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BOUREAU, MAILHOT, CONCI


Anciens élèves de l'E. N. S. E. T.
Professeurs à l'E. N. P. F. de Lyon.

COMMERCE
TOME Il

Les auxiliaires du commerçant —


Les magasins généraux —
Les bourses —Les banques —
Les assurances —La douane
et le commerce extérieur

LES ÉDITIONS FOUCHER


128, rue de Rivoli — Paris - Ier
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Chèques - Virements - Lettres de change - Billets àordre - Bulletins de versement - Remises
de chèques - Bordereaux d'escompte - Comptes courants - Bordereaux d'encaissement-
Récépissés - warrants - Chèques d'assignation et de virement.
CAHIER DE TRAVAUX PRATIQUES
Poste et chèques postaux.

.•le l-Utïe au senaice du Ulé4ieb...-


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SECTION 6

LES AUXILIAIRES
DU COMMERÇANT
COURTIERS - COMMISSIONNAIRES ET V. R. P.
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CHAPITRE XXV

LesCOURTIERS
auxiliaires du commerçant
- COMMISSIONNAIRES ET V. R. P.
Les industriels et les commerçants peuvent entrer personnellement en rapport
avec leurs clients, leurs fournisseurs, les compagnies d'assurances, les banques, les
transporteurs et traiter directement avec eux. Ils préfèrent souvent s'adresser à des
intermédiaires au sens étroit duterme, que l'on classe, suivant leur situation juridique
et leur fonction économique, en courtiers, commissionnaires, représentants et
agents commerciaux.
1. LES COURTIERS
Lecourtier est celui qui rapproche deux personnes qui désirent contracter,
sans s'engager lui-même.
Ainsi, pour acheter un fonds de commerce, on peut s'adresser à un intermédiaire
qui centralise les offres d'achat et de vente, met en relations un vendeur et l'acheteur
éventuel, prépare les clauses du contrat et le leur fait signer.
Le courtier est rémunéré par un pourcentage sur le montant de l'opération (le
courtage) qui lui est dû, mêmesi le contrat n'est pasexécuté. Il neprend aucunengage-
ment personnel quant à l'exécution du contrat (remise du fonds et paiement du prix).
Mais il peut être tenu responsable s'il a commis une faute lourde, par exemple s'il a
caché au vendeur l'insolvabilité de l'acheteur. En matière de vente de marchandises,
il arrive cependant qu'il garantisse l'exécution des obligations de l'acheteur (courtier
ducroire). Il ne peut, sans en aviser les parties, prendre un intérêt personnel dans
l'affaire.
Laloi le répute commerçant.
A. Courtiers en marchandises
Laloidu 18juillet 1866stipulequetoute personneestlibred'exercerlaprofessiondecourtier
en marchandises. Cependant, certains courtiers jouissent d'un monopole(courtiersassermentés).
10 Les courtiers libres
« Le courtier loue simplement ses services à des clients. Son attribution
normale est de mettre en rapport le vendeur et l'acheteur, de faciliter la for-
mation du contrat auquel il reste toujours étranger. »
« Le courtier est généralement spécialisé dans quelques produits. Il doit
savoir apprécier la qualité de la marchandise, déceler ses défauts, ses impuretés,
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déterminer les plus ou moins-values par rapport au standard ou à l'échantillon


