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Jean-Paul Sartre Et Le Desir D'etre-Une Lecture de L'etre Et Le Neant-Angele Kremer Marietti
Jean-Paul Sartre Et Le Desir D'etre-Une Lecture de L'etre Et Le Neant-Angele Kremer Marietti
JEAN-PAUL SARTRE ET
LE DÉSIR D'ÊTRE
Déjà parus
Introduction 11
1. De l'être au néant 24
2. La 2ème partie : l'être-pour-soi 31
3. La 3ème partie : le pour-autrui 38
Conclusion 67
L'ÊTRE ET LE NÉANT
LES
PRÉSUPPOSÉS
PHILOSOPHIQUES
1
L'être et le néant, Paris : Gallimard, 1943.
Tijdschrift voor Philosophie ; ou comme Ta fait, à son tour,
K.Hartmann dans un livre mettant en relation l'ontologie de
Sartre avec la Logique de Hegel : Grundzuge der Ontologie
Sartres in ihrem Verhàltnis zu Hegels Logik (Berlin,
1963). Mais Sartre connaissait-il Hegel ? En fait, il
commença par lire Marx sans même passer par Hegel.
Selon ce qu'en écrit Simone de Beauvoir (1908-1986) dans
La force de Vâge , il rédigea, vers 1931, une étude
d'inspiration nietzschéenne intitulée « Légende de la vérité ».
2
Vol. 20, p.300 et suivantes.
3
Simone de Beauvoir, La force de l'âge, Gallimard, 1960, p.50.
4
Op. c//,p.l34.
14
Sans doute faut-il dater également de cette époque sa
décision philosophique relative à la négativité de la
conscience. Toutefois, nous ne devons pas oublier que Sartre
ne reçut à l'Université aucun enseignement sur Hegel;
toutefois, il put lire le numéro spécial consacré à Hegel en
1931 par la Revue de Métaphysique et de Morale ou le livre
que Wahl avait publié en 1930, Le malheur de la
conscience dans la philosophie de Hegel, ou encore les
articles sur Hegel écrits par Jean Hyppolite. Si ce n'est aussi,
par la suite, qu'il put avoir eu connaissance des conférences
que Kojève prononça durant les années 1933-39. Sartre dut
vraisemblablement attendre 1939 pour lire Hegel
directement dans le texte, comme Simone de Beauvoir
attendit elle-même 1940 pour le lire à son tour.
5
Cf. L'être et le néant, Paris : Gallimard, 1955,45è édition, p.47.
15
Le parti est donc définitivement pris pour Sartre : il
sera un « phénoménologue » ; ce qui veut dire qu'il
concevra les problèmes philosophiques à partir d'une
conscience vécue et/ou d'un cogito vivant. En tout cas, Sartre
se refusait nettement à la tâche de théoricien de la
connaissance ou même d'épistémologue. Rien ne mène,
en effet, de l'existentialisme de Sartre vers ce qui sera la
vogue de l'épistémologie, bien qu'il ait largement traité de sa
méthode propre.
6
Nouvelle Revue Française, 304, janvier 1939.
16
bord de la route, au milieu de la poussière, seul et tordu
sous la chaleur, à vingt lieues de la côte méditerranéenne. Il
ne saurait entrer dans votre conscience, car il n'est pas de
même nature qu'elle ».
7
Cf. Vètre et le néants op. cit., p. 12.
8
Op. cit., p.625.
9
Je renvoie à un ancien travail dans lequel je traite de cette question plus
largement : Cf. A.Kremer-Marietti, L'homme et ses labyrinthes. Essai sur
Friedrich Nietzsche (Collection 10/18, Union Générale d'Editions,
Paris, 1972), réédition L'Harmattan, 1999,p.278-279.
18
seul le sujet est démontrable ; ce qui n'a malheureusement
pas pour effet de le rendre ni 'vrai' ni même 'réel' ; mais
rien n'empêche d'étudier les formes de ses comportements, y
compris celui de la pensée logique.
