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BIOLAIT (Corrigé)

THÈME 1 : L’INTÉGRATION DE L’ENTREPRISE DANS SON ENVIRONNEMENT

1/ Présentez l’entreprise Biolait.


Type d’entreprise Tout d’abord, un GIE (groupement d’intérêt économique) créé en 1994 puis sas
(société par action simplifiée) en 2006.
Activité Activité industrielle : collecte de lait biologique et transformation en lait en
poudre, crème et beurre.
Ressources Ressources humaines : les chauffeurs et les adhérents (producteurs de lait bio).
Ressources matérielles : siège social à SAFFRE (labélisé HQE : Haute Qualité
Environnementale), une flotte de 17 camions et 26 relais logistiques de collecte.
Ressources financières : le capital social et les bénéfices réalisés.
Champ d’action National (la collecte de lait biologique est effectuée dans 71 départements en
géographique France).

2/ Caractérisez les finalités de l’entreprise Biolait.

La finalité est la raison d’être d’une entreprise, et se traduit par les buts qu’elle s’est fixés et qu’elle poursuit. La
finalité revêt un caractère permanent et s’inscrit donc sur le long terme. Il existe 3 types de finalités :
économique, sociale et sociétale.

L’entreprise Biolait, entreprise de l’économie sociale et solidaire poursuit trois finalités :


- Finalité économique :
- 1er collecteur français de lait biologique, Biolait joue un rôle économique important dans la filière
biologique du lait car elle est en relation avec de nombreux partenaires (producteurs de lait biologique,
transformateurs, distributeurs dans le Nord et l’Ouest de la France) ;
- les producteurs de lait sont associés et ils ont structuré cette entreprise autour de trois services clés :
le service administratif, le service commercial et le service logistique ;
- l’entreprise créée de la valeur mais en tant qu’entreprise de l’économie sociale et solidaire, la valeur
ajoutée est répartie le plus équitablement possible entre chaque acteur.
- Finalité sociale :
- les producteurs de lait biologique sont également les adhérents de Biolait. Ils sont solidaires et ne
subissent pas de discrimination territoriale : les producteurs sont rémunérés au même prix quelle que
soit leur situation géographique et la collecte est organisée également dans les territoires dits
« difficiles » ;
- répartition équitable de la valeur ajoutée entre chaque producteur adhérent ;
- transparence du fonctionnement interne de Biolait envers ses producteurs associés.

- Finalité sociétale :
- les transformateurs et les distributeurs sont considérés comme des partenaires
- collecte organisée dans les territoires dits « difficiles » ;
- traçabilité totale des produits issus de l’Agriculture Biologique avec la mise en place du label « 100 %
Agriculture Biologique » ;
- construction écologique du siège social (label HQE) ;
- véhicules à motorisation EEV.

3/ Vérifiez la possibilité pour Biolait de mettre fin au contrat avec M. Gimp.

Un contrat est un accord de volonté produisant des effets de droit entre 2 ou plusieurs parties, et destiné à créer,
modifier, transmettre, éteindre des obligations.

Les faits juridiques : M. Gimp, adhérent de Biolait, entreprise de l’économie sociale et solidaire, n’a pas respecté
le cahier des charges en achetant du fourrage importé pour nourrir son bétail. L’entreprise Biolait souhaite
mettre un terme à cette relation contractuelle.
Le problème juridique : Une rupture d’un contrat pour non-respect du cahier des charges est-elle légale ?
Dans quelles conditions, une rupture de contrat est-elle légale ?

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Les règles juridiques :
- Définition du contrat (voir ci-dessus)
- En vertu de l’article 1217 du Code civil « La partie envers laquelle l’engagement n’a pas été exécuté, ou
l’a été imparfaitement, peut […] provoquer la résolution du contrat [et] demander réparation des
conséquences de l’inexécution. Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ;
des dommages et intérêts peuvent toujours s’y ajouter ».
- L’article 1224 du Code civil précise « La résolution résulte soit de l’application d’une clause résolutoire
soit, en cas d’inexécution suffisamment grave, d’une notification du créancier au débiteur ou d’une
décision de justice ».
La Solution : En l’espèce, en ne respectant pas le cahier des charges de l’entreprise Biolait, M. Gimp s’est rendu
responsable d’une mauvaise exécution du contrat. Donc dans ce cadre (application des articles 1217 et 1224 du
Code civil), l’entreprise Biolait peut saisir le juge afin de demander la résolution du contrat.

4/ Présentez le marché alimentaire bio en France et son évolution. Menez ensuite une étude du marché du
lait biologique et de son évolution.

