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Connaissance et Maîtrise des Phénomènes Physiques et Chimiques

ÉCOULEMENT DES FLUIDES

CARACTÉRISTIQUES DES ÉCOULEMENTS DE FLUIDES VISQUEUX


C4 -2
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle

I - NOTION DE PERTE DE CHARGE ................................................................................................. 1

II - DIFFÉRENTS RÉGIMES D'ÉCOULEMENT................................................................................... 2

III - PARAMÈTRES INTERVENANT DANS LES PERTES DE CHARGE ............................................ 7

1 - Nature du fluide ................................................................................................................................. 7


2 - Caractéristiques des appareillages.................................................................................................... 7
3 - Conditions de l'écoulement................................................................................................................ 8

IV - CALCUL DES PERTES DE CHARGE EN LIGNE ........................................................................ 44

1 - Loi de pertes de charge ..................................................................................................................... 8


2 - Détermination du facteur de frottement ............................................................................................. 9
3 - Détermination des pertes de charge par l'utilisation des abaques de Paul Lefèvre ........................ 10

V - PERTES DE CHARGES SINGULIÈRES...................................................................................... 12

1 - Coefficients de résistance................................................................................................................ 12
2 - Longueurs droites équivalentes....................................................................................................... 12
3 - Pertes de charge dans les vannes automatiques............................................................................ 14

VI - MESURE DES PERTES DE CHARGE SUR SITE ....................................................................... 14


1 - Mesure des pertes de charge de la ligne d'aspiration d'une pompe ............................................... 14
2 - Mesure des pertes de charge de la ligne de refoulement d'une pompe.......................................... 15

VII - PERTES DE CHARGE DANS LES ÉCOULEMENTS GAZEUX .................................................. 16

PLANCHES :
Planche n°1 : Pertes de charge des liquides dans les conduites
Planche n°2 : Tableau des longueurs droites équivalentes
Planche n°3 : Diagramme des longueurs droites équivalentes
Planche n°4 : Pertes de charges des gaz dans les conduites

Ce document comporte 22 pages


BA FLU - 02310_A_F - Rév. 2 18/04/2006

 2006 ENSPM Formation Industrie - IFP Training


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C 4 -2

I- NOTION DE PERTE DE CHARGE


Lors de l’écoulement des fluides réels, il apparaît des frottements entre les particules de fluide et entre fluide
et paroi. Ces frottements ont pour origine la vitesse et la viscosité du fluide. Partant de la paroi d’une conduite
par exemple, le frottement entre les particules en mouvement et les aspérités de la surface interne du tube
génère des forces de frottement retardatrices qui s’opposent à l’avancement du fluide. Ces forces se
propagent ensuite au sein du fluide en prenant d’autant plus d’importance que la turbulence de l’écoulement
est grande et conduisent à une dégradation de l’énergie ou charge totale possédée par le fluide.

Cette perte d’énergie doit être compensée par l’apport d’une quantité équivalente d’énergie par les machines
tournantes.

La perte d’énergie correspondante est dissipée sous forme de chaleur et est appelée perte de charge.

Les pertes de charge dépendent essentiellement :

- de la nature du fluide véhiculé et plus spécialement de sa viscosité

- des caractéristiques des appareillages dans lesquels s’effectuent l’écoulement : section


de passage, état de surface, encrassement, “accidents” de tuyauterie (vanne, robinet, filtre,
clapet, orifice, etc.), longueur d’écoulement

- des conditions de l’écoulement et notamment de la vitesse moyenne de circulation du


fluide

En pratique, et en première approximation, les pertes de charge se manifestent le plus souvent par une chute
de pression le long de l’écoulement mais il faut prendre garde au fait qu’une baisse de pression n’est pas
toujours une perte de charge.

Sur le plan de la conservation de l’énergie, l’existence des pertes de charge se manifeste de la façon
suivante

1 2
D T 389 A

- Fluide non visqueux

charge totale charge totale


en ➀ = en ➁

- Fluide visqueux

charge totale charge totale perte de charge


en ➀ = en ➁ + de ➀ à ➁

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En appelant ∆Pf (f = frottement) la perte de charge ➀ à ➁ on a

charge totale charge totale


en ➀ = en ➁ + ∆Pf

L’estimation ou le calcul des pertes de charge exige de définir préalablement le régime d’écoulement dans
lequel on se trouve.