ayant servi de base à la réalisation de l'affaire. Il doit aussi connaître toutes
provenances, la qualité des produits qu'il traite et leurs incidences saisonnières
sur les marchés mondiaux.» (F. Gandie, « LeCourtier àtravers les siècles ».)
Pratiquement, le courtier joue parfois le rôle de commissionnaire; il est
souvent négociant pour son propre compte. Il arrive aussi qu'il se contente de
transmettre à des commissionnaires les ordres recueillis dans sa clientèle. Ses
attributions ne sont donc pas toujours nettement délimitées.
Leprincipe de la liberté dit courtage subit.une restriction en ce qui concerne les vins :
uneloi du 31décembre 1949exige des conditions de moralité, institue une carte d'identité
professionnelle, etc.
2° Les courtiers inscrits ou assermentés
Lescourtiers inscrits sont des courtiers figurant sur une liste dressée par le
Tribunal de Commerce. Ils sont tenus de prêter serment devant le Tribunal et
de se soumettre àla juridiction de leur Chambre syndicale.
Leur activité n'est pas essentiellement différente de celle des courtiers libres,
mais ils ont, pour certaines opérations qui leur sont réservées, la qualité d'offi-
ciers publics.
Ils ont le droit :
—de procéder aux ventes publiques aux enchères et en gros (ventes volon-
taires ou ventes après faillite);
—de constater officiellement les cours dans les bourses de commerce.
Notonsencore qu'ils délivrent des certificats de cours des marchandises cotées officielle-
mentet qu'àdéfautd'expertsdésignésparlesparties ilspeuvent être requispourl'estimation
des marchandises déposées dans un magasin général.
B. Autres courtiers
Ils se classent en :
Io Courtiers libres qui s'entremettent dans les achats et ventes de fonds
de commerce, les transports, les contrats de publicité, les contrats d'assurances
terrestres (voir chap. : Les organismes d'assurance).
2° Courtiers privilégiés : officiers ministériels qui jouissent du monopole
de certaines opérations.
Signalons :
—les courtiers d'assurances maritimes (voir chap. : Les assurances maritimes);
—les courtiers interprètes et conducteurs de navires (voir chap. : Les trans-
ports maritimes).
Les courtiers en valeurs mobilières sont en réalité des commissionnaires.
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Il. LES COMMISSIONNAIRES

Le commissionnaire est celui qui agit en son propre nom ou sous un nom
social pour le compte d'un commettant. (Art. 94 du Code de Commerce.)
Il est réputé commerçant.
Un exemple pris dans le commerce des fruits et légumes permettra d'analyser cette importante
onction.
Soit un producteur de fruits de la vallée du Rhône; il pourrait vendre sa production à un grossiste
d'une grande ville comme Paris ou Lyon. Le grossiste, devenu propriétaire de la marchandise, la
revendrait pour son propre compte à des détaillants en réalisant un profit brut ou en subissant une
perte.
Il préfère souvent expédier sa récolte à un commissionnaire installé à proximité des Halles à
Paris; celui-ci la vendra pour le compte du producteur, mais facturera à son propre nom au détaillant
acheteur. Il ne deviendra pas propriétaire de la marchandise.
Un décompte sera ensuite envoyé au donneur d'ordre (commettant), faisant apparaître le prix
de vente, les frais du commissionnaire, sa commission, le net dû. Le commissionnaire masque ainsi
à l'acheteur la personnalité du vendeur. On voit nettement que, contrairement au commerçant ordi-
naire qui agit pour son compte, il n'a supporté aucun risque, aucune immobilisation de capitaux; sa
commission peut donc être inférieure à la marge bénéficiaire du négociant grossiste.

A. Le contrat de commission
Né d'un échange de lettres ou d'un accord verbal, il fait naître des obligations
à la charge des deux parties.
Io Pour le commissionnaire
a) Obligation d'exécuter ponctuellement l'ordre reçu (acheter, vendre, faire
transporter une marchandise).
b) Obligation de tenir le commettant au courant de la réalisation des opéra-
tions, de veiller à la conservation des marchandises.
c) Obligation de lui rendre compte. Elle se traduit par la remise des pièces
justificatives et d'un compte faisant apparaître sa situation vis-à-vis du
commettant.
Le commissionnaire n'est pas responsable de l'exécution du contrat par
l'autre partie (par exemple : paiement du prix de la marchandise vendue par
un commissionnaire vendeur), saufs'il a pris ce risque à sa charge (commission-
naire ducroire). Il doit éviter de se porter lui-même partie au contrat, par
exemple d'acheter pour son compte les marchandises à vendre, sauf accord
du commettant.
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Fig. 1. —Compte de vente et net produit.


