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Avortements spontanés à répétition


P. Merviel, S. Lanta, G. Allier, O. Gagneur, S. Najas, A. Nasreddine, H. Campy,
P. Verhoest, P. Naepels, J. Gondry, J.- C. Boulanger

Les avortements spontanés à répétition (ASR) sont définis par la survenue de trois (ou plus) pertes
embryofœtales avant 24 semaines d’aménorrhée. Ils affectent environ 1 % des couples fertiles. Les
étiologies sont multiples, cependant dans 50 % des cas aucune cause n’est retrouvée. La classification des
causes d’ASR est essentielle pour comprendre le mécanisme physiopathologique, conduire les
explorations et décider d’un traitement. Les anomalies utérines, les anomalies chromosomiques et
génétiques, les perturbations hormonales ou métaboliques, les causes infectieuses, les thrombophilies
héréditaires ou acquises, les anomalies immunologiques, les causes masculines et les facteurs
environnementaux sont les principaux facteurs responsables d’ASR.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Avortement spontané à répétition ; Anticorps antiphospholipides ; Thrombophilie ;


Malformations utérines ; Anomalies chromosomiques ; Aspirine ; Héparine

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 L’avortement spontané (AS) est la plus fréquente des compli-
cations gravidiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé,
¶ Anomalies anatomiques utérines 2
il s’agit de l’expulsion ou l’extraction hors de la mère d’un
Malformations utérines 2
embryon ou d’un fœtus de moins de 500 g. On considère
Utérus post-Distilbène (DES) 2
qu’environ deux tiers des grossesses s’arrêtent avant le 6e mois,
Synéchies utérines 3
dont la plupart sous forme infraclinique juste après la concep-
Myomes utérins 3
tion, ce qui conduit à considérer que la fréquence des AS
¶ Anomalies chromosomiques 4 « cliniques » est de 15 à 20 %. Par principe, on exclut de cette
¶ Anomalies génétiques 4 définition les grossesses molaires et ectopiques.
¶ Facteurs endocriniens 4 Les avortements spontanés à répétition (ASR) sont définis par
Insuffisance lutéale 4 l’existence de trois avortements consécutifs au moins. Ils
Diabète 4 affectent 2 à 5 % des couples sans enfant, touchant de 0,3 à
Dysfonctionnements thyroïdiens 4 1 % des grossesses (1 couple sur 200 environ). [1] Environ
Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et hypersécrétion 5 000 couples français consultent annuellement pour ce
de LH 5
problème. L’avortement spontané à répétition du premier
Anomalies de la réserve ovarienne 5
trimestre de la grossesse est le plus fréquent : 31,9 % avant
7 semaines d’aménorrhée (SA), 52,3 % entre 8 et 11 SA, 11,1 %
¶ Causes infectieuses 5 entre 12 et 15 SA. Au-delà du premier trimestre, leur fréquence
¶ Anomalies congénitales de l’hémostase : thrombophilies 5 est de 4,7 % (2,5 % entre 16 et 19 SA et 2,2 de 20 à 23 SA). [1]
Pathologie maternelle congénitale de l’hémostase à potentiel L’augmentation du risque d’AS avec le nombre d’accidents
hémorragique 5 antérieurs est un argument en faveur de la réalité d’un syn-
Pathologie maternelle congénitale de l’hémostase à potentiel drome d’ASR. En effet, si les évènements étaient indépendants,
thrombotique 5 le risque d’avoir deux AS successifs serait de 2,3 %, et pour trois
¶ Anomalies immunologiques 7 AS de 0,34 %. Or, après un AS le risque moyen de récidive est
Pathologies auto-immunes 7 de 20 %, après deux AS de 28 %, après trois AS de 30 %, et de
Réaction allo-immune maternelle 8 45 % après quatre AS. [2, 3] On estime que la probabilité d’avoir
Système immunitaire naturel 9 un enfant vivant diminue de 23 % à chaque avortement
Traitement des échecs de grossesse à mécanisme allo-immun 9 supplémentaire au-delà de trois avortements. Cette augmenta-
tion du risque est liée à des variables confondantes : le risque
¶ Causes masculines 10 d’AS augmente avec : [3]
¶ Facteurs environnementaux et psychologiques 10 • la gravidité quelle que soit l’issue des grossesses précédentes.
¶ Conclusion 10 Ainsi, on distingue les ASR primaires (en l’absence d’accou-
chements antérieurs) et les ASR secondaires (après la nais-
sance d’un enfant). Toute naissance entre les AS ramène le
taux de récidive à 10 % environ ;

Gynécologie 1
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• l’âge des femmes (25 % de risque après trois AS si < 30 ans Les troubles de la résorption regroupent les utérus cloisonnés,
versus 52 % si > 40 ans) ; total, subtotal (isthme cloisonné), corporéal (isthme non atteint)
• la notion d’infertilité chez le couple. ou à fond arqué, communiquant au niveau de l’isthme ou non,
Dans 25 à 50 % des cas aucune cause n’est retrouvée, [4] se poursuivant sur le col et le vagin. De 9 % à 30 % des femmes
cependant il est probable que des perturbations de la tolérance présentant des ASR auraient un utérus cloisonné. Le taux
immunologique de la grossesse soient responsables de ces cas. d’avortement est de l’ordre de 60 %. Plusieurs mécanismes
Normalement il faut attendre la survenue de trois AS (défini- peuvent être en cause :
tion des ASR) pour entreprendre un bilan étiologique. Cepen- • défaut de croissance de taille de l’utérus à cause de la cloison,
dant, même en résistant à la pression légitime des couples cependant les métroplasties entraînent souvent une diminu-
« pour trouver une cause, ... et donc proposer un traitement », tion de taille de l’utérus et améliorent l’évolution de la
ce bilan d’ASR est souvent pratiqué après deux AS car les taux grossesse ;
de récidive après 2 ou 3 AS sont proches. Le premier rôle du • incompétence cervicale, mais qui n’explique pas les fausses
praticien est d’abord de rassurer le couple en l’informant que la couches du 1er trimestre ;
probabilité de mener à bien une grossesse après trois AS est de • vascularisation et innervation anormale de la cloison à
60 %. [5] l’origine d’une implantation défectueuse. Ainsi, une grossesse
implantée sur la paroi utérine évolue en général favorable-
ment, alors que celles situées sur la cloison conduisent à un
■ Anomalies anatomiques utérines avortement.
La métroplastie abdominale (Bret-Palmer) était efficace mais
L’embryon s’implante le 5e jour après la fécondation dans la avait comme inconvénient d’entraîner des adhérences postopé-
cavité utérine. L’existence d’une anomalie intracavitaire peut ratoires et de nécessiter une césarienne. Cette cure chirurgicale
donc interférer, non seulement avec l’implantation embryon- est désormais faite par hystéroscopie opératoire. [9] Le geste de
naire, mais également avec la poursuite normale de la grossesse. résection peut être contrôlé par une échographie ou une
La principale pathologie utérine responsable d’ASR est la cœlioscopie afin de ne pas perforer la paroi utérine. En posto-
malformation utérine. Il s’agit le plus souvent d’ASR au pératoire, un traitement par œstroprogestatifs ou la mise en
2e trimestre de la grossesse. place d’un dispositif intra-utérin permettent de prévenir la
survenue d’adhérences intracavitaires. Cette cure chirurgicale
permet d’améliorer le devenir des grossesses car une prise en
Malformations utérines charge obstétricale régulière n’arrive pas aux mêmes résultats.
L’indication opératoire est donc posée devant des ASR, une
La fréquence des malformations utérines est comprise entre fausse couche tardive au 2e trimestre ou un accouchement
0,5 et 10 % (moyenne : 2 %), plus élevée dans le groupe des prématuré. De même, on opérera la patiente en cas de décou-
ASR (entre 10 % et 37,5 %). [6] Makino [7] rapporte sur verte d’une cloison avant la prise en charge en assistance
1200 femmes présentant des ASR une fréquence de 15,7 % médicale à la procréation (AMP). Le Tableau 1 rapporte diffé-
d’anomalies utérines congénitales. Les malformations le plus rentes études de traitement hystéroscopique des cloisons
souvent en cause dans le cadre des ASR sont les utérus cloison- utérines. [10-17]
nés (en particulier totaux) et les utérus hypoplasiques.
Les aplasies mullériennes unilatérales à type d’utérus unicorne
ou pseudo-unicorne peuvent être responsables surtout d’inferti-
Utérus post-Distilbène (DES)
lité, d’accouchement prématuré, mais plus rarement d’ASR. Actuellement de nombreuses patientes dont la mère a été
Seules 38 à 75 % des femmes ayant ce type de malformation traitée par le DES arrivent en âge de procréer. Le DES est un
ont un enfant vivant. Aucun traitement chirurgical n’est œstrogène non stéroïdien qui a été prescrit dès 1946 aux
possible dans ce cas ; le cerclage ne sera proposé qu’aux femmes femmes présentant des avortements ou accouchements préma-
avec antécédents d’avortements tardifs ou d’accouchements turés car il stimulait la sécrétion placentaire de progestérone,
prématurés. [8] La présence d’une corne rudimentaire (65 % des dont le déficit était rendu responsable des complications.
cas) n’est pas un élément défavorable (34 % d’évolution La recherche d’un utérus post-DES a donc un intérêt aussi
favorable en présence contre 11 % en l’absence de corne). bien pour l’implantation embryonnaire que pour le bon
Les troubles de la fusion sont représentés par les utérus déroulement de la grossesse. L’échographie, l’hystérosalpingo-
didelphes (bicorne-bicervical) et les utérus bicornes. Ces derniers graphie et l’hystéroscopie sont les examens qui permettent d’en
peuvent être unicervical total ou unicervical corporéal ou faire le diagnostic. Il existe à côté des anomalies de taille et de
fundique. Ces anomalies peuvent être responsables d’ASR ou forme utérine connues (forme en T, élargissement de l’isthme,
d’accouchement prématuré. Les utérus didelphes peuvent constriction du corps et hypoplasie utérine chez 45 à 73 % des
bénéficier d’une cure chirurgicale par unification des deux patientes exposées, en fonction du terme de la prise de DES) [18]
hémimatrices (intervention de Strassman), mais les résultats des anomalies de la vascularisation utérine qui devront être
sont inconstants. prises en compte pour améliorer l’implantation et prévenir les

