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RÉSUMÉ SUMMARY
Le transport des lipides dans le compartiment intra-vasculaire est assuré
par des lipoprotéines qui se répartissent en plusieurs classes possédant des Hereditary dyslipidemias
caractéristiques physicochimiques et métaboliques propres. Les anomalies Lipid transport in the intravascular compartment
du métabolisme des lipoprotéines à l’origine de concentrations plasma- is ensured by several classes of lipoproteins pos-
tiques extrêmes (concentrations inférieures au 5e percentile ou supérieures sessing specific physicochemical and metabolic
au 95e percentile de la distribution) du cholestérol ou des triglycérides sont characteristics. Abnormalities of lipoprotein meta-
fréquemment la conséquence de mutations de gènes impliqués dans ce bolism leading to extreme plasmatic concentrations
métabolisme. Ainsi, au cours des trente dernières années, l’étude de ces (concentrations below the 5th percentile or above
dyslipidémies héréditaires a permis une meilleure compréhension de ce the 95th percentile of the distribution) of cholesterol
métabolisme et de sa physiopathologie. L’identification de l’étiologie molé- or triglycerides are frequently due to mutations of
culaire conduisant à certaines de ces dyslipidémies permet d’expliquer genes directly involved in this metabolism. Thus,
la grande variété des phénotypes observés, certains étant accessibles à over the last decades, the study of these hereditary
des thérapeutiques ciblées. Ainsi, le diagnostic génétique, orienté par la dyslipidemias has allowed a better understanding
clinique et les paramètres biochimiques, permet, outre les possibilités de of this metabolism and its pathophysiology. The
dépistage familial, d’envisager un traitement diététique et/ou médicamen- major part of their large phenotypic diversity has
teux atténuant voire supprimant les conséquences possibles du trouble been explained by the identification of the mole-
métabolique induit par l’anomalie moléculaire causale. cular aetiology of several of these disorders. Ge-
netic diagnosis, guided by clinical and biochemi-
cal parameters, allows, besides the possibility of
Dyslipidémies – génétique – monogénique – maladies rares – métabolisme.
family screening, to offer a dietary and\or medical
treatment to reduce or eliminate possible conse-
quences of metabolic disorders induced by the
1. Introduction causal molecular defect.
Foie
pé Cel
rip lule
hé
riq
ue
Entérocyte
Circulation
Lymphatique
Adipocyte
Illustration réalisée grâce à la banque d’images « Servier Medical Art » et d’après Hegele RA. Nat Genet Reviews 2009 ;10:109-121.
Cette figure présente une vue schématique du métabolisme des triglycérides (TG) et du cholestérol (Ch) au sein des lipoprotéines de basse densité
(LDL) et de haute densité (HDL). Le métabolisme des TG débute par l’hydrolyse des graisses alimentaires dans l’intestin aboutissant à l’entrée
d’acides gras (AG) dans les cellules intestinales (entérocytes, transporteur spécifique). La présence d’AG intracellulaires permet la resynthèse de
TG qui, grâce à l’action de la protéine de transfert microsomique (MTP), sont associés à des esters de Ch et à une molécule d’apolipoprotéine B,
isoforme 48 (B48) conduisant à la formation de chylomicrons (CM). Ces CM, après un transport vésiculaire au cours duquel la protéine SARA2
joue un rôle essentiel, sont sécrétés dans le système lymphatique, puis dans la veine cave. Dans la circulation, les CM qui contiennent d’autres
apolipoprotéines telles que l’apoA5 (A5), l’apoC2 (C2) et l’apoC3 (C3) sont la cible de la lipoprotéine lipase (LPL). Cette enzyme, qui permet la
libération d’AG, est liée aux protéoglycanes de la surface endothéliale par l’intermédiaire de GPI-HBP1 (glycosylphosphatidylinositol-anchored