Op. cit., p. 105: "La réalité du corps et son apparence, telle, est la
vérité existentielle: mon corps s'exprime par mon 'esprit', j'interprète
mon corps qui est de ce fait la base de la vérité. À partir de cette
affirmation du corps s'ouvre une nouvelle voie d'accès à la connaissance".
12 Cf. L'être et le néant, op. cit., p.372 : « En un sens donc, le corps est
une caractéristique nécessaire du pour-soi: il n'est pas vrai qu'il soit le
produit d'une décision arbitraire du démiurge, ni que l'union de l'âme
et du corps soit le rapprochement contingent de deux substances
radicalement distinctes; mais, au contraire, il découle nécessairement de
la nature du pour-soi qu'il soit corps, c'est-à-dire que son échappement
néantisant à l'être se fasse sous forme d'un engagement dans le monde.
Et pourtant, en un autre sens, le corps manifeste bien ma contingence,
il n'est même que cette contingence : les rationalistes cartésiens avaient
raison d'être frappés par cette caractéristique; en effet, il représente
l'individuation de mon engagement dans le monde. Et Platon n'avait pas
tort non plus de donner le corps comme ce qui individualise rame.
Seulement, il serait vain de supposer que l'âme peut s'arracher à cette
individuation en se séparant du corps par la mort ou par la pensée pure,
car l'âme est le corps en tant que le pour-soi est sa propre
individuation".
12
Questions débattues dans A.Kremer-Marietti, op.cit., p.97.
19
« il faut attribuer à Vapparence [...] une valeur supérieure et
plus fondamentale pour toute vie » (Par delà bien et mal, §2).
13
Cf. L'être et le néant, op. cit., p. 12.
,4
0p.cit.,p.34.
15
L'échappement à soi est une notion importée de GUnther Anders.
16
L'être et le néant, p.62.
17
Op. cit., p.511.
20
heureusement, d'après Sartre, Hegel n'a pas su tirer parti de sa
position quand il a pensé l'action et la liberté:
18
Ibid.
21
II
19
Cette même opposition à l'universel se retrouve chez Gtinther Anders
qui se disait « Gelegenheitsphilosoph » (philosophe de l'occasion).
Il est dans la nature d'un plaisir d'être conscient. De
même, la notion heideggerienne d'« être-dans-le-monde »
implique-t-elle pour Sartre la conscience d'un monde matériel
en-soi, distinct de l'homme qui est donc un pour-soi
auquel apparaît le phénomène du monde en soi. À quoi
s'ajoute la notion d'intentionnalité propre à Husserl, et qui
caractérise la conscience telle que Sartre l'appréhende.
Nous est donc ouverte la voie par laquelle Sartre nous fait
accéder au plan de l'être :
23
Ibid.
24
0p.cit.,p.33.
26
« Toute la théorie de Hegel se fonde sur Vidée qu'il faut une
démarche philosophique pour retrouver au début de la
logique l'immédiat à partir du médiatisé, l'abstrait à
partir du concret qui le fonde » .
30
L'être et le néant, p.77.
31
Op.cit.,p.29.
32
Op. cit., p.85.
33
Op. cit., p.90.
29
profonde la structure intersubjective du mit-sein - selon
l'expression de Heidegger -, c'est-à-dire de « l'être-avec »
ou de Paltérité. Sartre taxe de "terminologie verbale" les
termes psychanalytiques: qu'il s'agisse du Es (le ça), du Ich
(le moi), et même de F Ueberich (le surmoi). Dans le
déguisement aménagé de la vérité, il suspecte même un
recours à une finalité inavouée. De plus, Freud est, aux yeux
de Sartre, incapable de rendre compte de la mauvaise foi
pathologique.
37
Op. cit., p. 121.
38
Op. cit., p. 124.
39
Op. cit., p. 125.
40
Op. cit., p. 127.
41
Op. cit., p. 128.
