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L’organisation de la
production informatique
Catherine Le Louarn est membre du comité directeur du cabinet Solucom et Directeur général de KLC, qu’elle a rejoint en
1998. Ingénieur en génie informatique, elle conduit depuis 10 ans d’importantes missions d’appels d’offres, négociations
ou audits pour des opérations d’externalisation, d’intégration et de TMA. Elle intervient régulièrement sur le thème de
la contractualisation interne des services informatiques et sur la structuration des relations métiers / informatique dans
les entreprises.
catherine.lelouarn@solucom.fr
Matthieu Lenormand est manager au sein de la practice Gouvernance SI qu’il a rejoint en 2006. Il est diplômé de l’ENSAT.
Il conduit des missions de sourcing internationales (stratégie, consultation et audit d’opérations d’externalisation) et de
gouvernance du SI (offre de service de la DSI, refacturation des services et organisation en CSP). Matthieu est certifié
ITIL Foundation et formé par l’ITsqc à eSCM-CL (Model course).
matthieu.lenormand@solucom.fr
Aujourd’hui, au sein de la DSI, les équipes de production restent encore trop sou-
vent confinées au rôle de « simple exploitant ». Face aux nombreux défis posés
par l’évolution des systèmes d’information et aux besoins croissants de continuité
de service, c’est une véritable révolution qui l’attend.
Catherine Le Louarn
Dans un environnement qui se complexifie régulièrement, l’exploitation et l’ad-
ministration récurrente des systèmes d’information est une équation difficile
à résoudre : concilier des impératifs de sécurité et d’agilité, de continuité et
d’évolutivité, le tout avec des ressources forcément contraintes.
Bonne lecture !
Catherine Le Louarn
La production : entre service Lorsque l’on demande aux DSI de Au terme « Direction de la produc-
aux utilisateurs et maîtrise du SI définir les missions de la « pro- tion » nous préférons donc le terme
À l’échelle de nos systèmes d’in- duction » trois grands axes se de « Direction des opérations IT »
formation, la « production informa- dégagent : qui intègre cette nouvelle dimension
tique » (ou « production ») existe de partenariat stratégique avec les
depuis la nuit des temps (ou au s c’est la garante de la cohérence de Études et les métiers.
moins l’ère des mainframes, soit une l’infrastructure SI : elle en maîtrise
quarantaine d’années… ). Pourtant, la technologie (architecture appli- Une nécessaire transformation
à part sur son périmètre (poste de cative, infrastructures), en assure le du modèle d’organisation
travail, applications, serveurs, réseau maintien en conditions opération- La mission de la Direction des
et support), aucun consensus n’a été nelles et gère les mises en produc- opérations IT a donc significative-
atteint quant à sa définition. tion de ses évolutions (applications ment évolué ces dernières années.
et infrastructures) ; Initialement concentrée sur des
Le rôle de la production informatique missions techniques, elle opérait de
est parfois décrit comme le « main- s en tant que fournisseur, elle porte la manière relativement indépendante
tien en conditions opérationnelles du responsabilité de la qualité du service des métiers et loin de leur stratégie.
SI », ou comme la « fourniture du rendu aux métiers, c’est-à-dire le Désormais les activités purement
service attendu par les utilisateurs ». bon fonctionnement technique des techniques, ne constituent plus
On peut également considérer que la applications en production (qu’elles qu’une partie des missions qu’elle a
production correspond à « la phase soient métier ou transverses comme à réaliser afin de délivrer des services
d’exploitation récurrente d’une appli- la messagerie) ; qui soient alignés avec les besoins
cation », c’est-à-dire quand l’arrêt de métiers. Ce changement nécessite
cette application implique une perte s elle garantit la maîtrise économique une transformation de son modèle
d’exploitation (au sens comptable du des services fournis et optimise le d’organisation, et est induit par les
terme) pour l’entreprise. Toutes ces rapport qualité de service / coûts, ce deux enjeux majeurs que sont :
définitions sont vraies, aucune ne qui passe notamment par le juste
couvre pourtant la totalité du péri- dimensionnement des ressources. s l’alignement des objectifs de la DSI
mètre de la « production ». (et de son organisation) sur la stra-
La Direction des opérations IT tégie d’entreprise ;
Cette dénomination historique de
Impacts des arrêts « Direction de la production », utili- s la mise en œuvre d’une approche
de production sée pour désigner l’organisation res- résolument orientée Client.