II - DIFFÉRENTS RÉGIMES D’ÉCOULEMENT


Les écoulements industriels peuvent être rattachés à deux régimes principaux

• l’écoulement laminaire caractérisé par :

- la répartition parabolique des vitesses dans une section de conduite

- la perte de charge proportionnelle au débit : si le débit est multiplié par 1,2 la perte
de charge est multipliée par la même valeur

Fluide
visqueux
Vitesse
Faible
D T 390 A

vitesse

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C 4 -2

Le schéma ci-dessous illustre l’évolution des pertes de charge dans le cas d’un écoulement
laminaire. A altitude constante (conduite horizontale) la perte de charge se traduit par une
chute de pression statique. Si le débit double (Q2 = 2 Q1 ) la perte de charge double
(∆Pf2 = 2 ∆Pf1).

Prise de pression
statique

Fermé
Alimentation
sous charge
constante
débit nul

Chute de pression
∆P1

Réglage
du débit

Indicateur coloré
Débit faible Q 1

Chute de pression
∆ P 2 = 2∆ P 1

D T 391 A

Écoulement
en filet
rectiligne
Débit faible Q 2 = 2 Q 1

• l’écoulement complètement turbulent caractérisé par :

- la répartition des vitesses (sauf au voisinage des parois) pratiquement uniforme


compte tenu de la turbulence
- la perte de charge proportionnelle au carré du débit : si le débit est multiplié par 2, la
perte de charge est multipliée par 4

Conditions habituelles
d'écoulement Vitesse
D T 392 A

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Traduite en chute de pression statique dans une conduite horizontale, la perte de charge
correspondante apparaît sur le schéma ci-dessous. Elle est multipliée par 4 si le débit est
multiplié par 2.

∆ P3

Indicateur
coloré
Débit important Q 3

∆P1 = 4 ∆ P3

D T 391 B
Indicateur
coloré
Débit important Q 4 = 2 Q 3

Le régime d’écoulement dépend des caractéristiques de l’écoulement et des propriétés du fluide. Il


peut être caractérisé par le calcul d’un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds.

u vitesse moyenne en m/s


u.D.ρ D diamètre intérieur en m
Nombre de Reynolds Re = ρ masse volumique en kg/m3
µ
µ viscosité dynamique en Pa.s

En pratique, on préfère faire apparaître le débit volume Qv et la viscosité cinématique ν. On obtient


alors la formule suivante

Qv débit volume en m3/h


Qv
Nombre de Reynolds Re = 3,54 . 104 D diamètre intérieur de la
D.ν conduite en cm
ν viscosité cinématique en cSt
(centistoke) ou mm2 /s

Si on désire utiliser le débit masse Qm on a

Qm débit massique en kg/h


D en cm
Qm µ viscosité dynamique en
Nombre de Reynolds Re = 35,4 .
D.µ mPa. s (ou cP)

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On considère que pour Re < 2100, le régime est laminaire et que pour Re > 40 000, le régime est
complètement turbulent. Entre ces 2 valeurs on trouve un régime dit trouble, souvent instable et
pour lequel la valeur des pertes de charge est difficile à calculer. En général, on admet de considérer
l’écoulement comme turbulent à partir de la valeur 2100 du nombre de Reynolds.

En résumé :

Régime laminaire : Re < 2100

Régime turbulent : Re > 2100

2
KQ
Log ∆P

=
∆P
KQ 2
∆P
e
p olé
x tr a
nt e
ule
turb
i me
r ég
du
L oi

= ?
∆P

Points
expérimentaux
Q
=k

Complètement
∆P

Laminaire Troublé Turbulent turbulent


Log Q
D T 798 A

QRe = 2100 QRe = 40000 ou


Log u
FRONTIÈRES

Loi des pertes de charge selon les régimes d'écoulement

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Application

Quel est le régime d'écoulement pour les conditions données ci-dessous ?

Petit Ø Grand Ø
liquide visqueux liquide peu visqueux

tuyauterie 1" (DN 25) 12" (DN 300)


Ø intérieur (cm) 2,66 30,32

section (m 2)

débit (m 3/h) 1,5 200

vitesse (m/s)

viscosité (cSt) 40 2

Re

Régime d'écoulement

Conclusion :

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III - PARAMÈTRES INTERVENANT DANS LES PERTES DE CHARGE


Les pertes de charge ou perte d’énergie dans les écoulements, représentent sensiblement au niveau d’une
usine, les dépenses engagées par le pompage des liquides ou la compression des gaz. Par exemple, cela
correspond approximativement à 7 % de la consommation d’énergie d’une raffinerie classique.

