsi, outre le livre d’inventaire découlant des obligations comptables des
commerçants, les entreprises d'assurances doivent tenir un dossier des
opérations d'inventaire réunissant les documents justificatifs des chiffres
d'inventaire, du bilan et du compte de produits et charges, ou des références
permettant de retrouver immédiatement ces documents. Il est également précisé
que les entreprises doivent être capables d'apporter la justification de toutes
leurs écritures comptables, y compris celles relatives aux opérations réalisées à
l'étranger.
Les règles édictées par le contrôle concernent également l'information
comprise dans les états de synthèse et dans les états financiers et statistiques.
Le contrôle exige à cet égard que des procédures internes doivent permettre :
- de reconstituer dans un ordre chronologique les opérations comptables ;
- de justifier toute information par une pièce d'origine à partir de laquelle il
doit être possible de remonter par un cheminement ininterrompu au document
de synthèse et réciproquement ;
- d'expliquer l'évolution des soldes d'un arrêté à l'autre par la conservation
des mouvements ayant affecté les postes comptables.
- de tenir tous les comptes nécessaires à la production des états exigés par
le contrôle ;
En ce qui concerne l'organisation de la comptabilité, la réglementation des
assurances exige que la comptabilité doive permettre de ventiler les opérations
par pays, par monnaie, par catégorie et sous-catégorie d'opérations d'assurances
et par exercice. Les opérations passées avec les tiers doivent être retracées dans

20
Haut du document
des comptes ouverts au nom de chacun d’eux. Les placements des entreprises
d’assurance doivent faire l’objet d’un inventaire permanent.
De plus, l'introduction de la séparation des comptes entre les opérations vie
et non-vie a conduit le contrôle à fixer des règles minimales en matières de
répartition des charges et des produits.
En outre, il précisé que les entreprises d’assurances et de réassurance
doivent être en mesure de regrouper les opérations selon la distinction suivante
:
1- affaires directes non-vie :
2- affaires directes accidents du travail et maladies professionnelles ;
3- affaires directes vie et capitalisation :
4- affaires directes vie et capitalisation liées à des fonds d'investissement ;
5- affaires acceptées non-vie :
6- affaires acceptées vie.
Les données relatives opérations d’assurances (production et sinistres)
doivent donner lieu à une consignation des informations nécessaires à la
réalisation de statistiques conformément aux normes de la profession.
Enfin, les entreprises doivent remettre au ministre des finances, au plus
tard le 30 juin de chaque année, un dossier relatif aux opérations effectuées au
cours de l'exercice écoulé. Ce dossier comprend des renseignements généraux
sur l'entreprise, les états de synthèse (le bilan, le compte de produits et charges,
l'état de soldes de gestion, le tableau de financement et les états des
informations complémentaires) ainsi que des états financiers et statistiques
établis suivant les modèles fixés par le ministre des finances.
Les entreprises opérant à l'étranger doivent également adresser au ministre
des finances un exemplaire des dossiers relatifs aux opérations réalisées à
l'étranger et qu'elles ont remis aux autorités des pays intéressés, ou, sur
instruction particulière, tous autres documents établis suivant les présentes
dispositions.

1.2. PRODUCTION

1.2.1. ORGANISATION DE LA PRODUCTION


1.2.1.1. La présentation des opérations d'assurance
Pour exercer son activité l'entreprise d'assurance doit disposer d'un réseau
commercial lui permettant de présenter au public les produits d'assurances
qu'elle entend commercialiser. La présentation des opérations d'assurance étant
un aspect important de la profession d'assureur, cette activité se trouve sous le
champ d'application du contrôle de l'Etat sur les assurances.
Selon les dispositions du livre IV du code des assurances, les opérations
pratiquées par les entreprises d'assurances et de réassurance sont présentées au
public :

21
Haut du document
- soit directement par lesdites entreprises,
- soit par l'entremise des personnes habilitées à cet effet et dénommées
"intermédiaires d'assurances"
- Soit, en ce qui concerne les assurances de personnes, l’assistance et
l’assurance crédit par les banques et Barid Al Maghrib

La présentation des opérations d’assurances est subordonnée à l’accord


préalable de l'administration.

La qualité "d'intermédiaire d'assurance" recouvre les professions d’agents


ou de courtiers. Selon la loi, est intermédiaire d'assurances toute personne
agréée par l'administration, en qualité d'agent d'assurances, personne physique
ou morale, ou en qualité de société de courtage.

L'agent d'assurances est la personne habilitée par une entreprise


d'assurances présenter au public les opérations d’assurance. Il est le mandataire
de sa société, il ne peut représenter plus de deux entreprises d'assurances. Le
mandat d’agent est formalisé par une convention appelé « traité de nomination »
qui précise l'étendue et la nature des opérations qu'il effectue pour le compte de
l’entreprise mandante.

Le courtier devient, dans sa nouvelle appellation par le code des assurances


« La société de courtage ». Il représente ses clients auprès des entreprises
d'assurances et de réassurance en ce qui concerne le placement des risques. La
société de courtage doit être constituée sous la forme de société anonyme ou de
société à responsabilité limitée.

Enfin, lorsque la présentation des opérations d'assurance est effectuée par


l'assureur lui-même, on parle alors de "Bureau direct" qui peut être soit un
simple service de l'entreprise, soit un établissement décentralisé.

1.2.1.2. La réalisation des opérations d'assurance


La conclusion d'un contrat d'assurance débute généralement par
l'établissement d'une proposition d'assurance auprès d'un intermédiaire.
A la réception de la proposition, la compagnie d'assurance établit la police
correspondante ainsi que la quittance destinée au recouvrement de la prime.
L'ensemble des documents (police et quittance) est ensuite adressé à
l'intermédiaire pour régularisation (signature) de la police et paiement de la
prime par l'assuré.
Il peut arriver que la quittance de prime ne soit établie qu'après
régularisation de la police par l'assuré. Les sociétés qui opèrent de cette manière
évitent, dans une certaine proportion, les chutes inhérentes aux contrats rejetés
par les assurés éventuels et qui se traduisent, dans un système à émission
simultanée des polices et des quittances, par une masse importante
d'annulations suite à des contrats sans effet.

22
Haut du document
Les polices d’assurance doivent être identifiées par un numéro. Ce numéro
est attribué à partir du registre des actes qui doit mentionner des informations
sur la police (voir en annexe : Registre des actes)
Les modifications apportées au contrat sont constatées par des "Avenants"
signées par les deux parties. On peut énumérer les différents types d'avenants
suivants :
- Avenant de précision : précision d'une mention de la police,
- Avenant d'extension ou de modification des garanties,
- Avenant de réduction ou d’augmentation des garanties,
- Avenant de résiliation, de suspension ou de remise en vigueur.
Les avenants constituent également des opérations qui peuvent générer des
quittances de primes et donc se traduire par des écritures en comptabilité.

1.2.1.3. Le paiement des primes


La prime est la prestation du souscripteur du contrat d'assurance. Elle peut
être unique ou périodique, annuelle ou fractionnée.
La prime est dite "unique" lorsqu'elle se rattache à une période d'assurance
définie au contrat sans possibilité de reconduction. Cette période est
généralement supérieure à une année. (Assurance responsabilité civile
décennale, assurance sur la vie ...).
La prime "périodique" est, en principe, définie pour une période annuelle de
garantie (prime annuelle).
Lorsque le paiement de la prime est effectué en plusieurs termes pour une
période d'assurance donnée, on parle de fractions de primes ou de paiement
fractionné des primes.
La prime d'assurance est payable d'avance au début de la période
d'assurance. Toutefois, dans les contrats dont les primes sont calculées sur la
base de déclarations des assurés, ceux-ci doivent en principe déposer une
provision entre les mains de l'assureur ou payer des primes provisionnelles en
attendant la régularisation en fin de période. On parle alors de primes payables à
terme échu.
A la souscription du contrat d'assurance, la prime est dite "portable" c'est-à-
dire qu'il appartient au futur assuré de procéder au paiement de la prime entre
les mains de l'assureur ou de son représentant.
Par contre, au renouvellement du contrat, la prime est "quérable" c'est-à-
dire qu'elle est payable au domicile de l'assuré ou à un autre endroit indiqué
dans la police. A cet effet, l'assureur doit, à chaque échéance de prime, inviter
l'assuré à procéder au paiement de sa prime au moyen d'un document dit "avis
d'échéance".
Le code de l’assurance a abandonné la règle de la quérabilité de la prime en
précisant que "sauf clause contraire spécifiée au contrat, la prime est payable au
domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet". I
Le paiement de la prime est justifié par la remise à l'assuré de la quittance
de prime.

23
Haut du document
En cas de non-paiement d'une prime à l'échéance, l'assureur peut mettre en
demeure l'assuré conformément à l'article 21 du code des assurances. Cette
mise en demeure peut entraîner des enregistrements particuliers en
comptabilité. (Voir 1.2.2.4).

1.2.2. COMPTABILITÉ DES OPERATIONS


1.2.2.1. Principes
L'enregistrement des primes en comptabilité obéit au principe de
l'émission, c'est-à-dire que le fait générateur de leur inscription en comptabilité
est constitué par l'émission des primes qui signifie :
1° l'établissement par l'entreprise d'un document appelé "quittance
de prime" destiné au recouvrement de la prime auprès de l'assuré,
2° la création d'une pièce comptable destinée à enregistrer la
naissance de la créance correspondante et son inscription en tant que
créance sur les assurés.
Cette pièce comptable est un état récapitulatif des quittances émises à un
moment donné. C'est ce qu'on appelle un "Bordereau d'émission". On
distingue deux sortes de bordereaux :
· Le "bordereau terme" correspond à l'ensemble des quittances
émises au renouvellement des contrats en portefeuille.
· Le "bordereau comptant" regroupe les quittances émises à la
souscription des contrats (affaires nouvelles), mais il peut également
contenir toutes les quittances établies par suite de :
- modifications de primes par suite d'avenants,
- régularisations sur polices à déclaration,
- remplacement de quittances erronées.
Par extension, on appelle quittance tout document sanctionnant, une
opération relative au calcul et à la régularisation des primes (généralement
sanctionnant l'émission d'un avenant). On aura ainsi des quittances de primes
négatives lorsqu'une opération d'ajustement se traduit par le remboursement
d'un trop perçu, par exemple.

1.2.2.2. La "Comptabilité Primes"


Les opérations intervenant entre l'entreprise d'assurances et les
intermédiaires sont traitées dans le cadre d'une comptabilité divisionnaire. Cette
comptabilité a pour objet de suivre la situation des assurés regroupés au sein de
comptes individuels des intermédiaires apporteurs des affaires en question.
La "comptabilité primes" enregistre ainsi tous les faits qui modifient la
situation comptable des primes en instance de recouvrement auprès des
intermédiaires ainsi que la position des fonds encaissés par ces derniers. Les
informations nécessaires proviennent soit des services internes de l'entreprise
(Production, Sinistres, Comptabilité Générale), soit des intermédiaires (Avis
d’encaissement, Retours de quittances, Bordereaux de règlement des sinistres,
Envoie de fonds).

24
Haut du document
La justification des soldes des opérations en cours avec les intermédiaires
revêt une importance particulière dans la gestion des entreprises d'assurances.
Le système de comptabilité à l'émission des primes conduit à la tenue de
comptes de tiers (agents et courtiers) selon deux niveaux, à savoir :
- les comptes correspondant à des primes en instance de
recouvrement
- les comptes correspondant aux primes effectivement encaissées.
Cette distinction a été introduite par le plan comptable des assurances en
vue de parer les difficultés résultant de comptabilité à l’émission en matière de
rapprochement entre les situations comptables réciproques des compagnies et
des intermédiaires. Le suivi du recouvrement des primes doit ainsi permettre de
connaître :
- Les primes en instance de recouvrement à l’égard des assurés ;
- Les primes payées par les assurés ;
- Les primes encaissées par les intermédiaires et non encore versées à la
Compagnie ;
- Les primes impayées auprès des intermédiaires ;
- Les primes impayées retournées à la compagnie.
- Les primes impayées ayant donné lieu à une procédure contentieuse et
l’état de ce contentieux

1.2.2.3. L'émission de primes


Le bordereau d'émission donne lieu à un enregistrement du type suivant
dans la comptabilité de l'entreprise d'assurance :

Débit Crédit Libellé des comptes


34211 Assurés, primes à recevoir
70121 Primes émises non-vie
70123 Coût de polices et accessoires
44541 Etat, taxes sur les assurances
61121 Frais d’acquisition non-vie
44251 Commissions sur primes à recevoir

Cette écriture a pour effet d’inscrire une créance sur les assurés sous
couvert d’un compte ouvert au nom de l’intermédiaire apporteur de l'affaire
et par le biais duquel va transiter le règlement de la prime par l'assuré. La
commission correspondante n’étant acquise à ce dernier qu’après encaissement,
son montant est porté au crédit d’un compte de dettes tenu également par
intermédiaire.

1.2.2.4. L'encaissement des primes

25
Haut du document
Le recouvrement des primes par les intermédiaires est réglementé par les
dispositions du code des assurances qui a introduit la distinction suivante :
- En ce qui concerne le lieu de paiement de la prime, l'article 21 dispose
que, sauf clause contraire, spécifiée au contrat, la prime est payable au domicile
de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet.
Ainsi, à défaut de précision contraire dans le contrat d'assurance, l'agent,
mandataire de l'entreprise, engage cette dernière par le recouvrement des
primes qu'il peut effectuer. (Cette tâche peut cependant être limitée par le traité
de nomination, mais cette limite reste inopposable aux assurés en l'absence
d'une disposition contraire dans le contrat)
- En ce qui concerne la société de courtage, celle-ci ne peut procéder au
recouvrement au nom et pour le compte de l'entreprise que sur autorisation
expresse de cette dernière. Si l'entreprise autorise une société de courtage à
encaisser les primes à son profit, la société de courtage est réputée exercer un
mandat de représentation de la compagnie d'assurance.
Par ailleurs, le code des assurances a introduit l'obligation de versement des
primes encaissées par les intermédiaires d'assurances pour le compte des
entreprises dans les délais fixés par voie réglementaire (15 jours)
L'énoncé de cette obligation, qui ne concerne que les primes encaissés pour
le compte des entreprises, conduit à considérer que les primes encaissés pour le
compte des assurés doivent être portées en lieu et place de ces dernier dans les
délais prévus par le contrat d'assurance pour le paiement des primes.
Cette innovation induit un changement profond dans le comportement du
réseau de distribution.
Ainsi un intermédiaire ayant autorisation d'encaisser pour le compte de la
compagnie doit :
- Inviter l'assuré, dans le délai prévu, à payer la prime,
- Verser la prime encaissée à l'entreprise dans le délai réglementaire
- en cas de non paiement :
- soit retourner la quittance impayée à la compagnie
- Soit, s'il est investit des pouvoirs requis, engager les poursuites
pour son recouvrement

Par contre, un intermédiaire n'ayant pas l'autorisation d'encaisser doit:


- demander à son client le paiement de la prime
- en obtenir le règlement et le remettre à l'entreprise contre quittance
- remettre la quittance à son client
- à défaut de paiement, informer son client des sanctions que l'entreprise
ne manquera de prendre à son égard.
Le traitement comptable induit par la nouvelle réglementation en matière
de recouvrement conduit à l'instauration de deux systèmes :
- L'un concernant les opérations des intermédiaires ayant l'autorisation
d'encaisser

26
Haut du document
- Un autre traitant les créances des assurés auprès des intermédiaires non
autorisés

Dans le premier cas :


A l'expiration du délai de conservation des quittances, l'intermédiaire doit
renvoyer les quittances impayées à l'entreprise en vue de lui permettre de
déclencher la procédure de mise en demeure pour défaut de paiement de primes.
Le système relatif au versement des primes aux entreprises consiste à
porter les primes encaissées par l'intermédiaire sur un état d'encaissement, à
adresser le paiement correspondant à la compagnie dans les 15 jours.
La créance sur l’intermédiaire peut donc résulter de faits générateurs
indépendants de l’émission, qui sont :
- l’encaissement des primes échues dans les affaires "terme",
- la réalisation d’affaires au comptant, (selon l'usage ou les
prescriptions de la compagnie)
- dans certains cas, l’expiration du délai de conservation des
quittances.
Ces faits auront pour effet de porter au débit du compte 3422 « Comptes
avec les intermédiaires » le montant de la créance exigible selon le schéma
suivant :

Débit Crédit Libellé des comptes


34222 Comptes avec les intermédiaires
34211 Assurés, primes à recevoir
44211 Commissions sur primes à recevoir
34222 Comptes avec les intermédiaires
44550 Etat, TVA sur commissions

Dans le deuxième cas


L'entreprise détient une créance sur l'assuré, l'intermédiaire tenant de
l'affaire sera averti par un avis d'échéance de la prime. A défaut de réception du
règlement dans les délais, l'entreprise doit déclencher la procédure de
recouvrement.
Le traitement comptable consistera à classer les créances en souffrance
selon le risque de non recouvrement.

1.2.2.5. Les impayés


Les quittances adressées aux intermédiaires en vue de leur recouvrement
auprès des assurés doivent être encaissées dans les délais légaux ou
contractuels. A l'expiration de ces délais, l'intermédiaire se trouve dans la
situation suivante :
1° - des quittances sont effectivement encaissées,
2° - des quittances sont encore susceptibles d'être encaissées,

27
Haut du document
3° - des quittances ne peuvent être encaissées.
Les quittances non encore encaissées et dont le délai de conservation est
atteint sont retournées par l’intermédiaire à la compagnie, accompagnées d'un
bordereau de retour.
A la réception du bordereau de retour, la comptabilité agence procède à
l'enregistrement suivant :

Débit Crédit Libellé des comptes


34213 Assurés, quittances retournées
34211 Assurés, primes à recevoir
44211 Commissions sur primes à recevoir
44213 Commissions sur quittances retournées

Cet enregistrement ne revêt pas un caractère définitif en ce qui concerne le


sort des quittances en question, il ne vise qu'à renseigner le compte des primes à
recevoir pour constater le retour. Le sort des quittances retournées est
déterminé par le "Service Recouvrement" qui peut envisager l'une des solutions
suivantes :
a- Rejeter le retour et donc renvoyer les quittances à l’intermédiaire,
b- Accepter le retour et poursuivre le recouvrement des quittances,
c- Accepter le retour et procéder l'annulation des quittances,
d - Accepter le retour et procéder à la résiliation du contrat
a - Dans le premier cas (rejet des quittances retournées), le service
comptabilité agences, informé de ce fait, transmettra un avis de débit à
l’intermédiaire et passera en comptabilité l’écriture suivante :

Débit Crédit Libellé des comptes


34222 Comptes avec les Intermédiaires
34213 Assurés - Quittances retournées
44213 Commissions sur quittances retournées
34222 Comptes avec les mes Intermédiaires
44550 Etat, TVA sur commissions
Débit ferme : Retour rejeté par la compagnie

b - Dans le second cas, le service comptabilité va enregistrer une écriture


du type suivant s'il décide de poursuivre le recouvrement. Ce reclassement doit
intervenir dans pour les primes impayées après un délai de deux mois suivant
celui de leur émission.

Débit Crédit Libellé des comptes


34214 Assurés, Primes impayées
34213 Assurés - Quittances retournées
44213 Commissions sur quittances retournées

28
Haut du document
44214 Commissions sur primes impayées
Recouvrement par la compagnie

Dans ce cas, le déclenchement d'une procédure de recouvrement entraîne


l'appréciation du risque d'impayé en vue de procéder à la constitution des
provisions pour dépréciation.
Les primes impayées doivent, par la suite, faire l'objet d'un reclassement
selon l'âge des créances dans les comptes suivants :
342141 Assurés - primes pré douteuses (> 6 mois)
342142 Assurés - primes douteuses (> 12 mois)
342143 Assurés - primes contentieuses (action judiciaire)
342144 Assurés - primes compromises (Contentieux > 12 mois)
Les provisions à constituer sont au moins égales à :
- 25 % des créances pré - douteuses ;
- 50 % des créances douteuses ;
- 75% des créances contentieuses;
- 100% des créances compromises.
Les créances sur la base desquelles sont calculées ces provisions sont
constituées du montant des primes ou cotisations et accessoires bruts de taxes
et nets de frais d'acquisition.
Les provisions devenues sans objet suite à l'encaissement des primes ou
cotisations concernées, sont reprises dans l'exercice au cours duquel ledit
encaissement est intervenu.
En cas d'encaissement partiel d'une quittance de primes ou cotisations ayant fait
l'objet d'une provision, la partie de la provision devenue sans objet est reprise
dans l'exercice au cours duquel l'encaissement partiel est intervenu.
c - Dans le troisième cas, le service production pourra procéder à
l'annulation pure et simple de la quittance.(voir 1.2.2.3 ci-après)
d - Dans le quatrième cas, après application de la procédure de l'article 21
du code des assurances, les primes impayées, ayant donnée lieu à la résiliation
du contrat, sont soit annulées(voir 1.2.2.3) soit transférées dans le compte
"34215 Assurés - primes impayées - résiliations"

Débit Crédit Libellé des comptes


34215 Assurés, Primes impayées - Résiliations
34213 Assurés - Quittances retournées
44213 Commissions sur quittances retournées
44214 Commissions sur primes impayées - Résiliations
44541 Etat - Taxes sur les assurances
44542 Etat - Taxes sur les assurances - Résiliations
Primes sur contrats résiliés

Elles sont ensuite reclassées selon leur âge dans les comptes suivants :

29
Haut du document
342151 Assurés - primes pré douteuses
342152 Assurés - primes douteuses
342153 Assurés - primes contentieuses
342154 Assurés - primes compromises
34218 Assurés - autres primes à recevoir
La taxe afférente aux primes impayées sur contrats résiliés fait l'objet d'une
déduction dans l'état de liquidation de la taxe sur les assurances. Elle doit être
reversée au Trésor en cas d'encaissement des primes en question

1.2.2.3. Les annulations de primes


Le phénomène des annulations de primes est la conséquence du principe de
la comptabilité à l'émission. Il dépend également de la politique de souscription
de l'entreprise et de la qualité de son portefeuille.
Les causes d’annulations sont variables :
- Annulations de primes suite à des contrats retournés sans effet ;
- Annulations de primes en raisons d’erreurs matérielles ;
- Annulations par suite de résiliation.
Au sens du PCA, on entend par « annulations de primes » les opérations
conduisant à une annulation intégrale de la quittance de prime émise soit par
suite d’erreur soit par suite d’annulation (sans effet) ou de résiliation de contrats.
Les régularisations partielles généralement appelées ristournes ont pour
objet de redresser des quittances précédemment émises. Ces régularisations ne
sont pas considérées comme des annulations mais constituent des ajustements.
Le terme ajustement concerne d'ailleurs toutes les opérations quel qu'en soit le
sens.
En cas d'annulation de primes, la comptabilité va enregistrer :

Débit Crédit Libellé des comptes


70129 Annulations sur émissions de l'exercice
44213 Commissions sur quittances retournées
44541 Etat, taxes sur les assurances
34213 Assurés, Quittances retournées
61121 Frais d’acquisition

Le système de traitement des annulations de primes doit permettre de


distinguer :
- les annulations consécutives à des erreurs matérielles,
- les annulations concernant des contrats sans effet,
- les annulations par suite de résiliation ou annulations de contrats ,
- les annulations pour ordre (annulations suivies de ré-émissions).
Il faut donc noter que les ajustements de primes font l’objet d’un compte
particulier « 70125 - Ajustements de primes » qui enregistre :

30
Haut du document
- les ajustements de régularisation,
- les ristournes de chômage de navire,
- les remboursements de fractions non courues de primes.
Les remboursements d'escomptes ne sont pas considérés comme des
ajustements mais figurent au compte « 6386 - Escomptes accordés »

1.2.3. ETATS ET REGISTRES


1.2.3.1. Relevés mensuels
Conformément aux dispositions de l'article 57, les émissions et annulations de
primes ou cotisations doivent faire l'objet de relevés mensuels, établis par
catégorie, sous-catégorie et par exercice.

