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COMPAGNIE DES COMPTABLES

DE TUNISIE

WORKSHOP SUR

LE LEASING EN TUNISIE

Traitement comptable et
régime fiscal

Fayçal DERBEL
Expert comptable
Enseignant ISG Tunis

Hôtel AFRICA Tunis


Samedi 24 janvier 2009
INTRODUCTION

Le contrat de location est défini par l’article 727 du Code des Obligations et des Contrats comme étant un
contrat par lequel l’une des parties cède à l’autre la jouissance d’une chose mobilière ou immobilière, pendant
un certain temps, moyennant un prix déterminé que l’autre partie s’oblige à lui payer.

La norme comptable tunisienne relative aux contrats de location (NCT 41) qui a repris la quasi-totalité des
dispositions de la norme 17 de l’IASC, définit le contrat de location comme étant un accord par lequel le bailleur
cède au preneur pour une période déterminée, le droit d’utilisation d’un actif en échange d’un paiement ou
d’une série de paiements.

Cette norme distingue deux types de contrat de location :

 Le contrat de location-financement : ayant pour effet de transférer au preneur la quasi-totalité des


risques et des avantages inhérents à la propriété d’un actif. Le transfert de propriété peut intervenir ou
non in-fine.

 Le contrat de location simple : tout contrat de location autre qu’un contrat de location-financement.

La classification des contrats de location adoptée, repose sur le degré du transfert au preneur des risques et
avantages inhérents à la propriété d’un bien.

Les risques comprennent :

- Pertes dues à la sous-utilisation du bien


- Pertes dues à l’obsolescence du bien
- Fluctuations de la rentabilité dues à la conjoncture économique.

Les avantages consistent à :

- Réaliser des bénéfices pendant la durée d’utilisation économique du bien


- Tirer un profit d’une augmentation de la valeur du bien
- Obtenir une valeur résiduelle au terme de l’utilisation du bien
Un contrat de location par lequel sont transférés au preneur pratiquement tous les risques et les avantages
inhérents à la propriété du bien est considéré comme un contrat de location – financement.

En se basant sur l’essence réelle de l’opération, celle-ci représente, en fait, pour le preneur l’acquisition du bien
et la création d’une obligation et pour le bailleur, une vente ou un prêt.

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C’est cette approche dite « économique » considérant l’opération comme une acquisition d’un bien
(a statut juridique particulier) chez le preneur, et comme un prêt chez le bailleur, qui a été retenue par la
nouvelle norme comptable, applicable à compter du premier janvier 2008 à titre obligatoire et de manière
rétrospective à titre facultatif (mais encouragée).

Par ailleurs, et en vue d’harmoniser les nouveaux modes d’enregistrement comptables et de rapprocher
davantage les préconisations du système comptable des règles fiscales, le régime fiscal des opérations de
leasing a été remanié à travers une série de mesures introduites tout d’abord par la loi de finances 2006-85 du
25 décembre 2006 et ensuite la loi de finances 2007-70 du 27 décembre 2007.

Ces nouvelles dispositions ont institué les mécanismes permettant de faire cadrer le régime fiscal du leasing
avec l’approche économique retenue par la nouvelle norme comptable, notamment en matière de déductibilité
des charges au niveau du preneur. En matière de TVA, il est tenu compte de la substance de l’opération,
comme une transaction de location, et non comme opération financière.

Cette note se propose de présenter les aspects juridiques et réglementaires des opérations de leasing (partie
préliminaire), pour développer ensuite le traitement comptable des opérations de leasing, selon les deux
approches (1ère partie) et le régime fiscal de ces opérations aussi bien pour les contrats conclus à compter du
premier janvier 2008 que pour les contrats conclus antérieurement à cette date (2ème partie).

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PARTIE PRELIMINAIRE

ASPECTS JURIDIQUES & REGLEMENTAIRES


DES OPERATIONS DE LEASING

SECTION I : ASPECTS JURIDIQUES DU CONTRAT DE LEASING

Le leasing est défini comme étant une opération de location d’équipements de matériel ou de biens immobiliers
achetés ou réalisés en vue de la location, par le bailleur qui en demeure propriétaire et destinés à être utilisés
dans les activités professionnelles, commerciales, industrielles, agricoles, de pêche ou de services.

Le leasing s’effectue par un contrat écrit pour une durée déterminée, en échange d’un loyer et permet au
preneur l’acquisition, à l’expiration de la durée de la location, de tout ou partie des équipements, du matériel ou
des biens immobiliers, moyennant un prix convenu qui tient compte, au moins en partie, des versements
effectués à titre de loyers.

Le leasing est considéré, par la plupart des réglementations, comme une forme de crédits.

La nature juridique des opérations de leasing peut être analysée à travers les différentes phases constitutives
de ces opérations.

Généralement, une opération de leasing se déroule en trois phases :

§I- Phase précontractuelle

Le leasing a été considéré comme une forme de crédit et a été défini comme étant une opération de location
d’équipements, de matériel ou de biens immobiliers achetés ou réalisés en vue de la location, par le bailleur qui
en demeure propriétaire.

Ainsi le leasing se distingue par deux caractéristiques :

- En tant que technique de crédit, il appartient à l’emprunteur de choisir le bien dont il a besoin, de
déterminer ses spécificités, de discuter son prix, d’en assurer la réception etc.

- En tant que contrat de location, il appartient au bailleur d’acheter le bien à donner en location ; c’est lui
qui le commande, qui règle le prix,… etc.

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Cette dualité est de l’essence même du contrat de leasing, dans la mesure où elle répond aux deux impératifs
du leasing, à savoir la liberté pour le preneur et la sécurité pour le bailleur.

Pour concilier entre ces deux impératifs, la technique juridique qui a été retenue, en raison de sa simplicité et
de sa meilleure assimilation, est celle du mandat.

Il y a en fait trois mandats :

• D’abord le mandat initial qui couvre le choix du matériel, les spécificités techniques, le prix, le lieu et les
modalités de livraison. Toutes ces opérations doivent être détaillées dans le mandat à donner au preneur.

Généralement, il est établi en même temps que le mandat un bon de commande qui est signé conjointement
par le bailleur et le preneur, ce qui confirme le principe de liberté de choix du matériel par le preneur.

• Ensuite le mandat de délivrance, cette opération est très importante car elle détermine le moment du
transfert des risques de la chose du vendeur à l’acheteur et par conséquent, de la responsabilité rattachée à la
chose ; c’est à ce moment là, que l’acheteur doit vérifier la conformité et les vices apparents du matériel et
formuler, le cas échéant, les réserves.

Toutes ces obligations sont transférées en matière de leasing au preneur et cela par le biais de ce mandat qui
lui a été donné par le bailleur.

La pratique généralement admise fait obligation au mandataire de rédiger un procès verbal de réception dans
lequel, il reconnaît avoir reçu le bien, ou l’avoir refusé.

• Enfin le mandat d’ester, en vertu duquel le bailleur autorise le preneur à exercer toute action en justice
contre le fournisseur afin de sauvegarder ses intérêts relatifs à l’achat du bien.

§ II- Phase contractuelle

Si la phase pré-contractuelle de l’opération de leasing a été caractérisée par l’impératif de liberté pour le
preneur, la deuxième phase est quant à elle marquée par l’impératif de sécurité pour le crédit bailleur. Celui-ci
doit en effet être sûr de récupérer l’investissement effectué, ainsi que de réaliser un profit. Faute d’une
protection légale spécifique au leasing, la pratique a essayé de répondre à l’impératif de sécurité par une
protection conventionnelle du bailleur.

Cette protection se manifeste à différents niveaux, nous citons par exemple la durée du contrat (irrévocable), le
payement des loyers, les garanties des vices de la chose, garanties contre les risques liés à la théorie de
l’apparence.

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§III- Phase post contractuelle

Une des caractéristiques de l’opération de leasing est que le contrat de louage est assorti d’une promesse
unilatérale de vente du bien objet de l’opération. De ce fait, une option d’achat est ouverte au profit du preneur
et ne peut être levée qu’à la fin de la période contractuelle. L’existence d’une telle promesse de vente et sa
nature unilatérale ont une grande importance quant à la qualification juridique de l’opération de leasing.

L’option d’achat a été prévue par le législateur, étant donné le caractère financier de l’opération de leasing,
même pendant la durée de la location. Les conditions de la levée de cette option sont fixées d’un commun
accord entre les parties.

Dans la pratique, et en fin de contrat, le preneur bénéficie en réalité d’une triple option :
- La levée de l’option d’achat,
- La restitution du bien,
- La continuation de la location.

SECTION II: CADRE REGLEMENTAIRE LIE AU STATUT D’ETABLISSEMENT FINANCIER

Les opérations de leasing sont considérées, par la quasi-totalité des législations étrangères comme une forme
de crédit. Elles relèvent du domaine de compétence des établissements de crédit, et se trouvent régies par les
dispositions réglementant le secteur financier.

De ce fait, les opérations de leasing ne peuvent être effectuées à titre d’activité habituelle que par les
établissements de crédit et les organismes financiers et bancaires habilités.

En effet, et afin d’assurer la sécurité du système financier, chaque pays met en place un dispositif
réglementaire visant à renforcer les assises financières des établissements de crédit et d’harmoniser les règles
de gestion et de suivi de leur portefeuille. Ce suivi est assuré à travers l’obligation mise à la charge des
établissements financiers de se conformer à certaines règles de gestion et de classification des actifs. A titre
d'illustration, nous présentons ci-après les ratios de gestion et les règles de suivi des engagements et
classification des actifs, tels que préconisés par la réglementation tunisienne en la matière.

§ I- Ratios de gestion

Ces ratios consistent à établir des relations entre deux concepts fondamentaux :

- Les fonds propres nets & - Les risques encourus

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Les fonds propres nets sont constitués des fonds propres de base et des fonds propres complémentaires
Par fonds propres nets de base, il faut entendre notamment :

(+) Le capital ou la dotation ;


(+) Les réserves (hors réserves de réévaluation) ;
(+) Le report à nouveau créditeur ;
(+) Les provisions non affectées à des risques ou des charges probables ;
(+) Le résultat net de la distribution de dividendes à prévoir relatif au dernier exercice clos ;
(-) La partie non libérée du capital ;
(-) Le rachat par l’établissement de ses propres titres ;
(-) Les non valeurs, nettes des amortissements ;
(-) Les résultats déficitaires en instance d’approbation ;
(-) Les provisions requises et non constituées.

Par fonds propres complémentaires, il faut entendre notamment :

(+) Les réserves de réévaluation :


(+) Les subventions non remboursables ;
(+) Les plus values latentes sur titres de placement (avec une décote) ;
(+) Les fonds provenant de l’émission de titres ou d’emprunts, sous certaines conditions.
 Les risques encourus sur la clientèle ont été définis comme étant le total des concours consentis sur
toutes les formes (crédits, opération de leasing, participations, apports en comptes courants associés,
engagements par signature …) pondérés par des quotités fixées après déduction des provisions et des agios
réservés constitués pour la couverture des risques ou pour la dépréciation des titres affectés par client, et
déduction faite :

- des garantis reçues de l’Etat, des banques, des compagnies d’assurances et des fonds de garantie ; et

- des dépôts de garantie ou d’actifs financiers susceptibles d’être liquidés sans que leur valeur soit
affectée.

Pour l’activité du leasing, les engagements bruts sont limités généralement :

♦ A l’encours financier des contrats encours,


♦ Au volume des impayés,
♦ Au montant des contrats signés et non encore engagés.

1-1- Ratio de couverture des risques


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Les fonds propres nets doivent représenter en permanence au moins 8% du total de son actif (bilan et hors
bilan) pondéré en fonction des risques encourus.

Ce ratio se rapproche de la notion du ratio international de solvabilité dit « ratio cooke ».

1-2- Ratios de division des risques

A) Le montant total des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques sont supérieurs ou égaux pour
chacun d’eux à 5% des fonds propres nets ne doit pas excéder 5 fois ces derniers.

B) Le montant total des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques sont supérieurs ou égaux pour
chacun d’eux à 15% des fonds propres nets ne doit pas excéder 2 fois ces derniers.

C) Les risques encourus sur un même bénéficiaire ne doivent pas excéder 25% des fonds propres nets.

D) Le montant total des risques encourus sur les dirigeants et les administrateurs ainsi que les actionnaires
dont la participation au capital est supérieure à 10%, ne doivent pas excéder 3 fois les fonds propres nets.

§ II - Suivi des engagements et classification des actifs

Les établissements de crédit sont tenus de procéder à la classification de tous leurs actifs, qu’elle qu’en soit la
forme, qu’ils figurent au bilan ou en hors bilan.

Les classes sont au nombre de 5 :

A : Actifs courants
B1 : Actifs nécessitant un suivi particulier
B2 : Actifs incertains
B3 : Actifs préoccupants
B4 : Actifs compromis

Les critères de classification en actifs courants et actifs classés sont de deux natures :

- Critère quantitatif : âge des impayés

- Critères qualitatifs : Secteur d’activité, qualité de gestion, difficultés techniques,


commerciales ou d’approvisionnement et situation financière.

A préciser qu’un actif classé, ayant fait l’objet d’arrangement, de rééchelonnement ou de consolidation, ne peut
être reclassé, et donc la reprise des provisions déjà constituées n’est possible qu’en cas de consolidation des
garanties et du respect du nouveau calendrier de remboursement, ce qui nécessite une période assez longue
(généralement une année).

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La classification doit faire l’objet d’une mise à jour continue et au moins une fois par trimestre dans la mesure
où elle doit être annexée à la situation trimestrielle.

Les actifs classés doivent obéir à des règles spécifiques en matière de comptabilisation de leurs produits. Ainsi,
il est imposé aux établissements de crédit de n’incorporer dans leurs résultats que les produits générés par les
actifs courants et les actifs classés en B1, pour les autres actifs classés seuls les produits encaissés sont inclus
dans les résultats.

En matière de couverture des risques, les établissements de crédit doivent constituer des provisions au moins
égales à 20% pour les actifs de la classe B2, 50% pour les actifs de la classe B3 et 100% pour les actifs de la
classe B4.

Ces provisions doivent être affectées spécifiquement à tout actif classé ou supérieur à 50 MD ou à 0,5% des
fonds propres nets.

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PREMIERE PARTIE
TRAITEMENT COMPTABLE DES OPERATIONS DE LEASING
La spécificité essentielle du leasing est la combinaison de deux opérations : location – financement. En effet, le
leasing est un contrat de location portant sur un bien mobilier ou immobilier acheté par l’établissement de
leasing, lequel en demeure propriétaire, et donnant au locataire l’option d’acheter le bien à un prix
préalablement fixé.

