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La Penalisation Et La Depenalisation Du Droit Des Affaires
La Penalisation Et La Depenalisation Du Droit Des Affaires
MARGHICH Younes
Harti Omar
RJAFIALLAH Hatim
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Partie II : La législation marocaine
penche-t-elle vers une pénalisation ou
dépénalisation du droit des affaires ?
Chapitre I : Les conséquences et les
choix qui ressortent de la pénalisation
de la vie des affaires
Section I : La modification des
comportements au sein de l’entreprise
comme solution à la pénalisation des
affaires
Section II : La modification dans les
décisions de gestion comme solution à
la pénalisation des affaires
Chapitre II : La tendance de la
législation marocaine concernant le
double mouvement de pénalisation et
dépénalisation du droit des affaires
Section 1 : La tendance générale serait
à l’assouplissement des peines
Section 2 : Les propositions innovantes
du projet de dépénalisation
Conclusion
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Introduction
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Aux commencements, mythiques et historiques, des sociétés, le
pouvoir se manifeste d’abord comme un pouvoir qui dit le
permis et le défendu. On peut dire donc que la ’pénalisation’
est, véritablement un moment fondateur des sociétés ; une
manière pour le groupe, de rendre tangible à tous, à l’intérieur
comme à l’extérieur, son projet d’exister et de durer en tant
que groupe soumis à une même règle, avec un certain ordre
que le droit pénal a pour raison d’être de manifester de
protéger. C’est alors, que l’objectif premier de la pénalisation,
c’est l’affirmation de valeur par le prix que la société au respect
de ses règles et la réprobation qu’elle lie à leur transgression.
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modifiée par la loi 20-05) de limiter les différentes perversités
qui touchent ce milieu ?
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Section 1 : La tendance générale serait à l’assouplissement des
peines
2) Le rôle du juge :
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pénalisation qui actuellement constitue le seul élément de
régulation des sociétés.
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L'astreinte est une pénalité de retard qui tend à se substituer
aux sanctions pénales. Sa nature juridique est cependant
indécise. Certaines décisions de la Cour suprême l'assimilent à
une indemnité. D'autres la proclament absolument
indépendante des dommages-intérêts avec lesquels elle peut se
cumuler. En dépit de cette incertitude, l'astreinte reste une
sanction pécuniaire particulièrement opportune toutes les fois
qu'il s'agit d'assurer l'exécution forcée d'une obligation de faire
ou de ne pas faire.
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présentation de faux bilans, …), ou qu’il s’agisse d’autres droits pénaux plus
spécifiques, les Juges répressifs n’hésitent plus à rechercher la responsabilité
directe du dirigeant.
Le chef d’entreprise de par son par son pouvoir ainsi que l’intérêt recherché
derrière l’infraction, se distingue des autres délinquants de droit commun.
En quoi alors l’acte délictueux d’un chef d’entreprise se distingue t-il d’autres
agissements délictueux de façon pertinentes au regard du droit pénal, c'est-à-dire
d’une manière susceptible d’influer sur l’appréciation par le juge de la
responsabilité pénale de ce dirigeant ?
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Ce calcul prêté au chef d’entreprise doit attirer l’attention sur l’autre aspect de
cette particularité. Au contraire, par exemple, du voleur d’autoradio, qui ne se
demande pas, au moment du vol, s’il commet ou non un délit, le chef
d’entreprise va a maintes hypothèses hésiter sur la conduite à adopter, consulter,
et parfois s’entendre répondre que tel choix soit jugé répréhensible. Cette
hésitation ne lui profitera en rien sur le plan pénal et ce, même si on lui avait dit
qu’il y avait très peu de chances que le choix qu’il envisageait soit jugé
répréhensible : il a malgré tout pris la décision d’accomplir l’acte répréhensible,
et plaider qu’il l’a fait dans le souci d’agir au mieux reviendrait à substituer la
recherche du mobile de l’acte à celle de l’élément intentionnel du délit, ce que le
droit pénal se refuse évidement à faire.
Et prétendre avoir agi non par fait exprès mais par négligence ou inattention
présente deux redoutables inconvénients. Le chef d’entreprise qui affirme avoir
agi sans réflexion, sans discernement et contrôle fait aussitôt figure de mauvais
dirigeant ; soit ce qu’il dit n’apparait pas crédible en sorte qu’en plus sa sincérité
est mise en cause soit l’excuse qu’il avance est prise pour ce qu’elle est : l’aveu
d’une autre faute, une faute de gestion, faite d’incompétence ou de légèreté.
Faute certes moins grave puisqu’elle n’est pas pénale, mais qui prête confusion
entre les différents ordres de responsabilité.
Pour ce qui nous intéresse ici, ce pouvoir qui ne peut être que potentiel, est
susceptible de se manifester sur deux registres différents, situes, l’un, avant
l’infraction, l’autre, après celle-ci.