1.2.3.2. Registre des actes


Les entreprises doivent délivrer les polices sous une numérotation continue
pouvant comprendre plusieurs séries sans omission ni double emploi ; les
avenants successifs étant rattachés à la police d'origine.
A cet effet, les entreprises doivent tenir des registres des actes comportant au
moins les indications ci-après:
- le numéro de la police ou de l'avenant ;
- la date de souscription et la durée du contrat ;
- le nom du souscripteur ou de l'assuré ;
- le nom et le code de l'intermédiaire d'assurances ;
- le lieu du risque ;
- la date et l'heure de la prise d'effet stipulée au contrat ;
- la date et le motif de la sortie éventuelle pour non prise d'effet ou résiliation du
contrat;
- la monnaie ou l'unité de compte dans laquelle le contrat est libellé ;
- la catégorie et sous-catégorie d'assurance ;
- le montant des garanties ;
- le montant et la périodicité de la prime ou cotisation.
Chaque opération doit recevoir un numéro d'ordre dans une série unique et
continue. Toutefois, des séries distinctes et continues de numéros doivent être
adoptées pour permettre de différencier les catégories et sous-catégories d'une
part, et, le cas échéant, les pays ou régions d'autre part.
Les informations relatives aux registres des actes doivent être à tout moment
d'un accès facile.

1.2.3.3. Statistiques

31
Haut du document
Toute inscription aux registres des actes et des sinistres doit être assorti de
consignation, par supports distincts, des informations relatives aux opérations
concernées et permettant la réalisation d'études statistiques conformément aux
normes de la profession.

1.3 PRESTATIONS

1.3.1. ORGANISATION DU SYSTÈME


1.3.1.1. Définitions
La notion de « sinistre » constitue la charge technique résultant de
l’opération d’assurance. Le sinistre est constitué par la survenance de
l'événement aléatoire défini au contrat d'assurance. Il entraîne, en principe,
l'exigibilité de la prestation de l'entreprise d’assurances. Toutefois, la notion de
prestation ne se confond pas nécessairement avec celle de sinistre. C'est ainsi
qu'en assurance automobile par exemple :
- tout événement déclaré constitue un sinistre, même si le dossier
paraît ou devient sans suite.
- il n'y a qu'un sinistre par déclaration quelles que soient les
conséquences de ce sinistre. (il convient cependant de noter que la
notion de sinistre est intimement liée à celle de la garantie touchée)
- les déclarations successives d'un même assuré concernant le même
sinistre doivent être considérées comme constituant une seule
déclaration.
- dans le cas de collision entre plusieurs véhicules, il y aura autant de
déclarations que de véhicules assurés en présence.
Dans certains cas, notamment en ce qui concerne la réassurance, la notion
de sinistre s'écarte de la notion de déclaration pour se rattacher à celle
d'événement. Un événement est alors défini dans le temps et dans l’espace.
Selon la nature du contrat, la prestation promise par l'entreprise
d’assurances peut revêtir deux aspects :
1 - l'exécution d'une obligation fixée à l'avance par le contrat
d'assurance. Il en est ainsi des assurances sur la vie pour lesquelles
la garantie est libellée en terme de capital ou de rente ;
2 - la réparation d'un dommage sous forme d'une indemnité dont le
montant est déterminé à posteriori en fonction du préjudice subi par
l’assuré (assurances de choses) ou causé par celui-ci à des tiers
(assurances de responsabilités).
Cette distinction emporte les conséquences suivantes en ce qui concerne
l'appréciation des engagements de l'entreprise d’assurances :
- Dans les assurances sur la vie, l'entreprise d’assurances a, en
général, une connaissance précise des sommes dues au moment de la
survenance du fait générateur de la prestation.
- Dans les assurances de choses ou de responsabilité, le fait
générateur est la survenance d'un événement ayant entraîné des

32
Haut du document
préjudices que l'entreprise d’assurances doit indemniser, elle fait donc
une estimation de ses engagements à travers l'évaluation de ces
dommages.
La gestion des sinistres dans les entreprises d'assurances se caractérise par
la manipulation d'une masse considérable d'informations en raison de la
multitude de documents et de justificatifs produits à l'occasion des réclamations
introduites par les assurés, les victimes et bénéficiaires de contrats d'assurances.
La gestion de ces informations est organisée autour de deux supports
principaux :
- Le registre des sinistres,
- le dossier du sinistre.
En outre, la gestion quotidienne des sinistres requiert la tenue de divers
registres et outils de recherche et d'identification tels que les agendas et les
répertoires permettant de classer les sinistres par date de survenance, par date
de jugements, etc.
L'acte d'enregistrement de la déclaration du sinistre s'appelle "ouverture
du sinistre". Il se traduit par l'affectation d'un numéro de sinistre et la création
du dossier destiné à recevoir toutes les indications et les pièces générées par la
gestion du sinistre.

1.3.1.2 Les registres obligatoires.


Le registre des sinistres est un livre permettant de consigner toutes les
données relatives à l'identification du sinistre et au suivi des engagements qui en
découlent. Dans les systèmes d’informations des entreprises d’assurances, ces
registres sont aujourd’hui constitués par des fichiers informatiques permettant de
consigner toutes les informations relatives à la gestion des dossiers sinistres.
a) l'identification du sinistre (numéro du sinistre, date de survenance
et de déclaration, catégorie d'opérations objet de l'événement ...)
(voir en annexe "Registre des sinistres")
b) Le suivi des engagements consiste à consigner l'évaluation initiale
des conséquences pécuniaires du sinistre, les paiements annuels
effectués, les sommes restant à payer à la fin de chaque exercice.
En assurances non-vie, le registre des sinistres mentionne les déclarations
de sinistres au fur et à mesure de leur réception. Les déclarations sont inscrites
même si elles ne sont accompagnées d'aucune demande d'indemnité. Quelle que
soit la date de leur inscription, les sinistres survenus au cours d'un même
exercice sont répertoriés sous une série unique et continue de numéros.
En assurance maritime et transport, les sinistres sont inscrits dès que
l'entreprise en a connaissance par tout moyen d'information. Quelle que soit la
date de leur inscription, les sinistres sont répertoriés par exercice de
souscription des polices sous un numérotage continu.
En assurance sur la vie, les sociétés doivent tenir un ou plusieurs registres
des sinistres ou de sorties où sont inscrits séparément : les résiliations, les
rachats, les sorties par sinistres, par échéance, par transformation ou autres
sorties.

33
Haut du document
1.3.1.3 Le "Dossier sinistre"
Toute inscription au registre des sinistres donne lieu à l'ouverture d'un
dossier sous le numéro attribué par le registre. Ce dossier contient toutes les
pièces concernant le sinistre depuis la date de sa déclaration jusqu'au règlement
définitif. Le dossier doit mentionner le détail des règlements effectués et les
évaluations successives des sommes restant à payer. Le dossier du sinistre
contient l’ensemble des pièces justificatives des dépenses effectuées pour le
sinistre en cause.

1.3.2. COMPTABILITÉ DES OPÉRATIONS


1.3.2.1. Principes
L’enregistrement des prestations en comptabilité est effectué au moment du
règlement. On parle ainsi du principe de « comptabilité au paiement des
sinistres ». Le document de base est constitué par l’établissement d’une pièce
appelé «quittance d’indemnisation » qui revêt plusieurs formes et contient
différentes mentions selon la catégorie d’opération concernée. Cette quittance
est appuyée par des documents justificatifs tels que factures, rapport
d’expertise...
Certaines prestations, telles que les participations aux bénéfices
(assurances sur vie), sont enregistrées en comptabilité dès leur liquidation, c'est-
à-dire de leur calcul.
La charge correspondant aux sinistres survenus et non encore payés à la
date de l'inventaire donne lieu à la constitution de provisions (voir plus loin le
chapitre relatif aux opérations d’inventaire). Il en est de même pour les autres
prestations acquises aux assurés et bénéficiaires de contrats.
Les recours et sauvetages sont enregistrés en comptabilité au moment de
leur encaissement. Il est à rappeler à cet égard que les règles d'évaluation des
provisions interdisent de tenir compte des recours à exercer.

1.3.2.2 Le jeu d'écritures


Les transactions relatives aux prestations sont enregistrées en comptabilité
dans les comptes et selon les schémas décrits ci-après.
1.3.2.2.1 Prestations payées
En assurances sur la vie :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60111 Sinistres
60112 Capitaux échus
60113 Arrérages échus
60114 Rachats effectués
5141 Banque
En assurances non-vie
Débit Crédit Libellé des Comptes
60120 Sinistres en principal
60126 Accessoires

34
Haut du document
5141 Banques

Les comptes de trésorerie indiqués en contrepartie ci-dessus peuvent être


constitués par tout autre compte correspondant au service ayant exécuté le
règlement tel que le compte 34222 - » Compte avec les intermédiaires ».
Les recours et sauvetages (indemnités en principal) sont également
enregistrés au moment de leur encaissement par l'écriture suivante :
Débit Crédit Libellé des Comptes
5141 Banques
60129 Recours encaissés

Les recours obtenus et à titre de remboursement de frais accessoires ne


sont pas enregistrés en recours mais sont portés directement au crédit du
compte 60126. « Frais accessoires ».

1.3.2.2.3. les "recours CID"


La CID (convention d'indemnisation directe) est une convention qui a été
conclue entre les sociétés d'assurances en vue de faciliter le règlement des
sinistres dans les accidents de la circulation n'ayant pas entraîné de dommages
corporels.
Aux termes de cette convention, lorsqu'un accident mettant en cause deux
automobilistes et ayant donné lieu à l'établissement d'un constat amiable,
chaque compagnie est habilitée à indemniser directement son assuré dans les
limites du barème de responsabilité, au nom et pour le compte de la compagnie
adverse.
En d'autres termes, un automobiliste victime d'un accident matériel où il
n'est pas responsable s'adressera directement à sa propre compagnie
d'assurance qui l'indemnisera puis se retournera, pour se faire rembourser, vers
l'assureur du civilement responsable.
Depuis le 1er juin 2000, cette convention a subie une modification
fondamentale et fonctionne désormais selon les modalités suivantes :
Pour les sinistres inférieurs au plafond de 20 000 dirhams, l’assuré victime
est géré intégralement par sa compagnie d’assurance qui l’indemnise selon le
barème de responsabilité sans aucune intervention de l’assureur responsable.
Dans ce cas le recours n’est pas effectué au coût réel des débours mais selon un
forfait fixé annuellement au niveau du marché.
Pour les sinistres dépassant le plafond de 20 000 Dh, le sinistre est
également géré par la Compagnie d’assurance de la victime, mais l’expertise est
contradictoire avec la compagnie adverse. Le recours est effectué au coût réel.
Le nouveau système de gestion de la CID a des conséquences au niveau de
la comptabilité.

Recours au coût réel

35
Haut du document
Dans les cas de recours au coût réel, le règlement d'une prestation au titre
de la CID donne lieu à l'écriture suivante :

Débit Crédit Libellé des Comptes


34831 Créances pour recours à encaisser
5141 Banques

Lors de la récupération du montant du sinistre, le compte "Créances pour


recours à encaisser" sera soldé par le débit d’un compte de trésorerie.
La compagnie adverse qui rembourse un sinistre dans le cadre de la CID
enregistrera :
A la réception du bordereau de recours :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60121 Sinistres en principal
44831 Dettes pour recours à payer
Puis, au moment du règlement :
Débit Crédit Libellé des Comptes
44831 Dettes pour recours à payer
5141 Banques

Il est à noter que malgré les appellations de "sinistres CID" et "recours CID"
aucun compte de sinistres ou de recours n'a été renseigné auprès de la
compagnie qui exerce et obtient le recours, sauf lorsque des frais accessoires
sont supportés par cette dernière.
Conformément à la convention d'indemnisation directe, l'entreprise débitrice
doit honorer le recours dès la présentation. Elle conserve toutefois le droit de
contester le règlement et en cas de contestation fondée, d'obtenir le reversement
du sinistre réglé indûment ou en contravention des règles de la convention.
Ces contestations se traduisent par l'enregistrement d'une écriture au débit
du compte concerné par le règlement rejeté. Les paiements CID irrécupérables
sont passés annuellement au débit du compte "6182 Pertes sur créances
irrécouvrables"

Recours au forfait
Les sommes payées aux assurés dont la récupération est effectuée dans le
cadre du recours forfaitaires sont passées en charge de sinistres (compte
60121).
Les créances correspondante sur les assureurs responsables sont inscrites
au compte 34833 « Recours à encaisser (CID forfaitaires) » par le crédit d'un
compte de produits (71851- Profits sur opérations CID forfaitaires»
Inversement, les dettes pour recours à payer par les assureurs
responsables sont inscrites au compte 44833 « Recours à payer (CID
forfaitaires) » par le débit du compte 71851 « Profits sur opérations CID
forfaitaires»

36
Haut du document
Lors de l’inventaire, le solde débiteur du compte 71851 est viré au compte
"61851 Pertes sur opérations CID - forfaitaires"

Ainsi, lors du règlement de son assuré par une entreprise, la comptabilité va


enregistrer l’écriture suivante :

Débit Crédit Libellé des Comptes


60121 Sinistres en principal
51410 Banques

Débit Crédit Libellé des Comptes


34833 Recours à encaisser (CID - forfaitaire)
71851 Profits sur opérations CID forfaitaires»

Lors de l’encaissement du forfait


Débit Crédit Libellé des Comptes
51410 Banque
34833 Recours à encaisser (CID - forfaitaire)

A la réception d'un bordereau de recours forfaitaire, la compagnie


responsable va enregistrer :
Débit Crédit Libellé des Comptes
71851 Profits sur opérations CID forfaitaires
44833 Dettes pour recours à payer CID forfaitaires
Le compte 71851 a été considéré comme compte par défaut, le solde
débiteur éventuel est viré au compte 6185.
Puis, au moment du règlement :
Débit Crédit Libellé des Comptes
44833 Dettes pour recours à payer CID forfaitaires
51410 Banques

1.3.2.2.4. Constitution des rentes


Les indemnités mises à la charge de l'entreprise d’assurances peuvent
parfois être libellées en termes de rentes temporaires ou viagères. Il en est ainsi
dans les assurances accidents du travail, invalidités et, dans certains cas, en
assurances responsabilité civile automobile. (Voir Barème d'indemnisation,
indemnisation des victimes ou ayants droit mineurs). Les rentes dues en
réparation des préjudices à la suite d'accidents de la circulation doivent être
constituées auprès d'un établissement public, la CNRA (Caisse nationale de
retraite et d'assurance).
Les règlements effectués au titre des rentes peuvent donner lieu à des
paiements avant ou après constitution.
La constitution de la rente est l'opération par laquelle l'entreprise
d’assurances procède au calcul du capital nécessaire au service de la rente mise

37
Haut du document
à sa charge et affecte ce capital à l'organisme chargé du paiement de la rente. La
rente est calculée en fonction du taux d'incapacité physique permanente, du
salaire et de l’âge de la victime. Elle est due en principe à partir de la date de
consolidation.

a)-Règlement avant constitution


Les arrérages (fraction mensuelle ou trimestrielle de la rente annuelle)
payés avant constitution, c'est-à-dire des rentes échues depuis la date de
consolidation jusqu'au jour de la constitution de la rente sont enregistrés ainsi :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60121 Sinistres en principal (arrérages avant constitution)
60126 Accessoires
51410 Banques

b) - La constitution de la rente
La constitution de la rente permet d'enregistrer en comptabilité la charge
correspondante dans le compte Prestations(60121) et de porter l’engagement
correspondant au compte 4494.
Débit Crédit Libellé des Comptes
60121 Sinistres en principal
4494 Capitaux constitutifs de rentes
En effet, le crédit du compte 44996 « Capitaux constitutifs de rentes »
constate le règlement financier du sinistre et revêt un caractère provisoire. Il doit
être apuré par le versement du capital auprès du service qui sera chargé du
paiement de la rente. Le paiement de la rente peut soit être confié à un
établissement extérieur (la CNRA, pour les rentes accidents du travail), soit être
effectué par les services propres de l’entreprise.
Dans le premier cas, l'enregistrement suivant sera passé en comptabilité :
Débit Crédit Libellé des Comptes
4494 Capitaux constitutifs de rentes
51410 Banques
Versement du capital constitutif à la CNRA

Dans le deuxième cas, le compte 4494 « capitaux constitutifs de rentes »


sera soldé par le crédit du compte «60122 Capitaux constitutifs de rentes ».
Cependant, il y a lieu de rappeler que la comptabilité des assurances étant tenue
par catégories et sous-catégories d’opérations, la gestion des rentes, en général,
et celle concernant les accidents du travail, en particulier, sont traitées comme
des catégories d’opérations distinctes de la catégorie d’origine.
Ainsi le schéma d’écritures décrit ci-dessus doit être détaillé comme suit
dans le cadre d’une gestion de rentes accidents du travail par exemple :
Lors de la constitution :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60121X Sinistres en principal (assurance accidents du travail)

38
Haut du document
4494 Capitaux constitutifs de rentes
Lors de l’inventaire si la rente est conservée en gestion par l’entreprise
Débit Crédit Libellé des Comptes
4494 Capitaux constitutifs de rentes
60122Y Capitaux constitutifs de rentes (GSR)
Versement du capital constitutif à la GSR
Les capitaux conservés en gestion par la société donneront lieu à la
constitution de la provision mathématique des rentes. Les capitaux constitués
par deuxième règlement sont traités de la même façon après réouverture des
dossiers concernés.
c) - Service de la rente après constitution.
Au fur et mesure des paiements des arrérages, la comptabilité enregistre
l’écriture suivante :

Débit Crédit Libellé des Comptes


60123 Arrérages après constitution (catégorie gestion des rentes)
5141 Banques
Les rentes constituées font l'objet, lors de l'inventaire, d'un calcul de
provisions mathématiques.

1.3.3. ETATS ET REGISTRES


1.3.3.1. Relevés mensuels

Les règlements de sinistres doivent faire l'objet de relevés mensuels, établis par
catégorie, sous-catégorie et par exercice.

1.3.3.2. Registre des sinistres


Les événements faisant jouer ou susceptibles de faire jouer au moins une des
garanties prévues au contrat ainsi que les sorties sont enregistrés, dès qu'ils sont
connus, sous une numérotation continue pouvant comprendre plusieurs séries.
Cet enregistrement est effectué par exercice de survenance et par exercice de
déclaration ou, en transport et crédit, par exercice de souscription.
Registre des sinistres
Il comporte les renseignements suivants :
- date et numéro de l'enregistrement ;
- numéro de police ;
- nom de l'assuré ;
- date de l'événement ;
- date de déclaration ;
- exercice de premier inventaire ;
- année de classement du dossier ;
- situation du dossier (en cours, terminé, ré ouvert).

39
Haut du document
Il doit en être établi au moins une fois par mois une liste à lecture directe.

Dossiers sinistres
Pour chaque sinistre, les informations suivantes doivent être portées sur un
document pouvant être facilement consulté ou facilement accessible à partir du
numéro d'enregistrement :
- numéro de l'enregistrement ;
- numéro de la police ;
- désignation de l'intermédiaire d'assurances ;
- nom de l'assuré ;
- date de survenance de l'événement ;
- date de déclaration ;
- catégorie ou sous-catégorie des garanties mises en jeu ;
- nature du sinistre ou de la prestation ;
- désignation des victimes, bénéficiaires ou adversaires ;
- monnaie ou unité de compte du contrat ;
- première estimation ;
- évaluations successives des sommes à payer ;
- mentions des réclamations en justice ;
- date et montant des paiements à titre principal ;
- date et montant des paiements des frais accessoires ;
- date et montant des recours et sauvetages reçus ;
- évaluations successives des sommes à recouvrer.

Etat des sinistres survenus


Les sinistres survenus dans l'exercice inventorié sont portés sur une liste à
lecture directe indiquant, par catégorie d'opérations, les éléments suivants :
- numéro d'enregistrement ;
- sommes payées au cours de l'exercice ;
 sommes restant à payer.

Etat des sinistres en cours


Les sinistres survenus au cours des exercices antérieurs et qui n'étaient pas
réglés à la fin de l'exercice précédent font l'objet de listes analogues comportant,
en outre, les évaluations à la fin dudit exercice.

Registre des graves


Pour les sinistres graves déclarés en accidents du travail, il est tenu un registre
spécial comportant, outre les renseignements prévus ci-dessus, les indications
suivantes :
- numéro du sinistre grave ;
- date d’inscription ;
- taux d’incapacité ou décès ;
- salaire utile ;
- date de naissance de la victime ;
- date de consolidation de la victime ;

40
Haut du document
- numéro de la rente.

Registre des rentes


Les entreprises assurant le service de rentes allouées aux victimes des accidents
du travail doivent tenir un registre des rentes comportant les indications
suivantes :
- numéro de la rente ;
- numéro du sinistre grave ;
- taux d’incapacité ou part allouée ;
- nom du crédirentier ;
- date d’entrée en jouissance ;
- montant de la rente ;
- montant des arrérages courus avant constitution ;
- capital constitutif ;
- provision pour appareil de prothèse ;
- modification ou révision (point de départ de la rente révisée ou de la
modification, valeur actuelle de la rente primitive au jour de la révision, capital
constitutif de la rente révisée plus arrérages courus avant constitution).

1.4. PLACEMENTS

1.4.1. GENERALITES
Les immobilisations financières des entreprises d’assurances ont été
classées par le PCA au niveau de trois rubriques différentes, à savoir :
- Les immobilisations financières (non affectés) (rubriques 24/25) ;
- Les placements affectés aux opérations d’assurances (rubrique 26) ;
- Les placements non affectés aux opérations d’assurances (rubrique
35)
Les « immobilisations financières » comprennent les éléments immobilisés
en créances et titres lorsque ces éléments ne sont pas admis en couverture ou
n’ont pas été affectés à la représentation des engagements techniques.
Les immobilisations affectées aux opérations d’assurance sont appelées
"placements". Elles comprennent les placements immobiliers et les
immobilisations financières affectées à la représentation des engagements
techniques.
Les « placements non affectés aux opérations d’assurances » sont
constitués par les placements non immobilisés et non affectés à la couverture
des engagements techniques.
Le fonctionnement des comptes sous les rubriques 24/25 et 35 est
identique à celui du cadre général de la comptabilité. Ce sont les opérations
relevant de la rubrique 26 qui font l’objet des développements qui suivent.

