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COURS DE BIOLOGIE CLINIQUE

Partie Hématologie
Par

Prof. Dr D. KAYEMBE NZONGOLA NKASU


Dr Jean Pierre MUFUTA NTOLO
Spécialiste en Biologie Clinique

HEMATOPOIESE

La moelle osseuse active = siège d’un processus de multiplication et de maturation cellulaire à partir
des cellules souches.

On distingue plusieurs types de cellules souches :

• - Les Cellules Souches Totipotentes (CST) : sont communes aux lignées myéloïdes et
lymphoïdes : sous facteurs de croissance dont IL3 et GM-CSF.

• - Les Cellules Souches Pluripotentes (CFU-GEMM) : donnent : érythroblastes, granulocytes,


monocytes et mégacaryocytes.

• Les Cellules Souches engagées ou progéniteurs

Donnent des populations pures en réponse à une stimulation spécifique :

°BFU-E devient CFU – E  qui est stimulé par l’érythropoïétine pour donner la lignée
érythrocytaire

°GFU – GM :

- qui est stimulé par GM – CSF  pour donner la lignée granulo-monocytaire;

- qui est stimulé par G – CSF  pour donner la lignée granulocytaire;

- qui est stimulé par M – CSF  pour donner la lignée monocytaire;

°CFU – Méga :

qui est stimulé par la thrombopoïétine  → la lignée mégacaryocyto-plaquettaire

I. ERYTHROPOIESE

Les GR proviennent de cellules souches de la moelle osseuse hématopoïétique.

Les cellules souches engagées ou progéniteurs en 6 jours se différencient et subissent une


maturation :d’où leurs modifications morphologiques et biochimiques qui passe par une série de
stades bien définis  et successives: les proérythroblastes, les basophiles I, les érythroblastes
basophiles II, les érythroblastes polychromatophiles, les érythroblastes acidophiles, les
érythroblastes polychromatophiles, les érythroblastes acidophiles

• Entre chacun de quatre premiers stades se situe une mitose, si bien qu’une cellule souche
engagée donne théoriquement 16 érythroblastes acidophiles.
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• Ces stades érythroblastiques reposent sur plusieurs critères : la taille cellulaire, le rapport
nucléo–cytoplasmique, la basophilie du cytoplasme, l’état de condensation de la
chromatine.
Au cours de ce processus, il y a une réduction progressive du volume cellulaire ( le noyau
diminuant plus rapidement que la cellule entière).
PROERYTHROBLASTES
• Leur nombre est régulé par le nombre d’érythrocytes circulants.
• C’est une cellule jeune de 20 – 25 µm de diamètre :cytoplasme bleu foncé , noyau constitué
d’euchromatine avec un ou plusieurs gros nucléoles occupant une importante surface du
noyau.
ERYTHROBLASTES BASOPHILES I et II
• Ce sont des cellules de 16 – 18 µm:
• cytoplasme bleu foncé , chromatine du noyau se condense en mottes disposées en rayons
de roue très caractéristiques.
ERYTHROBLASTES POLYCHROMATOPHILES I et II
• rapport nucléo–cytoplasmique : décroître, de même que la taille pour atteindre 9 – 12 µm.
• L’Hb envahit progressivement le cytoplasme pendant que la basophilie diminue.
• L’érythroblaste polychromatophile a la ferritine disposée en amas.

ERYTHROBLASTES ACIDOPHILES

Le noyau possède un maximum d’hétérochromatine; cellule chargée d’Hb. Les érythroblastes


acidophiles parvenus en maturité perdent leur noyau par un mécanisme d’expulsion et deviennent
des réticulocytes.

RETICULOCYTES

Cellules douées de mouvement. Ils gagnent la circulation où il se transforme en GR au bout de 48


Hs. Les réticulocytes contiennent une substance réticulo – filamenteuse mise en évidence par la
coloration au bleu de crésyl.

L’édification du GR exige beaucoup de matériaux dont  :

Vit B12 , Folates : qui jouent un rôle dans la synthèse de l’ADN.

• Vit B6  : qui jouent un rôle dans la synthèse de porphyrines.

• Vit C

• Vit E : empêche la péroxydation des lipides.

• Protéines

• Les oligo-élément: Fer, cuivre, cobalt, zinc, …

REGULATION

°Facteurs stimulant : l’hypoxie, l’anémie, les hormones (érythropoïétine, thyroxine, testostérone,


cortisone et somathormone)

°Facteurs inhibant  : la polyglobulie, l’atmosphère riche en O 2, l’insuffisance thyroïdienne.

Attention Q exam passé


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II. GRANULOPOIESE

• Les granulocytes se caractérisent par de nombreuses granulations dans leur cytoplasme


classées en 3 catégories en fonction d’affinité tinctoriale : les granulocytes neutrophiles,
éosinophiles et basophiles.

• Ces cellules se forment partant d’une cellule souche; dans la moelle osseuse mêlées aux
cellules de la série érythrocytaire.

• La cellule souche subit des nombreuses divisions et multiplications puis les cellules se
développent et deviennent des cellules matures en 4 jours ;

• Elles subissent 4 – 5 mitoses, puis élaborent de granulations spécifiques et changent leur


taille, la forme des noyaux et la basophilie de leur cytoplasme.

• Ceci permet de distinguer les stades suivants de précurseurs : myéloblastes, promyélocytes,


myélocytes, métamyélocytes et granulocytes ou polynucléaires.

MYELOBLASTES

• Cellules de 20 – 25 mm, ovalaire ou arrondie ; rapport N/C élevé;

• Le noyau a une chromatine ombragée et quelques nucléoles.

• Le cytoplasme est bleu sans granulations ou contient quelques granulations azurophiles.

PROMYELOCYTES

• Θ=20 mm ,noyau excentré présentant une légère concavité.

• Le cytoplasme basophile, avec des granulations azurophiles et neutrophiles.

• En regard de la concavité nucléaire s’observe une zone claire occupée par l’appareil de
Golgi.

MYELOCYTES NEUTHROPHILES

• Θ= 15 – 20 mm ; noyau excentré avec la masse chromatinienne bien visible.

• Le cytoplasme acidophile contient des granulations neutrophiles. 

METAMYELOCYTES NEUTHROPHILES

• Θ= 12 – 14 mm; noyau réniforme dont la convexité est proche de la membrane


cytoplasmique et la concavité correspond au centrosome.

• Sa chromatine est dense.

POLYNUCLEAIRES NEUTHROPHILES

• Θ= 12 à 14 mm

• Cette cellule sort de la moelle osseuse pour circuler dans le sang périphérique et jouer son
rôle de défense.

• Le noyau est segmenté et possède 2 à 5 lobes.


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• La chromatine est condensée, mottée sans nucléole. Les granulations sont de type
neutrophile.

