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Section 1 : définitions et rôles de la PME dans

le développement économique et social :

Paragraphe 1 : définitions des PME :

Il n'est pas facile de définir la PME qui se rapporte à la fois à une notion économique et à

une notion de structure, et d'organisation. Sur le plan économique, la petite entreprise

marocaine se caractérise par son incapacité à exercer une influence significative sur son

marché. Sur le plan de la structure, elle est marquée par la prépondérance de la

personnalité de l'entrepreneur « propriétaire gérant ».

Plusieurs définitions de la PME ont été proposées, mais toute tentative d'une définition

universelle fut abandonnée au profit de définitions élaborées en fonction des données

propres à chaque pays.

On distingue traditionnellement deux types de critères d'identification. D'une

part, les critères quantitatifs, ils sont nombreux et portent sur les différents

éléments constitutifs de l'activité de l'entreprise. Il s'agit de l'effectif, du chiffre

d'affaires, de la valeur ajoutée, du capital social, de l'implantation et du marché.

D'autre part, des critères qualitatifs qui sont utilisés non seulement pour

compléter les premiers, mais aussi pour donner une idée précise de la PME,

puisqu'ils renseignent sur sa structure interne, son organisation et ses

méthodes de gestion.
 Différentes définitions des PME dans le monde
Des nombreuses tentatives pour standardiser la définition de la PME mis
rapidement abandonnées au profit des définitions propres à chaque pays :

         Sur le plan européen :

Pour faire face à la divergence des définitions données par les différents pays
européens aux PME, la Commission Européenne est intervenue en 2003 pour
modifier et standardiser cette définition. Ainsi, est considérée comme PME toute
entreprise ayant :

         Un effectif de moins de 250 personnes ;


         Un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 Millions d’euros ou un total bilan
n’excédant pas 43 millions d’euros ;
         L’indépendance : l’entreprise ne doit pas être contrôlée à plus de 25% par une
autre entreprise qui n’est pas elle-même PME.

         Aux Etats Unis :

Contrairement aux états européens, la définition donnée aux PME aux Etats-Unis
diffère selon le secteur d’activité de cette dernière. En effet, la PME est définie selon
deux critères cumulatifs :
         L’indépendance tant pour la détention du capital que pour la gestion ;
         L’absence de position dominante dans son marché.

Les autres critères purement qualitatifs varient selon les secteurs d’activité. Selon
le ‘Small Business Act ’ (SBA), le seuil de l’effectif global d’une PME est fixé à 500
salariés mais pourrait être étendu à 1500 dans l’industrie manufacturière. Le chiffre
d’affaires varie également selon les secteurs : il doit être inférieur à 5 millions de
dollars dans les services, à
13,5 millions dans les activités commerciales et ne doit pas excéder 17 millions de
dollars dans le secteur de construction.

         Au Canada :
Selon la confédération générale des petites et moyennes entreprises, les PME
se répartissent selon la manière suivante :

         Petites entreprises : effectif de 5 à 50 salariés ;

         Moyennes entreprises : se définissent de manière variable selon les


provinces et le secteur d’activité, avec un plafond fixé à 500 employés.

Pour toutes les entreprises considérées comme PME, le total des actifs ne doit
pas excéder 25millions de dollars canadiens et, à l’instar de l’Union
Européenne, elles ne doivent pas être détenues de plus de 25% par une
entreprise de taille supérieure.

         Au Maroc :

La définition de la PME au Maroc a connu une évolution allant de la procédure


simplifiée et accélérée (PSA) établie en 1972, à la charte de la PME en 2002, en passant
par la ligne pilote mobilisée en 1978, le programme d'assistance intégré (PAI) puis le
code d'investissement promulgué en 1983.
La PMI est généralement considérée comme composante des PME, il est souvent
difficile de les différencier.
C'est la définition officielle de la PME au Maroc (La Définition de la PME selon la charte
de 2002), qui essaie de l'identifier juridiquement et d'énumérer des critères
complémentaires.
Selon l'article premier de la charte, on entend par PME : « toute entreprise gérée et/ou
administrée directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires,
copropriétaires ou actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital ou des
droits de vote par une entreprise ou conjointement par plusieurs entreprises ne
correspondant pas à la définition de la PME ».
En outre, les PME doivent répondre aux conditions suivantes :

  Pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent ne dépassant pas 200
personnes et avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires
annuel hors taxes n'excédant pas 75 millions de dirhams, soit un total de bilan annuel
n'excédant pas 50 millions de dirhams . Lorsqu'il s'agit d'une PME qui détient
directement ou indirectement plus de 25% du capital ou des droits de vote dans une ou
plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs permanents et des chiffres
d'affaires annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de PME et des autres
entreprises précitées, sans toutefois que le total de chacun de ces critères dépasse les
seuils fixés ci-dessus.

  Pour les entreprises nouvellement créées (toute entreprise ayant moins de deux années
d'existence), sont considérées comme PME ,les entreprises ayant engagé un programme
d'investissement initial global n'excédant pas 25 millions de dirhams et respecter un
ratio d'investissement par emploi de moins de 250 000 dirhams.

Type Effectif. C.A ou total du bilan.


d’entreprise.
PME ≤ 200 ≤ 75 millions ≤ 50 millions
personnes. de Dhs. de Dhs.

Paragraphe 2 : les rôles des pme dans le


développement économique et social

Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la PME


occupe certainement une place de grande importance en vue de sa
participation efficace à la promotion de dimension sociale et du
développement économique.

·         La PME, facteur de croissance économique :

Selon la direction des statistiques , la PME est présente dans tous les secteurs
d'activité économique avec un taux de 98% : l'industrie, l'artisanat et le BTP,
les commerces et enfin les services qui englobent le tourisme, les
communications ,le transport, les services financiers .La part des PME est de
plus de 90% dans toutes les branches d'activité sauf celle de la production et
de la distribution d'électricité, gaz et eau, où cette participation est uniquement
de 50%.
En termes d'exportation, les industries textiles et cuir viennent également en
tête (46%), suivies, cette fois-ci par les industries agro-alimentaires (39%), et
les industries chimiques et para chimiques (10%).

Par contre en terme d'investissement, ce sont les industries chimiques et para


chimiques qui viennent en têtes (34%), suivies des industries agro-alimentaires
(30%), et des industries textiles et cuir (21%).

·         La PME, moteur de développement régional et base


d'équilibre :

Un développement économique équilibré pour une nation n'est atteint que


lorsque chaque citoyen peut disposer des moyens de faire carrière dans sa
région ou dans sa localité sans être dans l'obligation de s'expatrier vers
quelques grands centres urbains.
Cet objectif qui est celui de toute politique d'aménagement du territoire ne peut
être atteint qu'avec le concours actif des PME dont l'intégration à un tissu
économique préexistant est plus facile que celle de la grande entreprise.

·         La PME, facteur de promotion social :

Si auparavant, le rôle de l'entreprise était limité à la simple production des


biens et services pour réaliser un profit et par conséquent participer à la
croissance économique nationale, le nouveau concept de développement
durable met à sa charge des nouvelles responsabilités vis-à-vis de son
environnement notamment social et écologique.
En effet, pour s'inscrire efficacement dans le processus de développement, les
entreprises aujourd'hui, doivent prendre en compte d'autres objectifs, dans
leurs stratégies, en plus de l'efficacité économique pour être un " bon citoyen "
qui est socialement responsable.
Le principe de responsabilité sociale définit l'entreprise comme une
communauté de recherche des profits qui ne doit pas occulter l'engagement
social et environnemental. Ce principe encourage une éthique et un souci que
doit avoir l'entreprise volontairement et l'oriente aux bonnes relations avec ses
stadhouders (employés, clients, médias, Etat, société civile...) au-delà de la
législation existante.
Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la PME
occupe certainement une place de grande importance en vue de sa
participation efficace à la promotion de dimension sociale. On estime
qu'actuellement les PME emploient plus de 80 de la population active repartie
comme suit :

Secteur d’activité. Nombre d’employés.


Secteur industriel. 250.000
Secteur artisanal. 2.000.000
Secteur du commerce. 888.000
Secteur de tourisme. 600.000

A la lumière de ces statistiques on peut dire que les PME représentent le


réservoir souple et important des catégories les plus exposées au
chômage notamment les jeunes universitaires. Les facilités juridiques et les
aides spécifiques de l'État ont amené certains demandeurs d'emploi à créer
leur propre entreprise.

