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BOUREAU, CONCI MAILHOT


Professeurs au Lycée Technique d'État Professeur à l'E. N. N. A.
de J. F. de Lyon de Lyon
Anciens élèves de l'E. N. S. E. T.

COMMERCE

TOME 1

Généralités —La vente commerciale —


Les moyens de règlement — La poste
Les transports

LES ÉDITIONS FOUCHER


128, rue de Rivoli - Paris - Ie"
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Tête de lettre - Bon de commande - Factures - Comptes d'achat et de vente - Reçu -
Chèque - Virement - Lettres de change - Billet à ordre - Bulletin de versement -
Remise de chèques - Bordereaux d'escompte - Comptes courants - Bordereau
d'encaissement - Récépissé - warrant - Chèques d'assignation et de virement.
CAHIER DE TRAVAUX PRATIQUES
Poste et chèques postaux.

le LÛIM au seswice du l«éliut...


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SECTION 2

LA VENTE COMMERCIALE
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CHAPITRE PREMIER

Vue d'ensemble sur le commerce


et quelques types fondamentaux
d'entreprises commerciales
L'homme consomme d'innombrables produits qu'il se procure directement par
son travail, qu'il acquiert d'un producteur ou, le plus souvent, d'un intermédiaire.
Ainsi, pour obtenir des pommes de terre, il peut cultiver un champ, s'adresser à un
agriculteur ou à un marchand de légumes.
Les économistes appellent distribution l'ensemble des opérations grâce aux-
quelles le produit d'une activité parvient à l'utilisateur. Cetensemble est fort complexe,
mais il comporte comme phases essentielles : une commande, une livraison, des
transports, des règlements. Le cours de commerce se propose d'analyser, de décrire
sous ses aspects pratiques la technique de ces opérations.
1. LE COMMERCE. DÉFINITION ET ROLE
A. Un exemple : le commerce des tomates
Un maraîcher de Perpignan cueille en juillet des tomates à demi mûres qu'il
entasse, après un tri sommaire, dans des corbeilles d'osier contenant 40 à 50 kg
de ces fruits qu'il vend environ 0,50 Fle kilogramme.
Une ménagère lyonnaise achète au marché de la Croix-Rousse 1kg de tomates
mûres à un prix voisin de 1Fle kg. *
Entre les deux extrémités de la chaîne se situent de nombreux intermédiaires :
—un expéditeur de Perpignan qui achète les tomates pour son compteaux pro-
ducteurs, au jardin ou sur le marché degros, les trie àla mainou àla machine,
les emballe dans des cagettes, cageots ou corbeilles, les expédie par camion
ou chemin de fer;
—un commissionnaire qui reçoit les légumes et les vend le matin sur le marché
de gros de Lyon, pour le compte de l'expéditeur;
—un marchand de légumes forain qui vend sur le marché aux légumes (marché
de détail) ou un détaillant sédentaire auxquels s'adresse la ménagère. Ces
deux personnes achètent et vendent pour leur propre compte.
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Sont donc Intervenus trois intermédiaires, trois commerçants dont l'activité


essentielle est d'acheter pour revendre en réalisant un bénéfice ( 1). Ils ont opéré
sur trois marchés (deux marchés de gros, un marché de détail), terme qui désigne
à la fois :
—le lieu (bâtiment ou espace découvert) où s'opèrent les transactions;
—l'ensemble des personnes et des transactions.
B. L'acte de commerce
Le détaillant qui vend à la ménagère fait l'acte de commerce type, celui qui
met le produit à la disposition du consommateur et lui permet de satisfaire ses
besoins. Mais l'exemple ci-dessus a nettement montré qu'à des stades antérieurs
—et contribuant au même résultat —interviennent d'autres opérations commer-
ciales : achats et ventes, transports. Acette chaîne principale se relient des opéra-
tions accessoires (commerce des emballages, du carburant; demandes de crédit
à des banques, etc.). Ces observations permettent de distinguer parmi les actes de
commerce considérés du point de vue économique (2) :
Io Les opérations de la chaîne production-consommation :
—achats et ventes successifs de la marchandise;
—transports;
—règlements entre acheteurs et vendeurs de la marchandise:
Dans de nombreux cas, le circuit production-consommation est extrême-
ment simplifié, en particulier lorsqu'il s'agit non de la vente d'une chose, mais
de la vente d'un service :
—location d'une voiture à un particulier.
—transport d'un voyageur;
—assurance sur la vie;
—réception d'un dépôt de fonds d'un épargnant par une banque, etc.
20 Les actes de commerce accessoires qui concourent seulement indirecte-
ment à la satisfaction des besoins du consommateur final :
—achat de matériel et de fournitures par le commerçant pour les besoins de son commerce!
—réparation de matériel servant àla production ou au commerce;
—assurances de stocks de marchandises;
—encaissements par des banques..
Les actes de commerce appartenant à ces deux groupes ont un contenu commun :
l'échange d'un bien contre de l'argent. Il en résulte que presque toutes les

(1 )lEn réalité, cette définition ne s'applique pas exactement au commissionnaire (voir le chapitre : Les auxiliaires du
commerçant).
(2) La conception juridique de l'acte de commerce et du commerçant, largement inspirée de considérations écono-
miques, sera étudiée dans le chapitre : Le commerçant et la loi.
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activités économiques comportent un aspect commercial : achat et vente de mar-