III. THROMBOPOIESE

La cellule tête de lignée est le mégacaryocytoblaste. Elle donne naissance par ENDOMITOSE à une
cellule géante de plus de 100 mm de f, multinucléée =Mégacaryocyte.

Le cytoplasme du mégacaryocyte a un aspect granuleux.

Par sa fragmentation il donne naissance aux plaquettes sanguines.

ENDOMITOSE = division du noyau sans division du cytoplasme.

La morphologie des mégacaryocytes donne trois types de mégacaryocytes en fonction des stades de
maturation :

MEGACARYOBLASTE ou type I:

Cellule à cytoplasme très basophile sans granulations, rapport N/C important.

MEGACARYOCYTE BASOPHILE ou type II:

Cellule à cytoplasme basophile avec quelques granulations.

MEGACARYOCYTE GRANULEUX ou type III:

Cellule à cytoplasme acidophile et remplie de granulations.

Son noyau est ± segmenté et le rapport N/C est faible.

 La régulation de la thrombopoïèse se fait par le taux de plaquettes et la thrombopoïétine.

  LES METHODES D’EXPLORATION EN HEMATOLOGIE

  L’hématologie comporte trois secteurs distincts :

- la cytologie

- l’hémostase

- l’Immuno-hématologie

• Seules les méthodes principales sont citées :


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1. LA CYTOLOGIE :

• C’est la partie de l’hématologie qui s’occupe des éléments figurés du sang;

• étudie : leur synthèse, la forme, leur nombre, leur répartition et leur comportement général
dans leur milieu naturel ou dans leur milieu d’étude.

Ainsi les méthodes d’explorations sont :

- la numération de GR, GB, plaquettes

- le dosage de l’hémoglobine

- la mesure de l’hématocrite

- le frottis sanguin et la formule leucocytaire

- le calcul des constantes globulaires : VGM, CCMH, TCMH

- le taux des réticulocytes

- la cinétique du fer radioactif

-l’exploration des constituants de l’hémoglobine : le fer sérique, l’acide folique et vit B12

- le myélogramme

- la vitesse de sédimentation

 La coagulation :

Le temps de Quick, le temps de céphaline activé, le temps de thrombine, le temps de


reptilase et le dosage de différents facteurs de coagulation et de calcium, le temps de coagulation,
le temps de Howells, le dosage des inhibiteurs.

 La fibrinolyse  :

PDF, D-dimères, complexes solubles, le temps de thrombine, temps de lyse des


euglobulines, le dosage du plasminogène, antithrombine III.

 3. L’IMMUNOHEMATOLOGIE

- la détermination de groupes sanguins ABO et Rhésus

- la détermination de groupes phénotypés c.à.d. en plus des antigènes du système ABO, les
différents antigènes des systèmes Rhésus, Kell et Duffy.

- le test de compatibilité

- la recherche des agglutinines irrégulières (RAI)

- le dépistage simple des agglutinines irrégulières (DSAI)

- le test d’élutions

- le gel test

- la technique d’agglutination
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METHODES D’INVESTIGATION DE LA FONCTION MEDULLAIRE


 1. HEMOGRAMME

Cytopénie portant sur une, deux ou trois lignées dans le cas  de :

- raccourcissement de la durée de vie

- insuffisance de production

Hypercytose :dans le cas de polyglobulie mais le passage sanguin des éléments immatures
produit une pathologie médullaire grave.

2. TAUX DE RETICULOCYTES

Permet d’apprécier la production médullaire en cas d’anémie, de pancytopénie ou


d’hyperhémolyse.

Le résultat donné en % doit être apprécié en valeur absolue en tenant compte du taux des
GR.

3. MYELOGRAMME

• On le réalise après la ponction de la moelle osseuse à l’aide d’une aiguille à IM

– Chez l’Adulte : ponction sternale, ponction iliaque

– Chez le nourrisson : ponction tubérosité tibiale supérieure

– Chez l’enfant : ponction iliaque postérieure.

• Les grains de moelle sont étalés par frottis et colorés au MGG ou utilisés pour d’autres
investigations.

• La lecture comporte :

-Un temps d’observation au faible grossissement : apprécier la richesse de la moelle, les


cellules étrangères et les mégacaryocytes.

-Un temps d’analyse des cellules à l’objectif à immersion (100X)

4. BIOPSIE DE MOELLE

• Elle est réalisée en décubitus latéral et position genou – pectorale, au niveau de l’épine
iliaque postéro–supérieure à l’aide du Trocart de JAMSHIDI

L’EXPLOIRATION DES ANEMIES

1. Définition   

• L’anémie est définie par la diminution du taux d’Hb circulante; accompagnée ou non du
nombre des GR dans un volume plasmatique constant.

• Ainsi un excès de volume plasmatique définit l’hémodilution et son déficit définit


l’hémoconcentration.
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2. Mécanisme physiopathologique

Anémie par:

– Perte de sang par l’hémorragie

– Arrêt de fabrication des hématies par aplasie ou intoxication

– Destruction excessive des GR ou hémolyse

– Anomalie de l’hématopoïèse ou de la synthèse de l’hémoglobine (anémie


réfractaire, déficit vitaminique, carence de tout genre…)

3. Etiologies des anémies

• On distingue deux causes fondamentales :

*Les causes centrales des anémies :

-Anémies carencielles : fer, vit B12, vit B1, vit C, vit PP, acide folique, pyridoxine, oligoéléments …

-Anémies non carencielles : insuffisances médullaires et anémies sidéro-achrestiques.

*Les causes périphériques des anémies :

-Anémies post hémorragiques aigues ou chroniques

-Anémies hémolytiques par défaut intrinsèque des GR ou par des agents hémolytiques
(défaut extrinsèque des GR)

4. Clinique : cfr cours d’Hématologie

5. Exploration dans un contexte de normovolémie

• Définir l’anémie par le dosage de l’Hb,

La NGR, Ht, N Plaquettes, N GB… pour apprécier une anémie isolée ou associée à une anomalie
plaquettaire ou leucocytaire ;

Aussi pour distinguer une anémie inflammatoire.

• Calculer les constantes globulaires pour catégoriser l’anémie :

– VGM = ® 90 ± 10 fl

– TC MH = ® 29 ± 3 pg  

– CCMH = ® 34 ± 4 %

• Réticulocytes : pour apprécier l’état de la régénération médullaire

• Frottis sanguin et FL: pour examiner la morphologie des GR, GB, Plaquettes, les inclusions et
les ponctuations basophiles.

• Test inflammatoire : la VS

• Electrophorèse de l’Hb
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• Myélogramme pour voir la richesse des éléments nucléés, leur répartition inter et intra
lignées.

• Coloration de Perls à la recherche de sidéroblastes.

• Biopsie de la moelle osseuse

• Cinétique du radio Fe

• Incorporation de thymidine tritiée

• Culture du sang ou de la moelle.

