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Caractérisation Des Polymères Par Analyse Thermique PDF
Caractérisation Des Polymères Par Analyse Thermique PDF
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CARACTÉRISATION DES POLYMÈRES PAR ANALYSE THERMIQUE ________________________________________________________________________________
Dans cet article, les principales techniques d’analyse thermique basées sur
l’étude d’un paramètre thermodynamique extensif, tel que l’enthalpie ou le
volume, ou d’une susceptibilité dynamique telle que le module mécanique en
élongation ou en cisaillement ou la permittivité diélectrique sont abordées.
De nombreux laboratoires en France sont équipés d’une ou plusieurs de ces
techniques et sont donc susceptibles de prêter leur concours dans les domaines
concernés.
Abréviations
différentielle et analyse Les dispositifs de mesure d’ATD et d’AED sont réalisés sur la base
enthalpique différentielle de deux enceintes identiques, régulées en température, contenant
l’échantillon à analyser et le témoin. En AED, les dispositifs dits à
compensation de puissance sont constitués de deux fours identi-
ques ; la mesure effectuée est celle du gradient de puissance fournie
aux deux fours pour maintenir leurs températures égales. Cepen-
1.1 Généralités dant, dans la plupart des cas, le dispositif de chauffage des encein-
tes est unique. On mesure alors le gradient de température entre les
deux enceintes. Cette mesure est le résultat recherché pour l’ATD.
Pour l’AED, elle est convertie en gradient de puissance électrique en
1.1.1 Principe utilisant les équations de la chaleur. Cette procédure est bien évi-
demment transparente pour l’utilisateur.
Le principe des techniques calorimétriques différentielles [1] Une des contraintes liées à l’utilisation de l’ensemble de ces tech-
repose sur la mesure des variations de l’énergie thermique fournie niques est la nécessité d’un étalonnage rigoureux de l’appareillage,
à l’échantillon à analyser, par rapport à celle apportée à un corps dont découle la précision sur les mesures à la fois de température et
inerte appelé témoin, pour imposer un programme de température d’énergie. Cette opération est réalisée à partir de corps étalons dont
contrôlé. la température et l’enthalpie de transition sont connues (la fusion de
l’indium, par exemple).
En analyse thermique différentielle (ATD), la grandeur mesu-
rée est le gradient de température entre l’échantillon et le témoin. Au plan technique, une bonne résistance aux attaques chimiques
Dans ce cas, les flux de chaleur transmis à l’échantillon et au témoin des matériaux susceptibles d’être en contact avec les produits de
sont identiques. Cette technique est plutôt réservée aux études à décomposition du polymère à analyser garantit la longétivité de
hautes températures sur les matériaux (jusqu’à 1 600 °C). l’appareillage. La conception du matériel doit, en outre, être orien-
De fait, la technique la plus courante pour la caractérisation des tée vers des géométries et des choix de matériaux permettant de
polymères est l’analyse enthalpique différentielle (AED) : elle minimiser l’inertie thermique et d’optimiser la précision de mesure.
permet une analyse quantitative des transitions en terme énergéti- Ce sont ces éléments clefs qui déterminent la résolution de l’appa-
que. On mesure alors, en principe, le gradient de puissance électri- reil. Le choix du matériel le plus approprié aux applications auxquel-
que nécessaire pour maintenir l’échantillon et le témoin à une les on est confronté doit prendre en compte plusieurs autres
température identique, soit dans les conditions isothermes, soit en considérations :
imposant une montée en température. Parmi les applications classi- — le domaine de température accessible : celui-ci varie générale-
ques de cette technique, on peut citer : ment de – 160 °C (avec apport d’azote liquide) à 700 °C, et couvre
— la détermination de la température de transition vitreuse ; donc la gamme utilisable avec les polymères et les composites ;
— les mesures de taux de cristallinité ; — la masse d’échantillon nécessaire : pour des produits synthéti-
— la détermination de la température de fusion ; sés en faible quantité, mais aussi pour améliorer la précision en
— l’étude de la ségrégation de phases ; température, on préfèrera un modèle exigeant de faibles masses (de
l’ordre de quelques milligrammes). En revanche, pour des composi-
— l’analyse de la pureté de produits (pharmacologie) ;
tes et des matériaux hétérogènes, de façon plus générale, on doit
— les mesures de taux de polymérisation des résines ; veiller à utiliser des volumes d’échantillons suffisants pour être
— le suivi de la dégradation des polymères. représentatifs de la composition du produit ;
Les faibles masses d’échantillon nécessaires (quelques milligram- — la résolution (en mW) ramenée à l’unité de masse utile
mes), la rapidité des mesures (les vitesses de variation en tempéra- d’échantillon ;
ture sont de l’ordre de 10 °C/min), la large diffusion des dispositifs — la précision en température ;
commerciaux, ainsi que leur application très répandue dans les
— la gamme de vitesses de variation en température.
