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DROIT INTERNATIONAL

ÉCONOMIQUE
Le droit international économique est une discipline apparue dans les années 1970 qui s’attache
à réglementer la production des richesses et l’échange international de biens et services. Ce droit
ressemble au droit international général mais présente des spécificités propres liées aux acteurs,
aux sources ainsi qu’au règlement des différends.
Voici le plan du cours de droit international économique :

 1 ère
partie : Une branche du droit des relations internationales
 Titre 1 : Les sujets de droit international
 Chapitre 1 : L’état, sujet primaire de droit international
 Section 1 : Eléments constitutifs d’un état
 § 1 : Le territoire
 § 2 : La population
 § 3 : un pouvoir politique organisé
 Section 2 : La souveraineté internationale
 § 1 : La puissance suprême
 A. La souveraineté interne
 B. La souveraineté extérieure
 § 2 : L’égalité souveraine
 A. La non-intervention
 B. Le respect du droit international
 Chapitre 2 : Les autres sujets de droit international
 Section 1 : Les organisations internationales
 §1 : La poursuite d’objectifs communs
 § 2 : Des organes propres
 A. Les organes originaires et organes dérivés
 B. Organes politiques, administratifs et judiciaires
 §3 : Une personnalité juridique
 A. La personnalité juridique internationale
 B. Principe de spécialité
 Section II : Les personnes privées
 §1 : Les individus
 §2 : LES ONG

 Titre II : Les Sources du droit international


 Chapitre 1 : Les sources traditionnelles
 Section 1 : Les conventions internationales
 §1 : Définition d’un traité
 §2 : La conclusion d’une convention internationale
 A. La négociation
 B. L’entrée en vigueur
 § 3 : L’autorité de la Convention internationale
 A. Effet relatif
 B. Relation avec les autres normes internationales
 §4 : Evolution de la convention international
 Section 2 : La coutume internationale
 §1 : Définition
 §2 : Conception volontariste de la coutume
 Chapitre 2 : Les autres sources de DI
 Section 1 : les principes généraux de droit international.
 Section 2 : Les actes unilatéraux
 §1 : Actes unilatéraux des Etats
 §2 : Acte unilatérale d’une organisation internationale
 Titre III : Le règlement pacifique des différends
 Chapitre I : Les règlements amiables
 Section 1 : La négociation
 Section 2 : Le recours à un tiers
 Section III : L’intervention d’une commission
 Chapitre II : Les moyens juridictionnels
 Section 1 : L’arbitrage internationale
 §1 : Le libre choix des parties
 §2 : L’autorité de la sentence arbitrale
 Section II : Le recours au juge international
 §1 : La CIJ
 A. La composition
 B. Les compétences
 §2 : La prolifération de juridictions spécialisées
 2ème Partie : La libéralisation des échanges internationaux
 Titre I : L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
 Chapitre I : La libéralisation
 Section 1 : Les négociations commerciales unilatérales dans le cadre du GATT
 §1 : Les concessions mutuelles
 §2 : Les différents cycles de négociations
 Section II : Les négociations commerciales multilatérales dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
 §1 : Les résultats du cycle d’Uruguay
 §2 : L’enlisement du cycle de Doha
 Chapitre II : L’institutionnalisation
 Section I : Un traité en forme solennelle à vocation universelle
 Section II : Un cadre institutionnel unique
 Chapitre III : La juridictionnalisation
 Section I : Un véritable système juridique
 Section II : Une quasi-juridiction
 §1 : L’exercice d’une fonction de jugement
 §2 : La force obligatoire des décisions
 Section III : La procédure de droit commun
 §1 : Première phase : les consultations
 §2 : Mise en œuvre des décisions et recommandations
 Titre II : Le commerce international des marchandises
 Chapitre I : L’accès au marché
 Section I : L’élimination progressive des barrières tarifaires
 Section II : L’interdiction des barrières non tarifaires
 §1 : Barrières non tarifaires à l’importation
 A. Le contingentement
 B. Formalités douanières
 §2 : Les BNT à la commercialisation
 Chapitre II : La non-discrimination
 Section 1 : La clause de la nation la plus favorisée
 §1 : Le principe général
 §2 : Les exceptions spécifiques à la clause
 A. Les intégrations économiques régionales
 B. Le traitement spécial et différencié des Pays en développement
 Section 2 : La clause du traitement national (TN)
 §1 : Interdiction générale du protectionnisme
 §2 : Les mesures fiscales
 §3 : Les règlementations intérieures
 Chapitre III : La transparence
 Chapitre IV : Exceptions, sauvegardes et dérogations
 Section 1 : Les exceptions
 §1 : Les exceptions générales
 A. Le test de finalité
 B. Un test de nécessité
 C. Un test d’application non abusive
 §2 : Les exceptions relatives à la sécurité
 A. La finalité des mesures nationales autorisées
 B. Une utilisation à la discrétion des Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
 Section 2 : Sauvegardes
 §1 Conditions de fond
 §2 : Les conditions de forme
 §3 : Les mesures de sauvegarde
 Section 3 : Dérogations
 Titre III : Le commerce international des services
 Chapitre 1 : Le champ d’application de la libéralisation multilatérale des services
 Section 1 : Les services exclus de la libéralisation
 Section II : Les mesures affectant le commerce des services
 §1 : Le commerce des services
 §2 : L’affectation du commerce
 Chapitre 2 : L’accès au marché
 Section 1 : L’interdiction de certaines limitations quantitatives et juridiques
 Section 3 : une obligation de statu quoi
 Chapitre 3 : la non-discrimination
 Section 1 : Le traitement national
 Section 2 : La clause NATION LA PLUS FAVORISÉE
 Titre IV : La propriété intellectuelle
 Chapitre 1 : La protection multilatérale
 Section 1 : Un champ d’application étendu
 Section 2 : Intégration des normes internationales
 §1 : Les conventions internationales pertinentes
 §2 : Un principe négatif
 §3 : Un principe positif
 Section 3 : Le contrôle
 Chapitre II : La libéralisation multilatérale
 Section I : La clause du traitement national
 3ème Partie : L’investissement
 Titre I : La mobilité
 Chapitre I : Le Le régionalisme
 Section I : Code OCDE de la libéralisation des mouvements de capitaux
 Section II : La libre circulation des capitaux au sein de l’UE
 Chapitre II : Le bilatéralisme
 Section I : Le modèle européen
 Section II : Le modèle Nord-américain
 Chapitre III : Le multilatéralisme
 Section I : Les principes directeurs de la banque mondiale sur le traitement des investisseurs
étrangers

Le droit des relations internationales ou droit international économique a comme particularité de


régir les relations transfrontalières entre les sujets de droit international. L’état est le premier sujet
de droit international. C’est ici toute la spécificité du droit international économique. Par ex, quand
on pense au droit privé, il a pour but de régir les relations entre personnes privées.
Les relations particulières entre les états sont les relations économiques et commerciales
internationales entre les états. On va s’intéresser à des relations économiques qui ont un élément
d’extranéité, transfrontalier. On va entendre par activités économiques, toute activité de production,
d’échange de Biens et Services contre rémunération.
Il n’y a pas que le droit international qui régit les relations économiques internationales
transfrontalières. Ces relations peuvent être régies par les droits nationaux mais aussi par la Lex
Mercatoria. Celle-ci désigne l’ensemble des normes d’origine exclusivement privée élaborées par
des opérateurs éco et appartenant aux usages du commerce international. Sa spécificité est qu’elle
n’est pas élaborée par les organes étatiques mais par des opérateurs éco, elle connaît un succès
pour plusieurs raisons :
 les agents éco ont une puissance considérable et donc vont pouvoir imposer leurs règles ;
 en raison de la flexibilité, nécessaire aux transactions éco qui va pousser les agents éco à
critiquer le droit étatique qui serait trop dur, pas assez souple. Les agents éco vont
revendiquer leurs propres usages ;
 en raison de l’expertise des organismes professionnels qui vont défier l’état et vont dire qu’ils
ont une expertise et qu’ils savent comment réglementer les relations éco.
Il existe donc plusieurs sources de droit qui s’appliquent aux relations économiques
internationales.
Dans le cadre de la réglementation des opérations éco, le droit international prend de plus en plus
d’importance.
Il va permettre de régir la libre circulation des Biens et Services au niveau international et va
permettre de limiter la compétence de l’état en ce qui concerne la réglementation des activités
éco sur son propre territoire.
Le droit des relations internationales va garantir une sécurité juridique aux échanges
internationaux et, ce faisant, ce droit va venir accompagner la mondialisation des échanges, la
globalisation de l’économie. Ceci n’est pas surprenant, car le droit est le reflet d’un certain rapport
de force à un moment donné, dans une société donnée. Or au niveau international, le rapport de
force dominant aujourd’hui est celui en faveur du néolibéralisme, de la mondialisation des
échanges que le droit ne vient que ratifier.
Cette idéologie libérale va venir imprégner l’ordre éco international. L’ordre éco international est
l’ensemble des normes et des institutions réglementant les comportements et les activités des
opérateurs économiques et correspondant à des principes directeurs considérés comme
complémentaires par un modèle économique. Cela signifie que les règles et les institutions du droit
éco international vont correspondre au néolibéralisme, à cette grande tendance.
Pourquoi cette orientation ? A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on cherche à réagir aux effets
pervers des politiques autarciques et protectionnistes qui ont été menés à la fin des 30’s (crise).
On va s’inscrire dans la ligne de l’idéologie libérale en considérant que l’augmentation de la
concurrence va conduire à une expansion éco particulière indispensable à la reconstruction. Les
pays industrialisés vont alors vouloir rétablir très vite le libre marché et la libre concurrence entre
eux et vont donc chercher à établir des règles du jeu communes à tous, régis au sein d’une
convention internationale et qui se développeront sous la houlette d’une organisation
internationale. Cet ordre économique international va reposer sur 3 piliers : monétaire, financier et
commercial.
C’est la conférence de Brettons Wood (44 représentants de différents états) qui va mettre en place
les deux premiers piliers. Son objectif est remédier à l’expérience des désastreuses, des
dévaluations compétitives apparues dans les années 30’s.
On construit en premier le pilier monétaire qui est indispensable pour le pilier financier,
(l’investissement) et indispensable pour le pilier commercial. Il s’agit de s’assurer de la création
d’une quantité suffisante de monnaie et de la circulation de cette monnaie.
Pour cela, vont être pris à BW, 2 décisions importantes :
- création du système étalon de change or : on va considérer, un système de parité fixe
mais ajustable des monnaies, ce système sera centré sur une convertibilité en dollars et
un dollar toujours convertible en or.
Chaque état devra déclarer la parité de sa monnaie avec l’or ou avec le dollar. Ce système
fonctionne jusque dans les 70’s car à cette époque les EU ont besoin d’argent, donc on essaie de
créer de l’inflation et en 73 crise pétrolière donc les EU vont renoncer à la convertibilité immédiate
automatique de leur monnaie en or. En 73, les devises européennes vont décider de flotter par
rapport au dollar fin du régime de parité. En1976, on adopte les accords de la Jamaïque pour
retrouver une régulation monétaire internationale mais ces accords sont plus souples puisqu’on va
légaliser les changes flottants. Donc on va demander aux états de maintenir des dispositions de
change ordonnés, de promouvoir un système stable de taux de change mais cette obligation est
générale et vague et au sein de cette obligation, les états sont libres de choisir le régime monétaire
de leur choix.
- création du FMI : on va confier au FMI 3 grandes taches :
• veiller à l’application d ‘un code de conduite monétaire défini au sein des statuts du
FMI (stabilité des changes, convertibilité des monnaies etc.) Donc FMI a un rôle de
contrôle pour assurer le respect du code de conduite et éviter des dévaluations ;
• favoriser la coopération monétaire internationale
• prêter aux pays en difficulté, qui connaissent des difficultés temporaires de leur
balance des paiements (FMI leur apporte des ressources financières pour qu’ils se
conforment au code de conduite monétaire)
On dote cette organisation internationale de réels pouvoirs pour qu’il puisse contribuer à l’ordre
monétaire international.
Le pilier financier connaît des difficultés ; les états sont réticents à créer une organisation
internationale dans le domaine financier ce qui signifie qu’ils veulent garder leur compétence pour
contrôler les flux financiers à des fins d’investissements.
Du côté de l’URSS, la spécificité du modèle économique soviétique le rend réticent en raison du
fait qu’il existe un contrôle des flux financiers au niveau international. Mais aussi les pays
occidentaux sont soucieux de leur compétence en matière financière car ils craignent une
mainmise des intérêts américains sur leurs différentes éco et donc craignent qu’en créant une
organisation internationale financière de perdre une certaine souveraineté. Donc cela contribue à
écarter la création d’un ordre international financier et on va juste créer la BIRD, intégré au sein du
groupe de la BM. Son rôle est d’investir dans le développement des différents états (aucune
compétence ne matière de régulation des capitaux).
Le pilier commercial : on souhaite que le plus grand nombre d’états respecte un code de conduite
en faveur de la libéralisation des échanges internationaux. On souhaite inscrire ce code au sein
d’une convention internationale et on souhaite créer une organisation internationale qui aura pour
but de faire respecter ce code de conduite et de faire sanctionner les états qui ne l’auraient pas
respecté.
Les états devraient accepter d’ouvrir peu à peu les marchés nationaux à la concurrence
internationale. Pour autant cette ouverture est conçue comme progressif donc on envisage le fait
que les états vont progressivement ouvrir leurs frontières en fonction du rétablissement de leur
économie nationale. On pense cette ouverture comme irréversible car les états vont s’apercevoir
et contempler les avantages de cette libéralisation et ne voudront pas revenir au protectionnisme.
A la fin de Seconde Guerre Mondiale, on va que partiellement réaliser ce projet, on va tenter de
créer une organisation internationale du commerce (OIC) au sein de la charte de la Havane du 24
mars 1948 mais le congrès américain va s’opposer à cette charte et ne la ratifie pas. Donc cette
charte n’entre jamais en vigueur.
En attendant, on va adopter l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (le GATT,
1947), ce GATT est adopté de manière temporaire en attendant que l’OIC entre en vigueur. Mais
l’OCI tarde à entrer en vigueur donc le GATT perdure et les relations commencent à être régler de
manière déterminante par cette accord (le GATT) donc on va créer une petite institution minimale
pour administrer cette accord. Si bien qu’on parle également du GATT et de cette structure dans
les 50’s.
Après la chute du mur de Berlin, on va réussir à sortir de cette ordre international a minima et à
créer une réelle organisation internationale qui aura pour but la libéralisation internationale du
commerce par le biais de négociations progressives et multilatérales et qui aura pour but de faire
respecter les règles du commerce international en sanctionnant les états qui ne s’y conforment pas
: ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE institué par les accords de Marrakech du 15 avril
1994. Cette ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE doit régir l’ordre commercial
multilatéral et est fondé sur la théorie du néolibéralisme avec le fait que l’accroissement des
échanges internationale va permettre le développement économique.
On va chercher à promouvoir la libéralisation internationale et éliminer le protectionnisme. Cela
signifie tout d’abord supprimer les obstacles aux échanges commerciaux internationaux sachant
que la majorité des obstacles aux échanges internationaux sont constitués de règles nationales et
de pratiques nationales qui vont gêner en droit ou en fait les produits étrangers lorsque ceux-ci
chercheront à accéder aux marchés nationaux. Autrement dit, cette gêne va consister à mettre les
produits étrangers dans une position concurrentielle défavorable par rapport aux produits
nationaux. En décidant d’adhérer à l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, les états vont
chercher à promouvoir les X et les M en essayant de supprimer les obstacles.
Certains facteurs vont contribuer à accentuer ce désir de libéralisation et ils sont liés à
l’internalisation des activités éco et le développement des multinationales qui vont pousser les
états, même les plus réfracteurs, à participer à la libéralisation éco. Ça a touché la Chine
notamment qui fait partir de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et qui va donc
promouvoir la libéralisation internationale. Aussi les pays en voie de développement sont bien
souvent les grands promoteurs d’une plus grande libéralisation.
Le droit économique international est centré sur le multilatéralisme, le développement des
échanges dans un cadre international : ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. =>
Grande confiance. On s’aperçoit depuis 2001 (et le lancement du cycle de Doha des nouvelles
négociations commerciales, qui aurait dû à aboutir à encore plus de libéralisation), que les
négociations s’éternisent et s’enlisent et donc les états ont du mal à s’engager facilement dans le
multilatéralisme. On avance lentement depuis l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE,
on avance peu, on va s’apercevoir que les états vont chercher à libéraliser leur commerce par la
voie du régionalisme c’est-à-dire qu’on va voir se développer un certain nombre d’accords
commerciaux régionaux qui vont promouvoir la libéralisation mais seulement entre les quelques
états parties à l’accord.
En parallèle, se développent des accords bilatéraux d’investissement et donc une recherche de la
libéralisation, non plus au niveau international ou régional mais au niveau bilatéral, entre 2 états.
Pour ces accords régionaux et bilatéraux, le rapport de force n’est plus de tous les états mais dans
un rapport moindre donc on s’aperçoit que ce sont des instruments des pays en voie de
développement qui sont les grands perdants de ces accords.
Ces accords se multiplient et se ressemblent, dispositions similaires. On peut avoir une impression
d’une internationalisation du droit puisqu’on retrouve des normes similaires mais
internationalisation pas officielle mais masquée du fait qu’elle fait l’objet de plusieurs traités
régionaux, bilatéraux. En ce qui concerne les mouvements des capitaux et des investissements
étrangers, cette question avait expliqué, de par les réticences des états, l’absence d’ordre financier
international. Sur cette question, les états ont un rapport ambivalent parce d’un côté ils peuvent
chercher à réglementer les investissements étrangers sur leur territoire ou les investissements
nationaux sur un territoire étranger. Un investissement étranger est un apport de capital émanant
d’un acteur éco qui est originaire d’un pays A et qui va apporter du capital au sein du pays B.
Contrôler les investissements des étrangers sur le territoire, c’est garder un œil sur la politique
industrielle, c’est permettre d’éviter que les capitaux étrangers viennent acheter nos grosses
entreprises. Egalement, une peur liée au fait qu’un rapatriement rapide de capitaux étrangers, le
risque est de soumettre la balance des paiements à des tensions excessives, cela vaut aussi si
les nationaux décident d’investir le capital à l’étranger.
Les états peuvent avoir un intérêt à favoriser les investissements étrangers car cette entrée de
capitaux sur leur territoire va permettre de financer leur développement. C’est l’argument qui va
convaincre la plupart des états aujourd’hui qui va permettre de faciliter les investissements
étrangers soit par des législations nationales, soit par des conventions bilatérales
d’investissements étrangers (traités bilatéraux). On leur garantie une certaine sécurité des
investissements et une libre circulation des capitaux.
--> Prolifération des conventions d’investissement bilatérales, elles se ressemblent toutes et sont
favorables aux sociétés privés, multinationales qui s’exportent.
On va essayer de comprendre comment le droit des relations internationales va venir accompagner
cet ordre éco international en faveur en faveur d’une expansion du commerce international. On
va comprendre tout d’abord qu’est-ce que le droit international, puis on cherchera les
caractéristiques du droit des relations éco internationales (DREI).
Si le DREI a certaines spécificités, c’est lié à son objet, spécifiés qui se développent dans le cadre
libéral et qui vont avoir pour objectif de garantir la libéralisation international et de protéger les
investisseurs étrangers.

1 ère partie : Une branche du droit des relations


internationales
Spécificité liée à ses sujets de droit particuliers, qui s’expliquent par le fait que ce droit se développe
dans un ordre juridique international différent des ordres juridiques internes. Original dans son
fonctionnement parce que contrairement aux ordres juridiques internes il ne connait pas de
législateur unique, et non plus d’instance qui va être capable d’imposer le respect de ses normes,
de faire respecter ce droit, pas de juge qui émettrait des décisions exécutoires, pas de force
publique internationale pour faire exécuter ses jugements.
Les ordres juridiques internationaux ne sont pas hiérarchisés, pas de pyramide des normes,
lorsque qu’on a un conflit entre 2 normes internationales, les sujets de droit doivent se mettre
d’accord pour résoudre le litige. Spécificité des sujets de droit, des sources du droit, du règlement
des différends. Efficacité du droit internationale ?