Les pertes de charge constituent un facteur essentiel de résistance à l’écoulement qui dépend du fluide, des
caractéristiques des appareillages rencontrés et des conditions de l’écoulement.

1- NATURE DU FLUIDE
Celle-ci est caractérisé essentiellement par :

- la viscosité (ν) qui détermine prioritairement l’aptitude d’un liquide à l’écoulement. Il est clair
que les frottements internes au fluide augmentent avec la viscosité et qu’il en est de même
en conséquence pour les pertes de charge.

Dans les mêmes conditions d’écoulement liquide on a par exemple la correspondance


suivante :

viscosité 1 cSt → 100 cSt


perte de charge : ∆Pf → 3 x ∆Pf

- la densité (d) ou masse volumique (ρ) du liquide

2- CARACTÉRISTIQUES DES APPAREILLAGES


Celles-ci concernent d’abord la conduite pour laquelle interviennent :

- la longueur L d’écoulement

- le diamètre intérieur D

- l’état de surface de la conduite qui influe sur les frottements entre fluide et paroi. Cet état de
surface est caractérisé par la rugosité absolue ε du tube qui correspond à la hauteur
moyenne des aspérités mesurée au palpeur. On donne ci-dessous quelques valeurs de
rugosité absolue

Fonte : 0,26 mm
Acier : 0,046 mm
Tubes réalisés par étirage
dans une filière (verre,
PVC, cuivre, aluminium) : 0,0015 mm
Béton centrifugé : 0,3 à 3 mm

On définit également la rugosité relative ε/D rapport de la rugosité absolue au diamètre intérieur du
tube.

Les pertes de charge sont évidemment également conditionnées par la présence d’accessoires de
tuyauterie tels que : vanne, robinet, filtre, clapet, orifice, … qui constituent des obstacles au bon
écoulement du liquide et génèrent des turbulences et des frottements importants.

Les pertes de charge introduites par les accessoires de tuyauterie sont appelées pertes de charge
singulières.

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3- CONDITIONS DE L’ÉCOULEMENT
Celles-ci concernent essentiellement le débit volume de fluide et donc la vitesse moyenne
d’écoulement qui détermine pour une grande part le régime d’écoulement.
Dans la grande majorité des cas industriels, l’écoulement est turbulent et les pertes de charge
varient comme le carré du débit.
Cela signifie que lorsqu’on double la vitesse, les pertes de charge sont multipliées par 4, lorsqu’on la
triple, elles sont multipliées par 9. Le choix de la vitesse d’écoulement est donc important et résulte du
meilleur compromis économique entre :
• une faible vitesse conduisant à des pertes de charge modérées mais à des tuyauteries
onéreuses, de grand diamètre
• une vitesse forte permettant des diamètres plus faibles mais conduisant à de plus grandes
pertes de charge, coûteuses en énergie
Ceci conduit pour les liquides à des vitesses économiques dans les installations industrielles de l’ordre
de 1 à 6 m/s (soit 3,5 à 20 km/h).
Dans le cas de distances importantes comme pour les pipelines, le choix de la vitesse est fait par les
opérateurs en fonction, par exemple, du coût énergétique et de l’urgence de la demande. Les vitesses
pratiquées actuellement vont de 0,8 à 2 m/s.
Les écoulement gazeux se font dans une plage de vitesse allant de 10 à 50 m/s.

IV - CALCUL DES PERTES DE CHARGE EN LIGNE

1- LOI DE PERTES DE CHARGE


De nombreuses méthodes permettent d’accéder à la détermination des pertes de charge. A la base
celles-ci résultent d’une loi générale qui exprime la perte de charge ∆Pf en unités de pression de la
manière suivante :

L u2
perte de charge ∆Pf = f . . ρ .
D 2

Dans cette formule générale


∆Pf est la perte de charge en Pa
L est la longueur de conduite en m
D est le diamètre intérieur en m
ρ est la masse volumique du liquide en kg/m3
u est la vitesse moyenne du fluide en m/s
f est le nombre sans dimension appelé facteur de frottement ou coefficient de friction
dont la valeur dépend notamment du régime d’écoulement

Dans les formules de détermination des pertes de charge qui peuvent être écrites différemment, en
faisant apparaître par exemple le débit du fluide tous les paramètres sont facilement accessibles, le
seul problème restant étant la détermination de f.