Pour le bailleur, le leasing est une opération de crédit, garantie par un droit de propriété sur le bien. Il s’agit en
fait de placer un capital pour obtenir des remboursements successifs qui excèdent la somme décaissée, la
différence constitue la rémunération du service rendu. La conservation de la propriété du bien loué durant la
période de remboursement ne constitue qu’une garantie.

Pour le preneur, le leasing est un moyen de financement dans la mesure où il lui permet de disposer du bien
qu’il a acheté, au lieu et place du bailleur, en considération de ses propres besoins et en sa qualité de
mandataire du bailleur. La possession du bien pendant une période déterminée et irrévocable, lui procure une
sécurité suffisante quant à son exploitation normale, bien qu’il n’en soit pas propriétaire. Par ailleurs, l’accès à
la propriété est possible avec la levée de l’option d’achat à la fin du bail.

L’ambiguïté du statut juridique du leasing est à l’origine de divergences quant à son traitement comptable :

- Le leasing est une opération de location : la société propriétaire du bien doit l’inscrire à l’actif de son
bilan conformément aux dispositions réglementaires qui obéissent jusque là à une conception
patrimoniale du bilan.

- Le leasing est une forme de crédit : l’opération doit être traitée sous son aspect financier.

En Tunisie et depuis l’apparition de ce mode de financement en 1984, le mode retenu est celui de l’approche
patrimoniale (ou juridique). La publication de la norme comptable NCT 41 à la fin de l’année 2007, impose un
basculement vers l’approche économique pour mieux se conformer au référentiel international. Sans qu’elle ne
soit obligatoire pour les opérations conclues avant le 1er Janvier 2008 l’application rétrospective des
préconisations de cette norme est vivement recommandée.

Nous examinons dans ce qui suit les deux approches en raison de la possibilité de leur application simultanée
par les entreprises.

SECTION I : APPROCHE PATRIMONIALE


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§ I- Fondements de la méthode et étendue de son application

La comptabilisation de l’opération de leasing selon cette approche est liée au principe de patrimonialité du
bilan, issu d’une réglementation juridique et/ou comptable, et selon lequel l’entreprise ne peut constater un
élément à l’actif que si elle en est juridiquement propriétaire.

Ce principe est retenu dans les pays d’Europe latine, il demeure en vigueur en Tunisie, jusqu’à l’achèvement
des opérations (contrats) conclues avant le premier Janvier 2008.

En se conformant au principe de patrimonialité, le bailleur étant propriétaire du bien jusqu’à la levée de l’option
par le locataire, enregistre le bien donné en location parmi les immobilisations corporelles. Le locataire ne fait
que constater une charge locative au fur et à mesure qu’elle est échue.

Parallèlement les parties doivent assurer le suivi de leurs engagements.

§ II- Evaluation des éléments rattachés aux opérations de leasing

II-1 Coût d’entrée de l’immobilisation

Le bailleur, propriétaire du bien jusqu’à la levée de l’option par le locataire, enregistre (avant janvier 2008) le
bien donné en location parmi les immobilisations corporelles.

En l’absence d’une réglementation spécifique en matière du coût d’entrée d’un bien acquis dans le cadre d’un
contrat de leasing, on se réfère au régime général. Selon la norme 5 du système comptable des entreprises, le
coût total d’une immobilisation corporelle est la contrepartie, monétaire ou autre, cédée pour l’acquérir et la
mettre en état de marche en vue de l’utilisation prévue.

Par ailleurs, si l’on raisonne par analogie à l’évaluation du coût d’entrée d’un bien objet de contrat de location –
financement, chez le preneur, telle que prévue par la norme NCT 41, le coût d’entrée correspondrait soit à la
valeur vénale du bien, soit, si elle est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux exigibles en
vertu du bail.

Dans la pratique le coût d’entrée des immobilisations, objet de contrat de leasing correspond au montant net
investi par le bailleur, qui constitue la base locative pour l’exécution des clauses contractuelles.

Le montant net investi représente les versements monétaires ou autres diminués des taxes
récupérables et des restitutions éventuelles.

II-2 Amortissement des Immobilisations données en location

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L’amortissement des biens donnés en location devrait correspondre à la portion du capital inclus dans chaque
redevance de loyer payé ; il s’agit en fait d’un amortissement du capital ou encore d’un amortissement financier.

De toute évidence, l’amortissement financier pris en considération dans la comptabilité financière dépend de la
durée du contrat et du caractère linéaire, dégressif, progressif voire cyclique des redevances.

§ III- Schéma de comptabilisation d'une opération de leasing

On se propose de présenter le schéma de comptabilisation d’une opération de leasing à travers un exemple


d’illustration dont les données figurent en annexe 1 : « DONNEES DE L’ILLUSTRATION DES SCHEMAS DE

COMPTABILISATION »

III-1 Traitement comptable chez le bailleur

III-1-1- Au moment de la signature du contrat

Le bailleur enregistre en hors bilan, l’engagement de financement pour le montant de l’investissement projeté
soit 100.000 DT.

III-1-2- Avant la date de mise en force du contrat :


Toute somme payée par le bailleur avant la date de début de la location est comptabilisée, selon sa nature au
compte « immobilisations en cours » s’il s’agit d’un élément du coût convenu ou au compte « clients » s’il s’agit
de frais récupérables.

Ainsi les opérations à enregistrer à ce niveau sont récapitulées ainsi :

Le 30 Avril N :

2386 Avances sur immobilisation en cours 50.000,000


532 Trésorerie 50.000,000

Parallèlement, le montant de l’engagement hors bilan est amorti pour le même montant.

Le 20 Juin N :

2386 Immobilisations en cours 100.000,000


4366 Etat, TVA récupérable 18.000,000

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2386 Avances sur immobilisation encours 50.000,000
404 Fournisseurs (1) 68.000,000

(1) A solder le jour du règlement par le crédit d’un compte de trésorerie

Parallèlement, le montant de l’engagement hors bilan est soldé.

III-1-3- A la date de mise en force du contrat

III-1-3-1- Facturation des intérêts intercalaires

A la date du début de la location et avant de virer les investissements en immobilisations achevées, il est
généralement procédé au décompte et à la facturation des intérêts intercalaires (il arrive que ces intérêts soient
facturés périodiquement, surtout lorsque la réalisation de l’investissement s’étale sur une période assez
longue).

La traduction comptable de cette opération est :

411 Clients 1.590,000


7052 Intérêts intercalaires 1.500,000
4367 Etat, TVA collectée 90,000

II-1-3-2- Virement en immobilisations achevées

A la date de mise en force du contrat, le coût de l’immobilisation est généralement arrêté de manière définitive,
à défaut, il sera procédé à une estimation pouvant être sujet à une régularisation ultérieure.

L’opération comptable est la suivante :

2261 Immobilisations en location 100.000,000


2326 Immobilisations en cours (pour solde) 100.000,000

III-1-3-3- Facturation du préloyer

Pour des considérations pratiques, les sociétés de leasing optent pour une échéance fixe de facturation des
redevances. La rémunération prévue, dite «préloyer», pour couvrir la période allant de la date du début de
location à la date de l’échéance retenue, est facturée d’avance, il est à préciser que ce produit n’inclut pas une
portion du capital investi.

L’enregistrement comptable de ce produit se traduit par :

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411 Clients 1.180,000
7053 Préloyers 1.000,000
4367 Etat, TVA collectée 180,000

III-1-3-4- Déclenchement de la gestion comptable automatique du contrat

La date de mise en force est très importante car elle constitue le point de départ de la gestion mécanique du
contrat, et ce, aussi bien sur le plan commercial que sur le plan comptable.

Elle permet notamment l’établissement de l’échéancier définitif des loyers, tout en distinguant, pour chaque
échéance, la portion qui vient en amortissement du capital investi et le montant des intérêts.

L’échéancier de loyers constitue un support pour l’application commerciale de facturation.

Il constitue un support pour l’actualisation des états de la comptabilité auxiliaire y compris les engagements
hors bilan.

III-1-3-5- Enregistrement des engagements hors bilan


Suite à la mise en force du contrat, le bailleur enregistre en hors bilan :

En engagements reçus : Le cumul des loyers à échoir, soit 140.000 DT

En engagements donnés : La valeur résiduelle, soit 5.000 DT

III-1-4 : Pendant la période de la location

Les opérations réalisées pendant cette période sont généralement limitées à la facturation des loyers et aux
flux financiers qui s’y rattachent. Il demeure toutefois, possible au bailleur de procéder à la facturation d’intérêts
en cas de retard de paiement par le preneur.

La traduction comptable d’une facture de loyer est :

411 Clients 8.260,000

7051 Loyers 7.000,000


4367 Etat, TVA collectée 1.260,000

Parallèlement les engagements reçus (loyers restant dus) sont amortis à concurrence des loyers facturés.

III-1-5 : Travaux d’inventaire

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Les travaux d’inventaire rattachés aux opérations de leasing, autres que la couverture des risques portent sur :
 La régularisation des produits
 La constatation des amortissements
III-1-5-1 : Régularisation des produits
Les loyers sont facturés d’avance, il convient donc de procéder à la régularisation des produits constatés
d’avance :

7051 Loyers 1.167,000


4367 Loyers constatés d’avance 1.167,000
7000 : 3 : 2

III-1-5-2 : Constatation des amortissements

L’écriture comptable est la suivante :

Au 31 Décembre N

6811 Dotations aux amortissements 5.867,000


2861 Amortissements des immobilisations 5.867,000
en location

III-1-6- Fin du contrat

L’option d’achat est ouverte au profit du preneur dés la conclusion du contrat de leasing. Cette option ne peut
être en principe levée qu’au terme du contrat, le prix de cession étant prévu dans le contrat lui-même, il est égal
à la valeur résiduelle du bien loué.

Toutefois, une cession anticipée, partielle ou totale, au profit du preneur demeure toujours possible en cas
d’accord du bailleur. Cette possibilité a été prévue par l’article premier de la loi n°94-89.

Les conditions de vente pendant la durée de location peuvent être fixées dés la conclusion du contrat ou
déterminées en accord avec le bailleur, au moment où le preneur manifeste la volonté de rachat.

Une cession anticipée se solde généralement par une plus value en faveur du bailleur.

Théoriquement, une cession ne peut s’opérer que si le locataire a satisfait à ses obligations contractuelles et
payé le prix de vente. Cette opération est traduite par les écritures suivantes :

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 A l’arrivée à terme du contrat

2264 Immobilisations, contrats échus 100.000,000


28261 Amortissement des biens en location 95.000,000

2261 Immobilisations en location 100.000,000


28264 Amortis.des immob., contrats échus 95.000,000

 Au moment de la cession du contrat

411 Clients échus 5.000,000


28264 Amortissement des immob., contrats échus 95.000,000

2264 Immobilisations, contrats échus 100.000,000

III-2 : Traitement comptable chez le preneur

III-2-1- Au moment de la signature du contrat :

Le preneur enregistre en hors bilan, l’engagement réciproque pour le montant de l’investissement projeté dans
le cadre du contrat de leasing, soit 100.000 DT.

III-2-2- Avant la date de mise en force du contrat :

Généralement, pendant cette période, les opérations comptables se limitent à la prise en charge de certains
frais et des intérêts intercalaires, le cas échéant.

Ces montants sont comptabilisés, selon leur importance, soit parmi les charges soit parmi les non valeurs pour
être résorbés.

Toutefois, il est d’usage que le bailleur limite le montant de son investissement, les dépenses complémentaires
sont alors prises en charge par le locataire sans que leur sort ne soit indiqué dans le contrat initial, il convient
dans ce cas de les inscrire au niveau des immobilisations sous une rubrique distincte.

Ainsi les écritures se présentent schématiquement de cette manière :

232 Immobilisations en cours 10.000,000


272 Charges à répartir (ou charges) 2.000,000

43666 Etat, TVA récupérable TVA

404 Fournisseurs (ou 532 Trésorerie) 12.000,000+TVA

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III-2-3- A la date de mise en force du contrat :
III-2-3-1- Facture des intérêts intercalaires

272 Charges à répartir (ou charges) 1.500,000


43666 Etat, TVA récupérable 90,000

2264 Fournisseurs (ou 532 Trésorerie) 1.590,000

III-2-3-2- Facture du préloyer

Le préloyer constitue pour le preneur une charge locative au même titre que les loyers, ainsi à la réception de la
facture, l’écriture comptable est la suivante :

613 Locations 1.000,000


43666 Etat, TVA récupérable 180,000

401 Fournisseurs (ou 532 Trésorerie) 1.180,000

III-2-3-3- Effets induits de la date de mise en force

La date de début de la location ne reste pas sans importance pour le preneur dans la mesure où elle constitue
le point départ pour la constatation des charges d’amortissement au titre des dépenses complémentaires qui
sont rattachées à l’opération de leasing.

De même, l’échéancier de paiement définitif constitue un support pour l’enregistrement des engagements hors
bilan.

Le total des loyers à payer constitue des engagements donnés.

La valeur résiduelle constitue un engagement reçu, il en est de même en ce qui concerne la valeur de
l’immobilisation.

III-2-4- Pendant la période de la location :

Les opérations traitées pendant cette période sont généralement limitées à la prise en charge des loyers et aux
flux financiers qui s’y rattachent. Il demeure toutefois, possible de prendre en charge des intérêts facturés par le
bailleur en cas de retard de paiement.

La traduction comptable d’une facture de loyer est :

Compagnie des Comptables de Tunisie / Séminaire : Le leasing en Tunisie : traitement comptable et régime fiscal – F. DERBEL /janv. /09 17
613 Locations 7.000,000
43666 Etat, TVA récupérable 1.260,000

401 Fournisseurs (ou 532 Trésorerie) 8.260,000

Parallèlement les engagements donnés (loyers restant dus) sont amortis à concurrence des loyers pris
en charges.

III-2-5- Travaux d’inventaire

Pour le preneur, cette phase et pendant la période de la location ne pose aucune particularité.
Les travaux d’inventaire relatifs aux opérations de leasing portent sur :
 La régularisation des charges
 La constatation de l’amortissement des investissements complémentaires

III-2-5-1- Régularisation des charges

Les loyers sont facturés d’avance, il convient donc de procéder à la régularisation des charges constatées
d’avance :

471 Locations constatées d’avance 1.167,000

613 Locations 1.167,000

III-2-5-2- Constatation des amortissements

Le montant à prendre en charge au titre de la dotation de l’exercice aux comptes d’amortissements des
investissements complémentaires, dépend de la politique adoptée par le preneur, toutefois, la durée
d’amortissement ne doit pas excéder la durée du bail.