Titre 1 : Les sujets de droit international


Un sujet de droit est un titulaire de droits et d’obligations (personne morale ou physique). Dans
l’ordre juridique interne, les sujets de droit classiques sont les personnes physiques et parfois
certaines entités abstraites (personnes morales) à qui le droit interne peut reconnaître une
personnalité juridique. EN droit international classique dans l’ordre juridique international
classique, les individus n’ont pas la personnalité juridique, l’état est l’unique sujet de droit qui
dispose automatiquement de la personnalité juridique ; c’est un sujet primaire du droit international.
Depuis 50 ans, d’autres sujets de droit international sur la scène international, dans ce cas c’est
seulement parce que les états les ont autorisés (ils dérivent de l’autorité étatique).
Chapitre 1 : L’état, sujet primaire de droit international
L’état détient une position dominante, c’est un sujet primaire de droit international (DI) ; c’est lié à
2 raisons :
- il détient automatiquement la personnalité juridique sans avoir besoin d’un acte fondateur
ou d’un acte de reconnaissance ;
- il est le sujet primordial, c’est le seul sujet souverain de Droit International
Section 1 : Eléments constitutifs d’un état
La commission d’arbitrage pour la Yougoslavie (29 novembre 1991). Commission d’arbitrage qui
devrait réussir à régler le problème des Balkans. Elle nous donne la définition d’un état : l’état est
communément défini comme une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population
soumis à un pouvoir politique organisé : 3 éléments constitutifs de l’état !
§ 1 : Le territoire
Le territoire, c’est les éléments terrestres et non terrestres qui appartiennent à l’Etat. Sur son
territoire, l’état peut exercer l’ensemble de ses compétences et non un état étranger. Il exerce sa
souveraineté territoriale.
A. L’espace terrestre
Espace délimité par les frontières qui déterminent là ou commence et là ou finit le territoire terrestre
de 2 états voisins Ce territoire terrestre comprend les terres émergés, inclut le sol et le sous-sol et
aussi toutes les eaux entourés par le territoire ou qui coulent sur le territoire.
B. L’espace aérien
C’est un espace qui appartient à l’état et est composé de la couche atmosphérique qui surplombe
l’espace terrestre et la mer territoriale. Il s’arrête là ou commence l’espace extraatmosphérique
(utilisé pour les activités spéciales et espace soumis aux règles de non appropriation et de liberté
d’utilisation, il n’appartient à aucun état).
C. L’espace maritime
Il comprend la mer, fonds marins, sous-sol etc. mais est délimité par plusieurs zones sur lesquelles
l’état a des droits différents. Les eaux intérieures se sont les zones maritimes situées en deçà de
la ligne de base de la mer territoriale sur laquelle l’état exerce sa pleine souveraineté. La ligne de
base c’est le tracée artificielle délimitant les espaces marins à partir duquel est mesuré la mer
territoriale. C’est une ligne marquée par la plus base marée de l’année ou alors c’est la ligne reliant
les reliefs les plus marqués vers le large.
La mer territoriale c’est la zone maritime adjacente aux eaux intérieures dont la délimitation est
fixée par l’état côtier dans la limite de 12 milles marins (1852m). Cette mer territoriale (sous-sol,
sol etc.) appartient complètement au territoire de l’état et l’état a une pleine souveraineté sur sa
mer territoriale et doit laisser passer les navires inoffensifs.
La zone économique exclusive : zone maritime s’étendant potentiellement jusqu’à 200 milles
marins au-delà des côtes sur laquelle l’état peut exercer des droits souverains en matière éco.
Donc ici, l’état n’a pas la pleine souveraineté et les droits souverains correspondent à la
réglementation de la pêche, plates-formes pétrolières etc.
Le plateau continental : au-delà de la zone éco exclusif, c’est le prolongement submergé du
territoire sur lequel l’état côtier exerce des droits souverains pour l’exploitation des ressources. Sa
distance maximale est de 350 milles marins au-delà des côtes. C’est le prolongement naturel du
territoire sous la mer.
§ 2 : La population
En Droit International, la population d’un Etat sont les nationaux de cet Etat. En Droit International,
les résidents et les habitants étrangers de l’Etat ne font pas partie de sa population. Chaque Etat
détermine les conditions d’attribution de sa nationalité. Posséder la nationalité d’un Etat, c‘est
posséder un lien juridique particulier avec cet état.
Autrement dit le national détient un certain nombre de droits et d’obligations particuliers vis-à-vis
de cet Etat. Et en contrepartie, en principe, l’Etat doit protéger ses nationaux. Dans ce cadre, il
peut défendre leurs intérêts en cas de différends face à un autre état.
 Arrêt de la Cour Permanente International de Justice (CPIJ) qui nous confirme cette
possibilité, 30 août 1924 Mavrommatis.
Le CPIJ est l’ancêtre de la Cour Internationale de Justice (CIJ) et celle-ci est l’organe judiciaire des
Nations Unis, juge compétent pour les litiges interétatiques au sein des Nation Unis. Si la CPIJ est
l’ancêtre de la CIJ, cela signifie que la CPIJ était l’organe judiciaire de la Société des Nations, qui
réglait les conflits interétatiques au sein de la Société des Nations.
Mavrommatis, ressortissant grecque, et à l’époque la Palestine était sous domination turque puis
la Palestine est passé sous mandat britannique. Avec ce changement de mandat, il a eu peur que
ces intérêts soient passés à la trappe. Il a demandé à la Grèce de la protéger face à la GB et la
Grèce a saisi la CPIJ pour défendre les intérêts de Mavrommatis.
 La Cour va affirmer « c’est un privilège élémentaire du droit international que celui qui
autorise l’Etat à protéger ses nationaux lésés par un autre Etat, dont ils n’ont pu obtenir
satisfaction par les voies ordinaires. »
D’un côté, ce lien particulier va imposer un certain nombre d’obligations particulières et en
particulier le fait que les nationaux sont soumis aux lois de leur Etat de sa nationalité : c’est la
compétence personnelle de l’Etat.
Définitions : C’est l’aptitude de l’Etat à soumettre à son ordre juridique et en particulier à incriminer
et juger des faits commis par ses nationaux. Ceci correspond à la compétence personnelle
active. Pour des faits subis par les nationaux, on parle de compétence personnelle passive.
L’Etat peut poursuivre ses nationaux pour des faits commis à l’étranger ou en zone internationale.
Pour les faits commis à l’étranger, l’Etat étranger pourra revendiquer une compétence
territoriale. Le conflit --> entre compétence personnelle d’un Etat et compétence territoriale d’un
autre Etat est règlementé par le droit international privé.
§ 3 : un pouvoir politique organisé
L’Etat possède la personnalité morale ; il exprime donc sa volonté par l’intermédiaire de personnes
physiques qui vont agir en son nom.
Dans le cadre des relations internationales, c’est le gouvernement qui est compétent pour agir au
nom de l’état. Mais pour être reconnu en tant qu’autorité habilité à agir au nom de l’Etat, le
gouvernement doit exercer effectivement l’autorité politique.
Plusieurs éléments nous permettent de dire que le gouvernement exerce l’autorité politique :
- il produit les lois ;
- il peut les faire respecter par l’intermédiaire des sanctions juridictionnelles ;
- il maintient l’ordre publique à l’intérieur de son territoire et ;
- il est compétent pour exécuter les obligations internationales de l’Etat.
C’est un avis de la Cour Internationale de Justice du 16 octobre 1975, Sahara occidentale nous
illustre cette idée. La Sahara Occidentale était sous domination espagnole et les espagnoles
veulent se retirer. Ils soumettent cela à un référendum, le Maroc s’oppose à ce référendum en
disant que le Sahara lui appartenait.
Est-ce-que le Sahara était rattaché à l’Etat du Maroc ou c’était un Etat à part entière avant la
domination espagnole ?
 En substance, la CIJ nous dit « en l’absence d’autorité gouvernementale et d’institutions
communes aux tribus et aux émirats sahariens, il ne peut être question de reconnaître ce
territoire comme un Etat. Donc le SO n’était pas un Etat. »
Le Droit International n’impose aucune forme d’exercice du pouvoir ; d’organisations du pouvoir, la
séparation des pouvoirs et non plus de régime politique. Il faut seulement exercer un pouvoir
politique organisé peu importe qu’il soit démocratique, dictatoriale, qu’il s’agisse d’une république
ou d’une monarchie.
Ces 3 éléments étant reconnus ; une communauté humaine vit sur un territoire associée à une
population et soumise à un pouvoir politique organisé, on peut la qualifier d’Etat et
automatiquement elle a la personnalité juridique internationale. Il est souverain en droit
international.
Section 2 : La souveraineté internationale
En Droit International, la souveraineté est une puissance suprême (suprema potestas) qui est
inséparable de l’Etat et comme chaque Etat détient cette puissance suprême, on est contraint de
reconnaitre une égalité souveraine entre les états.
§ 1 : La puissance suprême
2 grandes caractéristiques : la souveraineté interne et externe
A. La souveraineté interne
Dans l’ordre interne, l’Etat détient une puissance suprême de gouverner, de commander, de
décider. C’est ce qui explique qu’on rapproche la souveraineté interne de l’Etat de la liberté d’un
individu. Un individu est libre s’il n’est pas soumis à des contraintes extérieures, s’il s‘autogouverne.
Donc, par le même mouvement, un Etat est souverain s’il s’autogouverne.
Donc la souveraineté interne est liée à la liberté de l’Etat de se gouverner lui-même. Donc un Etat
détient en conséquence la plénitude des compétences sur ses affaires internes ; il détient une
compétence pleine et entière sur ses affaires internes. Cela s’oppose aux organisations
internationales qui détiennent des compétences limitées.
Il détient également une compétence exclusive sur ses affaires interne, sur son territoire. Ce qui
signifie qu’il exerce ces compétences à l’exclusion de tout autre Etat. Il peut donc faire en principe
ce qu’il veut sur son territoire. C’est la compétence territoriale.
Définition : C’est la compétence de l’Etat qui s’exerce dans les limites de son territoire à l’égard
des hommes qui y vivent, des choses qui s’y trouvent et des faits qui s’y passent. Il peut disposer
librement de ses compétences et donc agir dans les domaines qui lui siéent.
Donc l’Etat a la compétence de sa compétence. Ce qui explique que l’UE ne soit pas un Etat, ce
sont les Etats qui lui transfèrent les compétences, en conséquence, l’UE n’a pas la compétence
de sa compétence.
Conséquence de cette souveraineté interne : un Etat peur choisir librement son système politique,
social, économique sans ingérence extérieure : c’est la souveraineté extérieure.
B. La souveraineté extérieure
Il n’est soumis à aucune autre puissance extérieure, à aucun sujet de Droit International extérieur,
à aucun pouvoir extérieur. Il est souverain et décide de manière souveraine, rien ne peut imposer
quelque chose à un Etat. Il a la plénitude de compétences sur ses affaires externes : compétence
pleine et entière de son comportement sur la scène internationale.
Donc un Etat décide librement de son comportement sur la scène internationale. Cela ne signifie
pas que lorsqu’un Etat agit, il agit sans contraintes.
Il y a des contraintes extra juridiques :
Dans son action il peut être limité par ces contraintes qui vont limiter l’exercice de sa souveraineté,
l’orienter. Un Etat va réfléchir à l’impact politique de son action avant d’agir sur la scène
internationale, même si cette action est licite. Cet impact politique pourra lui faire renoncer ou
l’inciter à des projets. Aussi, la puissance militaire et économique d’un Etat détermine son action
sur la scène internationale.
L’Etat est de plus en contraint au niveau international du fait des liens d’interdépendance, de la
mondialisation, entre les différents Etats et des liens transfrontières. Ce sont des éléments que
l’Etat prend en compte avant agir, éléments qui viennent limiter l’exercice de sa souveraineté.
Contraintes extra juridiques ne remettent pas pour autant en cause sa souveraineté externe.
Un certain nombre de contraintes juridiques peuvent également limiter l’exercice de la
souveraineté de l’état : les obligations internationales. En effet, un Etat peut décider de se
soumettre à un certain nombre d’obligations internationales, obligations qui vont réglementer ses
relations avec les autres Etats.
Par exemple, un Etat peut décider de ratifier la Charte des Nations Unis et devra se soumettre aux
obligations de la charte. Dans cette configuration, on ne va pas considérer que la souveraineté de
l’Etat est mise en cause mais on va considérer qu’il exerce sa souveraineté en décidant de se
soumettre à ses obligations internationales.
La CPIJ dans un arrêt du 17 août 1923, Vapeur Wimbledon : il s’agissait d’un traité international
qui liait l’Allemagne avec plusieurs autres Etats et au sein de ce traité internationale, l’Allemagne
offre un libre passage sur un canal (sur son territoire). En 1921, guerre éclate en la Pologne et la
Russie. La France, allier de la Pologne, va ravitailler les polonais et affrète un navire britannique
VW. Le VW doit traverser l’Allemagne par le canal et l’Allemagne bloque le navire en se prévalant
de sa souveraineté et en expliquant que l’Etat allemand a décidé d’être neutre dans cette guerre,
sinon indirectement on porterait atteinte à sa neutralité en acceptant de faire passer le bateau de
ravitaillement.
- La Cour nous dit que « La cour se refuse à voir dans la conclusion d’un traité
quelconque, par lequel un Etat s’engage à faire ou à ne pas faire quelque chose un
abandon de sa souveraineté. Sans doute, toute convention engendrant une obligation de
ce genre, apporte une restriction à l’exerce des droits souverains de l’Etat, en ce sens
qu’elle imprime à cet exercice une direction déterminée. Mais la faculté de contracter des
engagements internationaux est précisément un attribut de la souveraineté de l’Etat.»
Dans un premier temps, la Cour nous dit que l’Etat n’abandonne pas sa souveraineté en acceptant
des obligations internationales, celles-ci le limitent dans l’exercice de sa souveraineté, limitent son
action.
Mais le fait de contracter ses obligations internationales n’est que l’expression de sa souveraineté,
de la liberté de l’Etat. En agissant de sa propre volonté, l’Etat peut librement disposer de ses
compétences et peut disposer de ses compétences :
- en décidant d’endosser des obligations internationales par la ratification d’un traité comme
il peut refuser de les endosser en refusant de signer le traité.
- Il peut librement décider d’adhérer à une organisation internationale et en adhérant à cette
organisation, transférer des compétences à cette organisation comme il peut décider de
ne pas le faire, de refuser d’y adhérer.
- Il peut décider de s’engager dans telle ou telle action comme il peut décider de ne pas le
faire.
Donc quand l’Etat décide de se contraindre au niveau international, il ne fait qu’exprimer sa
souveraineté. Si chaque Etat est souverain, aucun ne peut imposer sa volonté aux autres : c’est
l’égalité souveraine des Etats
§ 2 : L’égalité souveraine
Principe fondamental parmi les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unis : article 2§1
L’égalité souveraine des Etats. Il découle de cette égalité souveraine, 2 éléments et l’obligation
d’exécuter, de respecter les obligations internationales.
A. La non-intervention
CPJI affaire du Lotus de 1926 : un navire français en méditerranée décide d’aborder un navire
turque qui se brise, et sombre en haute mer donc 8 marins turques décèdent. A Constantinople,
les autorités turques les arrêtent et les jugent. La France va se prévaloir de sa compétence
personnelle active pour poursuivre la capitaine français et le personnel alors que la Turquie se
prévoit de sa compétence personnelle passive. La Turquie a déjà jugeait et poursuivi les
personnes.
--> La CPIJ nous dit « la limitation primordial qu’impose le droit international est celle
d’exclure sauf existence d’une règle permisse contraire, tout exercice de sa puissance sur
le territoire d’un autre Etat ».
Donc la France a attendu de détenir cette règle permisse ; il fallait l’autorisation du territoire
malien. La conséquence pour l’affaire du Lotus est qu’un Etat A ne peut imposer sa réglementation
sur le territoire d’un Etat B : compétence territoriale pleine et entière. Plus généralement, toute
intervention d’un Etat A non consenti par l’Etat B est une violation de la souveraineté internationale
de l’Etat B. C’est le principe de non intervention.
Définition : L’interdiction faite à tout Etat de s’immiscer dans les affaires ou externes relevant de
la compétence exclusive d’un autre Etat. En vertu de ce principe, on n’a pas le droit de se
prononcer sur la politique d’un autre Etat, d’imposer ses vues à un autre Etat.
Donc pour faire fonctionner les relations internationales, les Etats sont obligés d’adopter des
conventions internationales au sein desquelles ils décident ensemble de certaines obligations, de
la direction à suivre et donc décider ensemble de limiter l’exercice de leur compétence. Mais une
fois cela fait, qu’ils ont décidé d’endosser des obligations inter ensemble, de se restreindre
ensemble, il faut que ses Etats respectent les obligations internationales sinon ils portent atteinte
à l’égalité souveraine.
B. Le respect du droit international
En vertu de ce principe, chaque Etat peut participer aux relations internationales dans des
conditions identiques à celles des autres Etats. Mais la plénitude de ses compétences doit
s’exercer dans le respect de ses engagements. C’est la règle « Pacta sunt servanda » Les pactes
doivent être respecté. Il en découle 2 principes :
- la supériorité du Droit International
sur le droit national ; - la réciprocité.
1. La supériorité du droit international sur les droits nationaux
On sépare ordre juridique national et ordre juridique international. Ici on est dans l’ordre juridique
international, c’est le Droit International qui est la norme supérieure. Si on considérait le contraire,
le Droit International ne servirait à rien d’avoir créé ensemble un Droit international.
C’est ce que nous dit la CPIJ dans un avis du 4 février 1932 traitement des nationaux polonais à
Dantzig. Pour préserver les différents droits et différentes nationalités qui vivaient à Dantzig, la
Constitution de Dantzig prévoyait des obligations particulières pour les polonais. Conflit sur la
manière dont sont traités les polonais à Dantzig et la Pologne va se prévaloir de la Constitution de
Dantzig et opposer à la C de D au traité international=>.
--> La Cour nous dit « d’après les principes généralement admis, un Etat ne serait invoqué
vis-à-vis d’un autre Etat sa propre constitution pour se soumettre aux obligations que lui
imposent le droit international ».
Au niveau nationale, l’Etat applique sa Constitution et donc écarte le Droit International, ne
l’applique. Mais au niveau international, les autres Etats contractants vont pouvoir engager la
responsabilité internationale de l’Etat défaillant. Au niveau international, on n’est pas exonérer
d’appliquer le droit international lorsqu’on applique le droit national. Le Droit International prime
sur le droit national.
2. La réciprocité
a. Le principe
Elle peut s’entendre de 2 manières différentes :
• la réciprocité dans la création d’obligations conventionnelles : au sein d’une convention, les
Etats s’engagent les uns envers les autres en acceptant des obligations équivalentes mais
pas forcément identiques pour tous ;
• la réciprocité dans l’exécution des obligations conventionnelles : sorte d’exécution
d’inexécution puisque en vertu du principe de réciprocité, si un Etat, partie à une
convention, n’exécute pas ses obligations, les autres Etats parties peuvent suspendre la
convention à son égard. Donc lui retirer ainsi les avantages qu’il détenait du fait de
l’application de la convention. Si un état n’endosse plus ses obligations, il ne pourra plus
retirer les avantages du traité.
b. Atténuations du principe
Atténuation au principe de réciprocité dans l’exécution des obligations conventionnelles :
Il existe un certain nombre de traités qui protègent le patrimoine commun de l’humanité, un intérêt
commun à l’humanité et ces traités ne sont pas soumis au principe de réciprocité :
 Tous les traités qui vont protéger les droits de l’Homme (conventions internationales) : ce
n’est pas parce qu’on torture en Russie, qu’en contrepartie la France a droit de torturer en
France ;
 Toutes les conventions qui protègent le droit humanitaire (idée du génocide contre sa
population) ;
 Les traités relatifs au droit pénal international (ceux qui permettent d’incriminer les individus
contre les crimes internationaux) ;
 Les traités qui instituent l’UE et la CEE c’est le droit primaire pas d’exception d’inexécution.
Si un Etat ne respecte pas le droit primaire : procédure de manquement.
Atténuation du principe de réciprocité dans la création d’obligations conventionnelles :
Ce principe ne s’applique pas nécessairement dans les relations éco internationales parce qu’en
droit des relations économiques internationales, on prend en compte les inégalités de
développement des Etats et on va en déduire la possibilité pour les Etats les plus pauvres de
bénéficier d’un certain nombre d’avantages commerciaux dont ne bénéficient pas les autres Etats.
--> Obligations plus favorables aux pays les plus pauvres en matière commerciale.
L’égalité souveraine est fondée sur une égalité en droit elle implique que tous les Etats sont des
membres égaux de la communauté internationale nonobstant quelles que soient leurs différences
économiques, sociales ou politiques.
Ce principe d’égalité souveraine en droit heurte de plein fouet une réalité juridique : le Conseil de
Sécurité des Nations Unis. Au sein de ce conseil, 15 membres dont 5 permanents (les 5 alliés de
la Seconde Guerre Mondiale). Ils sont toujours là mais aussi ils détiennent un droit de veto que ne
détiennent pas les autres membres du Conseil de Sécurité --> Première anomalie en droit.
L’égalité souveraine heurte plus profondément une autre considération : l’inégalité en fait des Etats.
Elle ne prend pas en considération que les Etats n’ont pas la puissance éco, politique, miliaire donc
ne prend pas compte le fait que la capacité réelle d’un Etat d’exercer sa souveraineté dépendra de
cette puissance ; c’est ce qui explique qu’en droit des relations éco internationales la volonté de
rééquilibrer la balance de l’inégalité en fait.
Cette inégalité en fait ne remet pas en cause l’égalité souveraine en droit. Aussi les inégalités de
fait, sociales entre les individus, qui vont limiter la liberté de certains au profit d’autres, ne remettent
pas en cause l’égalité en droit des individus. Donc discriminations positives en faveur des Etats les
plus défavorisés.

Chapitre 2 : Les autres sujets de droit international


Ces autres sujets dérivent tous de la volonté étatique. Certains sont créés par les Etats ; ce sont
les organisations internationales et se développent en Droit International moderne depuis la fin de
la Seconde Guerre Mondiale. Et les personnes privées qui sont en Droit International contemporain
tolérées par les Etats de temps en temps sur la scène internationale.
Section 1 : Les organisations internationales
C’est un terme ambigu car au sens large, ça inclut les organisations interétatiques et les ONG
également. Au sens strict, lorsqu’on parle d’OI, on parle uniquement d’organisations interétatiques.
Définition : une association d’Etats établie par un traité international qui poursuit des objectifs
communs au moyen d’organes permanents qui lui sont propres et qui possède une personnalité
juridique distincte de cette de ses Etats membres.
Plusieurs éléments caractéristiques : forme d’Etats, établie par un traité international qu’on
appellera charte constitutive de l’organisation, elle poursuit des objectifs communs et a une
personnalité juridique propre.
§1 : La poursuite d’objectifs communs
Il existe une multitude de raisons qui poussent les Etats à créer les organisations internationales.
Ex :
- la protection de la santé sociale à l’origine de l’OMS ;
- la diffusion de la culture mondiale à l’origine de l’UNESCO ;
- l’expansion du commercial international à l’origine de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE etc.
Classement par différents critères.
A. Organisations multilatérales ou régionales
Une organisation multilatérale est une organisation potentiellement ouverte à tous les Etats sous
réserve d’une acceptation des autres Etats au cas par cas. On parle également d’organisations
universelles ou d’organisations réellement internationales.
C’est le cas par exemple de l’ONU (tout état pacifique peut y postuler), de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE (tout Etat indépendant dans ses relations commerciales extérieures
peut y postuler) si bien qu’aujourd’hui à, on a 193 Etats et à l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE, 157 Etats + l’UE + la Tadjikistan. On aura donc 159 membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE.
En ce qui concerne les organisations régionales : elles sont ouvertes uniquement à un nombre
restreint d’Etats mais ces Etats ne doivent pas forcément faire partie de la même région.
Ex : OTAN (assurer la sécurité entre les états de l’Atlantique Nord et en particulier les anciens
Etats européens du bloc de l’ouest mais on trouve le Canada et les EU.) Exemple classique de
l’organisation régionale : UE, il faut nécessairement être un Etat européen pour faire partie de l’UE.
Organisation régionale ouverte à un nombre restreint d’Etats : les Etats européens.
B. Organisations généralistes ou spécialisées
Une organisation généraliste aura pour but la coopération internationale en général et l’exemple
typique est la Charte des NU : article premier nous indique les principaux buts des NU dont: le
maintien de la paix, développer des relations amicales entre les Etats et réaliser la coopération
internationale etc.
En revanche, les organisations spécialisées vont avoir pour but la coopération internationale dans
un domaine précis. Ex : ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE a pour but la coopération
internationale dans les relations commerciales des Etats.
C. Organisations de coopération ou d’intégration
Une organisation de coopération qui fonctionne par le biais de la coopération interétatique qui
est une méthode de développement d’un droit commun à plusieurs Etats centrée autour du principe
de souveraineté des Etats.
Cela signifie que les Etats sont les seuls sujets du Droit international. Ce sont eux qui élaborent
les règles communes. Ces règles communes sont adoptées à l’unanimité des Etats participants.
Aucune de ses règles communes ne peut s’appliquer à un Etat sans son consentement. Le
consentement d’un Etat prendra la forme de la ratification du traité.
Ce sont des organisations de droit commun : ONU, ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE. Ces organisations sont des enceintes internationales de négociation au sein
desquelles sont adoptées un certain nombre de règles communes mais en aucun cas les Etats
transfèrent une partie de leurs compétences à ses organisations ; ils restent souverains.
Différence avec les organisations d’intégration qui fonctionnent par le biais de l’intégration
juridique. C’est une méthode de développement d’un droit commun à plusieurs Etats centrée sur
la défense d’un intérêt commun aux différents états dépassant la somme des intérêts nationaux de
ces Etats pris séparément.
Les Etats vont transférer à une organisation internationale des compétences qui permettent de
réaliser cet intérêt commun. Des institutions internationales indépendantes des Etats participent à
l’élaboration des règles communes. Certaines décisions sont prises à la majorité des Etats. Les
règles communes sont applicables au sein des ordres juridiques nationaux des Etats membres
sans que ceux-ci n’aient donné leur consentement formel à chacune d’elle. Une juridiction
internationale jouit d’une compétence exclusive pour se prononcer sur l’interprétation et
l’application des règles de droit commun.
Modèle inégalé : UE seulement dans sa compétence communautaire.
§ 2 : Des organes propres
Ces organes vont permettre à l’organisation internationale d’exprimer sa volonté propre. Différents
organes existent.
A. Les organes originaires et organes dérivés
Les organes originaires sont ceux mentionnés dès l’origine, au sein de la charte constitutive de
l’organisation internationale. Dès l’origine, ils ont été créés pour aider l’organisation internationale
à fonctionner.
- Article 7§1 de la Charte des NU : organes principaux de l’Organisation des Nations Unis :
Assemblée générale etc.
- Les accords de Marrakech qui instituent l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
: conférence ministérielle, conseil général, conseil du commerce des marchandises,
conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle etc.
Ces organes originaires, on les distingue des organes dérivées qui sont ceux qui sont créés par
les organes originaires. D’ailleurs au sein de :
- l’article 7§1 de la CNU, les organes subsidiaires qui se révèleront nécessaires pourront
être créé par les organes principaux ; une quinzaine ont été créé comme l’UNESCO ;
- Accords de Marrakech (article IV§6) : le conseil du commerce des marchandises, le
conseil du commerce des services et le conseil des ADPIC établiront des organes
subsidiaires selon les besoins.
B. Organes politiques, administratifs et judiciaires
Les organes politiques des Organisations Internationales sont ceux qui donnent les grandes
orientations à l’organisation. Elles délibèrent et adoptent les décisions politiques contraignantes
qui se traduisent dans les textes juridiques. Ces sont des organes intergouvernementaux,
composés des représentants des Etats.
Ex : aux Nations-Unies les organes politiques sont l’Assemblée Générale qui est composée de
tous les états membres des Nations Unies. Elle tient une session ordinaire par an à partir du mois
de septembre, chaque état y dispose une voie, c’est l’enceinte des grandes délibérations
internationales (on y traite des grades questions inter)
Le Conseil de sécurité composé de 15 membres qui représentent leur état. Le Conseil de Sécurité
est compétent pour gérer les crises internationales autrement dit en matière de maintien de la paix
et de la sécurité internationale. En cas de menaces, le Conseil de Sécurité peut prendre les
mesures qu’il considère appropriées. Ces mesures peuvent être recommandataires ou coercitives
(contraignantes). Parmi les décisions contraignantes, on trouve le fait que le Conseil de Sécurité
peut demander des sanctions éco et commerciales contre un Etat (embargo, rupture des relations
diplomatiques avec cet Etat).
Si ces sanctions ne suffisant pas le Conseil de Sécurité peut entreprendre toute action qu’il juge
nécessaire au maintien de la paix et de la sécurité internationale. Ces actions il peut les
entreprendre au moyen des forces navales, terrestres, aériennes des membres de l’ONU.
En ce qui concerne l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, les organes politiques sont
principalement la Conférence ministérielle (article IV des accords de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE précise que la conférence ministérielle est composée de
représentant de tous les Membres.) C’est l’organe de décision politique (elle prend des décisions
politiques). Elle se réunit au moins une fois tous les 2 ans, si bien que c’est le Conseil général qui
va exercer les fonctions de la conférence lorsque celle-ci ne se réunit pas. C’est le deuxième
organe politique et lui aussi est composé des représentants de tous les Membres. Il se réunit dans
l’intervalle des réunions de la conférence ministérielle et a donc aussi des fonctions politiques.
Les organes administratifs sont eux qui gèrent l’organisation internationale. Il exécute les décisions
des organes politiques. Ce sont des exécutants, pas des organes politiques, donc ce sont des
organes intégrés pas intergouvernementaux. Ils ne représentent pas les états et sont
indépendants. Ils agissent au nom de l’organisation et non pas au nom des Etats.
Pour l’ONU, l’organe ad est le Secrétaire général des Nations Unies. C’est le plus haut
fonctionnaire des NU, il est nommé par l’Assemblée Générale sur proposition du Conseil de
sécurité et exerce ses fonctions en toute indépendance sans instruction des Etats, des pouvoirs
publics. Son rôle est de mettre en œuvre les résolutions de l’Assemblée Générale et les décisions
du Conseil de Sécurité. Il doit aussi promouvoir les valeurs de l’ONU. Le SGNU est un organe
administratif particulier car il a réussi à sortir de ce rôle administratif ; il a un rôle important politique
en matière de négociations internationales, de diplomatie.
Pour l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, les organes administratifs sont les
Secrétariat de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE dirigé par le Directeur général. Il a
un caractère exclusivement international, c’est organe administratif qui agit en toute indépendance
au nom de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Concernant les organes judiciaires ce sont chargés du contentieux qu’il soit interne à l’organisation
(contentieux entre 2 Etats membres de l’organisation) ou contentieux liés aux activités de
l’organisation. Pour l’ONU, l’organe judiciaire est la CIJ ; elle est composée de 15 juges
indépendants (organe intégré) et le panel de ses juges doit être présentatif des différents systèmes
juridiques qui existent. , des différentes civilisations. Elle siège à La Haye et c’est la seul juridiction
internationale permanente à compétence générale. Seuls les sujets de droit international peut la
saisir en particulier les Etats, on peut al saisir de toute question de Droit International générale.
Dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, l’organe judiciaire est l’organe
de règlement de différends. Il est saisi que par les Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE (Etats) et pour trancher un litige entre 2 membres de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE, il va établir des groupes spéciaux et un organe d’appel.
A côté de ses organes, on trouve des agents internationaux qui vont permettre à ‘organisation de
réaliser, d’exercer ses missions. Ils bénéficient d’un certain nombre de privilèges et immunités pour
rester indépendants.
§3 : Une personnalité juridique
Cette personnalité juridique va permettre aux organisations internationales d’agir de manière
autonome dans l’ordre juridique international. Elles vont donc pouvoir adopter des actes juridiques,
avoir un patrimoine et engager leur responsabilité internationale
Ce sont des personnalités morales différentes des personnalités morales de droit interne justement
parce qu’elles entretiennent des relations avec des sujets de droit international. Leur personnalité
juridique sera une personnalité juridique internationale va être limité par le principe de spécialité,
par le fait que les organisations internationales ne bénéficient de droits et d’obligations que dans
la mesure nécessaire à l’accomplissement de leur mission.
A. La personnalité juridique internationale
On fonctionne selon la présomption selon laquelle les organisations internationales ont la
personnalité juridique internationale. Et cette présomption doit être confirmée implicitement ou
explicitement par la Charte constitutive de l’Organisation Internationale.
Pour l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, au sein de la charte constitutive, l’article 8
nous dit clairement « l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE aura la personnalité
juridique et se verra accorder, par chacun de ses Membres, la capacité qui pourra être nécessaire
à l’exercice de ses fonctions
Cela signifie lui permettre de conclure des engagements internationaux de protéger ses agents par
la voir diplomatique. Elle peut être défendeur ou demandeur devant une juridiction internationale,
elle peut voir sa responsabilité internationale engagée.
A côté de cette personnalité juridique internationale, elle détient une personnalité juridique interne,
en droit national, qui va lui être précieuse dans l’Etat dans lequel elle a établi son siège. Grace à
cette personnalité juridique interne, elle va pouvoir acheter des biens immobiliers, mobiliers,
engager des agents etc.
Malgré l’octroi de cette personnalité juridique internationale et interne, celle-ci est limité en raison
du fait que les Organisations Internationales n’ont qu’une compétence d’attribution, elles ne
peuvent agir que dans les domaines que les Etats leur ont attribués. C’est ce qui explique le
principe de spécialité.
B. Principe de spécialité
Une compétence limitée des Organisations Internationales en vertu de ce principe selon lequel les
Organisations Internationales ne détiennent que les droits et obligations nécessaires à
l’accomplissement de leurs missions. Elles ont une compétence fonctionnelle, leurs droits et
obligations n’ont que vocation à remplir la fonction qui leur a été confié par les Etats.
Ces compétences fonctionnelles des Organisations Internationales figurent parfois expressément
dans la charte constitutive. Mais en plus de se compétences explicites, on considère que les
Organisations Internationales ont des compétences implicites, celles qui ne sont pas inscrites dans
la charte constitutive mais quand même nécessaires à l’accomplissement de leur mission ?
3 types de compétences différentes :
Certaines Organisations Internationales ont des compétences normatives ; elles peuvent adopter
des textes juridiques contraignants (UE). D’autres ont une compétence de contrôle (elles contrôlent
que les Etats respectent leurs engagements internationaux).
Il est possible que les Organisations Internationales aient des compétences opérationnelles, liées
à leur mission : action militaire.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats reconnaissent certains droits internationaux
aux personnes privées.
Section II : Les personnes privées
De plus en plus de règles de Droit International s’adressent aux personnes privées mais pour
qu’elles soient considérées comme sujets de ces règles les états doivent les avoir autorisés à avoir
ce statut. Cette autorisation on peut la trouver au sein de conventions internationales, qui vont
proclamer des droits aux personnes privés et droits de revendiquer ses droits
Parfois l’acte constitutif d’une Organisations Internationales va organiser les relations des
Organisations Internationales et des personnes privées. Elles reconnaissant l’existence de
personnes privées sur la scène inter. On peut distinguer 2 catégories de personnes privées.
Les individus sont parfois saisis par l’ordre international soit en tant que victime ou bourreau.
§1 : Les individus
A. Les individus protégés par le droit international des DH
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, des textes juridiques internationaux ont proclamé des droits
fondamentaux aux individus pour éviter que les atrocités de la guerre se reproduisent. Droits
inaliénables qui appartiennent à tout être humain. Parfois ses droits sont proclamés au sein de
conventions internationales et donc au sein de textes contraignants. Droits qui vont protéger
l’individu contre Etat (ex : interdiction de la torture) et droits que les individus pourront faire valoir
contre l’Etat (droit à la santé).
Phénomène intéressant, car on va reconnaitre dans l’ordre internationale des droits à l’individu
qu’il va faire valoir contre son Etat. Mais il n’existe pas au niveau international des juridictions
internationales qu’un individu pourrait saisir si un Etat ne respecte pas ses droits. Il existe
seulement des comités internationaux que l’individu peut saisir et qui peuvent constater qu’un Etat
ne respecte les conventions internationales de protection des DH mais il s’agira d’une procédure
quasi juridictionnelle qui n’engage pas la responsabilité de l’Etat (simple constat).
Ces procédures doivent avoir été acceptées par les Etats qui y sont soumis.
Au niveau régional, il existe des cours qu’un individu peut saisir si un Etat ne respecte pas les
conventions régionales de protection des DH : le Cour Européenne des DH (CEDH), la Cour
interaméricaine des droits de l’Homme, Cour africaine des droits de l’homme et des peuples etc.
Par ailleurs, certaines conventions internationales de protection des DH et certaines conventions
régionales de protection des DH ont un effet direct, sont d’applicabilité directe devant les juges
nationaux. Certaines conventions vont protéger le droit de propriété, et un individu pourra se
protéger d’une nationalisation en se prévalant de son DP. Aussi elles protègent un certain nombre
de droits sociaux et individu pourra s’opposer à l’action de multinationales qui détruiraient leurs
terres etc.
B. L’individu sanctionné par le Droit International pénal
Une infraction internationale est un acte qualifié d’illicite au sein d’une convention internationale,
que tout état peut réprimer quel que soit la nationalité de l’auteur et le lieu de l’infraction.
Historiquement, la première incrimination internationale visait à condamner les atteintes au
commerce international (la piraterie). On a réprimé le pirate quel que soit sa personnalité et le lieu
de l’infraction.
En particulier, depuis la fin de Seconde Guerre Mondiale des tribunaux spéciaux ad hoc ont été
créés pour réprimer les cries internationaux les plus graves : génocides, crimes contre l’humanité,
crimes de guerre agressions. Depuis 1999, une Cour Pénale Internationale est également
compétente en la matière.
§2 : LES ONG
A la différence des Organisations Internationales au sens strict, les ONG ne sont pas composées
d’états mais de personnes privées. A la différence de certaines personnes morales de droit interne,
elles n’ont pas de but lucratif. Elles ont toutefois la personnalité juridique interne de l’Etat dans
lequel elles sont déclarées. Mais à la différence des associations, elles ont un but transnational (ex
protection de l’environnement, aide humanitaire).
En principe, elles n’ont pas la personnalité juridique internationale, mais peuvent se voir
reconnaitre certains droits dans l’ordre international. Certaines Organisations Internationales
offrent à certaines ONG un rôle consultatif et donc au sein de ses ONG, elles vont avoir un rôle de
lobby, de pression.
Certaines Organisations Internationales leur permettent de déposer des déclarations collectives et
peuvent se plaindre du fait qu’un Etat ne respecte pas ses engagements internationaux
(procédures quasi juridictionnelles sans engagement de la responsabilité de l’Etat). Elles ne
peuvent être partie devant une juridiction internationale mais certaines juridictions internationales
leur reconnaissent le rôle d’amicus, curia, amis de la cour. Cela signifie quelles peuvent déposer
leurs observations à la cour sur un litige donné, faire partager leurs opinion sur une question de
droit.
L’organe de règlement des différends à l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE accepte
les « amicus curia ».