laboratoires, font de ces techniques un outil de première impor-
tance pour l’étude des propriétés thermiques des polymères et com- Une liste non exhaustive des principaux fournisseurs de matériel
posites. est donnée en Doc. AM 3 274.
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________________________________________________________________________________ CARACTÉRISATION DES POLYMÈRES PAR ANALYSE THERMIQUE
1.2 Caractérisation
des polymères amorphes 1
∆cp(J.g--1.K--1)
La transition vitreuse est le principal changement d’état interve-
nant dans les polymères amorphes. Il correspond au passage d’un Endothermique
état liquide surfondu à un état vitreux lors du refroidissement dans
la région de la température de transition vitreuse (Tg). Bien que ce 0,5
phénomène ne corresponde pas à une transition de phase au sens
thermodynamique du terme [2], il se manifeste par une variation
importante des propriétés dimensionnelles, mécaniques, thermi-
ques...
0
1.2.1 Transition vitreuse 40 50 60 70 80 90
T (°C)
De nombreux paramètres structuraux influent sur la température
de transition vitreuse des polymères, parmi lesquels la tacticité, la
masse molaire ou la présence de groupes latéraux volumineux. En
AED, la température de transition vitreuse (Tg) se manifeste par une Figure 2 – Thermogramme de poly(éthylène téréphtalate) vieilli
variation brusque de la capacité thermique dont un exemple appa- (trait plein) et non vieilli (tireté)
raît sur les figures 1 et 2. Cette variation de la capacité thermique,
∆ c p , est obtenue directement à partir de la variation du flux de cha-
leur, ∆ W , enregistrée au passage de Tg : Nota : une analyse claire et accessible du phénomène de transition vitreuse est donnée
dans le livre de Donth [2].
∆W
∆ c p = ----------
βm
1.2.2 Structure chimique
avec m masse de l’échantillon,
β vitesse de balayage en température. Les techniques calorimétriques peuvent apporter des informa-
tions sur la structure chimique des polymères, dans la mesure où la
Tg est définie soit au point de semi-vitrification (point milieu du température de transition vitreuse y est généralement sensible.
saut de cp), soit à la température à laquelle une variation de W (T ) se Ainsi, la température de transition vitreuse des polymères varie en
produit (onset) lors de la montée en température [3]. fonction de la stéréorégularité des chaînes. Pour le poly(métha-
Pour des mesures rigoureuses, il est nécessaire de préciser non crylate de méthyle) (PMMA), par exemple, Tg peut varier de 50 à
seulement la méthode utilisée pour déterminer Tg mais également 130 °C lorsque le PMMA passe de la forme isotactique à la forme
la vitesse de balayage en température et, plus généralement, l’his- atactique [5]. De même, la température de transition vitreuse des
toire thermomécanique de l’échantillon. Par exemple, Tg est sensi- copolymères ou des mélanges de polymères varie suivant le type de
ble à l’orientation mécanique subie par l’échantillon, mais égale- copolymérisation (à blocs, alternée, statistique) et la compatibilité
ment à la vitesse de refroidissement lors du passage à Tg, préalable- des mélanges. Pour des mélanges compatibles ou des copolymères
ment à la mesure. Si cette vitesse augmente, la structure est figée statistiques, on relève une seule température de transition vitreuse,
avec une densité moindre et un volume libre supérieur, de sorte que qui varie en fonction des températures de transition vitreuse ( T g1 et
la température de transition vitreuse mesurée au cours de la remon- T g2 ) des homopolymères, selon des lois du type loi de Fox [6] :
tée en température augmente [4].
1 w w
------ = -------1 + -------2
Tg T g1 T g2
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Des réajustements de cette loi ont été proposés par la suite [9]. La compatibilité de mélanges de polymères peut également être
Les techniques calorimétriques et les mesures spécifiques de mas- suivie par l’évolution de la (des) températures(s) de fusion, si l’un au
ses molaires ainsi que la chromatographie par perméation de gel moins des constituants est cristallisable [6].
