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Economies, sociétés,
civilisations
Abstract
Deify bread and bread of famine in Muslim SpainL. Bolens The Mediterranean breadbaking tradition between the Xlth and XIHth
centuries remained within the Greco-Roman tradition. In times of shortages, breadmaking for the purpose of food -storage made
use of non -domesticated plants, using techniques which connected medieval Andalusia to pre-history. The repertoire of plants
consumed in the form of bread can be determined on the basis of technical sources such as treatises on agriculture, medical
treatises, botanical glossaries.
Bolens Lucie. Pain quotidien et pains de disette dans l'Espagne musulmane. In: Annales. Economies, sociétés, civilisations.
35ᵉ année, N. 3-4, 1980. pp. 462-476;
doi : https://doi.org/10.3406/ahess.1980.282647
https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1980_num_35_3_282647
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L. BOLENS LE PAIN DANS L'ESPAGNE MUSULMANE
Innocent, au titre liv 9, un marché des « denrées » défectueuses, « pains ratés, trop
durs, pain ars ou eschaudé, pain trop levé, pain aliz [trop compact], pain
mestourné, c'est-à-dire trop petit, sans oublier les « gastels », à savoir pains gâtés,
offerts à l'église et aux pauvres, origine lointaine de nos gâteaux (titre xl) : le Livre
des métiers d'Etienne Boileau est le contemporain exact du Traité des simples
d'Ibn Beithar 10 où le pain est décrit avec autant de détails mais à des fins
diététiques et médicales. Ces deux documents contemporains (xnie siècle)
appartiennent à des genres différents, économique à Paris, médical en Andalousie
musulmane. Certes les Traités de hisba i l comme celui d'Ibn 'Abdun représentent
en pays musulmans l'équivalent économique des Établissements royaux français,
mais voulant contrôler les mœurs économiques plus que l'économie elle-même,
leur esprit est plus antique que celui plus « moderne » des Établissements.
Dans les régions méditerranéennes, entre le xie et le xine siècle, nous trouvons
l'Antiquité gréco-romaine dans la tradition boulangère courante, la protohistoire
sans cesse résurgente en temps de disette dans la panification des produits de
cueillette, le progrès médiéval enfin dans tout ce qui permet d'améliorer les
propriétés digestives de cet ensemble alimentaire nommé « pain » méticuleuse-
ment décrit dans les traités d'agronomie andalous des xie-xne siècles 12, le seul
document technique aussi précis sur ce sujet étant l'orientale Agriculture
nabatéenne d'Ibn Wahšiyya étudié par T. Fahd n, et dont nous verrons ce que lui
doivent les Hispano-Arabes. Traités de hisba, traités d'agronomie, glossaires de
botanique et traités des simples 14 nous donnent une description détaillée de la
panification médiévale en pays méditerranéens musulmans et les problèmes non
réglés qu'elle suscite. Plus étonnantes et pourtant plus simples à interpréter dans
un contexte didactique qui insiste sur l'utile, des recettes en nombre considérable,
sur les plantes de disette (dispersées dans les chapitres consacrés aux façons
culturales quand il s'agit de plantes cultivées mais utilisées différemment en temps
de disette), sur les recettes plus spécifiques regroupées en chapitres relatifs à la
conservation des vivres quand on aborde les franges de la nature sauvage, toutes
ces données mettant l'accent sur la manière la plus saine, diététique, médicale de
convertir en pain (khubz) non seulement les céréales secondaires, mais toutes les
plantes à graines, légumineuses en premier lieu, légumes de jardins ou de plein
champ, racines et baies sauvages, le déroulement de cet inventaire nous menant
progressivement du centre du finage à la nature sauvage, d'une agriculture
savante, intensive, en plein essor, à une économie de cueillette de type
protohistorique, l'une de l'autre inséparables.
