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Vibrations Et Contraintes Alternées Dans Les Turbomachines
Vibrations Et Contraintes Alternées Dans Les Turbomachines
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VIBRATIONS ET CONTRAINTES ALTERNÉES DANS LES TURBOMACHINES _________________________________________________________________________
Notations et symboles
Symbole Unité Définition
F N effort
f Hz pseudo-fréquence
m kg masse
T s pseudo-période
α fréquence relative
σ MPa contrainte
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k
X = X 0 ----------------------------------------------------------
b w 0 + ( mw 02 Ð k ) 2
2 2
et :
Amortisseur Ressort
P0
X 0 = ------ ( élongation statique )
k
m x X
A = ------- représente l’amplitude adimensionnelle du mouvement.
Figure 1 – Système vibratoire X0
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k b2 p /L
w 02 = ----- Ð ------------ .
m 2 m2
Il est important de remarquer que la pulsation correspondant à
l’amplitude maximale dépend de l’amortissement et a une valeur :
k b2
w= ----- Ð ------------
m 2 m2
1
différente :
k 1 Fréquence relative a
— de la pulsation naturelle non amortie : w = ----- ; w0
m a=
k /m
k b2
— de la pseudo-pulsation (relation (2)) : w = ----- Ð ------------ . L = 0,02 L = 1
m 4 m2 L = 2,5
L = 0,2
Lorsque le coefficient d’amortissement est faible, ces trois valeurs
Figure 3 – Facteur d’amplification A en fonction de la fréquence
sont très proches et l’amplitude maximale est alors obtenue lorsque
relative
la fréquence d’excitation est égale à la fréquence du système soit :
k
w0 = ----- .
m
Tableau 1 – Facteur d’amplification en fonction
Il y a alors phénomène de résonance. de la fréquence relative pour quatre valeurs
Il est d’usage de poser : du décrément logarithmique
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2. Analyse vibratoire Cette méthodologie peut être appliquée dès sa conception à tout
composant mécanique soumis à des excitations dynamiques, si le
d’aubages niveau de contrainte moyen est élevé ou si les excitations sont
importantes. Elle est également appropriée dans la recherche des
causes d’incident d’une pièce présentant un faciès de rupture par
fatigue.
2.1 Aubages de turbines à vapeur
Les différentes phases sont explicitées dans les paragraphes sui-
vants.
Les aubages mobiles montés sur le rotor d’une turbine ont à sup-
porter à la fois des charges constantes telles que les forces centrifu-
ges et des charges dynamiques liées principalement à l’écoulement
vapeur. Si le calcul de certaines grandeurs physiques, telles que les
contraintes centrifuges, est relativement aisé, il n’en est pas de 2.2 Modes propres des aubages mobiles
même des contraintes dynamiques dont la détermination est indis-
pensable lorsqu’apparaissent des phénomènes de résonance.
Lors du dimensionnement mécanique d’un aubage, il est néces- La technologie des aubages mobiles est spécifique à chaque
saire d’effectuer une analyse vibratoire dont les différentes phases constructeur. Ces aubages sont le plus souvent rapportés à la péri-
sont représentées sur le diagramme de la figure 4. phérie des disques du rotor et, exceptionnellement, usinés directe-
ment dans le rotor lui-même, par électroérosion par exemple.
non oui
Résonance
non oui
Coefficient de sécurité
acceptable
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Distributeurs
Plan d'encastrement de l'aubage
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55 Mode tangentiel 2
18
50
16
45 Plage des modes tangentiels déphasés
Marge de séparation
Vitesse maximale
40
Vitesse minimale
Vitesse nominale
14
Fréquence (kHz)
Mode tangentiel 2
35
N
12
Fréquence (kHz)
2Z
30
10 25
Plage des modes tangentiels déphasés
N
2Z
20
8
ZN 15
Mode axial 1 ZN
Vitesse nominale de rotation
6
10
Mode tangentiel 1
4 5
Mode tangentiel 1 H15
Mode axial 1 0
2 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000
H15 Vitesse de rotation (tr/min)
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avec [ M] matrice des masses, Dans le cas d’une résonance du premier mode tangentiel avec la
[B ] matrice des amortissements, fréquence d’excitation des distributeurs, la charge sur les aubages
[relation (7)] se réduit à :
[K ] matrice des raideurs.