Tableau 1.
Résultats du traitement des cloisons utérines par hystéroscopie opératoire.
Références Nombre Grossesse AS a Grossesse > 6 mois
et accouchement b
Fayez, 1986 [10] 19 16 2 14
Valle, 1986 [11] 124 101 17 84
March, 1987 [12] 91 62 7 48 + 7*
Mergui, 1989 [13] 7 2 0 2
Marabini, 1994 [14] 40 26 3 23
Goldenberg, 1995 [15] 47 25 11 14
Adamian, 1996 [16] 74 12 3 9
Fedele, 1996 [17] 68 35 11 24
a
avortement spontané.
b
accouchement à terme, dont * en attente.

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Tableau 2.
Résultats du traitement des synéchies utérines par hystéroscopie opératoire.
Références Nombre Technique Grossesse Grossessrossesse à Complications
terme
Hamou, 1983 [24] 39 Pression 20 15 0
Valle, 1987 [25] 187 Ciseaux 143 114 1 placenta accreta
Parent, 1994 [26] 102 Ciseaux 63 54 2 placenta accreta
Goldenberg, 1995 [15] 36 Résection 17 10 Nc
Roge, 1996 [27] 102 Résection 34 24 Nc
Chen, 1997 [28] 7 Résection 3 2 Nc

Tableau 3.
Résultats des myomectomies par hystéroscopie opératoire.
Références Nombre Technique Traitement Grossesse évolutive Résultats Traitement
préopératoire a % b anatomiques % c complémentaire d

Valle, 1987 [29] 52 Ciseaux 15 aLHRH 80 94 0


Baggish, 1989 [30] 23 Laser 23 Danazol 71 Nc 0
Loffer, 1990 [31] 43 Résection 8 Danazol 77 Nc 0
Mergui, 1990 [32] 111 Résection 9 aLHRH 66 64,9 13
Derrnan, 1991 [33] 108 Résection 0 81 Nc 15
Cravello, 1995 [34] 16 Résection 0 75 Nc 0
Hallez, 1995 [35] 284 Résection 0 93 76,3 0
Nc : non communiqué.
a
Traitements préopératoires : LHRH, agonistes de la LHRH, Danazol.
b
et c % de grossesses évolutives et résultats anatomiques.
c
et c % de grossesses évolutives et résultats anatomiques.
d
Traitements complémentaires : myomectomie par laparotomie, hystérectomie.

complications gravidiques. Il est rapporté des anomalies fonc- soit insérer un dispositif intra-utérin en fin d’intervention
tionnelles et histologiques des artères utérines et l’analyse (stérilet ayant une forme en ombrelle) pour maintenir écartées
doppler a montré que la perturbation touchait tous les niveaux les faces utérines ; soit prescrire une pilule assez dosée en
artériels de l’utérus. Ainsi, Salle [19] a conseillé la mise sous œstrogènes (au moins 35 c d’éthinylestradiol) afin d’entraîner la
aspirine à faible dose de ces patientes dès le début de la repousse de l’endomètre avant qu’une nouvelle synéchie ne
grossesse, dans la mesure où cette anomalie de la vascularisation survienne. [22] Enfin, plus récemment, un gel d’acide hyaluroni-
peut être responsable d’un AS, cependant aucune étude de cette que a été instillé dans la cavité utérine en fin d’hystéroscopie
équipe ou d’autres ne vient confirmer cette attitude. opératoire pour synéchie utérine, avec des résultats significatifs
Des traitements hystéroscopiques des anomalies utérines ont en termes de nombre et de sévérité des adhérences retrouvées
été entrepris. Garbin, [20] sur 23 patientes, réalise un traitement 3 mois après au cours de l’hystéroscopie ambulatoire de
hystéroscopique reposant sur 2 à 3 incisions avec la pointe contrôle. [23]
monopolaire sur 7 mm de profondeur au niveau de la striction Le Tableau 2 reprend les données de la littérature concernant
médiocavitaire, suivies de la mise en place d’un stérilet. Huit le traitement hystéroscopique des synéchies utérines. [24-28] Le
résultats sur 23 sont bons et 15 sur 23 jugés excellents (63 %) principal risque des traitements est la survenue d’une anomalie
avec disparition du fond arqué et de la striction. Il constate d’implantation placentaire au décours (placenta accreta).
néanmoins après ce traitement 29 % de béance cervico-
isthmique sur l’hystérographie (HSG) de contrôle pratiquée Myomes utérins
3 mois après. Les taux de grossesse sont évidemment totalement
et significativement améliorés après traitement (de 3 à 88 % Les myomes sous-muqueux sont fréquemment diagnostiqués
d’accouchement à terme en cas d’infertilité secondaire, et 60 % par l’HSG ou l’hystéroscopie et peuvent être responsables
de grossesse à terme lorsqu’il s’agit d’une primigeste). d’avortements. La myomectomie intracavitaire par voie hysté-
roscopique est alors indiquée, [9] avec au décours des taux de
grossesses évolutives de l’ordre de 70 à 90 % (Tableau 3). [29-35]
Synéchies utérines Après résection endo-utérine, une hystéroscopie de contrôle doit
Les synéchies utérines sont impliquées dans les ASR. S’agit-il être pratiquée en ambulatoire 1 mois après chez la femme jeune
de la cause des ASR ou de la conséquence de curetages itératifs désireuse de grossesse, car elle permet de préciser l’aspect de la
dans le cadre d’AS d’autres origines ? Historiquement traitées cavité utérine et la qualité de la cicatrice endométriale (syné-
par une dilatation à l’aveugle et un curetage ou par la mise en chies de l’ordre de 8 %). Les synéchies postopératoires peuvent
place d’un ballon intracavitaire, l’amélioration des techniques survenir lorsque la résection a porté sur des myomes se faisant
hystéroscopiques a permis un contrôle du geste opératoire et le face dans la cavité utérine et en cas d’exérèse importante de
traitement des synéchies complexes et/ou épaisses. Siegler l’endomètre. Pour les éviter, il faut donc parfois réaliser les
rapporte en 1988, [21] dans une revue de la littérature de résections en deux temps opératoires, en particulier si la portion
775 patientes opérées par différentes équipes, des taux de interstitielle est importante ou lorsque deux myomes se font
grossesse à terme de 39 %. Plus l’atteinte de départ est majeure, face dans la cavité utérine, situations où les synéchies sont plus
plus le devenir obstétrical est compromis malgré une restaura- fréquentes. Il faudra toujours être économe concernant l’endo-
tion anatomique satisfaisante. mètre et, en cas de résection accidentelle de celui-ci, en assurer
Une hystéroscopie ambulatoire de contrôle sera réalisée sa repousse rapide par une pilule œstroprogestative (au moins
3 mois après, en particulier si les synéchies étaient complexes, 35 c d’éthinylestradiol). [22] Une hystéroscopie ambulatoire de
d’origine postinfectieuse (haut risque de récidive) ou s’il contrôle (3 mois après) doit être réalisée chaque fois qu’il existe
s’agissait déjà d’une récidive. Pour éviter une récidive, on peut un doute sur la survenue d’adhérences postopératoires.

