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AUDIT PAR CYCLE

STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION


A.CONNAISSANCE DES OPERATIONS
Connaissance générale

Elle porte sur les opérations, l’environnement externe, l’organisation interne et les méthodes
et principes comptables de l’entité contrôlée.

Opérations

L’auditeur prend connaissance :


des opérations de production, et en particulier des différents stades de la production, de la
durée des cycles de production, des difficultés de production rencontrées, etc. ;
des circuits d’approvisionnements de matières premières, marchandises, matières
consommables, pièces de rechange, etc. ;
des niveaux de stocks et d’en-cours de production généralement détenus par l’entreprise ;
des détentions de stocks pour le compte de tiers ;
du mode de suivi des quantités (inventaires permanents, intermittents, périodicité des
inventaires physiques…) ;
des lieux de stockage (emplacement géographique des magasins, entrepôts…).

Environnement externe

L’auditeur doit s’informer des réglementations spécifiques susceptibles de s’appliquer aux


stocks de l’entreprise (produits dangereux), ainsi que des contraintes particulières de stockage
(produits susceptibles de vol, péremption, conditionnements spécifiques…), etc.

Organisation interne

L’auditeur s’intéresse à l’organisation mise en place et notamment aux différents services


intervenant dans les opérations du cycle, à leurs attributions respectives et à leur place dans
l’organisation générale de l’entreprise.
Pour ce cycle « stocks et en-cours de production », les services concernés comprennent
généralement :
 les magasins de stockage;
 le service réception ;
 le service expédition ;
 le service de gardiennage.

Méthodes et principes comptables

L’auditeur prend notamment connaissance :


des méthodes de valorisation des stocks et en-cours et notamment de la formation des coûts de
revient et du mode de prise en compte des écarts d’incorporation lorsque l’entreprise utilise
des prix standards ;
des méthodes retenues pour la dépréciation des stocks.

A ce stade, l’auditeur apprécie la conformité des principes retenus avec la réglementation


comptable, ainsi que la permanence des méthodes par rapport à l’année précédente.
Examen analytique

L’examen analytique comporte généralement des travaux suivants :

 l’obtention ou l’établissement d’un état récapitulatif des stocks et en-cours (valeurs


brutes et provisions), par catégorie et par site, en comparaison avec l’année
précédente. L’auditeur s’assure de la concordance avec les états financiers des totaux
ressortant de cet état ;
 l’examen de ratios permettant de mesurer l’importance des stocks en nombre de jours
de production, pour les produits finis, intermédiaires et en-cours, ou en nombre de
jours d’achat, pour les matières premières et les marchandises ; l’examen de
l’évolution du taux moyen de provision, globalement, puis par catégorie de stock ;
 l’obtention des explications nécessaires sur les évolutions les plus significatives.

A. Evaluation du contrôle interne

Les procédures du cycle « stocks et en-cours de production » recouvrent généralement les


fonctionnalités suivantes :
o production ;
o suivi des quantités en stock et protection physique des stocks ;
o valorisation et dépréciation des stocks.

Production

Objectifs

Le contrôle interne doit notamment garantir :


o que les lancements en production visent à produire des biens utiles à l’entreprise, ou
destinés à être vendus ;
o et que les en-cours de production sont correctement suivis et évalués à la clôture.

Risques potentiels
Parmi les risques majeurs associés à la production figurent :
o le lancement de productions pour des biens sans débouchés, qui doivent de ce fait être
dépréciés ;
o l’obtention de biens de qualité inférieure aux attentes internes ou à celles du marché ;
o l’absence de visibilité sur la réalité des en-cours de production ;
o la présence d’anomalies dans le calcul des coûts de production des biens stockés.