·         La PME, facteur de souplesse et de renouvellement


industriel :

La souplesse d'une économie est jugée à sa capacité de faire face aux


déséquilibres (conjoncturels ou structurels) induits par l'évolution
économique. Les déséquilibres sont d'autant plus intensément ressentis qu'ils
affectent des branches concentrées et lourdes et des entreprises de grande
taille .Ces dernières se caractérisent par une certaine rigidité de structure à
l'adaptation rapide au changement.
Le tissu des PME par contre ressent et réagit à un déséquilibre économique de
manière inégale et différente selon les situations respectives des entreprises,
ainsi ce tissu joue un rôle d'amortisseur qui ralentit les effets de la crise et qui
dynamise la relance par sa capacité de réaction rapide.
Au-delà de cette souplesse, les PME sont sources de renouvellement industriel
à travers le processus de disparition et de création d'entreprises, c'est à dire
que si les PME se caractérisent par un certain degré de mortalité et par une
plus grande sensibilité en phase de récession, elles représentent le gros des
troupes au niveau de la création des entreprises et réagissent plus rapidement
à toute politique de relance de l'activité économique.
Elles constituent ainsi un facteur de renouvellement et de vitalité industrielle
par la diversité de leur présence sectorielle.
L'essentiel pour le tissu économique est de maintenir un taux de naissance de
ces entreprises dit taux de rotation ou de renouvellement positif et de
qualification progressive par la création de nouvelles activités porteuses et à
forte valeur ajoutée.

·         La PME, base de la sous-traitance :

"Nous appelons sous-traitance, tout travail dont la réalisation nécessite


l'intervention d'un agent extérieur à partir, soit de la définition du travail (en
réalisant le document de définition détaillée); soit de la définition des
méthodes de travail (en réalisant le document méthode); soit encore de
l'exécution du travail parler (en exécutant la pièce ou le service), cette
intervention se faisant jusqu'à l'aboutissement complet du travail".
De nombreuses PME évoluent dans le champ des grandes entreprises avec
lesquelles des relations financières, juridiques ou commerciales sont tissées
et qui contribuent à l'amélioration de leur compétition.
Les relations entre grandes entreprises et PME constituent un des éléments
structurels prépondérants du système productif qui sont au cours des
dernières années particulièrement renforcées. Il est certain que ce type de
relations est plus structurant économiquement et plus profitable à la
croissance de la PME, l'exemple japonais est une illustration convaincante à
cet égard.
L'industrialisation ne provient pas seulement de la mise en place de nouvelles
unités, mais aussi et surtout, de la naissance de complémentarités
intersectorielles et interentreprises de dimensions inégales. La PME semble
capable de survivre et de croître en compagnie de la grande entreprise, non
pas en concurrence directe et continue avec elle mais dans une sorte de
complémentarité :
·         Générée par l'évolution économique, la PME exploite des créneaux plus ou
moins permanents ;
·         tolérée ou souhaitée par la grande entreprise qui préfère bénéficier de la
présence et des services de la PME ;
·         Arrachée par la PME dynamique, plus productive et plus rentable dans
certaines activités.
Cette complémentarité est source d'une grande efficacité industrielle et d'une
meilleure allocation des ressources, et en outre source de relations véhiculant
la formation et l'apprentissage techniques et organisationnels.
Or le tissage des relations PME grande entreprise ; se heurte à un triple
obstacle :
·         L'absence d'un tissu de PME performantes et potentiellement sous-
traitantes ;
·         Les grandes entreprises rechignent à faire appel aux faibles potentialités
locales existantes appréhendant une mauvaise qualité, une faible compétitivité,
une incertitude de délais de livraisons etc. ;
·         La grande entreprise recours à l'importation ou à l'intégration complète en
fabriquant elle-même ce qu'elle aurait dû sous-traiter.
Il résulte de ce qui précède, une absence de modernisation du tissu de PME et
un blocage des éventuelles nouvelles initiatives de création. Le développement

du tissu de PME est alors freiné

Pme-maroc.blogpspot.com>2014/08

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