Les blés à grains vêtus (lat. far, d'où vient farine) étaient difficilement
panifiables 15 pour deux raisons : les glumelles attachées aux grains nécessitaient
leur grillage avant toute réduction en farine ; seconde raison, les blés durs à grains
vêtus ou épeautres étant riches en gluten, donc plus humides, devaient être après
grillage piles au mortier 16. Le boulanger romain sera longtemps appelé pistor,
bien après la diffusion des meules réduisant en farine les grains durs plus riches
en amidon, un retard classique de la terminologie par rapport à la réalité. Au
Moyen Age, le boulanger sera le pétrisseur ikhqbbaz en arabe ; talemelier en
vieux français). C'est au ve siècle av. J.-C. que s'était produit le recul des épeautres
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L'ORIENTALISME AUJOURD'HUI
et amidonniers devant les grains nus. « Ce passage avait permis une mutation
fondamentale, du stade des bouillies à celui de la panification » 17 depuis les
céréales nécessitant pour être traitées une grande dépense ďénergie et se prêtant
mal à une organisation collective du travail, jusqu'aux céréales faciles à moudre,
et plus nourrissantes. Car les blés durs ou tendres à grains nus avaient révélé aux
Grecs mangeurs ďorge une Italie industrieuse, détentrice de grains à plus grande
valeur nutritive. Du ve siècle av. J.-C. au Ier siècle apr. J.-C. le progrès a donc
consisté à consommer plus de grains riches eft amidon au détriment des grains où
le gluten l'emportait : l'orge et l'épeautre. Ce bref historique ne permet pas
d'entrer dans le détail complexe, et encore controversé, des identifications
paléobotaniques.
Si l'on résume sous le terme linéen de Triticum les blés nus (panifiables), on
comprend pourquoi des grains comme la Spelta sont peu taxés dans l'édit de
Dioclétien (en 301). Saint Jérôme explique en outre qu'il s'agit du nom populaire
du far 18, désormais céréale « archaïque » réservée aux temps difficiles, de même
que l'orge — que Junius Moderatus Columelle traitait de grain de disette 19.
« En ce qui concerne la transition vers la panification du Moyen Age, on ne
sait rien » écrivait A. Maurizio en 1932 20. Isidore de Seville nous offre pourtant
un jalon essentiel qui, s'ajoutant à l'apport du guaditain Iunïus (Columelle) accroît
la coloration hispano-romaine de l'islamité andalouse. Au livre XX des Originum
sive Etymologiarum 21, Isidore de Seville définit le pain comme ce qui
accompagne toute nourriture (cum omni cibo apponatur) et l'on s'accordait déjà au
xixe siècle (Edlin) à reconnaître la nécessité d'un élément sec pour une salivation
et donc une digestion meilleures 22 ; les différentes sortes de pains d'Isidore de
Seville se retrouvent terme à terme chez le Sévillan I. Beithar sept siècles plus tard.
I. Beithar dit s'inspirer d'Ar-Razï (xe siècle) (Traité des corrections des
aliments) et l'on sait par P. Sj. van Koningsveld 23 que la chronique d'Ar-Razï
comprend des citations d'Isidore de Seville, tandis que le Codex Toletanus 15.8
aujourd'hui à Madrid (Biblioteca nacionál), texte latin des Etymologies, est enrichi
de gloses arabes, plus de 1 500 selon P. van Koningsveld, presque toutes
incorporées au glossaire de Leyde, ce qui permet d'évoquer un Isidorus latino-
arabicus 24 ; par Ar-Razï ou d'une manière directe, la pensée de l'encyclopédiste
latin est présente en Andalousie arabe, comme le confirme pour nous la critique
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L. BOLENS LE PAIN DANS L'ESPAGNE MUSULMANE
textuelle interne du seul passage relatif au pain. Ceci pour la tradition. Quant au
pain quotidien, il est essentiellement fait de céréales à grains nus, le meilleur étant
le pain de froment (hinta). Les autres céréales, comme nous le verrons, sont
réduites à être des céréales secondaires et des céréales à levain.
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L'ORIENTALISME AUJOURD'HUI
surface ; voilà pourquoi elles ont un pain plus léger que les autres pays 32. »
Jacques André traduit spuma concreta par levure de bière, ajoutant que « par
boisseau il (le bracis) donne environ quatre livres de pain de plus que n'importe
quel amidonnier » tandis qu'Isidore de Seville, dans les Etymologies (de potu),
évoque une cervoise (cervisia), fabriquée à partir de grains de céréales 33. Quels
sont donc ces blés qui servent de base à une boisson fermentée spontanée ?
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Pourtant l'exemple du pain, simple, irritant par les silences qu'il suscite quant
à l'essentiel, nous conduit à considérer que la culture hispano-arabe est un
syncrétisme dépassant la somme de ses composantes. L'orientalité intervient
d'une manière diffuse et plus spectaculairement par l'utilisation ou au minimum
par la connaissance que les géoponiciens-médecins de l'école de Tolède, puis de
Seville et Grenade, avaient de la grande Agriculture nabatéenne d'Ibn Wahšiyya.
