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TITRE 2

Analyse financière

La production d’images et la création de valeur

§ Chapitre 4 L’analyse du bilan:


Le respect de l’orthodoxie financière

§ Chapitre 5 L’analyse du résultat:


L’analyse de la rentabilité et du risque

§ Chapitre 6 L’analyse des flux :


la compréhension du fonctionnement

1
Quels sont les objectifs du diagnostic financier?

Le diagnostic doit permettre de répondre à des interrogations essentielles quant à

- la croissance: il s'agit de mesurer le développement de l'entreprise en se


comparant aux concurrents (évolution de la part de marché), au secteur et par
rapport à un benchmark (entreprise comparable d'un autre secteur);

- la rentabilité: il s'agit de comprendre l'importance, la nature et l'origine de la


création de valeur;

- l'équilibre : il s'agit d'observer la structure des ressources durables, de mesurer


le poids de l'endettement, d'étudier l'autofinancement afin de s'assurer de la
solidité de l'assise financière;

- l’indépendance: il s'agit de détecter les sources de faiblesse et les possibilités


de dysfonctionnement de l'entreprise. La nature du risque est appréhendée
(structurel ou conjoncturel), son fondement à observer (économique, sectoriel,
géographique ou propre à l'entreprise).

Equilibre?
Orthodoxie fonctionnelle et patrimoniale
Satisfaction des partenaires

Développement? Pérennité ?
Croissance vraie Projet maîtrisé Création de valeur
Flexibilité Rentabilité

Indépendance ?
Maîtrise des risques?
Vulnérabilité

Figure 4.01 : La maîtrise du projet

2
Quelle est la méthodologie d’analyse ?

L’analyse rentabilité-risque

Architecture du diagnostic et de la prévision

Conduite du diagnostic

Objectif : Analyse rentabilité-risque


Equilibre : orthodoxie fonctionnelle et patrimoniale
Pérennité : création de valeur et satisfaction des apporteurs de ressources
Développement : Flexibilité du portefeuille économique
Indépendance : maîtrise des risques

Documents
Bilan
Compte de résultat TSIG
Tableaux de flux
Annexes

Retraitements
Approche économique et
financière

Diagnostics

Spécifiques Globaux
- Rentabilité - Score
- Risque de faillite - Notation
- Risque d’exploitation - Evaluation
- Risque économique - Risque stratégique
- Risque financier
- Risque de cours
- Déséquilibre
fonctionnel

Situation actuelle – Situation voulue

Gap financier
Décision : Financement – Investissement – Répartition
Prévisions : Plans

Figure 4.02 : L’architecture d’analyse

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La finalité de la comptabilité, comme nous l’avons souligné, est la
production de documents de synthèse. La comptabilité générale va
percevoir l'entreprise comme un centre de calcul économique.
L'activité de la firme provoque des mouvements de flux en provenance
des opérations réalisées par elle-même avec des agents économiques
externes.
La méthode comptable aujourd'hui se propose d'identifier ces flux
continus, de les mémoriser et d'en faire une synthèse périodique. Ces
états sont le bilan, le compte de résultat, les annexes. Ils peuvent être
complétés par le tableau de financement de l'exercice. L'ensemble des
documents va donner une photographie du fonctionnement des
différents cycles, mesurer le résultat, détailler le contenu des opérations
de l'exercice.

La déclaration des résultats de l'entreprise est accompagnée d'une liasse de 15


tableaux. Les 8 premiers ont un caractère comptable alors que les 7 suivants ont un
caractère fiscal.

Les documents de caractère comptable sont


1- n° 2050 : Bilan-actif
2- n° 2051 : Bilan-passif
3- n° 2052 : Compte de résultat de l'exercice
4- n° 2053 : Compte de résultat (suite)
5- n° 2054 : Immobilisations
5 bis- n° 2054 bis : Tableau des écarts de réévaluation
6- n° 2055 : Amortissements
7- n° 2056 : Provisions inscrites au bilan
8- n° 2057 : État des échéances des créances et des
dettes à la clôture de l'exercice
Les documents de caractère fiscal
9- n° 2058 A : Détermination du résultat fiscal
10- n° 2058 B : Déficits, indemnités pour congés à
payer et provisions non déductibles
11- n° 2058 C : Tableau d'affectation du résultat et
renseignements divers
12 à 15 n° 2059 A à D:Détermination et affectation des plus-
values et moins-values
Tableau 4.01 - La liasse fiscale

4
Chapitre 4-

L’analyse financière
du bilan (balance sheet)
Le bilan comptable va servir de base à l'élaboration des bilans d'analyse. Pour y
arriver certains retraitements sont nécessaires.

A une date donnée, il convient de faire le point sur les opérations réalisées et
d'établir un état des lieux de la situation de l'entreprise.

Le bilan est donc une photographie des stocks de ressources et d'emplois après
généralement une année de fonctionnement de l'entreprise.

Chaque bilan construit à partir du bilan comptable a une utilité particulière.

1. Le bilan patrimonial comptable est un bilan d’audit utile aux apporteurs


de ressources autres que les actionnaires. Fortement inspiré par l’analyse
de l’entreprise faite par le banquier, il permet aux (fournisseurs, créanciers
financiers, personnels, état), d’être rassuré sur la possibilité d’être rémunéré
et de récupérer les ressources allouées ou de revendiquer des droits (Prêt,
fourniture de biens et service, force de travail, charges salariale…) . Il
s’intéresse à la solvabilité et au risque de faillite à court terme.

2. Le bilan patrimonial financier est un bilan d’analyse utile à l’actionnaire.


Construit Structuré à cet effet, il permet d’expliquer la rentabilité qui revient
au créancier résiduel et de mesure le risque financier.

3. Le bilan fonctionnel est un bilan conçu pour le dirigeant. Il décompose


l’entreprise en stock de flux issu du fonctionnement de cycle homogènes utile
à la gestion d’opérations. Utile pour expliquer les conséquences des décisions
fondamentales, il se focalise sur le risque d’exploitation et la trésorerie,

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STOCKS D’EMPLOIS STOCKS DE
ACTIF RESSOURCES
PASSIF
Lecture horizontale
MOYENS MIS EN ŒUVRE (Principe d’affectation)
MOYENS DE
FINANCEMENT
HAUT DE BILAN

Biens plus ou moins Eléments stables et


Capitaux propres et
transformables acycliques
endettement

BAS DE BILAN

Eléments instables et
cycliques
(activité opérationnelle)

Lecture verticale (Principe de flexibilité)

Utilisation des Origine des


Ressources Ressources

Figure 4.1- Lectures du bilan

Le bilan compare les moyens de financements mobilisés (ressources-passif) aux


utilisations auxquels ils ont été affectés (emplois-actif).

-La lecture horizontale renseigne sur la nature des ressources et l'utilisation qui en
est faite. La partie supérieure regroupe les éléments structurels et la partie inférieure
caractérise les éléments opérationnels (liés à l'activité).

-La lecture verticale décrypte les moyens mis en oeuvre et les sources de
financement. Elle aboutit à l'égalité bilancielle. Par définition la somme des emplois
est égale à la somme des ressources et de même le total de l'actif est égal au total
du passif.

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I – LE BILAN COMPTABLE

(Documents Cerfa 2050 et 2051)

Le document D.G.I. 2050 N est relatif à la description des rubriques du bilan-actif et


le document D.G.I. 2051 N correspond au bilan-passif

11- La description du bilan

1°- Le bilan-actif

A l’actif du bilan apparaissent les emplois effectués desquels la firme va dégager des
profits au cours des exercices à venir. Il y a respectivement
§ les actifs possédés (immobilisations stocks, valeurs mobilières de
placement, disponibilités)
§ les créances qu’elle détient

Selon l'imprimé officiel, l'actif du bilan comprend trois groupes de rubriques:


1. l'actif immobilisé: Il concerne les immobilisations inscrites,
exception faite des frais d'établissement et de recherche, qui
subsistent dans l'entreprise même si elles sont totalement
amorties. Elles figurent le cas échéant pour leur valeur
réévaluée.
2. l'actif circulant: il concerne l'actif réalisable mobilisé pour les
besoins de l'exploitation ainsi que l'actif disponible.
3. les comptes de régularisation: ils servent à répartir les charges
et produits dans le temps de manière à les rattacher à l'exercice
les concernant

L'actif immobilisé et l'actif circulant de l'exercice échu sont détaillés dans trois
colonnes. La première colonne appelée "brut" donne la valeur d'origine de l'actif. La
seconde précise les amortissements cumulés et les provisions réalisées sur ces
mêmes actifs. La troisième notée "net" n'est que la différence entre la colonne 1 et la
colonne 2.

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Exercice N N-1
Amortissements et
ACTIF Brut provisions Net Net

Capital souscrit non appelé


ACTIF IMMOBILISE (a)
Immobilisations incorporelles
Frais d’établissement
Frais de recherche et développement
Concessions, brevets, licences, marques,
procédés, logiciels, droits et valeurs similaires
Fonds commercial (1)
Autres
Immobilisations incorporelles en cours
Avances et acomptes
Immobilisations corporelles
Terrains
Constructions
Installations techniques, matériels outillages
Autres
Avances et acomptes
Immobilisations financières (2)
Participations
Créances rattachées à des participations
Titres immobilisés de l’activité de portefeuille
Autres titres immobilisés
Prêts
Autres
Total I
(1) Dont droit au bail
(2) Dont à moins d’un an

ACTIF CIRCULANT
Stocks et en cours
Matières premières et autres
approvisionnements
Encours de production (biens et services)
Produits intermédiaires et finis
Marchandises
Avances et acomptes versés sur commandes
Créances d’exploitation (3)
Créances clients et comptes rattachés
Autres
Capital souscrit-appelé- non versé
Valeurs mobilières de placement
Actions propres
Autres titres
Instruments de trésorerie
Disponibilités
Charges constatées d’avance
Total II
Charges à répartir sur plusieurs exercices (III)
Primes de remboursement des emprunts (IV)
Ecarts de conversion (V)

TOTAL GENERAL (I+II+III+IV)


(1) Dont à plus d’un an

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Guide de lecture du bilan:
AA Capital souscrit non appelé
AB Frais d'établissement: Dépenses engagées à l'occasion
d'opérations qui conditionnent l'existence ou le développement de
l'entreprise. Cette rubrique mentionne le montant des frais de
constitution, de premier établissement, d'augmentation de capital et
d'opérations diverses (fusion, scissions, transformation.
AD Frais de recherche et de développement: dépense se rapportant à
des projets individualisés capables de créer des flux de liquidités
AH Fonds commercial: Sont mentionnés, les éléments acquis du fonds
de commerce regroupant la clientèle, l'achalandage, le droit au bail, le
nom commercial, l'enseigne.
AN Terrains: Ils comprennent les terrains nus (non amortissables) et
aménagés (amortissables)
AP Constructions: Y sont enregistrés les bâtiments, les installations, les
agencements, les aménagements et les ouvrages d'infrastructure
AR- Immobilisations corporelles
AT
AV- Immobilisations en-cours- Avances et acomptes: qui sont relatives
AX aux immobilisations non terminées en fin d'exercice qui sont du fait de
travaux réalisés par l'entreprise elle-même (évaluée au coût de
revient) ou par des tiers (mesuré par les règlement effectués)
AZ Participations: Elles regroupent les titres, estimés à la valeur
d'origine, acquis durablement dans des entreprises dans lesquelles il
y a véritable participation à la vie économique.
BB Créances rattachées à des participations: Y sont mentionnées, les
créances nées à l'occasion de prêts octroyés à des firmes liées.
BD Autres titres immobilisés: Ils comprennent des parts de capital et
des placements stables autres que ceux inscrits en ligne AZ.
BF Prêts: Il s'agit de prêts accordés au personnel de l'entreprise dans le
cadre de la participation des employeurs à l'effort de construction, ou
les créances sur salaires consenties pour des motifs d'ordre social.
BH Autres immobilisations financières: Elles regroupent les dépôts et
cautionnements versés, c'est à dire des sommes déposés chez des
tiers comme garantie dont l'indisponibilité est effective jusqu'à la
réalisation de la condition suspensive (loyer d'avance, eau,..) et, des
sommes versées comme caution pour soumissionner à un marché et
en garantir l'exécution
AB-BH ACTIF IMMOBILISÉ
BL- Stocks : Ils sont inscrits pour le prix de revient hors taxes
BT
BL Matières premières et approvisionnements: Objets et substances
soit destinés à entrer dans la composition des produits traités ou soit
consommés rapidement en concourant à la fabrication et à
l'exploitation
BN- En-cours de production de biens ou services: Biens et services en
BP cours de production ou d'élaboration.
BR Produits intermédiaires et finis: Y sont enregistrés les produits qui

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ont atteint un stade d'achèvement dans un cycle, ceux totalement
achevés et les produits résiduels de fabrication.
BT Marchandises: Y figurent les biens acquis destinés à la revente en
l'état
BV Avances et acomptes versés sur commandes:
BX Clients et comptes rattachés: Ils sont inscrits
BZ Autres créances: d
CB Capital souscrit appelé et non versé: Il représente les apports dus
par les actionnaires au titre du capital appelé.
CD Valeurs mobilières de placement: Y figurent
CF Disponibilités :
BL-CF ACTIF CIRCULANT
CH Charges constatées d'avance:
CL Charges à répartir sur plusieurs exercices: Ils sont inscrits pour le
prix de revient hors taxes
CM Prime de remboursement des obligations: Elle représente la
différence entre la valeur d'émission et la valeur de remboursement
des emprunts. Elle permet d'ajuster la rémunération de l'emprunt aux
conditions du marché Elle est amortie sur la durée de vie de l'emprunt
en principe au prorata des intérêts courus. C'est une non-valeur.
CN Écarts de conversion actifs: Il s'agit de pertes latentes de change
résultant de la dépréciation d'une créance ou de l'appréciation d'une
dette, libellé en monnaie étrangère, constatée en comparant la valeur
d'origine et le dernier cours connu en fin d'exercice.
CH-CN COMPTES DE RÉGULARISATION

2°- Le bilan-passif (avant répartition)

Au passif, il y a les ressources mobilisées, c’est à dire les dettes qu’elle possède.
Parmi ces ressources, nous trouvons
§ les mises de fonds accumulées des propriétaires (capital)
§ le cumul du résultat non distribué
§ les dettes probables (provisions)
§ les dettes certaines (fournisseurs, personnel, dettes financières…)
Selon le formulaire obligatoire, le passif se décompose en cinq groupes de
rubriques:
1. -les capitaux propres: ils représentent le patrimoine de
l'entreprise.
2. -les autres fonds propres: ils regroupent les produits des
émissions de titres participatifs et les avances conditionnées.
3. -les provisions pour risques et charges: elles sont destinées à
couvrir des charges et risques bien cernés quant à leur objet liés
à des événement identifiés ou en cours.
4. -les dettes: elles regroupent les dettes que l'entreprise a envers
les principaux acteurs économiques (banque, personnel,
administration fiscale ou sociale, fournisseurs d'exploitation ou
d'investissement.
5. -les comptes de régularisations
Les renvois permettent de préciser le contenu de certaines rubriques.

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Exercice Exercice
PASSIF N N-1

CAPITAUX PROPRES
Capital dont versé
Primes d’émission, de fusion, d’apport
Ecart de réévaluation
Ecart d’équivalence
Réserves
Réserve légale
Réserve statutaire
Réserve réglementée
Autres
Report à nouveau
Résultat de l’exercice (bénéfice ou perte)
Subventions d’investissement
Provisions réglementées
Total I

PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES


Provisions pour risques
Provisions pour charges
Total II

DETTES (1°
Dettes financières
Dettes obligataires convertibles
Autres emprunts obligataires
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (2)
Emprunts et dettes financières diverses (3)
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours
Dettes d’exploitation
Dettes fournisseurs et comptes rattachés
Dettes fiscales et sociales
Autres
Dettes diverses
Dettes sur immobilisations et comptes rattachés
Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices)
Autres
Instruments de trésorerie
Produits constatés d’avance (1)

Total III
Ecarts de conversion Passif (IV)

TOTAL GENERAL (I+II+III+IV)


(1) Dont à plus d’un an
Dont à moins d’un an
(2) Dont concours bancaires courants
(3) Dont emprunts participatifs

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Guide de lecture du passif
DA Capital social ou individuel.
Pour les sociétés, le capital représente la valeur nominale des actions
ou des parts sociales.
Pour les entreprises individuelles, le compte de l'exploitant tient lieu
de capital. Il représente alors les apports et retraits effectués au cours
de l'exercice par l'entrepreneur.
DB Primes d'émission, de fusion et d'apport
Pour le SA, les primes d'émission sont égales à la différence entre le
prix d'émission et la valeur nominale.
Les primes d'apport sont l'excédent de la valeur des apports sur la
valeur nominale des parts sociales.
Les primes de fusion, d'opérations assimilées et celles de conversion
d'obligations en actions reposent sur le même schéma.

DC Écarts de réévaluation
Plus values résultant d'une réévaluation légale ou réglementée des
immobilisations
DD Réserve légale dont la constitution est obligatoires pour les sociétés
jusqu'à ce qu'elle atteigne le dixième du capital social.
DE Réserves statutaires et contractuelles
DF Réserves réglementées
DG Autres réserves. Il s'agit du bénéfice conservé.
DH Report à nouveau. Il correspond aux bénéfices des exercices
antérieurs non affectés et aux pertes non compensées par des
prélèvements sur les bénéfices
DI Résultat de l'exercice
DJ Subventions d'investissement dont l'objet n'est pas échu.
DA-DJ CAPITAUX PROPRES
DM Produits des émissions des titres participatifs. Avances reçues en
contrepartie des titres pour leur valeur d'émission
DN Avances conditionnées
DM-DN Autres CAPITAUX PROPRES
DP Provisions pour risques. Elles sont constituées pour couvrir un
risque identifié (litige, garanties données aux clients, pertes sur
marchés à terme, amendes, pertes de change...)
DQ Provisions pour charges. Elles sont constituées pour couvrir une
charge identifiée provoquée par des événements survenus ou en
cours (pensions, impôts, congés payés...)
DP-DQ PROVISIONS
DS Emprunts obligataires convertibles et autres emprunts
DT obligataires. Valeur totale des emprunts, primes de remboursement
inclus.
DU Emprunts auprès des établissements de crédit. Capital dû auprès
des établissements de crédit, CCP, banque et intérêt courus à payer
DV Emprunts et dettes financières divers. Il s'agit des sommes
laissées à disposition par les associés et des soldes créditeurs des
comptes de participation, de personnel, de comptes courants
d'associés.
DW Avances et acomptes reçus sur commandes en cours. Acomptes

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reçus sur commandes à livrer, travaux à exécuter ou prestations à
faire
DX Dettes fournisseurs et comptes rattachés. Dettes liées à
l'acquisition de biens et services
DY Dettes fiscales et sociales. Retenues dont l'entreprise et redevable
auprès de l'administration et des organismes sociaux.
DZ Dettes sur immobilisations et comptes rattachés
EA Autres dettes
DS-EA DETTES
EB Produits constatés d'avance. Produits perçus avant fourniture ou
prestation.
ED Écarts de conversion passif: Il s'agit de gains latents de change
résultant de l’appréciation d’une créance ou de la dépréciation d’une
dette, libellé en monnaie étrangère, constatée en comparant la valeur
d'origine et le dernier cours connu en fin d'exercice.
EF Réserves réglementées des plus values à long terme pour les
entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés.
EJ Réserve spéciale au titre de la déduction des dépenses d'acquisition
d'oeuvres originales d'artistes
EB-EJ COMPTES DE RÉGULARISATION

En définitive, le bilan comptable dresse un inventaire des stocks économiques sur


une période de référence. C'est un document de base qui, après retraitements, sert
à élaborer des bilans d'analyse financière. Des retraitements sont alors nécessaires
pour améliorer la vision économique de l'image comptable. Les bilans sont retraités
afin d'améliorer la perception du patrimoine ou d'affiner la perception du
fonctionnement de l'entreprise. Il y a donc deux conceptions bilancielles: le bilan est
d'obédience patrimoniale ou d'obédience fonctionnelle. Les retraitements effectués
ne sont pas indifférents selon les bilans d'analyse.

Dans l'état actuel des développements,


Le bilan patrimonial est conçu à partir du classement de l'actif
selon le critère de liquidité et du passif selon le critère
d'exigibilité,
Le bilan fonctionnel est réalisé selon les critères de stabilité
et d'appartenance à un cycle afin de faire apparaître l'égalité
suivante:

Fonds de roulement fonctionnel (FRf)= Besoins en FR (BFR) + Trésorerie (T).

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1.2- Les corrections apportées au bilan comptable

Le bilan comptable doit subir des redressements et des regroupements de


comptes.
Les principaux postes affectés sont respectivement le résultat de l'exercice, les
effets escomptés non échus, les engagements de crédit bail et les provisions pour
risques et charges.
-Il convient dans la mesure du possible d'éliminer les non valeurs (surtout si elles
sont importantes).
-Aucune réintégration ne revêt un caractère automatique. L'analyste peut toujours
procéder aux corrections qu'il juge utile (erreurs d'imputation, non respect des
directives du P.C. ...), compte tenu de la connaissance qu'il a de l'entreprise, du
secteur d'appartenance...

Les principales corrections financières vont affecter les postes de l'actif et du


passif du bilan. Elles nécessitent dans certains cas l'utilisation de l'annexe.

1°/ Les corrections du bilan

Elles affectent principalement des postes du bilan, et des engagements hors bilan.

Les postes du BILAN

En observant l'actif du bilan, il nous faut étudier les principales rubriques où s'opèrent
les redressements:

*le capital souscrit non appelé.


N'ayant pas d'existence en termes d'utilisation, il est à compter pour zéro à l'actif et à
soustraire du poste capital au passif pour l'équilibrage.

*les immobilisations incorporelles


-il s'agit des postes figurant dans le bilan comptable diminués des frais
d'établissement considérés comme des non valeurs.

*les immobilisations corporelles


-il s'agit des postes figurant dans le bilan comptable augmentés de la valeur des
biens, mobiliers et immobiliers financés par crédit bail (par approximation, il est
possible de prendre le montant des engagements de crédit bail figurant dans
l'annexe, sachant qu'ils incorporent une part de rémunération du financement qui
majore légèrement la valeur de ces biens. Un retraitement plus fin peut être réalisé
qui amènerait à distinguer la part de l'amortissement du capital de celle relative au
coût de financement pour ces engagements).

*les immobilisations financières

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-l'annexe nous renseigne sur la durée de ces immobilisations. Pour les
immobilisations à moins d'un an, il convient de les exclure de ce poste et de les
faire figurer dans le poste créances à moins d'un an dans le bilan patrimonial.

*les actifs d'exploitation


-ils dépendent du cycle d'exploitation et se renouvellent en même temps que se
déroule le cycle.
Le poste créances d'exploitation regroupe les avances et acomptes versés aux
fournisseurs sur commandes en cours, les créances d'exploitation comptables, la
partie des charges constatées d'avance relative à l'exploitation(annexe) et les
effets escomptés non échus (l'escompte est un moyen de financement à court
terme pour les financiers). Il faut éliminer, en fonction des informations dont l'analyste
dispose, les créances irrécouvrables et les stocks sans valeur.

La même démarche réalisée sur le passif du bilan, nous fait observer les
postes suivants:

*les fonds propres corrigés


-Au montant des FP comptables il faut enlever
.la part des dividendes, incluse dans le résultat, qui seront versés au cours du
prochain exercice,
.les non valeurs (frais d'établissement, charges à répartir sur plusieurs
exercices, les primes de remboursement des obligations),
.les prêts participatifs qui ne doivent pas être considérés comme des capitaux
propres mais plutôt comme des DLMT.
-Au montant des FP comptables il faut ajouter
.la part stables des provisions pour risques et charges (qui peut être considérée
comme une réserve de fonds propres constituée en franchise d'impôts),
.la partie des obligations convertibles dont la conversion est assurée sous
moins de 5 ans.

*les dettes auprès des établissements de crédits et les emprunts obligataires


-Il s'agit des dettes contractées auprès du système bancaire ou des marchés
financiers Elles font l'objet d'une rémunération.
-Il faut y inclure les prêts participatifs, les engagements de crédit bail (part du capital
non remboursé).
Ici plusieurs alternatives sont à envisager selon le modèle de bilan.
Dans le bilan fonctionnel ne sont à conserver que les dettes financières ayant servi à
financer des immobilisations stables (hors concours bancaires courants).
Dans le bilan patrimonial, l'optique comptable dissocie les dettes financières selon
l'échéance à moins d'un an (court terme) et à plus d'un an (moyen et long terme).
L'optique économique regroupe toutes les dettes supportant un intérêt dans le poste
dettes d'origine financière.

*les dettes d'exploitation


-Elles dépendent du cycle d'exploitation et se renouvellent en même temps que se
déroule le cycle. Ce poste regroupe les avances et acomptes reçus sur commandes

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en cours, les dettes d'exploitation comptables (dettes fournisseurs, dettes fiscales et
sociales) la partie des produits constatés d'avance relative à l’exploitation (annexe).

*les dettes hors exploitation


-Elles regroupent les dettes diverses (dettes sur immobilisations, dettes fiscales IS,
autres dettes), les dividendes à verser, la partie variable des provisions pour risques
et charges, et les écarts de conversion passif.
*Ces dettes "exploitation" et "hors exploitation" font partie, avec les dettes
financières à moins d'un an, des dettes à court terme dans le bilan patrimonial.