chandises ou vente de services. Lefabricant de matériel agricole achète de l'acier,
des fournitures et vend des machines. Mais l'activité de fabrication occupe la plus
grande partie du personnel, du matériel et dutemps, et masque l'activité commerciale.
L'agriculteur lui-même n'échappe pas à l'obligation d'acheter et de vendre : cepen-
dant, bien que la commercialisation prenne de plus en plus de place dans ses préoccupa-
tions, il n'est ni économiquement, ni juridiquement, un intermédiaire, car les biens
achetés n'ont qu'un rapport lointain, en nature et en quantité, avec les produits
vendus.
Il est maintenant possible de définir les entreprises commerciales et de les grouper
autour de quelques types fondamentaux.
Il. LES ENTREPRISES COMMERCIALES
Une opération commerciale peut être faite à l'état isolé : c'est le cas du possesseur
d'une bicyclette qui la revend parce qu'on lui en propose un prix avantageux.
Mais l'acte de commerce est généralement répété par des organismes économiques
spécialement constitués pour cet objet, munis de moyens permanents en personnel,
en matériel, en argent. Ce sont des entreprises commerciales.
Lesentreprises industrielles dontlaplusgrandepartiedesmoyenssontemployésàdesopérations
deproductionseront écartéesdanslesdescriptionssommairesquisuivent. Lecentre denospréoccu-
pat
borésnselsera
i
o e-mêl'm
entreprise dontdes
e ouàvendre l'activité principale consiste àvendre des produits qu'elle n'a paséla-
services.
En prenant pour base la distinction établie entre les actes de commerce, on peut
grouper les entreprises commerciales dans deux grandes catégories :
A. Entreprises du circuit de distribution des produits et de
production de services
On peut schématiquement les situer ainsi dans l'activité économique :
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1° Entreprises de vente de produits


EXEMPLES DE CIRCUITS DE DISTRIBUTION
Les schémas des figures 1et 2 donnent pour un article comme le sucre une première
Idée des différents circuits concevables et des opérations commerciales qu'ils entraînent.

Fig. 1. —L'opération de distribution dans le circuit normal.


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En comparant les schémas n° 1et n° 2, on constate que le schéma n° 1est alourdi par des
opérations supplémentaires qui résultent de l'intervention des grossistes. Cependant, le mode
de distribution correspondant est beaucoup plus économique que l'autre, car 300 expéditions
de détail de 500 kgcoûtent beaucoup plus cher qu'une expédition par wagons de 150 000 kg.
Lafigure 3, page 10, fournit un autre exemple de circuit de distribution : celui des
beurres.

Fig- 2. —L'opération de distribution dans le circuit simplifié (suppression du grossiste).

Les différents intermédiaires


a) Le grossiste est un commerçant qui achète aux producteurs ou aux Impor-
tateurs et revend aux professionnels utilisateurs ou aux détaillants. Placé
au centre du réseau d'acheteurs :
—il achète aux producteurs, par grandes quantités, des produits qui lui
sont livrés grevés de frais réduits d'emballage, de manutenticn,
de transport;
—il constitue des stocks dans ses entrepôts et régularise le marché,
surtout pour les articles à production ou à consommation saisonnières
(ex. : grossistes en beurre, en conserves alimentaires) ;
—il assure la conservation des denrées périssables;
—il effectue aux détaillants des livraisons rapides, pour les quantités
qui leur conviennent; il les renseigne, par ses représentants ou par
correspondance, sur les tendances de la consommation ; il leur fait
aussi crédit;
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Fig. 3. —Circuit de distribution des beurres.


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—Il renseigne le fabricant sur les tendances de la consommation;


—il accomplit parfois sur le produit acquis en vrac des transformations
secondaires et lui donne sa présentation commerciale définitive
(conditionnement).
b) Ledétaillant est uncommerçant qui, achetant au producteur ouaugrossiste,
revend par petites quantités qui correspondent aux besoins, pour de courtes
périodes, du petit utilisateur professionnel ou du consommateur isolé.
—il achète à un petit nombre de fournisseurs des quantités moyennes
pour de courtes périodes de réapprovisionnement;
—il stocke, en faible quantité, un nombre souvent important d'articles;
—il vend, en général au comptant et au détail, des produits qui lui
sont livrés en gros, conditionnés ou en vrac ;
—il propose au client les produits les mieux adaptés à ses besoins et,
inversement, renseigne ses fournisseurs sur les goûts de sa clientèle ;
—il opère exceptionnellement sur le, produit des transformations
secondaires.
L'activité du détaillant est plus ou moins spécialisée. De ce point
de vue, on peut distinguer :
—le commerce de détail spécialisé qui s'applique à des produits de
grande consommation (viande, fruits), à des produits d'utilisation
courante mais durables, dont l'acquisition ne se fait qu'à des inter-
valles de temps assez longs (chaussures, vêtements), à des articles
d'utilisation exceptionnelle (lunettes), à des articles de luxe (fleurs,
appareils de radio) (I);
—le commerce à activités multiples qui écoule les produits très divers
répondant à un même besoin essentiel (s'alimenter : magasins
d'alimentation générale; se vêtir : magasins de confection) ou des
produits répondant à des besoins très variés (petites boutiques de
campagne).
c) L'entreprise cumulant les fonctions de grossiste et de détaillant.
Les formes modernes d'entreprises commerciales, spécialisées ou
non, essaient de cumuler les avantages de l'achat en gros et de la vente
au détail :
—lesgrandsmagasinsàrayonsmultiples(laSamaritaine,le Printemps,le Louvre,etc.);
—les grandes Sociétés coopératives de consommation (les Coopérateurs de
Lorraine, etc.).
—les maisonsàsuccursales multiples spécialisées (Chaussures André) ou non (Docks
duNord,CasinodeSaint-Étienne);
—les magasinspopulaires (Prisunic, Lanoma,Monoprix,chaîne Leclerc,etc.);
—les « supermarchés ».
Toutes ces entreprises, stimulées par la concurrence, ont mis au point des
techniques de vente plus ou moins efficaces, qui vont de l'attente passive der-
rière le comptoir jusqu'à la prospection active de la clientèle par des représen-
tants, l'envoi de catalogues et de lettres circulaires, de la vente au détail tradi-
tionnelle au self-service.
(I) Les frontières entre ces classes d'articles sont évidemment mouvantes et imprécises.
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1° E n t r e p r i s e s d e v e n t e d e s e r v i c e s

Les services sont des biens de plus en plus demandés à mesure que le niveau
de vie s'élève. Aussi des entreprises se sont-elles assigné comme objet :
— de fournir des renseignements (agences);
— de s'entremettre pour procurer à leurs clients un bien sans l'acquérir pour leur propre
compte (intermédiaires en fonds de commerce);
— de louer des objets qui leur appartiennent (maisons de location de voitures);
— de réparer des objets ou de les remettre en état (blanchisseries);
— de fournir des soins corporels (salons de coiffure, etc.).

