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Droit Commercial Et de Sociétés PDF
Droit Commercial Et de Sociétés PDF
Introduction :
Branche du droit privé relative aux opérations juridiques faites par les commerçants soit entre eux, soit avec
leurs clients, le droit commercial est constitué de l’ensemble des règles juridiques applicables aux transactions
commerciales.
Il offre le cadre juridique à l’intérieur duquel se nouent et évoluent les rapports entre les
professionnels du commerce. Ce droit est principalement destiné à régir les rapports des
personnes qui accomplissent, en leur nom et pour leur compte, des «actes de commerce», ie,
les commerçants.
Objectif: assurer un minimum d’ordre, de sécurité et d’honnêteté entre les
professionnels du commerce. Ce qui peut se révéler d’une importance primordiale dans
le monde des affaires.
Histoire :
La première législation écrite de caractère commercial correspond à certaines dispositions
du code de Hammourabi ; on y trouve des règles sur le contrat des sociétés, prêt à intérêt, de
dépôt…
Le droit grec, de même que le droit romain, comporte des règles sur les sociétés, les
banques et les assurances maritimes.
En droit romain, le terme commercium est employé pour désigner tous les rapports
juridiques que les commerçants ont entre eux relativement à l’utilisation des biens. On
distingue, donc, les choses in commercio et extra commercio.
Au début du 13ème siècle, on voit émerger le droit commercial. Sa première caractéristique
c’est d’avoir une connotation internationale.
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Au 16ème siècle, le roi Charles 9 créa en 1563 des juridictions commerciales.
En 1673 et 1681, sur l’initiative de Colbert, le roi Louis 14 publia de grandes ordonnances sur
le commerce terrestre et maritime qui furent les premières législations globales soumettant les
commerçants à un régime autonome.
En 1791, avec la décadence des corporations et la demande de suppression des monopoles,
la loi Le Chapelier proclama la liberté du commerce et d’industrie. Napoléon Bonaparte adopta
en 1808 le premier code de commerce français.
Au 20ème siècle, on assiste à un déclin du libéralisme économique qui avait triomphé au
19ème siècle; on constate un véritable interventionnisme des pouvoirs publics.
Le début du 21ème siècle verra une véritable poussée des principes du libéralisme
économique qui semble aujourd’hui sous le contrôle de l’État suite aux effets de la crise
économique de 2008.
La période postislamique:
Le droit islamique qui va régler toutes les relations juridiques: ne faisant pas de distinction
entre activité civile et activité commerciale car toutes les activités humaines sont classées dans
la même rubrique des «muâmalates».
Le Maroc, étant aux portes de l’Europe, a joué un rôle d’intermédiaire important entre
l’Afrique et le nord de la Méditerranée.
Avec l’Europe:
Au Moyen-âge, des relations commerciales vont voir le jour avec les Almoravides: À cette
période, les Européens fréquentaient déjà les marchés marocains. Sebta étaient le principal
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port commercial du pays. Des relations intenses vont se nouer entre le Maroc et les pays du sud
de l’Europe et les échanges s’effectuent essentiellement via les ports méditerranéens de
Tanger, Sebta, Melillia.
Les importations marocaines se constituaient de produits textiles bruts ou travaillés (drap,
toile, coton, fil, etc…). Du Levant (Liban, Syrie...) arrivaient les métaux et le bois de construction.
L’exportation concernait les cuirs, maroquins, cotonnades, tapis, blé, cire, chevaux, corail, or et
esclave.
En 1415, le port de Sebta est pris par les portugais et le circuit commercial va connaitre une
désorganisation au point d’être réorienté vers l’Atlantique. Le commerce «triangulaire» voit le
jour. Les produits marocains sont échangés contre l’or de Guinée qui prend la direction de
Lisbonne. Le commerce marocain passera désormais par les ports atlantiques.
Sous les Saadiens, le Maroc va connaitre un renforcement des relations commerciales avec
les nations chrétiennes. Les sécheresses et les épidémies amèneront les commerçants
marocains à se tourner plus vers l’extérieur, essentiellement vers l’Europe et le Soudan.
Plus tard, les relations avec l’Europe vont se compliquer et les rapports commerciaux vont
être commandés par des impératifs sécuritaires et religieux si bien que sous l’ère du Sultan
Alaouite Ismail, l’achat au français d’armes et de munitions était permis mais leur fournir des
céréales et des chevaux étaient considérés comme des actes illicites. Louis XIV ripostera à cette
politique du makhzen marocain en interdisant le commerce avec le Maroc par une célèbre
ordonnance datant du 24 juillet 1687. Les anglais et les hollandais profitent de l’occasion pour
se substituer à la France comme partenaire commercial du Maroc et le fournissent en denrées
et marchandises dont il avait besoin. C’est une époque qui se caractérisera par l’esprit du lucre
et de l’opportunité économique. Tendance qui triomphera petit à petit sur l’esprit de croisade.
C’est ainsi que le Maroc deviendra un intermédiaire privilégié entre l’Europe et l’Afrique Noire.
Avec l’Afrique:
Le commerce se développera particulièrement avec le Soudan. Fès et Marrakech deviennent
des places d’échanges et le point de départ des caravanes vers le grand sud. Le commerce avec
l’Afrique sera un commerce de troc. Les commerçants marocains fournissaient les soudanais en
marchandises importée d’Europe contre du sucre essentiellement.
À partir du 18ème et du 19ème siècle, la philosophie juridique européenne commence à
influencer le Maroc qui jusque là était régi par le doit islamique: introduction de concepts
juridiques nouveaux dans les différents traités et conventions (ex: le principe de la liberté du
commerce et de l’industrie).
À partir du 20ème siècle, le droit islamique n’organise plus les relations commerciales non
pas qu’il existe des incompatibilités entre ce droit et la réalité du commerce mais cela est dû
principalement aux conséquences politiques et économiques de la colonisation française qui va
déployer tous les moyens possibles et imaginables pour étendre son hégémonie sur les peuples
de la région et les imprégner de sa culture, y compris juridique pour faciliter ses objectifs
impérialistes.
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Définition du droit commercial:
Droit applicable aux activités de distribution et Droit des affaires: branche de droit privé consacré à
à la plupart des activités de production, tantôt l’étude des activités commerciales indépendamment
comme le droit qui applique les techniques du de la qualité de ceux qui exercent ces activités qu’elle
droit civil aux faits économiques. soit commerçants ou non commerçants.
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L’inspiration de cette conception réside dans l’idée qu’on ne puisse pas qualifier les actes
en fonction de la qualité des commerçants mais au contraire l’égalité entre les sujets de droit,
pas de classe de commerçants. Le critère est neutre comme le critère d’acte de commerce.
Position du droit marocain:
Le droit marocain a adopté une position médiane:
Art 1 du CC dispose que «la présente loi régie les actes de commerce et les
commerçants».
Art 6 du CC prévoit que «… la qualité du commerçant s’acquiert par l’exercice habituel
ou professionnel des activités suivantes: …. ». Il s’agit de 18 activités nommées dans une
liste. Les articles 7, 8, 9 et 10 complètent cette liste.
L’Art 11 du CC édicte en ces termes: « toute personne qui en dépit d’une interdiction,
d’une déchéance ou d’une incompatibilité, exerce habituellement une activité
commerciale, est réputée commerçant ».
NB: Ces sources constituent l’un des résultats du contexte social et politique vécu par le Maroc
depuis plusieurs siècles.
NB: En principe, le droit musulman ne s’applique qu’aux musulmans, en terre d’Islam, les
autres croyants sont régis par la Dhimma (Convention par laquelle l’Islam accordait aux monothéistes
sous sa domination la sauvegarde de leurs personnes et de leurs biens).
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étrangers dans les traités bilatéraux et les conventions multilatérales signés au Maroc (traités
de capitulation: avec la France le 28-5-1767, la grande Bretagne le 9-12-1856, l’Espagne en
1799, les Etats-Unis d’Amérique le 16-9-1736. L’application du principe de liberté de commerce
acquiert une dimension généralisée par le Convention de Madrid du 3-7-1880 et l’acte
d’Algésiras le 7-4-1906.
Les usages et coutumes: le moyen âge amène un certain recul et un certain progrès dans les
idées. Les usages et coutumes des peuples d’Europe relèguent de plus en plus le droit romain
dans un champ secondaire.
À la fin de XVIème siècle et surtout au courant du XVIIème, les relations commerciales
maritimes reprennent entre l’Occident et l’Orient et provoquent une véritable renaissance
économique des cités italiennes de Venise et Gênes. Un véritable droit commercial
international coutumier s’en suit au nord de l’Italie, en France, en Belgique, Au Luxembourg et
en Allemagne.
Les transports maritimes, les assurances, les lettres de change deviennent des questions
fondamentales de ce droit commercial international nouveau.
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Axe 1: Régime Juridique du commerçant
La qualité commerciale:
Problème de législation:
L’élaboration de la loi 15-95 formant Code de commerce (promulguée par Dahir n° 1-96-83 du 15 rabii
1417 (B.O 3 octobre 1996)) s’est heurté aux difficultés de définir les éléments qui confèrent la qualité
commerciale à la personne qui exerce le commerce (entrepreneur) ou aux activités de son
entreprise.
La richesse des expériences législatives et doctrinales étrangères ne lui a pas permis d’opter
pour une conception homogène exclusive.
Alors, il a décidé de suivre à la lettre, une fois encore, son homologue français comme il
l’avait fait en 1913.
