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linguistique de Paris
LE PRO~OH DE 3e PERSONNE.
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pourrait par exemple que yAt~' Glas. dOOO A.e (en face de
Conti-Rossini, C~M< n. 954) soit à rapprocher de
g'ucze ysAc~otc~?' à moins qu'il ne faille y voir un inten-
sif. C'est seulement un dépouillement minutieux de tous
les textes, d'un point de vue grammatical, qui pourra éta-
blir la valeur de faits de ce genre.
~'Mf/Œa6~Me M:o~er/<e. Les faits sont nets: à une forme
ayan) le sens de ~<M~/o?/c/ et possédant une Ne?~e
vovelle radicale, <7w~.< /<? .s-cco~f/c coM~o?!??e rao~Z?
(rnebri !/M~ yM~r. shauri t/<7. yz'/i'/o~, soqntri
<</er) les trois dialectes modernes opposent une autre ibnnc
ayant le sens d'ar/a~ ~ca/z'et possédant une voyelle
-<z-après la première consonne radicale et une voyelle autre
que -<?- après la seconde consonne radicale.
Mehri y<7~< shauri yz'A'c~, soqotri !'yMf/cr.
Mais cette forme ne se rencontre pas dans tous les verbes
les intransitifs et les verbes à 2~ consonne radicale laryngale
ou vélaire n'ont qu'une seule forme pour l'imparfait indi-
catif d'une part et pour le jussif subjonctif de l'autre par
exemple en mehri yï'~w. Il n'est d'ailleurs pas probable
que cette situation soit ancienne ces verbes sont justement
ceux où la voyelle radicale primitive du jussif-subjonctif
était -a-. Je pense donc qu'il y a eu confusion entre jussif-
subjonctif *yi!~or et imparfait-indicatif*yitabr, d'où élimi-
nation de la seconde forme. Notons que cette explication
suppose la restitution d'un imparfait-indicatif*yitabr à une
seule voyelle radicale. Avec une forme à 2 voyelles radi-
cales *~7<~< par exemple, la confusion n'aurait pas été
possible. Une autre explication est donnée par Bittner,
J/e~MpMc/ II. p. 12.
Ethiopien. Les faits sont encore plus nets qu'en sudara-
bique moderne. A un jussif possédant une seule voyelle
après la seconde consonne radicale, l'éthiopien oppose un
imparl'ait indicatif ayant wie voyelle -< après la première
consonne radicale, et souvent une autre voyelle après la
seconde consonne radicale. Je reprends les exemples donnés
plus haut
Guèze yaqattal, tigré (t)-anabbar, tigrigna ~M~sr,
amharique ~?M~a~ !wa~ gouragué MC~c?*, !~<7M/~
harari yM~f/a-
Le redoublement de la seconde consonne radicale en
guèze, tigré, tigrigna, parait secondaire.
On ne voit pas bien quelle forme il faut restituer. Faut-il
partir d'une forme ancienne à deux voyelles radicales
*6! ou au contraire à une seule voyelle *yiqatl (la
seconde voyelle qui apparaît presque partout étant une
voyelle de disjonction)? M. Cohen, Groupes de consonnes
c?! éthiopien, MSL. xxiii. p. 8~, trouve des raisons aussi
fortes en faveur des deux possibilités. Je serais tenté d'admet-
tre la forme *y!'y<z~ comme je l'ai fait pour le sudarabi-
que moderne, mais c'est peut-être hasardé.
Les faits étant ainsi posés Accadien :a~)°/6~ Suda-
rabique moderne yitaber (<(*~<x~?), Ethiopien yaqattal
(< *yiqatl?) comment expliquer ces formes ?
On a jusqu'ici généralement admis qu'elles résultent de
développements secondaires, du moins en éthiopien. Deux
explications principales ont été formulées dans ce sens
L'une, d'ordre phonétique, a été présentée par C. Broc-
kelmann, Grundriss, I, p. 5S5 la forme à deux voyelles
radicales proviendrait de la forme à une seule voyelle radi-
cale par introductiond'une voyelle de disjonction entre les
deux consonnes en contact yay~/ ~> yaqatal. Mais les
exemples d'autres langues qu'allègue C. Brockelmann sont
tous des cas particuliers tantôt c'est une laryngale ou une
vélaire qui a développé avant elle ou après elle une voyelle
*yc"MM</M> hébr. *y<z'M!oc~, tantôt c'est le rythme syl-
labique qui a amené la chute d'une voyelle et le dévelop-
pement d'une autre arabe clas. yo:i!M~M(KC') ~> *y!M ~>
tun. y~M, palm. t/~x~o". Tous ces faits sont isolés et
sporadiques nulle part ils n'ont amené la création d'une
nouvelle forme grammaticale, valable pour tous les verbes
et pour toutes les personnes.