De nombreuses entreprises commerciales échappent à la classification précé-


dente par leur caractère mixte (imprimeries, restaurants, etc.).

B. E n t r e p r i s e s d ' i n t é r ê t é c o n o m i q u e g é n é r a l

Les rapports des entreprises commerciales ne peuvent se concevoir sans moyens


de communication; les problèmes de règlement, les problèmes financiers ne
peuvent être généralement résolus sans l'intervention des banques; enfin, les
risques de l'activité économique ont abouti à la création de sociétés d'assurance.

1° Les e n t r e p r i s e s d e t r a n s p o r t
Un produit n'atteint sa pleine valeur que rendu sur le lieu de consommation.
Une première solution, le transport par le producteur, le commerçant ou le
consommateur, est généralement écartée parce que trop onéreuse; aussi les
transports sont-ils effectués par des entreprises spécialisées (S. N. C. F., trans-
porteurs routiers, etc.). Quel que soit le moyen technique utilisé (chemin de
fer, camion, bateau, avion...), le transporteur est un producteur de services
qu'il faut rémunérer.

20 Les b a n q u e s
Les banques sont nombreuses dans les centres d'affaires parce que les opé-
rations commerciales font circuler de l'argent et parce que les banques sont
l'organe principal qui anime et régularise cette circulation.
a) La banque est le caissier de l'entreprise : elle reçoit ses fonds disponibles.
elle encaisse le produit de ses ventes, elle paye ses fournisseurs aux
échéances prévues.
b) Elle lui dispense le crédit nécessaire lorsque ses fonds propres sont
insuffisants : les besoins d'argent pour l'acquisition des moyens d'exploi-
tation et des stocks sont souvent très importants et immédiats, alors que
les rentrées provenant des ventes peuvent être plus lointaines et
échelonnées.
La banque vend ainsi des services pour lesquels elle se fait payer (intérêts,
commissions).
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3° Les e n t r e p r i s e s d ' a s s u r a n c e
Les personnes et les choses courent des risques (accidents, décès, vol,
incendie...) contre les conséquences pécuniaires desquels les entreprises et les
individus se prémunissent en s'assurant.
On dit quelquefois que les compagnies d'assurance vendent de la sécurité.

L'entreprise commerciale achète encore d'autres services : ses rapports avec ses
clients et fournisseurs, avec les banques, avec les transporteurs exigent la transmission
d'ordres, d'informations : la P o s t e s'en charge. Mais, en France, la Poste est un service
public. Notons qu'elle a aussi une fonction bancaire (encaissements, chèques postaux).

III. C O N C L U S I O N : LA F O N C T I O N C O M M E R C I A L E

Une tonne de tomates est à peu près sans utilité pour personne, sans valeur dans le
hangar du maraîcher de Perpignan lorsque, le besoin n'existant pas sur place, le trans-
port ne peut être assuré jusqu'au consommateur. Les différentes étapes de leur
voyage du producteur au consommateur leur incorporent de l'utilité en les rendant
accessibles à ce dernier.
La circulation des marchandises ne représente qu'un aspect du circuit commercial.
En sens inverse, chemine l'argent dépensé par le consommateur, par exemple 1 F
par kilogramme. Mais il ne parvient que 0,50 F au producteur, car chaque intermé-
diaire prélève une somme en rétribution de son travail et des services que lui
rendent les banques, les transporteurs, etc., et juste contrepartie de l'accroisse-
ment d'utilité que reçoit la marchandise.

La fonction commerciale si souvent décriée est aussi nécessaire que la fonction


de production. Il suffirait, pour que les critiques tombent, que les organes de cette
fonction lui soient parfaitement adaptés en nombre, en méthodes, en équipement,
en moralité.
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Nombre d'établissements (1) commerciaux en France en 1962.


N° de ... , , Nombre d'éta-
nomenclature. Activité économique. blissements.

69-70 Commerces agricoles et alimentaires 314 384


71 Commerces multiples 7 172
72 Commerces et spectacles non sédentaires 89 905
73-74 Commerce des matières premières, matériaux combustibles, quin-
caillerie, machines, véhicules 109 583
75 Commerce des textiles, de l'habillement et des cuirs 90 694
76 Commerces divers 76 927
77 Hôtellerie 109 456
78 Débits de boissons, de tabac 160852
79 Industries et commerces de récupération 12038
80-81 Intermédiaires et auxiliaires 43 584
Total 1014 595 ~
918 Pharmacies et commerces de la santé 17 530
891 Salons de coiffure, instituts de beauté 55 620
41 Boulangeries-pâtisseries 57 750
83 Établissements financiers, banques et bourses ................. 8 500

Nombre de supermarchés et supérettes.


Ier janvier 1960. Ier janvier 1966.

Supermarchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 566
Supérettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 1912

Source : 1. N. S. E. E. Annuaire statistique de la France, 1966.

( 1) On entend par « établissement » une unité géographique sise en un lieu déterminé et dans laquelle une ou plusieurs
personnes travaillent pour le compte d'une même autorité directrice (par opposition à « l'entreprise » qui est surtout une
unité juridique).
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CHAPITRE II

Le commerçant et la loi Notions sommaires (1).

