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SÉLECTION INTERNATIONALE
Robert W. Palmatier
College of Business, Université de Cincinnati
Rajiv P. Dant
College of Business Administration, Université de Floride du Sud
Dhruv Grewal
Babson College
Kenneth R. Evans
College of Business, Université du Missouri
RÉSUMÉ
Le marketing relationnel (MR) est devenu l’un des principaux mantras des cercles de consultants en stratégie. Pourtant, les
études en MR ont souvent conduit à des résultats mitigés. Pour permettre aux praticiens et aux chercheurs d’accroître leur effi-
cacité, les auteurs ont réalisé une synthèse des travaux de recherche empirique sur le MR sous la forme d’une méta-analyse.
Même si le principe fondamental qui veut que le MR influence positivement la performance est bien établi, de nombreux
autres résultats mis à jour par les auteurs ont des conséquences significatives pour la recherche et la pratique managériale. L’im-
plication relationnelle a un effet direct et important sur la performance objective du vendeur, ce qui implique que d’autres voies
intermédiaires peuvent expliquer l’impact du MR sur la performance. La performance objective est surtout influencée par la qua-
lité de la relation (une mesure composite de la force de la relation) et c’est l’engagement qui l’influence le moins. Les résultats
suggèrent aussi que le MR est plus efficace lorsque les relations sont plus critiques pour les clients (par exemple les offres de
service, les échanges entre canaux de distribution, les marchés) et lorsqu’elles sont établies par une personne plutôt que par une
entreprise (ce qui explique partiellement les effets mitigés entre le MR et la performance que l’on rencontre dans les études
antérieures).
Cet article a été publié en 2006 dans Journal of Marketing, 70, 4, 136-153, traduit par Dina Rasolofoarison et reproduit avec la permission de JM
et de l’American Marketing Association qui en détient le copyright. L’AMA ne pourra être tenue responsable d’éventuelles erreurs survenues lors
de la traduction.
Les auteurs remercient MSI pour son support financier, Steven P. Brown, Elaine Allen et Kent B. Monroe pour leur aide ainsi que les lecteurs ano-
nymes pour leurs commentaires constructifs.
Les auteurs peuvent être contactés aux adresses électroniques suivantes :
rob.palmatier@uc.edu; rdant@coba.usf.edu; dgrewal@babson.edu; evans@missouri.edu
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Le marketing relationnel (MR) a connu une cord sur celui qui permet le mieux de capturer des
« explosion fulgurante » ces dix dernières années, caractéristiques d’un échange relationnel qui puisse
tant dans le monde académique que dans le monde influencer la performance. Par exemple, Morgan et
managérial (Srinivasan et Moorman, 2005). Morgan Hunt (1994) proposent que la confiance et l’engage-
et Hunt (1994, p. 22) définissent le MR comme ment soient tous les deux les éléments clés de prévi-
« toutes les activités marketing visant à établir, déve- sion de la performance de l’échange. Pourtant,
lopper et maintenir de bonnes relations ». La plupart d’autres suggèrent que soit la confiance seule (voir
des recherches et des pratiques managériales supposent Doney et Cannon, 1997 ; Sirdeshmukh, Singh et
que des efforts de MR génèrent des relations plus Sabol, 2002) soit l’engagement seul (voir Anderson
fortes avec le client, ce qui augmente la performance et Weitz, 1992 ; Gruen, Summers et Acito, 2000 ; Jap
du vendeur, incluant l’augmentation des ventes, de la et Ganesan, 2000) correspondrait au construit rela-
part de marché et des profits (Crosby, Evans et tionnel critique.
Cowles, 1990 ; Morgan et Hunt, 1994). Mais certains Une autre école de pensée suggère que le
dirigeants ont été déçus du résultat de leurs efforts de construit global de qualité de la relation, reflété par la
MR (Colgate et Danaher, 2000). Certains chercheurs combinaison de l’engagement, la confiance et la
ont même suggéré que dans certaines situations, le satisfaction de la relation, offre la meilleure évalua-
MR peut avoir une influence négative sur la perfor- tion de la force de la relation et fournit le plus d’infor-
mance (De Wulf, Oderkerken-Schröder et Iacobucci, mations sur la performance de l’échange (voir De
2001 ; Hibbard et alii, 2001). Wulf, Oderkerken-Schröder et Iacobucci, 2001 ;
D’une façon générale, ces résultats montrent que Kumar, Scheer et Steenkamp, 1995). Ces différents
l’efficacité des efforts de MR varie en fonction de la médiateurs relationnels ont été reliés à de nombreux
stratégie MR spécifique suivie et du contexte des antécédents et conséquences. Nous sommes alors
échanges. Les résultats mitigés relatifs à la perfor- amenés à nous poser la question suivante : comment le
mance appellent à une méta-analyse qui permette modèle de variables médiatrices relationnelles varie-t-
d’intégrer la masse de recherches empiriques accu- il en fonction des divers modes de relations ?
mulées afin de mieux comprendre quelles sont les Dans cet article, nous faisons une revue et une
stratégies de MR les plus efficaces pour construire analyse systématiques de la littérature sur les
des relations fortes, quelles sont les variables les plus variables médiatrices relationnelles dans le cadre
affectées par les relations avec les clients, et les d’une méta-analyse (Figure 1). De cette façon, il
conditions pour lesquelles le MR est le plus efficace nous est possible de répondre aux quatre questions de
recherche suivantes : (1) Quelles sont les stratégies
pour générer des résultats positifs pour le vendeur.
de MR les plus efficaces pour construire des relations
Une meilleure compréhension des principaux antécé-
avec le client ? (2) Quelles sont les variables les plus
dents de l’efficacité du MR peut augmenter de façon
affectées par les relations avec les clients ? (3)
significative le retour des investissements en MR des
Quelles sont les variables modératrices les plus effi-
entreprises et permettre aux chercheurs de construire
caces pour modifier les liens relation-résultats ? et
des modèles plus complets sur l’influence du MR sur
(4) Comment la chaîne Stratégie MR → Variable
la performance (Reinartz et Kumar, 2003).
médiatrice → Résultat varie-t-elle en fonction des
À partir de l’article de référence de Dwyer,
diverses variables médiatrices ?
Schurr et Oh (1987) sur les relations, de l’introduc-
tion par Crosby, Evans et Cowles (1990) de la qualité
de la relation, et de la théorie du MR avec variable
médiatrice de Morgan et Hunt (1994), la plupart des
recherches ont conceptualisé les effets du MR sur les
résultats comme complètement médiatisés par un ou
plusieurs construits relationnels que sont la
confiance, l’engagement, la satisfaction de la relation
et/ou la qualité de la relation. La littérature fournit un
grand nombre d’antécédents pour ces médiateurs
relationnels. Mais les chercheurs ne sont pas d’ac-
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Bénéfices de la relation Attente de continuité
Variables médiatrices
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1 Les construits ont assez d’effets pour être inclus dans le modèle de causalité multivarié.