1.4.1.1 Introduction

41
Haut du document
Les entreprises d’assurances sont des investisseurs institutionnels. A ce
titre, l’actif immobilisé des entreprises d'assurance comprend une rubrique
particulièrement importante constituée par des placements dits « actifs
représentatifs » régis par la réglementation spéciale des assurances. Ces
placements découlent de l'obligation faite aux entreprises d'inscrire à leur passif
et de représenter à leur actif l'intégralité des engagements découlant des
opérations d'assurances. On parle ainsi de la "couverture" ou de la
"représentation" des engagements techniques, c'est-à-dire la surveillance de la
correspondance qui doit exister, à tout moment, entre les provisions techniques
figurant au passif et l'emploi des fonds correspondant à l'actif.
L’obligation faite aux entreprises d’assurances d’inscrire à leur passif
l’intégralité des engagements souscrits sans tenir compte de la part des cessions
en réassurance a conduit à considérer que la part des engagements à la charge
des réassureurs constitue une sorte d’opération de régularisation des comptes
d’actif, faisant en sorte qu’un poste distinct apparaisse au bilan sous la
dénomination « Part des cessionnaires dans les provisions techniques »
(Rubrique 32).

1.4.1.2 Réglementation des placements


Le principe de la couverture est énoncé par l'article 238 du code des
assurances. La réglementation des actifs représentatifs est fixée par l’arrêté
afférent au livre 3 dudit code.
Ce détermine les éléments admis en couverture des provisions techniques
ainsi que les limites et les proportions dans lesquelles s'opère cette admission.
Le principe de la couverture ne vise pas uniquement la consolidation des
provisions techniques, il tend à appréhender l'équilibre financier global de
l'entreprise. En effet, l'article 238 précité étend le principe de la couverture aux
autres postes du passif correspondant aux créances privilégiées, aux dettes
exigibles ainsi qu'aux dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers.
D'autre part, l'obligation de couverture sous-tend également le principe de
congruence qui vise à préserver l'équilibre financier des fluctuations inhérentes
aux risques de change. La règle retenue en matière de comptabilité en devises
est celle de l'enregistrement en monnaies originales des opérations. La règle de
la congruence pose ainsi la règle que les actifs représentatifs d’engagements
libellés en monnaies étrangères doivent être détenus dans les mêmes monnaies.
Ce principe a été également affirmé pour les assurances dont les
engagements sont exprimés en unités de comptes
Le principe de congruence est complété par la règle de l’affectation qui
consiste à désigner pour chaque élément, les engagements techniques auxquels
il correspond. Ainsi les dispositions de l'article 39 précisent que : " A leur date
d’entrée, les éléments d’actif doivent faire l’objet de comptes distincts selon les
affectations suivantes :
a - assurances vie et capitalisation ;
b - assurances vie et capitalisation à capital variable ;
c - gestion spéciale des rentes accidents du travail ;
d - autres opérations d’assurances directes ;

42
Haut du document
e - réassurance ;
f - autres affectations.
Le changement d'affectation de tout actif précédemment affecté en a, c et d ci-
dessus doit recueillir, au préalable, l'autorisation du ministre chargé des
finances.
Les changements d'affectation de a, c, d, e et f vers b et inversement ne
nécessitent pas l'autorisation précitée ; étant entendu que le changement dans
le sens de a, c, d, e et f vers b est considéré comme cession d'éléments d'actifs
et doit être assorti de la constatation d'une plus ou moins value.
Les changements d'affectation de e et f vers a, b, c et d ne sont pas soumis à
l'autorisation sus mentionnée".
Le PCA a prévu deux rubriques symétriques pour mettre en évidences la
relation qui doit exister en les provisions techniques et les placements, à savoir :
16 - Provisions techniques
26 - Placements affectés aux opérations d’assurances.
Toutefois, cette correspondance ne signifie pas équivalence des deux
rubriques. En effet, la couverture des engagements techniques est assurée à la
fois par les placements proprement dits et par d’autres éléments d’actifs tels que
les créances, les avoirs en trésorerie ...
L'obligation de couverture est assortie d'une obligation de dépôts des
valeurs conformément à l'article 49 de l'arrêté précité. Ce dépôt concerne les
valeurs mobilières et espèces affectées à la couverture des provisions techniques
au jour de l'inventaire. Ce dépôt doit être réalisé dans les 5 mois qui suivent la
clôture de l'exercice, auprès d'établissements bancaires agréés qui doivent en
délivrer la justification par des attestations. Les autres valeurs telles que les
immeubles et les prêts hypothécaires font l'objet d'une inscription du privilège
spécial des assurés sur les titres fonciers.
Les entreprises doivent en outre effectuer, dans les 4 mois, le dépôt
correspondant aux engagements au 30 juin.
Les valeurs énumérées par l'arrêté peuvent être classées en trois groupes :
(voir annexe "liste des placements")
1- les placements admis sans limitation : Ce sont des valeurs qui
peuvent être affectées à la couverture sans aucune limitation. Il s'agit
essentiellement des valeurs (obligations et bons) de l'Etat ou jouissant de sa
garantie. A noter que la part de la cession légale dans les provisions techniques
des entreprises d’assurances fait l’objet d’une attestation délivrée par la Société
Centrale de Réassurance. Cette attestation fait apparaître le montant de la
« créance » des cédantes qui est admise intégralement en représentation des
provisions techniques. Cette créance est une consolidation par un dispositif
réglementaire d’une partie du poste « Part des réassureurs dans les provisions
techniques »
2- les placements admis avec limitation : Ce sont les valeurs qui ne
peuvent être affectées à la couverture que dans des proportions déterminées.
(Immeubles, actions cotées etc.).
3- les créances et les espèces : Il s’agit essentiellement des comptes de
trésorerie ainsi que des créances sur les assurés au titre des primes à recevoir.

43
Haut du document
La règle du cantonnement de l’actif conduit à appliquer les taux d’admission
et de limitation en couverture par référence aux montant des provisions
techniques de chaque groupe.
L’arrêté énonce la règle de l’inventaire permanent en ce qui concerne les
placements des entreprises d’assurances. Cet inventaire repose sur la tenue de
relevés individuels et de registres de mouvements. Cependant, cette obligation
semble concerner les placements affectés aux opérations d’assurances, bien que
cette précision ne découle pas des stipulations de la disposition réglementaires
qui parle des « placements des entreprises d’assurances… ».
Ces documents doivent être tenus, selon des modèles prévus, pour les
valeurs mobilières, les immeubles, les prêts et les valeurs reçues en dépôt (voir
annexes)
Au niveau pratique, l’obligation de l’inventaire permanent et le détail des
informations à gérer à cet effet, semblent instaurer un système parallèle à celui
de la comptabilité courante de l’entreprise, sauf à mettre à en place une
comptabilité divisionnaire permettant de satisfaire à ces exigences. Toutefois, la
mention de certaines informations n’étant pas des faits comptables véritables
(promesses d’achat ou de vente), il est souhaitable d’organiser cette partie au
sein de la classe des comptes spéciaux.
Les opérations sur placements font l’objet de registres de mouvements qui
peuvent prendre la forme de journaux auxiliaires. Enfin, un registre relié, tenu
par ordre de date, doit recevoir mensuellement le report des soldes des relevés
(nombres et montants) individuels. Les promesses d’achat et de vente en cours
sont reportées chaque mois jusqu’à extinction des engagements. Les reports
sont certifiés par la direction de l’entreprise.

1.4.2. COMPTABILITÉ DES OPÉRATIONS


1.4.2.1. Les différentes formes de la valeur
En comptabilité, la valeur revêt trois formes : valeur d’entrée, valeur
actuelle et valeur comptable nette.
1. La valeur d’entrée est la valeur à laquelle sera enregistré un
élément d’actif au moment de son entrée dans le patrimoine de
l’entreprise. La valeur d’entrée d’un élément d’actif est constituée par
la somme des coûts nécessaires à l’achat ou à la production de
l’élément en question.
2. La valeur actuelle d’un élément est une valeur d’estimation, à une
date donnée, en fonction de la valeur de cet élément sur le marché et
de son utilité économique pour l’entreprise.
3. La valeur comptable nette, est la valeur ressortant du bilan par la
différence entre la valeur d’entrée et, le cas échéant, les corrections
de valeur effectuées par comparaison avec la valeur actuelle.

44
Haut du document
La valeur comptable nette est la valeur d’un bien à un moment donné tel
que cela ressort des écritures de l’entreprise. C’est la valeur à laquelle sont
enregistrées les sorties.

1.4.2.2. Évaluation à la date d’entrée


Lors de leur entrée dans le patrimoine, les éléments sont portés en
comptabilité selon les règles générales d’évaluation qui suivent et en fonction de
l’affectation ou de leur destination.
La destination que peut recevoir un élément dépend :
* De la nature de son emploi :
- actif circulant
- actif immobilisé
* De son affectation ou non aux opérations d’assurances :
- Immobilisations corporelles, incorporelles ou financières
- Placements affectés :
- assurances vie et capitalisation ;
- assurances vie et capitalisation à capital variable ;
- gestion spéciale des rentes accidents du travail ;
- autres opérations d’assurances directes ;
- réassurance ;
- autres affectations.
1. Les biens
Les biens sont inscrits en comptabilité :
• - à leur coût d’acquisition pour les biens acquis à titre onéreux : Ainsi
Les immeubles (terrains et constructions) sont inscrits en comptabilité
pour leur coût réel d'achat ou de production. Les frais engagés à
l'occasion de l'acquisition des biens immobiliers tels que les droits de
mutation, les honoraires ou commissions et les frais d'actes, ne sont
pas compris dans ce coût mais sont portés au compte "Frais
d'acquisition des immobilisations". Par contre, les honoraires
d'architecte relatifs à la construction d'un immeuble sont inclus dans
le coût de production.
•- à leur coût de production pour les biens produits ;
•- à leur valeur d’apport stipulée dans l’acte d’apport pour les valeurs
apportées en société;
•- à leur valeur actuelle pour les biens acquis par voie d’échange, cette
valeur étant déterminée par la valeur de celui des deux lots dont
l’estimation est la plus sûre ;
•- à leur coût calculé pour les biens acquis conjointement pour un
montant global déterminé :
* pour les biens acquis, par la ventilation du coût global
d’acquisition proportionnellement à la valeur relative qui peut

45
Haut du document
être attachée à chacun des biens dans leur valeur totale, dès
qu’ils peuvent être individualisés ;

* pour les biens produits de façon liée et indissociable, par la


ventilation du coût de production global selon la valeur
attribuée à chacun d’eux dans la valeur totale dès qu’ils
peuvent être individualisés.
2. Les titres :
Les titres sont inscrits en comptabilité :
•- à leur prix d’achat déduction faite des frais d’achat et des intérêts
courus depuis la dernière échéance pour les titres à revenus fixes ;
En ce qui concerne les obligations, le prix d'achat s'entend déduction
faite du prorata d'intérêts courus depuis la dernière échéance
jusqu'à la date d'acquisition des titres. En effet, le cours de bourse,
qui constitue généralement le prix d'achat, tient compte du coupon
à échoir ; l'effet de cette anticipation est croissant au fur et à
mesure que l'on se rapproche de l'échéance de ce coupon. Cette
déduction est portée au débit du compte "Revenus des obligations".
Lorsque le prix d’achat est différent de la valeur nette de
remboursement, la différence fait l’objet d’un étalement sur la durée
résiduelle du titre.
Les frais accessoires d'achat (impôts, commissions et courtages) ne
sont pas compris dans la valeur des titres, mais sont considérés
comme des frais financiers et sont, en tant que tels, portés au débit
du compte "frais d'achat de titres".
•- à leur prix d’achat déduction faite des frais d’achat et du coupon
attaché dont le montant est connu et payable à brève échéance pour
les titres à revenus variables ;
•- à leur valeur actuelle pour les titres acquis par voie d’échange, cette
valeur étant déterminée par la valeur de celui des deux lots dont
l’estimation est la plus sûre ;
3 Créances, dettes et disponibilités
Les créances, les dettes et les disponibilités sont inscrites en comptabilité
pour leur montant nominal.
Les créances et dettes libellées en monnaies étrangères sont enregistrées
dans la « Comptabilité-devises » pour leur montant nominal en devises et dans
la comptabilité générale, pour leur contre-valeur en dirhams.

1.4.2.3 Évaluation à la Sortie


En cas de cession d’un bien, la valeur de sortie est constituée par la valeur
comptable nette après amortissements, s’il y a lieu, pour la période allant du
début de l’exercice ou de la date d’acquisition jusqu’au jour de cession.

46
Haut du document
En cas de cession d'un titre en portefeuille, la plus ou moins-value est
déterminée en fonction de la valeur d'origine unitaire moyenne pondérée des
titres de même nature figurant au bilan.
En cas de cession d'immobilisations autres les placements (26) les comptes
concernés sont crédités par le débit des comptes respectifs suivants :
6512 Valeur nette des immobilisations incorporelles cédées
6513 Valeur nette des immobilisations corporelles cédées
6514 Valeur nette des immobilisations financières cédées
Les comptes du poste 651 enregistrent, à leur débit, le montant de la valeur
nette d’amortissement des éléments cédés de l’actif immobilisé. Toutefois, en ce
qui concerne le compte 6514 "Valeur nette des immobilisations financières
cédées" seules sont portées à son débit les valeurs conférant un droit de
propriété. (Poste 251 et 258)
Le produit de la cession est porté au crédit des comptes suivants
7512 Produits des cessions des immobilisations incorporelles
7513 Produits des cessions des immobilisations corporelles
7514 Produits des cessions des immobilisations financières (Droits de propriété)

Exemple : Cession de titres participation

Débit Crédit Libellé des Comptes


6514 Valeur nette des immobilisations financières cédées
2510 Titres de participation
Débit Crédit Libellé des Comptes
5141 Banques
7514 Produits des cessions des immobilisations
financières

Les comptes du poste 751 enregistrent à leur crédit les produits de cessions des
éléments immobilisés.
Toutefois, en ce qui concerne le compte 7514 seules sont portées à son crédit les
valeurs conférant un droit de propriété (poste 251 et 258)
En cas de cession d'éléments d'actif figurant sous la rubrique 26, les plus ou
moins values sont passées respectivement aux comptes 735 ou 635.
Exemple : cession de titres de participation

Débit Crédit Libellé des Comptes


5141 Banques
63221 Frais d'achat et de ventes de titres

73531 Profits sur cession de titres de participation


2631 Titres de participation

1.4.3. ETAT ET REGISTRES


1.4.3.1. Inventaire des placements

47
Haut du document
Les placements doivent faire l'objet d'un inventaire permanent qui repose sur la
tenue
- de relevés individuels
- de registres de mouvements.
1°) Les relevés individuels sont établis dans l'ordre prévu par la nomenclature
des comptes sur des fiches ou sur un registre ; à chaque intitulé de valeur est
réservé un feuillet ou une fiche.
Les indications à y porter sont :
a) pour les valeurs mobilières : la désignation du titre, les dates d'entrée ou de
sortie, le nombre de titres achetés, vendus ou remboursés, les soldes en
nombre, les prix d'achat nets des frais d'acquisition, les prix de vente ou de
remboursement, les prix de sortie, les soldes en valeur ainsi que la date de
livraison des titres et celle du règlement financier. Les numéros des titres
peuvent être reproduits, soit sur le relevé, soit sur un inventaire séparé. Les
inscriptions doivent être faites le lendemain au plus tard de la réception de l'avis
d'achat ou de vente délivré par l'entremise d'une société de bourse ou de
l'accord de la contrepartie, et, pour les remboursements sur annuités ou sur
titres, au plus tard le lendemain de l'encaissement ;
b) pour les immeubles : la date des opérations ; (1) à l'entrée, les sommes
effectivement versées ventilées s'il y a lieu en paiements en principal et frais
d'acquisition, la date d'inscription du privilège spécial des assurés ; (2) à chaque
inventaire, les amortissements correspondants ; (3) à la vente, le prix de vente
et les sommes effectivement encaissées. Le feuillet ou la fiche est créé dès la
signature de l'acte d'achat ou de promesse d'achat ou dès le prononcé de
l'adjudication. Les promesses de vente sont mentionnées dès la naissance des
engagements ;
c) pour les prêts : la désignation du placement, la date et le prix d'entrée, le
taux d'intérêt, la date de paiement des intérêts, la date du remboursement total
ou les échéances des remboursements partiels ainsi que, pour les prêts
hypothécaires, la valeur du gage au jour de la conclusion du prêt. Le montant
des remboursements est inscrit au plus tard le lendemain de leur encaissement.
En cas de retard de plus de trois mois dans les paiements stipulés, mention en
est portée sur le feuillet ou la fiche ;
d) pour les valeurs remises par les réassureurs ou par d'autres personnes
physiques ou morales, en plus des indications analogues, le nom du déposant ;
e) pour les valeurs qui ne sont pas au siège social de l'entreprise, le lieu de
dépôt.
Les éléments affectés par l'entreprise à la représentation des provisions
mathématiques des assurances sur la vie et capitalisation et des provisions
mathématiques constituées en accidents du travail font l'objet d'une mention
spéciale.
2°) Les mouvements sont transcrits au jour le jour sur un ou plusieurs registres ;
il est tenu un relevé distinct par nature de placement faisant l'objet d'une
rubrique dans la nomenclature des comptes.
Pour chaque opération sont mentionnés la date, le nombre et la désignation des
valeurs, et le montant, soit de l'entrée, soit de la sortie des valeurs. Les achats

48
Haut du document
et les ventes d'immeubles sont portés dès l'existence des engagements ; les
promesses d'achats ou de ventes, les achats et ventes subordonnées à une
condition non encore réalisée sont mentionnés pour mémoire.
En outre, un registre relié, tenu par ordre de dates, reçoit mensuellement le
report des soldes des relevés individuels, les promesses d'achat ou de vente
étant réinscrites chaque mois jusqu'à extinction des engagements ; les reports
sont visés pour certification, par le dirigeant de l'entreprise.
Les écritures portées sur les journaux et livres auxiliaires afférents aux valeurs
mobilières affectées à la représentation des provisions techniques doivent être
justifiées à tout moment en nombre de titres entrés ou sortis ainsi que les
quantités correspondantes aux soldes des comptes.

1.5. REASSURANCE

1.5.1. DÉFINITION
1.5.1.1. Réassurance
La réassurance est l'opération par laquelle une entreprise d'assurance se
décharge sur une autre société, le réassureur, d'une partie des risques qu'elle a
souscrits. Cependant, La réassurance ne se traduit pas par une « cession » au
sens de « vente » mais consiste plutôt en un « procédé à caractère économique
et financier » visant à protéger la fortune de l’entreprise cédante contre les
pertes pouvant provenir des obligations souscrites dans le cadre de contrats
d’assurance.
Le code des assurances allemand donne ainsi la définition de la
réassurance:
« La réassurance est l’assurance du risque assumé par l’assureur ».
L’exécution du contrat de réassurance (le traité) se traduit par
l’établissement de compte de réassurance. La comptabilité des opérations de
réassurance traite de l'ensemble des règles et techniques comptables relatives
aux opérations de réassurance. Selon la qualité de l'intervenant, on distingue
d'une part la réassurance dite active qui se traduit par l'acceptation
d'opérations de réassurance et d'autre part, la réassurance dite passive qui
comporte uniquement l'aspect de cession de risques en réassurance.
Le présent cours se limitera à étudier la comptabilité des opérations de
réassurance telles qu'elles se présentent au niveau de l'entreprise d'assurance en
tant que cédante.

1.5.1.2. Formes de réassurances


Les opérations de réassurances peuvent revêtir deux aspects :
a - la réassurance obligatoire résultant d'un contrat, appelé traité, fixant
les obligations des parties, cédante et réassureur. Les modalités d’exécution des
traités de réassurance revêtent à leur tour des formules différentes selon qu’il
s’agisse d’une forme dite « Proportionnelle ou « non proportionnelle ».

49
Haut du document
b - la réassurance facultative, dans laquelle la cession des risques est
négociée au cas par cas entre la cédante et le réassureur. (Généralement sous
forme proportionnelle).
La réassurance facultative peut, dans certains, revêtir la forme d'une
convention dite "Facultative-obligatoire" dans laquelle est prévue l'obligation
d'acceptation du réassureur, sans obligation de cession de la part de la cédante.
Enfin dans certains pays l'intervention de l'Etat dans le domaine de la
réassurance a donné naissance à la réassurance légale qui introduit une
obligation de cession à un organisme public ou semi-public. C’est le cas au Maroc
avec la Société centrale de réassurance qui est concessionnaire de la cession
légale au taux de 10%.

1.5.1.2.1. Traités proportionnels


Les traités dits proportionnels se traduisent par une participation du
réassureur dans les produits (primes) et les charges (sinistres et frais de gestion)
de la cédante. La participation dans les frais de gestion se traduit par une quote-
part des primes fixée à l’avance et appelée commissions de réassurance. Les
traités proportionnels prévoient également une participation aux bénéfices en
faveur de la cédante, lorsque les résultats du traité sont positifs.
La réassurance proportionnelle connaît deux types de traités :
a - Traité en quote-part pure
La réassurance en quote-part, appelée aussi en participation, permet à
l'entreprise d'assurance de se décharger d'une partie des risques en faisant
participer ses réassureurs, selon une proportion convenue à l’avance, dans les
primes et les sinistres d'une branche ou d'une catégorie d'opération, pendant une
période de temps. Dans un traité en quote-part, l’entreprise d’assurance
conserve pour son propre compte une partie des risques objets du traité.
b - Traité en excédent de pleins
La réassurance en excédent de capitaux est une réassurance en quote-part
mais elle ne concerne que les risques dépassant une certaine limite convenue à
l’avance. L’entreprise d’assurance va céder les montants qu’elle ne peut ou ne
veut conserver pour son propre compte. Elle a donc pour effet de faire participer
le réassureur selon une quote-part déterminée risque par risque, mais non pas
d’une manière uniforme comme c’est le cas dans la réassurance en quote-part
pure.

1.5.1.2.2 Traités non-Proportionnels


Les types de traités en réassurance non proportionnelle sont :
a - Traité en excédent de sinistres
La réassurance en excédent de sinistres (ou excess of loss) permet à
l'entreprise d'assurance de se décharger des sinistres dépassant une certaine
limite appelée priorité ou franchise, moyennant le paiement d'une prime
forfaitaire déterminée à l'avance.
b - Traités en excédent de pertes

50
Haut du document
La réassurance en excédent de pertes ou stop loss est une couverture
permettant à l'entreprise d'assurance de se décharger d'une partie des déficits
techniques, moyennant une prime déterminée à l'avance.

1.5.2. Règlementation de la réassurance


Le code des assurances a étendu le contrôle de l'Etat aux opérations de
réassurance. En effet, selon les disposition de l'article 158 " Toute entreprise qui
entend réaliser une opération qualifiée d'assurance ou de réassurance ou
assimilée à une opération d'assurance est soumise aux dispositions de la
présente loi et des textes pris pour son application.
L'arrêté portant application du livre 3 du code des assurances a introduit un
certains nombre d'obligations en ce qui concerne les opérations de réassurance
(acceptions et cessions).