Le bilan de ce syncrétisme est trop important pour qu'il soit présenté autrement
qu'en tableaux qui en résument les éléments. Le progrès médiéval, andalou,
occidental, réside essentiellement dans une critique de type médical, sur la base
d'une observation prouvée à l'égard des simples connus. Toute recette présentée
est analysée, mise de côté comme possible (ou non) et complétée par des correctifs
de médecins-diététiciens. Ici encore, comme en agronomie, le savoir est utile, et la
santé des hommes le but fondamental (voir tabl. p. 469).
Le traitement médical des alimentations entre dans l'ordre des préoccupations
d'hommes de sciences qui sont agronomes, médecins et philosophes selon une
unité qui est le signe de cet âge d'or. Dans son premier « traité sur le régime de
santé » 47, Moïse ben Maïmon insiste pour que la santé naturelle à l'homme ne se
dégrade pas. En premier lieu le pain (de froment) devra être fait d'une « farine
grossière... et le son ne devrait pas être raffiné par tamisage », la qualité du pain
étant la première condition d'une alimentation préventive à l'égard des maladies.
« Salé normalement, et cuit au four des boulangers (furn) c'est la meilleure des
nourritures » 48. Si les temps deviennent difficiles, que les volumes alimentaires
des vivres non conformes aux normes de santé habituelles soient faibles et que des
fruits à fermentation (alcoolique) comme le raisin et les figues accompagnent les
repas, à l'opposé de fruits froids comme la pêche ou l'abricot49. C'est
l'enseignement d'Abû Marwàn ibn Zuhr que Maïmonide transmet au chapitre 3
de ce traité, que l'on peut qualifier de médecine diététique. Particulièrement
important : l'usage de sauces à l'orge avant les repas. Or nous avons vu
précédemment que les céréales « archaïques » (type escaňa ; 'alas) ou «
secondaires » (orge, avoine...) étaient par leur richesse en gluten des céréales à
fermentation spontanée. Le correctif alimentaire préconisé ici correspond à une
observation juste, et l'on sait que le rôle précis des levures (champignons vivants
se nourrissant des sucres contenus dans les grains) ne sera trouvé qu'à l'aide du
microscope, par Louis Pasteur (1876 : Études sur la bière).
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goût dominant et chercher à le faire disparaître à l'aide des moyens que nous
avons indiqués (cf. tableaux, pp. 472-473). Quand enfin le goût n'existe plus, on
fait sécher le fruit, on le fait moudre, puis on effectue la panification pour s'en
nourrir ensuite 53. » Le traitement des noyaux s'inspire intégralement de la
pharmacopée : « C'est ainsi, poursuit I. al 'Awwàm citant I. Wàfid, qu'on obtient
la farine du noyau pour les médicaments emollients et siccatifs 54. » Jus de cédrat,
vinaigre de riz et sel ammoniaque en poudre (nu šádr) sont couramment employés
depuis Dioscoride, Avicenne et jusqu'à I. Beithâr.
Quant au raisin, frais ou sec, il est « une alimentation qui peut soutenir la vie.
Pareillement ce pépin qui est à l'intérieur pris séparément en certaine quantité
peut être converti en farine et donner un pain nourrissant » 55.
L'épaisse bouillie de céréales reste l'alimentation populaire la plus simple et la
plus économique, tandis que géoponiciens et médecins insistent sur la supériorité
nutritive et médicale du pain levé bien cuit sur les blés rôtis, bouillis ou cuits au
beurre 56. La fameuse 'asida andalouse, « bouillie de farine de blé cuite dans une
soupe d'herbes de saison » 57 comme l'usage de la pâte levée coupée en bâtonnets
pour une durée d'un an 58, mais aussi les pains de châtaignes évoqués depuis
Strabon jusqu'à ce grenadier anglais du xixe siècle qui consommait le grain en
bouillie épaisse après l'avoir broyé entre deux pierres 59, ces éléments nous
incitent à refuser une histoire linéaire progressive de l'alimentation de base, les
uns perdurant envers et contre tous autres progrès, les autres réapparaissant en
ruptures d'équilibre alimentaires pour des raisons militaires, économiques ou
climatiques. Quant aux interdits coraniques relatifs aux boissons fermentées, ils
paraissent impuissants à empêcher moûts et marcs de raisin (thajïr) d'entrer dans
la composition des remèdes, pâtes fermentées et pains de raisins 60.