Les facteurs qui influencent l’efficacité du marketing relationnel : une méta-analyse
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Tableau 1. – Revue des définitions des construits, de leurs appellations et des articles représentatifs
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Confiance Confiance dans la fiabilité et l'intégrité du partenaire de l'échange Confiance, crédibilité, bienveillance et honnêteté Doney et Cannon, 1997 ; Hibbard et alii. 2001; Sirdeshmukh, Singh et Sabol,
2002
Satisfaction de la Etat affectif ou émotionnel du client envers la relation, il est évalué de façon cumulative sur l'historique Satisfaction de la relation, mais pas satisfaction Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; Reynolds et Beatty, 1999
relation de l'échange globale
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Qualité de la relation Evaluation générale de la force de la relation, conceptualisée par un construit composite ou Proximité et force de la relation Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; De Wulf, Odekerken-Schröder et Iacobucci,
multidimensionnel pour capturer les facettes différentes de la relation mais liées entre elles 2001
Antécédents
Bénéfices de la relation Bénéfices reçus, y compris le gain de temps, la commodité, la camaraderie et l'amélioration de la prise Bénéfices et récompenses fonctionnels et sociaux Hennig-Thurau, Gwinner et Gremler, 2002 ; Morgan et Hunt, 1994 ; Reynolds et
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Dépendance vis-à-vis Evaluation par le client de la valeur des ressources fournies par le vendeur, pour lesquelles il existe peu Dépendance asymétrique relative, coûts de Hibbard-Kumar et Stern, 2001 ; Morgan et Hunt, 1994
du vendeur d'alternatives chez les autres vendeurs transfert et déséquilibre du pouvoir
Investissement dans la Investissement en temps, en efforts, en dépenses et en ressources de la part du vendeur, afin de Soutien, cadeaux, ressources, investissements et De Wulf, Odekerken-Schröder et Iacobucci, 2001 ; Ganesan, 1994
relation renforcer une relation programmes de fidélité
Expertise du vendeur Connaissance, expérience et compétence générale du vendeur Compétence, savoir-faire, connaissance et capacité Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; Lagace, Dahlstrom et Gassenheimer, 1991
Communication Niveau, fréquence et qualité de l'information partagée entre les partenaires de l'échange Communication bilatérale ou en collaboration, Anderson et Weitz, 1992 ; Mohr, Fisher et Nevin, 1996 ; Morgan et Hunt, 1994
échange d'information et partage
Similarité Ce qui est commun dans l’apparence, le style de vie ou le statut social pour les individus ou ce qui est Similarité du vendeur ou culturelle, partage des Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; Doney et Cannon, 1997 ; Morgan et Hunt, 1994
commun dans la culture, les valeurs et les buts pour les organisations valeurs et compatibilité
Durée de la relation Temps que dure la relation entre les partenaires de l'échange Âge ou longueur de la relation, continuité et durée Anderson et Weitz, 1989 ; Doney et Cannon, 1997 ; Kumar, Scheer et
avec l'entreprise ou le vendeur Steenkamp, 1995
Fréquence d'interaction Nombre d'interactions ou nombre d'interactions par unité de temps entre les partenaires de l'échange Fréquence des contacts professionnels et intensité Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; Doney et Cannon, 1997
de l'interaction
Conflit Niveau général de désaccord entre les partenaires de l'échange Conflit manifeste et perçu ou niveau de conflit, Anderson et Weitz, 1992; Kumar, Scheer, et Steenkamp, 1995
mais pas le conflit fonctionnel
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Résultats
Attente de continuité Intention du client à maintenir la relation dans le futur, ce qui capture la probabilité d'achats continus Intentions d'achat, probabilité de quitter (inverse) Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; Doney et Cannon, 1997
de la relation auprès du vendeur et continuité de la relation
Bouche-à-oreille Probabilité qu'un client recommande positivement le vendeur à un autre client potentiel Recommandations et recommandations du client Hennig-Thurau, Gwinner et Gremler, 2002 ; Reynolds et Beatty, 1999
Fidélité du client Construit composite ou multidimensionnel combinant différents ensembles d'intentions, d'attitudes et Fidélité comportementale et fidélité De Wulf, Odekerken-Schröder et Iacobucci, 2001 ; Hennig-Thurau, Gwinner et
d'indicateurs de la performance du vendeur Gremler, 2002 ; Sirdeshmukh, Singh et Sabol, 2002
Les facteurs qui influencent l’efficacité du marketing relationnel : une méta-analyse
Performance objective Améliorations de performance réelle du vendeur, incluant les ventes, la part de portefeuille, la Ventes, part de marché, efficacité des ventes, Reynolds et Beatty, 1999 ; Siguaw, Simpson et Baker, 1998
du vendeur rentabilité et autres changements mesurables pour le vendeur profit et performance des ventes
Coopération Actions coordonnées et complémentaires entre les partenaires de l'échange pour atteindre des objectifs Actions coordonnées et conjointes Anderson et Narus, 1990 ; Morgan et Hunt, 1994
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mutuels
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commun dans la culture, les valeurs et les buts. De mander positivement un vendeur à un client potentiel
telles similarités entre les gens ou les organisations et de ce fait, est un bon indicateur sur les deux
peuvent fournir des indices montrant que le parte- dimensions de la fidélité : attitudinale et comporte-
naire pourrait être d’une grande aide pour atteindre mentale. Certaines études opérationnalisent la fidé-
des objectifs importants. Et il a été montré qu’elles lité comme un construit composite ou multidimen-
influencent positivement les variables médiatrices sionnel, qui comprend les indicateurs d’intentions,
relationnelles (Crosby, Evans et Cowles, 1990 ; d’attitudes, et de performance du vendeur. On
Doney et Cannon, 1997). La durée de la relation cor- remarque que les variables médiatrices relationnelles
respond à la période de temps pendant laquelle les influencent positivement les mesures globales de
partenaires de l’échange sont en relation, alors que la fidélité, de même qu’elles influencent positivement
fréquence d’interaction correspond au nombre d’in- ses composants individuels (De Wulf, Odekerken-
teractions entre les partenaires par unité de temps. Schröder et Iacobucci, 2001 ; Sirdeshmukh, Singh et
Ces deux indices fournissent aux partenaires des Sabol, 2002).
informations comportementales dans différents
contextes, ce qui conduit à de meilleures prévisions,
qui devraient augmenter la confiance que chacune Les résultats orientés vendeur
des parties a envers son partenaire (Anderson et
Weitz, 1989 ; Doney et Cannon, 1997). Pour finir, le La performance objective du vendeur est sans
conflit agit sur le niveau général de désaccord entre les doute le résultat le plus important des efforts de MR.
partenaires ; il en est souvent fait référence comme Cette variable indique les améliorations de perfor-
conflit « perçu » ou « manifeste ». Au fur et à mesure mance réelle du vendeur ; elle comprend les ventes, le
que le conflit augmente, le client est moins enclin à bénéfice et la part du portefeuille client. Certains
avoir confiance dans la relation à long terme du ven- chercheurs ont montré empiriquement l’influence
deur ou à vouloir investir dans la construction ou le des variables médiatrices relationnelles sur les résultats
maintien de la relation. Ainsi le conflit devrait objectifs du vendeur (voir Doney et Cannon, 1997 ;
influencer négativement la confiance et l’engagement Siguaw, Simpson et Baker, 1998). Mais d’autres
du client envers le vendeur (Anderson et Weitz, études n’ont réussi à montrer aucun effet significatif,
1992). ce qui implique que l’effet du MR sur la performance
peut dépendre du contexte (Crosby, Evans et Cowles,
1990 ; Gruen, Summers et Acito, 2000).