1.5.2.1 - Registres
Pour les opérations de réassurance, acceptations d'une part, cessions et
rétrocessions d'autre part, les entreprises d'assurances et de réassurance doivent
tenir :
1) un registre chronologique des traités de réassurance :
- numéro d'ordre du traité ;
- date de signature ;
- date d'effet ;
- durée ;
- nom du cédant, du cessionnaire ou du rétrocessionnaire ;
- nature des risques objets du traité ;
- date à laquelle l'effet prend fin ;
- nature du traité.
2) un registre des opérations de cession et acceptation facultatives :
- nom du cédant ou du cessionnaire ;
- catégorie d'assurance ;
- numéro de référence du bordereau ou de la pièce justificative ;
- montant de la prime.

1.5.2.2. Plan de réassurance


Les entreprises d’assurances et de réassurance doivent soumettre à l'approbation
du ministre des finances, avant le premier février de chaque année, un plan de
réassurance pour l’année en cours.
Ce plan de réassurance est accompagné des documents ci-après :
1- les derniers états financiers des réassureurs participant dans le plan ;
2- les confirmations de couvertures des réassureurs dûment signées par ces
derniers ;
3- un état faisant ressortir l'explication des changements intervenus dans les
formes et les conditions de réassurance, par rapport à l'exercice précédent ;
4- pour les traités proportionnels, le profil de risque objet de la réassurance ;

51
Haut du document
5- les fiches de présentation des traités de réassurance établies selon les
modèles annexés à l'original du présent arrêté. Pour ces fiches, les entreprises
d'assurances et de réassurance disposent d'un délai allant jusqu'au 30 avril pour
les produire.
Il est en outre précisé que le programme de réassurance doit faire l'objet
d'un placement intégral et que les conditions des différents participants doivent
être identiques.

1.5.2.3. Dispositions techniques


Lorsqu'une cédante augmente son plein de souscription, elle doit revoir
dans le même sens son plein de conservation.
Par ailleurs, les garanties et exclusions fixées par les traités de réassurance
doivent être conformes à celles prévues par les polices originales. Dans le cas
contraire, les garanties exclues des traités ne peuvent être accordées aux
assurés qu'à hauteur de la rétention propre de l'entreprise d'assurances et de
réassurance cédante.
Les réassureurs participant dans un plan de réassurance doivent être
réputés de bonne sécurité et avoir respecté leurs engagements à l'égard des
entreprises d'assurances et de réassurance agréées au Maroc.
Le nombre de participants dans un traité de réassurance doit être au moins
de trois, la part de chacun d'eux ne pouvant excéder 50% de l'engagement total
des réassureurs.
Ce plafond s'applique également à l'ensemble des réassureurs ayant une
participation directe ou indirecte dans l'entreprise cédante. Toutefois, dans des
cas particuliers d'offre restreinte justifiée de capacité de réassurance, ce
placement peut être opéré autrement.
Pour les traités qui prévoient des engagements annuels forfaitaires et
limités (agrégats), la cédante ayant absorbé partiellement ou totalement
l'engagement initial, doit reconstituer la garantie et porter, sans délai, à la
connaissance du ministre chargé des finances l'engagement reconstitué ainsi que
son mode de reconstitution.
Le placement dans le cadre de la réassurance facultative ne peut être opéré
que le ou les apériteurs et après épuisement de la capacité de leurs traités de
réassurance respectifs.
En cas de cession en réassurance facultative, l'entreprise cédante est tenue
de communiquer, sans délai, au ministre chargé des finances le bordereau de
cession et la note de couverture y afférents.
Les dépôts des provisions techniques à la charge des réassureurs doit être
effectué en espèces et/ou en valeurs énumérées aux paragraphes 1°, 2°, 5° et
12° à 20° de l'article 29 de l'arrêté
Toutefois, le dépôt n'est obligatoire pour les provisions techniques
afférentes aux cessions facultatives effectuées auprès d'une entreprise de
réassurance située au Maroc. Dans ce cas la créance sur ce dernier est admise
en couverture.
Le rachat des provisions techniques mises à la charge des réassureurs par
les cédants ne peut intervenir qu'après autorisation préalable du ministre chargé

52
Haut du document
des finances. Les demandes d'autorisation doivent être appuyées des pièces
suivantes :
- le projet de la convention de rachat ;
- le(s) compte(s) de réassurance relatif(s) au(x) traité(s) ;
- la liste des dossiers objets du rachat ;
- le compte faisant ressortir le montant à racheter.

1.5.3. COMPTABILITÉ
1.5.3.1. Terminologie
Pour déterminer le traitement comptable des opérations de réassurances, il
convient de définir au préalable les caractéristiques fondamentales des traités qui
les régissent. Un traité de réassurance se caractérise par :
• - Année de souscription : C’est l’exercice d’effet du traité, c’est-à-
dire la première année de son existence.
• - l'exercice de réassurance ou année de traité : C'est l'année
civile durant laquelle s'exerce la couverture en réassurance. Elle
correspond soit à l'année de souscription des contrats d'assurance,
(exemple : Maritime et transport), soit à l'exercice de survenance des
sinistres (exemple : assurance automobile). Ainsi un traité quote-part
en assurance maritime va couvrir les affaires souscrites en 1993
tandis qu’un traité XL Automobile prendra en charge les sinistres
survenus en 1993 pour la part dépassant la franchise convenue.
• - l'année de compte : C'est l'exercice comptable au titre duquel les
comptes sont établis. Ainsi, un exercice de réassurance peut donner
lieu à plusieurs années de compte, de même qu'une année de compte
connaît plusieurs années de réassurance. Compte tenu du délai de
liquidation des sinistres, un traité en excédent de sinistres couvrant
l’exercice de survenance 1990 fera l’objet des comptes suivants :

Année de compte 1990


Année de compte 1991
Année de compte 1992
Année de compte 1993
et ainsi de suite jusqu’à liquidation intégrale des engagements du
traité.
•- la branche ou la catégorie concernée par le traité : Les
opérations couvertes par un traité de réassurance peuvent ne pas
correspondre à celles définies par la société pour la comptabilité de
ses opérations. Il s'avère donc nécessaire de procéder à des
regroupements différents.
•- Monnaie originale : C’est la monnaie dans laquelle sont exprimés
les engagements des risques assurés.
•- Monnaie de compte : C’est la monnaie dans laquelle sont établis
les comptes de réassurance et qui est en générale, la monnaie dans

53
Haut du document
laquelle vont s’exécuter les règlements entre la cédante et son
réassureur.
•- Compte courant : Les cédantes et les réassureurs comptabilisent
leurs opérations sur la base de comptes courants établis par les
cédantes. Dans les traités proportionnels, les comptes sont établis
trimestriellement, dans les traités non proportionnels la périodicité
des comptes est en général annuelle.

1.5.3.2. Établissement des comptes


1.5.3.2.1 Traités en quote-part
L'application des opérations de cessions en matière de traité en
participation est effectuée périodiquement, en général trimestriellement. Cette
application consiste à extraire de la comptabilité de l'entreprise les chiffres
correspondant aux critères définis par les traités de réassurance à dresser des
comptes selon le modèle suivant :

COMPTE TRIMESTRIEL
Branche : Année de traité Année de compte

Libellé Débit Crédit


Primes
Portefeuille de primes
Portefeuille de sinistres en
suspens
Commissions
Commissions additionnelles
Sinistres payés
Participation aux bénéfices
Dépôt primes constitué
Dépôt sinistres constitué
Dépôt primes libéré
Dépôt sinistre libéré

54
Haut du document
Intérêts sur dépôts

Totaux
Votre part.......%
Soit à votre débit/Crédit ............................. ............................

Ce compte est établi sur une base à 100% c'est-à-dire qu'il représente les
chiffres réalisés par la cédante dans la branche considérée par le traité de
réassurance considéré.

1.5.3.2.2 Traités en excédents de pleins


Dans les traités en excédents chaque risque donne lieu, en fonction de son
importance, à une cession particulière. Cette application donne lieu à
l’établissement de bordereaux permettant de déterminer la part cédée pour
chaque risque. Ces bordereaux sont établis aussi bien pour déterminer les primes
cédées que les sinistres à la charge des réassureurs.
En ce qui concerne l’établissement des comptes, la comptabilisation est
identique à celle des traités en quote-part.

1.5.3.2.3.Le portefeuille primes


Dans les traités proportionnels où l'exercice de réassurance correspond à
celui de la survenance des sinistres, l'application des cessions à partir des
données de la comptabilité de la cédante conduit à porter au crédit du réassureur
une proportion des primes émises par l'entreprise. Or, l'exercice de réassurance
étant généralement délimité par l'année civile, une correction devra être
apportée pour tenir compte des risques en cours au début et à la fin du traité.
Cette correction est effectuée par le jeu du portefeuille. Le portefeuille est calculé
d'après le taux fixé par le traité de réassurance.
Au début du traité, l'entrée de portefeuille versée au réassureur lui
permet de recevoir la fraction des primes correspondant aux risques en cours au
premier janvier de l'exercice, date d'effet du traité. A la fin du traité, la sortie
de portefeuille permet à la cédante de récupérer la portion de prime créditée
au réassureur pour la période où les risques ne sont plus couverts par ce dernier.
Le réassureur rembourse ainsi, d’une certaine façon, sa part dans la réserve pour
risques en cours.

1.5.2.2.4 Le portefeuille de sinistres


Dans certaines catégories d’assurances caractérisées par une cadence
élevée de règlement des sinistres, les traités proportionnels couvrant ce type
d’opérations peuvent adopter une méthode de présentation des comptes par
exercice comptable sans distinction des exercices de compétences (souscription
ou survenance). Ce système est appelé « clean-cut »
Dans ce cas, le réassureur entrant pour participer à un exercice N va
recevoir une entrée de portefeuille prime (risques en cours au 31 décembre N-1)
et une entrée de "portefeuille-sinistres" (Sinistres restant à payer au 31
décembre n-1).

55
Haut du document

1.5.3.2.5 Participation aux bénéfices


La participation aux bénéfices est déterminée sur la base d'un compte de
résultats (également appelé compte de profits et pertes) établi par la cédante
selon le modèle suivant :
TRAITE .................................

LIBELLE Année Année Année


1 2 3
PRODUITS
Primes
Risques en cours de l'année
précédente
Sinistres à payer de l'année
précédente
Total

CHARGES
Sinistres
Commissions
Réserve pour risques en cours
Réserve pour sinistres à payer
Frais de gestion du réassureur
Total
RÉSULTAT
Report de pertes de l'année
précédente
Profit net

Participation aux bénéfices....%

1.5.3.2.6 Traités non proportionnels


Dans les traités proportionnels, la prime de réassurance est payée d'avance
par le versement d'une "Prime de dépôt".
La prime de dépôt revêt, en général, le caractère d'une provision (prime
provisionnelle) ajustable en fin d'exercice en appliquant le taux de prime
convenu aux primes émises nettes d'annulations
Elle peut dans certains cas être définie comme prime minimum de dépôts,
c'est-à-dire que la cédante doit payer, au moins, ce montant pour bénéficier de
cette couverture.
Le paiement des primes provisionnelles est enregistré en comptabilité
comme une avance faite au réassureur, c'est à dire qu'elle est portée à son débit
sans enregistrement correspondant dans les comptes de gestion :

Compte avec les cessionnaires Banque


Prime prov. Prime prov.

56
Haut du document

1.5.3.3.7 Les dépôts


La réglementation des assurances impose à la cédante de constituer à son
actif et de représenter à son passif l'intégralité des engagements souscrits à
l'égard des assurés sans tenir compte des cessions en réassurance. Cette
couverture consiste à détenir les moyens financiers correspondant aux
engagements en suspens à la date du 31 décembre. Pour respecter cette règle,
la cédante va exiger des ses réassureurs de déposer, entre ses mains, leur part
dans les provisions techniques.
Le réassureur va ainsi déposer sa part dans :
- la provision pour risques en cours,
- la provision pour sinistres à payer.
Les dépôts sont en général constitués en espèces ; mais ils peuvent, dans
certains cas, être concrétisés par une remise de valeurs mobilières ou par la
délivrance d'une lettre irrévocable de crédit délivrée par un établissement
bancaire. La constitution et la libération des dépôts en espèces sont effectuées
dans les comptes de réassurance, selon la périodicité de ces derniers. Lors de
chaque libération, la cédante crédite le réassureur d'un intérêt au taux prévu par
le traité de réassurance.

1.5.3.4. Transcription comptable


L’exécution des traités de réassurance génère pour la cédante :
- des opérations techniques
- des opérations financières

1.5.3.4.1. Les opérations techniques


Les opérations techniques se traduisent par des charges et des produits
pour l'entreprise. L'analyse de ces opérations par le plan comptable des
assurances a conduit aux schémas d'écritures suivants :
A l’égard des cessionnaires :

Débit Crédit Libellé compte


701911 Part des cessionnaires dans les primes brutes vie
701921 Part des cessionnaires dans les primes brutes non-
vie
701912 Déductions de réassurance vie
701922 Déductions de réassurance non-vie
60191 Prestations et frais payés vie (cessions)
60192 Prestations et frais payés non-vie (cessions)
71831 Participations reçues des cessionnaires vie
71832 Participations reçues des cessionnaires non-vie

57
Haut du document
34110 34110 Comptes avec les cessionnaires

Au niveau des comptes des provisions techniques :

Débit Crédit Libellé compte


3212 Provisions pour primes non acquises (cessions)
7029 Variation des prov pour primes non acquises
(cessions)

3221 Provisions pour sinistres à payer vie (cessions)


60291 Variation des prov pour sinistres-vie (cessions)

3222 Provisions pour sinistres à payer non-vie


(cessions)
60292 Variation des prov pour sinistres non- vie
(cessions)

3231 Provisions mathématiques vie (cessions)


60391 Variation des prov math à la charge des
cessionnaires

L’enregistrement en comptabilité se fait à partir du compte de réassurance


dont les opérations peuvent être, pour les besoins de l’analyse, décomposées
ainsi :
a - La cédante crédite le réassureur de la part de ce dernier dans les primes
de réassurance cédées conformément au traité :

Compte avec les cessionnaires Part des cessionnaires/primes


Primes Primes

b - La cédante débite le réassureur de la commission accordée en vertu du


traité

Compte avec les Déductions de réassurance


cessionnaires
Déductions Déductions

c - La cédante débite le réassureur des sinistres à sa charge

Compte avec les cessionnaires Prestations et frais cessions


Sinistres Sinistres

58
Haut du document
d - Dans certaines formes de traités, le réassureur peut être appelé à
allouer à la cédante une participation aux bénéfices

Compte avec les cessionnaires Participations reçues


Part. aux Part. aux
bénéf. bénéf.

Dans les faits le compte du réassureur reçoit un montant unique qui est le
solde du compte technique avec comme contrepartie les comptes de charges et
produits de la cédante selon le schéma d’écriture suivant (non-vie) :

Débit Crédit Libellé compte Montant Montant


701921 Part des réassureurs dans les primes Primes
601921 Part des réassureurs dans les prestations Sinistres
et frais payés
701922 Déductions de réassurance Déduction
701923 Participations aux bénéfices reçues des PB
réassureurs non vie
34110 Compte avec les cessionnaires Solde

1.5.3.4.2.Les opérations financières


Les mouvements de fonds entre la cédante et son réassureur sont portés au
compte courant de celui-ci selon leur sens :

Compte avec les cessionnaires Banque


Décaissements Encaissements Encaissements Décaissements

Les opérations d'ordre financier qui se manifestent par la constitution et la


restitution de dépôts rémunérés entre les mains de la cédante.

34110 Compte avec les cessionnaires

42000 Dettes pour espèces remises par les réassureurs


Libellé : Constitution de dépôts reçus des réassureurs

34110 Compte avec les cessionnaires

42000 Dettes pour espèces remises par les réassureurs


Libellé : Libération des dépôts

34110 Compte avec les cessionnaires


601912 Charges de dépôts sinistres vie
601922 Charges de dépôts sinistres non-vie
701917 Charges de dépôts primes - vie
901927 Charges de dépôts primes non-vie
Libellé : Intérêts sur dépôts libérés

59
Haut du document

Selon les dispositions du traité de réassurance la cédante retient un dépôt


correspondant aux engagements en suspens à la fin de l'exercice comptable :

Compte avec les cessionnaires Dettes pour dépôts


Dépôt Dépôt
constitué constitué

Compte avec les cessionnaires Dettes pour dépôts


Dépôt libéré Dépôt libéré

Compte avec les cessionnaires Charges de dépôts


Intérêts / Intérêts/dépôts
dépôts

2.1. PRODUITS

2.1.1 Principes
En matière de production des opérations d'assurances, le principe de la
comptabilité à l'émission des primes conduit à trois types de régularisations selon
la réponse apportée aux trois questions suivantes :
- les comptes retracent-ils tous les produits de l'exercice ?
- les produits comptabilisés concernent-ils l'exercice ?
- les produits comptabilisés sont-ils grevés d'un risque ?

Exemple :
Une société a réalisé trois contrats d'assurances au cours de l'année 1995,
soit :

60
Haut du document
Un contrat "A" allant du 1er juillet au 31 décembre 1995 pour lequel la
prime (1000 Dh) est toujours impayée à la date du 31 décembre;

Un contrat "B" allant du 1er janvier au 31 décembre 1995, pour lequel elle a
encaissé une provision de 2000 Dh, la prime totale sera calculée sur la base
d'une déclaration que l'assuré doit faire à la fin de la période d'assurance ;

Un contrat "C" allant du premier juillet 1995 au 30 juin 1996 pour une
prime de 1200 Dh, la quittance a été émise et encaissée.

Solution :
Le calcul du résultat de la société pour l'année 1995 sur ces trois opérations
doit répondre aux trois questions ci-dessus en faisant l'analyse suivante :

Le contrat « A », dont la prime est impayée depuis six mois, le calcul du


résultat doit prendre en considération les chances de recouvrement de cette
créance (soit 50% de la prime par exemple).

Le contrat « B » ayant une période de garantie identique à l'exercice


comptable, le résultat doit tenir compte de la totalité de la prime le
concernant. Or les comptes de la société n'ont enregistré qu'une provision.
Il conviendra donc d'estimer la prime réelle de ce contrat et d'enregistrer le
reliquat.(soit, par exemple, 20% de la provision).

Le contrat « C » ne concerne l'année 1995 que pour la moitié de sa durée,


donc la prime à prendre en compte n'est que la moitié, soit 600.

Le compte de calcul des produits découlant des primes se présentera ainsi :

Libellé Montant + -
Prime de « A » 1 000,00
Prime de « B » 2 000,00
Prime de « C » 1 200,00
Risque sur prime « A » 500,00
Reliquat Prime B + 400,00
Prorata Prime C 600,00
Total des corrections (2) 4 200,00 400,00 1 100,00
Produits nets de l’exercice 3 500,00

2.1.2 Primes à annuler


2.1.2.1 Définition des primes à annuler
Le principe de la comptabilité à l'émission des primes a pour conséquence
d'enregistrer des créances (sur les assurés) dont le recouvrement n'est pas
toujours certain, surtout dans les entreprises pratiquant le système de l'émission

61
Haut du document
simultanée des polices et des quittances correspondantes (émission suite à une
simple proposition avant régularisation des documents contractuels).
L'enregistrement mécanique des primes dès leur émission à pour corollaire le
phénomène des annulations. Ces annulations résultent également d'erreurs
matérielles dans le traitement des opérations techniques.
Ainsi, lors de l'inventaire, une certaine proportion des quittances de primes
émises et non encore encaissées à la date du 31 décembre ne sera certainement
pas recouvrée et sera retournée pour annulation ou rectification. Pour faire face à
ce risque et en corriger l’impact, l'entreprise doit procéder à une estimation des
primes restant à annuler
L'estimation des annulations de primes dépend de la catégorie d’opération
concernée, de l'expérience de chaque entreprise, de sa politique de souscription
et de recouvrement. Cette estimation est basée sur l'observation statistique du
phénomène des annulations au sein de l’entreprise en vue d’en déterminer les
ratios. L'application de ces ratios aux émissions comptabilisées au cours d'un
exercice donné permet d'obtenir le montant global des annulations susceptibles
d'être enregistrées sur ces émissions. Le risque résiduel à la fin de l’exercice est
obtenu après déduction des annulations déjà comptabilisées au titre des
émissions considérées.
D'autres méthodes, basées sur l'analyse des annulations par rapport à l'âge
des primes à recevoir à la fin d'un exercice donnée permettent également de
déterminer des d'annulation.

2.1.2.2 Comptabilité des primes à annuler


L'enregistrement et le calcul des primes à annuler seront illustrés par
l'exemple suivant :
Au 31 décembre 1995, la balance fait apparaître :

Libellé Débit Crédit


Commissions 12.000
Primes émises 120.000
Annulations de primes 10.000
Primes à recevoir :
sur émissions 1993 2.000
sur émissions 1994 9.000
sur émissions 1995 40.000

Si l'on considère que les ratios d'annulation selon l'âge des primes sont :
Année N - 2 = 70%
Année N - 1 = 60%
Année N = 50%

62
Haut du document
Les primes arriérées au 31 décembre 1995 présentent donc le risque
d'annulation suivant :
1995 : 40.000 x 50% = 20 000
1994 : 9.000 x 60% = 5 400
1993 : 2.000 x 70% = 1 400
Total 26 800
Transcription comptable :
Débit Crédit Libellé des comptes
70129 Primes à annuler 26 800
61129 Frais d’acquisition sur primes à 2 680
annuler
4427 Primes à annuler 24 120

2.1.3 Primes à émettre


2.1.3.1 Définition des primes à émettre
Le fait générateur de l'enregistrement des primes en comptabilité étant
constitué par "l'émission". Cette règle a notamment pour effet de différer
l'enregistrement comptable tant que les documents constatant cette émission
(quittances et bordereaux) n'ont pas été établis. Dans ce cadre, l'arrêté des
comptes en fin d'année en vue du calcul du résultat de l'entreprise ne peut se
contenter d'une simple totalisation des comptes de primes mais doit veiller à
l'intégration de la totalité des produits réalisés.
La régularisation des comptes de primes permet ainsi de traduire en termes
de produit techniques, l'intégralité de la production réalisée au cours de
l'exercice. Les écritures de régularisation visent à compléter le chiffre d'affaires
par toutes les primes restant à émettre sur des contrats souscrits, dont les
risques sont en cours mais dont les modalités techniques ou pratiques
empêchent ou retardent l'émission. Les primes à émettre résultant notamment
des circonstances suivantes :
- certains contrats prévoient que les primes sont calculées d'après les
déclarations de l'assuré ; dans ce cas, les régularisations ne peuvent
intervenir qu'au cours du premier trimestre suivant l'exercice
considéré.
- une partie de la production réalisée au cours du mois de décembre
ne pourra être traitée que durant le mois de janvier de l'année
suivante.
Le PCA ne prévoit pas de méthode particulière pour le calcul des primes à
émettre. Pour mesurer un tel phénomène, l'observation des données du passé,
notamment les émissions sur exercices antérieurs, est de nature à dégager les
tendances et les moyennes qui permettront de guider la société dans l'estimation
des primes acquises et non émises.