Titre II : Les Sources du droit international


On les trouve au sein de l’article 38§1 du statut de la CIJ. Il nous dit que la CIJ applique les
conventions internationales, la coutume internationale, les principes généraux du droit, des
décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés.
Cette liste a certains défauts parce qu’elle est obsolète, adopté en 1948. Obsolète dans les
formulations utilisées : « principes généraux du droit reconnus par les nations civilisés
», expression qui ‘a plus lieu d’être en Droit International contemporain donc on parle dès lors de
PG du Droit international.
Elle ne contient pas une source du droit : jus cogens, la loi commune. A l’époque au moment de
l’adoption du statut, le jus cognes n’existait pas.
Il manque également une source importante : les actes unilatéraux.
Chapitre 1 : Les sources traditionnelles
Au sein du Droit International les traités ont une place privilégiée, c’est ceux qui réglementent le
plus facilement les relations internationales. C’est d’ailleurs la première à être cité par l’article 38§1.
La source la plus ancienne du Droit International est la coutume internationale qui est la principale
source non conventionnelle du Droit international.
Section 1 : Les conventions internationales
Elles répondent à une définition particulière et ont une caractéristique particulière par rapport aux
autres textes de droit international.
Les conventions internationales, les traités ont longtemps été régis par les règles coutumières.
Donc le droit des traités était un droit coutumier. Mais les traités ne sont pas coutumiers, mais régis
par la coutume. Ce droit coutumier a été codifié au sein de la convention de Vienne sur le droit des
traités signé en 1969.
La France a refusé de signé cette convention mais les règles inscrites dans la convention
s’appliquent quand même à la France car ce sont des règles coutumières. Il faut se référer à la
convention de Vienne pour comprendre ses règles.
§1 : Définition d’un traité
C’est un accord de volonté conclu par écrit entre plusieurs sujets de droit international quelle que
soit sa dénomination particulière et destiné à produire des effets de droits envers les Parties.
A. La rencontre de volontés de plusieurs sujets de droit international
Seuls les sujets de droit international peuvent conclure des traités. Lorsqu’ils concluent des traités
ils vont endosser un certain nombre d’engagements et donc il est nécessaire de protéger leur
consentement, qu’il ne soit pas vicié lors de la conclusion.
1. La capacité à conclure des traités
Tous les Etats peuvent conclure des traités. Les Organisations Internationales aussi mais elles
sont soumises au principe de spécialité donc seulement les traités nécessaires à
l’accomplissement de leur mission.
Les personnes privées ne peuvent pas conclure de traités. Même lorsque 2 entreprises
multinationales signent un accord qui ressemble à un traité international qui vont délimiter leur
influence respectif. Il ne s’agit que d’un contrat pas d’un traité.
Lorsque 2 sujets de droit international concluent un traité, on parle de traité bilatéral. A plus de 2,
c’est un traité multilatéral (plus de 2 rencontres de volontés).
2. La protection du consentement
Un traité sera nul si le consentement d’un des partenaires est vicié au moment de la conclusion.
Même causes de vice du consentement que le droit des contrats : erreur, dol, la corruption, la
contrainte exercée sur le représentant de l‘Etat (violence physique ou moral), contrainte exercée
sur l’Etat (menace d’une guerre).
B. La conclusion par écrit
Les traités doivent être couchés par écrit, et cet écrit est le résultat du processus de négociation.
Les traités comportent un préambule qui va nous expliquer les objectifs du traité et ce préambule
n’est pas contraignant, il n’a pas de force contraignante, qui peut servir de moyen d’interprétation.
Il comprend des articles et des annexes qui eux sont contraignants, les annexes venant préciser
les articles. Le traité comporte un titre mais la dénomination du traité n’importe pas c’est-à-dire
qu’on peut parler de traité, de convention internationale, de pacte, de protocole, de charte, de statut
etc. Quantité de dénominations employées à la place du mot traité. L’essentiel, le trait
caractéristique du traité est de savoir s’il crée des droits et des obligations, auquel cas c’est un
traité.
C. Création d’effets de droit envers les Parties
Le traité est destiné à créer des droits et des obligations entre les Parties, c’est sa raison d’être. Il
a un effet normateur. C’est ce qui le différencie des autres textes de droit international qu’on appelle
des textes de « soft law » parmi lesquels on va trouver des textes de Droit International qui n’auront
qu’une valeur politique ou morale mais pas de valeur juridique. Ex : déclaration sur l’environnement
de 1972. C’est une proclamation morale, les états ne s’engagent pas juridiquement.
Certains textes internationaux aussi ne sont que des recommandations, elles n’ont que pour but
de donner un avis, sans effet de droit.
On les distingue aussi des « gentlemen’s agreements » : accords entre états qui ne créent pas
d’effet de droit, ils n’ont qu’une portée politique.
Pour différencier un traité d’un autre texte de Droit International, il est indispensable de ne pas
avoir une conception nominaliste ; il ne faut pas s’attacher au nom du texte. Il faut rechercher si ce
texte a vocation à créer des effets de droit. Lorsque les Etats emploient le mot traité, il de forte
chance qu’ils aient eue envie de créer des effets de droit. Par contre, pour le mot charte, il faut
rechercher car certaines chartes ne sont pas des traités.
Comment ses traités apparaissent-ils sur la scène internationale ?
§2 : La conclusion d’une convention internationale
A. La négociation
Les traités sont négociés par les plénipotentiaires c’est à dire par les personnes qui disposent des
pleins pouvoirs pour négocier au nom de l’Etat. La plupart du temps ce sont les diplomates.
Généralement, la négociation de traité s’effectue au sein d’une Organisations Internationales ou
lors d’une conférence internationale.
La signature du texte par les Etats met fin à la période de négociation. Cette signature va
authentifier le texte. La signature atteste que ce sont bien sur ces termes-là que les négociateurs
se sont mis d’accord. Pour autant, en principe, elle n’a pas le pouvoir d’engager l’Etat. Ce n’est
pas parce qu’un Etat a signé un traité qu’il est engagé par ce traité. Exception au principe : les
traités en forme simplifiée. Ces traités deviennent obligatoires pour l’Etat qui la signé, dès la
signature par l’Etat. Ces accords viennent des EU. C’est comme ça qu’a été adopté le GATT en
1947 pour contourner le congrès (il faut la majorité au congrès).
On les distingue des traités en forme solennelle pour lesquels la signature ne lie pas définitivement
l’Etat. Cependant, elle engendre un certain nombre d’obligations :
- L’obligation de soumettre le traité aux autorités compétentes nationales pour ratifier
(obligation de soumission) ;
- L’obligation de ne pas priver le traité de son objet et de son but avant son entrée en
vigueur.
B. L’entrée en vigueur
Pour les traités en forme solennelle, c’est la ratification qui a valeur d’engagement définitif, c’est
l’approbation définitive du traité. Cette ratification doit émaner de l’autorité nationale compétente
pour engager internationalement l’Etat. Généralement, c’est le chef de l’Etat mais les traités
importants peuvent être soumis à une approbation parlementaire, le Parlement autorisant le chef
de l’Etat à ratifier. Cas de la France en vertu de l’article 53 de la C : loi de ratification qui autorise
le chef de l’Etat à ratifier. Parmi les traités importants, on trouve les accords de commerce, ils
doivent faire l’objet d’une approbation parlementaire avant la ratification.
La ratification est une compétence discrétionnaire de l’Etat. Rien ne l’oblige à ratifier, il dispose
d’un délai illimité.
L’entrée en vigueur des traités bilatéraux, a lieu lors de l’échange des instruments de ratification.
En revanche, pour les traités multilatéraux, il est prévu une entrée en vigueur après le dépôt d’un
certain nombre d’instruments de ratification, ils n’entrent en vigueur que pour les états qui les ont
ratifiés.
§ 3 : L’autorité de la Convention internationale
Comme un contrat, la convention internationale a un effet relatif, elle a autorité sur les parties. Une
autorité qui dépendra de la relation du traité avec les autres membres du Di
A. Effet relatif
1. Effet à l’égard des Parties
Les traités sont obligatoires à l’égard des Parties, c’est le principe « pacta sunt servunda », les
conventions doivent être exécuté de bonne foi. En cas d’inexécution, un état engage sa
responsabilité internationale.
Pour autant les traités peuvent avoir une portée différente en fonction des Parties car elles sont
autorisées à formuler des réserves.
Une réserve est une déclaration unilatérale faite par un Etat au moment où il signe ou ratifie le
traité qui vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de certaines dispositions du traité à son égard.
Ce mécanisme est un peu curieux mais pratique Droit International qui vise à ce que le plus grand
nombre d’Etats adhère au traité. Cependant les réserves sont soumises à certaines conditions ;
certaines traités interdisent les réserves et d’une manière générale, elles doivent compatibles avec
l’objet et le but du traité.
Le fait que les traités doivent être exécutés de bonne foi ne signifie pas nécessairement qu’ils
doivent être appliqués directement dans l’ordre interne, par l’administration ou le juge nationale.
On considère en effet, qu’en principe, un traité lie les sujets de Droit International entre eux, dans
leurs relations réciproques dans l’ordre international. Si u Etat n’applique pas un traité dans son
ordre interne t viole ainsi le traité, les cocontractants pourront rechercher sa responsabilité au
niveau internationale devant les juridictions internationales ;
Les traités c’est l’histoire des Etats. Parfois, les traités s’appliquent dans l’ordre interne, et il existe
alors 2 grandes conceptions à propose de l’application des traités dans l’ordre interne :
- conception dualiste qui sépare l’ordre international et l’ordre interne : pour être appliqué
dans l’ordre interne, le traité doit être transposé dans une loi nationale ou dans un
règlement national, on doit l’avoir transformé en droit national transposition. -->
- conception moniste : selon cette conception moniste, les traités peuvent s’appliquer
directement dans l’ordre juridique interne sans passer par une transposition.
Ce principe d’applicabilité directe ne veut que pour les traités qu’on appelle « self executing »
d’applicabilité directe. Même selon la conception moniste, les autres traités ne pourront pas
s’appliquer dans l’ordre interne sans mesure de transposition.
Comment savoir si un traité est self executing, c’est le juge national qui décrètera si le traité est ou
non d’applicabilité directe, self executing. Et, souvent il va se fonder sur 2 éléments ; l’intention des
parties et va se demander si les Etats, auteur du traité, ont souhaité que ce traité crée directement
des droits et obligations dans l’ordre étatique. Et il regarde si le traité est suffisamment précis, et
se demande si les clauses du traité peuvent s’appliquer immédiatement, en tant que tel ou
nécessitent-elles d’être précisées pour être appliquées. Elles auraient donc besoin d’une mesure
nationale de transposition.
2. L’effet à l’égard des tiers
L’Etat tiers est celui qui n’est pas partie au traité. A l’égard de l’Etat tiers, en principe les traités
sont inopposables aux tiers. Ces traités ont un effet relatif, il ne crée ni droit, ni obligation à l’égard
des tiers. Il existe quelques atténuations à ce principe et en particulier, une atténuation qui nous
intéresse en DIE : la clause de la nation la plus favorisée. Par le biais d’une de ses clauses, 2 Etats
A et B vont s’engager à se faire bénéficier mutuellement du traité plus favorable qu’il viendrait par
la suite consentir aux autres états. Donc si l’Etat A a conclu un accord qui prévoit une clause
NATION LA PLUS FAVORISÉE avec l’Etat B, donc si l’Etat A consent dans un traité à l’Etat C un
certain nombre d’avantages il doit les appliquer à l’état B. Le contrat qui sera signé entre Etat A et
Etat C aura des conséquences juridiques pour l’Etat B. atténuation à l’effet relatif des traités.
Autre atténuation : Certains traités créent des situations objectives qui vont s’imposer à la totalité
des Etats, même aux Etats tiers. Ex : Traité entre Etat A et Etat B qui délimite une frontière
entre Etat A et Etat B et qui sera opposable à tous les autres Etats.
Il est tout à fait envisageable qu’une convention acquiert avec le temps le caractère de règle
coutumière et dans ce cas, elle sera imposable à tous les Etats qui reconnaissent cette coutume
même ceux qui n’ont pas signé la convention.
B. Relation avec les autres normes internationales
En Droit International il n’existe pas de hiérarchie entre les sources de Droit International si bien
qu’un traité n’est pas supérieur à un acte unilatéral, à une règle coutumière. Dans le même esprit,
un traité multilatéral ne sera pas supérieur à un traité bilatéral.
Atténuation à ce principe : au sein de l’article 53 de la convention de Vienne sur le droit des Traités
qui nous parlent de règles « jus cogens », norme impératif du Droit International général. Est nul
tout traité qui est en conflit avec une norme impérative du Droit International général. La difficulté
est de pouvoir saisir quelles sont les normes impératives du Droit International général. L’article 53
nous dit « une norme impérative du Droit International général est une norme acceptée et reconnue
par la communauté internationale des Etats dans son ensemble en tant que norme à laquelle
aucune dérogation n’est permise ». La convention de Vienne pose ce nouveau principe mais on
ne sait pas le contenu de ses normes impératives, comment elles apparaissant dans le Droit
International et donc on suppose qu’il s’agit de valeurs morales transandantes et
internationalement reconnus ; ex interdiction du génocide.
Notion critiquée et explique que la France n’a jamais ratifié la convention de Vienne et flou qui
entoure la notion explique également que la CIJ l’applique exceptionnellement. En principe, la
violation du jus cognes entraine annulation du traité.
§4 : Evolution de la convention international
A. La révision
Une convention internationale peut être révisée et pour cela elle doit obtenir l’accord de tous les
Etats parties. Et la révision devra être nécessairement une révision expresse.
B. La terminaison
Le traité peut prévoir une date d’expiration. Ex : le traité CECA prévoyait qu’il expirait au bout de
50 ans.
Le traité peut très bien stipuler une clause résolutoire qui conditionnera son extinction à la
survenance de certains faits.
Les parties peuvent décider ensemble d’abroger le traité mais il faut l’accord de tous les Etats
parties.
Un Etat peut vouloir seul se retirer d’un traité, c’est la dénonciation. Par un acte unilatéral, il
renonce au bénéfice de ce traité, il se retire de la convention.
Le traité peut également prendre en raison d’un changement fondamental des circonstances, c’est
la règle « rebus sic stantibus ». Cela signifie les choses demeurant en l’état. Pourquoi ? Cela
signifie que les règles d’un traité sont applicables que pour autant que les circonstances qui ont
amené à sa conclusion, demeurent en l’état. Donc il ne demeure plus applicable si un changement
fondamental de circonstances altère les droits et obligations du traité, acceptés initialement.
Cette règle ne s’applique que de manière exceptionnelle interprétation très stricte. -->
La succession d’Etats (un Etat succède à un autre) ou une guerre peut justifier l’extinction d’un
traité. Enfin, la violation substantielle du traité par une Partie, peut être une cause d’extinction du
traité pour les autres parties.
Section 2 : La coutume internationale
Article 38§1 du Statut de la CIJ : la coutume est « une pratique générale, acceptée comme étant
le droit ».
Au sujet de la coutume, on peut considérer qu’elle dérive de la volonté des Etats, mais cette volonté
ne s’exprimera pas par un acte écrit mais par une pratique.
§1 : Définition
On a l’habitude de considérer que la coutume est composée d’un élément matériel et d’un élément
psychologique.
A. L’élément matériel
La coutume est une pratique répétée et constante. Il peut donc s’agir de la répétition d’actes positifs
ou la répétition d’abstentions.
Cette pratique doit émaner des Etats c’est-à-dire des organes de l’Etat spécialisés dans la conduite
des relations internationales. Ex : déclarations répétées, actes législatifs. Il peut également s’agit
d’actes interétatiques répétés de manière constante. On peut trouver à la source d’une coutume ;
des règles répétés de traité en traité, des décisions arbitrales. Pour que cet aspect matériel se
concrétise, il faut qu’il apparaisse dans un certain nombre de précédents, il doit s’agir d’actes
concordants des sujets de droit international et non pas d’actes d’un seul Etat.
Il peut exister des coutumes bilatérales, régionales ou internationales. Un des éléments
fondamentaux de cette coutume est surtout l’aspect psychologique.
B. L’élément psychologique
C’est le fait que les Etats ont la conviction de suivre une obligation lorsqu’il se conforme à la
pratique répétée et constante. C’est l’opinio juris ou el sentiment de respecter une règle de droit
en se conformant à une pratique.
L’arrêt de la CIJ du 20 février 1969, Plateau continental de la Mer du Nord nous donne des
éléments sur cette notion. La CIJ reprend ce qui avait été dit par la CPJI dans l’affaire Lotus. Il
s‘agissait pour l’Allemagne et le Pays Bas de délimiter leur frontière de leur plateau continental et
comme il n’existait pas de traité, chacun va avancer des règles coutumières.
A ce sujet, le juge nous dit tout d’abord « non seulement les actes considérés doivent représenter
une pratique constante mais en outre ils doivent témoigner par leur nature ou la manière dont ils
sont accomplis, de la conviction que cette pratique est rendu obligatoire par l’existence d’un règle
de droit » (…) « Les Etats intéressés doivent donc avoir le sentiment de se conformer à ce qui
équivaut à une obligation juridique. » Ni la fréquence ni le caractère habituel des actes ne
suffisent la pratique ne suffit pas car il existe des --> pratiques qui ne sont pas juridiques qui
relèvent de la courtoisie, de l’opportunité, de la tradition. C’est pour ça qu’il faut s’intéresser à cette
opinio juris.
§2 : Conception volontariste de la coutume
La coutume va s’appliquer à tous les Etats qui sont censés y avoir adhérer par une pratique
générale acceptée comme étant une règle de droit. Elle peut s’imposer à des Etats qui n’auraient
pas nécessairement ratifiés cette règle par écrit, que ce soit au niveau national, qu’international.
Mais on considère que la coutume provient de la liberté des Etats. Affaire Lotus 1927 :
« Le droit international régit les rapports entre des Etats indépendants. »
Les règles de droit liant les Etats procèdent donc de la volonté de ceux-ci, volonté manifestée dans
des conventions ou dans des usages acceptée généralement comme consacrant des principes de
droit »
Dans la mesure, ou la coutume procède de la volonté des Etats, un Etat pourra se soustrait à
l’application de celle-ci si il a toujours rejeté expressément cette coutume pendant tout le temps où
elle se formait et se développait : c’est l’objecteur persistant.
La Commission du Droit International qui est un organe subsidiaire permanent de l’Assemblée
générale des NU, a pour fonction de codifier la coutume et donc de transcrire les règles
coutumières au sein de conventions internationales qui pourront ensuite être ratifiées par les Etats.
Elle a l’origine de la convention de Vienne sur le droit des traités.
Chapitre 2 : Les autres sources de Droit International
Les principes généraux du Droit International et aussi les actes unilatéraux.
Section 1 : les principes généraux de droit international.
Ce sont des principes communs aux ordres juridiques internes, transposables dans l’ordre juridique
international. Ici, ils procèdent encore de la volonté étatique puisque leur vocation première est de
s’appliquer dans l’ordre interne. Ce sont des principes supplétifs cela signifie qu’ils s’appliquent
lorsqu’ils n’existent pas de coutume ou de convention internationale. Vu la nature supplétif de ces
principes, ils sont plutôt rares en Droit International, on les trouve plutôt dans le domaine judiciaire
: autorité de la chose jugée, égalité des armes, l’abus de droit et la réparation intégrale du
préjudice.
Section 2 : Les actes unilatéraux
Un acte unilatéral est un acte de volonté qui émane soit d’une organisation internationale, soit d’un
Etat et qui produit des effets juridiques dans l’ordre juridique internationale.
§1 : Actes unilatéraux des Etats
Il s’agit d’une manifestation de volonté non équivoque dans l’intention de produire des effets de
droit dans ses relations avec les autres sujets de droit international et dont ceux-ci ont
connaissance.
Affaire des essais nucléaires CIJ 20 décembre 1974
Il est reconnu que des déclarations revêtant la forme d’actes unilatéraux et concernant des
situations de droit ou de fait peuvent avoir pour effet de créer des obligations juridiques. Ces
déclarations de cette nature peuvent avoir et ont souvent un objet très précis.
Quand l’Etat auteur de la déclaration entend être lié conformément à ses termes, cette intention
confère à sa prise de position le caractère d’un engagement juridique. Effet obligatoire. -->
Les relations internationales sont faites essentiellement de déclarations unilatérales des Etats, la
ratification d’un traité est un acte unilatéral ainsi que la reconnaissance d’Etat. L’essentiel des
relations internationales provient des déclarations unilatérales qui vont avoir des effets sur les tiers
§2 : Acte unilatérale d’une organisation internationale
Il faut distinguer entre deux types d’actes unilatéraux : les actes contraignants et les actes non
contraignants qui n’ont pas de caractères obligatoires. Il est extrêmement rare qu’une
Organisations Internationales émette des actes unilatéraux qui ont un caractère obligatoire. On
peut citer les actes de l’UE, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en vue de
maintenir la paix, résolutions qui s’imposent à l’égard de toute la communauté internationale: ils
ont un caractère obligatoire.
La quasi-totalité des actes des Organisations Internationales sont des actes de soft law. Les textes
de soft law sont extrêmement divers. Ils peuvent provenir d’Organisations internationales, de
conférences internationales mais ses textes peuvent avoir une origine privée et peuvent venir par
exemple des organisations intergouvernementales, organismes privés.
On parle parfois de recommandations, de déclarations, de plan d’action, de charte de code de
conduite etc. Diversité sur le fond puisqu’elles peuvent avoir différents objectifs. Ils peuvent être
déclaratoires et donc proclamer des valeurs morales. Ils peuvent être programmatoire et donc fixer
un plan d’action pour réaliser certains objectifs et recommandatoires c’est à dire conseiller une
conduite à tenir. Par nature, ses textes de soft law ne sont pas obligatoires pour les Etats. C’est ce
qui les différencie de la hard law et en particulier des conventions internationales. Les conventions
internationales sont contraignantes, les Etats s’engagent à les respecter, à les mettre en œuvre,
parfois le juge national peut les appliquer. Si l’Etat ne les respecte pas, il peut voir sa responsabilité
internationale engagée.
L’importance grandissante de la soft law en droit international permet de repenser
considérablement la distinction entre le hard et le soft, de repenser la définition même du droit. En
effet, si on reconsidère comme étant une règle du droit, une règle contraignante et justiciable, il n’y
a pas difficulté, la soft law n’est pas une source de droit. En revanche si on considère que le droit
est davantage un instrument qui sert à aligner les comportements autour d’un modèle, dans ce
cas, on peut s’apercevoir que la soft law est plus efficace que la hard law, en particulier bien plus
efficace qu’une convention internationale.
Par ailleurs, les règles de soft law peuvent être reprises au sein d’instruments internationaux
contraignants (dans le préambule, dans une disposition, au sein de la charte constitutive d’une OI).
Plus encore, la soft law va parfois réussir à influencer la pratique et le droit étatique (interne). Ce
droit interne est justiciable devant les tribunaux nationaux.
Si ses textes de soft law sont appropriés aux différents états. Dans ce cas, on les retrouvera dans
les différents systèmes juridiques représentatifs et on pourra en déduire l’existence d’un principe
général du Droit International qui lui est contraignant et justiciable. Si un certain nombre d’états
aligne leur comportement sur un texte de soft law, ce texte pourra devenir une coutume
internationale qui elle est contraignante et justiciable.