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2° Pour le commettant
a) Obligation de verser les commissions. Elles se calculent en appliquant
un pourcentage au montant des opérations réalisées.
b) Obligation de rembourser les avances et les frais du commissionnaire.
Ces explications et le schéma ci-dessus pourraient laisser croire qu'aucun lien juridique
n'existe entre le commettant et le tiers avec lequel traite le commissionnaire. En réalité, il
est admis que, en cas de nécessité, ces deux personnes pourraient agir l'une contre l'autre
pour se contraindre à exécuter leurs obligations (livraison de la marchandise, paiement du
prix). <
B. Les commissionnaires en marchandises
Io Le commissionnaire acheteur
Il s'engage à fournir à un commerçant ou à un industriel des marchandises ou
des matières premières qu'il se procure pour son compte. Le commissionnaire
acheteur agissant sur les lieux de production est bien placé pour faciliter l'ac-
quisition de marchandises convenant aux besoins de l'utilisateur. Il rend aussi
des services dans l'importation par sa connaissance des fournisseurs étrangers,
des formalités douanières et de transport.
Exemple: M.Maréchal,négociant en bestiaux à Bort-les-Orgues,s'est chargéde procurer,
moyennant une commission de 4 % et le remboursement de ses frais, aux Établissements
Watier, conserves de viandes, à Guéret, 15 porcs d'un poids moyen de 100 kg.

Fig. 2. —Compte d'achat.


2° Le commissionnaire vendeur
a) Fonctions
Il s'engage à vendre pour le compte d'un producteur ou d'un négociant
les marchandises qu'il a reçuesen dépôtouquele commettantlui fera parvenir
pour les livrer. Il s'insère généralement dans le circuit commercial entre
le producteur et le demi-grossiste ou l'utilisateur professionnel et le
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détaillant. Il remplace alors un grossiste. (Revoir, au chapitre premier,


l'organisation du marché du beurre.)
Le commissionnaire facture les marchandises aux clients comme s'il
les vendait pour son propre compte; d'ailleurs, il est fréquemment en
même temps négociant; l'interdiction qui lui est faite de se constituer
acheteur des marchandises devient alors particulièrement utile.
Il n'est pas responsable du règlement par les clients, sauf si, par une
clause expresse, il a pris ce risque àsa charge (commissionnaire ducroire).
Un supplément de commission appelé aussi ducroire constitue la prime
d'assurance afférente à cette sorte de risque.

Fig. 3. —Compte de vente.

b) Le compte de vente et de net produit. Les figures 1et 3en donnent des
exemples.
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c) Modalités de la commission à la vente.


Le dépositaire est un commissionnaire qui reçoit des marchandises
en dépôt, souvent d'un petit nombre de commettants.
Le consignataire non seulement reçoit les marchandises en dépôt,
mais souvent consent au commettant des avances sur le prix.
d) Champ d'activité des commissionnaires vendeurs.
La plupart du temps, ils opèrent en s'intégrant dans le circuit de dis-
tribution libre de nombreux produits d'origine agricole (fruits, légumes)
ou industrielle (meubles...); leur rôle est très important en matière
d'importation et d'exportation (voir chap. LI : Les auxiliaires du
commerce extérieur). Ils sont souvent en même temps négociants pour
leur propre compte.
Ils interviennent parfois sur un marché organisé : commissionnaires en produits
laitiers, par exemple, qu'un décret soumet à certaines obligations (organisation du
stockage, tenue d'une comptabilité) et qui opèrent dans le périmètre des Halles de
Paris ou dans les grandesvilles et assurent l'approvisionnement des détaillants. Leur
commissionest exceptionnellement constituée par la marge bénéficiaire.
Les mandataires aux Halles sont des commissionnaires officiels ins-
tallés sous les pavillons des Halles de Paris. Ils vendent pour le
compte des expéditeurs ou producteurs à des cours officiellement
contrôlés. Sauf autorisations exceptionnelles pour certains produits
(beurres importés, par exemple), il leur est interdit d'acheter et de
vendre pour leur propre compte; ils ne peuvent exercer un commerce
ayant pour objet des denrées similaires.
III. LES AGENTS COMMERCIAUX
Ce sont des personnes qui, à titre de profession habituelle et indépendante, sans
être salariées, négocient et éventuellement concluent des achats, des ventes, des
locations ou des prestations de services au nom et pour le compte d'entreprises
auxquelles elles sont liées par un contrat écrit (décret du 23 décembre 1958).
Les agents commerciaux doivent être immatriculés sur un registre spécial tenu
au greffe du Tribunal de Commerce.
Contrairement aux commissionnaires, iis ne constituent pas un écran entre les
tiers et le mandant puisqu'ils opèrent en son nom. Un commissionnaire Avendant
les produits de Bà Cdira : «Je vous vends tel produit. »
Un agent
maison B. » commercial dira : «Je vous vends tel produit pour le compte de la
Lagent reçoit de son mandant une « carte » (il peut en détenir plusieurs);
il opère
de sur un espace géographique limité ou non; il peut bénéficier de l'exclusivité
la vente.
Il jouit d une large autonomie et peut s'adonner àd'autres activités, par exemple :
une activité commerciale pour son propre compte.
Il facture au nomde son mandantdes marchandises qu'il livre lui-même ou que livre
I^entreprise représentée. Ilest rémunéré par un pourcentage surle montant desventes.
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IV. LES REPRÉSENTANTS SALARIÉS