(CPG) [10] sont particulièrement bien adpatées à ce type d’étude. La mise en évidence de phénomènes de transition de phases cris-
tallines est également très fréquemment effectuée par AED. Un
exemple est la dépendance de la transition de Curie des copolymè-
res ferroélectriques poly(fluorure de vinylidène/trifluoroéthylène)
1.3 Caractérisation (PVDF/TFE) en fonction de leur composition chimique [13].
des polymères semi-cristallins
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3.2 Caractérisation
des polymères amorphes Dans les polymères semi-cristallins, on retrouve généralement les
modes de relaxation primaire et secondaire décrits précédemment,
bien qu’ils soient atténués, en particulier le mode primaire [19].
Les modes de relaxation mécanique se manifestent par un pic A plus haute température, un mode supplémentaire associé à la
pour l’angle de perte, pour une température Tmax si l’on travaille à phase cristalline est généralement observé (par exemple pour le PE
fréquence fixe (pulsation ω 0) et température variable. La figure 3 [31] ou le PVDF [32]). L’indexation des modes est alors la suivante :
représente un exemple de spectres d’ADM obtenu sur du PMMA en — α = relaxation cristalline ;
flexion trois points. — β = relaxation primaire (associée à Tg) ;
La cinétique de relaxation définit la loi d’évolution de Tmax en — γ = relaxation secondaire (cf. figure 4). Il peut être utile de sui-
fonction de la fréquence de sollicitation : vre l’évolution des propriétés mécaniques en fonction du taux de
cristallinité ou en fonction du vieillissement de la phase cristalline
T max = f ( ω 0 ) (recristallisation par exemple) [33].
A
τ = τ 0v exp ---------------
T Ð T0 1
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4. Analyse dynamique — mesures par pont d’impédance (les plus classiques) pour des
fréquences intermédiaires (10 à 106 Hz) ;
électrique (ADE) — réflectométrie pour des fréquences très élevées [37].
Les critères de choix du matériel prendront en compte :
— les caractéristiques de la régulation thermique ;
4.1 Généralités — la gamme de fréquences accessible ;
— la géométrie des échantillons ;
4.1.1 Principe — la possibilité de mesurer une conductivité surfacique ;
— l’amplitude des tensions applicable ;
L’ADE est la technique la plus utilisée pour caractériser les pro-
— la sensibilité sur ε’ et ε’’ ;
priétés diélectriques des polymères. Elle correspond à l’équivalent
— le support logiciel proposé.
électrique de l’ADM. Un champ électrique alternatif est appliqué à
l’échantillon et les variations de courant mesurées permettent de
déterminer l’impédance complexe, d’en déduire les variations de 4.2 Caractérisation
polarisation, et donc les composantes réelle (ε’) et imaginaire (ε’’) de
la permittivité diélectrique complexe, ainsi que le facteur de dissi- des polymères amorphes
pation diélectrique (ou tangente de l’angle de pertes) tan δ = ε ’’/ε ’.
La description des modes de relaxations mécaniques faite précé-
L’impédance complexe d’un matériau diélectrique d’épaisseur e demment est également valable pour les relaxations diélectriques.
et de surface S peut se mettre sous la forme : L’avantage de l’ADE est de pouvoir couvrir une gamme de fréquen-
e ces plus large, ce qui permet de caractériser la cinétique de relaxa-
Z * = --- [ σ 0 + j ( 2πf ) ε * ] Ð1
S tion avec une meilleure précision. Notons qu’à des températures
supérieures à celles correspondant au mode de relaxation primaire,
avec σ0 conductivité à fréquence nulle, l’analyse est parfois perturbée par des phénomènes de conduction.
f fréquence de sollicitation, Cette technique permet de déterminer les pertes d’énergie diélec-
ε* permittivité diélectrique complexe de l’échan- trique pour un matériau destiné à être utilisé comme isolant ou élé-
tillon : ε * = ε ′ Ð j ε ′′ . ment passif à une fréquence et à une température données. L’ADE
étant sensible à la présence d’espèces polaires ou ioniques, elle
Ces paramètres sont obtenus à partir de la mesure des courants peut révéler la présence de résidus de synthèse. Les problèmes de
en phase et en quadrature par rapport à une tension appliquée Ve : vieillissement physique, de ségrégation de phases et de compatibi-
S σ0 lité des polymères peuvent également être abordés.