L’écriture comptable est, dans tous les cas, la suivante :

6811 Dotations aux amortissements


2825 Amortissements des immobilisations

III-2-6- Au moment de la levée de l’option

Le coût d’entrée du bien correspond au prix contractuel de cession.

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Il est amorti sur sa durée probable d’utilisation appréciée à la date de levée de l’option.

SECTION II : APPROCHE ECONOMIQUE


§I- Fondements de la méthode et étendue de son application

Depuis plusieurs années, la validité du bilan en tant qu’image économique de l’entreprise (de leasing ou qui en
a eu recours) devient de plus en plus discutable du fait que les immobilisations formant l’outil de production et
financées par un contrat de crédit-bail, ne figurent nulle part. Plusieurs positions ont été avancées, mais elles
se contentaient de fournir des informations supplémentaires dans l’annexe sur les paiements à effectuer.

D’autres positions ont carrément préconisé la prise en compte de ces éléments :

- La norme n°17 de l’IASB a retenu le principe de traduire le contrat de location -financement par
l’inscription au bilan du preneur d’un actif et d’un passif.

- La norme n°13 du FASB exige l’inscription des immobilisations exploitées dans le cadre d’un contrat de
crédit-bail à l’actif du bilan du preneur, contrebalancées par une dette de même montant.

L’adoption de cette approche est fondée sur le concept de la prééminence du fonds sur la forme.

La substance des opérations et autres événements n’est pas toujours cohérente avec ce qui ressort du
montage juridique apparent.

Pour que l’information retrace d’une manière fiable les transactions et autres événements qu’elle vise à
représenter, il est nécessaire qu’ils soient enregistrés et présentés en accord avec leur substance et réalité
économique et non pas seulement selon leur forme juridique.

Grâce à cette convention, le bilan ne traduit pas une situation limitée par la notion du périmètre patrimonial qui
consiste à ne faire apparaître un bien que lorsque l’entreprise en est juridiquement propriétaire. En plus des
éléments du patrimoine et des dettes, le bilan doit comporter tous les biens qui génèrent à l’entreprise des
avantages économiques futurs.

Cette convention n’oppose pas l’économique au juridique mais exige que la réalité d’une transaction soit
appréciée à partir des faits juridiques et économiques plutôt qu’à la simple forme juridique.

Le principe de la prééminence du fonds sur la forme peut être considéré comme étant le corollaire de l’image
fidèle. Ce concept n’ayant pas fait l’objet d’une définition « officielle », il a été cependant, considéré par la
doctrine comme étant la recherche du traitement le plus adéquat d’un problème comptable lorsque ni la loi, ni la
doctrine n’apportent une solution ou lorsqu’il existe un choix entre différentes méthodes applicables.

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L’image fidèle vise ainsi l’obtention de comptes annuels traduisant de manière certes régulière et sincère, mais
surtout fidèle la situation financière et patrimoniale de l’entreprise et ses performances.

Pour atteindre l’image fidèle, il est parfois nécessaire de dépasser la cadre strict et restreint des prescriptions
réglementaires, non pas par une violation délibérée, mais plutôt par une dérogation et une interprétation large
et non restrictive.

Ainsi, l’arbitrage entre l’application stricte des prescriptions réglementaires et la présentation d’une situation
plus conforme à la réalité, donc fidèle, est assuré dans le traitement de certains faits et opérations.

L’application du principe de la prééminence du fonds sur la forme permet la constatation de ce bien à l’actif de
l’entreprise quand bien même elle n’en est pas propriétaire et d’aboutir par la même à la fidélité recherchée.

§ II- Evaluation des éléments rattachés aux contrats de location- financement

Alors que l’approche patrimoniale est d’une application relativement simple, l’approche économique présente
certaines difficultés d’application.

Ces difficultés résident dans la détermination de certaines données de base aussi bien pour le preneur que
pour le bailleur.

Pour le preneur

- Coût d’entrée au bilan,


- Durée d’amortissement,
- Défalcation des loyers.

Pour le bailleur

- Evaluation de revenu financier à constater en produit.

II-1- Coût d’entrée au bilan

En application du § 18 de la NCT 41 au début de la période de location, les droits et obligations du contrat de


location – financement, sont pris en compte à l’actif et au passif du preneur pour un montant égal à la plus
faible des deux valeurs suivantes :

• Valeur vénale (juste valeur) du bien loué, déduction faite des subventions et crédits d’impôts, dont doit
bénéficier le bailleur,
Ou

• Valeur actualisée des paiements minimaux.


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La juste valeur ou valeur vénale est définie par le § 4 de la NCT 41 comme étant le prix auquel un bien pourrait
être échangé entre un acheteur et un vendeur normalement informé et consentant dans une transaction
équilibrée.

Les paiements minimaux ont été définis comme étant le total des paiements que le preneur est ou peut être
tenu de faire en vertu du bail (à l’exclusion des frais de gestion et des taxes à la charge du bailleur) majoré :

a) Pour le preneur, de tous les montants garantis par lui ou par une personne liée à lui, et

b) Pour le bailleur, de toute valeur résiduelle dont le paiement lui est garanti soit par le preneur ou par une
personne liée au preneur, soit par un tiers indépendant ayant la capacité financière d’honorer les obligations
afférentes à la garantie.

Il ressort de cette définition que la notion de paiements minimaux, ses étendues et ses limites diffèrent selon
qu’on se place du point de vue du bailleur ou du preneur.

En effet, si les paiements minimaux se limitent du point de vue du bailleur aux loyers exigibles pendant la durée
du bail majoré le cas échéant de toute valeur résiduelle, il n’en est pas de même pour le preneur dans la
mesure où il peut se trouver dans l’obligation d’engager d’autres paiements.

II-1-1- Paiements minimaux du point de vue du bailleur

Aussi bien les dispositions légales que contractuelles en la matière font que les loyers constituent le minimum
des paiements que doit effectuer le preneur pendant la durée du bail.

La récupération par le bailleur de la valeur résiduelle reste dans la plus part des cas aléatoire et sa prise en
compte parmi les paiements minimaux constitue pour le bailleur un risque, qui, en application du principe de
prudence, doit être couvert.

La couverture de ce risque peut être assurée de deux manières :

1) Obtenir une garantie quant à la récupération de la totalité ou d’une partie de la valeur résiduelle, ce
qui peut entraîner la disqualification de l’opération de location.

2) Assortir la disposition contractuelle relative à l’option d’achat d’une condition de paiement d’un prix
de faveur permettant au preneur d’acheter le bien loué à un prix suffisamment inférieur à la juste valeur
prévisible du bien à la date fixée pour l’exercice de l’option, et ce pour que, à la date d’entrée en vigueur du
bail, il paraisse pratiquement assuré que le preneur se prévaudra de ce droit d’achat.

Ainsi, si sa récupération s’avère garantie de manière contractuelle ou implicite, la valeur résiduelle constitue
une composante des paiements minimaux, à défaut elle doit être exclue.
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II-1-2- Paiements minimaux du point de vue du preneur
Les paiements minimaux déterminés du point de vue du bailleur constituent dans la majorité des cas pour le
preneur le seuil minimal dans la mesure où il peut se trouver dans l’obligation d’engager d’autres paiements.
Les dépenses pouvant être engagées par le locataire sont classées en deux catégories :

II-1-2-1- Complément d’investissement et frais directs

En vertu des dispositions contractuelles, le locataire peut prendre en charge certains éléments de coût. De
même, le financement du bailleur peut être limité, surtout en matière de leasing immobilier, à un montant ferme
et non révisable que le preneur agissant en qualité d’entrepreneur général accepte pour la construction de
l’immeuble objet du contrat du leasing.

D’un autre côté, les frais directs à engager pour mettre l’immobilisation en état de marche en vue de l’utilisation
prévue, et qui constituent de part leur caractère non répétitif (coût de la préparation du site, frais de livraison et
de manutention initiaux, frais d’installation …) des éléments constitutifs du coût, sont généralement pris en
charge par le locataire.

Toutes ces dépenses constituent pour le preneur des composantes des paiements minimaux.

II-1-2-2- Frais accessoires

Ce sont les frais liés à l’utilisation d’un bien (frais d’assurance, d’entretien et de réparation, …) et qu’une
entreprise devrait engager, que le bien soit loué ou acheté.

Ces frais doivent être exclus des paiements minimaux. Lorsqu’ils sont engagés, ces frais sont comptabilisés à
titre de charges d’exploitation.

II-1-3- Actualisation des paiements minimaux

La valeur actualisée des paiements minimaux est déterminée sur la base du :

- Taux d’intérêt implicite du bail, s’il est possible de le calculer, ou

- Taux d’intérêt marginal d’endettement du preneur.

II-1-3-1- Taux implicite du bail

Ce taux est défini comme étant le taux d’actualisation qui, à la date d’entrée en vigueur du bail, donne une
valeur actualisée :

- Du total des paiements minimaux, selon le point de vue du bailleur, et


- De la valeur résiduelle non garantie

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égale à la valeur vénale du bien loué, déduction faite de toute subvention ou de tout crédit d’impôt bénéficiant
au bailleur.

Généralement, les contrats de location-financement donnant lieu à la constatation du bien à l’actif du preneur
portent sur des biens pour lesquels toutes les conditions d’achat sont négociées par le locataire et, entre
autres, le prix.

Dans le cadre d’un contrat de location vente, le preneur dispose généralement du choix entre un achat au
comptant, un achat à crédit et une disposition du bien par une opération de location vente.

Par ailleurs, toutes les conditions de la location sont connues en vertu des dispositions contractuelles et
notamment les loyers et la valeur résiduelle.

Ainsi, toutes les données servant de base pour la détermination du taux implicite du bail, se trouvent
disponibles.

II-1-3-2- Taux marginal d’endettement

Ce taux est défini comme étant le taux d’intérêt que le preneur aurait à payer pour un contrat de bail similaire,
ou en cas d’indétermination de ce taux, le taux que supporterait le preneur lors de l’entrée en vigueur du bail,
s’il empruntait, pour une même durée et avec des garanties équivalentes, les fonds nécessaires à l’acquisition
du bien.

Deux précisions méritent d’être signalées :

- Le recours à l’utilisation de ce taux est limité aux cas où le taux implicite ne peut être déterminé.

- Le taux d’emprunt à retenir doit tenir compte :

 De la durée : Les crédits à court, moyen et long terme, sont généralement accordés à des taux
différents.

 Des frais accessoires engagés : Commissions, frais d’inscription de privilège, frais d’enregistrement
d’hypothèques, et de manière générale, tous les frais occasionnés par l’octroi de garanties.

§ II-2- Amortissement du bien

Le bien étant inscrit à l’actif du preneur sous la rubrique « Immobilisation à statut juridique particulier », et
comme toute autre immobilisation amortissable, le bien loué doit être amorti.

La durée d’amortissement est tributaire des dispositions du contrat de location.

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Ainsi, lorsque le preneur a accès à la propriété, le bien loué doit être amorti sur la durée économique du bien,
selon une méthode qui doit être cohérente avec celle applicable aux actifs amortissables que possède
l’entreprise (NCT 41 § 25). Si le preneur n’est pas raisonnablement certain qu’il devienne propriétaire de l’actif à
la fin du contrat de location, l’actif doit être totalement amorti sur la plus courte de la durée du contrat de
location et de sa durée d’utilité.

Une telle précision est très importante surtout en matière de leasing immobilier où le contrat peut porter sur un
terrain bâti, car, outre la durée d’amortissement, la base de calcul des amortissements diffère selon que la
preneur décide de lever ou non l’option d’achat à la fin du bail.

§ II-3- Prise en charge des loyers chez le preneur

Le paiement du loyer est assimilé au remboursement d’un emprunt. Pour chaque échéance, et à l’aide d’un
tableau d’amortissement, on dissocie la portion des frais de financement de la portion du capital, estimé à la
date d’entrée en vigueur du bail égal au coût d’entrée du bien et considère comme étant l’obligation découlant
du contrat de location.

L’établissement de ce tableau d’amortissement doit se baser sur un taux d’actualisation permettant d’égaliser, à
la date d’entrée en vigueur du bail :

- d’une part l’obligation découlant du contrat de location, telle qu’elle a été inscrite au passif du bilan.

- D’autre part la valeur actualisée des paiements minimaux, qui englobent le total des paiements prévus
pour toute la durée du bail et tous autres montants garantis ;

§II-4- Constatation des loyers chez le bailleur

Les loyers d’un exercice sont portés en déduction de l’investissement brut du bailleur et viennent réduire le
principal et le revenu financier non acquis.

En règle générale, il est procédé à la répartition du produit financier sur la durée du bail selon une méthode
systématique et rationnelle. Cette méthode consiste à recourir à une formule permettant de dégager un
rendement constant sur l’encours de l’investissement net.

§ III- Schéma de comptabilisation d'une opération de leasing

On se propose de présenter le schéma de comptabilisation d’une opération de leasing à travers le même


exemple d’illustration, retenu pour la présentation de l’approche patrimoniale. Il convient alors de se référer à
l’annexe n° 1 « DONNEES DE L’ILLUSTRATION DES SCHEMAS DE COMPTABILISATION »

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III-1- Traitement comptable chez le bailleur

III-1-1- Au moment de la signature du contrat

Le bailleur enregistre en hors bilan, l’engagement de financement pour le montant de l’investissement projeté
soit 100.000 DT.

III-1-2 : Avant la date de mise en force du contrat

Toute somme payée par le bailleur avant la date de début de la location est comptabilisée, selon sa nature, au
compte créances sur contrats en cours s’il s’agit d’un élément du coût convenu ou au compte client s’il s’agit de
frais récupérables.

Ainsi, les opérations à enregistrer à ce niveau sont récapitulées ainsi :

Le 30 Avril N :

237 Créances rattachées 50.000,000


532 Trésorerie 50.000,000

Parallèlement, le montant de l’engagement hors bilan est amorti pour le même montant.

Le 20 Juin N :

237 Créances rattachées 50.000,000


4366 Etat, TVA récupérable 18.000,000
404 Fournisseurs (1) 68.000,000

(1) A solder le jour du règlement par le crédit d’un compte de trésorerie


Parallèlement, le montant de l’engagement hors bilan est soldé.

III-1-3 : A la date de mise en force du contrat

III-1-3-1-Facturation des intérêts intercalaires

La traduction comptable de cette opération est :

411 Clients 1.590,000


7052 Intérêts intercalaires 1.500,000
4367 Etat, TVA collectée 90,000

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III-1-3-2- Virement de l’investissement net

A la date de mise en force du contrat, le coût de l’investissement est généralement arrêté de manière définitive,
à défaut, il sera procédé à une estimation pouvant être sujet à une régularisation ultérieure.