Ils sont liés par un contrat de travail à une ou plusieurs entreprises qui recourent
à leurs services pour visiter la clientèle, recueillir les commandes et les transmettre.
On les désigne communément par l'expression abrégée V. R. P.sansattacher beaucoup
d'importance à la distinction entre :
—le voyageur, qui visite une clientèle répartie sur unevaste étendue, sans avoir
d'autre point d'attache que le siège de l'entreprise;
—le représentant, qui travaille dans un rayon limité ;
—le placier, qui traite avec la clientèle de détail de la place où est installée l'en-
treprise.
A. Les contrats de V. R. P.
Les V. R. P. remplissant certaines conditions jouissent d'un statut légal avan-
tageux :
Io Les V. R. P. jouissant du statut légal (loi du 7 mars 1957).
a) Conditions :
—le représentant doit exercer sa profession d'une manière constante
et exclusive, pour le compte d'un ou plusieurs employeurs;
—il ne doit faire aucune opération pour son compte personnel ;
—le contrat doit préciser la nature des prestations ou des marchandises
à proposer à la vente ou à l'achat, la région à visiter, le taux des
rémunérations allouées ; il peut contenir l'interdiction de représenter
des maisons ou des produits similaires déterminés.
Le statut s'applique donc à un domaine beaucoup plus large que la vente
de marchandises (prospection d'une clientèle pour publicité, travaux, assu-
rances, etc.).
b) Avantages :
Encas de résiliation d'un contrat sans détermination de durée par le fait de l'em-
ployeur ou de rupture anticipée d'un contrat àdurée déterminée, et dans quelques
autres cascommecelui delacessation decontrat parsuite d'invalidité dueàlamaladie
ou àunaccident, le représentant reçoit une indemnité de clientèle qui représente sa
part dansl'importancedelaclientèle crééeoudéveloppéepar lui. Lesindemnitésdues
aux autres salariés dans de telles circonstances (indemnité pour rupture abusive de
contrat) lui sont aussi payées.
2° Les autres V. R. P.
Ceux qui ne remplissent pas l'une des conditions du statut légal ne peuvent
prétendre à l'avantage ci-dessus. Maiscette situation est devenu exceptionnelle
depuis la loi de 1957.
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B. La fonction des V. R. P. vendeurs