HDL binding protein 1, non représentée) ; sa sécrétion dépend du facteur LMF1 (lipase-maturation factor 1, non représenté), l’ApoC2 jouant un rôle
activateur de cette enzyme alors que l’apoC3 en est un inhibiteur. Les AG ainsi libérés pénètrent dans les cellules périphériques pour y servir de
substrat à la production d’énergie (β-oxydation) ou pour y être stockés dans le cas des adipocytes. Dans ces cellules, des enzymes permettent la
resynthèse de TG (DGAT, diacylglycerol acyl-CoA acyltransferase), ainsi que par la suite la mobilisation des AG à partir des TG après action de la
lipase hormono-sensible (LHS) et de la TG lipase adipocytaire (TGLA). Au terme de ce catabolisme, les résidus de CM (RCM) sont captés au niveau
hépatique par le récepteur des LDL (LDLR) et/ou par un autre récepteur de la même famille (LRP1, LDLR related protein 1). Dans les hépatocytes,
sous l’action de la MTP, les TG vont être associés au Ch et à de l’apoB, isoforme 100 (B100) cette fois, formant alors les lipoprotéines de très
basse densité (VLDL) qui passent ensuite dans la circulation. Le contenu en TG des VLDL est peu à peu hydrolysé par la LPL, libérant des AG et
aboutissant à des particules issues des VLDL, les IDL (intermediate density lipoprotein) qui sont elles-mêmes la cible de lipases, lipase hépatique
(LH) notamment, conduisant alors aux lipoprotéines de type LDL. Dans le cas du métabolisme du Ch, les stérols, y compris les phytostérols (PhS)
présents dans la lumière intestinale, pénètrent dans les entérocytes via le transporteur NPC1L1 (Niemann-Pick C1 like). Certains, notamment les
PhS, étant ré-excrétés par le transporteur hétérodimérique ABCG5/G8 (ATP binding cassette G5/G8). Au sein des entérocytes, le cholestérol issu
de l’absorption est empaqueté avec des TG dans les CM alors que dans les hépatocytes, le cholestérol provenant de la capture des RCM ou de la
synthèse de novo par action de la 3-hydroxy-3-méthylglutaryl-coenzyme A réductase (HMGCoA-réductase, enzyme clef limitante) est associé aux
autres composés dans les VLDL. Par la suite le Ch est exporté et transporté par VLDL/IDL/LDL depuis le foie vers les cellules périphériques où il
est capté par endocytose grâce au LDLR. Ce récepteur est associé à une protéine adaptatrice (LDLRAP1, LDLR adaptator protein 1), tant au niveau
hépatique que périphérique. Il est soumis à un processus de recyclage via les endosomes dans lequel la fonction de PCSK9 (proprotein convertase
subtilisin/kexin type 9) est de conduire à la dégradation du LDLR et donc à la diminution de son expression à la membrane cellulaire. Le métabolisme
des particules HDL représente quant à lui ce que l’on dénomme transport inverse, correspondant au retour du Ch depuis la périphérie vers le foie.
Le Ch est en partie issu de l’efflux depuis les cellules par interaction directe de l’apoA1 (A1) avec le transporteur ABCA1 (ATP binding cassette A1),
un autre transporteur, ABCG1 (ATP binding cassette G1, non représenté) étant aussi impliqué. Le Ch lié à l’apoA1 est par la suite estérifié par la LCAT
(lecithin-cholesterol acyltransferase). La particule est ensuite réorganisée avec notamment adjonction de phospholipides par la PLTP (phospholipid
transfer protein, non représentée). Dans la circulation le HDL fait l’objet de remodelages avec action de lipases (lipase endothéliale, LIPG) et échange
de Ch/TG avec les particules LDL par l’intermédiaire de la protéine de transfert d’ester de cholestérol (CETP). Le Ch issu de ce processus de retour
depuis les cellules périphériques est alors capté par le foie soit au sein des particules HDL via le transporteur SCARB1 (scavenger receptor class
B-1), soit des LDL via le LDLR.