Nous avons, dans le chapitre premier, donné une idée de ce que sont, du point de vue économique,
le commerce et le commerçant. L'activité commerciale n'est toutefois pas entièrement libre. Elle
s'exerce dans le cadre d'une abondante législation : la loi définit en particulier la profession commer-
ciale, en précise les conditions d'accès, impose des obligations au commerçant et lui accorde des
prérogatives.
1. DÉFINITION LÉGALE DU COMMERÇANT
« Sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession
habituelle. » (Art. Ier du CODE DE COMMERCE.)
A. Les actes de commerce i
Ils sont énumérés dans les articles 632 et 633 du Code de Commerce.
la Considérés isolément, sont commerciaux : l'achat de marchandises pour les revendre
ou les louer, les opérations de change et de banque, de courtage.
2° Sont commerciales les opérations faites par les entreprises de commission, de transports
terrestres et maritimes, de transformation de produits, les agences et bureaux d'affaires, les entre-
prises de spectacles publics, les entreprises d'assurances. Il n'y a entreprise que s'il y a mise en
oeuvre, pour une certaine durée, d'un ensemble de moyens : personnel, argent, matériel.
Les exploitations artisanales ne sont pas commerciales : les artisans sont des travailleurs indé-
pendants qui vendent essentiellement le produit d'une activité manuelle obtenu par eux seuls
ou avec le concours de la main-d'œuvre familiale et, le cas échéant, d'un petit nombre de compa-
gnons et d'apprentis.
Les agriculteurs, les pêcheurs, les exploitants de carrière ne font pas non plus des actes de
commerce.

B. La profession commerciale
La profession commerciale suppose la répétition d'actes de commerce en vue
dese procurer des moyens d'existence. L'artisan réparateur de bicyclettes qui,
exceptionnellement, achète unemachined'occasion et la revend avecbénéfice ne
devient pascommerçant, bien qu'il ait fait unacte decommerce.
(1) Ce chapitre intéresse spécialement les candidats aux C. A. P.
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Mais la qualité de commerçant peut être acquise sans que l'intéressé fasse de
l'exercice des actes de commerce son activité unique ou même principale : un
agriculteur peut être en même temps épicier.
C. Enfin n'est commerçant que celui au nom de qui et pour le compte
de qui sont faits les actes de commerce : les vendeuses d'un magasin, le
conjoint et les enfants d'un commerçant qui le secondent dans son activité ne
sont pas commerçants.
Il. CONDITIONS D'ACCÈS A LA PROFESSION
L'accès à la profession commerciale est largement ouvert. Cependant, le législa-
teur éloigne de la profession certaines personnes :
—soit parce qu'il estime, étant donné leur manque d'expérience, que cette activité
est dangereuse pour leur patrimoine (incapacités);
—soit parce que leur activité risquerait d'être préjudiciable au public (inter-
dictions) ;
—soit parce que l'exercice du commerce lui paraît incompatible avec leur profes-
sion principale (incompatibilités).
A. Incapacités
10Lesmineurs demoinsdedix-huit ans sont réputés incapables. Lesautres, s'ils sontémancipés,
autorisés par le père ou, dans certains cas, par la mère ou le conseil de famille, et si l'autorisation
est inscrite au Registre du Commerce, acquièrent la capacité d'exercer le commerce (art. 2 du
Code de Commerce).
Les mineurs de moins de dix-huit ans peuvent cependant être propriétaires d'une entreprise
commerciale.
2° Les interdits judiciaires (aliénés àl'égard desquels unjugement dit d'interdiction aété pro-
noncé) et les interdits légaux (par exemple, individus ayant subi des condamnations à des peines
de travaux forcés) ne peuvent faire le commerce.
Lesactes de commercefaits par ces deux catégories de personnes pourraient être annulés par
le tribunal de commerce, ce qui aurait des conséquences graves pour les cocontractants.
3° Cas de lafemme mariée. Depuis la loi du 13juillet 1965 (art. 4du Code de Commerce)
la femme mariée peut librement exercer le commerce et disposer de ses biens personnels à cet
effet; dans le régime de la communauté, ses créanciers ont des garanties sérieuses car ils peuvent
saisir en outre les biens communset les biens de son mari s'il adonné son accord exprès àl'exer-
cice du commerce.
B. Interdictions
La loi du 30 août 1947 relative à l'assainissement des professions commerciales interdit, sous
peine d'amende et de prison, d'entreprendre oud'exercer une profession commerciale ou indus-
trielle à toute personne ayant fait l'objet :
—d'une des condamnations prévues par la loi (pour des crimes, des délits comme le vol,
l'abus de confiance..., pour des infractions àla législation desdouanes et des contributions
indirectes, pour exercice illégal d'une profession commerciale, etc.; la durée de l'inter-
diction est d'au moins cinq ans);
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—d'un jugement déclaratif de faillite non suivi d'une réhabilitation, etc.