*Les concours bancaires de trésorerie


Ce poste comprend les concours bancaires courants et le montant des effets
escomptés non échus dans le bilan fonctionnel. Il faut y ajouter les dettes financières
à moins d'un an de même que les engagements de crédit bail pour la partie du
capital non remboursé venant à échéance dans le bilan patrimonial pour obtenir les
dettes financières à court terme.

L'usage des annexes permet effectivement de faciliter certains retraitements.

Les comptes de régularisation du bilan

-Les comptes de régularisation comprennent quatre rubriques:

a/ les produits et charges constatées d'avance

*les "produits constatés d'avance"(passif) qui proviennent de produits que


l'entreprise a perçu et comptabilisé avant toute prestation ou fourniture de biens
motivant leur écriture. La firme devra s'acquitter d'une dette en nature dans un avenir
proche afin de justifier le montant du produit. Il faut les ventiler entre le bloc dette à
court terme ou à long et moyen terme selon l'échéance dans le bilan patrimonial et,
les classer selon leur nature cyclique ou acyclique dans les dettes du bilan
fonctionnel. Il n'y a pas de contrepartie à l'actif car ces produits sont déjà ventilés.
.
*les "charges constatées d'avance"(actif) qui proviennent d'avance que
l'entreprise a versé et comptabilisé avant toute prestation ou fourniture de biens de
la part d'un agent extérieur motivant l'écriture. La firme détient une créance en nature
du montant de l'avance. Il faut la ventiler selon le degré de liquidité de l'actif concerné
(entre le bloc actif immobilisé net et le bloc actif circulant) dans le bilan patrimonial et,
les classer selon leur nature cyclique ou acyclique dans l'actif du bilan fonctionnel. Il
n'y a pas de contrepartie au passif car ces charges sont déjà ventilées.

b/ les charges à répartir sur plusieurs exercices qui comprennent les frais
d'acquisitions d'immobilisation, les frais d'émission d'emprunts. Elles ont
généralement un caractère de non-valeur et sont donc à compter pour zéro et à
soustraire des capitaux propres pour compensation.

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c/Les primes de remboursement des obligations sont à compter pour zéro. Il
convient de diminuer du même montant la valeur de remboursement des obligations
du passif.
Pour la comptabilité la société émettrice de l'emprunt enregistre au passif la valeur
de remboursement (VR) et à l'actif la prime de remboursement. Les fonds à
disposition correspondent à la valeur d’émission (VO). Pour retrouver ce montant au
passif, il faut annuler à l'actif la prime et la soustraire au passif.

ACTIF PASSIF
Démarche PRO= non valeur
Correction PRO= 0 Emprunt = VR -PRO

L'obligation pour l'entreprise: c'est une ressource assimilée à un emprunt à long


terme. Les titres sont émis par l'entreprise sur le marché primaire et négocié sur le
marché secondaire.

Caractéristiques:
-Valeur nominale (VN) : base du calcul d'intérêt.
-Prix d’émission (PE) : Prix payé par le souscripteur
-Valeur de remboursement (PR): par l'émetteur

* Si VN=PE et/ou VN=PR, l'émission et/ou le remboursement se font au pair (il n'y a
pas de prime)
* Si PE<VN, on constate une prime d'émission (émission sous le pair-prime en
dedans);
* Si PR>VN, on constate une prime de remboursement dite au sens strict
(remboursement au dessus du pair-prime en dehors)

La prime de remboursement au sens large (PRO) que l'on retrouve au bilan est égale
à PE-PR. C'est une non valeur

Encadré 4.1- L'obligation

d/ Les provisions pour risque et charges, si elles ont un caractère réel seront à
considérer comme des dettes. Dans le cas contraire, si elles ont un caractère de
réserves et qu'elles sont de plus stables, elles représentent des quasi fonds propres.

e/Les écarts de conversion (EC) proviennent de la conversion de toutes les dettes


et créances en monnaie de référence. Cette conversion est réalisée selon le dernier
cours de change connu à la date de clôture de l'exercice.

Ces écarts sont "actifs" ou "passifs":

-s'ils sont "actifs"(ECA), il y a une dépréciation des créances ou une


augmentation des dettes du fait d'une perte latente de change.
-s'ils sont "passifs"(ECP), il y a appréciation des créances ou diminution de
dettes du fait de gains de change.

17
Ces postes sont transitoires. Ils feront l'objet d'une régularisation ultérieure lors
de l'encaissement effectif de la créance et lors du règlement effectif de la dette. La
comparaison entre la valeur d'origine et le prix constaté va permettre de mesurer
l'effet sur le résultat des opérations de changes.
Les écarts de conversion sont donc des comptes provisoires en attentes de
régularisation. Les pertes ou gains latents compensés par une couverture de
change sont inscrits dans ces postes.

Le retraitement suivant est préconisé:


-ECA : par prudence, il faut supposer la perte de change latente provisionnée
comme réalisée.
-ECP : par prudence, il faut supposer le gain de change latent comme non réalisé et
donc éliminer la valorisation des créances ou l'amputation des dettes pour retrouver
les valeurs initiales.
EC Constat Provenance Retraitement par
comptable prudence
ECA Perte de change Détérioration des Suppression de
latente (ECA) créances l'ECA
Provision pour Valorisation des Suppression de la
perte de change dettes provision
Principe de -Perte réalisée
prudence -Gain non réalisé
ECP Gain de change Valorisation des Suppression de
latente (ECP créances l'ECP
Détérioration des Suppression de
Accroissement dettes l'effet créances et
des créances ou de l'effet dettes
diminution des afin de retrouver
dettes du bilan la valeur originelle
Fiche pratique 4.1: Retraitement des écarts de conversion

Les autres corrections du bilan

a/ les obligations cautionnées figurent dans la rubrique "dettes fiscales et


sociales". Elles correspondent à un crédit à court terme accordé par l'administration
fiscale (échéance de 2 à 4 mois) pour le paiement de la TVA et des droits de
douane. Il est possible de les assimiler à un crédit de trésorerie. Il faut donc les
soustraire des dettes sociales et fiscales et les réintégrer dans la trésorerie passive
(bilan fonctionnel) et dans les dettes financières à court terme (bilan patrimonial).

b/ les autres non-valeurs


Les frais d'établissement et le capital souscrit non appelé sont des non valeurs à
compter pour zéro et à soustraire des capitaux propres.

c/ les provisions pour risques et charges sont à retraiter par nature (caractère de
réserve ou de dettes) et selon le cycle ou le terme.

18
d/ les subventions d'investissement donnent lieu à une reprise inscrite au compte
de résultat. Cette reprise calculée chaque année donne lieu à une imposition. Il faut
donc réintégrer dans les dettes cette imposition latente.

Exemple:
Soit une subvention d'investissement obtenue de 200 000€ servant à financer
totalement une immobilisation amortissable linéairement sur 5 ans (40 000 par an).
En fin d'exercice, une reprise de la subvention, quote-part de subvention virée au
résultat, sera réalisée au compte de résultat.
Cette reprise entraîne un supplément d'impôt de 40 000€ * 33,3%= 13 333,3€
L'impôt latent à considérer est alors de 200 000€*33 1/3%=66 666€. La partie
réintégrable à moins d'un an est reprise dans les dettes fiscales (Dettes à court
terme).

2° /Les redressements hors bilan

a/ Les effets escomptés non échus et autres cessions de créances


professionnelles (Dailly) sont des engagements hors bilan. L'entreprise reste
garante de leur règlement.
Pour se procurer de la trésorerie, les entreprises peuvent escompter auprès de la
banque des effets tirés sur leurs clients avant qu'ils n'arrivent à échéance. Cette
avance provoque des frais comptabilisés en charges externes au résultat.
Pour la comptabilité au bilan, le poste client diminue et la trésorerie augmente.
Ces EENE figurent pour leur montant nominal au hors bilan. L'entreprise reste
garante de leur bon paiement. Ils font logiquement partie des concours bancaires
courants comme soldes créditeurs de banques. Ils sont à réintégrer pour leur
montant dans les créances clients à l'actif et dans les concours bancaires courants
sous l'intitulé "crédits d'escompte" au passif. Pour les identifier, il est souvent
souhaitable d'obtenir la confirmation de leur montant auprès de la banque à qui les
créances ont été cédées.

Actif/Emplois Passif/Ressources
Retraitement- bilan Ajouter les EENE aux Ajouter aux dettes à
patrimonial créances clients court terme les EENE
Retraitement - bilan Ajouter les EENE aux Ajouter à la trésorerie
fonctionnel créances clients négative les EENE
Fiche pratique 4.2: Retraitement de l'escompte

19
L'escompte a pour objet de financer des décalages de trésorerie. C'est une
opération de crédit par laquelle une banque cessionnaire verse le montant de l'effet
de commerce au tireur, avant l'échéance, contre remise du titre en propriété, sous
déduction d'agios proportionnels au temps qui reste à courir jusqu'à l'échéance.
3
Banque (cessionnaire)
4
5
Entreprise (tireur) Client (tiré)
6
2 1

Légende : 1 Effet émis par le tireur envoyé à l’acceptation


2 Effet accepté et renvoyé au tireur par le tiré
3 Effet escompté auprès du banquier
4 Versement
5 Agios
6 Paiement à l’échéance

Figure 4.2- Fonctionnement de l'escompte

Il y a mobilisation des créances représentées par des traites, des billets à ordre
relevé (BOR), des supports informatiques ou magnétiques, du crédit de mobilisation
de créances commerciale (CMCC). Le montant des créances escomptées, diminué
des intérêts et commissions, est immédiatement porté au crédit du compte courant.
La commission d'endos est intégrée au taux d'intérêt. A coté s'ajoutent des frais de
manipulation qui peuvent être importants. Le taux facial de l'escompte est en principe
plus faible que le taux du découvert. Cependant, la totalité du montant de la remise
est portée au crédit du compte de l'entreprise même si les besoins de l'entreprise
sont inférieurs. Les intérêts sont perçus d'avance ce qui accroît le taux apparent. Le
taux généralement pris en compte est le taux de base bancaire (parfois le EURIBOR,
T4M), si bien que le taux d'escompte s'exprime par

Taux d'escompte=TBB + commission d'endos

La banque autorise un plafond sous lequel elle peut remettre les bordereaux à
l'escompte. La durée est généralement d'un an reconductible.

L'escompte faisant apparaître certaines limites, le législateur a créé les cessions de


créances loi DAILLY ou escompte DAILLY (1981) pour
§ -accélérer la procédure de mobilisation des créances,
§ -mobiliser un ensemble de créances,
§ -simplifier sur un bordereau toutes les créances mobilisées,
§ garantir la bonne du paiement,
§ -élargir le champ des bénéficiaires de l'escompte (de l'entreprise à l'État, aux
associations...)

L'escompte DAILLY se différencie principalement de l'escompte classique sur la


forme. Il y a mobilisation à partir des créances regroupées sur un bordereau Il est

20
représentatifs des créances payables par traites, LCR, BOR, par chèque ou
virement. Le support peut être très simple (listing, disquette,...). La banque peut-être
garantie du paiement par le biais de lettres de notification et d'acceptation envoyée
au débiteur cédé.

3 2
Banque (cessionnaire)

4 1
Entreprise (cédant)
Client (débiteur)

Légende : 1 Lettre de notification envoyée


2 Lettre d’acceptation envoyée
3 Factures mobilisées par un bordereau
4 Paiement à l’échéance

Figure 4.3- Fonctionnement de l'escompte DAILLY

b/Le crédit bail est également, comme nous l'avons souligné, un engagement hors
bilan car seule figurent dans le bilan les biens dont l'entreprise est propriétaire. Or
ces biens participent à l'activité de l'entreprise et l'entreprise constate des loyers
dans les charges externes décomposables en dotations aux amortissements et en
frais financiers. La somme des loyers restant à courir pour les biens utilisés en crédit
bail doit être vérifiée. L'auditeur peut retrouver aisément l'information, puisque les
contrats font l'objet d'une publicité légale.

Principe:
Un bien acquis en crédit-bail est assimilé à une immobilisation acquise par
emprunt car il participe à la création de valeur

Les retraitements sont les suivants

21
-à la souscription du contrat

Actif Passif
Retraitement Immobilisation acquise Endettement de nature
en crédit bail financière
Sommes retenue Montant du contrat Montant du contrat

-par la suite, sur la durée de vie du contrat,

Actif/Emplois Passif/Ressources
Retraitement- bilan Immobilisation acquise Endettement financier à
patrimonial en crédit bail -répartir entre dettes à
amortissement cumulé long et moyen terme et
(montant net) dettes à court terme
Retraitement - bilan Montant du contrat brut Amortissement cumulé
fonctionnel en ressources internes
propres et emprunt en
dettes financières
stables
Fiche pratique 4.3: Retraitement du crédit bail

Exemple: (en euros)

Soit le contrat de crédit bail suivant, établit en fin de l'année t,


-Valeur d'origine des actifs (VO) : 100 000
-Durée de vie du contrat (n) : 5 ans
-Durée d'utilisation des équipements : 5 ans
-Valeur de rachat à terme (VR) : 10 000
-Redevance totale à payer(R) : 130 000

Corrigé indicatif

1- Décomposition du loyer annuel (L):


- Calcul du loyer annuel: L= (R-VR)/n = 24 000
- Calcul de l'amortissement (A) annuel (linéaire) :( VO-VR)/n=18 000
- Evaluation des charges d’intérêt (CI): CI= L-A= 600F
2- Correction à apporter au bilan fonctionnel en t, t+1 et t+2

Bilan Stocks d'emplois Stocks de ressources


t Immobilisations brutes: 90 000 Dettes financières 90 000
t+1 Immobilisations brutes: 90 000 Amortissement cumulé: 18 000
Dettes financières: 72 000
t+2 Immobilisations brutes: 90 000 Amortissement cumulé: 36 000
Dettes financières: 54 000

22
3- Correction à apporter au bilan patrimonial en t+2 par exemple,

Bilan Actif Passif


t+2 Immobilisations nettes : 54 000 DLMT: 36 000
DCT: 18 000

c/Les retraites
Le montant des engagements que les entreprises consentent en matière de
pensions, de compléments de retraite ou d'indemnités de fin de carrière aux salariés
est décrit dans l'annexe. La possibilité est donnée de les provisionner directement au
bilan, mais ce n'est pas une obligation. Cette tolérance du plan comptable est
critiquable puisque une charge certaine est généralement obligatoirement
provisionnée.

d/ Les engagements de garanties


-Aval et cautionnement figurent en hors bilan pour le montant à hauteur duquel
l'entreprise s'est engagée. Ils doivent être autorisé par le conseil d'administration. La
consultation des procès verbaux du C.A. permet d'en identifier l'existence et les
caractéristiques.
-Nantissement, hypothèques ou privilèges de préteurs de deniers figurent
normalement dans l'annexe. L'information doit être vérifiée auprès du greffe du
tribunal de commerce ou du bureau des hypothèques.

23
II-L'ANALYSE FINANCIERE DU BILAN

Nous procéderons respectivement à l’analyse du bilan patrimonial puis du bilan


fonctionnel.

21-le Bilan patrimonial

Un tel bilan vise à mesurer la valeur réelle du patrimoine accumulé par les
propriétaires de l'entreprise. Cette approche intéresse également les créanciers
financiers, puisque la situation nette est le gage ultime des créances qu'ils
détiennent sur l'entreprise.

Il est structuré selon les critères d'exigibilité du passif et de liquidité de l'actif. Il


est établi après répartition du résultat.
Il est classiquement représenté selon le modèle suivant:

BILAN PATRIMONIAL
ACTIF PASSIF

- -
Frais d’établissement Capital, réserves,
L écarts de réévaluation E
I Immobilisations nettes X
Q Provisions pour pertes I
U Valeurs d’exploitation et charges G
I I
D Valeurs réalisables Dettes à long et moyen B
I terme I
T Disponible L
E Dettes à court terme I
T
+ Résultat de l’exercice E

Figure 4.4 Bilan patrimonial comptable

Les définitions de l'exigibilité d'une dette et de la liquidité d'un actif permettent de


comprendre l'utilisation d'un tel document pour l'analyste:

24
1°/ Définitions

- L'exigibilité est la durée à attendre jusqu'à l'échéance d'une dette. Le passif du


bilan est donc classé par exigibilité croissante. Ainsi le capital est quasiment
inexigible. L'échéance, c'est à dire le remboursement de l'apport des
propriétaires-actionnaires se fera simultanément avec l'arrêt d'exploitation et la
perte de sa personnalité morale de l'entreprise. Les dettes vis à vis des
fournisseurs sont parmi les plus exigibles.

- La liquidité correspond à la vitesse de transformation d'un actif en monnaie.


L'actif du bilan est classé par liquidité croissante. Les valeurs mobilières de
placement sont très liquide, c'est à dire quasiment immédiatement transformable
en argent frais. Les immobilisations mises au service de l'effort de production
(usine, machines...) sont peu liquides généralement. Il faut trouver un acheteur,
démanteler les installations, négocier un prix satisfaisant.

2°/ Utilisations

- La mesure du patrimoine des propriétaires

Le bilan patrimonial sert à mesurer les capitaux propres à destination des


propriétaires de l'entreprise. Il s'agit du patrimoine accumulé par l'entreprise. Ce
patrimoine est la créance ultime, c'est à dire que c'est la dernière garantie de
solvabilité à laquelle peuvent recourir les créanciers de l'entreprise.

- La notion de situation nette (SN):


Le bilan constitue un stock, c'est à dire l'accumulation des avoirs, des créances et
des dettes jusqu'à la date de clôture des comptes.
Si l'entreprise a dégagé un bénéfice au cours de l'exercice qui vient de s'achever, les
ressources augmenteront du montant du résultat net qui va grossir les capitaux
propres. Dans le cas contraire, une perte amputera les ressources du montant
constaté au niveau des mêmes capitaux propres. Il en résulte une mesure de la
situation nette pour l'exercice t :

SN t = Capitaux propres t + Bénéfices t - Pertes t

- La notion de solvabilité est la mesure de la capacité de l'entreprise à faire face


à ses engagements, soit ses dettes arrivant à échéance,.et ceci grâce à sa
surface financière Toute entreprise est ainsi obligée d'assurer un ajustement
permanent entre les encaissements et les décaissements consécutifs à son
fonctionnement. Tous les aspects de l'activité sont ici concernés.
- L'actif net correspond à cet ultime garantie qu’est la solvabilité. C'est la
différence entre l'actif et l'ensemble des dettes
- L'actif net comptable est assimilé aux fonds propres du bilan

25
ACTIF NET COMPTABLE = Capitaux propres

L'actif net doit faire l'objet de redressement pour appréhender la surface financière
réelle de l'entreprise. Il s'agit d'éliminer les non-valeurs de l'actif et de déterminer les
véritables engagements des passifs.

ACTIF NET CORRIGE = Fonds propres = Actif total - Dettes totales

a/-L'actif net

Quasi fonds propres


Primes Subventions
CAPITAL (OC, OBSA, CCA
(Émission, fusion.) d’investissements
(Apports) Prêts participatif…)
Ecarts de réévaluation Provisions
Autres fonds propres
Réserves réglementées
(Titres participatifs,
Report à nouveau Avances conditionnées…)
(créditeur +, Certificats d’investissement
débiteur -) Provisions pour risques et
Charges à caractère de
SITUATION NETTE Réserves

CAPITAUX PROPRES

FONDS PROPRES

Encadré 4.2: l'actif net

b/-Le fonds de roulement patrimonial (FRP)


Sa nature est liée aux éléments du bas du bilan:
L’exigibilité d'une dette à court terme est certaine. La liquidité d'un actif est plus
aléatoire. De fait certains stocks ne peuvent être écoulés en l'état. Il est préférable
par exemple de conserver les valeurs mobilières en périodes de krach et d'attendre
la reprise...

Le fonds de roulement patrimonial naît d'une mise en correspondance entre


l'exigible à court terme et les actifs les plus liquides. Sa définition est ainsi
représentée:

FRP = Actif circulant - Dettes à court terme

L'interprétation par sa définition du FRP repose sur la règle d'orthodoxie suivante :

Il faut couvrir le caractère aléatoire de l'actif circulant par un matelas de sécurité


appelé fonds de roulement (FRP).

Ce matelas apparaît comme un moyen de couverture, c'est à dire une garantie


contre le risque de non remboursement d'une dette à court terme (qui arrive à

26
échéance dans moins d'un an). Ce risque est encore appelé risque d'illiquidité. C'est
à ce titre qu'il intéresse le banquier et les autres créanciers. Ces tiers se trouvent
rassurés sur le risque de non paiement de leurs créances dès lors que le montant
des actifs les plus liquides (circulants) est supérieur à celui des dettes à court terme.
Un tel constat apparaît sur le schéma suivant:

ACTIF PASSIF

Capitaux permanents
Valeurs
Immobilisées nettes

FRP

Actif Circulant Dettes à court terme

Figure 4.5: Fonds de roulement patrimonial


avec
*Actif circulant = Valeurs d’exploitations (stocks) + valeurs réalisables (créances clients) + valeurs
disponibles
*Dettes à court terme = Dettes arrivant à échéance dans moins d'un an
*Capitaux permanents =Capitaux propres + dettes à long et moyen terme

Un tel schéma montre que, du fait de l'égalité actif-passif, il est également possible
de calculer le FRP en faisant la différence entre les capitaux permanents et les
valeurs immobilisées nettes.

FRP=Capitaux permanents - Valeurs immobilisées nettes

Ces deux possibilités de calculs aboutissent à l'élaboration d'une autre règle


d'orthodoxie: il doit exister à tout moment un équilibre entre la durée d'une opération
à financer et la durée des moyens de financement mis en oeuvre.
Ainsi, les valeurs immobilisées nettes, a priori illiquides, doivent être financées par
des capitaux permanents, exigibles normalement à long terme. Le bilan patrimonial
fait donc apparaître un critère de destination qui est assimilable à une approche
fonctionnelle. Les ressources à long terme donc stables doivent servir à financer les
actifs illiquides donc stables.

Les deux méthodes de calcul ont leur propre intérêt:

-la relation par le haut du bilan. Elle permet d'étudier l'origine du FRP. Pour
agir sur le montant du FRP, il convient de modifier les postes pris en considération
dans le calcul. Ainsi la variation des immobilisations nettes, la modification des

27
capitaux propres ou encore l'évolution des dettes à long et moyen terme auront un
effet sur le niveau du FRP;
-la relation par le bas du bilan. Elle rend compte de l'utilisation du FRP. Toute
modification des postes constitutifs des actifs et passifs circulants modifient le degré
de liquidité mais n'affectent en rien le montant du FRP.

c/-Les ratios du bilan patrimonial

§ Les ratios de rotation

Solvabilité Actif net (1) >0,33


total bilan

Liquidité Actif circulant >2


générale Dettes à CT

Liquidité Actif >1


réduite circulant-
stocks
/Dettes à CT

Liquidité Disponibilités >0


immédiate Dettes à CT

(1) Actif net comptable ou capitaux propres

§ Les ratios de solvabilité

Ratios Composants normes

Couverture des dettes EBE/ Dettes à CT >0,3


à court terme

Indépendance financière Capitaux propres/Dettes LMT >1

Endettement global Dettes globales/ Passif <0,8

Du point de vue de l'exigibilité, la dette à LMT venant à échéance dans moins d'un an
est considérée comme une dette à court terme.

§ Les ratios de liquidité

-Le ratio de liquidité générale (RLG) doit permettre de vérifier que les fonds obtenus
à court terme sont employés à CT. Il permet de vérifier s'il existe un FR positif. Ce
sera le cas lorsque RLG>1.
-Le ratio de liquidité réduite part de l'idée qu'une entreprise ne peut jamais liquider
entièrement ses stocks (stock outil, stocks difficilement vendables en l'état sur le
marché...)
-Les ratios de couverture donnent une vision dynamique de la liquidité.

28
CAS : KERAVEL

Faites une analyse sommaire des bilans patrimoniaux de KERAVEL ?

BILAN N BILAN N+1

Actif Passif Actif Passif

Immobilisations nettes Capitaux permanents Immobilisations nettes Capitaux permanents


4000 6500 4000 6500
Stocks 3000 Dettes d’exploitation Stocks 4000 Dettes d’exploitation
Clients …………….2000 1800 Clients …………….2200 1500
Disponibilités 1000 Autres dettes 1700 Disponibilités 500 Autres dettes 1700
Crédit de trésorerie
1O00

Corrigé indicatif

Le fonds de roulement patrimonial est positif et stable (2500)


L’explication du FRP est localisée dans le bas de bilan :
1. L’entreprise semble avoir peu vendu (augmentation des stocks)
2. Le poste clients montre un léger rallongement des délais de règlement.
3. Le poste fournisseurs diminue ce qui peut montrer un ralentissement des
achats (-300)
4. L’actif net d’exploitation croissant, il est comblé par un crédit de trésorerie à
court terme (découvert bancaire).

L'approche patrimoniale ne s'occupe qu'accessoirement de l'origine d'une ressource


ou de l'emploi de capitaux. Elle ne s'intéresse pas directement au cycle
d'appartenance. C'est la conception fonctionnelle du bilan.