Titre III : Le règlement pacifique des différends


En Droit International, on parle de différends internationaux et on fait référence à un désaccord
entre 2 états, à une réclamation d’un des parties. Le Droit International fixe comme grand principe,
le règlement pacifique des différends, il fait partie des principes de la Charte des Nations Unis («
les Membres de l’organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques
»)
Proclamer le règlement pacifique des différends est un nouveau du XXe siècle, donc la guerre est
mise hors la loi. La charte des Nations Unies propose différentes méthodes pour régler les
différends de manière pacifique : par voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation,
d’arbitrage, de règlement judiciaire. Dans le Droit International, il est très rare d’avoir recours au
règlement juridictionnel, les Etats préfèrent le règlement amiable par voie diplomatique car la
grande distinction entre le règlement amiable et la voie juridictionnelle est que la solution proposée
ne sera jamais obligatoire face au règlement amiable alors que celle proposée par règlement
amiable sera obligatoire.
Chapitre I : Les règlements amiables
Ce sont des solutions apportées à un litige face à un différend entre les parties, il s’agit de concilier
les différents intérêts en présence. C’est la voie qui doit être privilégié en premier lorsque surgit un
différent. A tel point que lorsqu’un règlement amiable intervient en cours de procédure, le juge
internationale, l’arbitre international doit se dessaisir. Voie préféré.
Section 1 : La négociation
Par la négociation, les parties entre en pourparlers pour parvenir à une solution, c’est la voie la
plus usuelle de règlement des conflits, celle prescrite par un certain nombre de traités. Pour que la
négociation ait un sens, les Etat sont l’obligation de négocier de bonne foi.
CIJ 30 février 1969 Affaire PCMN
C’est « se comporter de telle manière que la négociation ait un sens, ce qui n’est pas le cas lorsque
l’une d’elles insiste sur sa propre position sans envisager aucune modification »
Si il y a eu rupture des relations diplomatiques entre les deux parties recours à un tiers -->
Section 2 : Le recours à un tiers
Il s’agit de faire appel à un tiers qui va faciliter la recherche d’une solution en prodiguant un certain
nombre de conseils. Ce tiers peut être un Etat, une Organisation Internationale, une personnalité
internationale comme le secrétaire générale des NU.
§1 : Les bons offices
Le tiers va être l’entremetteur et va essayer de convaincre les différents parties de revenir à la
table de la négociation, c’est un canal de communication. Rôle d’entremetteur mais ne propose
pas de solution. Il se distingue du médiateur.
§2 : La médiation
La médiation : le tiers s’implique dans la négociation et propose une solution (pas de caractère
contraignant).
Section III : L’intervention d’une commission
§1 : L’enquête internationale
Avec la médiation, les Etats vont constituer une commission indépendante pour établir la
matérialité des faits qui les opposent dans le litige. La commission devra établir la matérialité des
faits (examen impartial sur les faits). Elle est composée librement par les parties sauf si un traité
international prévoit son existence. Ensuite, c’est aux Etats de décider des suites à donner. Il existe
un type de commissions d’enquête particulières prévues par la Charte des NU à l’article 34, crées
par le Conseil de Sécurité des NU : « le CS peut enquêter sur tut différend ou toute situation qui
pourrait entraîner un désaccord entre nations … »
§2 : La conciliation
Les parties en conflit vont décider de créer un organe non juridictionnel de lui confier un pouvoir
d’enquête et le pouvoir de proposer des solutions non contraignantes aux Etats. Commission de
conciliation a plus de pouvoir que la commission d’enquête. Elle cherche à concilier les intérêts en
présence.
Chapitre II : Les moyens juridictionnels
Les solutions proposées font faire droit entre les parties qui s’engagent à respecter les solutions.
Les solutions proposées bénéficieront de l’autorité de la chose jugée.
Une juridiction internationale : tout organe impartial et indépendant chargé de trancher les
différends internationaux au moyen d’un raisonnement juridique et donc les décisions bénéficient
de l’autorité de la chose jugée.
2 grandes types d’organe juridictionnel : arbitre et juge.
Section 1 : L’arbitrage internationale
Deux grandes conventions, les conventions de La Haye, 1899 et 1907 qui vont codifier les règles
relatives au règlement pacifique des conflits internationaux. Au sein de cette codification, elles vont
chercher à privilégier l’arbitrage ;
Article 37 convention de 1907, définition de l’arbitrage : « l’arbitre internationale a pour objet le
règlement de litiges entre les Etats par des juges de leur choix et sur la base du respect du droit.
Le recours à l’arbitrage implique l’engagement de se soumettre de bonne foi à la sentence. »
§1 : Le libre choix des parties
Il s’effectue sur différents aspects, à propos du recours ou non à l’arbitrage.
A. Le recours à l’arbitrage
Le consentement des parties de recourir à l’arbitrage peut s’effectuer avant ou après la survenance
du litige.
S’il s’effectue après la survenance du litige, il fera l’objet d’un traité qu’on appellera le compromis
d’arbitrage. Au sein de ce compromis d’arbitrage, on va trouver, l’objet d’un litige, les arbitres
choisis, les règles de compétences, de fond et surtout l’engagement des Etats de se soumettre à
l’arbitrage.
Si les Etats décident de se soumettre à l’arbitrage avant la survenance du litige, ce consentement
peut avoir 2 formes :
- on peut trouver au sein d’un traité particulier, une clause compromissoire selon laquelle
les litiges liés à l’application et à l’interprétation seront soumis à l’arbitrage ;
- des Etats peuvent adopter un traité d’arbitrage au sein duquel ils prévoient que les litiges
entre eux seront soumis à l’arbitrage.
La question du recours à l’arbitre ne concerne pas que les Etats. Il est possible de recourir à
‘l’arbitre dans le cas de contentieux transnationales, c’est-à-dire dans le cas d’un litige qui
opposerait un Etat et un particulier ou une entreprise étrangère à cet Etat. Dans ce cas-là l’arbitrage
transnational permet de sauvegarder l’égalité des armes car en principe les personnes privées ne
peuvent être parties à un litige devant un juge international et donc si ces personnes privées
étrangères étaient jugées par les tribunaux de l’Etat on pourrait penser que ces tribunaux ne
respecteraient l’égalité des armes,
B. Composition du tribunal
C’est ce qui distingue fondamentalement le juge de l’arbitrage. L’arbitre est choisi par les parties,
les parties peuvent choisir un arbitre unique ou un tribunal arbitral. Généralement, le tribunal
arbitral est composé de 5 membres ; 2 arbitres nationaux et 3 arbitres neutres.
La convention de 1907 prévoit la création d’une Cour Permanente d’Arbitrage (CPA), ce n’est pas
une juridiction mais c’est une liste d’arbitres internationaux potentiels auxquels les Etats peuvent
se référer pour choisir plus facilement des arbitres.
La convention de Washington du 18 mars 1965 a créé le CIRDI (Centre International pour le
règlement des différends relatifs aux investissements). Il est exclusivement compétent pour
trancher les conflits entre un Etat et un investisseur étranger pour autant que cet investisseur
étranger soit ressortissant d’un Etat partie à la convention de Washington.
De très nombreux accords bilatéraux d’investissement vont également se référer la compétence
du CIRDI en cas de différends. Les tribunaux CIRDI sont des procédures d’arbitrage.
C. Le droit applicable
En principe els parties déterminent librement le droit applicable à leur litige, au sein du compromis
d’arbitrage. S’il n’y a pas d’indication précise sur ce sujet, les arbitres, en général, appliquent le
droit international. Mais, si c’est plus pertinent en l’espèce ils peuvent appliquer le droit interne
d’une des parties. Les arbitres peuvent également statuer ex aequo et bono ; selon ce qui est bon
et équitable : ils peuvent statuer en équité.
§2 : L’autorité de la sentence arbitrale
La sentence arbitrale = La solution rendue par un arbitrage. Elle se présente comme une décision
de justice, ce qui signifie qu’elle comporte, des visas, des considérants et un dispositif. Une fois
rédigée, elle est lue en séance publique et bénéficie alors de l’autorité relative de la chose jugée.
Elle doit alors être exécuté de bonne foi par les parties mais si les parties ne l’exécutent pas de
bonne foi, il n’existe aucun mécanisme qui impose l’exécution forcée d’office de la sentence
arbitrale en Droit international.
Il est possible d’exercer un recours en interprétation de la sentence, donc saisir un arbitre pour lui
demander la portée, le sens de la sentence. Il est également possible d’exercer un recours sen
révision de la sentence si jamais des faits nouveaux peuvent avoir une importance, influence
décisive sur la solution donné. Il est également possible d’exercer un recours en annulation de la
sentence.
Cependant comme on est dans le cadre d’une procédure d’arbitrage, le recours en révision et le
recours en annulation exigent l’accord des deux parties, donc ils seront très rares.
Section II : Le recours au juge international
Dans l’ordre international, on distingue la juridiction générale qui est la CIJ qui est l’unique
juridiction permanente à caractère général chargé de dire le Droit International, de statuer sur les
litiges de Droit international. On la distingue de multiples juridictions spécialisées qui vont être
compétentes dans un domaine particulier du Droit international.
§1 : La CIJ
Cette CIJ est l’héritière de la CPIJ, qui était la juridiction de la Sociétés des Nations. La CIJ est une
juridiction générale.
A. La composition
La CIJ est composée de 15 magistrats indépendants qui sont élus à la majorité absolue de
l’Assemblée Générale des NU et du Conseil de Sécurité. Ils sont présentés par la Cour permanente
d’arbitrage et celle-ci els choisit selon des critères de compétence et de nationalité. Ces juges
doivent être représentatifs des différentes aires géographiques et dans grands systèmes juridiques
nationaux.
Cette composition doit donc respecter le pluralisme au sein de cette juridiction. Les juges sont
indépendants mais pur autant si un Etat partie à un litige devant la CIJ n’a pas de juge de sa
nationalité à la Cour, il peut nommer un juge ad hoc qui pourra avoir sa nationalité ou non.
Cependant ce juge restera indépendant de l’Etat qui l’aura nommé.
B. Les compétences
1. Une compétence contentieuse
C’est le pouvoir de connaitre des différends entre Etats en vue d’apporter une solution en droit
ayant un caractère obligatoire pour les parties.
a. L’acceptation de la compétence par l’Etat
Seuls les Etats peuvent saisir la Cour en matière contentieuse (pas les individus). Mais un Etat
peut prendre fait et cause pour son individu, s’approprier les griefs de l’individu et saisir la Cour
contre un autre Etat qui aurait porté atteinte à l’individu pour autant que l’individu soit ressortissant
de l’Etat demandeur.
C’est une compétence facultative ; la CIJ n’es compétente que si les Etats parties au litige ont
acceptés sa compétence. Autrement dit, l’office de la CIJ ne s’impose pas aux Etats. C’est ce que
nous dit la Cour dans un arrêt du 15 juin 1954, Affaire de l’or monétaire pris à Rome. La Cour dit
« statuer sur la responsabilité internationale de l’Albanie sans son consentement serait agir à
l’encontre d’un principe de droit international bien établie (…) à savoir que la Cour ne peut exercer
sa juridiction à l’ égard d’un Etat, si ce n’est avec le consentement de ce dernier. »
L’Etat a trois manières d’exprimer son consentement à la compétence de la Cour :
- un différend surgit entre 2 Etats et ces 2 Etats expriment dans u compromis qu’ils vont se
soumettre à la compétence de la juridiction de la Cour qui va trancher leur litige,
- au sein d’un traité de Droit International, il existe une clause compromissoire qui établit
que les litiges portant l’application ou l’interprétation du traité relèveront de la compétence
de la Cour ;
- un Etat peut faire une déclaration facultative d’acceptation de la compétence de
la juridiction obligatoire de la Cour : au sein de cette déclaration si un Etat choisit de la
faire, il accepte la compétence de la cour pour tous les litiges à venir auxquels il sera
partie. Cette déclaration peut avoir une durée limitée, et peut être dénoncée (retirée) ; c’est
ce qu’a fait la France en 1974. b. L’autorité des arrêts
Les arrêts de la CIJ sont définitifs et insusceptibles de recours. En vertu de l’article 94§1 de la
charte de l’ONU, les Etats s’engagent à se conformer aux arrêts de la CIJ dans tous les litiges
auxquels il est partie. Un Etat partie à un litige devant la cour s’engage à se conformer à la décision
de la Cour. En général, les arrêts de la cour sont respecté par les Etats mais il existe un mécanisme
d’exécution forcée que l’on trouve à l’article 94§2 de la charte des NU. Si une partie à un litige ne
respecte pas la décision de la Cour, l’autre partie peut saisir, le Conseil de sécurité des NU qui
pourra faire des recommandations ou prendre des mesures contraignantes nécessaires. Le CS
peut prendre des mesures coercitives, opérationnelles ou non en cas d’atteintes à la paix et à la
sécurité intérieure.
La jurisprudence de la CIJ fait considérablement évoluer le Droit International, importance décisif
sur l’évolution du Droit international. Pourtant, en principe, ses arrêts bénéficient de l’autorité
relative de la chose jugée, qui ne vaut que pour les parties. Mais on s’aperçoit que les acteurs du
Droit International considèrent souvent les arrêts de la Cour comme transposables à d’autres cas
d’espèce.
2. Compétence consultative
Il s‘agit de la compétence de la Cour en matière d’avis, elle peut rendre des avis sur les questions
de Droit International ; ces avis n’ont pas de force juridique. Ils ne bénéficient pas de l’autorité de
la chose jugée mais permettent de connaître l’opinion de la Cour sur une question de droit et de
savoir si une action, dans les relations internationales, est conforme ou non au Droit International
aux yeux de la Cour.
Ils ont tout de même des conséquences importantes en matière diplomatique. Avis de 2004 sur la
construction du mur entre Israël et Palestine.
Ce sont les Organisations Internationales qui peuvent saisir la Cour d’un avis consultative ; cf.
article 96 de la Charte des NU : l’Assemblée générale ou de le Conseil de sécurité peut demander
à la Cour internationale de Justice un avis consultatif sur toute question juridique. Egalement, les
autres Organisations Internationales qui sont dans la sphère des NU si elles ont reçus une
autorisation de l’Assemblée Générale seulement pour des avis consultatifs sur des questions
juridiques sui se posent dans le cadre de leur activité.
Il est possible de saisir la Cour pour avis sur les faits exercés par certains Etats sans que les Etats
aient reconnu la compétence de la Cour en la matière. Les Etats n’ont pas leur mot à dire, ce sont
les Organisations Internationales qui saisissent. Depuis son entrée en vigueur la C a rendu une
centaine d’arrêts et une vingtaine d’avis qui ont influencé le Droit International mais soufflent
certaines lacunes : la justice internationale est lente, couteuse, et la jurisprudence est difficile à
appréhender, parfois imprévisible.
§2 : La prolifération de juridictions spécialisées
Cette prolifération est due au fait que l’ordre internationale n’est pas hiérarchisé, pas de juridiction
suprême ; ordre qui est très décentralisé.
Ces juridictions vont avoir un domaine de compétence restreint en Droit international. Ex : le
tribunal international du droit de la mer qui siège à Hambourg, compétente ne matière contentieux
et facultative sur toutes les questions d’interprétation et d’application de la convention de monte
gobe de 1981 et de tous les autres conventions qui traitent du droit de la mer et qui Font référence
à cette juridiction
La CEDH est compétente pour toutes les requêtes individuelles ou étatiques qui font état d’une
violation par un Etat partie de la CEDH et depuis 1998, la juridiction de la cour européenne est
obligatoire en matière de recours étatique et de recours interétatique.
La C Pénal Internationale qui siège à La Haye ; elle sanctionne les rimes internationaux les plus
graves
(génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, agressions) et sanctionne des individus
non pas des Etats. La CPI peut être saisi par des Etats parties au statut de Rome, par les Etats
Parties au bureau du procureur ou par le CS.
L’organe de règlement des différends de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE qui peut
être saisi par tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE à l’encontre
d’un autre membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et qui se prononce sur tout
contentieux relatif aux règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.

2ème Partie : La libéralisation des échanges


internationaux
Le droit qui touche à la libéralisation des échanges a été considérablement bouleversé par l’entrée
ne vigueur des accords de Marrakech, le 1er janvier 1995. Les Accords de Marrakech ont créé
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et cette création a permis une plus grande
libéralisation des échanges et en particulier, désormais, cette libéralisation ne touche pas
seulement les marchandises mais touchent également les services et les droits de propriété
intellectuelle liés au commerce.