Ils travaillent pour une ou plusieurs entreprises, concurrentes ou non, obéissent
à leurs directives (ce qui exprime le lien de subordination); ils remettent la mar-
chandise au moment de la commande et facturent au nom de l'entreprise, ou plus
généralement transmettent l'ordre, qui sera exécuté par l'employeur, lequel
enverra lui-même la facture.
Ils sont rémunérés par un pourcentage ou commission sur le montant des
affaires transmises, impayés et frais en principe non déduits. Un « fixe » peut
s'y ajouter. Sauf convention contraire ils sont remboursés de leurs frais réels ou
reçoivent une indemnité forfaitaire. Dans le cas contraire, une commission plus
élevée leur est allouée.
CONCLUSION
Lorsqu'ils interviennent dans la vente, tous les auxiliaires dont le rôle aété étudié
jusqu'ici ont cette caractéristique commune qu'ils ne sont pas propriétaires de la
marchandise. Les courtiers mis à part en raison de leur indépendance, de leur posi-
tion neutre entre les contractants, les auxiliaires, qu'ils agissent ou qu'ils n'agissent
pas en leur nom, rendent unservice direct à l'entreprise qui vend : leur connaissance
de la clientèle, des concurrents, assure le maintien et l'extension des débouchés,
l'adaptation de la production aux besoins du marché.
Nous nous sommes efforcés de les distinguer par leur rôle économique et leur
situation juridique. Mais, enpratique, ladistinction est beaucoup moins nette : l'impré-
cision de la terminologie employée dans le langage courant reflète la grande variété
des situations que l'on peut rencontrer.
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EXERCICES DE LA SECTION 6
1. Une fabrique de meubles fait vendre sa production par des négociants détaillants et par des com-
missionnaires auxquels est attribuée une commission de 10%. Lefabricant rembourse aux com-
missionnaires les frais de livraison chez le client. Une salle à manger est vendue aux détaillants
1 250 F. Quel doit être le prix de vente lorsque l'opération est réalisée par un commissionnaire
pour que le net du compte de vente soit égal à cette somme ?Lesfrais à rembourser sont'estimés
à 25 F.
2. Un intermédiaire en fonds de commerce perçoit à titre de courtage, à la charge du vendeur :
5% sur la partie du prix qui n'excède pas 10 000 F; 4% sur la partie comprise entre 10 000 F
et 30 000 F; 3 % sur la partie excédant cette somme. Calculez le prix du fonds sur lequel il a
été perçu 1 390 F.
3. Présentez le compte de vente et net produit transmis par M. Ruault, commissionnaire en fruits
et légumes à Lyon, à M. Brun, maraîcher à Carpentras, pour le compte de qui il a vendu :
—20 colis de melons, soit 198 kg à 1,05 F,
— 18colis de pêches, soit 144 kg à 0,85 F,
—22 colis de tomates, soit 380 kg à 0,25 F.
Commission, 6%; manipulation, 0,20 F par colis; port gare-magasin, 13,50 F; correspon-
dance et téléphone, 1,85 F.
4. M. Raynaud, importateur à Nantes, a reçu de M. Ramon Gil, commissionnaire à Gérone (Espagne) :
— 150 kg d'amandes à 8 pesetas le kg.,
—78 kg de noisettes à 9,4 pesetas le kg.
Port 420 pesetas; emballages 22 pesetas; commission 8%.
Calculez le montant du compte d'achat (cours de la peseta : 0,08 3F). Calculez le prix de re-
vient d'achat de chaque produit, au kilogramme.
5. Parmi les clauses d'un contrat de représentation, on relève une commission de 10 % qui sera
payée sur le montant des commandes transmises pendant le trimestre, exécutées ou non. Au
cours du trimestre, le représentant afait parvenir les ordres suivants : n° 345, 765,50 F; n° 379,
833 F, remise 10%; no 54 1, 1252,20 F.
Un rabais de 35 F a été consenti sur l'ordre 345; un effet de 350 F tiré à la suite d'une
expédition résultant d'un ordre du trimestre antérieur est revenu impayé.
Présentez le décompte de la commission.
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SECTION 7

LES MAGASINS GÉNÉRAUX


LE RÉCÉPISSÉ-WARRANT
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CHAPITRE XXVI

Les magasins généraux


Le récépissé-warrant
Laconcentration des matières premières, des produits fabriqués et des marchan-
dises dans les grands centres de production, dans les ports et sur les marchés impor-
tants aamené la création de magasinsgénéraux dans lesquels sont stockés ces produits.
L'aide ainsi apportée au commerce de gros dans la répartition des marchandises
se trouve largement accrue par l'utilisation de deux documents : le récépissé et le
warrant, le premier facilitant le transfert de propriété des marchandises déposées,
le second permettant d'affecter les marchandises en gage auprès d'un prêteur.

1. LES MAGASINS GÉNÉRAUX


Les magasins généraux ont été institués par la loi du 21 mars 1848. Les textes
relatifs aux magasins généraux et au récépissé-warrant ont été repris par l'ordon-
nance du 6août 1945.

A. Définition
Les magasins généraux sont des établissements à usage d'entrepôt où des
industriels, des commerçants, des agriculteurs déposent des matières premières, des
marchandises, des denrées ou des produits fabriqués.
B. Conditions de création
L'autorisation d'ouverture est donnée par arrêté préfectoral après avis de la Chambre
de Commerce dans la circonscription de laquelle l'établissement doit être exploité (si c'est la
Chambre de Commercequi sollicite l'agrément, avis est demandé au Tribunal de Commerce).
desUncautionnement
marchandi ses. est exigé. Il constitue unegarantie pour les commerçants qui ont déposé
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L'autorisation préfectorale peut être retirée en cas d'infraction à la réglementation de


magasins généraux.
La cession d'un magasin général est subordonnée à l'agrément du préfet.