Résultat:
Le législateur utilise désormais activité au lieu d’acte;
La commercialité de certaines activités sans exiger les caractères professionnel et
habituel de l’exercice.
Utilisation de la notion d’entreprise. (difficultés des entreprises)
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7-la banque, le crédit et les transactions financières;
8-les opérations d'assurances à primes fixes;
9-le courtage, la commission et toutes autres opérations d'entremise;
10-l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux;
11-l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support;
12-le bâtiment et les travaux publics;
13-les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de publicité;
14-la fourniture de produits et services;
15-l'organisation des spectacles publics:
16-la vente aux enchères publiques;
17-la distribution d'eau, d'électricité et de gaz;
18-les postes et télécommunications.
L’article 7 ajoute deux types d’activités commerciales maritimes et aériennes.
1- toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires;
2- toutes opérations se rattachant à l'exploitation des navires et aéronefs et au commerce
maritime et aérien.
L’article 8 étend la qualité commerciale de toute autre activité pouvant leur être assimilée:
«La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel de toutes activités
pouvant être assimilées aux activités énumérées aux articles 6 et 7 ci-dessus».
L’article 10 en fait de même pour tous les actes de commerce et les faits et actes
accomplis à l’occasion de l’exercice des activités visées, sauf preuve contraire.
L’article 9, quant à lui, ajoute 2 actes commerciaux: la lettre de change et le billet à ordre:
«Indépendamment des dispositions des articles 6 et 7 ci-dessus, sont réputés actes de commerce : - la lettre
de change ; - le billet à ordre signé même par un non-commerçant, lorsqu'il résulte d'une transaction
commerciale».
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Les actes de commerce par nature:
Ce sont des actes dont la répétition transforme la personne qui les accomplit en
commerçant. L’article 6 CC énumère ces actes dits de commerce par nature. L’article 7
complète la liste en ajoutant les actes de commerce maritime: affrètements, assurances et
achats et reventes de navires.
Classifications:
Certains distinguent entre: les activités portant sur les biens corporels ou incorporels,
celles portant sur les services, celles qui portent indifféremment sur les deux et enfin les
activités maritimes et aériennes (a).
D’autres préfèrent séparer les activités de distribution; des activités de production, et
des activités de service (b).
Les actes de commerce par nature: Classification (a) :
Les activités portant sur les biens: constituent l’objet d’un ensemble important
d’entreprises dans la vie économique du pays. Elles touchent les grandes manipulations
susceptibles d’affecter la propriété des meubles corporels et incorporels et des immeubles
dans une économie libérale.
1- Achat pour revendre (al 1 et 3 art 6 cc): circulation par transfert du droit de propriété.
NB: la doctrine précise que rien n’est gratuit en matière commerciale, les échanges directs
de biens qui malgré l’absence du paiement du prix au sens usuel, peuvent être analysés en 2
ventes successives où chaque bien est simultanément objet et prix de la vente.
2- Location de biens (al 2 art 6 cc): acte juridique qui ne transfert pas la propriété du bien
mais consiste en une cession temporaire de l’usage d’un bien (meuble ou immeuble) par
son propriétaire (le bailleur) ou son locataire (cas de sous location) à un preneur
moyennant un prix (loyer).
3- Production et transformation de biens (al 5 art 6 cc): Activités industrielles et artisanales.
Les prestations de services: activités susceptibles d’accompagner les activités de production,
de transformation et de vente. On distingue:
1- Services traditionnels:
Transport (al 6 art 6 cc),
Fourniture (al 14 art 6 cc),
Distribution (al 17 art 6 cc).
2- Services particuliers:
Activités financières: banque (prêt, crédit, escompte… al.7), assurance à prime fixe
(al.8);
Activités d’entremise: commission, courtage, bureau et agence d’affaire, de voyage,
d’information, de publicité… (al.9 et 13).
Activités de communication: édition (al.11), poste et télécommunication (al.18)…
Organisation de spectacles publics: intellectuels, artistiques, sportives…(al.15).
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Les actes de commerce maritime et aérien: (art 7 cc)
Le cc étende la qualité du commerçant à :
Ceux qui exercent les opérations sur les navires et aéronefs, d’une part, et les opérations se
rattachant à leurs exploitations et au commerce maritime, d’autre part.
Opérations visées : (nombreuses et complexes)
L’achat pour revendre ou pour louer l’usage, avec ou sans transformation, la construction et
l’aménagement ou l’équipement, le remorquage, le chargement et le déchargement,
stationnement, manœuvres diverses, la vente aux enchères, les visites payantes, l’hypothèque,
le prêt du navire…etc.
La formulation générale de l’article 7 permet de commercialiser toutes les opérations
maritimes y compris la pêche côtière ou artisanale qui ne remplit aucune condition humaine,
sociale et économique permettant de les assujettir au formalisme et rigueur du droit
commercial.
Cependant: Commercialité de la navigation de plaisance exercée à titre privé ???
Les actes de commerce par nature: Classification (b) :
Les activités de distribution: sont les activités d’achat pour revendre dans un but spéculatif de
biens meubles corporels ou incorporels (les créances, valeurs mobilières, droit de propriété
littéraire ou artistique, brevets d’invention, marques et autres droits de propriété industrielle)
et également des immeubles en l’état ou après leur transformation.
Les activités de production: sont les activités industrielles ou artisanales, la recherche de
l’exploitation des mines et carrières (gisement de charbon, pétrole, minerais, carrière..);
l’imprimerie et l’édition; le bâtiment et les travaux publics: ex: les entreprises de construction
immobilière, construction de ponts…etc.
NB: Les activités agricoles échappent à la commercialité car l’agriculteur tire sa production du
sol et non de son industrie. Il ne fait pas d’achat pour la revente. Toutefois, s’il achète des
animaux pour les revendre après les avoir engraissés (élevage industriel) ou transforme des
produits agricoles qu’ils livrent aux consommateurs (huile, farine, beurre etc.), son activité
serait commerciale.
Les activités de service: activités où le commerçant offre à ses clients l’usage temporaire de
certaines choses, ou l’exécution à leur profit de certains travaux. Elles peuvent être des
activités de transport; de location de meubles; spectacles publics; activités financières ou
d’intermédiaires.
NB: Les activités dites libérales échappent, à leur tour à la commercialité. Selon les définitions
qu’en donnent les organisations professionnelles, elles consistent en des services personnels de
caractère principalement intellectuel rémunérés par des honoraires.
Exemples: médecins, avocats, notaires, huissiers, experts comptables, architectes…
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Extension de la liste légale
La liste des activités commerciales présentées par les articles 6 et 7 n’a pas un caractère
limitatif, les articles 8 à 11 permettent de l’étendre au maximum sans nul besoin d’intervention
législative, permettant ainsi à la jurisprudence et à la doctrine de suivre l’évolution concrète de
la vie des affaires et de faire intégrer toute nouvelle activité commerciale.
- L’art 8 permet le critère d’assimilation de toutes autres activités.
- L’art 9 édicte la commercialité indiscutable de certains actes quelque soit le statut des
personnes.
Assimilation de certaines activités :
- L’art 8 dispose «La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou
professionnel de toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux articles 6
et 7 ci-dessus».
La règle posée par cet article à une nature générale et abstraite incontestable car elle tend à
corriger les inconvénients d’une énumération d’activités précises, définies par une permission
de l’interprétation extensive.
Explication: La position adoptée se fonde sur le fait que les activités commerciales évoluent de
manière continue, rapide et dynamique ce qui est incompatible avec l’idée de les fixer une fois
pour toute par un texte légal à une date déterminée.
Explication: Il s’agit d’actes, à l’origine, de nature civile et qui deviennent commerciaux parce
qu’ils sont accomplis par un commerçant dans le cadre de l’exercice de sa profession
commerciale (acheter, louer un bien, donner ou recevoir un gage, prêter ou emprunter,
endommager les biens d’autrui ou lui causer des coups ou blessures, etc).
Règle applicable: L’accessoire suit le principal.
Est-il évident de faire le lien entre activité commerciale et contractuelle ?
Solution: Le code a posé une présomption simple, tous les actes effectués par un commerçant
sont commerciaux par accessoire sauf preuve contraire, qui peut être apportée par tout moyen.
Ce sera à celui qui entend démontrer le caractère civil d’un prêt, par exemple, d’établir qu’il n’a
pas été souscrit pour les besoins de son commerce.
Les actes de commerce par la forme:
Il s’agit d’actes qui n’ont aucune influence sur le statut de la personne qui les accomplit. Ils
sont toujours de nature commerciale en raison de leur forme quelque soit la qualité de la
personne qui les accomplit. Ces actes relèvent du droit commercial.
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Il y a deux types d’actes de commerce par la forme à savoir :
Les effets de commerce: la lettre de change; et le billet à ordre et le chèque lorsqu'ils
résultent d’une transaction commerciale.
Application des règles de droit cambiaire.
Les actes accomplis par les sociétés commerciales dans le cadre de leur objet social. 6 formes
de sociétés:
- Article 1 de la loi n° 17-95 sur la SA modifiée en 2016 par la loi 78-12;
- Article 2 de la loi n° 5-96: la Société en Nom Collectif (SNC), la Société en Commandite Simple
(SCS), la Société en Commandite par Actions (SCA), la Société à Responsabilité Limitée (SARL) +
la Société en Participation (SP) mais seulement lorsque son objet est commercial.
Exemple: la vente d’une récolte est civile pour l’agriculteur et commerciale pour le revendeur.
En cas de litige, le revendeur ne pourra poursuivre l’agriculteur que devant la juridiction civile,
alors que ce dernier a le choix entre le tribunal civil et le tribunal de commerce.