Titre I : L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE


Elle est venue succédée au GATT de 1947 et est donc venue combler les lacunes de cet accord
qui devait être que provisoire et attendait l’entrée ne vigueur de l’OIC. Cet accord souffrait d’un
certain nombre de difficultés que l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE est venue
combler en renforçant la libéralisation, en affirmant l’institutionnalisation, et en offrant une
procédure qui s’est juridictionnalisée, donc une procédure de contrôle plus efficace qui s’est
juridictionnalisé.
Chapitre I : La libéralisation
Dans le cadre du GATT comme dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE,
la libéralisation résulte de différentes négociations commerciales entre les membres. Dans le cadre
de l’OCM, le champ d’application de ces négociations s’est considérablement élargi.
Section 1 : Les négociations commerciales unilatérales dans le cadre
du GATT
Le GATT de 1947 vise la libéralisation internationale du commerce des marchandises par le biais
de concessions mutuelles qui sont adoptés lors de cycles de négociation.
§1 : Les concessions mutuelles
L’idée est que les différentes marchandises étrangères doivent pouvoir accéder facilement aux
différents marchés nationaux et une fois qu’elles y ont accédé, elles ne doivent pas être mises
dans une position concurrentielle défavorable par rapport aux autres marchandises équivalentes.
Pour réaliser cette forme de délibération, on va utiliser le chemin des cycles de négociations ou
« round ».
Lors de ces cycles, les Etats membres du GATT, vont offrir des avantages aux autres Etats qui
vont se traduire par une ouverture de leurs marchés nationaux. Ces avantages on les appelle les
concessions commerciales, concessions qui facilitent l’accès de marchandises des autres Etats
sur leurs territoires. A la fin du cycle de négociations, ces concessions sont consignées aux autres
EtatXXX
Cette liste a valeur de traité elle devient contraignante. Elle fait partie intégrante du GATT, elle est
intégrée dans les accords du GATT. Si un Etat ne respecte pas les concessions commerciales qu’il
a promis, il peut faire l’objet d’une procédure en violation des obligations résultant du GATT.
Ces concessions doivent respecter pour offrir une sécurité juridique aux opérateurs économiques.
Pour les marchandises, par le biais des concessions, il s’agit essentiellement de fixer des droits de
douane qui vont être considérer comme des plafonds, plafonds de droits de douane qui ne doivent
pas être dépassés.
En principe, une concession faite par un Etat partie vaut pour tous les Etats parties du Gatt même
si ses Etats n‘ont pas eux-mêmes au sein de leur propre liste accepter de faire les mêmes
concessions. L’équilibre des concessions qui est à respecter dans le cadre des négociations est
global. Chaque Etat doit faire des concessions globalement équivalentes à celles faites par les
autres Etats mais sans être nécessairement identiques --> équilibre global des concessions. Un
équilibre global mais pas identité des concessions parce que des concessions identiques n’ont pas
forcément de sens.
Ex : Etat exportateur de Soja, Etat A a intérêt à ce que l’Etat B diminue ses droits de douane sur
le soja. L’Etat B accepte, donc exportations de l’Etat A sont facilitées. En échange, si l’Etat B n’est
pas producteur de Soja il n’a aucun intérêt à demander une réduction des droits de douane sur le
soja pour l’accès au marché de l’Etat A puisqu’il n’a pas l’intention de vendre du soja ; PAR contre
s’il est exportateur de blé il aura intérêt à ce que l’Etat A baisse ses droits de douane sur le blé.
Donc l’Etat B en échange demande une baisse des droits de douane sur le blé : on arrive à un
équilibre global des concessions. Une fois une ces concessions acceptée, elle vaut pour tous les
Etats parties au GATT clause de la nation plus favorisée. -->
Les négociations qui se sont déroulés dans le cadre du GATT ont connu un franc succès
§2 : Les différents cycles de négociations
Ces cycles ont porté essentiellement sur le commerce des marchandises, le Gatt ne concernait
que les tarifs douaniers concernant les marchandises. En 1947, commerce de marchandises est
considérablement développé, plus que le commerce du secteur tertiaire. Les droits de douane au
moment où il est adopté, sont élevés ; ils représentent environ 40% pour les produits industriels.
L’intérêt des cycles qui se sont déroulées est de faire baisser ses droits de douane.
Les premiers cycles sont ceux qui se sont déroulés de 1947 à 1959 (47, 49, 50 et 56) et ont porté
essentiellement sur une réduction des droits de douane, concernant 50 milles produits, couvrant
la moitié du commerce mondial et ont permis de faire baisser les droits de douane d’environ 25%
Cycle Dillon 1960-161 : ce cycle a également permis de réduire les tarifs douaniers de 6,5§ environ
mais a surtout porté sur les difficultés que faisait la communauté éco européenne à la libéralisation
internationale.
La CEE prévoit un marché unique qui va privilégier les membres de ce marché et en les privilégiant
ainsi qu’en privilégiant les produits de ses membres elle porte attente à la libéralisation
internationale.
Cycle Kennedy 1964-1967 : Ce cycle était particulièrement ambitieux, il continue à faire réduire les
droits de douane et pour la première fois, les négociations vont commencer à porter sur les
barrières non tarifaires au commerce international c’est à dire tous ses obstacles au commerce
internationale qui ne sont pas des droits de douane. (Ex : une réglementation qui gênerait des
produits étrangers). n va reconnaître le principe de non réciprocité des concessions, en faveur des
pays en développement ; cela signifie que les Pays en développement ne sont pas obligés de faire
des concessions équivalentes aux PD ils peuvent en faire moins.
Cycle de Tokyo 1973-1979 : Résultats positifs en matière libéralisation, il fait baisser les droits de
douane et à la fin de ce cycle, on peut considérer que les droits de douane ne sont plus un obstacle
significatif au commerce international, ils atteignent 6,5 § pour les produits industriels. Ce cycle
offre également un statut protecteur aux Pays en développement, encore plus que celui du cycle
de Kennedy, et en particulier on reconnaît que les Pays en développement peuvent bénéficier d’un
statut préférentiel sur les territoires des autres états parties sans que la clause de la nation la plus
favorisée soit violée. Les Pays en développement bénéficient de plus d’accès au marché que les
autres Etats accès --> préférentiel aux marchés des autres Etats.
Certains obstacles non tarifaires les plus importants, font faire l’objet d’accords visant à leur
réduction. Il s ‘agit par exemple d’un accord sur les subventions, sur les marchés publics etc. et
ces accords vont être contenus au sein de codes qui vont se situer à l’extérieur du système GATT.
Ce sont donc des traités qui ne lieront que les parties intéressées et non pas tous les parties au
GATT. Ces codes n’ont pas été acceptés par plus d’1/3 des Etats parties au GATT, seulement 1/3
ont accepté ces codes.
Dans le cadre du cycle de T, on va également développer certains accords sectoriels qui vont
renforcer la libéralisation d’un secteur particulier, par exemple, le secteur laitier ou le secteur de la
viande bovine. Donc on aura des accords spéciaux qui vont libéraliser certains secteurs et ces
accords sectoriels se situent en dehors du cadre du GATT. Le système GATT est donc en train de
se désagréger, on poursuit la libéralisation non pas de manière uniforme avec tous les Etats parties
au GATT mais le biais de plusieurs traités qui ne lit pas tous les Etats parties au GATT donc ils ne
sont pas tous soumis aux mêmes règles relatives à la libéralisation.
Phénomène du free rider : grâce à la clause de la nation la plus favorisée, tous les Etats parties au
GATT vont bénéficier de mesures libéralisation qui sont négociées et acceptées par un petit
nombre d’entre elles sans avoir fait la moindre concession en échange. A la fin du GATT, plus de
2/3 des Etats parties bénéficient d’obligations assumées que par un tiers des Etats composés
essentiellement des Pays Développés.
Libéralisation internationale n’est plus uniforme et les concessions ne sont plus équilibrées
Le cycle d’URUGUAUY de 1986-1993 avait pour but de combler ses lacunes en créant
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Section II : Les négociations commerciales multilatérales dans le
cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
Le cycle d’Uruguay s’est conclu par l’adoption des accords de Marrakech instituant
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et ont eu pour conséquence d’élargir
considérablement le champ des négociations commerciales multilatérales. Les première
négociations commerciales multi ont-elles étaient un échec : cycle de Doha.
§1 : Les résultats du cycle d’Uruguay
Les accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE négociés dans le cadre de ce
cycle vont créer un cadre institutionnel commun et vont tenter de lutter contre le démembrement
du système GATT. Ils vont mettre en place un engagement unique qui élargit la portée de la
libéralisation.
A. Un engagement unique
Les accords de Marrakech, sont constitués de plusieurs traités et en particulier des accords
commerciaux multilatéraux et d’accords institutionnels. Ces accords font l’objet d’un package ; d’un
ensemble d’engagements indissociables qui s’imposent à tous les membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE, il est impossible de faire des réserves à ses accords. ON cherche
à unifier la libéralisation. Donc une des causes du phénomène free rider est éteinte. Toutefois, il
existe également des accords plurilatéraux qui eux ne lieront que certains membres, accords qui
sont en dehors du package : un accord sur le commerce des aéronefs civils, sur les marchés
publics, sur le secteur laitier et sur la viande bovine. 4 accords qui actualisent les accords adoptés
dans le cadre du cycle de Tokyo et en raison de leur faible importance, les 2 derniers accords ont
été abrogés en 1997, donc il n’en reste plus que 2.
Ces accords de Marrakech étendent le champ de la libéralisation.
B. Extension de la portée des accords commerciaux multilatéraux
Le GATT c’était environ 80 pages, Les accords de Marrakech c’est plus de 600 pages. Quels sont
les accords qui font partie du package, de l’acte unique :
- accord instituant l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, cet accord est le volet
institutionnel de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et en cas de conflit, il
prime sur tous les autres accords
- le GATT 1994 : version amélioré du GATT 1947, il intègre le GATT 1947, toutes les
négociations commerciales adoptées sous l’empire du GATT et toutes les décisions des
Etats parties du GATT 1947 qui avaient acquis force obligatoire et qui interprétaient les
obligations du GATT 1947. Mais le GATT 1994 précise le GATT 1947, le renforce en
particulier par l’adoption des mémorandums d’accord qui précisent les dispositions du
GATT et se sont aussi des traités.
- le GATT 1994 est lui-même précisé par d’autres accords qui portent sur la libéralisation
dans des domaines sensibles à savoir en particulier un accord sur l’agriculture, un sur les
textiles et vêtements, domaines sensibles qui avaient été sortie des négociations du GATT
1947
- le GATT 1994 est renforcé par des accords qui portent sur les barrières non tarifaires :
accord qui porte sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, accord sur les obstacles
techniques au commerce (éviter que les normes techniques portent atteinte au commerce
international)
Au sein de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE on va intégrer la libéralisation du
commerce des services et on adopte un accord général sur le commerce des services : AGCS.
Les services sont devenus un objet de commerce international considérable ses dernières années.
Nouveau secteur qui porte sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce,
droits intégrés au sein de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Les accords du GATT 1994 sont lex generalis de tous les autres accords commerciaux
multilatéraux qui viennent préciser le GATT. La lex specialis (les nouveaux accords spécialisés,
voir en haut) priment sur le GATT 1994.
2 accords institutionnels : le Mémorandum d’accords sur les règles et procédures régissant le
règlement des différends et le mécanisme d’examen des politiques commerciales (annexe 2 et 3).
Un constat s’impose : le champ d’application des règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE est bien plus vaste que ne l’était celui du GATT. Sont concernés par la libéralisation
: les marchandises, les services, la propriété intellectuelle et sont désormais combattus non
seulement les obstacles tarifaires mais également les obstacles non tarifaires, par le biais
d’accords spécifiques. Désormais les négociations commerciales multilatérales vont porter sur
tous ses domaines. Ses négociations vont se dérouler selon la même manière, même principes de
base qui s’appliquaient à l’époque du GATT.
Au cycle de ce cycle Uruguay on ouvre un nouveau cycle de négociation, le cycle de DOHA. Le
premier a permis de très grandes avancées, el cycle de Doha ne cesse de s’enliser
§2 : L’enlisement du cycle de Doha
Citation P. Lamy en 2011 : « ne tournons plus autour du pot : les négociations de Doha sont dans
l’impasse ». Pourquoi cette impasse ? Le cycle de Doha a connu un record de longévité le cycle
le plus long de négociations, celles-ci n’arrivent pas à aboutir. Lancé de manière inespérée en
novembre 2001 et en principe il aurait dû s’achever le premier janvier 2005 au plus tard. Pourquoi
ce lancement a –t-il été inespéré ? En novembre 2001, la préoccupation majeure au niveau
international est la lutte contre le terrorisme. La dernière conférence ministérielle à Seattle en 1999
avait été un échec retentissant.
Pour la première fois, la société civile s’était déchainée à Seattle en essayant d’empêcher la
conférence de se réunir. Surtout, ce qui a conduit à l’échec de la conférence de S est la forte
mobilisation des pays en développement qui se rebellent contre les méthodes de négociation. Sous
couvert d’une négociation multilatérale, on s’aperçoit que seuls 4 Etats membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, le QUAD (UE, EU, Canada, Japon), proposent
des négociations, débattent des négociations, trouvent des solutions, et se contentent de les faire
avaliser par les autres membres. Les pays en voie de développement ne veulent plus de ce mode
de négociation, donc conférence de S est un échec.
Pourtant 2 ans après on réussit à lancer le cycle de Doha, cycle qu’on appelle « le programme de
Doha pour le développement ». On insiste sur le fait que le cycle de D doit être centré
prioritairement sur les intérêts et les besoins des pays en voie de développement.
Programme de travail du cycle de Doha porte sur environ 20 sujets dont certains sont très
controversés. Les négociations vont porter tout d’abord sur l’agriculture donc sur l’amélioration de
l’accès au marché agricole, amélioration des échanges des produits agricoles au niveau
international et surtout sur l’élimination ou réduction des subventions agricoles émises par les EU
et l’UE qui ruinent considérablement les pays en voie de développement.
Les produits non agricoles (industriels en particulier) : les discussions portent bien sûr sur plus de
libéralisation donc élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires.
La libéralisation des services : les services sont désormais un secteur éco considérable mais ils
sont extrêmement réglementés au niveau national et ses réglementations nuisent à la libéralisation
des services.
Les accords ADPIC (propriété intellectuelle) : comment concilier des brevets et l’accès aux
médicaments à bas coûts dans les pays les plus pauvres (car ce ne sont pas eux qui détiennent
les brevets).
Comment concilier l’expansion du commerce international et la protection de l’environnement ?
Sur le fond des négociations épineuses et sur la forme, ce qui ne facilite pas les négociations, le
résultat des négociations doit faire l’objet d’un engagement unique. Donc il faut trouver un terrain
d’entente dans tous ses domaines qui doivent être acceptés par tous les membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE en vue d’éviter le délitement des règles de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (accords à la carte).
Ce principe peut faciliter les négociations mais ça prolonge également les discussions et permet
de faire de l’obstruction. Ex : tant que l’UE n’aura renoncé à sa subvention agricole, je bloque les
négociations sur les services.
En 2003 à la conférence de Cancun, les pays en voie de développement se font entendre à
nouveau et disent qu’ils refuseront certains nouveaux domaines de libéralisation puisque déjà ils
n’arrivent pas à faire face à leurs engagements qu’ils ont adoptés dans le cadre du cycle de
l’Uruguay. Une reprise des négociations a eu lieu en juillet 2004, elle est censé mieux prendre ne
copte les pays en voie développement. La date du 1er janvier 2005 ne sera pas respectée, mais les
négociations reprennent et pourtant face aux difficultés à négocier, en juillet 2006 le directeur
général décide de suspendre les négociations. Elles prennent en janvier 2007 et depuis elles
stagnent et avancent lentement si bien qu’on se demande si le cycle de Doha va un jour aboutir.
Les points de friction ne concernent plus spécialement les subventions agricoles de l’UE, mais ils
opposent très clairement les EU et les pays émergents et en particulier les EU et la Chine et portent
en particulier sur les produits industriels. La stratégie des EU est de lier toute évolution du cycle de
Doha à l’adoption de concessions substantielles de la part des pays émergents. idée : dans le
cadre du GATT on a ce grand principe selon lequel les pays en voie de développement doivent
moins libéraliser leurs marchés que les pays développés (moins de libéralisation, protection de
leurs marchés on retrouve ce principe avec l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE).
Le problème est que les pays émergents sont devenus des acteurs incontournables du commerce
international et donc ne doivent plus être traités comme des pays en voie de développement dans
le cadre des négociations. Donc les EU demandent aux pays émergents de réduire
considérablement leurs tarifs douaniers sur les produits industriels. Mais en échange les pays
émergents peuvent demander cela aussi au EU or les EU ont déjà réduit leurs droits de douane,
ils ne peuvent plus proposer de concessions équivalentes ils ont déjà réduits considérablement
leurs droits de douane sur les produits industriels.
Pour les EU, la Chine (leurs produits) pourrait être un débouché impressionnant mais ce marché
est bloqué en particulier à cause des droits de douane chinois. A l’inverse, la Chine devient un
exportateur extrêmement performant sur le marché des EU.
De plus, les EU reprochent à la Chine de mener une guerre des monnaies et donc de na pas
évaluer suffisamment sa monnaie ce qui lui permet de doper ses exportations et donc de faire de
la concurrence déloyale. Les pays émergents estiment au contraire que leur situation éco justifie
qu’ils soient traités comme des pays en voie de développement et ils ont droit donc à un traitement
préférentiel.
Autre difficulté du cycle de Doha : le fait qu’un certain nombre de grandes puissances estiment
qu’elles sont plus à perdre qu’à gagner à faire aboutir le cycle de Doha. La crise éco et financière
accentue ce phénomène et implique un repli protectionniste, la libéralisation étant alors conçu
comme synonyme de délocalisations, de chômage, de perte de compétitivité, de dumping. La crise
éco ne crée pas un climat favorable à la libéralisation.
Des accords de libéralisation régionaux se multiplient et donc on va fleurir le régionalisme qui
risque de transformer le cycle de Doha en une coquille vide, (les accords se développement dans
le cadre d’accords régionaux, et non plus dans le cadre multilatéral).
Les deux autres apports principaux de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE par
rapport au GATT ont mieux réussi.
Chapitre II : L’institutionnalisation
Deux formes d’institutionnalisation : le fait que les accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE sont désormais un traité en forme solennelle et le fait qu’il constitue un cadre
institutionnel unique.
Section I : Un traité en forme solennelle à vocation universelle
Un traité à vocation universelle : les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
sont plus de 150 membres, que 35 états observateurs demandent à entrer à l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE et donc l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE couvre
98% des échanges internationaux. Quand le GATT a été adopté il n’y avait que 23 Etats parties, à
la fin de l‘existence du GATT il comportait 128 Etats parties.
Un traite en forme solennelle : le GATT était un accord en forme simplifiée (pas besoin d’être ratifié
pour entrer en vigueur), il ne possédait pas la même force juridique qu’un traité en forme solennelle
et cette différence apparaissait en particulier par le fait qu’au sein du GATT, existait la clause grand-
père clause qui permettait aux Etats de mettre en vigueur les dispositions du GATT mais
seulement dans la mesure où ses dispositions étaient compatibles avec leur législation nationale
en vigueur.
Cette clause permettait le maintien de législations nationales antérieures incompatibles avec
certains aspects du GATT. Cela change avec l’adoption des accords de Marrakech, véritable traité
en forme solennelle, ils ne s’appliquent plus sous réserve de la législation antérieure existante. Au
contraire, les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ont l’obligation de
mettre leur ordre juridique interne en conformité avec les accords de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. Ils doivent supprimer les législations incompatibles avec les règles
de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Pour autant cela ne signifie pas que les
accords de M aient un effet direct en droit interne, que les individus puissent s’en prévaloir en
justice.
A l’époque du GATT on considérait que les règles du GATT ‘avaient pas d’effet direct car elles
étaient trop peu précises et pas assez claires.
Les accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ne précisent pas s’ils ont un effet
direct ou non mais la communauté européenne et les EU ont déclaré lors des négociations de
l’Uruguay que pour eux les accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE n’auront
pas d’effet direct si bien que la CJ de l’UE s’est appuyé sur le mécanisme de règlement des
différends de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (qui fait beaucoup de place aux
solutions négociées, à la consultation) pour estimer que les règles de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE n’avaient pas d’effet direct en droit de l’UE.
Section II : Un cadre institutionnel unique
Le GATT ne prévoyait pas d’institution, de mécanisme institutionnel puisque celui-ci aurait dû être
mise en place par l’OIC. Donc le GATT n’était pas une organisation internationale, d’ailleurs on ne
parait pas d’Etats membres du GATT mais seulement de parties contractantes. Sur le plan
institutionnel, il n’existait qu’un organe permanent ; le secrétaire exécutif.
Pour faire fonctionner le GATT, les Etats se réunissaient périodiquement. Le GATT s’est
institutionnalisé progressivement. S’est donc le GATT en tant qu’institution qui a disparu avec
l’adoption des accords de Marrakech. C’est l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE qui
a désormais une personnalité juridique dans l’ordre interne et dans l’ordre international. Le
commerce multilatéral a désormais un cadre institutionnel unique. Autrement dit, seule
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE gère le commerce multilatéral et cette institution
a donc pour mission la mise en œuvre, l’administration et le fonctionnement du système
commercial multilatéral. Pour cela, elle a besoin d’organes propres. Ces organes sont classiques
:
- La Conférence ministérielle : organe suprême, non permanent qui se réunit 1 fois tous les
2 ans, composé de tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
et qui détient le pouvoir de prendre les décisions et de déterminer les grandes orientations
de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ;
- Le Conseil général : composé de tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE, organe permanent et exerce les fonctions de la conférence ministérielle
entre 2 réunions, Il chapote tous les conseils spécialisés dans des domaines particuliers ;
- Le secrétariat : dirigé par le directeur général P. Lamy, il a des fonctions administratives.
Au sein de ses organes propres, chaque membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE possède une voix mais pour prendre des décisions, el GATT comme
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, fonctionne par une procédure de consensus.
L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE a également pour mission d‘administrer le
mécanisme d’examen des politiques commerciales. il s’agit d’une évaluation collective et régulière
des politiques commerciales des Etats membres. ceci afin de contrôler que ses politiques
commerciales respectent les accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Ils ‘agi
de déterminer les politiques macroéconomiques des membres de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE. Mission exercée par l’organe d’examen des politiques commerciales qui n’est
autre que le CG. En principe, cet examen a lieu tous les dix ans avec des exceptions : PMA soumis
à des examens plus espacés et les pays riches soumis à des examens moins espacés donc plus
nombreux environ tous les 4 ans sauf pour le QUAD, tous les 2 ans.
Ses examens font l’objet d’un rapport qui est publié. Il contient des analyses, des observations sur
les politiques commerciales mais ne peut pas contenir de recommandations.
Enfin, l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE administre le mécanisme de règlement des
différends. C’est là la grande évolution par rapport au GATT, puisque ce mécanisme s’est
juridictionnalisé.
Chapitre III : La juridictionnalisation
Le GATT ne possédait pas les moyens de faire respecter ses règles. Il existait bien une procédure
en 2 temps ; d’abord les Etats en litige devaient procéder à des consultations et en cas d’échec de
ses consultations, il pouvait faire appel à la médiation du directeur général ou à la médiation des
organes du GATT. En pratique, le directeur général et les organes du GATT se déchargeaient de
cette mission et confiaient le litige à des groupes de travail puis au fil du temps ils ont confié ses
litiges à des groupes spéciaux, panels.
Ces panels étaient composés d’experts indépendants qui devaient trouver une solution amiable et
en cas d’échec, ses groupes spéciaux rédigeaient un rapport contenant les faits et appréciant les
faits à la lumière du droit du GATT. Ce rapport était transmis au conseil du GATT qui était composé
de tous les Etats membres et c’était ce conseil du GATT qui devait en tirer les conclusions de son
choix et pouvait même autoriser des contre-mesures contre l’Etat défaillant. Le problème est que
comme tous les organes du GATT, le conseil du GATT adoptait ses décisions par voie de
consensus et donc la partie incriminée s’opposait systématiquement à la formation du consensus.
Donc généralement, les rapports des panels n’étaient pas adoptés par les membres du GATT.
C’est un des principaux apports des accords de M que de juridictionnaliser de manière efficace le
mécanisme de règlement des différends.
Section I : Un véritable système juridique
A l’époque du GATT 1947 les Etats bénéficiaient d’un forum shopping c’est-à-dire qu’ils pouvaient
choisir entre plusieurs mécanismes de règlement des différends. Ceux qui existaient dans le cadre
du GATT 47 et ceux qui existaient dans la multitude d’accords multilatéraux à l’époque.
Désormais, le mécanisme de règlement des différends est un système intégré avec les accords de
M qui va s’appliquer à l’ensemble des accords visés par les accords de M. Ce système on le trouve
au sein du Mémorandum d’accords sur les règles et les procédures régissant le règlement des
différends. Ce mémorandum s’applique en intégralité à tous les litiges qui concernent l’accord
instituant l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et tous ceux qui concernent les accords
commerciaux multilatéraux.
Certains de ses accords ont toutefois des règles procédurales spécifiques mais celles-ci sont
également énumérées au sein du mémorandum d’accords qui intègre les différentes procédures.
Ce mémorandum fait partie du pacage, les membres sont obligés de ratifier cet accord lorsqu’ils
adhèrent à l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Section II : Une quasi-juridiction
Tout d’abord, on y trouve l’exercice d’une fonction de jugement
§1 : L’exercice d’une fonction de jugement
Le fait que l’instance de règlement des différends face l’objet d’une juridiction exclusive et
obligatoire
A. Une juridiction exclusive et obligatoire
L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE a une compétence exclusive pour traiter de tous
les litiges entre les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE relatifs à
l’application ou l’interprétation des accords de Marrakech. Elle ne traite que des litiges
interétatiques. Les personnes privées ne peuvent pas saisir le mécanisme de règlement de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE comme les entreprises, les ONG, ils interviennent
uniquement au titre « d’amis de la Cour » et peuvent présenter des observations.
Lorsqu’un opérateur éco subit une mesure commerciale d’un Etat étranger il ne peut que se tourner
vers son Etat national et lui demander de porter l’affaire devant l’ORD de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. L’Etat aura un choix discrétionnaire.
Une compétence exclusive : les Etats ne peuvent pas interpréter seuls par le biais de la juridiction
nationale, la conformité d’un comportement d’un autre Etat aux règles de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. Ils ne peuvent saisir leur propre juridiction nationale pour faire
condamner un autre Etat qui ne respecterait pas les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE. Un Etat ne peut pas décider seul des mesures de rétorsion qu’il imposerait à un Etat
qui ne respecte pas les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
En principe, les Etats peuvent se soumettre au système de règlement des différends de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE à l’exclusion de tout autre système international.
Par exemple ils ne peuvent saisir la CIJ ;
Juridiction obligatoire : la juridiction de l’ORD de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
s’impose obligatoirement à tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
contrairement à la juridiction de la CIJ. Donc un membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE ne peut s’oppose à ce que qu’un autre membre saisisse l’ORD. Ils ne peuvent
s’opposer à l’établissement d’un groupe spécial, d’un panel sauf en cas d’accord accepté par les
deux parties au litige ou en cas de recours à l’arbitrage. Ils ne peuvent pas s’opposer à la saisine
de l’organe d’appel.
B. Les organes de règlement des différends
Deux types d’ORD au sein de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE : des instances
indépendantes qui vont procéder à un examen technique et à la suite de cet examen, un organe
politique prend la décision finale sur le litige.
1. L’examen technique par des organes indépendants
En premier instance, les litiges sont examinés par des groupes spéciaux par des panels, ils sont
composés de 3 à 5 personnes proposées aux parties, par le secrétariat de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. En cas de désaccord, c’est le directeur général de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE qui va imposer ce panel. Ces personnes doivent
être compétentes en matière de commerce international.
En tant que membres du panel, elles sont indépendantes de leur état national et donc jugent en
tant que personnes indépendantes. Ce groupe spécial va donc se livrer à un examen en fait et en
droit. A la fin de cet examen, le groupe spécial ne va rendre un jugement. Il ne rend pas une
décision revêtue de l’autorité de la chose jugée et non plus une décision revêtue de la formule
exécutoire.
Il ne rend qu’un rapport qui contient des constatations, des suggestions et des
recommandations rapport --> non contraignant. A la suite de ce rapport, l’organe d’appel peut
être saisi. Il est composé de 7 membres désignés par l’ORD. Leur mandat est de 4 ans
renouvelable 1 fois. Les qualités requises pour être membre de l’organe d’appel : être une
personnalité reconnue compétence en matière de droit du commerce international. Ils sont
strictement indépendants et vont être en charge d’un appel limité aux questions de droit. Si bien
que cet organe d’appel pour les juristes français, ressemble plus à un organe de cassation. Cet
organe d’appel ne rend pas un arrêt, ni une décision revêtue de l’ACJ, il rédige un rapport qui
contient des constatations, des suggestions et des recommandations.
Ces rapports sont alors transmis à l’organe de règlement des différends c’est lui qui prendra la
décision finale.
2. Décision finale par un organe politique
L’ORD est un organe politique composé de tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE. Ce n’est qu’une composition du conseil général. Il a pour rôle l’administration
générale du système de règlement des différends et en la matière c’est lui qui a le pouvoir
décisionnaire. Autrement dit, les rapports du panel et de l’organe d’appel ne deviennent
obligatoires que lorsqu’ils ont été adoptés par l’ORD. C’est ce qui explique qu’on ne peut pas parler
de « juridiction ». Les juridictions n’ont pas besoin d’un organe politique pour rendre leurs décisions
obligatoires.
On parle de quasi-juridiction parce qu’aujourd’hui, pour adopter un des rapports des groupes
spéciaux et des organes d’appel, la procédure utilisée est celle du consensus négatif, inversé. Pour
qu’un rapport ne soit pas adopté par l’ORD, il est nécessaire que tous les membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE en décident ainsi par consensus. Donc la partie
gagnante n’a jamais intérêt à ce que ce consensus soit créé.
L’adoption du rapport est quasi automatique et XXX
§2 : La force obligatoire des décisions
Les rapports des groupes spéciaux qui ne font pas l’objet d’un appel, ou les rapports de l’organe
d’appel, une fois adoptés par l’ORD sont obligatoires et définitifs. Le différend est résolu
définitivement. En principe, ils bénéficient de l’autorité relative de a chose jugée, et ne valent que
pour les parties au litige.
Mais, l’objectif du mécanisme de règlement des différends est la prévisibilité et la sécurité du
système commercial multilatérale et en conséquence l’organe d’appel va avoir sur le sujet une
jurisprudence clair : Organe d’appel EU acier inoxydable 30 avril 2008.
Il est bien évident que les rapports de l’organe d’appel n’ont qu’une force obligatoire entre les
parties. Cela ne veut pas dire que les groupes spéciaux saisis ultérieurement sont libres de ne pas
tenir compte des interprétations du droit figurant dans les rapports antérieurs de l’organe d’appel,
adoptés par l’ORD. Bien au contraire ils doivent en tenir compte ! Ces rapports adoptés par l’ORD
créent une attente légitime vis-à-vis des membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE qui vont s’y référer. L’organe d’appel et clair et il indique « suivre les conclusions de
l’organe d’appel dans des différends précédents, c’est ce que l’on attend d’un groupe spécial en
particulier dans les cas où les questions sont les mêmes. » Ceci vaut à l’exception des cas où il y
aurait une raison impérieuse de ne pas suivre ses conclusions. Assurer la prévisibilité et la sécurité
du système de règlement des différends suppose « qu’en l’absence de raisons impérieuses, un
organe juridictionnel tranchera la même question juridique de la même façon dans une affaire
ultérieure. » L’organe d’appel souhaite que ses rapports fassent JP.
Cette force obligatoire entre les parties impliquent que la mise ne œuvre soit obligatoire donc on
va rechercher à ce que les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE parties
à un litige se mettent en conformité avec les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE.
Section III : La procédure de droit commun
Le mémorandum d’accord prévoit plusieurs modes possibles de résolution des litiges, prévoit le
recours à l’arbitrage, la médiation, les bons offices du directeur général, des mécanismes
diplomatiques mais ses procédure sont été peu utilisées par les membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. Lorsqu’il existe un litige à propos des accords commerciaux
multilatéraux, la procédure quasi systématique pour les membres est de faire appel à
l’établissement d’un panel et cette procédure se déroule en plusieurs phases.
§1 : Première phase : les consultations
Lorsqu’un membre estime qu’une mesure commerciale d’un autre membre est incompatible avec
les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et que cela lui cause préjudice, il
doit d’abord par la voie diplomatique lui demander de modifier son comportement. Phase purement
interétatique mais l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE est présente dans cette phase
puisque la demande de consultation doit être notifiée à l’ORD et si une solution amiable est trouvée,
elle doit être conforme aux règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. 2/3 des
litiges sont résolus par cette voie-là.
XXX et c’est l’ORD qui établira ce groupe spécial par consensus. Ce groupe spécial examine
l’affaire en fait et en droit XX
En principe il doit statuer dans les 6 mois qui suivent son établissement, par exception il peut
statuer dans les 9 mois et si l’affaire est complexe, il peut y avoir une dérogation à ce délai. A la
suite de son examen, il remet donc un rapport à l’ORD, au sein duquel il constate ou non la
violation. Ce rapport n’est pas contraignant à ce stade. Il est distribué à tous les membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et pour devenir contraignant il doit être adopté
par l’ORD dans les 60 jours qui suivent cette distribution sauf si une des parties, notifie
formellement qu’elle va former un appel devant l’Organe d’appel. Dans 70% des cas, les parties
vont faire appel et l’organe d’appel peut confirmer, modifier ou infirmer les conclusions du groupe
spécial.
L’Organe d’appel remet un rapport qui n’est pas contraignant et qui ne le sera que lorsque l’ORD
l’aura adopté.
§2 : Mise en œuvre des décisions et recommandations
Lorsque l’ORD adopte un rapport des instances de règlement des différends, il transforme les
simples recommandations de ce rapport en prescriptions obligatoires ; il rend le rapport obligatoire.
Puisque ce rapport est obligatoire, son contenu devient contraignant pour les Etats membres, les
membres doivent l’exécuter spontanément s‘ils ne le font pas, il est possible de trouver des moyens
pour contraindre l’exécution de ce rapport.
A. L’exécution spontanée
En règle générale, lorsqu’un rapport conclue qu’une mesure nationale est incompatible avec les
règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, le Membre de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE doit retirer ou modifier sa mesure. Si jamais temporairement ce
retrait n’est pas possible, il peut proposer au plaignant de nouvelles concessions commerciales
par exemple de baisser les droits de douane sur tel ou tel produit, c’est ce qu’on va appeler des
compensations. En principe, cela ne signifie qu’un membre peut choisir entre retrait de sa mesure
et compensation.
Pour contrôler le fait que les membres se soumettent bien au rapport de l’ORD, ils doivent remettre
régulièrement des rapports à l’ORD, qui font état de la mise en exécution. Ils peuvent décider de
désigner un arbitre pour statuer sur les délais mis en œuvre, ils peuvent également désigner un
groupe spécial (panel) et dans un deuxième temps avoir recours à l’Organe d’appel pour statuer
sur la mise en conformité des mesures adoptées, aux accords de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE (= procédure de mise en conformité).
Cette procédure est plutôt efficace mais cela ne suffit pas…
B. La recherche d’une contrainte à l’exécution
Si un membre s’obstine à désobéir et maintien sa mesure incompatible avec les règles de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, les Parties doivent se livrer à des négociations
en vue de trouver une compensation mutuellement acceptable. Il s’agit pour le défendeur de
proposer une compensation, de nouvelles concessions commerciales temporaires pour
dédommager la partie plaignante. Ces compensations seront accordées sur la base de la nation
la plus favorisée, elles doivent être accordées à tous les membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE (sans discrimination entre les différents membres).
Si ces négociations échouent, (les membres ne trouvent pas de terrain d‘entente), le membre
plaignant peut demander à l’ORD de suspendre certaines de ses concessions commerciales à
l’égard du membre défendeur.
L’ORD ne peut refuser cette demande qu’avec le consensus de tous les membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Cette possibilité de sanction est quasi-
automatique à partir du moment où un Membre en demande l’autorisation (il faut un consensus
négatif). Il pourra relever ses droits de douane à l’égard du membre défendeur. XX
La compensation et la suspension sont toujours envisagées comme des mesures temporaires, leur
raison d‘être est de faire pression au membre récalcitrant pour lui faire retirer la mesure. Le but est
de faire cesser l’illicéité, le but ultime est que le membre retire sa mesure incompatible avec les
règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Les Membres parties au litige, à ce stade, peuvent saisir un arbitre qui statuera sur le niveau des
suspensions. En règle générale, les suspensions doivent intervenir dans le domaine touché par la
mesure nationale illicite. Un pays A pris une mesure illicite qui consistait à limiter l’accès au marché
de la banane (limiter les exportations). Le membre plaignant, le pays B, pourra lui-même
suspendre les exportations de bananes du pays A. Parfois une telle application de la suspension
au même domaine que la mesure contestée est inutile. Donc le membre plaignant pourra être
autorisé à suspendre l’accès à son marché dans d’autres secteurs. Le pays A a limité les
importations de bananes sur son territoire. Donc le pays B décide de faire de même mais le pays
A n’est pas exportateur de bananes donc si le pays A est exportateur de soja, le pays B pourra
restreindre ses importations de soja originaire du pays A.
Obstacles aux rétorsions croisées :
- pourront être touchés par les suspensions (mesures de rétorsion), des secteurs éco qui
n’ont pas bénéficié de la mesure litigieuse ;
- l’ORD a accepté que soient mises en place des sanctions tournantes : le membre
plaignant peut modifier régulièrement les secteurs visés par sa mesure de rétorsion ; cela
va créer une grande insécurité éco et juridique (Hormones).
- le but ultime est le retrait de la mesure mais l’efficacité réelle de ses mesures de rétorsion
dépendre de la puissance éco de l’Etat qui les utilise. Pourquoi ? La recherche de
compensation est envisagé comme un moyen préalable à la suspension, pourtant les Etats
ont souvent aucun intérêt à réussir à aboutir à un accord de compensation. Lorsqu’un pays
développé ou un pays émergent conteste une mesure d’un pays en voie de
développement, le plaignant n’a aucun intérêt à avoir aboutir la négociation sur la
compensation puisqu’il a la force éco de se faire justice lui-même par le biais des
suspensions. A l’inverse dans un conflit au sein duquel le pays en développement
contesterait une mesure d’un pays développé ou émergent, le pays fort, défendeur, n’a
aucun intérêt à offrir une compensation puisqu’il sait que les suspensions des pays en voie
de développement ont peu d’impact sur leurs exportations. Cette compensation ne retrouve
u intérêt uniquement dans le cadre d’un litige entre 2 pays développés. cette compensation
n’a même pas d‘intérêt dans le cadre d’un litige entre 2 pays en développement puisqu’elle
doit être offerte à tous les Etats membres.
Concernant les suspensions, parfois, face à un pays développé qui maintiendrait une mesure
incompatible avec les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, le pays en
développement n’a aucun intérêt à restreindre l’ouverture de son marché, à imposer des
suspensions parce qu’il a besoin des exportations d’infrastructures du pays développé. Donc
parfois le Pays en développement n’a aucun intérêt à imposer des suspensions au pays
développé parce qu‘il a besoin des exportations de ce pays développé pour permettre une
croissance sur son territoire.
Ces mesures de rétorsion ont un impact variable en fonction du pays touché par elles et on
constate souvent que les pays les plus puissants en termes de commerce international ont
souvent intérêt à voir se pérenniser ses mesures de rétorsion plutôt qu’à retirer leurs mesures
litigieuses.