ZN
La recherche des fréquences propres et modes propres { F i } P ( t ) = P 0 + P 1 sin æè 2p -------- öø t
(valeurs propres et vecteurs propres) solution de : 60
d2 ZN
[ M ] -------- { X } + [ K ] { X } = { o } et la fréquence du premier mode tangentiel est -------- .
d t2 60
La charge moyenne P0 appliquée sur chaque aubage est l’effort
permet de passer des déplacements physiques {X } au vecteur des
participations modales {q } (vecteur de scalaires) par le changement qui transmet le couple de la vapeur au rotor. Les contraintes moyen-
de base : nes correspondantes, s0, sont calculées dans les sections les plus
sollicitées de l’aubage.
{ X } = [ F] { q }
ZN
Le déplacement est une combinaison linéaire des différentes L’amplitude P1 de l’excitation sinusoïdale de fréquence -------- est
60
déformées modales, le coefficient s’appliquant sur chacune d’entre une fraction (5 % à 30 %) de P0 et est fonction de la vitesse de la
elles étant la participation modale {qi }.
vapeur et de la géométrie de l’étage.
Le report de cette notion et la prémultiplication par [F]t donne, Seul, dans cet exemple, le premier mode tangentiel répond avec
compte tenu des propriétés mathématiques des matrices : une amplitude importante. En première approximation, parce que la
déformée dynamique est proportionnelle à la déformée statique, la
d2 d contrainte dynamique alternée sa résultante est :
[ I ] -------- { q } + [ F ] t [ B ] [ F ] ------ { q } + [ w i2 ] { q } = [ F ] t { F ( t ) }
d t2 dt
P1
où [I] est la matrice identité, s a = A ------ s 0
P0
[ w i2 ] est la matrice diagonale des valeurs propres. p
A étant le facteur d’amplification à la résonance æè » ---- öø , on a :
On peut ainsi ramener le système matriciel de départ en un sys- L
tème d’équations différentielles découplées, dans la mesure où p P1
s a = ---- ------ s 0
l’amortissement est considéré comme visqueux, et s’écrivant par L P0
exemple sous la forme de l’équation de Basile :
L est une caractéristique du mode concerné.
[ B ] = a [K ] + b [ M ]
Pour le premier mode tangentiel, L est généralement compris
d 2 qi Li wi d qi entre 0,01 et 0,04 pour des aubages rapportés au rotor. Les contrain-
------------ + ------------- --------- + w i2 q i = f i ( t ) tes alternées résultantes atteignent alors des valeurs qui peuvent
d t2 p dt être inacceptables. Un aubage, par exemple dimensionné avec une
avec wi pulsation modale du mode i, contrainte au couple vapeur de 20 MPa dans la section la plus char-
gée, doit en résonance supporter une contrainte dynamique de
Li décrément logarithmique du mode i, p
20 ------------ 0,2 = 600 MPa pour des valeurs moyennes de L et P1 / P0.
qi participation modale du mode i. 0,02
La force modale d’excitation : Nota : au cours de sa détente dans la turbine, d’étage en étage, la vapeur applique sur
chaque aubage un effort vapeur. Cet effort induit sur chaque aubage des contraintes. C’est
également cet effort qui donne un couple sur le rotor qui est le couple moteur. La
}t
fi (t ) = {Fi {F (t )} contrainte induite dans l’aubage est appelée « contrainte au couple vapeur ».
dépend donc de la forme modale {Fi}, c’est-à-dire de la localisation Afin de réduire ces contraintes dynamiques, il est générale-
de la force F (t ) par rapport aux ventres et nœuds de vibration. ment nécessaire d’apporter un amortissement supplémentaire soit
par l’intermédiaire de frottements (fils amortissants traversant les
Chaque équation différentielle est traitée suivant les principes du ailettes par exemple), soit par un liaisonnement mécanique des
paragraphe 1.2 et l’on revient dans l’espace physique par : ailettes entre elles par groupe (ruban riveté au sommet) qui apporte
{ X } = [ F] { q } de l’amortissement mais surtout une diminution de la force modale
d’excitation {Fi }t {F } par effet de déphasage entre les ailettes d’un
{ sa } = [ S ] { q }
même groupe.