Le marché est le lieu (réel ou théorique) de rencontre entre l’offre et la demande d’un bien ou d’un service et
dont le fonctionnement est basé sur la loi de l’offre et de la demande. Il vise à aboutir à un prix d’équilibre.

- Le marché alimentaire bio, les offreurs sont les agriculteurs, producteurs engagés dans une démarche
d’agriculture biologique ainsi que les transformateurs distributeurs tandis que les demandeurs sont les
ménages et les restaurants (restauration collective et restauration commerciale).
Les produits bio sont distribués en épiceries spécialisées, dans les rayons dédiés des magasins
traditionnels et en direct chez les producteurs.
D’après le document 9 issu du site du Ministère de l’agriculture, l’offre en 2017 sur le marché
alimentaire bio français s’appuie sur 36 691 exploitations qui sont engagées dans l’agriculture
biologique (soit + 14 % par rapport à 2016) et 17 353 établissements (soit + 17 % par rapport à 2016) qui
transforment, distribuent et importent ou exportent. En France 1,8 million d’hectares sont consacrés à
l’agriculture biologique, ce qui représente une augmentation de 250 % en 10 ans (2007-2017). Ce chiffre
place la France au 7e rang en matière de superficie agricole bio (après l’Australie 1re, l’Argentine, les
États-Unis et l’Espagne).
L’offre repose essentiellement sur l’épicerie, les fruits et légumes frais. Les produits transformés
(traiteur et boissons) se développent.
Selon le graphique de l’agence BIO/AND-i 2018, la demande de produits alimentaires issus de
l’agriculture biologique en 2017 est estimée à 8,373 milliards d’euros (soit + 17 % par rapport à 2017)
répartis de la façon suivante : consommation à domicile (94,6 % de la consommation de produits bio, et
4,4 % de la consommation générale de produits alimentaires), restauration collective (2,93 % de la
consommation de produits bio) et restauration commerciale (2,46 % de la consommation de produits
bio).
Cette même demande était de 999 milliards d’euros en 1999, soit une hausse de 738,13 % en 18 ans (ou
une moyenne annuelle de 41 %).

- Le marché du lait biologique est une sous-partie, un segment du marché alimentaire bio.
Sur le marché du lait biologique, les offreurs sont les agriculteurs éleveurs, producteurs de lait certifié
biologique ainsi que les transformateurs distributeurs tandis que les demandeurs sont les ménages et
les restaurants (restauration collective et restauration commerciale) consommateurs de lait biologique.
Selon les graphiques du site Franceagrimer, en ce qui concerne l’offre :
§ Le nombre d’exploitations laitières a augmenté de 77,25 % (+ 1 150 exploitations) en
14 ans (2001-2015) ;
§ La production (collecte) de lait biologique a connu une évolution de 147,45 %
(+ 331,9 millions de litres) en 9 ans (2006-2015).
La demande de lait bio a crû de 5 % en 2016, de sorte qu’à présent 10 % du lait vendu
en France est bio. Les consommateurs sont très attachés à la production française.

5/ Recensez les parties prenantes de l’entreprise Biolait.


Les parties prenantes (Freeman) sont un ou des groupes d’individus qui peuvent affecter ou être affectés par la
réalisation des objectifs organisationnels de l’entreprise. On distingue les parties prenantes primaires qui ont un
lien contractuel avec l’entreprise et qui conditionnent sa pérennité (elles peuvent être internes ou externes), et

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les parties prenantes secondaires non liées par un lien contractuel avec l’entreprise et qui n’ont pas d’impact sur
sa pérennité (exclusivement externes).

- Salariés : présents au sein des différents services de l’entreprise + les chauffeurs des poids lourds
pour la collecte (à déduire car non indiqué dans les documents)
Parties Prenantes Primaires

- Dirigeants : 6 producteurs associés


(internes et externes)

- Producteurs adhérents
- Fournisseurs : producteurs de lait (1 200)
- Clients intermédiaires : les transformateurs (une cinquantaine)
- Clients finaux : les distributeurs qui sont les Biocoop, Système U (GMS), laiteries (ex : Saint Denis-
de-l’Hôtel) = distribution en B to B
- Consommateurs finaux : 8.373 milliards d’euros d’achats en France, répartis entre les ménages,
la restauration collective et la restauration commerciale + les consommateurs d’Italie, Espagne,
Chine.
- Concurrents : producteurs de lait non biologique et des pays européens (en baisse)
- Collectivités territoriales : collecte dans différentes régions du Nord et de l’Ouest, sans exclusion
Secondaires (externes)

de territoires + la commune de Saffré (44) qui accueille le siège social de Biolait


Parties Prenantes

- Associations : organismes certificateurs pour le label : « 100% Agriculture Biologique », pour la


certification « HQE » du siège sociale, pour les producteurs qui se lancent dans la production de
lait biologique (contrôle du respect du cahier des charges). + Syndilait : organisme qui regroupe les
fabricants de lait.
- Par extrapolation : Ministère de l’Agriculture directement concerné par la filière lait, la PAC de
l’Europe.