Lescommerçants qui font l'objet d'une des sanctions prévues doivent cesser leur activité
dans les trois mois.
C. Incompatibilités
Les officiers ministériels, les avocats, les magistrats, les fonctionnaires ne peuvent être com-
merçants sous peine d'encourir des sanctions disciplinaires.
Les actes de commerce faits par des personnes visées par les mesures relatives aux interdic-
tions et aux incompatibilités sont toutefois valables.
III. RESTRICTIONS APPLICABLES A CERTAINES ACTIVITÉS
Pour se procurer des ressources, pour diriger la vie économique dans un sens
conforme à l'intérêt général, pour assurer la sécurité des personnes ou des biens,
l'État a pris en main certaines activités industrielles, commerciales ou les a régle-
mentées.
A, Monopoles
1° Monopoles au profit de l'État
L'État se réserve le monopole de la fabrication et de la vente du tabac ( 1),
des allumettes, des poudres, de l'alcool industriel, le monopole du transport de
la correspondance, des communications téléphoniques et télégraphiques.
20 Monopoles au profit d'organismes publics ou semi-publics
Les transports par chemin de fer, l'extraction du charbon, la production et
la distribution de l'électricité et du gaz sont des monopoles exploités par des
sociétés d'économie mixte ou par des entreprises nationalisées.
B. Professions réglementées
Certains commerçants, tels les pharmaciens, les opticiens lunetiers, doivent
posséder un diplôme pour exercer leur commerce. Une autorisation est nécessaire
pour ouvrir un fonds de commerce d'armes à feu, un cercle ou un casino, une entre-
prise d'équarrissage d'animaux, etc.
IV.COMMERÇANTS PERSONNES PHYSIQUES ET PERSONNES MORALES
Le commerce peut être exercé par des personnes physiques et par des sociétés.
A. Les personnes physiques
Les activités qui n'exigent que des capitaux modestes sont le plus souvent
exercées par des entreprises appartenant à une seule personne, qui les dirige, per-
çoit les profits et supporte les pertes.
(1) Les bureaux de tabac ne sont pas des exploitations commerciales.
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B. Les sociétés
10 Les sociétés commerciales privées sont des groupements de personnes
qui ont mis « quelque chose en commun dans la vue de partager le bénéfice qui
pourra en résulter » (art. 1832 du Code civil). On les classe en :
a) Sociétés de personnes. La société en nom collectif est constituée par des
associés qui prennent individuellement la qualité de commerçants et qui
sont personnellement et solidairement responsables du passif social.
La société en commandite simple comporte deux catégories d'associés :
—des associés en nom dits commandités;
—des associés non commerçants et responsables seulement dans la
limite de leurs apports, dits commanditaires.
La considération de la personne des associés (honorabilité, compétence technique,
fortune personnelle) tient une grande place dans ces sociétés. Elles sont administrées par
des gérants, associés ou non.
b) Sociétés de capitaux. Les sociétés anonymes comprennent souvent un grand
nombre d'associés, les actionnaires, qui ont apporté chacun une fraction
du capital initial et en contrepartie de laquelle ils ont reçu des titres négo-
ciables. appelés actions. Ils ne sont responsables que dans la limite de leur
apport. Ils élisent pour administrer la société un Conseil d'administration
dont ils peuvent contrôler les actes.
Ils perçoivent une fraction des bénéfices (dividendes). Ils peuvent facilement vendre
leurs titres.
Les sociétés
commandi en actionnaires.
tés et des commandite par actions comprennent des associés en nom appelés
c) Sociétés à responsabilité limitée. Dans ce type intermédiaire, les associés,
peu nombreux, ne sont pas commerçants, et leur responsabilité est limitée
au montant de leur apport, sauf s'ils ont commis certaines fautes.
La société est dirigée par des gérants, associés ou non. Les parts ne sont pas représen-
tées par des titres et sont difficilement cessibles.
Les sociétés par actions, les sociétés à responsabilité limitée sont toujours commer-
ciales, quel quesoit leur objet.
2° Les sociétés d'économie mixte sont des sociétés du type « sociétés ano-
nymes », constituées avec la participation de l'État, de collectivités locales et des
particuliers. (Ex. : S. N. C. F., Compagnie Nationale du Rhône, Air France.)
3° Les sociétés nationalisées sont d'anciennes sociétés anonymes privées
que l'État a nationalisées en s'attribuant les prérogatives détenues par les anciens
actionnaires, lesquels ont été indemnisés en espèces ou par l'attribution de titres
différents des actions. (Ex. : Électricité et Gaz de France, plusieurs sociétés
d'assurances, Régie Nationale des Usines Renault, grandes banques de dépôts).
REMARQUE
L'État, les communes, les établissements publics commeles Chambres de Commerce ne sont
pas soumis à laloi commerciale lorsqu'ils font des actes de commerce.
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V. LE FONDS DE COMMERCE
A. Les éléments
Le commerçant dispose de biens corporels, c'est-à-dire matériels (marchan-
dises, matériel et outillage, mobilier, installations), et de biens incorporels, c'est-
à-dire de droits (clientèle, enseigne, nom commercial, droit au renouvellement
du bail), dont l'ensemble constitue le fonds de commerce, d'une valeur souvent
élevée. Le fonds se distingue de l'entreprise, la même entreprise pouvant exploiter
plusieurs fonds.
Il s'identifie souvent par une enseigne et un nom commercial (fig. 1).

Fig. 1.
1. Enseigne : ensemble de mentions, de signes, disposé de manière constante.
2. Nom commercial : désignation du fonds.
3. Dénomination de la société (ou nom patronymique du commerçant).
Un fonds se crée ou s'achète.
B. La création d'un fonds
Pour créer un fonds de commerce, il faut acquérir un local ou en louer un.
Lorsque le local était occupé par un commerçant dont l'activité était différente
de celle que l'on se propose d'exercer, on lui achète le droit au bail ou pas de
porte : le commerçant doit alors se constituer une clientèle, ce qui peut demander
beaucoup de temps, surtout si la concurrence est vive.
C. L'acquisition d'un fonds
L'acquéreur paie le droit de succéder à un commerçant déjà établi : il reçoit
la clientèle, conserve l'enseigne, quelquefois le nom commercial, et devient titu-
laire du bail pour le temps qui reste à courir. Les fonds à vendre font l'objet d'une
large publicité dans les quotidiens, les journaux professionnels et les locaux des
Intermédiaires spécialisés.
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Io Formalités exigées au moment de l'acquisition