32
La réalité humaine ne coïncide pas avec elle-même. Il
lui manque le transcendant par rapport à l'existant. Tout à la
fois étant et n'étant pas ses possibilités, la réalité humaine
dépend de la notion du possible qui convient à un
événement non engagé dans une série causale, mais
n'impliquant aucune contradiction avec le système
considéré. Sartre renvoie ainsi à Leibniz pour faire mieux
comprendre la notion de possible à laquelle il a recours.
Simple réalité concrète, le possible ne doit pas être confondu
avec la virtualité ni avec la puissance aristotélicienne. Il
n'est qu'une option de l'être, mais il fait comprendre
pourquoi la réalité humaine doit être autre chose qu'elle-
même : le manque dont elle est affectée ne lui vient pas
du dehors, mais bien d'elle-même. Le pour-soi est le
manque qu'elle a. Sartre distingue entre la nuance du pour-
soi-désir (par exemple, la soif) et celle du pour-soi-réflexion
(l'acte de boire). La soif ne vise pas sa propre suppression
mais une réplétion, une plénitude d'être. Le désir sexuel ne
vise pas sa propre destruction, mais la perpétuation. Et
Sartre rappelle l'article sur l'Ego transcendantal qu'il fit
paraître dans les Recherches Philosophiques (1935), dans
lequel il démontrait que l'Ego n'appartient pas au domaine
du pour-soi.
33
D'ailleurs, dans la conclusion du livre, Sartre rappellera
que « la temporalité vient à l'être par le pour-soi »42 ; de
même qu'il y exposera que l'être du transcendant est
modifié par l'action. Cependant, dans le dernier chapitre, il
aura d'abord subordonné la psychanalyse à l'ontologie, car
elle est seule à pouvoir « se placer sur le plan de la
transcendance et saisir d'une seule vue l'être-dans-le-monde
avec ses deux termes, parce que, seule, elle se place
originellement dans la perspective du cogito »43. Notons
que dans la Critique de la raison Dialectique44, Sartre
parlera davantage de "temporalisation" que de "temporalité" :
Différence notable. Et, de ce qu'il appelle le « matérialisme
dialectique du dehors », Sartre fera un "matérialisme
transcendantal"45.
42
0p.cit.,p.715.
43
Op. cit., p.694..
44
Voir Critique de la raison dialectique, i960, p. 124.
45
C'est le lieu de rappeler que l'expression 'matérialiste transcendantal' a
été utilisée par Claude Lévi-Strauss, dans La pensée sauvage, 1962,
p.326, pour qualifier sa propre position.
46
L'être et le néant, p. 157.
47
Ibid.
48
L'être et le néant, p. 160.
34
Le passé jouit avec le présent d'une fausse
homogénéité alors qu'entre l'un et l'autre existe en fait une
hétérogénéité absolue. Sartre peut reprendre pour son
compte le mot de Hegel "Wesen ist was gewesen ist "
(« Pessence est ce qui a été ») car, pour lui, similairement,
"mon essence est au passé, c'est la loi de son être"49. En effet,
tandis que le passé est en-soi, le présent est pour-soi. Le
présent est le contraire de l'absent. Et la présence est
présence à quelque chose, tout comme la conscience est
conscience « de » quelque chose. Le présent n'est autre
que la présence du pour-soi à tout l'être-en-soi qui se
présente. Mais qu'est-ce donc que la présence ? La présence
à un être implique un lien d'intériorité, qui est un lien
négatif; c'est en fait une présence du pour-soi en tant qu'il
n'est pas. L'être du présent est derrière (passé) et devant
(futur).
53
Op. cit., p.235.
54
Op. cit., p.238.
55
Op. cit., p.267.
37
Ayant tenu à bonne distance et l'idéaliste et le
réaliste, Sartre leur fait cependant à chacun des concessions.
Oui, l'idéaliste a raison d'affirmer que « l'être du Pour-soi
est connaissance de l'être »56. Mais Sartre corrige cette
affirmation en ajoutant qu'il faut aussi considérer l'être de
cette connaissance. Et c'est ce qu'il a fait. Qu'est-ce que la
connaissance ? Pour lui, elle est elle-même être ek-
statique ; elle se confond avec l'être ek-statique du pour-soi.