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Il existe parallèlement de nombreuses formules pratiques permettant d’accéder aux pertes de charge.
Parmi celles-ci, les formules suivantes est souvent utilisées lorsque les pertes de charge sont
exprimées en pression

∆Pf en bar
2 Qv en m3/h
L d Qv
∆Pf = 6,254 f D en cm
D5 L en m
d= densité

et lorsque les pertes de charge sont exprimées en m de liquide

hf en m
2 L en m
L x Qv
hf = 63,8 f Qv en m3 /h
D5 D en cm

Cette dernière formule montre qu'exprimées en mètre de liquide, les pertes de charge sont
indépendantes de la densité.

On peut, à partir des formules précédentes, constater que si f ne varie pas de façon sensible :

- la perte de charge est :

• inversement proportionnelle au diamètre pour une vitesse d’écoulement identique


ce qui montre que dans les petites conduites (diamètres < 20 mm) la perte de
charge est toujours élevée

• inversement à la puissance 5 du diamètre pour un débit identique (choisir un


diamètre 2 fois plus faible c’est avoir 32 fois plus de pertes de charge)

- le débit dans une tuyauterie pour laquelle les pressions amont et aval sont imposées (réseau
d’eau et pression atmosphérique par exemple) est proportionnel au rapport des diamètres à
la puissance 2,5 soit pour un diamètre 2 fois plus petit 5,6 fois moins de débit.

2- DÉTERMINATION DU FACTEUR DE FROTTEMENT


• en RÉGIME LAMINAIRE le facteur f est inversement proportionnel au nombre de Reynolds. Il
est calculé par la formule

nombre de Reynolds
facteur de frottement en 64
f = Re :
régime laminaire Re (Re < 2100)

Il est à signaler que les écoulements qui se déroulent dans ces conditions répondent à la loi de
Poiseuille mise en application dans les viscosimètres à capillaire qui permettent de déterminer
la viscosité cinématique des liquides.

• en RÉGIME TURBULENT le facteur f dépend non seulement du nombre de Reynolds, mais


aussi de l’état de surface interne du tube caractérisé par sa rugosité relative ε /D.

Plusieurs formules permettent de l'estimer, l'ordre de grandeur est de 0,02.

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3- DÉTERMINATION DES PERTES DE CHARGE PAR L’UTILISATION DES ABAQUES


DE PAUL LEFEVRE
A l’époque où les calculatrices ne faisaient pas encore partie de l’univers quotidien on cherchait à
éviter l’utilisation de formules complexes et à créer des outils graphiques plus pratiques permettant
d’accéder plus rapidement aux résultats souhaités. Ces outils restent d’actualité, en particulier les
abaques de Paul Lefèvre (ancien professeur à l’ENSPM) publiés par l’A.F.T.P.

La 9ème édition de ces abaques publiés en 1990 comprend 2 fascicules :

• le premier permet le calcul des pertes de charge des liquides dans des conduites de 5 mm à
100” (2490 mm)
• le second est relatif aux pertes de charge des gaz et vapeur dans des conduites de 1/2”
(15,8 mm) à 40” (990 mm)

Ces abaques sont conçus pour les tubes normalisés en acier du commerce. En annexe, Planche 1,
l'abaque correspondant à un tube de 6" (DN 150) liquide.

Le mode d’utilisation est le suivant

• repérage du débit sur l’échelle horizontale inférieure (en m3/h). Il est à signaler que l’échelle
horizontale supérieure fournit la vitesse correspondante

• rappel sur la courbe correspond à la viscosité du liquide

• lecture à droite ou à gauche de la valeur permettant d’accéder à la perte de charge

Selon la lecture choisie (3 possibilités), le calcul de la perte de charge est approché différemment.

• lecture à droite en % de la longueur de conduite

La valeur obtenue exprime la perte de charge en mètre de liquide pour 100 m de conduite.

C'est l'échelle de grandeur la plus pratique à utiliser car elle s'exprime directement en m de pertes de
charge et qu'elle est indépendante de la densité.