Limites de la liste légale des activités commerciales
NB: Malgré la portée très large de la conception légale, certaines activités échappe encore à la
sphère commerciale.
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NB: La jurisprudence retient la notion de clientèle pour décider que dans tous les cas où le
cocontractant se comporte comme un usager du service public, l’activité demeure non
commerciale. Dans le cas contraire, elle est commerciale (ex: contrat IAM).
Professions libérales:
Médecins, avocats, experts comptables, architectes, notaires… exercent un art destiné à
satisfaire un besoin d’assistance humaine. Ils ne spéculent pas sur ces besoins.
Ils présentent des prestations intellectuelles, humanitaires sociaux… et recevaient en
contrepartie des honoraires.
Aujourd’hui, ces activités ne peuvent plus être correctement exercées sans groupement
(Entreprise) de compétences multidisciplinaires et sans utilisation d’équipements parfois
hautement sophistiqués (agence architectes, fiduciaires, cliniques médicales, laboratoires d’analyses…).
La jurisprudence réagit en appliquant la théorie des actes de commerce par accessoire
quand les éléments matériels dominent la prestation libérale proprement dite.
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Utilités et intérêts pratiques liés à qualité commerciale
Intérêts de la qualité commerciale:
L’utilité de la distinction entre les activités commerciales et les actes de commerce, telle que
présentée ci-dessus, par rapport aux activités des non commerçants et des actes de droit civil,
s’avère d’une grande importance, étant donné que le régime juridique applicable diffère tant
au niveau du fond que de la forme.
Les règles applicables en matière commerciale ne sont pas toujours les mêmes qu’en matière
civile.
Nous analyserons les principales distinctions, d’abord au niveau du fond, ensuite, celles
relatives à la forme.
Au niveau du fond:
Le droit commercial se distingue par l’adoption de plusieurs dispositions juridiques propres
aux contrats commerciaux, aux titres des sociétés, aux valeurs mobilières, aux effets de
commerce.
En matière commerciale, les contrats de vente, de bail, de gage, de crédit, d’assurance, de
mandat, de cession de créance, de franchise, de factoring…etc, obéissent à des régimes
juridiques profondément différents des contrats de même genre soumis au droit civil.
Nous pouvons prendre 3 exemples frappants:
Le paiement
Les intérêts
La responsabilité
Le paiement:
En matière commerciale, les modalités de paiement, les moyens et les sanctions font appel à
des prescriptions et des procédures parfois excessives en comparaison avec celles du droit
commun.
Exemples:
- Le paiement des effets de commerce: règlement à échéance, endossement, escompte,
recours cambiaires…
- Le paiement des transactions du commerce international: les transferts internationaux
impliquant l'intervention des banques à l'étranger et nécessitant des opérations de change; le
crédit documentaire; l’affacturage…
Les intérêts:
La stipulation des intérêts dans une clause de contrat n’est pas exigée pour qu’ils soient
admissibles dans les activités commerciales.
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L’article 811 du DOC précise que la stipulation des intérêts est présumée lorsqu’une des
parties est un commerçant.
L’article 873 du DOC, quand à lui, stipule que les intérêts, en matière commerciale, peuvent
être calculés au mois, alors que dans les affaires civiles, ils ne peuvent l’être que sur la base
d’une année.
Mieux encore, selon la même source législative, ils peuvent produire à leur tour d’autres
intérêts à la fin de chaque semestre.
La capitalisation des intérêts devient la règle en matière commerciale, car son interdiction
devient spécifique à la matière civile. Il s’agit même d’une règle automatique pour les
opérations bancaires.
Rappel: même en matière délictuelle survenant dans les relations commerciales, les articles
99 et 100 du DOC permettent l’application de cette solidarité dès lors que les auteurs du
dommage ont agi de concert ou si l’un d’entre eux n’a pas pu être identifié.
C’est justement ce que confirme, de manière ferme, l’article 334 CC: «En matière
commerciale, la solidarité se présume».
2- Les sanctions:
Lorsque la responsabilité du commerçant est établie (faute de gestion) il encourt des sanctions
spécifiques.
Exemples:
- Participation du commerçant aux charges et risques: dans le cadre des procédures de
difficultés des entreprises peuvent contraindre le commerçant à participer au passif de
l’entreprise, au redressement judiciaire ou à la liquidation judiciaire de ces biens,
conformément aux dispositions des articles 546 à 701 du CC.
- La déchéance commerciale: il s’agit d’interdire au commerçant d’exercer les activités
commerciales soit à titre personnel soit comme dirigeant de société commerciale (article 711
du CC)
- La banqueroute: répression pénale pour des faits délictueux de gestion alors que le
commerçant est en état de cessation des paiements. (articles 721 à 724 du CC)
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Au niveau de la forme:
Il s’agit du particularisme qui caractérise les règles de compétence juridictionnelle, la
procédure et la prescription.
Rappelons que les contrats qui concernent des actes de commerce peuvent contenir une
clause compromissoire portant à la fois sur le choix de l’arbitrage pour le règlement des
différends, et la désignation à l’avance des arbitres qui en seront chargé.
À ce niveau, nous examinerons successivement deux questions phares:
La preuve.
La prescription.
La preuve:
L’article 448, al 2, du DOC précise qu’entre commerçant dans les affaires où il n’est pas d’usage
d’exiger une preuve écrite, le témoignage devient admissible.
La preuve est libre en matière commerciale dans les rapports entre commerçants et dans les
opérations où l’usage n’impose pas l’écrit.
NB: La double exigence de la commercialité des personnes et des opérations limitait la portée
de la liberté de la preuve envisagée par le DOC.
L’article 334 CC met fin à la difficulté en édictant clairement et expressément: «En matière
commerciale, la preuve est libre. Toutefois, elle doit être rapportée par écrit quand la loi ou la
convention l’exigent».
Ce texte admet la liberté de la preuve de manière large: la preuve est libre dans les activités
commerciales, dans les relations entre entreprises commerciales ou entre elles et des non
commerçants, et cela, non seulement quand l’usage écarte l’écrit mais aussi quand une loi
particulière ne l’impose pas.
Limites à la liberté de la preuve:
- Une loi particulière prévoit une forme spécifique de preuve.
Application du principe: ‘‘le texte particulier s’applique par préférence au texte général’’.
- Une convention exige une forme particulière de preuve: l’autonomie de la volonté peut, dans
ce cas, faire échec au principe de la liberté de la preuve en exigeant notamment un écrit.
Application du principe: ‘‘le contrat fait loi des parties’’.
NB: L’exception légale posée par le CC n’est pas applicable dans tous les cas, ie, il ne s’agit pas
d’une règle unique et générale.
On distingue entre 2 situations:
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La loi exige un écrit qui a une nature constitutive de l’acte ou du droit (ex: statuts des
sociétés, chèque, lettre de change…),
Ici la liberté des parties disparait.
La loi exige l’écrit comme un simple moyen de preuve de l’acte ou du droit. (ex: contrat
de bail, de travail, ainsi que toutes les opérations donnant lieu à une facture ou à un titre
assimilé).
Dans ce cas, la jurisprudence et la doctrine admettent que le défaut du moyen légal de
preuve peut être corrigé par la production d’autres moyens.
- Qu’en est-il des actes mixtes?
Dans ce cas, la nuance posée par le CC présente un intérêt tout particulier:
D’abord, l’article 448 du DOC limite la liberté de la preuve aux relations entre commerçants
et pour activité commerciale.
La liberté de la preuve s’estompe même dans une activité commerciale, chaque fois qu’une
partie à l’opération est non commerçante.
Ensuite, le commerçant ne peut pas imposer tout moyen pour établir la preuve contre le
non commerçant ou contre le commerçant qui a agi en dehors de son activité commerciale (ex:
pour satisfaire un besoin familial).
Enfin, afin de protéger le non commerçant, celui-ci peut:
établir la preuve par un moyen prévu par le droit civil.
exiger du commerçant d’en faire de même.
opposer au commerçant des moyens de preuves du droit commercial.
Toutefois, l’article 4 du CC stipule: «Lorsque l’acte est commercial pour un contractant et civil
pour l’autre. Les règles du droit commercial s’appliquent à la partie pour qui l’acte est commercial, elles
ne peuvent être opposées à la partie pour qui l’acte est civil, sauf disposition spéciale contraire» .
En dehors de la règle protectrice du non commerçant, ce texte réserve aussi l’exception des
dispositions spéciales contraires.
Il s’agit des dispositions particulières prévues par la loi, par exemple, pour la lettre de
change, mais aussi les clauses du contrat qui ne se trouvent pas en contradiction avec l’ordre
public.
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La prescription:
L’article 5 du CC dispose: «les obligations nées, à l’occasion de leur commerce, entre commerçants,
ou entre commerçants et non commerçants, se prescrivent par cinq ans, sauf dispositions spéciales
contraires».
NB: Ce délai de 5 ans fait exception au délai de droit commun de 15 ans (art 387 DOC) afin de
tenir compte de la célérité des transactions commerciales. Mais il pose la double condition de
la qualité commerciale des intervenants et des opérations. Par conséquent, il n’interdit pas à la
partie non commerçante d’opposer le délai de droit commun.
Dérogation:
Le principe de la prescription quinquennale en matière commerciale s’efface en application
d’une disposition légale spéciale prévoyant un délai plus court (ex: pour les actions cambiaires
en matière d’effets de commerce); ou un délai plus long (ex: pour les opérations immobilières).