Les conséquences des variables médiatrices
relationnelles
Résultats dyadiques
Les résultats orientés client
La coopération permet de capturer le niveau des
On attend surtout des efforts de MR une hausse actions complémentaires et coordonnées que les par-
de la fidélité du client. Seulement, la fidélité a été tenaires accomplissent afin d’atteindre leurs objectifs
définie et opérationnalisée de plusieurs façons diffé- communs. La coopération permet de créer plus de
rentes. Que le client puisse considérer l’éventualité valeur que ne pourrait le faire chacun des partenaires
d’une relation continue reflète son intention de main- séparément. Mais comme il arrive souvent qu’une
tenir la relation dans le futur et nous permet d’esti- des parties reçoive sa part de valeur plus tôt, il faut
mer les achats continus. Cela dit, les chercheurs ont que l’autre partie ait assez confiance dans la relation
émis des critiques à l’égard de cette mesure de fidélité pour attendre sa part à venir. Les chercheurs ont
car les clients peu fidèles et des liens faibles peuvent montré que la confiance et l’engagement sont essen-
quand même présenter de fortes attentes de relations tiels à la coopération (Anderson et Narus, 1990 ;
continues du fait de leur perception de coûts de trans- Morgan et Hunt, 1994).
ferts élevés ou de leur manque de temps pour évaluer
les alternatives (Oliver, 1999). Le bouche-à-oreille
(BAO) nous indique qu’un client est enclin à recom-
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moins intenses que les dyades au niveau individuel ». ter le biais qui consiste à prendre plusieurs fois en
Donc, l’effet positif des variables médiatrices rela- compte les estimations dépendantes de taille d’effet
tionnelles sur les résultats sera plus important lorsque le et nous permet de codifier les variables modératrices
médiateur relationnel concerne un individu membre qui varient en fonction des sous-ensembles dans un
de l’organisation vendeuse plutôt que l’organisation. échantillon au sein d’une étude (par exemple Brown et
Peterson, 1993). Pour finir, nous avons combiné 637
corrélations à partir de 111 échantillons indépendants
issus de 94 études différentes afin d’atteindre un N
MÉTHODOLOGIE combiné de 38 077, grâce auquel nous calculons les
estimations de taille d’effet par paire1.
L’impulsion pour les recherches de MR a été don- Nous commençons notre analyse en corrigeant
née par l’article fondateur de Dwyer, Schurr et Oh notre mesure de base, les corrélations (r), des erreurs
(1987). Nous avons donc examiné les études empi- de mesure (différences de fiabilité des échelles) ;
riques concernant les variables médiatrices qui nous nous reportons la corrélation corrigée de fiabilité
intéressent sur la période 1987-2004. Nous avons uti- (Hunter et Schmidt, 1990). Nous avons ensuite cor-
lisé de nombreux moyens pour élaborer notre revue rigé les erreurs d’échantillonnage (différences de
de littérature. Entre autres, nous avons : (1) effectué taille d’échantillon) ; nous reportons le r pondéré par la
une recherche sur les bases de données ABI/Informs, taille d’échantillon et corrigé de la fiabilité ainsi que
PsycINFO, et Business Source Premier avec chaque ses intervalles de confiance (CIs)2. Nous avons cal-
médiateur relationnel comme mot clé ; (2) effectué culé le chi-deux (degré de liberté = 1) pour la mesure
une recherche sur la base de données Social Sciences d’association, et pour résoudre le problème des
Citation Index avec les articles fondateurs ; (3) cherché études restées dans le tiroir (file-drawer), nous avons
manuellement dans les journaux des références sur calculé le N classique des études dans le tiroir
les variables médiatrices relationnelles ; et (4) (Rosenthal, 1979) et le test Q d’homogénéité
demandé par courriel aux chercheurs du domaine (Cheung et Chan, 2004 ; Hunter et Schmidt, 1990)
leurs travaux publiés et non publiés. Nous avons pour chaque relation3.
recueilli 100 études publiées et non publiées, que
nous avons évaluées chacune en fonction des rela- 1. Nous fournissons la liste des articles utilisés dans notre méta-
tions entre les antécédents, les résultats et les quatre analyse empirique sur demande.
2. Avant d’appliquer les pondérations des échantillons, nous avons
variables médiatrices relationnelles. Les corrélations converti les r corrigés de la fiabilité en scores de Fischer z qui stabi-
étant la mesure la plus souvent reportée dans ces lisent la variance (Rosenthal, 1994 ; Shadish et Haddock, 1994).
études (> 95 %), nous avons demandé par courriel En suivant la procédure standard (Shadish et Haddock, 1994,
p. 268), nous avons retransformé les r pour présenter le r pondéré
aux auteurs de nous envoyer les matrices de corrélation par la taille d’échantillon et corrigé de la fiabilité et ses intervalles de
pour les études qui ne les fournissaient pas. Deux confiance à 95 %.
codeurs indépendants, qui ne connaissaient pas les 3. Pour estimer le biais de publication associé aux études publiées,
nous avons eu recours à plusieurs méthodes : (1) la fameuse
objectifs de l’étude, ont procédé à la codification des méthode des études dans le tiroir de Rosenthal (1979) ; (2) le N
études en fonction des définitions du Tableau 1. Les failsafe d’Orwin (1983), qui représente le nombre d’études man-
quantes (fixé à 0,05) qui conduiraient l’effet à 0,075, soit moins
écarts (agrément global > 95 %) ont tous été résolus que le seuil de 0,10 que Cohen (1977) définit comme un effet
après discussion (Szymanski et Henard, 2001). Lors- faible ; et (3) un logiciel de méta-analyse (http://www.meta-analy-
qu’une étude fournit plus d’une estimation sur la sis.com/html/stat_analysis_overview.html) qui élabore des gra-
phiques en entonnoir. Les graphiques en entonnoir nous offrent un
taille de l’effet pour une même relation, nous calculons outil de visualisation simple pour étudier le biais de publication
la moyenne. Dans les cas où dans la même étude les dans les méta-analyses (Sterne et Egger 2001). Globalement, les
nombreuses estimations de taille de l’effet étaient graphiques en entonnoir corroborent nos inférences sur le N des
études dans le tiroir et le N failsafe d’Orwin ; en clair, les données
indépendantes, nous les avons intégrées comme des que nous utilisons dans notre méta-analyse ne montrent pas de
estimations séparées. Cette procédure permet d’évi- signe de biais de publication.
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Tableau 3. – Résultats : statistiques descriptives et influence des antécédents sur les variables médiatrices relationnelles
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Bénéfices de la relation → Engagement 11 3 162 0,37 0,45 0,51 987,50 0,48 0,53 2 670 501,29 (10)
Bénéfices de la relation → Confiance 13 3 633 0,31 0,34 0,33 420,99 0,30 0,36 1 433 66,61 (12)
Bénéfices de la relation → Satisfaction de la relation 7 2 057 0,41 0,46 0,45 490,59 0,43 0,49 916 53,56 (6)
Bénéfices de la relation → Qualité de la relation 8 2 091 0,33 0,39 0,36 353,47 0,35 0,43 749 60,27 (7)
Bénéfices de la relation → Tous les médiateurs 39 10 943 0,35 0,40 0,42
16 4 670 0,33 0,40 0,37 700,04 0,35 0,40 3 206 530,30 (15)
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Communication → Confiance
Communication → Satisfaction de la relation 6 1 727 0,46 0,51 0,51 546,15 0,48 0,55 870 34,78 (5)
Communication → Qualité de la relation 7 1 907 0,35 0,40 0,43 407,26 0,40 0,47 709 82,39 (6)
Communication → Tous les médiateurs 67 17 422 0,43 0,51 0,54
Similarité → Engagement 3 386 0,54 0,66 0,63 _ _ _ _ _
Similarité → Confiance 10 2 562 0,50 0,56 0,41 475,20 0,38 0,44 1 884 347,42 (9)
Similarité → Satisfaction de la relation 1 151 0,30 0,34 0,34 _ _ _ _ _
Similarité → Qualité de la relation 1 1 009 0,22 0,24 0,24 _ _ _ _ _
Similarité → Tous les médiateurs 15 4 108 0,48 0,54 0,44
Durée de la relation → Engagement 13 6 638 0,12 0,13 0,11 82,43 0,09 0,14 312 241,99 (12)
Durée de la relation → Confiance 20 8 201 0,12 0,12 0,14 162,63 0,12 0,16 674 79,73 (19)
Durée de la relation → Satisfaction de la relation 5 1 542 0,09 0,09 0,13 24,15 0,08 0,17 18 11,14 (4)
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Durée de la relation → Qualité de la relation 5 1 830 0,11 0,11 0,11 22,95 0,07 0,16 25 25,15 (4)
Durée de la relation → Tous les médiateurs 43 18 211 0,11 0,12 0,13
Fréquence d'interaction → Engagement 2 724 -0,03 -0,03 -0,03 _ _ _ _ _
Fréquence d'interaction → Confiance 10 2 198 0,30 0,33 0,30 210,97 0,26 0,35 680 294,63 (9)
Fréquence d'interaction → Satisfaction de la relation 4 965 0,11 0,11 0,04 1,47 -0,02 0,10 2 27,81 (3)
Fréquence d'interaction → Qualité de la relation 3 1 124 -0,03 -0,03 -0,03 _ _ _ _ _
Fréquence d'interaction → Tous les médiateurs 19 5 011 0,17 0,19 0,16
Conflit → Engagement 10 4 339 -0,41 -0,49 -0,71 3 331,03 -0,72 -0,69 5 496 1 145,07 (9)
Conflit → Confiance 9 2 906 -0,54 -0,63 -0,65 1 769,52 -0,68 -0,63 4 033 206,98 (8)
Conflit → Satisfaction de la relation 1 95 -0,27 -0,31 -0,31 _ _ _ _ _
Conflit → Qualité de la relation 0 – – – – _ _ _ _ _
Conflit → Tous les médiateurs 20 7 340 -0,46 -0,55 -0,67
1
Opérationnellement, nous avons effectué les calculs uniquement lorsqu'il y avait un minimum de quatre effets bruts associés à la relation. Un tiret ( – ) indique que la condition n'est pas remplie.