• Dosage de l’érythropoïétine

• Dosage du fer, vit B12, acide folique

6. Exploration dans un contexte de spoliation sanguine

Les pertes sont égales entre le plasma et les globules.

Les taux sont normaux pendant quelques heures.

L’Hb baisse en 24 – 36 h; puis survient la montée du taux de réticulocytes.

7. Exploration dans un contexte d’hémolyse

Hémolyse extravasculaire : bilirubine indirecte, selles colorées

Hémolyse intra vasculaire : Hb plasmatique ® méthémoglobine

¯ Haptoglobine (Nl 1 ± 5 g/l).

Hémoglobinurie, hémosidérinurie, schizocytes

 8. Exploration dans un contexte de variation volémique

 ¯ volume plasmatique : hypo-volémie ® hémoconcentration avec de tous les chiffres Hb,


Ht, GR. → →→Si Hb est normale = anémie.

  volume plasmatique : hyper-volémie ® hémodilution avec ¯ de tous les paramètres →→→


Si Hb est normale dans l’ hémodilution = polyglobulie.

L’EXPLORATION DES HEMOPATHIES

 Les hémopathies sont des syndromes qui touchent les lignées myéloïdes ou les lignées
lymphoïdes par :

- la dysmyélopoïèse

- la prolifération des cellules souches

- la prolifération monoclonale des cellules lymphoïdes


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  Le but de l’exploration est de :

 - affirmer et préciser les caractères morphologiques de la prolifération

- identifier la nature T ou B pour les lymphocytes

- identifier le caractère monoclonal

- rechercher les anomalies du système immunitaire

- préciser le degré d’extension de l’affection

 - affirmer la myélodysplasie

- préciser le degré de maturité de la prolifération

- préciser le degré de prolifération ou son importance

 Les différentes explorations sont :

- hémogramme complet

- frottis sanguin et la FL

- myélogramme par ponction médullaire

- biopsie médullaire

- adénogramme : biopsie ganglionnaire

- étude des immunoglobulines

- étude du phénotype

- études immunologiques

- caryotype et recherche de chromosome Ph1 et les différentes translocations

Recherche de l’Hb fœtale

- biochimie : vit B12, lysosome sérique, acide urique

- hémostase pour CIVD

- groupage sanguin et phénotype

- bilan d’exploration (US, hyper alpha2 fibrinogène)

EXPLORATION DES HEMOGLOBINOPATHIES

On distingue deux grands groupes :

- anomalies de structure de l’une de chaînes : alpha et bêta. Ex : Hb S

- anomalies de synthèse de chaînes alpha ou bêta. Ex : thalassémie 

Moyens d’études :

 - hémogramme complet
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- frottis sanguin

- recherche du corps de Heinz

- électrophorèse ou iso-électrofocalisation de l’Hb en milieu alcalin ou acide

- test de Kleihauver

- test de falciformation

- test de stabilité de l’Hb en présence d’isopropanol

- étude de l’affinité de l’Hb pour l’O2 et dosage du 2-3 DPG

Prelevement en hemocytologie et en biochimie


 A. PREAMBULE

La qualité d'un résultat dépend avant tout de la qualité du prélèvement. Il


est par conséquent vain d'attendre du laboratoire un résultat fiable, si le prélèvement a été
effectué dans de mauvaises conditions.

 C'est pourquoi, il nous est apparu nécessaire de donner les modes de prélèvement qui
conviennent à la plupart des techniques pratiquées actuellement dans le Service de
Biologie Clinique.

Ce chapitre vise donc à ôter de la tête de la plupart des gens l'idée selon laquelle il suffit de
piquer quelqu'un, de lui prélever le sang et de l'envoyer au laboratoire.

B. PRELEVEMENT DE SANG

•  Le prélèvement de sang obéit à des règles qu'il faut observer scrupuleusement pour que le
résultat soit correct ou fiable.

• Pour la reproductibilité des résultats et leur meilleur comparaison, le prélèvement de sang


doit se faire le matin à jeun :Ex.:un prélèvement en post-prandial (3 heures après le repas)
peut entraîner une diminution du taux d'hémoglobine de l'ordre de 10 %.

• I. Ponction veineuse

Prélèvement de sang veineux de préférence sans seringue, en laissant le garrot pendant le


minimum de temps nécessaire à l'introduction de l'aiguille.

Le garrot sera donc retiré dès que le sang s'écoule. Une stase veineuse exagérée provoque
une hausse du taux des protéines plasmatiques de l'ordre de 1 g %;

l'hémoglobine augmente parallèlement,

la réserve alcaline diminue. Il en est de même de plusieurs constituants chimiques qui


subissent des modifications dans l'un ou l'autre sens.

II. Le matériel de prélèvement (apprêté par le laboratoire lui-même).

  Doit être soigneusement lavé et rincé à l'eau distillée.

Les moindres traces de sels, d'eau, d'alcool ou d'éther peuvent provoquer une hémolyse qui
rend beaucoup de dosages impossibles ou perturbés.
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III. Conservation

 A T0 ambiante plusieurs constituants chimiques et cellulaires se conservent qu T ≤ 6 Hs,

D'autres comme: le glucose et les facteurs de coagulation 2 HS.

Mis au frigo à 4°C, la conservation peut s'étaler sur une semaine sans risque.

Par contre, les électrolytes (Na, K, Ca...) se conservent indéfiniment à toutes T 0.

Si c'est congelé, la conservation peut s'étaler sur plusieurs mois, voire des années (à -20°
-60°C).

 IV. Les analyses se pratiquent soit sur le sérum, soit sur le plasma, soit sur les globules
rouges ou sur le sang total.

  1. Analyses pouvant se pratiquer sur le sérum

 C'est le cas de la quasi totalité des analyses biochimiques:

  a. Cholestérol, lipides totaux, acide urique, créatinine, protéines, thymol, kunkel, cadmium,
cross, bilirubine, phosphatases, transaminase, amylase plusieurs enzymes; la RA et les
électrolytes; plusieurs analyses immunologiques telles que le Coombs indirect, WIEME,
recherche d'Anticorps etc...

  b. Cas du fer sérique : prélever environ 5 ml dans un tube spécialement préparé par le
laboratoire et boucher le tube pour éviter les contaminations.

• N.B : Le sérum, c'est le plasma défibriné, sans éléments figurés. Il est obtenu en prélevant le
sang dans un tube sec, sans anticoagulant et en le laissant se cailler pendant 30 minutes ou
plus. La rétraction du caillot est accélérée et complète à froid (frigo à 4°C, pas au freezer).

d. La phosphatase acide : étant une enzyme très labile, sa détermination doit se réaliser dans
les heures qui suivent.

Il faut donc prévenir le laboratoire et plonger le tube coagulé dans un bain de glace. 

e. Cas du glucose : ne pas attendre plus de 2 heures; le tube devant être très propre, afin
d'éviter la consommation du glucose par les bactéries (glycolyse).