C. Conditions d'exploitation
Io Obligations des exploitants
a) Ils sont responsables de la garde et de la conservation des dépôts qui
leur sont confiés.
b) Ils doivent mettre les emplacements disponibles à la disposition des
commerçants, sans distinction ni préférence. Cependant, ils peuvent
refuser l'entrée ou le maintien en entrepôt des marchandises qui, par
leur état ou leur nature, seraient susceptibles de nuire à la bonne conser-
vation des autres marchandises.
c) Ils doivent assurer les marchandises entreposées contre l'incendie.
d) Il leur est interdit de se livrer à un commerce ayant pour objet les mar-
chandises qu'ils sont habilités à recevoir.
e) Ils doivent notifier leurs tarifs au préfet. Ceux-ci ne sont applicables
qu'un mois après cette notification.
f) L'utilisation du récépissé-warrant leur impose des obligations particu-
lières (voir ci-après).
2° Avantages que présente le dépôt aux magasins généraux
a) Les commerçants peuvent placer leurs produits en lieu sûr à des conditions
peu onéreuses. Les droits de garde qu'ils paient restent très inférieurs
aux dépenses qu'ils devraient engager pour emmagasiner, surveiller,
conserver et assurer personnellement leurs marchandises. Les droits
exigés par les magasins généraux sont proportionnels aux quantités
déposées et à la durée du magasinage.
b) Les magasins généraux jouent le rôle d'entrepôt, ce qui permet au déposant :
— de ne pas acquitter de droits de douane sur les marchandises destinées
à la réexportation ou sur celles qui doivent bénéficier du régime de
l'admission temporaire (voir chap. XLIX : les régimes suspensifs de
droit).
— de différer le paiement des droits sur les marchandises importées,
l'impôt n'étant exigible qu'au moment où les marchandises sortent
de l'entrepôt pour être livrées à la consommation intérieure.
c) Les marchandises déposées peuvent, grâce à l'utilisation du warrant, être
données en gage sans qu'il soit nécessaire de les remettre au créancier gagiste
et sans que la transmission simple et rapide du titre de propriété soit entravée.
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Il. LE RÉCÉPISSÉ-WARRANT
Les magasins généraux délivrent sur simple demande un ou plusieurs récépissés-
warrants détachés d'un registre à souche.

Fig. 1. —Récépissé à ordre.

A. Le récépissé (voir fig. 1).


10 Définition
Les mentions portées au recto du récépissé comportent le nom et l'adresse
du déposant ainsi que la désignation complète de la marchandise. Le récépissé
ne fait pas seulement la preuve que des marchandises ont été déposées, il constitue
un dimension.
de titre de propriété transmissible par voie d'endossement. Il porte le timbre
Lendossement du récépissé donne au cessionnaire le droit de disposer de la
marchandise. Cette incorporation du droit de propriété dans le titre permet
ainsi la vente
livraison des marchandises sans qu'il soit besoin pour l'acquéreur de prendre
effective.
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2° Transmission
L'endossement est ainsi libellé : Livrez à l'ordre de M..
Demeurant à...
Le... Signature.
Les endos successifs sont transcrits sur le registre du Magasin général.
3° Retrait des marchandises
Lorsque le porteur du récépissé décide de prendre livraison des marchan-
dises, il donne décharge au magasin général en signant, à la suite du dernier
endos, la formule suivante :
« Reçu livraison des marchandises détaillées au recto du présent récépissé. »

Fig. 2. —Warrant à ordre.


Tant qu'aucun emprunt n'est contracté, le bulletin de gage reste attaché
au récépissé et se transmet en même temps que lui, sans qu'il soit nécessaire
de l'endosser spécialement. Il demeure alors inutilisé.
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B. Le warrant (voir fig. 2).


Io Définition
Lewarrant est un bulletin de gage qui permet au détenteur du récépissé d'emprun-
ter en donnant en garantie les marchandises entreposées.
Lorsqu'un emprunt est contracté, le warrant met en évidence par
la rédaction du premier endossement :

Fig. 3. —Souche.