A la date d’entrée en vigueur du bail, le bailleur comptabilise le montant total des paiements minimaux exigibles
dans le compte loyers à recevoir, tandis que le coût du bien loué (ou sa valeur comptable : en cas de
relocation) est retranché de l’actif. Si le bail comporte une valeur résiduelle non garantie, celle-ci est alors
comptabilisée dans un compte distinct. La différence entre les loyers à recevoir, plus la valeur résiduelle non
garantie le cas échéant, et le coût du bien (ou sa valeur comptable) est inscrit à titre de produits financiers
reportés.

L’opération comptable est la suivante :

231 Créances de crédit bail 140.000,000(1)


237 Créances de crédit bail - valeur résiduelle 5.000,000
237 Créances rattachées (pour solde) 100.000,000
261 Revenus non acquis à plus d’un an 37.413,000
262 Revenus non acquis à moins d’un an 7.587,000

(1) A défalquer au niveau des notes entre la partie à plus d'un an et celle à moins d'un an.

III-1-3-3- Facturation du préloyer

Il est à rappeler que ce produit n’inclut pas une portion du capital investi.

L’enregistrement comptable de ce produit se traduit par :

411 Clients 1.180,000


7053 Préloyers 1.000,000
4367 Etat, TVA collectée 180,000

III-1-3-4- Enregistrement des engagements hors bilan

Suite à la mise en force du contrat, le bailleur enregistre en hors bilan :

En engagements reçus : La valeur de l’immobilisation soit 100.000 DT (en tant que garantie)

En engagements donnés : La valeur résiduelle soit 5.000 DT

III-1-4- Pendant la période de la location


Compagnie des Comptables de Tunisie / Séminaire : Le leasing en Tunisie : traitement comptable et régime fiscal – F. DERBEL /janv. /09 26
Les opérations réalisées pendant cette période sont aussi limitées principalement à la facturation des loyers et
aux flux financiers qui s’y rattachent.

La traduction comptable d’une facture de loyer est :

411 Clients 8.260,000


231 Créances de crédit bail 7.000,000
4367 Etat, TVA collectée 1.260,000

Parallèlement

262 Revenus non acquis à moins d’un an 3.859,000


7051 Revenus de leasing 3.859,000

Et ce, conformément à la règle qui consiste à imputer les produits reportés aux résultats sur la durée du bail,
selon une formule permettant de dégager un taux de rendement constant de l’investissement restant dans le
contrat de location.

III-1-5- Travaux d’inventaire


Les travaux d’inventaire rattachés aux opérations de leasing, autres que la couverture des risques portent sur :
♦ La régularisation des produits
♦ L’évaluation des immobilisations données en location, en hors bilan
♦ La cession du contrat

III-1-5-1- Régularisation des produits

Les loyers sont facturés d’avance, il convient donc de procéder à la régularisation des intérêts constatés
d’avance :

7051 Revenus de leasing 621,000


472 Produits constatés d’avance 621,000

III-1-5-2- Evaluation des immobilisations données en location, en hors bilan

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La méthode de l ‘évaluation forfaitaire retenue pour la détermination des provisions en application des normes
prudentielles, qui consiste à affecter la valeur d’origine d’une décote déterminée en fonction du type et de l’âge
du bien, pourrait être maintenue pour l’évaluation des engagements reçus.

III-1-6 : Cession du contrat

Au moment de la cession du contrat

411 Clients 5.000,000


237 Créances de crédit bail - valeur résiduelle 5.000,000

III-2- Traitement comptable chez le preneur

III-2-1- Au moment de la signature du contrat :

Le preneur enregistre en hors bilan, l’engagement réciproque pour le montant de l’investissement projeté dans
le cadre du contrat de leasing, soit 100.000,000 DT.

III-2-2- Avant la date de mise en force du contrat :

Les dépenses complémentaires sont prises en charge par le locataire de la même manière, que celle qui a été
développée au niveau de l’approche patrimoniale.

Ainsi les écritures se présentent schématiquement de cette manière :

232 Immobilisations en cours 10.000,000


272 Charges à répartir (ou charges) 2.000,000
4366 Etat, TVA récupérable TVA
404 Fournisseurs (ou 532 Trésorerie) 12.000,000
+ TVA

III-2-3- A la date de mise en force du contrat :

III-2-3-1- Facture des intérêts intercalaires

272 Charges à répartir (ou charges) 1.500,000


4366 Etat, TVA récupérable 90,000

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532 Trésorerie (ou 508 Intérêts courus) 1.590,000

III-2-3-2- Entrée du bien dans l’actif et prise en compte de la dette au passif

A la date d’entrée en vigueur du bail, le preneur enregistre le bien loué à titre d’élément d’actif et la dette
relative au bien loué à titre d’élément de passif comme si le bien avait été acheté par l’entreprise.

Le bien loué et la dette relative au bien loué sont comptabilisés à une valeur égale au moindre de la valeur
actualisée des paiements minimums exigibles ou de la juste valeur du bien loué.

Dans le cadre d’un contrat de leasing, les paiements minimaux correspondent au cumul des loyers (préloyer
inclus).

La valeur résiduelle qui correspond au prix de la levée de l’option, ne constitue pas un paiement minimal, à
moins que le preneur n’ait l’intention, dès l’entrée en vigueur du bail, de lever l’option au terme du contrat.

Ainsi et sur la base des données de l’exemple retenu.

La valeur vénale de l’équipement = 100.000,000

La valeur actualisée (au taux implicite du bail)


des paiement minimaux (loyers et préloyer) = 97.890,000

La valeur actualisée (au taux implicite du bail)


de la valeur résiduelle (prix de la levée de l’option) = 2.110,000

CAS OU LE PRENEUR OPTE POUR LA LEVEE DE L’OPTION A LA FIN DU BAIL :

Le coût d’entrée de l’équipement serait égale à :

La valeur vénale de l’équipement : 100.000,000


(+)
Frais d’installation : 10.000,000
__________
Coût d’entrée : 110.000,000

CAS OU LE PRENEUR N’OPTE PAS POUR LA LEVEE DE L’OPTION A LA FIN DU BAIL :

Le coût d’entrée de l’équipement serait égale à :

La valeur actualisée des paiements minimaux : 97.890,000


(+)
Frais d’installation : 10.000,000

Compagnie des Comptables de Tunisie / Séminaire : Le leasing en Tunisie : traitement comptable et régime fiscal – F. DERBEL /janv. /09 29
__________
Coût d’entrée 107.890,000
DU MOMENT OU DANS PRESQUE TOUS LES CAS LE PRENEUR OPTE SYSTEMATIQUEMENT POUR LA LEVEE DE
L’OPTION A LA FIN DU BAIL, NOUS RETENONS DANS LES DEVELOPPEMENTS QUI SUIVENT UN COUT D’ENTREE

CORRESPONDANT AU PREMIER SCENARIO, C'EST-A-DIRE UN COUT D’ENTREE DE 110.000 DINARS

L’écriture comptable à passer est la suivante :

2434 Immobilisation à statut juridique particulier 110.000,000

163 Emprunts auprès d’établissement de leasing 100.000,000


232 Immobilisations en cours 10.000,000

Parallèlement

163 Emprunts auprès d’établissement de leasing 6.412,000

532 Echéances à moins d’un an sur emprunts


auprès d’établissement de leasing 6.412,000

III-2-3- Facture du préloyer

Le préloyer constitue pour le preneur un élément des paiements minimaux, il devrait être traité de la même
manière que pour les loyers (voir comptabilisation des loyers)

III-2-3-4- Effets induits de la date de mise en force

L’échéancier de paiement définitif constitue un support pour collecter les renseignements à fournir dans les
notes aux états financiers, Ainsi :

• Les loyers à payer, bien qu’ils soient partiellement constatés au passif du bilan, doivent être indiqués
sous la forme d’un échéancier sommaire.

• La valeur résiduelle constitue un engagement reçu, bien qu’il pourrait être constaté en tant qu’un
élément du coût d’entrée de l’immobilisation.

Par ailleurs, le montant de l’immobilisation doit être indiqué en tant que valeur faisant l’objet de contrat de
leasing.

III-2-4 : Pendant la période de la location


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Les opérations traitées pendant cette période sont généralement limitées à l’enregistrement des factures de
loyers et aux flux financiers qui s’y rattachent.

Au 25 Juin N (facture du préloyer)

651 Charges financières 1.000,000


4366 Etat, TVA 180,000
532 Trésorerie (ou 507 échéances impayées) 1.180,000

Au 15 Juillet N (facture du premier loyer) :

505 Echéances à moins d’un an sur emprunts


auprès d’établissement de leasing 3.141,000
651 Charges financières 3.859,000
4366 Etat, TVA 1.260,000

532 Trésorerie (ou 507 échéances impayées) 8.260,000

Au 15 Octobre N (facture du deuxième loyer) :

505 Echéances à moins d’un an sur emprunts


auprès d’établissement de leasing 3.271,000
651 Charges financières 3.728,000
4366 Etat, TVA 1.260,000

532 Trésorerie (ou 507 échéances impayées) 8.260,000

Ainsi, et à la clôture de l’exercice, l’extrait de la balance des comptes avant inventaire se présente
comme suit :

2434 Immobilisation à statut juridique particulier 110.000,000


163 Emprunts auprès d’établissement de leasing 103.588,000
505 Echéance à moins d’un an sur emprunts
auprès d’établissement de leasing 0
651 Charges financières 7.587,000

III-2-5- Travaux d’inventaire


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Les travaux d’inventaire rattachés aux opérations de leasing portent sur :

 Le reclassement des échéances à moins d’un sur obligations découlant d’un contrat de leasing
 La régularisation des charges
 La constatation de l’amortissement des immobilisations à statut juridique particulier

III-2-5-1- Reclassement des échéances à moins d’un an

L’écriture à passer est la suivante :

163 Emprunts auprès d’établissement de leasing 14.501,000

505 Echéances à moins d’un an sur emprunts


auprès d’établissement de leasing 14.501,000

III-2-5-2- Régularisation des charges

La part des charges financières dans les loyers, a été déterminée selon la méthode IPA (intérêt perçu
d’avance), il convient donc de procéder à la régularisation des charges constatées d’avance :

471 Charges constatées d’avance 621,000

651 Charges financières 621,000

III-2-5-3- Constatation des amortissements

Le montant à prendre en charge au titre de la dotation de l’exercice aux comptes d’amortissements des
immobilisations à statut juridique particulier, dépend en premier lieu de l’intention du preneur quant à la levée
de l’option et en second lieu de sa politique quant au mode d’amortissement.

Supposant que, pour un bien similaire, les méthodes comptables retenues sont les suivantes :

Montant amortissable : Coût total


Durée d’amortissement : 7 ans
Mode d’amortissement : Linéaire

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L’annuité d’amortissement serait de 15.714 DT (110.000/7), puisqu’il est supposé que le preneur opte pour la
levée de l’option à la fin du bail

L’écriture comptable, constatant la dotation au titre de l’exercice N (6 mois environ), est la suivante :

6811 Dotations aux amortissements 7.857,000

28434 Amortissements des immobilisations


à statut juridique particulier 7.857,000

Il demeure, toutefois possible pour le preneur et durant la période de la location, de revenir sur sa décision
quant à la levée de l’option à la fin du bail et auquel cas il doit procéder à des changement dans les estimations
comptables. De tels cas ne doivent pas être répétitifs.

III-2-6 : Au moment de la levée de l’option

Au terme du contrat, le preneur est tenu de restituer le bien ou de lever l’option d’achat et payer le prix indiqué
audit contrat.

Au cas où il ne lève pas l’option d’achat, la traduction comptable de la restitution du bien est la suivante :

28434 Amortissements des immobilisations 107.890,000


à statut juridique particulier
2434 Immobilisations à statut juridique particulier 107.890,000

Au cas où il lève l’option d’achat, le règlement du prix d’achat (valeur résiduelle) est enregistré de manière
suivante :

505 Echéances à moins d’un an sur emprunts 5.000,000


auprès d’établissement de leasing
532 Trésorerie 5.000,000

§ IV- Opérations induites du leasing

Bien que la nature de certaines opérations ait été développée au niveau de la première section, certaines
particularités portant sur le traitement comptable de ces opérations méritent d’être analysées.
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IV-1- Réaménagement de l’échéancier des loyers

IV-1-1- Rappel

Cette opération consiste soit à aménager la répartition des loyers dans le temps et sur la même durée fixée
initialement au contrat, de manière plus rationnelle du point de vue du locataire, soit à prolonger la durée du
contrat avec ou sans période de grâce.

Le réaménagement de l’échéancier peut être précédé par l’annulation de factures de loyers. Ce cas se
présente généralement lorsque le locataire s’est trouvé affronté à des difficultés d’installation ou d’exploitation
du bien objet de la location.

L’opération de réaménagement entraîne, en cas de report d’échéances, la constatation d’intérêts intercalaires


qui peuvent être soit capitalisés soit facturés.

IV-1-2- Traitement comptable chez le bailleur

IV-1-2-1 Annulation des créances, antérieurement constatées

Créances de C.B contrats en cours d’aménagement (A)


Revenus non acquis (B)
Créances de crédit bail (B)
Créances de crédit bail, valeur résiduelle (B)

Et le cas échéant :

Créances de C.B, contrats en cours d’aménagement (C)


Produits réservés (D)
Etat, TVA (E)
Client (F)

Et /ou :

Créances de CB, contrats en cours d’aménagement (G)

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Produits réservés (H)
Etat, TVA (I)

(A) Correspond à l’encours de l’investissement net


(B) Pour solde
(C) Portion du principal inclus dans les loyers échus, ayant fait l’objet d’avoirs
(D) Portion des intérêts inclus dans les loyers échus, ayant fait l’objet d’avoirs
(E) TVA, ayant fait l’objet d’avoirs
(F) Montant des factures d’avoir
(G) Intérêts intercalaires et intérêts de retard facturés le jour de l’opération, TVA comprise
(H) Intérêts intercalaires et intérêts de retard facturés le jour de l’opération, hors TVA
(I) TVA facturée

IV-1-2-2- Constatation des nouvelles créances

Créances de crédit bail (A)


Créances de crédit bail, valeur résiduelle (A)
Créances, contrats en cours d’aménagement (F)
Revenus non acquis

IV-1-3-: Traitement comptable chez le preneur

IV-1-3-1- Annulation des dettes, antérieurement constatées

163 Emprunts auprès d’établissement de leasing (A)


505 Echéances à moins d’un an sur emprunts (A)
163 Dettes en cours d’aménagement (B)

Et le cas échéant :

507 Echéances impayées sur emprunts (C)


auprès d’établissement de leasing
163 Dettes en cours d’aménagement (D)
651 Charges financières (E)
4366 Etat, TVA (F)

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Et /ou :

651 Charges financières (G)


4366 Etat, TVA (H)
163 Dettes en cours d’aménagement (I)

(A) Pour solde

(B) Correspond à l’encours de la dette

(C) Montant des factures d’avoir

(D) Portion du principal inclus dans les loyers échus, ayant fait l’objet d’avoirs

(E) Portion des intérêts inclus dans les loyers échus, ayant fait l’objet d’avoirs

(F) TVA, ayant fait l’objet d’avoirs

(G) Intérêts intercalaires et intérêts de retard facturés le jour de l’opération, hors TVA

(H) TVA facturée

(I) Intérêts intercalaires et intérêts de retard facturés le jour de l’opération, TVA comprise

IV-1-3-2 Constatation des nouvelles dettes

163 Dettes en cours d’aménagement (A)


163 Emprunts auprès d’établissement de leasing (B)
Echéances à moins d’un an sur emprunts
505 auprès d’établissement de leasing (B)

(A) Pour solde des montants restant dus au titre du contrat initial, qui constituent la base locative du nouvel
échéancier

(B) Valeur actualisée des paiements minimaux en vertu de l’avenant au contrat initial (loyers issus du nouvel
échéancier).