L'idéalisme est néanmoins renversé si l'on admet, avec
Sartre, que la connaissance se résorbe dans l'être; par
conséquent, sans qu'elle ne soit ni attribut, ni fonction, ni
accident de l'être. Oui, maintenant, à son tour, le réaliste a
raison puisque la connaissance comporte l'être comme
présent à la conscience. Pourtant si, en effet, tout est donné
pour Sartre comme pour le réaliste, si l'être vient bien d'un
ailleurs et d'un autre que moi, cependant de cet être je suis
comme investi et je n'en suis finalement séparé que par rien
: mais j'en suis effectivement séparé par le néant!
56
Op. cit., p.268.
57
Op. cit., p.502.
38
nous semble assez proche d'une forme de "positivisme11,
position dont on a toujours dit, avec un certain mépris,
qu'elle impliquait la croyance dans un donné pur et
simple58.
58
Ce qui n'est pas nécessairement le cas du positivisme d'Auguste
Comte.
39
appréhendons le monde sensible ? À travers l'expérience
vécue (en allemand: Erlebnis ) ce qui nous est donné là n'est
autre que le conflit : en somme, une négatité de plus.
60
Op.cit.,p.280.
61
0p.cit.,p.l63.
62
0p.cit.,p.276.
41
créateur de honte pour moi: « La honte est honte de soi
devant autrui »63. Et si, en effet, de cette manière, la honte
joue le rôle d'indicateur d'autrui, elle indique même encore
bien davantage, et quelque chose de précieux : tout
simplement l'unité des consciences, qui est manifestement
restée inaperçue par Husserl:
63
Op. cit., p.277.
64
Op. cit., p.320.
65
Op. cit., p.319.
66
0p.cit.,p.326.
67
Op. cit., p.322.
68
Op. cit., p.349.
69
Ibid.
42
colère, que Sartre développe de manière significative, il est
clair que l'expérience de la colère nous apprend également
que nous subissons encore avec ce comportement l'existence
dfautrui:
TO
Op.cit.,p.413.
71
Ibid.
72
Op. cit., p.418.
73
0p.cit.,p.321.
43
Déjà, à propos de la mauvaise foi, Sartre avait souligné
ce regard qui refuse de donner l'approbation recherchée:
74
Op. cit., p. 101.
75
L'être et le néant, p.334.
76
Op. cit., pp.317-323.
44
«C'est à la fois l'obscurité du coin sombre et ma
possibilité de m'y cacher qui sont dépassées par autrui,
lorsque, avant que j'aie pu faire un geste pour m'y
réfugier, il éclaire l'encoignure avec sa lanterne » .
77
Op. cit., p.323.
78
Op. cit., p.383.
79
Ibid.
80
Op.cit.,p.384.
81
Ibid.
82
Op. cit., p.368.
83
Op. cit., p.395.
45
Avec l'analyse des "trois dimensions d'être de notre
corps", Sartre va expliciter les relations concrètes avec
autrui. Or, ces trois dimensions sont les suivantes:
85
Op. cit., p.438.
86
Ibid.
87
Op. cit., p.440.
88
A. de Waelhens, La philosophie de Martin Heidegger, Louvain, 1942,
ft99-
w
L'être et le néant, p.442.
90
Ibid.
91
L'être et le néant, p.443.
47
duperies et renvois à l'infini. L'amour cherche à se perdre
comme perpétuelle insatisfaction de l'amant. D'où, le
probable effet du masochisme:
95
0p.cit.,p.451.
97
Op. cit., p. 145.
98
Op. cit., p. 130.
99
Op. cit., p.457 : « La conscience alourdie et pâmée glisse vers un
alanguissement comparable au sommeil. »
,00
Op.cit.,p.459.
49
puisque je ne puis saisir l'Autre que dans sa facticité
objective, de faire engluer sa liberté dans cette facticité »101.
101
Op. cit., p.463.
102
Op. cit., p.469.
103
Op. cit., p.470.