ponsable de l’ensemble des fonctions
De nombreux exemples d’arrêts de production au sein de la DSI, nous Le dilemme de la Direction des
de production informatique apparaît désormais réductrice. opérations
ayant eu des conséquences plus Les coûts récurrents d’exploitation
ou moins dramatiques pour l’en- La production ne peut plus se réduire constituent le poste de dépense prin-
treprise illustrent l’importance à ses fonctions opérationnelles de cipal dans les budgets informatiques
de cette fonction. base (Run). Les services qu’elle met des entreprises : nous estimons qu’ils
à disposition des métiers et dont elle représentent plus de 60 % du budget
Que cet arrêt provoque une est responsable quotidiennement ont pour une large majorité des Directions
dégradation de l’image (indis- été imaginés et commandités par les informatiques. Cette prédominance
ponibilité d’un site internet Directions métiers, puis conçus par s’explique principalement par un
institutionnel) ou qu’il ait des des équipes projets ou des équipes management purement réactif des
répercussions financières direc- Études avec l’appui de ces mêmes infrastructures s’illustrant par :
tes (indisponibilité d’une appli- métiers. De fait, la production est
cation de réservation d’une amenée à exercer un contrôle en s des équipes informatiques forte-
agence de voyage donnant lieu amont sur les futurs projets et déve- ment segmentées en silos techno-
à une perte directe de chiffre loppements, et doit donc s’impliquer logiques, sans véritable coordina-
d’affaires) c’est de plus en plus fortement dans le Build pour contri- tion ;
souvent l’activité même de l’en- buer à la prise en compte des besoins
treprise qui est touchée. métier. s un manque d’industrialisation des
processus et de standardisation des
infrastructures ;
s un outillage de reporting qui offre des objectifs de réduction des coûts s la nécessité de se concentrer
une vision rétrospective mais pas imposés par la Direction générale. sur le management des services
assez prospective du SI (peu ou pas Cette réponse passe notamment par plutôt que le management des
de détection ou de prédiction des l’optimisation des charges d’exploi- technologies ;
incidents voire des problèmes). tation récurrente et l’évolution du
modèle organisationnel associé vers s la mise en œuvre de processus IT
Ce management en mode réactif a une approche « de bout en bout » : homogènes quels que soient les
trop souvent pour conséquence de ne silos technologiques et les outils
pas permettre aux équipes de détec- s mise en œuvre d’organisation basée implémentés au sein du SI ;
ter et de résoudre les incidents avant sur une segmentation par métiers
qu’ils n’affectent les utilisateurs. Ce informatiques, sans cloisonnement s l’implémentation de solutions
manque de proactivité pousse la technologique ; prédictives et proactives qui per-
Direction des opérations à consacrer mettent de réellement détecter et
une trop large proportion de ses res- s développement du rôle et des res- résoudre les incidents et problèmes
sources à trouver, diagnostiquer et ponsabilités des entités dédiées avant que les utilisateurs ne soient
résoudre les dysfonctionnements. Il à la gestion des relations avec les affectés.
est intéressant de noter que le nom- clients internes (Front Office) ;
bre d’incidents ou de problèmes qui
affectent le système d’information s création de « Centres de Services
décroît rarement quand la Direction Partagés » (Shared Service Centers)
des opérations se confine à une dans une logique de mutualisation
approche purement réactive. et de livraison de véritables services
packagés.