IV-1-3-3- Aucun effet sur la valeur de l’immobilisation telle qu’elle figure à l’actif du bilan

IV-2 Consolidation des impayés

IV-2-1- Rappel

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Cette opération consiste à incorporer la masse des impayés dans la base locative. De ce fait, un nouvel
échéancier de loyers est établi sur une période qui dépasse généralement la durée du contrat initial.

IV-2-2- Traitement comptable

Le schéma de comptabilisation des opérations de réaménagement est valable pour les consolidations.
Néanmoins, l’émission de factures d’avoir n’est pas le plus souvent envisagée du fait du volume important des
impayés.

Il convient de rappeler aussi que les consolidations demeurent sans effet sur la valeur de l’immobilisation. Elles
n’ont d’impact que sur les charges financières futures.

IV-4- Cession-bail

Dans une opération de cession-bail, un bien est vendu puis repris en location par le vendeur. Les loyers et le
prix de vente sont souvent interdépendants, puisqu’ils sont habituellement négociés comme formant un tout et
ne sont pas nécessairement fondés sur des valeurs vénales.

Il s’agit en fait d’une seule opération comportant deux volets : un volet « vente » et un volet « reprise à bail ».

Le traitement comptable du volet « reprise à bail » ne pose pas de problèmes particuliers par rapport à toute
autre opération de location, il suffit d’analyser les dispositions du bail pour savoir s’il s’agit d’un contrat de
location financement ou d’un contrat de location exploitation.

Par contre, le traitement du résultat de la vente, prévu par la norme NCT 41 « Contrats de location », dépend
aussi bien du type du bail en question, que de la relation qui s’établit entre d’une part le prix de vente et les
loyers futurs, et d’autre part la valeur vénale et la valeur comptable.

IV-4-1- Contrat de location financement


L’opération de cession-bail revient, pour le bailleur à financer le locataire en prenant le bien en garantie.

Ainsi et eu égard au caractère financier de l’opération, la règle générale est que le résultat de vente est différé
et amorti sur la durée du bail.

Toutefois, si la valeur vénale du bien s’avère inférieure à la valeur comptable, l’écart doit être constaté
immédiatement aux résultats à titre de perte (réduction de valeur).

Cette position est justifiée, par le fait que lorsque la valeur comptable d’un bien excède sa juste valeur
marchande, cela signifie que l’entreprise n’a pas suffisamment amorti le bien au fil des années ou qu’elle n’a
pas constaté la baisse de valeur du bien comme elle aurait dû le faire en vertu du principe de prudence.

Compagnie des Comptables de Tunisie / Séminaire : Le leasing en Tunisie : traitement comptable et régime fiscal – F. DERBEL /janv. /09 37
IV-4-2- Contrat de location simple
Il convient de rappeler tout d’abord qu’au moment de l’opération, si la valeur vénale est inférieure à la valeur
comptable, la perte constatée est prise en compte immédiatement.

Par ailleurs, le traitement comptable des plus ou moins values dégagées repose principalement sur le résultat
de l’appréciation du prix de vente et des loyers eu égard au prix du marché, en effet :

- Si les loyers et le prix de vente sont fixés à leur juste valeur, l’opération est qualifiée de vente
normale donnant lieu à un profit réalisé.

- Si le prix de vente est inférieur à la valeur vénale, le profit ou la perte de cession est comptabilisé
immédiatement. Toutefois, si la perte est compensée par des loyers futurs inférieurs au prix du
marché, elle sera différée et amortie proportionnellement aux versements de loyers sur la période
prévue du bail.

- Si le prix de vente est supérieur à la valeur vénale, l’excédent est différé et réparti sur la période
prévue du bail.

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DEUXIEME PARTIE

REGIME FISCAL DES OPERATIONS DE LEASING

Les aspects fiscaux du leasing doivent être examinés, en l’état actuel des textes, du double point de vue, du
bailleur et du preneur.

SECTION I : REGLES FISCALES APPILICABLES AU BAILLEUR

Les règles fiscales applicables au bailleur, englobent les régimes fiscaux des opérations de leasing, en matière
de taxes assises sur le chiffre d’affaires (TVA et TCL) et d’impôt sur les sociétés.

§I- Taxes assises sur le chiffre d’affaires

Les taxes assises sur le chiffre d’affaires examinées dans le cadre de cette étude portent sur la TVA et la TCL.

I-1- La TVA

Ayant la qualité d’assujetti obligatoire à la TVA, les bailleurs collectent la TVA sur les montants facturés au titre
des opérations de leasing et déduisant celle ayant grevé les acquisitions utiles à leurs activités, avec les
régularisations qui s’avèrent nécessaires en la circonstance.

I-1-1- Collecte de la TVA


L’article 49 de la loi n° 2007-70 portant loi de fiances pour l’année 2008 a prévu que la collecte de la TVA est
faite pour les opérations de leasing sur la base de tous les montants facturés au titre de ces opérations. Il s’en
suit que l’assiette comprend :

- Pour les contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2007, les montants relatifs au loyer facturé au titre
des opérations de leasing.

- Pour les contrats conclus à partir du premier janvier 2008, les montants relatifs au remboursement
du coût d’acquisition des éléments d’actif ainsi que les intérêts facturés au titre des opérations de
leasing.

Par ailleurs, tous les autres montants facturés par les entreprises de leasing, à leurs clients, dans le cadre des
contrats de leasing, sont soumis à la TVA, nous citons :

- Les intérêts de retard

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Les intérêts pour payement tardif des loyers (intérêts de retard) même lorsqu’ils se rapportent à des biens
bénéficiant du régime suspensif sont soumis à la TVA au taux de 18%. (DGELEF Io70 du 24/7/99)

- Les intérêts intercalaires

Ce sont les intérêts perçus sur la période qui couvre la date de payement du fournisseur par la société de
leasing au lieu et à la place du client et la date de départ de l’échéancier d’un contrat de leasing.

Ces intérêts sont considérés comme étant des intérêts débiteurs non bancaires et sont par conséquent soumis
à la TVA au taux de 6%.

- L’autofinancement

L’autofinancement revêt, avant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures, le caractère d’un premier loyer.
Même s’il correspond à un remboursement anticipé du principal ou à une « prise en charge » par le preneur
d’une quote-part du prix du bien, le montant payé à ce titre est soumis à la TVA. N’échappe à l’imposition que
les montants payés à titre de dépôt de fonds (garantie) qui ne viennent pas en diminution du capital investi.

I-1-2- TVA déductible


L’article 50 de la loi de finance pour l’année 2008 a prévue que les entreprises qui réalisent des opérations de
leasing peuvent déduire la TVA grevant leurs achats d’équipements, matériels et immeubles destinés à être
utilisés dans le cadre de contrats de leasing et ce, nonobstant l’enregistrement comptable de ces achats.

Par conséquent, les entreprises de leasing peuvent :

• Déduire la TVA relative aux équipements, matériels et immeubles destinés à l’exploitation dans le
cadre de contrat de leasing et ce, nonobstant l’enregistrement comptable de ces achats.
• Déduire la TVA relative aux autres équipements, matériels et immeubles nécessaires à l’activité, ainsi
que tous les achats nécessaires à l’activité sous réserve des dispositions de l’article 10 du code de la
TVA.

I-1-3- Régularisation de la TVA


La TVA déduite (ou suspendue) par l’entreprise de leasing doit faire l’objet d’une régularisation lorsque les
biens objets du contrat de leasing ont été cédés au profit des tiers après leur récupération, et ce, dans les
délais prévus à l’alinéa IV de l’article 9 du code de la TVA.

Cette régularisation s’opère par voie de reversement (et de facturation conséquente) de la TVA déduite ou
suspendue diminuée du 1/5 par année civil ou fraction d’année civile pour les biens meubles ou de 1/10 par
année civile ou fraction d’année civiles pour les constructions.

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Pour les terrains, l’entreprise qui réalise des opérations de leasing est tenue de payer le montant total de la
TVA.

Le montant de la TVA objet de régularisation est déductible selon la législation en vigueur au niveau de clients
assujettis à la TVA.

La régularisation ne sera pas effectuée lorsque la cession des biens objet des contrats de leasing est faite aux
clients assujettis (selon les termes de l’article 51 de la loi de finances pour l’année 2008), à condition que ces
derniers s’engagent à ne pas céder lesdits biens avant l’expiration des délais légaux à partir desquels le droit à
déduction devient définitif pour ces biens.

I-2- La taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel « TCL »

En application des dispositions de l’article 37 du code de la fiscalité locale, la taxe sur les établissements à
caractère industriel, commercial ou professionnel est calculé sur la base du chiffre d’affaires brut local réalisé
par les établissements qui sont soumis. Le taux de cette taxe est de 0,2%, et son montant est plafonné à
100.000 dinars (décret 2006 – 3360 du 25 décembre 2006).

Avant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures fiscales introduites par la loi de finances pour l’année 2008,
les entreprises de leasing payaient la TCL sur la base de leur chiffre d’affaires qui correspond au loyer facturé
(principal et intérêt). Le nouveau mode de comptabilisation conduirait à ne constater en chiffre d’affaires que le
revenu du leasing c'est-à-dire les « intérêts » facturés. Ceci aurait pour effet de réduire considérablement le
montant de la taxe supporté par les entreprises de leasing.

§2- En matière d’IS

Pour les contrats conclus avant le premier janvier 2008 et avant l’année en vigueur de la NCT 41, les
entreprises de leasing, comptabilisaient parmi leur produits le montant total des loyers (facturés ou encaissés
selon le cas) sous la rubrique des « revenus bruts de leasing ». Les amortissements financiers, c'est-à-dire les
fractions du capital incluses dans les redevances de loyer, sont constatés parmi les charges, et sont par
conséquent, déduits des revenues brutes (produits locatifs).

Avec l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions prévues par la loi de finances supprimant la déduction des
amortissements financiers (§ VII-19 art 48 CIRPPIS), les entreprises de leasing n’ont plus à constater ces
amortissements dans la mesure où les biens donnés en location sont enregistrés, comme actif financier (prêt
consenti) pour le principal qui sera auprès au fur et à mesure des recouvrements de cet actif.

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Les nouvelles mesures n’auront aucun effet sur la charge fiscale supportée par les entreprises de leasing au
titre de l’impôt sur les sociétés. Elles impliquent des changements dans le traitement comptable du chiffre
d’affaires qui se limitera au revenu net du leasing c'est-à-dire les produits nets, qui correspondent, selon
l’ancien mode de comptabilisation, au revenu des loyers diminués des amortissements financiers. Par
conséquent, il n’y aurait ni augmentation ni diminution de la charge fiscale supportée au titre de l’IS.

SECTION 2 : REGLES FISCALES APPLICABLES AU PRENEUR

Les règles fiscales applicables au preneur doivent être examinées au regard de la TVA et de la déductibilité des
charges inhérentes au contrat de leasing.

§I – En matière de TVA

La déductibilité de la TVA grevant les opérations de leasing est opérée conformément aux dispositions du droit
commun sas aucune spécificité.

I-1 Les conditions de déductibilité

La TVA facturée par l’entreprise de leasing au titre de loyer, intérêt de retard, intérêts intercalaires ou autres
est déductible sous réserve de remplir les conditions :

• d’assujettissement
• de fonds :
 biens concourant à la réalisation d’opérations taxables ;
 biens nécessaires à l’exploitation ;
 biens non exclus du droit à déduction (art 10).
• de forme
• de temps

Lorsque le preneur a la qualité d’assujetti partiel, la récupération est opérée conformément aux modalités
prévues en matière d’assujettissement partiel, c'est-à-dire en appliquant soit la règle de l’affectation soit celle du
prorata de déduction.

I-2 Bénéfice du régime suspensif

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Lorsque le preneur bénéfice du régime suspensif au titre de ses acquisitions de biens d’équipements et autres
biens nécessaires à l’exploitation en vertu de la l législation en vigueur régissant les avantages fiscaux, le
bénéfice de cet avantage peut être « transféré » à l’entreprise de leasing qui bénéficiera de l’exonération ou de
la suspension ou de la réduction du taux de la TVA au titre de leurs achats des biens couverts par le régime
suspensif.

Les entreprises de leasing, facturent pour ces cas e loyers de leasing en suspension de la TVA.

Par ailleurs, la facturation est faite en suspension de TVA toute les fois que le client présente à l’entreprise de
leasing une attestation d’achat en suspension et que les autres formalités régissant la vente en suspension
sont accomplies.

Dans ce cadre, nous relevons dans la doctrine administrative les précisions suivantes :

 les loyers au titre de la location d’un terrain agricole (projet agrée par l’APIA) dans le cadre d’un contrat
de leasing, bénéficient de la suspension de la TVA (DGAFF 1648 du 18/11/1999).

 La cession bail effectuée par une entreprise totalement exportatrice entraîne en matière de TVA les
conséquences suivantes :

- Le reversement de la TVA selon un système fractionné si la cession des équipements est intervenue
avant l’expiration de la période de 5 ans.

- Les opérations de location de ces équipements dans le cadre d’un contrat de leasing bénéficient de
la suspension de la TVA. (DGCF 2001)

 Les rééchelonnements des loyers de leasing d’un bien ayant bénéficié de la suspension de la TVA au
titre des nouveaux loyers (DGCF 643 du 15 juillet 2002).