NB: Il ne faut pas confondre le délai de prescription avec celui de la conservation des
documents, fixé à dix ans pour les livres comptables et les correspondances. Ces documents
permettent au commerçant d’établir un droit et fonde le non commerçant à en faire de même.
À l’occasion d’une action judiciaire, le commerçant peut être forcé de produire lesdits
documents.
NB: L’effet de la prescription n’est pas d’ordre public, il arrive que le bénéficiaire renonce pour
des raisons d’ordre moral ou pour préserver des rapports d’affaires prolifiques.
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Acquisition de la qualité du commerçant
Avant propos:
Le CC parle de l’exercice habituel ou professionnel des activités énumérées par les articles 6
et 7 et celles assimilables (art 8).
Activités commerciales
Habitude
Ceci implique une pratique assez constante, durable et réitérée pour caractériser une
attitude prolongée.
L’activité postule une continuité qui la distingue de simple actes ou faits sporadiques ou
occasionnels.
La profession requiert une persévérance où se combinent un rythme et une organisation.
Finalité: recherche du bénéfice, l’activité qui rapporte, l’habitude qui paye et la profession dont
on tire des moyens d’existence.
Le commerce s’exerce en continu et à titre onéreux.
A- L’exercice professionnel:
Remarque importante:
L’exercice professionnel des activités commerciales se fait par des personnes physiques ou
plus généralement dans le cadre d’une organisation: l’entreprise.
La forme de la société constitue, donc, une structure juridique de l’entreprise.
Dans l’état actuel du droit, les sociétés commerciales, excepté la sociétés en participation,
acquièrent la qualité de commerçant par la simple adoption de la forme.
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L’étude des conditions juridiques d’acquisition de la qualité de commerçant ne
s’impose alors que pour les personnes physiques.
L’exercice visé par l’art 6 CC doit impliquer une véritable exploitation des activités
commerciales de manière professionnelle ou habituelle, l’entreprise doit se spécialiser dans
l’exercice des activités commerciales énumérées par ledit article.
Les actes de commerce par accessoire, les actes mixtes, les actes de commerce par la forme,
ainsi que l’activité de constitution des sociétés commerciales, ne peuvent conférer à eux seuls
la qualité de commerçant .
NB: Aucune disposition législative ou réglementaire ne définit le sens du caractère habituel ou
professionnel.
La jurisprudence et la doctrine jouent, alors, un rôle important dans la définition de ces deux
notions.
1. Le caractère professionnel:
D’abord, la notion de profession présuppose publicité, déclaration publique (R.C); ce qui
ne laisse pas de place à la clandestinité.
Ensuite, la profession suppose une certaine spécialisation par la force de la répétition, de
la régularité sinon de la permanence de l’exercice.
NB: Un acte de commerce isolé (accidentel ou accompli par hasard) ne peut conférer la qualité
de commerçant;
Inversement, il n’est pas exigé, que l’exercice de l’activité soit la profession exclusive, ni
même principale (ex: un salarié peut très bien avoir, indépendamment de sa profession
principale, des occupations qui font de lui un commerçant).
Il n’est pas non plus nécessaire que l’exercice de la profession soit manifeste (celui qui
fait le commerce en cherchant à maintenir secrète son activité ne se rend pas moins
justiciable de la qualité du statut de commerçant).
2. Le caractère habituel:
L’exercice professionnel est par nature habituel. Cependant, le contraire n’est pas vrai, ie,
l’exercice habituel peut avoir lieu sans qu’il s’agit d’exercice professionnel.
Question: Quel est le nombre de répétitions demandé pour l’opération commerciale, ainsi
que l’intervalle de temps séparant chaque opération de l’autre, pour décider si une personne
est commerçante ou non?
On peut, dès lors, comprendre la volonté du législateur de sanctionner les personnes
exerçant de manière irrégulière une activité commerciale, en les considérant comme des
commerçants (art 11 CC: «Toute personne qui, en dépit d'une interdiction, d'une déchéance ou d'une
incompatibilité, exerce habituellement une activité commerciale, est réputée commerçant»).
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Toutefois, une telle attitude risque d’étendre la qualité du commerçant à toute personne qui
ne fait que gérer sa fortune personnelle en procédant parfois à la vente pour le remplacement
de certains biens.
B- L’exercice indépendant:
La jurisprudence et la doctrine sont unanimes à préciser que pour être réputé commerçant, il
faut bénéficier d’une indépendance dans son activité, avoir une liberté d’entreprise et d’action
pour faire du commerce pour son compte personnel.
Les activités commerciales doivent être faites au nom propre de leur auteur et à son profit.
Ainsi, les employés agissant comme simples préposés ou le conjoint qui assiste le
commerçant dans l’exercice de son activité, ne sont pas des commerçants, bien que,
professionnellement, ils participent à la réalisation habituelle des actes de commerce. Par
contre, le gérant libre, exploitant à titre personnel un fonds pris en location à la qualité de
commerçant (art 153).
Toutefois, cette liberté d’exercice peut être limitée par la loi: autorisation, interdiction,
incompatibilité, déchéance.
1. L’incompatibilité:
C’est le fait de se trouver simultanément dans 2 situations juridiques, deux statuts, dont les
règles précises ne peuvent recevoir application en même temps. La loi impose à l’intéressé un
choix exclusif. L’option choisie empêche, pendant toute sa durée, la possibilité d’exercer
l’autre.
Ex: Fonction publique et profession libérale.
Question: Pourquoi une telle incompatibilité ?
L’acquisition de la qualité du commerçant par l’exercice d’activités commerciales peut exposer
à des risques graves menaçant les biens et l’honneur de la personne (ex: règle de l’unité de
patrimoine en cas de liquidation judiciaire);
Les devoirs de moralité, de droiture, de désintérêt et de civisme exigés pour certaines activités
s’opposent à l’égoïsme et le matérialisme du commerçant.
Impossibilité de limiter l’effet de l’honorabilité du commerçant et d’en épargner la confiance publique
qui lui sont reconnues en vertu de l’exercice d’une profession non commerciale.
2. L’interdiction:
Prohibition pure et simple, posée par la loi, d’exercer l’activité commerciale
a- Personnes physiques:
Nationalité: interdire aux non nationaux d’exercer certaines activités économiques (ex: édition
des journaux par -dahir 1958-, VRP dahir 1962). Mais cette interdiction s’efface devant
l’existence d’une convention bilatérale. –
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Monopole de l’Etat: exploitation des mines de phosphates, télécommunication, poste,
audiovisuel, tabac… mais aujourd’hui la privatisation change les données. –
Défense et sécurité nationale, santé publique et moralité: vente de stupéfiants, drogue, armes,
explosifs, poisons, corps humain, organes…
b- Personnes morales:
Les associations soumises au dahir du 15 novembre 1958, les syndicats et les partis
politiques restent exclus du champ du droit commercial et ne peuvent, par conséquent, exercer
une activité commerciale sous quelque forme que ce soit et dans quelque but que ce soit.
3. La déchéance:
Mesure restrictive de la liberté d’exercer une activité ou une profession commerciale.
Sanction contre des personnes dont le comportement s’est révélé préjudiciable aux droits
d’autres personnes ou à l’ordre public.
Peines professionnelles pouvant s’abattre sur un commerçant qui contrevient aux
obligations qui lui incombent dans le cadre de ses activités économiques.
Aussi, interdiction, par la loi, d’accès à certaines professions ou activités, aux personnes
ayant déjà fait l’objet d’une condamnation pénale pour des infractions contre les biens comme
le vol, l’abus de confiance, l’escroquerie…
Exemples:
- Personnes physiques dont les fautes ont causé la liquidation de l’entreprise.
- En matière bancaire.
- En matière d’agence d’affaires.
- Assureurs, intermédiaires et courtiers d’assurances.
Limites de l’indépendance d’exercice:
Cette condition de l’indépendance se trouve, parfois, appliquée paradoxalement dans des
sens inverses:
Application des règles propres des commerçants à certaines personnes n’exerçant
aucune activité commerciale pour leur propre compte: commerçant par assimilation (ex:
commerçants de fait -art 11-; sanction pour faute de gestion ou violation d’une obligation légale pour
les dirigeants des sociétés commerciales ou les gérants des biens des mineurs –art 702 à 707-).
Écartement des règles du droit commercial aux personnes accomplissant, au moins en
partie, des activités commerciales pour leur propre compte (VRP).
Conclusion:
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La loi accorde artificiellement la qualité de commerçant à des personnes qui en semblent
éloignées des commerçants par assimilation, alors qu’elle impose la condition de salarié à des
personnes qui au moins apparemment, sont plus assimilables à des commerçants.
L’étude de la capacité requise pour l’exercice d’une activité commerciale requière l’examen de
deux questions :
a. La majorité du mineur.
b. Le majeur incapable.
a. La majorité du mineur:
Un mineur ne peut pas avoir la qualité de commerçant.
Cause: défaut de maturité significative ou d’expérience suffisante pour la bonne appréciation
des avantages et des inconvénients de ces actes.
L’âge de la majorité:
Le CC (art 12) renvoie aux dispositions du statut personnel en prévoyant les nuances requises
par l’activité commerciale:
• Art 208 du code de la famille stipule: «La capacité d’exercice est la faculté qu’a une personne
d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides. La loi fixe les conditions
d’acquisition de la capacité d’exercice, les motifs déterminant la limitation de cette capacité ou sa
perte».
• Art 209: «L’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues».