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■ Anomalies chromosomiques être réalisé [36] (6 % de remaniement parental), conduisant


ensuite à un conseil génétique permettant d’expliquer au couple
Les anomalies chromosomiques sont responsables de 60 % le risque de récidive et de proposer des moyens de dépistage lors
des avortements uniques et cette fréquence est d’autant plus d’une prochaine grossesse : diagnostic pré-implantatoire,
grande que l’avortement est précoce (70 % avant 6 SA). Une prénatal, mesure de la nuque embryonnaire, marqueurs séri-
anomalie chromosomique est présente chez 2 à 6 % des couples ques, échographie morphologique...
présentant des ASR, [4] soit 10 à 20 fois plus que dans la Certaines anomalies de méiose peuvent trouver un début de
population générale. On estime qu’il existe 6,1 % d’anomalies réponse dans l’AMP : don de sperme, fécondation in vitro (FIV),
majeures et 2,5 % d’anomalies mineures. [36] La femme est plus micro-injection intracytoplasmique. En effet, on ne transférera
souvent en cause que l’homme dans la survenue de ces alors que les embryons ayant réalisé une bonne méiose réduc-
anomalies. tionnelle, en s’aidant du diagnostic préimplantatoire sur
Dans 96 % des cas il s’agit d’anomalies de nombre : trisomie blastomères ou du diagnostic génétique sur globule polaire. En
54 %, triploïdie 19 %, monosomie X 16 %, tétraploïdie 4 % et France, les ASR secondaires à la transmission d’anomalies
double trisomie 3 %. Le risque d’aberrations chromosomiques mendéliennes ne sont pas reconnus comme une indication au
augmente lorsque l’un des parents a plus de 35 ans, comme cela diagnostic préimplantatoire (DPI), contrairement à d’autres pays
est surtout connu pour les femmes. La plupart des trisomies européens (Grande-Bretagne, Belgique ou Italie par exemple) ou
sont secondaires à des non-disjonctions en première division dans le monde (États-Unis). Dans son expérience, Verlinsky
méiotique maternelle. La trisomie 16 est la plus fréquente, rapporte une réduction de 4 fois du taux d’AS lorsque le couple
suivie des trisomies 13, 18, 21 et 22. La monosomie X est est porteur d’une translocation chromosomique et que le DPI
habituellement due à la perte du chromosome sexuel paternel. est réalisé. [48]
Les monosomies concernant les autosomes sont rarement
décrites dans les avortements (0,2 %), car responsables d’avor-
tements très précoces. Pour les triploïdies, les mécanismes mis ■ Anomalies génétiques
en jeu sont la fécondation d’un ovocyte par deux spermatozoï-
des ou l’absence d’expulsion du deuxième globule polaire de Un chromosome X défectueux peut être à l’origine d’avorte-
l’ovocyte. Le placenta apparaît plus important lorsque les deux ments spontanés chez le fœtus mâle, sans avoir de conséquence
lots chromosomiques sont paternels, et le retard de croissance chez la mère porteuse. [49]
plus marqué chez le fœtus lorsque ces deux lots sont maternels.
Pour les tétraploïdies il s’agit d’une anomalie des divisions
mitotiques après la fécondation. ■ Facteurs endocriniens
Un remaniement chromosomique parental est observé chez
6 % des couples avec avortements. [37] Par ordre de fréquence, Insuffisance lutéale
il s’agit d’une translocation équilibrée (réciproque dans les 67 %
Sa relation avec des ASR n’est pas clairement établie. [50] Elle
des cas et robertsonienne dans 33 %), et plus rarement d’une
intervient dans la sécrétion d’un certain nombre de facteurs ou
délétion, d’une duplication ou d’une inversion. La moitié des
enzymes impliqués dans l’implantation embryonnaire, mais ne
anomalies survient de novo pendant la gamétogenèse, l’autre
semble pas être en cause concernant des pertes embryonnaires
est héritée d’un des deux parents.
plus tardives. [51] Son association avec les ASR varie de 3 à
Le mosaïcisme est lié à des accidents mitotiques se produisant
17,4 %.
après la fécondation, ce qui entraîne que deux ou plusieurs
lignées cellulaires peuvent avoir des caryotypes différents. Il
peut toucher le placenta, l’embryon ou les deux, celui concer- Diabète
nant le placenta étant plus souvent en rapport avec les fausses Là encore, rien ne permet de conclure qu’une intolérance aux
couches spontanées. [38] glucides favorise les avortements. Ainsi des femmes ayant un
L’analyse cytogénétique conventionnelle peut être réalisée sur diabète insulinodépendant bien équilibré ne font pas plus
les produits de fausse couche, cependant elle est associée à des d’avortements, cependant toute élévation de + 1 DS de l’hémo-
échecs de culture ou des contaminations avec des cellules globine glycosylée entraîne une augmentation de 3 % du taux
maternelles [39] (Tableau 4). [40-47] La fréquence des discordances d’avortements. [52] Les grandes séries ne retiennent pas le
fœtoplacentaires (2 % de mosaïcisme) est l’écueil dès l’examen diabète comme cause des ASR. [5]
direct des villosités choriales. De nouvelles techniques d’étude
sont apparues : l’hybridation in situ fluorescente (FISH),
l’hybridation génomique comparative (CGH, ratio d’intensité de
Dysfonctionnements thyroïdiens
fluorescence entre un ADN total témoin et l’ADN total à tester) C’est par la présence d’anticorps antithyroïdiens, témoins
et les puces à ADN (identique à la CGH mais avec des clones d’une maladie auto-immune, qu’il existe une augmentation du
d’ADN). risque d’ASR. [53]
Lors d’une première fausse couche, il ne paraît pas licite de En ce qui concerne les AS secondaires aux causes suivantes,
demander une analyse cytogénétique du fait du faible risque de ceux-ci ont été observés principalement dans le cadre d’une
récurrence. À partir de la deuxième, un caryotype parental doit prise en charge en AMP.

Tableau 4.
Anomalies cytogénétiques retrouvées sur les produits d’avortement.
Références Nombre % caryotype Trisomie % Polyploïdie % Monosomie X % Anomalie structure %
caryotype anormal
Eiben, 1990 [40] 750 51 60 22 11 5
Ohno, 1991 [41] 144 69 64 9 7 6
Dejmek, 1992 [42] 926 46 47 26 18 5
Gardo, 1992 [43] 224 51 52 23 16 5
Jauniaux, 1992 [44] 319 38 37 25 25 -
Strom, 1992 [45] 95 79 76 10 11 -
Ford, 1996 [46] 1607 45 50 19 12 9
Brajenovic, 1998 [47] 119 38 33 31 2 4