• lecture à gauche en bar/km pour d = 1

La perte de charge en bar est obtenue par

lecture ∆Pf en bar


∆Pf = à gauche x L x d L en km
en bar d densité

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Application

Calculer les pertes de charge en m de liquide et en bar dans le cas de l’écoulement liquide :

Ø 6" : QV = 200 m3/h ; υ = 2 cSt ; longueur de conduite L = 100 m

• Lecture à droite = %

hf = m/100 m de conduite

Soit pour 100 m de conduite

hf = m de liquide

• Lecture à gauche = bar/km pour d = 1

∆Pf = bar

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V- PERTES DE CHARGE SINGULIÈRES


Deux méthodes principales sont habituellement utilisées pour calculer les pertes de charge singulières
introduites par les accessoires et “accidents” de tuyauterie.

La première méthode consiste à affecter à chaque accessoire un coefficient de résistance K qui, multiplié
par l’énergie cinétique du fluide, détermine la perte de charge.

La seconde fait appel à la notion de longueur de conduite droite équivalente qui consiste à traduire la
perte de charge induite par l’accessoire en longueur droite provoquant la même perte d’énergie.

1- COEFFICIENTS DE RÉSISTANCE
Les coefficients de résistance K ont été déterminés expérimentalement et la perte de charge est en
unité d’énergie définie par :

u2 K coefficient de résistance de l’accessoire


Perte de charge accessoire = K u en m/s
2
perte de charge en J/kg

La perte de charge étant de préférence exprimée en hauteur de liquide, on a :

hf en m
u2 K coefficient de résistance de l’accessoire
Perte de charge accessoire h f = K u en m/s
2g
g = 9,81 m/s2

La correspondance en bar est obtenue par

hf . d hf en m
∆Pf
= d densité liquide
accessoire 10,2 ∆Pf en bar

Les valeurs de K pour robinet, clapet, raccord, coude, élargissement, contraction, convergent peuvent
être obtenues par des tables de données.

2- LONGUEURS DROITES ÉQUIVALENTES


Chaque accessoire est dans ce cas assimilé à une longueur droite supplémentaire de tuyauterie de
même diamètre. On ajoute alors aux longueurs réelles de conduite droite les longueurs équivalentes
des accessoires et on applique à la nouvelle longueur totale ainsi obtenue le calcul de perte de
charge.

Les planches 2 et 3 présentent deux possibilités d’accès aux longueurs droites équivalentes.

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Application

Sur 500 m de conduite 6", 100 m3/h, 2 cSt, d = 0,800, on trouve 4 robinets-vannes et 1 clapet anti-
retour.

Déterminer la perte de charge globale correspondante.

• Pertes de charge en ligne

∆Pf ligne = bar

• Pertes de charge singulière

∆Pf singulière = bar

• Pertes de charge totale

∆Pf TOTALE = bar

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3- PERTES DE CHARGE DANS LES VANNES AUTOMATIQUES


Le rôle d'une vanne est d'absorber de l'énergie hydraulique en créant une perte de charge appropriée
et réglable.

Celle-ci dépend des dimensions de la vanne et de son ouverture. Elle est donc variable sur le circuit
qui "régule".

Pression
Pamont
Perte
Chute de de charge
pression Paval
Récupération
de pression
Pmini

D IRA 100 A
Entrée Section Sortie
bride amont contractée bride aval

VI - MESURE DES PERTES DE CHARGE SUR SITE


On peut observer et mesurer les pertes de charge d’une ligne en comparant la pression indiquée sur un
manomètre entre le moment où le débit est nul et celui où le débit est établi.

Pour faire la comparaison, il est indispensable de conserver la même disposition d’installation et la même
température.

1- MESURE DES PERTES DE CHARGE DE LA LIGNE D’ASPIRATION D’UNE POMPE


A l’aspiration, le niveau dans le ballon restant constant, la mise en route de la pompe avec débit établi
modifie la position du manomètre. On peut constater que la pression diminue au fur et à mesure de
l’augmentation du débit.

Pasp DPf

P
D T 397 A

Pompe arrêtée Pompe en service


(débit établi)

La différence entre l’indication à débit nul et celle à débit établi représente les pertes de charge à
l’aspiration.

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2 - MESURE DES PERTES DE CHARGE DE LA LIGNE DE REFOULEMENT D’UNE


POMPE
Au refoulement d’une pompe et on peut lire le manomètre Pref à débit nul quand :

- la pompe est arrêtée


- la vanne aspiration est fermée
- la vanne de refoulement est ouverte
- le by-pass du clapet est ouvert

mais aussi à condition que la pression PBr et le niveau hr, dans le ballon soient établis.