• Art 210: «Toute personne ayant atteint l’âge de majorité jouit de la pleine capacité pour exercer ses
droits et assumer ses obligations, à moins qu’un motif quelconque établi ne lui limite ou ne lui fasse
perdre sa capacité».
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• Art 211: «Les incapables et les non pleinement capables sont soumis, selon les cas, aux règles de la
tutelle paternelle ou maternelle, testamentaire ou dative, dans les conditions et conformément aux
règles prévues au présent code».
Question: Faut-il comprendre que le Code de la famille établit une exclusion absolue de
l’exercice du commerce par le mineur ?
Le CC et le Code de la famille réservent des situations où le mineur de moins de 18 ans peut
exercer le commerce dans le cadre de certaines dérogations, avec la condition que le mineur
soit doué de discernement (âgé de 12 ans):
- Représentation du mineur par son Wali (le père ou la mère): sans autorisation du juge mais
lorsque la valeur des biens concernés ne dépasse pas 200.000 dhs. A contrario, le wali doit
ouvrir un dossier de tutelle légale auprès du tribunal et présenter un rapport annuel de gestion
au juge.
- Représentation du mineur par le tuteur testamentaire (désigné par le wali) ou par le tuteur
datif (mokaddem désigné par le juge chargé des affaires des mineurs): ne peuvent exploiter les biens du
mineur dans le commerce qu’après autorisation spéciale du juge des mineurs (art 14 CC et 271
Code famille).
En plus, en cas de redressement ou liquidation judiciaire, ces tuteurs sont sanctionnés pour
toute imprudence ou malversation imputable à leur gestion.
Dérogations à l’âge de majorité:
- Déclaration de majorité anticipée:
À l’âge de 16 ans, le mineur ou son représentant légal peuvent demander au tribunal de
déclarer sa majorité anticipée (émancipation) s’il s’avère qu’il est apte et mûr
intellectuellement pour gérer son patrimoine. Cependant, cette émancipation doit être publiée
au registre du commerce.
- Autorisation expérimentale: (majorité partielle, temporaire et révocable)
L’art 226 Code famille: «Le mineur doué de discernement peut prendre possession d’une partie
de ses biens pour en assurer la gestion à titre d’essai. L’autorisation, à cet effet, est accordée par le
tuteur légal ou par décision du juge des tutelles, sur demande du tuteur testamentaire ou datif ou du
mineur intéressé. Le juge des tutelles peut annuler l’autorisation de remise des biens sur demande du
tuteur testamentaire ou datif, du ministère public ou d’office, s’il est établi que la gestion des biens
autorisés est mal exercée».
NB: même si l’autorisation doit être inscrite au RC, elle peut causer des problèmes aux tiers qui
traitent avec le mineur, puisque les procédures du CC ne peuvent s’appliquer qu’aux biens
compris dans l’autorisation.
Cas du mineur étranger:
• Aux termes de l’art 15 CC «Est réputé majeur pour exercer le commerce tout étranger ayant atteint
vingt ans révolus, même si sa loi nationale prévoit un âge de majorité supérieur à celui qui est édicté
par la loi Marocaine».
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• Lorsqu’un étranger âgé de moins de 20 ans, mais jugé majeur par sa loi nationale, l’art 16 CC
stipule: «il ne peut exercer le commerce qu' après autorisation du président du tribunal du lieu où il
entend exercer et inscription de cette autorisation au registre du commerce».
NB: Dans tous les cas, un étranger de moins de 18 ans demeure mineur au regard du droit
marocain qu’elle que soit la solution adoptée par sa loi nationale (si elle fixe l’âge de majorité à
16 ans, par exemple). Il ne peut exercer le commerce qu’en vertu d’une habilitation donnée par
le président du tribunal marocain.
a. Le majeur incapable:
Certaines personnes peuvent soit rester incapables, même âgées de plus de 18 ans, soit
perdre leur majorité en raison de: maladie mentale, faiblesse d’esprit ou prodigalité.
Le CC garde le silence sur ces situations. Le Code Famille retient 2 situations pour le majeur
incapable: l’aliéné mental et le déficient mental + prodigue.
L’aliéné mental (art 217 CF): Absence totale et permanente , héréditaire ou acquise, des
facultés de comprendre et de vouloir. Une telle situation élimine toute idée de
discernement ou de possession de facultés mentales aussi minimes soient elles.
NB: la perte volontaire de la raison ne dispense pas de la responsabilité (drogue, alcool…)
Le déficient mental : Il s’agit du:
• Faible d’esprit: personne doué d’un minimum de discernement, mais ayant une intelligence
nettement inférieur à la moyenne des gens de sorte qu’elles ne sont pas toujours capables
d’apprécier convenablement leurs actes et leurs résultats. (art 216 CF)
• Prodigue: «est celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou considérées comme futiles
par les personnes raisonnables, d’une manière qui porte préjudice à luimême ou à sa famille» art 215
CF. (ex: jeux de hasard, alcool, drogue, objets sans valeur…)
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Les obligations du commerçant
Obligations du commerçant:
Si les règles du libéralisme émanent du principe constitutionnel de la liberté
d’entreprendre (Art 35 al. 3 de la Constitution de 2011), ils imposent, en contrepartie, le
respect d’un certain nombre d’obligations de transparence et de loyauté dans l’objectif de
garantir une confiance réelle entre les cocontractants.
Pour se faire, la loi impose aux commerçants des obligations organisationnelles et des
obligations fonctionnelles.
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Il existe 2 types de registres: local et central
• Registre local: tenu au secrétariat greffe du tribunal de commerce (à défaut tribunal de 1 ère
instance) dans le ressort duquel se situe l’entreprise. Il comporte 2 parties:
- L’OMPIC centralise toutes les déclarations reçues localement par le greffier, qui est tenu, après
vérification du juge, de lui transmettre au cours de la 1 ère semaine de chaque mois toutes les
inscriptions effectuées pendant le mois écoulé.
- L’OMPIC tient 2 registres distincts affectés, respectivement, aux personnes physiques et aux
personnes morales et comportent chacun autant de volumes qu’il y a de registres locaux.
- L’OMPIC tient, enfin, un fichier alphabétique facilitant la consultation, par les intéressés, des
données enregistrées et permettant, le cas échéant, de procéder à une autre publicité par les
intéressés.
- L’art 33 al.3 CC ajoute que «le registre central est destiné à publier, au début de chaque année, un recueil
donnant tous renseignements sur les noms de commerçants, les dénominations commerciales et les enseignes
qui lui sont transmis».
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Qui est assujetti à l’immatriculation au RC ?
L’ article 37 CC précise: «Sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce toutes les
personnes physiques et morales, marocaines ou étrangères exerçant une activité commerciale sur le
territoire du Royaume.
L'obligation d'immatriculation s'impose en outre :
3. Date et lieu de naissance; s'il s'agit d'un mineur ou d'un tuteur testamentaire ou datif, l'autorisation
qui leur a été donnée ;
6. Lieu où est situé le siège de son entreprise ou son principal établissement et celui des
établissements qui en relèvent, situés au Maroc ou à l'étranger, et n° Patentes;
8. Enseigne, brevet d’invention, et date du certificat négatif délivré par le registre central;
9. Nom, prénom, date, lieu de naissance ainsi que la nationalité des fondés de pouvoirs;
10. Date de commencement d'exploitation;
11. Etablissements de commerce que le déclarant a précédemment exploités ou ceux qu'il exploite
dans le ressort d'autres tribunaux
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• Sociétés: mentions semblables à celles des personnes physiques (art 45 et S CC): identité associés,
gérants et fondés de pouvoirs, raison sociale, dénomination, siège, succursales, forme juridique,
capital, durée, éléments propriété industrielle, dates, jugements….
• GIE (loi 13-97): alignés sur les sociétés commerciales: dénomination du groupement, adresse siège,
objet, durée, identité dirigeants, dates… (art 48 CC)
• Collectivités publiques: EPIC soumis par leurs lois à l’immatriculation au RC, et représentations ou
agences commerciales des Etats, collectivités ou établissements publics étrangers (art 47 CC): forme,
dénomination, siège ou principales établissements et dépendances au Maroc ou à l’étranger, enseigne,
certificat négatif, identité dirigeants et fondés de pouvoirs, dates…
- Indication inexacte de mauvaise foi: emprisonnement 1 mois à un an et/ou amende 1000 à 50000
dhs.
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- d’ouvrir un compte bancaire (art 18),
- d’effectuer par chèque barré ou par virement tout paiement d’une valeur supérieure à 10000
dhs (art 306),
- d’établir des factures (loi sur la concurrence et la liberté des prix).
Documents comptables:
Les livres comptables: Livre journal, Grand livre, Livre inventaire.
NB: Etablis et tenus sans blanc (vide) ni altération (rature) d’aucune sorte.
Les comptes élaborés: Etats de synthèse, Bilan, Compte produits et charges, Etat des soldes,
Tableau de financement, Etat des informations complémentaires.
Les autres supports accessoires: certains écrits servent de preuve ou de fondement légal ou
conventionnel aux actes de l’entreprise, et appuient les écritures comptables:
- Compte bancaire: art 18 cc,
- Facture: avec mentions sur l’identité des opérateurs, identification, objet de la transaction,
ses circonstances, prix et modalités de paiement. Etablie en double exemplaire, pré numérotée
et tirée d’une série continue ou éditée par un système informatique, doit être conservée
pendant 5 ans.
- Correspondances: originaux des correspondances reçues et copies de celles envoyées doivent
être classées et conservées pendant 10 ans.