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Tableau 4. – Résultats : statistiques descriptives et influence des variables médiatrices relationnelles sur les résultats
13:52
Engagement → Attente de continuité 16 4 215 0,45 0,54 0,53 1 447,81 0,51 0,55 5 895 210,88 (15)
Confiance → Attente de continuité 24 6 632 0,47 0,55 0,58 2 889,95 0,56 0,60 15 456 274,10 (23)
Satisfaction de la relation → Attente de continuité 5 1 879 0,50 0,58 0,57 778,08 0,54 0,60 949 21,36 (4)
Qualité de la relation → Attente de continuité 3 1 733 0,50 0,55 0,54 _ _ _ _ _
Tous les médiateurs → Attente de continuité 48 14 459 0,47 0,55 0,56
Engagement → Bouche-à-oreille 6 3 674 0,52 0,61 0,64 2 111,52 0,62 0,66 2 707 147,41 (5)
Confiance → Bouche-à-oreille 5 3 507 0,48 0,56 0,62 1 833,48 0,60 0,64 1 804 61,05 (4)
Satisfaction de la relation → Bouche-à-oreille 3 1 054 0,48 0,50 0,53 _ _ _ _ _
Qualité de la relation → Bouche-à-oreille 3 1 733 0,58 0,61 0,60 _ _ _ _ _
Tous les médiateurs → Bouche-à-oreille 17 9 968 0,51 0,58 0,61
Engagement → Fidélité du client 12 4 588 0,45 0,54 0,58 1 996,01 0,56 0,60 5 447 151,79 (11)
Confiance → Fidélité du client 20 6 328 0,44 0,51 0,54 2 248,51 0,52 0,55 10 572 308,98 (19)
Satisfaction de la relation → Fidélité du client 9 2 781 0,35 0,39 0,41 522,61 0,38 0,44 1 188 129,89 (8)
Qualité de la relation → Fidélité du client 9 2 851 0,40 0,46 0,47 750,86 0,45 0,50 1 722 55,04 (8)
Tous les médiateurs → Fidélité du client 50 16 548 0,42 0,48 0,52
Engagement → Performance objective du vendeur 20 7 342 0,30 0,35 0,27 549,90 0,25 0,29 3 489 407,99 (19)
Confiance → Performance objective du vendeur 32 10 306 0,29 0,33 0,35 1 333,28 0,33 0,36 10 108 924,64 (31)
Satisfaction de la relation → Performance objective du vendeur 7 1 605 0,32 0,37 0,32 172,58 0,27 0,36 376 84,62 (6)
Qualité de la relation → Performance objective du vendeur 6 3 517 0,28 0,31 0,63 1 930,18 0,61 0,65 1 986 2 641,29 (5)
Tous les médiateurs → Performance objective du vendeur 65 22 770 0,29 0,34 0,35
Engagement → Coopération 16 4 436 0,41 0,50 0,64 2 509,07 0,62 0,66 7 385 418,42 (15)
Confiance → Coopération 24 6 192 0,56 0,67 0,73 5 340,80 0,72 0,74 28 898 476,68 (23)
Satisfaction de la relation → Coopération 5 931 0,45 0,55 0,68 630,30 0,64 0,71 468 17,33 (4)
Qualité de la relation → Coopération 0 – – – – _ _ _ _ _
45 11 559 0,50 0,60 0,70
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Tous les médiateurs → Coopération
1
Opérationnellement, nous avons effectué les calculs uniquement lorsqu'il y avait un minimum de quatre effets bruts associés à la relation. Un tiret ( – ) indique que la condition n'est pas remplie.
Les facteurs qui influencent l’efficacité du marketing relationnel : une méta-analyse
91
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χ2(3) = 12,15, p < 0,01 ; l’indice d’ajustement compa- cords dans la prévention des conflits de nature à dété-
ratif est égal à 0,89 ; l’indice du test d’ajustement est riorer la relation (autrement dit, la présence de conflit
égal 0,99 ; et l’erreur d’approximation du carré de la peut sérieusement réduire les effets des autres anté-
racine moyenne est égale à 0,044. cédents du MR). Le fait que le plus grand effet soit
négatif étend au domaine du MR les résultats selon
lesquels les individus font davantage attention aux
Quelles sont les stratégies de MR les plus efficaces événements négatifs qu’aux événements positifs
dans la construction de la relation client ? (Shiv, Edell et Payne, 1997) ; cela mérite de plus
amples investigations. Les antécédents expertise du
Comme nous le montrons dans le Tableau 3, vendeur (r = 0,62) et communication (r = 0,54) ont
toutes les stratégies de MR (antécédents) ne sont pas les plus grandes influences positives sur les variables
équivalentes en termes d’efficacité dans la construction médiatrices relationnelles. Le grand impact de l’ex-
de la relation client. La moyenne des corrélations pertise du vendeur suggère l’importance de la forma-
pondérées par l’échantillon et ajustées par la fiabilité tion et des nuisances potentielles créées par l’affecta-
pour les antécédents et les variables médiatrices est tion aux centres d’appel d’employés inexpérimentés
de 0,41, et elles vont de 0,13 pour la durée de la rela- ou non qualifiés. L’influence de l’expertise du ven-
tion à – 0,67 pour le conflit, qui est le plus grand deur semble de plus s’appliquer aux quatre variables
effet en valeur absolue. Tous les chemins allant des médiatrices relationnelles, ce qui conforte l’idée de
antécédents vers les variables médiatrices relation- Vargo et Lusch (2004, p. 3) selon laquelle « les com-
nelles sont validés par les analyses appariées, à l’ex- pétences et la connaissance sont les unités fondamen-
ception du chemin allant de la fréquence d’interac- tales de l’échange », de telle sorte que les compé-
tion vers la satisfaction de la relation. La plupart de ces tences et la connaissance des vendeurs sont les
résultats sont robustes en tenant compte du nombre attributs les plus créateurs de valeur. De même, le
des études sans résultat (restées dans le tiroir) néces- grand effet positif de la communication sur toutes les
saires pour rendre compte des effets nuls observés (le variables médiatrices est cohérent avec son rôle dans la
nombre N d’études sans résultat est de 3 152). Seuls découverte d’opportunités de création de valeur et
trois liens semblent être liés à un problème d’étude dans la résolution de problèmes.