104
Rappel du « mécanique » qui n'est pas sans évoquer Bergson, pour qui
le comique provient du « mécanique plaqué sur du vivant » (cf. Le rire).
105
L'être et le néant, p. 473.
106
Op. cit., p.471: « Lobscène apparaît lorsque le corps adopte des
postures qui le déshabillent entièrement de ses actes et qui révèlent
l'inertie de la chair».
l07
Op.cit.,p.476.
108
Op. cit., p.477.
50
également un échec, car « elle ne pourrait faire que l'autre
i «x 'x ' 109
n ait pas ete » .
Sartre les décrit et, pour ainsi dire, les répartit entre le
« nous-objet » et le « nous-sujet ». On peut situer, par
exemple, le « nous-objet » dans le travail en commun:
"lorsque plusieurs personnes se trouvent appréhendées par le
tiers pendant qu'elles œuvrent solidairement un même
objet"110. Quant au « nous-sujet », on peut le concevoir dans
l'appartenance à une communauté-sujet111. Le nous-objet,
par exemple devant Dieu, et le nous-sujet se distinguent
l'un de l'autre comme l'être-regardé et l'être-regardant,
c'est-à-dire selon les deux relations fondamentales
concrétisées dans le regard : celui-ci provoque la honte
d'être regardé et manifeste l'insolence de regarder. D'une
certaine manière, le regard du maître fait naître l'esclave.
,09
Op.cit.,p.483.
110
Op. cit., p.491. Voir p. 495: "Ce tiers, irréalisable, est simplement
l'objet du concept-limite d'altérité. [...]; ce concept ne fait qu'un avec
celui de l'être-regardant qui ne peut jamais être regardé, c'est-à-dire avec
l'idée de Dieu. »
m
Op.cit.,p.495.
51
transcende en un nous-sujet qui se sait et s'affirme "classe
opprimée" devant la classe qui l'opprime? Par ailleurs, la
totalité "humanité" s'est détotalisée, scindée dans le nous-
objet. Par l'épreuve du nous-objet a été permise l'épreuve
originelle du pour-autrui, enrichie. Mais l'expérience
psychologique du nous-sujet, qui n'est pas première et qui
n'est, d'ailleurs, possible qu'en second lieu, est l'expé-
rience active de l'homme plongé dans l'histoire.
52
III.
LA QUATRIÈME PARTIE
112
Op. cit., p.513.
113
Cf. Gaston Berger, Le Cogito chez Husserl et chez Descartes, Paris,
1942.
54
fait"114. Autrement dit, «je suis nécessairement conscience
(de) liberté »115. L'être de la liberté ne peut pas ne pas être
choisi, car il est donné de fait à la liberté.
ÏU
-±*ètre et te néant, p. 514.
,,5
Ibid.
,,6
0p.cit.,p.61.
117
0p.cit.,p.72.
118
O. cit., p.514-515.
1,9
0p.cit.,p.83.
55
Dans la première partie. Sartre écrivait déjà : « rien,
absolument rien, ne me justifie d'adopter telle ou telle valeur,
telle ou telle échelle de valeurs » ,20. De même, dans la
deuxième partie, Sartre affirmait-il que « la valeur hante
l'être en tant qu'il se fonde, non en tant qu'il est: elle hante la
liberté » . C'est pourquoi, dans la quatrième partie, Sartre
peut expliquer, en effet, que « dès que j'ai conscience des
motifs qui sollicitent mon action, ces motifs sont déjà des
objets transcendants pour ma conscience, ils sont
dehors » . Proposition qui confirme cette autre de la même
partie: « La réalité-humaine ne saurait recevoir ses fins,
nous l'avons vu, ni du dehors, ni d'une prétendue nature
intérieure »123. On ne peut mieux dire la liberté humaine.
131
Op. cit., p.543.
132
Op. cit., p.567.
133
Op. cit., p.565.
134
Op. cit., p.639.
135
Op. cit., p.570-633.
136
Op. cit., p.634.
137
Op. cit., p.636.
58
sinon comme la « conscience (d') être l'auteur incontestable
d'un événement ou d'un objet »138 ?
l38
0p.cit,p.639.