Intérêts pratiques:
• Déterminer l’assiette des impôts et le montant des redevances;
• Connaître le volume des transactions réalisées, leurs conditions et leurs conséquences sur la
détermination de l’encadrement et la régulation de l’économie nationale et son interaction
avec le commerce international;
• Déterminer les besoins des consommateurs, des producteurs, des importateurs et des
exportateurs, et éventuellement, la politique économique;
• L’entreprise connaîtra mieux l’état de sa caisse, de ses dettes, de ses créances et de ses forces
et faiblesses. Elle sera, alors, plus avisée pour atténuer son passif et améliorer son actif, calculer
ses prix et ses chances de gain;
• Moyen de preuve très sûr de la prospérité ou des difficultés de l’entreprise, opposable aux
autres commerçants;
• Faciliter le choix de la procédure du traitement des difficultés de l’entreprise;
• Fonder les responsabilités des dirigeants fautifs.
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Intérêts juridiques de la preuve commerciale:
Les articles 19 et 21 CC et 433 à 436 DOC dégagent 2 cas: la preuve peut être apportée par
l’entreprise détentrice des documents comptables ou contre elle.
- Entre 2 commerçants et pour fait de commerce: chaque partie est fondé à utiliser soit ses
propres documents comptables soit ceux de l’autre, en cas de divergence, le juge tranchera en
préférant, rejetant ou combinant les deux.
- Entre commerçant et non commerçant: ce dernier peut opposer au commerçant le contenu
de sa comptabilité même irrégulièrement tenue. Par contre, le commerçant ne peut utiliser sa
comptabilité que si le non commerçant l’accepte.
L’administration judiciaire de la preuve: le tribunal peut ordonner d’office ou à la requête de
l’une des parties, la production des documents comptables.
2 cas de figures:
• La représentation: consiste à extraire de la comptabilité les seules écritures intéressant le
litige soumis au tribunal.
• La communication: production intégrale des documents comptables (succession, partage,
redressement ou liquidation judiciaire).
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Axe 2: Régime Juridique du fond de commerce
Définition :
Du point de vue économique, toute entreprise repose sur la fructification d’un capital fixe:
équipement technique, outillage, matériels, propriété industrielle, propriété commerciale,
immeubles et fonds de commerce; et circulant: sommes d’argent, effets de commerce, valeurs
mobilières et marchandises.
Dans le cadre du capital fixe, des rapports juridiques précis, naissent entre l’entreprise et les
autres opérateurs du marché. Ils se traduisent par un droit en rapport avec la clientèle,
communément désigné fonds de commerce.
Il se compose essentiellement de :
La propriété commerciale: droit au renouvellement du bail.
La propriété industrielle: savoir faire, secret de fabrique, franchise…etc
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Il comprend aussi, tous autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tels que le
nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial, les marchandises, le
matériel et l’outillage, les brevets d’invention, les licences, les marques de fabrique, de
commerce et de service, les dessins et modèles industriels et, généralement, tous droit de
propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés».
L’art 79 définit brièvement le fonds de commerce, l’art 80 donne une énumération assez
détaillée des éléments constitutifs: 2 sont indispensables (la clientèle et l’achalandage), les
autres, incluant des éléments corporels et incorporels, ne font partie que dans la mesure où ils
sont nécessaires à son exploitation.
1- Éléments corporels:
Se sont des éléments concrets, tangibles, palpables et réels qui rentrent dans l’exploitation
quotidienne du fonds de commerce.
Il s’agit, selon les termes de l’art 80 CC: du mobilier commercial, des marchandises et du
matériel et outillage.
Ex: agencements, installations, aménagements, voitures, machines…etc.
Remarque 1: Ces éléments ont une importance secondaire, étant donné que le fonds est
généralement considéré comme un meuble incorporel.
Remarque 2: Les immeubles ne font pas parties des éléments corporels
2- Éléments incorporels:
Se sont des éléments non quantifiables, mais qui confère l’essentiel de la valeur d’un fonds
de commerce. On distingue entre des éléments obligatoires, des éléments nécessaires et des
éléments facultatifs.
a- Les éléments obligatoires :
- La clientèle est l’ensemble des personnes qui ont l’habitude de s’approvisionner auprès du
commerçant, qui entretiennent avec lui des relations suivies, qui consomment les services
et/ou les biens qu’il propose. (Fidèle)
- L’achalandage est la clientèle potentielle, occasionnelle ou de passages attirés au fonds du fait
de sa localisation ou de son emplacement. (Ex: jours solde)
NB: La stabilité et l’homogénéité de ces éléments permettent à l’entreprise d’établir
correctement ses prévisions et d’évaluer le prix de son fonds de commerce.
b- Les éléments nécessaires :
Les éléments d’identification:
- Nom commercial: nom ou patronyme sous lequel une personne exploite son activité. Il est
réservé à celui qui l’a publié en premier au RC et dans JAL. Par conséquent, il peut le céder ou
en autoriser l’usage moyennant rémunération (franchise, concession).
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- Enseigne: dénomination neutre et objective différente du nom. Elle tend à attirer la clientèle
en frappant l’imagination (nom, emblème: logo, objet, signe, symbole…), il est protégé contre la
concurrence déloyale par une inscription au RC et à l’OMPIC.
Le droit au bail: créance ou droit personnel, contractuel, dont jouit le commerçant locataire
des locaux où il exerce son activité professionnelle contre le bailleur. Ceci garantit la stabilité de
l’implantation de l’entreprise et la localisation de ses activités: Renouvellement quasi
automatique du bail, privilège du vendeur et du créancier nanti.
La propriété intellectuelle: biens ou droits sur des idées exploitables commercialement:
- Propriété littéraire et artistique: industrie du film, maisons d’édition, musique, spectacle…
- Propriété industrielle: exploitation exclusive ou monopolistique de certains droits: brevets
d’invention, marques de fabrique et de commerce, dessins et modèles, invention liés à
l’informatique.
c- Les éléments facultatifs:
Ensemble des biens et droits qui s'avèrent secondaires pour l’existence et la valeur
économique du fonds. Ils ne rentrent pas automatiquement dans sa composition, mais, vouloir
les exclure peut déprécier sa valeur ou en écarter l’existence.
Engagements du commerçant: contrats, dettes, créances. Cependant, ses éléments peuvent
être écartés par la volonté des contractants lors d’une cession.
Ex: Vente du fonds de commerce d’une maison d’édition, n’entraine pas nécessairement
mutation des contrats conclus entre l’éditeur et les auteurs. (Application art 189 et ss DOC)
Exception: - Les contrats passés avec les salariés de l’entreprise ne sont pas rompus à
l’occasion de la cession du fonds de commerce (règle d’ordre public).
- Clause de non rétablissement du vendeur au profit de l’acheteur.
- Clause de non concurrence du salarié vis-à-vis de son employeur.
Actes administratifs: autorisations et licences diverses accordées par les autorités
administratives préalablement à l’exercice de certaines activités professionnelles: agréments,
carte professionnelle.
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Au sein du fonds de commerce, les biens mobiliers sont très souvent les plus nombreux et
les plus précieux pour la valeur globale de l’entreprise. Parmi eux, les meubles incorporels et les
droits tels que: le bail, le nom, l’enseigne, les brevets, les marques, les dessins et modèles sont
encore les plus intéressants pour le ralliement et la fidélisation de la clientèle. Cette dernière
reste, sans doute, un élément obligatoire.
A- Renouvellement du bail:
La loi 49-16 donne au locataire le droit au renouvellement du bail lorsque les des conditions
suivantes sont respectées:
Le contrat de bail: acte écrit valable et à date certaine (gratuité ou prêt: exclus)
L’immeuble: doit être effectivement exploité par une activité commerciale. Il porte aussi sur les
accessoires de l’immeuble (bail mixte).
Sont exclus: les immeubles de l’Etat des collectivités et établissement publics, ceux affectés
à l’utilité publique, des Habous, ceux loués en vertu d’une décision judiciaire, ceux situés aux
centres commerciaux et ceux situés dans les espaces réservés à l’accueil des projets des
Entreprises d’industrie de technologie et offshoring, à l’emphytéose, et au crédit bail
immobilier.
Le locataire: doit justifier d’une exploitation consécutive d’au moins 2 ans.
Exception: - S’il a payé une somme d’argent, constaté par écrit, correspondant à la même durée.
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1- Exercice du droit au renouvellement:
NB: Le bail commercial ne prend pas fin par la seule arrivée du terme, tel que le prévoit la
convention.
Le bailleur qui entend mettre fin au bail, doit adresser au locataire un congé exposant
obligatoirement le motif et lui accorder un délai d’éviction qui court à partir de la date de
réception:
- 15 jours en cas de défaut de paiement des loyers ou que le local est menaçant ruine.
- 3 mois si le bailleur veut reprendre le local pour usage personnel, démolition et
reconstruction, extension ou surélévation ou pour un motif sérieux relatif à l’inobservation par
le locataire des clauses du bail. (art 26, loi 49-16)
Si le congé fait défaut, ou ne précise pas les motifs, il n’aboutit pas. Dans le cas contraire, le
locataire a droit à une indemnité de résiliation correspondant au préjudice subi par le locataire
du fait de l’éviction.
2- Rupture du bail avec indemnité d’éviction:
Le bailleur doit donner une indemnité au locataire dans les cas suivants:
Démolition et reconstruction à condition de justifier la propriété au moins 1 an à
compter de la date du congé et de verser au locataire une indemnité provisoire de 3 ans
de loyer et lui conserver le droit au renouvellement du bail. Les travaux ne doivent pas
dépasser 3 ans, à défaut, il aura droit à l’indemnité d’éviction.