du CE et des TG, le manteau hydrophile se compo- Figure 2 – Prévalence des dyslipidémies en France.
sant de phospholipides (PhL), de ChL et de protéines
Dyslipidémies mixtes Hypertriglycéridémies pures
dont certaines sont spécifiques (apolipoprotéines). Les 5 % (4 - 6 %) 4 % (4 - 5 %)
Ch total > 2,4 g/l Ch total > 2,4 g/l
principales lipoprotéines transportant les TG sont les TG > 2 g/l TG > 2 g/l
chylomicrons (CM) et les lipoprotéines de très basse Absence anomalie
densité (VLDL pour very low density lipoprotein), alors lipidique
HypoHDLémies
que le cholestérol est majoritairement véhiculé dans les isolées
12 % (11 - 13 %)
lipoprotéines de basse densité (LDL pour low density HDL-Ch < 0,4 g/l, homme
HDL-Ch < 0,5 g/l, femme
lipoprotein) et de haute densité (HDL pour high density
lipoprotein). Comme suggéré ci-dessus, les lipoprotéines
se distinguent les unes des autres notamment par leur Hypercholestérolémies pures
30 % (29 - 32 %)
densité résultant en partie de leur composition (CE / Ch total > 2,4 g/l
TG < 2 g/l
TG /PhL/protéines). Le métabolisme des lipoprotéines
D’après Ferrières J. Arch. Mal. Cœur Vaiss 2005.
est la résultante d’un réseau complexe d’assemblage, Entre parenthèses, intervalle de confiance de 95 %. Les valeurs des
sécrétion, remodelage et catabolisme de ces structures concentrations plasmatiques en cholestérol (Ch) total et triglycérides (TG) ayant
servi à définir ces dyslipidémies sont précisées pour chacune d’entre elles.
(figure 1).
Les dyslipidémies sont définies comme la variation d’un
ou de plusieurs paramètres lipidiques (Ch, TG) en dehors Figure 3 – Gènes impliqués
des limites des valeurs usuelles identifiées au sein d’une dans les dyslipidémies héréditaires.
population donnée. Ces pathologies du métabolisme lipi-
Fréquence dans la population
transmission du phénotype au sein d’une même famille Distribution « gaussienne » des valeurs de taux circulants de lipides dans
avec une surreprésentation de la pathologie, on parle une population. Gènes impliqués dans les formes extrêmes (inférieure au
5e, à gauche, ou supérieure au 95e percentiles, à droite), des concentrations
alors de dyslipidémies héréditaires. Il s’agit en fait des plasmatiques de LDL-cholestérol (LDL-Ch), HDL-cholestérol (HDL-Ch) et
phénotypes les plus extrêmes, dont les concentrations triglycérides (TG).
circulantes de Ch et/ou TG se situent en dehors des
5e et 95e percentiles de la courbe de distribution des
paramètres lipidiques dans la population. Au cours des
trente dernières années, de nombreux travaux ont per- ne pas entreprendre d’examens spécialisés inutiles. On
mis l’identification de gènes impliqués dans ces patho- distingue trois entités :
logies (figure 3). C’est à la description de ces formes r l’abêtalipoprotéinémie (ABL), maladie autosomique
particulières de dyslipidémies que nous nous sommes récessive très rare liée à des mutations du gène MTP
attachés dans cette revue. (microsomal triglyceride transfer protein) ;
r l’hypobêtalipoprotéinémie familiale (HBLF), maladie
autosomique semi-dominante majoritairement due à
2. Anomalies monogéniques du des mutations du gène apoB entraînant la production
de formes tronquées de l’apoB et pouvant être identique
métabolisme du LDL-cholestérol dans sa forme homozygote à l’ABL ;
r la maladie d’Anderson (MA) ou maladie de rétention des
2.1. Hypobêtalipoprotéinémies
chylomicrons (MRCM), maladie autosomique récessive
Les hypocholestérolémies génétiques sont définies biochi-
miquement par une diminution des concentrations plas- très rare, due à des mutations du gène SARA2.