restée dans le tiroir : fréquence d’interaction → satis- L’investissement dans la relation (r = 0,46), la
faction de la relation (N = 2), durée de la relation → similarité (r = 0,44) et les bénéfices de la relation (r =
satisfaction de la relation (N=18), et durée de la rela- 0,42) sont les stratégies de MR qui arrivent juste
tion → qualité de la relation (N = 25). La statistique Q après en termes d’influence. Le fort impact positif
du test d’homogénéité montre, à une exception près des investissements du vendeur dans la relation et des
(expertise du vendeur → satisfaction de la relation), bénéfices de la relation par le client indique que les
que tous les tests d’homogénéité sont significatifs. managers devraient engager des dépenses proactives
L’évaluation de l’impact relatif des différentes en termes de MR. L’importance de la similarité entre
stratégies de MR nous conduit à certaines conclu- l’acheteur et le vendeur suggère que, sans point de
sions sur la construction d’une forte relation client. référence commun, il est difficile pour les deux parte-
De tous les antécédents, c’est le conflit (r = – 0,67) qui naires de passer d’un échange purement économique
a le plus grand impact dans l’absolu sur les variables ou transactionnel, à un échange relationnel. Les trois
médiatrices relationnelles, ce qui confirme l’impor- derniers antécédents (dépendance vis-à-vis du ven-
tance de la résolution des problèmes et des désac- deur (r = 0,26), fréquence d’interaction (r = 0,16) et
durée de la relation (r = 0,13)) ont des effets notable-
4. La taille médiane d’échantillon tiré de notre méta-analyse des ment plus petits sur les variables médiatrices
études incluses dans le modèle causal est de 2 839. Les indices de relationnelles.
modification indiquent qu’un chemin direct entre la durée de la
relation et la performance objective du vendeur pourrait améliorer L’analyse du modèle causal génère le même ordre
l’ajustement du modèle, mais notre évaluation des indices corrigés dans la hiérarchie des effets relatifs des antécédents
de la parcimonie suggère que la légère amélioration dans l’ajuste- sur les variables médiatrices relationnelles que l’ana-
ment est plus que contrebalancée par la perte en parcimonie. La
significativité et la forme des effets ne changent pas avec cette lyse appariée, ce qui accroît notre confiance dans les
variable additionnelle, c’est pourquoi nous ne l’ajoutons pas. résultats univariés. La communication (β = 0,29,
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p < 0,01), l’investissement dans la relation (β = 0,23, vers les stratégies de MR, l’effet réel sur la perfor-
p < 0,01), les bénéfices de la relation (β = 0,18, mance est moins fort que pour les autres résultats. Ce
p < 0,01) et la dépendance vis-à-vis du vendeur résultat n’est pas surprenant ; les variables média-
(β = 0,05, p < 0,01) ont tous des effets positifs signifi- trices relationnelles sont davantage liées à la fidélité et
catifs sur les variables médiatrices relationnelles, à la coopération qu’à la performance objective, qui
mais la durée de la relation (β = 0,02) n’influence pas dépend souvent de facteurs non relationnels (par
de manière significative les variables médiatrices exemple l’économie).
relationnelles dans l’analyse multivariée. Le modèle causal comprend seulement un résul-
tat, mais nous confirmons l’influence des variables
médiatrices relationnelles sur la performance objec-
Quels sont les résultats les plus affectés tive du vendeur (β = 0,16, p < 0,01). De plus, bien
par la relation client ? que l’impact des bénéfices de la relation et de la stra-
tégie de communication sur la performance objective
du vendeur soit pleinement médiatisé par les
Dans le Tableau 4, nous montrons que la relation
variables médiatrices relationnelles, l’influence de la
client n’influence pas de manière égale tous les résul-
dépendance et de l’investissement dans la relation est
tats de l’échange. La moyenne des corrélations de
seulement partiellement médiatisée ; la dépendance
toutes les variables médiatrices relationnelles et de
vis-à-vis du vendeur (β = 0,22, p < 0,01) et l’investis-
tous les résultats est de 0,55, allant de 0,35 pour la
sement dans la relation (β = 0,34, p < 0,01) ont égale-
performance objective du vendeur à 0,70 pour la
ment d’importants effets directs sur la performance.
coopération. Tous les chemins allant des variables
médiatrices relationnelles vers les résultats sont
confirmés. Aucun de ces résultats ne semble être
sujet au problème des fichiers restés dans le tiroir ; Quelles sont les variables modératrices les plus
tous les chemins nécessiteraient plus de 37 études efficaces dans l’influence du lien Relation–Résultat ?
sans résultat pour donner un effet nul, avec un
nombre moyen N de 6 153 fichiers restés dans le Dans le Tableau 5, nous présentons l’influence
tiroir. Toutes les statistiques Q des tests d’homogé- des variables modératrices sur le lien entre les
néité sont significatives, démontrant l’hétérogénéité variables médiatrices et les résultats5. Le présupposé
statistique et supportant une analyse modératrice. selon lequel les relations client ont un plus fort
La plus grande influence combinée des variables impact sur les résultats de l’échange dans les situa-
médiatrices relationnelles se porte sur le résultat dya- tions où les relations sont plus cruciales pour la réus-
dique de la coopération (r = 0,70), suivi par celui du site de l’échange est confirmé en ce qui concerne
bouche-à-oreille (r = 0,61). Ces résultats renforcent l’impact de toutes les variables médiatrices sur la
l’importance de la construction de la relation pour un fidélité client à travers tous les services, les canaux et
niveau élevé de coopération client. L’impact plus fort les types de business du client. La corrélation entre
des variables médiatrices relationnelles sur le toutes les variables modératrices et la fidélité client
bouche-à- oreille (r = 0,61) que sur l’attente de conti- est de 0,58 pour les échanges concernant les services,
nuité (r = 0,56) ou sur la fidélité du client (r = 0,52) contre 0,43 pour les échanges concernant les produits
apporte du crédit à la proposition de Reichheld (p < 0,05), de 0,65 pour le canal de distribution
(2003, p. 48) selon laquelle le bouche-à-oreille serait le contre 0,46 pour les interactions directes (p < 0,01), et
meilleur indicateur de « l’intense fidélité ». Seuls les de 0,56 pour les marchés d’entreprise contre 0,46
clients ayant de fortes relations avec le vendeur sont pour les marchés de consommateurs (p < 0,05). Nous
prêts à risquer leur réputation en le recommandant à
d’autres personnes. 5. Nous avons effectué l’analyse des variables modératrices en uti-
lisant la procédure employée par Brown (1996) et Grewal et alii
Sur les cinq résultats, les variables médiatrices (1997). Cependant les résultats reportés dans le Tableau 5 doivent
relationnelles ont la plus faible influence sur la perfor- être interprétés avec précaution car dans la majorité des cas non
mance objective des vendeurs (r = 0,35). Ainsi, bien significatifs, la puissance du test est relativement faible (Cohen,
1977 ; Fern et Monroe, 1996). Sur la base de la puissance de notre
que la relation client influence positivement les résul- analyse, nous avons signalé dans le Tableau 5 les relations écartées
tats de performance, ce qui soutient les efforts portés généralement trop vite par les chercheurs.