L'autre explication est d'ordre morphologique elle a
été donnée par P. Leander, .~M~e ~e?HerAM??~CM ~My
&epMcAcn ~KeK/fAre, dans Studien tillegnade Esaias
T~~e?*, 1918 (cité d'après M. Cohen, Groupes de conson-
nes en e~op!'eM, MSL, xxiii, p. 81) « y~a~~ en face de
'/a<a/c serait fait sur le modèle de formes dérivées, par
exemple le thème de conatif y5~K/ya$'5<(~)~. » Cette expli-
cation est vraisemblable, mais elle se heurte à deux difficul-
tés la première et la moins grave est qu'elle nécessite
comme point de départ une forme restituée *y!'$'<i" En
éthiopien nous l'avons vu, il est difficile de décider si l'on
doit poser comme forme primitive *y:'ys! ou *yiqatl. Mais
en sudarabique moderne, c'est seulement *y!'y<2~ qui rend
comptede laconfusion avec le jussif*y:a/des intransitifs et
des verbes à seconde consonne radicale laryngale ou vélaire.
L'autre difficulté, conséquence de la premicre, consiste
en ce que cette explication qui est satisfaisante pour l'éthio-
pien. qui l'est déjà moins pour le sudarabique moderne, ne
l'est plus du tout pour l'accadien. Or je ne crois pas que les
faits accadiens puissent être séparés des faits sudarabiques
modernes et éthiopiens le sens est le même Mccco?Mp/
!Me~'c~ la forme est la même, la seule divergence étant
la seconde voyelle qui peut être -a- en accadien et qui n'est
jamais -a- en sudarabique moderne et en éthiopien mais
cette divergence s'explique si l'on pose comme forme pri-
mitive *~a/a< la seconde voyelle n'étant alors qu'une
voyelle de disjonction, rien d'étonnant à ce qu elle soit -a-
dans une partie des exemples accadiens (comp. acc. Aa~?<,
ét. const. kalab).
J'estime donc qu'il faut repousser l'explication de Leander,
et poser un imparfait-indicatif *y'ya< s'opposant au
jussif-subjonctif *y'yf/ et commun au sudarabique
d'une part, à l'accadien de l'autre.
Si l'on admet cela, doit-on considérer cette forme comme
appartenant au sémitique, ou au contraire comme étant
une innovation ancienne commune à l'accadien et au suda-
rabique ? On comprendra qu'il est très difficile de répondre
à une semblable question. Cependant de tout petits faits
peuvent faire légèrement pencher la balance en faveur de
l'une ou l'autre des deux alternatives. Voici un petit fait de
ce genre les lettres d'EI-Amarna fournissent des formes
singulières *yikasad, *~7f<~a< en face des véritables formes
accadiennes *ikasad, *takasad (Ebeling, Das Verbum der
,E7-A~r?M-~e/e, BzÂ, Vin, 2, pp. 50-52). Ebeling
pense qu'il s'agit d'une forme hybride, ayant la vocalisa-
tion interne de l'*ikasad accadien et les préfixes du *M~M
cananéen. Mais on avouera qu'une semblable explication
est peu satisfaisante, surtout quand Ebeling lui-même allè-
gue une forme hébraïque isolée ~x'ycc~op'' ou yiraddqp':
Ps. VII, 6, dont on n'a pas donné jusqu'ici d'explication
convenable. Le cananéen ancien aurait-il connu l'imparfait
*ya~? Dans ce cas il faudrait penser que l'imparfait indi-
catif *y"ya~ est une forme ancienne, conservée intacte
par l'accadien d'une part, le sudarabique de l'autre, et dis-
parue dans le reste du sémitique par une évolution dont les
faits du mehri nous donnent une idée'.1.
LE KOM DE NOMBRE « UN ».
CONCLUSION.