matiques de cholestérol liée à une diminution, voire à une
absence totale des lipoprotéines plasmatiques contenant 2.1.1. Explorations biochimiques permettant
l’apolipoprotéine B (apoB) c’est-à-dire les chylomicrons, d’orienter le diagnostic génétique
VLDL et LDL (LDL-Ch < 0,8 g/L ou 2,07 mmol/L) [3, 4]. Sur le plan biochimique, un bilan lipidique (CT, LDL-Ch,
Il est important de bien faire la distinction entre une hypo- HDL-Ch, TG et apoB), pratiqué également si nécessaire
cholestérolémie acquise et une forme familiale, afin de chez les parents du cas-index, permet d’orienter le
ChT
diagnostic étiologique (tableau I). Dans le cas de l’HBLF, 2.1.2. Diagnostic moléculaire
il sera complété par la détection des formes tronquées r L’ABL est une pathologie autosomique récessive très
d’apoB, qui permettra de cibler la région du gène apoB à rare pour laquelle environ une centaine de cas ont été
séquencer (13 689 paires de bases codantes). La migra- décrits. Elle est la conséquence d’une perte de fonction
tion de ces protéines en PAGE-SDS permet de mettre en biallélique de la microsomal triglyceride transfer protein
évidence une apoB incomplète avec ou sans apoB100 [7-9], qui catalyse dans le foie et l’intestin le transfert des
visible [5] ; elle est suivie d’un transfert sur membrane de lipides sur l’apoB. Chez les patients, les mutations du
nitrocellulose, puis d’un immunoblot avec des anticorps gène MTP ne permettent donc pas d’assembler l’apoB
monoclonaux spécifiques de l’extrémité N-terminale de synthétisée avec les lipides et empêchent la formation
l’apoB100, de l’extrémité C-terminale de l’apoB100 et des lipoprotéines contenant l’apoB [10]. La majorité des
de l’apoB48 [6]. Il est important de noter que seules mutations identifiées ont pour conséquence la production
les formes tronquées plus grandes que l’apoB27 sont de protéines tronquées (mutations non-sens, insertions/
susceptibles d’être détectées dans la plasma. délétions d’une où deux paires de bases, mutations d’un
site d’épissage, grandes délétions) [11, 12]. Quelques la durée des carences, retard staturo-pondéral (vitamine A),
mutations faux-sens ont aussi été décrites, en associa- rétinite pigmentaire (vitamines A et E), ataxie (vitamine E)
tion avec une forme plus modérée de la maladie [13, 14]. et troubles de l’hémostase (vitamine K) [25, 26].
r L’HBLF est transmise sur un mode semi-dominant, ce qui
signifie que les hétérozygotes ne sont pas normaux mais 2.1.4. Formes cliniques
ont un phénotype moins sévère que les homozygotes. Elle On distingue d’une part le tableau clinique sévère des
se présente donc sous deux formes, la forme homozygote, ABL, des HBLF homozygotes sans apoB plasmatique et
très rare, et la forme hétérozygote dont la fréquence (éva- des MA, et d’autre part les HBLF homozygotes avec apoB
luée sur des critères cliniques) est comprise entre 1/500 plasmatique et les HBLF hétérozygotes, le plus souvent
et 1/1 000 [3,15]. Les patients sont en grande majorité asymptomatiques (tableau I).