La Direction des opérations se doit
donc de répondre à la pression conju- Il s’agit pour la Direction des opéra-
guée de l’exploitation opérationnelle tions d’opérer un véritable change-
quotidienne, des nouvelles demandes ment de paradigme. Cette mutation
en provenance des métiers, des inno- est induite par :
vations technologiques du marché et
Forces Faiblesses
s Garantit un lien fort entre le métier et les opérations s Faiblesse potentielle du niveau de standardisation
IT au travers d’une gouvernance locale. et d’harmonisation technologique entre silos métiers
s Garantit un suivi de bout en bout des flux applicatifs. (nécessite une coordination technique transverse forte
pour garantir la cohérence d’ensemble du SI).
s Difficulté à générer des économies par la mutualisa-
tion, la massification et l’industrialisation des opéra-
tions entre silos métiers.
s les applications innovantes et non stabilisées qui nécessitent un lien fort est nécessaire entre les métiers et la
Direction des opérations pour garantir agilité et réactivité pendant la phase initiale d’industrialisation,
s les applications critiques et complexes qui nécessitent, malgré la phase d’industrialisation, des compétences
pointues au sein de la Direction des opérations afin de garantir les niveaux de service,
s les applications matures et industrialisées pour lesquelles, suite à la phase d’industrialisation, des gestionnaires
d’applications sont en charge au sein de la Direction des opérations du suivi de la qualité de service de bout en
bout (cross activités et cross technologies) et du Business Service Management.
passage d’un mode « informatique Formaliser une offre de service Une gouvernance des services
interne » à un mode « prestataire commence par l’identification et la indispensable
de services » ayant des impacts RH. définition de son contenu. À chacun Afin de pouvoir maintenir une offre
Quitter une vision en silos techniques des services délivrés doivent ensuite de service satisfaisante pour les
n’est pas facile pour les profils habi- être associés des Service Level métiers tant au niveau opérationnel
tuels de l’exploitation. Agreements (SLA) quand les servi- que stratégique, il est nécessaire de
ces s’adressent à des clients, ou des faire évoluer la gouvernance au sein
Le passage quasi obligatoire pour se Operational Level Agreements (OLA) de la DSI. Il convient en particulier
construire en tant que prestataire de quand les services sont fournis à un de déterminer quelles sont les rôles,
services est de formaliser son offre. autre « opérateur ». Le client choisit responsabilités et modalités de ges-
Les objectifs poursuivis sont alors les services et SLA correspondants en tion en ce qui concerne :
suivants : fonction de ses besoins.
s la définition et l’évolution des
s construire des services avec le bon En ce qui concerne la facturation services ;
niveau de granularité afin de répon- des services, deux logiques sont
dre aux besoins de tous les clients, aujourd’hui mises en oeuvre : s la cohérence globale du catalogue
tout en permettant la standardisa- de services et sa mise à jour ;
tion et l’industrialisation de l’offre. s refacturation sur la base des coûts
Le « sur mesure » est bien souvent réels : la Direction des opérations s le Delivery des services et le repor-
générateur de surcoûts ; ne dégage pas de marge sur les ting vis-à-vis des clients ;
services délivrés et les investisse-
s contractualiser les engagements ments sont financés en direct par s la mise en œuvre du système de
entre la Direction des opérations les clients ; refacturation et de suivi des coûts.
et ses clients pour clarifier les
obligations respectives, objectiver s refacturation sur la base de tarifs : Ainsi, la Direction des opérations per-
la qualité de service, et suivre les la Direction des opérations peut met à sa DSI de se structurer en SSII
plans de progrès conjoints ; dégager une marge sur les services interne et de convaincre et répondre
délivrés avec laquelle elle finance aux besoins de ses clients au même
s garantir la transparence écono- ses investissements. titre qu’un prestataire externe. Cette
mique des services délivrés, en contribution de la Direction des opé-
mettant en place des systèmes de rations est notamment essentielle
refacturation compréhensibles des dans les entreprises où les clients
métiers, prédictibles et évolutifs. internes ne sont pas « captifs ».