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Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) L’hémostase regroupe l’ensemble des mécanismes qui
concourent à l’arrêt d’un saignement. À côté des systèmes
et hypersécrétion de LH d’activation de la coagulation, des systèmes antagonistes
La relation entre SOPK et ASR n’est pas clairement établie, inhibiteurs permettent de limiter les processus de coagulation à
mais elle pourrait être secondaire à l’hypersécrétion de luteini- la zone lésée. Toute rupture d’équilibre entre ces deux systèmes
zing hormone (LH) chez ces patientes. [54] Cependant, la désen- peut induire la survenue d’ASR.
sibilisation par un agoniste de la gonadotrophin releasing hormone
(GnRH) n’a pas montré l’effet bénéfique escompté sur le devenir Pathologie maternelle congénitale
des grossesses. [55] Rai en 2000 [56] a montré que ni un taux de
LH > 10 UI/l, ni un taux de testostérone plasmatique > 3 nmo-
de l’hémostase à potentiel hémorragique
les/l n’étaient associés à une augmentation des avortements Plusieurs protéines adhésives telles que la fibronectine, les
spontanés. L’obésité, fréquente dans cette pathologie, pourrait intégrines, la laminine apparaissent importantes pour le bon
être un facteur indépendant d’augmentation du risque déroulement de la grossesse. Certains facteurs de coagulation en
d’avortement. particulier le facteur Willebrand, le fibrinogène et le facteur XIII
(facteur stabilisant de la fibrine) possèdent ce type de propriétés
Anomalies de la réserve ovarienne et s’accompagnent de syndromes hémorragiques en cas de
déficit.
Les dosages hormonaux au 3 e jour du cycle permettent Les déficits congénitaux à potentiel hémorragique sont très
d’évaluer la réserve ovarienne de la femme. Rongières- rares, mis à part la maladie de Willebrand dont la prévalence est
Bertrand [57] a démontré que les patientes présentant des taux comprise entre 0,8 et 1,3 %. Au cours de la maladie de Wille-
de follicle stimulating hormone (FSH) > 10 UI/l ou un taux brand, dans une étude rétrospective récente, Kadir et al. [62] ont
d’œstradiol plasmatique > 75 pg/ml avaient un taux de gros- analysé 84 grossesses chez 31 femmes atteintes de la maladie,
sesse quasi nul quel que soit l’âge. Quand bien même elles selon une forme mineure (n : 25), une forme modérée (n : 4) ou
seraient enceintes, spontanément ou après stimulation ova- une forme sévère (n : 2). Des métrorragies intermittentes étaient
rienne, les grossesses se solderaient le plus souvent par des observées chez 33 % des femmes au cours du 1er trimestre de la
avortements. Ainsi, Trout et Seifer [58] retrouvent une augmen- grossesse bien que le pourcentage de fausses couches spontanées
tation significative des AS inexpliqués en cas de FSH ≥ 10 UI/l (terme moyen de survenue de l’accident obstétrical : 10 semai-
ou d’œstradiolémie ≥ 50 pg/ml à j3 du cycle et a fortiori lorsque nes) ne soit pas supérieur à celui constaté dans la population
ces deux dosages sont élevés. D’autres auteurs retrouvent au normale. Dans un seul cas, l’importance des métrorragies a
contraire un taux de FSH plus bas dans la population avec ASR. nécessité le recours à un traitement substitutif par des concen-
Enfin, n’oublions pas que l’âge maternel conditionne la surve- trés de facteur Willebrand. Le facteur Willebrand ne semble
nue des avortements (50 à 60 % après 40 ans contre 4 % avant donc pas jouer un rôle majeur en début de grossesse.
20 ans). À l’inverse, le fibrinogène et le facteur XIII apparaissent
indispensables pendant cette période. Le taux hémostatique
minimal pour le fibrinogène est de 1 g/l et celui du facteur XIII
■ Causes infectieuses de 2 à 3 %. Dans une revue récente de la littérature, Asahina [63]
montre que chez les patientes présentant une hypofibrinogéné-
Une infection sévère ou certains agents infectieux peuvent mie, une afibrinogénémie ou un déficit majeur en facteur XIII,
induire des avortements sporadiques (cytomégalovirus, virus l’avortement survient inéluctablement en début de grossesse en
herpes simplex, rubéole, syphilis, toxoplasme, mycoplasmes), l’absence de traitement substitutif. Ces déficits congénitaux se
cependant ils ne sont pas responsables d’ASR. Pendant une transmettent sur le mode autosomal récessif. Seuls le fibrinogène
période, les infections à Chlamydia trachomatis avaient été et le facteur XIII maternels sont impliqués dans le maintien de
suspectées, cependant Paukku [59] ne retrouve pas de différence la grossesse. En effet, lorsque le fœtus est atteint mais que la
de fréquence d’IgG ou d’IgA entre les femmes présentant des mère ne présente pas l’anomalie, la grossesse évolue normale-
ASR ou non. Ralph [60] a étudié la corrélation existant entre une ment. À la lumière des quelques cas rapportés, il apparaît que le
vaginose bactérienne et le risque d’AS en FIV. Le prélèvement fibrinogène et le facteur XIII maternels sont indispensables pour
était réalisé au moment de la ponction ovocytaire. Il apparaît le développement embryonnaire après la 5-6e semaine d’amé-
que les patientes ayant une vaginose bactérienne ont un taux norrhée. Ainsi, en cas d’afibrinogénémie, l’administration de
plus élevé d’AS (29,5 versus 11 % chez les femmes sans infec- fibrinogène à partir de la 4e SA permet le déroulement d’une
tion vaginale). Le risque relatif d’AS est de 2,03 (IC 95 % : 1,09- grossesse normale. En cas de déficit en facteur XIII, le traitement
3,78), avec une prédominance d’AS infracliniques, seulement substitutif doit être entrepris dès la 5e SA.
observables en cas de prise en charge en FIV du fait des dosages
précoces de human chorionic gonadotrophin (hCG) réalisés.
Kamiyama [61] montre que cet impact des infections vaginales Pathologie maternelle congénitale
(bactéries à Gram négatif et mycoplasmes) sur le déroulement de l’hémostase à potentiel thrombotique
de la grossesse est lié à l’induction d’une réponse immunitaire
Dans l’immense majorité des cas, lorsqu’une anomalie de
de type Th1 contre ces germes, laquelle est également respon-
l’hémostase est suspectée dans la survenue de fausses couches
sable d’une toxicité embryonnaire (une grossesse évolue correc-
spontanées inexpliquées, les conséquences induites par cette
tement lorsque la balance Th2/Th1 est supérieure à 1).
anomalie sont à potentiel thrombotique. En effet, la présence de
dépôts fibrineux et d’infarctus au niveau placentaire est parfois
■ Anomalies congénitales constatée. Ces thrombi vasculaires peuvent engendrer un défaut
d’irrigation de l’unité fœtoplacentaire responsable des compli-
de l’hémostase : thrombophilies cations maternelles et fœtales. [64] L’existence d’un facteur
génétique prédisposant aux thromboses qui viendrait majorer
Les phénomènes hémostatiques jouent un rôle crucial dans l’état d’« hypercoagulabilité physiologique » de la femme
l’établissement et le maintien de la grossesse. La grossesse enceinte pouvait donc être évoquée dans la survenue de tels
constitue un état d’hypercoagulabilité résultant de l’augmenta- accidents.
tion de facteurs procoagulants et de la diminution de facteurs On distingue les thrombophilies génétiques (24 % pour
anticoagulants et de la fibrinolyse. Pendant la grossesse, un Alonso [65]) liées soit à un déficit des inhibiteurs naturels de la
dysfonctionnement de l’hémostase au niveau de la circulation coagulation (antithrombine III, protéines S et C), soit secondai-
sanguine fœtoplacentaire peut induire des phénomènes hémor- res à des mutations de la méthylène tétrahydrofolate réductase
ragiques ou thrombotiques à l’origine d’ASR. Ces complications (C677T de la MTHFR), du gène de la prothrombine (G20210A)
peuvent être liées à des anomalies fœtales ou maternelles, ces ou du facteur V (mutation Leiden). D’autres thrombophilies
dernières étant les plus fréquentes. sont acquises (8 %), [65] dont la plus fréquente est le syndrome