2. Analyses pouvant se pratiquer sur le plasma

Sang à prélever sur un anticoagulant. Tenir compte de la nature de l'anticoagulant car peut
influencer les réactions chimiques.

 a) Sang hépariné (liquémine)

Convient pour l'urée (méthode à l'uréase), bilirubine (microméthode réservée aux


nourrissons et aux grands brûlés), électrophorèse d‘Hb, Hb alcalino-résistante ou foetale et la
G-6-PD.

Ainsi que pour toutes analyses enzymatiques et les constituants cités en 1) - a) . à l'exception
des anticorps et de l'électrophorèse des protéines. A la place de l'héparine, l'on peut utiliser
l'oxalate de K ou de Na.
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b) Sang oxalaté avec fluorure de sodium

  Réservé à la glycémie (et l'urée dans le cas où on n'utilise pas l'uréase).

 3. Analyses pouvant se pratiquer sur les globules (Rouges et Blancs) ou sang total

 a. Sang avec sequestrène (EDTA ou Titriplex. Ethylène Diamin Tetra Acetic Acid)

Est destiné à la cytologie (hématologie ou de liquide de ponction), Hb ,Ht ,GR , GB, test
d'Emmel, Ret., Eo. résistance osmotique, Coombs indirect, GS.

Les GR se conservent mieux à son contact. On peut utiliser également de l'oxalate de sodium
ou de K sans fluorure à sa place.

L'oxalate peut remplacer aussi de l'héparine sans trop d'inconvénient.

b. Sang citraté

  -Convient mieux pour les tests de coagulation, car il est décalcifiant modéré dans la
proportion utilisée: Fibrinogène, taux de prothrombine ou temps de Quick, tolérance à
l'héparine, etc... :

dans un tube gradué siliconé, pipeter 0,5 ml de citrate de sodium à 3,8 % et prélever le sang
jusqu'au trait marquant 5 ml.

La prothrombine doit être déterminée endéans deux heures.

-Pour la vitesse de sédimentation ou V.S.

La V.S. se pratique à raison de 4 vol. de sang pour 1 vol. de citraté à 3,8 %. Généralement, on
prélève le sang jusqu'à 2 ml si le volume du citrate est de 0,5 ml. La méthode est ainsi
standardisée avec du citrate

4. Analyses pouvant se pratiquer sur le sang capillaire

 Les TS, TC sur lame ainsi que la N Plaq. se font exclusivement sur sang capillaire, sans aucun
adjuvant. De même la GE et la FL.

Si ponction veineuse impossible(grand brûlé) ou doit être répétée plusieurs fois dans un laps
de temps court, les examens suivants peuvent se réaliser sur sang capillaire :
Hb,Ht,GR,GS,Ret., urée, glycémie et bilirubine.

V. Quantité de sang à prélever

 a. Sang coagulé : au minimum 5 ml de sang tenant compte que la majorité d’analyses
nécessitent environ 0,2 ml de sérum, et que 5 ml de sang permettent d'obtenir environ 2 ml
de sérum.

Pour mieux faire et éviter de repiquer le malade, l'on prélèvera du coup 10 ml.

b. Sang avec anticoagulant

La proportion entre la quantité de sang et l'anticoagulant est exigée.

Ex:* Une pincée de séquestrène ou d'oxalate suffit pour 2 ml de sang au maximum.

* 0,5 ml de citrate suffit pour 5 ml de sang.


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* Quelques gouttes d'héparine (1 à 2) suffisent pour environ 5 ml de sang.

 Les modes de prélèvement de sang paraissent complexes et enchevêtrés, pourtant ils sont
simples.

Il faut néanmoins les connaître et les observer scrupuleusement pour un meilleur rendement
de laboratoire.

 Matériel

- pipette de 0,02 ml bien calibrée.

- Liquide de dilution : 1 volume de formol commercial à 40% additionné de 99 volumes de


citrate de sodium à 3 % : c'est le liquide de HAYEM.

Chambre à numération : Cellules de BURKER, de NEUBAUER....

 Méthode

On dilue le sang à 1/200 en pipetant 20 μl de sang dans 4 ml de liquide de


Hayem.

Le tube est bouché et retourné plusieurs fois pendant 1 à 2 minutes (Ne pas agiter pour ne
pas détruire les G.R).

On remplit ensuite la chambre à numération recouverte de son couvre-cellule, au moyen


d'une pipette Pasteur (en une seule opération et ne pas déborder ni souiller la couvre –
cellule).

Laisser la cellule en position horizontale pendant 3’ pour permettre la sédimentation des


éléments.

 Il faut faire la numération sans plus attendre, car l'évaporation peut concentrer le liquide de
dilution et fausser les résultats.

•  La cellule de Bürker (fig. 1) a une surface de 3 mm² divisée en gds et en ptts carrés.

• Les grands carrés ont 1/5 mm de côté et les petits, 1/20 mm de côté.

• Les GR sont comptés dans les petits carrés.

Les cellules situées sur le bord supérieur et latéral gauche sont comptées et les cellules qui
chevauchent le bord inférieur et latéral droit des petits carrés sont négligées.

Figure 1 : Cellule de Bürker.

1/20mm 1/5 mm

La cellule est divisée en ptts carrés de 1/20 mm de côté et en gds carrés de 1/5 mm de côté.

- Justification du mode de calcul

 On a compté N cellules dans 40 ptts carrés dont le vol. se calcule comme suit : 40 x 1/20mm
x 1/20 mm x 1/10 mm= 1/100 mm3.
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 Dès lors, le nombre N de cellules doit être multiplié par :

100 x 200 = 20.000 si la dilution est de 1/200.

100 x 100 = 10.000 si la dilution est de 1/100, pour connaître le nombre des GR contenus
dans 1mm3 de sang

Méthode utilisant la cellule de Neubauer. 

Le sang dilué à 1/200 comme ci-dessus, est introduit dans la cellule de


Neubauer (modèle figure 2), recouverte de son couvre-objet.

En comptant les érythrocytes dans deux rangées horizontales de petits carrés, soit dans 40
petits carrés, il faut multiplier le N obtenu par 20.000 pour connaître le nombre des GR par
mm3. 

Figure 2 : Cellule de Neubauer.

1/4mm

En comptant les cellules présentes dans 4 rangées de 20, soit dans 80 petits carrés, le
nombre N obtenu doit être multiplié par 10.000 pour connaître le nombre des globules
rouges que contient 1 mm3 de sang.

 La justification des calculs est la même :

 40 petits carrés = 1/20 x 1/20 x 1/10 = 1/4000 mm 3

1/4000 x 40 = 40/4000 = 1/100 mm 3

 Ramener à 1 mm3 : 1/100 x 100 = 100/100 = 1 mm3.

Tenir compte de la dilution (1/200) = 200 x.

Soit 100 x 200 = 20.000

 G.R = N x 20.000 si la dilution est de 1/200

N x 10.000 si la dilution est de 1/100.