La Direction des opérations IT s d’assurer la coordination entre les s les responsables d’offres : ils sont en
doit prouver sa valeur ajoutée différentes entités de la Direction charge de la définition et du suivi
En se positionnant trop souvent à des opérations IT d’un côté et des offres ;
un niveau purement technique et les entités métiers de l’autre. Il
opérationnel, la Direction des opéra- s’agit notamment de traduire les s les account managers : ils sont
tions IT ne s’est pas mise en position besoins, contraintes et ressources responsables de la contractuali-
d’apporter une réponse convaincante des métiers d’un point de vue opé- sation et la commercialisation de
à ses métiers. La réponse à ce vieux rations IT et de disposer en retour l’offre de service auprès des clients
dilemme se trouve dans la néces- d’une vue claire sur l’architecture internes ;
saire mutation de la Direction des technique et les acteurs impli-
opérations IT, mutation qui seule qués en lien avec les challenges s les service managers : ils sont en
lui permettra de faire de la DSI un business ; charge du management quotidien
fournisseur stratégique de services à de la relation avec les clients ;
valeur ajoutée pour les métiers. s de créer, gérer et enrichir un cata-
logue de services (description des s les contrôleurs de gestion : ils sont
Au delà des axes de travail « techni- services offerts par la Direction des responsables de la consolidation du
ques » déjà identifiés pour initier et/ opérations d’un point de vue métier) modèle économique et du suivi de
ou amplifier cette mutation (indus- intégrant des engagements de ser- la rentabilité des offres de service.
trialisation des processus, consolida- vice avec une vision « de bout en
tion et virtualisation des infrastruc- bout » (par opposition à des enga- On constate donc un besoin global
tures, implémentation d’une gestion gements de services formulés par de « montée en gamme » des profils
des configurations…), il est essentiel composant technique du système de la Direction des opérations, qui se
pour la Direction des opérations IT d’information) permettant de mesu- doit désormais d’attirer de nouveaux
de traiter les trois problématiques rer la contribution des opérations IT talents pour répondre aux défis qui
suivantes : à l’activité de l’entreprise. lui sont posés.
Un déficit de communication
Que le SI fonctionne est souvent
considéré comme naturel par les
métiers, même si dans les faits cela
implique des efforts quotidiens pour
la Direction des opérations. D’un
autre côté, lorsque des incidents
viennent perturber les services, la
Direction des opérations est pointée
du doigt (à tort ou à raison). Il existe
souvent un déficit de communication
entre Direction des opérations IT et
entités métiers.
L’eSourcing IMS et ses risques s proximité métier, criticité et stabi- (gestionnaire d’application, respon-
De nombreuses fonctions de la lité du composant concerné (appli- sable d’architecture…) ne sont pas
Direction des opérations IT sont cation, serveur…) ; externalisables.
aujourd’hui externalisables dans
le cadre de contrats d’eSourcing s niveau de complexité des presta- Le double enjeu pour la Direction des
IMS (Infrastructure Management tions attendues ; opérations est ensuite d’améliorer la
Services). Dans ce cadre, les princi- qualité de service tout en réduisant
pales craintes clients restent : s niveau de standardisation, d’in- ses coûts. Faire « mieux pour moins
dustrialisation et de mutualisation cher » est possible à la condition
s le monopole du prestataire : le client acceptable ou envisageable ; d’atteindre un fort niveau de stan-
se trouve dans une situation de dardisation, d’industrialisation et de
dépendance vis-à-vis d’un seul et s degré de complexité d’une réversibi- mutualisation des prestations. Cette
unique prestataire unique ; lité potentielle et montant des coûts réussite passe donc par l’adaptation
de reprise/transfert associés. des applications et prestations aux
s la perte de contrôle : le client souf- conditions de fonctionnement dans
fre d’une érosion des compétences La combinaison des critères va les usines des prestataires, et non
et des expertises internes, et n’est induire le niveau d’externalisa- l’inverse. Ces paramètres doivent
plus en situation de maîtriser la tion envisageable. Une application rentrer en ligne de compte lors de
gouvernance du contrat ; innovante et non stabilisée ou une l’établissement ou la revue d’une
application critique et complexe ne stratégie de sourcing : le niveau de
s le statu quo : le client n’a pas béné- pourront faire l’objet d’une externa- « spécifique » attendu ainsi que les
ficié des transformations et innova- lisation complète, seules certaines contraintes potentiellement impo-
tions initialement attendues, ni des prestations pourront être confiées à sées au prestataire en termes de
gains qui leurs avaient été associés un prestataire : hébergement, moni- mutualisation peuvent rendre l’opé-
lors de la signature du contrat. toring et exploitation, administration ration peu intéressante du point de
de certains composants de l’infras- vue économique.