porteurs de mutations de l’apoB qui sont presque exclusi- r ABL, HBLF homozygotes sans apoB plasmatique et MA
vement des mutations non-sens aboutissant à des formes Le tableau classique de l’ABL associe des signes digestifs,
tronquées allant de apoB2 à apoB89 (de 2 % à 89 % de la une rétinite pigmentaire, une ataxie et une acanthocytose
taille de l’apoB100). Les formes homozygotes sans apoB [27]. La malabsorption lipidique entraîne dès la petite
correspondent ainsi à des troncations plus courtes que enfance un syndrome pseudo-cœliaque avec vomisse-
l’apoB27 (donc non détectables dans le plasma) alors ments, diarrhée chronique, stéatorrhée (résolutive sous
que les formes avec apoB plasmatique correspondent régime hypolipidique) et retard staturo-pondéral. L’endos-
à des troncations moins sévères. Ces dernières années, copie intestinale à jeun montre un relief villositaire normal,
des pertes de fonction de PCSK9, dont les mutations ce qui exclut la maladie cœliaque, et un aspect duodénal
avec un gain de fonction sont impliquées dans l’hyper- de gelée blanche, élément clé du diagnostic. La stéatose
cholestérolémie, ont par ailleurs été identifiées chez des que l’on peut mettre en évidence dans les entérocytes
patients présentant une forme cliniquement hétérozygote existe aussi dans le foie et évolue inconstamment vers
de la maladie [16, 17]. une cirrhose éventuellement très précoce [28]. Au cours
r La maladie d’Anderson ou maladie de rétention des de la première ou de la deuxième décennie, les carences
chylomicrons, particulièrement rare (environ 40 patients en vitamines liposolubles déterminent les signes cliniques
décrits [18-20]), est une maladie autosomique récessive. prépondérants comme les atteintes neuro-ophtalmiques
Le défaut de sécrétion intestinale des lipides alimentaires qui miment une maladie de Friedreich (hypoesthésie pro-
sous forme de chylomicrons qui caractérise cette maladie prioceptive, syndrome cérébelleux et faiblesse musculaire
est dû à une perte de fonction biallélique du gène SARA2 pouvant évoluer vers un état grabataire) et sont respon-
qui code la protéine Sar1b, petite GTPase essentielle au sables de la morbidité de l’ABL. La rétinite pigmentaire
transport vésiculaire des chylomicrons dans l’entérocyte qui débute par une altération de la vision nocturne et des
[11, 21, 22]. couleurs, évolue vers la cécité. Enfin, sur le plan biologique,
aux anomalies lipidiques s’ajoutent une acanthocytose
2.1.3. Physiopathologie (figure 1) des globules rouges (déformation des globules rouges qui
La cellule intestinale absorbe le Ch et synthétise les apoli- apparaissent comme hérissés d’épines et deviennent plus
poprotéines (ApoB48 notamment) et les lipides nécessaires rigides), ainsi qu’éventuellement une anémie en général
à l’assemblage des chylomicrons qui seront sécrétés vers modérée et des troubles de l’hémostase.
la lymphe. Dans le cas des hypocholestérolémies décrites Cliniquement, les patients HBFL homozygotes sans apoB
ci-dessus, des anomalies génétiques de l’entérocyte empê- plasmatique et les MA sont en tout point comparables
chent l’assemblage des chylomicrons ou leur excrétion : aux patients ABL, à l’exception des complications neuro-
l’intestin grêle est donc chargé de lipides qu’il ne peut rétiniennes qui semblent apparaître plus tardivement et donc
excréter dans l’organisme [5]. L’examen histopatholo- être moins sévères. Les HBFL se distinguent des ABL grâce
gique des biopsies duodénales montre un relief villositaire aux bilans lipidiques des parents qui sont normaux dans
normal mais des entérocytes remplis de larges vacuoles l’ABL, leur cholestérolémie étant abaissée dans l’HBFL. En
lipidiques. Les entérocytes qui bordent le tiers supérieur dehors des bilans lipidiques, la MA se distingue des deux
des villosités ont alors un aspect clarifié. À l’endoscopie, le autres pathologies par l’absence d’acanthocytose ainsi
duodénum présente une apparence de gelée blanche quasi que par une élévation de l’activité créatine-kinase, sans
pathognomonique des hypocholestérolémies génétiques perturbation des électromyogrammes et sans anomalies
[23]. Il résulte de cette stéatose intestinale une intolérance des biopsies musculaires [23].