Extension ou surélévation du local pour une durée des travaux ne dépassant pas 1
année. Le locataire a droit à une indemnité mensuelle pour la durée de l’éviction qui ne
peut être inférieur à la valeur du loyer.
Évacuation de l’habitation accessoire au local pour y habiter lui-même, son conjoint, ses
ascendants ou descendants directs du 1 er degré, bénéficiaires du legs obligatoire,
l’enfant pris en charge, à condition de prouver qu’il ne dispose pas d’habitation. Ici le
locataire a droit à une indemnité égale au loyer de 3 ans.
3- Rupture du bail sans indemnité d’éviction:
Le bailleur n’est tenu d’aucune indemnité au locataire dans les cas suivants:
Non paiement du loyer après 15 jours de la réception de la mise en demeure.
Transformation de nature à porter préjudice au bâtiment et à sa sécurité, apportée par le
locataire sans le consentement du bailleur.
Changement de l’activité du fonds sans consentement du bailleur.
Le local menace ruine, ou est tombé en ruine du fait du locataire, d’une force majeure ou
d’un cas fortuit.
Le locataire procède à la sous location en infraction du contrat de bail.
Le fonds de commerce perd sa clientèle et son achalandage suite à la fermeture du local
pendant deux années au moins.
Expropriation pour cause d’utilité publique.
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B- Cession et sous location du bail:
1- Cession du bail :
Le locataire a droit à la cession du bail en sus des éléments du fonds de commerce ou
séparément, sans accord du bailleur et nonobstant toute stipulation contraire. Cependant, le
bailleur doit être avisé par le cédant et le cessionnaire.
NB: La cession doit être établie par acte authentique ou sous seing privé à date certaine.
2- Sous location du bail :
Le locataire peut sous louer au tiers tout ou partie du local, sauf stipulation contraire, et la
relation demeure entre le bailleur et le locataire principal. Cette sous location ne produit aucun
effet qu’à partir de la date de notification.
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Les contrats portant sur le fonds de commerce
Introduction:
Comme tout bien de la vie économique, le fonds de commerce peut circuler et être
commercialisable. Il peut faire l’objet de 4 contrats principaux :
- la vente
- l’apport en société
- le nantissement
- la gérance libre
Dans ces contrats, excepté l’apport en société, on recherche:
une plus value à travers le prix de la vente,
l’obtention d’un crédit dans le nantissement consécutif à un investissement,
l’encaissement d’un véritable loyer au terme d’une location gérance.
NB: Tous ces contrats ne produisent le résultat escompté que si la mise en œuvre des éléments
constitutifs engendre bien une clientèle que les opérations visées tenteront de conserver ou
même d’améliorer.
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B- Conditions de forme:
1- L’écrit:
• Toute vente de fond de commerce est constaté par acte authentique ou sous seing privé
établi en 4 exemplaires au moins: 1 pour chaque partie pour la preuve, 1 pour l’enregistrement
conférant date certaine et 1 pour dépôt au greffe.
• L’acte de vente doit reproduire les circonstances d’acquisition du fonds par son propriétaire
et celles où il est actuellement cédé: il mentionne ainsi l’état des inscriptions des privilèges et
nantissement…).
• Il permet la satisfaction de l’obligation fiscale d’enregistrement, et l’obligation de protection
des droits des tiers par la publicité exigée par l’art 83 CC.
Sanction en cas de manquement: la loi prescrit un libéralisme certain en faveur de l’acheteur
qui demeure souvent maître des choix de sanctions:
- Omission d’une mention obligatoire: demander l’annulation du contrat si l’absence de cette
mention lui a causé préjudice (art 81) ou bien se limiter à demander des dommages et intérêts
si l’omission ne détruit pas toute utilité du contrat.
- Inexactitude d’une mention: choix entre l’annulation ou la réduction du prix si l’inexactitude
lui a porté préjudice.
2- La publicité: (art 83 et 84 cc)
• Il s’agit de renseigner les tiers intéressés par le fonds, les inviter à faire valoir leurs droits,
aussi, leur conférer des prérogatives nouvelles, exorbitantes.
• Procédure: Après enregistrement de l’acte de vente dans un délai d’un mois, il faut le
déposer dans les 15 jours de sa date au secrétariat greffe du tribunal; un extrait de cet acte est
inscrit au RC. Ledit extrait est publié sans délai par le secrétaire greffier, aux frais des parties, au
BO et dans JAL. Cette dernière publication est renouvelée par l’acquéreur entre le 8 ème et le
15ème jour.
Dans les 30 jours qui suivent, le secrétaire greffier met l’acte à la disposition de tout
créancier opposant ou inscrit, pour consultation sur place.
Sanctions: l’inobservation n’entraine pas la nullité de la vente, mais l’acquéreur
demeure menacé par les revendications des tiers: même s’il a déjà payé le prix, il reste
tenu de payer aux tiers le montant de leurs dettes contre le vendeur. (art 89)
- Les créanciers intéressés peuvent former opposition au paiement du prix en énonçant
les causes, et cela dans les 15 jours après la dernière publicité. Cette opposition bloque le prix
entre les mains de l’instance de dépôt ou de l’acquéreur.
- Les créanciers suspectant le prix vente demandent annulation et revente aux enchères.
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C- Effets de la vente :
1- Sur l’acheteur:
Le code de commerce accorde au vendeur du fonds de commerce avec un paiement à terme la
possibilité de choisir ou de cumuler entre 2 sortes de garanties, à condition de les inscrire au RC
dans les 15 jours de l’acte de vente:
• Le privilège du vendeur: permet de saisir le fonds et le faire vendre aux enchères publiques
dans le but de se faire payer simplement le reliquat du prix non encore honoré par l’acheteur.
(art 91 cc) Cette inscription prime toute autre et reste opposable au redressement et à la
liquidation judiciaire de l’acheteur. (art 92 cc)
• L’action résolutoire: permet au vendeur d’annuler la vente de manière rétroactive et de
récupérer son fonds de commerce en cas de défaillance de l’acquéreur à son obligation de
paiement. (art 99 à 103 cc)
2- Sur le vendeur: Clause de non concurrence ou de non rétablissement.
NB: Bien que non prévue par une loi, cette clause a toujours été admise par la jurisprudence et
la doctrine.
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Au niveau de la forme:
• Les articles 108 et ss CC étendent au nantissement les conditions d’écrit et de dépôt (dans 15
jours) exigés pour la vente du fonds de commerce, à l’exclusion des formalités de publicité dans
le BO et dans JAL.
Après inscription conformément aux dispositions communes des articles 131 à 142 CC, le
secrétaire greffier est tenu de délivrer à tous ceux qui le requièrent, soit l’état des inscriptions
existantes, avec les mentions d’antériorité, de radiations et subrogations partielles ou totales,
soit un certificat qu’il n’en existe aucune ou que le fonds est grevé, sans préciser les charges.
B- Effets du nantissement:
Ils sont identiques à ceux du privilège du vendeur. Le nantissement n’est qu’un gage spécial,
sans dépossession, sur le fonds de commerce. Dans les 2 cas, la sûreté couvre un créancier
contre l’aléa de perdre sa créance.
L’inscription d’un nantissement peut rendre exigibles les créances antérieures ayant pour
cause l’exploitation du fonds de commerce. Le tribunal saisi statue dans 15 jours de la première
audience par jugement non susceptible d’opposition, exécutoire sur minute, l’appel est
suspensif, mais doit se faire dans 15 jours de sa notification et l’arrêt, aussi exécutoire sur
minute, est rendu dans 30 jours.
- Le déplacement du fonds de commerce sans aviser les créanciers 15 jours avant, rend les
créances inscrites exigibles de plein droit.
- Le propriétaire qui poursuit la résiliation du bail lui permettant d’exploiter un fonds grevé
d’inscriptions, doit notifier sa demande aux créanciers antérieurement inscrits. Le jugement ne
peut intervenir que 30 jours après. Toutefois, les créanciers peuvent éviter la résiliation en
offrant au propriétaire le paiement des loyers échus.
- Le créancier peut être lésé par une dépréciation de la valeur du fonds à cause d’une vente
isolée des éléments le composant. Le créancier peut alors demander une vente globale du
fonds.
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- Gérant salarié: le propriétaire conserve exclusivement la qualité de commerçant, continue à
cueillir le fruit de son activité, le bénéfice de son commerce et à en supporter les pertes et
déficits.
- Exploitation familiale: souvent entre époux en copropriété ou en propriété exclusive.
B- Séparation de la propriété et de la gérance:
Elle s’explique par la survenance d’un droit réel (l’usufruit), d’une incapacité, d’une
incompatibilité, d’une déchéance, ou encore d’un intérêt déterminé du propriétaire.
Dans ces cas, le gérant peut, soit exercer un véritable droit réel personnel sur le fonds, soit
exécuter pour son compte personnel un contrat de gérance établi avec le propriétaire du fonds
sans prétendre à aucun droit réel.
Gérant usufruitier: droit d’user et de bénéficier des fruits du fonds par son exploitation.
L’usufruitier acquiert la qualité du commerçant.
Ex: lorsqu’une personne fait un legs au profit d’un enfant à naitre et qu’elle vient à
décéder avant la naissance du légataire, les héritiers du donateur jouissent de l’usufruit de la
chose léguée jusqu’à la naissance de l’intéressé.
Gérance libre: véritable activité commerciale indépendante de la part du gérant.