[ S ] étant la matrice des contraintes modales issues de [F] par la loi Dans tous les cas, il faut vérifier que ces contraintes alternées sont
de Hooke pour autant que l’on reste dans le domaine élastique et acceptables, compte tenu des contraintes moyennes appliquées.
sa la contrainte alternée. L’utilisation d’un diagramme de fatigue permet alors de visualiser
Lors des calculs, il apparaît que, généralement, sa est essentielle- simplement le coefficient de sécurité.
ment créé par l’une seulement des contraintes sai, qu’il est facile
d’identifier dès l’origine, en particulier lorsqu’il y a proximité d’une
résonance.
2.6 Tracé du diagramme de Haigh
2.5.2.2 Exemple des aubages de turbine.
Sillages distributeurs 2.6.1 Limite d’endurance
Pour les aubages de turbine, lorsque la fréquence d’un mode est
proche d’une fréquence d’excitation, le décrément logarithmique La capacité d’un matériau à supporter des charges dynamiques
pour chaque mode propre étant très faible, le facteur d’amplification est quantifiée par sa limite de fatigue. Elle correspond à la plus
conduit à des contraintes dynamiques élevées, qu’il est nécessaire grande contrainte alternée sinusoïdale pour laquelle il n’est pas
de calculer. observé de rupture après un nombre infini de cycles.
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s D¢ = K p s D
sD
2
■ Température : sD varie généralement comme la résistance à la
rupture Rm du matériau, le rapport sD/Rm restant pratiquement
constant. O Re Rm
Contrainte statique s m
■ État des contraintes résiduelles : ce sont les contraintes qui exis-
tent dans une pièce lorsqu’elle n’est soumise à aucune force exté- 1 : droite de Goodman 3 : parabole de Gerber
rieure. Des contraintes résiduelles de compression en surface 2 : droite de Soderberg 4 : construction VDI
peuvent améliorer sensiblement la tenue en fatigue. Elles sont ins-
tallées parfois volontairement dans ce but. C’est le cas, par exemple, Figure 13 – Diagrammes de Haigh
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Contrainte
2.8 Influence de la corrosion
alternée
sa
Pour la plupart des matériaux, la corrosion sous contrainte
entraîne un abaissement spectaculaire de la limite d’endurance.
Pour les aciers en particulier, il n’est alors plus possible de définir de
limite acceptable, la courbe de Wölher ne présentant plus d’asymp-
tote (figure 12).
La présence simultanée de corrosion et de contraintes alternées
sD
B est fréquemment à l’origine de ruptures mécaniques où l’on
D observe, sur le faciès de rupture de la pièce, des fissures multiples
F qui résultent des piqûres de corrosion. Des ruptures en fatigue,
rencontrées après un nombre de cycles très importants sous faible
A + C+
E+ contrainte dynamique, s’expliquent souvent par ce phénomène qui
ne trouve une solution que dans la suppression des conditions qui
ont créé cette corrosion (choix approprié du matériau, protection du
O Rm matériau par revêtement, suppression des agents corrosifs...).
Contrainte statique s m
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K
w = -------
Raideur Raideur m
de l'arbre de l'arbre
avec w 2pf pulsation,
Raideur Raideur f fréquence,
du palier du palier
m masse du rotor,
K raideur équivalente du système paliers-rotor.