digestive associant vomissements et stéatorrhée chro- r HBFL homozygotes avec apoB plasmatique et HBFL
nique ainsi qu’une malabsorption lipidique entraînant des hétérozygotes
carences en vitamines liposolubles. En effet, le transport Les HBFL homozygotes avec apoB plasmatique sont
plasmatique et la distribution tissulaire de ces vitamines typiquement découverts fortuitement à l’âge adulte. Ils
dépendent en partie (A, K, D), voire quasi exclusivement sont en effet en général cliniquement asymptomatiques,
(E, carotène) des lipoprotéines contenant l’apoB [24]. Les bien que de rares cas de complications neuro-rétiniennes
concentrations plasmatiques de vitamine E et de bêta- aient été décrits. Sur le plan biologique, l’acanthocytose
carotène sont ainsi constamment effondrées, les concen- est absente et certains patients présentent une stéatose
trations de vitamine A le plus souvent diminuées, le déficit hépatique confirmée à l’examen histologique.
en vitamine K relativement fréquent alors que la carence À l’exception des sujets porteurs de troncations infé-
en vitamine D est rarement rapportée [23]. Non corrigées, rieures à apoB10, aucun HBFL hétérozygote ne présente
celles-ci pourront entraîner, en fonction de la sévérité et de de symptomatologie clinique. Comme précédemment,
fonction (la perte de fonction de PCSK9 est associée à actuellement connus (LDLR, apoB ou PCSK9). Chez ces
une hypocholestérolémie). HF hétérozygotes, on observe en moyenne, une atteinte
coronarienne chez 50 % des hommes au-delà de 50 ans
2.2.3. Physiopathologie (figure 1) et chez 30 % des femmes de plus de 60 ans. Le risque
Les différentes étiologies moléculaires à l’origine d’HF vasculaire est globalement corrélé aux concentrations
de LDL-Ch circulantes, les formes les plus sévères étant
affectent des acteurs clefs du métabolisme des particules
associées aux mutations du LDLR.
LDL. Ainsi, le LDLR code une glycoprotéine exprimée à la
surface des cellules (hépatocytes, cellules périphériques)
qui lie spécifiquement un domaine protéique de l’apoB 2.2.5. Prise en charge thérapeutique
contenu dans chaque particule LDL, permettant l’internali- La prise en charge vise à réduire le risque CV et dépend
sation de ce complexe ligand-récepteur par un processus donc de la sévérité de l’hypercholestérolémie et des facteurs
d’endocytose dans lequel intervient une protéine adap- de risque associés. Ainsi, dans le cas des formes « homo-
tatrice codée par LDLRAP1. Par la suite, le LDLR qui est zygotes » du fait des concentrations de LDL-Ch circulant
recyclé, subit une dégradation due à l’action de PCSK9 extrêmes, il est nécessaire d’avoir recours à des séances de
qui diminue donc la quantité de récepteur présent à la « LDL-aphérèse », une méthode d’épuration extracorporelle
surface des cellules. Ainsi, des pertes de fonctions (LDLR, des particules en excès (séance tous les quinze jours). Le plus
LDLRAP1), modification de spécificité (apoB) ou gain de souvent, chez ces patients, cette thérapeutique « physique »
est combinée aux deux types de traitement médicamenteux
fonction (PCSK9) de ces acteurs clefs aboutissent à une
ciblant le cholestérol : inhibition de la synthèse endogène
réduction de la vitesse d’épuration de la circulation des
par l’emploi d’inhibiteurs de l’HMGCoA-réductase (actuel-
particules LDL entraînant ainsi une l’hypercholestérolémie,
lement les statines) et inhibition de son absorption par les
favorisant alors la rétention de ces particules dans l’intima
inhibiteurs de NPC1L1, comme l’Ezetimibe.
artérielle à l’origine du développement de l’athérosclérose.