 La cellule de Neubauer est divisée en petits carrés de 1/20 mm de côté et en grands carrés
de 1/4 mm de côté.

Les petits carrés situés au centre servent à la NGR et les grands carrés situés dans les angles
sont utilisés pour la NGB.

 Valeurs normales

• Hommes …………………….4,0 à 6,0 millions par mm 3


• Femmes……………………3,8 à 5,5 millions par mm 3
• Nouveau-né…………………4 à 5,6 millions par mm 3
• Enfant 1 an ……………………4,5 millions par mm 3
• Enfant 10 ans………………… 4,7 millions par mm 3.

 Remarque
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 La NGR est fastidieuse et ne donne pas de résultats très précis.

• Exemple : - on compte 200 G.R dans 40 petits carrés; ceci revient à 200 x 20.000 GR/mm 3, la
valeur est normale.

• Ceci représente en moyenne 200/40 = 5 GR/petits carrés. 

• Admettons que le sang soit mal prélevé et contient des micro-caillots qui embrigadent les
GR, on risque de trouver 120/40 petits carrés au lieu de 200, d'où 20 x 20.000 = 2.400.000
GR/mm3.

• Ceci représente une erreur importante.

• Des petites erreurs peuvent influencer le résultat final.

• On ne l'utilisera pas pour rechercher la présence d'une anémie; le dosage de l‘Hb ou la


détermination de l‘Ht donnent plus rapidement des résultats plus précis.

• La NGR reste néanmoins indispensable pour établir le caractère macrocytaire d'une


anémie (les constantes globulaires).

• Les pipettes de dilution à bulbe sont encore largement répandues.

• Les numérations sont facilement faussées si on utilise des pipettes mal calibrées, ce qui
arrive fréquemment.

• La généralisation de l'usage d'une pipette à Hb de 0,02 ml et de la méthode de dilution


indiquée ci-dessus est souhaitable en vue d'éliminer un facteur d'erreur important.

 2. DOSAGE DE L'HEMOGLOBINE

•  Nous utilisons dans le service, la méthode exigeant l'étalonnage d'un photomètre.

• Elle exige l'usage d'un photomètre muni d'un filtre vert correspondant à la bande spectrale
de 535 à 545 nm

• d'extinction de 0 à 2.

A. Technique

• Prélever 20 mm3 de sang au doigt ou de sang recueilli sur Titriplex; les projeter dans un tube
à essai contenant 5 ml de solution de Drabkin (solution de ferricyanure de potassium).

• Rincer la pipette. Agiter.

• Procéder à la lecture ensuite.

• Une courbe d'étalonnage donne la concentration en g d‘Hb pour 100 ml de sang.

• Actuellement, l'on doit exprimer cette concentration en mol/L; plus exactement en mmol/L;.
Exemple 15 g %, représente 2,4 mmol/L.

• Attention
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-Les mesures peuvent être faussées si la solution de Drabkin est trouble.

-Si cet incident survient, il faut écarter la solution trouble et en préparer une nouvelle.

B. Valeurs normales

• Homme…………12,5 + 18 g %, soit 1,9 à 2,8 mmol/L;

• Femme…………10,5 - 15 g %, soit 1,6 à 2,3 mmol/L;

• Enfant N.N…… 15,6 - 19,6 g %, soit 2,1 à 3 mmol/L;

• Enfant 1 an…………… 11,2 g %, soit 1,8 mmol/L;

• Enfant de 10 ans …… 12,9 g %, soit 2,0 mmol/L

3. MESURE DE L'HEMATOCRITE (Winthrobe) 

• L‘Ht représente la fraction des éléments figurés du sang en % du sang total = le volume
qu'occupent les G.R et autres éléments figurés dans 100 ml de sang.

• On le détermine par centrifugation du sang total jusqu'à ce que les éléments aient atteint un
volume minimal.

• La hauteur de la colonne des cellules est ensuite comparée à la hauteur totale.

• Le suffixe "crite" signifie séparation( la centrifugation sépare le plasma et les G.R.).

Intérêt : dire s'il y a anémie, et pouvoir la caractériser:

• macrocytaire-normoblastique : hémorragie ferriprive

• normocytaire-hypoblastique : sphérocytose; hémolytique

• microcytaire-hyperblastique : carence Acide folique.

A. Méthode

Le sang est collecté sur titriplex (1 mg ou une pincée pour 1 ml de sang).

• Écarter l'échantillon qui contient un caillot.

B. Valeurs normales

• Homme……………………. 38 - 52 %
• Femme………………………32 - 45 %
• Enfant 1 an…......................35 %
• Enfant 10 ans……………………37 %
• Enfant N.N…………………44 - 62 % 

C. Intérêt clinique

Détermination de l'anémie;

Caractérisation d'une anémie, dans ce cas, on détermine en même temps l'hémoglobine.


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5. CONSTANTES GLOBULAIRES

• La comparaison des taux de GR, d’Hb et de l’Ht permet d’établir les constantes
érythrocytaires.

  Le VGM est obtenu par calcul du rapport Hte/taux de GR.

• Cependant dans les méthodes électroniques, il est mesuré par intégration des volumes
individuels des hématies.

• Le VGM est de 80 - 100 fl ainsi une anémie peut être normocytaire, microcytaire ou
macrocytaire selon que le VGM est normal, inférieur ou supérieur à la normale.

Ht en % x 10 45 x 10

V.G.M = ─────── = ──── = 90 fl

N.GR/mm3 en millions 5

• La TCMH est obtenue par le rapport entre taux d’Hb/ taux de GR.

Elle varie très généralement dans le même sens que le VGM.

Elle est normalement de 30 ± 2 pg.

Hb g % x 10 15x10

TCMH= ──── = ──── = 30 pg

N. GR millions par mm3 5

Hb g % x 100 100 x 15

CCMH = ──────── = ──────── = 30 %

Ht en % 45

6. NUMERATION DES GLOBULES BLANCS

Prélever le sang dans la pipette à G.B jusqu'à la marque 0,5 et compléter à 11


avec le liquide de dilution (dilution 1/20); soit 0,1ml de sang + 1,9ml du réactif.

• Cellule de Bürker équipée d'un couvre-cellule spécial.

• Compter les éléments dans 50 grands carrés, soit dans 4 rangées de 12 grands carrés plus
deux grands carrés (3 rangées de 16 + 2).

• Calcul : n. de G.B comptés x 100 =n. de G.B par mm 3.

Justification du calcul
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Le volume correspondant à 50 grands carrés, la profondeur de la cellule étant de 0,1mm,


peut se calculer comme suit :

50 x 1/5 x 1/5 x 1/10 = 1/5mm3.

Comme le sang a été dilué 20 fois, le nombre d'éléments contenus dans 1mm 3 sera de : N
(nombre d'éléments comptés dans 50 carrés) x 20 x 5, soit N x 100.