 La cession d’un équipement donné en leasing sous le régime suspensif au locataire est réalisée sous
le régime suspensif à charge pour le locataire de maintenir la détention de l’équipement pendant le
reste de la période d’incessibilité de 5 ans. En cas de cession avant la fin de la période d’incessibilité,
le propriétaire doit procéder à la régularisation nécessaire inhérente à la cession de biens acquis sous
le régime suspensif avant la fin de la période d’incessibilité (DGELF 2226 du 8 octobre 2000).

§II – En matière d’Impôt sur les bénéfices (IR au titre des BIC et IS)

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Le régime de déduction des charges de leasing chez le preneur diffère selon les dates des contrats. Les
contrats conclus avant le premier janvier 2008 et ceux conclus à partir de cette date. A préciser que la date à
prendre en considération est celle de l’enregistrement du contrat.

II.1 – Les contrats conclus avant le premier janvier 2008

Pour ces contrats le preneur continue à constater l’intégralité des redevances payées en charges (61 location)
pour le montant hors taxe lorsque celle-ci est récupérable. Cette charge est déductible dans les conditions de
déductibilité fixées par le numéro 1 du § 12 du code de l’IRPP et de l’IS. Autrement dit, les nouvelles
dispositions fiscales restent sans effet sur les contrats conclus avant le premier janvier 2008. Quelle que soit la
nature des biens objet de ces contrats (terrain, construction ou équipements), la totalité de la charge de leasing
est déductible, comme pour les années passées, et jusqu’à la fin du contrat.

II.2 – Les contrats conclus à compter du premier janvier 2008

Le nouveau traitement comptable prévu par la NCT 41 cadre parfaitement avec le nouveau régime fiscal des
opérations de leasing en matière de déductibilité des charges y afférentes. Pour ces contrats conclus à compter
du premier janvier 2008, le preneur ne constate pas en charge le montant payé en tant que loyer, et ne déduit
pas par conséquent ce montant, mais déduit :

- La charge financière, telle qu’elle résulte du tableau d’amortissement fourni par l’entreprise de leasing et
qui correspond à la différence entre le montant total payé et le principal remboursé.

- L’annuité d’amortissement du bien (lorsqu’il est amortissable et lorsque l’amortissement n’est pas exclu
du droit à déduction telle que par exemple les voitures de tourisme d’une puissance fiscale supérieure à
9 CV). L’amortissement commence à courir à partir de la date d’utilisation ou d’exploitation du bien et doit
être calculé sur la base de la durée du contrat sans qu’elle ne soit inférieure à des durées minimales
fixées par décret comme suit :

Nature des biens Durée minimale taux

Immeubles à l’exclusion des terrains 7 ans 14,28%

Installations, machines et équipements 4 ans 25%

Matériel de transport 3 ans 33,33%

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Lorsque le preneur applique un taux d’amortissement (ou un mode) qui conduit à une annuité dépassant celle
calculée sur la base des durées minimales ci-dessus, l’excédent d’amortissement n’est pas déductible et doit
être réintégré au résultat comptable pour la détermination du résultat fiscal. Les montants ainsi réintégrés
peuvent être déduits des résultats des années suivantes dans les mêmes limites que celles qui viennent d’être
indiquées, quand bien, ils ne sont pas constatés en comptabilité.

Par ailleurs, lorsque l’annuité d’amortissement constatée en comptabilité est inférieure à celle calculée sur la
base des durées minimales figurant au tableau ci-dessus, la différence peut être déduite, au niveau du tableau
de détermination du résultat fiscal, du résultat comptable pour la détermination du résultat fiscal, alors qu’elle
n’est pas constatée en comptabilité.

Cette déduction est subordonnée à l’inscription au tableau des immobilisations et des amortissements et au
livre d’inventaire du montant des amortissements déduits et de celui enregistré en comptabilité.

Exemple :

Une entreprise a conclu, en janvier 2008, un contrat de location financière avec une entreprise de leasing
portant sur un bien immeuble d’un montant de 300.000 dinars dont 100.000 dinars représentant la valeur du
terrain. La durée de ce contrat de leasing est de 5 ans. L’entreprise a décidé d’amortir cet immeuble selon le
mode linéaire et sur une durée de 20 ans.

 L’annuité d’amortissement constatée en comptabilité est de 200.000 Dt : 20 = 10.000,000

 L’annuité d’amortissement calculée sur la base de la durée du contrat est de 200.000 Dt : 5 = 40.000,000

 L’annuité d’amortissement admis en déduction (fiscale) est de 200.000 Dt : 7 = 28.571,429.

Même si les amortissements constatés en comptabilité ne sont que de 10.000 dinars, le montant total
déductible est de 28.571,429. La différence soit 18.571,429 sera déduite en la portant au tableau de
détermination du résultat fiscal, à condition de mentionner au niveau du tableau des immobilisations et des
amortissements et du livre d’inventaire le montant constaté en comptabilité soit 10.000 dinars et le montant
déduit du résultat soit 28.571,429.

Il va sans dire que lorsque la valeur nette comptable calculée par référence à l’amortissement fiscal, serait
nulle, aucun amortissement ne serait admis en déduction, et les amortissements constatés en comptabilité
doivent être réintégrés.

§III – En matière de droit d’enregistrement


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Une opération de leasing relative à un immeuble donne lieu à l’établissement de trois types de contrats :

- Le contrat d’acquisition de l’immeuble par l’établissement financier de leasing destiné à faire l’objet
de l’opération de leasing – « Contrat 1 ».

- Le contrat de leasing proprement dit – « Contrat B ».

- Le contrat de cession de l’immeuble au preneur au cours ou à l’expiration de la durée de location –


« Contrat C »

Le régime de ces contrats en matière de droit d’enregistrement s’établit comme suit :

Contrat Droit d’enregistrement Autres précisions

1 5% + 1% CPF + 3% si défaut d’origine – possibilité de transfert des


avantages fiscaux relatifs à l’enregistrement au droit fixe

2 Droit fixe de 15 dinars

3 Droit fixe de 15 dinars Pour les cessions intervenant au cours de la location ou à son
terme et à condition que la cession soit faite aux parties
mentionnées au contrat et se rapporte au même bien

Compagnie des Comptables de Tunisie / Séminaire : Le leasing en Tunisie : traitement comptable et régime fiscal – F. DERBEL /janv. /09 46
ANNEXE N° 1
DONNEES DE L’ILLUSTRATION DES SCHEMAS DE COMPTABILISATION

Une société industrielle (Preneur) a conclu avec une société de leasing (Bailleur) un contrat de leasing dont les
caractéristiques sont les suivants :

Date de l’approbation : 2 Avril N


Date de signature du contrat : 15 Avril N
Nature du bien : Equipement industriel
Valeur d’acquisition du bien : 100.000 DT (hors taxes récupérables)
Durée du contrat : 5 ans
Loyer trimestriel : 7.000 DT
Valeur résiduelle : 5.000 DT
Autres données :
Avance consentie au fournisseur : 50.000 DT (le 30 Avril N)
Facture du fournisseur : Date 20 Juin N ; Montant : 118.000 TTC
Date de mise en force du contrat : 25 Juin N (Equipement installé)
Date de la première échéance : 15 juillet N
Intérêts intercalaires : facturés le 25 Juin N pour 1.590 TTC
Préloyer : facturé le 25 Juin N pour 1.180 TTC
Frais d’installation : 10.000 HT ; pris en charge par le preneur
Autres frais : 2.000 DT ; pris en charge par le preneur

Fiche du contrat : En annexe 2

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NORME COMPTABLE
RELATIVE AUX CONTRATS DE LOCATION
NC 41

OBJECTIF
1. L’objectif de la présente norme est d’établir, pour le preneur et le bailleur, les principes comptables appropriés
et les informations à fournir au titre des contrats de location-financement et des contrats de location simple.
Les contrats de location financement couvrent, entre autres, les contrats de leasing.

CHAMP D’APPLICATION
2. La présente norme doit s’appliquer à la comptabilisation de tous les contrats de location autres que :
(a) Les contrats de location portant sur l’exploration ou l’utilisation de minéraux, de pétrole, de gaz
naturel, et autres ressources similaires non renouvelables, et
(b) Les accords de licences portant sur des films cinématographiques, des enregistrements vidéo, des
pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d’auteur.

Toutefois, la présente norme ne doit pas s’appliquer à l’évaluation :


(a) d’un bien immobilier détenu par des preneurs et comptabilisé comme immeuble de placement;
(b) d’un immeuble de placement mis à disposition par des bailleurs en vertu d’un contrat de location
simple ;
(c) d’actifs biologiques détenus par des preneurs en vertu de contrats de location de financement; ou
(d) d’actifs biologiques mis à disposition par des bailleurs en vertu de contrats de location simple.

3. La présente norme s’applique aux accords qui transfèrent le droit d’utilisation des actifs, même s’ils imposent
au bailleur des prestations importantes dans le cadre de l’exploitation ou de la maintenance desdits actifs. La
présente norme ne s’applique pas aux contrats de services qui ne transfèrent pas le droit d’utilisation des actifs
de l’une des parties contractantes à l’autre partie.

DÉFINITIONS
4. Dans la présente norme, les termes suivants ont la signification indiquée ci-après :

Un contrat de location est un accord par lequel le bailleur cède au preneur, pour une période déterminée, le
droit d’utilisation d’un actif en échange d’un paiement ou d’une série de paiements.

Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant pour effet de transférer au preneur la
quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété d’un actif. Le transfert de propriété peut
intervenir ou non, in fine.

Un contrat de location simple désigne tout contrat de location autre qu’un contrat de location-financement.

Un contrat de location non résiliable est un contrat de location pouvant être résilié uniquement :
(a) si une éventualité peu probable survient;
(b) avec l’autorisation du bailleur;
(c) si le preneur conclut avec le même bailleur un nouveau contrat de location portant sur le même actif ou
sur un actif équivalent; ou
(d) lors du paiement par le preneur d’une somme complémentaire telle qu’il est raisonnablement certain,
dès le commencement du contrat que le contrat de location sera poursuivi.

Le commencement du contrat de location est la date de signature du contrat de location ou la date


d’engagement réciproque des parties sur les principales clauses du contrat de location si cette dernière est
antérieure à la date de signature du contrat. A cette date :
(a) un contrat de location est classé soit comme contrat de location simple, soit comme contrat de
location-financement ; et
(b) pour un contrat de location-financement, les montants à comptabiliser au commencement du contrat
de location sont déterminés.

Le début de la période de location est la date à partir de laquelle le preneur est autorisé à exercer son droit
d’utilisation de l’actif loué. Il s’agit de la date de comptabilisation initiale du contrat de location (c'est-à-dire la
comptabilisation des actifs, passifs, charges et produits qui proviennent du contrat de location, selon les cas).

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La période de location désigne la période non résiliable pour laquelle le preneur s’est engagé à louer l’actif
ainsi que toutes périodes ultérieures pour lesquelles le preneur a l’option de poursuivre la location de l'actif,
moyennant ou non le paiement d’une somme complémentaire dans la mesure où, dès le commencement du
contrat de location, il est raisonnablement certain que le preneur exercera son option.

Les paiements minimaux au titre de la location sont les paiements que le preneur est, ou peut être, tenu
d’effectuer pendant la durée du contrat de location, à l’exclusion du loyer conditionnel, du coût des services et
des taxes à payer par le bailleur ou à rembourser au bailleur, ainsi que :
(a) du coté du preneur, tous les montants garantis par lui ou par une personne qui lui est liée; ou
(b) du coté du bailleur, toute valeur résiduelle dont le paiement lui est garanti par:
(i) le preneur;
(ii) une personne liée au preneur; ou
(iii) un tiers indépendant ayant la capacité financière d’assumer les obligations de garantie.
Toutefois, si le preneur a la possibilité d’acquérir l’actif à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à la
juste valeur de l’actif, à la date à laquelle l’option peut être levée de sorte qu’il soit raisonnablement certain, dès
le commencement du contrat de location, que l’option sera levée, les paiements minimaux au titre de la location
englobent les montants minimaux à payer au titre de la location sur la durée du contrat de location jusqu’à la date
prévue de la levée de l’option d’achat, et le paiement à effectuer pour lever ladite option d’achat.

La juste valeur est le montant auquel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint entre parties bien
informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale.

La durée de vie économique désigne soit :


(a) la période attendue d’utilisation économique d’un actif par un ou plusieurs utilisateurs; ou
(b) le nombre d’unités de production ou d’unités similaires attendues de l’utilisation de l’actif par un ou
plusieurs utilisateurs.

La durée d’utilité est la période estimée restante depuis le début la période de location, pendant laquelle
l’entreprise s’attend à consommer les avantages économiques liés à l’actif, période qui n’est pas limitée par la
durée du contrat de location.

La valeur résiduelle garantie est :


(a) pour le preneur, la part de la valeur résiduelle qui est garantie par le preneur ou par une personne qui
lui est liée (le montant de la garantie étant le montant maximum qui pourrait devenir exigible en toute
circonstance); et
(b) pour le bailleur, la part de la valeur résiduelle qui est garantie par le preneur ou par un tiers, non lié au
bailleur, qui a la capacité financière d’assumer les obligations de garantie.

La valeur résiduelle non garantie est la part de la valeur résiduelle de l’actif loué dont la réalisation par le
bailleur n’est pas assurée ou qui est garantie uniquement par une partie liée au bailleur.

Les coûts directs initiaux sont des coûts marginaux directement attribuables à la négociation et à la rédaction
d’un contrat de location, à l’exception toutefois des coûts encourus par des bailleurs fabricants ou distributeurs.

L’investissement brut dans le contrat de location est le total :


(a) des paiements minimaux à recevoir au titre de la location par le bailleur dans le cadre d’un contrat de
location-financement, et
(b) de toutes valeurs résiduelles non garanties revenant au bailleur.

L’investissement net dans le contrat de location est l’investissement brut dans ledit contrat actualisé au taux
d’intérêt implicite du contrat de location.

Les produits financiers non acquis sont la différence entre :


(a) l’investissement brut dans le contrat de location, et
(b) l’investissement net dans le contrat de location.

Le taux d’intérêt implicite du contrat de location est le taux d’actualisation qui donne, au commencement du
contrat de location, une valeur actuelle cumulée (a) des paiements minimaux au titre de la location, et de (b) la
valeur résiduelle non garantie égale à la somme (i) de la juste valeur de l’actif loué et (ii) les coûts directs
initiaux du bailleur.

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Le taux marginal d’endettement du preneur est le taux d’intérêt que le preneur aurait à payer pour un contrat
de location similaire ou, si celui-ci ne peut être déterminé, le taux d’intérêt qu’obtiendrait le preneur, au
commencement du contrat de location, pour emprunter sur une durée et avec une garantie similaires les fonds
nécessaires à l’acquisition de l’actif.