2.1.3.2 Comptabilité des primes à émettre


L'enregistrement en comptabilité des primes à émettre est une opération de
régularisation des comptes de primes. Cette opération est assortie d'une

63
Haut du document
régularisation des charges et produits afférents à ces primes. En effet, les primes
à émettre doivent être enregistrées en tenant compte des flux qui seront générés
par leur émission. C'est le cas des frais d’acquisition et de la part des cessions en
réassurance. En outre, il convient de noter que les primes non émises doivent, le
cas échéant, être intégrées dans le calcul de la provision pour primes non
acquises et risques en cours.
Le processus des opérations de régularisation consiste :
- à enregistrer une écriture dans les comptes de l'exercice en cours de
clôture,
- à annuler cet enregistrement dans les comptes de l'exercice suivant.
Le jeu des écritures est le suivant :
Date : 31 décembre de l'exercice
Débit Crédit Libellé des comptes
34270 Primes à émettre (1)
61124 Frais d’acquisition sur primes à émettre (2)
701924 Primes à émettre (cessions) (3)
70124 Primes à émettre (4)

(1) Ce compte enregistre le montant des primes à émettre déduction


faite des taxes, frais d’acquisition et des cessions en réassurances ;
(2) Ce compte enregistre la charge des frais d’acquisition alloués aux
intermédiaires ;
(3) Ce compte mentionne la part (nette des déductions) qui reviendra
aux réassureurs lors de l'émission effective de ces primes;
(4) Ce compte indique le montant des primes restant à émettre au 31
décembre de l'exercice, nettes de taxes.

2.1.3.3 Application
Exemple :
En catégorie "accidents du travail", les déclarations de salaires reçues
du 1er janvier au 30 avril 1996 ont donné lieu à des régularisations
au titre de l'année d'assurance 1995 pour un montant de 18.000
(ressortant du compte « Primes émises sur exercices antérieurs »).
Ces régularisations ont touché 90% des contrats en portefeuille.

Par ailleurs, il est rappelé que :


- les commissions allouées aux intermédiaires sont de 15% ;
- la catégorie fait l'objet d'une réassurance en quote-part de 50%
avec une déduction de 20%.

Solution :
Estimation des primes à émettre au 31 décembre 1995 :

64
Haut du document
Compte tenu de la part du portefeuille régularisé durant les quatre
premiers mois de l'année 1996, le total des primes restant à émettre
au 31 décembre 1995 peut valablement être estimé à :

Reste à émettre : 18.000 / 0,90 =20.000


Frais d’acquisition 20.000 x 15% = 3.000
Cessions : (20.000 x 80%))x 50% =8.000
Net compagnie : 20.000 - 3.000 - 8.000 = 9.000
Enregistrement au journal :
34270 Primes à émettre 9.000
61124 Frais d’acquisition des primes à 3.000
émettre 8.000
701924 Primes à émettre (cessions)
70124 Primes à émettre 20.000
Total 20.000 20.000

Remarques :
Les primes à émettre sont mentionnées au tableau "A" de l'état
modèle 10 et concourent au calcul des primes acquises. Leur émission
à posteriori doit permettre de les rattacher à leur exercice de d’effet.
Lorsqu'il s'agit de primes payables d'avance, les primes à émettre
doivent être prises en considération pour le calcul des primes à
reporter.
La régularisation des comptes de primes est une opération spécifique
aux assurances non-vie. Toutefois, dans certaines assurances en cas
de décès (Assurances de groupes) où la durée de la couverture est
annuelle, cette régularisation doit être opérée comme en assurances
non-vie.

2.1.4 Provision pour primes non acquises


2.1.4.1 Définition de la provision pour primes non acquises
La prime d'assurance est définie par rapport à une période de couverture
durant laquelle la garantie accordée par l'assureur est susceptible de produire
ses effets en cas de réalisation du risque. Cette période coïncide rarement avec
l'exercice comptable qui constitue la période de référence pour le calcul du
résultat de l'assureur. Il en résulte en fin d'exercice une situation caractérisée
par un déphasage entre le volume de primes comptabilisées et la production
effective de la garantie correspondante dont la durée s'étend au-delà du 31
décembre. En effet, pour tous les contrats en cours au 31 décembre, la
prestation de l'assureur n'est pas encore fournie, elle ne s'achèvera qu'à leur
prochaine échéance.
Il convient donc de tenir compte de la charge probable de sinistres qui vont
survenir après le 31 décembre sur des contrats dont les primes ont été
comptabilisées antérieurement à cette date.

65
Haut du document
Cette charge probable est appréhendée de deux manières différentes :
- par une simple répartition "comptable" de la prime dans le temps (c'est la
limite inférieure) ;
- par une extrapolation de la sinistralité constatée au cours des deux
derniers exercices, (limite supérieure).
A cet effet, une partie de la prime doit être provisionnée en vue de pouvoir
faire face à ces sinistres. Ce prélèvement est constitué par la provision pour
primes non acquises (PPNA) qui est égale à la portion de primes payables
d'avance se rapportant à la période comprise entre la date de l’inventaire et la
date de la prochaine échéance de prime ou, à défaut, du terme du contrat.
Elle résulte donc d'une simple répartition du montant de la prime au prorata
temporis. Cependant cette répartition doit prendre en considération les charges
(frais d'acquisition) constatées à l’émission et qu’il convient également de
transférer à l'exercice suivant dans les mêmes proportions. La provision pour
primes non acquises constitue ainsi la limite inférieure de la charge probable des
polices en cours.
Le complément à ce minimum est constitué par la provision pour risques en
cours décrite au paragraphe suivant.
La provision pour primes non acquises est calculée, contrat par contrat, au
prorata temporis ou par toute autre méthode statistique approuvée par le
ministre des finances, notamment en cas d'inégale répartition du risque dans le
temps.
Les primes ou cotisations s'entendent y compris les accessoires et coûts de
polices, mais nettes de taxes et annulations déduites.

2.1.4.4 Comptabilité des P.P.N.A.


L'enregistrement en comptabilité de la provision pour primes non acquises
est passé par l'écriture suivante :

Débit Crédit Libellé des comptes


3492 Charges d’acquisition reportées
7022 Variation des provisions pour primes non acquises
non-vie
61122 Frais d’acquisition reportés
1610 Provision pour primes non acquises non-vie

Les charges d'acquisition reportées correspondent à la proportion des


charges concernant les primes non acquises. Il s'agit d'un corollaire des primes
non acquises.
La provision constituée à la fin d’un exercice est dite « Provision de
clôture » par opposition à celle constituée à la fin de l’exercice précédent dite
« Provision à l’ouverture », le compte 7022 enregistre leur variation entre les
deux exercices.

66
Haut du document
En effet, les provisions techniques constituées à la fin d’un exercice donné
correspondent à l’intégralité des engagements en suspens à cette date. Les
provisions de clôture d’un exercice annulent et remplacent les provisions
d’ouverture. C’est la raison pour laquelle, avant d’enregistrer les provisions de
clôture, il est procédé à une reprise intégrale des provisions à l’ouverture.
La part des réassureurs dans la provision pour primes non acquises est calculée
dans les mêmes conditions et selon les mêmes méthodes que celles retenues
pour le calcul de la provision brute, sans pouvoir excéder le montant
effectivement à la charge des réassureurs tel qu'il résulte de l'application des
clauses des traités.
La part des réassureurs dans la provision pour primes non acquises est
enregistrée ainsi :

Débit Crédit Libellé des comptes


3212 Provision pour primes non acquises non-vie (cessions)
701922 Déductions de réassurance
3492 Charges d’acquisition reportées
7029 Variation des provisions pour primes non acquises
non-vie (Cessions)

2.1.5 Provision pour risques en cours


2.1.5.1. Définition
La provision pour risques en cours est calculée par catégories de
risques. Cette provision doit être constituée si le taux de la charge de sinistres
des deux derniers exercices est supérieur à 1 (un).
Le taux de la charge de sinistres est défini ainsi : pourcentage obtenu en
ajoutant, d'une part, le rapport des sinistres survenus aux primes acquises des
deux derniers exercices, et, d'autre part, la moitié du rapport des autres charges
d’exploitation aux primes émises au cours de l'exercice inventorié (le rapport des
autres charges d’exploitation aux primes émises doit être au moins de 10%).
Si ce taux est supérieur à un (1), l'excédent est appliqué au montant des
primes non acquises pour déterminer le montant de la provision pour risques en
cours.
La part des réassureurs dans la provision pour risques en cours est calculée
dans les mêmes conditions et selon les mêmes méthodes que celles retenues
pour le calcul de la provision brute, sans pouvoir excéder le montant
effectivement à la charge des réassureurs tel qu'il résulte de l'application des
clauses des traités en tenant compte des éléments retenus dans le cadre du
calcul de la PNA.

2.1.5.2 Application :
Les primes à reporter au 31 décembre s’élèvent à 300 000,00 dirhams
(Primes non automobile). les frais d’acquisition sont de 10%
Extrait de l'état D12

67
Haut du document
2004 2005 Total 2004 + 2005
S/P 102 % 85% 98%
FG/PE 10% 12%

Solution :

Taux risques en cours = (98% + 12%/2) - 100 = 4%


Donc :
Provision pour primes non acquises = 300 000
Frais d’acquisition reportés (300 000 x 10%) = 30 000
Provision pour risques en cours (300 000 x 4%) = 12 000

3492 Charges d'acquisition reportées 30 000


7022 Variation des provisions pour primes non 300 000
acquises
61122 30 000
Frais d’acquisition reportés
1610 Provision pour primes non acquises non-vie 300 000
60821 Variation des autres provisions techniques 12 000
16821 Provisions pour risques en cours 12 000

2.1.6. Provision pour fluctuation de sinistralité


2.1.6.1 Définition
La provision pour fluctuation de sinistralité est une provision destinée à
compenser la perte technique éventuelle apparaissant à la fin de l’exercice en ce
qui concerne les opérations d’assurances:
- en cas de décès
- responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur
- accidents du travail
- crédit
- Acceptations en réassurance
Elle est également destinée à faire face aux charges exceptionnelles
afférentes aux opérations garantissant les risques dus à des éléments naturels et
tous autres risques exceptionnels définis par le ministre chargé des finances.
La provision pour fluctuation de sinistralité n'est pas nouvelle provision, elle
remplace :
- la provision de stabilité qui était prévue en matière de "groupes décès" ;
- la méthode dite de "blocage des primes" en assurances automobile et
accidents du travail
La provision pour fluctuations de sinistralité est alimentée par un
prélèvement de 75% sur l’excédent technique net de cessions de la catégorie
concernée.
L'excédent technique est déterminé ainsi (non-vie) :

68
Haut du document
Primes de l’exercice nettes d’annulations (nettes de cessions)
- Dotations aux provisions (nettes de cessions)
pour primes non acquises
pour risques en cours
pour risques en cours et pour sinistres inconnus
+ Produits techniques d'exploitation
- Montant des charges de sinistres nettes de recours (nettes de cessions)
- Charges techniques directement imputables à la catégorie
- Quote part des autres charges.
= Excédent technique net de cession
x 75%
= Provision pour fluctuations de sinistralité

En assurance décès, l'excédent technique (de mortalité) résulte de la différence


entre, d'une part, 80% des primes acquises en assurances de groupe en cas de
décès et, d'autre part, le montant de la charge des sinistres. le prélèvement à la
provision pour fluctuation de sinistralité est égal à 80% de l'excédent technique
Le prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la provision pour fluctuation
de sinistralité atteint :
- en assurance en cas de décès, lorsque le niveau de la provision atteint la
moyenne des primes émises des trois derniers exercices.
- en assurances crédit, 150% de la moyenne des primes émises au cours des
cinq derniers exercices nettes de cessions en réassurance.
- en assurances accidents du travail et responsabilité civile des véhicules
terrestres à moteur, 50% de la moyenne des primes émises au cours des cinq
derniers exercices nettes de cessions en réassurance.
- en assurances des risques dus à des éléments naturels, 300% de la moyenne
des primes émises au cours des cinq derniers exercices.
- En acceptations en réassurance, lorsque son montant atteint un multiple de la
moyenne des primes acquises au cours des cinq derniers exercices y compris
l'exercice en cours, nettes d'annulations et de ristournes, après déduction des
réassurances cédées. Le multiple à appliquer est égal à cinq fois l'écart-type du
ratio charge de sinistres à primes acquises déterminé sur une période
d'observation d'au moins dix (10) ans.
Lorsque le solde technique net est négatif, la provision pour fluctuations de
sinistralité doit être réintégrée au résultat de l'exercice à concurrence du
montant négatif ainsi déterminé.
Alimentation de la provision pour fluctuation de sinistralité
Débit Crédit Libellé des comptes
6042 Variation Provisions pour fluctuations de sinistralité non vie
1642 Provisions pour fluctuations de sinistralité non vie

69
Haut du document

2.1.7. Autres régularisations


2.1.7.1 Frais d’acquisition précomptés
Pour certaines catégories d’assurances dont les risques font l’objet de
contrat de longue durée, les commissions d’acquisition sont accordées aux
intermédiaires au moyen d’un seul versement à la réalisation de l’affaire. Cette
charge, qui concerne un contrat de longue durée, ne doit pas être supportée par
l’exercice de souscription mais étalée sur toute la durée du contrat.
Pour ce faire, la charge à répartir va être portée à l’actif du bilan par
l’enregistrement suivant :
Débit Crédit Libellé des Comptes
2126 Frais d’acquisition des contrats précomptés
71971 TCE - Frais d’acquisition
précomptés

Le compte 2126 doit être tenu par exercice de souscription des contrats.
L’amortissement des frais d’acquisition précomptés s’effectue au prorata du
nombre d’exercice qui couvrent la durée du contrat.
L’amortissement annuel est constaté par le débit du compte 61912 «DEA
des charges à répartir » et le crédit de 28126.
Débit Crédit Libellé des Comptes
61912 DEA des charges à répartir
28126 Amort. des frais d’acquisition précomptés

Le compte 28126 enregistre le cumul des amortissements effectués sur les


commissions des exercices n’ayant pas encore fait l’objet d’un amortissement
intégral. Lorsque l’amortissement d’un exercice est achevé, la fraction du compte
28126 est compensée par le compte 2126.

2.2. CHARGES

2.2.1. Principes
Les opérations d'inventaire en matière des engagements techniques des
entreprises d'assurances résultent de textes généraux ou particuliers à
l'assurance.
L'obligation de l'inventaire annuel découle des obligations comptables
prescrites par le code général de normalisation comptable. Cette obligation a été
prévue par l'article 5 de la loi n°9-88 du 25 décembre 1992 relative aux
obligations comptables des commerçants qui dispose que "la valeur des éléments
actifs et passifs de l'entreprise doivent faire l'objet d'un inventaire au moins une
fois par exercice à la fin de celui-ci".
En ce qui concerne les engagements techniques des entreprises
d'assurance, l'article 238 du code des assurances dispose que "les entreprises

70
Haut du document
d'assurances et de réassurance doivent, à toute époque, inscrire à leur passif et
représenter à leur actif :
- les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral des
engagements contractés à l'égard des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de
contrats ; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées ;

- les postes correspondants aux créances privilégiées et aux dettes


exigibles ;

- la réserve pour l’amortissement de l’emprunt ;

- une réserve égale à l'ensemble des provisions techniques à la charge du


régime de prévoyance sociale institué par l'entreprise en faveur de son personnel
;

- les dépôts de garanties des agents, des assurés et des tiers.

Les provisions techniques sont constituées selon la nature des opérations


exercées par les entreprises d'assurances et de réassurance. Les conditions de
leur constitution, de leur évaluation, de leur représentation et de leur dépôt sont
fixées par l'administration."

Les provisions techniques sont fixées par l'arrêté d'application du livre 3.


Les provisions techniques sont recalculées lors de chaque inventaire. Elles sont
enregistrées en comptabilité pour leur montant global, les montants
antérieurement constitués étant intégralement repris par une écriture de reprise
en sens inverse au début de l'exercice suivant.
Les provisions constituées à la fin d’un exercice, dites « Provisions à la
clôture » par opposition à celles constituées à la fin de l’exercice précédent, dites
« Provisions à l’ouverture ».
En effet, les provisions techniques constituées à la fin d’un exercice donné
correspondent à l’intégralité des engagements en suspens à cette date. Les
provisions de clôture d’un exercice annulent et remplacent les provisions
d’ouverture. C’est la raison pour laquelle, avant d’enregistrer les provisions de
clôture, il est procédé à une reprise (on dit également libération) des provisions
d’ouverture par une écriture inverse de celle de la constitution.

2.2.2. Assurances sur la vie

Les provisions techniques prévues en matière d'assurance sur la vie sont :

1°) Provision mathématique


2°) Provision de gestion
3°) Provision pour capitaux et rentes à payer
4°) Provision pour participation aux bénéfices
5°) Provision pour fluctuations de sinistralité (voir 2.1)
6°) Provision de capitalisation
7°) Provision pour aléas financiers
8°) Provision pour risque d'exigibilité

71
Haut du document
La provision pour risque d'exigibilité et la provision de capitalisation seront
examinées dans le cadre du chapitre relatif aux placements
Dans les assurances sur la vie, l'engagement de l'assureur de verser une
prestation (capital ou rente) ne dépend pas de l'importance d'un dommage
éventuel, la prestation est fixée, dans les clauses du contrat, par l'assuré ou le
souscripteur. En contrepartie de l'engagement de l'assureur, l'assuré s'oblige à
payer les primes selon des modalités déterminées par le contrat d'assurance. La
prestation de l'assureur comporte à la fois un volet financier (gestion d'épargne)
et une composante aléatoire (mutualisation d'un risque).
Le volet financier provient, dans certains cas, de la présentation
commerciale du contrat d’assurance permettant de faire payer à l’assuré des
primes annuelles constantes.
En effet, cette façon de procéder fait que la prime annuelle ne correspond
pas, à un instant "t", à réalité technique du risque à ce moment. Si l’on
considère une temporaire décès, le risque de décès de l’assuré croît avec l’âge ;
un calcul exact de la prime aboutirait à lui faire payer une prime croissante au
fur et à mesure de la durée du contrat. Cette situation est commercialement
inacceptable.
Il en résulte :
-pendant les premières années les primes payées sont supérieures au
risque réel
-lors des dernières années, la tendance se renverse et le risque devient plus
important que la prime annuelle.
Sil l’on considère une temporaire-décès d’une durée de 10 ans

Risque annuel

Prime constante

Pour être capable de tenir ses engagements, l'assureur doit constituer


progressivement les provisions nécessaires :
- pour remplir ses engagement vis-à-vis des assurés : provisions
mathématique
- pour assumer la gestion des contrats : provisions de gestion
- provision pour prestations à payer

72
Haut du document

2.2.2.1. Provision mathématique


La provision mathématique est la différence entre la valeur actuelle des
engagements de l'assureur (prestations à verser) et la valeur actuelle des
engagements de l'assuré (primes restant à payer).
La provision mathématique doit être déterminée selon les bases techniques
du tarif du contrat. Cependant, elle ne peut être inférieure au montant calculé
d’après les taux d'intérêt retenus pour l'établissement des tarifs et, s'il comporte
un élément viager, d'après les tables de mortalité TV 88-90 pour les assurances
en cas de vie et TD 88-90 pour les assurances en cas de décès.
Le taux d'intérêt à retenir pour l'établissement des tarifs ne peut dépasser :
- soit 70% du taux moyen des emprunts d'Etat calculé sur une base
semestrielle
- soit le taux de 3,5%.
Le taux moyen à utiliser pour chaque semestre civil est celui dégagé à partir
des taux observés durant les six mois antérieurs au mois qui précède le semestre
concerné. Les taux observés sont ceux utilisés par Bank Al-Maghrib pour
l'établissement de la courbe des taux.
Les entreprises peuvent garantir, dans leurs contrats comportant une
clause de participation des assurés aux bénéfices, un taux minimum incluant les
taux d'intérêt retenus pour l'établissement des tarifs. Ce taux minimum, qui est
fixé annuellement pour l'année suivante, ne peut excéder 85% de la moyenne
des taux de rendement des actifs de l'entreprise au cours des deux derniers
exercices.
Le taux de rendement des actifs est calculé conformément à l'article 26 de
l'arrêté.
Les provisions mathématiques sont recalculées à la fin de chaque échéance
anniversaire du contrat. Lors de leur constitution, les provisions mathématiques
sont enregistrées en comptabilité par une écriture du type suivant :

Débit Crédit Libellé des Comptes


60311 Variation des provisions mathématiques vie
60316 Charge des intérêts crédités aux provisions mathématiques
16310 Provisions mathématiques vie
60317 Intérêts crédités aux provisions mathématiques

Les provisions mathématiques antérieurement calculées sur les primes


d'inventaire doivent désormais faire l'objet d'un calcul distinct :
- pour l'engagement souscrit à l'égard des assurés = provision
mathématique pure ou à la prime pure
- pour les charges futurs de gestion des contrats = provision de gestion

A noter l'enregistrement des intérêts crédités aux provisions


mathématiques sont portés aux comptes 30316 et 60317 pour permettre
d'en isoler l'impact lors du calcul des soldes intermédiaires de gestion.

73
Haut du document
2.2.2.2. Provision de gestion
La provision de gestion est une provision destinée à couvrir les charges de
gestion futures des contrats non couvertes par ailleurs par des chargements sur
primes ou des prélèvements sur provisions mathématiques.
Elle est dotée, à due concurrence, de l'ensemble des charges de gestion
futures des contrats non couvertes par des chargements prévus par ceux-ci.
Débit Crédit Libellé des Comptes
6032 Variation des provisions de gestion
1632 Provisions de gestion

Les dispositions de l'article 19 précisent que


- Pour chaque ensemble homogène de contrats,
- il est établi, au titre de chacun des exercices clos pendant la durée de ceux-ci,
- un compte prévisionnel des charges et produits futurs de gestion.

Pour l'établissement de ces comptes prévisionnels, sont pris en compte :


- Les produits correspondant aux chargements contractuels ;
- Les charges techniques d'exploitation (hors charges d'acquisition des contrats,
impôts et taxes et dotations d'exploitation

Les charges sont estimées en appliquant à la charge moyenne unitaire observée


au titre des trois derniers exercices (y compris l'exercice en cours) le nombre de
contrats de chaque ensemble homogène de contrats.
La charge unitaire est égale au montant des charges divisé par le nombre de
contrats.
Le taux estimé des rachats totaux ou partiels et des réductions ne pourra
excéder 80% de la moyenne des sorties anticipées de contrats constatées au
cours des trois derniers exercices
Pour chaque ensemble homogène de contrats, le montant de la provision est égal
à la valeur actuelle des charges de gestion futures diminuée de la valeur actuelle
des ressources futures issues des contrats.
Le taux d'actualisation est le taux obtenu en divisant la charge d'intérêts
techniques par le montant moyen des provisions mathématiques brutes de
réassurances des deux derniers exercices.
La provision de gestion est la somme des provisions positives.