Pour prévenir l’ensemble de ces tructure… Les applications matures
risques, il est fondamental pour la et industrialisées sont quant à elles Par ailleurs dans le cas de prestations
Direction des opérations IT de défi- candidates à un niveau d’externali- très spécifiques, une double problé-
nir et de réviser régulièrement sa sation plus complet. Cependant, et matique entre en ligne de compte :
stratégie de sourcing à l’aune de ses quelle que soit l’application, les fonc-
objectifs propres, mais surtout des tions ayant une très forte proximité s les compétences spécifique-
objectifs globaux de l’entreprise. métier ou un caractère stratégique ment mises en œuvre doivent-
Ainsi, nous constatons actuellement
deux tendances lourdes :
Quels services externaliser en fonction
s un renforcement des équipes inter- de la typologie des applications ?
nes sur les aspects métiers, choix
d’architecture et gouvernance ;
Critères de définition de la
stratégie de sourcing
Dans la pratique, la définition de la
stratégie de sourcing (ainsi que sa
déclinaison opérationnelle) doit se
baser sur une analyse des critères
suivants pour chaque composant
du SI :
Principales sources de gains des opérations IT le plus en amont La transformation est progressive
L’un des principaux objectifs assi- possible dans les phases d’évolution et continue, ce notamment dans le
gnés à la Directions des opérations IT du SI existant – ou de conception cadre des contrats d’eSourcing où
reste (et restera) de réduire les coûts d’un nouveau SI – permet, comme elle doit être anticipée d’un point de
d’exploitation et d’administration du nous l’avons vu précédemment, vue contractuel. Le client s’engage
SI. Dans ce cadre, la Directions des d’assurer un service aligné avec la sur la base d’un projet de transforma-
opérations IT dispose de trois princi- stratégie métier, mais aussi d’optimi- tion clairement identifié et détaillé.
paux leviers : ser financièrement la construction et Aujourd’hui la mise en place des
l’exploitation de ce SI. classiques « gains de productivité »
s transformer : en industrialisant et contractuels n’est plus suffisante.
en standardisant l’exploitation du Enfin, la capacité de choisir toujours
SI pour réduire les coûts directs de le juste niveau de service est égale- Démontrer le ROI des projets de
production des services à volume et ment un élément d’optimisation des transformation
qualité constants ; coûts. Il faut être en mesure d’ajuster Les projets de transformation nécessi-
les niveaux de service aux besoins tent des investissements conséquents
s minimiser les coûts indirects : en réels, afin de ne pas payer de la « sur souvent mal justifiés parce que pré-
menant des actions ciblées pour qualité ». Ceci est particulièrement sentés d’un point de vue trop tech-
maîtriser les errances et deman- vrai pour tous les services ayant un nique auprès des Directions métiers
des des utilisateurs ainsi que les fort impact sur les coûts. ou des Directions générales.
risques portant sur le SI (portabi-
lité, flexibilité…) ; Principaux axes de Aussi, la Direction des Opérations
transformation IT se doit de constituer un business
s adopter une démarche d’amélioration Les principaux axes de transforma- case pour chacun des projets de
continue : pour garantir le dimen- tion de l’exploitation et de l’adminis- transformation afin :
sionnement optimal des infrastruc- tration du SI sont actuellement :
tures et le juste niveau de service. s d’être en mesure de justifier les
s l’implémentation des meilleures gains attendus face aux investisse-
En fonction du niveau d’industria- pratiques des référentiels eSCM, ments à mettre en œuvre ;
lisation initial des prestations une ITIL, ISO 27001, notamment pour
cible de 15 % de réduction des coûts être en conformité avec les usines s de caractériser clairement l’impact
récurrents n’est pas irréaliste. Nous de production des prestataires ; positif des transformations sur les
estimons qu’à la cible, environ 70 % services délivrés aux métiers ;
des prestations d’exploitation et d’ad- s la mise en œuvre de transforma-
ministration sont standardisables au tions techniques (virtualisation, s d’obtenir l’adhésion des métiers
sein des usines prestataire. consolidation, mutualisation…) ; afin qu’ils deviennent sponsors de
ces projets.