29
22-Le bilan fonctionnel

Un tel bilan analyse le contenu des différents cycles (financement, investissement et


exploitation) en termes de stocks d'emplois et de ressources. Il s'agit donc d'une
photographie instantanée du déroulement des cycles qui permet de constater la
structure des stocks d'emplois et des stocks de ressources.
Ce bilan préconisé par le nouveau plan comptable abandonne la classification de
l'actif et du passif en fonction des critères de liquidité et d'exigibilité pour accorder la
primauté au critère d'appartenance à un cycle, d'où la terminologie de fonctionnel.
Le bilan est élaboré avant répartition du résultat.
Ce bilan est à l'origine de l'élaboration des tableaux de flux.

Il existe deux possibilités de présenter un bilan fonctionnel. Il est possible de


distinguer:
-la conception par pool de fonds et,
-la conception horizontale.

Le bilan fonctionnel pool de fonds:

BILAN FONCTIONNEL

EMPLOIS RESSOURCES

CYCLES CYCLE
FONDS PROPRES
Immobilisations EXTERNES (Capital,
INVESTIS (Montants bruts) subventions
SEMENT d’investissement) FINANCE
MENT
FONDS PROPRES
INTERNES (réserves,
EXPLOITA BFR amortissements cumulés,
TION provisions)

DETTES FINANCIERES
Disponibilités (Emprunts bancaires et
obligataires, CBC)

Figure 4.6: Bilan fonctionnel pool de fonds

Le bilan fonctionnel horizontal:

-La décomposition par cycle conduit à adapter le raisonnement financier. Ce bilan


fait la distinction entre :
-les éléments dont la rotation est cyclique, c'est à dire liée au cycle
d'exploitation et,

30
-les autres acycliques, qui dépendent du rythme des encaissements et des
décaissements.

-Il repose sur le principe d'affectation par fonction d'un emploi à une ressource. Ainsi,
les ressources acycliques stables doivent servir à financer des emplois stables.

1°--Le modèle de bilan

BILAN FONCTIONNEL HORIZONTAL

STOCKS D’EMPLOIS STOCKS DE RESSOURCES

EMPLOIS ACYCLIQUES STABLES RESSOURCES ACYCIQUES STABLES


BA RA
Immobilisations corporelles et
incorporelles brutes Fonds propres d’origine interne
Fonds propres d’origine externe
Immobilisations financières Dettes financières

FRN
BESOINS EN ONDS DE ROULEMENT
HORS D’EXPLOITATION
BESOINS DE FINANCEMENT DU
BFRHE
CYCLE D’EXPLOITATION
=
BFRE
Besoins transitoires
BHE
=
- créances hors exploitation
-
Ressources transitoires
RHE
Besoins liés au cycle d’exploitation
- dettes hors exploitation
BE
- stocks
- créances clients TRESORERIE
- autres créances d’exploitation T
- =
Ressources liées au cycle d’exploitation Trésorerie active
RE TA
- fournisseurs - valeurs mobilières de placement
- autres dettes d’exploitation - disponibilités
-
Trésorerie passive
TP
- CBC
- EENE
Figure 4.7: Bilan fonctionnel horizontal

31
BILAN FONCTIONNEL
EMPLOIS RESOOURCES

BFR >0 FRN >0


Car BFRE (>0) Car RA > BA
>
BFRHE (<0)

T<0
Car TA <TP

Figure 4.8: Fonds de roulement fonctionnel (F.R .net)

2°-La construction du bilan fonctionnel horizontal

-Le fonds de roulement net (FRN) encore appelé fonds de roulement fonctionnel,
correspond à la différence entre les ressources acycliques stables et les emplois de
même nature.

32
ÉLÉMENTS DU FONDS DE
ROULEMENT
RESSOURCES ACYCLIQUES
BESOINS ACYCLIQUES STABLES STABLES

Immobilisations incorporelles brutes Capitaux propres avant répartition


(+) immobilisations corporelles (-) capital souscrit non appelé
brutes exercices
(+) immobilisations financières (+) autres fonds propres
(-) charges à répartir sur plusieurs (+) subventions d'investissement
exercices (+) amortissements et provisions
(+) provisions réglementées
---------------------------------------
CAPITAUX PROPRES (CP)
----------------------------------------
Comptes courants d'associés bloqués
(+) obligations convertibles
(+) prêts participatifs
----------------------------------------
=QUASI CAPITAUX PROPRES
(QCP)
----------------------------------------
Provisions pour risques et charges
(+) autres emprunts obligataires
(-) primes de remboursement des
obligations
(+) emprunts auprès des
établissements de crédits
(+) dettes financières diverses (sauf
concours bancaires courants)
(-) intérêts courus sur emprunts e
---------------------------------- dettes financières
Total emplois stables (BA) ----------------------------------------
___________________________ =RESSOURCES FINANCIERES
Solde STABLES (D)
(RA)-(BA) = FRN ----------------------------------------
Total ressources stables
(RA=CP+QCP+D)
______________________________
Tableau 4.1: Composants du Fonds de roulement fonctionnel

L'orthodoxie fonctionnelle précise dans la règle de l'équilibre minimum que les


ressources doivent être supérieures aux emplois. Le fonds de roulement fonctionnel
positif constaté ci-dessus est conforme à la règle. Il existe donc un excédent de
ressources durables qui peuvent être mis à la disposition de besoins stables en
provenance du cycle d'exploitation.

-Les besoins en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)

33
Ils correspondent à la différence entre les besoins (BE) et les ressources (RE) liées
au cycle d'exploitation.
Si le BFRE est positif, BE>RE, les besoins supplémentaires nécessités par l'activité
de l'entreprise ne sont pas couverts par des ressources supplémentaires.
Si le BFRE est négatif, la rotation des postes fournisseurs est plus longue que celle
des postes d'emplois cycliques.

ÉLÉMENTS D'EXPLOITATION

BESOINS D'EXPLOITATION RESSOURCES D'EXPLOITATION

Stocks et encours Avances et acomptes reçus sur


(+)Avances et acomptes versés sur commandes d'exploitation
commandes d'exploitation (+)Dettes sur achats, sur
(+)Créances sur ventes, sur prestations de services
prestations de services et comptes rattachés
et comptes rattachés (brutes) (+)Autres dettes d'exploitation
(+)Autres créances d'exploitation (+)Dettes fiscales et sociales
(+)Effets escomptés non échus (+)Produits constatés d'avance
(+)Charges constatées d'avance (-) Obligations cautionnées
---------------------------------- -----------------------------------
Total emplois (BE) Total ressources (RE)

(BE) (RE)
= BFRE
Tableau 4.2: Composants du besoin en fonds de roulement d'exploitation

Le facteur "temps" est étroitement associé à ces éléments. Les emplois regroupent
les délais de stockage, le crédit accordés aux clients. Les ressources sont les crédits
obtenus des fournisseurs.
Le plus souvent l'analyste constate un besoin net.
Il existe alors un besoin stable engendré par le cycle d'exploitation.
Cette configuration amène à considérer le fonds de roulement net comme une
avance de capitaux au cycle d'exploitation. Sans cette avance l'entreprise serait
dans l'obligation d'attendre des encaissements de créances pour assurer son
réapprovisionnement. Le fonds de roulement net permet donc d'accélérer la rotation
des actifs. Cependant, certains secteurs d'activité dégagent une ressource
d'exploitation nette comme dans la grande distribution.

34
-Les besoins en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).

ÉLÉMENTS HORS EXPLOITATION

BESOINS TRANSITOIRES RESSOURCES TRANSITOIRES

Créances diverses Dettes diverses


(+)Charges H.E. constatées d'avance(+)Produits H.E. constatées d'avance
(+)Capital souscrit, appelé, non versé
(+)Dettes sur immobilisations et
(+)Intérêts courus sur prêts et comptes rattachés
placements bancaires (+)Dettes vis à vis de l’Etat (impôt sur
les bénéfices
(+)Dettes dividendes restant à payer
(+)Dettes provisionnées pour
---------------------------------- participation
Total emplois (BHE) (-)Intérêts courus sur emprunts et
___________________________ dettes bancaires
-----------------------------------
(BHE)-(RHE) = BFRHE Total ressources (RHE)
______________________________
Tableau 4.3: Composants du besoin en fonds de roulement hors exploitation

La différence entre les emplois et les ressources acycliques transitoires détermine le


besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).
-La trésorerie (T)
Elle se décompose en emplois de trésorerie active (TA) et en ressources de
trésorerie (TP). Cette dernière rubrique recouvre les facilités de caisse du type
découvert bancaire.
ÉLÉMENTS DE TRÉSORERIE

EMPLOIS DE TRÉSORERIE RESSOURCES DE TRÉSORERIE


Concours bancaires courants
Valeurs mobilières de placement (+)Effets escomptés non échus
(+)Disponibilités (+) Obligations cautionnées
---------------------------------- -----------------------------------
Total emplois (TA) Total ressources (TP)
___________________________ ______________________________
(TA)-(TP) = T
Tableau 4.4: Composants de la trésorerie

L'étude du bas de bilan fonctionnel, pousse l'analyse jusqu'au déterminant de la


trésorerie (T). Il convient ainsi de distinguer la trésorerie active de la trésorerie
passive
-la trésorerie active (TA) est constituée des postes banques, caisse et valeurs
mobilières de placement.
-la trésorerie passive (TP) regroupe les facilités de caisse comme le découvert
bancaire et les EENE.
Ces postes dépendent du rythme des encaissements et des décaissements.

35
La trésorerie est alors égale à
T=TA-TP.
Si T>0, il y a emploi net de trésorerie.
Si T<0, on constate une ressources nette.

De l'égalité fonctionnelle, il est possible de calculer la trésorerie par


T= FRN- BFR
La trésorerie représente la différence entre la trésorerie active (TA) et la trésorerie
passive (TP). L'équilibre fonctionnel affirme qu'une entreprise ayant une trésorerie
structurellement négative doit être considérée en difficulté. Une telle règle repose sur
les concepts de précarité des concours bancaires courants et de coûts prohibitifs du
découvert et de l'escompte. Il est à souligner que les critères de crédits revolving
("carte Préférence"), entraînant avec certitude le renouvellement automatique du
prêt dans les limites autorisées et, la possibilité de négociation des conditions
bancaires à la "carte" fixent certaines limites à l'analyse de la crise de trésorerie.

3°- L'analyse fonctionnelle

La règle d'équilibre fonctionnelle bien connue est alors la suivante

FRF = BFR + T

Cette égalité aboutit à représenter six possibilités de profils pour un bilan fonctionnel.
Si l'on développe par exemple le profil 2, il est possible de synthétiser le passage du
passage du bilan à l'équilibre dans la logique fonctionnelle.
Cas n°2
Modèle de bilan fonctionnel et équilibre fonctionnel

Stocks emplois Stocks ressources Stocks emplois Stocks emplois

FRN>0
BFRE>0 BFR + FR +
avec RA > BA
avecBE>RE
BFRHE <0 avec
BFR =
BFRE+BFRHE T-
avec BHE<RHE

T<0

avec TA <TP

Figure 4. 9: l'équilibre fonctionnel

36
CAS n°1 CAS n°2 CAS n°3

BFR+ FRN+ FR Positif


FRN+
BFR+
FRN+ T+
BFR-
T+ T-

CAS n°4 CAS n°5 CAS n°6

BFR- FRN- FRN-


T- BFR-
FRN- FR négatif

T- BFR+ T+-

Figure 4. 10. Les 6 possibilités fonctionnelles

CAS FRN BFR T Commentaires


1 + + + Le FRF finance les BFR et la T

2 + + - L’excédent de ressources stables et de la


trésorerie passive finance le BFR
3 + - + Le FRF et des ressources cycliques financent
la trésorerie
4 - - - Des ressources cycliques et la trésorerie
passive financent des emplois stables
5 - + - La trésorerie passive finance à la fois des
immobilisations stables et du BFR
6 - - + Le BFR finance des emplois stables et de la
trésorerie active

Figure 4. 11. Analyse des six possibilités fonctionnelles

Interprétation:
-Si FRN >0, il y a un excédent de ressources stables;
-Si BFR >0, il existe un emploi net d'exploitation ou hors exploitation qu'il faut
financer;
-Si T >0, il y a un emploi de trésorerie.

5°-Le suivi de la relation fonctionnelle

37
€ € €
BFR BFR
FR FR FR FR
>0 T

BFR
t T t T t

FR>BFR et T>0 FR<BFR et T<0 FR<>BFR et T<>0

€ € €

FR BFR
<0 T T

FR FR FR
T t t
T BFR BFR

FR<BFR et T<0 FR>BFR et T>0 FR<>BFR et T<>0

Figure 4. 12- Les évolutions fonctionnelles

L'interprétation préconisée par le PCG 1982 dans son tableau de financement


retient une lecture horizontale du bilan fonctionnel reposant sur le principe
d'affectation des emplois stables aux ressources stables. Cette approche s'intéresse
à la structure des emplois et des ressources. Ainsi une dette ne sera retenue dans
les ressources stables que si elle rattachée au cycle de financement et que si elle
correspond à un emprunt à LMT, même si cet emprunt arrive à échéance dans moins
d'un an. Ce classement se justifie dans une optique décisionnelle, lors du
financement. L'emprunt a été contracté pour fournir une ressource stable affectée à u
emploi stable.

Il convient de poursuivre l'analyse par les variables qui conditionnent la situation


de trésorerie de l'entreprise, c'est à dire le FR, le BFR, la T. Le rapprochement de
l'actif et du passif du bilan fait apparaître deux règles d'équilibre:
-la règle de l'endettement maximum qui veut que les dettes financières à LMT ne
doivent pas dépasser les capitaux propres de l'entreprise,
-la règle de l'équilibre minimum qui exige un équilibre minimum entre la durée d'un
moyen de financement et la durée de l'opération à financer.

6°-Les ratios de gestion du cycle d'exploitation:

Les délais de fonctionnement du cycle

Le besoin de financement du cycle d'exploitation dépend avant tout de la longueur du


cycle. Le nombre d'opération à effectuer et la durée de chacune d'entre elles
amènent à décomposer ce cycle en opérations élémentaires.

38
L'évaluation globale du fonctionnement peut appréhendée par le ratio suivant :

(BFRE/CAHT) * 360 jours

Ce ratio, qui donne une appréciation des capitaux gelés dans le cycle d'exploitation,
sera ensuite décomposé. Le renouvellement des postes cycliques dépendant
étroitement de l'activité d'exploitation, il convient d'étudier isolément les rotations des
besoins et ressources d'exploitation.
Marchandises
Stockage
Matières premières
+ Produits semi-finis
BFRE Clients Produits finis
-
Fournisseurs

Figure 4.13 Décomposition du BFRE

De cette décomposition il est possible d'en déduire les principaux ratios de gestion
du cycle d'exploitation.
Il suffit de mettre en correspondance les éléments de stocks et de flux pour chaque
élément du cycle. La comparaison doit être menée à partir des montants bruts et doit
être respectueuse de la nature des stocks et flux au niveau de la TVA.

ÉTAPE STOCKS BILAN FLUX


Approvisionnement Fournisseurs Achats T.T.C. et
d'exploitation prestation
Stockage Matières premières et -Consommation de
consommables matière

-Encours et produits
semi finis -Coûts des encours et
produits semi finis
-Produits finis
-Coût de revient des
-Marchandises produits finis
-Coût d'achat des
marchandises
Commercialisation Créances sur ventes et CATTC
EENE
Fiche pratique 4. 4. : Correspondance fonctionnelle

Le délai exprime la durée d'immobilisation pour les stocks, la durée obtenue pour le
règlement des fournisseurs ou le délai accordé aux clients.
Si l'on veut connaître le nombre de rotations (renouvellement) des stocks, il suffit
d'utiliser le ratio inverse sans l'exprimer en jours. Ainsi le ratio de rotation du compte
client est égal à CATTC/ Créances.

39
-Délai de
stockage
Marchandises Stock final brut * 360
(M) Achats M HT+ Variation de stocks M
Matières Stock final brut * 360
premières Achats M.P. HT+ Variation de stocks M.P.
(M.P.)
Encours Stock final brut * 360
Production totale HT
Produits finis Stock final brut * 360
Production vendue HT
-Délai de Client Créances client + EENE -Acomptes * 360
crédit CATTC
Fournisseur Dettes fournisseurs, autres fournisseurs
d'expl * 360
Achats TTC+ Autres charges externes TTC
Tableau 4. 5 : Les ratios d'analyse des délais

Avant d'analyser les ratios de l'orthodoxie financière, principalement à travers le


financement de l'entreprise, il convient de s'intéresser au contenu des différents
postes de l'analyse de la trésorerie et à leur évolution en jours de chiffre d'affaires
H.T.

L'interprétation des délais de rotation doit être mené avec prudence:


-un gonflement des stocks excessif peut être volontaire et correspondre à un
comportement spéculatif en environnement inflationniste. Il peut à l'inverse être
involontaire et attribué à une situation problématique provoquée par un
ralentissement de l'activité ou une erreur de gestion.
Plus la durée d'un stockage est courte, a priori meilleure est la gestion car le
stockage engage deux type de coûts, le coût de possession et le coûts de passation
de commande. Cependant une durée de stockage courte peut également provenir
d'un système de stocks sécurité insuffisant entraînant un réapprovisionnement
prohibitif tout comme un fonctionnement optimal de la gestion (zéro stocks). A
signaler également que l'impartition permet de déplacer les problèmes de gestion de
production du donneur d'ordre au sous-traitant. Elle n'élimine pas les problèmes de
rupture d'un système de production mais ne fait que le déplacer. L'entreprise devient
dépendante de la fourniture des sous-traitants (exemple: équipementiers).

40
Coût Coût total

C*
Coût de passation de commande

Coût de possession

Nµ Nombre de commandes

Figure 4. 14 : Les coûts d'approvisionnement

-un allongement du crédit accordé aux clients peut provenir d'un véritable risque de
non recouvrement d'une créance, au lancement d'une activité à l'exportation...;
-une activité saisonnière peut nécessiter des révisions de ratios en faisant une
analyse sur des période plus courte (90 jours au lieu de 360) ou en utilisant un
stocks moyen calculé à partir des extrêmes (maxi-mini plutôt que début-fin);
-si l'analyse est faite au niveau interne, l'outil analytique sera plus significatif.

Il est possible de présenter une vision synthétique du BFR et de sa décomposition à


partir du schéma suivant.

Stockage jours
+
BFRE Créances E jours
jours -
BFR Fournisseurs E jours
jours
BFRHE
Créances HE jours
jours
-
Dettes HE E jours

Figure 4.15.: Décomposition du BFR en Jours de CA

7° La relation entre l’évolution du CA et le BFR

41
La nature conjoncturelle et structurelle du BFR

A activité identique, les différents postes qui composent le BFRE sont relativement
stables. Ainsi le décalage entre les besoins de financement du cycle d'exploitation et
les ressources de financement du même cycle est reconduit. Il donne naissance à
un véritable besoin net permanent de financement qui est couvert par le fonds de
roulement net (éléments acycliques stables). Ce besoin oscille tout au long de
l'année entre un maximum et un minimum, compte tenu de l'activité plus ou moins
saisonnière de l'entreprise. Il est donc dépendant du niveau d'activité (mesurée par
le chiffre d'affaires).
Apparaît donc une règle d'orthodoxie fonctionnelle:
- à activité constante, le BFRE se maintiendra à un niveau stable et le
financement stable devra être maintenu à l'identique; -
- à activité décroissante (CAHT en baisse), sera liée une décroissance du BFRE
à laquelle pourra être associée une réduction du financement stable.
- à activité croissante, correspondra un BFRE croissant qu'il faudra financer en
prévoyant un accroissement du FRN.

Montant BFRE
BFRE Maximum
BFRE
conjonc
BFRE minimum turel

BFRE
structur
el

Durée du cycle d’exploitation


Figure 4.16 Structure du BFRE

Evolution du CA et orthodoxie fonctionnelle du BRF

BFRE Maxi Maxi Maxi

Mini Mini Mini

1 2 3 Cycles d’exploitation

Figure 4.16 bis. : Orthodoxie fonctionnelle à activité croissante

42
Relation BFRE / CAHT

POSTES CALCULS PERIODES


_______________________________________________________________
En euros
*FRN
*BFRE
*BFRHE
*T=FRN - BFR
avec BFR=BFRE+BFRHE
_______________________________________________________________
en jours de CAHT
*FRN (FRN*360) /CAHT jours

*BFRE (BFRE*360) /CAHT jours


+stocks(S) (S*360) /CAHT jours
+créances d’exploit (CE) (CE*360) /CAHT jours
-dettes d'exploit. (DE) (DE*360) /CAHT jours

*BFRHE (BFRHE360) /CAHT jours


+créances hors exploit.CHE) (CHE*360) /CAHT jours
-dettes hors exploit. (DHE) (DHE*360) /CAHT jours

*BFR (vérif. BFRE+BFRHE) (BFR*360) /CAHT jours


*T (vérif. FRN-BFR) (Solde net de trésorerie*360) /CAHT

Tableau 4.6.: Synthèse d'analyse

43
8°-L'analyse normative

Il s'agit de calculer un BFRE normatif. La méthode cherche à établir une relation


entre le besoin en fonds de roulement et le CAHT. Un tel calcul peut servir au niveau
du diagnostic. Il peut être également réalisé au niveau prévisionnel
a-Le principe

A un moment donné, le BFRE calculé à partir des postes du bilan est égal à la
différence entre les emplois et les ressources liées au cycle d'exploitation.
Les éléments à retenir sont globalement

Besoins Ressources
Stocks Fournisseurs
clients et EENE Autres dettes d'exploitation
TVA déductible sur achats TVA collectée sur ventes

Le BFRE obtenu par différence montre comment le besoin net de financement du


cycle d'exploitation a été satisfait.
A activité constante, les différents éléments composants le BFRE conservent un
niveau identique. Ainsi le décalage entre besoins et ressources est reconduit. Il
donne naissance à un besoin stable (permanent) qui doit être couvert par le fonds de
roulement fonctionnel.
Ce besoin stable varie selon le secteur et le caractère saisonnier de l'activité. Il est
donc dépendant du chiffre d'affaires.
La méthode des experts comptable (ROY) cherche à établir une relation entre les
composants du BFR E et le chiffre d'affaires en calculant des ratios de structure. Il
est possible de calculer en jours et en euros le BFR normatif en associant à ces
ratios de structure des temps d'écoulement moyens.
L'association de la TVA mérite d'être expliquée. Elle affecte mensuellement le
compte de l'entreprise et dépend du CA:

*La TVA déductible sur achats est un emploi de fonds pour l'entreprise puisqu'elle ne
sera récupérée que plus tard.
*La TVA collectée sur ventes est une ressource pour l'entreprise puisqu'elle
bénéficie d'un crédit accordé par le Trésor.

Plusieurs hypothèses sont acceptées dans la pratique pour le calcul de la TVA


*Les achats ventes se font régulièrement au cours du mois si bien qu'ils se
positionnent en moyenne le 15ème jour du mois
*La TVA déductible est imputée à la TVA collectée
*La TVA est payée le 20 ou 25ème jour du mois

44
Mois 0 1 2
Temps
Jours 15 25
Constatation R鑗lement
de la TVA de la TVA

Figure 4. 17.: Analyse de la TVA

Le temps d'écoulement de la TVA déductible ou collectée est en moyenne de 40


jours en prenant pour référence le règlement le 25 du mois.

b-La mise en oeuvre: calcul des temps d'écoulements par "la méthode des experts
comptables"

Par cette méthode, l'analyste va essayer de tisser une relation entre le CA et les
composants du BFRE.

L'expression de cette relation se fait en deux étapes:


-le calcul des temps d'écoulement des différentes rubriques du cycle d'exploitation
-l'affection d'un coefficient de structure permettent de pondérer chaque rubrique par
rapport au chiffre d'affaires.

Cette méthode est utile pour le diagnostic mais également pour la prévision du
BFRE. A ce dernier niveau, l'hypothèse de stabilité des conditions d'exploitation et
de fixité de la structure des coûts est implicite.

45
Postes Temps d'閏oulement Ratios de structure Emplois Ressour
ces
Formule : T.E * R.S = E ou R

-Cr閍nces clients et Cr閍nces+EENE CATTC


*360 E1
E.E.N.E. CATTC CAHT

-Stocks mati鑢es Stocks moyens Co鹴 d'achat MP utilis閑s E2


*360
premi鑢es(MP) Co鹴 d'achat MP CAHT
utilis閑s

-Stocks produits Co鹴 de production des


Stocks moyens
semi-finis(PSF) *360 encour s utilis閟
Co鹴 de production E3
CAHT
des encours utilis閟

-Stocks produits Co鹴 de production des PF


Stocks moyens
finis *360 vendus
Co鹴 de production E4
(PF) CAHT
des PF vendus

-Stocks de Co鹴 d'achat des


Stocks moyens
marchandises(M) *360 marchandises vendues
Co鹴 d'achat des E5
CAHT
marchandises vendues

-T.V.A. d閐uctible
40 jours
Montant TVA d閐uctible E6
sur achats et sur CAHT
frais
Achats TTC
Dettes fournisseurs R1
-Dettes fournisseurs *360 CAHT
Achats TTC

-T.V.A. collect閑 Montant TVA collect閑 R2


40 jours
sur ventes CAHT

-Salaires
15 jours
Montant des salaires R3
CAHT

-Charges sociales Montant des charges


30 jours
sociales R4
CAHT

Total Σ E Σ R
BFR normatif en jours de CAHT(BFRnJ)= Σ E - Σ R
BFR normatif en montant = BFRnJ * CAHT journalier
Fiche pratique 4. 5: Calcul du BFR normatif

46
CAS SADORN

Samedi matin, vous prenez connaissance de la décomposition du coût de revient de


l’entreprise SADORN
.
Pour 100 € de CAHT vous avez
- Coût d’achat des matières premières : 30 €
- Coût de revient des produits semi finis 60 €
- Coût de revient des produits finis : 100 €

Par ailleurs le comptable vous a précisé les données suivantes :


- La TVA sur les achats et sur les ventes est de 18,6%
- Le CAHTTC est de 4 380 000 €.
- Les Achats hors taxes s’élève à 1680 000 €

Du bilan de l’exercice remis vous constatez les éléments suivants :


- Créances clients : 730 000 €
- Dettes fournisseurs 420 000 €:
- Stocks
o Matières premières 136 875 €
o Produits semi finis 91 250 €
o Produits finis 243 334 €

Vous décidez de calculer le besoin en fonds de roulement normatif ?