Le loyer conditionnel désigne la partie des paiements au titre de la location dont le montant n’est pas fixé mais
qui est établie sur la base du montant futur d’un critère qui varie autrement que par l’écoulement du temps (par
exemple, un pourcentage du chiffre d’affaires futur, le degré d’utilisation future, les indices des prix futurs et les
taux d’intérêt du marché futur).

5. Un contrat ou un engagement de location peut inclure une disposition visant à ajuster les paiements au titre du
contrat de location aux modifications du coût de la construction ou de l’acquisition de la propriété louée ou
aux modifications qui surviennent dans d’autres mesures de coût ou de valeur telles que le niveau général des
prix ou dans les coûts de financement du contrat de location pour le bailleur, pendant la période qui sépare le
commencement du contrat de location et le début de la période de location. Dans ce cas, l’effet d’un tel
changement sera présumé avoir eu lieu au commencement du contrat de location aux fins de la présente
norme.

6. La définition d’un contrat de location couvre les contrats de location d’un actif qui contiennent une disposition
donnant au locataire la possibilité d’acquérir la propriété de l’actif sous réserve de remplir des conditions
convenues. Ces contrats sont parfois appelés contrats de location avec option d’achat.

CLASSIFICATION DES CONTRATS DE LOCATION

7. La classification des contrats de location adoptée par la présente norme se fonde sur le degré d’imputation au
bailleur ou au preneur des risques et des avantages inhérents à la propriété d’un actif loué. Les risques incluent
les pertes éventuelles résultant de la sous-utilisation des capacités ou de l’obsolescence technologique ainsi
que des variations de la rentabilité dues à l’évolution de la conjoncture économique. Les avantages peuvent
être représentés par l’espérance d’une exploitation rentable sur la durée de vie économique de l’actif et d’un
gain résultant d’une appréciation de sa valeur ou de la réalisation d’une valeur résiduelle.

8. Un contrat de location est classé en tant que contrat de location-financement s’il transfère au preneur la
quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété. Un contrat de location est classé en
tant que contrat de location simple s’il ne transfère pas au preneur la quasi-totalité des risques et des
avantages inhérents à la propriété.

9. Dans la mesure où la transaction entre un bailleur et un preneur repose sur un contrat de location conclu entre
eux, il convient d’utiliser des définitions cohérentes. L’application de ces définitions aux circonstances
spécifiques du preneur et du bailleur peut parfois conduire le bailleur et le preneur à classer un même contrat
différemment. Cela peut être le cas, par exemple, si le bailleur bénéficie d’une valeur résiduelle garantie par
une partie non liée au preneur.

10. Qu’un contrat de location soit un contrat de location-financement ou un contrat de location simple dépend de
la réalité de la transaction plutôt que de la forme du contrat. Des exemples de situations qui, individuellement
ou conjointement, devraient en principe conduire à classer un contrat de location en tant que contrat de
location-financement sont les suivants :
(a) le contrat de location transfère la propriété de l’actif au preneur au terme de la durée du contrat de
location;
(b) le contrat de location donne au preneur l’option d’acheter l’actif à un prix qui devrait être
suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l’option peut être levée pour qu’il soit
raisonnablement certain, dès le commencement du contrat de location, que l’option soit levée;
(c) la durée du contrat de location couvre la majeure partie de la durée de vie économique de l’actif
même s’il n’y a pas transfert de propriété;
(d) au commencement du contrat de location, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la
location s’élève au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l’actif loué; et
(e) les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les utiliser sans leur
apporter de modifications majeures.
11. Les indicateurs de situations qui, individuellement ou conjointement, pourraient également conduire à classer
un contrat en tant que contrat de location-financement sont les suivants :
(a) si le preneur peut résilier le contrat de location, les pertes subies par le bailleur relatives à la
résiliation sont à la charge du preneur;

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(b) les profits ou pertes résultant de la variation de la juste valeur de la valeur résiduelle sont à la charge
du preneur (par exemple sous la forme d’une diminution de loyer égale à la majeure partie du produit
de cession à la fin du contrat de location); et
(c) le preneur a la faculté de poursuivre la location pour une deuxième période moyennant un loyer
sensiblement inférieur au prix du marché.

12. Les exemples et indicateurs présentés aux paragraphes 10 et 11 ne sont pas toujours concluants. Si d’autres
caractéristiques montrent clairement que le contrat ne transfère pas la quasi- totalité des risques et des
avantages inhérents à la propriété, le contrat de location est classé en tant que contrat de location simple. Cela
peut être le cas, par exemple, si la propriété de l’actif est transférée au terme du contrat de location moyennent
le paiement d’un montant variable égal à sa juste valeur du moment ou, s’il y a des loyers conditionnels en
conséquence desquels le preneur n’encoure pas la quasi-totalité de ces risques et avantages.
13. La classification du contrat de location s’opère au commencement du contrat de location. Si, à un moment
donné, le preneur et le bailleur conviennent de modifier les dispositions du contrat de location, autrement que
par un renouvellement du contrat de location, de telle sorte que le contrat de location aurait été classé
différemment, selon les critères des paragraphes 7 à 12, si ces modifications étaient intervenues au
commencement du contrat de location, l’accord révisé est considéré, pour toute sa durée, comme un nouvel
accord. Toutefois, les changements affectant les estimations (par exemple, les changements d’estimation de la
durée de vie économique ou de la valeur résiduelle du bien loué) ou les circonstances (par exemple, une
défaillance du preneur) n’entraînent pas une nouvelle classification du contrat de location à des fins
comptables.

14. Les contrats de location de terrains et de constructions sont classés en tant que contrat de location simple ou
location-financement, de la même manière que pour les contrats de location portant sur d’autres actifs.
Toutefois, le terrain présente la caractéristique d’avoir normalement une durée de vie économique
indéterminée et, s’il n’est pas prévu d’en transférer la propriété au preneur à l’issue de la durée du contrat de
location, le preneur ne reçoit pas en principe la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la
propriété, au quel cas la location du terrain est un contrat de location simple. Un paiement effectué lors de la
conclusion ou de l’acquisition d’un bail qui est comptabilisé comme contrat de location simple, représente des
pré-loyers à amortir sur la durée de contrat de location ou selon le rythme des avantages procurés.

15. Les éléments terrain et constructions d’un contrat de location de terrain et de constructions sont considérés
séparément aux fins de la classification du contrat de location. S’il est prévu que le titre de propriété des deux
éléments soit transféré au bailleur à la fin de la période de location, les deux éléments sont classés comme
location financière, qu’ils soient analysés comme un ou deux contrats de location, sauf si d’autres
caractéristiques montrent clairement que le contrat de location ne transfère pas la quasi- totalité des risques et
avantages inhérents à la propriété d’un de ces éléments ou des deux. Lorsque l’élément terrain a une durée de
vie économique indéterminée, il est normalement classé en tant que contrat de location simple, sauf si la
propriété doit être transférée au preneur au terme du contrat de location. L’élément constructions est classé
comme contrat de location simple ou contrat de location-financement, selon les paragraphes 7 à 13.

16. Lorsque c’est nécessaire pour classer et comptabiliser un contrat de location de terrain et de constructions, les
paiements minimaux (y compris d’éventuels montants forfaitaires payés d’avance) sont affectés entre les
éléments terrain et constructions proportionnellement aux justes valeurs relatives des droits dans un bail de
l’élément terrain et de l’élément constructions du contrat de location au commencement dudit contrat. Si les
paiements au titre de location ne peuvent être affectés de manière fiable entre ces deux éléments, le contrat de
location est classé dans sa totalité comme contrat de location- financement, sauf s’il est claire que les deux
éléments constituent des contrats de location simple, auquel cas le contrat de location est classé dans sa totalité
comme location simple.

17. Dans le cas de la location d’un terrain et de constructions pour laquelle le montant qui serait initialement
comptabilisé pour l’élément terrain selon le paragraphe 18 est non significatif, le terrain et les constructions
peuvent être traités comme une unité unique aux fins de la classification du contrat de location et être classifiés
comme contrat de location – financement ou de location simple selon les paragraphes 7 à 13. Dans ce cas, la
durée de vie économique des constructions est considérée comme la durée de vie économique de l’ensemble
de l’actif loué.

LES CONTRATS DE LOCATION DANS LES ÉTATS FINANCIERS DU PRENEUR

Contrats de location-financement

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Comptabilisation initiale

18. Au début de la période de location les preneurs doivent comptabiliser les contrats de location-
financement à l’actif et au passif de leur bilan pour des montants égaux à la juste valeur du bien loué
ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location
déterminées, chacune au commencement du contrat de location. Le taux d’actualisation à utiliser pour
calculer la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location, est le taux d’intérêt
implicite du contrat de location si celui-ci peut être déterminé, sinon, le taux d’emprunt marginal du
preneur doit être utilisé. Les coûts directs initiaux encourus par le preneur sont ajoutés au montant
comptabilisé en tant qu’actif.

19. Les transactions et autres événements sont comptabilisés et présentés en fonction de leur substance et de leur
réalité financière et non pas seulement de leur forme juridique. Même si la forme juridique d’un contrat de
location fait que le preneur ne peut acquérir aucun titre légal sur l’actif loué, dans le cas de contrats de
location-financement, la substance et la réalité financière font que le preneur acquiert les avantages
économiques de l’utilisation de l’actif loué pour la majeure partie de sa durée de vie économique et qu’en
échange il s’oblige à payer pour ce droit un montant approximativement égal, au commencement du contrat de
location, à la juste valeur de l’actif augmentée de la charge financière correspondante.

20. Si ces transactions de location ne se reflètent pas au bilan du preneur, les ressources économiques et le niveau
des obligations d’une entité sont sous-évalués, ce qui a un effet de distorsion des ratios financiers. Il convient
donc qu’au bilan du preneur un contrat de location soit comptabilisé à la fois comme un actif et comme une
obligation d’effectuer les paiements futurs au titre de la location. Au commencement du contrat de location,
l’actif et le passif correspondant aux paiements futurs au titre de la location sont portés au bilan pour les
mêmes montants, sauf pour ce qui est des coûts directs initiaux du preneur qui sont ajoutés au montant
comptabilisé comme actif.

21. Dans les états financiers, il ne convient pas de présenter en déduction des actifs loués les dettes y afférentes.
Si, pour la présentation des passifs au bilan, on distingue les passifs courants des passifs non courants, la
même distinction est faite pour les passifs liés aux contrats de location.

22. Les coûts directs initiaux sont souvent encourus pour des activités de location spécifiques telles que la
négociation et la finalisation des accords de location. Les coûts identifiés comme directement attribuables à
des activités conduites par le preneur en vue d’un contrat de location-financement sont inclus dans le montant
comptabilisé à l’actif.

Evaluation ultérieure

23. Les paiements minimaux au titre de la location doivent être ventilés entre la charge financière et
l’amortissement du solde de la dette. La charge financière doit être affectée à chaque période couverte
par le contrat de location de manière à obtenir un taux d’intérêt périodique constant sur le solde restant
dû au passif au titre de chaque période. Les loyers conditionnels doivent être comptabilisés comme une
charge de la période au cours de laquelle ils sont encourus.

24. Dans la pratique, lors de la ventilation de la charge financière entre les différentes périodes couvertes par le
contrat de location, le preneur peut recourir à l’approximation pour simplifier les calculs.

25. Pour chaque période comptable, un contrat de location-financement donne lieu à une charge
d’amortissement de l’actif amortissable et à une charge, financière. La méthode d’amortissement des
actifs loués doit être cohérente avec celle applicable aux actifs amortissables que possède l’entité et la
dotation aux amortissements doit être calculée sur la base des dispositions de la NCT 5 relative
Immobilisations corporelles et de la NCT 6 Immobilisations incorporelles. S’il n’est pas
raisonnablement certain que le preneur devienne propriétaire de l’actif à la fin du contrat de location,
l’actif doit être totalement amorti sur la plus courte de la durée du contrat de location et de sa durée
d’utilité.

26. Le montant amortissable d’un actif loué est réparti sur chaque période comptable de la période d’utilisation
escomptée sur une base systématique et cohérente avec la politique d’amortissement appliquée par le preneur
aux actifs amortissables dont il est propriétaire. S’il est raisonnablement certain que le preneur deviendra
propriétaire de l’actif à la fin du contrat de location, la période d’utilisation attendue est la durée d’utilité de
l’actif, sinon l’actif est amorti sur la plus courte de la durée du contrat de location ou de sa durée d’utilité.

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27. Le total de la charge d’amortissement de l’actif et de la charge financière de la période étant rarement
identique aux paiements à effectuer au titre de la location pour la période, il est donc inapproprié de se
contenter de comptabiliser en charges les paiements à effectuer au titre de la location. En conséquence, les
montants de l’actif et du passif correspondant ne seront vraisemblablement pas identiques après le
commencement du contrat de location.

28. Pour déterminer si un actif loué a perdu de la valeur, une entité applique les dispositions des normes
comptables applicables dont notamment la norme comptable NCT 5 relative aux Immobilisation corporelles et
de la norme comptable NCT 6 relative aux Immobilisation incorporelles.

29. Pour les contrats de location-financement, le preneur doit fournir en plus des informations imposées par
les normes comptables applicables, les informations suivantes :
(a) pour chaque catégorie d’actif, la valeur nette comptable à la date de clôture;
(b) un rapprochement entre le total des paiements minimaux au titre de la location à la date de
clôture et leur valeur actualisée. En outre, l’entité doit indiquer, à la date de clôture, le total
des paiements minimaux futurs au titre de la location et leur valeur actualisée, pour
chacune des périodes suivantes :
(i) à moins d’un an;
(ii) à plus d’un an et moins de cinq ans;
(iii) à plus de cinq ans;
(c) les loyers conditionnels inclus dans les charges de la période;
(d) le total, à la date de clôture, des futurs paiements minimaux de contrats de sous-location
que l’on s’attend à recevoir au titre de contrats de sous-location non résiliables;
(e) une description générale des dispositions significatives des contrats de location du preneur
comprenant, sans toutefois s’y limiter :
(i) la base de détermination des paiements au titre des loyers conditionnels;
(ii) l’existence et les conditions d’options de renouvellement ou d’achat et de clauses
d’indexation et leurs termes; et
(iii) les restrictions imposées par les dispositions contractuelles concernant notamment les
dividendes, l’endettement complémentaire et d’autres locations.

30. En outre, les dispositions relatives aux informations à fournir selon les normes comptables applicables dont
notamment la norme NCT 5, Immobilisations corporelles, et la norme NCT 6, Immobilisations incorporelles
sont applicables aux preneurs pour les actifs loués dans le cadre de locations-financements.