Mesures usuelles de contrôle interne

Les procédures de contrôle interne généralement mises en place pour couvrir les risques
potentiels mentionnés ci-dessus sont les suivantes :
o les procédures permettant de recenser systématiquement et périodiquement les besoins de
l’entreprise (cf identification des besoins dans le cycle « achats/fournisseurs) ;
o la définition et la mise en place d’un programme d’assurance qualité ;
o la mise en place d’une comptabilité analytique permettant de suivre en permanence les en-
cours de production, d’en connaître la valeur, et de calculer de manière fiable les coûts de
production des produits stockés.
Assertions d’audit concernées

Les assertions d’audit concernées par les risques potentiels mentionnés ci-dessus sont plus
particulièrement l’existence et l’évaluation des stocks et en-cours de production.

Suivi des quantités et protection physique des stocks

Objectifs

Le contrôle interne doit garantir principalement que :


o les mouvements de stocks sont justifiés et autorisés ;
o les mouvements de stocks sont tous enregistrés et qu’ils le sont sur la bonne période ;
o le décompte des quantités en stock lors des inventaires physiques périodiques est effectué
de manière satisfaisante ;
o l’inventaire permanent, s’il existe, est fiable.
o les quantités en stock sont protégées de manière suffisante contre les pertes provenant de
vol, gaspillages, prélèvements non autorisés et contre les risques divers.

Risques potentiels

Les principaux risques liés au suivi des quantités en stock sont :


o l’existence de mouvements non enregistrés, qui font perdre à l’inventaire permanent sa
fiabilité ;
o le décalage d’un exercice sur l’autre d’une entrée ou d’une sortie de stocks ;
o un suivi insuffisant des stocks entreposés à l’extérieur de l’entreprise (sous-traitants,
dépositaires,…) ;
o le vol ou le coulage de stocks ;
o la confusion des stocks appartenant à l’entreprise avec ceux appartenant à des tiers.

Mesures usuelles de contrôle interne

Les procédures de contrôle interne généralement mises en œuvre pour couvrir les risques
potentiels mentionnés ci-dessus comportent habituellement :
o la mise en place de procédures de limitation des accès aux lieux de stockage (fermeture
des magasins, limitation des personnes autorisées à rentrer au magasin,…) ;
o la justification systématique des mouvements (existence de bons d’entrée et bons de
réception) ;
o la mise en œuvre de procédures d’inventaires tournants en cours d’année de manière à
vérifier la fiabilité de l’inventaire, ou d’inventaire exhaustif en fin d’exercice ;
o la mise en œuvre d’inventaires physiques à échéances périodiques et l’exploitation
appropriée des écarts constatés avec l’inventaire permanent s’il existe ;
o la séparation physique des stocks appartenant à des tiers et des stocks appartenant à
l’entreprise ;
o le suivi et le contrôle des stocks localisés à l’extérieur de l’entreprise.

Assertions d’audit concernées

La principale assertion d’audit concernée par les risques potentiels mentionnés ci-dessus est
l’existence des stocks, qui est remise en cause en cas d’inadaptation du suivi quantitatif des
stocks.
Valorisation et dépréciation des stocks

Objectifs

Le contrôle interne doit principalement garantir que :


o tous les articles entrés en stock sont valorisés conformément aux méthodes arrêtées par
l’entreprise ;
o que tous les articles en stock font l’objet d’un calcul de dépréciation à la clôture
conformément aux méthodes arrêtées par l’entreprise.

Risques potentiels

Les principaux risques potentiels sont liés à l’existence de procédures administratives et


comptables défectueuses ou complexes qui, soit conduisent à des anomalies dans le calcul des
coûts de production ou des coûts d’achat, soit ne permettent pas d’apprécier de manière
systématique les articles devant faire l’objet d’une dépréciation.

Mesures usuelles de contrôle interne

Les risques potentiels mentionnés ci-dessus sont le plus souvent traités par la mise en place
d’une procédure de calcul automatique des coûts de production et des dépréciations reposant
sur la mise en œuvre d’algorithmes informatiques. L’efficacité du traitement informatisé est
alors fonction, d’une part, de la qualité des principes de calcul retenus, d’autre part, de la
qualité des données entrées dans le système. L’auditeur procèdera par sondages pour valider
ces deux points.