47
9°-La modélisation du BFRE à partir de la trésorerie

Cette modélisation utilise l'analyse du rythme des encaissements et des


décaissements. La compréhension de la formation de la trésorerie doit permettre
d'aboutir à l'estimation du BFRE.
Outre la méthode des experts comptable, il est donc possible d'estimer le BFRE à
partir de la trésorerie.
Trois étapes sont à suivre dans cette démarche:
-Elle consiste à élaborer un budget de trésorerie d'exploitation afin d'en ressortir le
déficit maximum de période et la trésorerie finale.
-La description du fonctionnement du cycle d'exploitation est utilisée pour aboutir au
résultat de fin de période.
-La comparaison du bilan de départ et du bilan final permet de ressortir la variation
de trésorerie et d'en de comprendre le contenu de l'évolution du BFRE.
Cette méthode est la plus satisfaisante pour estimer le BFRE.

10°-Les déséquilibres de trésorerie: les effets de ciseaux

L'ajustement entre le fonds de roulement fonctionnel (FRF) et le besoin en fonds de


roulement (BFR) n'est pas parfait. Au cours d'un exercice, il existe des périodes où la
trésorerie est tantôt positive, tantôt négative. Si les évolutions du FRF et du BFR
sont divergentes, il est possible de constater un effet de ciseaux, qui montre le
passage d'une trésorerie positive à une trésorerie négative.
-Le suivi des évolutions respectives de l'activité (CA) et des composants de la
relation fonctionnelle fait apparaître plusieurs types de crises.
§ Cas 1- La crise de croissance
L'entreprise est appelée à croître plus vite que ne l'autorise le niveau de profit et les
fonds propres.
Si le BFR n'est pas structurellement négatif, il doit augmenter parallèlement au CA.
Le FR n'augmentera que des bénéfices accumulés. Certes, il peut bénéficier d'un
endettement supplémentaire, mais dans ce cas il faudra tenir compte de
l’immobilisation à financer et du poids des charges d'intérêt. La croissance suppose
une marge bénéficiaire plus importante pour couvrir les remboursement et frais liés
au financement.
Lorsque le CA augmente très vite, le BFR suivant, si le profit réalisé n'est pas
suffisant, la trésorerie va très vite se dégrader.
Les emprunts, les désinvestissements, les augmentations de capital n'y feront rien,
si ce n'est que de retarder la crise.
Pour sortir durablement de l'embarras, selon les cas, les solutions suivantes sont à
envisager:
Ralentir la croissance, jouer sur les délais, augmenter les profits en haussant les prix
de vente, réaliser des gains de productivité, réduire les coûts d'approvisionnement,
négocier auprès du banquier.
§ Cas 2- L'alourdissement des actifs circulants

48
Le CA augmente faiblement. Malgré le tassement d'activité, l'entreprise continue à
produire à la même cadence. Les stocks s'alourdissent donc. Le réflexe de gestion
est alors d'accorder un allongement des délais de règlement des clients comme
argument commercial. Le BFR croît plus vite que FR et T.
Comme solutions, la gestion des stocks, celle du crédit client et toute mesure
favorable à la réduction du BFR sont à prendre. Il faut par contre s'interroger
fondamentalement sur l'avenir des marchés et des produits, diversifier son activité et
analyser la durée probable du tassement conjoncturel.
§ Cas 3- L'erreur de politique financière
L'entreprise n'est pas favorable ou n'a pas la possibilité de recourir à l'emprunt pour
financer un investissement.
Il faut ici accroître les fonds propres afin d'améliorer la structure financière et étudier
le bien fondé de l'investissement.
§ Cas 4- Le cancer du déficit
La trésorerie ne devient tendue que lorsque les pertes ont consommé l'écart entre
FR et BFR. Plus l'entreprise aura été prospère par le passé, plus la gène va tarder à
se manifester. Ce signal tardif risque de retarder la prise en considération de
mesures de correction.
Il faut avant tout restaurer la rentabilité économique (limage des coûts, recherche de
nouveaux marchés, diversification...) de l'entreprise et trouver des sources de
financement.
§ Cas 5- Le ralentissement de l'activité du secteur
La maturité puis le déclin d'un secteur se concrétisent globalement par un double
effet:
-amélioration de la trésorerie, puisque la chute du chiffre d'affaires amène à
constater une baisse structurelle du crédit clients alors que les délais fournisseurs se
maintiennent.
-détérioration rapide, car les dirigeant sont tenté de minimiser les effets du déclin du
fait de l'abondance de trésorerie. L'accroissement des stocks d'invendus et l'action
des fournisseurs pour accélérer leur règlement vont très vite amener à constater les
dégâts.
-Les solutions sont simples: profiter du départ des autres concurrents pour
récupérer des marchés laissés vacants, réorienter son activité, diversifier,
désinvestir, abandonner purement et simplement, se mettre en liquidation pour
apurer ses comptes.
§ Cas 6- La récession brutale
La récession peut être liée à un problème social par exemple. La grève affecte ici le
système commercial sans toucher les mécanismes de production.
Pour ne plus supporter l'accroissement irrémédiable des stocks, le chômage
technique doit être envisagé en urgence.

49
Euro

T<0 T<0

FR FR
T>0 T>0
CA CA
BFR
BFR
t temps
Cas 1 Cas 2
Euro

FR
FR
T>0
T<0
T>0
T<0
BFR
BFR CA CA
t temps
Cas 3 Cas 4

FR

BFR T>0 FR
T>0
CA T<0
CA T<0 BFR
t
Cas 5 Cas 6

Figure 4. 18.: Six cas de crise de trésorerie

50
APPLICATION Cas MEZHEVEN

En débutant l’année, Monsieur Kerdoncuff, dirigeant de la société Mezheven se


sentait plein d’optimisme. Sa firme fabriquait en série pour un certain nombre de
clients importants des poteries correspondant exactement aux attentes des
acheteurs. Ces articles étaient fabriqués à un prix moyen de 7,50€ pièce et les
vendait 10€. Il maintenait un stock de 30 jours, payait ses fournisseurs au comptant
et accordait à ses clients un crédit de 30 jours. Les ventes marchaient bien et le
directeur commercial prévoyait qu’elles devraient progresser sensiblement.

Monsieur Kerdoncuff était, de plus, persuadé que l’année qui venait de débuter serait
particulièrement faste pour la firme et tout commença ainsi :

§ 1er Janvier

Caisse -banque 10 000 €


Stocks 7500 €
Clients 10 000€

En janvier, il vendit 1000 pièces qui lui avaient coûté 7500 €. Il les expédia et
encaissa ses créances clients arrivées à terme. Il dégagea un bénéfice de 2500 €.
Le bilan se présenta ainsi.

§ 1er février

Caisse-banque 12 000 €
Stocks 7500 €
Clients 10 000€

Comme prévu, les ventes s’améliorèrent en février à 15 000 articles. Afin de maintenir
son stock à 30 jours, Le dirigeant porta sa production à 2000 pièces qui lui coûtèrent
15 000 €. Il encaissa ses factures de janvier et constata un bénéfice depuis le début
de l’année de 2500 €. Les comptes évoluèrent ainsi :

§ 1er mars

Caisse- banque 7 500 €


Stocks 11 250 €
Clients 15 000€

En mars, ses ventes allèrent encore mieux à 2500 articles. Les encaissements furent
normaux. La production ne pu progresser s’installant à 2500 pièces et les stocks
stagnèrent à 1500 pièces.
Le résultat du mois atteignit les 6250 € pour un total depuis le début de l’année de
12500€. Les données s’établirent ainsi :

§ 1er avril

Caisse- banque 3 750 €

51
Stocks 11 250 €
Clients 20 000€

En avril, la tendance commerciale s’affirma. Les ventes progressèrent encore de


1000 pièces pour un total de 3500. Tous se félicitèrent du succès. Les clients étaient
réguliers dans leurs paiements. Pour faire progresser ses stocks afin de suivre les
ventes, un gros effort de production s’imposa. Cependant, elle n’atteignit que 3500
articles.

§ 1er mai

Caisse- banque 2 500 €


Stocks 11 250 €
Clients 35 000 €

Dans le courant mai, les ventes atteignirent tous les records à 4000 pièces, l a
production passa à 5 000 articles, .si bien que le résultat net en 5 mois s’installa à
31250 €. Le stock passa à 2500 pièces en fin de mois. soit à 62,5% des ventes de
mai.

Monsieur Kerdoncuff fut brusquement rappelé de ses vacances sur un appel


téléphonique du comptable. lui annonçant « les caisses sont vides ». En arrivant le
carnet de commande atteignait 5000 pièces pour le mois suivant. Les données
comptables étaient les suivantes :

§ 1er juin

Caisse- banque 0€
Stocks 18 750 €
Clients 40 000 €

Le dirigeant fila chez son banquier et conseiller financier…

Questions :
1- Reconstituez sur un tableau la chronologie des faits financiers et expliquez le
phénomène ?
2- Représentez graphiquement l’effet ?
3- Préconisez des solutions à la crise ?

52
Eléments de corrigé

Rubriques 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 Var


Trésorerie 10 000 12 500 7 500 3750 2500 0 -100%
BFR 17500 17 500 26 500 36 500 46 500 58 750 +235,7%
Stocks 7 500 7 500 11 250 11 250 11250 18 750 +150%
Clients 10 000 10 000 15 0000 25 000 25 000 40 000 +300%
FR 27 500 30 000 33 750 40 000 48 750 58 750 +113,6%

1 2 3 4 5 6 Var
Ventes (pièces) 1000 1500 2500 350 4000 5000 +400%
CA 510€) 10 000 15 000 25 000 35 000 40 000 50 000 400%
Bénéfice (2,5€) 2 500 3 750 6 250 8 750 10 000 12 500 400%
Cumul bénéfice 2500 6 250 12 500 21 250 31 250 43 750 +400
Stocks normés 7 500 11 250 18 750 26 250 30 000 37 500 +400%
(Stocks normés calculé au prix de revient soit pour le mois 1, 1000 pièces *7,5€.)

53
Chapitre 5

L’analyse financière
du compte de résultat
(income statement)
Le résultat est un concept patrimonial. Il mesure l’enrichissement ou
l’appauvrissement des propriétaires au cours d’un exercice dont la durée est en
général de une année. La construction du résultat consiste à filmer l’activité
journalière de l’entreprise. La finalisation du montage, c’est à dire l’observation du
compte de résultat de fin de période est alors une description de l’ensemble de
opérations de l’exercice qu’elles soient récurrentes ou exceptionnelles, qu’elles aient
provoqué ou non des encaissements ou des décaissements de trésorerie. Toutes les
scènes du tournage sont conservées et relatées dans l’état final.

54
I -LES NOTIONS DE RESULTAT

11-Formation du résultat comptable

La comparaison de deux bilans successifs, s'ils ne sont pas affectés par


des apports et retraits de capitaux, permet de déterminer le résultat de l’exercice (Rt)
de la façon suivante:

Rt = SN t - SN t-1

La comptabilité générale s'intéresse très précisément à la formation du


résultat. Elle développe donc une analyse comparative des produits et des charges.
Le résultat est alors la synthèse de tous les produits et charges constatés sur la
période d'observation de telle manière que:

Rt = Produits t - Charges t

Elle procède donc par comparaison binaire entre les flux de liquidités d'entrée et de
sortie:
Ainsi,
-la naissance d'un flux réel sur le marché amont est créatrice d'une charge pour
l'entreprise (flux de liquidités de sortie);
-la naissance d'un flux réel sur le marché aval est créatrice d'un produit pour la firme
(flux de liquidités d'entrée).

Les principaux produits sont:


*le montant net des ventes (chiffre d'affaires hors taxes après déduction des rabais,
ristournes accordées aux clients);
*les produits de gestion courante (redevances reçues pour des brevets déposés par
la firme...);
*les produits financiers (intérêts sur prêts consentis...);
*les produits exceptionnels (prix de cession obtenu d'un désinvestissement...).

Ces produits sont donc générés en contrepartie d'un flux réel de sortie sur le marché
aval. Tout produit apparaît comme une source d'enrichissement qui se traduira par la
création d'un flux de liquidités ou la constatation d'une créance.

Les principales charges regroupent:


*les frais de personnel (rémunérations brutes et cotisations patronales);
*les impôts et taxes hors T.V.A. récupérable (taxe d'apprentissage...);
*les charges externes (publicité, personnel intérimaire, téléphones, location de
matériel...);
*les achats de matières premières consommables, de produits intermédiaires, de
marchandises. Il s'agit des entrées en stocks qui aboutissent à la notion de coût
d'achat des matières utilisées. Les sorties de stocks, qui intègrent donc le stockage
ou déstockage de période déterminent le coût d'achat des marchandises vendues,

55
*les charges d'intérêt des emprunts contractés;
*les charges exceptionnelles.

Ces charges sont donc générées en contrepartie d'un flux réel d'entrée sur le
marché amont. Toute charge est considérée comme une consommation ou un
emploi définitif. Elle implique une destruction de richesse ou une perte de valeur que
l'on constatera par une sortie d'un flux de liquidités ou la création d'une dette.

Les feuillets 3 et 4 de la liasse fiscale sont destinés à l'analyse du compte de résultat

DOCUMENT CERFA

• Les produits et charges sont présentés pour leur montant hors TVA après
déduction des rabais, remises et ristournes accordées au clients ou obtenues des
fournisseurs.
• Les produits et charges sur exercices antérieurs sont enregistrés suivant leur
nature concourant à la détermination des résultats d'exploitation, financier ou
exceptionnel.

Guide de lecture
FC Ventes de marchandises
FF , Production vendue de biens et services: Montants des ventes de
FI biens ou produits transformés par l'entreprise et des travaux, études
ou prestations exécutés
FL Chiffre d'affaires net (FC+FF+FI)
FM Production stockée: Elle représente le stockage et le destockage de
période pour les biens produits et les en-cours (stock final-stock
initial).
FN Production immobilisée: il s'agit du coût des travaux faits par
l'entreprise pour elle-même durant l'exercice
FO Subventions d'exploitation accordée par l'État, les collectivités ou
les tiers.
FP Reprises sur amortissements et provisions et transferts de
charges
FQ Autres produits: Produits d'exploitation non encore mentionnés
comme redevances, loyers, différences de règlements, jetons de
présence des administrateurs
FS Achats de marchandises destinés à la revente en l'état
FT Variation de stocks de marchandises. La diminution
(l'augmentation) du stock vient en augmentation (diminution) des
charges.
FU Achats de matière s première et autres approvisionnements
FV Variation de stocks de matières premières (id. à FT)
FW Autres achats et charges externes: il s'agit dépenses liés à des
achats non stockés, prestations, sous-traitance, redevances de crédit
bail, location, réparations, primes d'assurance, personnel
intérimaire, honoraires, déplacements, frais postaux voire services
bancaires.
FX Impôts, taxes et versements assimilés regroupent les
prélèvements fiscaux obligatoires comme la taxe d'apprentissage, sur

56
salaire, à la formation continue, professionnelle, sur véhicule, diverse
(hors TVA, IS et impôts exceptionnels).
FY Salaires et traitements correspondant aux rémunérations brutes du
personnel sous contrat de travail
FZ Charges sociales comprenant, pour la part patronale des salariés,
les cotisations aux caisses de retraite, à la sécurité sociale, à
l'assurance chômage et les frais d'allocations logements, de cantine.
GA Dotations aux amortissements sur immobilisations
GC Dotations aux provisions sur actifs circulants
GD Dotations aux provisions pour risques et charges
GE Autres charges
GG Résultat d'exploitation
GH- Opérations faites en communs
GI
GJ Produits financiers de participations
GK Produits des autres valeurs mobilières et créances de l'actif
immobilisé
GL Produits des autres valeurs mobilières et créances de l'actif
immobilisé
GM Reprises sur provisions
GN Différence positive de change : sont notés les gains de change
réels constatés
GO Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement
GQ Dotations financières aux amortissements et provisions
GR Intérêt et charges assimilées
GS Différence négative de change : sont notées les pertes de change
réelles constatées
GT Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement
GV Résultat financier
GW Résultat courant avant impôt
HA Produits exceptionnels sur opérations de gestion
HB Produits exceptionnels sur opérations en capital
HE Charges exceptionnelles sur opérations de gestion
HF Charges exceptionnelles sur opérations en capital
HG Dotations exceptionnelles aux amortissements et provisions
HI Résultat exceptionnel
HJ Participations des salariés aux résultats de l'entreprise
HK Impôt sur les bénéfices
HN Bénéfice ou perte correspondant au total des produits moins
charges

• Le résultat est la mesure l'accroissement ou la diminution de valeur de


l'entreprise sur une période de référence. C'est un résultat global, une synthèse
de l'ensemble des produits et charges de l'exercice, qui s'ajoute s'il est positif ou
se retire s'il est négatif à la situation nette de l'entreprise.
• Le compte de résultat: c'est un document qui décrit des flux, représentant des
sources d'enrichissement (produits) et des sources d'appauvrissement (charges),
liés aux opérations de gestion de l'entreprise sur un exercice.

57
• L'enrichissement exceptionnel est associé à des opérations de gestion ou en
capital (cessions).
Les objectifs de l'élaboration du résultat sont doubles:
• constater le bénéfice ou la perte;
• expliquer la formation du résultat.

La présentation comptable du résultat est alors la suivante

RÉSULTAT DE L'EXERCICE
Charges d'exploitation Produits d'exploitation
Résultat d'exploitation
Charges financières Produits financiers
Résultat financier
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Résultat exceptionnel

-Les opérations concernées conduisent à décomposer le résultat par niveau en se


référant à la classification par cycle.

L'enrichissement normal prend naissance dans le cycle d'exploitation à travers le


résultat cyclique appelé excédent brut d'exploitation et dans le cycle
d'investissement en soustrayant à l'EBE les dotations aux amortissements de
l'exercice. Ce niveau de résultat aboutit au résultat économique. Il correspond au
résultat dégagé par la gestion du portefeuille d'actifs. L'analyse se prolonge par le
cycle financier à travers le résultat des opérations de financement (représenté par
les charges financières).
Les événements exceptionnels n'étant pas sensés se reproduire, le résultat
exceptionnel se trouve écarté du résultat normal de l'activité par le financier.

Cycle Résultat

-Exploitation EBE
-Dotations aux amortissements
-Investissement = Résultat économique
-Frais financiers
-Financement =Résultat
Tableau 5.1.: Résultat et cycle

L'interprétation du compte de résultat:


Soit le résultat économique (cycle d'exploitation et d'investissement),
Soit le résultat du financement-placement (frais financiers- produits financiers),
Il est alors possible d'étudier le résultat courant et de l'interpréter à partir d'une
matrice.

58
R閟ultat financier

<0 =0 >0

>0 =0 >0 >>>0


1 4 6
R閟ultat
閏onomique =0 <0 =0 >0
7 2 5

<0 <<<0 <0 =0


9 8 3
R閟ultat
courant

Figure 5.1: Matrice d'analyse du résultat

Cas 1:
Lé résultat de l'activité économique est élevé mais compensé par les frais financiers
de l'endettement. Un fort niveau d'endettement accompagne une politique
d'investissement risqué. L'effet de levier positif doit accompagner l'investissement.

Cas 2:
Le résultat courant à peine positif est partagé entre une activité économique à peine
rentable et une frilosité financière.

Cas 3:
L'activité financière prend le pas sur l'activité économique en terme de résultat. C'est
le constat d'une réorientation stratégique vers une activité plus financière.

Cas 4:
Le résultat courant de l'entreprise équilibrée en croisière.

Cas 5:
Le résultat de la gestion de son portefeuille de participations par une société dite
holding financier en croisière.

Cas 6:
Le résultat de l'entreprise mature qui a réussi à imposer sa domination.

Cas 7:
Le résultat d'une entreprise en sortie de crise. Le résultat économique positif est plus
qu'absorbé par le coûts de la dette.

Cas 8:

59
Le résultat économique négatif et le résultat financier positif montre une frilosité à
investir et à s'endetter. L'entreprise n'est plus compétitive ou hésite à se développer.

Cas 9:
L'absence de résultat économique et la charge de financement montrent une
situation de crise installée.

La conception du résultat est uniquement patrimoniale, puisque par définition le


résultat correspond à la mesure de l'enrichissement de période des propriétaires.
-Le document s'intéresse à des flux de résultat qui pourront affecter ou non
l'encaisse:
• Les flux encaissables et décaissables produiront à terme une variation de
l'encaisse;
• Les flux calculés seront sans effet sur l’encaisse (dotations).

- Le résultat peut être également approché sous l'angle du flux de fonds. Il


s'intéresse alors au financement interne propre de l'entreprise à travers la capacité
d'autofinancement encore appelée marge brute d'autofinancement qui est une
ressource essentielle pour l'entreprise.

- Indifféremment de la démarche suivie, l'analyse du résultat passe par une


compréhension de son contenu. L'élaboration des soldes intermédiaires de gestion
vise à décomposer les éléments constitutifs du résultat d'où la terminologie de
cascade puis à identifier son affectation.

-Trois questions sont ici essentielles:


-d'où vient le résultat?
-qui en bénéficie?
- à quoi sert-il?

-Le résultat est obtenu tout d’abord au niveau commercial. Il prend naissance dans
l'efficacité de la force de vente (ventes de marchandises, production vendue) de
l'entreprise. Il se développe ensuite dans le résultat du cycle d'exploitation, puis
dans celui dégagé par le portefeuille d'actifs pris dans son ensemble
(investissements compris). Il intègre enfin le résultat du financement normal de ces
activités. Par ailleurs, il s'intéresse également aux résultats des activités
exceptionnelles.

Ces niveaux du résultat fournissent une base qui, si elle est positive, sera répartie
entre les salariés, l'Etat, l'enrichissement de l'entreprise, la distribution aux
actionnaires.

La préparation de l'analyse financière oblige à rechercher les données chiffrées


importantes relatives à l'explication du contenu du résultat: la cascade du résultat
étudiée à travers les soldes intermédiaires de gestion est un outil très important:
C.A., PRODUCTION, VALEUR AJOUTEE, E.B.E., RESULTAT D'EXPLOITATION,
BENEFICE NET, CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT.

60
1.2 Le tableau des soldes intermédiaires de gestion

- Description du TSIG

PRODUITS CHARGES SOLDES INTERMÉDIAIRES


DE GESTION
Colonne 1 Colonne 2 Colonne 1-Colonne 2
*Ventes de marchandises *Coût d'achat des
marchandises vendues
Marge commerciale
*Production vendue
*Production immobilisée
*Production stockée
Production
de l'exercice
Marge commerciale *Consommation en
provenance de tiers
Production de l'exercice
Valeur ajoutée
Valeur ajoutée *Impôts et taxes
*Subventions *Frais de personnel
d'exploitation
Excédent brut (EBE) ou
insuffisance brute (IBE)
d'exploitation
EBE IBE
*Reprise sur charges *Dotations aux
Amortissements
*Transferts de charges *Dotations aux provisions
*Autres produits *Autres charges
Résultat d'exploitation
Résultat d’exploitation (+) Résultat d’exploitation (-)
*Quotes part de résultat sur *Quotes part de résultat sur
Opérations faites en commun Opérations faites en commun
(+) (-)
*Produits financiers *Charges financières
Résultat courant
*Produits exceptionnels *Charges exceptionnelles
Résultat exceptionnel
Résultat courant (+) Résultat courant (-)
Résultat exceptionnel (+) Résultat exceptionnel (-)
*Participations salariés
*Impôts sur les bénéfices
Résultat de l'exercice
*Produits de cessions des *Valeur nette comptable des Plus ou moins
éléments d'actif éléments cédés value sur cessions
d'éléments d'actifs

Tableau 5.2: Le TSIG

La pratique financière se détache sensiblement de la normalisation comptable.


Plusieurs rubriques nécessitent des corrections.