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Tableau 5. – Influence des modérateurs sur les effets des variables médiatrices relationnelles sur les résultat1
0,63 (6) 0,46 (8) a 0,54 (4) 0,53 (10) 0,46 (11) 0,71 (5) * 0,54 (4) 0,53 (12)
Engagement → Attente de continuité 16
0,51 (6) 0,56 (15) 0,57 (7) 0,55 (13) 0,54 (15) 0,57 (9) 0,50 (4) 0,55 (17)
Confiance → Attente de continuité 24
_ _ _ _ _ _ _ _
Page 94
_ _ _ _ _ _ _ _
Qualité de la relation → Attente de continuité 3
0,56 (15) 0,53 (24) 0,54 (26) 0,57 (12) 0,52 (33) 0,61 (15) * 0,52 (13) 0,55 (32)
Tous les médiateurs → Attente de continuité 48
a *
0,70 (2) 0,49 (8) * 0,63 (1) 0,52 (9) 0,59 (3) 0,52 (9) a 0,62 (2) 0,52 (10)
Engagement → Fidélité du client 12
a
0,53 (5) 0,47 (12) 0,68 (1) 0,49 (17) 0,49 (4) 0,51 (16) 0,51 (5) 0,50 (14)
Confiance → Fidélité du client 20
*
Robert W. Palmatier, Rajiv P. Dant, Dhruv Grewal, Kenneth R. Evans
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0,26 (6) 0,40 (10) a 0,37 (7) 0,37 (11) 0,39 (16) 0,21 (4) * 0,28 (2) 0,36 (18)
Engagement → Performance objective du vendeur 20
0,27 (4) 0,34 (24) 0,31 (7) 0,30 (16) 0,35 (26) 0,26 (6) 0,38 (13) 0,31 (17)
Confiance → Performance objective du vendeur 32
a
Satisfaction de la relation → Performance objective _ _ _ _ 0,40 (5) 0,29 (2) 0,44 (5) 0,19 (2)
du vendeur 7
a
Qualité de la relation → Performance objective du _ _ _ _ _ _ 0,59 (2) 0,17 (4)
vendeur 6
06•Palmatier
Tableau 5 (suite). – Influence des modérateurs sur les effets des variables médiatrices relationnelles sur les résultat1
4/07/07
a
Tous les médiateurs → Performance objective du 0,32 (12) 0,36 (41) 0,36 (19) 0,34 (31) 0,36 (53) 0,25 (12) * 0,40 (22) 0,31 (41)
13:52
vendeur 65
*
16 0,63 (3) 0,47 (11) a 0,49 (7) 0,51 (9) 0,50 (15) 0,54 (1) 0,79 (2) 0,46 (14)
Engagement Coopération
Page 95
24 0,73 (3) 0,67 (21) 0,70 (10) 0,66 (14) 0,67 (23) 0,66 (1) 0,70 (9) 0,64 (14)
Confiance Coopération
_ _ _ _ _ _ _ _
Satisfaction de la relation → Coopération 5
_ _ _ _ _ _ _ _
Qualité de la relation → Coopération 0
*
0,67 (7) 0,59 (36) a 0,60 (21) 0,60 (24) 0,60 (42) 0,61 (3) 0,68 (14) 0,55 (30)
Tous les médiateurs → Coopération 45
*
p < 0,05 unilatéral.
Les cellules indiquent les effets moyens rencontrés pour chaque niveau de modérateur, avec le nombre total d'effets entre parenthèses (), sujets aux comparaisons de test t (cf. Brown 1996). Nous avons abandonné les
études qui n'ont pas pu être codées en sous-ensembles à partir des comparaisons. Le nombre limité d'effets nous suggère donc d'abandonner le bouche-à-oreille. Opérationnellement, nous effectuons les comparaisons
lorsque le nombre total d'effets bruts est au moins égal à 6, de façon à s'assurer qu'on trouve a priori au moins trois effets pour chaque niveau de modérateur. Lorsque ce seuil n'est pas atteint ou lorsque le nombre d'effets
pour un niveau de modérateur est inférieur à 1, un tiret ( – ) indique que nous n'avons pas effectué cette analyse particulière de modérateur.
a
Les résultats non significatifs doivent être interprétés avec précaution. Pour Ia majorité des cas où la variable modératrice ne modère pas de façon significative l'effet d'une relation donnée, la puissance du test est
relativement faible. Sur la base de l'effet attendu, de la taille de l'effet, de la puissance et du nombre d'études nécessaires pour que la puissance atteigne 80 %, nous identifions (avec superscript 2) les relations que les
chercheurs auraient tort de rejeter du fait qu'elles ne sont pas modérées de façon significative (cf. Cohen, 1977; Fern et Monroe, 1996).
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Les facteurs qui influencent l’efficacité du marketing relationnel : une méta-analyse
95
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trouvons un effet similaire pour les marchés d’entre- de tous les médiateurs sur la performance objective
prises concernant l’impact de la relation sur la per- du vendeur est significatif au seuil de p < 0,10 (r =
formance objective du vendeur, pour lequel l’in- 0,40 pour interpersonnelles, r = 0,31 pour interorgani-
fluence de toutes les variables modératrices est r = sationnelles).
0,36 pour les marchés d’entreprise contre r = 0,25
pour les marchés de consommateur (p < 0,01). Pour
résumer, l’effet modérateur significatif de l’influence Comment le lien stratégie
de la relation sur la fidélité du client à travers les ser- de MR → variable médiatrice → résultat
vices, les canaux de distribution et les marchés d’en- varie-t-il en fonction des variables médiatrices ?
treprise, ainsi que sur la performance des marchés
d’entreprise, vient confirmer notre présupposé selon Les questions de recherche précédentes se sont
lequel les relations client ont un plus grand impact concentrées sur les effets des quatre variables média-
sur les résultats de l’échange dans les situations où la trices en tant que groupe. Dans cette sous-partie,
relation est plus cruciale pour la réussite. nous nous arrêtons sur les liens individuels pour
Contrairement à nos attentes, l’influence des identifier quand les médiateurs opèrent de façon diffé-
variables médiatrices relationnelles sur les attentes de rente. Nous commençons par la moitié avant du
continuité est plus grande pour les marchés de modèle : le lien stratégie de MR → médiateur rela-
consommateur que pour les marchés d’entreprise, tionnel (Tableau 3). L’efficacité des stratégies de MR
surtout du fait de l’influence de l’engagement (r = varie en fonction des différentes variables média-
0,46 entreprise, r = 0,71 consommateur ; p < 0,05). trices relationnelles. Nous prenons en compte les dif-
Comme l’engagement capture le désir du client à férents effets des investissements dans la relation et
maintenir une relation de valeur et que l’attente de des bénéfices sur les variables médiatrices car ils
continuité capture l’intention du client à maintenir la sont logiquement reliés. Les investissements du ven-
relation, les consommateurs peuvent s’avérer plus deur dans la relation génèrent normalement des béné-
capables que les entreprises pour transformer leurs fices pour la relation client, mais dans certains cas,
attitudes ou leurs désirs en intentions. En effet, les un investissement peut ne pas être désiré ou peut ne
consommateurs ont un plus grand contrôle de leurs pas générer de bénéfices. L’investissement dans la
actions. En ligne avec la théorie du comportement relation a l’impact le plus faible sur l’engagement (r =
planifié, le lien entre une attitude et une intention 0,34) de tous les médiateurs relationnels (moyenne
devrait être plus fort lorsque le contrôle augmente des autres médiateurs relationnels, r = 0,52), avec les
(Ajzen et Fishbein, 1980). De cette façon, l’impact intervalles de confiance qui ne se recouvrent pas.