2.2.2.3 Provisions pour capitaux et rentes à payer


La provisions pour capitaux et rentes à payer est :"la valeur des capitaux et
rentes échus et restant à payer à la date de l'inventaire "
Cette définition semble concerner les comptes suivants, tel que prévus par
le PCA :

74
Haut du document
- Provision pour sinistres à payer : C’est la valeur des capitaux dus en cas de
décès des assurés et restant à payer à la date de l’inventaire.
- Provisions pour capitaux à payer : c’est la valeur des capitaux échus et restant
à payer à la date de l’inventaire ;
- Provisions pour arrérages à payer : c’est la valeur des rentes échues et restant
à payer à la date de l’inventaire ;
- Provisions pour rachats à payer : c’est la valeur des rachats restant à payer à
la date de l’inventaire ;
L’enregistrement des provisions en comptabilité est effectué par l’écriture
du type suivant :
Débit Crédit Libellé des Comptes
6021 Variation des provisions pour sinistres à payer vie
16211 Provisions pour sinistres à payer vie
16212 Provisions pour capitaux à payer vie
16213 Provisions pour arrérages à payer vie
16214 Provisions pour rachats à payer vie

2.2.2.4 Provisions pour participation des assurés aux bénéfices vie.


La provision pour participation des assurés aux bénéfices est constituée par
le montant des participations aux bénéfices attribuées ou à attribuer aux
bénéficiaires de contrats. Elle est alimentée par le montant des participations aux
bénéfices calculés annuellement.
Par la suite, les sommes portées à cette provision sont :
- soit affectées à la provision mathématique
- soit inscrites dans des comptes individuels
- soit versées aux souscripteurs, au cours des trois exercices suivant celui
au titre duquel elles ont été portées à la provision pour participation aux
bénéfices ;
Les enregistrements en comptabilité sont :
Calcul de la PB au 31 décembre :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60712 Variation des provisions pour participations des assurés aux
bénéfices non encore attribuées aux assurés
16712 Provision pour participations aux bénéfices non encore
attribuées aux assurés
Ouverture de l'exercice suivant :
Débit Crédit Libellé des Comptes
16712 Provision pour participations aux bénéfices non encore
attribuées aux assurés
60712 Variation des provisions pour participations des assurés
aux bénéfices non encore attribuées aux assurés
Paiement à l'assuré :
Débit Crédit Libellé des Comptes

75
Haut du document
60115 Participations des assurés aux bénéfices
51410 Banque
Inscription en compte individuel :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60711 Variation des provisions pour participations des assurés aux
bénéfices - comptes individuels
16711 Provisions pour participations aux bénéfices - comptes
individuels

Participation à attribuer :
Débit Crédit Libellé des Comptes
60712 Variation des provisions pour participations des assurés aux
bénéfices non encore attribuées aux assurés
16712 Provision pour participations aux bénéfices non encore
attribuées aux assurés

2.2.2.5 Provision pour aléas financiers :


Dans les engagements exprimés par des provisions mathématiques,
l’entreprise d’assurance :
- soit s’est engagé soit à rémunérer l’épargne constituée par les assurés à
un taux minimum garanti (dit taux technique)
- soit à actualisé ses engagements à l’égard des assurés et des tiers selon
ce un taux fixé à l'avance.
Pour être à même de tenir sa promesse, l’entreprise doit dégager un
rendement des ces placement au moins égal à ce taux technique. Dans le cas
contraire, elle serait dans l’incapacité de faire face à ses engagements.
Pour parer cette éventualité, la réglementation prévoit une « provision pour
aléas financiers » destinée à compenser la baisse de rendement de l'actif.
Cette provision est constituée lorsque le taux de rendement des placements
affectés à la représentation des provisions techniques afférentes aux opérations
d'assurances sur la vie, diminué d'un dixième est inférieur au quotient du
montant des intérêts techniques et du montant moyen des provisions
mathématiques brutes de réassurances des deux derniers exercices.
Cette provision est égale à la différence entre le montant des provisions
mathématiques calculé avec le taux de rendement réel des placements
mentionnés ci-dessus, diminué d'un dixième et le montant des provisions
mathématiques à l'inventaire;
Le taux de rendement des placements égal au rapport :
- du produit des placements net de charges au sens du plan comptable des
assurances ;
- au montant moyen, des deux derniers exercices, des réserves
mathématiques, brutes de réassurance, afférentes aux opérations
d'assurances sur la vie,
Enregistrement en comptabilité :

76
Haut du document
La provision ainsi constituée, est reprise dans les comptes de l'entreprise à
l'ouverture de l'exercice suivant.

Actif N-1 N Passif N-1 N

Provisions
Placements 84.15 102.60 mathématiques 90.00 110.00
Autres provision
Cession légale 9.35 11.40 vie 3.50 4.00
Total 93.50 114.00 Total 93.50 114.00

Montant moyen des provisions mathématiques 100.00

Produits des placements 4.25


Charges de placements 0.04
Produits nets de charges 4.21
Neuf dixièmes 3.79

Provisions mathématiques calculées selon le taux de


rendement 128.11

Réserve pour aléas financiers 28.11


L’enregistrement en comptabilité :

Débit Crédit Libellé des comptes


6051 Variation des provisions pour aléas 28.11
financiers vie
1651 Provision pour aléas financiers 28.11

Analyse du résultat

Le résultat d'une entreprise d'assurance sur vie est constitué par deux
composantes :

- Résultat de l'activité d'assurance vie

Résultat technique pur :


Résultat sur de mortalité (mortalité effective - mortalité du tarif)
Résultat technique sur autres éléments ( pénalités sur rachat, réduction et
transformation)
Résultat relatif à la gestion du contrat :
Résultat sur frais de gestion
Chargement - (Frais d'administration, frais de règlements des sinistres et frais de
gestion financière)
Résultat sur frais d'acquisition
Chargements - Frais d'acquisition
Résultat financier

77
Haut du document
Produits financiers - Participation aux bénéfices - prélèvement pour couvrir les
frais de gestion

- Résultat de la gestion pour propre compte

Résultat provenant de la gestion des actifs correspondant au fonds propres

2.2.3. Assurances accidents du travail

Les provisions à constituer en assurance "accidents du travail" sont :

1°) Provision mathématique


2°) Provision pour arrérages échus
3°) Provision pour primes non acquises (voir 2.1)
4°) Provision pour risques en cours (voir 2.1)
5°) Provision pour sinistres à payer
6°) Provision pour appareils de prothèse
7°) Provision pour fluctuations de sinistralité (voir 2.1)
8°) Provision de capitalisation
9°) Provision pour aléas financiers
10°) Provision pour risque d'exigibilité

La provision pour risque d'exigibilité et la provision de capitalisation seront


examinées dans le cadre du chapitre relatif aux placements.

2.2.3.1 Provision mathématique


La provision mathématique des rentes est la valeur des engagements de la
société en ce qui concerne les rentes et accessoires de rentes mis à sa charge.
Elle est calculée dans les conditions prévues par l'article 19 de l'arrêté:
- la table de mortalité PF 60-64 ;
- taux d'intérêt de 3,5% ;
- chargement de gestion de 3% du montant de chaque rente.
La provision mathématique a pour valeur minimum le montant des capitaux
représentatifs des rentes mises à la charge de la société à la date de l'inventaire.
Pour le calcul de la provision mathématique, la date de naissance du rentier sera
reportée au 31 décembre le plus proche. La provision déterminée par
l'application des barèmes sera majorée d'un montant égal au quart de la rente.
La provision mathématique des rentes est enregistrée ainsi :
Débit Crédit Libellé des Comptes
6022 Variation des provisions pour sinistres à payer non-vie
16226 Provisions mathématiques des rentes

2.2.3.2 Provision pour arrérage échus

78
Haut du document
C’est la valeur des arrérages échus et restant à payer à la date de
l’inventaire. Cette provision enregistre les arrérage de rentes à payer dans le
cadre de la gestion spéciale des rentes.

2.2.3.3 Provision pour sinistres à payer


C’est la valeur estimative :
- des dépenses pour sinistres non réglés
- des montant des dépenses pour sinistres réglés restant à payer à la date
de l'inventaire
- des capitaux constitutifs de rentes non encore mises à la charge de
l’entreprise
Cette provision comprend :
- d'une part, la valeur estimative des dépenses à prévoir pour le service ou
le rachat des rentes qui pourront être allouées par décision judiciaire ou qui ont
déjà été allouées mais n'ont pas encore été constituées au titre des sinistres
ayant entraîné le décès ou l'incapacité permanente des victimes
- d'autre part, la valeur estimative des dépenses restant à effectuer à titre
d'indemnités journalières et à titre de frais, notamment : frais médicaux, frais
pharmaceutiques, frais d’hospitalisation, frais funéraires, frais judiciaires, frais de
déplacement et de rechute.
Elle est calculée exercice par exercice pour son montant brut sans tenir
compte des recours à exercer. Cette provision est évaluée dossier par dossier
augmentée d'une estimation du coût des sinistres survenus mais non déclarés à
la date de l'inventaire.
L'estimation des sinistre survenus et non déclarés est obtenue en
multipliant le coût moyen des sinistres par l'estimation du nombre des sinistres
survenus mais non déclarés.
L'évaluation ainsi obtenue de la provision pour sinistres à payer ne doit pas
être inférieure à l'évaluation la plus élevée dégagée par les méthodes statistiques
décrites ci-après ; sinon, la provision dossier par dossier est complétée de la
différence par rapport au résultat le plus élevé.
Première méthode : Coût moyen
Le coût moyen est obtenu en divisant le coût total des sinistres terminés au
cours des cinq dernières années par le nombre des sinistres définitivement réglés
ou classés sans suite pendant ce temps.
L'estimation du nombre de sinistres survenus et non déclarés à la date de
l'inventaire est basée sur les cadences de déclaration observées dans l'entreprise
sur une période de cinq exercices au moins précédant l'exercice en cours.
La charge de sinistre de chaque exercice est obtenue en appliquant au
nombre total des sinistres survenus (y compris l'estimation de ceux non déclarés
à la date de l'inventaire) le coût moyen des sinistres.
Cette méthode est applicable pour les dix derniers exercices sauf pour ceux
dont la provision résiduelle, calculée dossier par dossier, est supérieure ou égale
à 30% de la charge de sinistres.

79
Haut du document
La provision pour sinistres à payer est égale à la charge ainsi obtenue
déduction faites des paiements effectués
Deuxième méthode : Cadence de règlement
Cette méthode permet une évaluation de la charge de sinistres basée sur
les cadences de règlement observées dans l’entreprise sur une période de dix
exercices au moins y compris l'exercice en cours ;

2.2.3.4 Provision pour appareils de prothèse :


C’est la valeur estimative des dépenses pour l'achat et, le cas échéant, pour
indemnités représentatives d'acquisition et de renouvellement d'appareils de
prothèse, tant pour les sinistres ayant fait l'objet d'une décision judiciaire que
pour les sinistres non réglés financièrement. Elle est calculée exercice par
exercice et dossier par dossier ;

2.2.4.1. Méthodes d'évaluation


La provision pour sinistres restant à payer afférente aux opérations
d’assurances "responsabilité civile automobile" est estimée par sous-catégories
en procédant à une évaluation distincte :
- des sinistres corporels, d'une part ;
- des autres sinistres, d'autre part.
Les sous-catégories sont :
2311 - Véhicules à usage de tourisme ;
2312 - Véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes ;
2313 - Véhicules utilitaires de 3,5 tonnes et plus ;
2314 - Véhicules affectés au transport public de voyageurs ;
2315 - Véhicules à deux ou trois roues ;
2318 - Autres véhicules ;
Les sinistres afférents à la responsabilité civile sont évalués selon la
méthode dossier par dossier. L'évaluation dossier par dossier consiste à évaluer
le coût probable du sinistre compte tenu des éléments du dossier.
Pour les évaluations concernant les sinistres survenus au cours des deux
derniers exercices, l'utilisation de cette méthode n'est obligatoire que dans le cas
des sinistres corporels correspondant à des risques de responsabilité civile. Les
sinistres non corporels survenus au cours des deux derniers exercices peuvent
donc être estimés d’après les coûts moyens.
L’existence d’un barème d’indemnisation fait que l’évaluation dossier par
dossier repose désormais sur une approche beaucoup plus objective
qu’auparavant. La connaissance ou l’estimation de certains paramètres permet
d’aboutir à une évaluation raisonnable des coûts des sinistres.
Ces paramètres sont :
- le revenu annuel de la victime,
- son âge au moment du sinistre,
- le taux d’incapacité physique permanente,

80
Haut du document
- la durée de l’incapacité de travail,
La nature et la gravité des blessures permettent également d’apprécier
l’éventail des préjudices accessoires (indemnité pour la douleur, préjudice
esthétique, de carrière ou de scolarité, assistance de tierce personne, frais
médicaux et pharmaceutiques).
L’évaluation dossier par dossier doit être complétée par l’estimation de la
charge des sinistres survenus mais non encore déclarés à la date de l’inventaire.
Cette estimation est effectuée par l’estimation des sinistres tardif, appelés
également IBNR
A cet égard, les entreprises doivent enregistrer les sinistres en veillant à
distinguer pour chaque exercice de survenance, l’année de déclaration. En effet
c’est l’année de déclaration qui permet de rattacher un sinistre à l’exercice
comptable.
Pour ce faire l'entreprise d'assurance doit mettre en place un système
permettant de dégager la statistique de déclaration de sinistre par année de
survenance et année de déclaration. L'article 61 de l'arrêté a introduit la règle de
l'enregistrement des sinistres par année de déclaration. Tout sinistre déclaré au
cours d'un exercice doit être porté au registre des sinistres avant la clôture dudit
exercice. Les sinistres déclarés au cours d'un exercice donné et non portés au
registre des sinistres avant la clôture de ce dernier sont enregistrés dans
l'exercice où ce fait a été constaté.

2.2.4.2. Estimation des tardifs


Application : Estimation des IBNR

Année Année de déclaration


Survenance 1996 1997 1998 1999 2000 2001Total
1996 4674 1660 146 61 30 24 6595
1997 5033 1 657 219 76 38 7023
1998 5307 1625 205 72 7209
1999 5637 1971 205 7813
2000 5788 2295 8083
2001 4065 4065
Total 4674 6693 7110 7542 8070 6699 40788

Nombre de sinistres cumulés par années de déroulement

Année Année de déroulement


Survenanc
e 1 2 3 4 5 6
1996 4674 6334 6480 6541 6571 6595
1997 5033 6690 6909 6985 7023
1998 5307 6932 7137 7209

81
Haut du document
1999 5637 7608 7813
2000 5788 8083
2001 4065

Coefficients annuels
(1) 1,3483 1,0281 1,0102 1,0050 1,0037
Coefficients par année
(2) 1,4125 1,0476 1,0190 1,0087 1,0037

Estimation des sinistres non déclarés

Année Déclarés Coefficient Non Déclarés


2001 4065 0,4125 1677
2000 8083 0,0476 385
1999 7813 0,0190 148
1998 7209 0,0087 63
1997 7023 0,0037 26

(1) le coefficient de l’année 2 = 1 ,3486 =


(6334+6690+6932+7608+8083) / (4674+5033+5307+5788)
le coefficient de l’année 3 = 1 ,0281 = (6480+6909+7137+7813) /
(6334+6690+6932+7608)
(2) le coefficient de deuxième année = 1,41125 = (1,3483 x 1,0281 x
1,0102 x 1,0050 x 1,0037)
le coefficient de troisième année = 1,0476 = ( 1,0281 x 1,0102 x 1,0050 x
1,0037)

La charge des IBNR est égale au nombre des tardifs multiplié par le coût
moyen.(voir ci-après)

La provision dossier par dossier, augmentée de la charge des sinistres


survenus mais non encore déclarés est ensuite comparée à la provision
calculée selon la méthode des coût moyens et la méthode de la cadence
de règlement. Si elle est inférieure à au résultat le plus élevée des deux
méthodes, un complément doit être constitué.

2.2.4.3 - Méthode du coût moyen


Évaluation par référence au coût moyen des sinistres des exercices
antérieurs. Le coût moyen est obtenu en divisant le coût total sinistres terminés
ou classés sans suite au cours des cinq dernières exercices par le nombre des
sinistres définitivement réglés ou classés sans suite pendant ce temps. Tout
accident, même s'il ouvre droit à une indemnité à plusieurs victimes est compté
pour un seul sinistre.
Ce coût moyen est appliqué au nombre de sinistres survenus au cours de
chacun des dix derniers exercices pour lesquels la provision pour sinistres à

82
Haut du document
payer, calculée dossier par dossier, est supérieure ou égale à 30% du coût total
des sinistres.
Il convient de noter que le nombre de sinistres survenus doit comprendre
d’une part les sinistres déclarés et d’autre part une estimation des sinistres
survenus et non déclarés:
Remarques concernant la nouvelle convention CID :
Depuis le 1er juin 2000, la convention d’indemnisation directe a introduit le
mécanisme du recours forfaitaire pour les sinistres dont le montant est inférieur
ou égal à 20 000 dirhams.
Le traitement comptable retenu par le PCA conduit à la solution suivante :
Les entreprises qui indemnisent leurs assurés enregistrent en charges de
sinistres le montant des règlements effectués et portent en "autres produit
d'exploitation" les recours forfaitaires encaissés,
Parallèlement, les recours forfaitaires payés ne sont pas passés en sinistres
mais en "autres charges non techniques"
Il en résultent au niveau de l’inventaire que l’évaluation dossier par dossier
des sinistres matériels RC :
A – Sinistres entrant dans le cadre du recours forfaitaire :
- Pour les sinistres dont les assurés sont non responsables ou
partiellement responsables : l’évaluation doit être effectuée brute de
recours
- Pour les sinistres dont les assurés sont responsables ou
partiellement responsables : l’évaluation doit être égale à
zéro.
A – Sinistres entrant dans le cadre du recours au coût réel :
- Pour les sinistres dont les assurés sont non responsables ou
partiellement responsables : l’évaluation est égale aux accessoires
- Pour les sinistres dont les assurés sont responsables ou
partiellement responsables : l’évaluation est égale au coût
réel
Sachant que pour les deux derniers exercices l’évaluation dossier par
dossier n’est pas obligatoire, une estimation d’après le coût moyen des sinistres
des cinq derniers exercices doit tenir de la modification de la convention CID.

83
Haut du document
Application : Calcul du coût moyen
Coût total des sinistres corporels terminés ou classés sans suite
Années de Exercices comptables
survenance 1997 1998 1999 2000 2001 Total

1994 23 593 512,94 15 723 164,97 18 876 507,88 18 766 209,09 11 772 066,89 88 731 461,77

1995 23 360 154,02 18 481 989,10 26 932 441,72 30 346 177,64 17 382 675,55 116 503 438,03

1996 6 678 246,05 15 508 169,84 24 387 458,10 32 534 595,54 22 031 136,04 101 139 605,57

1997 823 802,58 5 500 129,34 21 364 095,76 31 577 168,81 25 809 668,83 85 074 865,32

1999 923 012,03 10 523 090,89 25 351 250,53 38 065 078,53 74 862 431,98

1999 1 874 056,79 13 415 033,70 30 963 895,57 46 252 986,06

2000 3 537 986,14 16 926 463,94 20 464 450,08

2001 4 699 564,51 4 699 564,51

Total 54 455 715,59 56 136 465,28 103 957 651,14 155 528 421,45 167 650 549,86 537 728 803,32

84
Haut du document

Nombre des sinistres corporels terminés ou classés sans suite


Années de Exercices comptables
survenance 1997 1998 1999 2000 2001 Total
1994 826 353 974 404 268 2825
1995 659 491 693 674 365 2882
1996 314 397 705 705 561 2682
1997 120 248 735 826 561 2490
1998 86 431 791 896 2204
1999 169 411 932 1512
2000 191 533 724
2001 162 162
Total 1919 1575 3707 4002 4278 15481

Coût moyen = 537 728 803,32 / 15481 = 34 734,75

85
Haut du document
Charge
Année Règlement Réserve D/D Charge Totale Taux Nombre IBNR Total CM Réserve CM
IBNR

1 992 178 929,00 61 643,00 0,00 240 572,00 25,624% 6000 0 6000 61 643,00

1 993 167 643,00 97 437,00 0,00 265 080,00 36,758% 6500 0 6500 34,73475 58 132,88

1 994 200 872,00 74 494,00 0,00 275 366,00 27,053% 7000 0 7000 74 494,00

1 995 157 030,00 123 250,00 0,00 280 280,00 43,974% 7100 0 7100 34,73475 89 586,73

1 996 151 187,00 148 932,00 0,00 300 119,00 49,624% 8250 0 8250 34,73475 135 374,69

1 997 149 091,00 176 554,00 903,10 326 548,10 54,343% 9500 26 9526 34,73475 181 792,23

1 998 144 219,00 206 240,00 2 188,29 352 647,29 59,104% 10100 63 10163 34,73475 208 790,26

1 999 106 093,00 294 779,00 5 140,74 406 012,74 73,870% 11500 148 11648 34,73475 298 497,37

2 000 48 169,00 427 695,00 13 372,88 489 236,88 90,154% 14000 385 14385 34,73475 451 490,38

2 001 16 520,00 334 280,00 58 250,18 409 050,18 95,961% 11500 1677 13177 34,73475 441 179,80

Total 1 319 753,00 1 945 304,00 79 855,19 3 344 912,19 60,544% 91450 2299 93749 2 000 981,33

86
Haut du document

2.2.4.4 - Méthode de la cadence de règlement


Évaluation basée sur les cadences de règlement observées dans l'entreprise
au cours des dix derniers exercices, au moins y compris l'exercice en cours.
L’établissement de la cadence de règlement de l’entreprise sur les dix
dernières années requiert les travaux et traitements suivants :
- Elaboration d’un tableau triangulaire comportant pour chaque
année de survenance et sur une période d’au moins dix ans :
- les règlements cumulés par exercice comptable,
- les évaluations successives dossier par dossier
- l’évolution de la charge des sinistres,
- Détermination de la cadence de règlement pour chaque
exercice de survenance par le rapport des paiements effectués
à la charge des sinistres connue à la fin du dernier exercice
comptable.
- Calcul de la cadence à retenir pour l’application de la méthode
qui est la cadence moyenne de l’entreprise. Cette moyenne est
obtenue en pondérant les cadences de chaque exercice par la
charge de sinistres du dernier exercice.