61
-Les ajustements nécessaires

-Les escomptes pour règlements comptants sont des éléments financiers pour la
comptabilité. Or l'escompte est une pratique commerciale. Elle affecte plus
directement les achats et les ventes de l'entreprise
-les impôts, taxes et versements assimilés sont assimilables à des
consommations intermédiaires en tant que prestation de services de l'Etat en
direction de l'entreprise.
-les charges de personnels intérimaires et extérieurs ne sont pas des
consommations intermédiaires mais de véritables frais de personnel;
-la participation des salariés (démarche suivie par la Centrale de Bilans). C'est une
charge exceptionnelle pour la comptabilité. Son retraitement en frais de personnel
est recommandé
-le crédit bail doit être exclu de la valeur ajoutée pour le montant du loyer. Les
redevances de crédit bail sont, pour la part correspondant au remboursement du
capital à considérer comme amortissement et, pour la part correspondant aux
intérêts à analyser comme des frais financiers sur emprunts (Cas FLOCH).
-Les dotations et reprises sur actifs circulants sont exclues du calcul de l'EBE
par la comptabilité
-les subventions d'exploitation affectent la valeur ajoutée dès lors qu'elles
représentent des indemnités compensatrices pour charges ou insuffisances
d'exploitation. Si elles visent à compenser une charge d'exploitation, il faut les
imputer sur une charge de même nature. Si elles compensent une insuffisance de
prix de vente, il faut les remonter vers l'origine, le CAHT ou la production vendue.
Elles peuvent correspondre à des subventions exceptionnelles à resituer comme
telles dans les produits exceptionnel sur opération de gestion (délocalisation,
dépollution,...).
-La quote-part sur opérations faites en commun est à reclasser en produits ou
charges en fonction de la nature de l'opération.

-la participation au résultat des sociétés mises en équivalence, non intégralement


consolidée peut être traitée comme un produit financier. Elle est assimilable à la
rémunération de la proportion des titres possédés dans le capital de la société
consolidée par mise en équivalence.

62
CAS LUN

Objet : Retraitement du crédit bail dans Tableau des Soldes Intermédiaires de


Gestion

- La société LUN, société de location fortement endettée, a acheté par le passé


plusieurs véhicules en crédit bail. Le montant pour 20.n est de 3600. La valeur des
véhicules est de 17400. Ils sont amortissables sur 6 ans.

-Le TSIG pour 20.n se présente ainsi


Chiffre d'affaires 33725
Achats 12700
Charges externes 8900
Valeur ajoutée 12125
Charges de personnel 7690
Impôts et taxes 345
EBE 4090
Dotations aux 2360
amortissements
Résultat d'exploitation 1730
Charges financières 857
Résultat 873

Question : Retraitez le crédit bail dans le TSIG?

63
Corrigé indicatif-
-En prenant le cas de l'amortissement linéaire, les dotation annuelles sont de 2900
(17400/6).
-Le loyer étant de 3600, connaissant les dotations, il est possible d'en déduire les
frais financiers. Ils sont de 700 (3600-2900).
-D'où le retraitement des charges externes :

Chiffre d'affaires 33725 33725


Achats 12700 12700
Charges externes 8900 5300 (-3600)
Valeur ajoutée 12125 15725
Charges de personnel 7690 7690
Impôts et taxes 345 345
EBE 4090 7690
Dotations aux 2360 5260 (+2900)
amortissements
Résultat d'exploitation 1730 2430
Charges financières 857 1557 (+700)
Résultat 873 873

64
1.3 -L'analyse de l'activité

L'analyse de l'activité débute par l'étude des ventes et se termine par l'analyse de la
valeur ajoutée. Le "tableau d'analyse de l'activité" se présente ainsi :
___________________________________________________________________
___
Produits n% Charges (à déduire) n % SIG n%
(1) (2) (1-2=3)
___________________________________________________________________
ventes de marchandises
+production vendue *C.A.H.T.
___________________________________________________________________
ventes de marchandises achat de marchandises
-variation stocks (stockage) +variation stocks (déstockage)*Marge
commerciale
___________________________________________________________________
Production vendue déstockage de production
+production stockée
+production immobilisée
total............. total............ *production de l'exer.
Production de l'exer.
+marge commerciale
Total............. consommations en prov.tiers *valeur ajoutée
Tableau 5.3 Le tableau d'analyse de l'activité

- Le chiffre d'affaires

Le CAhors taxes, est un indicateur de l'activité commerciale. Il est égal à la somme


des ventes de marchandises et de la production vendue. Il convient d'expliquer ses
variations et d'étudier essentiellement ses évolutions prévisionnelles. Il permet en
outre d'analyser l'efficacité de la gestion des dirigeant. L'étude de l'aptitude de la
firme à générer du chiffre d'affaires à partir des fonds apporté par les actionnaires ou
à partir du portefeuille d'actifs qu'il a constitué s'intéresse à la vitesse de rotation des
capitaux engagés. L'accélération de cette vitesse étant à considérer comme
favorable à ce niveau de l'analyse.

Le chiffre d'affaires hors taxes, est un indicateur de l'activité commerciale. Il est


égal à la somme des ventes de marchandises et de la production vendue.
-Il convient d'en expliquer ses variations et d'étudier essentiellement ses évolutions
prévisionnelles.
-Il permet en outre d'analyser l'efficacité de la gestion des dirigeant. L'étude de
l'aptitude de la firme à générer du chiffre d'affaires à partir des fonds apporté par les
actionnaires ou à partir du portefeuille d'actifs qu'il a constitué s'intéresse à la vitesse
de rotation des capitaux engagés. L'accélération de cette vitesse étant à considérer
comme favorable à ce niveau de l'analyse.
-Il permet d'apprécier l'activité commerciale à l'étranger.

65
Rotation des
capitaux
engagés
Capital CAHT
Capitaux propres
Actifs CAHT
Actif économique
Structure
Taux CAHT export
d'exportation CAHT total
Croissance Taux de CAHT t -CAHTt-1
variation CAHT t
Tableau 5.4 : Les ratios d'analyse du CA

-La marge commerciale

La marge (MC) caractérise les entreprises qui ont une activité de négoce. C'est un
indicateur qui permet de mesurer la performance commerciale de la firme.
-Le montant de la marge doit être apprécié à partir du type de distribution choisi par
l’entreprise (commerce de luxe à marge importante, grande surface à marge faible).
-Toute modification de la marge doit être étudiée à partir de la rotation des stocks,
de la politique d'achat-vente suivie par la firme.
-La marge peut être utilisée pour déterminer le seuil de rentabilité d'une activité
commerciale (Q= FF/ MC unitaire avec Q, les quantités vendues et FF, les frais
fixes).
-L'analyse du ratio "marge commerciale/ CAHT" est un élément important de
l'analyse financière de l'activité commerciale. La marge pour un franc de vente est
fonction de la politique de prix, des quantités vendues (politique de volume), de
l'intensité de la concurrence, de la réglementation, de la prestation de services
rattaché à la vente (politique de différenciation), de la spécialisation (politique
d'image).
La production de l'exercice correspond à l'activité totale de l'entreprise. Elle est à
observer en valeur absolue ou relative. Elle est à comparer avec le C.A.H.T.
La consommation en provenance de tiers retient les approvisionnements
consommés (achats stockés, variations de stocks, achats de sous-traitance, achats
non stockés) et les autres charges externes consommées (sous-traitance générale,
redevances de crédit bail, personnel externe). Deux retraitements sont souhaitables
dans le cadre d'une approche financière:
-les frais de personnel intérimaire doivent être considérés comme des charges de
personnel et,

-la valeur ajoutée produite

66
La VA est un indicateur qui traduit le rôle créateur de valeur. Re présentatif de
l'aboutissement du processus d'activité la VA exprime l'augmentation de valeur
apportée par l'entreprise du fait de son activité de commercialisation ou de
production.
Son volume est à apprécier, mais aussi sa consommation par la masse salariale, par
les charges financières et autres.

1°- La répartition de la VA

VALEUR AJOUT蒃 A R蒔ARTIR

Personnel Etat Pr阾eurs Entreprise Actionnaires

Salaires
Imp魌 Charges Autofinancement Dividendes
Charges sociales
th閛rique d'int閞阾 courant
Personnel externe
Participation

Figure 5.2: Répartition de la VA

-La valeur intrinsèque de cet indicateur est dépendante de la longueur du cycle


d'exploitation.
La création de valeur ajoutée est-elle alors un indicateur de performance?
Il faut à ce sujet souligner qu'il est possible d'en créer artificiellement par le stockage
de production ou le limage des coûts. Selon la politique de faire ou de faire-faire,
c'est à dire produire ou sous-traiter, cet indicateur peut varier sensiblement.
L'importance de la valeur ajoutée est à apprécier avec réserve. En effet
l'accroissement de la VA peut aller de paire avec un effondrement des performances
et une situation de trésorerie dégradée.

-La valeur ajoutée peut cependant être utilisée dans des comparaisons
intersectorielles ou des analyses chronologiques. Il fournit alors des indications du
type
*critère de taille (mesure de l'apport spécifique à la production réalisée);
*critère de croissance (la croissance réelle de la VA doit prendre en compte
l'inflation);
*critère d'intégration (un ratio" VA/Production"=1 est caractéristique d'une firme qui
assure la totalité des opérations nécessaires à la fabrication);
*critère d'analyse de la structure de l'exploitation (avec les postes charges de
personnel, charges financières, impôts-taxes, autofinancement, qui rapportés
isolément à la VA, forment des ratios caractéristiques de partage de la valeur
ajoutée);

67
*critère d'utilisation des facteurs de production. Ainsi, l'efficacité d'utilisation des
facteurs de production est appréciée à travers le rendement apparent de la main
d'oeuvre (VA/effectifs), de celui de l'équipement (VA/immobilisations d'exploitation).
Par ailleurs le montant d'investissement pour obtenir 1F de VA peut être obtenu à
partir du rapport actif économique/ VA.

2°-Les principaux ratios de valeur ajoutée

-Création Variation VAt - VAt-1


relative VAt-1
-Structure Coefficient de Capital d'exploitation
capital VA
-Répartition
de la richesse
Part revenant Salaire + Charges sociales
au personnel VA
Part revenant Charges financières
aux VA
créanciers
Taux Part revenant Capacité d'autofinancement
d'épargne à l'entreprise VA
Part revenant Dividendes
aux VA
actionnaires
Part revenant Impôt sur les bénéfices
à l'état VA
-Productivité
Rendement VA
apparent de la Effectif moyen
main d'oeuvre
Rendement VA
apparent de Équipement productif moyen
l'équipement
Sensibilité à EBE
l'activité VA
- Taux Investissement productif
Investissemen d'investissem VA
t productif ent
-Intégration VA
CAHT

Tableau 5.5: Les ratios d'analyse de la VA

-Au niveau de l'utilisation certaines précautions méritent d'être précisées:


Le total à répartir dépend de l'exploitation (VA) et des produits financiers en
provenance des immobilisations financières et des placements de trésorerie.

68
La valeur ajoutée corrigée à répartir est alors égale à

*valeur ajoutée produite par les activités d'exploitation


+ produits issus des participations et autres immobilisations d'exploitation
+revenus des autres créances et des valeurs mobilières de placement
+ gains de changes
- pertes de changes
+ gains sur cessions valeurs mobilières de placement
- pertes sur cessions valeurs mobilières de placement
- dotations corrigées des reprises sur valeurs mobilières de placement
- dotations aux provisions pour risques te charges financiers
Tableau 5.6: La valeur ajoutée corrigée

L'activité de l'entreprise doit être analysée par rapport au marché, en tenant compte
des spécificités des produits, de la conjoncture économique et du secteur d'activité.

Le partage du surplus monétaire

L'analyse du surplus monétaire permet d'associer l'ensemble des partenaires au


partage du résultat de l'entreprise. Les "stakeholders " profitent à différents niveaux
de la bonne santé financière des entreprises. L’État en retire des ressources
fiscales, les salariés des la participation, de l'intéressement voire des avantages de
travail (réduction du temps de travail, 13ème mois, semaine de congé
supplémentaire...), les dirigeants dispose du free cash-flow (disponible après
financement de tous les projets à VAN positive) pour réaliser des investissements
discrétionnaires, les actionnaires reçoivent des dividendes ou profitent de
l'autofinancement pour valoriser la mise de fonds.

Prélèvements n n+1 Moyen


ne
-Impôts sur le résultat
-Participation des salariés

(1 ) Prélèvements obligatoires
-Dividendes
-Bénéfice mis en réserves

(2) Affectation
(3) Frais financiers
1+2+3 = Surplus monétaire
Tableau 5.7 La notion de surplus financier

69
II - LA RENTABILITE ET LES EFFETS DE LEVIER

Toute mesure de rentabilité est un rapport entre un poste de résultat et un poste de


bilan. Le ratio ainsi constitué qui développe une logique par nature des charges et
produits (cycles) permet de comprendre le contenu de la performance.

21 - Du résultat à la rentabilité

L'analyse de la rentabilité débute par l'étude des éléments du de l'EBE et se


termine par l'analyse du résultat de l'exercice. Le "tableau d'analyse de la rentabilité"
se présente ainsi :

Produits n% Charges (à déduire) n % SIG n%


(1) (2) (1-2=3)
*valeur ajoutée impôts, taxes, vers. assimilés
+subventions d'exploit. +charges de personnel
(dont intérimaires)
Total............. total............. *E.B.E.
*E.B.E. ou *insuffisance B.E.
+ reprises s. amort-prov. d'exp. +dot. aux amort. provisions
+autres produits +autres charges
+transfert charg. exploi.
Total............. total............. *résultat d'exploitation
*résultat d'exploitation ou *résultat d'exploitation
+quote-part sur op. en com. +quote-part sur op. en com.
+produits financiers +charges financières
+loyers de crédit bail
total............. total............. *résult. courant
------------------------------------------------------------------------------------produits exceptionnel
charges exceptionnelles*résult. exceptionnel
*résult. courant av. impôts ou *résult. courant av. impôts
*résult. exceptionnel ou *résult. exceptionnel
participation des salariés
impôts sur les bénéfices
Total............. total............. *résultat de l'exercice
Tableau 5.8 : Les principaux résultats

L'EBE correspond au résultat dégagé des seules activités d'exploitation,


indépendamment de la politique de financement, des règles d'amortissements et de

70
provisions et de la politique de distribution de la société. Il est un point de départ
possible pour le calcul de la capacité d'autofinancement.
-C'est un indicateur du résultat économique de l'entreprise.
Un ratio de rentabilité économique qui en découle peut s'exprimer à travers le
rapport EBE/ capital économique.
-C'est une ressource financière fondamentale utilisée pour maintenir ou accroître
la capacité de production, payer les frais financiers, l'impôt sur les résultats, les
dividendes, rembourser les emprunts antérieurs. Ce n'est qu'une ressource de
trésorerie potentielle. En effet les décalages qui se produisent au niveau des crédits
accordés aux clients, des crédits fournisseurs, des stocks, peuvent entraîner un
phénomène de rétention des flux de monnaie. Une partie de l'EBE est immobilisée
dans la variation du BFRE. Par ailleurs, la production immobilisée ne sera pas
source de flux monétaire. La véritable ressource de trésorerie se trouve dans l'ETE,
l'excédent de trésorerie d'exploitation, calculée comme suit:

ETE = EBE - VarBFRE - Prod. immobilisée

Résultat Taux de EBE


d'exploitation marge brute CAHT

Rentabilité R. brute du EBE


capital d'expl. Capitaux d'exploitation moyens

R. nette du ENE*
capital d'expl. Capitaux d'exploitation moyens

Tableau 5.9- Ratios utilisant l'EBE

*ENE = Excédent net d’exploitation. Ce solde est déterminé après déduction des
charges de maintien du potentiel de production (dotations d'exploitation aux
amortissements, amortissement dans les loyers de crédit bail, et variations des
provisions d'exploitation). C'est le résultat d'exploitation après renouvellement du
capital productif.

Le résultat d'exploitation peut être considéré comme le revenu avant impôt, laissé
par l'exploitation courante aux apporteurs de capitaux (actionnaires et créanciers
financiers). C'est le résultat de l'exploitation normale et courante avant prise en
considération des éléments financiers. Ce solde doit être utilisé avec précaution
dans les comparaisons entre entreprises, du fait des divers choix possibles au
niveau de la politique d'amortissement, du retraitement des redevances de crédit bail
(remboursement des capitaux), ....

Le résultat courant avant impôts tient compte de la politique financière de


l'entreprise. Il s'obtient à partir du solde précédent en retranchant et en ajoutant les
charges et produits financiers, ainsi que la quote-part des opérations faites en
commun. Ce revenu courant avant impôts sera réparti entre les actionnaires
(dividendes), l'Etat (IS), et les salariés (participation). Le solde, soit le bénéfice non
distribué, va représenter une partie de l'autofinancement.

71
Le résultat exceptionnel se calcule à part et s'apprécie à partir
- produits exceptionnels sur opérations de gestion moins charges
-produits de CEA moins VCEAC
-autres produits exceptionnels .moins autres charges
-reprises sur provisions sur produits exceptionnels .moins dotations aux
amortissements et-provisions sur. charges exceptionnelles.
-de la quote-part des subventions d'investissement virée au résultat de
l'exercice
Le calcul de la plus ou moins value sur cessions du TSIG (dernière ligne) est un
calcul "pour mémoire". L'impact de ce solde est déjà répercuté dans le calcul du
résultat exceptionnel.

Le résultat de l'exercice (bénéfice net comptable)


Il mesure l'augmentation ou la diminution de richesse des actionnaires. C’est un
indicateur de création de valeur actionnariale à court terme.

En définitive, certains soldes comptables nécessitent des retraitements dans le


cadre de l'analyse financière (cohérence). Il s'agit
-des annuités de crédit bail à insérer pour partie dans les frais financiers et
pour partie dans les amortissements,
-des charges de personnel intérimaire à reclasser dans les charges de
personnel,
-des subventions d'exploitation destinées à faire face à certaines charges
d'exploitation peuvent venir en déduction des charges correspondantes,
-des impôts et taxes qui recoupent des éléments divers qui sont susceptibles
d'être retraités par affinité,
-de la sous-traitance susceptible d'être déduite de la production si elle
n'entraîne pas de charges supplémentaires significatives,
-des autres charges ou autres produits externes comme les redevances pour
concessions brevets.... qui peuvent s'analyser en tant que consommation externe,
les pertes sur créances irrécouvrables qui peuvent être classées comme charges
financières.
-des quotes parts de résultats sur opérations faites en commun qui peuvent
selon la nature des opérations peuvent être reclassées, soit dans les éléments
d'exploitation, soit dans les éléments financiers.

72
2.2 De la rentabilité aux effets de leviers

La mesure du risque passe par l’évaluation de la dispersion de la rentabilité.


L’explication du risque relève d’une analyse des différents facteurs qui affectent la
sensibilité du résultat et de la rentabilité.

221 -Le levier d'exploitation

L’analyse du risque économique passe par la mesure de la volatilité de la rentabilité


économique. Il a préalable une étude du risque d’exploitation.
La gestion des coûts passe inévitablement par la compréhension du levier
d'exploitation. Il se définit comme la sensibilité du résultat d'exploitation à une
variation du niveau d'activité.

La mesure traditionnelle en est faite en mesurant:


-la sensibilité du résultat économique par rapport au niveau d'activité;
-la position de l'entreprise par rapport à son seuil de rentabilité.

1°/ La sensibilité du résultat économique

Il s'agit d'estimer la volatilité du résultat économique (Re) à une évolution du niveau


d’activité (P). Cette sensibilité est dénommée élasticité (epsilon) et se calcule de la
façon suivante:

∆ Re/ Re
ε (Re) =
∆P/P
Au numérateur de l'expression nous avons la variation relative du résultat
économique entre deux périodes. Au dénominateur est représentée la variation
relative du niveau d'activité mesuré par la production ou le niveau du chiffre
d'affaires.

Le risque d'exploitation sera d'autant plus élevé que l'élasticité sera forte. D’une autre
façon, plus la rentabilité est perturbée par une moindre variation du niveau d’activité
plus le risque sera élevé.

Ce risque est directement lié au niveau des frais fixes. Ainsi pour deux entreprises
comparables, celle qui aura les coûts fixes les plus élevés sera plus sensible aux
variations de l’activité. En cas de baisse générale de l’activité, l’incapacité d’ajuster
les coûts fixes de l’entreprise sur ceux des concurrents sera pénalisant. Une
possibilité de réduire les coûts passe par l’externalisation (outsourcing). Une telle
stratégie est elle même créatrice de nouveaux risques de nature différente.

73
Exemple:

Considérons les deux entreprises A et B, appartenant au même secteur d'activité.


Elles connaissent une augmentation de leur production.

Entreprise A Entreprise B
Périodes t t+1 t t+1
Production 9000 10000 9000 10000

Coûts fixes 8000 8000 1000 1000

Coûts 900 1000 7200 8000


variables
RE 100 1000 800 1000

Pour une augmentation de 10% de l'activité le résultat de


A passe de 100 à 1000 et celui de B de 800 à 1000.
L'élasticité est respectivement de 81 et de 2,25 pour chacune des firmes. Le projet A
est donc plus risqué que B. En cas de baisse d'activité, la chute du résultat de A
aurait été également plus sensible.
Le risque est lié au niveau des frais fixes. Plus les frais fixes seront importants, plus
l'élasticité sera élevée.

Ce risque est également lié à la position de l'entreprise par rapport au seuil de


rentabilité d'exploitation.

2°/ La position par rapport au seuil de rentabilité

Cette position est sans doute plus connue sous la notion de point-mort. Il se définit
comme le niveau de production, en volume ou en valeur, minimum à vendre pour
couvrir les charges d'activité. Il correspond au niveau d’activité pour lequel le résultat
économique est nul. L’analyse de la position par rapport au point mort permet de
situer le niveau de production actuel et d’évaluer l’objectif de dimension à atteindre. Il
permet également de vérifier si l’effort d’investissement réalisé, qui à travers les
dotations aux amortissements et les frais de personnel augmente les coûts fixes,
permet de réduire le risque d’exploitation en augmentant le volume d’activité.

Après prise en considération des frais financiers dans les coûts fixes, l’approche du
risque devient globale. Ce concept est à relier au risque financier mesuré dans le
cadre de l ‘activité normale de l’entreprise

Le calcul de la position par rapport au point mort se réalise selon les étapes
suivantes (tableau)
.

74
ETAPES DE CALCUL Période Période
t t-1
I Risque d’exploitation
Production (P) (ou chiffre d’affaires)
Charges variables (CV)
§ Achats consommés
§ 50% services extérieurs
Marge sur coûts variables : MCV = P- CV
% de marge sur CV : PMCV = MCV/P
Charges fixes d’exploitation (CFE)
§ 50% services extérieurs
§ Charges de personnel
§ Impôts et taxes
§ Dotations aux amortissements
Seuil de rentabilité d’exploitation : SRE = CFE / PMCV
Position par rapport au seuil : PSRE = (P – SRE) / SRE
II Risque global (financier)
Charges fixes globale (CFG)
§ Charges fixes d’exploitation (CFE)
§ Charges d’intérêt
Seuil de rentabilité global : SRG = CFG / PMCV
Position par rapport au seuil : PSRG = (P – SRG) / SRG
Tableau 5. 10 : Risque d’exploitation et risque financier
(Source C. Cadiou, Le redéploiement stratégique de l’entreprise 1990)

Dans l'exemple précédent, les calculs permettent d'apprécier le risque d’exploitation:

Entreprise A Entreprise B
Périodes t t+1 t t+1
MCV 8100 9000 1800 2000
%MCV 90% 90% 20% 20%
S 8888 8888 5000 5000
PosS 1,26% 12,5 80% 100%

75
222- Le levier financier

1° - L'analyse de la rentabilité économique

La rentabilité économique de l'entreprise dépend synthétiquement de deux


politiques:

• Une politique commerciale axée sur l'image. Il s'agit de développer des produits et
services de qualité permettant d'obtenir une forte marge;

• Une politique commerciale de volume. Il s'agit de vendre une quantité de produits


importante à bas prix.

AVANTAGE CONCURRENTIEL

Action sur l’offre produite


Action sur la demande

VALEUR COUT

Stratégie de différenciation Stratégie de volume

Gestion de l’image perçue Gestion des coûts

Figure 5.2 : décomposition de la rentabilité économique

En fait la rentabilité économique peut être appréciée à partir de la relation simple:

re = RE/A = ( RE/P ) * ( P/A ) = (RE/P) * (P / (Immobilisations nettes +BFR)


• re est la rentabilité économique des actifs engagés durablement mesurée par le
rapport du résultat économique (RE) sur l'actif économique A;
• P est la production (ou le chiffre d'affaires).

L'observation de la décomposition de la rentabilité économique permet d'observer les


deux ratios suivants:
• La marge économique brute;
• Le rotation économique du capital investi.

76
a- La marge : RE/P

Ce ratio démontre l'aptitude de l'entreprise à établir un prix de revient plus ou moins


élevé par rapport à son prix de vente.
Cette marge peut se réduire dès lors que la croissance entraîne une dérive des
coûts.

Par exemple, la croissance interne peut provoquer des effets pervers en termes de
rentabilité économique. C'est le cas lorsque le résultat économique augmente moins
que la production. Un tel phénomène est vérifié en cas de fluctuations de cours des
matières premières, des produits de base ou des sources d'énergie, lorsque
l'entreprise ne peut tirer profit des baisses de prix.
Cette marge peut croître en cas d'acquisition d'une société disposant de
reports fiscaux déficitaires par une société bénéficiaire.

b-La rotation : P/A

Ce ratio est un indicateur de l'efficacité d'utilisation des capitaux investis.