de l’engagement sur les attentes de continuité (du fait Ainsi, les vendeurs peuvent renforcer leurs relations
de plus hauts niveaux de contrôle), plus élevé pour générales par des investissements (peut-être en géné-
les marchés de consommateur que pour les marchés rant des sentiments de réciprocité), mais l’impact
d’entreprise, peut compenser la plus grande impor- relatif est faible sur l’engagement du client. D’un
tance des relations sur les marchés d’entreprise. autre côté, les bénéfices de la relation client ont le
Comme nous l’avons proposé, les relations ont plus grand impact sur l’engagement du client (r =
plus d’impact sur la fidélité du client lorsque la cible 0,51), surtout lorsqu’on compare à la confiance du
de la relation est un individu (r = 0,56) que lorsque la client (r = 0,33, pas de recouvrement des intervalles de
cible est une organisation (r = 0,46 ; p < 0,05). De confiance), ce qui suggère que les clients donnent de la
façon similaire, l’impact des variables médiatrices valeur à ces bénéfices et souhaitent les maintenir.
relationnelles sur la coopération est plus grand (r = Cette ambiguïté existe peut-être parce que de nom-
0,68 pour interpersonnelles, r = 0,55 pour interorgani- breux investissements relationnels ne génèrent
sationnelles ; p < 0,05) lorsque la relation est ciblée aucune valeur pour le client et donc ne le conduisent
vers un individu que lorsqu’elle est ciblée vers une pas à s’engager. Même si les investissements qui ne
organisation. Nous fournissons de plus amples infor- génèrent pas de valeur pour le client peuvent renforcer
mations qui soutiennent cette idée dans le Tableau 5, les relations en générant des dettes de réciprocité, ils
où nous voyons que sur les 16 tests de modération, ne génèreront pas forcément un désir soutenu de
81 % vont dans la direction attendue. De plus, l’impact maintenir une précieuse relation.
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Comme nous nous y attendions, la dépendance a relation (r = 0,32) et l’engagement (r = 0,27), et les
un effet positif plus grand sur l’engagement (r = intervalles de confiance de qualité de la relation, de
0,37) que les autres variables médiatrices (moyenne confiance et d’engagement ne se recouvrent pas. Ces
des autres médiateurs relationnels, r = 0,19, pas de résultats montrent que les chercheurs de MR peuvent
recouvrement des intervalles de confiance), ce qui avoir besoin d’une variable médiatrice multiple ou
reflète le désir des clients de maintenir une relation d’une vision composite lorsqu’ils mesurent les rela-
avec le vendeur, duquel ils dépendent. L’effet relative- tions client pour capturer leurs impacts sur la perfor-
ment limité de la dépendance du client sur la mance objective. Il peut y avoir des synergies entre
confiance (r = 0,21) peut être dû au fait que les les différentes dimensions d’une relation, et une per-
clients se soucient de ce que les vendeurs puissent formance plus grande ne peut être possible que si la
profiter de leur dépendance. relation est assez forte sur tous les aspects critiques. La
Même si la similarité est souvent vue comme confiance (r = 0,73) est la plus essentielle pour la
influençant la confiance en réduisant l’incertitude et en coopération, comparée aux autres variables média-
servant d’indice permettant d’atteindre plus facile- trices (moyenne des autres variables médiatrices, r =
ment ses objectifs, nous trouvons que la similarité a un 0,66, pas de recouvrement des intervalles de
plus grand impact sur l’engagement (r = 0,63) que confiance), ce qui supporte son rôle de coordination
sur la confiance (r = 0,41). Ce plus grand impact sur des actions entre partenaires afin de créer de la valeur
l’engagement peut être expliqué par la recherche sur et d’atteindre des objectifs mutuels.
les comportements stéréotypés, qui suggère que les
gens veulent renforcer et maintenir les relations avec
les membres de leur clique et que la similarité est une
approximation des perceptions des clients sur l’adé-
quation d’un vendeur avec leur clique (Devine,
DISCUSSION
1995).
L’influence de la fréquence d’interaction sur la
confiance est beaucoup plus grande (r = 0,30) que
pour les trois autres variables médiatrices (moyenne
des autres médiateurs relationnels, r = – 0,01 ; pas de Nous montrons que l’action des variables média-
recouvrement des intervalles de confiance). Comme trices relationnelles entre les stratégies de MR et les
les clients interagissent plus fréquemment avec les résultats sur les échanges est plus complexe que ce
vendeurs, il semble qu’ils obtiennent plus d’informa- qui est actuellement suggéré dans la littérature. Cela
tion sur leur partenaire, ce qui réduit leur incertitude dit, le présupposé fondamental que le MR et les
sur les comportements futurs et améliore la fortes relations affectent positivement la performance
confiance. Cependant, la fréquence de leur interac- est bien validé. Plusieurs de nos résultats conduisent à
tion a peu d’effet sur les autres variables médiatrices d’importantes implications pour améliorer l’effica-
relationnelles. cité des recherches en MR et la pratique (voir le
Nous nous arrêtons maintenant sur la moitié Tableau 6 pour un résumé des résultats clés et de
arrière du modèle, le lien médiatrice relationnelle → leurs implications).
résultat (Tableau 4), pour lequel on trouve que les Premièrement, les stratégies de MR/les antécé-
variables médiatrices relationnelles ont différents dents présentent différents niveaux d’efficacité en ce
effets sur la plupart des résultats étudiés. L’engage- qui concerne la génération de relations fortes, même si
ment (r = 0,58) a la plus grande influence sur la fidélité des stratégies spécifiques semblent être plus efficaces
du client (moyenne des autres médiateurs relation- pour renforcer les aspects spécifiques d’une relation.
nels, r = 0,47, pas de recouvrement des intervalles de Globalement, l’expertise et la communication sont les
confiance), comme nous avons pu nous y attendre stratégies les plus efficaces pour construire des rela-
pour ces deux construits similaires. tions, alors que les autres stratégies conduisent sou-
De plus, la qualité de la relation a la plus grande vent à des résultats différents en fonction des variables
influence sur la performance objective (r = 0,63), médiatrices. Par exemple, tirer parti de la relation,
suivie par la confiance (r = 0,35), la satisfaction de la rendre le client dépendant et accroître sa similarité
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avec les clients sont des stratégies plus efficaces pour variables médiatrices (la réciprocité, par exemple)
augmenter l’engagement du client que pour générer la doivent être étudiées pour expliquer pleinement l’im-
confiance. Donc, lorsque l’on veut comparer l’effica- pact du MR sur la performance. L’importance de
cité relative des stratégies de MR, les résultats dépen- capturer l’effet direct de l’investissement dans la
dent de la variable médiatrice que l’on étudie en parti- relation (β = 0,34) est renforcée par le fait que son
culier. Ces résultats montrent que le MR peut être influence sur la performance objective est plus
amélioré à l’aide d’une approche plus fine où les grande que celle des variables médiatrices relation-
managers regardent quelles sont les stratégies et nelles (β = 0,16) du modèle causal.