6/ Expliquez en quoi consiste la « conversion » des exploitations agricoles, en quoi elle conduit à ériger des
barrières à l’entrée dans le secteur de l’agriculture biologique dont vous préciserez la nature.

Les barrières à l’entrée sont des obstacles (techniques, juridiques…) rencontrés par une entreprise pour accéder
à un marché.

Un agriculteur qui veut produire de façon biologique doit obtenir la certification Agriculture biologique.
S’il s’agit de la création d’une nouvelle exploitation agricole, l’exploitant devra aménager son entreprise et
produire selon un cahier des charges bien précis afin d’obtenir la validation d’un organisme certificateur.
S’il s’agit d’une exploitation agricole existante, l’exploitant devra respecter des règles strictes pendant une
période conversion (période de transition, entre un mode de production conventionnel et l’obtention de la
certification « Agriculture biologique », de 2 à 3 ans pour les cultures et de 6 semaines à 1 an pour l’élevage).
Cette conversion est contrôlée par un organisme certificateur qui vérifie la conformité aux bonnes pratiques de
la réglementation bio. Au cours de cette période de conversion l’agriculture conserve l’appellation
conventionnelle la première année, puis « En conversion vers l’agriculture biologique » la deuxième année et
« Agriculture biologique » au terme de cette période (s’il a obtenu la validation de l’organisme certificateur).

Un agriculteur qui envisage de cultiver selon les principes de l’agriculture biologique et souhaite obtenir la
certification « Agriculture biologique » devra respecter un cahier des charges (contraintes techniques
(modification des pratiques) contraintes légales (normes, standards). Il ne pourra voir son exploitation certifiée
« Agriculture biologique », qu’à l’issue de la période minimale de conversion et ce, sous le contrôle d’un
organisme certificateur et suite à l’accord de validation de ce dernier.

Un exploitant agricole ne peut donc pas décider lui-même de modifier son processus de production pour pouvoir
ensuite déclarer unilatéralement sa production « Agriculture biologique ».
Les éléments constitutifs de la période de conversion sont obligatoires et représentent donc bien des barrières
à l’entrée dans le secteur de l’agriculture biologique.

THÈME 2 : LA RÉGULATION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

7/ En vous référant à la notion d’externalités, montrez que la transition vers l’agriculture biologique en France
constitue une réponse à l’impératif du développement durable.

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Les externalités sont des effets indirects, non recherchés et non comptabilisés qui résultent de l’activité d’une
entreprise et ne sont pas pris en compte par le marché. Certaines externalités sont positives, d’autres négatives.
Le développement durable est un développement économiquement efficace, socialement équitable et
écologiquement soutenable ; les trois piliers : économique, social et écologique (ou « environnemental » au sens
étroit).

L’agriculture est à la fois source d’externalités positives et d’externalités négatives.


L’agriculture conventionnelle, telle qu’elle a été développée en Occident, est une agriculture occidentale qui a
recours à une mécanisation poussée ainsi qu'aux pesticides et engrais chimiques. Ce système de production
agricole cherche à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, en utilisant d'importantes
quantités d'intrants et des machines de plus en plus performantes qui demandent de moins en moins de main-
d’œuvre. Son objectif est d'augmenter les rendements. Pour ce faire, elle s’est appuyée, depuis le début des
années 1960, sur une sélection des variétés (animales et végétales), une utilisation massive de produits
chimiques (engrais, insecticides, fongicides…) et sur une activité extensive. Ces pratiques produisent des effets
préjudiciables sur le milieu naturel : érosion des sols, pollution des nappes phréatiques, menaces pour la
biodiversité…. Il s’agit là d’externalités négatives qui peuvent mettre en péril l’équilibre écologique pour les
générations futures. L’agriculture permet néanmoins également d’entretenir les paysages, d’éviter de contribuer
au stockage du carbone (grâce aux espèces végétales cultivées)...
C’est pourquoi l’agriculture biologique apparaît comme un modèle susceptible de limiter les externalités
négatives liées à l’activité agricole.
Un agriculteur qui veut cultiver selon les principes de l’agriculture biologique et obtenir la certification
« Agriculture biologique » devra respecter un cahier des charges (contraintes techniques, modification des
pratiques, normes, standards).
L’agriculture traditionnelle est à l’origine d’externalités positives et d’externalités négatives.