Un taux de rotation en baisse peut venir d'une utilisation moins intensive des
équipements, une croissance du volume d'investissement, un sur -stockage...
Une réduction de l'intensité capitalistique, passant par des désinvestissements, peut
permettre d'améliorer le ratio si l'utilisation des investissements est plus rationnelle.

c- Le couple marge-rotation

L'évolution simultanée des deux ratios n'est pas indépendante.


Ainsi une stratégie d'intégration verticale peut provoquer une amélioration de la
valeur ajoutée et donc de la marge et s'accompagner de lourdeur et rigidité dans
l'utilisation d'investissement plus lourd accroissant l'intensité capitalistique.
Les évolutions simultanées se font souvent en sens inverse. Pour qu'une synergie
soit constatée, il faut que l'augmentation d'un ratio soit supérieure à la baisse de
l'autre.

d- La rentabilité économique

Elle correspond à la rentabilité des capitaux stables engagés. Il existe trois façons de
faire évoluer favorablement un tel ratio, c'est à dire changer de courbe sur le schéma
suivant:

-augmenter la marge (en A) ;


-augmenter la rotation (en B) ;
-faire évoluer les deux ratios simultanément.

77
Marge
(II)
1
(I)
A
2

3
B

Rotation
Figure 5.3: Évolution de la rentabilité économique

Dans ce dernier cas le résultat ne sera positif et la stratégie réussie que si


-les deux ratios s'améliorent (zone 2);
-l'accroissement de la marge fait plus que compenser la diminution de la rotation
(zone 1);
-l'accroissement de la rotation fait plus que compenser la diminution de la marge
(zone 3).

Une telle analyse permet de bien comprendre les différents points d'application
attendus de la synergie économique.

2° - le levier financier

En introduisant l'impôt dans le raisonnement, au taux de 50% pour simplifier les


calculs), on peut montrer qu'avec l'endettement la valeur de l'entreprise augmente
(V2>V1). FaT est le flux résiduel après impôt revenant aux actionnaires. Le taux de
rendement constaté pour l’actionnaire après impôt est donné par ka (avec ka2>ka1).

Entreprise 1 Entreprise 2
D 0 2000
kd 8%
Fi 1000 1000
Fd 0 160
Fa = Fi-Fd 1000 840
T 50% 50%
FaT = Fa (1-T) 500 420
k (donné) 10% 10%
V= (FaT + Fd) /k 5000 5800
A=V-D 5000 3800
ka=FaT/A 10% 11%
* Taux de capitalisation moyen

78
Dans cet exemple, l'effet de levier financier est au centre du débat.

a- Le mécanisme du levier financier

Le levier financier mesure l'incidence de l'endettement sur la rentabilité financière de


l'entreprise (rentabilité des capitaux propres).

Pour être viable l'entreprise doit dégager une rentabilité telle qu'elle satisfasse les
apporteurs de fonds propres et les créanciers financiers.

Le concept d'effet de levier financier résulte en droite ligne de la possibilité de répartir


le financement du portefeuille d'actifs de l'entreprise entre :

• Endettement rémunéré par les frais financiers déductibles de l'impôt sur les
sociétés ou sur les bénéfices;
• Fonds propres rémunérés par le résultat courant après impôt théorique (résultat
provenant de l'activité normale de l'entreprise).

Il repose sur le principe suivant:

Choisir de recourir à l'emprunt, revient à prendre un risque


supplémentaire en assurant le financement d'une partie de l'actif
économique par des capitaux ne courant pas le même risque et
bénéficiant d'une rémunération déterminée. Le risque supplémentaire, dit
risque financier, constaté pour les capitaux apportés par les actionnaires
doit être rémunéré par une rentabilité supérieure à la rentabilité
économique.

La rentabilité requise par les actionnaires représente (hors fiscalité des


individus) le coût des capitaux propres pour la firme. La rentabilité requise
par les créanciers financiers représente le coût de la dette pour la même
firme.

-Les attentes des actionnaires dépendent du dividende attendu et de la


variation anticipée des cours des actions. Celles requises par les
créanciers financiers dépendent du taux d'intérêt fixé et du
remboursement de la créance. Les créanciers financiers encourant un
risque plus faible que les actionnaires, sont donc moins exigeants. Le coût
de la dette est inférieur au coût des capitaux propres ceteris paribus.

- L'entreprise est obligée de satisfaire les exigences de ses apporteurs de


fonds. Pour y arriver elle doit créer de la valeur à partir de son portefeuille
d'actifs. La rentabilité des investissements doit satisfaire les apporteurs de
capitaux. En recherchant une répartition judicieuse de ses financements,
soit une structure financière particulière, il serait possible de minimiser le
coût du capital (k) et donc d'accroître la valeur de l’entreprise (V).

79
Il faut trouver cette structure permettant de maximiser l'apport des actionnaires, tout
en faisant attention au risque financier lié à l'endettement. Plus une firme est
endettée, plus le risque de faillite augmente, plus les actionnaires seront exigeants.

b- Démonstration

Soit les deux sociétés suivantes qui sont: S1, la société sans dette et S2, la société
endettée,

Étant donné, les notations suivantes


A=Actif économique
CP=Capitaux propres
D=Dettes
B* = Résultat courant avant impôt
Bt=Résultat courant après impôt
t= taux d'imposition
rf=rentabilité financière
re=rentabilité économique
i= taux de charges financières

Pour la société 1, non endettée, dont le bilan est représenté ci-dessous, il est
possible d'écrire:

Bilan S1
A CP

A = CP, puisque D=0;


Bt1= B*1(1-t) = rf1t * CP = re1t * A;
On déduit que
t
rf 1 =( B*1(1-t) )/ CP = B1 / CP.

80
Pour la société 2, endettée, il est possible d'écrire:

Bilan S2
A CP

A = CP + D;
Bt2 = (( re * A )- (i * D)) (1-t)
= ( ret * A )- (i t * D) ;
On déduit la relation
rf 2 =( re2 * A ) - (i2 t * D)/ CP= Bt2 / CP.
t t
Fiche pratique 1.6 : Formulation de l'effet de levier

Si pour simplifier, on fait les hypothèses suivantes permettant de lier les


sociétés 1 et 2:

• H1 - re2t * A = (rft1 * CP) + (re2t * D);


• H2 - le taux d'imposition est identique pour les firmes

Il s'en suit, en remplaçant ret * A par sa valeur dans rft2 , que

• rft2 = ((rft1 * CP) + (re2t * D)- (i2 t * D))/ CP .

En simplifiant par CP et D on trouve la relation suivante:


• rft2 = (rft1 ) + (re2t * - i2 t ) ( D/CP).

Après impôt, la rentabilité financière d'une firme endettée est égale à la rentabilité
financière d'une firme sans dette plus un terme représentatif de l'effet de levier de
l'endettement.

Elle est très proche de la relation générale

rft= (ret ) + (ret * - i t ) ( D/ CP)

A ce point, l'endettement accroît la rentabilité revenant aux actionnaires du montant


(ret * - i t ) ( D/ CP).

Ce dernier terme peut être décomposé en deux parties:


• (ret * - i t ), le différentiel de levier
• (D/ CP), le bras de levier

81
Cas LOC MAJAN

Pour financer un actif économique de 100 dont la rentabilité avant impôt attendue
est de 20%, une entreprise a le choix entre les deux possibilités :

§ -financement global par capitaux propres;


§ -financement mixte (pour moitié par dettes et moitié en capitaux propres).
§
Le taux de charges d'intérêt est de 10% et le taux d'impôt de 50%.

Solutions 1 2
A 100 100
CP 100 50
D 0 50
re 20 20
ret 10 10
it 0 5
rft 10 15

L'entreprise a intérêt à s'endetter. Elle accroît par ce moyen la rentabilité financière


de 5 points qui traduisent l'effet de levier.
L'effet de levier est d'autant plus important que le bras de levier est élevé, que le
différentiel est important et la rentabilité économique forte.

82
Cas Paotr Tréouré

Pour financer un actif économique de 400 l’entreprise a le choix entre les trois
possibilités:
§ financement global par capitaux propres;
§ financement mixte (pour moitié par dettes et moitié en capitaux propres);
§ financement mixte (pour 75% par dettes et 25% par capitaux propres).

Les dirigeants font des hypothèses sur les états de la nature. Ils en déduisent les
rentabilités économiques brutes suivantes:

§ H1- hypothèse basse (pessimiste): 4%


§ H2 -hypothèse normale : 16%
§ H3 -hypothèse haute (optimiste) : 20%

Le taux de charges d'intérêt est de 14% et le taux d'impôt de 50%.

Question: Étudiez l'effet de levier selon les hypothèses économiques et les


possibilités de financement.

H1: 4% H2: 16% H3: 20%


D/CP= 0 R 8 32 40
rft 2% 8% 10%
D/CP= 1 R -6 18 26
rft -3% 9% 13%
D/CP= 3 R -13 11 19
rft -13% 11% 19%
avec R, le résultat après intérêt et impôt.

Au niveau du calcul :
Pour D/CP =0 et H1 =4%, nous avons R= A* re * t = 400*4%* 50% = 8 et rft = R/CP=
(8/400) *100 =2%

Pour/CP =1 et H1 =4%, nous avons R= ((A*re) - (i*D))(1-t) = (400*4%-


200*14%)*50% =-6 et rft= R/CP = (-6/200)*100= -3)

Le tableau met en avant les constats suivants:


- L'effet de levier peut être négatif ou positif. Il est positif dès lors que le différentiel
(ret-it) de levier est positif. Dans le cas contraire, l'endettement pénalise la rentabilité
financière.
- Le bras de levier accentue l'effet dans les deux sens. Plus le bras est important
plus l'écart type de rft est élevé et donc le risque financier important.

83
Le graphique reliant ret - rft permet de visualiser les impacts de l’effet de levier.

rf t D/CP=3
D/CP=1

D/CP=0

7%

t
re
7%
re apr鑣 imp魌
th閛rique

- L'intersection avec l'axe des abscisses donne la rentabilité économique après


impôt théorique qui permet de couvrir les charges financières.

- Le point P (7%,7%) correspond à l'égalité entre re et i.L'effet de levier est nul et


donne le même rf pour les trois structures financières.

-Plus D/CP est élevé plus la pente de la droite est importante et le risque fort.

c- Pratique de mesure de l’effet de levier

Partant du bilan financier (issu du circuit financier) et du tableau des soldes


intermédiaires de gestion, il est possible d’évaluer le taux de rentabilité des capitaux
propres et de mesurer l’effet de levier. La méthode décrite ci-dessous propose de
raisonner à partir de la valeur comptable des capitaux investis, soit l’actif
économique, et en rapportant le résultat de l’exercice n au capitaux investis en n-1.
Le taux de rentabilité des capitaux propres est fonction de la rentabilité économique
et de la politique d’endettement et le facteur fiscal étroitement associé à la démarche
d’analyse. Le calcul se réalise alors selon les étapes suivantes (tableau)

84
ETAPES DE CALCUL Période Période
t t-1
I BILAN FINANCIER
Actif économique (A)
§ Immobilisations nettes dont crédit bail
§ BFR
§ Disponibilités
Passif financier (P)
§ Capitaux propres (CP)
§ Dettes financières (D)

II EFFET DE LEVIER
Résultat économique avant impôt (RE)
Impôt théorique (T)
Résultat économique après impôt (RET)
Taux de rentabilité économique après impôt, reT
§ reTt= RET t / AE t-1
Frais financiers (FF)
Economie d’impôt sur frais financiers
Frais financier après impôt (FFT)
Coût de la dette, iT
§ ITt =FFTt /Dt-1
Résultat courant après impôt (RCT
§ RCTt =RETt -FFTt)
Taux de rentabilité financière : rfTt = RCTt / CPt-1
Effet de levier (EL)
§ EL= rfTt – reTt =(ReTt – iTt) Dt-1/CPt-1

Tableau 5.11 Risquer et effet de levier financier


(Source C. Cadiou, Le redéploiement stratégique de l’entreprise 1990)

85
III -ENRICHISSEMENT ET RESULTAT

3.1 La liaison bilan-résultat et les capitaux propres

En supposant que les stocks d'emplois et de ressources soient maintenus à


l'identique au cours d'un exercice, le résultat de l'activité apparaît comme un
enrichissement ou une destruction de richesse de période. Cette variation de
richesse peut être observée schématiquement tant au niveau du bilan que du
compte de résultat.

Compte de r閟ultat en t

Charges Produits

EMPLOIS RESSOURCES
OU G蒒蒖蒃S
CONSOMMATIONS
D蒄INITIFS

R 閟ultat de
l'exercice

Bilan en t
Stocks d'emplois Stocks de ressources

IMMOBILISATIONS CAPITAUX
PROPRES
STOCKS

CREANCES R 閟ultat de
l'exercice
LIQUIDIT蒘
DETTES

Figure 5.4: Liaison bilan-résultat

Dans le cas présent le résultat de l'exercice est bénéficiaire. Ce résultat provient


d'une comparaison entre les produits et charges en provenance d'opérations de
nature différente.
Des tableaux précédents on déduit que :

86
Rt = Produits t - Charges t
Rt = Emplois totaux t -(Capitaux propres t +Dettes t)

L'affectation du résultat

DOCUMENT CERFA
(Prévoir un guide de lecture du feuillet 11 lignes par ligne)

Le résultat fiscal
DOCUMENT CERFA
(Prévoir un guide de lecture du feuillet 11 lignes par ligne)

3.2* La notion d'"enrichissement" des actionnaires

En comptabilité, le résultat de l’exercice représente l’enrichissement de période des


actionnaires. Il mesure l’augmentation du patrimoine, c’est à dire l’augmentation des
fonds propres constatée au cours d’un exercice. La valeur mathématique, d’une
manière simplifiée la somme du capital social, du bénéfice et des réserves, donne la
richesse accumulée.

Si l’entreprise est cotée sur le marché, le résultat de l’exercice, s’il n’y pas eu de
modification de capital, correspond à la variation de la capitalisation boursière de
l’entreprise au cours d’un exercice. La richesse calculée à un moment donné est
mesurée par la capitalisation boursière, qui représente la valeur de marché de
l’entreprise, c’est à dire le prix qu’un acheteur intéressé devrait mettre pour acquérir la
totalité des titres de propriété.

Enrichissement des actionnaires sans modification du capital

Soit la société TY ARVOR au capital de 6 000 000€ composé de 30 000 actions (Aa)
au nominal de 200€ (N) détenue majoritaire par un holding familial (Aa1) qui possède
50% du capital. Le cours au début de l’exercice (Cd) était de 500€ et celui constaté en
fin d’exercice (Cf) était de 450€. Le résultat de l’exercice en valeur de marché
s’exprime par la variation de la capitalisation boursière (CB), c’est à dire la variation de
la richesse accumulée en valeur de marché.
CBt=30 000*450F=13 500 000€
CBt-1=30000*500F=15 000 000€
Résultat= CBt – CBt-1=-1 5000 000€

Les actionnaires ont ici subi une perte de 1,5 millions d’euros, qui correspond à la
dégradation de leur patrimoine au cours de l’exercice.

87
Chapitre 6

Les tableaux de flux


L'entreprise vue par la comptabilité dresse ensuite un inventaire des opérations
effectuées classées par nature. D'une manière traditionnelle on distingue les trois
catégories suivantes:
-opérations d'investissement;
-opérations d'exploitation;
-opérations de financement.

Ces opérations donnent naissance à un cycle de même nom.

I -LA DESCRIPTION DES CYCLES

1.1-Le cycle d'investissement

Pour la comptabilité, l'investissement est la création d'un capital dont


l'entreprise attend un revenu qui sera étalé sur plusieurs périodes successives. Il y a
acquisition d'actifs immobilisés.
Ce capital se déprécie avec le temps, l'usage, l'évolution des
technologies... et donne lieu à un amortissement.

*Les deux fonctions comptables de l'amortissement:

1°/L'amortissement

Il est en premier lieu la constatation comptable d'un amoindrissement de la valeur


d'un élément d'actif résultant de l'usage, du temps, de l'évolution technologique... .
La dépréciation doit avoir un caractère irréversible. Amortir est l'opération qui
consiste dans l'étalement de la valeur des biens amortissables sur la durée de vie
probable. Ce plan d'amortissement peut prendre diverses modalités. Il résulte de
cette approche que l'amortissement constate:

88
-l'étalement d'une charge sur plusieurs exercices. Chaque
dotation est la constatation de la perte subie par dépréciation sur
l'exercice.
-la diminution de la valeur de l'immobilisation par la
constatation de l'amortissement à l'actif du bilan

Il est en second lieu une possibilité de dégager des ressources de financement


internes propres. Ces fonds sont destinés au renouvellement des immobilisations à
l'identique. Ils correspondent à une provision.

La dotation de l'exercice est assimilée à une charge supplémentaire qui vient


s'ajouter au prix de revient de la production. L'entreprise a le choix entre deux
procédures d'amortissement, la méthode linéaire ou celle dégressive. Il y a
respectivement répartition annuelle égalitaire de la charge d'amortissement tout au
long de sa durée de vie probable ou renforcement de la charge les premières
années de l'acquisition.

Les considérations fiscales expliquent le choix du dégressif, puisque l'on aboutit à


une réduction de la base imposable au démarrage de l'investissement.

La durée de vie d'un investissement est fixée selon les normes en vigueur
en fonction de la nature de l'immobilisation acquise.

Fiche pratique sur l’amortissement:

*La doctrine comptable constate qu'il est difficile de mesurer cette déperdition de
valeur. Elle propose donc d'étaler le coût d'acquisition (valeur comptable d'origine)
des biens amortissables sur une durée de vie probable. La méthode de calcul
propose un mode d'étalement qui est soit linéaire, soit dégressif...
§ /Dans le cas linéaire, les dotations sont constantes (DA). Elles correspondent
à un étalement régulier du prix d'acquisition (D0) tout au long de la durée de
vie de l'immobilisation (n), de telle façon que
DA = D0 / n.
§ /Dans le cas dégressif, les premières annuités sont renforcées pour favoriser
l'autofinancement grâce à des considérations fiscales. Le coefficient de
dégressivité appliqué dépend de la durée de vie probable de l’investissement
(ci-après)
Durée de vie probable coefficient dégressif
3-4 ans 1,5
5-6 ans 2
>6 ans 2,5

Les amortissements déductibles pratiqués par l'entreprise augmentent la capacité


d'autofinancement du montant de l'économie d'impôt réalisée (diminution de la base
imposable en augmentant les charges d'amortissement immédiatement après
l'investissement et réalisation d'économies d'impôt).

89
L'annuité dégressive (DAt) est calculée en prenant pour référence l'annuité linéaire
résiduelle. Il s'agit de la dépense d'acquisition non encore amortie pour la période t
(Dt) encore appelée valeur nette comptable en t, divisée par la durée de vie probable
totale (n). Le coefficient de dégressivité (C) est appliqué à chacune de ces annuités
résiduelles de la façon suivante:
At = (Dt / n) * C
Lorsque la dotation en dégressif devient inférieure à la dotation en linéaire, la valeur
comptable dégressive résiduelle se voit alors affectée la règle de l'amortissement
linéaire pour les dotations restantes.

§ Il existe d'autre système d'amortissement : citons les systèmes-réels,


proportionnels à l’utilisation, par séries, accélérés, dérogatoire

L'amortissement joue trois rôles dans l'entreprise:


§ rôle juridique et fiscal - constatation de la dépréciation des immobilisations au
bilan et répercussion sur les charges du résultat (réduction du bénéfice);
§ rôle économique -étalement dans le temps de la consommation des
immobilisations;
§ rôle financier - renouvellement à l'identique des immobilisations. Cette
fonction n'est possible que si l'inflation est nulle. Sinon la perte de valeur
oblige à compléter l'amortissement en constatant une dotation
supplémentaire.

2°-La durée de vie probable

Elle peut différer de la durée de vie économique. Concrètement il est possible de


céder un investissement avant qu'il soit totalement amorti ou de le conserver après
la fin de vie comptable. La cession d'un investissement est considérée comme
exceptionnelle par la comptabilité et n'est surtout étudiée que dans un contexte
fiscal.

(dur閑 de vie
0 1 2 3 4 .... n probable)

D閜ense Flux de liquidit閟 attendus


Temps
initiale
(D 0 ) (F t avec t=1,2,3...n)

Dans le cas de l'investissement, la dépense initiale D0 est certaine, les


flux de liquidités futurs attendus sont incertains et la durée de vie probable est
imprécise. Sans tenir compte de l'actualisation des flux de liquidités, un
investissement sera jugé intéressant quand l'inégalité suivante sera vérifiée:

90
3° - le cycle

Le cycle d'investissement apparaît comme une succession d'opérations qui peuvent


être ainsi comprises dans la logique comptable.
Le lancement d'un investissement (I) prend naissance quand la dépense initiale est
engagée. Le désinvestissement (II) prend effet quand le bien est totalement amorti,
c'est à dire que sa valeur nette comptable est nulle ou encore à la fin de sa durée de
vie probable.

INVESTISSEMENT DESINVESTISSEMENT

I II

IV

REINVESTISSEMENT III AUTOFINANCEMENT


Figure 6.1 : Les étapes du cycle d'investissement

Dans ce cas de figure, l'autofinancement (III) et le réinvestissement (IV) sont


marginaux puisque la valeur récupérable de l'investissement ne doit en pratique
différer que faiblement par rapport à la valeur nette comptable.

La démarche comptable semble s'écarter de la gestion efficace d'un


portefeuille d'actifs immobilisés. Celle-ci prône la flexibilité. Elle veut par exemple
que l'on puisse abandonner un investissement qui n'a plus son marché, que l'on
puisse se séparer d'un investissement encore rentable si une opportunité plus
intéressante se présente, et ceci à n'importe quel moment de la vie d'un
investissement.

DOCUMENT CERFA -Annexes Immobilisations et


Amortissement
(Prévoir un guide de lecture des feuillets 5 et 6 ligne par ligne)

La détention d'actifs nécessaires à la réalisation d'opérations d'exploitation est


subordonnée à la détention d'actifs immobilisés.

91
1.2- L'exploitation

Les opérations d'exploitation correspondent à une série de tâches,


ordonnées selon la logique suivante dans le cas de l'entreprise qui a une activité de
production: approvisionnement – production - commercialisation.

Ces trois étapes constituent le cycle courant d'exploitation.

ENTREPRISE

Stocks
Produits finis mati鑢es
Clients Fournisseurs
Produits semi finis

Caisse

Banque

FLUX REEL
FLUX DE LIQUIDITES

Figure 6.2 : Les étapes du cycle d'exploitation

*Dans l'entreprise, il y a la zone des stocks. Ceux-ci jouent un rôle "tampon". Ils sont
les intermédiaires entre le flux physique d'entrée et de sortie de l'entreprise (réels).
La nécessité d'un stock de sécurité trouve une logique par le fait qu'il va permettre
d'assurer un écoulement régulier des marchandises ou des produits finis.
La durée de séjour des produits dans un stock et la durée du cycle de production
sont ici essentielles puisque des liquidités potentielles sont immobilisées dans les
stocks.
*Aux extrêmes, il y a,
-la phase d'approvisionnement qui correspond à l'acquisition de marchandises, de
matières auprès des fournisseurs;
-la phase de commercialisation qui se concrétise par la vente de produits finis, de
marchandises et la prestation de services à des clients.

1°- Le crédit interentreprises


*Le règlement des fournisseurs et des clients n'est pas toujours instantané avec la
fourniture des biens et services. Des crédits peuvent être accordés aux clients ou
par les fournisseurs. Par ailleurs une entreprise peut faire des avances à ses
fournisseurs et recevoir des avances de ses clients sur des transactions futures. Il
existe donc des relations financières entre les firmes connues sous l'appellation
courante de crédit interentreprises.
Ce crédit est accordé réciproquement par les entreprises. Il provient d'une
dissociation entre le flux réel et le flux de liquidités lors d'une transaction. Le
règlement est décalé dans le temps par rapport à la fourniture du bien ou service.
C'est une alternative au règlement comptant qui provoque des transferts de fonds
explicite ou implicite.

92
-Si une entreprise accorde un délai de règlement à son client, il y a un transfert de
fonds qui est implicite vers le débiteur (client redevable). L'entreprise retarde sa
récolte de liquidités et offre un crédit à court terme à ses clients. Elle peut escompter
sa créance auprès d'une banque pour la rendre liquide;
-Si une entreprise bénéficie d'un délai de règlement de la part de son fournisseur, il y
a un transfert de fonds qui est implicite vers le créancier (fournisseur bénéficiaire).
L'entreprise retarde son paiement et bénéficie d'une ressource.
-Si une entreprise verse une avance à son fournisseur sans qu'aucune transaction
n'ait encore eu lieu, il y a transfert de fonds explicite vers le créancier;
-Si une entreprise a reçu une avance de son client sans qu'aucune transaction n'ait
encore eu lieu, il y a transfert de fonds explicite vers le débiteur futur.