quelles sont leurs faiblesses relationnelles spécifiques. Quatrièmement, les fortes relations semblent être
Deuxièmement, nous avons trouvé que la perfor- plus efficaces pour générer la fidélité du client et
mance objective est surtout influencée par la qualité de améliorer la performance du vendeur pour : (1) les
la relation (une mesure composite de la force de la offres de service plutôt que les produits, (2) les
relation) et le moins influencée par l’engagement, ce canaux de distribution plutôt que les échanges
qui valide une vision de la relation comme multidi- directs, et (3) les marchés d’entreprise plutôt que les
mensionnelle, dans laquelle il ne peut y avoir une marchés de consommateur, ce qui valide le présup-
unique ou meilleure variable médiatrice qui capture posé que le MR peut être une stratégie plus efficace
l’essence ou la profondeur d’une relation client-ven- dans les situations où les relations sont plus cru-
deur (Hennig-Thurau, Gwinner et Gremler, 2002 ; ciales. Ces résultats remettent en question les efforts
Johnson, 1999). Les recherches précédentes (Berry, des vendeurs pour forcer les stratégies MR dans des
1996 ; Doney et Cannon, 1997 ; Spekman, 1988), qui contextes où les besoins relationnels du client ne sont
proposent soit l’engagement soit la confiance comme pas clairs. Ils peuvent aussi expliquer les résultats
variable médiatrice clé ou centrale, peuvent s’avérer décevants du MR sur la performance, que l’on trouve
avoir une vision trop étroite. Une relation peut être dans les études précédentes (par exemple Reinartz et
réellement efficace seulement lorsque la plupart ou la Kumar, 2003). Comme ces variables modératrices
totalité de ses principaux aspects sont forts. Ainsi, les situationnelles sont des approximations grossières
recherches qui se concentrent uniquement sur l’enga- des besoins relationnels des clients, l’efficacité du
gement et qui font des généralisations aussi bien sur MR varie en fonction d’autres facteurs qui influen-
son impact sur l’intention du client ou sur des com- cent les besoins des clients en relations fortes. Les
portements intermédiaires que sur son effet sur la chercheurs doivent faire attention lorsqu’ils étendent
performance du vendeur peuvent nous induire en les recherches sur le MR à ces contextes différents.
erreur. Par exemple, l’engagement a le plus fort Cinquièmement, les résultats suggèrent que les
impact sur la fidélité du client mais le plus petit relations avec le client ont de plus grands effets sur
impact sur la performance objective. les résultats de l’échange lorsque c’est un individu
Troisièmement, les larges effets directs de la qui est concerné, plutôt que l’entreprise vendeuse.
dépendance et de l’investissement dans la relation sur Ainsi, les stratégies de MR qui s’attachent à
la performance objective du vendeur dans notre construire des relations interpersonnelles entre indi-
modèle causal suggèrent que ces antécédents influen- vidus (par exemple, dédier un vendeur, divertir) peu-
cent la performance à travers des chemins alternatifs vent être plus efficaces que les stratégies qui consistent
médiatisés. Bien que la dépendance ne soit pas très à construire des relations client-entreprise (par
efficace pour construire des relations, elle peut amé- exemple la vente par équipe, les programmes de fidé-
liorer la performance en augmentant les coûts de lité fondés sur la fréquence). La théorie de psychologie
transfert et les barrières à la sortie, ce qui peut en sociale sur les jugements individuels et de groupes
faire une stratégie d’amélioration de la performance et (Hamilton et Sherman, 1996, p. 336), qui avance que
non pas une stratégie efficace de MR. Cependant, « les différences d’impressions formées par des indi-
l’investissement dans la relation permet de construire vidus par rapport à des groupes, même lorsque ces
des relations avec le client en même temps qu’il amé- impressions sont fondées sur les mêmes informations
liore directement la performance, ce qui nous sug- comportementales » ont plusieurs implications dans
gère que le cadre actuel médiatisé par les variables le marketing, peut fournir une explication parcimo-
relationnelles n’est pas exhaustif et que d’autres nieuse pour la recherche marketing antérieure
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(Doney et Cannon, 1997 ; Iacobucci et Ostrom, De tous les résultats que nous avons analysés, les
1996). Le résultat post hoc selon lequel le conflit a relations ont la plus grande influence sur la coopéra-
un impact plus négatif (p < 0,01) sur les relations tion et le BAO. L’impact sur la coopération implique
client-entreprise que sur les relations client-individu que les efforts de MR puissent être étendus à de nom-
est consistant avec cette théorie puisque les juge- breuses autres interactions acheteur-vendeur non tra-
ments sur les individus sont plus résistants aux événe- ditionnelles (par exemple les alliances, les groupes
ments disconfirmatoires que les jugements sur les inter-départements) ; dans ces situations, la coopéra-
groupes (Hamilton et Sherman, 1996). Ainsi, pour tion est souvent cruciale pour la réussite. Exprimé
résoudre des conflits, les managers ont intérêt à utiliser simplement, les entreprises qui dépendent de straté-
des individus ou des vendeurs plutôt que des services gies de BAO pour attirer de nouveaux clients
centralisés puisque les relations des clients avec le devraient mettre en place des programmes de MR.
vendeur peuvent davantage résister au conflit que les Certains résultats indiquent qu’un effort plus
relations avec l’entreprise. ciblé peut améliorer l’efficacité du MR. Comme les
stratégies de MR semblent opérer à travers diffé-
rentes variables médiatrices qui affectent les résultats
Implications managériales différemment, un manager qui souhaite la coopéra-
tion entre deux groupes après une fusion et qui
reconnaît que la confiance est la variable médiatrice
Ce qui est prometteur pour les managers, c’est
relationnelle dotée de la plus grande influence sur la
que cinq des stratégies qui ont le plus d’impact sont
coopération, devrait choisir les stratégies de MR qui
soit orientées vendeur soit dyadiques, ce qui appuie
influencent le plus la confiance (la communication et
l’efficacité des stratégies proactives relationnelles
la fréquence d’interaction). Les marketers avec un
entreprises par les vendeurs. Les dirigeants concen-
portefeuille de clients, des canaux de distribution et
trés sur la construction et le maintien de relations
des produits peuvent améliorer les retours sur leurs
fortes avec le client doivent noter que la sélection et la
dépenses de MR en ciblant les segments pour les-
formation des individus sont cruciales ; l’expertise, la
quels le MR est plus susceptible d’être profitable,
communication et la similarité avec les clients sont
comme les clients qui achètent plus de services, les
les stratégies les plus efficaces pour construire des
canaux de distribution par rapport aux clients directs
relations. La stratégie suivante consiste pour les
et les segments d’entreprises plutôt que de consom-
managers à s’investir dans la relation et générer des
mateurs.
bénéfices liés à la relation pour les clients ; de plus,
Les managers peuvent aussi vouloir profiter de
l’investissement dans la relation a le bénéfice supplé-
l’impact potentiellement plus fort sur la fidélité du
mentaire d’influencer la performance directement.
client et sur la performance du vendeur que représen-
Cependant, les managers doivent reconnaître que ces
tent les relations impliquant un individu. Pour les
efforts proactifs seront gâchés s’ils laissent un conflit
entreprises à faible turnover, concentrer les efforts de
avec le client non résolu car l’influence négative du
MR sur la construction de liens client-vendeur peut
conflit sur les relations avec le client est plus grande
être une stratégie productive, même si développer
que n’importe quelle autre stratégie. Ainsi, certaines
des relations fortes peut s’avérer difficile pour celles
entreprises peuvent gagner plus d’argent en réal- qui veulent transférer leurs clients d’un vendeur
louant leurs investissements de MR à la résolution dédié à un centre d’appel délocalisé, et cela pour plu-
des conflits. Il peut aussi être utile d’intégrer la sieurs raisons. Ces entreprises doivent reconnaître
recherche en recouvrement de service dans le qu’un manque d’expertise de la part du vendeur, des
domaine du MR pour développer des stratégies de dissemblances entre les individus de l’organisation et
« recouvrement de relation ». Une stratégie qui les clients, une communication inefficace et des glis-
consiste à accroître la dépendance du client ne paraît sements de relations interpersonnelles vers des rela-
pas un moyen efficace de construire des relations tions personne-entreprise peuvent affecter négative-
mais elle semble influencer la performance du ven- ment les relations client-vendeur.
deur directement. Ni la durée de la relation, ni la fré-
quence d’interaction ne sont de bons moteurs pour
des relations fortes avec le client.
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besoin de relation du client augmente, plus les straté- Brown S.P. (1996), A meta-analysis and review of organiza-
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