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Lucie Bolens
Université de Genève
NOTES
1. J. R. Harlan, Crops and man, Madison, American society of agronomy, 1975, p. 41 ss.
2. J. G. Hawkes, « The ecological background of plant domestication », The domestication and
exploitation of plants and animals, P. J. Ucko, G. W. Dimbleby éds, Londres, Gerald Duckworth &
Co, 1969, pp. 17-29. Sur ce problème, consulter aussi dans le même recueil D. Zohary, «The
progenitors of wheat and barley in relation to domestication and agricultural dispersal in the old
world », pp. 47-66 ; et J. M. Renfrew, « The archaeological evidence for the domestication of
plants : methods and problems », pp. 149-172.
3. J. R. Harlan, « A wild wheat harvest in Turkey », Archaeologia, 1 967, 20 (3), pp. 1 97-201 .
4. J. André, L'alimentation et la cuisine à Rome, Paris, Klincksieck, 1961, p. 52, n. 3 (Pline,
Histoire naturelle, xvni, 74 : « On doit considérer qu'il s'agit plus de galettes que de pain », assertion
tendant à prouver que le ier siècle est encore de transition entre le pain levé, nouveau, et les galettes
traditionnelles appelées « panis »).
5. F. Braudel, Civilisation matérielle et capitalisme (XVe -XVIIIe siècle), Paris, Armand Colin,
3vols, 1967-1977, t. I, p. 103.
6. P. Calvel, Le pain et la panification, Paris, PUF, 1969, p. 19.
7. É. Boii-Eau, Le livre des métiers, R. Lespinasse et F. Bonnardot éds, Paris, Imprimerie
nationale, 1879, titres i à i.xi, « Les talemeliers », p. 9 : description de la miche selon le poids.
8. É. Boileau, Livre des métiers, p. 6.
9. Idem., ibid., p. 14.
10. I. Beithar, Traité des simples, trad, frse L. Leclerc, dans Notices et extraits des manuscrits
de la Bibliothèque nationale, Paris, Imprimerie nationale (1877-1883), t. 25 (1881), art. 755, Pain
(khubz), pp. 9-15.
1 1 . Ibn 'Abdun, Traité de Hisba, trad, frse E. Lévi-Provençal, Seville musulmane au début du
XIIe siècle, Paris, Éd. Maisonneuve, 1947.
1 2. Pour les sources agronomiques, cf. L. Bolens, Les méthodes culturales au Moyen Age
d'après les traités d'agronomie andalous : traditions et techniques, Genève, Médecine et hygiène,
1 974, pp. 245-248, et J. Eguaras Ibanez, Ibn Luyùn, tratado de agricultura, Grenade (Patronato de
la Alhambra), 1975.
13. T. Fahd, « Matériaux pour l'histoire de l'agriculture en Irak: al-Filâha N-Nabatiyya »,
dans Handbuch der Orientalistik, Band 6, Geschichte der islamischen Lander, Ley de-Cologne,
E. Brill, 1977, pp. 276-377.
14. M. Asin Palacios, Glossario de voces romances registradas por un botánico anónimo
hispano-musulman (siglos XI-XII), Madrid-Grenade, 1943; art. 218 (ešpirtel = mijo) ; (al-
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djun = mijo о sorgo) ; 274 (Išcaliya = escaňa, escanda) ; 406 (panichcho = panizo negro) ; 7 1 9
(panchain = panizo), et M. Maïmonide, présentation et traduction M. Meyerhof, Šarh Asmâ al-
'uqqar (Un glossaire de matière médicale), Le Caire, 1 940 (t. 4 1 des Mémoires de l'Institut d'Egypte)
art. 1 1 Cušna = lichen) ; art. 5 1 (bawraq) ; art. 22 1 (milh = plâtre des boulangers, gïz al-farrànïn) ;
art. 270 (suit = orge nue) ; art. 389 (handarus = épeautre).
15. J. André, L'alimentation..., 1961, p. 57.
16. A. Leroi-Gourhan, Milieu et techniques, Paris, A.Michel, 1973 (1945), 2 vols, t. 2,
pp. 242-303 ; cf. Pline, Histoire naturelle, xvin, 61.
17. J. André, L'alimentation..., op. cit.
1 8. Hieronimus, /" Ezechiel, I, 4, 9.
19. Columelle, De Re rustica, II, 9,14.
20. A. Maurizio, Histoire de l'alimentation végétale depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours,
Paris, Payot, 1932, p. 497.
21. Isidoři Hispalensis episcopi originum sive Etymologiarum, lib. XX, cap. и, Cologne, 1617,
pp. 172-173.
22. Edlin, L'art de faire le pain, traduction de l'anglais par J. Peschier, Paris-Genève,
Paschoud, 1811.