Le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit le recours aux pesticides, aux ogm, à certains engrais
azotés et produits vétérinaires. La pratique de l’agriculture biologique limite l’apport en eau extérieure et
s’appuie sur une culture diversifiée, respectueuse des sols (rotation des cultures) afin de favoriser une
biodiversité végétale et animale.
La transition vers l’agriculture biologique contribue à l’augmentation progressive de la part de l’agriculture
biologique dans l’ensemble de l’activité agricole. Elle permet donc de diminuer progressivement les externalités
négatives liées à la pratique de l’agriculture traditionnelle (impact sur la biodiversité, émission de gaz à effets de
serre, consommation d’eau, pollution de l’eau, des sols et de l’air, impact sur la santé) et génère des externalités
positives (maintien/amélioration de la pollinisation, respect des paysages, amélioration de la qualité de vie et de
la santé animale et humaine)
Ces effets indirects, non recherchés et non comptabilisés, liés à la transition vers l’agriculture biologique
favorisent la pratique d’une agriculture écologiquement soutenable (limitation des pesticides), socialement
équitable (principe de juste rémunération des agriculteurs) et économiquement efficace (exploitations soumises
– comme les exploitations traditionnelles - à l’impératif de rentabilité). Elle contribue donc au développement
durable.

8/ En prenant appui sur la distinction entre politique de l’offre et politique de la demande, caractérisez et
justifiez les mesures de soutien à l’agriculture biologique en France.

Le politique économique s’appuie sur l’ensemble des mesures prises par un État pour réguler l’activité
économique à court terme (CT) et favoriser la croissance économique à long terme (LT).
La politique de demande est un ensemble de mesures visant à favoriser la consommation des ménages grâce à
une augmentation de leur pouvoir d’achat.
La politique d’offre est un ensemble de mesures visant à améliorer les conditions de production des entreprises
(notamment pour abaisser leurs coûts de production).

Le gouvernement français a prévu un budget de 1.1 milliard d’euros (montant alloué pour cinq années) dédié
au développement de l’agriculture biologique en France.
Cette mesure a pour objectif d’une part de permettre de répondre à la hausse de demande de produits bio en
France et d’autre part (mais aussi de façon liée) d’accompagner financièrement les exploitations agricoles au
cours de leur période de conversion.
Il s’agit donc de mesures d’accompagnement de la conversion vers l’agriculture biologique qui s’adressent à des
exploitants agricoles, offreurs de produits agricoles sur le marché national ou les marchés étrangers.

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Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une politique de l’offre afin de soutenir, d’accompagner la conversion
des agriculteurs (offreurs) et de permettre que l’offre française de produits agricoles biologiques soit suffisante
au regard de la demande française.

9/ Vérifiez si le prix du lait proposé par Biolait peut être considéré ou non comme une preuve d’abus de
position dominante par rapport à celui des collecteurs de lait conventionnel.

L’abus de position dominante est une exploitation abusive par une entreprise, d’une position dominante sur le
marché intérieur.

Faits juridiques : La collecte de lait bio ne représente que 2.4 % de la collecte nationale de lait en France. Biolait
est le premier collecteur de lait biologique en France avec une part de marché de 30 %. Cependant le prix du lait
fixé par Biolait est nettement supérieur (presque le double) du prix proposé par les collecteurs de lait
conventionnel. Biolait se positionne donc comme un des principaux offreurs sur le marché de la collecte et la
transformation du lait.

Problème juridique : Dans quelles mesures peut-on considérer l’action d’une entreprise sur un marché comme
un abus de position dominante ?

Règles juridiques :
- La position dominante consiste pour une entreprise à disposer d’une puissance économique qui lui
donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence effective sur un marché déterminé.
Le simple constat de la forte part de marché d’une entreprise ne permet pas de conclure à lui seul à
l’existence d’une position dominante.
- Les abus de position dominante sont en général des pratiques unilatérales émanant d’un acteur
économique qui use de sa position de force sur un marché pour le verrouiller, pour évincer ses
concurrents ou pour empêcher l’arrivée de nouveaux entrants.