Gynécologie 5
770-A-20 ¶ Avortements spontanés à répétition

des anticorps antiphospholipides, avec par ailleurs l’anticoagu- d’inhibition de la coagulation en activant la protéine C.
lant circulant type lupique et l’hyperhomocystéinémie liée à un L’existence d’une mutation sur le gène de la prothrombine
déficit en folates. [66] L’hyperhomocystéinémie n’est pas, en soi, G20210A s’accompagne d’une augmentation de la quantité de
une anomalie de l’hémostase mais elle exerce une action prothrombine plasmatique. Cette mutation est retrouvée
délétère sur la cellule endothéliale en lui conférant des proprié- associée à un risque accru de thrombose veineuse. La fréquence
tés procoagulantes. allélique de cette mutation dans la population normale est
d’environ 1 %. Kovalevsky [70] rapporte, dans une méta-analyse
Résistance à la protéine C activée (RPCa) sur 7 études concernant cette mutation, un odd-ratio de
La PCa inactive le facteur Va par dégradation protéolytique de 2 (IC 95 % : 1-4, p : 0,03).
sa chaîne lourde en clivant le facteur Va en trois positions :
d’abord l’Arg 506, puis l’Arg 306 et l’Arg 679. Le facteur V Hyperhomocystéinémie
résistant à la PCa est, dans l’immense majorité des cas, un Depuis quelques années, un regain d’intérêt s’est porté sur
facteur V muté au niveau de l’Arg 506, ce qui empêche son l’hyperhomocystéinémie comme facteur favorisant les throm-
inactivation par la PCa. Ce facteur V muté s’appelle le facteur boses veineuses et artérielles. Dans les formes modérées ou
V Leiden. La prévalence de cette mutation dans la population mineures, l’hyperhomocystéinémie peut être génétique ou
normale est très différente selon les ethnies (3 à 5 % dans la acquise : génétique par déficit en une enzyme du métabolisme
population caucasienne, beaucoup plus rare, voire inexistante de la méthionine (déficit hétérozygote en cystathionine b
en Asie). Cette anomalie est de loin la cause la plus fréquente synthétase [CbS] ou en méthylène tétrahydrofolate réductase
de la maladie thromboembolique veineuse familiale (15 à 20 % [MTHFR]), acquise par déficit en cofacteur indispensable au
des cas en France). métabolisme de la méthionine (vitamines B 6 et B 12 , acide
Le rôle de la RPCa liée à la mutation du facteur V Leiden folique). Une nouvelle mutation du gène de la MTHFR, le
dans la survenue d’accidents obstétricaux de type fausse couche polymorphisme Alanine 223 Valine (C677T), mutant thermola-
spontanée à répétition (2 ou plus) est encore à l’heure actuelle bile a été retrouvée avec une fréquence accrue chez des patients
controversé. Balasch [67] ne retrouve pas d’association entre la présentant des pathologies vasculaires. La prévalence de la
présence de la mutation Leiden et la survenue d’AS précoces. mutation de la CbS et de la MTHFR, à l’état hétérozygote, dans
Grandone [68] observe une fréquence légèrement supérieure, la population asymptomatique est de l’ordre de 1 %. En
mais non significative de la mutation lors des pertes fœtales du revanche, la prévalence du mutant thermolabile de la MTHFR,
1er trimestre alors que la différence est significative concernant à l’état homozygote, est comprise entre 5 et 20 % dans la
les accidents des 2e et 3e trimestres. En revanche, lorsque les population caucasienne asymptomatique.
études incluent également les femmes ayant présenté une seule Une hyperhomocystéinémie est observée avec une fréquence
fausse couche spontanée, les résultats diffèrent. Meinardi [69] accrue (4 fois plus fréquemment que dans la population
évalue le risque sur une cohorte de 228 femmes porteuses de la témoin) chez les femmes ayant présenté au moins deux AS
mutation et 121 dépourvues de cette anomalie et constate une inexpliqués précoces avant la 16e SA. [71] La mutation C677T du
fréquence plus élevée d’AS survenant avant la 20e SA chez les gène de la MTHFR à l’état homozygote était retrouvée associée
femmes porteuses de la mutation comparée à la population à un risque accru (× 2 à 3) d’AS précoces par Nelen. [72] Ces
témoin (29,4 % versus 17,4 %). L’homozygotie pour la muta- résultats n’ont pas été confirmés dans l’étude réalisée par
tion entraîne plus d’accidents que l’hétérozygotie. Le risque de Holmes. [73] Toutefois, l’étude génotypique est probablement
récurrence est également plus important dans la population trop restrictive et les conséquences de cette mutation sur le
homo- et hétérozygote comparé à la population contrôle métabolisme de la méthionine devraient prendre en compte le
(10,1 % versus 4,1 %). statut vitaminique des patientes (en particulier, l’acide folique).
Toutefois, toutes les RPCa congénitales ne sont pas expliquées En effet, Quere [74] montre que, chez les femmes présentant
par la mutation du facteur V Leiden. D’autres « candidats » 3 ou 4 AS dans leurs antécédents et une hyperhomocystéinémie,
peuvent dans les années à venir être rendus responsables de un traitement pendant 1 mois par 15 mg/j d’acide folique et
cette RPCa : les autres sites de clivage du facteur Va par la PCa 750 mg/j de vitamine B6 entraîne une diminution significative
et les sites de clivage du facteur VIIIa. (> 90 %) du risque d’AS du 1er trimestre de la grossesse.
Cependant, certains auteurs ne retrouvent pas de relation
Mutation G20210A de la prothrombine entre ces trois mutations (facteur V Leiden, mutation C677T de
La prothrombine est le précurseur de la thrombine qui est la MTHFR, mutation G20210A de la prothrombine) et la
une enzyme clé intervenant à la fois dans les processus d’acti- survenue de trois AS ou plus. [75, 76] Le Tableau 5 rapporte les
vation de la coagulation en permettant la transformation du différentes études concernant cette liaison entre thrombophilies
fibrinogène en fibrine, mais également dans les phénomènes et ASR. [77-82]

Tableau 5.
Relations entre les pathologies prothrombotiques de l’hémostase et la survenue d’avortements.
Références Facteur V Leiden Prothrombine G20210A MTHFR C677T
95 % 95 %
OR IC OR IC OR IC 95 %
Balasch, 1997 [67] 0,91 0,06-14,9
Grandone, 1997 [68] 4,39 1,31-14,7
Brenner, 1999 [66] 2,98 1,29-6,89 2,19 0,59-8,03 1,95 0,83-4,57
Gris, 1999 [77] 1,04 0,12-9,04
Holmes, 1999 [73] 0,9 0,33-2,44
Kutteh, 1999 [78] 1 0,06-16,44 2,09 0,36-11,95
Foka, 2000 [79] 5,54 1,76-17,44 4,7 0,95-23,28
Murphy, 2000 [80] 2,08 0,45-9,54 0,7 0,21-2,35
Younis, 2000 [81] 3,9 1,57-9,68
Facteur V Leiden AT III PS – PC
Greer, 2003 [82] 0,9 0,5-1,5 1,7 1-2,8 1,2 0,7-1,9
1,4 0,9-2,2

6 Gynécologie
Avortements spontanés à répétition ¶ 770-A-20

Ainsi, il est recommandé de pratiquer une recherche d’une antigéniquement étranger à sa mère, devra échapper aux
thrombophilie 3 mois après un accouchement lorsque la réactions de rejet grâce à l’adaptation du système immunitaire
grossesse a été compliquée d’une prééclampsie sévère maternel, le fœtus étant considéré comme une allogreffe.
et précoce, d’un retard de croissance d’origine vasculaire
< 3e percentile, d’une mort fœtale in utero dans un contexte Pathologies auto-immunes
vasculaire ou d’un hématome rétroplacentaire ; du fait de la L’auto-immunité est définie par la réaction immunologique
relation existant entre ces pathologies et les anomalies de contre les propres antigènes tissulaires d’un individu. L’auto-
l’implantation embryonnaire ainsi que le caractère prédispo- immunité comporte à la fois des autoanticorps et une réaction
sant des thrombophilies pour la survenue d’accidents vascu- cellulaire avec des lymphocytes T autoréactifs. Lorsque les tissus
laires gravidiques au 2e-3e trimestre. sont lésés, il en résulte des maladies auto-immunes, avec
anticorps non spécifiques d’organe, tel le lupus érythémateux
Autres facteurs disséminé, ou avec anticorps spécifiques d’organe, telle la
thyroïdite de Hashimoto ou le diabète insulinodépendant. Le
Le facteur XII (facteur Hageman) est un des facteurs de la déséquilibre entre les lymphocytes T helper Th1 et Th2 prédis-
phase contact de la coagulation plasmatique. Chez les sujets poserait à la survenue de pathologies auto-immunes avec
déficitaires en ce facteur, le temps de céphaline activateur est autoanticorps spécifiques d’organe. [87] Si une réponse immuno-
allongé mais les patients ne présentent pas d’hémorragie. Le logique à un autoantigène est à prédominance lymphocytaire
facteur XII intervient de plus au niveau de la fibrinolyse en Th1, une pathologie auto-immune survient, alors que les
permettant la transformation du plasminogène en plasmine. lymphocytes Th2 empêchent cette réaction auto-immune.
Dans une étude prospective portant sur 500 patientes ayant L’idée que des anomalies auto-immunes peuvent être associées
présenté au moins trois AS survenus avant la 16e SA, Gris [77] à un risque élevé d’ASR repose en premier lieu sur la constata-
observe un déficit isolé en facteur XII chez 9,4 % des femmes. tion que les désordres médicaux historiquement associés à ce
Lorsqu’une enquête familiale a pu être réalisée, le caractère risque sont des pathologies auto-immunes reconnues, tel le
congénital du déficit était retrouvé dans plus de 50 % des cas. lupus érythémateux disséminé. Plus récemment on a retrouvé,
Pauer [83] montre qu’un déficit (< 60 %) du facteur XII est très chez des femmes en bonne santé apparente mais possédant
différents types d’autoanticorps, une fréquence élevée de
significativement lié à une augmentation des ASR.
pathologies obstétricales incluant les échecs de grossesse.
L’antithrombine III (AT) est un inhibiteur de toutes les sérines
Différents autoanticorps ont été retrouvés, isolés ou associés,
protéases (facteurs activés) de la coagulation. La prévalence du dans cette entité. Il s’agit essentiellement des anticorps antinu-
déficit dans la population générale asymptomatique est d’envi- cléaires et anti-ADN, des anticorps antithyroïdiens et
ron 0,2 %. Les déficits expliquent près de 2 % des maladies antiphospholipides. [88]
thromboemboliques veineuses familiales. [75] Dans le lupus érythémateux disséminé (LED), il existe un
La protéine S (PS) est le cofacteur indispensable à l’action de taux plus important d’avortements spontanés, de mort fœtale in
la PCa avec le facteur V natif. Elle circule sous deux formes : utero et d’accouchements prématurés. La fréquence de l’associa-
une forme libre (40 %) et une forme liée à la C4b-binding protein tion LED-grossesse est de 1/1 660 à 1/2 000 et le risque de
(C4BP). Seule la forme libre a une activité cofacteur. La préva- fausse couche spontanée semble augmenté en cas de poussée
lence du déficit dans la population générale asymptomatique évolutive de la maladie ou lorsqu’il existe une néphropathie
n’est pas connue, il serait présent chez 2 à 8 % (selon les lupique. Alors que les femmes atteintes d’un LED présentent un
études) des patients ayant des antécédents thrombotiques risque d’AS de 20 %, celui-ci est de 60 % s’il existe un anticoa-
veineux. [75] gulant circulant associé. Ces anticoagulants circulants sont à
Preston [84] évalue, au cours de 1 524 grossesses chez l’origine de thromboses vasculaires, placentaires et déciduales,
responsables d’infarcissements. [89]
571 femmes présentant un déficit en AT, PC ou PS, que le risque
de pertes fœtales est plus élevé chez ces femmes (16,1 %) Anticorps antinucléaires et anti-ADN
comparé à une population témoin (12,2 %), mais la date de
survenue de l’accident est le plus souvent tardive après la 28e Les anticorps antinucléaires ont été associés aux échecs
précoces et tardifs de grossesse dans plusieurs travaux portant
SA. Le risque est plus élevé chez les femmes présentant des
sur des cohortes de patientes ne présentant pas de pathologie
déficits combinés ou un déficit en AT que chez celles présentant
auto-immune cliniquement déclarée. La fréquence des auto-
un déficit en PC ou en PS. Les risques d’accidents du 1er et 2e
anticorps varie de 8 à 53 % dans la population pathologique
trimestre ne sont pas significativement différents de ceux versus 0 à 8 % dans la cohorte des femmes, enceintes ou non
observés dans la population contrôle. Dans une série plus enceintes, prise comme population témoin dans le travail
limitée portant sur 188 grossesses chez 60 femmes déficitaires d’Ezoglu. [90] Le titre de ces anticorps est en général modéré et
en AT, PC ou PS, Sanson [85] constate également une incidence il n’y a pas de consensus sur leur responsabilité dans les
accrue des complications obstétricales (22,3 % versus 11,4 %). échecs de grossesse, puisqu’ils peuvent être retrouvés chez des
Mais dans cette étude, l’accident survient avec la même fré- femmes avec déroulement de grossesse normal avec une
quence (risque multiplié par 2 comparé à la population témoin) fréquence et un titre identique à ceux des femmes pathologi-
quel que soit le terme de la grossesse (après la 8e SA). ques. Ces faits plaideraient pour attribuer à ces autoanticorps
le rôle de témoins d’une possible réaction auto-immune
infraclinique.