• Numération dans la cellule de Neubauer. 

• Le sang est dilué au 1/20 et introduit dans la cellule de Neubauer recouverte de sa lamelle.

• On compte le NGB présents dans 1des 4 groupes d'angles comprenant chacun 16 grands
carrés de 1/4 mm de côté.

• Il faut multiplier le nombre N des GB comptés par 200 pour connaître le nombre de GB
présents dans 1 mm2 de sang.

• Justification du calcul

• Le volume correspondant à un groupe de 16 carrés, la profondeur de cellule étant de 0,1


mm, peut se calculer comme suit : 16 x 1/4 x 1/4 x 1/10 = 1/10 mm3.

• Soit : 16 x 0,25 x 0,25 x 1/10 (Hauteur) = 0,1mm 3.

• Comme le sang a été dilué 20 fois au préalable, le nombre de globules blancs par 1 mm 3 est
de : N x 10 x 20 soit N x 200.

FORMULE PRATIQUE UTILISEE

• Un groupe de 16 carrés du coin : 0,1mm 3

• Compter dans 4 groupes du coin : 0,1 x 4 = 0,4mm 3

• Pour avoir 1mm3 = 0,4 x 2,5

• La dilution étant de 1/20. La formule devient 2,5 x 20 = 50. Soit N x 50.

a) Valeurs normales 

- Adultes……………………3.500 à 8.000 par mm3

- Nouveau-né …………...10.000 à 25.000 par mm3

- Enfant 1 an………………8.000 à 18.000 par mm3

- Enfant 4-7 ans………….6.000 à 15.000 par mm3

- Enfant 8-12 ans……… 4.000 à 13.500 par mm3

b) Valeurs pathologiques

• Leucopénie : diminution de leucocytes < à 5000 chez le blanc < à 3500 chez le noir

– Typhoïde

– Brucellose
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– Virose (grippes, rougeole, hépatite infectieuse etc,...)

– Intoxication, etc...

– Leucémie aleucémique

Leucocytose (Hyperleucocytose) : augmentation de leucocytes

10.000 chez le blanc

8.000 chez le noir

– beaucoup d'états infectieux

– leucémies (200.000 et plus)

– certaines : - convulsion - températures etc,..

7. FORMULE LEUCOCYTAIRE : Technique de May- Grünwald et Giemsa.

• Il est essentiel de préparer de beaux étalements. On procédera comme suit :

• Préparation des lames, de préférence neuves, dégraissées dans un récipient en verre muni
d'un couvercle; contenant un mélange d'alcool et d'éther, volume par volume.

• Les lames seront séchées et essuyées avec un chiffon propre.

• Elles doivent être conservées dans des boîtes bien fermées, emballées dans du papier mince,
par paquet de cinq lames.

• L'étalement doit toujours utiliser du sang frais, prélevé au bout du doigt après piqûre avec
aiguille stérile à usage unique.

• C’est une précaution essentielle car elle évite la contamination au virus d’hépatite
épidémique et autres... 

• D’où, équiper le laboratoire d'un bec Bunsen ou d'une lampe à alcool.

• Le sang prélevé sur anticoagulant ne peut pas être utilisé pour préparer un étalement
destiné à l'établissement de la formule leucocytaire.

• En approchant le porte-objet de la pulpe digitale, on prélève délicatement la partie


supérieure de la goutte de sang en la déposant à l'extrémité droite de la lame porte-objet.

• La lame rodée, utilisée pour étaler la goutte, est mise en contact avec la partie droite de la
lame porte-objet, sous un angle d'environ 45°.

• Puis, on déplace la lame rodée de gauche à droite jusqu'à ce qu'elle entre en contact avec la
goutte.

• Immédiatement, la goutte s'étale le long de l'arrête de la lame.

• On évitera de faire pénétrer la lame dans la goutte, cette manœuvre provoquant la


destruction d'un grand nombre de cellules.

• Le sang qui adhère à la lame rodée est tiré et étalé de droite à gauche.
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• L'index et le pouce de la main gauche fixent la lame en maintenant son extrémité gauche
contre la surface de la table.

• La préparation est bonne lorsque le sang étalé n'atteint pas l'autre extrémité de la lame
porte-objet, qu'il reste en haut et en bas une marge et que le frottis n'est ni trop mince ni
trop épais.

• Si la goutte prélevée est trop volumineuse, on manœuvre la lame rodée de manière à


n'utiliser qu'une partie de la goutte, le reste du sang est laissé en place non étalé. 

Techniques de coloration au May-Grünwald - Giemsa. 

1. Fixation

Fixer pendant 3 minutes par 10 gouttes de May-Grünwald. 

2. Coloration  

• Ajouter 10 gouttes d'eau tamponnée.

• Bien mélanger en inclinant la lame dans tous les sens. Laisser colorer 1 minute.

• Rejeter le colorant. Verser sur la lame le colorant de Giemsa dilué dans l'eau tamponnée
dans un petit cylindre gradué à raison de 3 gouttes pour 2 ml d'eau. Laisser agir 8 à 12
minutes.

• 1) Valeurs normales de la formule leucocytaire.  

• Adultes :

• -Neutrophiles :30 - 67 % soit 1.875 - 4.250/mm3

• -Lymphocytes : 26 - 60 % soit 1.950 - 4.500/mm3

• -Monocytes :0 - 8 % soit 50 - 1000/mm3

• -Eosinophiles :0 - 12 % soit 10 - 1200/mm3

• -Basophiles :0 - 2 % soit 15 - 200/mm3. 

2) On notera également la présence de cellules anormales.

• Dans ce cas, il est bon d'appeler un médecin spécialiste en Hématologie pour établir une
formule correcte. Toute lame présentant des anomalies importantes doit être étiquetée et
conservée dans les collections. 

3) On notera également les anomalies des globules rouges :

Hématies falciformes, poïkiloïcytes, anisocytes,

Hématies en cible, sphérocytes, polychromasie,

Résidus nucléaires, corps de Jolly, anneaux de

Cabot, présence d’érythroblastes; présence de parasites. 

• Il est souhaitable que le laborantin chargé des examens hématologiques puisse consulter un
ouvrage d‘Hématologie bien illustré.
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Note importante sur le mécanisme de la coloration.

1) Le premier temps est celui de la fixation: soit par l'alcool méthylique, soit par la solution de
May-Grünwald qui est à base d'alcool méthylique.

La durée de la fixation doit atteindre ou dépasser 3 minutes.

2) Le deuxième temps est celui de la coloration :par le May-Grünwald.

Le mélange à volume égal d'eau et de colorant assure la coloration des éléments


éosinophiles en rouge (globules rouges, granulations éosinophiles) et des éléments
basophiles en bleu (protoplasme des lymphocytes, monocytes et cellules jeunes).

 3) Le troisième temps: utilise la solution aqueuse de Giemsa.