- Utilité: soit impossibilité juridique ou de fait pour le propriétaire d’assurer lui-même
l’exploitation du fond, soit pour évaluer la valeur du fonds en vue d’une acquisition.
- Conditions: contrat écrit et publicité au RC, BO e JAL, sous peine de nullité.
- Effet de la publicité: jusqu’à la publication du contrat de gérance libre et pendant une période
de six mois suivant la date de cette publication, le bailleur est solidairement responsable avec le
gérant libre des dettes contractées par celui-ci.
Effets du contrat de gérance libre:
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- Lorsque la gérance libre est de nature à porter préjudice aux créanciers du bailleur, le tribunal
peut déclarer exigibles les créances antérieures se rapportant au fonds. (les créanciers qui
estiment que la gérance libre peut diminuer la solvabilité du débiteur, doivent introduire leur
demande dans 3 mois de la publication).
- La fin de la gérance libre rend immédiatement exigibles les dettes afférentes à l’exploitation
du fonds contractées par le gérant libre pendant la durée de la gérance.
La Société Anonyme
Généralités:
La SA est une société commerciale par sa forme quel que soit son objet.
Elle est faite pour les grandes entreprises et les associés, appelés actionnaires, qui ne
sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports.
La personnalité juridique de la société est très affirmée, Son fonctionnement est
étroitement réglementé par la loi 17/95 du 30/8/96 publié au B.O n° 4422 du 17/10/96.
« La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun
leurs biens ou leurs travail ou tous les deux à la fois en vue de partager les bénéfices qui
pourront en résulter ». (Article 982 DOC)
Le contrat de société donne naissance donc à une personne juridique (personne morale),
ie, qui a l’aptitude à être sujet de droits et d’obligations.
Au Maroc, la naissance de la vie juridique de la société commence par l’immatriculation
au RC ce qui confère à la société la jouissance de la personne morale et lui permet de
disposer d’un certains nombre de droits et prérogatives: nom, domicile, nationalité,
patrimoine, vie juridique propre…etc.
La société anonyme à l’instar des autres sociétés commerciales a pour objet habituel
l’exercice d’actes de commerce: achats de marchandises pour la revente, affaires
d’importation ou d’exportation, sociétés financières et bancaires, sociétés de transport
touristiques, hôtelières….etc.
I- Constitution de la SA:
• Actionnaires: 5 au minimum, un nombre suffisant d’actionnaires doit permettre d’accomplir
l’objet de la SA et d’assurer sa gestion et son contrôle;
• Responsabilité des actionnaires: limitée à leurs apports ;
• Capital: divisé en actions négociables représentatives d'apports en numéraire ou en nature à
l’exclusion de tout apport en industrie.
Montant: 300.000 DH sans appel public à l'épargne,
3.000.000 DH avec appel public à l'épargne;
Valeur nominale des actions : 100 DH ;
Forme des actions nominative ou au porteur.
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NB: - les actions représentatives d'apports en numéraire doivent être libérées lors de la
souscription du quart au moins de leur valeur nominale et le surplus dans un délai maximum de
3 ans ;
- les actions représentatives d'apports en nature sont libérées intégralement lors de leur
émission ; ces apports ainsi que les avantages particuliers, sont évalués par un commissaire aux
apports (CAA), le rapport de ce dernier est déposé au siège et au greffe du tribunal et tenu à la
disposition des futurs actionnaires 5 jours avant la signature des Statuts.
4 actes sont nécessaires à la constitution de la SA :
1. Signature des statuts par tous les associés et à défaut, réception par le fondateur de tous les
bulletins de souscription;
2. Libération de chaque action de numéraire d’au moins le ¼ et le reste dans 3 ans;
3. Transferts à la SA des apports en nature;
4. Accomplissement des formalités de publicité: immatriculation au RC qu’une publicité au BO
et dans un JAL doit être faite en indiquant le N° de RC.
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Pouvoirs et responsabilité des organes exécutifs :
- Le Conseil d’Administration gère la société.
- Le PDG représente la société, et exerce la direction générale.
- Le conseil d'administration et le PDG engagent la société vis-à-vis des tiers par leurs actes,
même en dehors de l'objet social.
- Entre associés, les statuts peuvent limiter les pouvoirs des organes de gestion. Les décisions
interdites doivent être autorisées par l'AG.
- Les administrateurs et le PDG sont responsables de leurs fautes de gestion, ainsi que des
infractions à la loi et aux statuts, vis-à-vis des actionnaires.
- Les conventions passées entre un dirigeant social et la société doivent être autorisées par le
conseil d'administration et cette autorisation doit être confirmée par l'AG.
B- SA à directoire et à conseil de surveillance:
• Désignation des organes de gestion:
- L’AG désigne le conseil de surveillance (3 à 12 membres et 15 si la société est cotée en bourse)
pour 8 ans, et peut révoquer ses membres.
- Le conseil de surveillance désigne les membres du directoire (5 au plus et 7 si la société est
cotée en bourse) pour 4 ans. Il peut designer des personnes qui ne sont pas actionnaires. Il
désigne aussi le président du directoire. Les membres du directoire et le président sont
révoqués par l’AG sur proposition du conseil de surveillance, pour justes motifs.
- Les membres doivent être des personnes physiques. Si le capital est inférieur à 1.500.000 DH,
le directoire peut être exercé par une seule personne avec le titre de Directeur général unique.
• Pouvoirs des organes de gestion:
- Le directoire et son président ont les mêmes pouvoirs et responsabilités que le conseil
d’administration et son président.
- Le président du directoire représente la société dans ses rapports avec les tiers, le conseil de
surveillance exerce le contrôle permanent de la gestion.
• Les assemblées générales des actionnaires:
On distingue entre les assemblées générales ordinaires (AGO) et extraordinaires (AGE) et les
assemblées spéciales (AS):
- L’AGE : réunion des actionnaires qui prend ses décisions a la majorité des 2/3.IL est seule
habilitée à modifier les statuts.
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- L’AGO : réunion des actionnaires qui prend ses décisions a la majorité simple (50%+1). Il prend
toutes les autres décisions (Approbation des comptes et nomination des organes de gestion).
- L’AS : est compétente pour prendre toute décision concernant la catégorie d’actions dont les
membres sont titulaires dans les conditions prévues par la loi. Elle délibère à la majorité simple
des voix présentes ou représentées (50%+1).
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VI- Dissolution et liquidation de la SA:
A- Dissolution:
La dissolution anticipée est décidée par l’AGE dans les cas suivants :
- Pertes: quand la situation nette devient inférieure au 1/4 du capital. L’AGE doit se réunir dans
les 3 mois suivant l’approbation des comptes pour décider, s’il y a lieu, de prononcer la
dissolution. À défaut, tout intéressé peut demander cette dissolution.
- Réduction du capital à un montant inférieur au minimum légal: cela oblige à augmenter le
capital dans le délai d’un an. Dans le cas contraire, tout intéressé peut demander la dissolution
2 mois après avoir en vain mis en demeure la SA pour régulariser.
- Réduction du nombre des actionnaires: inférieur à 5 depuis 1 an. Mais le tribunal peut
toujours accorder un délai maximum de 6 mois pour régulariser la situation.
B- Liquidation:
• La SA est en liquidation dès sa dissolution. Sa dénomination est immédiatement suivie de «SA
en liquidation».
• L’acte de nomination des liquidateurs qui est publié dans un journal et, au BO, si la SA fait
appel public à l’épargne, doit contenir certains renseignements obligatoires dont notamment
les noms, prénoms et domicile des liquidateurs, le lieu de liquidation et de correspondance et
le tribunal compétent (Article 363). Les mêmes renseignements sont communiqués par lettre
aux porteurs d’actions et d’obligations.
• La dissolution n’entraîne pas résiliation des baux tant commerciaux que d’habitation.
• La cession de tout ou partie de l’actif à des anciens dirigeants ne peut avoir lieu qu’avec
l’autorisation du tribunal et du CAC.
• La cession au liquidateur ou à ses employés, conjoints, alliés, est interdite même en cas de
démission du liquidateur.
• Les actionnaires sont convoqués en AG pour statuer sur le compte définitif, sur le quitus du
liquidateur et constater la clôture de la liquidation.
• L’avis de clôture est publié dans un journal et, au BO, si la SA fait appel public à l’épargne à
l’initiative du liquidateur.
• Après le remboursement du nominal, le reste de l’actif net est partagé proportionnellement à
la part de chaque actionnaire.
• Le liquidateur est responsable des conséquences dommageables des fautes commises par lui
dans l’exercice de ses fonctions. La prescription est de 5 ans.
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V- Principales nouveautés de la loi 78-12 sur la SA:
Les mentions obligatoires des statuts:
Simplification de la procédure de retrait des fonds des souscriptions en permettant au
mandataire du conseil d'administration ou du directoire de les retirer par la simple
remise d’une attestation d’immatriculation de la société au RC.
Dépôt des états de synthèses et du rapport du CAC par voie électronique.
Refonte du système des conventions réglementées.
Amélioration de la gouvernance dans la gestion des sociétés anonymes: caractère
facultatif à la nomination d’un vice-président du conseil de surveillance. Le directoire a le
droit de convoquer l’AG.
Renforcement des droits des actionnaires: Information des actionnaires, avant la tenue
de l’assemblée générale contribue ainsi à faciliter l’exercice de leurs droits.
Garantie de la transparence en cas de fusions ou de scissions: information des
actionnaires le plus complètement et le plus clairement possible sur les motifs, les
modalités et les conséquences de telles opérations.
Encadrement de l’achat par une société cotée de ses propres actions.
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