Titre II : Le commerce international des


marchandises
Libéraliser les échanges internationaux, cela signifie égaliser les conditions de concurrence sur le
territoire de chaque membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE en particulier
entre les marchandises nationales et les marchandises étrangères. En effet les pays n’auraient
aucun intérêt à exporter si leurs produits ne bénéficiaient pas d’opportunités identiques aux
produits nationaux sur les différents marchés nationaux.
Donc libéraliser signifie tout d’abord laisser les produits étrangers accéder aux différents marchés
nationaux, et dans un deuxième temps, cela signifie ne pas discriminer les différents produits sur
la base de leur origine nationale sinon l’accès au marché serait entraver dans les faits par des
conditions de concurrence déloyale inégalitaires.
Mais l’égalisation des conditions de concurrence ne suffit pas à la libéralisation. Pour que les
opérateurs éco soient incités à exporter, il faut leur garantir, sécurité et prévisibilité du commerce
international. Autrement dit, ils doivent pouvoir déterminer leurs opportunités éco sur les différents
marchés nationaux. Et pour cela, ils doivent avoir accès aux différentes réglementations
nationales. Autrement dit, la libéralisation au niveau international implique nécessairement la
transparence au niveau national. Et donc ses grands principes sont les grands principes de
libéralisation, chacun connait ses exceptions propres et ses exceptions générales.
Chapitre I : L’accès au marché
L’accès au marché est prescrit au sein de l’article 11§1 du GATT 1947 : Aucune partie contractante
n’instituera ou ne maintiendra à l’importation d’un produit étranger ou à l’exportation d’un produit
national de prohibitions ou de restrictions autres que les droits de douane et taxes d’effet
équivalent.
A contrario, les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE sont autorisés à
maintenir des droits de douane et des TEE. Leur élimination doit seulement être progressive. C’est
ce qu’on appelle les barrières tarifaires, qui sont autorisées et doivent être progressivement
éliminées. En revanche, sont interdites les barrières non tarifaires, toutes les autres restrictions.
Section I : L’élimination progressive des barrières tarifaires
Les BT sont autorisées et sont donc licites mais doivent faire l’objet de négociations dans le cadre
des cycles de négociations afin d’être éliminées et donc à la fin d’un cycle de négociation, elles
sont consolidées c’est à dire qu’elles ne doivent pas être augmentées. Mais il existe des exceptions
spécifiques
§1 : Licéité de ses BT
Les accords commerciaux multilatéraux sur les marchandises, autorisent les droits de douane et
les taxes de même nature et autorisent même les contingentements tarifaires. Un contingentement
tarifaire est le fait que les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE peuvent
déterminer une certaine quantité de marchandises importées qui seront soumis à des droits de
douane préférentiels. Ex : l’Etat A fixe à 3% les droits de douane sur l’importation de bananes et
dans le cadre de cette fixation, il précise 500 milles tonnes de bananes pourra être taxé à 2%. Ces
droits de douane préférentiels ou contingentements tarifaires doivent être réparties entre les
membres de façon non discriminatoire.
Ces BT sont les seuls moyens licites pour restreindre l’accès au marché national et elles doivent
être consolidées.
§2 : Consolidation
Chaque catégorie fait l’objet de négociations commerciales dans le cadre des cycles et à la fin de
chaque cycle, les taux de droits de douane de chaque produit négocié par chaque membre sont
inscrits inscrit dans la liste de concessions de chaque Etat.
Cette liste a une valeur contraignante et donc les droits de douane inscrits doivent être respectés
et consolidés. La consolidation a 2 sens :
- il est interdit d’augmenter le taux de droit de douane inscrit dans sa liste ;
- de cycle en cycle, ses droits de douane doivent être diminués
Pour augmenter les droits de douane inscrits dans la liste, il faut se soumettre à une procédure
multilatérale et proposer aux autres membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
de nouvelles concessions commerciales dans d’autres domaines. Hormis les exceptions générales
qui s’appliquent à l’ensemble de la libéralisation des marchandises, exceptions spécifiques qui ne
concernent que l’accès au marché
§3 : Exceptions spécifiques
En cas de difficultés financières, les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
peuvent adopter des mesures pour rééquilibrer leur balance des paiements. La procédure est
décrite au sein du MA sur les dispositions du GATT relatives à la balance des paiements. Ce MA
prévoit que les mesure devront alors perturber le moins possible les échanges, il devra s’agir de
préférences de mesures fondées sur les prix et on pense ici aux surtaxes à l’importation, surtaxes
qui vont renchérir le prix du produit importé, et éviter le cumul des mesures restrictives. Procédure
qui permet d’augmenter les droits de douane ou TEE, les taux des BT.
Ces règles de consolidation ont permis une réelle baisse des droits de douane si bien que les BT
ne sont plus un obstacle important au commerce des marchandises. Les obstacles principaux sont
donc les BNT et la difficulté de ses BNT est qu’elles sont délicates à déceler et parfois elles ont un
effet protectionniste tout en ayant un but légitime (protection de l’environnement etc.). En principe
les AM sur les marchandises interdisent strictement les BNT car elles ne posent pas qu’un obstacle
éco à l’exportation mais parfois elles posent des obstacles infranchissables. Cela signifie qu’elles
posent des obstacles éco (elles renchérissent le prix des produits importés) le produit importé sera
plus cher mais pourra quand même accéder au marché national mais certaines BNT interdisent
l’accès au marché national (non accès total).
Donc, puisqu’il s’agit parfois de barrières infranchissables, les règles de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE les interdisent strictement.
Section II : L’interdiction des barrières non tarifaires
Il s’agit de toute mesure ou pratique d’origine publique ou privée dont l’objet ou l’effet est de freiner
l‘accès des produits étrangers sur un marché national donné que ce soit au stade de l’importation
ou de la commercialisation.
§1 : Barrières non tarifaires à l’importation
Il existe une méthode très efficace pour créer un obstacle çà l’importation est de fixer des
contingents aux matières importés et cette méthode est interdite par le droit de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE. Il existe des manières plus subtiles qui consistent à multiplier les
formalités (administratives, sanitaires) qui ont lieu lors du franchissement de la frontière. Ces
formalités ne vont pas être interdites par le droit de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE mais vont être encadrés.
A. Le contingentement
C’est une restriction quantitative qui fixe autoritairement la quantité de produits importés ou
exportés par le biais d’une mesure administrative.
Le principe est simple : ce contingentement est interdit ; il porte sur les importations ou les
exportations. Il existe des exceptions limitées à ce principe, elles valent dans le secteur agricole et
en vue de protéger l’équilibre de la balance des paiements.
B. Formalités douanières
Il existe 2 catégories de formalités douanières ; celles qui vont permettre d’appliquer le droit de
douane et d’autres formalités ad qui sont sans rapport avec ce droit de douane.
1. La détermination de la taxation douanière
Cette détermination fait l’objet d’un processus en plusieurs étapes :
- il faut identifier le produit importé et donc le classer au sein de la nomenclature douanière.
Ce classement va permettre d’établir la valeur exacte de ce produit : la valeur en douane.
- il faut déterminer l’origine de ce produit ; c’est seulement une fois qu’on a fait ça qu’on sait
quel régime douanier lui est applicable, quel est le droit de douane correspondant.
a. Les règles concernant la valeur en douane
Il serait trop facile pour une administration douanière de déterminer discrétionnairement la valeur
en douane d’un produit autrement dit l’assiette du droit de douane, ceci lui permettrait
arbitrairement de restreindre les échanges.
Les Etats sont encadrés et l’article VII : 2a du GATT 1947 nous dit : la valeur en douane des
marchandises importées devrait être fondée que la valeur réelle de la marchandise importée, et ne
devrait pas être fondée que la valeur de produits d’origine nationale ou sur des valeurs arbitraires
ou fictives.
Un accord vient préciser comment on évalue les droits de douane : Accord relatif à la mise en
œuvre de l’article VII (évaluation en douane).
b. L’origine du produit
Question importante car en fonction de l’origine du produit, droit de douane différent. En effet, les
membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE bénéficient d’un traitement
privilégié. Les produits des Pays en développement aussi bénéficient d’un traitement préférentiel.
Il faut connaitre l’origine du produit pour identifier le droit de douane applicable.
Dans une économie mondialisée, il est difficile parfois de connaitre l’origine d’un produit car il est
fabriqué, éparpillé au sein d’usines situées tout autour du monde. L’Accord XXX que les règles
d’origine réglemente cette question. Cet accord laisse aujourd’hui les Etats déterminer leurs règles
d’origine, il exige seulement que ses règles soient transparentes qu’elles ne restreignent pas le
commerce international et qu’elles soient appliquées de manière cohérente et impartiale.
L’Accord fixe également 2 grands principes généraux : le pays d’origine est celui où la marchandise
à a été entièrement obtenu. Si elle a été produite dans plusieurs pays, le pays d’origine est celui
de la dernière transformation substantielle.
Cet accord prévoit que les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE doivent
établir des règles harmonisées pour déterminer l’origine d’un produit, ces règles en cours de
négociations doivent être fondées sur un certain nombre de principes et en particulier le fait que
les règles d’origine doivent être objectives, compréhensives et prévisibles. Ces négociations n’ont
toujours pas abouti.
2. Les autres formalités administratives
a. Les redevances et formalités douanières
Les premières sont des redevances et formalités douanières. Elles sont licites mais ne doivent pas
avoir un coût prohibitif, elles ne doivent pas dissimuler des droits de douane cachés. Le coût des
redevances doit être proportionné au service rendu. Les autres formalités douanières doivent être
réduites, limitées, simplifiées et un accord du GATT vient préciser l’inspection avant l’expédition :
Accord sur l’inspection avant l’expédition.
Ici, il s‘agit du fait qu’il existe des entités d’inspection qui relèvent des pays importateurs, en général
ce sont des sociétés privées qui agissent à la demande des Pays en développement. Ces entités
d’inspection servent à contrôler la quantité et la qualité des produits avant l’expédition, vérifient
leur prix pour éviter les fraudes aux droits de douane et pour éviter la fuite des capitaux. Si cette
procédure est trop compliquée, elle va constituer un obstacle au commerce et donc cet accord
prévoit que cette procédure doit être transparente, non discriminatoire et qui doit respecter la
confidentialité des renseignements commerciaux. Ces procédures doivent prévoir des possibilités
de recours des éventuels plaintes des exportateurs contre les entités d’inspection.
b. Les licences d’importation
Dans certaines circonstances les Etats peuvent exiger de mettre en place des autorisations
administratives en matière d’importance : les licences d’importation en cas de difficulté de la
balance des paiements, en cas de marchandises qui risqueraient de porter atteinte à la sécurité
interne ou externe et en cas de dangerosité du produit importé. Elles sont réglementées par un
Accord relatif aux procédures en matière de licences d’importation.
Cet accord prévoit que les procédures de licences doivent être neutres, transparentes,
administrées de façon juste et équitable pour ne pas constituer une entrave au commerce.
§2 : Les BNT à la commercialisation
Il s’agit de pratiques ou de réglementations nationales qui n’ont pas nécessairement un objet
protectionniste, elles peuvent parfois avoir un but légitime mais dans les faits elle frappe
principalement les produits importés.
A. Mesures sanitaires et phytosanitaires
Toutes les mesures qui vont porter sur l’innocuité des produits et des produits alimentaires en
particuliers, mesures qui vont essayer de protéger la santé humaine et également la santé des
animaux et la préservation des végétaux. Un but non protectionniste a priori mais comme pas
d’harmonisation des Etats en la matière, ses mesures peuvent limiter le commerce, l’importation
des produits étrangers. Donc l’Accord relatif aux mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) vient
réglementer ses mesures.
Cet accord prévoit que les Etats ont le droit d’adopter des mesures SPS au niveau national mais
ses mesures doivent être nécessaires à la protection de la vie et de la santé humaine, animale et
la préservation des végétaux. Ces mesures ne doivent pas créer ne discrimination arbitraire ou
injustifiée entre les membres au sein desquels des mesures SPS équivalentes existent. Les
membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE sont encouragés à établir des
règles, normes internationales en matière de mesures SPS pour avoir une base commune.
B. Les obstacles techniques au commerce (OTC)
Il s’agit de tous les règlements techniques, toutes les normes, toutes les procédures de
certification, règles d’étiquetage ou d’emballage => normes techniques qui pèsent sur un produit
et qui peuvent créer un obstacle au commerce. Accord relatif aux Obstacles Techniques au
Commerce règlemente cette matière. Cet accord prévoit que les Etats ont le droit d’adopter des
mesures Obstacles Techniques au Commerce, entre autres, pour protéger la santé et la vie
humaine et pour protéger l’environnement. Ils ont donc le droit d’adopter ses mesures OTC au
niveau qu’ils considèrent approprié.
Mais, ces mesures ne doivent pas constituer des restrictions déguisées au commerce, ni une
discrimination arbitraire ou injustifiée entre les pays. Elles doivent être nécessaires à la poursuite
d’objectifs légitimes, elles doivent être transparentes. Les Etats sont encouragés à adopter des
normes internationales pour harmoniser les mesures Obstacles Techniques au Commerce, ils sont
invités à reconnaitre comme équivalentes leurs réglementations Obstacles Techniques au
Commerce respectives.
La plupart des litiges de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE concerne cet accord
Obstacles Techniques au Commerce.
Chapitre II : La non-discrimination
S’il est question de permettre aux marchandises d’évoluer dans un univers concurrentiel non
faussé, les produits concurrents doivent être traités sans discrimination, fondé sur la provenance
étrangère du produit (NATION LA PLUS FAVORISÉE). Parallèlement les produits étrangers ne
doivent pas être favorisés par rapport aux produits nationaux (traitement national)
Section 1 : La clause de la nation la plus favorisée
§1 : Le principe général
Article I §1 du GATT de 1947 : « tous avantage… »
Les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE doivent étendre, en vertu de
cette clause, immédiatement et sans condition, les avantages commerciaux qu’ils octroient aux
produits originaires d’un autre pays à tous les produits similaires des autres membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Cela signifie que les avantages commerciaux
qui étaient jusque-là accordés sur une base bilatérale vont être accordés sur une base
multilatérale.
A. La multilatéralisation des avantages commerciaux
Avec cette clause NATION LA PLUS FAVORISÉE les membres de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE s’engagent à traiter les produits étrangers similaires sans discrimination. Cela
signifie, garantir les mêmes conditions de concurrence à tous les produits similaires quel que soit
leur origine. L’interdiction de discrimination vaut non seulement de jure et de facto.
Elle vaut tant pour les discriminations directes que pour les discriminations indirectes. Une
discrimination directe signifie qu’il existe une mesure réglementaire, réglementation nationale, qui
prescrit clairement une différence de traitement. Une discrimination indirecte est une mesure
apparemment neutre mais qui a pour effet de défavoriser certains produits étrangers en faveur
d’autres produits étrangers.
Cette interdiction de discrimination vaut en positif (tout avantage commercial doit être étendu
à tous les autres Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE) et négatif (tout
retrait d’avantage commercial vaudra également pour tous les Membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE).
B. Des produits étrangers similaires
Ce sont seulement les produits étrangers similaires qui doivent être traités sans discrimination.
Donc tout l’enjeu pour un Etat qui souhaite discriminer est de prouver que les produits étrangers
ne sont pas similaires.
Il existe aucune définition de la similarité des produits au sein de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE, donc les instances de règlement des différends se prononcent au cas par cas
avec un guide d’interprétation donné par l’Organe d’appel. Rapport du 12 mars 2001 Communauté
européenne Amiante. Les communautés européennes voulait interdire l’importation d’amiante sur
son territoire. Dans le cadre de ce litige, l’Organe d’appel nous explique tout d’abord que des
produits similaires sont des produits qui présentent un certain nombre de caractéristiques ou de
qualités identiques ou semblables.
Donc l’organe d’appel va utiliser 4 indices :
- les propriétés, la nature et la qualité des produits ;
- l’utilisation finale des produits ;
- coût et habitudes des consommateurs : perceptions et comportements des
consommateurs vis-à-vis du produit ;
- classement tarifaire des produits : son classement en douane.
Sont considérés comme similaires des produits qui sont parfaitement substituables : l’indice qui
pèsera les plus est le fait que les produits ont des propriétés physiques communes. Une fois qu’on
a repéré deux produits qui avaient une similarité, on doit les traiter sans discrimination
immédiatement et sans condition.
C. L’inconditionnalité
La clause NATION LA PLUS FAVORISÉE est inconditionnelle : cela signifie que tout avantage
commercial accordé par le membre A au produit originaire du pays B doit être étendu sans délai
et sans condition aux produits similaires de tous les autres Membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE sans que le membre A ne puisse exiger des autres membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE des avantages commerciaux, identiques pour
ses propres produits.
C’est un renversement dans le cadre des relations éco internationales. Il y avait une réciprocité
dans les avantages commerciaux mais désormais on a plus le droit d’exiger une réciprocité dans
les avantages commerciaux dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Tout avantage commercial est immédiatement ouvert à tous les autres membres. Même si ils n’ont
pas fait de concession équivalente.
Phénomène du free-rider : c’est le fait que si certains membres de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE veulent aller plus loin dans la libéralisation et donc s’offre des concessions
commerciales équivalentes, ces concessions vont valoir pour tous les membres même pour ceux
qui n’ont offert aucune concession sur leur propre territoire.
§2 : Les exceptions spécifiques à la clause
Ces exceptions vont permettre d’offrir des concessions commerciales à certains membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE sans les étendre aux autres.
A. Les intégrations économiques régionales
On les trouve au sein de l’article 24 §4 du GATT de 1947 : il nous dit tout d’abord qu’il est
souhaitable d’augmenter la liberté du commerce en développant des intégrations plus étroites
entre les économies de certains pays. Dans un deuxième temps, il nous indique que les unions
douanières et les zones de libre échange doivent faciliter le commerce entre les Etats concernés
et non pas créer des obstacles supplémentaires vis-à-vis des Etats tiers. Cet article signifie tout
d’abord que ce qu’on appelle le régionalisme (intégrations éco régionales) est autorisé dans le
cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, alors que l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE fonctionne sur une base multilatérale. Il est autorisé sous 2 formes
:
- union douanière : la substitution d‘un seul territoire douanier à plusieurs territoires
douaniers et mise en place d’un tarif douanier commun à l’égard des états tiers. On
supprime les douanes entre les parties, et on crée une nouvelle frontière douanière à
l’extérieur qui vaut vis-à-vis des produits des Etats tiers
- zone de libre-échange : zone au sein de laquelle l’essentiel des échanges commerciaux
portant sur les produits originaires des Etats membres est libéralisé par l’utilisation de la
libre circulation des marchandises en particulier. (CEE)
Par nature ses zones privilégient les produits de leurs Etats membres par rapport aux produits des
Etats tiers. Pour autant ses privilèges vont partie des exceptions autorisées dans le cadre de la
clause NATION LA PLUS FAVORISÉE. Cette exception peut porter et porte une atteinte au
système commercial multilatéral si bien que dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE ses intégrations éco régionales sont autorisées mais sont encadrées.
Encadrements sur le fond :
Ses intégrations économiques régionales doivent faciliter le commerce entre les Etats membres ;
elles doivent créer des courants d’échange.
Elles ne doivent pas constituer des obstacles au commerce avec les Etats tiers ; elles ne doivent
pas détourner les courants d’échange préexistant et en particulier le tarif douanier commun ne doit
pas être supérieur aux anciens tarifs douaniers nationaux.
Ces intégrations éco régionales en particulier les zones de libre-échange doivent concerner
l’essentiel des échanges commerciaux entre les Etats membres.
Des conditions de forme : elles sont sous la surveillance de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE, donc les Etats qui veulent créer une intégration éco régionale doivent la notifier à
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE qui va examiner le projet pour vérifier qu’il est
compatible aux règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, et surveille la mise en
œuvre du projet.
B. Le traitement spécial et différencié des Pays en développement
Deux décisions des parties contractantes au GATT de 1971 qui ont accordé des dérogations à la
clause NATION LA PLUS FAVORISÉE en faveur des Pays en développement. La première de
ses décisions permet aux pays développés de mettre en place un système généralisé de
préférences qui vaudra sans réciprocité et sans discrimination en faveur des Pays en
développement. Il s’agit pour les pays développés d’accorder des exemptions partielles ou totales
de droits de douane vis-à-vis des produits des Pays en développement. C’est un avantage
commercial. EN principe cette dérogation devait valoir pour 10 ans.
La deuxième décision va elle porter sur les négociations commerciales entre pays en
développement. Cette deuxième décision permet aux Pays en développement d’adopter des
accords commerciaux préférentiels entre eux sans avoir à en étendre les avantages aux autres
membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Dès les années 70 la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE ne vaut plus dans les rapports Nord/
Sud et dans les rapports Sud / Sud.
En 1979 ces décisions vont être pérennisées au sein de la clause d’habilitation, cette clause va
donner une base juridique permanente au statut dérogatoire des pays en développement. Donc
elle légitime la dérogation à la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE. Remarque : vis-à-vis d’un
système généralisé de préférence, tous les Pays en développement n’ont pas à être traités de
manière identique, seuls les Pays en développement qui se trouvent dans des situations
comparables doivent être traités de manière semblable. Les Accords de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE vont intégrer cette clause d’habilitation.
Du fait de ces exceptions, on a tendance à illustrer la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE en la
qualifiant de bol de spaghetti dans lesquelles les relations commerciales sont confondues les unes
aux autres.
Section 2 : La clause du traitement national (TN)
Cette clause on la retrouve à l’article 3§1 du GATT 1947 : il est interdit d’adopter des mesures
nationales réglementaires ou fiscales qui vont traiter différemment les produits importés ou les
produits nationaux similaire ou concurrents lorsque cette mesure nationale a pour effet réel ou
potentiel de protéger la production nationale de ces produits.
§1 : Interdiction générale du protectionnisme
Cet article interdit toute mesure protectionniste d’un pays importateur en faveur des produits
nationaux. Après avoir accédé à un marché national, le produit étranger doit être soumis aux
mêmes conditions de concurrence que le produit national. Il ne doit pas être soumis à des mesures
réglementaires ou fiscales plus strictes. idée : protéger l’égalité effective des chances sur le marché
national. Ce principe s’applique à toutes les mesures nationales affectant les produits même ceux
qui n’ont fait l’objet d’aucune consolidation tarifaire. Cette interdiction de discrimination vaut aussi
en droit qu’en fait, pour les discriminations directes ou indirectes.
§2 : Les mesures fiscales
L’article 3 §2 du GATT 1947 interdit d’appliquer des taxes intérieures plus élevés pour les produits
étrangers que pour les produits nationaux similaires.
Il est également interdit d’appliquer des taxes intérieures qui seraient formellement équivalentes
pour les produits nationaux et étrangers similaires mais qui cacheraient des visées
protectionnistes. Il S’agirait ici d’accorder des taxes similaires vis-à-vis des produits similaires mais
de taxer plus fortement les produits étranger non similaires mais concurrents par rapport aux
produits nationaux.
Quelles sont les mesures fiscales visées ?
A. Les mesures visées
L’article 3§2 parle des impositions intérieures et on oppose les impositions intérieures aux droits
de douane ou aux TEE à des droits de douane. Elles ne sont pas des conditions d’entrée sur le
territoire et donc elles sont perçues de manière analogue sur les produits étrangers et sur les
produits nationaux. Ex : TVA. On distingue les impositions intérieures de l’impôt direct et en
particulier de l’IR et de l’impôt sur les sociétés qui ne sont pas des impôts liés directement aux
marchandises.
B. Les produits similaires
Pour que la clause Traitement National soit applicable il faut que les conditions soient réunies :
- similarité entre produit étranger et produit national
- taxe plus élevé pour le produit étranger que pour le produit national
Tout l’enjeu est de tenter de prouver que les deux produits ne sont pas similaires. Les instances
de règlement des différends interprètent cette similarité de la même manière qu’elles le font pour
la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE.
C. Les produits concurrents ou directement substituables
1° Ici, il s’agit d’imposer une taxe intérieure qui sera plus élevé pour le produit importé que celle
applicable au produit national directement concurrent ou substituable. Il s‘agit d’agir ainsi pour
protéger le produit national. Cette forme de discrimination est interdite si 3 conditions sont réunies
:
Il faut qu’il existe un rapport concurrentiel entre le produit importé prétendument discriminé et le
produit national prétendument favorisé. Nous ne sommes pas face à deux produits similaires par
hypothèses, il ne s’agit pas de produits qui ont des similitudes physiques. Mais il s’agit de produits
qui sont en concurrence. On va s’attacher à l’élasticité de substitution des deux produits sur un
marché donné. Pour qu’il existe un rapport de concurrence entre 2 produits non similaires, il faut
que les consommateurs les envisagent comme deux produits interchangeables, deux moyens
interchangeables de satisfaire un même besoin.
2° Il faut qu’il existe une différence de taxation non négligeable entre le produit importé et le produit
national. Cette détermination se fait au cas par cas en fonction de l’impact de cette différence de
taxation sur le marché des produits concurrents.
3° Il faut qu’il existe une différence de taxation appliquée à des fins protectionnistes. Ici, la taxation
supérieure pour le produit étranger doit affecter de manière défavorable le rapport compétitif des
produits importés par rapports aux produits nationaux concurrents. Cette interdiction de
discrimination fiscale a souvent été utilisée dans le contentieux relatif aux boissons alcooliques. Il
s’agissait pour les Etats de taxer différemment le sache par rapport aux autres boissons fortes.
Rapport de concurrence défavorable aux produits étrangers en les taxant de manière supérieure.
§3 : Les règlementations intérieures
Cette clause du Traitement National vaut pour toutes les règlementations intérieures (lois,
règlements, prescriptions nationales) qui s’appliquent à la commercialisation du produit, toutes les
règlementations qui vont porter sur la vente, l’achat, le transport, la distribution et l’utilisation du
produit, tout ce qui concerne la commercialisation du produit. Avec ses règlementations intérieures,
il est interdit d’altérer les conditions de concurrence entre les produits nationaux et les produits
étrangers, d’utiliser ses réglementations pour discriminer les produits étrangers. Il s’agit ici des
obstacles non tarifaires au commerce. Toute la difficulté va être de distinguer qu’est qu’une
réglementation intérieure légitime et une règlementation intérieure purement protectionniste.
Bien souvent tout l’enjeu est de savoir dans quelles mesures cette règlementation intérieure peut
être justifiée par un motif légitime.
Cette clause du Traitement National ne connait pas d’exceptions spécifiques mis à part le fait qu’il
est autorisé de protéger les films cinématographiques impressionnés nationaux.
Chapitre III : La transparence
Dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE les membres ont l’obligation de
publier toute réglementation nationale générale, toute décision judiciaire d’application générale et
tout traité pertinent. Les Etats doivent notifier à l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
toute règlementation affectant les échanges. Par ses obligations, il s’agit de permettre aux
opérateurs éco de connaître les différentes règles applicables dans les différents marchés
nationaux. Ils profitent donc réellement de la libéralisation (ils connaissent les différentes
opportunités)
Le principe de transparence implique que les règlementations nationales soient appliquées de
manière objective, impartiale et le cas échéant sous le contrôle d’un juge indépendant.
Ces règles de transparence permettent également à l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE de surveiller les politiques commerciales des différents Etats, de vérifier si les Etats
respectent les Accords de Marrakech et ses règles permettent également à l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE de mieux cibler les obstacles existants à démanteler.
Il existe des exceptions classiques en matière de transparence : il ne s’applique pas aux
renseignements confidentiels dont la divulgation fait obstacle à l’application des lois, aux
renseignements confidentiels dont la divulgation serait contraire à l’intérêt public et non plus aux
renseignements confidentiels dont la divulgation porterait préjudice aux intérêts commerciaux
légitimes des entreprises publiques ou privés
Chapitre IV : Exceptions, sauvegardes et
dérogations
Ces clauses qui permettent des exceptions, sauvegardes et dérogations sont incontournables dans
le cadre des relations éco internationales, sans elles les ETATS n’auraient jamais accepté la
libéralisation multilatérale puisqu’elles permettent aux Etats dans certaines circonstances
d’échapper aux règles de fond de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Section 1 : Les exceptions
Leur spécificité est qu’elles permettent aux Etats de conserver une mesure nationale incompatible
avec les règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE parce que celle-ci poursuit un
objectif légitime. Ce type de mesure national si elles étaient trop facilement utilisées, elles
pourraient dissimuler des visées protectionnistes c’est pour ça qu’elles sont strictement encadrées
par le droit de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Les dispositions du GATT
distinguent les exceptions générales des exceptions liées à la sécurité.
§1 : Les exceptions générales
Article XX GATT 1947 : rien n’interdit aux Etats de garder des mesures nationales si elles
poursuivent l’un des 10 buts énumérés par l’article.
Pour éviter le protectionnisme, les instances de règlement des différends vont interpréter de
manière très stricte cet article XX et pour contrôler une mesure nationale, elles vont opérer un test
de finalité suivi d’un test de nécessité suivi d’un test d’application non abusive de la mesure.
A. Le test de finalité
L’article XX cite de manière limitative les objectifs qui peuvent être poursuivi par une mesure
nationale incompatible avec les règles de fond de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE. Les instances de règlement des différends vont opérer un test de finalité et vont
vérifier que la mesure nationale a bien pour objectif l’un des 10 intérêts légitimes cités à l’article
XX.
1. L’attention portée à certains produits spécifiques
a) L’or et l’argent
Article XX c) GATT 1947 « rien dans le présent accord … or ou de l’argent »
Les mesures nationales peuvent réglementer l’importation ou l’exportation d’or ou d’argent de
manière incompatible avec les règles de fond de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
en restreignant la libéralisation. Exception désuète car l’or et l’argent permettaient de fixer la valeur
des monnaies.
b) Les trésors nationaux
Article XX f) GATT 1947
Il est possible de protéger par des mesures nationales les trésors nationaux qui ont une valeur
artistique, historique ou archéologique et donc limiter la libéralisation sur les trésors nationaux. Il
s’agit de protéger le patrimoine culturel national et de limiter le commerce des biens culturels.
c) Les articles fabriqués en prison
Article XX e) GATT 1947
Les articles fabriqués en prison sont fabriqué spa rune main d’œuvre peu couteuse donc si on les
met sur le marché international on crée une sorte de concurrence déloyale. Restriction de la
libéralisation de ses articles pour éviter une concurrence déloyale. C’est une clause sociale a
minima qui ne concerne que les articles fabriqués en prison.
d) Les matières premières locales
Article XX i) GATT 1947
Cette clause est un remède dans le contexte de l’après-guerre, du GATT 1947 (reconstruction).
Elle permet d’adopter des mesures qui portent sur la restriction à l’exportation de matières
premières locales nécessaires pour assurer à l’industrie nationale de transformation des quantités
essentielles pendant les périodes où le prix national est maintenu au-dessous du prix mondial en
exécution d’un plan gouvernemental de stabilisation. Le gouvernement a le droit de restreindre
l’exportation de ses produits pour sa reconstruction. Pour éviter que ses mesures contournent le
contexte particulier d’une reconstruction on pose des conditions à son application : elles ne doivent
pas permettre d‘accroitre les exportations et elles ne doivent pas accentuer la discrimination
(respect des grands principes de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE)
e) Les produits faisant l’objet d’une pénurie
Article XX j du GATT
Il est possible d’adopter des mesures qui sont essentiels à l’acquisition à la répartition de produits
pour lesquels se fait sentir une pénurie générale ou locale. « … »
Ces mesures doivent être compatibles avec le principe selon lequel toutes les parties contractantes
ont droit à une part équitable de l’approvisionnement international de ces produits et les mesures
qui sont incomptables avec les..
Il existe aussi des mesures nationales qui vont être incomptables avec les règles de fond de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE mais qui protègent certaines valeurs.
2. Protection de certaines valeurs
a) La moralité publique
Article XX a permet aux Etats de maintenir des mesures nationales incompatibles avec la
libéralisation prévue au sein du GATT si celles si sont nécessaires à la protection de la moralité
publique.
b) La santé et la vie humaine
L’article XX b nous indique que les Etats peuvent sauvegarder des mesures nécessaires à la santé
et à la vie des personnes et qui peuvent s’opposer à la libéralisation. Cette exception va permettre
d’adopter des mesures sanitaires qui peuvent s’opposer à la libéralisation comme l’interdiction de
l’importation d’u produit qui ne respecte pas certaines normes sanitaires et donc susceptible de
porter atteinte à la protection de la santé et de la vie humaine.
c) L’environnement
Il est protégé par l’article XX b du GATT qui nous dit que les Etats peuvent adopter des mesures
nécessaires à la protection de la santé et de la vie des animaux et à la préservation des végétaux.
Cette exception est complétée par une autre exception qui nous indique que les Etats peuvent
adopter ou conserver des mesures se rapportant à la conservation des ressources naturelles
épuisables. Ces deux exceptions permettent aux Etats d’adopter des mesures environnementales
qui s’opposent à la libéralisation : mesures qui vont limiter les importations d’animaux capturés de
manière non durable, incompatible avec la survie de leur espèce.
L’article XX pose une limite à ses mesures environnementales puisqu’elles doivent être appliquées
conjointement avec des restrictions à la production ou à la consommation nationales. Il s’agit
d’éviter que les Etats imposent des normes environnementales à leurs partenaires commerciaux
sans les respecter eux-mêmes. Ex : si un Etat impose des techniques de pêche durables à ces
partenaires il doit avoir des exigences similaires pour ses propres pêcheurs nationaux.
L’article XX prévoit la possibilité de limiter la libéralisation pour protéger les effets conférés à
certaines normes.
3. La protection des effets conférés à certaines normes
a) Effet des normes internes
Le respect des normes internes : XX d du GATT il est possible de maintenir ou d’adopter des
mesures nationales nécessaires pour assurer le respect des lois et règlements qui ne sont pas
incompatibles avec les dispositions du présent Accord. Ex : mesures douanières, mesures
nécessaires à la protection de la propriété intellectuelle, mesures propres à empêcher les pratiques
de nature à nuire en erreur (protection des consommateurs).
b) Effet des normes internationales
Article XX h) du GATT : il est possible d’adopter ou de maintenir des mesures incompatibles avec
les règles de fond du GATT prises en exécution d’engagements contractés en vertu d’un accord
intergouvernemental sur un produit de base. Produits de base : matières premières, produits de
l’agriculture, de la forêt, de la pêche etc. Le problème de ses produits est que leurs prix sont très
volatiles et comme ils sont produits au sein des Pays en développement, cette volatilité nuit au
Pays en développement, sur leur économie.
Donc le Charte de la Havane avait prévu la conclusion d’accords internationaux entre les
producteurs et les consommateurs qui auraient une fourchette de prix acceptable pour ses
produits. Le GATT 47 admet que ces accords internationaux soient réputés conformes avec les
règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Dans les faits très peu d’accords de
ce type ont été adoptés et ils sont très peu efficaces. Cette exception va plutôt consacrer le fait
que les produits de base sont sortis du système GATT/ ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE ils ne sont pas soumis au système commercial multilatéral. Une exception : parmi
les accords de Marrakech on trouve un nouvel accord sur l’agriculture. Les autres produits de base
en sont exclus du package.
L’Etat doit réussir à prouver que sa mesure a pour finalité l’un des objectifs, l’une des valeurs qu’on
vient d’énumérer. Après passer le test de finalité, la mesure nationale doit passer un test de
nécessité.
B. Un test de nécessité
Pour qu’une mesure nationale, incompatible avec la libéralisation puisse être conservée elle doit
être nécessaire à la réalisation des objectifs légitimes cités au sein de l’article XX. Les instances
de règlement des différends vont vérifier cette nécessité. Ce test de nécessité a formellement
évolué. Auparavant, sous l’empire du GATT et au début du règle de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE, une mesure était nécessaire s’il n’existait aucune mesure alternative moins
attentatoire au commerce international permettant de réaliser l’objectif visé. La mesure était
nécessaire si elle était indispensable. Ce test de nécessité s’est un petit peu assoupli au sein de
ce rapport de l’organe d’appel, Bœuf coréen (11 décembre 2009). Il nous dit qu’une mesure
nationale peut être nécessaire même si elle n’est pas indispensable à la réalisation de l’objectif
poursuivi.
C’est désormais la mise ne balance de différents facteurs qui permettra de déterminer la nécessité.
Ces différents facteurs tiennent tout d’abord à l’importance de l’objectif légitime protégé, il faut
également s’intéresser à la contribution de la mesure dans la réalisation de l’objectif et aussi aux
effets restrictifs de la mesure sur le commerce. Ce sont ces 3 éléments qu’il faut mettre en balance
pour déterminer la nécessité. En d‘autres termes, plus l’objectif légitime protégé est vital ou
important, plus la mesure nationale contribue à la réalisation de cet objectif. Plus l’incidence de
cette mesure nationale est restreinte, plus elle pourra être considérée comme nécessaire.
Les juges de ‘LORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE déterminent si à leur yeux l’objectif
protégé par la mesure est important ou non. Puis il vérifie dans quelle mesure cette réglementation
nationale contribue la réalisation de l’objectif légitime. Pour avoir cela, ils vont se demander si la
mesure nationale est propre, apte à réaliser l’objectif ils vont --> passer un test d’aptitude à la
mesure.
Ensuite, les instances de RDD vont se demander dans quelle proportion la mesure nationale va
réaliser l’objectif poursuivi test d’efficacité. -->
En opérant ce test d’efficacité, les juges vont se demander s’il n’existe pas de mesure alternative
moins attentatoire au commerce qui permettrait aussi efficacement de réaliser l’objectif poursuivi -
-> test d’interchangeabilité.
Cette mesure alternative ne doit pas être purement théorique ; elle ne doit pas être impossible à
adopter ou imposer une charge indue, des coûts prohibitifs.
Il est difficile pour une mesure nationale de franchir les tests de l’article XX (finalité et nécessité).
Pourtant, une fois qu’une mesure nationale les a franchis, les instances de RDD vont vérifier que
cette mesure est comptable avec la clause introductive de l’article XX et ceci va leur permettre de
vérifier que l’application de cette mesure n’est pas abusive.
C. Un test d’application non abusive
Article XX du GATT : la clause introductive =chapeau de l’article XX. Ces mesures ne doivent pas
être appliquées de façon à constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable ou une
restriction déguisée au commerce international. Les instances de RDD ont interprété ce chapeau
comme une manière d’éviter les abus dans l’utilisation des exceptions. Il s’agit de vérifier que les
Etats utilisent les exceptions de bonne foi et de manière raisonnable. Donc ce texte va permettre
de contrôler les éventuels abus et incohérences des Etats dans l’application de leurs exceptions ;
Ces abus et incohérences vont devenir la preuve que les Etats appliquent leur mesure de manière
discriminatoire ou dissimule une restriction déguisée au commerce.
Pour qu’une mesure nationale franchisse le texte de l’article XX, de nombreux obstacles doivent
être surmontés si bien que presque aucune mesure nationale a été reconnu compatible avec
l’article XX. Ex : affaire Amiante
Si les mesures étaient déclarés incompatibles avec l’article XX ? Ils pourraient les conserver de
manière permanente.
Pour permettre de protéger la sécurité de l’Etat, l’article XX se permet de protéger des exceptions
qui peuvent être permanentes alors que l’article XXI est plutôt penser comme permettant de
protéger des exceptions non permanentes (exceptions relatives à la sécurité)
§2 : Les exceptions relatives à la sécurité
Article 21 du GATT 1947 : permet de protégerXX
Ces mesures doivent avoir pour finalité la protection de la sécurité mais à la différence de l’article
XX ce sont les Etats qui sont libres de décider si les conditions de mise en œuvre de l’article XXI
(protection de la sécurité) justifient une atteinte à la libéralisation.
Quelle est la finalité des mesures nationales autorisées ?
A. La finalité des mesures nationales autorisées
2 types de finalité sont envisagés : des mesures qui vont limiter le commerce de certains produits
qui peuvent servir en tant de guerre, et des mesures qui vont limiter la libéralisation dans son
ensemble face à une situation de crise international.
1. Les produits
L’article 21 d nous indique : aucune disposition du présent accord ne sera interprétée comme
empêchant une partie contractante de prendre toutes mesures qu’elle estimera nécessaires à la
protection des intérêts essentiels de la sécurité.
Les Etats peuvent limiter le commerce de toutes matières fissiles ou matières qui servent à leurs
fabrications sans entraver les règles de fond du GATT.
2. Les situations de crises internationales
a) Le maintien de la paix et de la sécurité internationale conformément à la
Charte des NU
Article XXI : « Aucune dispositions … sécurité internationale » Un membre peut prendre des
mesures incompatibles avec les règles de fond du GATT s’il se conforme à ses obligations de
maintien de la sécurité et de la paix internationale prescrits dans le cadre des NU. L’article XXI fait
écho à l’article 103 de la Charte des NU : « En cas de conflit entre les obligations… les premières
prévaudront ». Il prévoit la supériorité des obligations découlant de la charte des NU sur toute autre
obligation conventionnelle internationale.
Le conseil de sécurité des NU peut adopter des sanctions éco contre un Etat comme un embargo.
Donc les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE qui respecteraient ses
sanctions, porteraient par hypothèse atteinte à la libéralisation. Et pourtant, leur action est justifiée
en vertu de l’article XXI du GATT et de l’article 103 de la Charte des NU.
b) Guerre et grave tension internationale
Article XXI b : « Aucune disposition du présent accord … tension internationale ».Il peut possible
de restreindre la libéralisation pour protéger les intérêts essentiels de sa sécurité en tant de guerre
ou de tension internationale.
Problème : guerre et tension internationale ne sont pas définis et les Etats se prévalent de cet
article parfois pour protéger des objectifs de politique extérieure sans qu’il y ait guerre ou tension
internationale et parfois même pour protéger les industries nationales. L’article devient un prétexte
à la restriction de la libéralisation.
Grâce à cet article XXI un Etat peut restreindre de manière considérable la libéralisation puisque
toute mesure de restrictions du commerce international sont justifiée au nom de la sécurité alors
même que l’utilisation de l’article XXI est laissée à la discrétion des Etats.
B. Une utilisation à la discrétion des Membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE
1. Appréciation de la
nécessité Comparons article XX et
article XXI.
C’est l’Etat en dernier ressort qui a la possibilité de déterminera les mesures qu’elle estime
nécessaire à la protection de la sécurité dans l’article XXI. Alors quand dans l’article XX, ils ne
tranchent pas la question de la nécessité des mesures (c’est les instances de RDD).
2. L’absence de clause introductive
Il existe dans l’article XX la clause introductive qui permet de contrôler l’application abusive ou non
de l’exception. Au sein de l’article XXI aucun chapeau et donc aucune prise pour contrôler
l’application abusive de cet article.
3. Absence de contrôle multilatéral
Les organes de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ne contrôlent pas le choix de
recourir à l’article XXI. Le recours à l’article XXI n’a pas à être notifié à l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE, à être approuvé par les organes de l’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE et d’ailleurs on constate que les Etats ont largement utilisés leur pouvoir
discrétionnaire en la matière. Ex : en 1982, les communautés européennes et l’Australie contre
l’Argentine. Les Etats vont se prévaloir de leur souveraineté en matière de sécurité pour refuser
tout contrôle des organes de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE Et d’ailleurs le
contentieux devant l’ORD en la matière a été très pauvre. Dans l’affaire Nicaragua EU, les EU ne
se prévalent pas de l’article XXI. Et plus récemment à propos de la loi Helms Burton de 1996, les
tribunaux américains peuvent se saisir de toute affaire concernant le commerce de biens
confisqués par le régime cubain à l’encontre des américains. Cette loi est une forme d’embargo et
le Canada et les EU ont saisi l’ORD pour s’opposer à cette loi mais encore une fois, pas de
jurisprudence car le litige a été réglé au stade de la négociation.
Avec les exceptions on permet aux Etats de poursuivre des politiques publiques légitimes et de
protéger des intérêts non commerciaux contre les intérêts commerciaux. Avec les mesures de
sauvegarde en revanche, on va permettre aux Etats de protéger leurs propres intérêts
commerciaux.
Section 2 : Sauvegardes
La libéralisation peut menacer les producteurs locaux car la concurrence étrangère leur fait perdre
les parts de marché. Ils vont avoir besoin de se moderniser et de se restructurer et les règles de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE vont permettre que temporairement soient mis
en place des ajustements structurels internes pour éviter l’effondrement de la production nationale.
C’est le but de l’article XIX de permettre de ces ajustements structurels internes.
Grâce à cet article XIX les Etats Membres peuvent faire face à une désorganisation du marché en
modifiant les concessions qu’ils ont négociés dans le cadre de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE mais cette hypothèse est envisageable seulement s’il existe une augmentation
importante de produits étrangers qui causent un dommage grave aux producteurs nationaux
concurrents.
A l’époque du GATT 47, article XIX utilisé de manière abusive car il souffrait de certaines lacunes.
TOUT d’abord les conditions de recours à cet article n’était pas défini et les Etats pouvaient l’utiliser
de manière discrétionnaire et il n’existait pas de contrôle multilatéral sur le bien-fondé de l’utilisation
de l’article XIX. Aucune limite temporelle n’était fixée à ‘utilisation de l’article XIX alors qu’il est
censé être utilisé le temps de l’ajustement structurel.
L’article XIX a souvent été contourné par les Etats qui ont préférés adopter des accords
plurilatéraux d’autolimitation des exportations ou de commercialisation ordonnée. Lorsqu’il a été
question d‘adopter les accords de M, il a fallu renforcer l’efficacité de l’article XIX, ils comprennent
un accord sur les sauvegardes qui vient combler les lacunes de l’article XIX. Cet accord sur les
sauvegardes va poser des conditions de fond, de forme à la mise en œuvre des mesures de
sauvegarde.
§1 Conditions de fond
Article II §2 de l’accord sur les sauvegardes : « Ce produit … accrues qu’il cause … concurrents
»
--> Un accroissement des importants qui cause un dommage grave à la production nationale
et un lien de causalité entre les deux.
A. L’augmentation des importations
1. Une augmentation importante
L’article II§2 nous parle de quantités tellement accrues. L’Organe d’appel dans un rapport
Argentine Chaussure, indique que l’accroissement des importations doit avoir été assez récent,
assez soudain, assez brutal et assez important, à la fois en quantité et en qualité pour causer ou
menacer de causer un dommage grave.
2. Une augmentation circonstanciée
Article XIX : 1 a) du GATT 47 : il est possible de prendre des mesures de sauvegarde mais
seulement par suite de l’évolution imprévue des circonstances et par l’effet des engagements, y
compris les concessions tarifaires.
Autrement dit, l’augmentation des importations va avoir lieu dans un contexte particulier, elle est
tout d’abord la conséquence d’une évolution imprévue des circonstances, autrement dit la
conséquence d’une évolution qui n’avait pas pu être anticipée lors des NCM, et l’augmentation des
importations est également la conséquence de la libéralisation mise en place dans le cadre du
GATT puis de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. C’est donc une des conséquences
de l’ouverture des marchés à la concurrence étrangère.
B. Un dommage grave
Il s’agit d’une dégradation générale, notable de la situation, de la production nationale. Ce
dommage peut être advenu ou imminent. Mais s’il est imminent il doit être manifeste qu’il est sur
le point de se produire. Ce dommage grave doit être au détriment de la production nationale,
autrement dit sont concernés l’ensemble des producteurs de produits similaires ou directement
concurrents en activité sur le territoire de l’Etat concerné.
C. Le lien de causalité
Un lien de causalité entre l’augmentation des importations et le dommage à la production nationale.
PB : ce lien est délicat à apprécier parce que l’augmentation des importations n’est pas
nécessairement le seul facteur de dommages à la production nationale. Ces autres facteurs ne
pourront pas être imputables à la libéralisation et donc à l’augmentation des importations.
§2 : Les conditions de forme
Un Etat qui veut mettre en place des mesures de sauvegarde doit suivre une procédure déterminée
et cette procédure commence par l’enquête
A. L’enquête
Avant d’adopter une mesure de sauvegarde, les autorités nationales doivent procéder à une
enquête pour établir la nécessité de ces mesures. Cette enquête doit être publique et transparente,
prévoir la participation des différentes parties prenantes. Elle se conclut par un rapport publié, qui
doit faire ressortir le fait que les conditions de fond sont effectivement réunies.
B. Les notifications
A la suite de l’enquête, l’Etat membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE doit
immédiatement notifier au Comité des sauvegardes, organe de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE qui agit sous l’autorité du Conseil du commerce des marchandises : la constatation
d’un dommage grave, advenue et imminent et la décision d’adopter des mesures de sauvegarde.
Ceci permet d’engager des consultations.
C. Les consultations
Le Membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE concerné, doit entrer en
consultation avec les Etats exportateurs qui avaient un intérêt substantiel dans l’exportation de ce
produit sur son territoire. Elles vont permettre aux parties prenantes d’échanger leurs points de vue
et elles vont permettre d’aboutir à des compensations.
D. Les compensations et les suspensions
Les Etats lésés par la future mesure de sauvegarde doivent bénéficier de compensations de la
part de l’Etat utilisateur de l’article XIX. Ils n’ont rien fait d’illégale, donc ils ne doivent pas être
sanctionné. Les compensations offertes par le pays utilisateur de la mesure de sauvegarde doit
respecter le niveau générale des concessions qu’il avait offert dans le cadre des cycles de
négociations.
Si les Etats n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le niveau des compensations, les Etats affectés
pourront dans un délai de 30 jours après le début des négociations et de 90 jours après l’application
de la mesure de sauvegarde prendre des mesures de suspensions.
Il existe cependant des conditions à l’utilisation des suspensions : article XVIII §3 Accord sur les
sauvegarde :
- le droit de suspension ne doit pas être exercé pendant les 3 premières années
d’application d’une mesure de sauvegarde ;
- à condition que cette mesure ait été prise par suite d’un accroissement des importations
en termes absolue et
- qu’elle soit conforme aux dispositions du présent accord.
§3 : Les mesures de sauvegarde
A. La teneur
Ces mesures de Sécurité peuvent être extrêmement variées ; d’ordre tarifaire (majoration des
droits de douane, contingent tarifaire etc.), d’ordre non tarifaire (embargo, restrictions quantitatives
etc.)
L’Etat a une large marge de manœuvre sur le choix de ses mesures mais il doit respecter le
principe de proportionnalité autrement dit les restrictions au commerce international ne doivent pas
être disproportionnées par rapport au dommage subi.
Sont formellement interdits les accords d’autolimitation des exportations ou de commercialisation
ordonnée.
B. La durée
Elles doivent permettre un ajustement structurel et donc sont limitées dans le temps. En principe,
elles ne doivent pas durer plus de 4 ans avec une possibilité de prorogation pour atteindre jusqu’à
8 ans et les mesures qui vont durer plus de 3 ans doivent être réexaminées par l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE régulièrement pour vérifier leur nécessité.
Section 3 : Dérogations
Article XXV-5 GATT 1947
Article IX : 3-5 Accord instituant l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
Dans des circonstances exceptionnelles, il est possible de relever un membre de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE de ses obligations découlant des accords de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. La notion de circonstances exceptionnelles n’a
jamais été définie. Mais on sait que le Membre concerné doit motiver dument sa demande, il doit
la présenter à la conférence ministérielle et celle-ci statuera sur sa demande par consensus et si
elle ne parvient pas à trouver un consensus, elle statuera à une majorité des ¾ des membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. La dérogation va mentionner les circonstances
qui la justifie et également ses modalités de mise en œuvre.
Si la dérogation est supérieure à 1 an, elle doit être réexaminée chaque année et donc chaque
année, la conférence ministérielle, décidera s’il faut prolonger ou modifier cette dérogation, donc
si son maintien le justifie.
Depuis l’entrée en vigueur du GATT, des dérogations ont été autorisés dans des domaines très
importants : la CECA peut déroger à la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE. A été acceptée, le
système généralisé de préférence qui permet de favoriser les Pays en développement sans
étendre cet avantage à tous les autres membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE. Grâce aux dérogations, il a été possible à la communauté européenne de favoriser
son commerce avec les pays ACP.
Plus généralement de nombreuses dérogations en guise de concessions ont été adoptées. Il a été
possible d’augmenter dans certaines circonstances des droits de douane prévus dans les listes de
concessions.
Le GATT a permis la libéralisation du commerce des marchandises en autorisant quelques retours
en arrière dans des hypothèses très limitées : sauvegardes, exceptions, dérogations. Celles-ci
devraient permettre aux états de mettre en œuvre des politiques publiques légitimes qui parfois
s’opposent à la libéralisation. L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE se veut alors un
système intégré et son objectif est d’ailleurs détendre la libéralisation, prévue au sein du GATT à
d’autres secteurs afin de viser tous les échanges transnationaux et non plus uniquement le
commerce des marchandises. Parmi les secteurs, il y a celui des services et de la propriété
intellectuelle.