Chez les patients « hétérozygotes », il est maintenant avéré
qu’une prise en charge précoce est associée à une amé-
2.2.4. Formes cliniques lioration du risque CV (younger is better) [35]. Les objectifs
On distingue principalement, les formes exceptionnelles thérapeutiques (concentrations de LDL-Ch) qui sont fonction
(1/106) dites « homozygotes » (concentrations plasmatiques des facteurs de risque associés ont fait l’objet de recom-
de cholestérol total > 6 g/L) dont le risque CV est majeur mandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des
faisant courir un risque vital dès l’enfance en l’absence produits de santé (AFSSAPS) en 2005 (figure 4). L’arsenal
d’une prise en charge thérapeutique précoce lourde et thérapeutique est là encore basé sur les mêmes types de
adaptée, des formes dites « hétérozygotes » beaucoup molécules (statines, Ezetimibe), le recours à la LDL-aphé-
plus fréquentes et moins sévères. Ces dernières sont donc rèse étant rare, limité à la prévention secondaire et en cas
secondaires à une mutation d’un des trois gènes clefs d’inefficacité des thérapeutiques médicamenteuses.
phisme de l’apolipoprotéine E, apoE, génotype E2/E2), quence des hyperchylomicronémies primitives par muta-
quelques rares mutations de l’apoE ayant été décrites. tion homozygotes de la LPL est de 1/10 6 pour cette
C’est en fait pour les altérations de la lipolyse intra-vascu- maladie autosomique récessive. Plus de 100 mutations
laire, responsable de l’hyperchylomicronémie (dyslipidé- ont été décrites [71], souvent de type faux sens affectant
mie de type I) éventuellement associée à une augmenta- le site catalytique de l’enzyme (acides aminés 120 à 210),
tion des VLDL (dyslipidémie de type V) que le plus grand la substitution G188S étant la mutation la plus fréquente
nombre de gènes ont été impliqués (LPL, apoC2, apoA5, dans la population caucasienne [72].
GPI-HBP1, LMF1) [69]. Le gène codant l’apoC2 peut lui aussi être muté. Une
dizaine de mutations ont été rapportées, notamment faux
4.1. Explorations biochimiques permettant sens siégeant dans l’exon 3 qui code les acides aminés
55 à 78 correspondant au site d’activation de la LPL [73].
d’orienter le diagnostic génétique
Les premières mutations de l’apoA5 responsables
r Le lipoprotéinogramme
d’hyperchylomicronémies ont été décrites en 2005. Depuis,
Il s’agit d’une technique au cours de laquelle les lipopro-
moins de 10 ont été rapportées, principalement non sens,
téines sériques sont séparées en fonction de leur charge,
et à l’état homozygote [74].
permettant ainsi une analyse qualitative et pseudo-quanti-
Ces dernières années, deux nouveaux gènes ont été
tative de ces particules. Dans le cas d’une HTG de type I,
impliqués dans la lipolyse intra-vasculaire. Ainsi, trois
le lipoprotéinogramme montre la présence anormale de
mutations faux sens du gène codant la glycosylphospha-
CM, éventuellement associée à une augmentation des
tidylinositol-anchored HDL binding protein 1 (GPI-HBP1)
VLDL (type V).
ont été retrouvées à l’état homozygote [75] et deux muta-
r Activité PHLA (« post heparin lipase activity »)
tions non sens du lipase-maturation factor-1 (LMF1) ont
Les activités de la lipoprotéine lipase (LPL) et de la lipase
été identifiées toujours à l’état homozygote [76] chez des
hépatique (LH) peuvent être mesurées indépendamment
patients présentant une dyslipidémie de type I sévère.