■ Anomalies immunologiques
L’anticorps anti-ADN est retrouvé à une faible fréquence dans
plusieurs études et ne constituerait pas un bon test de dépistage
dans les échecs de grossesse, sauf dans le cas où il permettrait
Des données récentes sur les interactions immunologiques se de diagnostiquer une maladie auto-immune tel le lupus érythé-
déroulant à l’interface maternofœtale ont permis de fournir mateux disséminé.
quelques explications physiopathologiques aux échecs de
grossesses précoces et ont permis de situer les défaillances Anticorps antithyroïdiens
immunologiques potentiellement responsables des échecs
Stagnaro-Green et al. [91] ont été les premiers à montrer
d’implantation à trois niveaux : [86] l’association d’une fréquence élevée d’ASR chez les femmes
• la réaction pathologique auto-immune ; possédant des anticorps antithyroïdiens. Il est à noter que les
• la réaction allo-immune maternelle ; patientes ne présentaient aucune pathologique thyroïdienne
• l’immunité naturelle. classique, ni anomalie hormonale thyroïdienne. Les anticorps
Le rôle du système immunitaire est de défendre un organisme antithyroïdiens seraient observés avec une fréquence plus
contre les antigènes étrangers. Au cours de la grossesse, le fœtus, grande que les autres anticorps non spécifiques d’organe. Deux

Gynécologie 7
770-A-20 ¶ Avortements spontanés à répétition

hypothèses sont proposées quant à leur mécanisme d’action et équipes successives ont appliqué ce type de protocole avec des
leur présence : [53] une interaction avec les hormones placentai- doses différentes de corticoïdes et des dates de prescription
res responsable de l’échec de grossesse, ou bien aucun rôle dans différentes par rapport à la grossesse. Les effets secondaires que
les échecs de grossesse, mais les anticorps antithyroïdiens ne sont l’hypertension artérielle, le diabète, mais aussi la rupture
sont que les témoins d’une pathologie auto-immune, et néces- prématurée de membrane et la prématurité ont été des argu-
siteraient la recherche d’autres autoanticorps réellement ments pour délaisser, sauf conditions pathologiques particuliè-
responsables. res, ce type de traitement.
L’aspirine faiblement dosée (100-150 mg/j) est censée agir
Anticorps antiphospholipides contre le déséquilibre prostacycline/thromboxane A2 et réduire
Les anticorps antiphospholipides comprennent l’anticoagu- les phénomènes de thromboses. Ce traitement présente l’intérêt
lant circulant de type lupique, réagissant avec la portion d’une faible iatrogénie. Il doit être débuté le plus tôt possible
phospholipidique du complexe prothrombine-prothrombinase, durant la grossesse, en respectant les contre-indications. [97] Il
recherché par des techniques d’hémostase, et un groupe hété- n’existe pratiquement pas d’étude-contrôle avec l’aspirine
rogène d’anticorps recherché par des techniques immunologi- comme monothérapie.
ques (Elisa). Les épitopes de ces antiphospholipides sont En raison des effets secondaires des corticoïdes, l’utilisation
constitués par des phospholipides anioniques (cardiolipine, de l’héparine a été proposée en traitement préventif des pertes
phosphatidylsérine, phosphatidylinositol) et neutres (phospha- fœtales associées aux antiphospholipides. Elle est utilisée seule
tidyléthanolamine). Les phospholipides sont les composants ou associée à l’aspirine. Sous forme parentérale, elle ne passe pas
habituels des membranes cellulaires, à l’exception de la cardio- la barrière placentaire et ne présente pas de risque pour le
lipine, qui est exclusivement dans le feuillet interne des fœtus. On a recours à l’héparine classique, mais aussi aux
mitochondries. La complexité de ces anticorps s’est accrue avec héparines de bas poids moléculaire. L’héparinothérapie pourrait
la découverte de cofacteurs protéiques b2 glycoprotéine I pour être aussi utilisée en préventif pour les thromboses du post
les anticardiolipines, prothrombine pour les anticoagulants partum. Une ostéoporose peut se voir comme effet secondaire,
circulants et kininogènes pour la phosphatidyléthanolamine. La surtout dans les traitements au long cours, et la surveillance des
notion d’anticorps antiphospholipides évolue vers celle d’anti- plaquettes dépistera l’éventuelle thrombopénie à l’héparine.
corps contre un complexe lipoprotéique et vers la recherche, L’utilisation des immunoglobulines intraveineuses est fondée
maintenant possible, d’anticorps réagissant de manière spécifi- sur des arguments thérapeutiques solides, connus dans diverses
que avec les cofacteurs. pathologies auto-immunes. Il n’existe que peu d’études compa-
Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) comporte dans sa ratives sérieuses dans la littérature, et leur coût élevé doit les
définition clinicobiologique des thromboses artérielles ou faire réserver aux patientes dans le contexte d’un échec des
veineuses, des pertes fœtales répétées, la présence d’anticardio- protocoles corticoïdes, aspirine et/ou héparine.
lipines IgG ou IgM et/ou d’anticoagulant circulant et de
Actuellement, on retient comme recommandations de traite-
thrombopénie. L’association entre échecs répétés de grossesse et
ment chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipi-
anticorps antiphospholipides a été bien établie, soit dans le
des : [98]
cadre d’un véritable SAPL, soit dans le cadre d’une entité
• en l’absence de thrombose vasculaire ou AS : pas de traite-
clinique associant les anticorps antiphospholipides et d’autres
ment ou aspirine à faible dose ;
autoanticorps, nucléaires et thyroïdiens en particulier. [92] En
• antécédents de thromboses : héparine de bas poids molécu-
sélectionnant des patientes avec au moins trois interruptions de
laire et aspirine à faible dose ;
grossesse après la 12e semaine de gestation et en utilisant dans
un premier temps comme marqueur biologique l’anticorps • antécédents d’ASR : aspirine à faible dose ou héparine de bas
anticardiolipine et/ou l’anticoagulant circulant, de nombreux poids moléculaire et aspirine à faible dose ;
travaux ont trouvé des fréquences élevées d’anticorps antiphos- • perte fœtale tardive ou prééclampsie sévère ou retard de
pholipides chez les patientes avec échecs de grossesse. Les croissance intra-utérin sévère : héparine de bas poids molécu-
fréquences sont très dispersées, allant de 7 à plus de 30 % versus laire et aspirine à faible dose.
3 à 5 % dans une population témoin, et des taux d’anticardio- Le Tableau 6 rapporte l’évolution des grossesses en fonction
lipine IgG variables, souvent modérés, de 15 à 20 UH, jusqu’à des thérapeutiques chez les patientes porteuses d’anticorps
50 UH et au-delà dans le tableau de SAPL. [93] antiphospholipides. [99-115]
La présence d’anticorps antiphospholipides positifs chez les
femmes avec échecs de grossesse amène à se poser la question
de leur pathogénie. Différents modes d’action ont été évoqués Réaction allo-immune maternelle
et prouvés par des modèles expérimentaux. Ainsi ont pu être
retenus comme mécanismes potentiels : le déséquilibre de la L’hypothèse d’une défaillance des mécanismes de reconnais-
balance thromboxane/prostaglandine, l’action sur la thrombine, sance maternelle a surtout été évoquée à partir de la constata-
la protéine C, la protéine S, les plaquettes et la cellule endothé- tion de l’absence d’anticorps maternels cytotoxiques contre les
liale activée. [94] L’anticorps anticardiolipine IgG et/ou l’anti- antigènes paternels chez les femmes ayant eu des échecs de
coagulant circulant étaient retenus comme protagonistes grossesse répétés. Cependant, on a pu montrer par la suite
principaux. Enfin, Rand [95] a montré une raréfaction de l’absence de corrélation, chez les femmes normales et chez les
l’annexine V, puissant anticoagulant au cours de l’invasion femmes avec échecs de grossesse, entre le développement de tels
trophoblastique de l’endomètre situé dans les villosités placen- anticorps et le devenir de la grossesse. Les anticorps anti-HLA
taires, chez des patientes avec antiphospholipides et échecs de retrouvés chez les femmes enceintes sont à considérer comme
grossesse. Les anticorps anti-annexine V ont été retrouvés avec le témoin ou la conséquence de grossesses réussies. Leur absence
une fréquence élevée chez des malades lupiques avec mort in ou leur présence inconstante chez les femmes avec échecs de
utero et dans des modèles murins d’échecs de la reproduction. grossesses répétés serait peut-être uniquement liée au temps de
gestation trop court pour permettre la formation d’anti-
Traitement des échecs de grossesse avec corps. [116]
auto-immunité Le croisement d’individus allogénétiquement différents est de
Plusieurs types de traitement ont été utilisés dans les échecs règle dans la nature, laissant penser que l’histo-incompatibilité
de grossesse avec auto-immunité. [96] Il était licite d’utiliser une maternofœtale offrirait un avantage en matière de reproduction.
thérapeutique à visée immunosuppressive dans une étiologie Les faits reposent sur la constatation que les couples avec échecs
auto-immune. d’implantation répétés présentent plus d’homologie HLA entre
Les corticostéroïdes ont été utilisés, seuls ou en association eux que les couples à fécondité normale. Les premiers ayant
avec de l’aspirine, à partir du travail de Lubbe en 1985 [89] plus de chances de concevoir un fœtus identique à sa mère,
rapportant un succès de 80 % chez des femmes qui avaient des incapable de susciter la formation d’anticorps bloquants
échecs de grossesse et une antiprothrombinase. Plusieurs maternels, ce qui aboutirait à un échec de grossesse. [117]