Titre III : Le commerce international des


services
Les Etats ont longtemps été réticents à réglementer au niveau international, le commerce des
services. Pourquoi ? Parce que le secteur des services est extrêmement diversifié, qu’il est difficile
de réglementer dans un accord unique. Difficulté pratique -->
Au niveau national, les Etats règlementent leurs services de manière diversifié d’un Etat à l’autre,
et ses réglementations ont souvent un but légitime à savoir vérifier la qualification des
professionnelles, protéger les consommateurs, l’environnement, permettre un accès équitable au
service. Cette réticence des états va devoir céder car le secteur des services explose et le
commerce des services se développe de manière considérable, cela pousse les Etats à adopter
un accord international.
Les négociations sur cet accord vont commencer en 1986. A l’issue de ses négociations, les Etats
vont décider de ne pas intégrer les services au sein du GATT mais au contraire, vont adopter un
accord distinct : Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS).
Cette accord reste un accord commercial multilatéral qui fait partie du package de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. Le préambule nous évoque l’objectif de cet
accord : On reconnait l’importance grandissante du commerce des services et on désire établir un
cadre multilatéral de principes et de règles pour le commerce des services. Ces règles communes
doivent permettre d’obtenir une libéralisation progressive du commerce des services par le biais
des cycles de négociation.
L’accord général va reprendre les grands principes de la libéralisation, mais il va les adapter à la
spécificité des services. La spécificité de ses services va impliquer le fait que le champ d’application
de cette libéralisation va être circonscrit.
Chapitre 1 : Le champ d’application de la
libéralisation multilatérale des services
La libéralisation des services fait craindre aux Etats la suppression de leur réglementation nationale
légitime et également la suppression de leur réglementation nationale qui protège les SP. En effet,
les SP sont protégés par un certain nombre de mesures nationales qui poursuivent l’intérêt général
et qui vont souvent favoriser les services nationaux et les fournisseurs nationaux et en particulier
les fournisseurs publics nationaux. Concrètement, ses mesures limitent la concurrence et donc
limitent la concurrence étrangère. C’est ce qui fait craindre que la libéralisation porte atteinte aux
SP. Pur faire face à cette crainte, l’AGCS exclut certains services de son cham d’application.
Concernant les autres services, l’AGCS ne s’applique qu’aux mesures affectant le commerce donc
pas toutes les mesures nationales.
Section 1 : Les services exclus de la libéralisation
L’article 1§3b nous indique que sont exclus de l’AGCS les services fournis dans l’exercice du
pouvoir gouvernemental. Cette exception protégerait les SP : CECI EST une interprétation trop
large de cette article car le c NOUS précise que c’est un service fourni dans l’exercice du pouvoir
gouvernemental, qui n’est pas fourni sur une base commercial et e concurrence avec d’autres
fournisseurs de services si bien que si un service public national est fourni sur une base commercial
ou est fourni en concurrence avec d’autres fournisseurs, il est soumis à la libéralisation prévue par
l’AGCS.
Jusqu’ici ces trois expressions n’ont pas été définies. Donc il est difficile d’évaluer la portée réelle
de cette exception. Dans la plupart des Etats, la justice est un Service Public donc il peut ou pas
rentrer dans le champ de l’AGCS et il peut ou pas être soumis à la libéralisation. Dans la plupart
des Etats, certains services de santé, d’éducation peuvent être fournis sur une base commerciale
et donc ils devraient rentrer dans le champ de la libéralisation.
La défense peut ou pas entrer dans le champ d‘application de l’AGCS. Interprétation stricte de
l’article 3 donc champ d‘application très étendu.
Section II : Les mesures affectant le commerce des services
Le présent accord s’applique aux mesures des Membres affectant le commerce des services ;
Article I : 1 AGCS.
Ce sont toutes les règlementations nationales, prises au niveau local ou national mais aussi des
mesures prises par des organismes privées détenant des Prérogatives de Puissance Publiques.
Pour autant toutes les mesures nationales ne constituent pas nécessairement un obstacle au
commerce des services.
§1 : Le commerce des services
L’accord définit le commerce des services comme étant la fourniture transnationale de services
selon 4 modes et ses modes vont essentiellement se distinguer les uns des autres en fonction de
la question de savoir qui traverse la frontière. Au moment de la transaction : le consommateur, le
fournisseur ou le service traverse la frontière ?
1) La fourniture transfrontière : fourniture de service en provenance du territoire d’un Membre
et à destination du territoire de tout autre Membre. C’est le service qui traverse la frontière.
2) La consommation à l’étranger : la fourniture d’un service sur le territoire d’un membre à
l’intention d’un consommateur de services de tout autre Membre. C’est le consommateur
qui traverse la frontière.
3) La présence commerciale à l’étranger : la fourniture d’un service par un fournisseur de
services d’un Membre grâce à une présence commerciale sur le territoire de tout autre
Membre. C’est l’entreprise qui traverse la frontière et qui va s’établir à l’étranger.
4) La présence temporaire de personnes physiques : fourniture d’un service par un
fournisseur de services d’un Membre grâce à la présence de personnes physiques d’un
Membre sur le territoire de tout autre Membre. C’est le fournisseur qui traverse
temporairement la frontière pour fournir un service à l’étranger à titre indépendant
(profession libérale) ou à tire de salarié.
Seuls ses modes de fournitures sont définis par l’AGCS.
§2 : L’affectation du commerce
Elle est étendue de manière extrêmement large par les instances de RDD. Groupe spécial du 22
mai 1999 Communauté Européenne Bananes : les dispositions de l’AGCS s’appliquent à toute
mesure ayant une incidence sur les conditions de concurrence dans la fourniture d’un service, que
cette mesure régisse directement ou indirectement la fourniture du service.
Donc de très nombreuses mesures sont saisis par l’GCS mais pour autant l’AGCS ne va imposer
la suppression de ses mesures nationale en effet, il ne vise que la libéralisation du commerce et
donc essentiellement à supprimer les obstacles au marché et à empêcher la discrimination entre
2 prestataires de services.
Chapitre 2 : L’accès au marché
C’est la possibilité pour un prestataire étranger de fournir un service au sein des différents marchés
nationaux.
En vertu de ce principe, l’article XVI de l’AGCS traite de l’accès au marché et cet article va interdire
certaines restrictions quantitatives et juridiques à l’accès au marché. Contrairement au GATT ;
cette obligation d’accès au marché va être souple ; obligation flexible et conditionnelle même si il
s’agit d’une réelle obligation contraignant faisant l’objet d’un statu quo.
Section 1 : L’interdiction de certaines limitations quantitatives et
juridiques
Dans le cadre du commerce des services, les obstacles sont beaucoup moins évidents à déceler
donc définition de l’accès au marché différente. Offrir l’accès au marché aux prestataires
étrangers, c’est renoncer à certaines réglementations nationales et l’article XVI va citer de manière
explicite les réglementations nationales auxquelles il faut renoncer. Il faut renoncer à toutes :
1) Les limitations concernant le nombre de fournisseurs de services ;
2) Les limitations concernant la valeur totale des transactions ou avoirs en rapport avec les
services ;
3) Les limitations concernant le nombre total d’opérations de services ou la quantité totale de
services produits ;
4) Les limitations concernant le nombre total de personnes physiques qui peuvent être
employées dans un secteur de services particulier ou qu’un fournisseur de services peut
employer ;
5) les mesures qui restreignent ou prescrivent des types spécifiques d’entité juridique ou de
coentreprise par l’intermédiaire desquels un fournisseur de services peut fournir un service.
6) les limitations concernant la participation de capital étranger.
L’article XVI interdit uniquement ses limitations là. L’accès au marché n’est donc pas une ouverture
totale au marché mais seulement l’interdiction de ses quelques mesures. Par ailleurs, ses
limitations, ne sont interdites que si les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE ont accepté, expressément, de supprimer ses limitations. C’est pourquoi on dit que
l’article XVI qu’il s’agit d’une obligation « conditionnelle et flexible ». Cela signifie que l’article XVI
n’impose pas aux Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE d’éliminer toutes
les restrictions juridiques et quantitatives citées.
Chaque membre de l’OCM va adopter une liste d’engagement spécifique au sein de laquelle il va
préciser quels sont les services qu’il accepte de soumettre à l’article XVI. Il va également préciser
service par service, quels sont les modes de fournitures qu’il accepte de soumettre à l’article XVI
et il va préciser quelles sont les règlementations nationales en principe, incompatibles avec l’article
XVI qu’il va conserver.
Section 3 : une obligation de statu quoi
EN principe un Etat membre ne peut pas restreindre l’accès au marché qu’il a offert au sein de sa
liste pour un mode de fournitures donné. S’il le fait, il devra offrir des compensations aux autres
Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et il s’agira de l’ouverture de son
marché dans d’autres secteurs de services.
Par ailleurs, les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE sont invités à
inscrire de plus en plus de secteurs et à supprimer de plus en plus de réglementations au sien de
leurs listes lors des NCM. Renforcement des services. -->
Pour garantir la libéralisation, l’accès au marché ne suffit pas, une fois qu’ils ont accès au marché,
il faut qu’ils soient dans une situation d’égale concurrence avec les autres prestataires
Chapitre 3 : la non-discrimination
La non-discrimination impose de ne pas traiter les prestataires étrangers et nationaux de manière
distincte mais également de traiter les différents prestataires étrangers de manière similaire. Donc
on retrouve une clause NATION LA PLUS FAVORISÉE et une clause Traitement National. Mais
comme en matière d’accès au marché et à la différence du commerce des marchandises, les
obligations de non-discrimination vont pouvoir varier en fonction de ce que prévoit chaque Etat
membre.
Section 1 : Le traitement national
L’article XVII AGCS interdit les discriminations en fait ou en droit entre prestataires étrangers et
prestataires nationaux. Un Etat ne doit pas privilégier les prestataires nationaux par exemple ne
les subventionnant. Cette clause du Traitement National est conditionnelle et flexible et donc au
sein de sa liste d’engagements spécifiques, chaque Etat précise quels sont les services soumis à
la clause Traitement National, quels sont les modes de fournitures soumis à la clause Traitement
National et quelles sont les réglementations nationales privilégiant les prestataires nationaux qui
vont être concernés.
Cette liste a une valeur contraignante et donc le traitement national fait l’objet d’une obligation de
statu quo. En principe un Etat ne peut pas discriminer des prestataires étrangers par rapport au
prestataires nationaux de manière plus importante que ce qui est déjà prévu dans sa liste. Si il le
fiat, il doit offrir des compensations aux autres membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE. Par ailleurs, de cycle de cycle en cycle de négociation, les Membres de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE sont invités à inscrire de plus en plus de secteurs
dans leur liste et à supprimer de plus en plus de limitations au Traitement National.
Section 2 : La clause NATION LA PLUS FAVORISÉE
L’article II prévoit la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE et en vertu de cet article, les membres
ne doivent pas exercer de discriminations ni en droit ni ne fait entre les différents prestataires
étrangers similaires présent sur leurs marchés nationaux. Ils doivent étendre automatiquement et
sans condition, à tout Membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, les avantages
qu’ils octroient aux prestataires originaires d’un Etat en particulier.
Contrairement à la clause Traitement National, la clause NATION LA PLUS FAVORISÉE reste
inconditionnelle et générale. Elle s’applique immédiatement sans condition de réciprocité à tous
les services et à tous les modes de fournitures. Toutefois comme en matière de GATT, il existe
des exceptions à cette clause, tout d’abord en vertu d’une intégration économique régionale, les
membres peuvent privilégier les prestataires de services de ces intégrations régionales.
Il est possible de créer une liste d’exemptions au sein de laquelle chaque membre précisera le
traitement préférentiel qu’il accordera à certains états. Ces listes d’exemptions ont été négociés
lors de l’entrée en vigueur de l’AGCS, elles ont désormais un caractère contraignant et il est
possible d’ajouter de nouvelles exemptions que si on obtient une dérogation de la part de la
conférence ministérielle. De cycle de négociations en cycle de négociations, ses exemptions
doivent être rediscutées. Par ailleurs comme dans le cadre du GATT, l’AGCS, prévoit des
possibilités de limiter l’application de ses règles de fond. Il prévoit la possibilité de mesures de
sauvegardes, d’exceptions et de dérogations qui sont soumis à des conditions très stricte. Comme
dans le cadre du GATT, l’AGCS prévoit également un principe de transparence. Les mesures
nationales affectant le fonctionnement de l’accord doivent être publiées et notifiées au conseil du
commerce des services.
Le commerce des services est également entravé par certaines réglementations nationales qui
posent des autorisations, des normes déontologiques, des normes prudentielles. Et ces
réglementations nationales ne sont ni contraires à l’accès au marché, ni à la non-discrimination,
elles s’appliquent à tous. Pour autant, elles constituent des obstacles au commerce des services
donc l’AGCS pose l’obligation de ne pas entraver les opportunités d’accès au marché par des
réglementations nationales excessives.
Ces règlementations nationales doivent être appliquées de manière raisonnable, objective et
impartiale.
Enfin, dans le cadre de l’AGCS, les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
sont invités à reconnaître l’éducation et l’expérience acquises au sein d’un autre Membre de
l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE pour permettre un réel accès au marché, réaliser
réellement la libéralisation.
L’AGCS est un système de normes très complexe qui comprend : un cadre général, les listes
d’engagements spécifiques de tous les Membres, les listes d’exemptions de tous les Membres et
des annexes qui vont réglementer la libéralisation dans certains secteurs particuliers par exemple
dans le secteur financier.