• Ce colorant complexe se fixe sur les structures nucléaires et sur les grains azurophiles.

• Comme il s'agit d'un colorant délicat, il flocule facilement, ce qui rend les colorations
impossibles ou illisibles.

• D’ou, ne jamais introduire de pipette dans les flacons de Giemsa.

• Eviter de mettre la solution diluée en contact avec des instruments en métal, on veillera à la
propreté du cylindre où se fait le mélange Giemsa eau tamponnée, on utilisera une eau
tamponnée correcte.

• Le cylindre doit être lavé à l'alcool, puis à l'eau pour dissoudre les concrétions de colorants
qui peuvent troubler la stabilité de la solution.

8. ETALEMENT, COLORATION ET INTERPRETATION DES FROTTIS MEDULLAIRES

*Préparation des étalements après ponction de la moelle osseuse.

• Chez l’adulte, la ponction se réalise au niveau du sternum, mais parfois également dans l’os
iliaque (massifs postérieurs, épines iliaques antéro-supérieures, crête) et plus rarement aux
épines vertébrales.

• Chez l’enfant, on préfère les os iliaques, l’épine iliaque postérieure et chez le nouveau-né, la
face antéro-interne du tibia.

• La ponction peut être ou non précédée d’une anesthésie locale.

• Il existe de nombreux modèles de trocarts de ponction, mais le plus souvent utilisé est le
trocart de Mallarmé.

• on utilise une aiguille plus fine (aiguille pour PL avec mandrin) ou même simplement une
aiguille pour injections I.M.

• Cette aspiration est vivement ressentie par le malade.

• Le liquide aspiré est toujours un mélange de moelle et de sang : un prélèvement riche en


grumeaux sera étalé tel quel sur les lames de verre ; plus pauvre, on pourra retirer
rapidement les quelques grains, les isoler et les étaler sur une lame comme pour des frottis
sanguins.

• La ponction de MO n’a pas de véritable contre-indication (éviter de prélever lors des


coagulopathies sévères).
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• * Présentation des résultats

• Les proportions des différents éléments médullaires sont établies après numération
différentielle de plusieurs centaines de cellules blanches comprenant les cellules souches,
les cellules en maturation et les cellules mûres des lignées granuleuses, lymphocytaires et
réticulaires

  L’examen microscopique :

•  Au faible grossissement:

• On réalise une approche globale de la moelle, aspect hétérogène ou homogène


(envahissements massifs).

• Les régions les mieux étalées.

• On réalise une approximation de la richesse médullaire : normale, augmentée ou pauvre.

• Les mégacaryocytes sont recherchés (surtout présents aux extrémités des frottis) et on


apprécie leur présence et leur densité approximative.

• Les éléments de grande taille et rares sont recherchés :

- Normaux : -  ostéoblastes dans les MO d’enfants

- histiocytes Macrophages ou non.

- Anormaux : - Cellules non hématopoïétiques isolées ou en placards.

•  Au fort grossissement,

Deux aspects :

•  On explore divers endroits de la lame, examinant plus à fond les cellules : que l’on connaît le
mieux (poly, lympho…).

• Cet examen donne une partie du résultat : l’aspect qualitatif des cellules.

• Ensuite, on réalise un décompte de tous les éléments nucléés : il faudrait dénombrer 500
éléments 

• En pratique, un résultat convenable peut être obtenu avec 200 éléments comptés à divers
endroits de 2 frottis.

 Résultats :

 Tableau 1 : Valeurs normales du myélogramme

• Myéloblastes ………………… …..1,76 %

• Promyélocytes ………………. …4,67 %

• Myélocytes Neutrophiles……........20,76%

• Métamyélocytes Neutrophiles ……23,90%


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• Polynucléaire Neutrophiles ……….24,92%

• Myélocytes Eosinophiles…………..1,85%

• Métamyélocytes Eosinophiles .......0,79%

• Polynucléaire Eosinophiles ………..1,20%

• Polynucléaire Basophile…………..

• Proérythroblastes…………………0,20%

• Erythroblastes basophiles………….

• Erythroblastes polychromatophiles…

• Erythroblastes acidophiles………..

• Plasmocytes …………………….2,16%

• Lymphocyte ………………………7,23%

• Monocyte …………………………3,30%

• Cellules réticulaires……………..1,99%

• Macrophages……………………..

• Autres…………………………………

Interprétation générale :

•  Il faut connaître le lieu de la ponction, ainsi que la dureté de l’os. Exemples : os très dur :
penser SMC ou métastases ou tricholeucocytes ; os très mou : penser métastases

•  L’appréciation de la richesse :

• Lorsque l’on hésite entre moelle pauvre (aplasie) et moelle diluée, regarder le décompte du
frottis sanguin, proche de celui du myélogramme si la moelle est diluée.

• Les éléments non inclus dans le décompte :

• -  Les mégacaryocytes : très important (voir plus haut)

• -  Les cellules métastatiques non hématopoïétiques : globalement, c’est signaler leur


présence qui est important ; leur quantification (facultative) ne se réalise que si elles sont
supérieure à 2%.

• - Les histiocytes : macrophages ou non, on les signale quand leur nombre augmente (états
inflammatoires, surcharge constitutionnelle …)

• - Ostéoblastes, ostéoclastes : signaler leur présence.

• - Cellules endothéliales : fibroblastes : mastocytes, adipocytes.

11. NUMERATION DES PLAQUETTES SANGUINES

 
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• On dilue le sang à 1/50 en projetant 0,02 mm 3 (une pipette à hémoglobine de sang) dans 1
ml de solution à 1 % d'oxalate d'ammonium.

• La solution doit être conservée en glacière.

• Elle doit être filtrée avant usage sur papier Whatman N° 50.

• Le sang peut être prélevé au doigt ou dans un tube avec Titriplex. Remplir la cellule et laisser
sédimenter pendant 20 minutes.

Numération :

Compter les éléments dans 80 petits carrés et multiplier par 2.500.

• Valeurs normales : 150.000 à 400.000 plaquettes/mm 3.

• 80 petits carrés = 1/50e mm3 x 50 --> 1 mm3 x 50 (dilution) N x 50 x 50 = N x 2.500.

12. NUMERATION DES RETICULOCYTES

a) Intérêt clinique  

• Ce sont des hématies jeunes renfermant une substance granulo-filamenteuse mise en


évidence par certaines colorations spéciales (crésyl-bleu).

• Ils représentent des formes mises en circulation avant la maturation complète.

• V.N.= 0,2 à 2 % des hématites mûres en circulation.

• Ils augmentent lorsque la mise en circulation des hématies augmente : hémorragie, crise
hémolytique, traitement au fer (resynthèse augmentée).