—l'engagement pris par l'emprunteur de payer à l'ordre de son prêteur,


à l'échéance fixée, une somme déterminée, par exemple 31250 F;
la somme effectivement reçue par l'emprunteur est inférieure à
31 250 F, car le prêteur retient le montant de l'agio (intérêt,
commission et timbre);
—l'affectation des marchandises désignées au recto, à la garantie de ce
paiement.
Le warrant apparaît ainsi comme un effet de commerce dans lequel se
trouve incorporé le droit de gage.
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2° Les conditions de prêt


a) Les conditions économiques et juridiques du gage sont parfaitement
réalisées :
—les marchandises entreposées bénéficient toujours d'un large marché
(sucres, matières premières, etc.) et ne risquent guère de se déprécier
à bref délai ;
—le gage se trouve détenu par un tiers.

Fig. 4. —Rédaction du premier endossement (verso du warrant).


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b) Les banques et les magasins généraux eux-mêmes consentent à prêter


de 40 à 80% du montant des marchandises déposées. Ces marchandises
sont généralement estimées par des courtiers inscrits qui délivrent des
certificats de cours.
c) La durée. Le prêt, consenti pour quelques mois, est souvent renouvelé
plusieurs fois.
3° L'établissement du warrant (ou rédaction du premier endos)
Le premier endos porté sur le warrant vaut nantissement des marchandises
entreposées au profit du prêteur. Il est libellé comme suit :

Fig. 5. —Transcription du premier endossement.


Bon pour transfert du présent warrant à l'ordre de
M..
Profession... Adresse...
Pour garantie de la somme de...
Le... (date). (voir fig. 4.)
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Ce premier endossement, véritable souscription de billet à ordre, confère


au bulletin de gage une valeur propre; l'endossataire du warrant doit immé-
diatement faire transcrire cet endossement sur les registres du magasin (voir
fig. 5). Mention de cette transcription est faite par le magasin général à la suite
de l'endos (voir fig. 4).
Apartir de ce moment, récépissé et warrant circulent séparément.
4° La circulation du warrant
Le warrant est un effet de commerce.
a) Il se transmet par voie d'endossement.
b) Il doit être timbré dans les mêmes conditions que les traites et les billets
à ordre.
c) Il peut être négocié auprès des banques. Les établissements publics de
crédit sont autorisés à l'escompter avec dispense d'une des signatures
exigées par leurs statuts.
5° La marchandise warrantée peut être vendue, mais l'utilisation du
warrant limite les droits du détenteur du récépissé.
L'endossement du récépissé continue de transmettre la propriété des mar-
chandises, mais sa seule possession ne permet plus de les faire sortir du magasin
général.
Cependant, les marchandises gagées ne sont pas immobilisées. L'acheteur,
informé de l'emprunt par l'absence du bulletin de gage ne verse à son vendeur
que la différence entre le prix de vente et le montant du prêt. Si le porteur du
warrant est connu, l'acheteur peut le rembourser par anticipation, compte tenu
d'une bonification d'intérêts calculée en fonction du nombre de jours restant à
courir.
Si le porteur du warrant n'est pas connu ou si, étant connu, il n'est pas
d'accord avec le débiteur sur les conditions auxquelles doit avoir lieu le règle-
ment, le montant du warrant est consigné à l'administration du magasin général.
Cette consignation libère la marchandise.
6° Défaut de règlement à l'échéance
Adéfaut de paiement lors de l'échéance, le porteur du warrant fait dresser
protêt. Huit jours après et sans formalité de justice, il fait procéder à la vente
publique aux enchères et en gros des marchandises engagées, par un courtier
assermenté.
Le créancier est payé par préférence sans autre déduction que celle des
impôts dus sur la marchandise et des frais de vente, de magasinage pour la
conservation de la chose.
REMARQUE
Laréglementation des effets de commerce étant applicable au warrant, le paiement se
trouve garanti par la responsabilité solidaire de l'emprunteur et des endosseurs. Toutefois,
cette garantie personnelle nepeut être invoquée par le porteur qu'àdéfautdegarantie réelle
suffisante.
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III. LES WARRANTS SPÉCIAUX