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y
Ligne des centres
Coin d'huile
convergent
Coussinet
Oc
x
3
Rotor + Or O
B
cour n de
Épaisseur minimale
du p ure
atin
du film d'huile
b
Rayo
Ra otor
du
yon
r
Pression b
hydrodynamique
A
a
P (poids du rotor)
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modes propres éventuels de supportage sont également introduits ■ Lignage incorrect ou délignage en cours de fonc-
si nécessaire, car ils peuvent déplacer les fréquences propres du tionnement
rotor ou répondre aux excitations.
Si l’utilisation d’accouplements flexibles entre 2 rotors d’une
Les résultats du calcul comportent les valeurs propres complexes même ligne d’arbres limite l’amplitude de ces excitations, il n’en est
(la partie imaginaire étant la fréquence propre et la partie réelle pas de même pour les accouplements rigides qui nécessitent des
l’amortissement associé) et les vecteurs propres (déformées moda- précautions importantes lors du lignage.
les).
Les fréquences d’excitation sont la fréquence de rotation du rotor
■ Sensibilité des modes propres à une excitation
N
H1 et ses premiers harmoniques, en particulier 2 ------ que l’on
Deux autres résultats sont également fournis pour chaque mode 60
propre. nomme H2, s’il s’agit d’un délignage angulaire.
● La précession
■ Frottements internes entre parties tournantes et éléments
Les effets gyroscopiques décomposent les modes propres en un du stator
mode à précession directe (la déformée se déplace dans le sens de
rotation du rotor), excitable par le balourd, et un mode à précession Ils peuvent se produire, par exemple, au niveau des étanchéités.
inverse, excitable par des frottements.
Les fréquences d’excitation sont la demi-fréquence de rotation et
● L’amortissement ses harmoniques (H1/2, H1, H3/2...).
Il représente la capacité du système à limiter l’amplitude de
réponse à des excitations proches des fréquences propres. Un ■ La liste donnée pour ces excitations ne saurait être exhaustive.
amortissement négatif entraîne des contacts rotor - stator par insta- Chaque type de machine tournante possède ses sources d’excita-
bilité vibratoire et est donc à proscrire. Un amortissement positif fai- tion spécifiques. Par exemple, l’engrènement des dentures dans un
ble réduira la fiabilité de l’installation. L’obtention d’amortissements réducteur ou un multiplicateur de vitesse, les écoulements de gaz
importants est l’une des principales difficultés de la dynamique des dans les étanchéités des compresseurs, particulièrement sensibles
rotors de turbomachines. dans les compresseurs à haute pression [4], les fréquences de pas-
sage des tuyères, aubages et diffuseurs et, d’une façon générale,
tous les obstacles rencontrés dans les écoulements des turbomachi-
nes. Il y a alors lieu de recenser, lors de l’analyse de flexion d’une
3.4 Sources d’excitation ligne d’arbres, les sources potentielles en fonction des spécificités
de la machine tournante concernée. Le retour d’expérience est
indispensable pour décider des sources d’excitation à considérer,
Le rotor en rotation est soumis à des excitations diverses, compte tenu de l’amplitude de la force d’excitation qu’elles peuvent
d’amplitudes et de fréquences très différentes. Ces excitations peu- générer.
vent résulter, en particulier :
— du balourd ;
— de l’instabilité du film d’huile ; 3.5 Premier critère d’analyse : stabilité
— d’un lignage incorrect ou d’un délignage en fonctionnement ;
— de frottements internes.
vibratoire de la ligne d’arbres
■ Balourd
Les modes propres pris en compte sont ceux dont les fréquences
Il est généré lors de la fabrication du rotor ou créé par des dépôts
sont à l’intérieur ou proches des plages de vitesse de fonctionne-
solides, des déplacements ou des ruptures de composants de
ment y compris durant la phase de démarrage.
l’ensemble tournant.
La fréquence d’excitation est la fréquence de rotation du rotor
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Modélisation rotor
Palier Palier
500 Hz Plage de
fonctionnement
400
300
Vitesses critiques H2
200
H1
100
H/2
10 000 N (tr/min)
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12
3 1 4. Généralisation
5 250 tr/min
8
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
10 000
11 000
machine.