Assertions d’audit concernées

L’assertion relative à l’évaluation est la principale assertion concernée par les procédures de
valorisation et de dépréciation des stocks.

A. Révision des comptes du cycle « stocks et en-cours »

A ce stade de sa démarche, l’auditeur a dû évaluer les risques effectifs qui pèsent sur les
assertions d’audit présentant une importance particulière pour le cycle examiné. Les contrôles
substantifs mise en œuvre dans le cadre de la révision des comptes vont porter :

o d’une part, sur ces assertions, étant précisé que l’importance des travaux complémentaires
est inversement proportionnelle aux éléments probants issus de l’évaluation du contrôle
interne. Dans certains cas cependant, la mise en œuvre de contrôles substantifs ne pourra
remédier aux faiblesses de contrôle interne détectées, et l’auditeur devra en tirer les
conséquences dans son opinion ;
o d’autre part, sur les assertions qui relèvent par essence de la révision et non des contrôles
de procédures, comme par exemple l’assertion relative à la présentation des comptes.

Les contrôles de l’auditeur pourront porter notamment sur :


o l’existence des soldes ;
o l’évaluation des soldes ;

L’auditeur mettra généralement en œuvre un certain nombre de contrôles complémentaires


concernant essentiellement les aspects fiscaux relatifs aux stocks.
Les contrôles suggérés ci-après sont donnés à titre indicatif. L’auditeur devra adapter la
démarche proposée au cas particulier de l’entité contrôlée.

Existence des soldes

Le contrôle du respect de cette assertion repose essentiellement sur la validation de


l’inventaire de clôture des stocks et en-cours. L’auditeur inclut donc en principe dans son
programme de travail :
o l’assistance à l’inventaire physique des stocks et en-cours de clôture. Dans l’hypothèse ou
l’entreprise procède par inventaire tournant, l’auditeur contrôle que tous les articles ont
fait l’objet d’un comptage au moins une fois dans l’exercice ;
o le rapprochement, par sondages, des quantités inventoriées avec l’état final du stock ;
o la vérification de l’absence de stocks appartenant à des tiers dans les stocks valorisés au
bilan. Ce contrôle peut s’appuyer sur une demande de confirmation adressée aux tiers
concernés ;
o le contrôle que les stocks appartenant à l’entreprise et en dépôt à l’extérieur sont bien
recensés dans l’inventaire final valorisé. Ce contrôle peut s’appuyer sur une demande de
confirmation adressée aux entreprises dépositaires du stock.

Evaluation des soldes

Pour valider cette assertion, l’auditeur procède généralement à des contrôles sur la
valorisation des stocks et en-cours et sur leur dépréciation.
Les contrôles sur la valorisation peuvent comporter des tests portant sur le calcul de la
valorisation pour un échantillon d’articles ou d’en-cours correspondant aux principales
valeurs. L’auditeur vérifie le respect des principes de valorisation arrêtés par l’entreprise.
En cas de valorisation des stocks au coût standard, l’auditeur examine les écarts
d’incorporation et apprécie leur traitement comptable.
Sur une sélection d’articles, l’auditeur peut mettre en œuvre une comparaison des
valorisations unitaires de l’exercice avec celles de l’exercice précédent, puis analyser les
variations les plus significatives.

S’agissant des dépréciations des stocks et d’en-cours, l’auditeur peut contrôler la correcte
application des méthodes appliquées par l’entreprise, sur la base d’une revue des algorithmes
informatiques et/ou d’un sondage sur une sélection d’articles. L’auditeur s’assure également
que la valeur de réalisation est supérieure ou égale au coût de revient.
Il vérifie également la cohérence des dépréciations entre les en-cours, les produits
intermédiaires et les produits finis d’un même processus de production.

Autres contrôles

L’auditeur peut également réaliser :


o un contrôle des provisions à caractère fiscal (provision pour hausse des prix, provision
pour fluctuation des cours de matières premières…) ;
o un contrôle du traitement fiscal des provisions pour rotation lente.

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