Contrats de location simple

31. Les paiements au titre du contrat de location simple doivent être comptabilisés en charges sur une base
linéaire pendant toute la durée du contrat de location à moins qu’une autre base systématique soit plus
représentative de l’échelonnement dans le temps des avantages qu’en retirera l’utilisateur.

32. Pour les contrats de location simple, les paiements au titre de la location (à l’exclusion du coût des services
tels que l’assurance et la maintenance) sont comptabilisés en charges sur une base linéaire à moins qu’une
autre base systématique de comptabilisation soit représentative de l’échelonnement dans le temps des
avantages qu’en retirera l’utilisateur, même si les paiements ne sont pas effectués sur cette base.

33. Pour les contrats de location simple, le preneur doit fournir en plus des informations imposées par les
normes comptables applicables, les informations suivantes :
(a) le montant total des paiements minimaux futurs à effectuer au titre de la location en vertu
de contrats de location simple non résiliables pour chacune des périodes suivantes :
(i) à moins d’un an;
(ii) à plus d’un an et moins de cinq ans;
(iii) à plus de cinq ans;
(b) le total à la date de clôture des futurs paiements minimaux de contrats de sous-location que
l’on s’attend à recevoir au titre de contrats de sous-location non résiliables;
(c) le montant des paiements de location et de sous-location comptabilisés comme charges de la
période en indiquant séparément les montants correspondant aux paiements minimaux, les
loyers conditionnels et le revenu des sous-locations;
(d) ) une description générale des principales dispositions des contrats de location du preneur
comprenant, sans toutefois s’y limiter:
(i) la base de détermination des paiements au titre des loyers conditionnels;

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(ii) l’existence d’options de renouvellement ou d’achat et de clauses d’indexation, et
leurs termes; et
(iii) les restrictions imposées par les dispositions contractuelles concernant
notamment les dividendes, l’endettement complémentaire et d’autres locations.

LA COMPTABILISATION DES CONTRATS DE LOCATION DANS LES ÉTATS FINANCIERS DU


BAILLEUR

Contrats de location-financement

Comptabilisation initiale

34. Le bailleur doit comptabiliser dans son bilan les actifs détenus en vertu d’un contrat de location-
financement et les présenter comme des créances pour un montant égal à l’investissement net dans le
contrat de location.

35. Dans un contrat de location-financement, le bailleur transfère la quasi-totalité des risques et des avantages
inhérents à la propriété légale; en conséquence, il comptabilise le paiement à recevoir au titre de la location en
remboursement du principal et en produits financiers pour se rembourser et se rémunérer de son
investissement et de ses services.

36. Le bailleur encourt souvent des coûts directs initiaux tels que des commissions et des honoraires juridiques et
des coûts marginaux internes directement attribuables à la négociation et à la rédaction du contrat de location.
Ces coûts excluent les frais généraux tels que ceux qui sont encourus par une équipe de vente et de marketing.
Pour les contrats de location-financement autres que ceux qui impliquent des bailleurs fabricants ou
distributeurs , les coûts directs initiaux sont inclus dans l’évaluation initiale de la créance liée à un contrat de
location-financement et réduisent le montant des revenus comptabilisés au cours de la période de location. Le
taux d’intérêt implicite dans le contrat de location est défini de manière à ce que les coûts directs initiaux
soient automatiquement inclus dans la créance au titre du contrat de location-financement ; il n’est pas
nécessaire de les ajouter séparément. Les coûts encourus par des bailleurs fabricants ou distributeurs pour la
négociation et la rédaction d’un contrat de location sont exclus de la définition des coûts directs initiaux. Par
conséquent, ils sont exclus de l’investissement net dans le contrat de location et comptabilisés en charges lors
de la comptabilisation du profit réalisé sur la vente, ce qui a en principe lieu, dans le cas d’un contrat de
location- financement, au début de la période de location.

Evaluation ultérieure

37. La comptabilisation des produits financiers doit s’effectuer sur la base d’une formule traduisant un
taux de rentabilité périodique constant sur l’encours d’investissement net restant du bailleur dans le
contrat de location-financement.

38. Le bailleur vise à répartir les produits financiers sur la durée du contrat de location selon une base
systématique et rationnelle. Cette imputation se fait sur la base d’un schéma reflétant une rentabilité
périodique constante sur l’encours d’investissement net du bailleur dans le contrat de location-financement.
Les paiements au titre de la location correspondant à la période sont imputés, à l’exclusion du coût des
services, sur l’investissement brut résultant du contrat de location pour diminuer à la fois le montant du
principal et le montant des produits financiers non acquis.

39. Les valeurs résiduelles estimées et non garanties retenues pour le calcul de l’investissement brut du bailleur
dans un contrat de location sont révisées régulièrement. Si l’on constate une diminution de la valeur résiduelle
estimée non garantie, l’imputation des revenus sur la durée du contrat de location est revue et toute diminution
au titre de montants constatés par régularisation est immédiatement comptabilisée.

40. Les bailleurs fabricants ou distributeurs doivent comptabiliser les profits ou pertes sur les ventes de la période,
conformément aux principes retenus par l'entité pour ses ventes fermes. Si les taux d’intérêt donnés sont
artificiellement bas, le profit réalisé sur la vente sera limité au profit que l’on obtiendrait si l’on facturait un
taux d’intérêt de marché. Les coûts encourus par des bailleurs fabricants ou distributeurs dans le cadre de la
négociation et de la rédaction d'un contrat de location doivent être comptabilisés en charges lors de la
comptabilisation du profit réalisé sur la vente.

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41. Les fabricants ou les distributeurs donnent souvent à leurs clients le choix entre l'achat ou la location d’un
actif. Pour les bailleurs fabricants ou distributeurs, un contrat de location-financement génère deux types de
produits:
(a) le profit ou la perte équivalant au profit ou à la perte résultant d'une vente
ferme de l'actif loué, au prix de vente normal, tenant compte d'éventuelles
ristournes ou remises commerciales;
et
(b) le produit financier sur la durée du contrat de location.

42. Le produit des ventes comptabilisé au début de la période de location par un bailleur fabricant ou distributeur
est la juste valeur de l'actif ou, si elle est inférieure, la valeur actualisée des paiements minimaux revenant au
bailleur au titre de la location, calculée en utilisant un taux d'intérêt commercial. Le coût des ventes
comptabilisé au début de la durée du contrat de location est le coût, ou la valeur comptable si elle est
différente, du bien loué, moins la valeur actuelle de la valeur résiduelle non garantie. La différence entre le
produit des ventes et le coût des ventes est le profit sur la vente qui est comptabilisé conformément aux
principes retenus par l'entité pour ses ventes fermes.

43. Les bailleurs fabricants ou distributeurs proposent parfois des taux d'intérêt artificiellement bas pour attirer les
clients. L'utilisation d'un taux artificiellement bas aurait pour effet de comptabiliser au moment de la vente une
partie excessive du revenu total de la transaction. Si les taux d'intérêt du contrat de location sont
artificiellement bas, le profit sur la vente doit être limité à ce qu'il aurait été si l'on avait utilisé un taux d'intérêt
commercial.

44. Les coûts encourus par un bailleur fabricant ou distributeur dans le cadre de la négociation et de la rédaction
d'un contrat de location-financement, sont comptabilisés en charges au début de la période de location car ils
sont essentiellement limités à la réalisation par le fabricant ou le distributeur du profit sur la vente.

45. Pour les contrats de location-financement, le bailleur doit fournir en plus des informations imposées par
les normes comptables applicables, les informations suivantes:
(a) un rapprochement entre l’investissement brut total dans le contrat de location à la date de
clôture et la valeur actualisé des paiements minimaux à recevoir au titre de la location à la
date de clôture. En outre, l’entité doit indiquer, à la date de clôture, l’investissement brut
dans le contrat de location et la valeur actualisée des paiements minimaux à recevoir au titre
de la location, à chacune des périodes suivantes:
(i) à moins d’un an;
(ii) à plus d’un an et moins de cinq ans;
(iii) à plus de cinq ans.
(b) les produits financiers non acquis;
(c) les valeurs résiduelles non garanties revenant au bailleur;
(d) la correction de valeur cumulée des paiements minimaux au titre de la location non
recouvrables;
(e) les loyers conditionnels comptabilisés dans les produits de la période.
(f) une description générale des dispositions significatives des contrats de location du bailleur.

46. Comme indicateur de croissance, il est souvent utile d’indiquer également l’investissement brut diminué des
produits non acquis dans les affaires nouvelles de la période, après déduction des montants correspondants aux
contrats de location résiliés.

Contrats de location simple

47. Les actifs faisant l’objet de contrats de location simple doivent être présentés au bilan du bailleur selon
la nature de l’actif.

48. Les produits locatifs provenant des contrats de location simple doivent être comptabilisés en produits
de façon linéaire sur toute la durée de contrat de location à moins qu’une autre base systématique ne
soit plus représentative de l’échelonnement dans le temps de la diminution de l’avantage retiré de
l’utilisation de l’actif loué.

49. Les coûts, y compris l’amortissement, encourus pour l’acquisition des revenus locatifs sont comptabilisés en
charges. Les revenus locatifs (à l’exclusion des sommes reçues au titre de services fournis tels que l’assurance

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et la maintenance) sont comptabilisés sur toute la durée du contrat de location selon une méthode linéaire,
même si les recettes ne le sont pas sur cette base, à moins qu’une autre base systématique ne permette de
mieux rendre compte de l’échelonnement dans le temps de la diminution de l’avantage retiré de l’utilisation de
l’actif loué.

50. Les coûts directs initiaux encourus par le bailleur lors de la négociation et de la rédaction d’un contrat
de location simple sont ajoutés à la valeur comptable de l’actif loué et sont comptabilisés en charges sur
la période de location, sur la même base que les revenus produits locatifs.

51. La méthode d’amortissement des actifs amortissables loués doit être cohérente avec la méthode normale
d’amortissement du bailleur applicable à des actif similaires, et la dotation aux amortissements doit être
calculée selon les dispositions de la NCT5 norme comptable relative aux immobilisations corporelles et
de la NCT6 norme comptable relative aux immobilisations incorporelles.

52. Pour déterminer si un actif loué a perdu de la valeur, une entité applique les dispositions des normes
comptables applicables dont notamment la NCT5 norme comptable relative aux immobilisations corporelles et
de la NCT6 norme comptable relative aux immobilisations incorporelles.

53. Un bailleur fabricant ou distributeur ne doit pas comptabiliser de profit au titre d'une vente lorsqu'il conclut un
contrat de location car l'opération n'équivaut pas à une vente.

54. Pour les contrats de location simple, le bailleur doit fournir, en plus des informations imposées par les
Normes Comptables applicables, les informations suivantes :
(a) le montant des paiements futurs minimaux à recevoir au titre de contrats de location simple
non résiliables en cumul et pour chacune des périodes suivantes :
(i) à moins d’un an;
(ii) à plus d’un an et moins de cinq ans;
(iii) à plus de cinq ans;
(b) les loyers conditionnels totaux comptabilisés dans les produits de la période.
(c) une description générale des dispositions des contrats de location du bailleur.

55. De plus, les informations à fournir selon NCT 5 relative aux immobilisations corporelles et NCT 6 relative aux
immobilisations incorporelles s’appliquent aux actifs loués en vertu de contrats de location simple.

TRANSACTIONS DE CESSION-BAIL
56. Une transaction de cession-bail est une opération de cession d’un actif pour le reprendre à bail. Le paiement au
titre de la location et le prix de vente sont généralement liés car ils sont négociés ensemble. La
comptabilisation d’une opération de cession-bail dépend de la catégorie du contrat de location.

57. Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de location-financement, tout ce qui excède
les produits de cession par rapport à la valeur comptable ne doit pas être immédiatement comptabilisé
en résultat par le vendeur preneur. L’excédent doit être différé et amorti sur la durée du contrat de
location.

58. Si l’opération de cession-bail débouche sur une location-financement, la transaction est pour le bailleur un
moyen d’accorder un financement au preneur, l’actif tenant lieu de sûreté. C’est pourquoi il ne convient pas de
considérer un excédent des produits de cessions par rapport à la valeur comptable comme un produit. Un tel
excédent est différé et amorti sur la durée du contrat de location.

59. Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de location simple et s’il est clair que la
transaction est effectuée à la juste valeur, tout profit ou perte doit être comptabilisé immédiatement. Si
le prix de vente est inférieur à la juste valeur, tout profit ou perte doit être comptabilisé immédiatement;
en revanche, si la perte est compensée par des paiements futurs inférieurs au prix du marché, elle doit
être différée et amortie proportionnellement aux paiements au titre de la location sur la période
pendant laquelle il est prévu d’utiliser l’actif. Si le prix de vente est supérieur à la juste valeur,
l’excédent doit être différé et amorti sur la durée d’utilisation attendue de l’actif.

60. Si la cession-bail débouche sur un contrat de location simple et si les paiements au titre de la location et le
prix de vente correspondent à la juste valeur de l’actif, la transaction de vente a été normale et tout profit ou
perte doit être comptabilisé immédiatement.

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61. Pour les contrats de location simple, si la juste valeur lors de la transaction de cession-bail est inférieure
à la valeur comptable de l’actif, une perte égale au montant de la différence entre la valeur comptable et
la juste valeur doit être comptabilisée immédiatement.

62. Pour les contrats de location-financement, un tel ajustement n’est pas nécessaire sauf s’il y a eu perte de
valeur, auquel cas la valeur comptable est ramenée à la valeur recouvrable selon les dispositions des normes
comptables applicables dont notamment la NCT 5 norme comptable relative aux immobilisations corporelles
et la NCT 6 norme comptable relative aux immobilisations incorporelles.

63. Les informations à fournir par le preneur et le bailleur s’appliquent également aux opérations de cession-bail.
La description à fournir des accords de location d’un montant significatif conduit à indiquer les dispositions
uniques ou exceptionnelles de l’accord ou les conditions de l’opération de cession-bail.

64. Les transactions de cession-bail peuvent rendre obligatoire la présentation séparée d’informations
conformément à la NCT 1 Norme Comptable Générale.

DATE D’ENTRÉE EN VIGUEUR ET DISPOSITIONS TRANSITOIRES

65. La présente norme comptable entre en vigueur pour les états financiers des exercices ouverts à compter
du 1er janvier 2008.

66. L’application rétrospective de la présente norme est encouragée mais non imposée.

Au cas où la norme n’est pas appliquée de manière rétrospective, le preneur doit au moins fournir les
informations énoncées aux points (b) et (c) et (e) du paragraphe 29 de la présente norme.

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