Application : Cadence de règlements

87
Haut du document
Règlements annuels
(En milliers de dirhams)

Année 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total

1992 7 048,01 8 248,01 27 785,64 23 944,79 33 693,64 18 801,85 20 073,51 20 930,16 10 366,27 8 037,13 178 929,00

1993 14 331,22 26 033,06 22 434,46 31 568,40 17 615,91 18 807,37 19 609,98 9 712,41 7 530,18 167 643,00

1994 17 055,78 23 834,36 37 982,69 24 594,07 32 423,19 35 603,18 17 204,04 12 174,69 200 872,00

1995 7 149,99 18 038,89 23 961,04 31 678,14 40 905,16 23 896,19 11 400,59 157 030,00

1996 5 985,55 19 645,11 37 069,41 42 648,48 28 284,13 17 554,32 151 187,00

1997 9 062,45 26 562,23 43 433,79 43 097,19 26 935,34 149 091,00

1998 12 328,64 40 240,04 51 495,35 40 154,97 144 219,00

1999 15 803,88 42 532,81 47 756,31 106 093,00

2000 17 042,80 31 126,20 48 169,00

2001 16 520,00 16 520,00

88
Haut du document
Règlements cumulés
(En milliers de dirhams)

Anné
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Charge
e
1992 7 048,01 15 296,02 43 081,66 67 026,45 100 720,09 119 521,93 139 595,44 160 525,60 170 891,87 178 929,00 240 572,00

1993 14 331,22 40 364,28 62 798,74 94 367,14 111 983,05 130 790,42 150 400,40 160 112,82 167 643,00 265 080,00

1994 17 055,78 40 890,15 78 872,84 103 466,91 135 890,09 171 493,27 188 697,31 200 872,00 275 367,00

1995 7 149,99 25 188,88 49 149,91 80 828,06 121 733,22 145 629,41 157 030,00 280 281,00

1996 5 985,55 25 630,66 62 700,07 105 348,55 133 632,68 151 187,00 300 119,00

1997 9 062,45 35 624,68 79 058,46 122 155,66 149 091,00 325 644,00

1998 12 328,64 52 568,68 104 064,03 144 219,00 350 458,00

1999 15 803,88 58 336,69 106 093,00 400 872,00

2000 17 042,80 48 169,00 475 864,00

2001 16 520,00 350 800,00

Total 122 328,32 342 069,02 585 818,71 717 411,75 753 050,13 718 622,03 635 723,15 521 510,42 338 534,87 178 929,00

89
Haut du document
Cadence de règlement

Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1992 2,93% 6,36% 17,91% 27,86% 41,87% 49,68% 58,03% 66,73% 71,04% 74,38%
1993 5,41% 15,23% 23,69% 35,60% 42,25% 49,34% 56,74% 60,40% 63,24%
1994 6,19% 14,85% 28,64% 37,57% 49,35% 62,28% 68,53% 72,95%
1995 2,55% 8,99% 17,54% 28,84% 43,43% 51,96% 56,03%
1996 1,99% 8,54% 20,89% 35,10% 44,53% 50,38%
1997 2,78% 10,94% 24,28% 37,51% 45,78%
1998 3,52% 15,00% 29,69% 41,15%
1999 3,94% 14,55% 26,47%
2000 3,58% 10,12%
2001 4,71%
Cadence
3,75% 11,74% 24,02% 35,21% 44,64% 52,78% 59,90% 66,77% 66,95% 74,38%
pondérée

Réserve Cadence de règlement

Année Règlements Coefficient Réserve Cadence


1992 178 929,00 74,38% 61 643,00
1993 167 643,00 66,95% 82 756,66
1994 200 872,00 66,77% 99 955,83
1995 157 030,00 59,90% 105 121,75
1996 151 187,00 52,78% 135 234,58
1997 149 091,00 44,64% 184 918,52
1998 144 219,00 35,21% 265 377,36
1999 106 093,00 24,02% 335 505,09
2000 48 169,00 11,74% 362 206,79
2001 16 520,00 3,75% 424 414,22
Total 2 057 133,81

2.2.4.5 Complément
L'application des méthodes de calcul précédentes conduit à la détermination du
complément éventuel à constituer en comparant l’évaluation dossier par dossier
(y compris l’estimation des IBNR) aux résultats obtenus par la méthode des
coûts moyens et la méthode de la cadence de règlements.

Provision Provision Provision Provision Compléme


Année IBNR Ecart <0 Ecart >0
D/D totale CM Cadence nt

90
Haut du document

1992 61 643,00 0,00 61 643,00 61 643,00 61 643,00 0,00 0,00

1993 97 437,00 0,00 97 437,00 58 132,88 82 756,66 -14 680,34 0,00

1994 74 494,00 0,00 74 494,00 74 494,00 99 955,83 25 461,83 5 174,30

1995 123 250,00 0,00 123 250,00 89 586,73 105 121,75 -18 128,25 0,00

1996 148 932,00 0,00 148 932,00 135 374,69 135 234,58 -13 697,42 0,00

1997 176 554,00 903,10 177 457,10 181 792,23 184 918,52 7 461,41 1 516,29

1998 206 240,00 2 188,29 208 428,29 208 790,26 265 377,36 56 949,07 11 573,06

1999 294 779,00 5 140,74 299 919,74 298 497,37 335 505,09 35 585,35 7 231,57

2000 427 695,00 13 372,88 441 067,88 451 490,38 362 206,79 -78 861,08 0,00

2001 334 280,00 58 250,18 392 530,18 441 179,80 424 414,22 31 884,05 6 479,40

2 025 159,19 2 000 981,33 2 057 133,81 -125 367,09 157 341,71 31 974,62

31 974,62

Réserve à retenir 2 057 133,81

Complément 31 974,62

La provision découlant de la méthode de la cadence de règlement, le


complément à retenir est égal à :
2 057 133,81 – 2 025 159,19 = 31 974,62
Ce montant est réparti sur les exercices dégageant un écart positif
proportionnellement à la somme de ces écarts soit
Pour 1994 : (31 974,62 / 157 341,71) x 25 461,83 = 5 174,30
La provision pour sinistres à payer est majorée d’un chargement de gestion de
5%. Toutefois, l'entreprise d'assurances et de réassurance peut appliquer, après
accord du ministre chargé des finances, un taux différent dégagé de sa
comptabilité analytique et correspondant aux frais réels afférents à la gestion des
dossiers sinistres.

2.2.5. Autres opérations d’assurances dommages


2.2.5.1 Provision mathématique des rentes
Provision correspondant aux engagements des entreprises en ce qui
concerne les rentes mises à leur charge (rentes de droit commun).

91
Haut du document
Elle est calculée dans les conditions prévues par l'article 20 de l'arrêté:
- la table de mortalité PF 60-64 ;
- taux d'intérêt de 3,5% ;
- chargement de gestion de 3% du montant de chaque rente.

2.2.5.2 Provisions pour sinistres à payer


C’est la valeur estimative des dépenses pour sinistres non réglés et le montant
des dépenses pour sinistres réglés restant à payer à la date de l'inventaire y
compris les capitaux constitutifs de rentes non encore mises à la charge de
l’entreprise.
Elle est calculée :
- par catégorie,
- exercice par exercice,
- dossier par dossier,
- pour son montant brut sans tenir compte des recours à
exercer.
En assurances directes, la provision est inscrite en comptabilité après
majoration de 5% à titre de chargement de gestion. Toutefois, l'entreprise
d'assurances et de réassurance peut appliquer, après accord du ministre chargé
des finances, un taux différent dégagé de sa comptabilité analytique et
correspondant aux frais réels afférents à la gestion des dossiers sinistres. De
même cette majoration peut être appliquée au montant de la provision nette de
cession pour les polices ayant fait l'objet d'une réassurance "facultative".
Dans l'évaluation dossier par dossier, lorsqu'une indemnité a été fixée par
décision justice, définitive ou non, les sommes à mettre en provisions doivent,
dans la limite du maximum fixé par la police, être au moins égale à cette
indemnité, diminuée, le cas échéant, des acomptes déjà versés.
L'évaluation résultant des provisions dossier par dossier doit être complétée
par une estimation des sinistres survenus mais non déclarés (sinistres inconnus,
tardifs ou IBNR). L'estimation du nombre de sinistres survenus et non déclarés à
la date de l'inventaire est basée sur les cadences de déclaration observées dans
l'entreprise sur une période de cinq exercices au moins précédant l'exercice en
cours.

2.2.5.3 Provision pour risques en cours et pour sinistres inconnus :


Provision exigée des entreprises pratiquant les opérations d'assurances des
marchandises transportées et les opérations d'assurance crédit. Elle est calculée
à raison d'un pourcentage du total des primes ou cotisations de l'exercice
inventorié, accessoires et coûts de polices compris mais nettes d’impôts et
d'annulations. Le pourcentage précité doit être au minimum de 18% pour
opérations d'assurances transport de marchandises (facultés) et 36% pour les
opérations d'assurance crédit ;

2.2.5.4. Provision pour risques croissants :

92
Haut du document
Provision exigée des entreprises pratiquant les opérations d'assurances
contre les risques de maladie et d'invalidité lorsque la durée du contrat est
pluriannuelle. Elle est égale à la différence des valeurs actuelles des
engagements respectivement pris par l'assureur et par les assurés ;

2.2.5.5. Enregistrement en comptabilité


La constitution des provisions est constatée en comptabilité par :
- le débit porté aux comptes des variations des provisions (postes 602 à
608)
- le crédit des comptes respectifs des postes 162 à 168.

Les débits ont pour objet de constater la charge correspondant aux


sinistres survenus et non payés ou aux prestations non encore fournies par
l’assureur. La charge résultant des paiements étant enregistrée, dans les
opérations courantes, au fur et à mesure des règlements.

2.3. PLACEMENTS

2.3.1. Règles d'évaluation


Les règles d'évaluation des éléments d'actif des entreprises d'assurances
découlent des dispositions réglementaires spécifiques et sont fixées par les
articles 40 et suivants de l'arrêté d'application du livre 3 du code des assurances.
Les règles édictées par ces dispositions s'écartent de celles adoptées par la
norme générale comptable, en ce sens qu'elles introduisent une dérogation au
principe de prudence et de non-compensation. Cette particularité tient compte
des objectifs poursuivis par les entreprises d'assurance en matière de gestion
financière.

2.3.2.1. Valeurs à revenu fixe


Les valeurs à revenu fixe sont inscrites à leur prix d'achat à la date
d'acquisition.
Lorsque le prix d'achat de ces titres est supérieur à leur prix de
remboursement, la différence est amortie sur la durée de vie résiduelle des
titres.
L'enregistrement en comptabilité est :

Débit Crédit Libellé


6341 Amortissements des différences sur prix de remboursement vie
6342 Amortissements des différences sur prix de remboursement non-
vie
4496 Amort. différences sur prix de remboursement des titres

93
Haut du document

Lorsque le prix d'achat de ces titres est inférieur à leur prix de


remboursement, la différence est portée en produits sur la durée de vie
résiduelle des titres.
Débit Crédit Libellé
3496 Différence sur prix de remboursement à percevoir sur titres
7341 Produits des différences sur prix de remboursement vie
7342 Produits des différences sur prix de remboursement non
vie

Le prix d'achat et le prix de remboursement s'entendent hors intérêt couru.


Lors de l'arrêté comptable, les moins-values latentes ressortant de la
différence entre la valeur comptable, diminuée des amortissements et majorée
des produits mentionnés ci-dessus et la valeur de réalisation des titres, ne font
pas l'objet d'une provision.
Néanmoins, lorsqu'il y a lieu de considérer que le débiteur ne sera pas en
mesure de respecter ses engagements, soit pour le paiement des intérêts, soit
pour le remboursement du principal, une provision pour dépréciation doit être
constituée à l'inventaire.

2.3.3.2. Autres éléments d'actifs


A l'exception des valeurs à revenu fixe, les placements affectés aux
provisions techniques et les autres placements financiers et immobiliers sont
évalués à leur valeur d'entrée.
Toutefois:
a) les valeurs mobilières dont la moins value au jour de l'inventaire atteint
25% de leur valeur d'entrée, sont provisionnées à concurrence de ladite moins
value. Cette moins value est égale à la valeur d'entrée diminuée de la valeur de
marché moyenne des trois derniers mois précédant la date de l'inventaire ;
b) la valeur d'entrée des immeubles et des parts ou actions des sociétés
immobilières non inscrites à la cote de la bourse des valeurs, est soit le prix
d'achat ou de revient ou, dans les conditions fixées dans chaque cas par le
ministre chargé des finances, la valeur déterminée après expertise effectuée
conformément à la règlementation des assurances. Les valeurs sont diminuées
des amortissements pratiqués. Le prix de revient des immeubles est celui qui
ressort des travaux de construction et d'amélioration, à l'exclusion des travaux
d'entretien proprement dits ;
c) les prêts sont évalués d'après les actes qui en font foi, déduction faite
des remboursements effectués.
Pour les valeurs mobilières visées au paragraphe a) ci-dessus,
l'enregistrement en comptabilité est :
Débit Crédit Libellé
6394 Dotation aux provisions pour dépréciation des placements
2963 Provision pour dépréciation des actions et part
sociales

94
Haut du document

2.3.3.3. Contrats en unités de comptes


Par dérogation aux dispositions des articles 40, 41 et 42, les
placements affectés aux provisions mathématiques des contrats
d'assurances sur la vie ou de capitalisation à capital variable font l'objet
d'une estimation séparée et ils sont inscrits au bilan pour leur valeur au
jour de l'inventaire.

2.3.3.4. Evaluation des valeurs déposées


Les valeurs mobilières remises par les réassureurs sont évaluées
d'après les cours les plus bas de la bourse des valeurs du jour de
l'inventaire ou d'après le prix de rachat pour les actions de sociétés
d'investissement à capital variable et les parts de fonds communs de
placement.

Les valeurs appartenant aux cessionnaires et déposées en garantie à la


société figurent dans les comptes spéciaux « 0520-Valeurs déposées par
les réassureurs » et « 0420-Cessionnaires valeurs à restituer ».

Débit Crédit Comptes


0520 Valeurs déposées par les réassureurs
0420 Cessionnaires valeurs à restituer

Lors de l'inventaire, l'estimation des valeurs se traduit soit par une plus-
value soit par une moins-value. S'agissant de valeurs appartenant à des tiers,
l'enregistrement en comptabilité permettra de régulariser les comptes 0520 et
0420.
Les valeurs remises par la société à ses cédantes en représentation des
engagements techniques de réassurance acceptée sont enregistrées ainsi :
Débit Crédit Comptes
2672 Valeurs remises aux cédantes
2621 Titres cotés

Dans ce cas, le dépôt est assimilé à une sortie. La constatation en


comptabilité se fera au prix unitaire moyen pondéré.
Lors de l'inventaire, l'évaluation des titres remis en dépôt se traduit par une
régularisation du compte 2672 en tenant compte du cours de bourse.
En cas de plus values, ces régularisations sont enregistrées au débit du
compte 2672 par le crédit du compte 4492 « Différence d’estimation » au moyen
de l'écriture suivante :
Débit Crédit Comptes
2672 Valeurs remises aux cédantes
4492 Différence d'estimation

La plus-value qui est ainsi comptabilisée n'aura aucune incidence sur le


résultat de l'entreprise. En effet l'augmentation du compte de l'actif qui en

95
Haut du document
résulte est contrebalancée au passif du bilan du montant porté au crédit du
compte 4492 qui est un compte de régularisation du passif. Cette écriture est
contre-passée à l'ouverture de l'exercice suivant.
En cas de moins-values, une provision pour dépréciation est constituée par
le crédit du compte 2967.

2.3.2. Provision pour risque d'exigibilité


Les placement autres que ceux à revenus fixes et ceux ayant donné lieu à
constitution de provisions par ligne, font l'objet d'une évaluation sur la base de
leur valeur de réalisation, dans les conditions ci-après :
a) pour les valeurs mobilières cotées, le cours le plus bas au jour de l'inventaire ;
b) pour les actions non cotées, la valeur mathématique de l'action sauf le cas où
une autre valeur résulte d'une évaluation effectuée conformément aux
dispositions règlementaires ;
c) pour les actions de sociétés d'investissement à capital variable et les parts de
fonds communs de placement, le dernier prix de rachat publié au jour de
l'inventaire ;
d) pour les autres valeurs mobilières non cotées, la valeur vénale correspondant
au prix qui en serait obtenu dans des conditions normales de marché ;
e) pour les immeubles et les parts ou actions des sociétés immobilières non
cotées, la valeur estimée comme il est prévu à b) ci-dessus ;
f) pour les prêts hypothécaires, le montant à retenir pour la présente évaluation
ne peut être réduit que dans les deux cas ci-après :
- s'il est reconnu que la valeur de l'immeuble, au moment de la réalisation du
prêt, était inférieure aux quatre tiers du montant des sommes prêtées. Dans ce
cas, la valeur du prêt à retenir est égale à 75% de la valeur de l'immeuble ;
- si, à une époque postérieure à la réalisation du prêt, la valeur de l'immeuble
est tombée au-dessous du montant de la somme restant à rembourser. Dans ce
cas, la valeur du prêt à retenir est égale à la valeur de l'immeuble ;
g) pour les autres placements, la valeur d'entrée comme il est prévu au
paragraphe 2.3.3 ci-dessus, sauf les cas où une autre valeur résulte d'un accord
entre le ministre chargé des finances et l’entreprise d’assurances, auquel cas,
cette valeur est retenue.
La provision pour risque d'exigibilité est constituée, par nature de
placements, lorsque la valeur globale inscrite au bilan est supérieure à la valeur
de réalisation globale de ces mêmes placements.

Exemple
Amortissements Réserve pour
Valeur Valeur Valeur de
Désignation Ou risque
d’entrée d’inventaire réalisation
Provision d’exigibilité
Obligations 9 000.00 - 9 000.00 -

96
Haut du document
A
B 11 000.00 11 000.00
Titres cotés
C 1 000.00 300.00 700.00 700.00

D 2 000.00 2 000.00 2 500.00


E 3 000.00 3 000.00 2 500.00
F 4 000.00 4 000.00 3 500.00
G 5 000.00 5000,00 4 950,00
H 6 000.00 6000,00 5 950,00
Total 20 000.00 20 000.00 19 400.00 600.00

Enregistrement en comptabilité :

Compte Compte Débit Crédit


Dot. aux provisions pour dépréciation des
6394 300
placements
Provisions pour dépréciation des actions
2963
et parts sociales 300

Dotations aux provisions pour risque


6391 600
d’exigibilité
16911 Provision pour risque d’exigibilité vie 600

2.3.3. Réévaluation de l'actif


Le ministre des finances peut requérir la fixation par une expertise de la valeur
de tout ou partie de l'actif des entreprises d'assurances et notamment des
immeubles et des parts et actions de sociétés immobilières leur appartenant ou
sur lesquels elles ont consenti un prêt ou une ouverture de crédit hypothécaire.
Cette expertise peut être également demandée au ministre des finances par les
entreprises d'assurances.
La valeur résultant de l'expertise peut être inscrite à l'actif du bilan dans les
limites et les conditions fixées dans chaque cas par le ministre des finances. Elle
constitue alors la nouvelle valeur d'entrée, la différence entre cette valeur et
la valeur comptable antérieure étant constatée en compte de produits et
charges.
L'expertise ne peut être renouvelée qu'à intervalles non inférieurs à trois ans.
Les conditions de l'expertise sont fixées comme suit :
1°- Le ministre des finances notifie à l'entreprise la liste des éléments de l'actif
dont la valeur est à expertiser et le nom de l'expert qu'il a choisi pour expertiser
chacun de ces éléments. Cette liste ne concerne pas les valeurs cotées à la
bourse des valeurs et les actions de sociétés d'investissement à capital variable
et les parts de fonds communs de placement.
Dans un délai maximum de trente jours à compter de la notification, l'entreprise
informe le ministre des finances si elle accepte l'expert désigné par

97
Haut du document
l'Administration comme expert unique dont la conclusion liera les deux parties,
ou si elle demande une expertise contradictoire.
Dès qu'il a reçu la réponse visée aux deux alinéas précédents, le ministre des
finances invite l'expert unique ou les deux experts à procéder à l'expertise. Il
donne communication de cet avis à l'entreprise.
L'expert unique ou les deux experts doivent déposer leurs conclusions et les
notifier aux deux parties dans un délai maximum de trois mois à compter de la
remise de l'avis ci-dessus du ministre chargé des finances.
S'il y a désaccord entre les conclusions des deux experts, ceux-ci procèdent à la
désignation d'un tiers expert dans un délai de trente (30) jours, à défaut, le
ministre chargé des finances procède à sa désignation.
Le tiers expert doit déposer ses conclusions et les notifier aux deux parties dans
les deux mois de sa désignation.
2°- Si, après avoir été désigné dans les formes ci-dessus prévues, un expert se
trouve empêché de remplir sa mission dans les délais fixés, il est immédiatement
procédé à une nouvelle désignation dans les mêmes formes, et les délais sont
dûment prorogés.
3°- Les entreprises sont tenues de fournir aux experts, dès leur désignation et
sur leur demande, conjointe ou non, tous les moyens d'investigation que ces
derniers jugent utiles pour l'accomplissement de leur mission, notamment, en
matière d'immeubles, pour la visite des lieux et la connaissance des actes et
documents se rapportant aux immeubles expertisés.
En ce qui concerne les immeubles, l'expertise ne peut être renouvelée qu'à
intervalles non inférieurs à cinq ans. Toutefois, pour la détermination de la valeur
des immeubles entre deux expertises, il peut être procédé à une actualisation de
la dernière estimation, certifiée par l'expert qui a effectué la dernière expertise,
ou par un expert accepté par le ministre chargé des finances, par application
d'une règle basée sur des indices représentatifs du marché immobilier.

2.3.4. Provision de capitalisation


La provision de capitalisation est une provision destinée à parer à la
dépréciation des valeurs comprises dans l’actif de l’entreprise et à la diminution
de leur revenu.
Jusqu'en 1997, la provision de capitalisation était exigée uniquement au
titre des plus values sur obligations affectées à des provisions mathématiques,
c'est-à-dire à des engagements portant sur la vie humaine.
Actuellement elle concerne l'ensemble des opérations.
La provision de capitalisation est déterminée en faisant application des
dispositions ci-après :
Si, en cas de vente ou de remboursement des valeurs suivantes :
- Valeurs de l'Etat ;
- Valeurs jouissant de la garantie de l'Etat ;
- Obligations émises par les banques ;
- Titres de créances négociables (certificats de dépôt) ;

98
Haut du document
- Titres de créances négociables (bons des sociétés de financement) ;
- Obligations cotées à la bourse des valeurs ;
- Autres obligations dont l'émission a reçu le visa du CDVM ;
- Obligations émises par les fonds de placements collectifs en titrisation ;
le prix, diminué des intérêts courus, est supérieur au montant pour lequel
ces valeurs figuraient à l'actif y compris le solde de la différence
(surcote/décote), une somme égale à la différence est portée à la provision de
capitalisation.
Débit Crédit Comptes
6395 Dotations à la provision de capitalisation
16951 Provision de capitalisation vie

Dans le cas contraire, une somme égale à la différence peut être imputée
sur la provision de capitalisation dans la limite de celle-ci. Cependant, le montant
de la provision de capitalisation ne peut dépasser 15% du montant des valeurs
ci-dessus.
Débit Crédit Comptes
16951 Provision de capitalisation vie
7395 Reprises sur provisions de capitalisation

Les valeurs mobilières remises par les réassureurs, les titres à taux variable
ainsi que les placements affectés aux contrats à capital variable ne donnent pas
lieu à la constitution de la provision de capitalisation.

2.3.5. La régularisation des revenus


Le principe de l'indépendance des exercices exige que tout produit ou
fraction de produit concernant l'exploitation ou l'activité d'un exercice soit
rattaché à ce dernier. Il en va de même pour les charges engagées par
l'entreprise.
En ce qui concerne les produits des placements des entreprises d'assurance,
le volume des revenus financiers que génère leur activité financière confère une
importance particulière au respect de l'indépendance des exercices.

La comptabilité des opérations courantes relatives aux produits financiers


ne pose aucun problème particulier. Les travaux les plus important se situent au
moment de l'inventaire où l'on se trouve généralement devant les cas suivants :
a - des produits non encore échus concernent partiellement l'exercice,

3493 Intérêts et loyers acquis et non échus


7321Revenus des placements immobiliers
7322Revenus des obligations et bons
7324Revenus des prêts et effet assimilés

99
Haut du document
b - des revenus sont encaissés ou comptabilisés et concernent en tout
ou en partie le ou les exercices suivants.