Certains exploitants investissent des sommes considérables en matériel ou équi-
pement (hôteliers) ou détiennent pour un temps souvent assez long des produits
qu'ils cherchent à écouler (agriculteurs). Le législateur a estimé que ce matériel et
ces produits pouvaient constituer la garantie valable d'un emprunt, ce qui l'a conduit
à instituer des warrants spéciaux et plus particulièrement le warrant hôtelier et le
warrant agricole.
Les warrants spéciaux présentent des caractères communs qui résultent du fait
que les conditions du gage sont imparfaitement réalisées. Lesobjets ouproduits warran-
tés restant dans tous les cas entre les mains de l'emprunteur, le législateur aété amené,
pour réduire le risque couru par le prêteur :
—à sanctionner sévèrement les défaillances de l'emprunteur qui détourne le
gage ou n'assure pas sa conservation dans de bonnes conditions;
—à imposer des formalités (inscriptions au greffe du Tribunal d'Instance ou du
Tribunal de Commerce).

A. Le warrant agricole
Io Les agriculteurs, les sociétés coopératives agricoles peuvent emprun-
ter en donnant notamment en garantie leurs animaux, les produits récoltés,
leur matériel d'exploitation.
Le prêteur ne bénéficie d'aucun droit de rétention, mais l'emprunteur qui
détournerait le gage ou qui n'assurerait pas sa conservation serait passible de
peines correctionnelles.
Ainsi, malgré l'existence d'une garantie réelle, les prêts sur warrant agricole
ressemblent beaucoup à des opérations de crédit personnel. Pratiquement, ils
ne sont consentis que par les caisses locales de Crédit agricole.

2° Création du warrant
Le warrant, pour être opposable aux tiers, doit être établi par le greffier
du Tribunal d'Instance du lieu où se trouvent les marchandises données en
garantie.
Il est fait mention sur le warrant :
—de lanature, de laquantitéet delavaleur desobjetset produits,
—dulieu oùils setrouvent déposés,
—del'assurancecontre l'incendie,
—dumontantdessommesempruntées,
—desnomet adresseduprêteur,
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—de toutes les clauses particulières,


—des warrants antérieurement signés et portant sur les mêmes marchandises,
—de la transcription du warrant sur un registre spécial.
Le warrant ne peut être mis en circulation sans l'autorisation du propriétaire ou de l'usu-
fruitier du fonds exploité par le fermier emprunteur lorsque ce dernier n'a pas acquitté les
termes de loyer échus.
Le premier endossement est libellé comme suit :
« Bon pour transfert du présent warrant à l'ordre de M.. (nom et adresse) en garantie
de la somme de ..., payable le ..., intérêts compris. »
Date :
Signature :
Bien entendu, le gage ne peut être vendu sans le consentement du prêteur.

3° Circulation
Le warrant agricole constitue un engagement civil, mais il est timbré et se
transmet dans les mêmes conditions qu'un effet de commerce.
Les endossements, datés et signés, mentionnent les nom, profession et adresse
des bénéficiaires. Avis de ces endossements est donné dans un délai de huit
jours au greffier du Tribunal d'Instance, par lettre recommandée avec accusé
de réception.
4° Défaut de paiement à l'échéance
Le porteur non payé doit adresser au débiteur une lettre recommandée avec accusé de
réception. Adéfaut de paiement dans les cinq jours, il doit dénoncer la défaillance du débiteur
aux endosseurs par l'intermédiaire du greffier, au plus tard quinze jours après l'échéance;
quinze jours après l'envoi de la lettre à l'emprunteur, le porteur peut demander au juge
d'instance la vente publique des marchandises.

B. Le warrant hôtelier

Io Toute personne qui exploite un hôtel à voyageurs peut emprunter


en donnant en garantie le matériel et l'outillage servant à l'exploitation.

2° Création
Le warrant hôtelier est établi par le greffier du Tribunal de Commerce dans le
ressort duquel est exploité l'hôtel, sur un imprimé détaché d'un registre à
souche. Les mentions portées sur le warrant sont analogues à celles du warrant
agricole.
Le prêteur doit faire transcrire le premier endossement dans un délai de
cinq jours; mention de cette inscription est énoncée sur le warrant.
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