8 Gynécologie
Avortements spontanés à répétition ¶ 770-A-20

Tableau 6.
Taux de grossesses évolutives en fonction des différentes thérapeutiques et de leurs associations chez des patientes présentant un syndrome des anticorps
antiphospholipides.
Références Traitement Grossesse Traitement Grossesse Traitement Grossesse
évolutive % évolutive % évolutive %
Cowchock, 1992 [99] Asp + CT 75 Asp + Hép 75
Hasegawa, 1992 [100] Aucun 8
Many, 1992 [101] Aucun 7 Asp + Hép 69
Out, 1992 [102] Aspirine 81
Rosove, 1992 [103] Héparine 93
Balasch, 1994 [104] Aspirine 93
Kutteh, 1996 [105] Aspirine 40 Asp + Hép 80* (76)
Le Thi Huong, 1996 [106] Aspirine 65
Lima, 1996 [107] Aspirine 74 Asp + Hép 86
Granger, 1997 [108] Aspirine 76 Asp + Hép 56
Laskin, 1997 [109] Placebo 52
Rai, 1997 [110] Aucun 10 Aspirine 42 Asp + Hép 76* (76)
Ruffatti, 1997 [111] Héparine 100
Backos, 1999 [112] Asp + Hép 71
Branch, 2000 [113] Asp + Hép + placebo 100 Asp + Hép + Ig i.v. 100
Pattison, 2000 [114] Placebo 85 Aspirine 80
Farquharson, 2002 [115] Aspirine 72 Asp + Hép 78
* : taux de grossesses évolutives obtenues avec une forte dose d’héparine (13 300 UI/j). Entre parenthèses, taux avec une dose normale d’héparine (5 000 UI/j). Les doses d’aspirine
sont selon les études de 75, 88 ou 100 mg/j. Asp : aspirine ; CT : corticoïdes ; Hép : héparine ; Ig i.v. : immunoglobulines intraveineuses.

Système immunitaire naturel Traitement des échecs de grossesse


La face maternelle de l’interface maternofœtale possède des à mécanisme allo-immun
caractéristiques uniques, en particulier vis-à-vis de sa compo-
sante cellulaire et sécrétoire. Immunisation active par des cellules sanguines
Au cours d’une grossesse normale, on note une modification allogénique
quantitative des lymphocytes T et B dans le sens d’une diminu-
Beer et al. [121] ont été les premiers à rapporter l’utilisation
tion et qualitative avec la constatation d’un profil lymphocy-
d’immunisation active par des cellules sanguines allogéniques
taire immunosuppresseur. Certains modèles expérimentaux
chez des femmes avec échecs répétés de grossesse. Le principe
suggèrent que l’équilibre entre les lymphocytes helper Th1 et
de ce traitement est de susciter chez la mère la formation
Th2 jouerait un rôle important dans le maintien du fœtus. Il
d’anticorps antipaternels cytotoxiques ou bloquants. Ainsi, de
existerait une déviation de la réponse immune en faveur des
très nombreuses équipes ont entrepris ces traitements par
lymphocytes Th2 bénéfiques au fœtus. [64]
injection de leucocytes allogéniques essentiellement paternels
L’accumulation des cellules NK CD56+ dans l’utérus au
en choisissant, outre l’échec précoce de grossesse, différents
cours de la période prégestationnelle et de la phase précoce de
critères de sélection des patientes : homologie HLA avec le père,
la gestation suggère un rôle pour ces cellules dans l’implanta-
absence d’anticorps cytotoxiques, absence d’anticorps blo-
tion et le développement précoce du trophoblaste. [118] En
quants. Globalement, la plupart des protocoles ont essentielle-
théorie, le risque d’échec existerait lorsque la femme présente
ment inclus des patientes avec échecs de grossesse précoces et
un nombre accru de cellules NK CD56+ activées par l’IL-
seulement quelques patientes avec infertilité primaire ou des
2 dans la decidua, et/ou si le trophoblaste a une expression
patientes sans autoanticorps. Les taux de réussite de grossesse
trop faible des antigènes HLA-C et -G qui pourraient protéger
chez les femmes immunisées varient de 50 % à 88 %, mais ces
le trophoblaste de l’atteinte des cellules NK, cette expression
résultats ne concernent que 8 à 10 % des patientes avec ASR. Le
quantitative du HLA est contrôlée génétiquement et pourrait
point important pour l’interprétation de ces résultats était
être variable selon les individus. Actuellement, il n’existe pas
souvent le manque de population contrôle traitée par placebo.
de possibilités de mesurer l’activité des cellules NK de la
Daya et al. [122] ont récemment publié une méta-analyse portant
decidua chez la femme enceinte. L’extrapolation à partir de
sur 285 patientes n’ayant pas de grossesse supérieure à
constatations histologiques des produits d’expulsion n’est pas
20 semaines, absence d’anticorps anti-HLA paternels, absence
facile, car les modifications observées peuvent être secondaires
d’anticorps antinucléaire et anticardiolipine. L’immunisation
à la mort fœtale.
chez ces femmes augmente significativement la probabilité d’un
Plusieurs travaux effectués sur le sang périphérique des
enfant vivant, puisque le gain thérapeutique était de 16,3 %.
femmes avec échecs répétés d’implantation objectivent la
L’effet relatif du traitement augmente avec le nombre d’ASR.
corrélation entre le nombre et l’activité des cellules NK et la
pathologie obstétricale. Coulam et al. [119] ont montré qu’un
Immunoglobulines intraveineuses
chiffre élevé de cellules CD56+ circulantes pourrait favoriser un
risque de récurrence dans une population avec échecs de Les échecs liés à l’allo-immunisation leucocytaire et ses
grossesse. Kwak et al. [120] ont montré une différence significa- dangers potentiels ont incité les équipes à proposer un traite-
tive du taux des cellules circulantes CD56+ chez les femmes ment par les immunoglobulines intraveineuses, qui avaient déjà
avec échecs de grossesse par rapport à une population contrôle fait preuve de leur efficacité dans des pathologies immunologi-
à fertilité normale. ques. Plusieurs études ont rapporté des résultats avec des