CREDIT INTERENTREPRISES (CIE)

BILAN PARTIEL

STOCKS D'EMPLOIS STOCKS DE RESSOURCES

1?Cr閍nces d'exploitation 2?Dettes d 'exploitation


3?Avances faites 4?Avances re鐄es
aux fournisseurs des clients

CAS N? CAS N?2


2 SOLUTIONS

Emplois CIE > Ressources CIE Emplois CIE < Ressources CIE

CIE consentis nets CIE re鐄s n ets

Entreprise cr閍nci鑢e Entreprise d閎itrice

Figure 6.3 : L'analyse du crédit inter entreprises

Le crédit interentreprises est la différence entre les créances provenant des délais
de règlement accordés aux clients auxquels il faut ajouter les avances faites aux
fournisseurs et les dettes issues des délais de règlement reçus des fournisseurs
auxquelles il faut ajouter les avances faites par les clients.
Ainsi dans le cas 2, l'entreprise bénéficie d'une ressource nette de crédit
interentreprises. Elle a donc un prêt qui lui est accordé par ses partenaires
commerciaux.
Les ressources sont supérieures aux emplois, l'entreprise a donc un moyen de
financement supplémentaire. Ces ressources proviennent:
-du crédit (délai de règlement) accordé par les fournisseurs. Le flux de liquidités non
réalisé est décalé par rapport au flux réel qui est constaté. L'entreprise a reçu les
biens mais ne les a pas réglés;

93
-de l'avance faite par les clients. Elle bénéficie d'un flux de liquidités sans qu'un flux
réel n'ait été constaté. L'entreprise a reçu des liquidités sans mouvement de biens
ou sans services rendus.
L'ensemble de ces ressources est supérieur aux emplois de crédits interentreprises
offerts par l'entreprise. Ces emplois proviennent:
-du crédit (délai de règlement) qu'elle accorde à ses clients;
-de l'avance sur ses commandes qu'elle a effectuée auprès de ses fournisseurs.

• Si l'entreprise est prêteuse de crédit interentreprises (cas 1) elle supporte un


coût. Elle aurait pu placer ces fonds auprès du marché financier, à un taux
déterminé (taux du marché monétaire...). Elle supporte donc un coût
d'opportunité.
• Si l'entreprise est emprunteuse de crédit interentreprises (cas 2) elle est
bénéficiaire. Elle a reçu des ressources sans avoir à les rémunérer au taux du
marché (sans coût).
Le crédit interentreprises est un marché du financement à part entière. Les
entreprises sont prêteuses ou emprunteuses de crédit et dégagent respectivement
une perte ou un gain d'opportunité en termes financiers.

Pour les données pratiques : voir les dossiers Option Finance.

La détection du client en difficulté: 12 indices


-Émission de chèques sans provision
-Changement brutal de domiciliation bancaire
-Perte d'un marché important
-Refus de présenter les comptes annuels
-Chiffres d'affaires en régression régulière
-Capitaux propres négatifs
-Adresse sous forme de boite postale (étranger)
-Changements fréquent d'établissement bancaire
-Réserve légale inférieure à 10% du capital
-Non respect des délais de formalités auprès des greffes
-Licenciement collectif important
-Inscription au greffe pris par les organismes publics (URSAFF, ASSEDIC,
TRESOR...)

Fiche pratique 6.1: Les indices de difficulté

Les attitudes face au risque:


Subir : ne pas gérer
Réagir: amener au contentieux
Relancer: gérer par la comptabilité
S'informer: considérer la santé financière
Accompagner: intégrer le credit-management

94
Fiche pratique 6.2: La gestion du risque

Les solutions de gestion et besoins des entreprises:


-Renseignement commercial: information sur le client
-Gestion des créances litigieuse: recouvrement
-Assurance crédit : information sur le client, garantie de paiement, recouvrement
-Garantie bancaire: garantie de paiement
-Mobilisation : financement
-Forfaitage (vente à un forfaiteur au comptant une créance export): financement à
l'exportation, assurance
-Affacturage (transfert d'une créance commerciale à un factor): information sur le
client, garantie de paiement, financement, gestion externalisée, recouvrement
Fiche pratique 6.3 : Les pratiques de gestion

Réflexions de J.L. DAVID, Président de la SFACC: "seul métrite d'être appelé client
celui qui paie sa dette à l'échéance".

2°-La durée du fonctionnement global d'un cycle d'exploitation

Elle dépend de la durée de la phase de fabrication des produits finis ou du stockage


des marchandises, des délais de règlement accordés aux clients et obtenus des
fournisseurs.
Selon l'activité de l'entreprise le cycle d'exploitation d'une entreprise est plus ou
moins complexe. Dans le sens croissant de complexité, il est possible de
caractériser les cycles d'exploitation d'une entreprise de prestation de services, puis
de commercialisation, et enfin de production de biens. Ces différents cycles sont
détaillés ci-dessous.

95
ENTREPRISE DE PRESTATION DE SERVICE
Prestation R鑗lement Paiement
de service de la prestation du personnel

Cr閐it client temps

Dette d'exploitation (personnel)


ENTREPRISE DE NEGOCE
Livraison R鑗lement Frais Livraison R鑗lement R鑗lement
facturation fournis- commer- factura- frais clients
marchandises seurs cialisation tion commer-
cialisation

temps
Cr閐it fournisseurs Cr閐it "autres cr閍nciers d'exploitation"

Dur閑 de stockage des marchandises Cr閐it clients


ENTREPRISE DE PRODUCTION
R鑗lement Engagement R鑗lement R鑗lement
fournisseurs charges charges clients
d'exploita- d'exploi-
Livraison D閎ut tion Fin tation Livraison
facturation fabri- fabri- facturation
fournisseurs cation cation clients

temps

Cr閐it fournisseurs Cr閐it autres cr閍nciers d'exploitation Cr閐it clients

Dur閑 stockage Dur閑 du cycle Dur閑 stockage


mati鑢es premi鑢es de pr oduction produits finis

Figure 6.4: Les cycles d'exploitation

Les ratios de gestion du cycle d'exploitation

-Délai de
stockage
Marchandises Stock final brut X 360
(M) Achats M HT+ Variation de stocks M
Matières Stock final brut X 360
premières Achats MP HT+ Variation de stocks MP
(MP)
Encours Stock final brut X 360
Production totale HT

96
Produits finis Stock final brut X 360
Production vendue HT
-Délai de Client Créances client + EENE -Acomptes X 360
crédit CATTC
Fournisseur Créances client + EENE -Acomptes X 360
Achats TTC+ Autres charges externes TTC

1.3 -Le cycle de financement

Il relève de la collecte de ressources auprès d'acteurs externes (banques, marchés


financiers, euromarchés...).
Les opérations traditionnelles touchent des instruments qui permettent
-de renforcer les fonds propres (augmentation de capital, introduction au second
marché...);
-de se procurer des ressources auprès des organismes de financement (ressources
du type emprunts indivis ou obligataires à taux fixe ou variable, du type recours à
l'escompte ou mobilisation de créances commerciales...).

Les nouveaux instruments financiers ont obligé la comptabilité à s'intéresser aux


traitements d'opérations complexes. Ces produits prennent des formes variées qui
les assimilent aux fonds propres aux dettes, ou à des formes hybrides,
transformables voire mutantes.
Parmi ces produits, il faut noter quelques uns tels que ceux décrits ci-dessous:
-action à dividendes prioritaires
-action sans droit de vote
-obligation à bons de souscription d'actions
-obligation convertible en action
-réméré
-crédit d'exploitation découlant de la loi Dailly
-titre subordonné à durée indéterminée, qui crée une nouvelle hiérarchie de moyens
de financement de la même façon que les prêts participatifs et les titres participatifs.

A partir de ces derniers produits est apparu le concept de financements


"mezzanine". Il s'agit de financements intermédiaires entre les fonds propres et
l'endettement. Ils se matérialisent par des prêts subordonnés ou des formules
caractérisées par un couple rendement-risque intermédiaire.

La flexibilité des grandes masses du passif devient difficile à formaliser et


oblige les comptables à des classements qui ont un impact sur la réalité économique
des comptes d'autant que certains procédés peuvent accélérer la mobilité (swaps de
taux et de devises) voire faire disparaître des ressources du bilan (projet de fiducie).

Toutes choses étant égales par ailleurs, chaque opération de financement a un coût.
Ce coût est à rapprocher du prix du crédit interentreprises vu lors des opérations
d'exploitation.

97
Le coût représente le prix du temps, de l'inflation, du niveau de risque encouru par le
prêteur. Il peut être apprécié comme la différence entre l'encaisse d'une ressource et
le total des remboursements effectués ou à effectuer.
(p閞iode de
remboursement
0 1 2 3 4 .... n
pr関ue)

Temps
(E 0 ) At, Ann uit閟 successives attendues
Encaisse (Annuit?t = Remboursement t + frais financier t
initiale avec t=1,2,3...n)

98
II - L'ANALYSE DES FLUX

Le bilan fonctionnel nous donne les stocks d'emplois et de ressources constaté en


fin de période. Il n'explique pas les mouvements qui ont affecté ces stocks au cours
de l'exercice. Pour comprendre ces mouvements, il faut s'intéresser aux flux de
période.

Chaque opération réalisée par l'entreprise amène à constater immédiatement un flux


rentrant et un flux sortant. A la clôture des comptes, il convient d'agréger les flux par
nature et de constater un stock de flux.
On distingue donc les flux de transaction des flux agrégés.

21 – La nature des flux

Les flux transactionnels sont dits instantanés. C'est à dire qu'ils sont constatés
par la comptabilité simultanément à une transaction. Ils ont un caractère immédiat,
c'est à dire infinitésimal par rapport au temps.
Il existe deux types de flux:
-les flux réels qui naissent de la constatation d'une transaction entre un
agent économique et l'entreprise (transfert de biens, de services, d'argent).
L'enregistrement comptable et la transaction sont supposés confondus dans le
temps;
-les flux de liquidité sont tout simplement les flux de contrepartie du flux réel
qui consiste en un règlement de la transaction. Si le règlement est au comptant, la
sortie ou rentrée d'argent frais sera comptabilisée en même temps que le flux réel.
Si le règlement est décalé, il y aura une comptabilisation immédiate d'une créance
ou une dette et un règlement ultérieur.

Définitions
Liquidité: aptitude d'un bien ou d'une créance à être transformée rapidement
en argent frais dans le cycle normal d'activité de l'entreprise.
Disponibilité: elle caractérise les actifs les plus liquides que l'entreprise
détient sous forme monétaire (disponibilités en banque, en caisse....)

Les flux agrégés sont dits périodiques. Ces flux proviennent du regroupement
de l'ensemble des flux instantanés sur une unité de période, l'exercice comptable
(année, semestre...). Cette synthèse fait constater deux types de flux agrégés:
-les flux de trésorerie qui se mesurent comme la somme des flux de
liquidités intervenus sur l'unité de période. La rentabilité d'un investissement se
calcule à partir du flux de trésorerie mesuré comme la différence entre recettes et
dépenses d'investissement de l'exercice. Les flux de liquidité et leur agrégation, les
flux de trésorerie, sont des flux monétaires palpables. En ce sens, il s'agit de flux
d'encaissement ou de flux de décaissement permettant de constater des recettes
(entrée de liquidités) ou des dépenses (sortie de liquidités).

Définitions
-L'encaisse de période représente les disponibilités courantes. Elle est la
synthèse des flux monétaires palpables d'encaissement et de décaissement

99
constatés sur la période d'observation. A un moment donné, elle correspond
au disponible (cash on hand) plus les dépôts à vue (deposit) plus les
placements liquides (short term hightly liquid).
-La variation d'encaisse est la mesure de l'évolution des disponibilités sur
deux périodes à suivre
La trésorerie et la variation de trésorerie
VMP+ Disponible -CCB- EENE

L'observation des flux monétaires palpables passe par l'analyse des disponibilités
(encaisse) et par l'explication de la variation d'encaisse.
-L'orthodoxie financière veut qu'il y ait un ajustement permanent entre les
encaissements et décaissements provoqués par l'activité de l'entreprise. L'entreprise
doit faire face aux dettes qui arrivent à échéance et donc être solvable.
-Cette solvabilité résulte d'une compensation entre tous les flux d'encaissement et
de décaissement qui transitent dans l'entreprise au cours de la période
d'observation.
-L'analyse de cette condition d'équilibre passe par la constitution d'un relevé
systématique des mouvement affectant les disponibilités. La reconstitution de
l'ensemble des flux d'encaissement et de décaissement pour l'exercice considéré
permet de comprendre l'équilibre monétaire à court terme.

-les flux de fonds apparaissent comme une variation de stocks d'emplois ou


de ressources de période. ou potentiels (paiement différé).

Il existe trois catégories de flux de fonds.

-Les deux premières catégories sont identifiables à partir d'un bilan fonctionnel:
* les agrégats de flux réels issus du bilan qui sont liés aux opérations
d'investissement-désinvestissement et à celles de financement externes;
* les flux résultant de décalages entre les flux réels agrégés et les flux de
trésorerie qui en sont la contrepartie qui provenant de délais de
règlement. Il s'agit de la variation du BFR observé à partir de bilans.
-La dernière est observable à partir d'une analyse du compte de résultat:
* la capacité d'autofinancement qui est une ressource interne propre
dégagée par l'activité qui reste à la disposition de l'entreprise pour
s'autofinancer. L'identification de cette ressource dite potentielle passe par
une analyse produits encaissables-charges décaissables. C'est le flux de
fonds final résultant de la différence entre ces rubriques hors flux liés aux
désinvestissements.

CAF = Produits encaissables - charges décaissables


(Hors désinvestissement)

Sur le schéma à suivre, il faut noter que les flux de fin d'exercice ne sont que des
agrégats de flux continus constaté tout au long de l'unité de période pour une
catégorie de transaction.

La relation entre les flux de fonds et les flux de trésorerie est assez immédiate.
Toute transaction qui donne lieu à un règlement au cours d'un exercice affectera les
flux de trésorerie.

100
Toute transaction dont le règlement est décalé donnera naissance à un flux de
fonds.
En ce sens les flux de fonds ne sont que des flux de trésorerie potentiels.

Exemple

Soit l'entreprise qui réalise un désinvestissement. Le prix de cession est de 1000


constitue le flux de fonds dégagé par la cession. Si l'acquéreur bénéficie de facilités
de règlement lui permettant de ne payer 80% prix lors de la transaction, le solde
étant régularisé l'exercice suivant, le flux de trésorerie constaté sera de 800. Une
créance sur immobilisation de 200 apparaîtra au bilan.

1?Transactions de m阭e nature effectu閑s au cours de l'exercice

Flux transactionnel Flux transactionnel

----------------------------------

Flux r閑l Flux de Flux r閑l Flux de


liquidit liquidit

-----------

2?Agr間ation en fin d'exercice

Flux agr間?

Flux de Flux de
fonds tr閟orerie

Figure 6.5: structuration des flux

101
1° Les opérations conduisant aux flux de fonds

Il est possible d'appréhender les principales opérations qui entraînent la constatation


d'un flux de fonds:
VARIATION DE FLUX DE FONDS FLUX DE FONDS
STOCKS D'EMPLOIS D'EMPLOIS DE RESSOURCES

?immobilisations brutes Investissement D閟investissement


?BFRE Augmentation diminution
?BFRHE Augmentation Diminution
?disponibilit閟 Augmentation Diminution

VARIATION DE FLUX DE FONDS FLUX DE FONDS


STOCKS DE RESSOURCES D'EMPLOIS DE RESSOURCES

?fonds propres internes Dividendes Capacit?d'autofinancement


?fonds propres externes Remboursement Augmentation
?dettes financi鑢es Remboursement Augmentation

Tableau 6.1: La relation bilan-flux de fonds

2°- Généralisation de la relation variation de stocks -flux de fonds

*les flux réels et leur agrégation, les flux de fonds sont des flux comptables.
Les flux de fonds n'ont de sens que dans une approche par cycle dite fonctionnelle
où l'observation porte sur des stocks de flux. En observant les grandes masses d'un
bilan par type d'opération, il est possible d'observer l'implication de la variation des
stocks du bilan fonctionnelle en termes de flux de fonds.

VARIATION DE VARIATION DE
STOCKS D'EMPLOIS STOCKS DE RESSOURCES

FLUX DE FONDS + _
D'EMPLOIS

FLUX DE FONDS _ +
DE RESSOURCES

Figure 6.6: Logique d'identification des flux fonctionnels

102
3°- La variation d'encaisse

-Deux méthodes peuvent permettre de reconstituer les flux d'encaissement et de


décaissement:

1/la première consiste à relever systématiquement les mouvements qui


ont affecté le compte "disponibilité". Cette méthode, que nous utiliserons
dans un schéma de fonctionnement comptable simplifié de l'entreprise
(en fin de chapitre), se révèle d'une lourdeur excessive dès que les flux se
démultiplient. Il s'agit d'isoler chaque de liquidité et de reconstituer le flux
agrégé de trésorerie ;
2/la seconde repose sur une reconstitution indirecte des mouvements
d'encaisse à partir des flux de fonds agrégés ayant transité dans
l'entreprise. Cette méthode utilise les documents de synthèse.

Cette deuxième méthode permet de faire apparaître les liens qui existent entre le
flux de trésorerie et le flux de fonds par des opérations en retenant une
classification par cycle.

Intérêt
-Le tableau de variation d'encaisse a pour objet d'expliquer l'origine de la variation
des liquidités (encaisse).
-Il insiste sur l'impératif de l'insolvabilité. Afin d'être solvable, l'entreprise doit assurer
de manière permanente l'ajustement entre les encaissements et les décaissements.
- Cette règle met en cause tous les cycles. C'est donc un équilibre financier global
qui provient d'une compensation entre tous les flux encaissés et ceux décaissés sur
une unité de période.

Pratique
Si une entreprise réalise toutes ses opérations au comptant, il est possible d'établir
un relevé pratique des opérations d'encaisse selon le schéma suivant:

Décaissements Encaissements
- 2 bilans successifs D+ emplois D+ ressources
D- ressources D-emplois
- Résultat de Charges Produits
l'exercice

-Or tous les flux comptables ne provoquent pas de mouvement d'encaisse. Il faut
distinguer les flux monétaires dits réels des flux dits potentiels.

-Deux constats doivent être faits:


• Les flux constatés en comptabilité ne proviennent pas tous de transaction.
Certains sont calculés pour le besoin et n'entraînent pas de mouvements
d'encaisse (dotations, réévaluations d'actifs);

103
• Les opérations ne se font pas toutes au comptant. Des délais sont souvent
constatés entre la transaction et le règlement effectif. Ainsi les encaissements
sur ventes de "n" vont correspondre aux ventes de l'exercice auxquelles il faudra
ajouter les encaissements sur ventes réalisées en "n-1" et retirer les crédits
consentis sur les ventes de l'exercice "n".

Structure du tableau:

Flux de trésorerie = Flux de fonds - Flux de fonds issu du


conduisant à la bilan fonctionnel
détermination de la
CAF
+ Encaissement = + Produits encaissables - +Emploi
-Décaissement -Charges décaissables -Ressources

NB. Les produits et charges calculées donc non encaissables et ni décaissables


comme les dotations et reprise n'apparaissent pas dans tableau.

En raisonnant sur une opération d'exploitation, le flux de trésorerie sur ventes est
égale aux vente moins la variation des créances clients:
Encaissement sur ventes = Ventes - variation des créances sur ventes

Exemple

Une entreprise dont les ventes de l'exercice N ont été de 5000 et qui a constaté une
réduction de ses créances clients de 1000 entre N et N-1, va constater un flux de
trésorerie sur ventes de 6000.

En raisonnant sur l'ensemble de l’opération d'exploitation, le flux de trésorerie


d'exploitation (ETE) sera égal :
ETE = EBE - variation du BFRE

4° - La capacité d’autofinancement (CAF)

La CAF est une ressource interne dégagée par l'activité de l'entreprise, au cours
d'une période de référence. Elle restera à la disposition de l'entreprise, lorsque tous
les produits et toutes les charges, qui doivent entraîner respectivement une rentrée
et une sortie de trésorerie, auront été encaissés et décaissés. La CAF est donc une
ressource potentielle, qui ne se retrouve pas obligatoirement en trésorerie puisqu'il
faut considérer les décalages entre la réalisation de l'opération et sa conséquence
sur la trésorerie.

La capacité d'autofinancement peut être menée à partir de l'EBE (méthode


soustractive) ou à partir du résultat de l’exercice (méthode additive). Les approches
décrites ci-dessous sont celles proposées par le plan comptable. La CAF obtenue
est celle directement utilisable dans le tableau de financement. Les "tableaux
d'analyse de la CAF" se présentent ainsi :

104
a - Méthode additive

Toute entreprise, pour assurer la fabrication de ses produits engage des dépenses
qui lui faudra régler tôt ou tard et prend en compte l'usure du matériel.
L'ensemble de ces éléments constitue le coût de revient des produits vendus.
Considérant la marge qu'elle souhaite réaliser, elle détermine le prix de vente.
Après un délai, les clients paient le montant de leurs achats, c'est à dire des ventes
de l'entreprise.
Suite à ces opérations, l'entreprise dispose d'une trésorerie potentielle qui
correspond à la somme du résultat observé plus le montant de l'amortissement. Il
s'agit de la capacité d'autofinancement.
Pour la calculer, il suffit d'ajouter au résultat net de l'exercice les charges calculées
et de retrancher les produits calculés. Il faut également éliminer l'impact du résultat
des cessions. Synthétiquement, on obtient le tableau suivant:

Résultat de l'exercice
+Charges calculées non décaissées
-Produits calculés non encaissés
=Capacité d'autofinancement
En détaillant l'approche additive, on considère alors les rubriques suivantes:

Résultat net
+Dotations aux amortissements (charge calculée)
-Reprises de dotations aux amortissement (produit calculé)
+Dotations aux provisions (charge calculée)
-Reprises de dotations aux provisions (produit calculé)
-Quote-part des subventions virées au résultat (produit calculé)
+Valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés
-Produits de cession d'immobilisation

=CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT

Tableau 6.2 CAF additive

105
b- Méthode soustractive

Cette méthode part de l'excédent brut d'exploitation (ou de l'insuffisance le cas


échéant) pour retrouver la capacité d'autofinancement.

EXCÉDENT BRUT D'EXPLOITATION


+Transferts de charges d'exploitation
+Autres produits d'exploitation
-Autres charges d'exploitation
+/- Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun
+Produits financiers (sauf reprises)
-Charges financières (sauf dotations)
+Produits exceptionnels (sauf produits de cessions, quote-part de subvention,
reprise)
-Charges exceptionnelle (sauf VNCEAC, dotation)
-Participation des salariés
-Impôt sur le bénéfice

=CAPACITÉ D'AUTOFINANCEMENT

Tableau 6.3 CAF soustractive

Pour la normalisation comptable la CAF est calculée en prenant la totalité des


dotations aux amortissements et aux provisions. Les financiers ont coutume
d'exclure de leur calcul de MBA tout ce qui est relatif aux mouvements de provisions
(dot. et reprises) sur actifs circulants.

c- Utilisations de la CAF

La CAF est la principale ressource de financement dont l'affectation est décidée par
les gestionnaires:
-investissement de maintien, dotations amortissement, dotations aux provisions
pour dépréciation d'actifs immobilisés,
-investissement d'expansion- acquisitions nouvelles (réserves)-
-remboursement de dettes financières,
-distribution aux propriétaires.

L'autofinancement représente plus précisément la ressource interne propre qui va


rester dans l'entreprise une fois les actionnaires rémunérés.
Il est calculé en retirant les dividendes versés de la CAF.

Autofinancement = CAF -Dividende

Au terme de cette phase de préparation nous disposons du bilan financier, du


tableau d'analyse de l'activité, du tableau d'analyse de la rentabilité, et de la CAF,

106
c'est à dire des chiffres clefs de l'exploitation de l'entreprise nécessaires à la
conduite de l'analyse financière.

III - LES TABLEAUX DE FLUX

-Les tableaux de flux


Les tableaux de flux ont pour vocation de comprendre les évolutions périodiques du
contenu des cycles. La conception est uniquement fonctionnelle.
Deux grandes approches sont identifiables. Les tableaux de financement ou les
tableaux de trésorerie.

Tableaux de flux de fonds et les tableaux de flux de trésorerie

3.1- Le tableau de flux de fonds

Le tableau de financement de l'exercice, est fondé sur la comparaison de deux


bilans fonctionnels à suivre. Il fait apparaître les flux de période. C'est un tableau
d'emplois-ressources qui permet de comprendre le cheminement financier de
l'entreprise entre deux exercices consécutifs.
Il renseigne sur les ressources dont l'entreprise a bénéficié au cours d'un exercice et
leur affectation à des emplois. La nature des ressources dégagées correspond à des
financements propres internes et externes ou à des nouveaux emprunts stables
contractés. Les principaux emplois sont les investissements réalisés et les
remboursements de dettes financières.
Les décisions affectant le haut de bilan sont essentielles. L'évolution de la trésorerie
n'est que la conséquence des décisions fondamentales ayant affecté les cycles.

1°- Structure du tableau

Le P.C.G. 1982 propose un schéma de liaison entre le bilan d'ouverture, celui de


clôture et le compte de résultat. Ce tableau se compose de deux parties, le TER 1 et
le TER 2.

LE TER 1

L'objet du tableau emplois-ressources 1 (TER 1) est d'analyser la politique suivie en


matière d'investissement et de financement. Il est réalisé à partir de deux bilans
fonctionnels horizontaux successifs avant répartition des bénéfices.

Un tel tableau analyse la variation du FR fonctionnel par le haut du bilan. Il se


décompose en trois parties:

107
-le descriptif des ressources stables mobilisées au cours de l'exercice
-le descriptif des emplois stables ;
-la mise en évidence de la variation du fonds de roulement net.