PBr

hr

Pref.

D T 398 A
Dans ce cas la variation de Pref entre le moment où le débit est nul et le moment où le débit est établi,
représente les pertes de charge au refoulement.

∆ Pf
Pref.
à débit nul Pref.

Prefoulement
D T 399 A

Pompe arrêtée Pompe en service


(à débit établi)

On peut aussi calculer la pression qu’indiquerait le manomètre Pref à débit nul, (on néglige l’énergie
cinétique dans la conduite au droit du manomètre).

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Elle serait égale à la somme de :

- la pression du ballon : PBr

hr . D
- l’effet de la hauteur de liquide Pr =
10,2

il s’ensuit qu’à débit nul ; pompe arrêtée :

hr . d
Pref = PBr +
10,2

Avec P Br pression du ballon de refoulement et hr différence de hauteur entre le niveau du liquide dans
le ballon et le manomètre.

VII - PERTES DE CHARGE DANS LES ÉCOULEMENTS GAZEUX


Le calcul des pertes de charge dans les écoulements gazeux est rendu difficile par l'influence de la
chute de pression (due aux pertes de charge) sur la masse volumique du gaz.

La baisse de pression conduit aussi à une baisse de température qui en dehors de vitesse élevée est
négligeable.

La vitesse dans une conduite de diamètre constant augmente donc avec la chute de pression.

La viscosité elle-même dépend de la pression et de la température mais ne change de façon sensible


que pour des variations importantes de ces grandeurs.

Le calcul peut cependant être conduit comme pour les liquides à condition de choisir des tronçons de
conduite où :

- la température ne varie pas (écoulement isotherme)

- il n'y a pas d'échange de chaleur avec l'extérieur (écoulement adiabatique)

- la variation de pression sur le tronçon reste faible ce qui permet de considérer qu'il n'y a pas
d'influence notable de la détente sur :
• la température
• la masse volumique
• la viscosité

La chute de pression dans les vannes, bien que se faisant généralement avec une baisse limitée de
température, modifie largement la masse volumique. La vitesse du gaz dans la conduite avale et donc
la perte de charge dépend de la chute de pression dans la vanne. Ce calcul est alors relativement
complexe et nécessite au moins une méthode itérative longue à appliquer.

D’autres méthodes de calcul peuvent être employées.


• Des méthodes de calcul spécifiques à l’écoulement sont utilisées par exemple pour le calcul de
gazoduc de grande longueur.
• Il existe également des abaques de Paul Lefevre pour les gaz et vapeurs dont l’utilisation est
similaire aux abaques pour les liquides.

L'abaque de la planche 4 correspond à un tube de 6" (DN 150).

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Le mode d'utilisation est le suivant :

– repérage du débit (en kg/h ou t/h) en abscisse

– la double échelle donne la vitesse du gaz pour une masse volumique de 1 kg/m3. Diviser la
valeur lue par la masse volumique du gaz pour obtenir la vitesse réelle dans la conduite

– rappel sur la courbe correspondant à la viscosité en Cp

– lecture sur l'ordonnée, de la perte de charge exprimée en bar/km pour p= 1 kg/m3. Diviser
la valeur lue par la masse volumique du gaz véhiculé en kg/m3

Application

Calculer la perte de charge dans une tuyauterie (Ø : 6"; L = 1500 m) dans les conditions suivantes :

Qm = 1,4 t/h p = 7 kg/m3 µ = 17 x 10–3 Cp P = 6 bar abs.

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PERTES DE CHARGE DES LIQUIDES DANS LES CONDUITES – Planche 1 –


— Pour un diamètre intérieur de 154 mm - 6"—
Tube DN : 150
0,2 0,3 0,4 0,5 1 1,5 2 3 4 5 6 7 8 9 10
100 100
90 Vitesse (m/sec) 90
80 80

500
70 70
60 60
Pertes de charge en (bar/km) pour d = 1

50 50

40 40

30 30

20 20

40 0
15 15
00
10
300

10 10
9 9
50

8 8

Pertes de charge en % de longueur de conduite (m de liquide)