I39
0p.cit,p.641.
,40
Op.cit.,p.535.
141
Ibid.
142
Voir p. 535: « L'acte lui paraît symbolique, c'est-à-dire qu'il lui
semble traduire un désir plus profond, qui lui-même ne saurait
s'interpréter qu'à partir d'une détermination initiale de la libido du sujet.
Seulement Freud vise ainsi à constituer un déterminisme vertical. »
59
Tout en s'inspirant ouvertement de la méthode
d'interprétation psychanalytique, Sartre ne partira pas du
passé, mais il concevra « l'acte compréhensif comme un
retour du futur vers le présent »143. Donc, Sartre se méfie
d'un déterminisme causal dont il pense, sans doute à tort,
qu'il est la doctrine des psychanalystes; inversement, pour
Sartre « est compréhensible toute action comme projet de
soi-même vers un possible »144. Cette compréhension com-
porte deux sens inverses : une psychologie régressive et une
progression synthétique.
143
Op. cit., p.536.
144
Op. cit., p.537.
I45
0p.cit.,p.651.
146
Op. cit., p.656.
147
Op. cit., p. 658:"
148
De même, sous l'inspiration de Heidegger, GUnther Anders proposait
une double interprétation « rétrospective et prospective ». Voir Thierry
Simonelli, Gunther Anders De la désuétude de l'homme, Paris : Éditions
du Jasmin, 2004, p.87.
Cf. Questions de méthode (édition de 1967) pp. 119-230 et La Critique
de la raison dialectique, pp. 60-111.
60
synchronique. Conscience et connaissance sont à nouveau
distinguées149.
l60
Op.cit.,p.675.
161
Op. cit., p.670.
,62
Op.cit.,p.507.
163
Op. cit., p.678.
l64
0p.cit.,p.681.
165
Critique de la raison dialectique, p. 265.
166
Op. cit., p. 585.
l67
Op.cit.,p.500.
63
dialectique, le moteur de tout » . Ainsi, L'être et le néant
présente une logique de l'action qui pourra s'accomplir
directement dans la Critique de la raison dialectique .
173
L'être et le néant, p.720.
174
Cahiers pour une morale, p.456.
65
CONCLUSION
$$$$$$$
68
En conclusion, il semble qu'on puisse dire qu'il existe
un rapport de ce « désir d'être » auquel nous avons été
sensibles avec une réflexion sur la causa sui.
75
A. Schilpp, edit, The Philosophy of Jean-Paul Sartre, La
Salle, Illinois : Open Court, 1981.
Juliette Simont, Jean-Paul Sartre. Un demi-siècle de liberté,
De Boeck Université, 1998.
A. Stern, Sartre, His Philosophy as Psychoanalysis, New
York, 1953.
M. Tournier, Le Vent par aclet, Gallimard, 1977.
R.Troisfontaine, Le choix de J.-P.Sartre, Aubier, 1945.
G.Varet, L'ontologie de Sartre, P.U.F., 1948.
Hélène Védrine, "Brèves remarques sur Heidegger et Sartre"
(communication au Centre d'Etudes Sartriennes, 1982).
P.Verstraeten, Violence et Ethique, Gallimard, 1972.
J.Vuillemin,,fLa dialectique négative dans la connaissance et
l'existence", Dialectica 1950,(4)21-42.
A. de Waelhens, "Heidegger et Sartre", Deucalion I, 1946
A.de Waelhens, "De la phénoménologie à l'existentialisme",
Le Choix, le monde, l'existence, Armand Colin, 1947
J. Wahl, "Essai sur le néant du problème", Deucalion I,
1946,41-72
J. Wahl,"Sur l'Introduction à l'Etre et le néant'*, Deucalion
III, 1950,143-66
76
Achevé d'imprimer sur rotative numérique par Book It !
dans les ateliers de l'Imprimerie Nouvelle Firmin Didot
Le Mesnil-sur-1'Estrée
N° d'impression : 76034
Dépôt légal : Octobre 2005
Imprimé en France