• Cette augmentation peut aller jusqu'à 50%o soit 5%. Il s'agit d'une crise réticulocytaire, signe
d'une réactivité de la moelle.

b) Technique

• Avec une baguette de verre, étaler un mince film de solution de bleu de crésyl à 1 % dans
l'éthanol, sur une lame de verre propre;

• laisser sécher à l'air.

• Prélever à la pulpe digitale 1 goutte de sang à la face inférieure colorée de la lame. Mettre en
chambre humide. Examiner à l'immersion après 1/4 d'heure.

• Compter 100 G.R et déterminer le pourcentage de réticulocytes.

• V.N. : - Ad: 2 à 20 %o (0,2 à 20 %)

-Eft Nné 20 à 50 %o (2 à 5 %).

13. VITESSE DE SEDIMENTATION (Westergreen).

a) Technique

• Préparer une solution de 3,8 g % de citrate neutre de sodium (Na2O 6 H5O7 + 2 H2O).

1. La mesure doit être faite à jeun.


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2. Les tubes doivent être propres (rincer à l'eau, l'alcool-éther) et secs.

3. On prélève avec un minimum de stase 1,6 ml de sang dans une seringue de 2 ml contenant
0,4 de citrate de soude à 3,8 %.

• Le mélange sang et citrate doit être fait avec exactitude en respectant les volumes prescrits.

• Il est inutile de faire la mesure, si les volumes de citrate et de sang sont incorrects ou s'il y a
coagulation, même partielle.

• La mesure est également faussée si les tubes sont humides ou malpropres.

• Une position oblique des tubes entraîne une accélération sensible de la V.S.

• Si la limite entre la colonne de G.R. et le plasma surnageant est imprécise parce que
progressive, le laborantin notera : la V.S. est approximativement de ...mm/h, la limite entre
G.R et plasma est imprécise.

• La mesure doit être faite exactement une heure après le remplissage et la mise en position
verticale du tube de Westergren.

b)Valeurs normales

-Homme : 1 à 16 mm/h

-Femme : 2 à 22 mm/h (valeurs chez le noir africain).

c) Valeurs pathologiques

• Augmentation : indique : états inflammatoires; infections aiguës, subaiguës, chroniques,


nécrose tissulaire (infarctus), irradiation, maladies immunitaires, macroglobulinémie si très
nettement élevée : myélome multiple, etc. TBC, cancer. Anémie. Grossesse avancée (10è
semaine).

• Diminution : polycythémie par exemple, hémoconcentration (brûlure).

d) Explication du phénomène 

• Si le sang est placé avec anticoagulant dans un tube, les G.R. tendent à tomber au fond du
tube car leur poids spécifique est supérieur à celui du plasma.

• Cette chute s'accompagne cependant d'un courant ascendant du plasma qui retarde cette
sédimentation.

• Normalement, elle est donc lente (VS).

• Si le nombre des G.R. est nettement diminué, le courant ascendant du plasma est retardé,
lent et donc les G.R. ne sont pas retardés dans leur chute et tombent vite → V.S. accélérée
ou augmentée

• De même si les G.R. se groupent en agrégats, leur surface avec le plasma diminue et la V.S.
augmente.

• Ce phénomène se rencontre quand la surface des G.R. ne sont pas suffisamment en contact
avec le plasma : c'est ce qui se produit dans les états pathologiques ci-haut énumérés et où il
y a augmentation des globulines qui regroupent ou agglutinent les G.R.
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14. RECHERCHE DES HEMATIES FALCIFORMES

• Les hématies falciformes peuvent être découvertes accidentellement sur un frottis coloré.

• Pour les mettre en évidence à coup sûr, on peut utiliser le test d'Emmel.

Test d'Emmel :

a)méthode lente.

• Sur une lampe porte-objet parfaitement propre, déposer au moyen d'un compte-goutte ou
d'une pipette de Pasteur, une goutte de solution physiologique NaCl à 0,9 %.

• Prélever une goutte de sang par piqûre du bout du doigt et mélanger à la goutte de solution
physiologique.

• Recouvrir d'une lamelle.

• Lutter la préparation au moyen de paraffine en fusion.

Examiner la préparation avec l'objectif x 45 après 12 h.

• Rechercher la présence des cellules en faucille, en feuilles de houx et de prolongements


filamenteux; noter leur abondance.

b) méthode rapide avec réducteur

• Préparer chaque jour une solution fraîche de dithionate de sodium en dissolvant 200 mg
dans 10 ml d'eau.

• La solution n'est utilisable que pendant quelques heures.

• Sur une lame porte-objet, placer 1 goutte de sang, ajouter une goutte de solution réductrice
au moyen d'une pipette de Pasteur.

• Mélanger et couvrir d'une lamelle.

• Examiner après 30 minutes avec l'objectif x 45. 

Résultat et interprétation

• En cas de Sickle cell trait, on note 30 à 50 % de cellules falciformes. Il s'agit d'un cas
d'hémoglobinose AS.

• En cas de Scklanémie, la proportion est plus élevée et il apparaît des formes filamenteuses. Il
s'agit d'hémoglobinose SS.

• Actuellement, le test d'Emmel est surclassé par la technique d'életrophorèse, beaucoup plus
précise et fiable; mais nécessitant un équipement spécial et des réactifs spécifiques. 

• 15. EPREUVE DE COMPATIBILITE DIRECTE A FAIRE AVANT TOUTE TRANSFUSION 

• Matériel nécessaire
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• -deux lames porte-objets

• -boîtes lumineuses

• -pipettes compte-gouttes

• -baguettes en verre

• -Sérum du receveur

• -Sang citraté du donneur

• -eau physiologique (NaCl 0,9 %).

Technique

• Déposer successivement sur une lame :

- 2 gouttes de sang citraté du donneur,

-1 goutte de sérum du receveur.

Mélanger sur 2/3 de la surface de la lame avec une baguette de verre.

Balancer lentement la lame et observer l'agglutination pendant 3 minutes.

• Ajouter une goutte de solution physiologique, mélanger et observer à nouveau


l'agglutination.

• Répéter la même épreuve sur une seconde lame avec une petite goutte de sang citraté du
donneur et 2 gouttes de sang du receveur.

Observer l'agglutination sur un fond blanc.

Interprétation des résultats

• Une agglutination peut résulter d'une différence de groupe ABO entre le donneur et le
receveur, ou de la présence chez le receveur d'agglutinines anti-Rh ou irrégulières, apparues
à la suite de grossesse ou de transfusions antérieures, éventuellement d'auto-anticorps
chauds ou froids agglutinant les G.R. de n'importe quel sujet. 

• La pseudoagglutination ou formation de rouleaux (globules rouges non déformés, associés


en pile de monnaie) n'indique pas la présence d'anticorps, mais résulte de facteurs physiques
ou chimiques.

• Elle est dissociée par l'addition d'une goutte de sérum physiologique. En l'absence
d'agglutination, les sangs sont considérés comme compatibles.

III°. PARTIE : HEMOSTASE

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