23. P. Sj. van Koningsvei.d, The Latin-Arabic glossary of the Leiden university library, Leyde,
New Rhine Publischers, 1977, p. 59 ; J. Vai.i.vé-Bermejo, « Fuentes latinas de los geografos
arabes », Al-Andalus, 32 (1967), pp. 241-260 ; 56, 60, 73 (n. 190).
24. Idem, ibid., pp. 63-64 = Isidorus latino-arabicus.
25. Ce développement a fait l'objet d'une étude à paraître (séminaire des ruralistes français),
Senanque, Éd. du CNRS, cf. I. Wâfid, « Tratado de agricultura », présentation J. M. Millas-
Valucrosa, Al-Andalus, 8, 1943, pp. 281-332. 'Awwâm, ch. 29, art. xi, pp. 344-353,
J. J. Cl. Mullet éd.
26. A. Maurizio, ibid., Histoire de l'alimentation..., p. 154.
27. 'Awwâm, op. cit., J. J. Cl. Mullet éd., p. 345.
28. L. Pasteur, Études sur la bière, Paris, 1876.
29. Edlin, op. cit., p. 66. Pour plus de précisions, outre Louis Pasteur, op. cit., cf. H. J. Phaff,
M. W. Miller et al.. The life of yeast, Cambridge (Mass.), 1966.
30. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, texte et traduction Henri Le Bonniec et André Le
Boeuffle, Paris, Belles-Lettres, 1972, livre xvin, X, 68, p. 81 et X, 1 1, p. 78.
31. Cf. n. 25.
32. Pline, Histoire naturelle, xvin, X, 68, p. 81 de l'édition 1972.
33. J. André, L'alimentation..., p. 53. Isidore de Seville, Etymologies, op. cit., xx, III, « est
enim potio ex siminibus frumentativo modo confecta ».
34. Pline, op. cit., xvin, X, 1 1, p. 78 : « Galliae quoque suum genus far ris dedere quod illic
bracem vocant, apud nos scandalam, nitidissimi grani ».
35. Glossario de voces romances..., Asin Palacios, op. cit., n° 274, p. 139.
36. 'Awwâm, op. cit., (éd. Banqueri), t. 2, xix, p. 48.
37. Maïmonide, Glossaire de matière médicale, n° 389, p. 195.
38. I. Beithar, Traité des simples, cité par J. J. Cl. Mullet, dans 'Awwâm, t. 2, p. 29.
» 39. Lluis Alpera, Los nombres trescentistas de botánica valenciana en Francesc Eiximenis,
Valence (Institucion Alfonso el Magnanime 1868), p. 1 14.
40. Pline, Histoire naturelle, xvin, 26, 1 1 : de fermentis, p. 91.
41 . Strabon, Géographie, texte et traduction établis par F. Lasserre, Paris, Belles-Lettres, 1 866,
III, 7, 3, p. 57. « Les populations montagnardes vivent pendant les deux tiers de l'année de glands
de chêne. On les sèche et les concasse, puis on les réduit en farine pour faire un pain qui se conserve
longtemps. Ils boivent généralement de la bière (zuthei). »
42. Julio Caro Baroja, Los pueblos del Norte, San Sebastian, Txertoa, 3e édition, 1977, p. 54.
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Vitis vinifera L
Hydrates Sels
Eau Protéines de carbone Calories minéraux Phosphore
(g) (g) (g) (KgK) (g) (g)
Raisin frais 81,4 0,6 17,8 67 250 20
Raisin sec 18 2,5 77,4 289 725 101
56. I. Beithar entre autres, citant Avicenne et Ar-Razï, op. cit., t. 23, art. 7 1 5 : hinta (froment),
p. 465.
57. R. Arié, L'Espagne musulmane au temps des Nasrides (1232-1492), Paris, éd. de Boccard,
1973, pp. 377-378.
58. Fazel Haravi, Erchad oz-zerae, trad, frse d'un « Enseignement de l'agriculture » en persan
(xve siècle), par Seyed-Ya'coubi Ali Asghar, Paris, Bibliothèque de la Sorbonně, 1972, p. 23 de la
thèse dactylographiée.
59. W. Lawrence, Mémoires d'un grenadier anglais, Paris, Pion, 1898, p. 63.
60. Cf. tableau + I. Beithar, op. cit., t. 23, art. 443 : thadjir (marcs).
6 1 Ancien Testament, Ézéchiel, 4, 9, Paris, Éd. du Cerf (Tob), p. 1 01 4 ; ailleurs « tu mangeras
ton pain en forme de galettes d'orge » (p. 1 014).
.
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