Un acte doit être rédigé par les parties elles-mêmes (acte sous seing privé) ou par un no-
taire (acte authentique). En pratique, il est souvent précédé d'un compromis, qui est une pro-
messe réciproque de vendre et d'acheter dont la non-exécution est sanctionnée par le paiement
d'un dédit.
Citons parmi les clauses du contrat :
a) La date d'entrée enjouissance.
b) Leprix. Des prix distincts sont établis pour les marchandises, le matériel, les éléments
incorporels. Lavaleur de ces derniers est fonction de l'importance des bénéfices que peut
procurer lefonds ; aussi, pour éviter que l'acheteur nesoit trompé, la loi du 29juin 1935
oblige-t-elle les parties à inscrire dans l'acte le chiffre d'affaires et le bénéfice réalisés
pendant chacune des trois dernières années et à viser les livres de comptabilité se rap-
portant à cette période. Le règlement se fait par versement au comptant d'une fraction
du prix fixé; le reste fait l'objet de paiements échelonnés sur plusieurs mois ou plu-
sieurs années (voir chapitre : Le billet àordre, p. 127). L'acte de vente doit être
enregistré et donne lieu au paiement de droits élevés (cf. exercice n° 19).
c) L'interdiction de se rétablir. Le cédant doit éviter, après avoir vendu sa clientèle, de la
reprendre en se réinstallant à proximité du fonds. Il est de l'intérêt des parties de pré-
ciser l'étendue de cette obligation dans le temps et dans l'espace.
lu formalités exigées après l'acquisition
a) Publicité. La loi du 17 mars 1909 autorise les créanciers du vendeur à se faire payer
sur le prix du fonds. Ils sont avisés de la cession par les insertions faites à la diligence de
l'acquéreur : deux insertions dans un journal local d'annonces légales, une insertion dans
le Bulletin officiel du Registre du Commerce et du Registre des Métiers. Un délai est
accordé aux créanciers pour se faire connaître, avant l'expiration duquel l'acheteur
doit éviter de régler le vendeur.
b) Mention au Registre du Commerce.

D. Modes d'exploitation du fonds


Le commerçant propriétaire du fonds peut :
Io L'exploiter personnellement, seul ou avec l'aide de préposés (membres de
sa famille ou salariés), ou le faire exploiter à son nom et pour son compte par un
gérant salarié.
2° Le donner en location. C'est le régime de la gérance libre. Le gérant
libre est, par opposition au gérant salarié, un commerçant qui exploite à son profit
et sous sa responsabilité, moyennant un loyer, un fonds appartenant à une autre
personne.

VI. LES OBLIGATIONS DU COMMERÇANT


Les obligations du commerçant lui sont imposées soit par le Code de Commerce et les lois com-
merciales postérieures, soit par la législation fiscale. soit par la législation sociale.
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A. Législation commerciale
Io Inscription au Registre du Commerce
Le Registre du Commerce a été organisé par une loi du 18 mars 1919, rem-
placée par le décret du 27 décembre 1958. C'est une sorte de répertoire officiel
destiné à fournir à tout intéressé des renseignements concernant les commer-
çants et leurs fonds.
a) Organisation. Le Registre du Commerce comprend :
—des registres locaux tenus dans les greffes des tribunaux de commerce et comportant
un registre d'arrivée, des dossiers individuels (déclarations d'immatriculation ini-
tiale et modifications;, deux fichiers des commerçants (personnes physiques et
sociétés) ;
—un registre central tenu à l'Institut national de la Propriété industrielle qui se com-
pose des dossiers individuels et de plusieurs fichiers.
b) Immatriculation. Le commerçant doit, sous peine d'amende, faire parvenir, dans les
deux mois du commencement de ses opérations commerciales, au greffe du tribunal de
commerce dans le ressort duquel se trouve son principal établissement une demande
aux fins d'immatriculation en trois exemplaires, comportant des renseignements sur
son état civil, son régime matrimonial, la nature du fonds, sa situation, etc., et accom-
pagnée des pièces justificatives (fig. 2).
Un exemplaire est rendu à l'intéressé, un autre conservé par le greffier et classé
dans les dossiers individuels, le troisième envoyé au directeur de t't. N. P. 1.
Un numéro d'immatriculation est attribué au commerçant et doit être porté sur
tous les documents émanant de lui.

Un autre numéro, dit d'identification de fonds, est attribué par l'Institut national
de la Statistique et des Études économiques et porté sur la feuille d'immatriculation.

Ce numéro sera rappelé dans les déclarations fiscales et les bordereaux de versement
à la Sécurité sociale.
c) Modifications de l'inscription initiale. Si la situation du commerçant subit des modi-
fications relatives à des mentions figurant sur l'inscription d'origine, l'intéressé doit
rédiger une demande de rectification dans les deux mois.
Dans le même délai, après la cessation de l'activité, la radiation est effectuée à la
diligence du commerçant et, le cas échéant, de ses héritiers ou ayants cause.
Une procédure de radiation d'office est également prévue.
d) triculation.
Publicité. Les documents émanant de l'entreprise doivent porter le numéro d'imma-
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Fig. 2. —Inscription au Registre du Commerce.


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.Inscription au Registre du Commerce (suite).