Titre IV : La propriété intellectuelle


La question des droits de propriété intellectuelle liés au commerce subi différentes tensions. Tout
d’abord, il y a beaucoup de biens qui tirent leur valeur éco de leur création originale et on pas de
leur composante physique : tous les biens relatifs aux créations pharmaceutiques, à la chimie, à la
Haute technologie, au luxe. En protégeant juridiquement certains objets comme les œuvres d’art,
la propriété intellectuelle va leur conférer une valeur marchande. Et, ses objets vont pouvoir faire
l’objet d’une commercialisation internationale et donc être vendus et échangés au niveau
international. Mais parallèlement la protection juridique qui leur est offerte va se traduire par la
reconnaissance de droits exclusifs d’exploitation, droits qui sont opposables à tous.
Donc ce droit exclusif d’exploitation va concentrer entre les mains du titulaire le pouvoir de décider
du devenir éco de l’objet et donc son éventuelle commercialisation internationale. La propriété
intellectuelle constitue donc également un obstacle au libre-échange.
En la matière, les normes nationales sont extrêmement diversifiées si bien que le commerce
international des marchandises et des services va permettre le développement considérable de la
contrefaçon. Celle-ci est même parfois encourage par certains Etats. Une réglementation
internationale devient donc indispensable. Elle a eu lieu lors des accords de Marrakech : Accord
sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et cet
accord va tenter de concilier protection de la propriété intellectuelle et libéralisation du commerce.
Chapitre 1 : La protection multilatérale
Section 1 : Un champ d’application étendu
L’ADPIC ne définit pas la notion de droits de propriété intellectuelle mais il énumère les différends
droits protégés. Cette énumération renvoie à tous les secteurs de la propriété intellectuelle. On y
trouve les droits d’auteur, les marques, les brevets, les indications géographiques etc. On peut
donc considère que l’ADPIC couvre toutes les œuvres de l’esprit, qu’elles soient littéraires ou
artistiques, qu’elles aient des implications industrielles sou non et également tous les procédés de
commercialisation. Les droits moraux sont écartés de l’ADPIC (seul secteur non couvert pas
l’ADPIC).
Ratione personae, l’accord s’applique aux ressortissants des Membres de l’ORGANISATION
MONDIALE DU COMMERCE mais également à tous ceux qui sont domiciliés ou établis au sein
d’un Membre de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE.
Section 2 : Intégration des normes internationales
Le but de l’ADPIC est de soumettre tous les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU
COMMERCE aux conventions internationales pertinentes en matière de propriété intellectuelle,
que ses membres soient ou non parties à ces conventions. C’est une manière d’harmoniser le
régime de la propriété intellectuelle. Cette intégration biais par le bais d’un principe positif et négatif
§1 : Les conventions internationales pertinentes
- La convention de Paris de 1967 pour la protection de la protection de la propriété
industrielle ;
- La convention de Berne de 1971 pour la protection des œuvres littéraires et artistiques ;
- La convention de Rome de 1961 sur la protection des artistes interprètes ou exécutants,
des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion ;
- Le traité de Washington de 1989 sur la propriété intellectuelle en matière de circuits
intégrés.
Adoptés dans le cadre de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), elles sont
intégrées par l’ADPIC, de 2 manières.
§2 : Un principe négatif
Aucune disposition de l’ADPIC ne dérogera aux obligations de membres qui ont ratifié l’une de ses
4 conventions. S’il existe un conflit de norme entre l’une de ses 4 conventions et l’ADPIC, c’est la
convention qui primera. Elle ne primera que pour les Membres parties à ses conventions. Pour
ceux qui ne sont pas parties, l’ADPIC prévoit un principe positif
§3 : Un principe positif
Principe selon lequel les membres qui ne sont pas parties à ses 4 conventions devront malgré tout
en respecter le noyau dur. C’est une manière d’étendre le noyau de ses conventions à tous les
Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE. En outre, l’ADPIC ajoute de
nouvelles règles plus protectrices de la Propriété Intellectuelle qui ne l’étaient ses conventions. Il
autorise les Membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE à adopter des
réglementations nationales plus protectrice de la propriété intellectuelle que ne l’est l’ADPIC lui-
même.
Section 3 : Le contrôle
L’ADPIC protège mieux la Propriété Intellectuelle que les conventions OMPI parce qu’il met en
place certains contrôles pur éviter, lutter contre le piratage et la contrefaçon.
Le détenteur de droits de Propriété Intellectuelle peut obtenir la suspension de la mise ne
circulation des produits contrefaits ou piratés par le biais des autorités douanières nationales.
L’ADPIC prévoit des procédures ad et judiciaires nationales doivent être mises en place et doivent
répondre au critère de bonne administration de la justice c’est-à-dire être loyales et équitable,
respecter les droits de la défense, être raisonnables. Les autorités judiciaires doivent pourvoir
ordonner la destruction des marchandises ou au minimum la mise hors circuits commerciaux.
Des procédures pénales dissuasives doivent être adoptées au niveau national et doivent être
proportionnées à l’infraction.
Au niveau international, l’ADPIC peut faire l’objet d’un RDD, d’une saisine de l’organe du RDD.
Chapitre II : La libéralisation multilatérale
Les clauses du Traitement National et NATION LA PLUS FAVORISÉE sont étendus au secteur de
la Propriété Intellectuelle.
Section I : La clause du traitement national
La clause Traitement National est la clé de voûte de presque toutes les conventions internationales
qui protègent la Propriété Intellectuelle. Ici, dans le cadre de l’ADPIC en particulier, la protection
des droits de Propriété Intellectuelle est étendue autrement dit l’application du Traitement National
protège de plus nombreux secteurs que dans le cadre des conventions protégeant la Propriété
Intellectuelle classiques.
Cette extension de la clause du Traitement National se trouve à la note 3 de l’article 3 de l’ADPIC
: « la protection englobe (…) l’existence, l’acquisition, la portée, le maintien (…) ainsi que les
questions concernant l’exercice des droits de propriété intellectuelle»
En vertu de cette clause du Traitement National, chaque partie doit accorder aux ressortissants
des autres parties, un traitement aussi favorable que celui-ci qu’il accorde à ses propres
ressortissants en ce qui concerne la protection de la Propriété Intellectuelle. Egalité de traitement
entre nationaux et ressortissants étrangers. -->
Mais aussi égalité de traitement entre ressortissants étrangers : clause NATION LA PLUS
FAVORISÉE.
Celle-ci n’était pas présente dans les conventions internationales classiques qui protégeaient la
propriété intellectuelle et qui faisait plutôt l’objet d’arrangements particuliers entre les Etats parties,
il ne s’agissait pas d’étendre le traitement accordé à certains étrangers à tous les ressortissants
des Etats parties. Cette clause fit son apparition grâce à l’ADPIC dans le domaine de la Propriété
Intellectuelle. Elle implique que tout avantage accordé par une partie au ressortissant de tout autre
pays sera étendu immédiatement et sans condition aux ressortissants de toutes les autres parties
en ce qui concerne la protection de la Propriété Intellectuelle.
Cette égalité de traitement entre ressortissants étrangers vaut même si cela conduit à accorder un
traitement plus favorable aux ressortissants étrangers qu’aux ressortissants nationaux. Toutefois,
cette clause contient un certain nombre de dérogations et par ailleurs contrairement à ce qu’on
trouve au sein du GATT et de l’AGCS, cette clause NATION LA PLUS FAVORISÉE est de nature
conditionnelle. Cela signifie que pour certaines obligations uniquement qui découlent de la
convention de Berne (qui protège les œuvres littéraires et artistiques) et qui découlent de la
convention de Rome (qui protège les artistes interprètes), la clause NATION LA PLUS
FAVORISÉE s’applique de manière réciproque.
Cela signifie que les avantages octroyés par le pays A aux ressortissants du pays B pourront l’être
à la condition que des avantages identiques soient accordés aux ressortissants du pays A par le
pays B.
L’ADPIC prévoit que les membres de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE peuvent
faire prévaloir des impératifs de politiques publiques qui seront différents de la protection et de la
libéralisation de la Propriété Intellectuelle pour conserver des mesures incompatibles avec les
règles de fond de cet accord. En particulier, ils peuvent faire primer des exigences relatives à la
nutrition, à la santé publique pour faire obstacle à la protection et à la libéralisation de la Propriété
Intellectuelle.
Le Conseil Général de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE a adopté en 2003 une
dérogation provisoire qui permet l’importation de produits génériques au sein des pays qui n’ont
pas la capacité de les fabriquer sans pour autant qu’ils soient condamner pour atteinte à la
Propriété Intellectuelle dans le cadre de l’ADPIC.
Tout un pan des relations économiques internationales est relatif à la libéralisation des échanges
qi est centrée autour des règles de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE et en
particulier autour des accords commerciaux multilatéraux que sont le GATT, l’AGCS et l’ADPIC.
Mais ces accords de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ne résolvent pas un point
particulier des relations éco internationales puisqu’ils ne traitent pas de la question de la protection
des investissements étrangers.

3ème Partie : L’investissement


Il n’existe pas de définition générale de la notion d’investissement en Droit international. Et, en
effet, le droit des investissements fait l’objet d’un nombre considérable de sources différentes,
prolifération de sources internationales, nationales si bien que les règles du droit des
investissements sont éparpillées et ne sont pas centralisées. Chacune de ses sources définit
l’investissement, donc pas de définition uniforme.
Pour autant ses différentes sources vont permettre de dégager une convergence dans ses
différentes définitions et donc on va pouvoir définir l’investissement étranger comme un apport en
capital émanant d’un acteur éco ayant la nationalité d’un Etat donné sur le territoire d’un autre Etat
impliquant une prise de risque de la part de cet acteur éco et visant à établir un lien durable avec
l’économie du pays d’accueil. On trouve parfois un dernier critère, qui s’ajoute à la définition, mais
controversé : le fait que l’investissement va contribuer au développement du pays d’accueil.
Certaines jurisprudence vont écarter ce critère, d’autres non, c’est pourquoi il s’agit d’un critère
controversé. Les tribunaux arbitraux ont donc accepté cette conception large de l’investissement
et ont été considéré comme des investissements : une gestion hôtelière, l’exploitation d’un journal
ou encore l’exécution d’un marché public pour la construction d’une route. En revanche les
garanties bancaires, ne sont pas un investissement ou l’ouverture d’un cabinet d’avocat en
particulier justement parce que l’ouverture d’un cabinet d’avocat ne témoigne pas de la volonté de
contribuer au développement du pays d’accueil.
Vis-à-vis des investissements étrangers, les Etats ont une position ambiguë ; ils tiennent à
maitriser leurs politiques éco, à conserver les leviers de leurs politiques éco et donc veulent éviter
l’arrivée massive de sociétés multinationales qui pourraient contrôler les structures de leurs
économies par un apport considérable de capitaux étrangers. En un ses l’investissement étranger
menace car il permet une mainmise des multinationales. Par ailleurs ils créent des tensions du la
balance des paiements en particulier lors d’un désinvestissement.
Parallèlement à ses 2 craintes, l’investissement étranger (IE) permet de financer des projets
indispensables au développement. Si bien que le principe qui a prédominé la matière du droit des
investissements et en particulier depuis la décolonisation, c’est le principe de la souveraineté
permanente sur les ressources naturelles et les activités éco. Ce principe est une doctrine
développée à l’initiative des Pays en développement, doctrine selon laquelle l’Etat doit pouvoir
décider en dernière instance et en toute indépendance du sort des ressources naturelles qui se
trouvent sur son territoire et des activités éco qui s’exercent sur son territoire.
Pourquoi les Pays en développement ont développé cette doctrine : en accédant à l’indépendance,
ils se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient disposer pleinement de leur souveraineté puisque les
structures éco indispensables à leur développement étaient encore entre les mains de sociétés
étrangères. Pour essayer de contre carrer cette main mise, ils ont développé ce grand principe.
Cette revendication les a conduits à tenter d’exiger un nouvel ordre éco internationale et un droit
au développement.
Pour autant, ce grand principe a été repris dans de nombreuses déclarations des nations unis :
- Résolution du 14 décembre 1962 de l’Assemblée Générale des NU sur la souveraineté
permanente sur les ressources naturelles et
- résolution des de l’Assemblée Générale des NU du 1er mai 1974 sur l’instauration d’un
nouvel ordre éco international.
- résolution du 12 décembre 1974, charte des droits et des devoirs éco des Etats, AG des
NU: à son article 2§1 : « Chaque Etat détient et exerce librement une souveraineté entière
et permanente sur toutes ses richesses, ressources naturelles et activités économiques, y
compris la possession et le droit de les utiliser et d’en disposer ».
Ce principe va être à la base dans les années 60 à 70 d’une vague d’expropriations et de
nationalisation dans les pays du Sud au détriment des investisseurs des pays du Nord. Le Droit
International va intervenir pour tenter de restaurer un climat favorable. Cette intervention prend la
voie de plusieurs conventions bilatérales de protection des investissements et cette intervention
prend également la voir de l’adoption en 1965 de la convention de Washington relative au
règlement des différends en matière d’investissement. Cette convention a instauré le CIRDI.
En matière d’investissement, le contentieux peut mettre face à face soit 2 Etats, soit 2 investisseurs
privés, soit l’investisseur et l’Etat d’accueil. Lorsque le contentieux est interétatique, c’est la
négociation qui est le moyen le plus courant de RDD mais naturellement les Etats peuvent décider
de saisir la Cour internationale de justice ou décider de s’en remettre à un arbitre international. On
s’aperçoit que d’une manière générale, le recours à un arbitre devient le moyen privilégié de
résoudre les conflits en matière d’investissement. Ceci en particulier lorsque le conflit oppose un
investisseur et son Etat d’accueil. S’il n’existe pas de précisions au sein du contrat qui lie
l’investisseur et l’Etat d’accueil ou d’une convention internationale, en principe ce sont les tribunaux
nationaux de l’Etat d’accueil qui sont compétents.
Or la saisine de ses tribunaux nationaux eut s’avérer insatisfaisante parce que parfois on peut les
soupçonner de manque de impartialité et de favoriser l’Etat d’accueil. Parfois ses tribunaux
nationaux vont appliquer le droit national sans se soucier des standards internationaux de
protection des investisseurs. Parfois, devant les tribunaux nationaux les Etats bénéficient d’une
immunité de juridiction. Face à toutes ses difficultés, l’arbitrage se présente comme un mode de
règlement alternatif appréciable.
D’ailleurs, les mécanismes arbitraux les plus utilisés sont les arbitrages ad hoc qui fonctionnent
souvent en vertu du règlement d’arbitrage de la commission des Nations-Unis pour le droit
commercial international, adopté en 1976 et modifié en 2010. Possibilité que certaines conventions
prévoient des recours à l’arbitrage particulier et c’est en particulier le cas du tribunal arbitral irano-
américain créé en 1981 qui a fait l’objet d’une jurisprudence abondante en matière de droit des
investissements. Enfin, le mode d’arbitrage de la convention de Washington de 1965 adoptée dans
le cadre de la Banque Mondiale, qui est une innovation frappante. Pour être mise en œuvre :
- il faut que l’Etat dont l’investisseur a la nationalité et l’Etat d’accueil soient tous deux parties
à la convention.
- il faut qu’il existe un litige juridique en relation directe avec un investissement.
- Et, il faut que l’Etat d’accueil et l’investisseur aient consenti par écrit à l’arbitrage du CIRDI.
Ce consentement peut avoir différentes formes : soit il s’agit d’un accord expresse entre
les 2 parties, soit il existe une loi nationale qui impose le recours au CIRDI mais cette loi
doit être combinée à l’acceptation de l’investisseur, soit il existe une convention
internationale qui impose le recours au CIRDI, recours qui doit être accepté par
l’investisseur.
Une fois saisi, le tribunal arbitral doit statuer conformément aux règles de droit choisis par les
Parties et faute d’accord entre les parties, il statue conformément au droit de l’Etat d’accueil
combiné aux grands principes de Droit international. Les sentences arbitrales sont obligatoires,
directement exécutoires sur le territoire de l’Etat d’accueil. En principe, elles ne peuvent faire l’objet
d’appel et de pourvoi en cassation mais peuvent faire l’objet d’un recours en interprétation, d’un
recours en révision et la sentence arbitrale peut être annulée par un comité ad hoc pour vice de
constitution du tribunal, excès de pouvoir manifeste du tribunal, corruption d’un membre du tribunal,
inobservation grave d’une règle fondamentale de procédure et défaut de motif. Le différend sera
alors soumis à un autre tribunal arbitral, en cas d’annulation.
La jurisprudence de ses tribunaux CIRDI a été particulièrement riche, elle permet d’interpréter de
manière considérable le droit des investissements mais si elle est parfois contradictoire d’un
tribunal à l’autre. Cette jurisprudence est très favorable aux investisseurs au détriment de l’Etat
d’accueil qui va être accompagné d’un certain nombre de législations nationales et de conventions
internationales qui vont chercher à promouvoir les investissements. Ce droit conventionnel et
jurisprudentiel va chercher à protéger la mobilité, la sécurité et le transfert des investissements.

Titre I : La mobilité
La mobilité des investissements est l’élimination des obstacles à la libre circulation des
investissements c’est à dire l’élimination des obstacles à l’admission sur le territoire national
d’investissements étrangers. On parle également de l’élimination des obstacles à la constitution
d’investissements étrangers ou aussi aux influx d’investissements.
On élimine également les obstacles aux transferts d’investissements de son territoire vers un
territoire étranger qu’on appelle également élimination des obstacles aux opérations de liquidation
ou au reflux d’investissements.
Lors de la conférence de Brettons Wood, il n’a pas été possible d’imposer la libre circulation des
investissements d’ailleurs, l’article 6 §3 des statuts du FMI indique : « les membres pourront
exercer tous les contrôles nécessaires pour réglementer les mouvements internationaux de
capitaux ». Si bien que cet article va venir conforter le principe de souveraineté
permanente lorsque celui-ci surgira. Il en découle que l’Etat définit librement sa politique vis-à-vis
des opérations d’investissement des étrangers sur son territoire en vertu de la compétence
territoriale de l’Etat et il définit librement les opérations d’investissement de ses nationaux sur les
territoires étrangers en vertu de sa compétence personnelle. Sa compétence personnelle ne lui
permet d’exercer la contrainte sur un territoire étranger.
La conséquence de cela est que les opérations de constitution intéressent bien plus le droit que
les opérations de liquidation.
On retrouve cette vision dans la résolution de 1962 souveraineté permanente sur les ressources
naturelle où est clairement indiqué que l’importation de capitaux étrangers nécessaires à
l’exploitation des ressources naturelles est soumis à une autorisation de l’Etat d’accueil qui peut
comporter des conditions restrictives afin que l’investissement se déroule dans l’intérêt de l’Etat
d’accueil et de sa population. Naturellement un tel principe n’est pas favorable aux investissements
étrangers si bien que les Etats importateurs et exportateurs d’investissements vont ressentir le
besoin d’encadrer ce principe de souveraineté par le biais de conventions internationales.
Dans le cadre régional, les pays développés vont mettre en place des zones de libre circulation
des investissements, ils vont contrecarrer le principe de souveraineté permanente sur les activités
éco. Dans le cadre bilatéral, les pays développés et les Pays en développement en particulier, vont
adopter des conventions de protection et de promotion des investissements et vont tenter par-là
d’encadre le principe de souveraineté permanente.
En revanche dans le cadre multilatéral, jusqu’ici il est apparu compliqué de réglementer la mobilité
des investissements.
Chapitre I : Le régionalisme
La libre circulation des capitaux concerne essentiellement les pays développés. Elle a été mise en
place quelques années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale lorsque les situations
financières nationales l’ont permis et ont été mises en place car elles vont dans le sens de
l’idéologie libérale qui visent la libre circulation des facteurs éco.
2 espaces : L’espace de L’OCDE qui va mettre en place en 1961 un code pour libéraliser les
capitaux et l’espace de la CEE devenu l’UE qui prévoyait dans les traités de Romme la libre
circulation des capitaux.
Section I : Code OCDE de la libéralisation des mouvements de
capitaux
Il s‘agit d’une décision d’une organisation internationale, elle ne lie que les pays membres de cette
organisation internationale. A l’origine, il s’agissait de 18 pays européens occidentaux, le canada
et les EU. Aujourd’hui, le nombre de parties est plus important : 34 pays membres de l’OCDE en
Amérique du Nord, du Sud, Europe, Région Asie-Pacifique.
L’OCDE est composé de la plupart des pays les plus avancés mais également pays émergents
comme le Mexique ou la Turquie donc une enceinte de pays plutôt riches.
Le code prévoit la suppression progressive des restrictions aux mouvements de capitaux entre les
Etats membres de l’OCDE. Le code impose une clause de consolidation ; cela signifie que le code
interdit aux Etats membres de renforcer les restrictions existantes. Pour autant, ce code comprend
des dérogations et exceptions importantes mais celles-ci ne peuvent être utilisées sous le contrôle
strict des organes de l’OCDE mais ses organes n’ont pas un pouvoir de sanction.
Bilan : dans les 90’s on constate que la libéralisation progressive s’est amélioré considérablement.
Section II : La libre circulation des capitaux au sein de l’UE
Elle est prévue dès le traité de Rome qui vise la mise en place d’un marché commun c’est-à-dire
la libre circulation des facteurs économiques et parmi ces derniers, on trouve les capitaux et les
investissements. Au sein du traité de Rome, cette libre circulation est à mettre en place
progressivement en ce qui concerne les capitaux. Elle est devenue effective pour les opérations
intracommunautaires le 1er juillet 1990 et effective pour les opérations externes (entre Etats
membres et Etats tiers) le 31 juillet 1993 si bien que l’article 63 du TFUE nous indique « toute les
restrictions aux mouvements de capitaux entre les Etats membres et entre les Etats membres et
les pays tiers sont interdites ». Autrement dit, la constitution et la liquidation d’investissements sont
libres.
Il existe encore quelques restrictions à la libéralisation entre Etats membres et pays tiers. Dans les
relations
Nord-Nord ont ente de créer des zones de circulation en revanche dans les relations Nord Sud il
s’agit plutôt d’adopter des conventions bilatérales pour limiter l’impact du principe de souveraineté
permanente sur les ressources naturelles.
Chapitre II : Le bilatéralisme
Les conventions bilatérales d’investissement vont chercher à clarifier le régime d’admission des
investissements afin de les protéger. Une convention bilatérale d’investissement est une
convention, un traité donc il s’agit de l’adoption de droits et d’obligations contraignants. Elles
définissent les règles de traitement des investisseurs originaires d’un Etat partie sur le territoire
d’un autre Etat partie. Elles mettent en place des mécanismes de RDD entre l’investisseur et l’Etat
d’accueil. Ce sont des conventions bilatérales donc que 2 parties et doivent donc fonctionner sur
la base de la réciprocité, réciprocité dans la création d‘obligations et dans l’exécution des
obligations. Ceci vaut en théorie car en pratique on s’aperçoit que ses conventions bilatérales sont
souvent signés par un pays développé et un Pays en développement et bien souvent le pays
développé va signer un grand nombre de conventions identiques avec différents pays en voir de
développement donc il s’agit de promouvoir els investissements des pays développés au sein des
Pays en développement, derrière cette réciprocité de façade. Ce réseau de conventions bilatérales
d’investissement signé à l’initiative d’un pays développé s’effectuera autour d’un modèle pour
autant ce modèle peut varier d’un pays développé à l’autre.
On distingue le modèle européen du modèle nord-américain
Section I : Le modèle européen
Les différents pays européens ont adopté des conventions bilatérales d’investissement très
proches les unes des autres et ceci parce qu’elles s’inspirent d’un projet de conventions
multilatérales sur la protection des biens étrangers, préparé dans les 60’s par l’OCDE. Ce modèle
encourage les investissements étrangers dans les 2 Etats parties donc le pays développé est
censé encourager les investissements du Pays en développement sur son territoire. En revanche,
ce modèle ne contient pas de clauses de libre admission de l’investissement étranger mais à partir
du moment où un investissement a été autorisé au sein de l’Etat d’accueil, il doit bénéficier d’une
protection conventionnelle. Le modèle européen prévoit le libre transfert des produits de la
liquidation.
Section II : Le modèle Nord-américain
La spécificité du modèle NA tient au fait qu’il applique le Traitement National et la clause NATION
LA PLUS FAVORISÉE à la phase post-établissement comme à la phase pré-établissement. Cela
signifie que les conditions de concurrence entre les investisseurs étrangers et les investisseurs
nationaux d’une part, et les conditions de concurrence entre investisseurs étrangers entre eux
d’autre part, doivent être égaliser après l’établissement c’est-à-dire dans la gestion, dans la
direction, dans l’exploitation de l’investissement. Toutes ses questions relèvent de la sécurité de
l’investissement. Mais la grande spécificité du modèle NA est que les conditions de concurrence
entre les investisseurs doivent être égalisées lors de l’acquisition de l’investissement donc lors de
la période d’installation. Cela signifie que les investisseurs nationaux n‘ont pas besoin
d‘autorisation pour investir sur leur propre territoire (libre investissement) et si on égalise les
conditions de concurrence avec les investisseurs étrangers, les investisseurs étrangers doivent
pouvoir investir librement sans être soumis à autorisation ; c’est la libre admission des investisseurs
étrangers. C’est la politique de « l’open door ».
Cette libre admission peut connaitre des exceptions motivées par un motif impérieux d’intérêt
générale par exemple la protection de la santé.
Les secteurs économiques sensibles peuvent être exclus de l’application de la clause du traitement
national s’ils sont listés (listes négatives) en annexe des conventions bilatérales d’investissement.
Le modèle NA prévoit le libre transfert des produits de la liquidation comme le modèle européen.
Les conventions bilatérales d’investissement concernent principalement les rapports Nord-Sud
mais de plus en plus on voit proliférer des CBI dans les rapports Sud-Sud.
Cette prolifération de CBI pouvait laisser penser qu’elles pourraient être rapidement supplantées
par une convention multilatérale qui aurait pris le relais de toutes ses CB et pourtant toutes les
tentatives en ce sens ont échoué.
Chapitre III : Le multilatéralisme
Au niveau international, seul un instrument non contraignant a pu être adopté dans le cadre de la
Banque Mondiale. Tous les instruments contraignants généralistes ont pour l’instant échoué, seul
un instrument contraignant sectoriel a été conclu et concerne les investissements dans le domaine
de l’énergie. Et l’AMI (Accord Multilatéral sur les Investissements) et les négociations dans le cadre
de l’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ne se sont pas révélés fructueuses.
Section I : Les principes directeurs de la banque mondiale sur le
traitement des investisseurs étrangers
Ils ont été adopté en 1992 et il s‘agit d’un cadre juridique généraliste qui s’intéresse à tous les
investissements et à toutes les questions relatives au traitement des investissements qu’il s’agisse
de la mobilité, de la sécurité ou du transfert. Mais c’est un cadre qui n’a pas un caractère
obligatoire, il s’agit uniquement de lignes directrices, au sein desquelles on trouve l’idée que les
Etats ont tout intérêt à encourager les investissements, ils doivent en faciliter l’admission en
allégeant les formalités mais ils conservent le droit de réglementer librement l’admission des
investissements. Ils sont seulement inviter à pratiquer une politique d’open-door. Par ailleurs par
souci de transparence, ils doivent clarifier les activités sensibles réservées aux investisseurs
nationaux. Les Etats ne devraient pas imposer aux investisseurs étrangers lors de leur admission
des obligations qui entravent la bonne exploitation de l’investissement.

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