i ph = V e ( 2π f ) --- ε ′′ + --------
-
e 2π f
S
i quad = V e ( 2π f ) --- ε ′ 4.3 Caractérisation
e des polymères semi-cristallins
Il est nécessaire de connaître la conductivité statique σ0 pour
déterminer ε’’. Une méthode approximative consiste à considérer L’ADE a été largement utilisée pour caractériser les propriétés dié-
qu’au-delà de la relaxation primaire (α), le facteur ε’’ est négligeable, lectriques de polymères électroactifs comme les polymères ferro-
ce qui donne un accès direct à σ0. On peut également noter que, électriques [38] ou les polymères à cristaux liquides [39]. Dans cer-
dans nombre de résultats expérimentaux, la composante en phase tains cas, le polymorphisme (présence de plusieurs phases cristalli-
est représentée sans que les contributions relatives au facteur de nes) peut être détecté si ces phases cristallines ont des
dissipation diélectrique et à la conductivité soient séparées. polarisabilités différentes.
La conductivité des échantillons est le principal obstacle aux L’ADE vient également en complément à l’ADM pour l’analyse de
mesures diélectriques. Si elle ne pose pas de problème pour la plu- la relaxation cristalline α, par exemple [20]. Dans le cas de polymè-
part des polymères qui sont, en général, de bons isolants, l’étude de res polaires, elle permet également de mieux définir la relaxation
composites à renfort conducteur est plus délicate. Le polymère doit primaire (β ). En effet, l’ADM enregistre la déformation macroscopi-
également être polaire pour qu’une polarisation puisse être induite. que de l’échantillon, alors que l’ADE est sensible aux réorientations
Ainsi, les mesures diélectriques dans le PE par exemple nécessitent dipolaires et détecte ainsi des mouvements localisés des séquences
l’introduction dans la chaîne macromoléculaire de groupes polaires de chaînes.
tels que –C=O ou –C–Cl [34].
4.1.2 Appareillage
L’ADE présente au plan technique un certain nombre d’avantages
5. Analyse des courants
par rapport à l’ADM, bien qu’elle ne donne évidemment pas accès
aux mêmes paramètres physiques :
thermostimulés (CTS)
— l’utilisation de transducteurs électromagnétiques, pour sollici-
ter le matériau et pour mesurer sa réponse, est supprimée : le dispo- 5.1 Généralités
sitif de mesure est donc plus compact, ce qui, en principe, facilite la
régulation thermique ;
— la gamme de fréquences accessible est beaucoup plus large 5.1.1 Principe
que pour l’ADM : de 10–5 à 109 Hz pour certains dispositifs [35], ce
qui permet une analyse plus complète des relations fréquence-tem- La technique des courants thermostimulés (CTS) est une méthode
pérature des pics de perte. de caractérisation quasi-statique. Son principe est schématisé sur la
figure 5. Un champ électrique statique est appliqué à une tempéra-
De telles plages de fréquence sont couvertes par des techniques ture Tp, ce qui permet d’orienter les dipôles dont le temps de relaxa-
de mesure complémentaires : tion est court à cette température. Cette orientation dipolaire est
— conversion d’un signal enregistré dans le domaine des temps ensuite figée en abaissant la température jusqu’à T0 << Tp où le
(courant transitoire) en une réponse fréquentielle par transformée champ est supprimé. Une remontée linéaire en température, au
de Fourier pour les basses fréquences [36] ; cours de laquelle le courant de dépolarisation est enregistré, permet
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— de la sensibilité de l’électromètre ;
Champ électrique appliqué — des possibilités d’effectuer des mesures de conductivité ;
— du support logiciel permettant le traitement et l’analyse des
données ;
Temps — de l’expertise proposée pour l’interprétation des résultats.
Température de mesure
Tp Les méthodes de mesure détaillées sont décrites dans la réfé-
rence [44].