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Toute personne peut se faire délivrer, à ses frais, copie, extrait ou certificat des Ina-
criptions. Les mentions susceptibles de porter atteinte au crédit du commerçant et
dénuées d'intérêt actuel, comme la mention de la faillite et de la liquidation judiciaire,
s'il y a eu réhabilitation ou amnistie, ne peuvent yfigurer. Si le commerçant a été radié,
les renseignements fournis ne peuvent porter que sur l'objet du commerce, les dates
d'immatriculation, de cessation d'activité et de radiation.
e) Effets de l'inscription ou du défaut d'inscription. L'inscription fait présumer que l'inté-
ressé est commerçant. Ledéfaut d'inscription lui interdit de se prévaloir de cette qualité.
Lesfaits non publiés ne peuvent être opposés aux tiers et aux administrations publiques.
Exemple : contrat de mariage, révocation des pouvoirs d'un gérant de société.
2° Publication du régime matrimonial
Elle résulte de la législation sur le Registre du Commerce. Le régime matrimonial doit être
mentionné sur le registre, car les droits des créanciers du commerçant varient considérable-
ment suivant ce régime. Des faits comme le divorce, la séparation de corps, la séparation
de biens, doivent aussi être publiés. Les pièces justificatives (expédition ou extrait du contrat.
expédition de l'acte de mariage, expédition des jugements, etc.) sont jointes à la demande
d'immatriculation.
3o Ouverture d'un compte en banque ou dans un centre de chèque*
postaux ou dans un établissement de crédit
Cette obligation est imposée par la loi du 22 octobre 1940.
4° Tenue de livres et inventaire
a) L'article 8 du Code de Commerce oblige tout commerçant à « tenir un livre-journal
enregistrant jour par jour les opérations de l'entreprise ou récapitulant au moins men-
suellement les totaux de cesopérations, à lacondition de conserver, danscecas,tousdocu-
ments permettant de vérifier ces opérations jour par jour ». Pratiquement, ce sont les
registres comptables qui répondent à cette obligation : journal unique, ou registre de
centralisation avec journaux divisionnaires ou auxiliaires.
b) Aux termes de l'article 9, il doit également « faire tous les ans un inventaire des élé-
ments actifs et passifs de son entreprise et arrêter tous ses comptes en vue d'établir
son bilan et le compte de ses pertes et profits.
Le bilan et le compte pertes et profits sont copiés sur le livre d'inventaire ».
c) « Le livre-journal et le livre d'inventaire sont tenus chronologiquement sans blancs ni
altération d'aucune sorte.
Ils sont cotés et parafés, soit par un des juges du tribunal de commerce, soit par le
juge de paix, soit par le maire ou un adjoint, dans la forme ordinaire et sans frais. »
(Art. 10 du Code de Commerce.)
d) « Les livres et documents visés aux articles 8et 9 ci-dessus doivent être conservés pen-
dant dix ans.
Les correspondances reçues et les copies de lettres envoyées doivent être classées et
conservées pendant le même délai » (art. 11du Code de Commerce).
5° Dépôt du bilan
Encas de cessation de paiements, le commerçant doit dans les quinze jours déposer son bilan
au greffe du tribunal de commerce.
6° Poids et mesures
Les commerçants sont tenus de mettre à la disposition des agents vérificateurs les poids et
mesures qu'ils utilisent et dont les valeurs doivent être exprimées en unités légales (centi-
mètres et non pouces, par exemple).
7° Carte professionnelle
Elle est obligatoire pour les mareyeurs-expéditeurs, les négociants en bestiaux, les négo-
ciants en bois, etc.
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B. Législation du travail
Nous ne pouvons faire une étude complète des obligations auxquelles doit se
soumettre le commerçant qui emploie des salariés (I). Citons seulement :
Io La tenue de livres dont le plus important est le livre de paie (loi du 27 mal
1941), tenu suivant les mêmes principes que le livre-journal, qui doit être visé
et parafé par le Juge du tribunal d'instance et conservé pendant cinq ans.
De nombreux textes imposent la tenue de multiples registres qu'il est possible de grouper
en six registres principaux :
—le registre du personnel (entrées et sorties du personnel. enfants de moins de dix-huit ans,
travailleurs à domicile...);
—le registre des travailleurs étrangers;
—le registre des salaires (congés payés, amendes, cautionnements... ;
—le registre médical (maladies professionnelles, accidents du travail);
—le registre de l'Inspection du Travail (mises en demeure des inspecteurs du travail
—le registre des contrôles techniques de sécurité (élévateurs, presses, matériel d'incendie...).
2° L'immatriculation comme employeur aux caisses de Sécurité sociale et
d'Allocations familiales, les déclarations d'emploi de travailleurs, le versement
des cotisations (voir exercice n° 15).
Pour son compte personnel, le commerçant doit adhérer et cotiser à une caisse
de retraite-vieillesse (loi du 18 janvier 1948).

C. Législation fiscale
1° Le commerçant doit payer :
a) Al'Administration des Contributions Directes :
—l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (pour les sociétés, impôt sur
les Sociétés),
—la patente d'après la valeur locative de ses locaux professionnels, l'importance de
son personnel, etc.,
—la taxe sur les salaires (5% sur les salaires bruts),
—la taxe d'apprentissage.
b) Al'Administration des Contributions Indirectes :
—la taxe sur la valeur ajoutée, qui intéresse surtout les industriels,
—les taxes sur les prestations de services, la taxe locale sur les ventes au détail, etc.
Lesagents du fisc peuvent effectuer des contrôles en se faisant présenter les registres comp-
tables et les pièces justificatives. Laloi fiscale précise la nature et le mode de tenue des livres,
et ses prescriptions sont indépendantes de celles du Code de Commerce.
Des impôts spéciaux frappent les débits de boissons (droits de licence), les entreprises de
spectacles (taxes sur les spectacles), les entreprises de transport.
2* Les sociétés doivent faire parvenir une déclaration d'existence à l'Administration
des Contributions directes et à l'Enregistrement; une déclaration d'existence doit être adressée
par tous les commerçants à l'Administration des Contributions indirectes.

(1) Cf. Législation du travail et Sécurité sociale, par A. Lebègue, A. Cour et Dedieu. Éditions Foucher.
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VII. PRÉROGATIVES DES COMMERÇANTS