Var FRF= Var Ressources stables - Var des emplois


stables

TER 1
Emplois Ressources
Distributions mis en paiement au Capacité d'autofinancement de
cours de l'exercice l'exercice

Acquisitions d'éléments d'actifs Cessions ou réduction d'éléments


-immobilisations incorporelles d'actifs immobilisés
-immobilisations corporelles -incorporels
-immobilisations financières -corporels

Charges à répartir sur plusieurs Cessions ou réductions


exercices (montant brut transféré au d'immobilisations financières
cours de l'exercice)

Réductions de capitaux propres Augmentation de capitaux propres


(réduction de capital, retrait) -augmentation de capital, apports
-augmentation des autres capitaux

Remboursement de dettes financières Augmentation des dettes financières


(hors CBC) (hors CBC et primes de
remboursement des obligations)

Total emplois Total ressources

Variation du fonds de roulement Variation du fonds de roulement


net global (augmentation- net global (diminution-emploi net)
ressource nette)
Tableau 6.7: TER1

108
CAS Société MERC’HER

A partir des bilans fonctionnels pour les exercices n-1 et n et des renseignements
divers, il vous est demandé de retrouver les opérations qui ont expliqué la variation
du fonds de roulement de + 84 de la société MERC’HER.

STOCKS STOCKS
D'EMPLOIS n n-1 ± RESSOURCES n n-1 ±
(en milliers) (en milliers)
Emplois stables Ressources stables
*Immo. Am. 960 800 160 *Externes
brutes
*Immo. 32 11 21 Capital social 275 267 8
Financières
992 811 181 Subventions 27 35 -8
Emplois cycliques *internes
*Stocks 460 350 110 Bénéfice net 44 38 6
*Créances 257 223 34 Réserves 281 247 34
Clients
Autres créances 155 109 449 381 68
Amortissements
872 682 *Dettes
financières
Trésorerie active Obligations 227 156 71
*Valeurs 54 27 27 Emprunts 198 112 86
mobilières banc.
*Disponible 40 62 -22 1501 1236 265
94 89 Ressources cycliques
*Fournisseurs 457 346 111
457 346
Total 1958 1582 1958 1582
Renseignements divers (chiffres en milliers):
• Dotations aux amortissements de n: 99
• Valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés: 6
• Prix de cession: 9
• Remboursement de dettes financières:12
• Émission d'obligations: 151

109
Corrigé indicatif

Augmentation du FR Diminution du FR

Capacité d'autofinancement 132 Distribution 4


Augmentation du capital 8 Investissement corporel 197
Dettes financières contractées 98 Investissement financier 21
Emprunts obligataires 151 Remboursement dettes fin. 12
Cession 9 Remboursement obligations 80
Total 398 Total 314
Avec CAF= Bénéfice net +dotations aux amortissement - Quote-part des subventions virées au
résultat + VNCEAC -Produits de cessions

LE TER 2

Le TER 2 repose sur la vérification de la relation fonctionnelle issue du bas de bilan.

Var FRF = Var BFR + Var T

Les soldes de ce deuxième tableau sont de sens opposé par rapport aux soldes du
tableau 1. Il faut relier ce constat aux deux mesures du fonds de roulement. Par le
haut de bilan, TER 1, le calcul se fait ressources - emplois. Par le bas du bilan, TER
2, le calcul se fait emplois - ressources.

110
TER 2
VARIATION DU FONDS DE ROULEMENT Besoins Dégage- Solde
NET GLOBAL -ments
1 2 2-1
Variations "exploitation"
Variations actifs d'exploitation
Stocks et en
cours..........................................
Avances et acomptes
versés......................
Créances clients et
autres............................
Variations des dettes d'exploitation
Avances et acomptes
reçus........................
Dettes fournisseurs et
autres.......................
X X
Totaux.......................................................
A-Variation nette "exploitation" +/_ X
Variations "hors exploitation"
Variations autres
débiteurs...........................
Variations autres créditeurs........................
Avances et acomptes
versés......................
X X
Totaux........................................................
B-Variation nette "hors exploitation" +/_ X
TOTAL A+B....................................
Besoins en fonds de _ X
roulement..............
Dégagement net de fonds de + X
roulement
Variation de trésorerie
Variation des disponibilités (dont VMP).....
Variation concours bancaires courants....
Totaux X X
.......................................................
C-Variation nette de trésorerie........... +/_ X
___________________________________ _____ ______ _______
Variation du fonds de roulement net
(TOTAL A+B+C)
EMPLOI NET ................. -
ou RESSOURCE NETTE........ +
Tableau 6.8: TER2

111
Il est possible d'exprimer le tableau de financement en % de la VA (selon la méthode
INSEE)

2°- Élaboration du tableau

L'établissement du TER amène à s'interroger sur le calcul des rubriques


documentées.
-Tous les postes du TER se calculent directement par différence, entre postes
similaires, pour deux exercices consécutifs.
-Certaines rubriques nécessitent le calcul de flux compensés (si l'on ne possède
pas les annexes):
L'investissement ou la cession
Les dotations ou reprises sur amortissement
L'endettement ou le remboursement de dettes à LMT

Le tableau suivant permet d'obtenir aisément l'inconnu en expliquant la variation de


période entre augmentation et diminution de période.

Flux différentiel = Flux compensés

Poste bilan t Poste bilan t-1 Accroissement Diminution

a Remarques sur la construction du TER1

a/ Cessions ou réductions de l'actif immobilisé:

Il s'agit du prix de cession pour le désinvestissement ou le montant remboursé au


cours de l'exercice pour les prêts et les dépôts ou cautionnements (cf -annexes:
Tableau des immobilisations).
Le prix de cession correspond aux "produits exceptionnels sur opérations en capital"
dans le compte de résultat.

b/ Augmentations des capitaux propres:


Seul les apports en nature sont à considérer. Les virements internes, comme les
augmentations de capital par incorporation de réserves, sont des simples jeux
d'écriture liés à l'affectation du résultat.

-Les augmentations de capital en numéraire sont documentées pour le prix


d'émission (valeur nominale plus prime d'émission). IL soustraire le poste d'emploi
"actionnaires, capital souscrit-non appelé".
- Les augmentations des autres capitaux propres correspondent aux subventions
d'investissement octroyées et aux augmentations de titres participatifs.

Exemple: Calcul de la subvention d'investissement octroyée en N

Soit le montant des subventions qui ont été inscrites au bilan en N et N-1,
respectivement 2000 et 1500.

112
Soit, la quote-part des subventions virées au résultat en N qui était de 300.
Quelles sont les subventions obtenues au cours de l'exercice?

La variation des subventions de 500 s'explique par deux mouvements une


diminution de 300 et une augmentation de 800. C'est ce montant qui va être
documenté dans le TER.

Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution


2000 1500 ? 300

Le calcul des subventions octroyées repose sur la formule suivante:

Subventions nouvelles=
(Variation des subventions ente N et N-1 ) + (quote-part virée au résultat)

c/ Augmentations des dettes financières:

-Les emprunts obligataires émis au cours de la période pour le prix d'émission:


L'argent frais récupéré lors de l'émission correspond au prix d'émission.
Or ces emprunts apparaissent au passif du bilan pour le prix de remboursement. La
prime de remboursement figure au bas de l'actif est égale au prix de remboursement
moins le prix d'émission. Le prix d'émission utilisé dans le calcul des nouveaux
emprunts contractés correspondra alors à
P.E. = P.R. -Prime

-Les emprunts contractés auprès de l’établissement de crédit

-Les augmentations de comptes courants d'associés et les fonds bloqués de la


participation des salariés.

d/ La distribution des dividendes mis en paiement au cours de l'exercice:

Le dividende versé au cours de l'exercice n'est que le résultat de l'affectation du


bénéfice de l'année précédente. Il s'en suit que le dividende versé en N correspond
au résultat de N-1 duquel on a retranché le bénéfice conservé (mis en réserves et
report à nouveau). En cas d'incorporation de réserves le calcul doit intégrer cette
donnée.

113
Exemple:
Soit les extraits de bilan :
N-1 N
Capital 3000 4500
Réserves 2587 1778
Résultat 991 1462
L'augmentation de capital provient d'une incorporation de réserves.

Question: quel est le dividende versé en N?

*Le bénéfice de N-1 (991) a été à la distribution est à la mise en réserve.


*La variation des réserves (-809) s'explique par une diminution correspondant à
l'augmentation de capital et par une augmentation liée à la mise en réserves des
bénéfices de N-1.

Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution


1778 2587 ? 1500

*Le bénéfice N-1 conservé est donc de 691 (- 809 +1500).


*Le dividende versé en N est de 300 (991-691)

e/ L'investissement de période:

L'annexe "tableau des immobilisations" permet de connaître directement


l'information.
Si elle est indisponible, il est possible de reconstituer l'investissement de période.

- la variation des immobilisations brute s'explique par l'investissement et le


désinvestissement

Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution


Immobilisations Immobilisations Investissement Valeur brute des
brutes brutes cessions

- la valeur nette comptable des équipements cédés (VNCEAC) apparaît dans les
charges exceptionnelles sur opérations en capital

- Les amortissements réalisés sur les actifs cédés (AEAC) sont indentifiables à partir
de l'analyse de la variation des amortissements
Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution
Amortissement Amortissement dotations Amortissement
sur
immobilisations
cédées

-La valeur brute des éléments d'actif cédés (VBEAC) est alors:
VBEAC= VNCEAC - AEAC
-L'investissement de période (I) se déduit de l'analyse de la variation des
immobilisations brutes puisque

114
I = Variation des Immobilisation brutes + VBEAC

Exemple

*Soit les extraits de bilan :


N-1 N
Immobilisations nettes 37000 47000
-Amortissement 23000 29000
-Immobilisations brutes 60000 76000

*Soit les extraits du compte de résultat de N:


-VNCEAC : 1000
-Dotations aux amortissements: 8000

Question: Calculez l'investissement de période ?

* la variation des amortissements (6000) s'explique par les dotations de l'exercice


(+8000) et par la sortie de l’amortissement sur équipements cédés (2000).

Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution


29000 23000 8000 ?

* la valeur brute des équipements cédés est alors


VBEAC = VNCEAC+ AEAC=1000+2000=3000

*L'investissement de période est alors de 19000

Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution


76000 60000 Investissement 3000

Un tel calcul doit être décomposé selon la nature des immobilisations.

- Pour les immobilisations corporelles, il faudra isoler les dotations de même nature
en excluant ainsi les frais d'établissement et les charges à répartir.
- Pour les immobilisations incorporelles, il faudra se rappeler que les frais
d'établissement engagés lors de l'exercice sont un investissement pour la
comptabilité.
- Pour les immobilisations financières, il faudra utiliser les dotations aux provisions et
reprises sur provisions de nature financière. La VNC de ces immobilisations non
amortissables est par définition égale à la valeur d'origine.

f/ Charges à répartir sur plusieurs exercices:

Seuls les transferts de l'exercice doivent apparaître. Les diminutions de ces postes
se font par la CAF au travers des dotations à l’amortissement des charges à répartir.

115
Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution
Charges à répartir Charges à répartir Transfert (?) Dotations

Transfert= Variation des charges + dotations aux amortissement

g/ Remboursement de dettes financières:

Le tableau de l'annexe sur les "échéances des créances et des dettes" fournit
l'information.
Le montant des emprunts à moins d'un an qui a dû être remboursé au cours de
l'exercice en cours (note de bas bilan) peut servir de référence.

h/Réduction de capitaux propres

Le remboursement du capital ou les retraits de l'exploitant individuel sont à


documenter.

b Remarques sur la construction du TER 2

Le calcul des postes du TER 2 est assez simple puisque qu'il se fait par
comparaison directe des postes des bilans fonctionnels successifs

Il faut rappeler que


-l'actif est en données brutes (la CAF du TER 1 intégrant déjà les dotations aux
amortissement et provisions);
-la répartition entre les postes "exploitation" et "hors exploitation" doit être conforme
à l'analyse bilancielle;
-les besoins de financement naissent de l'augmentation des emplois et de la
diminution des ressources. Et inversement, le dégagement de financement provient
de l'augmentation d'une ressource ou de la diminution d'un emploi.

3°- Interprétation du tableau

116
L'analyse du TER est centré sur la dynamique d'un l'équilibre fonctionnel à
respecter dans l'évolution de l'entreprise.
Elle s'intéresse à l'analyse du financement de la croissance de l'entreprise (TER 1)
Elle sert à identifier le risque de faillite et à en isoler les causes profondes par
l'évolution des rubriques (TER 2).

a Le financement de la croissance

*Le financement des emplois de période par les ressources interroge sur la
couverture.
Si la variation du FR est négative, il faut constater une dégradation de la couverture
qui a amené l'entreprise à puiser dans ses réserves. Dans le cas contraire, FR
positif, les ressources stables de périodes ont suffisantes pour financer les emplois
stables de période.

*La nature des ressources: la politique de financement mis en oeuvre découle de


l'observation des sources de financement.
La distinction porte sur la comparaison ressources internes ou externes
Au niveau interne, l'entreprise génère des ressources par son activité, (CAF), utilise
le désinvestissement comme moyen de financement. Ces ressources sont la
garantie de son autonomie financière.
Au niveau externe, elle fait appel aux actionnaires en cas d'augmentation de capital
ou se repose sur l'emprunt bancaire. Elle assoit son financement directement sur le
marché ou elle passe par des intermédiaires.

*L'utilisation des ressources: Les ressources ont pu servir à financer des


investissements (développement), à rembourser des dettes (assainissement) voire
à rémunérer les actionnaires (sécurisation).

b- Le risque de faillite

* L'évolution du FR doit être suffisante pour financer les besoins supplémentaires


liés au financement des éléments stables du cycle d'exploitation ? L'évolution du
BFR peut provenir de l'exploitation ou du hors exploitation. Si dans le premier cas
elle est plutôt structurelle dans le second elle est plutôt exceptionnelle car sensée
ne pas se renouveler. Les évolutions des constituant de la variation du BFR par
rapport au niveau de l'activité amène à cerner les causes de déséquilibre.
* Comment a évolué la trésorerie. Une augmentation (dégradation) de la trésorerie
est défavorable. L'évolution des composantes de la trésorerie permet d'enrichir
l'analyse.

117
Remboursement Dettes Nombre d'années nécessaires pour rembourser les
des dettes financières/ CAF dettes en y affectant la CAF au remboursement
stables (Norme < 4 ans)

-Autonomie CAF/ Capacité de l'entreprise à rembourser sur son activité


Remboursement les dettes. Si le ration est <1, le remboursement se
de dettes fait par recours à des fonds externes. Sur longues
financières périodes, un tel constat est indicateur de détresse
stables financière.
(Norme >2

Tableau 6.4: Ratios du TER

4°- Limites de l'analyse

-La trésorerie est présentée comme un résidu. Elle résulte de décisions financières
prises au niveau du FR et de décision de gestion du BFR. Aujourd'hui la trésorerie
peut être un gage de flexibilité et permet de saisir des opportunités de croissance

-l'importance donnée au BFR montre un intérêt tout particulier du TER pour les
entreprises de production.

- la nature de la distinction des dettes est critiquable. Le trésorier considère ces


dettes dans leur ensemble. Le choix entre la stabilité et l'instabilité de l'endettement
peut provenir d'une préoccupation de gestion du risque de taux aussi bien que d'une
volonté de la structuration de l'endettement. Les moyens sont à relier aux besoins du
financier.

118
3.2- le tableau de flux de trésorerie

1°- Modèle

-En cas de détention des annexes le l'observation de ces rubriques est directe
Le tableau de trésorerie

Flux sur cycle d'exploitation EBE


- Var BFRE
=ETE
Flux sur cycle d'investissement Flux de cession
-Flux d'investissement
= Flux sur cycle
Flux sur cycle de financement Augmentation de capital
-dividende
=Flux issus des actionnaires (1)
Endettement à LMT
+Variation CBC
-Flux sur frais financiers
-Flux de remboursement
=Flux issus des créanciers (2)
(1)+ (2)=Flux sur cycle
Tableau 6.5 : Cycles et flux de trésorerie

2°-les principaux tableaux de trésorerie

a-Le TPFF (tableau pluri annuel des flux financiers)

-LE TPFF est un tableau de flux proposé ra De Murard et les analystes de la


Centrale des Bilan de la Banque de France.
-L'objectif du tableau est d'opérer un raccordement entre le tableau de financement
et le résultat à partir de l'EBE.

119
n n+ n+ n+
1 2 3
Ventes
+ Production EXPLOITATION
-- consommations
intermédiaires

= Valeur ajoutée
- Frais de personnel
Résultat brut d'exploitation
- Variation des stocks FINANCEMENT
= Excédent sur opération DE LA
- Variation de l'encours CROISSANCE
commercial PAR
= Excédent de trésorerie LE RÉSULTAT
d'exploitation
-Investissements
E= DAFIC= Solde
économique
+/- Variation dette financière
-Frais financier et leasing
= Solde bancaire ENDETTEMENT
- Impôts sur le bénéfice
- Participation des salariés
F = Solde financier
G= Solde courant= E+F
-Dividendes AUTRES FLUX
+ Revenus financiers HORS
+ Produits de cession EXPLOITATION
+ Émission de capital ET
+/- Autres P-P exceptionnels EXCEPTIONNELS
- Autres valeurs immobilisées
acquises
= Variation du disponible
Tableau 6.6: TPFF

1° La structure du tableau

Les flux économiques qui provoquent des contreparties, des flux autonomes qui
ne provoquent que des charges (intérêt, dividendes...).

-Les flux économiques s'intéressent à l'exploitation et au financement de la


croissance par le résultat

• L'analyse de l'exploitation: croissance et résultat

120
-Le diagnostic de croissance: la croissance de l'activité est étudiée à partie de la VA.
Elle est un indicateur d'enrichissement
Il s'agit de mesurer la croissance réelle(C) à partir de la croissance apparente (g),
simple variation relative de la VA, telle que g = (VAt -VAt-1)/ VAt-1, et du taux
d'inflation (i) à partir de
C = ((1+g) / (1+i))-1

• La notion de résultat retenue est l'EBE


• Le financement de la croissance par l'EBE fait apparaître la notion de DAFIC,
disponible après financement interne de la croissance, solde E. Il s'obtient par

EBE - Var BFRE = ETE


DAFIC =ETE - Investissement= Solde E

-Les flux autonomes s'intéressent aux deux éléments financiers suivants


• La variation de l'endettement
• Les contreparties financières (frais financiers, impôt, participation et distribution).

La somme de ces rubriques aboutit à la mesure d'un solde financier externe, le


solde F, pour le financement de la croissance par dettes.

2°-L'interprétation du tableau

-Il propose une conception de l'entreprise qui part de l'analyse de trois sous
systèmes:

• Le sous système économique: solde E


L'entreprise y poursuit un double objectif de pérennité d'exploitation et de
développement de l'outil de production.

• Le sous système financier : solde F


L'entreprise doit financer prioritairement sa croissance par des financements
externes par dettes et satisfaire les agents qui participent à son activité.

• Le sous système résiduel: solde G


Résidu entre E et F, il donne la capacité de manoeuvre stratégique de la firme. Il
y a indépendance si G est positif. L’entreprise doit trouver d'autres ressources en
vendant ou diluant le patrimoine (désinvestissement et augmentation de capital)
si G est négatif.

-L'équilibre est donné pour


G= 0 avec E ≥ 0 et F ≤ s et 0

• La croissance est conditionnée par le niveau d'EBE. Il sert à fixer le niveau


d'investissement en immobilisation et en exploitation.

121
Le solde E doit donc être durablement positif sinon l'entreprise aura recours à un
financement par dette qui peut devenir excessif.
• Le solde F négatif montre que l'entreprise a une marge de manoeuvre en terme
de financement par dette. Le recours à l'endettement n'est pas systématique.
• Les cessions et l'appel aux actionnaire sont marginalisés car résiduels. Le solde
G négatif montre une destruction de valeur. Dans le cas contraire il y a
enrichissement

-En fonction de la situation des soldes E, F il est possible de construire une matrice
caractérisant le comportement financier de l'entreprise:

F/E E<0 E=0 E>0

F>0 1 2 3
G=0 { E<0,F>0 G=>0 { E=0,F>0 G>0 { E>0,F>0

F=0 4 5 6
G<0 { E<0,F=0 G=0 { E=0,F=0 G>0 { E>0,F=0

F<0 7 8 9
G<0 { E<0,F<0 G<0 { E=0,F<0 G=0 { E>0,F<0

Tableau 6.7: Matrice d'interprétation du TPFF

Cas 1: Agressivité financière d'une entreprise en croissance


-L'exploitation ne dégage pas suffisamment de liquidités pour assurer le
financement de la variation du BFR et des investissements (E<0)
-Le déficit est comblé par emprunt (F>0)

Cas 9: Prudence excessive


-L'outil de travail assure le financement de l'exploitation et de l'investissement (E>0)
- L'entreprise évite ou ne peut faire appel à l'endettement. L'effet de levier est
absent.
-L'absence d'opportunités, la récession du marché, la diminution de part de marché
... sont à analyser

Cas 5: La situation équilibrée


Le solde G est équilibré (=0) et provenant de deux soldes approximativement nul.

Cas 2, 3,6 : Potentiel de développement


G>0: l'entreprise dispose d'une marge de manoeuvre stratégique.

Cas 4, 7,8 : Rétrécissement de la marge de manoeuvre due à l'économique


G<0: le déficit du solde G oblige l'entreprise à chercher des ressources par
désinvestissement ou augmentation de capital.

122
T =0 T >0 T >0
Risque =0 Exc閐ent G閚閞ation

T<0 T=0
T=0

Transit Equilibre Pr閏arit

T<0 T<0 T=0


Crise Probl鑝e Instabilit

Les ratios et critères de gestion

Ratios de couverture fondés sur l'ETE

*intérêts versés /EBE = risque d'insolvabilité


*ETE>Charges financières = capacité de remboursement de l'entreprise
*ETE-Impôt>charges financières + Remboursement= risque de faillite
*(ETE-Impôt)/ investissement = (in)dépendance financière vis à vis des
créancier lors d'investissement

3° La critique du tableau

Le TPFF est dit hétérodoxe c'est à dire non conforme à la logique financière
traditionnelle.
Plusieurs critiques sont avancées :
-il donne à l'EBE le rôle de fixer le rythme d'investissement
-il donne à l'endettement un rôle de contrepartie, l'effet de levier est marginalisé
- il contredit la couverture du risque par le profit,
-il se détache du concept de coût du capital,
-il n'intègre pas le rôle des marchés financiers comme moyen de financement, de
développement, et de recherche d'opportunités
-il renferme l'entreprise sur elle même et refuse la croissance externe
-il se focalise sur la notion étroite de valeur-coût.

Autres tableaux -

Le tableau de flux de trésorerie de l'OECCA


Le tableau de la Banque de France

123
FICHES TECHNIQUES/ FICHES DE SYNTHESE

Amortissement:

*La doctrine comptable constate qu'il est difficile de mesurer cette déperdition de
valeur. Elle propose donc d'étaler le coût d'acquisition (valeur comptable d'origine)
des biens amortissables sur une durée de vie probable. La méthode de calcul
propose un mode d'étalement qui est soit linéaire, soit dégressif...

1°/Dans le cas linéaire, les dotations sont constantes (DA). Elles


correspondent à un étalement régulier du prix d’acquisition (D0) tout au long de la
durée de vie de l'immobilisation (n), de telle façon que

DA = D0 / n.

2°/Dans le cas dégressif, les premières annuités sont renforcées pour


favoriser l'autofinancement grâce à des considérations fiscales. Le coefficient de
dégressivité appliqué dépend de la durée de vie probable de l’investissement (ci-
après)

Durée de vie probable coefficient dégressif


3-4 ans 1,5
5-6 ans 2
>6 ans 2,5

Les amortissements déductibles pratiqués par l'entreprise augmentent la capacité


d'autofinancement du montant de l'économie d'impôt réalisée (diminution de la base
imposable en augmentant les charges d'amortissement immédiatement après
l'investissement et réalisation d'économies d'impôt). L'annuité dégressive (DAt) est
calculée en prenant pour référence l'annuité linéaire résiduelle. Il s'agit de la
dépense d'acquisition non encore amortie pour la période t (Dt) encore appelée
valeur nette comptable en t, divisée par la durée de vie probable totale (n). Le
coefficient de dégressivité (C) est appliqué à chacune de ces annuités résiduelles de
la façon suivante:

At = (Dt / n) * C

Lorsque la dotation en dégressif devient inférieure à la dotation en linéaire, la valeur


comptable dégressive résiduelle se voit alors affectée la règle de l'amortissement
linéaire pour les dotations restantes.

124
3°/ Il existe d'autre système d'amortissement
-réel
-proportionnel à l'utilisation
-par séries
-accéléré
-dérogatoire

*L'amortissement joue trois rôle dans l'entreprise:

1°/ rôle juridique et fiscal - constatation de la dépréciation des immobilisations au


bilan et répercussion sur les charges du résultat (réduction du bénéfice);
2°/ rôle économique -étalement dans le temps de la consommation des
immobilisations;
3°/ rôle financier - renouvellement à l'identique des immobilisations. Cette fonction
n'est possible que si l'inflation est nulle. Sinon la perte de valeur oblige à compléter
l'amortissement en constatant une dotation supplémentaire.

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