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Au contraire du meurtrier, qui a pu se trouver en position de force à l’instant du
crime, mais n’a jamais détenu qu’un pouvoir de fait, le chef d’entreprise détient
un pouvoir de droit, et il en est le détenteur permanent. De ce pouvoir
générateur de responsabilité pénale, notre droit positif a une conception
relativement extensive : le fait que le chef d’entreprise n’ait pas exercé les
prérogatives qui lui sont dévolues par la loi ne suffit pas à l’exonérer de sa
responsabilité. Le chef d’entreprise peut bien sûr commettre lui-même
l’infraction, mais il sera tout aussi condamnable s’il la fait commettre ou la
laisse commettre. Cette dernière situation est pour nous les juristes la plus
étonnante et la plus intéressante. D’abord par la responsabilité pénale du fait
d’autrui qu’elle engendre. Ensuite parce qu’elle rend le chef d’entreprise
pénalement responsable d’un acte éventuellement commis à son insu, ce qui
revient a écarter comme non pertinente la question de savoir si l’intéressé savait
ou non qu’une infraction se commettait. Or, le critère de la faute ne réside pas
dans la connaissance effective, par l’intéressé, de tel ou tel événement, mais
dans le fait qu’il savait ou aurait dû savoir. Peu importe si le chef ait ignoré ce
qui ce passait dans son entreprise. Puisqu’il est le détenteur du pouvoir. Un
système de responsabilité automatique est alors instauré. Or si la responsabilité
automatique est aujourd’hui courante en matière civile, on a justement souligné
qu’étendre ce mécanisme à la matière pénale présente de graves dangers pour les
libertés publiques, dont celui de réduire à néant la présomption d’innocence dans
les domaines concernes.
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immanquablement à la question de la prescription de délits comme l’abus de
biens sociaux. Compte tenu de la nature spéciale de l’infraction, la
jurisprudence tend à reporter le point de départ de la prescription au jour où
l’usage abusif de biens sociaux a pu être découvert et constaté dans des
conditions permettant l’exercice de l’action publique.
Autant dire que certaine infractions peuvent être poursuivies durant plus
longtemps que d’autres pourtant plus graves.
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Partie II : La législation marocaine
penche-t-elle vers une pénalisation ou
dépénalisation du droit des affaires ?
Chapitre I : Les conséquences et les choix
qui ressortent de la pénalisation de la vie
des affaires :
Contrairement à une idée très répandu, la pénalisation de la vie
des affaires ne provient pas d’un accroissement inusuel des
textes répressifs.
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Tous ces textes figurent dans l’arsenal répressif marocain, il faut
chercher ailleurs la cause de la recrudescence apparente des
affaires pénales en matières financières.
Il n’est même plus rare de voir des juges d’instruction dont les
investigations sont suivies au jour le jour par la presse qui
attend d’eux un résultat, sortir du strict cadre de leur saisine.
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plus souvent mis en place. La recherche de l’atténuation du
risque pénal conduit ainsi à une plus large répartition de
l’exercice du pouvoir.
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Pour rendre bonne justice, le magistrat doit se replacer dans le
contexte de l’époque afin d’apprécier l’intérêt économique de
l’opération au moment ou elle a été réalisée.
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qui lui a permis de conclure, son cocontractant risque d’être un
accusé de n’avoir pu l’ignorer.
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bancarisation. Plus le taux de cette dernière est élevé, plus
l’utilisation des moyens de paiement vont se répandre dans le
milieu commercial, et plus le risque d’émission de chèques sans
provision augmentera. Dans la plupart des systèmes juridiques
mondiaux, le chèque sans provision est pénalisé. Au Maroc, la
jurisprudence a adouci cette pénalisation. Une personne
physique ayant émis un chèque sans provision risque un
emprisonnement assorti d’une amende. Concernant la personne
morale, désormais, seule la responsabilité de la personne qui a
signé le chèque est engagé. Une telle sanction n’est pas de
nature à entraver le bon fonctionnement de la société. On est
donc dans une optique d’allégement de la peine. Par ailleurs, si
l’émetteur du chèque sans provision paie le bénéficiaire de ce
dernier, la condamnation pénale peut être ramenée au sursis.
Amendes colossales :
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Le projet de dépénalisation de la vie des affaires se dévoile
enfin. Le texte commence par proposer la suppression et la
modification d’infractions pénales. Celles concernées par la
suppression sont désuètes ou obsolètes. Un tel amendement fut
proposé en 2003 pour l’incrimination pénale relative à la fausse
déclaration concernant la répartition des parts sociales entre
tous les associés. Cette infraction fait double emploi avec le
délit de faux déjà sanctionné par le code pénal (article 351).
D’autres infractions sont déjà concernées par un dispositif civil
performant. Le même traitement est préconisé pour les
infractions redondantes, afin de limiter les concours de
qualifications pénales. Quant aux infractions sujettes à
modification, cette dernière concernerait l’harmonisation des
peines principales et secondaires pour les peines de même
nature, ainsi que l’augmentation du montant de certaines
amendes, si cela est justifié par la gravité de l’infraction.
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aboutit à une décision de non-lieu, le montant de la
consignation serait converti en amende civile.
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Conclusion
Pour conclure, il convient de signaler que l’inflation est
corrélativement, une dilution du pénal : trop de pénal tue le
pénal. Et même lorsque le recours pénal serait justifié en lui-
même, il arrive que les conditions de son application altèrent
sensiblement l’autorité des décisions. C’est par exemple le cas
avec les longs retards à prononcer la sanction qui dévitalisent
l’intervention répressive. Mais c’est plus encore, le décalage
souvent très sensible qui peut exister entre la menace
potentielle que prévoient les textes, et l’application effective qui
en est faite.
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Bibliographie
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rap
ports-publics/084000090/0000.pdf
http://www.maghress.com/fr/leconomiste/54327
http://www.leconomiste.com/article/depenalisation-du-
droit-des-affairesbrle-legislateur-marocain-moins-severe
http://www.juristique.com/portail/doc-176.html
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