Dans l'intérêt du commerce, il était nécessaire d'apporter des simplifications aux formalités
qu'impose ordinairement la loi aux individus dans leurs rapports juridiques et de créer des insti-
tutions spéciales.
1° Les litiges survenus à propos des actes de commerce sont de la com-
pétence des tribunaux de commerce.
Leur juridiction est plus rapide et moins onéreuse que celle des tribunaux
civils. Les juges sont des commerçants élus par leurs pairs.
Mais, fréquemment, les commerçants usent de la faveur qui leur est accordée d'insérer
dans leurs contrats une clause (clause compromissoire) par laquelle ils s'engagent à soumettre
les litiges à des arbitres librement choisis.
2° La preuve des contrats commerciaux
Elle peut être apportée par témoins ou par des écrits autres que les actes
juridiques réguliers.
L'enregistrement des contrats n'est pas exigé.
3° Encaissement des petites créances
Une procédure simplifiée peut être utilisée pour le recouvrement de créances
d'origine commerciale et de faible montant (moins de 2 500 F).
4° La propriété commerciale est spécialement protégée
a) Renouvellement du bail.
Le commerçant dont le bail arrive à expiration peut en demander le
renouvellement; sauf dans un petit nombre de cas, le propriétaire qui
refuse le renouvellement doit payer une indemnité représentant le préju-
dice subi par le locataire évincé : c'est l'indemnité d'éviction (décret du
30 septembre 1953, loi du 12 mai 1965, décret du 3 janvier 1967).
b) Action en contrefaçon.
Une loi de 1844 permet de poursuivre devant le Tribunal correction-
nel la contrefaçon des brevets d'invention; le même droit est accordé
aux propriétaires de marques de fabrique (loi de 1857), de dessins et
modèles (loi de 1909).
50 Les commerçants qui se trouvent dans l'impossibilité de payer leurs dettes
et qui ont commis certaines négligences, fautes ou fraudes, sont soumis à la procé-
dure de saisie collective de la part de leurs créanciers : la faillite.
Toutefois, s'ils ont, dans les 15 jours de la cessation de paiements, déclaré leur
situation au Tribunal de Commerce, ils peuvent bénéficier d'une procédure plus
favorable, le règlement judiciaire, qui aboutit à un accord avec les créanciers, le
concordat, qui permet de poursuivre le commerce.
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6° L'étude et la défense des Intérêts professionnels des commerçants sont assu-


rées par leurs syndicats professionnels, mais aussi par des organismes officiels,
jouissant d'une large audience auprès des Pouvoirs publics : les Chambres de
Commerce, dont les membres sont élus par les commerçants.

EXERCICES DE LA SECTION 1

1. Vous habitez la ville de X... Donnez les noms d'entreprises ou organismes qui pourraient vous
procurer: 50 kg de perborate de soude, 2 1d'eau distillée, 1store roulant, 10 poissons rouges,
5 kg de truffes fraîches, 1grue de 12 t, 1petit drapeau tricolore, le prix d'un séjour de deux
semaines dans un hôtel moyen de Gérone, 1chalet de 4 pièces.
2. Qu'est-ce que la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Étienne ?Quel est son rôle?
3. Figurez schématiquement l'organisation du marché d'un produit caractéristique de votre ville.
4. Dans quels pays fabrique-t-on les automobiles Fiat, Austin, Chevrolet, Pegaso, Mercedes, Skoda t
S. Aquelles conditions un produit peut-il être vendu directement par le producteur au consom-
mateur ?
6. Montrez l'utilité du grossiste en beurre et oeufs à l'égard
—des agriculteurs isolés;
—des laiteries Industrielles;
—des détaillants.
7. Ya-t-il des grossistes en sacs de dames 1en serviettes d'écoliers ?Citez des activités où le rôle
du grossiste est secondaire.
8. Connaissez-vous « Interflora » ? Que pensez-vous de cette organisation 1
9. Qu'est-ce qu'une coopérative de consommation ?
10. Établissez la liste des grands magasins de Paris, des magasins à prix unique de votre ville.
Il. Que pensez-vous des magasins à libre service? Remplissent-ils parfaitement leur fonction com-
merciale? Mêmequestion pour les magasins dits « de vente au détail à prix de gros ».
12. Donnez l'adresse pour votre ville ou votre quartier :des bureaux du Directeur des Contributions
directes, de l'Inspecteur des Contributions directes, du Percepteur, de l'Inspecteur des Contri-
butions Indirectes, des bureaux de l'Enregistrement, du Tribunal de Commerce,de la Chambre
de Commerce, de la Chambre des Métiers, du Conseil des Prud'hommes.
13. Montrez que l'activité de l'agriculteur qui achète des engrais, des semences et vend sa récolte
ne comporte pas les caractères économiques et ne remplit pas les conditions juridiques qui font
qu'une activité est commerciale. N'y a-t-il pas cependant des transitions ?
14. Un cordonnier, un boulanger, un vitrier, un pharmacien, un débitant de tabac sont-ils commer-
çants ?
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15. Dans une petite entreprise industrielle, les salaires du mois de janvier se sont élevés à : 920 Fx 1;
1880 Fx 1; 600 Fx 2; 880 Fx 5; 1350 Fx 2; 1340 Fx 1. Calculez le pourcentage moyen
des versements à la charge de l'entreprise imposés par la législation fiscale et sociale. (Assurances
sociales: 15%; accidents du travail : 4%; allocations familiales : 13,50 %, sur salaires avec un
plafond mensuel de 1 140 F; cotisation chômage : 0,20 %; taxe sur les salaires : 5%; taxe d'ap-
prentissage : 0,60%).
REMARQUE : la cotisation pour le risque « Accidents du Travail » varie suivant la nature de
l'activité.
16. Faites le tableau du coût des principales formalités et demandes de renseignements en matière
de Registre du Commerce.
17. Que pensez-vous de cette affirmation d'un commerçant : «Je supporte de lourdes charges : j'ai
payé cette année 1800 Fd'impôt sur les B. 1.C., 6000 Fde taxes Indirectes, 2600 Fde charges fis-
cales et sociales sur salaires ? » Quelles sont les charges qui lui sont personnelles ?
18. Distinguez le nomcommercial, l'enseigne, la raison sociale.
19. Calculez les droits d'enregistrement dus à l'occasion de la vente d'un fonds de commerce :
Prix des éléments incorporels 120000 F
Prix des marchandises (d'après état estimatif) ................................... 124000 F
Droits :
—sur matériel et éléments incorporels 13,20 %
—sur marchandises neuves détaillées dans un état estimatif ................. , , .. 1,40 %
—taxe additionnelle départementale ......................................... 160 %
—taxe additionnelle municipale ........................................... 1,20 %
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SECTION I

GÉNÉRALITÉS
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