(méthode de Nilsson-Ehle et Ekman [70]). Pour cette
méthode, il est nécessaire d’injecter un bolus d’hépa-
rine au patient qui va entrer en compétition avec les 4.3. Physiopathologie (figure 1)
glycosaminoglycanes retenant les lipases à la mem- Les chylomicrons sont synthétisés dans l’entérocyte en
brane plasmique des cellules endothéliales et permettre période postprandiale. Ils sont composés de TG d’origine
le détachement et la libération des enzymes dans le alimentaire et d’apoB48 principalement, puis exportés
sang circulant. L’activité LPL est mesurée en utilisant du dans la lymphe et dans la circulation via le canal thora-
trioléoylglycérol marqué au tritium en tant que substrat cique où ils subissent l’action de la LPL. Cette enzyme,
dans une émulsion tamponnée à pH 8 contenant également dont l’expression est favorisée par l’apoA5 et le facteur
de la lysophosphatidylcholine. Une baisse de l’activité LMF1, est liée aux protéoglycanes de la surface de l’en-
LPL, exprimée en valeur absolue et relative par rapport dothélium vasculaire par l’intermédiaire de GPI-HBP1, son
à un témoin, oriente alors le diagnostic étiologique vers activité lipolytique (hydrolyse des TG en AG et glycérol)
une HTG par déficit de la lipolyse intra-vasculaire. est activée par l’apoC2 et inhibée par l’apoC3. Ainsi, une
r Dosage et phénotypage des apolipoprotéines C perte de fonction de l’un des acteurs de ce catabolisme
(apoC) va entraîner une baisse de l’activité d’hydrolyse des TG
Il est intéressant d’évaluer le rapport des concentrations contenus dans les CM et par voie de conséquence pro-
de l’apoC2 et de l’apoC3, respectivement activateur et longer le temps de résidence de ces lipoprotéines dans
inhibiteur de la LPL. Ces apoC peuvent être dosées par la circulation sanguine (normalement très bref, 5 minutes
immunonéphélémétrie laser ou par immunoturbidimé- environ). De ce fait, il en résulte une persistance des
trie à l’aide d’anticorps polyclonaux. Le rapport apoC2/ CM qui peut être associée à l’augmentation des VLDL
apoC3 est usuellement compris entre 0,15 et 0,30. Une lorsque le déficit de lipolyse via la LPL s’exprime aussi
alternative consiste à analyser le phénotype des apoC sur les VLDL.
par isoélectrofocalisation (gel à 7,5 % de polyacrylamide,
urée 8 M et gradient d’ampholines pH 4 à 6) des VLDL 4.4. Formes cliniques
et IDL préalablement isolées par ultracentrifugation puis Dans leur forme classique, les déficits monogéniques
délipidées par un mélange éthanol/acétone, suivis d’une de la lipolyse correspondent donc aux exceptionnelles
solubilisation dans une solution d’urée/dithiothréitol (DTT). hyperchylomicronémies (type I). Elles peuvent aussi être
L’objectif de cette technique est d’étudier les différentes associées à une accumulation de VLDL (type V) et sont
isoformes d’apoC (C2, C30, C31, C32 ; selon le nombre alors de découverte plus tardive (âge adulte), notamment
de molécules d’acide sialique présentes sur la protéine) au cours de décompensations secondaires suite à une
et de mettre en évidence d’éventuelles anomalies de alcoolisation aiguë, une grossesse ou un diabète. Dans
leur phénotype, notamment de la sialylation des apoC3. ces cas, l’excès de VLDL non hydrolysés par la LPL n’est
plus compensé par l’augmentation de l’activité de la lipase
4.2. Diagnostic moléculaire hépatique.
Les mutations du gène de la LPL (1 sujet sur 500 dans Le tableau clinique est le plus souvent asymptomatique.
la population générale) représentent en l’état actuel des La xanthomatose éruptive, certes caractéristique, n’est
connaissances l’étiologie moléculaire la plus fréquente observée que dans moins de 1 % des cas. La principale
d’altération de la lipolyse intra-vasculaire. Ainsi, la fré- complication est un risque de pancréatite aiguë qui est
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