Vitesse de rotation (tr/min) Deux exemples ont été traités dans cet article, pour mettre en évi-
dence certains comportements, sans pour autant être exhaustifs sur
1 : palier avant 2 : milieu du rotor 3 : palier arrière les sujets abordés.
Figure 24 – Évolution des vibrations lors de la montée en vitesse.
Courbe calculée de réponse au balourd placé au milieu du rotor
Les turbomachines sont surveillées en fonctionnement à l’aide de ■ Les aubages mobiles des compresseurs axiaux, et en particu-
capteurs de vibrations placés à l’intérieur des corps de palier pro- lier les premiers étages des moteurs aéronautiques sont étudiés
ches des coussinets. Ils mesurent les déplacements relatifs du rotor pour résister au flottement, phénomène d’instabilité couplée aéro-
par rapport au stator. mécanique. Les aubages vibrant sous l’effet de différentes sollicita-
tions, les écoulements interaubes sont perturbés par les déplace-
Le niveau maximal acceptable est fonction de la vitesse de rota- ments des aubes, ce qui induit des réactions aérodynamiques sur
tion. Des normes internationales telles que CEI, VDI, ISO définissent les profils. Dans ce cas, le mouvement vibratoire peut être amplifié
des limites, pour différents types de turbomachines. Par un calcul de jusqu’à l’instabilité totale et la rupture. Ce flottement a été très étu-
réponse au balourd, on détermine la valeur du balourd qui conduit dié pour le premier mode de torsion, mais peut aussi affecter le pre-
à une amplitude de vibrations correspondant à la limite retenue. On mier mode de flexion dans certaines conditions de fonctionnement.
vérifie alors que ce balourd est largement supérieur à la tolérance
d’équilibrage imposée lors de la fabrication du rotor en usine. À titre ■ Dans les moteurs aéronautiques, de nombreux développe-
d’exemple, le code API [5] [6] [7] impose que ce balourd soit au ments sont consacrés aux moyens permettant d’apporter un amor-
moins le double de la tolérance d’équilibrage. tissement suffisant par des petites masselottes frottant sous les
Ces calculs fournissent, également, la déformée et donc les vibra- plates-formes et limitant les amplitudes vibratoires.
tions en tout point du rotor. Il reste alors à contrôler, y compris pen-
dant la phase de montée en vitesse, que les amplitudes de vibration ■ Les parties statoriques des turbines et en particulier les aubages
pour ce balourd maximal ne dépassent pas les jeux internes de la fixes sont également sollicités en fatigue. Ces derniers sont excités
machine, en particulier au droit des étanchéités, jeux volontaire- à haute fréquence par les sillages des aubes mobiles de l’étage pré-
ment faibles afin de limiter les fuites internes et d’optimiser les ren- cédent.
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4.2 Dynamique d’arbre Ces lignes d’arbres sont le siège d’excitation en torsion dont la
fréquence est un harmonique 6, 12, 18, 24... de la fréquence délivrée
au rotor (et même une combinaison linéaire avec les harmoniques
Les turbomachines comme les turbines à vapeur, les turbines de du réseau si le moteur est synchrone !).
détente et les compresseurs centrifuges multi-étagés, font partie
■ Toujours dans les turbomachines, on trouvera également des
des machines tournantes où les aspects de dynamique de flexion
couplages entre les phénomènes déjà évoqués, tel que le couplage
d’arbre sont très importants, car leur fonctionnement est toujours
flexion-torsion dans les engrenages, ou le couplage torsion d’arbre-
supercritique.
flexion d’ailettes « basse pression ».