7 7
0
10 2 0 3

6 6
100 2 0 0

5 5

4 4
23 5

3 3
0 ,6 1

2 0 2
50
0
1,5 40 1,5

0
30
1 1
0,9 0,9
0
0,8 20 0,8
0,7 0,7
0,6 0,6
0,5 0,5

0
0,4 10 0,4

0,3 0,3

0,2 0,2

0,15 50 0,15
10 20
30

D TH 1014 A
3 5

Débit (m3/h)
0 ,6
1 2

0,1 0,1
10 15 20 30 40 50 60 70 80 90 100 150 200 300 400 500 600 700800900

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C 4 -2

TABLEAU DES LONGUEURS DROITES ÉQUIVALENTES

— Planche n°2 —

Diamètres en mm 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Coude à 90° R/D = 2 1 1.7 2.5 3.2 4 5 6 7 8

Coude à 90° R/D = 1,5 1.5 2.5 4 5 6 7.5 9 11 12.5

Coude en fonte 3.2 7.5 12.5 18 24 30 38 44 50

Coude en tôle 7.5 17.5 29 42 56 70 87 102 115

Lyr"e R/D = 6 4 9.5 14.5 20 27 33 41 48 54

Lyre à plis 5 12 18.5 26 34 42 52 61 69

Coude à plis R/D = 2 1.7 2.8 4.2 5.5 6.5 8.5 10 12 13.5

Coude à plis R/D = 1,5 2.4 4 6.5 8 9.5 12 14.5 17.5 20

3.6 5.4 8 6.3 15.5 21 26 32 36


4.5 7 9.5 14 19 25 31 38 43

5 11.5 17.5 26 36 47 65 74 84

4.5 9 14.5 20 26 34 41 47 54

Robinet à soupape 13 31 50 73 100 130 160 200 250

Robinet d'équerre 10 20 32 45 61 77 95 115 130

Clapet de non retour 3.2 7.5 12.5 18 24 30 38 44 50

Vanne à siège parallèle 0.6 1.5 2 3 4 5 6.5 7.5 8.5


D CONS 1319 B

Les longueurs équivalentes sont exprimées en mètres

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C 4 -2

DIAGRAMME DES LONGUEURS – Planche n°3 –


DROITES ÉQUIVALENTES

Exemple : La ligne pointillée montre que la


perte de charge provoquée par un coude
ordinaire de 6" est la même que celle
provoquée par 5 m de tuyau 6" standard.
Note : Pour les élargissements et contractions
brusques prendre le petit diamètre d sur
l'échelle de la dimension du tuyau.

1000
Robinet à soupape ouvert Vanne à coin
3/ fermée
4
1/ fermée 500
2
1/ fermée
4
ouverte 300
50
200 48
42
Robinet d'équerre ouvert Té ordinaire 100 36
30 30

50 Diamètre nominal du tuyau standard, en pouces 24


Longueur équivalente de tuyau droit, en mètres

Coude à angle droit 22


20 20
30 18
16
Clapet à battant ouvert 20 14
Ajutage "Borda"
12
d 10 10 10 Diamètre intérieur, en pouces
D
9
8
Élargissement brusque 5
Coude double r = d 7
d/ = 1/
D 4 6
d/ = 1/ 3
D 2 5 5
d/ = 3/
Té ordinaire D 4 2 41/2
d 4
sortie latérale D
31/2
1 2 3
Ajutage ordinaire
d 21/2
Coude ordinaire ou sortie D 0,50 2
direct té réduit 1/2 2
Contraction brusque
d/ = 1/ 0,30 11/2
D 4
d/ = 1/ 0,20 11/4
D 2
Coude à rayon moyen (rayon d/ = 3/
D 4 1
court pour coude à brides ) ou sortie 1
0,10
directe pour té réduit 1/4 3/
4
Coude à 45°
0,05 1/
2
D T 719 D

Coude à grand rayon ou 0,03 0,5


sortie directe, té normal

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C 4 -2

PERTES DE CHARGES DES GAZ DANS LES CONDUITES


— Pour un diamètre intérieur de 154 mm - 6"— – Planche n°4 –

Vitesse (m/s) pour ρ. = 1

Débit (t/h)
Perte de charge (bar.10–3/km) (pour ρ. = 1)

Perte de charge (bar/km) (pour ρ. = 1)

Débit (t/h)
D TH 1222 A

Vitesse (m/s) pour ρ. = 1

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