7324 Revenus des prêts et effet assimilés


4491Produits constatés d'avance

Les opérations enregistrées ci-dessus dans le cadre de l'inventaire sont des


écritures de régularisation des comptes de produits. Elles sont contre-passées à
l'ouverture de l'exercice suivant.
Le jeu des écritures de régularisation permet d'affecter à chaque exercice la
masse des produits qui le concernent et ce indépendamment de l'époque de leur
encaissement. Ce mécanisme peut être mis en évidence en suivant le
déroulement des opérations au cours de deux exercices consécutifs.
Exemple : Le 25 février 1990 l'entreprise souscrit à un emprunt pour
1.000.000 de Dirhams aux conditions suivantes :
- Jouissance : 1er mars,
- Taux d'intérêt : 12%
- Durée : 15 ans
Le premier coupon sera encaissé le 1er mars 1991.
Au 31 décembre 1990, l'entreprise doit, comme on l'a vu
précédemment, calculer la fraction de coupon correspondant à la
période 10 mois allant du 1er mars au 31 décembre 1990. La même
opération devra être renouvelée à la fin de chaque exercice tant que
les titres sont en portefeuille.(a)

3491 Intérêts acquis et non échus 100.000


7322Revenus des obligations et bons 100.000

Contre-passation à l'ouverture (b) ;


7322 Revenus des obligations et bons 100.000
3491Intérêts acquis et non échus 100.000

Encaissement du coupon (c) :


5141 Banque 120.000
7322Revenus des obligations et bons 120.000

Inventaire 1991 (d) :


3491 Intérêts acquis et non échus 100.000
7322Revenus des obligations et bons 100.000

Grand-livre :
Compte 7322 au 31 décembre 1990
Libellé Débit Libellé Crédit
a 100.000
Solde 100.000

100
Haut du document
100.000 100.000

Compte 7322 au 31 décembre 1991


Libellé Débit Libellé Crédit
(b) 100.000 (c) 120.000
(d) 100.000
Solde 120.000
220.000 220.000

On remarque que le compte de l'exercice 1990 a bien enregistré la


fraction concernant cet exercice, soit 100.000.

L'exercice 1991 ayant couvert une année intégrale du placement en


question, doit par contre enregistrer un montant de produit
correspondant à une année d'intérêts, c'est-à-dire 120.000, et c'est
bien ce que dégage son solde.

2.3.6. LISTE DES PLACEMENTS


1°- Valeurs de l'Etat ;
2°- Valeurs garanties par l'Etat ;
3°- Créance sur le Fonds de solidarité des assurances
4°- Créance sur la Société centrale de réassurance (cessions légales) ;
5°- Obligations émises par les banques ;
6°- Avances sur contrats vie ;
7°- Immeubles urbains bâtis, situés au Maroc ;(2)
8°- Autres immeubles urbains situés au Maroc ; (2)
9°- Parts et actions de sociétés immobilières y compris les avances en compte
courant ;
10°- Prêts en première hypothèque sur des immeubles situés au Maroc,
11°- Prêts sur les valeurs énumérées aux paragraphes 1° et 2° ci-dessus ;
12°- Titres de créances négociables (certificats de dépôt)
13°- Titres de créances négociables (bons des sociétés de financement) ;
14°- Titres de créances négociables (billets de trésorerie) garantis par des avals
bancaires ;
15°- Obligations cotées à la bourse des valeurs ;
16- Autres obligations dont l'émission a reçu le visa du Conseil déontologique des
valeurs mobilières ;
17°- Actions cotées à la bourse des valeurs ;
18°- Actions de SICAV ou parts de FCP l’objet est limité à la gestion d’un
portefeuille de valeurs mentionnées aux 1° et 2° ;

101
Haut du document
19°- Actions des SICAV dont l’objet n'est pas limité seulement à la gestion d’un
portefeuille de valeurs mentionnées au 1° et 2° ;
20°- Obligations émises par les fonds de placements collectifs en titrisation ;
21°- Primes recevoir (vie), de deux mois de date au plus, nettes de taxes et de
charges d'acquisition;
22°- Primes à recevoir, (non-vie), de deux mois de date au plus, nettes de taxes
et de charges d'acquisition;
23°- Créances sur les cessionnaires afférentes aux cessions facultatives non
déposées auprès des cédants ;
24°- Créances nettes sur les cédants au titre des acceptations en réassurance ;
25°- Espèces en caisse ou déposées auprès des établissements financiers ;
26°- Charges d'acquisition reportées ;
27°- Autres placements, sur autorisation, pour chaque cas, par le ministre
chargé des finances.

(1) Les titres de créances subordonnées non cotés ne peuvent être admis en
représentation des provisions techniques.
(2) Pour l'admission de ces éléments, les droits réels dont ils sont grevés ne
doivent pas dépasser 50% de leur valeur au moment de leur affectation

2.3.7. LISTE DES PLACEMENTS

Provisions Provisions
Liste des placements Actif
Représentatif
techniques techniques
1°- Valeurs de l'Etat MIN 30%
2°- Valeurs garanties par l'Etat MIN 30%

102
Haut du document
3°- Créance sur le FSA MIN 30%
4°- Créance sur la SCR MIN 30%
5°- Obligations émises par les banques 5% MIN 30%
6°- Avances sur contrats vie 80% (1) MIN 30%
18°- Actions de SICAV- parts de FCP : limité valeurs
1° et 2° MIN 30%

21°- Primes recevoir (vie) MIN 30%


7°- Immeubles urbains bâtis 10% Max 70%
8°- Autres immeubles urbains 10% Max 70% 30%
9°- Parts et actions de sociétés immobilières Max 70%
10°- Prêts en première hypothèque 2,5% Max 70% 10%
11°- Prêts sur les valeurs 1° et 2° ci-dessus ; Max 70% 15%
12°- TCN (certificats de dépôt) 5% Max 70%
15°- Obligations cotées 5% Max 70% 50%
17°- Actions cotées 10% Max 70%

19°- Actions des SICAV Max 70%

13°- TCN (bons des sociétés de financement) 2,5% Max 70% 10%
14°- TCN (billets de trésorerie) garantis par des avals
bancaires 2,5% Max 70%

22°- Primes à recevoir, (non-vie) 10%


Max 70%
25°- Espèces en caisse ou banque Max 70%
16- Autres obligations visées par le CDVM 2,5% Max 70% 5%
20°- Obligations émises par les FPCT 10% Max 70% 15%
23°- Créances sur les cessionnaires (facultatives) Max 70%
26°- Charges d'acquisition reportées Max 70% 20% (2)
27°- Autres placements Max 70% 15%
24°- Créances nettes sur les cédants (3)

(1) 80 % de la provision de chaque contrat

(2) 20 % PNA

(3) Sans limitations pour les provisions techniques "acceptations"

103
Haut du document

2.4. INVENTAIRE

2.4.1. Analyse des opérations

Les opérations d'assurances et de réassurance doivent être ventilées


- par pays,
- par monnaie,
- par catégorie et sous-catégorie d'opérations d'assurances
- et par exercice.
Les opérations passées avec les tiers doivent être retracées dans des comptes
ouverts au nom de chacun d’eux. Les opérations d'assurances effectuées par les
bureaux directs sont également retracées dans des comptes ouverts au nom de
chacun d’eux.
La tenue des comptes divisionnaires et des sous-comptes nécessaires à
l'établissement des états financiers et statistiques est obligatoire.
Les entreprises doivent ajouter des rubriques à celles des états modèles chaque
fois qu'une addition est utile à la sincérité des comptes-rendus; elles ont la
faculté de le faire chaque fois que cela est utile à la clarté des comptes.
Toutefois, les postes complémentaires doivent toujours être présentés comme
des subdivisions de rubriques plus générales figurant à l'état modèle. Le total de
chacun de ces postes complémentaires doit toujours être porté sous la rubrique
réglementaire à laquelle lesdits postes sont rattachés.

2.4.2. Dossier des opérations d'inventaire


Les entreprises doivent tenir un dossier des opérations d'inventaire réunissant
les documents justificatifs des chiffres d'inventaire, du bilan et du compte de
produits et charges, ou des références permettant de retrouver immédiatement
ces documents.
En ce qui concerne l'information comprise dans les états de synthèse et dans les
états financiers et statistiques, un ensemble de procédures internes doit
permettre :
a) de reconstituer dans un ordre chronologique les opérations comptables ;
b) de justifier toute information par une pièce d'origine à partir de laquelle il doit
être possible de remonter par un cheminement ininterrompu au document de
synthèse et réciproquement ;
c) d'expliquer l'évolution des soldes d'un arrêté à l'autre par la conservation
des mouvements ayant affecté les postes comptables.
2.4.3. Répartition des charges et produits
La répartition des produits et charges techniques entre les différentes opérations
d’assurances doit se faire:

104
Haut du document
- directement et individuellement et sans clé de répartition pour les produits et
charges affectables en totalité à une destination (charges d’acquisition, ...) ;
- par application d’une clé de répartition justifiée et dûment décrite dans le
manuel de procédures de l'entreprise d'assurances, pour les produits et charges
non affectables directement.
En ce qui concerne les charges techniques d'exploitation, la clé doit permettre
leur répartition selon des critères quantitatifs objectifs, appropriés et
contrôlables, directement liés à la nature de ces charges.
La détermination de la clé de répartition fait appel à une comptabilité analytique
permettant de déterminer des unités d'œuvre servant de base à la construction
d'une clé de répartition.
A défaut d'une étude plus poussée, la ventilation des charges techniques
d'exploitation non affectables directement est obtenue en divisant :
● primes + prestations et frais payés + variation positive des provisions
techniques de chaque opération d'assurances, par
● primes + prestations et frais payés + variation positive des provisions
techniques de l'ensemble des opérations.
La répartition des produits financiers doit être effectuée d'abord par affectation, à
savoir:
a - assurances vie et capitalisation ;
b - assurances vie et capitalisation à capital variable ;
c - gestion spéciale des rentes accidents du travail ;
d - autres opérations d’assurances directes ;
e - réassurance ;
f - autres affectations.
Elle est effectuée, directement, en vertu de la règle d’affectation des placements.
En ce qui concerne les charges de placement non affectables directement, elles
sont réparties au prorata des placements concernés.
Les produits et charges de placements affectés à la représentation des provisions
techniques sont, à défaut d'une étude plus poussée, ventilés par catégorie ou
sous catégorie au prorata de la moyenne des provisions techniques brutes de
réassurance des deux derniers exercices compte non tenu des provisions
techniques de la gestion spéciale des rentes accidents du travail et des contrats
vie et capitalisation à capital variable.
Les répartitions concernent les postes suivants :
- Charges techniques d'exploitation 612 à 619
- Produits techniques d'exploitation 716 à 719
Après détermination des montants des charges et produits affectables à
chaque catégorie d'opération, l'enregistrement suivant est passé en comptabilité
analytique d'exploitation :

105
Haut du document
91612 Charges d’exploitation vie
91621 Charges d’exploitation non-vie
9061 Charges d’exploitation réfléchies

91613 Charges des placements vie


91623 Charges des placements non-vie
9063 Charges de placements réfléchies

9071 Produits d’exploitation réfléchis


91711 Produits d’exploitation vie
91721 Produits d’exploitation non-vie

9073 Produits de placements réfléchis


91713 Produits des placements vie
91723 Produits des placements non-vie

Exercice d’application – Comptabilité agences

En 1996, la société a effectué les opérations suivantes avec son agent :

106
Haut du document
a) le 05/01/96, l'agent adresse à la société diverses propositions d'assurances.

b) le 10/01/96, la société envoie à son agent un bordereau d'émission


comportant les éléments suivants :
- nombre de quittances : 10 (numérotées de 1 à 10),
- prime nette unitaire : 10.000 Dh,
- taxes assurances : 12 %,
- accessoires : 10 Dh par quittances,
- commission : 20 %,

c) le 15/01/96, l'agent retourne à la société les quittances numéro 3-4-5.

d) le 31/01/96, la société reçoit un chèque de 30.000 Dh accompagné des avis


d'encaissement des quittances n° 1-2-6-7.

e) le 25/02/96, Les quittances retournées par l'agent le 20 janvier font l'objet


des traitements suivants :
1 - la quittance n° 3 a été encaissée ;
2 - la quittance n° 4 a été transmise à l'avocat pour recours contentieux.
3 - la quittance n° 5 a été annulée suite à une erreur sur le montant de la
prime. L'agent ayant pris le soin de la remplacer par une quittance n° A1
pour une prime de 5.000 Dh.

f) le 28/02/96, la société reçoit, en retour, la quittance n° 8 avec la mention


"l'assuré ne s'est pas présenté pour payer sa prime".

g) le 05/03/96, la société renvoie la quittance n° 8 avec la mention "débit ferme,


retour hors délai".

h) le 31/03/96, l'agent adresse à la société son bordereau d'encaissement avec


le chèque correspondant. Il indique que les quittances n° 9 et 10 ne sont pas
encore encaissées.

Corrigé :

1 - JOURNAL DE LA SOCIETE

10.01.96 DEBIT CREDIT


34211 Primes à recevoir auprès des intermédiaires 113 900.00
70121 Primes émises 100 000.00
70123 Accessoires 100.00
44540 Etat, taxe sur les assurances 13 800.00

Bordereau comptant quittance n°1 à 10


10.01.96
61121 Frais d’acquisition 20 000.00
44251 Commissions sur primes à recevoir 20 000.00

Bordereau comptant quittance n°1 à 10


15.01.96
34213 Quittances retournées 34 170.00

107
Haut du document
44251 Commissions sur primes à recevoir 6 000.00
34211 Primes à recevoir auprès des
intermédiaires 34 170.00
44253 Commissions sur quittances retournées 6 000.00

Retour quittances n° 3-4-5

34220 Comptes courant des intermédiaires 45 560.00


34211 Primes à recevoir auprès des 45 560.00
intermédiaires
44251 Commissions sur primes à recevoir 8 000.00
34220 Comptes courants des intermédiaires 7 017.52
44550 Etat, TVA sur commissions 982.48

Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7


31.01.96
51410 Banque 30 000.00
34220 Comptes courants des Intermédiaires 30 000.00

Chèque reçu de l'agent


25.02.96
51410 Banque 11 390.00
34213 Quittances retournées 11 390.00

Encaissement quittance n°3

44253 Commissions sur quittances retournées 2 000.00


61121 Frais d’acquisition 2 000.00

Annulations commissions quittance n°3


25.02.96
34215 Primes contentieuses 11 390.00
44253 Commissions sur quittances retournées 2 000.00
34213 Quittances retournées 11 390.00
44236 Commissions sur primes contentieuses 2 000.00

Mise en contentieux quittance n° 4


25.02.96
70129 Annulations de primes 10 000.00
70123 Coût de polices et accessoires 10.00
44540 Etat, taxe sur les assurances 1 380.00
44253 Commissions sur quittances retournées 2 000.00
34213 Quittances retournées 11 390.00
61121 Frais d’acquisition 2 000.00

Annulation quittance n° 5

108
Haut du document
25.02.96
34220 Comptes courant des Intermédiaires 5 700.00
70121 Primes émises 5 000.00
70123 Coût de polices et accessoires 10.00
44540 Etat, taxe sur les assurances 690.00

Débit quittance n°A1


25.02.96
61121 Frais d’acquisition 1 000.00
34220 Comptes courants des Intermédiaires 877.19
44550 Etat, TVA sur commissions 122.81

Commissions quittance n°A1


28.02.96
34213 Quittances retournées 11 390.00
34211 Primes à recevoir auprès des 11 390.00
Intermédiaires

Retour quittance n°8


28.02.96
44251 Commissions sur primes à recevoir 2 000.00
44253 Commissions sur quittances retournées 2 000.00

Retour quittance n°8

05.03.96
34220 Comptes courants des Intermédiaires 11 390.00
34213 Quittances retournées 11 390.00

Débit ferme quittance n° 8


05.03.96
44253 Commissions sur quittances retournées 2 000.00
34220 Comptes courants des Intermédiaires 1 754.38
44540 Etat, TVA sur commissions 245.62

Débit ferme quittance n° 8


TOTAL TOTAL 331 280.00 331 280

La transcription au grand-livre des opérations ci-dessus est présentée ci-après :

34211 Primes à recevoir auprès des Débit Crédit


intermédiaires
Bordereau comptant quittance n°1 à 10 113 900.00
Retour quittances n° 3-4-5 34 170.00

109
Haut du document
Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7 45 560.00
Retour quittance n°8 11 390.00
Solde 22 780.00
Total 113 900.00 113 900.00

34213 Quittances retournées


Quittances retournées 34 170.00
Encaissement quittance n°1 11 390.00
Mise en contentieux quittance n° 4 11 390.00
Annulation quittance n° 5 11 390.00
Retour quittance n°8 11 390.00
Débit ferme quittance n° 8 11 390.00
Solde 0.00
Total 45 560.00 45 560.00

34215 Primes contentieuses


Mise en contentieux quittance n° 4 11 390.00
Solde 11 390.00
Total 11 390.00 11 390.00

34220 Comptes courants des intermédiaires


Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7 45 560.00
Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7 7 017.52
Chèque reçu de l'agent 30 000.00
Débit quittance n°A1 5 700.00
Commissions quittance n°A1 877.19
Débit ferme quittance n° 8 11 390.00
Débit ferme quittance n° 8 1 754.38
Solde 23 000.91
Total 62 650.00 62 650.00

44236 Commissions sur primes contentieuses


Mise en contentieux quittance n° 4 2 000.00
Solde 2 000.00
Total 2 000.00 2 000.00

44251 Commissions sur primes à recevoir


Bordereau comptant quittance n°1 à 10 20 000.00
Retour quittances n° 3-4-5 6 000.00
Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7 8 000.00
Retour quittance n°8 2 000.00
Solde 4 000.00
Total 20 000.00 20 000.00

44253 Commissions sur quittances retournées

110
Haut du document
Retour quittances n° 3-4-5 6 000.00
Annulations commissions quittance n°1 2 000.00
Mise en contentieux quittance n° 4 2 000.00
Annulation quittance n° 5 2 000.00
Retour quittance n°8 2 000.00
Débit ferme quittance n° 8 2 000.00
Solde 0.00
Total 8 000.00 8 000.00

44540 État, taxe sur les assurances


Bordereau comptant quittance n°1 à 10 13 800.00
Annulation quittance n° 5 1 380.00
Débit quittance n°A1 690.00
Débit ferme quittance n° 8 245.62
Solde 13 355.62
Total 14 735.62 14 735.62

44550 État, TVA sur commissions


Avis d’encaissement quittances 1-2-6-7 982.48
Commissions quittance n°A1 122.81
Solde 1 105.29
Total 1 105.29 1 105.29

51410 Banque
Chèque reçu de l'agent 30 000.00
Encaissement quittance n°1 11 390.00
Solde 41 390.00
Total 41 390.00 41 390.00

61121 Frais d'acquisition


Bordereau comptant quittance n°1 à 10 20 000.00
Annulations commissions quittance n°1 2 000.00
Annulation quittance n° 5 2 000.00
Commissions quittance n°A1 1 000.00
Solde 17 000.00
Total 21 000.00 21 000.00

70121 Primes émises


Bordereau comptant quittance n°1 à 10 100 000.00
Débit quittance n°A1 5 000.00
Solde 105 000.00
Total 105 000.00 105 000.00

70123 Coût de polices et accessoires


Bordereau comptant quittance n°1 à 10 100.00
Annulation quittance n° 5 10.00
Débit quittance n°A1 10.00
Solde 100.00

111
Haut du document
Total 110.00 110.00

70129 Annulation de primes


Annulation quittance n° 5 10 000.00
Solde 10 000.00
Total 10 000.00 10 000.00

SITUATION COMPTABLE DE L’AGENT

La situation comptable de l’agent ressort des comptes suivants :

34211 - Primes à recevoir auprès des intermédiaires : 22 780.00


correspondant aux quittances 9 et 10

34220 Comptes courant des intermédiaires : 23 000,91


correspondant aux opérations énumérées ci-après :

Primes Commissions
Encaissement quittances 1-2-6-7 45 560.00 7 017.52
Quittance n°A1 5 700.00 877.19
Débit ferme quittance n° 8 11 390.00 1 754.38
Total 62 650.00 9 649.09
Commissions -9 649.09
Net à payer 53 000.91
règlement 30 000.00
Solde 23 000.91

Comptabilité placement
Exercice d'application

112
Haut du document
Une entreprise a effectué les opérations suivantes :

Opération Date Nbr Nature Taux / Cours/Montant Affectation


Coupons
Achat 01/06/1997 300Obligations 10% 110.00 Vie
trésor
Achat 01/09/1997 100Obligations 10% 120.00 Vie
trésor
Achat 01/04/1997 125Actions X 175.00 Autres
Achat 01/09/1997 50Actions Y 15 325.00 Autres
Achat 01/06/1997 1DAT 11% 1 00 000.00 Vie

Cession 01/12/1997 150Obligations 10% 110.00


trésor
Cession 01/12/1997 25Actions Y 320.00
Frais 0.50%

Solution :

26211 1Obligations d'Etat cotées 31


500.00
63221 1Frais d'achat et de ventes de titres 165.00
73220 1Revenus des obligations et bons 1 500.00
51410 Banques 33
165.00
Achat 300 obl Trésor le 1/06/97
Intérêts 100 x 10% / 12* 6 = 5,00
courrus
Prix d'achat 110,00 – 5,00 = 105,00

26211 1Obligations d'Etat cotées 11


250.00
63221 1Frais d'achat et de ventes de titres 60.00
73221 1Revenus des obligations et bons 750.00
51410 Banques 12
060.00
Achat 100 obl Trésor le 1/09/97
Intérêts 100 x 10% / 12 x 9 = 7.50
courrus
Prix d'achat 120,00 – 7,50 = 112.50

26381 2Actions cotées 21


875.00
63221 2Frais d'achat et de ventes de titres 109.38
51410 Banques 21
984.38
Achat 125 actions X

26381 2Actions cotées 15

113
Haut du document
500.00
63221 2Frais d'achat et de ventes de titres 81.25
73232 2Revenus des autres actions et parts 750.00
51410 Banques 16
331.25
Achat 50 actions Y
Prix d'achat 325,00- 15,00 = 310.00
titre

26510 1Dépôts à terme en comptes indisponibles 1 00


000.00
51410 Banques 1 00
000.00
Placement en DAT

51410 Banques 16
417.50
63221 Frais d'achat et de ventes de titres 82.50
44971 Calcul du résultat sur cessions 16
500.00
Cession 150 Obl Trésor

51410 Banques 7 960.00


63221 Frais d'achat et de ventes de titres 40.00
44971 Calcul du résultat sur cessions 8 000.00
Cession 25 actions Y

Calcul du prix de sortie :

300 Obligations d'Etat cotées 31


500,00
100 Obligations d'Etat cotées 11
250.00
400 42
750,00
CMUP 42 750,00 / 400 = 106.88

44971 Calcul du résultat sur cessions 16


500.00
26211 Obligations d'Etat cotées 16
031.25
73520 Profits sur réalisation obligations et 468.75
bons

44971 Calcul du résultat sur cessions 8 000.00


26381 Actions cotées 7 750.00

114
Haut du document
73538 Profits sur réalisation des autres 250.00
actions et parts

La plus-value réalisée sur la cession des obligations doit être porté en


réserve de capitalisation.
60810 Variation des autres provisions techniques 250.00
vie
16817 Provisions pour la constitution de la 250.00
réserve de capitalisation vie

115

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