Solution : En l’espèce, afin de vérifier l’éventuelle existence d’un abus de position dominante de la part de Biolait
par rapport à ces concurrents, il convient de procéder à quelques qualifications préalables.
La situation de marché de Biolait fait de cette entreprise un leader mais la qualification position dominante n’est
pas assurée.
Si Biolait est réellement en situation de pouvoir faire obstacle au maintien d’une concurrence effective sur son
marché, il faudra alors considérer que l’entreprise est en situation de position dominante. Il convient alors de
rechercher si elle abuse de sa situation de marché.
Si Biolait fixe son prix du lait pour ses fournisseurs, ceux-ci sont néanmoins tout à fait libres de fournir leur lait à
un autre collecteur (ce n’est peut-être pas toujours le cas géographiquement). Par ailleurs, le cahier des charges
de Biolait est suffisamment spécifique pour que l’on ne puisse pas considérer la transaction comme inéquitable.
Par ailleurs aucune information du cas ne peut laisser penser que Biolait est en mesure de verrouiller son marché
ou à la capacité d’évincer ses concurrents ou d’empêcher l’arrivée de nouveaux entrants. On peut alors en
conclure que le fonctionnement de Biolait ne constitue pas un abus de position dominante.
S’il s’avère que Biolait malgré sa part de marché n’est pas en mesure de faire obstacle au maintien d’une
concurrence effective, il faudra considérer que Biolait n’est pas en position dominante et dans ce cas ne peut
abuser d’une telle position.

10/ Identifiez les principaux acteurs participant au financement des mesures destinées à permettre le
développement de l’agriculture biologique en France. Mettez en évidence l’influence du cadre européen de
cette politique que vous qualifierez (conjoncturelle ou structurelle).

La politique conjoncturelle comprend l’ensemble des mesures prises par un gouvernement afin de maintenir ou
de retrouver les équilibres économiques du « carré magique » de Kaldor (taux de croissance, taux de chômage,
taux d’inflation et résultat du commerce extérieur).
La politique structurelle comprend les mesures visant à améliorer les conditions de production des entreprises
(notamment pour abaisser leurs coûts de production).

Le gouvernement français a prévu un budget de 1.1 milliard d’euros (montant alloué pour cinq années) dédié
au développement de l’agriculture biologique en France.

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Plusieurs acteurs, européens notamment, ont participé au financement public de 1.1 milliard d’euros : l’Europe
(630 millions d’aides européennes), le fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), l’État
français (2 000 millions d’euros) et d’autres organismes publics (les agences de l’eau notamment).
Le poids conséquent des aides financières (par rapport au total des 1.1 milliard d’euros) en provenance
d’acteurs européens montre l’importance de l’influence du cadre européen dans lequel s’inscrit la politique
française d’accompagnement de la conversion des exploitations agricoles françaises vers l’agriculture biologique.
Cet accompagnement (au cours de leur période de conversion des exploitations agricoles françaises en vue
d’obtenir la certification « Agriculture biologique ») s’inscrit dans le cadre d’une politique structurelle qui vise à
transformer les conditions de production des exploitations agricoles françaises. Elle permet ainsi une meilleure
adéquation entre demande et l’offre française de produits agricoles biologiques et d’autre part d’augmenter les
externalités positives et corrélativement de diminuer les externalités négatives de l’activité agricole (en passant
d’une pratique conventionnelle à une pratique biologique).

11/ Vérifiez si Candia SA pourrait revendiquer l’usage de la marque Biolait.

Une marque est un signe permettant de distinguer précisément les produits ou services d’une entreprise, de
ceux des concurrents. Le signe peut être un mot, un nom, un slogan, un logo, un dessin ou la combinaison de ces
différents éléments. Pour être protégée, la marque doit faire l’objet d’un dépôt de marque (INPI/EUIPO/OMPI).

Les faits juridiques : La société Biolait SAS est propriétaire d’un certain nombre de marques mais apparemment
pas de la marque BIOLAIT qui appartient à un des concurrents de Biolait, la société Candia, pour la classification
29 (Produits laitiers, notamment beurre, œufs, fromage et yaourts).

Problème juridique : Une entreprise a-t-elle le droit d’utiliser un nom de marque (déposé) appartenant à un
concurrent ?

Règles juridiques :
- Définition de la marque (voir ci-dessus).
- Le droit à la marque est limité par le principe de « spécialité » : on doit indiquer lors du dépôt pour quels
types d’activités on entend déposer » (classification de Nice)

Solution : En l’espèce, la SA Candia a le droit d’utiliser la marque Biolait puisqu’elle a procédé à un dépôt le
29/04/1985 pour la classification 29 (Produits laitiers notamment beurre, œufs, fromages et yaourts). Il convient
ensuite d’être nuancé sur son utilisation en effet, la description des produits et services concernés (classification
29 pour CANDIA) ne fait pas apparaître que les dits produits sont issus de l’agriculture biologique. On peut donc
penser qu’il n’en est pas de même pour l’ensemble des marques déposées par Biolait SAS. L’usage de la marque
BIolait par CANDIA n’est pas exclusive (Classification de Nice).

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