Gynécologie 9
770-A-20 ¶ Avortements spontanés à répétition

Tableau 7. anomalies morphologiques, de l’aneuploïdie et de l’apoptose


Résultats des études utilisant des immunoglobulines intraveineuses chez les hommes dont les femmes présentent des ASR. Egozcue
(Ig i.v.) chez les patientes présentant des ASR. en 2000 [132] a montré que les disomies du chromosome sexuel
Grossesses évolutives %
augmentent significativement chez des hommes provenant de
couples présentant des ASR. Plus récemment, la notion de
Références Nombre Ig i.v. Placebo fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes (mesurée par la
Christiansen, 1995 [123] 34 53 29 méthode TUNEL) a été mise en relation avec la survenue d’ASR,
[124] sans corrélation par ailleurs avec la morphologie spermati-
Coulam, 1995 95 62 34
que. [133] L’intérêt de cette mesure est la possibilité d’un
Kiprov, 1996 [125] 35 80 traitement faisant appel aux antioxydants (sélénium et vitamine
Perino, 1997 [126] 46 68 E), luttant contre les radicaux libres responsables de cette
[127]
fragmentation.
Sher, 1998 45 51
Malgré tout, on prescrira un spermogramme chez ces couples
Scher, 2000 [128] 30 86 avec ASR, d’autant qu’ils présentent secondairement une
Stricker, 2000 [129] 47 92 infertilité.
Jablonowska, 2001 [130] 41 77
■ Facteurs environnementaux
différences dans la sélection de patientes, dans les protocoles et
et psychologiques
les faibles populations contrôle recevant un placebo, ce qui rend Le tabagisme et l’alcoolisme maternels pourraient avoir un
difficile la comparaison des résultats (Tableau 7). [123-130] Le rôle dans les ASR, tout comme un déficit en sélénium, agent
mécanisme d’action des immunoglobulines n’est pas univoque, antioxydant de l’organisme. D’autres facteurs ont été mis en
mais on peut se rapporter aux modes d’action évoqués dans les cause, sans qu’aucune preuve formelle ait pu être établie : écrans
pathologies auto-immunes : blocage du récepteur Fc des immu- vidéo, métaux lourds, radiations, solvants, pesticides, caféine,
noglobulines, blocage de la fraction C3 du complément sur les gaz anesthésiques, matelas et couvertures chauffantes...
cellules cibles, activation des anticorps anti-idiotypes, augmen- Les facteurs psychologiques comme cause d’ASR sont diffici-
tation du nombre de cellules suppressives. L’injection intravei- lement appréciables. Berle [134] retrouve dans 19 % des cas des
neuse des immunoglobulines peut entraîner des réactions troubles de la personnalité chez la femme. À l’inverse, Ber-
allergiques et possède en théorie des risques de transmission gant [135] avait montré que les femmes avec ASR étaient plus
virale et de prions. satisfaites de leur qualité de vie, de leur situation financière et
de leur travail que les femmes contrôles, ce qui interroge sur la
place laissé à l’enfant dans cette vie-là et pourrait expliquer la
■ Causes masculines survenue d’un avortement.
Il est difficile d’apprécier la relation existant entre les données
du spermogramme et du spermocytogramme et le risque d’ASR. ■ Conclusion
On sait que le pourcentage de spermatozoïdes aneuploïdes
augmente avec l’âge de l’homme, atteignant 13 % au-delà de Les étiologies des ASR sont multiples (Tableau 8) et reflètent
44 ans. Carrell [131] retrouve une augmentation significative des le dysfonctionnement de nombreux systèmes.

Tableau 8.
Causes, bilans et traitements des avortements spontanés à répétition (ASR).
Étiologies Types Bilans Traitements
Anatomiques Malformations utérus HSG, ETG, HSC Hystéroscopie opératoire
Fibromes intracavitaires ETG, HSC Hystéroscopie opératoire
Synéchies HSG, HSC Hystéroscopie opératoire
Utérus DES HSG, ETG, HSC Hystéroscopie opératoire
Chromosomiques Anomalies nombre Caryotype des parents et des produits d’AS FIV + /- DPI ?
Anomalies structure DPN
Endocrinopathies Insuffisance lutéale BE, Pg à j22 Stimulation ovarienne
Insuffisance ovarienne E2, FSH, Inhibine B FIV
Diabète ID Glycémie, HGPO Insulinothérapie
Dysthyroïdies T3, T4, TSH us, AC Hormonothérapie
Infections Chlamydiae PCV, BE, sérologie Traitement ATB long
endométriales Mycoplasmes PCV, BE, sérologie Traitement ATB long
chroniques Listériose Hémoculture, PV, BE Traitement ATB
Immunologiques Maladies (LED) Bilan immunologique Traitement LED
SAPL Bilan immunologique Aspirine + Héparine
Perturbations tolérance immunitaire Bilan immunologique CT, Ig i.v.
Immunisation par des cellules allogéniques
Thrombophilies Facteur V Leiden Bilan de thrombose Héparinothérapie
Prothrombine 20210A Bilan de thrombose Héparinothérapie
MTHFR C677T Bilan de thrombose Héparine + vitamines
Protéine S, C Bilan de thrombose Héparinothérapie
AT III Bilan de thrombose Héparinothérapie
Spermatiques Anomalies Spermogramme/ spermocytogramme ICSI ?
Fragmentation ADN Vitamine E, sélénium
HSG : hystérosalpingographie ; ETG : échographie ; HSC : hystéroscopie ; DPI : diagnostic pré-implantatoire ; DPN : diagnostic prénatal ; BE : biopsie d’endomètre ; Pg :
progestérone ; FSH : follicle stimulating hormone ; HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale ; FIV : fécondation in vitro ; AC : anticorps ; ATB : antibiotique ; PCV :
prélèvement cervicovaginal ; LED : lupus érythémateux disséminé ; CT : corticoïdes ; SAPL : syndrome des anticorps antiphospholipides ; ICSI : micro-injection
intracytoplasmique des spermatozoïdes.

10 Gynécologie
Avortements spontanés à répétition ¶ 770-A-20

Tableau 9. [15] Goldenberg M, Sivan E, Sharabi Z, Mashiach S, Lipitz S, Seidman DS.


Bilans à réaliser en cas d’avortement spontané à répétition du 1er trimestre Reproductive outcome following hysteroscopic management of
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Ce bilan est à pratiquer au moins 8 semaines après l’avortement.
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Dans environ la moitié des cas, aucune cause actuellement adhesiolysis: a prospective, randomized, controlled study. Hum Reprod
connue n’est identifiable. Le bilan de ces couples présentant 2003;18:1918-21.
des ASR doit donc être gradué, afin de ne pas méconnaître des [24] Hamou J, Salat-Baroux J, Siegler AM. Diagnosis and treatment of
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P. Merviel, Professeur des Universités, praticien hospitalier (Merviel.Philippe@chu-amiens.fr).


S. Lanta, Chef de clinique assistant.
G. Allier, Chef de clinique assistant.
O. Gagneur, Praticien hospitalier.
S. Najas, Praticien hospitalier.
A. Nasreddine, Praticien hospitalier.
H. Campy, Praticien hospitalier.
P. Verhoest, Praticien hospitalier.
P. Naepels, Praticien hospitalier.
J. Gondry, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
J.- C. Boulanger, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Service de Gynécologie-Obstétrique, Centre hospitalier universitaire d’Amiens, 124, rue Camille-Desmoulins, 80054 Amiens cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Merviel P., Lanta S., Allier G., Gagneur O., Najas S., Nasreddine A., Campy H., Verhoest P., Naepels P.,
Gondry J., Boulanger J.- C. Avortements spontanés à répétition. EMC (Elsevier SAS, Paris), Gynécologie, 770-A-20, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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