D’autres aspects relatifs à la stabilité vibratoire des rotors sont
également fondamentaux pour la conception des compresseurs
centrifuges multi-étagés à très haute pression (pression de refoule- 4.3 Machines alternatives
ment au-delà de 300 bars). Les dispositifs d’étanchéité interne, limi-
tant les recirculations entre étages, génèrent des raideurs croisées
(force de réaction perpendiculaire à la direction du déplacement) qui Dans le domaine des machines alternatives (moteurs thermiques
affectent la stabilité en « consommant » la capacité d’amortisse- ou compresseurs alternatifs), ce sont d’autres phénomènes qui
ment des paliers [10]. Différents dispositifs technologiques ont été interviennent.
développés (alimentation axiale voire dans la direction inverse au Dans une rotation, le déplacement des centres de gravité des dif-
sens de rotation des étanchéités internes, dispositifs antitourbillon, férents organes et les effets de fond générés par le fonctionnement
léchettes statoriques et non rotoriques d’étanchéité, nids non continu provoquent des torseurs (forces et couples) d’intensité
d’abeilles...) et caractérisés en terme d’impédance mécanique pour variable qui secouent l’ensemble de la structure de la machine.
répondre à ces problèmes. Le même type de phénomène a été ren-
contré aussi dans les turbopompes d’alimentation des moteurs des Sur le plan de la dynamique d’arbres, les phénomènes de torsion
lanceurs spatiaux aéronautiques et sur des rotors de turbines en sont très importants puisque les couples appliqués ne sont pas sinu-
porte-à-faux. soïdaux avec la rotation et comportent donc un taux élevé d’harmo-
niques. À vitesse variable, on excite alors obligatoirement les
Si les rotors de grosses turbomachines sont portés par des paliers modes propres, soit de torsion, soit de structure.
hydrodynamiques générant leurs propres amortissements, les Les aspirations et refoulements de ces machines créent des écou-
petits rotors, tournant très vite, sont montés sur roulements à billes. lements pulsés. Sur les moteurs, on installe des silencieux avant la
La source d’amortissement est alors très faible, et des dispositifs mise à l’air des gaz brûlés. Sur les compresseurs alternatifs, on ins-
annexes extérieurs utilisant notamment l’écrasement de films talle des bouteilles « anti-pulsatoires », qui sont également des
d’huile (« squeeze film ») doivent être introduits. silencieux, destinées à affaiblir les niveaux de pulsation de pression
dans les réseaux de tuyauteries qui risqueraient de mettre en réso-
■ L’étude de la flexion (§ 3) n’est qu’un aspect de la dynamique de nance mécanique ces réseaux à certains régimes.
rotor, les phénomènes de torsion de ligne d’arbres sont tout aussi
importants. Par opposition à la flexion, où bien souvent des accou-
plements flexibles découplent les comportements vibratoires des
rotors, la torsion met en jeu la totalité de la ligne d’arbres. Ces phé-
nomènes sont extrêmement importants dans les lignes incluant une
5. Conclusion
machine électrique en raison des couples d’excitation instationnai-
res très élevés générés en cas d’incidents électriques (court-circuit Les comportements vibratoires des machines sont extrêmement
biphasé, court-circuit triphasé, faux couplage d’un alternateur, cou- variés. Ils sont typiques de la machine envisagée. Chaque machine
ple pendulaire de démarrage d’un moteur asynchrone...) et pouvant est le siège d’excitations dynamiques extrêmement diverses et spé-
dépasser 10 fois le couple nominal en valeur de pointe. cifiques de son fonctionnement. Les organes fixes et mobiles sont
La réponse instationnaire de la ligne d’arbres est calculée et, pour des structures vibrantes. L’ensemble vit et répond en fonction de ses
les contraintes oscillatoires dépassant la limite de fatigue, on déter- caractéristiques modales et de ses capacités d’amortissement.
mine un endommagement dont on déduit le nombre d’incidents Chaque régime vibratoire génère des contraintes dynamiques qui
électriques acceptables par la ligne d’arbres. sollicitent les pièces en fatigue. Il est impossible qu’une machine,
dont la conception devient de plus en plus poussée sous l’aspect
■ Les moteurs électriques à courant alternatif à vitesse variable énergétique, ne vibre pas, mais tout le savoir-faire du constructeur
sont un cas particulier, car les générateurs de fréquence ne délivrent s’attache à ce que les capacités de résistance en fatigue puissent
pas une tension rigoureusement sinusoïdale. admettre ces contraintes alternées.
Références bibliographiques
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 175 − 17