5.2 Caractérisation
T0
des polymères amorphes
Le pic de relaxation α associé à Tg est généralement bien défini
par CTS. On obtient une température, au maximum du pic, qui cor-
Temps respond pratiquement à Tg (définie par AED, par exemple), car la
Courant de dépolarisation
fréquence équivalente est faible. Par polarisations fractionnées, on
observe, pour le mode α, un phénomène de compensation avec un
paramètre Tc pouvant varier de Tg + 5 °C à Tg + 30 °C [45]. La relaxa-
tion secondaire β a également été analysée [46]. La figure 6 repré-
Température de mesure sente des exemples de spectres CTS complexes, obtenus sur des
polymères amorphes (PET, PMMA) ou semi-cristallins (PVDF). Cette
Figure 5 – Principe des courants thermostimulés technique a été appliquée à l’étude de la ségrégation dans les
mélanges de polymères [47], du vieillissement physique [48] ou de
l’influence de l’orientation mécanique sur des films de PET [49], par
le retour à l’équilibre graduel des dipôles. Les pics de courants enre- exemple.
gistrés correspondent à des phénomènes de relaxation définis pré-
cédemment. La faible fréquence équivalente ( < 10–3 Hz) confère à
cette technique une grande sensibilité dans la définition des modes 5.3 Caractérisation
de relaxation. des polymères semi-cristallins
L’analyse des spectres complexes, dans le but de déterminer la
cinétique de relaxation, ne peut être faite de manière simple, car les Les relaxations primaire et secondaire des polymères semi-cris-
modes de relaxation ne sont généralement pas décrits par un pro- tallins peuvent être mises en évidence par CTS avec, dans la plupart
cessus unique [40]. Aussi, la technique des polarisations fraction- des cas, une meilleure définition que par les techniques dynami-
nées est-elle utilisée [41, 42]. Elle consiste à appliquer le champ sur ques. La relaxation cristalline α, son rôle dans le vieillissement des
une fenêtre étroite en température, ce qui permet de déconvoluer propriétés pyroélectriques, ainsi que la transition de Curie de copo-
les modes en éléments simples. L’analyse des pics élémentaires lymères ferroélectriques ont été étudiés par CTS [50]. Dans certains
obtenus conduit à une distribution discrète en temps de relaxation polymères semi-cristallins, tels que le PEEK, le PPS, le PET, une tran-
obéissant le plus généralement à une équation d’Arrhenius, et dans sition vitreuse dédoublée (correspondant aux phases amorphes
certains cas, à une équation de Vogel [43]. Des lois de variation telle libre et contrainte par les cristallites) a été observée [49, 51]. Seule la
que la loi de compensation : relaxation associée à la transition vitreuse de la phase amorphe
libre est caractérisée par un phénomène de compensation, ce qui
∆H permet d’identifier les phases amorphes.
τ oi = τ c exp Ð ---------i
kT c
avec τc et Tc temps et température de compensation,
τoi et ∆Hi facteur préexponentiel et enthalpie d’activation, Id (A) α PET
issus de l’analyse, pour le pic i.
permettent de distinguer des processus ayant une origine unique et, α PMMA
dans certains cas, d’en donner une interprétation plus précise que
l’observation des spectres complexes ne le permet. 10--11
α PVDF
5.1.2 Appareillage
β PVDF
L’élément important dans l’appareillage est un électromètre sen- 5 x 10--12
sible permettant des mesures de courant dans la gamme de 10–15 à β PMMA
(Id x 10)
10–8 A.
Des dispositifs sont désormais disponibles dans le commerce (cf. β PET
Doc. AM 3 474). La précision de la régulation en température est un 0
élément très important dans la qualité des mesures. Le signal (cou-
--150 --100 --50 0 50 100 T (°C)
rant) enregistré est, en effet, proportionnel à la vitesse de variation
en température. Des fluctuations de cette dernière peuvent entraî- Id courant de dépolarisation Tp température de polarisation
ner des artefacts sur les spectres.
PET Tp = 80 °C PET poly(éthylène téréphtalate)
On peut enfin utiliser une méthode consistant à mesurer, sous
champ constant, le courant au cours d’une remontée linéaire en PVDF Tp = 70 °C PVDF poly(fluorure de vinylidène)
température : dans ce cas, le signal mesuré comprend une compo- PMMA Tp = 120 °C PMMA poly(méthacrylate de méthyle)
sante de conduction superposée à la composante de polarisation.
La qualité d’un dispositif sera jugée en tenant compte : Figure 6 – Relaxations cristalline, primaire et secondaire,
— des caractéristiques de la régulation thermique ; observées en CTS
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AM 3 274 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites
P
O
U
R
Caractérisation des polymères
par analyse thermique E
N
S
par Gilbert TEYSSÈDRE A
Ingénieur INSAT (Institut national des sciences appliquées de Toulouse)
Chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) V
et Colette LACABANNE O
Professeur à l’Université Paul-Sabatier (Toulouse)
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Fournisseurs. Constructeurs
R (liste non exhaustive)