La réduction des coûts indirects s la rationalisation des outils de ser-
passe par des actions en profondeur vice management par la mise en L’exercice n’est pas toujours simple,
sur le système d’information pour par œuvre de solutions standardisées mais il est salutaire.
exemple diminuer le niveau d’inci- et mutualisées.
dents, ou par des actions de for-
mation auprès des utilisateurs pour
limiter les interventions coûteuses Les transformations et transferts successifs
de support. Prévenir la survenue de
coûts exceptionnels liés à l’obsoles-
cence ou à la non portabilité du SI
doit aussi faire l’objet d’une atten-
tion particulière. Dans ce cadre, il
est fondamental de mettre en place
une veille technologique, et d’anti-
ciper les contraintes d’exploitation,
d’administration, de support et de
sécurité du SI dès sa conception.
Ainsi, l’implication de la Directions
La Direction des opérations IT, en etc…) est fondamentale. Et ce SI nouveaux talents pour réussir plei-
tant que responsable des opérations est de fait constitué d’applications nement sa mutation.
récurrentes du système d’informa- interconnectées, où la bonne circu-
Finalement, la Direction des opéra-
tion, vit de grandes transformations : lation des flux et l’enchaînement des
tions IT doit apprendre une nouvelle
la continuité de la disponibilité phases de traitement implique une
langue : elle sait (très bien) parler
du fonctionnement du SI devient vision unifiée, trans-technologies des
technique, il faut qu’elle parle dans
une des premières priorités de la activités d’exploitation.
le langage de l’entreprise à savoir
DSI, et peut même parfois prévaloir
La Direction des opérations doit offrir projet, business case et retour sur
sur la mise en œuvre de nouvelles
la visibilité sur son activité, gérer la investissement. La montée des atten-
fonctionnalités ; ainsi les opérations
relation avec ses clients, s’engager tes des DSI et de leurs clients en
deviennent un acteur qui n’intervient
sur des niveaux de services révisés matière d’innovation technologique
plus en bout de chaîne, sur le mode
régulièrement, disposer de process de la DSI est un exemple qui montre
« l’intendance suivra », mais un par-
fiables et aussi de mécanismes bien que l’attente est là du côté des
tenaire important en lien direct avec
apportant souplesse et réactivité : utilisateurs.
les métiers au quotidien : la Direction
en un mot concilier industrialisation
de la production, rebaptisée Direction
Autre illustration, les projets d’infras-
des activités et mutualisation des
des opérations est garante d’un ser-
tructures font maintenant partie du
ressources avec une écoute client et
vice informatique global et stable
portefeuille de projets géré dans les
une participation aux projets dès les
pour l’enteprise.
organisations matures.
phases amont de ces derniers.
L’organisation qui se met en place
Certains pourront regretter la fin
Ce changement de paradigme passe
est donc « orientée services » et non
d’une « tour d’ivoire », d’un bastion
par une mutation de l’organisation
plus basée sur une décomposition
à part au sein même des DSI : l’enjeu
dans une approche résolument orien-
technologique de l’exploitation des
n’est pas de diminuer l’importance
tée service (alignement des objectifs
infrastructures.
de la nécessité de compétences tech-
de la Direction des opérations à ceux
niques au sein des organisations de
Parce que la Direction des opérations de l’entreprise, mise en oeuvre d’une
production, mais bien au contraire de
est d’abord constituée de « techni- gestion de la relation client, implé-
devenir un partenaire des décisions
ciens », les aspects purement tech- mentation de Centre de Services
concernant le SI, dont l’apport est
niques ou technologiques ont trop Partagés…) mais aussi par un renou-
intelligible par toutes les entités et
naturellement tendance à prendre vellement significatif des compéten-
reconnu par les décideurs.
le pas sur le reste des activités de ces. Les métiers de la production
gestion récurrente du SI. La compré- informatique ont trop longtemps été
hension des enjeux métiers liés au considérés comme rébarbatifs et trop
bon fonctionnement du SI exploité peu mis en valeur au sein des cursus
(impact d’un arrêt, maîtrise des de formation. La Direction des opé-
processus de restitution du service, rations IT doit attirer désormais de
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